Titre : L'Œuvre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Date d'édition : 1926-03-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429265b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 mars 1926 18 mars 1926
Description : 1926/03/18 (N3821). 1926/03/18 (N3821).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4612870j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-90
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
L'ŒUVRE
1
.. '2.0 Centimes 1, a jaix^X^lTXOl^r X>E PflLRlS a 1 N° 3821. — JEUDI 18 MARS ires.
9, nie Louis-le-Grand (2*)
1 1 ~ ~, ~ Adr. télég. : ŒUVRE-PARtS :ï
Cèètpw postal. C!W9»« 1046 : "•» ' '' . ! "
•f Directeur :
1 . - ~ GUSTAVE: mrl&lmir
1
j lDUI'" "" . 65-00, 65-0 l, 65-02,)
ilà ptïm i 65-03, 65-04. -
" C'est dans la sérénité de la Société des Nations,
c'est dans ce milieu de forces pacifiques qui nous pé-
nètrént tous qu'un accord comme celui de Locarno peut
trouver sa vie et réaliser ses bats. C'est donc une peine
assez triste pour moi, qui ai été l'un des artisans pas-
sionnés de cette œuvre; de voir qu'elle ne peut pas
trouver dons le moment présent la consécration que.
nous avions. prévue." — ARISTIDE BRIAND.
« Les difficultés seront vaincues »
et aucune atteinte n'a été
portée à l'œuvre de Locarno
h
| Voici le texte du discours prononcé,
i hier, par M. Aristide Briand, à Vassem-
| blée plénière de la Société des Nations.
Le représentant de la France a renouvelé
l'affirmation que Vœuvre de paix euro-
péenne , accomplie à Locarno demeure
intacte et exprimé sa 70i ardente dans
l'avenir de la Société des Nations :
Je viens exprimer des' regrets et une
espérance. : :
Lorsque cette assemblée s'est réunie,
certaines difficultés graves existaient
parmi les membres du Conseil et je peux
dire que le représentant de la France et
le représentant de l'Allemagne, venus ici
pour négocier, avaient eu des malenten-
dus sérieux, aggravés par des polémi-
qu'es. et qui pouvaient paraître comme
difficiles à résoudre. Nous les avons, et
du côté de l'Allemagne et du côté de la
France, abordés résolument dans un es-
prit de conciliation et de transaction et
je dois dire qu'au fur et à mesure de nos
explications réciproques les malenten-
dus diminuaient et -s-e dissipaient, pour
finalement réaliser entre nous un accord
qui paraissait devoir être consacré par
votre assemblée et comportant l'entrée
de l'Allemagne dans la Société des Na-
tions, avec la réalisation du désir légi-
time qu'elle avait exprimé d'un siège
permanent au Conseil.
Cet accord ne s'est pas fait sans cer-
tains sacrifices. Il s'est trouvé très vite
pour aplanir les difficultés des coeurs
généreux et nobles. Mon collègue M. Un-
èen,' mon collègue M. Bénès, représen-
tants de deux pays qui, au sein de la
. -^ociéîé des Nations, ont rendit déjà tant ,
de signalés services, se sont efforcés de j
J les aplanir.
Grâce à cet esprit de sacrifice, l'accord
semblait définitif entre nous. Il n'avait
plus qu'à être consacré. Pour des diffi-
cultés que nous n'avons pas à juger, qui
s'inspirent de considérations et de prin-
cipes qu'il est dans les attributions de la
Société, des Nations de respecter, nous
nous, sommes, trouvés en présence d'une
impossibilité actuelle. Je ne peux pas
croire que ce fait regrettable soit de na-
ture à nous faire abandonner nos espé-
ranoes. Il n'a pas ,produit les effets désas-
treux qu'on aurait pu redouter, car, par
les, principaux intéressés, il a — et en
disant cela je leur rends hommage — été
envisagé avec tout «le sang-froid désira-
ble. Il a fait apparaître qu'après tout
nous nous trouvions peut-être en pré-
sence d'une nécessité d'ajourner nos es-
poirs, mais noft d'une impossibilité.
Je suis profondément convaincu que
nous sortirons de cette situation délicate
dans des conditions telles que nulle at-
teinte ne sera portée à l'oeuvre de paix
.que nous avons réalisée en commun pas
plus qu'à la Société des Nations,, qui a
r '.déjà rendu à l'humanité tant de services.
J'entends déjà les esprits moroses et
sceptiques, volontiers portés à la critique
'de la Société des Nations, qui ne se rési-
gnent pas d'année en année à la voir
grandir en force, en noblesse, en beauté,
je les entends apprécier ces événements
avec un esprit de catastrophe et de dé-
sastre définitifs. Messieurs, on a souvent
dit que j'étais un optimiste impénitent ;
je m'en accuse. Mais, messieurs, même
ElU milieu des difficultés que nous avons
rencontrées, même dans les circonstan-
ces graves où nous sommes et qui pour-
raient nous porter à un ajournement
cruel pour tous, je dis que la Société des
Nations ne peut être atteinte à aucun de-
gré. Elle a rendu à l'humanité déjà trop
de services, son bilan est trop fort et trop
beau pour qu,e,d(,,s événements passagers,
qui ne marquent en somme qu'une crise
'de confiance, puissent avoir pour effet
de lui-porter atteinte.
Quand on se tourne vers son œuvre
d'hier, quand on voit tous les conflits
graves qu'elle a réglés, on a le droit de
dire qu'en s'appuyant sur de tels bilans
elle peut affronter toutes les difficultés
. passagères avec la certitude de les .ré-
soudre.
Comme représentant de la France, je
puis le'dire hautement,' je ressens plus
que quiconque la cruauté de l'événement,
je sens-plus qu'un autre la peine que
l Allemagne ne puisse pas, dans cette as-
semblée même, entrer parmi nous et au
Conseil et y travailler avec nous.
