Titre : L'Œuvre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Date d'édition : 1926-01-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429265b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 janvier 1926 16 janvier 1926
Description : 1926/01/16 (N3760). 1926/01/16 (N3760).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4612809m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-90
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2016
L'ŒUVRE
1 Centimes . ]M]Cbxvxrxlc»INT "]Ei FflLRIS N° 3760. -- SAMEDI 16 JANVIER 192E.
( SÉNAT SE RAJEUNIT :
| M. Vieu, questeury
te été re > M pla.ce par
M. Lancieri.
9, rue Louis-le-Grand (ZC)
Adr. têlég. : (EUVBE-PABIS
. ~ ■ fttqw PMhl.: OpMtft' '' %cTr ■ .
Directeur ;
. GUSTAVE , Tr ÉRY 1 .~ 1 ~I ; ,
Ttl4pbolll j louvrt 65-00,65-01 654n>, '
LES BOITERIES DE THÉMIS
Momsieur
le Greffier
Vous connaissez sûrement ce quatrain
malicieux qui courut Paris après le
grand incendie du Palais : Dame Justice
s'était « ml8 le palais tout en jeu pour
avoir trop mangé d'épices ». C'étaient là
mœurs d'ancien régime. Un tel sinistre
ne saurait plus éclater aujourd'hui, sauf
toutefois dans ces mansardes vétustés où
rien n'a pénétré des temps modernes : ni
l'intégrité et le désintéressement qui sont
l'honneur des juges d'aujourd'hui, ni la
machine à écrire, ni l'aspirateur de
poussières.
La révolution n'a point passé chez M.
le greffier : si la Convention a supprimé
la vénalité des charges, il n'en veut rien
bavoir, ou plutôt il n'en a retenu que le
décret qui. le nommait fonctionnaire et
qui lui conférait une indemnité ; sa char-
ge, Louis XVIII la lui a rendue, avec le
droit d'en trafiquer. Pourquoi voudriez-
vous qu'il n'en profitât pas ?
Car M. le greffier est fonctionnaire.
C'est sans aucun doute le fonctionnaire
le mieux appointé que nous ayons. Et
S c'est un fonctionnaire qui, par ailleurs,
i jouit d'un privilège vraiment extrava-
gant, celui de désigner son successeur.
C'est le beau cadeau que lui a fait
Louis XVIII.
Imaginez un général, un préfet, un
trésorier-payeur général qui aurait le
droit de lever impôt sur tous ses admi-
nistrés, subordonnés ou contribuables,
et de se faire avec cela de somptueuses
rentes, dont, au rebours des fermiers
généraux d'ancien régime, il ne rendrait
pas un sol à l'Etat. Et imaginez que, le
jour venu de prendre sa retraite, il ait le
droit de donner ou de vendre au plus of-
frant cette magnifique ferme en Beauce
qui ne redoute ni la sécheresse ni l'orage.
-- Mais, direz-vous, c'est le garde des
sceaux qui nomme les greffiers !
Sans doute ; mais il ne peut nommer
que le candidat qui lui est présenté. Et
personne n'a le droit de lui en présenter
un, sauf le titulaire. Alors, quand il s'en
va finir ses jours dans le beau château
que les justiciables lui ont offert, M. le
greffier ne vend pas sa charge ; non !
comment ferait-il ? elle n'est pas à lui, sa
charge ; il vend sa présentation, ou,
comme c'est une bonne affaire qu'il vaut
mieux ne pas laisser sortir de la famille,
où l'on a eu la chance un jour de la faire
entrer, il la donne en dot à sa fille, ou en
avance d'hoirie à son fils, à moins que ce
he soit à son gendre. On m'assure que le
greffe du tribunal de première instance
de la Seine, le plus beau de tous les gref-
fes, une mine d'or, est dans la même
maison depuis quatre générations.
; Mais il y a mieux, et vous pensez bien
j[ue M. le greffier a appris à tirer plu-
I sieurs moutures de son sac : il n'a pas
^1 besoin pour cela de se mettre en frais
^imagination, il a fait tout simplement
Ce que faisait jadis le roi, il a créé des
charges autour de lui, et il les a vendues.
