Titre : L'Œuvre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Date d'édition : 1926-10-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429265b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 octobre 1926 11 octobre 1926
Description : 1926/10/11 (N4028). 1926/10/11 (N4028).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4614264c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-90
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2016
L'ŒUVRE
sa5 Centimes
EDITION "]Eiy PERIS
Ne 4028. — LUNDI Il OCTOBRE 1926.
En 1911, la mortalité des enfants de moins d'air
an était de 15,7 00.
En 1921, elle était encore de 11,5 0/0.
Notre affiche Aux mamans, qui fut la conclusion de
notre première campagne " Pour 'empêcher nos petits de
mourir", parut pour la première fois en 1922.
Aujourd'hui, la mortalité des enfants n'est plus que
de 8,9 0/0, c'est-à-dire
MOITIÉ MOINS, PAR RAPPORT A 1911.
' Certes, c'est encore excessif; mais, en poursuivant
avec ténacité nos efforts, avec le concours de nos dévoués
lecteurs, nous espérons réduire encore très sensiblement
ce désolant pourcentage.
rue Louis-le-Grand (2 e) ~
Adr. Mie?. : ŒUVRE-PARIS
f .-~ Chique postal : Compta 1048
Directeur 9
GUSTA V"E rr i&lmlc,
TiMnhflnat i LOUIrt LOUII't65-OO, 65-01, 65-02j
......, t |raBBM ( t 65 -03, 65-04. ; '
" Radio-Œuvre " interviewe
M. Jules Romains
qui lui parle du " Dictateur "
Hier soir, à 19 h. 50, les auditeurs de
Radio-OEuvre ont entendu notre collabo-
rateur Henri Simoni présenter, puis in-
terroger M. Jules Romains, et celui-ci lui
répondre en ces termes :
Chers sansfilistes, vous allez avoir main-
tenant le plaisir d'entendre — comme M.
Gustave Téry vous
l'a: annoncé hier —
la première inter-
view radiophonique
de Radio-Œuvre.
C'est M. Jules Ro-
mins, le jeune et
célèbre auteur dra-
matique, qui va
vous la donner. Je
vais, s'il vous plaît,
silhouetter M. Jutes,
Romains pour vous,
d'un trait rapide.
jules Romains est
de taille moyenne,
nais son buste est ■
assez développé.
Roger Roy
M. JULES ROMAINS
son masque est
puissant. mais il n'est pas large. Il
y a quelqu-e chose en lui des Pri-
mitifs, en ce qu'il a d'allongé, d'éma-
cié, d'inspiré. Le fond de teint, comme on
dit en style de théâtre, est sombre. Et
là-dedans, sous un front haut et noble,
que cachent un peu les cheveux drus, très
noirs, très plats, peignés à la romaine,
éclatent des yeux d'un bleu tendre de
myosotis, des yeux graves et profonds,
que le sourire fait très doux, des yeux de
penseur, des yeux de poète...
Mais, chers sansfilistes, voici que s'ouvre
la porte de l'auditorium. M. Jules Ro-
mains entre sur la pointe du pied et c'est
à lui-même que je pose la question sui-
vante ;
l'ŒuvRE F- -
— Mon cher maître, ne croyez-vous pas
qu'il s'est produit dans l'esprit de qûel-
ques-uns un malentendu sur le sens véri-
table de votre pièce ? Vous avez, à coup
sûr, été sensible comme nous à la violence
de certaines attaques : n'éprouvez-vous
pus le besoin d'expliquer vous-même votre
pièce et de la défendre ?
M. JULES ROMAINS :
— A quoi bon l'expliquer ou même la
défendre ? Je n'essaie pas de l'expliquer,
parce qu'elle est toute claire et toute sim-
ple; parce qu'un adolescent de i5 ans
peut la comprendre — je ne dis pas en
épuiser la signification — pour peu qu'il
ait l'âme noble et, comme on disait au-
trefois, le cœur bien placé; parce que le
but que je me suis proposé pendant mon
long travail, ce n'est point l'obscurité
prestigieuse ni la fausse profondeur :
c'est, au contraire, l'espèce d'évidence
Suprême dont notre littérature classique
tous offre le modèle à jamais. Et si je
n'essaie pas de la défendre non plus,
c'est que j'ai l'impression que, depuis
trois ou quatre jours, le public s'en char-
ge allègrement.
Mais, comme peu d'entre nos audi-
teurs de ce soir la connaissent encore,
comme le bruit qu'on a fait autour risque
de leur en donner par avance une idée
trompeuse et de les préparer bien mal à
la goûter, à la juger, j'aimerais dire un
toot des intentions que j'ai eues en l'é-
crivant, de ce que j'ai voulu faire et peut-
être davantage encore de ce que je n'ai
Pas voulu faire.
L'(EUVRE : .
En d'autres termes, vous avez le sen-
liment qu'on vous a attribué par avance
intentions qui n'étaient pas les vôtres,
que la prétendue déception dont quel-
!u?s invités de la générale ont fait
bl'uyam,ment état dans leurs articles n'a
Pas (Vautre origine ?
JULES ROMAINS :
— C'est tout à fait ce que je pense.
L'OEUVRE :
En particulier, beaucoup sont venus
pi}s l'idée d'assister à une pièce d'actua-
lte, et, puisqu'elle était signée de l'auteur
p Knock, à une pièce mordante. Est-cc
(¡ ce que vous aviez voulu faire ?
