Presse et revues
4 pages
Titre : Le Figaro : journal littéraire : théâtre, critique, sciences, arts, moeurs, nouvelles, scandale, économie domestique, biographie, bibliographie, modes, etc., etc.
Éditeur : Jourdan fils (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1831-05-21
Contributeur : Alhoy, Maurice (1802-1856). Directeur de publication
Contributeur : Arago, Étienne (1802-1892). Directeur de publication
Contributeur : Lepoitevin de L'Égreville, Auguste (1791-1854). Directeur de publication
Contributeur : Bohain, Victor (1805-1856). Directeur de publication
Contributeur : Latouche, Henri de (1785-1851). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484501
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 13022 Nombre total de vues : 13022
Description : 21 mai 1831 21 mai 1831
Description : 1831/05/21 (Numéro 141). 1831/05/21 (Numéro 141).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2669835
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
,fî« ANNÉE. N? i4iî
It
t
̃ -v: ••
.ABONNEMENT ÏOTO PARIS
eut un mois. 6 fr
Pour troil mois.. ï iS h
POUR LES DÉPAKTEMENS
Pour nn mois.. 7 fr.
Pour trois mois. 1 8 fr.
POUR l'ÉTRAHGER.
Pour troi» mois.. 1» Ir. So M
̃III» 1 ̃'̃•̃
SAMEDI
21 MAI i83i:
On s'abonne à Parie, au Bureau
du Journal, CitbBbrgèab, n° il
faubourg Montmartre), chez tous
les Libraires, et chez tous les Di-
recteurs et Directrices des postes
qnt recevront le prix de l'abon-
nement.
Les lettres noa affranchies ne se.
font pas reçues.
AH! BASILE, MON MIGNON, FAISEUR DE COUPS D'ÉTAT, EN VOICI DU BOIS VERT.
FIGAJtO. .r,
1, )
HISTOIRE DE L'EXPÉDITION D'EGYPTE
Il y a trente-trois ans, une activité extraordinaire se dé- 1
ployait dans le port et dans la grande rade de Toulon c'é- I
taient des forêts de mâts avec leurs banderolles et leur» ban- ï
nières tricolores, et dans les vergues, sur les dunettes, par les I
cordages, sur tous les points des navires, une population de J
matclotspti'artistes, de slvariset 3e «oicEals, coïTôlïaïs7~n>eTês, H
joyeux, resplendissans sous ce ciel magnifique et pur de la
Méditerranée. Le canon tonnait sur les vagues, et de lointains
échos renvoyaient sa voix de la terre à la mer puis, sous ces
tourbillons de grise fumée roulant comme des nuages autour
des officiers en splendides uniformes, des barques élégantes,
des f élouques chargées de femmes et pavoisées de drapeaux
circulaient autour des frégates et des vaisseaux de haut-bprd.
A l'est, un de ces soleils qu'on appela depuis les soleils de
Napoléon projetait, sur les vagues brusques et agitées de la
rade, son-disque brisé dans leurs ondulations lumineuses. Tout
un peuple était entassé sur les rivages, tandis que de l'arsenal
des forts et des remparts, l'artillerie de terre répondait coup
pour coup aux salutations éclatantes de la flotte. I
Cette scène était grande mais quel en était le but? Un
seul homme le savait, Bonaparte l'expédition était en viager
sur sa léte. ̃
En deux mois, sans plus, par le seul ascendant d'une vo-
lonté forte, il avait arraché aux hésitations, à lalézinerie du
Directoire l'ordre etles fonds nécessaires pour une expédition
doat la pensée est encore popr nous comme an, réve des Mille
et une nuits.
Et ces hommes', ces savans ces fils d'une patrie républieai-
ne, ignoraient tous vers quels .parages ils allaient; le chef
seul, maître de son but et de leurs âmes, impénétrable aux
conjectures et se jouant du mot de l'énigme, avait choisi,
«omme asile et symbole, le vaisseau l'Orient ses proclama-
.lions mystérieuses annonçaient des périls à courir une gloire
?̃ Par livraisons. Chez Denain, rue Vi vienne, n. iS.
nouvelle, quelque chose de plus grand que les, annales de Ro- Y
me. On partit avec joie, et chaque soldat pensa qu'an retour
dans son village natal, en cultivant les six arpens que le géné-
ral promettait à chacun, il aurait de magnifiques récits à faire
puisqu'ilsuivait encore une fois le triomphateur de l'Italie.
