Titre : Le Figaro : journal littéraire : théâtre, critique, sciences, arts, moeurs, nouvelles, scandale, économie domestique, biographie, bibliographie, modes, etc., etc.
Éditeur : Jourdan fils (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1831-05-23
Contributeur : Alhoy, Maurice (1802-1856). Directeur de publication
Contributeur : Arago, Étienne (1802-1892). Directeur de publication
Contributeur : Lepoitevin de L'Égreville, Auguste (1791-1854). Directeur de publication
Contributeur : Bohain, Victor (1805-1856). Directeur de publication
Contributeur : Latouche, Henri de (1785-1851). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484501
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 13022 Nombre total de vues : 13022
Description : 23 mai 1831 23 mai 1831
Description : 1831/05/23 (Numéro 143). 1831/05/23 (Numéro 143).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k266985x
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LUNDI
23 MAI i83«.'
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On s'abonne à Paris, au Burean
du Journal, Cité Behoèrb n° ta
faubourg Montmartre), chez tous
>lfis Libraires, et chez tous les Di-
recteurs et Directrices des postes,
qui recevront le prix de l'abon-
nement.
Les lettres non affranchies ne se.
1 root pas reçues.. •̃
r.~
n> année: skn? 143;
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ABONNEMENT TOtTR PARIS.
our un mois. 6 (r
Pour trois mois. i5 fr
POUR LES DÉPAKTEMBNS
^our un mois. 7 fr.
Pour trois mois. 18 fr,
POUR L'ÉTRANGER.
Pour trou mois.. *i fr. io «/ i
w AH BASILE, MON MIGNON, FAISEUR DE COUPS D'ÉTAT EN VOICI DU BOIS VERT;.TSn?
SOrVENIRS, ÉPISODES ET PORTRAITS
M* CHAULES HOBIER *(,
L'histoire de la révolution française n'est Jet ne peut être e
que dans l'histoire je n'ose pas dire privée, car on vivait a-
lors sur la place publique mais individuelle de ceux qui l'ont
préparée continuée et finie, si toutefois elfe a été fime. Les
faits généraux se croisent, se superposent se débordent les
événeriiens s'effacent l'un par l'autre et à part deux ou trois
• circonstances écrites avec leur date de sang ou de poudre au
front ce n'est ici et là que répétitions lassantes représailles
prévues réactions à dérouter la tête chronologique la mieux
plombée à donner des vertiges à la mémoire des défaillan-
ces au plus âpre annaliste. Une journée ressemble à mille
journées une insurrection à mille insurrections un discours
à tous les discours le lendemain copie la veillé. Quel Tacite
'à l'heure se chargerait d'une telle tâche ?
• Je ne parle pas ici du drame, dé l'épopée de la révolution
il est impossible à concevoir, à deviser à jeter en bosse, vu
à vol d'oiseau. Essayez de dire la rue, une fois deux fois
cent fois, sans éternellement faire descendre les faubourgs
avec les ruisseaux sans lés faire remonter avec le tombereau
«earlate. Essayez de dire les assemblées populaires en évitant t
d'écraser l'attention par des discours énergiques, faux, colo-
rés emphatiques, désordonnés ettoujours cela, -et rien que
cela. Dites-moi un discours où le mot tête n'a pas été pronon-
cé montrez-moi une place où il n'en, est pas tombé aux hen-
nissemens de la foule, aux applaudissemens des femmes?
C'est tonjours du sophisme ,.dju sang, de l'encre, du peuple
qui coule efc en germinal comme en thermidor, en thermi-
dor comme en brumaire calendrier aussi ennuyeux, que la
centième représenutiou d'une tragédie. Beau succès mais
excepté les derniers venus qui a le courage d'en risquer l'é-
preuve? .̃••:< :•.̃•̃ ::m .̃
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Je sais qu'il s'est trouvé des hommes assez courageux pour
écrire jusqu'à douze volumes sur la révolution française ils
ont même fait de la méthode à propos du désordre ils ont
classé les insurre -tons et passé en compte courant les ven-
geances il n'est ni si mince discours, si imprévu revers de
main de guillotine, si petite conspiration dite à voix basse >
si mystérieux coup de poignard donné dans l'ombre, qu'ils
n'aient fait entrer de biais ou de pointe dans les pentes de leur
système historique. Par eux tout est justifié les têtes qui sont
tombêct àsont rangées dans leurs spéculations comme des boulets dans
un parc d'artillerie la dernière est aussi nécessaire que ta
première; autrement et sinon le coup-d'œil en souffrirait.