M. JULES ROMAINS :
Non. Je n'ai pas voulu faire une
'Ptèce d'actualité au sens étroit. J'ai voulu
Porter sur la scène, élever jusqu'à la
minière permanente de l'art un des deux
trois conflits essentiels, un des deux
^ trois problèmes tragiques du monde
^aujourd'hui. Et, comme j'ai travaillé
ette oeuvre de 1910 à 1925, je me suis
,Vldemrnent peu soucié de la petite ac-
uaut-é périssable; je n'ai pas non plus
perché à peindre un milieu particulier,
copier des événements locaux, à faire
portraits où l'on puisse mettre un
IpJ11, à provoquer par des allusions
citnS.P-aret!tes des applaudissements fa-
je n'ai pas visé davantage-à l'imi-
tation réaliste du langage et des mœurs.
J'ai tendu à une vérité aussi, générale et
humaine que possible. Et puisque vous
m'invitez, en somme, à me confesser de-
vant vous, je vous avouerai sans pudeur
que je suis de ceux qui ne se contentent
pas du succès éphémère. Je suis de ces
naïfs qui rêvent de donner à leur pays
et à leur temps des œuvres durables, de
ceux qui ne rougissent pas de penser à la
postérité. Qu'on se moque de nous, c'est
sans importance.
Donc, ne demandez pas au Dictateur
d'être une comédie de mœurs parlemen-
taires, ni une revue de Montmartre, ni
un pamphlet au service d'un parti. Ce
n'est pas non plus une satire, ou ce que
vous appeliez à l'instant « une pièce mor-
dante ». Non. C'est une espèce de drame
ou de tragédie moderne, où se déploient
et se heurtent des passions politiques :
non pas de froides idées, mais des pas-
sions ou des idées devenues chair et sang
de l'homme. Et il faut donner ici au mot
politique toute sa force, je dirai même
toute sa noblesse, car il s'agit bien de
tout ce qui rattache l'un de nous, l'âme et
la chair de chacun de nous, à la société, à
l'Etat, à la structure vivante d'une col-
lectivité; et de tout ce qui nous rattache
ensemble, âme et chair, pour faire de
nous, poussière d'individus, le corps so-
cial..
L'ŒUVRE : y
— Un conflit de cet ordre ne vous pa-
raît-il pas à la fois trop sévère et. trop
vaste pour la scène d'aujourd'hui, qui a
des ambitions plus modestes?
M. JULES ROMAINS :
— Je sais : certains voudraient nous
faire croire qu'il n'y a plus là de quoi
émouvoir un public; que le spectateur
moderne est devenu une sorte, d'enfant
vicieux ou de vieillard obsédé; que, sauf
le ménage à trois, l'adultère et quelques
perversions plus récemment admises,
rien ne l'intéresse désormais. Si c'était
vrai, il y aurait de quoi désespérer de no-
tre époque et cracher sur elle un mépris
définitif. Au niveau de quel peuple se-
rions-nous tombés, nous dont les ancê-
tres acclamaient Polyeucte et Britanni-
cus ! Mais si les milliers de Français et
de Françaises qui nous entendent ;ce soir
s'interrogent à fond, interrogent le meil-
leur d'eux-mêmes, ils répondront pour
moi que ce n'est pas vrai.
H..A.X>XO.
(19 h. 50 ; longueur d'ondes : 1.750 mètres)
Ce soir : ÇflAWNCHI
Voir nos communiqués à la rubrique :
« Sans-Fil »
i
Les joueurs de rugby parisiens ont in-
fligé hier aux Maoris, par 11 points à 9,
leur première défaite européenne. (Voir le
compte rendu à la 4° page.) 1
L'AMOUR EST MENTEUR...
Cela se dit, cela se chante.
Cela justifie, également, le titre d'un
très amusant roman. 1
M. Painlevé prononce
un grand discours à Lille
( (2e page.)
Nous ne paierons pas
C'est simple et net ; c'est franc:
nous ne paierons pas.
Les Américains pourront nous pré-
senter, comme parle M. Poincaré avec
une ironique hauteur, toutes les « fac-
tures » qu'il plaira aux Mellon d'éta-
blir à notre adresse et de nous trans-
mettre par le canal du sénateur Béren-
ger, nous ne paierons pas.
Personne n'a, jamais mis en doute
notre probité ; nous avons l'habitude de
payer très exactement tout ce que nous
devons, mais ce n'est pas une raison
pour payer ce que nous ne devons
point. Nous ne paierons pas.
Il est possible que M. Poincaré qui,
avant d'être président du Conseil, pa-
raissait aussi résolu, que nous à tenir
tête aux insolentes prétentions améri-
caines, ait quelque peu changé d'avis,
nous ne paierons pas.
Il est possible que M. Poincaré se
croie obligé de voir dans les « consi-
dérants » et les « attendus » unilaté-
raux qui accompagneraient le texte de
l'accord (la belle jambe!) un moyen
d'en atténuer la rigueur, nous ne paie-
rons pas.
Il est possible que, pour de lamenta-
bles raisons politiques, une majorité de
rencontre se résigne à ratifier les ac-
cords Mellon, nous ne paierons pas.
D'ailleurs, la majorité ne se formera
point.