Nous avons en commun, Français et
Allemands, avec six autres grandes na-
tions, signé un pacte, un pacte loyal de
paix. Nous savons qu'il ne peut prendre
; toute sa force, tout son développement
ji tions. C'est à elle que nous l'avons confié.
C'est par elle, dans son sein, qu'il doit
prendre tout son développement, car elle
réalise l'atmosphère propice au règle-
ment de tous les conflits irritants qui
peuvent naître entre deux nations que
leur histoire sanglante fait apparaître
comme s'étant affrontées si souvent sur
les cruels champs de bataille.
C'est dans la sérénité de la Société des
Nations, c'est dans ce milieu de forces
pacifiques qui nous pénètrent tous qu'un
accord comme celui de Locarno peut
trouver sa vie et réaliser ses buts. C'est
donc une peine pour moi, qui ai été l'un
des artisans passionnés de cette œuvre,
de voir qu'elle ne peut 'pas trouver dans
le moment présent la consécration que
nous avions prévue..
La Société des Nations est née d'une
pensée qui était noble assurément, mais
qui, malgré tout, était assez restreinte.
C'est dans cet instinct généreux des peu-
ples, ayant l'horreur de la guerre et vou-
lant trouver un organisme qui assure la
paix, que la Société des Nations a déve-
loppé tous ses germes et qu'elle a pris
l'aspect magnifique qu'elle a aujourd'hui
devant le monde. Au fur et à mesure
qu'elle grandissait, de tous les coins du
monde on se tournait vers elle.
Il se trouve qu'aujourd'hui son rôle
déborde sa constitution. Des difficultés
naissent devant elle que parfois elle ne
peut résoudre. Or, pour l'avenir de la
Société, il faut que les causes de para-
lysie qui sont en elle disparaissent. A cet
effet, il y a une œuvre de réforme qu'il
conviendra d'entreprendre, œuvre diffi-
cile, délicate, qui doit s'accomplir dans
le centre même des principes qui ont pré-
sidé à la naissance de la Société des
Nations. - : ' . ■ -
Certes, une main patiente doit empê-
cher de rien détruire, mais il y a tout
de même quelque chose à faire. L'événe-
ment d'aujourd'hui doit nous servir de
leçon et d'expérience. Il est inadmissible,
en effet, qu'à un problème comme celui
qui se pose devant nous on ne puisse
pas apporter de solution, qu'un grand
organisme comme le nôtre se heurte de-
main encore à de telles paralysies humi-
liantes.
Par conséquent, c'est vers l'avenir que
nous devrons tourner notre pensée et,
bien loin d'être découragés par cet évé-
nement, nous devrons y puiser une force
de réformation, de rénovation, en affir-
mant avec plus de vigueur encore notre
foi dans l'avenir de la Société.
Me tournant vers l'Allemagne, je dois
dire que ses représentants ont pris les
difficultés qui étaient rencontrées avec
une certaine sérénité d'esprit, avec une
véritable noblesse de cœur, auxquelles,
moi, Français, je tiens à rendre hom-
mage.
Bien loin de se décourager, bien loin
d'éprouver un sentiment d'amertume, ils
ont regardé l'événement sous son véri-
table -aspect et ils ont dit : « Il est inad-
missible qu'un obstacle de ce genre qui.
après tout, ne fait qu'ajourner des solu-
tions qui seront réalisées porte atteinte
à l'avenir de paix qui nous avait guidés
lorsque nous avons signé en commun
le pacte de Locarno. » Ils ont voulu tout
de s'uite, avec nous, informer chacun des
peuples que cette œuvre de paix n'est pas
atteinte, qu'elle reste intacte, qu'elle
continuera à vivre et à se développer et
nous n'avons pas hésité à donner notre
signature à cette belle affirmation dont
ils ont — je le reconnais et je les en féli-
cite — pris l'initiative.
Mais il faut que, demain, ils puissent
être parmi nous, avec toute ila force qu'a
une grande nation comme l'Allemagne
à la place qu'elle doit avoir. Elle com-
prendra que, dans la Société des Nations,
c'est l'esprit d'égalité qui règne, qu'on y
ignore les partis pris d'une nation contre
i une autre, que les particularismes s'y
fondent dans une atmosphère de solida-
rité, car le sentiment profond d'égalité
est inscrit au frontispice de notre monu-
ment,, Demain, les difficultés que nous
avons rencontrées seront vaincues si
nous voulons appliquer notre esprit et
nos efforts à l'œuvre de rénovation.
- Pour expulser deux femmes
on emploie des gaz lacrymogènes
(2* page.)
'
LIS foo8rames du capitaine Dabruvo
et du sergent Droart à Tourcoing
;28 page.)
On veut savoir
Nous avons eu l'imprudence de féliciter
M. Marcel Déat, candidat socialiste,
d'avoir signé un programme commun ivec
M. Marchandeau, candidat radical. Ils ont
été tous les deux élus dans la Marne.
— Soit, dit la Commission administrative
permanente du Parti socialiste, M., Marcel
Déat peut être élu, mais il n'est pas élu
comme socialiste.
— Pourtant, sa candidature a bien été
présentée et soutenue par la fédération so-
cialiste de la Marne, dont il est membre.
— Possible, réplique la C. A. P. (Com-
mission administrative permanente), mais
nous représentons une autorité supérieure, et
nous décrétons que Mi' jMarcel Déat <°st
'exclu du Parti. '• •r"— .
— Quel est son crime 7
— Justement d'avoir signé un programme
commun avec un radical. Nous n'admettons
pas ce genre, de compromission, ou de pro-
miscuité.
Voilà qui dépasse infiniment le cas du
nouveau parlementaire, tel qu'il nous l'ex-
pliquait ici même l'autre matin.
Un de nos amis n'est ni radical, ni socia-
liste, entendez qu'il n'est embrigadé dans
aucun groupement; il n'a pas de carte et
ne paie pas de cotisation. Qu'il ait tort ou
raison de négliger les versements, les for-
malités et les étiquettes, c'est un excellent
républicain qui voit clair et va droit dans le
sens démocratique.