La vérité et le drame auraient pu se réfugier dans les mé-
moires où l'on est.si à l'aise pour tout dire! Les mémoires où
le linge sale est de mise où l'homme d'élat s'explique, comme
Je texte en face de la traduction par l'homme privé l'o'ra-
teur emporté par le convive intempérant; le juge saugui-
naire, par l'être qui souflre qui languit, qui n'est pas aimé
où. le boudoir et l'alcove éclairassent tant de choses Mais
les vendeurs sont entrés dans le temple! Pour comble de
mensonge nous avons eu des mémoirei autographes :>
J'arrive enfin à M. Charles Nodier, à son livre. Il n'y est
question que de quelques personnages de la révolution;. ;.mais
leurs portraits- sont taillés dans le -vif ils ont posé devant lui,
Celui-ci à table, celui-là contre le mur de Sainte-Pélagie,
cet autre un pied levé sur l'cchafaud. Le premier est cet Eu-
lôge Schneider, ex-professeur de grec, abbé, capucin, athée,
organisateur de la terreur en Alsace c'était lui. qui devait
expliquer à l'auteur Homère et Anacréon. Saint-Just arrêta
ce beau projet d'éducation et l'helléniste eut la tête tranchée
le ia germinal an n.
C'est à douze ans que M. Nodier vit Robespierre le jeune à
Besançon. « II avait une redingote fauve, un grand pantalon
b1ane un gilet fort ouvert qui laissait voir de très-beau linge.
Le col de sa chemise retombait des deux côtés de sa cravate ¡
maisil yavaitdans sa négligencemênaedu goût, delà propreté.? »
A travers les indécisions 'de ces souvenirs d'enfance, on com-
pr^Dd. que l'auteur fotma un jugement favorable sur Télo-s
23 MAI i83«.'
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On s'abonne à Paris, au Burean
du Journal, Cité Behoèrb n° ta
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>lfis Libraires, et chez tous les Di-
recteurs et Directrices des postes,
qui recevront le prix de l'abon-
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Les lettres non affranchies ne se.
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^our un mois. 7 fr.
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M* CHAULES HOBIER *(,
L'histoire de la révolution française n'est Jet ne peut être e
que dans l'histoire je n'ose pas dire privée, car on vivait a-
lors sur la place publique mais individuelle de ceux qui l'ont
préparée continuée et finie, si toutefois elfe a été fime. Les
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• circonstances écrites avec leur date de sang ou de poudre au
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journées une insurrection à mille insurrections un discours
à tous les discours le lendemain copie la veillé. Quel Tacite
'à l'heure se chargerait d'une telle tâche ?
• Je ne parle pas ici du drame, dé l'épopée de la révolution
il est impossible à concevoir, à deviser à jeter en bosse, vu
à vol d'oiseau. Essayez de dire la rue, une fois deux fois
cent fois, sans éternellement faire descendre les faubourgs
avec les ruisseaux sans lés faire remonter avec le tombereau
«earlate. Essayez de dire les assemblées populaires en évitant t
d'écraser l'attention par des discours énergiques, faux, colo-
rés emphatiques, désordonnés ettoujours cela, -et rien que
cela. Dites-moi un discours où le mot tête n'a pas été pronon-
cé montrez-moi une place où il n'en, est pas tombé aux hen-
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C'est tonjours du sophisme ,.dju sang, de l'encre, du peuple
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main de guillotine, si petite conspiration dite à voix basse >
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C'est à douze ans que M. Nodier vit Robespierre le jeune à
Besançon. « II avait une redingote fauve, un grand pantalon
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