Titre : L'Œuvre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Date d'édition : 1926-09-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429265b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 septembre 1926 08 septembre 1926
Description : 1926/09/08 (N3995). 1926/09/08 (N3995).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4614050n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-90
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2016
L'ŒUVRE
.aes a ~ Centimes -
EDITION "]U- PARIS
.. N° 3995. — MERCREDI 8 SEPTEMBRE 1926.
La foi dans la solvabilité
éternelle de l'Etat est aussi
grande que la foi dans la cons-
tance des lois de la nature. ?'
- l . JACQUES BAlNVUXe.
9, rue Louis-le-Grand (2*)
. ~ Adr. télfig. : ŒUvro;.P4PI& / ,
eM
f Directeur :
1 G XJ S 72T J3L 2EX TER "3CV ,
[texte illisible]
MOTS D'ÉCRIT
Le mystère de Glozel
... Jadis — et peut-être enoo're mainte-
nant - les petits négrillons de la, fvIarli-
nique récitaient ainsi, d'après le manuel
de l'honorable M. Désiré F ranch et, leur
première leçon d'histoire de France :
« La France, ,rwlrc patrie, s'appelait
autre fois la Ga.ule.
« Les habitants de la Garnie s'appe-
laient les Ua,ulois.
« Les Gaulois, nos pères, avaient les
lieux bleus et les ^cheveux blonds. »
Cette dernière phrase a le don, au-
jourd'hui, d'ébaudir les nègres de la
; MarlÜÜque et de la, ^ Guadeloupe suffi-
samment dessalés -- il y en a de plus en
plus — pour ne pas croire tout ce qu'on
leur dit et qui ont un miroir pour se
regarder.
Mais elle devrait • également, nous
plonger tous, tant que nous sommes,
Français de la vieille France, dans des
accès de folle gaîté. Car nos pères, nos
vrais pères, n'avaient ni les yeux bleus
ni les cheveux blonds. Et il y en avait
pas mal. au contraire. surtout sur les
bords de la Méditerranée, qui étaient
nègres ou « négroïdes » (on a. retrouvé
leurs squelettes dans ^ les grottes de
Baoussé-Roussé, près de Menton). Il y
avait aussi .bèaucü'up, de . types à tête
allongée, 3e grande taille, mais bruns,
bons chasseurs de mammouths et de
rennes, qui dessinaient et sculptaient
avec un ta.lent bien supérieur à celui de
Cézanne. Et il est venu ensuite, très
nombreux,. d'autres types qui. polis-
saient leurs armes de pierre,- cultivaient
l'o,rge et -le blé, élevaient des cochons,
des chiens.' des bœufs et des moulons et
s'amusaient à dressera en l'honneur de
leurs ftio-ds et de leurs, dieux, ce;; énor-
mes . caii! que iïôus appelons des
men'hirs/ ou des dolmens. C'ê,st eux qui
avaient des' .prêtres dénommés druides,
lesquels grimpaient: • aux i arbres pour
cueillir' le gui. Ils étaient bruns ; 'ils
avaie,nt, ..vt,a,isenibJa,ble.metit, les yeux
noirs, et paraissent être venus chez nous
en passant-par l'Afrique du Nord, com-
me aujourd'hui les Kabyles, qui' sont
aussi, assez proba.blement,'leurs descen-
dants. Ce. sont eux qui sont les vérita-
ble's Gaulois. . -, ..
, Quant-aux types autx , yeux., bleus et
aux cheveux blonds, ils ne sont, arrivés
que beaucoup plus tard, venant, Unit
porte à le croire, de Scandinavie et des
rives de la Baltique. Ce fut, pour parler
net, la première invasion germanique,
celle des Celtes. Je vous demande bien
pardon, mais c'est comme ça. ! Ils n'ont
jamais été, sauf dans le Nord, qu'une
poignée, bien que, sans doute, ils aient
fourni des chefs militaires, et une aris-
tocratie qui ne fichait rien, comme c'est
'le devoir des aristocraties, au reste du
pavs.
Faisons donc notre deuil d'avoir eu
des ancêtres, qui po'ssé-daient, en majo-
rité, des yeux bleus et des cheveux
blonds. , ....
Mais voilà ! Il se pourrait que, par
compensation, ces hommes bruns, à tête
ronde, qui bâtissaient les dolmens et les
menhirs, aient inventé l'écriture, ou du
. moins aient eu une écrHur&"à eux, qUtl-
tre mille ans avant notre ère, six mille
ans, en remontant, à partir du règne de
M. Doumergue, et à peu près dans, le
même temps que les Egyptiens traçaient
leurs premiers hiéroglyphes.. • ■
Or les briqu'es gravées, découvertes à
Glozel, dans le Bourbonnais, par MM.
F nul in et Merlet, ne.portent pas d'hiéro-
glyphes, mais, ,ce qui est bien plus calé-,
une véritable écriture alphabétique,
étrangement semblable, pour la plupart
des signes, 'à. cène ^des. Phéniciens, des
Pré-Helléniques, etc.. ? • ■ - v . ■ k
Trevu semblable,- même !-:C'est ça qui
met la duce-à l'oreille à certains savants,
dont n'est pas, il le faut reconnaître,
l'un des plus éminents M. Salomon
Reinacli, qui, dans une communication
récemment faite par lui à l'Académie
des Inscriptions, conclut catégorique-
ment, à l'authenticité et à l'antiquité des
oibiets mis à iou'r.. , -
Il est vrai qu'ils sont si bizarres, d'une
apparence. tellement différente de - ceux
qu'on rencontre généralement dans les
gisements .de: i'épo'que à .laquelle ,o,n les
attribue, que d!autres préhistoriens émi-
jients, sur leur simple description, ont
'refusé d'y aller voir. Ils croient à une
Jnvstiflcation'. '*,• -V
Peut-être devraient-ils aui moins se
livrer sur place à-une enquête sur la
mystification, possible... et alors s'ad-
joindre quelque chose: comme un poli-
cier ou du moins un reporter habitué
aux enquêtes de police. Tout ce qu'on
peut dire actuellement est qu'on doit
.tenir les ~ découvreurs. MM. Morlet et
Fradin,. pour de très honnêtes gens, in-
capables d'avo-ir vo'ulu se payer la tête
de M. Salomon Reinach ou de n'importe
qui. Mais alors, qui se serait, amusé à
rouler MM. Morlet et Fra.din ?