Il lui faut bien, n'est-ce pas, des commis-
greffiers ; être commis-greffier, cela rap-
porte ; aussi ceux qui veulent l'être ne
demandent pas mieux que de payer pour
cela : ils savent d'ailleurs que ce n'est
pas perdu ; quand ils s'en iront, ils ven-
dront, non pas leur charge, qui ne leur
appartient pas, pas plus qu'au greffier
son greffe, mais leur droit de présenta-
tion..
Naturellement, le greffier en chef, à
qui le commis-greffier présente son suc-
cesseur, n'a pas le beau désintéresse-
ment de l'Etat. Il a établi à son profit un
Pourcentage. Est-ce sa faute si l'Etat ne
toi en demande pas quand il cède lui-
lYieme sa charge ?
L'Etat ne peut pas lui en demander
un ; ce ne serait pas digne de lui. Même
qUand il crée des greffes, ce qui peut en-
cwe parfaitement arriver — c'est arrivé
Plusieurs fois sous la Troisième Répu-
blique — il n'en tire aucun profit. Vous
'le de voudriez pas qu'il fît comme les rois
Ve jadis ? Non, quand un ministre de la
Justice crée un greffe, c'est tout simple-
ment un beau cadeau qu'il se trouve en
situation d'offrir à quelqu'un, un cadeau
Qnfortabie, et de durée. On trouve tou-
jours un ami à qui cela peut faire plaisir.
*- Mais, direz-vous, pourquoi s'en
Prendre ainsi au greffier ? La situation
e sa charge n'est-elle pas la même que
,^|e des autres officiers ministériels,
huissiers Ollt avoués, notaires, qui eux aussi
nt le droit de présentation pour leur
fp®sseur et en tirent légitimement un
ftib°ursenient de leurs propres avan-
antérieures ?
ïj .y a deux petites différences.
uand j'ai besoin d'un avoué, ie neux
choisir entre tous les titulaires de charge
de Paris, et, si celui que j'ai choisi ne me
convient pas, j'en puis prendre un autre.
M. le greffier jouit d'un privilège. Si je
ne suis pas content de ses services, je ne
puis pas m'adresser à un concurrent. De
sorte que — c'est la deuxième différence
— quand il vend sa charge, il ne peut pas
dire qu'il vend la clientèle qu'il s'est
faite par son intelligence, son assiduité,
ses qualités professionnelles.
D'ailleurs, vous vous représentez ce
que cela pourrait être, les qualités pro-
fessionnelles de M. le greffier en chef !
stéphen Valot
LES MENÉES FASCISTES
Le singulier personnel
consulaire
de l'Italie en France
Nos (( patriotes » professionnels qui sont
d'un naturel si soupçonneux, font preuve
à l'égard de l'Italie d'une naïveté vrai-
ment touchante. Eux qui ont en général,
pour ce qu'ils appellent « national », une
ferveur agressive, sont tout'prêts à conve-
nir qu'il y a à l'extérieur des choses qui
vont beaucoup mieux que chez nous, à con-
dition qu'elles soient nées sous le ciel ro-
main. ;
Tous ceux qui ne pensent pas comme
eux sont plus ou moins vendus à l'Allema-
gne ou à la Russie. Mais, contradiction
charmante, ils estiment qu'on ne saurait
trop penser à l' « italienne ».
C'est sans doute cette tournure d'esprit
qui les a empêchés de porter sur la re-
présentation de M. Mussolini en France
cet examen critique qui est à leur avis la
meilleure sauvegarde de la patrie..
Si cela leur a échappé, nous nous faisons
un plaisir de le leur signaler. Voici.
Parmi les postes diplomatiques, s'il en
est un qui doit échapper à la politique,
c'est celui de consul. Le consul est un
agent commercial : c'est important. Mais
c'est tout.
En veine de rénovation, M. Mussolini a
changé tout cela. Savez-vous qui est con-
sul général italien à Paris ? L'ancien chef
du deuxième bureau. Et tout le monde sait
ce que c'est que le deuxième bureau.
Croyez-vous que, pour contrebalancer
cela, le vice-consul ait des qualités plus
essentiellement commerciales ? Pas du
tout. C'est un colonel de gendarmerie qui
appartient lui aussi au service de contre-
espionnage.