— Nous ne sommes pas des militants
catalogués et numérotés, dit-il; peut-être
n'avons-nous pas le goût des comités et des
parlotes, ou plus simplement n'avons-nous
pas le loisir de les fréquenter. Nous n'en
sommes pas moins le gros de l'année répu-
blicaine, nous sommes la masse anonyme et
toute-puissante des électeurs de gauche. Nous,
avons voté; indifféremment, aux dernières
élections, pour les ràdicaux et les socialistes
parce qu'ils avaient à nos yeux le mêtne
programme, qui était de combattre les
mêmes adversaires. Nous en avons triomphé,
mais nous ne les avons pas vaincus. Com-
ment pouvons-nous continuer cette lutte, si
les dirigeants des partis de gauche s'appli-
quent à semer parmi nous le trouble, la
confusion et la division ? M. Paul Faure
annoncait l'autre dimanche un manifeste des
socialistes, qui allaient se retirer sous leurs
tentes. Nous n'avons vu ni manifeste, ni
tentes, mais aujourd'hui nous voyons mieux :
voilà les pontifes du parti qui excommu-
nient l 'un des leurs, M. Déat, parce qu'il a
fait- publiquement et loyalement alliance
avec le radical Marchandeau.L Que voulez-
vous qu'on y comprenne ?
« Dans la Marne, nous aurions certame-
ment voté pour l'un et pour l'autre ; nous
voterions tout pareillement dans la Seine.
Mais évidemment, à une condition préalable,
c est que les candidats soient d'accord et
que leur accord soit approuvé par les partis
qu'ils représentent. Sinon, comment s'y re-
connaître, et quelle désastreuse besogne font
les chefs, lorsqu'ils déconcertent et dénm-
gent ainsi les convictions des troupes qui
s'apprêtent à les suivre ?
« Est-il vrai que les radicaux fassent un
métier de dupes en travaillant avec et pour
les socialistes? Que nous disait donc M.
Herriot, dimanche, au banquet de Lvon-
Villeurbanne ? Ce n'est pas ici une ques-
tion de doctrine, que l'on peut remettre à
plus tard; c'est une question de fait, qui
doit être immédiatement résolue. Oui ou
non, socialistes et radicaux ont-ils encore
quelque chose de commun ? Ont-ils surtout
quelque chose à faire ensemble ? Quoi ?
« Nous sommes un certain nombre, pour
ne pas dire le plus grand nombre de cc répu-
blicains moyens », qui éprouvons un impé-
rieux besoin de le savoir,
« Et nous ne nous contentons pas d'at-
tendre, nous exigeons qu'on nous réponde
clairement. »
Gustave Téry
M. Briand a quitté Genève
Genève, 17 mars. — Presque toutes les
délégations qui étaient venues à Genève
pour participer à la s'0ssi'on extraordinaire
de l'assemblée de la Société des Nations
font leu-rs preparati'fs de. départ.
M. Briand est parti ce soir, à 7 h. 05.
Avant son départ il a eu une dernière
conversation avec MM. Luther et Strese.
manIL
M. Loucheur' accompagnant le président
du Conseil français, la France sera doréna-
vant représentée au Conseil par M. Paul-
Boncour.
La délégation atllemande a quitté l'hôtel
Métropole ce soir et a pris T>lace dans un
, train spécial. /
'
■■i.
On a fêté hier
le trentenaire du cinéma
et les frères Lumière
L'AFFICHE ANNONÇANT, EN 1895.
LE PREMIER SPECTACLE CINÉMATOGRAPHIQUE
Dans une salle immense, qui fut autre-
fois celle du Grand-Café et que décorent
aujourd'hui des affiches multicolores re-
présentant des paquebots rapides et mons-
trueux— c'est maintenant le hall de la
Compagnie des Wagons-Lits, — on a com-
mémoré hier matin le trentenaire du ciné-
matographe. , •/
Le 28 décembre 1895, MM. Louis et Au-
guste Lumière donnaient, dans le sous-sol
du Grand-Café, 14, boulevard des Capu-
cines, la première séance de' projection
photographique animée. Trente-troi& per-
sonnes — des curieux sans doute — assis-
taient à cette opération, que permit l'ap-
pareil construit par les frères Lumière.
M. Louis Lumière, membre de l'Institut,
inventeur modeste, était présent, en-
touré de MM. Paul Bénazet, Bous-secré-
taire d'Etat à l'enseignement technique,
délégué par M. Briand pour représenter le
gouvernement ; Guillaumin, président du
Conseil municipal ; Jouhannaud. secré-
taire général de la préfecture de la Seine,
représentant M. Bouju ; J.-L. Breton, an.
; cien ministre ; Brézillon, Demaria, Riotor,
Toussaint-Cuers, etc. ■
M. Léon Brézillon, président du Syndi-
cat des directeurs de cinéma, prononça le
premier discours. Après lui, MM. Guil-
laumin, Jouhannaud et Demaria rappelè-
rent les origines de cette invention qui, en
: trente années, a porté des fruits innom-
brables. N'y a-t-il pas dans le monde plus
de soixante mille salles de cinéma? Enfin
M. Paul Bénazet, le président de la céré-
monie, dans un discours applaudi longue-
ment, dit l'émotion qu'il éprouvait en
voyant le lieu Où « le grand public eut
la révélation de la magie de l'écran ».
— C'est d'ici, ajouta-t-il, que le cinéma
est parti pour conquérir l'univers.
Sur la plaque qui fut apposée sur le
mur de l'ex-Grand-Café, on lit :
ICI
LE 28 DÉCEMBRE 1895
EURENT LIEU
LES PREMIÈRES PROJECTIONS PUBLIQUES- •
DE PHOTOGRAPHIE ANIMÉE
A L'AIDE
DU CINÉMATOGRAPHE
APPAREIL INVENTÉ
■ PAR LES FRÈRES LUMIÈRE
Quoi qu'en disent les amis de Marey,
cette inscription est la pure expression de
la vérité.