Seulement, il y a uine autre question :
celle de la date attribuée it ces signes
évidemment alphabétiques mêlés il un
» mobilier » très curieux : pierres gra-
vées et statuettes étrangement "obscènes,
qui sont, pourtant, à n'en pas douter, de
signification « religieuse ».
C'est peut-être très ancien. Ce mobi-
lier est de nature, semblerait-il, à. le
faire croire. Ce n'est pas non plus très
ancien, puisque les signes scsit^gravés
sur des briques cuites : l'homme n'a
inventé la poterie qu'à une date relative-
ment récente.
On peut donc fc.rt bien se trouver ici
en présence d'un outillage de la. fin de
la période de la pierre polie ; et cette
période a duré chez nous jusqu'aux en-
virons de l'an 2000 avant Jésus-Christ,
alors que les peuples orientants: püssé-
daient depuis longtemps une écriture
et, depuis longtempss venaient chez nous
commercer.
Enfin, il y a l'apparence même de la
fosse où se trouvaient les objets. Elle est
ovale, et enduite d'une matière vitrifiée,
obtenue sans doute par un' vernis sili-
cien. soumis ensuite à l'a.ctio'n d'un feu
ardent.
Or. ces enduits vitrifiés, ce n'est pas
la première fois qu'on les rencontre.
Voilà au moins trois quarts de siècle
qu'on les a constatés dans certains gÎse-
ments archéologiques d'Ecosse, évidem-
ment anciens, mais pas très anciens.
Les Ga.ëJs ont employé le procédé jus-
qu'à Jules César, et même peut-être plus .
tard. Il faudrait savoir quand! ils ont
commencés et ça. ne remonte pas à la
nuit des temps, ni sans doute même à
six mille ans.
Moi. j'émets ces observations, sans
prendre parti, parce que nouis allons
certainement entendre enc.o'rc parler de
ces fameuses découvertes de Glozel, et
que même une certaine forme de natio-
nalisme s'en mêlera. Il va se trouver des
gens pour proclamer que ces illustres
Gauilois ont tout inventé, même l'écri-
ture ! Je pense'qu'il convient encore de
se méfier.
Et je crois bien, aussi, me souvenir
que César a dit que les druides n'avaient
pas d'écriture et se transmettaient de
mémoire leurs traditions et leurs formu-
les rituelles... Maintenant, qu'est-ce
qu'il en savait ? P„n lui avait raconté ça
dans un rapport d'état-major. Un rap-
port d'état-major, pas plus qu'un ,rap-
port de police, ne doit faire preuive.
Pierre Mille
Le désespoir d'un père
Un père de famille, à Saint-Denis, s'est
tué d'un coup de revolver parce que ses
filles s'étaient, fait couper les cheveux.
On dira : a: Il était fou! »
Peut-être pas tent de ça!
Il 'avait demandé à ses demoiselles, peut-
être coquettes, de garder leurs chevelures;
ce n'était pas tant parce qu'il attachait de
l'importance à ce qu'elles eussent des chi-
gnons ou qu'elles n'en eussent pas. Mais,
pour lui, cette mode de nuques rases repré-
sentait une sorte d'affranchissement, aussi
bien de la tutelle paternelle que dfe' certai-
nes habitudes morales auxquelles il tenait.
Il a cru que toute son autorité était tom-
bée en même temps que la toison des ga-
mines, assez sottes pour -imaginer que pour
plaire il faut suivre la. mode des coiffeurs.
Il n'était pas si vieux, puisqu'il n'avait
qu'une cinquantaine d'années; mais, ma-
lade, il avait les loisirs de réfléchir, il fai-
sait le tour de ses pensées et ses pensées
n'étaient pas très gaies.
Pour nous, que les cheveux soient longs
ou courts, cela n'a pas une importance
considérable. Quand notre bonne amie ar-
rive avec les cheveux goudronnés comme
Joséphine Baker, nous haussons les épaules
en disant : Il Ça se ta-ssera.! » Mais ce
brave homme avait des préjugés; il a a,tta-
ché à cette chute de cheveux autant d'im-
portance qu'à la chuto d'un ange. Il a eu
raison de croire que ce~n'était pas. seule-
ment pour se regarder dans une glace que
ses filles se tondaient. Il a, deviné que cet
appétit da plaire — selon la mode — de-
vait avoir des causes profondes. Il a prévu
des suites plus graves à ce qui n'était pas
tout à fait un enfantillage.
Il a préféré ne pas voir ça... Mais les
ieunes filles vont-elles laisser repousser
leurs cheveux, pendant un an, sous leurs
voiles de deuil ?
1 Pensez-vous!
— D.
RESTRICTIONS
[illisible]
— On a raison de ne donner qu,e deux
plats dans les restaurants ! L'heure est
aux économies J... ~
Fausse manœuvre
J'aime beaucoup la Norvège et les Nor-
végiens et j'ai gardé d'un séjour dans ce
pays fort et calme le meilleur souvenir.
Mais je ne comprends rien à l'attitude
qu'il a prise iL Genève.
Une question délicate se posait. On of-
frait de la résoudre ainsi: tandis qu'un
siège permanent serait accordé à l'Alle-
magne au Conseil, trois sièges semi-per-
manents seraient créés, dont l'un serait
attribué à la Pologne. (Vous me direz que
ces discussions sur les sièges permanents
et semi-permanents sont fort compliquées
et qu'il y a là-dedans bien de la scolas-
tique. Mais l'un des rôlrlS de la Société des
Nations n'est-il pas justement de trans-
former en débats académiques les conflits
diplomatiques, au lieu de les envenimer ?)
Bref, tout semblait devoir s'arranger. La
PolÓgne s'e déclaràit satisfaite, pourvu,
toutefois, que son siège -sémi-pe,.Èmànënt
lui fût octroyé en même temps que l'Alle-
magné recevrait son siège permanent —
et non pas après. Affaire de dignité. En
tout cas, la Pologne, faisant une conces-
sion, avait le droit de poser une condi-
tion. Cette condition, les principaux inté-
ressés, à commencer, officieusement, par
l'Allemagne, l'acceptaient. Tout le monde
était d'accord. Et M. Aristide Briand
pouvait se vanter à bon droit d'y être pour
quelque chose. ;
Là-dessus, le docteur Nansen, parlant
au nom de la Norvège, intervient et de-
mande qu'on disjoigne les deux problèmes
que le Conseil de la Société des Nations
avait sagement unis.