« Il faut, dit à Lille M. Painlevé,
que le désir de collaboration pacifique
soit le fait d'une majorité puissante et
décidée », mais cette majorité ne sau-
rait maintenant se reconnaître qu'à un
signe, c'est qu'elle ne veut plus en-
tendre parler des crocodiles empaillés
dont l'Amérique nous réclame la four-
niture : nous ne paierons pas.
— Mais qui donc êtes-vous pour par-
ler avec tant d'assurance ?
— Nous sommes l'opinion publique,
qui vient de s'exprimer pour la se-
conde fois dans l'émouvante démarche
faite hier auprès de notre président
du Conseil par ceux qui représentent
l'Union nationale des Combattants.
Ceux-là ont déjà payé. Ils ont trop
payé, mais ils ne réclament pas de
« ristourne ». Nous sommes derrière
eux, avec eux ; pour ce qui est de
la prétendue dette américaine, nous
pensons, nous sentons, nous voulons
comme eux, — et toute la France a
le même cœur. Quoi qu'on dise, quoi
qu'on fasse, elle ne se laissera pas ré-
duire pour soixante-deux ans en escla-
vage: NOUS NE PAIERONS PAS.
— Prenez garde, vous ne pousserez
pas la résistance jusqu'au refus de
l'impôt !
— Soyez tranquilles, nous n'aurons
pas besoin d'aller jusque là ; mais si
l'on nous y réduisait, il nous serait
si facile, sur les feuilles déjà écra-
santes du percepteur, de faire la part
de contributions destinées aux Améri-
cains. Nous dirions, sans forfanterie
mais sans ambages : quoi qu'il ad-
vienne, je ne paie pas ça.
On ne paierait point, et il n'advien-
drait rien du tout.
La guerre a été pour les businessmen
des Etats-Unis une excellente affaire.
D'une façon générale, leurs fortunes se
sont accrues dans la proportion de
soixante-quinze pour cent. Il faut dire,
il faudra répéter à certains Américains
de proie, puisqu'ils feignent de ne pas
l'entendre, qu'ils se sont engraissés du
sang de nos dix-sept cent mille morts.
Pour eux, l'effroyable tas de cadavres
français est devenu un énorme tas de
dollars. Qu'ils profitent de leur bonne
fortune, qu'ils jouissent en paix de leur
« victoire », car ils sont les véritables,
les seuls vainqueurs. Mais nous avons
déjà payé ces ouvriers de la treizième
heure, nous ne les paierons plus. "
Gustave Téry
M. P. DECOURCELLE,
auteur des Deux
Gosses, est mort
hier, à l'âge de
70 a.ns.
(Lire l'article bio-
graphique à la 2'
page.)
— Madame comprendra bien qu'au prix
où est le lait, ü me faut une petite augmen-
tation..!. -
Et les cent millions?
Les cent millions de M. Coty 1 On en
parle maintenant, comme on parlait jadis
des millions de Thérèse Humbert. C'est
une « joyeuseté ». Il est impossible de
proférer dans un lieu public ces quatre
mots : les millions de Coty, sans déchai-
ner un rire général et inextinguible. C'est
bien avantageux pour les chansonniers
ou les auteurs de revues.
L'affaire, du reste, devient de plus en
plus réjouissante.
Déjà fort marri d'avoir étourdiment
promis cent millions à la France indi-
gente, le Coty Magnifique avait posé ses
« conditions », comme il ose, dire. Il avait
même imaginé cettq défaite un peu grosse :
« Je ne verserai mes cent millions, di-
sait-il, qu'à une caisse d'amortissemènt
faite comme ceci et comme cela. »
Dès lors il se crut bien tranquilla C'est
comme s'il avait dit : « Je ne verserai
mes cent millions que si l'on m'apporte
la lune. »
Mais il avait compté sans M. Poincaré,
qui, comme Napoléon, est un terrible
pince-sans-rire. « La lune, dit-il froide-
ment, la voici. Vous voulez une caisse
d'amortissement autonome et la garantie
constitutionnelle? Voici la caisse, voilà la
garantie. Nous pousserons jusqu'à Vei*-
sailles, s'il vous plait, pour vous donner
plus entièrement satisfaction. Ça va ? 1>
Et pour être sûr de mieux engager le
Coty Magnifique, le président du Conseil
poussait l'humour ou la rosserie jusqu'à
le citer dans. son discours, si bien que
le parfumeur enivré ne manquait pas de
monter en épingle, à la première page
de son journal, la phrase de M. -Poin-
caré : « L'IDÉE A FAIT DU CHEMIN, DEPUIS
QU'ELLE A ÉTÉ LANCÉE DANS LA PRESSE PAR
M. COTY. »
Vous pensez si la Coty se gonflait! Il
avait « lancé » une idée ! Le lendemain,
dans un titre en grosses lettres sur deux
colonnes de la même gazette, il procla-
mait avec une énorme vanité : (e La caisse
d'amortissement autonome recevra la ga-
rantie constitutionnelle RECLAMEE PAR
M. FRANÇOIS COTY. »
Suivait une série de citations destinées
à établir qu'en somme M. Poincaré s'était
inspiré des conceptions de' M. Coty et ne
s'était proposé d'autre programme que de
les réaliser. « Nous retiendrons, pour
nous en féliciter, déclarait M. Vonoven,
l'importante décision prise par le gouver-
nement de donner à la caisse d'amortis-
sement la garantie constitutionnelle. Elle
est conforme à la campagne menée par
notre directeur politique, M. François
Coty », etc.