Marey lui-même n'a-t-il pas écrit : « MM.
Lumière frères trouvèrent en 1895 la solu-
tion cherchée » ? Après l'analyse du mou-
vement, ils en avaient fait la synthèse et
projeté des images mouvantes sur un
écran visible. pour un nombre illimité de
personnes. Le professeur Marey ajouta en-
core dans un rapport : « Par une série
d'inventions, d'améliorations, de modifica-
tions successives, MM. Lumière frères ont
transformé les méthodes et les appareils.
Ils ont créé le cinématographe. »
Hier, les orateurs n'ont pas oublié les
précurseurs : Janssen, Muybridge, Pla-
teau, Marey,. Auschutz, Sébert, Evans, Dé-
meny, Edison, etc., et ils ont rendu défini-
tivement justice à Louis et Auguste Lu-
mière, les vrais pères du cinématographe.
— AUGUSTE NARDY
Annunzio veut reprendre la vie
commune avec sa femme.
La presse de Mussolini en conclut
qu'il a perdu la raison.
Un débat s'est engagé
à la Chambre belge
sur la; crise du franc
(3* page.)
Le Gouvernement
se présente aujourd'hui
devant les Chambres
Le gouvernement se présentera cet
après-midi devant les Chambres.
Au Sénat, la lecture de 'ta déclaration
ministérielle n'entraînera aucun débat.
Par contre, au Palais-Bourbon les in..
terpellatLonis sur la politique générale du
nouveau cabinet seront discutées immédia-
tement.
Parmi ces interpellations lvante est celle de M. Ybarnégaray,.. sur, i&
composition du ministère. Il n'est vua
douteux, en effet, que le députe réa;:tioiv-
naire des Basses-Pyrénées essaiera d?j
créer un incident au sujet die M. MaJvy.
On assure que le ministre de l'intérir.'ur
entend lui-même répondre à l'attaque fie
M. Ybarnégaray.
Les autres interpellations sont de MM.'*
Accambray elt EmiLe: Borel (radicaux-so.
cialistes), et Marcel Cachin (communiste),,
sur la politique généraLe' et financière. du,
gouvernement.
IL est vraisembLable que 'le débat durera.
deux jours. M. Briand ne parlera donc,
sans doute que demain.'
* * *
Les différents groupes de la Chambra
se réuniront ce matin ou au début de l'a,,,,
près-midi pour arrêter leur attitude.
Toutefois, dès hier, deux groupes .
l'Union républicaine (ancien groupe; tîë
l'entente) et la gauche républicaine — ont
examiné la situation politique.
Le premier groupe, présidé par M. Louis
Marin, est en grande majorité hostile 8,11
cabinet Briand. Il est. possible toutefois*
qu'un certain nombre de ses membres
s'abstiennent.
A la gauche républicaine, la consigné
paraît être d'attendre les explications d
président du Conseil.- .. i ..
Il est permis de supposer qu'aujourd'hui
les .socialistes, décideront, d;e, s'abstenir.
Quant aux radicaux-socialistes et aux
républicains-socialistes, ils yoteront CÏU
grosse majorité pour le cabinet. •.
M. Briand peut, d'autre part, compta
sur. l'appui total de la gauche. radical®.
Dans ces conditions l'ordre' du jour cle-i
confiance ne .saurait manque^ d'être ap-
prouvé par trois cents députés au moins.
Mais, aussitôt après la prise de contact
avec Ile Parlement, Ire gouvernement de-'
vra s'oecuper de faire adopter d'urgent!
les projets financiers. Et .c'est alors quo
commenceront réellement les difficultés.
Si un seul douzième provisoire ci«6
'demandé, il faudra également voter 1(\f
budget en avril..
Du coup, les vacances parlementai s
de Pâques risqueraient fort d'être dimi-
nuées. même d'être totalement ; suppri-
mées. Et le mois d'avril deviendrait alors
pour le cabinet particulièrement dur
(Voir en 2e page le Conseil de cabinet
d'hier soir.)
En visitant
le Concours agricole
0 fortunatos nitnium agricoles...
S'ils connaissaient leur bonheur ?
Mais ils le connaissent ! et il suffit, poue.
en être assure, d'aller au concours agricole,
où la richesse de la France gonfle des porte-
feuilles de cuir usagé sous des vestons sans
élégance ou sous des blouses de toile bleue.)
C'est un orgueil annuel, cet étalage de la
plus sûre richesse de notre pays.
On verrait des épis drus, des pommes de
terre énormes; des betteraves plus richea
qu'un raffineur. Cela nous étonnerait moitié
qu'un cochon de deux mètres que la panne
étale sur sa paille, qu'un mouton dont !o
tonnage est d'un tonneau, et qu'un bceui,
arrivé Dieu sait comme de son Charolais
natal, trop lourd, trop gras pour ses pattes
trop frêles, et sachant, résigné, qu'en allant?
vers la boucherie il mène son maître à lai
fortune.
Cependant, les yeux des animaux 6C«rt€
troublés d'une appréhension, même les yeux
du bélier aux cornes torses qui va partir
pour l'Argentine, même les yeux du tau-
reau dont la mission sera de renouveler la
cheptel de la République des Soviets, même
les yeux blonds de ce verrat qui sait très
bien que tout oela finira en eau de boudin.
* * *
J'ai fait la connaissance d'un beau cochon
que trois hommes frottaient de savon et
brossaient énergiquement pour séduire la
jury Le cochon avait des idées personnelles.
Quand il s'est senti brillant comme un sou
neuf, il a renversé son auge et il's'est roulé
joyeusement dans sa bouillie. Après quoi,
il a regardé ses soigneurs avec l'air de dire :
— Si ça vous amuse, vous pouvez remet-.-
tre ça !
L'industrie laitière occupe un grand nom-
bre de stalles. Les vaches ont des pis si lourds
qu'on a envie de traire le lait mousseux
dont ils sont pleins. Elles promettent. ca
beurre, &i brie et du camembert ; une dou-
zaine de chèvres sont parfumées comire' du .