. — Donnons d'abord son siège à l'Alle-
magne, suggère M. Nansen. Pour le reste,
on verra,plus tard.
— Manœuvre germanophile ! dit-on.
Connaissant comme je crois les connaî-
tre les sentiments de nos amis norvégiens,
je ne le pense pas. La manœuvre serait
d'ailleurs maladroite, et rappellerait un
peu trop le pavé de l'ours — de l'ours po-
laire, naturellement. Mais manœuvre in-
considérée, et peu conforme à l'esprit de
paix qui doit régner à Genève.
Car avoir l'esprit de paix, c'est vouloir
mettre les gens d'accord quand ils ne le
sont pas. Ce n'est pas éssayer de tout
brouiller quand ils sont enfin, non sans
peine, parvenus à s'y mettre.
Jean Piot.
RACCOURCIS
On lira en troisième page des déclara-
tions d'un, propriétaire de journaux amé-
ricains, M. Roy W. Howard, qui prétend
exprimer l'opinion générale des Etats-Unis
touchant la question des dettes. On peut
résumer ainsi ces déclarations :
Il Ratifiez d'abord les conventions dra-
coniennes que nous vous proposons. Après
quoi vous verrez que nous . serons bons
princes. »
Mais, bons ou mauvais, nous ne vou-
lons pas que les Etats-Unis soient nos prin-
ces et qÜe nous soyons leurs sujets.
Tout le problème est là, cher monsieur
Howard. — J. ~. P.
< Nous allons publier E
} ..:.., prochainement S
LECRIMËISOKOKME!
; PAR S
\ " Léon LEMONNIER i
( Dans cet ouvrage inédit, le jeune et 5jj
( vigoureux écrivain qui a obtenu, S
C pour l'ensemble de son œuvre, le s
C prix Corrard, de la Société des Gens S
( - de Lettres" développe cette idée : jjS
) « Tout ce qui nous arrive a un sens S
) qu'il nous faut chercher au fond de S
\ notre propre cœur. » s
) Son récit, extrêmement attachant et S
) dramatique, est un des meilleurs Sj
) qu'il ait écrits. S
' MMH!M!HM!HM!!M!!!!M!!!!Mt!t:!nMMMMMM
L'ALLEMAGNE
sera dès aujourd'hui
membre
de la Société des Nations
et membre permanent
du Conseil
A moins que la Norvège
ne fasse des difficultés
(De notre envoyé spécial)
Genève, 7 septeiiibre. — Voici un nou.
veau pas de fait vers l'admission de l'Al-
lemagne dans la Ligue. L'assemblée de la
Société des Nations, ayant ce matin éll1
ses six vice-présidents, parmi lesquels
comptent INI. Aristide Briand, gir Austen
Chamberlain et M. Scialoja. et les prési-
dents de ses six grandes commissions qui
sont de droit vice-présidents de l'Assem-
blée, a réuni, cet après-midi, son bureau
qui venait d'être ainsi constitué. Et ce bu
reau a adopte aussitôt la résolution sui-
vante :
Le bureau propose à VAssemblée de te j
nir une séance plénière le mercredi 8 sep-
tembre, à 10 heures, avec l'ordre du jour
suivant, qui comprend les articles 11 et
12 de l'ordre du jour de VAssemblée :
1° Examen du rapport de la première
commission de l'assemblée extraordinaire
sur la demande d'admission dans la, So-
-ciété des Nations, adressée par le gouver-
nement allemand ; - • • : ^
20 Examen de la résolution adoptée par
le Conseil le 4 septembre 1926, concernant :
a) La désignation de l'Allemagne comme
membre permanent du Conseil.
b) L'augmentation du nombre des sit-
ges non permanents, qui seront portés ci
neuf ;
3° Examen des propositions faites par la
commission chargée d'étudier la, question
de la composition du Conseil concernant
le mode d'élection des membre; non per
manents, du Conseil et le régime de leur
mandat. ; ' • ;
Le bureau re^iarninànde ' â l'Assemblée '
de décider, conformément â lairttéie H,
par'agraphe2 de son règlement intérieur,
qu'elle statuera sur les articles 1 et 2 de
l'ordre du jour ci-dessus, sans renvoi préa-
lable à une commission. K-
Le bureau propose que l'article 3 de l'or-
dre du jour ci-dessus soit renvoyé à la
première commission, qui sera priée de
présenter le plus tôt possible à l'Assemblée
un rapport sur la question.
Le bureau a confié à M. Motta, premier
délégué suisse, le soin de présenter à rAs-
semblée la proposition du bureau.
On voit qu'il est, par là, proposé aux
délégations, dans la . séance que l'Assem-
blée tiendra demain : 1° de renoncer, pour
l'admission de l'Allemagne dans, la Li-
gue et au Conseil de la Ligue, à l'examen
du rapport d'admission par la première
commission. Ceci pour gagner du temps
et pour ne pas ouvrir, en commission, un
débat épuisé en Conseil ; 2° de. créer, en
même temps, conformément au projet de
réorganisation Cecil-Fromageot,trois nou-
veaux postes non permanents au Conseil,
dont un, auquel s'attachera la notion de
semi-permanence, qui sera attribué à la
Pologne.
Toutefois, si. l'Assemblée peut, à la ma-
jorité des deux tiers, décider qu'elle re-
nonce, pour l'admission de l'Allemagne
dans la Ligue et au Conseil, .au renvoi à
la commission, il est nécessaire, par con-
tre, que cette commission étudie et rap-
porte le mode de résolution que transitoi-
rement, pour donner satisfaction aux re-
vendications de la Pologne et à celles du
Brésil et de l'Espagne, au temps où on
espérait encore qu'on pourrait composer
avec ces deux pays, le Conseil a recom-
mandé à l'Assemblée.