Alors, s'il fallait en croire M. Vonoven,
et personne ne s'y refusait, il ne restait
plus à M. Coty qu'à verser ses cent mil-
lions à la nouvelle caisse ?
Va-t'en voir s'ils viennent, François !
Maintenant, tout est changé. M. Coty
s'est sans doute aperçu que cent millions,
c'est tout de même cent millions ; et, sans
le moindre souci de se contredire, il ex-
pliquait hier que la caisse d'amortissement
créée par M. Poincaré est « exactement
le contraire la « caricature grossière »
de' celle qu'il voulait.
Moralité : M. Coty garde, ses cent mil-
lions, ce qui est le principal.
Mais, puisqu'il en parle si souvent, le
moment ne serait-il pas venu de lui de-
mander, avec discrétion, comment et où
il a pu « gagner » de si grosses sommes ?
A la guerre ?
— L'OUVRIER.
LES ANCIENS COMBATTANTS
reçus par M. Poincaré
se prononcent
contre la ratification
des accords sur les dettes
M. Poincaré a reçu hier matin les pré-
sidents des groupes régionaux de l'Union
nationale des combattants. En leur nom,
M. Rossignol a remis au président du
Conseil une résolution ainsi rédigée :
Régulièrement mandatés par les 400.000
cotisants de leur association,, les prëst<
dents de groupes régionaux, réunis a
Paris le 10 octobre 1926, inquiets des dé-
cisions que se propose de prendre le gou..
vernement au sujet du règlement des
dettes interalliées, croient de leur devoit,
de rappeler leurs ordres du, jour an-
térieurs concluant à la non-ratification
des accords Mellon-Bérenger et Caillaux.
Churchill.
Ils considèrent que la France est dans
l'impossibilité de payer à l'Amérique une
somme de sept milliards de dollars, capi-
tal et intérêts compris, qui correspondent,
au cours du change actuel, à près de
240 milliards de francs, et à l'Angleterre
une somme presque égale.
Ils estiment que le montant de ces
dettes est contestable et exige une nou-
velle évaluation. Ils ne sauraient admettre,
que la France victorieuse soit tenue de
payer à ses alliés — qui, sans courir les,
mêmes risques qu'elle, ont participé awt,
avantages de leur victoire commune .......
des sommes supérieures à celles qu'elle
recevra de l'Allemagne. Ils ne peuvent en-
visager que la valeur de leur monnaie soit
constamment compromise par un transfert
de devises qu'aucune mesure ne peut ré-
glementer.
Ils s'élèvent violemment contre toute
mobilisation d'obligations qui rzposent sac
une mutation de tréance que la siml)le
justice ne saurait tolérer.
Ils décident de voter systématiquement
contre les parlementaires qui accepte-
raient la ratification d'es accords dans lot
forme où ils sont établis.
Ce texte était accompagné d'une lettré
d'envoi dans laquelle l'Union nationale
.remerciait le président du Conseil des
résultats obtenus depuis son arrivée au
pouvoir, et en particulier à propos de
l'amélioration du franc. Elle ajoutait que,,
tout en désirant que l'œuvre de restau-
ration financière ne soit pas interrompue,'
les anciens combattants « se déclaraient
prêts à entreprendre une action énergique,
pour éviter la ratification des accorda,
dût-il même en résulter une crise minis-
térielle ».
Le président du Conseil a déclaré qu'il
avait exprimé la pensée du gouvernement
dans ses discôurs de Saint-Germain-en-
Laye et de Bar-le-Duc, et que la France
ne. pouvait s'engager que dans la mesure
de ses facultés de paiement et de ses fa*
cultés de transfert.
Le président du Conseil a ajouté qu'il
ferait part de la démarche de l'Union na-
tionale au prochain Conseil des ministres.
M. Poincaré a précisé que, bien que le
gouvernement américain nous ait envoyé
sa facture, le débiteur français désirait
s'expliquer préalablement avec son créan-
cier.
— La France, a-t-il déclaré, ne peut
payer que suivant ses capacités. Le gou-
vernement est unanime sur ce point.
l'est également sur la question du rap-
prochement franco-allemand, qui, précé-
dé d'accords économiques, serait plus fn*
cilement réalisable ensuite sur le terrait&
moral et politique...
M. Herriot, à Lyon, justifie
son attitude politique
Il confirme qu'il ne sera pas candidat,
à la présidence du Parti radical
et radical-socialiste
Lyon, 10 octobre. — M. Herriot a pro-
noncé, cet après-midi, devant le congrès
de la Fédération radicale et radicale so-
cialiste. du Rhône, un discours dans le-
quel il a répondu aux nombreuses ci ili-
ques formulées contre lui au cours de ces
derniers mois au sujet de son attitude po-
litique et notamment de son entrée dana!
le cabinet Poincaré.
— Depuis des mois et des mois,' a-t-if
dit, je subis les attaques les plus dures
qu'un homme politique ait endurées, il ne
me déplaît pas d'être un vieux drapeau.
troué par les balles et battit par le vent.,
Mais je ne m'inclinerai pas. Fort de voire
confiance, je lutterai jusqu'au bout.
M. Herriot rappelle alors le geste qu oa
lui a souvent reproché d'être descendu da
son fauteuil présidentiel pour défendre la
Parlement menacé.