Ces récits n'ont pas cessé en effet d'exercer leur puissance sur
l'imagination. Tout fut grandiose cette fois, et la pensée, et
le résultat. Hous devons tenir à ces pages Se notre histoire- im-
primées avec le sang des braves à ces germes de civilisation
européenne qui se fécondent aujourd'hui sur un sol d'où la
civilisation égyptienne était disparue, en ne laissant que des
monumens de grandeur et d'esclavage. < • •. ̃
En revenant désormais sur cet anniversaire notre dessein
n'est pas seulement d'arrêter les regards sur une publication
dont la. réussite est certaine et qui n'a plus besoin de nos suf-
frages pour prendre son rang dans les bibliothèques. Nous a-
yons voulu rappeler aussi par un exemple mémorable, l'as-
cendant de l'énergie, le. ressort de la volonté si propre en
France à produire des merveilles. Certes en 1798, la. patrie
avait depuis cinq ans converti assez d'or en poudre à canon,
jeté, au hasard des batailles assez de ses généreux enfans ponr
désirer le repos, pour demander la paix sans faiblesse et l'ob-
tenir au nom de ses prodiges. Et pourtant soixante jours lui
suffirent pour aller chercher sur les bords du Nil l'artère d'une
coalition dont le coeur était alors à Londres et se trouve,main-
tenant à Vienne. L'armée partait avec un bandeau sur les
yeux le despotisme préludait ainsi chez nous par des mystè-
res à retremper l'obéissance passive; on n'égorgeait pas inso-
lemment les patriotes Italiens au nom du saint-père et les
hordes Kirguiscs ameutées par le droit divin ce nous mena-
çaient pas d'une invasion qu'ils regardent sans doute comme
possible aujourd'hui. Je ne sais si les hauts politiques du mo-
ment tireront de ces paroles un rapprochement à leur usage
mais ilest de fait que les peuples chez lesquels le 28 juillet a
1 fait écho doivent gémir d'avoir logiquement raisonné.
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eut un mois. 6 fr
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POUR LES DÉPAKTEMENS
Pour nn mois.. 7 fr.
Pour trois mois. 1 8 fr.
POUR l'ÉTRAHGER.
Pour troi» mois.. 1» Ir. So M
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SAMEDI
21 MAI i83i:
On s'abonne à Parie, au Bureau
du Journal, CitbBbrgèab, n° il
faubourg Montmartre), chez tous
les Libraires, et chez tous les Di-
recteurs et Directrices des postes
qnt recevront le prix de l'abon-
nement.
Les lettres noa affranchies ne se.
font pas reçues.
AH! BASILE, MON MIGNON, FAISEUR DE COUPS D'ÉTAT, EN VOICI DU BOIS VERT.
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HISTOIRE DE L'EXPÉDITION D'EGYPTE
Il y a trente-trois ans, une activité extraordinaire se dé- 1
ployait dans le port et dans la grande rade de Toulon c'é- I
taient des forêts de mâts avec leurs banderolles et leur» ban- ï
nières tricolores, et dans les vergues, sur les dunettes, par les I
cordages, sur tous les points des navires, une population de J
matclotspti'artistes, de slvariset 3e «oicEals, coïTôlïaïs7~n>eTês, H
joyeux, resplendissans sous ce ciel magnifique et pur de la
Méditerranée. Le canon tonnait sur les vagues, et de lointains
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tourbillons de grise fumée roulant comme des nuages autour
des officiers en splendides uniformes, des barques élégantes,
des f élouques chargées de femmes et pavoisées de drapeaux
circulaient autour des frégates et des vaisseaux de haut-bprd.
A l'est, un de ces soleils qu'on appela depuis les soleils de
Napoléon projetait, sur les vagues brusques et agitées de la
rade, son-disque brisé dans leurs ondulations lumineuses. Tout
un peuple était entassé sur les rivages, tandis que de l'arsenal
des forts et des remparts, l'artillerie de terre répondait coup
pour coup aux salutations éclatantes de la flotte. I
Cette scène était grande mais quel en était le but? Un
seul homme le savait, Bonaparte l'expédition était en viager
sur sa léte. ̃
En deux mois, sans plus, par le seul ascendant d'une vo-
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Directoire l'ordre etles fonds nécessaires pour une expédition
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et une nuits.
Et ces hommes', ces savans ces fils d'une patrie républieai-
ne, ignoraient tous vers quels .parages ils allaient; le chef
seul, maître de son but et de leurs âmes, impénétrable aux
conjectures et se jouant du mot de l'énigme, avait choisi,
«omme asile et symbole, le vaisseau l'Orient ses proclama-
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dans son village natal, en cultivant les six arpens que le géné-
ral promettait à chacun, il aurait de magnifiques récits à faire
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Ces récits n'ont pas cessé en effet d'exercer leur puissance sur
l'imagination. Tout fut grandiose cette fois, et la pensée, et
le résultat. Hous devons tenir à ces pages Se notre histoire- im-
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civilisation égyptienne était disparue, en ne laissant que des
monumens de grandeur et d'esclavage. < • •. ̃
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yons voulu rappeler aussi par un exemple mémorable, l'as-
cendant de l'énergie, le. ressort de la volonté si propre en
France à produire des merveilles. Certes en 1798, la. patrie
avait depuis cinq ans converti assez d'or en poudre à canon,
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désirer le repos, pour demander la paix sans faiblesse et l'ob-
tenir au nom de ses prodiges. Et pourtant soixante jours lui
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coalition dont le coeur était alors à Londres et se trouve,main-
tenant à Vienne. L'armée partait avec un bandeau sur les
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res à retremper l'obéissance passive; on n'égorgeait pas inso-
lemment les patriotes Italiens au nom du saint-père et les
hordes Kirguiscs ameutées par le droit divin ce nous mena-
çaient pas d'une invasion qu'ils regardent sans doute comme
possible aujourd'hui. Je ne sais si les hauts politiques du mo-
ment tireront de ces paroles un rapprochement à leur usage
mais ilest de fait que les peuples chez lesquels le 28 juillet a
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