Nous aurons donc, demain, deux déci-
sions de principe : celle qui concerne l'en-
trée de l'Allemagne, celle relative à la
création de trois sièges provisoires nou-
veaux, mais ce n'est que plus tard que
l'on pouvoira à l'attribution de ces trois
sièges, aux élections aux autres sièges
non permanents, à l'attribution de la se-
mi-permanence dans les conditions que
nous avons dites. Il reste que dès demain
soir, selon toute vraisemblance, un télé-
gramme du secrétariat -de la Société des
Nations indiquera à Berlin que l'Allema-
gne est membre de la Ligue et membre
permanent du Conseil et que, afin que les
accords de Locarno entrent en vigueur, il
ne lui reste plus qu'à venir prendre séan-
ce. M. Stresemann et les autres délégués
du Reich, qui se tiennent prêts, parti-
ront aussitôt pour Genève, où ils seront
jeudi soir, où ils siégeront vendredi.
Et la crise de la Société des Nations se-
ra terminée.
Henry Barde.
ooîxkx LEs CHANGES >&00<î|.
S Avant-hier Hier S
1 La livre •• 164,70 164,45 |
| Le dollar. 33,93 33,891
DU COTÉ DE LA FOURRIÈRE
La vente des chiens
se fait régulièrement
En avril dernier, à la suite de vœux
renouvelés par les amis des bêtes et le&
Sociétés protectrices, M. Desvaux, conseil-
ler municipal, prenait, si l'on peut dire,
en laisse les chiens errants de la Ville de
paris et, au nom de l'humanité, plaidait
leur cause.
M. Morain, préfet de police, n'attendait
que cette invitation. Avec une belle éner-
gie, il s'est voué à la tâche. Ça n'a pas
été long. On ne s'est encombré de nulle
parlote. Le préfet de police s'est rendu
instantanément sur les lieux, comme 011
dit. A la Fourrière, il a trouvé en le di-
recteur de l'établissement municipal, M.
Raoul Debat, un homme actif, ennemi de
la routine et depuis longtemps acquis aux
idées que M. Morain ' prétendait réaliser.
En un tournemain une commission -fut
nommée qui établit pour les chiens, sans
que l'organisation de la Fourrière fût
changée, une réglementation nouvelle. Dé-
sormais les chiens capturés et immanqua-
blement voués jadis au scalpel des labora-
toires seraient mis en vente et pourraient
être acquis par les particuliers.
Dès le 4 mai, la réglementation nouvelle
entra en vigueur et la première vente eut
lieu. Des ventes se sont effectuées depuis
avec une régularité tout administrative,
les mardi et vendredi de chaque, semaine.
La dernière vente a eu lieu hier, la pro-
chaine aura lieu vendredi.
On a dit : « Certes, la mesure préfecto-
rale est excellente. Mais elle n'est point
suffisante. Au début, la Fourrière eut un
bon nombre de clients. Et puis la curio-
sité et l'intérêt même suscités par les ani-
maux se calmèrent. Et désormais la salle
des ventes est quasi déserte... Personne
n'achète plus de chiens à la Fourrière ! »
— Je ne répondrai à ces allégations,
dont j'ignore quel sentiment les suggère,
qu'avec les chiffres que voici, me déclare
M. Raoul Débat. Les Chiffres de ma comp-
tabilité. Voyez vous-même. Nous avons
vendu, à l'heure, actuelle, 648 chien&, pmi'P,
la somme totale dé 25.480 francs. A cha-
que séance, on vend à la Fourrièré.. dix*
huit chiens en moyenne. 1
« Sans doute, les premières journées dê
vente furent-elles plus suivies. Mais je ne
permets pas que l'on dise que nos salles
sont aujourd'hui désertes. Les ventes du-
rent, les mardis et les vendredis, de 2 heu-
res à 5 heures et demie. Or nous avons
actuellement et régulièrement de soixante
(grand minimum) à quatre-vingts visi-
teurs.
« Encore une fois, voici mes chiffres ;
6.000 francs en moyenne de recettes par
mois, n'est-ce pas la meilleure preuve que
je puisse vous donner de la vitalité de
l'œuvre que nous avons entreprise !
« Il y a toujours ici des amateurs pour
nos chiens. Je pense qu'il y en aura tou-
jours. Ils appartiennent à toutes lés
classes de la société et, si quelques-uns
font l'acquisition d'un chien parce qu'ils
en ont besoin, la plupart en prennent un
à titre de compagnon et avec l'intime pen-
sée de le sauver...
«Les chiens vendus sont naturel.
lement choisis, examinés par le vétéri.
naire et vendus aux prix fixés d'avance.
Les formalités sont réduites au minimum.
« C'est toute l'opération. Elle n'est pas
de grande envergure. Mais elle ressemble
à une œuvre, ne trouvez-vous pas ?... »
Reste le fait que nombre de chiens ne
sont pas vendus et que, défalcation, faite
des chiens vieux, malades ou dangereux,
qu'une piqûre supprime sans douleur, il
reste la masse des chiens livrés à la vivi-
section. Mais cela, c'est une autre histoire.
HENRI SIMONI.
LES RESTRICTIONS
Les restaurateurs parisiens
ont observé
l'ordonnance préfectorale
Ce que nous a dit le directeur
d'un " bouillon " populaire
La majorité des restaurateurs parisiens
s'est conformée à l'ordonnance préfectorale
qui tendait surtout à modifier la compo-
sition des menus. Nous disons la majorité,
car, certains d'entre eux. ayant, disent-ils,
des contrats avec leurs fournisseurs n'ont
pas jugé nécessaire de suivre la règle qui
leur était imposée.
Quelques directeurs de « bouillons » si-
tués rue des Petits-Champs, rue MClltmar-
tre et ailleurs, ont laissé figurer sur leurs
cartes un menu comportant six plats de
viande et quatre ou cinq plats de légumes.
Ils ne se sont pas souciés des ordres don-
nés. Ils attendent que contravention leur
soit dressée.
Dans les grands restaurants : Prunier,
Café dé Paris, Larue, etc., la carte fut re-
touchée facilement, les hors-d'œuvre et le?:
entremets suffisant avec les poissons et
les gibiers à satisfaire l'appétit de tous
les clients.
Dans les restaurants moyens ce fut plus
difficile.