Et vous pouvez prendre également tous
les membres, résidant en France, des mul-
tiples commissions qu'a fait naître l'exécu-
tion du traité 'de paix : ils appartiennent
tous a l'élément le plus actif des comités
de propagande fasciste. '
D'ailleurs, l'Italie, qui ne cache même
plus ses visées impérialistes, ' n'agit pas
ainsi seulement en, France. Un canton
suisse ne vient-il pas de demander le rap-
pel d'un consul du genre de ceux qu'on
nous a .envoyés ?
:——: ——
En guise de sermon
Ils sont gentils, les! petits garçons ! En
voici trois qui se sont associés pour étran-
gler un copain et lui voler deux cent dix
francs. Un autre-, ébloui par une si bril-
lante réussite tente -détrangle une oom-
merça:nt'el de Pu"ux ; une Bretonne a, été
trouvée lardée de coups diel couteau,, ses
assassins ont seize ans, —■ ô Roméo, l'âge
de Juliette.
Crise de morale sans doute, mais aussi
crise dl'intelliigienoe. Il ne faudrait, pas ten-
ter d:e faire entrer- dans des cerveaux ru-
dimentaires la, pensée des devoirs et de
l'honnêteté, il1 faudrait faire des conféren-
ces pour qlémontrer que le crime ne nourrit
pas son homme et, qu'il entraîne fort sou-
vent des conséquences désastreuses pour
un exécutant dont les aptitudes criminel-
les ne sont pas encore suffisamment déve-
loppées.
Les assassins du facteur, dont la tête ne
tient plus, sur les épaules que par un fil,
devraient montrer par leur détestable
exemple t rir des adolescente aventureux à qui, dans
de telles circonstances, la jeunesse ne de-
vrait pas servir d'excuse.
On est à peu près persuadé que la guerre
ne rapporte rien, il faudrait convaincre
que l'assassinat aussi est une mauvaise af-
faire. Surtout pour de jeunes idiots qui
s'imaginent qu'avec dix louis, on peut con-
naître la bonne vie.
Tous préjugés mis à part, le vol est dé-
fendablt) explicable et, dirai-je, raisonna-
ble. Mais le crime est bête, 6ale et dange-
reux. Faute de morale supérieure, c'est
tout ce qu'il est nécessaire de faire entrer
aujourd'hui dans l'esprit d'un grand nom-
bre de', petits voyous.
— D.
Voir en deuxième page - ;
1% la reçberç»be d'ut) Pieu
par G. DE LA FOUCHARDIERE -'~ ~-
DE CIRCONSTANCE
[illisible]
— Hein ! cette histoire de Bombon?
— C'est encore la trêve des confiseurs ! .
,ir~ ~ , 'e"
EN FRANCE
t./aFFaire de contrebande des
armes
Î2* page.)
t..a cbamtdre a amorcé le débat
sur les loyers
(3e naGe.)
A L'ÉTRANGER
r..es démocrates allemands Vou-
draient le portefeuille de l'Intérieur
en garantie d'une politique républi-
cain e
(3e vaae.1
Au grand jour
Le parlementarisme, dont Edouard Her-
riot faisait hier l'apologue obligatoire, est-il
à la fois, comme la langue, un grand mal et
un grand bien -?
Nous aurons tout à l'heure une nouvelle
occasion d'en juger. L'intrigue de la Com-
mission des Finances n'est-elle pas un
symptôme de malaria parlementaire ? Le
grand air et le grand jour tueront les mau-
vais microbes. Rien ne vaut en ces cas-là
une explication publique. Ainsi le parlemen-
tarisme corrige lui-même ses propres excès.
Ce n'est pas que nous défendions ici
M. Doumer et son œuvre ; mais si l'on n'en
veut point, pourquoi ne l'avoir pas signifié
plus tôt ? Pourquoi donner à un acte poli-
tique l'air d'une vilaine manœuvre sour-
noise ?
Les opposants, d'ailleurs, n'ont pas en-
core répondu à la question essentielle. « Ce
n'est pas nous qui avons vidé les coffres, dit
le grand argentier, mais ils sont vides. Il
faut les remplir tout de suite, sous peine
dflS pires accidents. Je vous propose une
taxe. Elle ne vous plaît pas, soit ; mais
qu'apportez-vous pour mettre à la place ? »
Au surplus, il ne s'agit pas de choisir en-
tre deux systèmes : le conflit n'a rien de
doctrinal. Ce qu'on nomme le projet du
Cartel est une collection d'honnêtes sugges-
tions, raisonnables et modérées, sur lesquel-
les on se mettra aisément d'accord. M. Dou-
mer lui-même en convient. Ce qui ne l'em-
pêche pas. d'insister : « Si vous ne voulez
pas de la taxe sur les paiements, où et com-
ment se procurer les ressources immédiate-
ment nécessaires ? »
Là-dessus la position du ministère est très
forte, aussi forte que paraît débile celle de
certains critiques, comme ML Léon Blum,
très écouté à la Commission des Finances.
