Titre : Le Figaro : journal littéraire : théâtre, critique, sciences, arts, moeurs, nouvelles, scandale, économie domestique, biographie, bibliographie, modes, etc., etc.
Éditeur : Jourdan fils (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1831-03-26
Contributeur : Alhoy, Maurice (1802-1856). Directeur de publication
Contributeur : Arago, Étienne (1802-1892). Directeur de publication
Contributeur : Lepoitevin de L'Égreville, Auguste (1791-1854). Directeur de publication
Contributeur : Bohain, Victor (1805-1856). Directeur de publication
Contributeur : Latouche, Henri de (1785-1851). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484501
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 13022 Nombre total de vues : 13022
Description : 26 mars 1831 26 mars 1831
Description : 1831/03/26 (Numéro 85). 1831/03/26 (Numéro 85).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k266927m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
SAMEDI
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On s'abonne à Paris, au Bureau
du Journal, Citb Behokrb, n° i>
faubourg Montmartre), chez tous
o« Libraires, et chez tous les Di-
ecteurs et Directrices des postes
qui recevront le prix de l'abon-
nement.
Le/> lettres-non affranchies ne se-
ront pas reçues. t
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ABOHNElk»EMT VOVA PARIS
Pour un mois. 6 fr
Pour trois mois.. i5 fip/i
POUR LES DÊPARTEMENS
Pour un mois. s 7 (t.
Pouf trois mois.. 18 fr; J
POUR L'ÉTRANGER.
Pour trois mois.. jj fr. So et
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Avant la restauration Versailles était je vous assure, une
bien noble solitude. Le tems avait donné un a;r de grandeur à
tout cet habitacle de courtisans, et jeté un voile de pardon sur
les monuinens fastueuxugt..crueJfLdR£TJlI*d comateun coaro»~
né. Les ombrages du parc avaient rompu le ban des symétries
pour retrouver l'énergie et toute la libre grâce d'une croissance
(naturelle. Dans les extrémités de ces canaux de fonte, d'où les
Apollons et les Neptunes à longues chevelures lancent des fu-
iS&s d'eau écuenante vous auriez vu fleurir des cressons bleus.
Rien ne troublait aux croisées rondes, d'où la Montespan re-
ça;dait son peuple le chaste nid de ces hirondelles qui pas-
sent l'hiver aux ruines de Thèbes. Si les habitans de-la cité
morte s'agitaient encore un moment à l'heure des affaires ils
semblaient glisser sur le gazon de leurs rues. Les jeunes filles
venaient bien cueillir les giroflées jaunes entre les marbres dis-
• joints desgrands«scalicrs de la terrasse mais, graves et silen-
t cieùses, rien n'empêohaitde prendre & côté d'elles lés statues
qui s'abritent entre le,% arbres, tendentun bras au passant, ou
s'enveloppent sagement de leur manteau pour une partie de
cette population discrète.
Là, pouvaient s'établir les longues extases d'un amour plain-
tif et toutes les errevrs de là poésie. A une imagination de
,|, vingt ans, le soir quand il grandissait des ombres fantasti-
ques que la nuée légère et brûlante effleurait les cheminées
̃' du château muet pouvait être donné de. rencontrer l'ombre
de Lavallière au détour d'une allée d'une de ces allées de
«3 charmilles moitié notre par les ombres portées des bosquets
"moitié blanche par la clarté de la lune.
En 1814, un caprice de désœuvré avait amené dans cette
̃ .résidence abandonnée un de nos amis. Il y fit bientôt un se-
'.rvuond voyage ei,y prolon,gen indéfiôifnent son séjppr. un n'est:
|eond voyage, et j prolongea indéfiniment son séjour. Ce n'est
.pas que ce fût un garçon mélancolique au eontraire le plus
Jt, joyeux compagnon. Mais s-ans carrière, encore il était agité
.4'une ardeur sans but. Je me^ouviens qu'il se faispit hçnpeur
dép
meot dans nos chambres à minuit s'étonner de trouver sur
une table une bourse non tout à fait vide et la jeter d'indi-
gnalion par la croisée à travers les carreaux.
Que diable pouvait faire Charles, qui le retînt plusieurs
jours loin de nous ? Je courts à Versailles et ce fut avec or-
gueil qu'il me confessa son secret. Amoureux.
-^i-^îtïe^Wtieî Quelque héroïne du Tapis-verd ? quelque
bergère du bois de Satory? Tu trouves là pour compagnen
Ducis, portant le poignard d'Othello et le chapeau de Ti-
marelte.
Il me mena, sans répondre, vers un bas-côté du parc dé-
sert, près d'un bassin d'eau, vive assez mystérieusement pro-
tégé par quelques ormes et posant un doigt sur sa bouche il
m'indiqua du regard, à dix pas de nous, une figure. Elle é-
tait demi-couehée sur une urne et la tête ornée de roseaux.'
C'était je crois, ou la Saône on la Meuse allégoriquement
dessinée par Coustou une des mille statues fondues par les
Kellers pour les décorations de ce jardin royal. Ó,' Par s
Voilà dit-il tout ce que j'aime. Je viens m'asseoir près
d'elle la contempler lire à ses pieds pendant, des. heures qui
s'écoulent avec enchantement. ?Je parlez plus de vos affec-
tions vulgaires. Le soir, quand elle a retenu du soleil je ne
sais quelle chaleur vivante puis à cause de la rosée la
molle tiédeur de la peau d'une vierge je suis, terreux de
toucher ses épaules et de déposer un baiser sur ce front pur.
Je le regardai fort attentivement. Il se prit à rire et m'en-
traîna avec violence vers un autre côté du parc. -Pauvre
garçon répéta-t-il a vei! un accent qui voulait être joyeux, et
moi qui lui croyais une âme ̃•̃̃
-Ton goût, Charles, lui dis-je, n'est pas absolument nou-1
veau, vois-tu un certain Pygmalion, de Téos, en a fait tout
autant que toi, «t je ne sais plus quelle, sainte Thérèse ou
quelle vierge Marie il faut à Rome défendre par une balus-
trade de l'adoration obstinée des Anglais. J'aimerais m
une plus capricieuse idole. Mais laisse voir un peu si ee^qSfe JM^
dis est vrai, de la chaleur que ce métal conserve ex/iiéa^^
ardeurs du jour. hS£- fy;
L'idée que j'oserais poser ma main sur l'objet de i« Le^lw^
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Pour un mois. 6 fr
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