Le directeur d'un « bouillon)) de ^ rue
Richelieu» à renseigne de Colbert. qW re.
.aes a ~ Centimes -
EDITION "]U- PARIS
.. N° 3995. — MERCREDI 8 SEPTEMBRE 1926.
La foi dans la solvabilité
éternelle de l'Etat est aussi
grande que la foi dans la cons-
tance des lois de la nature. ?'
- l . JACQUES BAlNVUXe.
9, rue Louis-le-Grand (2*)
. ~ Adr. télfig. : ŒUvro;.P4PI& / ,
eM
f Directeur :
1 G XJ S 72T J3L 2EX TER "3CV ,
[texte illisible]
MOTS D'ÉCRIT
Le mystère de Glozel
... Jadis — et peut-être enoo're mainte-
nant - les petits négrillons de la, fvIarli-
nique récitaient ainsi, d'après le manuel
de l'honorable M. Désiré F ranch et, leur
première leçon d'histoire de France :
« La France, ,rwlrc patrie, s'appelait
autre fois la Ga.ule.
« Les habitants de la Garnie s'appe-
laient les Ua,ulois.
« Les Gaulois, nos pères, avaient les
lieux bleus et les ^cheveux blonds. »
Cette dernière phrase a le don, au-
jourd'hui, d'ébaudir les nègres de la
; MarlÜÜque et de la, ^ Guadeloupe suffi-
samment dessalés -- il y en a de plus en
plus — pour ne pas croire tout ce qu'on
leur dit et qui ont un miroir pour se
regarder.
Mais elle devrait • également, nous
plonger tous, tant que nous sommes,
Français de la vieille France, dans des
accès de folle gaîté. Car nos pères, nos
vrais pères, n'avaient ni les yeux bleus
ni les cheveux blonds. Et il y en avait
pas mal. au contraire. surtout sur les
bords de la Méditerranée, qui étaient
nègres ou « négroïdes » (on a. retrouvé
leurs squelettes dans ^ les grottes de
Baoussé-Roussé, près de Menton). Il y
avait aussi .bèaucü'up, de . types à tête
allongée, 3e grande taille, mais bruns,
bons chasseurs de mammouths et de
rennes, qui dessinaient et sculptaient
avec un ta.lent bien supérieur à celui de
Cézanne. Et il est venu ensuite, très
nombreux,. d'autres types qui. polis-
saient leurs armes de pierre,- cultivaient
l'o,rge et -le blé, élevaient des cochons,
des chiens.' des bœufs et des moulons et
s'amusaient à dressera en l'honneur de
leurs ftio-ds et de leurs, dieux, ce;; énor-
mes . caii! que iïôus appelons des
men'hirs/ ou des dolmens. C'ê,st eux qui
avaient des' .prêtres dénommés druides,
lesquels grimpaient: • aux i arbres pour
cueillir' le gui. Ils étaient bruns ; 'ils
avaie,nt, ..vt,a,isenibJa,ble.metit, les yeux
noirs, et paraissent être venus chez nous
en passant-par l'Afrique du Nord, com-
me aujourd'hui les Kabyles, qui' sont
aussi, assez proba.blement,'leurs descen-
dants. Ce. sont eux qui sont les vérita-
ble's Gaulois. . -, ..
, Quant-aux types autx , yeux., bleus et
aux cheveux blonds, ils ne sont, arrivés
que beaucoup plus tard, venant, Unit
porte à le croire, de Scandinavie et des
rives de la Baltique. Ce fut, pour parler
net, la première invasion germanique,
celle des Celtes. Je vous demande bien
pardon, mais c'est comme ça. ! Ils n'ont
jamais été, sauf dans le Nord, qu'une
poignée, bien que, sans doute, ils aient
fourni des chefs militaires, et une aris-
tocratie qui ne fichait rien, comme c'est
'le devoir des aristocraties, au reste du
pavs.
Faisons donc notre deuil d'avoir eu
des ancêtres, qui po'ssé-daient, en majo-
rité, des yeux bleus et des cheveux
blonds. , ....
Mais voilà ! Il se pourrait que, par
compensation, ces hommes bruns, à tête
ronde, qui bâtissaient les dolmens et les
menhirs, aient inventé l'écriture, ou du
. moins aient eu une écrHur&"à eux, qUtl-
tre mille ans avant notre ère, six mille
ans, en remontant, à partir du règne de
M. Doumergue, et à peu près dans, le
même temps que les Egyptiens traçaient
leurs premiers hiéroglyphes.. • ■
Or les briqu'es gravées, découvertes à
Glozel, dans le Bourbonnais, par MM.
F nul in et Merlet, ne.portent pas d'hiéro-
glyphes, mais, ,ce qui est bien plus calé-,
une véritable écriture alphabétique,
étrangement semblable, pour la plupart
des signes, 'à. cène ^des. Phéniciens, des
Pré-Helléniques, etc.. ? • ■ - v . ■ k
Trevu semblable,- même !-:C'est ça qui
met la duce-à l'oreille à certains savants,
dont n'est pas, il le faut reconnaître,
l'un des plus éminents M. Salomon
Reinacli, qui, dans une communication
récemment faite par lui à l'Académie
des Inscriptions, conclut catégorique-
ment, à l'authenticité et à l'antiquité des
oibiets mis à iou'r.. , -
Il est vrai qu'ils sont si bizarres, d'une
apparence. tellement différente de - ceux
qu'on rencontre généralement dans les
gisements .de: i'épo'que à .laquelle ,o,n les
attribue, que d!autres préhistoriens émi-
jients, sur leur simple description, ont
'refusé d'y aller voir. Ils croient à une
Jnvstiflcation'. '*,• -V
Peut-être devraient-ils aui moins se
livrer sur place à-une enquête sur la
mystification, possible... et alors s'ad-
joindre quelque chose: comme un poli-
cier ou du moins un reporter habitué
aux enquêtes de police. Tout ce qu'on
peut dire actuellement est qu'on doit
.tenir les ~ découvreurs. MM. Morlet et
Fradin,. pour de très honnêtes gens, in-
capables d'avo-ir vo'ulu se payer la tête
de M. Salomon Reinach ou de n'importe
qui. Mais alors, qui se serait, amusé à
rouler MM. Morlet et Fra.din ?