Ici le talent ne supplée pas à l'autorité, et
quelle autorité peut avoir un homme qui se
désintéresse du pouvoir ?
Toute attaque justifiée suppose que
l'agresseur est prêt à montrer son savoir-
faire et à prendre la place, pour faire mieux,
de l'homme qu'il prétend déloger. La cri-
tique, en pareille matière et. à pareille heu-
re, ne saurait être un exercice de pur dilet-
tantisme. Les adversaires de ce genre sont
! comme les sceptiques de Spinoza : honnête-
ment, ils n'ont plus droit à la parole. Ils se
sont mis eux-mêmes hors de combat.
Mais ce n'est pas M. Blum qui mènera
l'assaut contre le cabinet. Qui donc le mène-
ra ? Qui osera prendre la responsabilité de
jeter bas le ministère Briand ? Pour le rem-
placer par qui ? Par quoi ?
Rassurons-nous : tout va s'arranger.
Gustave Téry
Mort du musicien Toselli
■ Florence, 15 janvier. — Le musicien En-
rico Toselli, mari de l'ancienne princesse
, Louise de Saxe, est décédé.
LA SITUATION POLITIQUE
LE CONFLIT EST ÉVITE
Après avoir entendu M. Briand et M. Doumer
la Commission des Finances a accepté de collaborer
avec le gouvernement pour établir un projet financier
Le grand débat sur le projet financier
de M. Doumer ne viendra que mercredi ou
jeudi prochain.
Très justement le gouvernement et la
Chambre ont pensé qu'il ne servirait à rien
de brusquer une discussion de cette impor-
tance.
Au surplus, ces quelques jours pourront
être utilement employés à trouver la for-
mule susceptible de rallier une assez forte
majorité.
Il est, en effet, apparu hier que beaucoup
d'adversaires du principe de la taxe sur
les paiements comprenaient la nécessité
d'une entente entre la commission et le
gouvernement.
Dans les couloirs, M. Aristide Briand ne
cachait pas qu'il ferait l'impossible pour
favoriser cette entente et pour prouver aux
gauches qu'il désirait être en accord avec
elles. • ■
Sans doute, le matin, au cours d'une
réunion tenue par lui, le groupe radical-
socialiste avait précisé sa volonté en vo-
tant à l'unanimité l'ordre du jour suivant
présenté par M. Dey ris : .
Le groupe radical èt radical-socialiste,
fidèle à ses doctrines et au programme que
les électeurs lui ont donné mandat de réa-
liser; repoussant le doublement de la taxe
sur le chiffre d'affaires proposé par le gou-
vernement, décide de prendre en considé-
ration les projets d'équilibre et de relève-
ment financiers établis par les groupes de
gauche.
Mais, à la fin de l'après-midi, à la suite
de nombreux conciliabules auxquels M.
Briand prit part, un désir de conciliation
se manifesta.
M. Briand et M. Doumer se rendirent
d'ailleurs devant la commission des fi-
nances pour bien affirmer qu'ils ne deman-
daient qu'à collaborer avec elle.
M. Aristide Briand répéta ce qu'il avait
déjà dit dans les couloirs au sujet de la
motion que, la veille, la majorité de la
commission avait l'intention de déposer
pour inviter le gouvernement à. s'inspirer
des propositions du Cartel.
Cette motion, le président du Conseil dé-
clara qu'il ne pouvait l'accepter et qu'il
demandait au contraire à la commission
d'étudier le projet dans son ensemble,
d'examiner chaque article, de l'adopter ou
de le repousser, et de remplacer les arti-
cles dont elle ne voudrait pas par des pro-'
positions très nettes.
Lorsqu'un tel projet aurait été élahorë,
la Chambre serait alors à même de se -pro-
noncer. - Elle aurait devant elle un texte
précis......