Il fut ensuite appelé à prendre la res-<
ponsabilité du gouvernement :
— On m'a dit : « Il fallait vous y déro-
ber ». J& méprise cette insinuation qug
sa5 Centimes
EDITION "]Eiy PERIS
Ne 4028. — LUNDI Il OCTOBRE 1926.
En 1911, la mortalité des enfants de moins d'air
an était de 15,7 00.
En 1921, elle était encore de 11,5 0/0.
Notre affiche Aux mamans, qui fut la conclusion de
notre première campagne " Pour 'empêcher nos petits de
mourir", parut pour la première fois en 1922.
Aujourd'hui, la mortalité des enfants n'est plus que
de 8,9 0/0, c'est-à-dire
MOITIÉ MOINS, PAR RAPPORT A 1911.
' Certes, c'est encore excessif; mais, en poursuivant
avec ténacité nos efforts, avec le concours de nos dévoués
lecteurs, nous espérons réduire encore très sensiblement
ce désolant pourcentage.
rue Louis-le-Grand (2 e) ~
Adr. Mie?. : ŒUVRE-PARIS
f .-~ Chique postal : Compta 1048
Directeur 9
GUSTA V"E rr i&lmlc,
TiMnhflnat i LOUIrt LOUII't65-OO, 65-01, 65-02j
......, t |raBBM ( t 65 -03, 65-04. ; '
" Radio-Œuvre " interviewe
M. Jules Romains
qui lui parle du " Dictateur "
Hier soir, à 19 h. 50, les auditeurs de
Radio-OEuvre ont entendu notre collabo-
rateur Henri Simoni présenter, puis in-
terroger M. Jules Romains, et celui-ci lui
répondre en ces termes :
Chers sansfilistes, vous allez avoir main-
tenant le plaisir d'entendre — comme M.
Gustave Téry vous
l'a: annoncé hier —
la première inter-
view radiophonique
de Radio-Œuvre.
C'est M. Jules Ro-
mins, le jeune et
célèbre auteur dra-
matique, qui va
vous la donner. Je
vais, s'il vous plaît,
silhouetter M. Jutes,
Romains pour vous,
d'un trait rapide.
jules Romains est
de taille moyenne,
nais son buste est ■
assez développé.
Roger Roy
M. JULES ROMAINS
son masque est
puissant. mais il n'est pas large. Il
y a quelqu-e chose en lui des Pri-
mitifs, en ce qu'il a d'allongé, d'éma-
cié, d'inspiré. Le fond de teint, comme on
dit en style de théâtre, est sombre. Et
là-dedans, sous un front haut et noble,
que cachent un peu les cheveux drus, très
noirs, très plats, peignés à la romaine,
éclatent des yeux d'un bleu tendre de
myosotis, des yeux graves et profonds,
que le sourire fait très doux, des yeux de
penseur, des yeux de poète...
Mais, chers sansfilistes, voici que s'ouvre
la porte de l'auditorium. M. Jules Ro-
mains entre sur la pointe du pied et c'est
à lui-même que je pose la question sui-
vante ;
l'ŒuvRE F- -
— Mon cher maître, ne croyez-vous pas
qu'il s'est produit dans l'esprit de qûel-
ques-uns un malentendu sur le sens véri-
table de votre pièce ? Vous avez, à coup
sûr, été sensible comme nous à la violence
de certaines attaques : n'éprouvez-vous
pus le besoin d'expliquer vous-même votre
pièce et de la défendre ?
M. JULES ROMAINS :
— A quoi bon l'expliquer ou même la
défendre ? Je n'essaie pas de l'expliquer,
parce qu'elle est toute claire et toute sim-
ple; parce qu'un adolescent de i5 ans
peut la comprendre — je ne dis pas en
épuiser la signification — pour peu qu'il
ait l'âme noble et, comme on disait au-
trefois, le cœur bien placé; parce que le
but que je me suis proposé pendant mon
long travail, ce n'est point l'obscurité
prestigieuse ni la fausse profondeur :
c'est, au contraire, l'espèce d'évidence
Suprême dont notre littérature classique
tous offre le modèle à jamais. Et si je
n'essaie pas de la défendre non plus,
c'est que j'ai l'impression que, depuis
trois ou quatre jours, le public s'en char-
ge allègrement.
Mais, comme peu d'entre nos audi-
teurs de ce soir la connaissent encore,
comme le bruit qu'on a fait autour risque
de leur en donner par avance une idée
trompeuse et de les préparer bien mal à
la goûter, à la juger, j'aimerais dire un
toot des intentions que j'ai eues en l'é-
crivant, de ce que j'ai voulu faire et peut-
être davantage encore de ce que je n'ai
Pas voulu faire.
L'(EUVRE : .
En d'autres termes, vous avez le sen-
liment qu'on vous a attribué par avance
intentions qui n'étaient pas les vôtres,
que la prétendue déception dont quel-
!u?s invités de la générale ont fait
bl'uyam,ment état dans leurs articles n'a
Pas (Vautre origine ?
JULES ROMAINS :
— C'est tout à fait ce que je pense.
L'OEUVRE :
En particulier, beaucoup sont venus
pi}s l'idée d'assister à une pièce d'actua-
lte, et, puisqu'elle était signée de l'auteur
p Knock, à une pièce mordante. Est-cc
(¡ ce que vous aviez voulu faire ?