Seulement, il y a uine autre question :
celle de la date attribuée it ces signes
évidemment alphabétiques mêlés il un
» mobilier » très curieux : pierres gra-
vées et statuettes étrangement "obscènes,
qui sont, pourtant, à n'en pas douter, de
signification « religieuse ».
C'est peut-être très ancien. Ce mobi-
lier est de nature, semblerait-il, à. le
faire croire. Ce n'est pas non plus très
ancien, puisque les signes scsit^gravés
sur des briques cuites : l'homme n'a
inventé la poterie qu'à une date relative-
ment récente.
On peut donc fc.rt bien se trouver ici
en présence d'un outillage de la. fin de
la période de la pierre polie ; et cette
période a duré chez nous jusqu'aux en-
virons de l'an 2000 avant Jésus-Christ,
alors que les peuples orientants: püssé-
daient depuis longtemps une écriture
et, depuis longtempss venaient chez nous
commercer.
Enfin, il y a l'apparence même de la
fosse où se trouvaient les objets. Elle est
ovale, et enduite d'une matière vitrifiée,
obtenue sans doute par un' vernis sili-
cien. soumis ensuite à l'a.ctio'n d'un feu
ardent.
Or. ces enduits vitrifiés, ce n'est pas
la première fois qu'on les rencontre.
Voilà au moins trois quarts de siècle
qu'on les a constatés dans certains gÎse-
ments archéologiques d'Ecosse, évidem-
ment anciens, mais pas très anciens.
Les Ga.ëJs ont employé le procédé jus-
qu'à Jules César, et même peut-être plus .
tard. Il faudrait savoir quand! ils ont
commencés et ça. ne remonte pas à la
nuit des temps, ni sans doute même à
six mille ans.
Moi. j'émets ces observations, sans
prendre parti, parce que nouis allons
certainement entendre enc.o'rc parler de
ces fameuses découvertes de Glozel, et
que même une certaine forme de natio-
nalisme s'en mêlera. Il va se trouver des
gens pour proclamer que ces illustres
Gauilois ont tout inventé, même l'écri-
ture ! Je pense'qu'il convient encore de
se méfier.
Et je crois bien, aussi, me souvenir
que César a dit que les druides n'avaient
pas d'écriture et se transmettaient de
mémoire leurs traditions et leurs formu-
les rituelles... Maintenant, qu'est-ce
qu'il en savait ? P„n lui avait raconté ça
dans un rapport d'état-major. Un rap-
port d'état-major, pas plus qu'un ,rap-
port de police, ne doit faire preuive.
Pierre Mille
Le désespoir d'un père
Un père de famille, à Saint-Denis, s'est
tué d'un coup de revolver parce que ses
filles s'étaient, fait couper les cheveux.
On dira : a: Il était fou! »
Peut-être pas tent de ça!
Il 'avait demandé à ses demoiselles, peut-
être coquettes, de garder leurs chevelures;
ce n'était pas tant parce qu'il attachait de
l'importance à ce qu'elles eussent des chi-
gnons ou qu'elles n'en eussent pas. Mais,
pour lui, cette mode de nuques rases repré-
sentait une sorte d'affranchissement, aussi
bien de la tutelle paternelle que dfe' certai-
nes habitudes morales auxquelles il tenait.
Il a cru que toute son autorité était tom-
bée en même temps que la toison des ga-
mines, assez sottes pour -imaginer que pour
plaire il faut suivre la. mode des coiffeurs.
Il n'était pas si vieux, puisqu'il n'avait
qu'une cinquantaine d'années; mais, ma-
lade, il avait les loisirs de réfléchir, il fai-
sait le tour de ses pensées et ses pensées
n'étaient pas très gaies.
Pour nous, que les cheveux soient longs
ou courts, cela n'a pas une importance
considérable. Quand notre bonne amie ar-
rive avec les cheveux goudronnés comme
Joséphine Baker, nous haussons les épaules
en disant : Il Ça se ta-ssera.! » Mais ce
brave homme avait des préjugés; il a a,tta-
ché à cette chute de cheveux autant d'im-
portance qu'à la chuto d'un ange. Il a eu
raison de croire que ce~n'était pas. seule-
ment pour se regarder dans une glace que
ses filles se tondaient. Il a, deviné que cet
appétit da plaire — selon la mode — de-
vait avoir des causes profondes. Il a prévu
des suites plus graves à ce qui n'était pas
tout à fait un enfantillage.
Il a préféré ne pas voir ça... Mais les
ieunes filles vont-elles laisser repousser
leurs cheveux, pendant un an, sous leurs
voiles de deuil ?
1 Pensez-vous!
— D.
RESTRICTIONS
[illisible]
— On a raison de ne donner qu,e deux
plats dans les restaurants ! L'heure est
aux économies J... ~
Fausse manœuvre
J'aime beaucoup la Norvège et les Nor-
végiens et j'ai gardé d'un séjour dans ce
pays fort et calme le meilleur souvenir.
Mais je ne comprends rien à l'attitude
qu'il a prise iL Genève.
Une question délicate se posait. On of-
frait de la résoudre ainsi: tandis qu'un
siège permanent serait accordé à l'Alle-
magne au Conseil, trois sièges semi-per-
manents seraient créés, dont l'un serait
attribué à la Pologne. (Vous me direz que
ces discussions sur les sièges permanents
et semi-permanents sont fort compliquées
et qu'il y a là-dedans bien de la scolas-
tique. Mais l'un des rôlrlS de la Société des
Nations n'est-il pas justement de trans-
former en débats académiques les conflits
diplomatiques, au lieu de les envenimer ?)
Bref, tout semblait devoir s'arranger. La
PolÓgne s'e déclaràit satisfaite, pourvu,
toutefois, que son siège -sémi-pe,.Èmànënt
lui fût octroyé en même temps que l'Alle-
magné recevrait son siège permanent —
et non pas après. Affaire de dignité. En
tout cas, la Pologne, faisant une conces-
sion, avait le droit de poser une condi-
tion. Cette condition, les principaux inté-
ressés, à commencer, officieusement, par
l'Allemagne, l'acceptaient. Tout le monde
était d'accord. Et M. Aristide Briand
pouvait se vanter à bon droit d'y être pour
quelque chose. ;
Là-dessus, le docteur Nansen, parlant
au nom de la Norvège, intervient et de-
mande qu'on disjoigne les deux problèmes
que le Conseil de la Société des Nations
avait sagement unis.