Naturellement, M. Briand, et M. Doumer
ne cachèrent pas qu'ils resteraient maître,
dans le débat public, de prendrè positif.
contre les propositions qu'ils auraient com-
battues devant la commission.
Mais le président du Conseil ne veut 1'86'
douter que, sur la plupart des articles, un
accord reste possible. • l
Sans doute, il y a la taxe sur les paie-
ments !
M. Doumer la tient toujours pour îndi*,
pensable. Il appartiendra à la commission.
de lui présenter des, dispositions susceptU;
bles de donner immédiatement les ressour-
ces nécessaires.
Cette offre- de collaboration, la commiH.
sion allait-elle l'accepter?
Après le départ de 1\1. Briand et de M
Doumer, M. Léon Blum et M. Renaude) •
notamment la combattirent. Mais ils st
rendirent compte que la majorité 'était
contre eux. M. Moutet lui-même reconnut
qu'après la démarche du président dv Con-
seil et du ministre des finances il était
impossible que la commission donnât l'tru
pression, en- s'en tenant à sa décision de
jeudi, qu'elle désirait un conflit.
La commission lui donna raison.
Et, à l'unanimité, elle adopta la motion
ci-après, présentée par M. Henry Simon :
La commission des finances, ayant ari.
prouvé le. rapport de M. Lamoureuxy'ex-
porteur général, qui rejette l'article relatif
à, la taxe sur les paiements et qui' prend
en considération la proposition de M /. f;'.
Dutnésnil et de '.plusieurs" dfi sfis
(proposition du Cartel), .ÇlY,'1nt entend# le
président du Consejl et le ministre ;É?,SS fi.
nances, prend acte de l'offre de cônaJ)'t)rrJ'
tion demandée hier par elle et ac/cpték
aujourd'hui par le gouvernement, testant
fidèle à sa doctrine et à ses votes, décide,
de continuer ses travaux en vue de Véta-
blissement d'un projet d'équilibre finan-
cier qu'elle soumettra à la Chambre dès
la semaine prochaine.
La commission va travailler sans désem.
parer pour que son rapport soit prêt k
nln." tôt, nnssihlp
Maurice Bigot
LE CHAPITRE DES CHAPEAUX
A la mode de Louis XI
Les rois ont, été
d'actualité la sel-
maine passée, sous
forme de galettes.
Ils -vont, le redeve-
nir le mois pro-
chain, sous forme
de chapeaux.
Ca. va les chan-
ger, même, en matière de mode. Le goût,
en effet, que les femmes, pensent avoir
pour la royauté, elles l'ont, surtout, mani-
festé jusqu'ici par les pieds. En avons-nous
tourné des talons Louis XVt Mais, ré-
cemment, Louis XV s'est, perdu de répu-
tation dans la, cordonnerie pour s'être affi-
ché avec d'es souliers bon marché. Or
— vous connaissez votre histoire — le roi
est mort, vive le roi! Et. c'est- à l'image
de Louis XI que' nous allons être coiffées.
Il est assez rare que nos chapeaux s'ins-
pirent de l'Histoire ou, E;i vous préférez,
que l'Histoire entre dans nos chapeaux.
Et — notons-le sans, pessimisme — c'est
à des époques troublées (JIU tout au moins
incertaines : Révolution et Directoire que
naquirent le « Lamballe s et, le a Cabrio-
let » qui sont parmi les rares chapeaux de
femmes dont lei souvenir soit passé à la
postérité.
Cetpend-ant le fait de nous imposer le
chapeau Louis XI n'a, rien de prophétique
et les modistes ne préparent, inconsciem-
ment ou non, aucun coup d'Etat..' L'une
des plus artistes d'entre elles m'a, dit :
— Il faut que nous nous, arrangions pour
ooiffer petit. Les femmes ne veulent pas
autre chose. La, cloche a eu un succès fou.
Qui n'avait pas sa cloche? Nous en avons
tiré toutes les variétés posaiMes. Alors,
de vieilles gravures en vieilles gravures,
nous sommes remontées jusqu'à Louis XI.
Nous avons adopté son chapeau.
Il ne lui manque que d'être rajeuni, allég6
de cinq siècles et:.. un peu enfoncé. Car,
ressemblant en1 cela à beaucoup de fem-
mes de tous les temps, Louis XI avait un
joli chapeau qu'il ne savait pas mettre.