M. JULES ROMAINS :
Non. Je n'ai pas voulu faire une
'Ptèce d'actualité au sens étroit. J'ai voulu
Porter sur la scène, élever jusqu'à la
minière permanente de l'art un des deux
trois conflits essentiels, un des deux
^ trois problèmes tragiques du monde
^aujourd'hui. Et, comme j'ai travaillé
ette oeuvre de 1910 à 1925, je me suis
,Vldemrnent peu soucié de la petite ac-
uaut-é périssable; je n'ai pas non plus
perché à peindre un milieu particulier,
copier des événements locaux, à faire
portraits où l'on puisse mettre un
IpJ11, à provoquer par des allusions
citnS.P-aret!tes des applaudissements fa-
je n'ai pas visé davantage-à l'imi-
tation réaliste du langage et des mœurs.
J'ai tendu à une vérité aussi, générale et
humaine que possible. Et puisque vous
m'invitez, en somme, à me confesser de-
vant vous, je vous avouerai sans pudeur
que je suis de ceux qui ne se contentent
pas du succès éphémère. Je suis de ces
naïfs qui rêvent de donner à leur pays
et à leur temps des œuvres durables, de
ceux qui ne rougissent pas de penser à la
postérité. Qu'on se moque de nous, c'est
sans importance.
Donc, ne demandez pas au Dictateur
d'être une comédie de mœurs parlemen-
taires, ni une revue de Montmartre, ni
un pamphlet au service d'un parti. Ce
n'est pas non plus une satire, ou ce que
vous appeliez à l'instant « une pièce mor-
dante ». Non. C'est une espèce de drame
ou de tragédie moderne, où se déploient
et se heurtent des passions politiques :
non pas de froides idées, mais des pas-
sions ou des idées devenues chair et sang
de l'homme. Et il faut donner ici au mot
politique toute sa force, je dirai même
toute sa noblesse, car il s'agit bien de
tout ce qui rattache l'un de nous, l'âme et
la chair de chacun de nous, à la société, à
l'Etat, à la structure vivante d'une col-
lectivité; et de tout ce qui nous rattache
ensemble, âme et chair, pour faire de
nous, poussière d'individus, le corps so-
cial..
L'ŒUVRE : y
— Un conflit de cet ordre ne vous pa-
raît-il pas à la fois trop sévère et. trop
vaste pour la scène d'aujourd'hui, qui a
des ambitions plus modestes?
M. JULES ROMAINS :
— Je sais : certains voudraient nous
faire croire qu'il n'y a plus là de quoi
émouvoir un public; que le spectateur
moderne est devenu une sorte, d'enfant
vicieux ou de vieillard obsédé; que, sauf
le ménage à trois, l'adultère et quelques
perversions plus récemment admises,
rien ne l'intéresse désormais. Si c'était
vrai, il y aurait de quoi désespérer de no-
tre époque et cracher sur elle un mépris
définitif. Au niveau de quel peuple se-
rions-nous tombés, nous dont les ancê-
tres acclamaient Polyeucte et Britanni-
cus ! Mais si les milliers de Français et
de Françaises qui nous entendent ;ce soir
s'interrogent à fond, interrogent le meil-
leur d'eux-mêmes, ils répondront pour
moi que ce n'est pas vrai.
H..A.X>XO.
(19 h. 50 ; longueur d'ondes : 1.750 mètres)
Ce soir : ÇflAWNCHI
Voir nos communiqués à la rubrique :
« Sans-Fil »
i
Les joueurs de rugby parisiens ont in-
fligé hier aux Maoris, par 11 points à 9,
leur première défaite européenne. (Voir le
compte rendu à la 4° page.) 1
L'AMOUR EST MENTEUR...
Cela se dit, cela se chante.
Cela justifie, également, le titre d'un
très amusant roman. 1
M. Painlevé prononce
un grand discours à Lille
( (2e page.)
Nous ne paierons pas
C'est simple et net ; c'est franc:
nous ne paierons pas.
Les Américains pourront nous pré-
senter, comme parle M. Poincaré avec
une ironique hauteur, toutes les « fac-
tures » qu'il plaira aux Mellon d'éta-
blir à notre adresse et de nous trans-
mettre par le canal du sénateur Béren-
ger, nous ne paierons pas.
Personne n'a, jamais mis en doute
notre probité ; nous avons l'habitude de
payer très exactement tout ce que nous
devons, mais ce n'est pas une raison
pour payer ce que nous ne devons
point. Nous ne paierons pas.
Il est possible que M. Poincaré qui,
avant d'être président du Conseil, pa-
raissait aussi résolu, que nous à tenir
tête aux insolentes prétentions améri-
caines, ait quelque peu changé d'avis,
nous ne paierons pas.
Il est possible que M. Poincaré se
croie obligé de voir dans les « consi-
dérants » et les « attendus » unilaté-
raux qui accompagneraient le texte de
l'accord (la belle jambe!) un moyen
d'en atténuer la rigueur, nous ne paie-
rons pas.
Il est possible que, pour de lamenta-
bles raisons politiques, une majorité de
rencontre se résigne à ratifier les ac-
cords Mellon, nous ne paierons pas.
D'ailleurs, la majorité ne se formera
point.
« Il faut, dit à Lille M. Painlevé,
que le désir de collaboration pacifique
soit le fait d'une majorité puissante et
décidée », mais cette majorité ne sau-
rait maintenant se reconnaître qu'à un
signe, c'est qu'elle ne veut plus en-
tendre parler des crocodiles empaillés
dont l'Amérique nous réclame la four-
niture : nous ne paierons pas.