. — Donnons d'abord son siège à l'Alle-
magne, suggère M. Nansen. Pour le reste,
on verra,plus tard.
— Manœuvre germanophile ! dit-on.
Connaissant comme je crois les connaî-
tre les sentiments de nos amis norvégiens,
je ne le pense pas. La manœuvre serait
d'ailleurs maladroite, et rappellerait un
peu trop le pavé de l'ours — de l'ours po-
laire, naturellement. Mais manœuvre in-
considérée, et peu conforme à l'esprit de
paix qui doit régner à Genève.
Car avoir l'esprit de paix, c'est vouloir
mettre les gens d'accord quand ils ne le
sont pas. Ce n'est pas éssayer de tout
brouiller quand ils sont enfin, non sans
peine, parvenus à s'y mettre.
Jean Piot.
RACCOURCIS
On lira en troisième page des déclara-
tions d'un, propriétaire de journaux amé-
ricains, M. Roy W. Howard, qui prétend
exprimer l'opinion générale des Etats-Unis
touchant la question des dettes. On peut
résumer ainsi ces déclarations :
Il Ratifiez d'abord les conventions dra-
coniennes que nous vous proposons. Après
quoi vous verrez que nous . serons bons
princes. »
Mais, bons ou mauvais, nous ne vou-
lons pas que les Etats-Unis soient nos prin-
ces et qÜe nous soyons leurs sujets.
Tout le problème est là, cher monsieur
Howard. — J. ~. P.
< Nous allons publier E
} ..:.., prochainement S
LECRIMËISOKOKME!
; PAR S
\ " Léon LEMONNIER i
( Dans cet ouvrage inédit, le jeune et 5jj
( vigoureux écrivain qui a obtenu, S
C pour l'ensemble de son œuvre, le s
C prix Corrard, de la Société des Gens S
( - de Lettres" développe cette idée : jjS
) « Tout ce qui nous arrive a un sens S
) qu'il nous faut chercher au fond de S
\ notre propre cœur. » s
) Son récit, extrêmement attachant et S
) dramatique, est un des meilleurs Sj
) qu'il ait écrits. S
' MMH!M!HM!HM!!M!!!!M!!!!Mt!t:!nMMMMMM
L'ALLEMAGNE
sera dès aujourd'hui
membre
de la Société des Nations
et membre permanent
du Conseil
A moins que la Norvège
ne fasse des difficultés
(De notre envoyé spécial)
Genève, 7 septeiiibre. — Voici un nou.
veau pas de fait vers l'admission de l'Al-
lemagne dans la Ligue. L'assemblée de la
Société des Nations, ayant ce matin éll1
ses six vice-présidents, parmi lesquels
comptent INI. Aristide Briand, gir Austen
Chamberlain et M. Scialoja. et les prési-
dents de ses six grandes commissions qui
sont de droit vice-présidents de l'Assem-
blée, a réuni, cet après-midi, son bureau
qui venait d'être ainsi constitué. Et ce bu
reau a adopte aussitôt la résolution sui-
vante :
Le bureau propose à VAssemblée de te j
nir une séance plénière le mercredi 8 sep-
tembre, à 10 heures, avec l'ordre du jour
suivant, qui comprend les articles 11 et
12 de l'ordre du jour de VAssemblée :
1° Examen du rapport de la première
commission de l'assemblée extraordinaire
sur la demande d'admission dans la, So-
-ciété des Nations, adressée par le gouver-
nement allemand ; - • • : ^
20 Examen de la résolution adoptée par
le Conseil le 4 septembre 1926, concernant :
a) La désignation de l'Allemagne comme
membre permanent du Conseil.
b) L'augmentation du nombre des sit-
ges non permanents, qui seront portés ci
neuf ;
3° Examen des propositions faites par la
commission chargée d'étudier la, question
de la composition du Conseil concernant
le mode d'élection des membre; non per
manents, du Conseil et le régime de leur
mandat. ; ' • ;
Le bureau re^iarninànde ' â l'Assemblée '
de décider, conformément â lairttéie H,
par'agraphe2 de son règlement intérieur,
qu'elle statuera sur les articles 1 et 2 de
l'ordre du jour ci-dessus, sans renvoi préa-
lable à une commission. K-
Le bureau propose que l'article 3 de l'or-
dre du jour ci-dessus soit renvoyé à la
première commission, qui sera priée de
présenter le plus tôt possible à l'Assemblée
un rapport sur la question.
Le bureau a confié à M. Motta, premier
délégué suisse, le soin de présenter à rAs-
semblée la proposition du bureau.
On voit qu'il est, par là, proposé aux
délégations, dans la . séance que l'Assem-
blée tiendra demain : 1° de renoncer, pour
l'admission de l'Allemagne dans, la Li-
gue et au Conseil de la Ligue, à l'examen
du rapport d'admission par la première
commission. Ceci pour gagner du temps
et pour ne pas ouvrir, en commission, un
débat épuisé en Conseil ; 2° de. créer, en
même temps, conformément au projet de
réorganisation Cecil-Fromageot,trois nou-
veaux postes non permanents au Conseil,
dont un, auquel s'attachera la notion de
semi-permanence, qui sera attribué à la
Pologne.
Toutefois, si. l'Assemblée peut, à la ma-
jorité des deux tiers, décider qu'elle re-
nonce, pour l'admission de l'Allemagne
dans la Ligue et au Conseil, .au renvoi à
la commission, il est nécessaire, par con-
tre, que cette commission étudie et rap-
porte le mode de résolution que transitoi-
rement, pour donner satisfaction aux re-
vendications de la Pologne et à celles du
Brésil et de l'Espagne, au temps où on
espérait encore qu'on pourrait composer
avec ces deux pays, le Conseil a recom-
mandé à l'Assemblée.