— HÉLÈNE DU TAILLIS.»
La manifestation
des fonctionnaires
est interdite
AURA-T-ELLE LIEU QUAND MÊME ?
La manifestation organisée par la Fédé4
ration des fonctionnaires, et que l'Œuvre)
a annoncée, devait être aussi digne qU.'in)"
posante. Le gouvernement n'avait nulle
raison de l'interdire et n'y pensait certai-
nement pas. Cela ne faisait- nullement l'aï-
faire des extrémistes, qui tiennent à poli.
voir reprocher à la fois aux dirigeants de
la Fédération leur inaction et au gouver-
nement son intolérance tyrannique. Aussi
le journal du parti communiste publiait-;!!
hier matin, sous la signature d'un des iiii*
litants les plus connus de la minorité
trémiste, un article qui contenait les lignés
suivantes : « C'est cela qu'on annonce
comme une manifestation de miséreux
travers les rues de Paris ? Libre à ceux
qui piétinent toujours de- faire du sur
place ; nous, nous bougerons. Il ne faudra.
pas se planquer à la première rafale et soc'
fourrer dans un trou. Il faudra avancée
résolument et entraîner au lieu de ire..
ner. »
Ces formules avaient sans doute ur; sem
métaphorique, mais elles pouvaient être
prises au pied de la lettre par quelques
exaltés. Le gouvernement l'a. redouté, H
hier après-midi le préfet de police noli.
fiait à M. Laurent, secrétaire général q>" ,
« en raison de l'immixtion d'éléuiért';,
étrangers à la Fédération national - d.v.
Syndicats de fonctionnaires dans la
festation organisée pour drimanche pr¡',.
chain place de la Concorde, et dans' î'in^
rêt de l'ordre public, cette manifesiauoii
était interdite .
Nous avons vu quelques instants pluâ
tard M. Charles Laurent et ses principaux:
collaborateurs.
— Cette décision, nous a-t-il dit, nous a,
surpris. Tout était préparé pour que la
manifestation de dimanche fût aussi puis,
santé que calme. Non seulement les convo-
cations à toutes nos organisations &uat
lancées, mais' vous avez vu nos affiché»
apposées sur tous les murs de Paris.
« Pouvons-nous retirer le mot d'ordre ?
Le Conseil fédéral, qui va siéger dernafn:
samedi et dimanche matin, en décidera.
« Nous, voudrions, en tous cas, que IM
bruit fait autour de cette affaire ne fût pas
l'occasion de lancer dans la press qui.
nous est hostile des imputations ab&urdea
1 Centimes . ]M]Cbxvxrxlc»INT "]Ei FflLRIS N° 3760. -- SAMEDI 16 JANVIER 192E.
( SÉNAT SE RAJEUNIT :
| M. Vieu, questeury
te été re > M pla.ce par
M. Lancieri.
9, rue Louis-le-Grand (ZC)
Adr. têlég. : (EUVBE-PABIS
. ~ ■ fttqw PMhl.: OpMtft' '' %cTr ■ .
Directeur ;
. GUSTAVE , Tr ÉRY 1 .~ 1 ~I ; ,
Ttl4pbolll j louvrt 65-00,65-01 654n>, '
LES BOITERIES DE THÉMIS
Momsieur
le Greffier
Vous connaissez sûrement ce quatrain
malicieux qui courut Paris après le
grand incendie du Palais : Dame Justice
s'était « ml8 le palais tout en jeu pour
avoir trop mangé d'épices ». C'étaient là
mœurs d'ancien régime. Un tel sinistre
ne saurait plus éclater aujourd'hui, sauf
toutefois dans ces mansardes vétustés où
rien n'a pénétré des temps modernes : ni
l'intégrité et le désintéressement qui sont
l'honneur des juges d'aujourd'hui, ni la
machine à écrire, ni l'aspirateur de
poussières.
La révolution n'a point passé chez M.
le greffier : si la Convention a supprimé
la vénalité des charges, il n'en veut rien
bavoir, ou plutôt il n'en a retenu que le
décret qui. le nommait fonctionnaire et
qui lui conférait une indemnité ; sa char-
ge, Louis XVIII la lui a rendue, avec le
droit d'en trafiquer. Pourquoi voudriez-
vous qu'il n'en profitât pas ?
Car M. le greffier est fonctionnaire.