— Mais qui donc êtes-vous pour par-
ler avec tant d'assurance ?
— Nous sommes l'opinion publique,
qui vient de s'exprimer pour la se-
conde fois dans l'émouvante démarche
faite hier auprès de notre président
du Conseil par ceux qui représentent
l'Union nationale des Combattants.
Ceux-là ont déjà payé. Ils ont trop
payé, mais ils ne réclament pas de
« ristourne ». Nous sommes derrière
eux, avec eux ; pour ce qui est de
la prétendue dette américaine, nous
pensons, nous sentons, nous voulons
comme eux, — et toute la France a
le même cœur. Quoi qu'on dise, quoi
qu'on fasse, elle ne se laissera pas ré-
duire pour soixante-deux ans en escla-
vage: NOUS NE PAIERONS PAS.
— Prenez garde, vous ne pousserez
pas la résistance jusqu'au refus de
l'impôt !
— Soyez tranquilles, nous n'aurons
pas besoin d'aller jusque là ; mais si
l'on nous y réduisait, il nous serait
si facile, sur les feuilles déjà écra-
santes du percepteur, de faire la part
de contributions destinées aux Améri-
cains. Nous dirions, sans forfanterie
mais sans ambages : quoi qu'il ad-
vienne, je ne paie pas ça.
On ne paierait point, et il n'advien-
drait rien du tout.
La guerre a été pour les businessmen
des Etats-Unis une excellente affaire.
D'une façon générale, leurs fortunes se
sont accrues dans la proportion de
soixante-quinze pour cent. Il faut dire,
il faudra répéter à certains Américains
de proie, puisqu'ils feignent de ne pas
l'entendre, qu'ils se sont engraissés du
sang de nos dix-sept cent mille morts.
Pour eux, l'effroyable tas de cadavres
français est devenu un énorme tas de
dollars. Qu'ils profitent de leur bonne
fortune, qu'ils jouissent en paix de leur
« victoire », car ils sont les véritables,
les seuls vainqueurs. Mais nous avons
déjà payé ces ouvriers de la treizième
heure, nous ne les paierons plus. "
Gustave Téry
M. P. DECOURCELLE,
auteur des Deux
Gosses, est mort
hier, à l'âge de
70 a.ns.
(Lire l'article bio-
graphique à la 2'
page.)
— Madame comprendra bien qu'au prix
où est le lait, ü me faut une petite augmen-
tation..!. -
Et les cent millions?
Les cent millions de M. Coty 1 On en
parle maintenant, comme on parlait jadis
des millions de Thérèse Humbert. C'est
une « joyeuseté ». Il est impossible de
proférer dans un lieu public ces quatre
mots : les millions de Coty, sans déchai-
ner un rire général et inextinguible. C'est
bien avantageux pour les chansonniers
ou les auteurs de revues.
L'affaire, du reste, devient de plus en
plus réjouissante.
Déjà fort marri d'avoir étourdiment
promis cent millions à la France indi-
gente, le Coty Magnifique avait posé ses
« conditions », comme il ose, dire. Il avait
même imaginé cettq défaite un peu grosse :
« Je ne verserai mes cent millions, di-
sait-il, qu'à une caisse d'amortissemènt
faite comme ceci et comme cela. »
Dès lors il se crut bien tranquilla C'est
comme s'il avait dit : « Je ne verserai
mes cent millions que si l'on m'apporte
la lune. »
Mais il avait compté sans M. Poincaré,
qui, comme Napoléon, est un terrible
pince-sans-rire. « La lune, dit-il froide-
ment, la voici. Vous voulez une caisse
d'amortissement autonome et la garantie
constitutionnelle? Voici la caisse, voilà la
garantie. Nous pousserons jusqu'à Vei*-
sailles, s'il vous plait, pour vous donner
plus entièrement satisfaction. Ça va ? 1>
Et pour être sûr de mieux engager le
Coty Magnifique, le président du Conseil
poussait l'humour ou la rosserie jusqu'à
le citer dans. son discours, si bien que
le parfumeur enivré ne manquait pas de
monter en épingle, à la première page
de son journal, la phrase de M. -Poin-
caré : « L'IDÉE A FAIT DU CHEMIN, DEPUIS
QU'ELLE A ÉTÉ LANCÉE DANS LA PRESSE PAR
M. COTY. »
Vous pensez si la Coty se gonflait! Il
avait « lancé » une idée ! Le lendemain,
dans un titre en grosses lettres sur deux
colonnes de la même gazette, il procla-
mait avec une énorme vanité : (e La caisse
d'amortissement autonome recevra la ga-
rantie constitutionnelle RECLAMEE PAR
M. FRANÇOIS COTY. »
Suivait une série de citations destinées
à établir qu'en somme M. Poincaré s'était
inspiré des conceptions de' M. Coty et ne
s'était proposé d'autre programme que de
les réaliser. « Nous retiendrons, pour
nous en féliciter, déclarait M. Vonoven,
l'importante décision prise par le gouver-
nement de donner à la caisse d'amortis-
sement la garantie constitutionnelle. Elle
est conforme à la campagne menée par
notre directeur politique, M. François
Coty », etc.