1
.. '2.0 Centimes 1, a jaix^X^lTXOl^r X>E PflLRlS a 1 N° 3821. — JEUDI 18 MARS ires.
9, nie Louis-le-Grand (2*)
1 1 ~ ~, ~ Adr. télég. : ŒUVRE-PARtS :ï
Cèètpw postal. C!W9»« 1046 : "•» ' '' . ! "
•f Directeur :
1 . - ~ GUSTAVE: mrl&lmir
1
j lDUI'" "" . 65-00, 65-0 l, 65-02,)
ilà ptïm i 65-03, 65-04. -
" C'est dans la sérénité de la Société des Nations,
c'est dans ce milieu de forces pacifiques qui nous pé-
nètrént tous qu'un accord comme celui de Locarno peut
trouver sa vie et réaliser ses bats. C'est donc une peine
assez triste pour moi, qui ai été l'un des artisans pas-
sionnés de cette œuvre; de voir qu'elle ne peut pas
trouver dons le moment présent la consécration que.
nous avions. prévue." — ARISTIDE BRIAND.
« Les difficultés seront vaincues »
et aucune atteinte n'a été
portée à l'œuvre de Locarno
h
| Voici le texte du discours prononcé,
i hier, par M. Aristide Briand, à Vassem-
| blée plénière de la Société des Nations.
Le représentant de la France a renouvelé
l'affirmation que Vœuvre de paix euro-
péenne , accomplie à Locarno demeure
intacte et exprimé sa 70i ardente dans
l'avenir de la Société des Nations :
Je viens exprimer des' regrets et une
espérance. : :
Lorsque cette assemblée s'est réunie,
certaines difficultés graves existaient
parmi les membres du Conseil et je peux
dire que le représentant de la France et
le représentant de l'Allemagne, venus ici
pour négocier, avaient eu des malenten-
dus sérieux, aggravés par des polémi-
qu'es. et qui pouvaient paraître comme
difficiles à résoudre. Nous les avons, et
du côté de l'Allemagne et du côté de la
France, abordés résolument dans un es-
prit de conciliation et de transaction et
je dois dire qu'au fur et à mesure de nos
explications réciproques les malenten-
dus diminuaient et -s-e dissipaient, pour
finalement réaliser entre nous un accord
qui paraissait devoir être consacré par
votre assemblée et comportant l'entrée
de l'Allemagne dans la Société des Na-
tions, avec la réalisation du désir légi-
time qu'elle avait exprimé d'un siège
permanent au Conseil.
Cet accord ne s'est pas fait sans cer-
tains sacrifices. Il s'est trouvé très vite
pour aplanir les difficultés des coeurs
généreux et nobles. Mon collègue M. Un-
èen,' mon collègue M. Bénès, représen-
tants de deux pays qui, au sein de la
. -^ociéîé des Nations, ont rendit déjà tant ,
de signalés services, se sont efforcés de j
J les aplanir.
Grâce à cet esprit de sacrifice, l'accord
semblait définitif entre nous. Il n'avait
plus qu'à être consacré. Pour des diffi-
cultés que nous n'avons pas à juger, qui
s'inspirent de considérations et de prin-
cipes qu'il est dans les attributions de la
Société, des Nations de respecter, nous
nous, sommes, trouvés en présence d'une
impossibilité actuelle. Je ne peux pas
croire que ce fait regrettable soit de na-
ture à nous faire abandonner nos espé-
ranoes. Il n'a pas ,produit les effets désas-
treux qu'on aurait pu redouter, car, par
les, principaux intéressés, il a — et en
disant cela je leur rends hommage — été
envisagé avec tout «le sang-froid désira-
ble. Il a fait apparaître qu'après tout
nous nous trouvions peut-être en pré-
sence d'une nécessité d'ajourner nos es-
poirs, mais noft d'une impossibilité.
Je suis profondément convaincu que
nous sortirons de cette situation délicate
dans des conditions telles que nulle at-
teinte ne sera portée à l'oeuvre de paix
.que nous avons réalisée en commun pas
plus qu'à la Société des Nations,, qui a
r '.déjà rendu à l'humanité tant de services.
J'entends déjà les esprits moroses et
sceptiques, volontiers portés à la critique
'de la Société des Nations, qui ne se rési-
gnent pas d'année en année à la voir
grandir en force, en noblesse, en beauté,
je les entends apprécier ces événements
avec un esprit de catastrophe et de dé-
sastre définitifs. Messieurs, on a souvent
dit que j'étais un optimiste impénitent ;
je m'en accuse. Mais, messieurs, même
ElU milieu des difficultés que nous avons
rencontrées, même dans les circonstan-
ces graves où nous sommes et qui pour-
raient nous porter à un ajournement
cruel pour tous, je dis que la Société des
Nations ne peut être atteinte à aucun de-
gré. Elle a rendu à l'humanité déjà trop
de services, son bilan est trop fort et trop
beau pour qu,e,d(,,s événements passagers,
qui ne marquent en somme qu'une crise
'de confiance, puissent avoir pour effet
de lui-porter atteinte.
Quand on se tourne vers son œuvre
d'hier, quand on voit tous les conflits
graves qu'elle a réglés, on a le droit de
dire qu'en s'appuyant sur de tels bilans
elle peut affronter toutes les difficultés
. passagères avec la certitude de les .ré-
soudre.
Comme représentant de la France, je
puis le'dire hautement,' je ressens plus
que quiconque la cruauté de l'événement,
je sens-plus qu'un autre la peine que
l Allemagne ne puisse pas, dans cette as-
semblée même, entrer parmi nous et au
Conseil et y travailler avec nous.