C'est sans aucun doute le fonctionnaire
le mieux appointé que nous ayons. Et
S c'est un fonctionnaire qui, par ailleurs,
i jouit d'un privilège vraiment extrava-
gant, celui de désigner son successeur.
C'est le beau cadeau que lui a fait
Louis XVIII.
Imaginez un général, un préfet, un
trésorier-payeur général qui aurait le
droit de lever impôt sur tous ses admi-
nistrés, subordonnés ou contribuables,
et de se faire avec cela de somptueuses
rentes, dont, au rebours des fermiers
généraux d'ancien régime, il ne rendrait
pas un sol à l'Etat. Et imaginez que, le
jour venu de prendre sa retraite, il ait le
droit de donner ou de vendre au plus of-
frant cette magnifique ferme en Beauce
qui ne redoute ni la sécheresse ni l'orage.
-- Mais, direz-vous, c'est le garde des
sceaux qui nomme les greffiers !
Sans doute ; mais il ne peut nommer
que le candidat qui lui est présenté. Et
personne n'a le droit de lui en présenter
un, sauf le titulaire. Alors, quand il s'en
va finir ses jours dans le beau château
que les justiciables lui ont offert, M. le
greffier ne vend pas sa charge ; non !
comment ferait-il ? elle n'est pas à lui, sa
charge ; il vend sa présentation, ou,
comme c'est une bonne affaire qu'il vaut
mieux ne pas laisser sortir de la famille,
où l'on a eu la chance un jour de la faire
entrer, il la donne en dot à sa fille, ou en
avance d'hoirie à son fils, à moins que ce
he soit à son gendre. On m'assure que le
greffe du tribunal de première instance
de la Seine, le plus beau de tous les gref-
fes, une mine d'or, est dans la même
maison depuis quatre générations.
; Mais il y a mieux, et vous pensez bien
j[ue M. le greffier a appris à tirer plu-
I sieurs moutures de son sac : il n'a pas
^1 besoin pour cela de se mettre en frais
^imagination, il a fait tout simplement
Ce que faisait jadis le roi, il a créé des
charges autour de lui, et il les a vendues.
Il lui faut bien, n'est-ce pas, des commis-
greffiers ; être commis-greffier, cela rap-
porte ; aussi ceux qui veulent l'être ne
demandent pas mieux que de payer pour
cela : ils savent d'ailleurs que ce n'est
pas perdu ; quand ils s'en iront, ils ven-
dront, non pas leur charge, qui ne leur
appartient pas, pas plus qu'au greffier
son greffe, mais leur droit de présenta-
tion..
Naturellement, le greffier en chef, à
qui le commis-greffier présente son suc-
cesseur, n'a pas le beau désintéresse-
ment de l'Etat. Il a établi à son profit un
Pourcentage. Est-ce sa faute si l'Etat ne
toi en demande pas quand il cède lui-
lYieme sa charge ?
L'Etat ne peut pas lui en demander
un ; ce ne serait pas digne de lui. Même
qUand il crée des greffes, ce qui peut en-
cwe parfaitement arriver — c'est arrivé
Plusieurs fois sous la Troisième Répu-
blique — il n'en tire aucun profit. Vous
'le de voudriez pas qu'il fît comme les rois
Ve jadis ? Non, quand un ministre de la
Justice crée un greffe, c'est tout simple-
ment un beau cadeau qu'il se trouve en
situation d'offrir à quelqu'un, un cadeau
Qnfortabie, et de durée. On trouve tou-
jours un ami à qui cela peut faire plaisir.
*- Mais, direz-vous, pourquoi s'en
Prendre ainsi au greffier ? La situation
e sa charge n'est-elle pas la même que
,^|e des autres officiers ministériels,
huissiers Ollt avoués, notaires, qui eux aussi
nt le droit de présentation pour leur
fp®sseur et en tirent légitimement un
ftib°ursenient de leurs propres avan-
antérieures ?
ïj .y a deux petites différences.
uand j'ai besoin d'un avoué, ie neux
choisir entre tous les titulaires de charge
de Paris, et, si celui que j'ai choisi ne me
convient pas, j'en puis prendre un autre.