Alors, s'il fallait en croire M. Vonoven,
et personne ne s'y refusait, il ne restait
plus à M. Coty qu'à verser ses cent mil-
lions à la nouvelle caisse ?
Va-t'en voir s'ils viennent, François !
Maintenant, tout est changé. M. Coty
s'est sans doute aperçu que cent millions,
c'est tout de même cent millions ; et, sans
le moindre souci de se contredire, il ex-
pliquait hier que la caisse d'amortissement
créée par M. Poincaré est « exactement
le contraire la « caricature grossière »
de' celle qu'il voulait.
Moralité : M. Coty garde, ses cent mil-
lions, ce qui est le principal.
Mais, puisqu'il en parle si souvent, le
moment ne serait-il pas venu de lui de-
mander, avec discrétion, comment et où
il a pu « gagner » de si grosses sommes ?
A la guerre ?
— L'OUVRIER.
LES ANCIENS COMBATTANTS
reçus par M. Poincaré
se prononcent
contre la ratification
des accords sur les dettes
M. Poincaré a reçu hier matin les pré-
sidents des groupes régionaux de l'Union
nationale des combattants. En leur nom,
M. Rossignol a remis au président du
Conseil une résolution ainsi rédigée :
Régulièrement mandatés par les 400.000
cotisants de leur association,, les prëst<
dents de groupes régionaux, réunis a
Paris le 10 octobre 1926, inquiets des dé-
cisions que se propose de prendre le gou..
vernement au sujet du règlement des
dettes interalliées, croient de leur devoit,
de rappeler leurs ordres du, jour an-
térieurs concluant à la non-ratification
des accords Mellon-Bérenger et Caillaux.
Churchill.
Ils considèrent que la France est dans
l'impossibilité de payer à l'Amérique une
somme de sept milliards de dollars, capi-
tal et intérêts compris, qui correspondent,
au cours du change actuel, à près de
240 milliards de francs, et à l'Angleterre
une somme presque égale.
Ils estiment que le montant de ces
dettes est contestable et exige une nou-
velle évaluation. Ils ne sauraient admettre,
que la France victorieuse soit tenue de
payer à ses alliés — qui, sans courir les,
mêmes risques qu'elle, ont participé awt,
avantages de leur victoire commune .......
des sommes supérieures à celles qu'elle
recevra de l'Allemagne. Ils ne peuvent en-
visager que la valeur de leur monnaie soit
constamment compromise par un transfert
de devises qu'aucune mesure ne peut ré-
glementer.
Ils s'élèvent violemment contre toute
mobilisation d'obligations qui rzposent sac
une mutation de tréance que la siml)le
justice ne saurait tolérer.
Ils décident de voter systématiquement
contre les parlementaires qui accepte-
raient la ratification d'es accords dans lot
forme où ils sont établis.
Ce texte était accompagné d'une lettré
d'envoi dans laquelle l'Union nationale
.remerciait le président du Conseil des
résultats obtenus depuis son arrivée au
pouvoir, et en particulier à propos de
l'amélioration du franc. Elle ajoutait que,,
tout en désirant que l'œuvre de restau-
ration financière ne soit pas interrompue,'
les anciens combattants « se déclaraient
prêts à entreprendre une action énergique,
pour éviter la ratification des accorda,
dût-il même en résulter une crise minis-
térielle ».
Le président du Conseil a déclaré qu'il
avait exprimé la pensée du gouvernement
dans ses discôurs de Saint-Germain-en-
Laye et de Bar-le-Duc, et que la France
ne. pouvait s'engager que dans la mesure
de ses facultés de paiement et de ses fa*
cultés de transfert.
Le président du Conseil a ajouté qu'il
ferait part de la démarche de l'Union na-
tionale au prochain Conseil des ministres.
M. Poincaré a précisé que, bien que le
gouvernement américain nous ait envoyé
sa facture, le débiteur français désirait
s'expliquer préalablement avec son créan-
cier.
— La France, a-t-il déclaré, ne peut
payer que suivant ses capacités. Le gou-
vernement est unanime sur ce point.
l'est également sur la question du rap-
prochement franco-allemand, qui, précé-
dé d'accords économiques, serait plus fn*
cilement réalisable ensuite sur le terrait&
moral et politique...
M. Herriot, à Lyon, justifie
son attitude politique
Il confirme qu'il ne sera pas candidat,
à la présidence du Parti radical
et radical-socialiste
Lyon, 10 octobre. — M. Herriot a pro-
noncé, cet après-midi, devant le congrès
de la Fédération radicale et radicale so-
cialiste. du Rhône, un discours dans le-
quel il a répondu aux nombreuses ci ili-
ques formulées contre lui au cours de ces
derniers mois au sujet de son attitude po-
litique et notamment de son entrée dana!
le cabinet Poincaré.
— Depuis des mois et des mois,' a-t-if
dit, je subis les attaques les plus dures
qu'un homme politique ait endurées, il ne
me déplaît pas d'être un vieux drapeau.
troué par les balles et battit par le vent.,
Mais je ne m'inclinerai pas. Fort de voire
confiance, je lutterai jusqu'au bout.
M. Herriot rappelle alors le geste qu oa
lui a souvent reproché d'être descendu da
son fauteuil présidentiel pour défendre la
Parlement menacé.
Il fut ensuite appelé à prendre la res-<
ponsabilité du gouvernement :
— On m'a dit : « Il fallait vous y déro-
ber ». J& méprise cette insinuation qug
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