Titre : Le Figaro : journal littéraire : théâtre, critique, sciences, arts, moeurs, nouvelles, scandale, économie domestique, biographie, bibliographie, modes, etc., etc.
Éditeur : Jourdan fils (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1831-03-12
Contributeur : Alhoy, Maurice (1802-1856). Directeur de publication
Contributeur : Arago, Étienne (1802-1892). Directeur de publication
Contributeur : Lepoitevin de L'Égreville, Auguste (1791-1854). Directeur de publication
Contributeur : Bohain, Victor (1805-1856). Directeur de publication
Contributeur : Latouche, Henri de (1785-1851). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344484501
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 13022 Nombre total de vues : 13022
Description : 12 mars 1831 12 mars 1831
Description : 1831/03/12 (Numéro 71). 1831/03/12 (Numéro 71).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k266913r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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12 MARS i83i; t
«
On s'abonne à Paris, au Burean
du Journal, Citb Bercbhe, n° i»
faubourg Montmartre), chez tout
le* Libraires, et chez tous les Di-
recteurs et Directrices des postes
«fui recevront le prit de l'abon-
nement.
Les lettres non affranchies ne se-
ront pas reçues.
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ABOHNElkWMT', ÏQTJR PARIS
Pour un mois.. SJg.
Pour trois mois.. 15 fr
POUR 1ES DÉPARTEMEHS.
Pour un inoia» "V i tri
Pour trois mois.' i8 ht
POUR l'ÈTRANGER.
Pour trois mû* fr; 50
AH.! BASILE, MON MIGNON, FAISEUR DE COUPS D'ÉTAT, EN VOICI DU BOIS VERT
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Il faisait nuit. Mais cette nuit était parsemée de mille phé-
nomènes lumineux. Les étoiles brillaient au front de la ville
polonaise et du sein des faubourgs se déroulaient lentement
des teurbillons de fumée; Praga brillait. Praga semblait ,me
v fournaise avec ses *joW paroi* Jr rebords àc soirtÎTCTISTéc ses
ferres ouvertes sur des flammes et ses ombres de créneaux
Jûlaut dans l'incendie qui s'éteignait avec des étincelles.
Ce tonnerre des édifices qui tombent, ce sifflement du feu qui
s'éteint et se rallume, étaient mêlés d'harmonie guerrière de
chants joyeux, de rires et de détdnnations. `
Là, on passait une revue devant des feux allumes de distance
'*» distance. Harnachés de plumes, corsés comme des femmes,
de jeunes officiers russes supputaient de sang -froid d'ajjrès
leurs bataillons dégarnis, ce que leur avait coûte de soldats le
supplice de la Pologne. Les vainqueurs attendaient le knout»
Uh is que les corbeaux s'abattaient sur les morts, et le géné-
ral pusse pensait à redemander des hammes à son maître
car de telles victoires s'achètent cher.
Sur un autre point, campaient ivres désordonnées des
bordes sans discipline. Là, flambaient des livres, des meu-
bles, des tableaux et, pris de boisson, las d'orgie, s»r des ton-
neaux défoncés, pêle-mêle avec leurs chevaux et leurs lances,
couchés, debouts, chtnicelans autour des feux du bivouac, avec
leurs captifs liés et briséa, hâves et mourans, enfans, femmes,
̃vieillards les cosaques déguenillés chantaient sur les débris
'd'une civilisation détruite avec la torche la poudre et le uiar-
"
Plus loin, des assassins jugeaient, puis des juges assassi-
naient. CarU ù'j avait pas trois pas entre le tribunal et Té-
chafaud. • ̃ • ̃̃>:
.Le sabre faisait voler des têtes» ;"̃̃">̃ ̃'̃•:̃
Le gibet se chargèait'de cadavfè?. '•
..Les fusils faisaient tomber des hdmraes.
.> Et des tombereaux emportaient tôiit cela»
:UH cosaque s'était emparé d'untlêssé et de teins en tems
il le posait sur une borne ou un tas de cendres et là il M
donnait le plaisir de l'insulter et de le déchiqueter en détail.
« Beau Polonais disait-il tes moustaches sont longues,
noires et menaçantes. Pour qui, menaçantes ? Pour les fem-
mes apparemment, car le cosaque ne les craint plus le co-
nque, qui couchera avec ses bottes dans ton lit conjugal,
^rviry^cmw^aoux. Allons, donne-moi ce»
moustaches. » doii'ue'-moi ces,'
Les moustaches tombèrent sous le sabre d'acier du cosaque
Le blessé avait les mains liées contre le dos.
«Beau Polonais, tu as à tou doigt une bague précieuse
qui vient de l'Orient. Elle est jaune comme les dents de ma
mère et brillante comme la lune sur la neige. A moi cette
bague. Le pauvre cosaque doit rapporter quelque présenta à
son épouse. «
Il passa derrière le blessé, lui coupa le doigt où la bagne'
était posée et emporta son prisonnier sur les épaules °
Plus loin il l'assit encore sur un débris de maison et il re-
commença ses outrages.
Fils de. là Vistule, tu as de beaux yeux. A quoi te servent
ils, ma.ntenant que tu as vu Praga brûlé, Varsovie brisée
comme un meuble, tes frères éventrés par nos chevaux? Ce-
pendant il faut te laisser de quoi voir les effets de notre clé-
mence. » Il lui enfonça un couteau danp l'œil gainche, Le bles-
sé avait les mains liées contre le dos.
Et tonnez? ah! il faut me le. donner. Si tu venais emore-
en Russie derrière les Français il pourrait je £eler sur, la
Bérésina. Donne-moi ton nez. » •
Un angle de la lance moscovite détacha du visage le nez du
prisonnier. H avait les mains liées contre le dos.
«Tu es généreux; c'est bien. Tu m'as donné un œil, un
doigt un nez, va pour un pied A quoi bon les avoir doubles.
1 lus de courses hors des frontières plus de marches ni de con-
tre-marches militaires. ».
Le pied coûta un peu plus de peine à couper. Cependant.i,l i}
vint. Le prisonnier était mourant.
« Maintenant, chante. Je veux t'entendre chanter, puisque
tu as une langue. A propos, à quoi te servira-t-elle? Aurais-
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«fui recevront le prit de l'abon-
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Ce tonnerre des édifices qui tombent, ce sifflement du feu qui
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chants joyeux, de rires et de détdnnations. `
Là, on passait une revue devant des feux allumes de distance
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de jeunes officiers russes supputaient de sang -froid d'ajjrès
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car de telles victoires s'achètent cher.
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son épouse. «
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était posée et emporta son prisonnier sur les épaules °
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«Tu es généreux; c'est bien. Tu m'as donné un œil, un
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