Nous avons en commun, Français et
Allemands, avec six autres grandes na-
tions, signé un pacte, un pacte loyal de
paix. Nous savons qu'il ne peut prendre
; toute sa force, tout son développement
ji
C'est par elle, dans son sein, qu'il doit
prendre tout son développement, car elle
réalise l'atmosphère propice au règle-
ment de tous les conflits irritants qui
peuvent naître entre deux nations que
leur histoire sanglante fait apparaître
comme s'étant affrontées si souvent sur
les cruels champs de bataille.
C'est dans la sérénité de la Société des
Nations, c'est dans ce milieu de forces
pacifiques qui nous pénètrent tous qu'un
accord comme celui de Locarno peut
trouver sa vie et réaliser ses buts. C'est
donc une peine pour moi, qui ai été l'un
des artisans passionnés de cette œuvre,
de voir qu'elle ne peut 'pas trouver dans
le moment présent la consécration que
nous avions prévue..
La Société des Nations est née d'une
pensée qui était noble assurément, mais
qui, malgré tout, était assez restreinte.
C'est dans cet instinct généreux des peu-
ples, ayant l'horreur de la guerre et vou-
lant trouver un organisme qui assure la
paix, que la Société des Nations a déve-
loppé tous ses germes et qu'elle a pris
l'aspect magnifique qu'elle a aujourd'hui
devant le monde. Au fur et à mesure
qu'elle grandissait, de tous les coins du
monde on se tournait vers elle.
Il se trouve qu'aujourd'hui son rôle
déborde sa constitution. Des difficultés
naissent devant elle que parfois elle ne
peut résoudre. Or, pour l'avenir de la
Société, il faut que les causes de para-
lysie qui sont en elle disparaissent. A cet
effet, il y a une œuvre de réforme qu'il
conviendra d'entreprendre, œuvre diffi-
cile, délicate, qui doit s'accomplir dans
le centre même des principes qui ont pré-
sidé à la naissance de la Société des
Nations. - : ' . ■ -
Certes, une main patiente doit empê-
cher de rien détruire, mais il y a tout
de même quelque chose à faire. L'événe-
ment d'aujourd'hui doit nous servir de
leçon et d'expérience. Il est inadmissible,
en effet, qu'à un problème comme celui
qui se pose devant nous on ne puisse
pas apporter de solution, qu'un grand
organisme comme le nôtre se heurte de-
main encore à de telles paralysies humi-
liantes.
Par conséquent, c'est vers l'avenir que
nous devrons tourner notre pensée et,
bien loin d'être découragés par cet évé-
nement, nous devrons y puiser une force
de réformation, de rénovation, en affir-
mant avec plus de vigueur encore notre
foi dans l'avenir de la Société.
Me tournant vers l'Allemagne, je dois
dire que ses représentants ont pris les
difficultés qui étaient rencontrées avec
une certaine sérénité d'esprit, avec une
véritable noblesse de cœur, auxquelles,
moi, Français, je tiens à rendre hom-
mage.
Bien loin de se décourager, bien loin
d'éprouver un sentiment d'amertume, ils
ont regardé l'événement sous son véri-
table -aspect et ils ont dit : « Il est inad-
missible qu'un obstacle de ce genre qui.
après tout, ne fait qu'ajourner des solu-
tions qui seront réalisées porte atteinte
à l'avenir de paix qui nous avait guidés
lorsque nous avons signé en commun
le pacte de Locarno. » Ils ont voulu tout
de s'uite, avec nous, informer chacun des
peuples que cette œuvre de paix n'est pas
atteinte, qu'elle reste intacte, qu'elle
continuera à vivre et à se développer et
nous n'avons pas hésité à donner notre
signature à cette belle affirmation dont
ils ont — je le reconnais et je les en féli-
cite — pris l'initiative.
Mais il faut que, demain, ils puissent
être parmi nous, avec toute ila force qu'a
une grande nation comme l'Allemagne
à la place qu'elle doit avoir. Elle com-
prendra que, dans la Société des Nations,
c'est l'esprit d'égalité qui règne, qu'on y
ignore les partis pris d'une nation contre
i une autre, que les particularismes s'y
fondent dans une atmosphère de solida-
rité, car le sentiment profond d'égalité
est inscrit au frontispice de notre monu-
ment,, Demain, les difficultés que nous
avons rencontrées seront vaincues si
nous voulons appliquer notre esprit et
nos efforts à l'œuvre de rénovation.
- Pour expulser deux femmes
on emploie des gaz lacrymogènes
(2* page.)
'
LIS foo8rames du capitaine Dabruvo
et du sergent Droart à Tourcoing
;28 page.)
On veut savoir
Nous avons eu l'imprudence de féliciter
M. Marcel Déat, candidat socialiste,
d'avoir signé un programme commun ivec
M. Marchandeau, candidat radical. Ils ont
été tous les deux élus dans la Marne.
— Soit, dit la Commission administrative
permanente du Parti socialiste, M., Marcel
Déat peut être élu, mais il n'est pas élu
comme socialiste.
— Pourtant, sa candidature a bien été
présentée et soutenue par la fédération so-
cialiste de la Marne, dont il est membre.
— Possible, réplique la C. A. P. (Com-
mission administrative permanente), mais
nous représentons une autorité supérieure, et
nous décrétons que Mi' jMarcel Déat <°st
'exclu du Parti. '• •r"— .
— Quel est son crime 7
— Justement d'avoir signé un programme
commun avec un radical. Nous n'admettons
pas ce genre, de compromission, ou de pro-
miscuité.
Voilà qui dépasse infiniment le cas du
nouveau parlementaire, tel qu'il nous l'ex-
pliquait ici même l'autre matin.
Un de nos amis n'est ni radical, ni socia-
liste, entendez qu'il n'est embrigadé dans
aucun groupement; il n'a pas de carte et
ne paie pas de cotisation. Qu'il ait tort ou
raison de négliger les versements, les for-
malités et les étiquettes, c'est un excellent
républicain qui voit clair et va droit dans le
sens démocratique.