Nous aurons donc, demain, deux déci-
sions de principe : celle qui concerne l'en-
trée de l'Allemagne, celle relative à la
création de trois sièges provisoires nou-
veaux, mais ce n'est que plus tard que
l'on pouvoira à l'attribution de ces trois
sièges, aux élections aux autres sièges
non permanents, à l'attribution de la se-
mi-permanence dans les conditions que
nous avons dites. Il reste que dès demain
soir, selon toute vraisemblance, un télé-
gramme du secrétariat -de la Société des
Nations indiquera à Berlin que l'Allema-
gne est membre de la Ligue et membre
permanent du Conseil et que, afin que les
accords de Locarno entrent en vigueur, il
ne lui reste plus qu'à venir prendre séan-
ce. M. Stresemann et les autres délégués
du Reich, qui se tiennent prêts, parti-
ront aussitôt pour Genève, où ils seront
jeudi soir, où ils siégeront vendredi.
Et la crise de la Société des Nations se-
ra terminée.
Henry Barde.
ooîxkx LEs CHANGES >&00<î|.
S Avant-hier Hier S
1 La livre •• 164,70 164,45 |
| Le dollar. 33,93 33,891
DU COTÉ DE LA FOURRIÈRE
La vente des chiens
se fait régulièrement
En avril dernier, à la suite de vœux
renouvelés par les amis des bêtes et le&
Sociétés protectrices, M. Desvaux, conseil-
ler municipal, prenait, si l'on peut dire,
en laisse les chiens errants de la Ville de
paris et, au nom de l'humanité, plaidait
leur cause.
M. Morain, préfet de police, n'attendait
que cette invitation. Avec une belle éner-
gie, il s'est voué à la tâche. Ça n'a pas
été long. On ne s'est encombré de nulle
parlote. Le préfet de police s'est rendu
instantanément sur les lieux, comme 011
dit. A la Fourrière, il a trouvé en le di-
recteur de l'établissement municipal, M.
Raoul Debat, un homme actif, ennemi de
la routine et depuis longtemps acquis aux
idées que M. Morain ' prétendait réaliser.
En un tournemain une commission -fut
nommée qui établit pour les chiens, sans
que l'organisation de la Fourrière fût
changée, une réglementation nouvelle. Dé-
sormais les chiens capturés et immanqua-
blement voués jadis au scalpel des labora-
toires seraient mis en vente et pourraient
être acquis par les particuliers.
Dès le 4 mai, la réglementation nouvelle
entra en vigueur et la première vente eut
lieu. Des ventes se sont effectuées depuis
avec une régularité tout administrative,
les mardi et vendredi de chaque, semaine.
La dernière vente a eu lieu hier, la pro-
chaine aura lieu vendredi.
On a dit : « Certes, la mesure préfecto-
rale est excellente. Mais elle n'est point
suffisante. Au début, la Fourrière eut un
bon nombre de clients. Et puis la curio-
sité et l'intérêt même suscités par les ani-
maux se calmèrent. Et désormais la salle
des ventes est quasi déserte... Personne
n'achète plus de chiens à la Fourrière ! »
— Je ne répondrai à ces allégations,
dont j'ignore quel sentiment les suggère,
qu'avec les chiffres que voici, me déclare
M. Raoul Débat. Les Chiffres de ma comp-
tabilité. Voyez vous-même. Nous avons
vendu, à l'heure, actuelle, 648 chien&, pmi'P,
la somme totale dé 25.480 francs. A cha-
que séance, on vend à la Fourrièré.. dix*
huit chiens en moyenne. 1
« Sans doute, les premières journées dê
vente furent-elles plus suivies. Mais je ne
permets pas que l'on dise que nos salles
sont aujourd'hui désertes. Les ventes du-
rent, les mardis et les vendredis, de 2 heu-
res à 5 heures et demie. Or nous avons
actuellement et régulièrement de soixante
(grand minimum) à quatre-vingts visi-
teurs.
« Encore une fois, voici mes chiffres ;
6.000 francs en moyenne de recettes par
mois, n'est-ce pas la meilleure preuve que
je puisse vous donner de la vitalité de
l'œuvre que nous avons entreprise !
« Il y a toujours ici des amateurs pour
nos chiens. Je pense qu'il y en aura tou-
jours. Ils appartiennent à toutes lés
classes de la société et, si quelques-uns
font l'acquisition d'un chien parce qu'ils
en ont besoin, la plupart en prennent un
à titre de compagnon et avec l'intime pen-
sée de le sauver...
«Les chiens vendus sont naturel.
lement choisis, examinés par le vétéri.
naire et vendus aux prix fixés d'avance.
Les formalités sont réduites au minimum.
« C'est toute l'opération. Elle n'est pas
de grande envergure. Mais elle ressemble
à une œuvre, ne trouvez-vous pas ?... »
Reste le fait que nombre de chiens ne
sont pas vendus et que, défalcation, faite
des chiens vieux, malades ou dangereux,
qu'une piqûre supprime sans douleur, il
reste la masse des chiens livrés à la vivi-
section. Mais cela, c'est une autre histoire.
HENRI SIMONI.
LES RESTRICTIONS
Les restaurateurs parisiens
ont observé
l'ordonnance préfectorale
Ce que nous a dit le directeur
d'un " bouillon " populaire
La majorité des restaurateurs parisiens
s'est conformée à l'ordonnance préfectorale
qui tendait surtout à modifier la compo-
sition des menus. Nous disons la majorité,
car, certains d'entre eux. ayant, disent-ils,
des contrats avec leurs fournisseurs n'ont
pas jugé nécessaire de suivre la règle qui
leur était imposée.
Quelques directeurs de « bouillons » si-
tués rue des Petits-Champs, rue MClltmar-
tre et ailleurs, ont laissé figurer sur leurs
cartes un menu comportant six plats de
viande et quatre ou cinq plats de légumes.
Ils ne se sont pas souciés des ordres don-
nés. Ils attendent que contravention leur
soit dressée.
Dans les grands restaurants : Prunier,
Café dé Paris, Larue, etc., la carte fut re-
touchée facilement, les hors-d'œuvre et le?:
entremets suffisant avec les poissons et
les gibiers à satisfaire l'appétit de tous
les clients.
Dans les restaurants moyens ce fut plus
difficile.
Le directeur d'un « bouillon)) de ^ rue
Richelieu» à renseigne de Colbert. qW re.
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