— Nous ne sommes pas des militants
catalogués et numérotés, dit-il; peut-être
n'avons-nous pas le goût des comités et des
parlotes, ou plus simplement n'avons-nous
pas le loisir de les fréquenter. Nous n'en
sommes pas moins le gros de l'année répu-
blicaine, nous sommes la masse anonyme et
toute-puissante des électeurs de gauche. Nous,
avons voté; indifféremment, aux dernières
élections, pour les ràdicaux et les socialistes
parce qu'ils avaient à nos yeux le mêtne
programme, qui était de combattre les
mêmes adversaires. Nous en avons triomphé,
mais nous ne les avons pas vaincus. Com-
ment pouvons-nous continuer cette lutte, si
les dirigeants des partis de gauche s'appli-
quent à semer parmi nous le trouble, la
confusion et la division ? M. Paul Faure
annoncait l'autre dimanche un manifeste des
socialistes, qui allaient se retirer sous leurs
tentes. Nous n'avons vu ni manifeste, ni
tentes, mais aujourd'hui nous voyons mieux :
voilà les pontifes du parti qui excommu-
nient l 'un des leurs, M. Déat, parce qu'il a
fait- publiquement et loyalement alliance
avec le radical Marchandeau.L Que voulez-
vous qu'on y comprenne ?
« Dans la Marne, nous aurions certame-
ment voté pour l'un et pour l'autre ; nous
voterions tout pareillement dans la Seine.
Mais évidemment, à une condition préalable,
c est que les candidats soient d'accord et
que leur accord soit approuvé par les partis
qu'ils représentent. Sinon, comment s'y re-
connaître, et quelle désastreuse besogne font
les chefs, lorsqu'ils déconcertent et dénm-
gent ainsi les convictions des troupes qui
s'apprêtent à les suivre ?
« Est-il vrai que les radicaux fassent un
métier de dupes en travaillant avec et pour
les socialistes? Que nous disait donc M.
Herriot, dimanche, au banquet de Lvon-
Villeurbanne ? Ce n'est pas ici une ques-
tion de doctrine, que l'on peut remettre à
plus tard; c'est une question de fait, qui
doit être immédiatement résolue. Oui ou
non, socialistes et radicaux ont-ils encore
quelque chose de commun ? Ont-ils surtout
quelque chose à faire ensemble ? Quoi ?
« Nous sommes un certain nombre, pour
ne pas dire le plus grand nombre de cc répu-
blicains moyens », qui éprouvons un impé-
rieux besoin de le savoir,
« Et nous ne nous contentons pas d'at-
tendre, nous exigeons qu'on nous réponde
clairement. »
Gustave Téry
M. Briand a quitté Genève
Genève, 17 mars. — Presque toutes les
délégations qui étaient venues à Genève
pour participer à la s'0ssi'on extraordinaire
de l'assemblée de la Société des Nations
font leu-rs preparati'fs de. départ.
M. Briand est parti ce soir, à 7 h. 05.
Avant son départ il a eu une dernière
conversation avec MM. Luther et Strese.
manIL
M. Loucheur' accompagnant le président
du Conseil français, la France sera doréna-
vant représentée au Conseil par M. Paul-
Boncour.
La délégation atllemande a quitté l'hôtel
Métropole ce soir et a pris T>lace dans un
, train spécial. /
'
■■i.
On a fêté hier
le trentenaire du cinéma
et les frères Lumière
L'AFFICHE ANNONÇANT, EN 1895.
LE PREMIER SPECTACLE CINÉMATOGRAPHIQUE
Dans une salle immense, qui fut autre-
fois celle du Grand-Café et que décorent
aujourd'hui des affiches multicolores re-
présentant des paquebots rapides et mons-
trueux— c'est maintenant le hall de la
Compagnie des Wagons-Lits, — on a com-
mémoré hier matin le trentenaire du ciné-
matographe. , •/
Le 28 décembre 1895, MM. Louis et Au-
guste Lumière donnaient, dans le sous-sol
du Grand-Café, 14, boulevard des Capu-
cines, la première séance de' projection
photographique animée. Trente-troi& per-
sonnes — des curieux sans doute — assis-
taient à cette opération, que permit l'ap-
pareil construit par les frères Lumière.
M. Louis Lumière, membre de l'Institut,
inventeur modeste, était présent, en-
touré de MM. Paul Bénazet, Bous-secré-
taire d'Etat à l'enseignement technique,
délégué par M. Briand pour représenter le
gouvernement ; Guillaumin, président du
Conseil municipal ; Jouhannaud. secré-
taire général de la préfecture de la Seine,
représentant M. Bouju ; J.-L. Breton, an.
; cien ministre ; Brézillon, Demaria, Riotor,
Toussaint-Cuers, etc. ■
M. Léon Brézillon, président du Syndi-
cat des directeurs de cinéma, prononça le
premier discours. Après lui, MM. Guil-
laumin, Jouhannaud et Demaria rappelè-
rent les origines de cette invention qui, en
: trente années, a porté des fruits innom-
brables. N'y a-t-il pas dans le monde plus
de soixante mille salles de cinéma? Enfin
M. Paul Bénazet, le président de la céré-
monie, dans un discours applaudi longue-
ment, dit l'émotion qu'il éprouvait en
voyant le lieu Où « le grand public eut
la révélation de la magie de l'écran ».
— C'est d'ici, ajouta-t-il, que le cinéma
est parti pour conquérir l'univers.
Sur la plaque qui fut apposée sur le
mur de l'ex-Grand-Café, on lit :
ICI
LE 28 DÉCEMBRE 1895
EURENT LIEU
LES PREMIÈRES PROJECTIONS PUBLIQUES- •
DE PHOTOGRAPHIE ANIMÉE
A L'AIDE
DU CINÉMATOGRAPHE
APPAREIL INVENTÉ
■ PAR LES FRÈRES LUMIÈRE
Quoi qu'en disent les amis de Marey,
cette inscription est la pure expression de
la vérité.
Marey lui-même n'a-t-il pas écrit : « MM.
Lumière frères trouvèrent en 1895 la solu-
tion cherchée » ? Après l'analyse du mou-
vement, ils en avaient fait la synthèse et
projeté des images mouvantes sur un
écran visible. pour un nombre illimité de
personnes. Le professeur Marey ajouta en-
core dans un rapport : « Par une série
d'inventions, d'améliorations, de modifica-
tions successives, MM. Lumière frères ont
transformé les méthodes et les appareils.
Ils ont créé le cinématographe. »
Hier, les orateurs n'ont pas oublié les
précurseurs : Janssen, Muybridge, Pla-
teau, Marey,. Auschutz, Sébert, Evans, Dé-
meny, Edison, etc., et ils ont rendu défini-
tivement justice à Louis et Auguste Lu-
mière, les vrais pères du cinématographe.
— AUGUSTE NARDY
Annunzio veut reprendre la vie
commune avec sa femme.
La presse de Mussolini en conclut
qu'il a perdu la raison.
Un débat s'est engagé
à la Chambre belge
sur la; crise du franc
(3* page.)
Le Gouvernement
se présente aujourd'hui
devant les Chambres
Le gouvernement se présentera cet
après-midi devant les Chambres.
Au Sénat, la lecture de 'ta déclaration
ministérielle n'entraînera aucun débat.
Par contre, au Palais-Bourbon les in..
terpellatLonis sur la politique générale du
nouveau cabinet seront discutées immédia-
tement.
Parmi ces interpellations lvante est celle de M. Ybarnégaray,.. sur, i&
composition du ministère. Il n'est vua
douteux, en effet, que le députe réa;:tioiv-
naire des Basses-Pyrénées essaiera d?j
créer un incident au sujet die M. MaJvy.
On assure que le ministre de l'intérir.'ur
entend lui-même répondre à l'attaque fie
M. Ybarnégaray.
Les autres interpellations sont de MM.'*
Accambray elt EmiLe: Borel (radicaux-so.
cialistes), et Marcel Cachin (communiste),,
sur la politique généraLe' et financière. du,
gouvernement.
IL est vraisembLable que 'le débat durera.
deux jours. M. Briand ne parlera donc,
sans doute que demain.'
* * *
Les différents groupes de la Chambra
se réuniront ce matin ou au début de l'a,,,,
près-midi pour arrêter leur attitude.
Toutefois, dès hier, deux groupes .
l'Union républicaine (ancien groupe; tîë
l'entente) et la gauche républicaine — ont
examiné la situation politique.
Le premier groupe, présidé par M. Louis
Marin, est en grande majorité hostile 8,11
cabinet Briand. Il est. possible toutefois*
qu'un certain nombre de ses membres
s'abstiennent.
A la gauche républicaine, la consigné
paraît être d'attendre les explications d
président du Conseil.- .. i ..
Il est permis de supposer qu'aujourd'hui
les .socialistes, décideront, d;e, s'abstenir.
Quant aux radicaux-socialistes et aux
républicains-socialistes, ils yoteront CÏU
grosse majorité pour le cabinet. •.
M. Briand peut, d'autre part, compta
sur. l'appui total de la gauche. radical®.
Dans ces conditions l'ordre' du jour cle-i
confiance ne .saurait manque^ d'être ap-
prouvé par trois cents députés au moins.
Mais, aussitôt après la prise de contact
avec Ile Parlement, Ire gouvernement de-'
vra s'oecuper de faire adopter d'urgent!
les projets financiers. Et .c'est alors quo
commenceront réellement les difficultés.
Si un seul douzième provisoire ci«6
'demandé, il faudra également voter 1(\f
budget en avril..
Du coup, les vacances parlementai s
de Pâques risqueraient fort d'être dimi-
nuées. même d'être totalement ; suppri-
mées. Et le mois d'avril deviendrait alors
pour le cabinet particulièrement dur
(Voir en 2e page le Conseil de cabinet
d'hier soir.)
En visitant
le Concours agricole
0 fortunatos nitnium agricoles...
S'ils connaissaient leur bonheur ?
Mais ils le connaissent ! et il suffit, poue.
en être assure, d'aller au concours agricole,
où la richesse de la France gonfle des porte-
feuilles de cuir usagé sous des vestons sans
élégance ou sous des blouses de toile bleue.)
C'est un orgueil annuel, cet étalage de la
plus sûre richesse de notre pays.
On verrait des épis drus, des pommes de
terre énormes; des betteraves plus richea
qu'un raffineur. Cela nous étonnerait moitié
qu'un cochon de deux mètres que la panne
étale sur sa paille, qu'un mouton dont !o
tonnage est d'un tonneau, et qu'un bceui,
arrivé Dieu sait comme de son Charolais
natal, trop lourd, trop gras pour ses pattes
trop frêles, et sachant, résigné, qu'en allant?
vers la boucherie il mène son maître à lai
fortune.
Cependant, les yeux des animaux 6C«rt€
troublés d'une appréhension, même les yeux
du bélier aux cornes torses qui va partir
pour l'Argentine, même les yeux du tau-
reau dont la mission sera de renouveler la
cheptel de la République des Soviets, même
les yeux blonds de ce verrat qui sait très
bien que tout oela finira en eau de boudin.
* * *
J'ai fait la connaissance d'un beau cochon
que trois hommes frottaient de savon et
brossaient énergiquement pour séduire la
jury Le cochon avait des idées personnelles.
Quand il s'est senti brillant comme un sou
neuf, il a renversé son auge et il's'est roulé
joyeusement dans sa bouillie. Après quoi,
il a regardé ses soigneurs avec l'air de dire :
— Si ça vous amuse, vous pouvez remet-.-
tre ça !
L'industrie laitière occupe un grand nom-
bre de stalles. Les vaches ont des pis si lourds
qu'on a envie de traire le lait mousseux
dont ils sont pleins. Elles promettent. ca
beurre, &i brie et du camembert ; une dou-
zaine de chèvres sont parfumées comire' du .
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