M. le greffier jouit d'un privilège. Si je
ne suis pas content de ses services, je ne
puis pas m'adresser à un concurrent. De
sorte que — c'est la deuxième différence
— quand il vend sa charge, il ne peut pas
dire qu'il vend la clientèle qu'il s'est
faite par son intelligence, son assiduité,
ses qualités professionnelles.
D'ailleurs, vous vous représentez ce
que cela pourrait être, les qualités pro-
fessionnelles de M. le greffier en chef !
stéphen Valot
LES MENÉES FASCISTES
Le singulier personnel
consulaire
de l'Italie en France
Nos (( patriotes » professionnels qui sont
d'un naturel si soupçonneux, font preuve
à l'égard de l'Italie d'une naïveté vrai-
ment touchante. Eux qui ont en général,
pour ce qu'ils appellent « national », une
ferveur agressive, sont tout'prêts à conve-
nir qu'il y a à l'extérieur des choses qui
vont beaucoup mieux que chez nous, à con-
dition qu'elles soient nées sous le ciel ro-
main. ;
Tous ceux qui ne pensent pas comme
eux sont plus ou moins vendus à l'Allema-
gne ou à la Russie. Mais, contradiction
charmante, ils estiment qu'on ne saurait
trop penser à l' « italienne ».
C'est sans doute cette tournure d'esprit
qui les a empêchés de porter sur la re-
présentation de M. Mussolini en France
cet examen critique qui est à leur avis la
meilleure sauvegarde de la patrie..
Si cela leur a échappé, nous nous faisons
un plaisir de le leur signaler. Voici.
Parmi les postes diplomatiques, s'il en
est un qui doit échapper à la politique,
c'est celui de consul. Le consul est un
agent commercial : c'est important. Mais
c'est tout.
En veine de rénovation, M. Mussolini a
changé tout cela. Savez-vous qui est con-
sul général italien à Paris ? L'ancien chef
du deuxième bureau. Et tout le monde sait
ce que c'est que le deuxième bureau.
Croyez-vous que, pour contrebalancer
cela, le vice-consul ait des qualités plus
essentiellement commerciales ? Pas du
tout. C'est un colonel de gendarmerie qui
appartient lui aussi au service de contre-
espionnage.
Et vous pouvez prendre également tous
les membres, résidant en France, des mul-
tiples commissions qu'a fait naître l'exécu-
tion du traité 'de paix : ils appartiennent
tous a l'élément le plus actif des comités
de propagande fasciste. '
D'ailleurs, l'Italie, qui ne cache même
plus ses visées impérialistes, ' n'agit pas
ainsi seulement en, France. Un canton
suisse ne vient-il pas de demander le rap-
pel d'un consul du genre de ceux qu'on
nous a .envoyés ?
:——: ——
En guise de sermon
Ils sont gentils, les! petits garçons ! En
voici trois qui se sont associés pour étran-
gler un copain et lui voler deux cent dix
francs. Un autre-, ébloui par une si bril-
lante réussite tente -détrangle une oom-
merça:nt'el de Pu"ux ; une Bretonne a, été
trouvée lardée de coups diel couteau,, ses
assassins ont seize ans, —■ ô Roméo, l'âge
de Juliette.
Crise de morale sans doute, mais aussi
crise dl'intelliigienoe. Il ne faudrait, pas ten-
ter d:e faire entrer- dans des cerveaux ru-
dimentaires la, pensée des devoirs et de
l'honnêteté, il1 faudrait faire des conféren-
ces pour qlémontrer que le crime ne nourrit
pas son homme et, qu'il entraîne fort sou-
vent des conséquences désastreuses pour
un exécutant dont les aptitudes criminel-
les ne sont pas encore suffisamment déve-
loppées.
Les assassins du facteur, dont la tête ne
tient plus, sur les épaules que par un fil,
devraient montrer par leur détestable
exemple t
de telles circonstances, la jeunesse ne de-
vrait pas servir d'excuse.
On est à peu près persuadé que la guerre
ne rapporte rien, il faudrait convaincre
que l'assassinat aussi est une mauvaise af-
faire. Surtout pour de jeunes idiots qui
s'imaginent qu'avec dix louis, on peut con-
naître la bonne vie.
Tous préjugés mis à part, le vol est dé-
fendablt) explicable et, dirai-je, raisonna-
ble. Mais le crime est bête, 6ale et dange-
reux. Faute de morale supérieure, c'est
tout ce qu'il est nécessaire de faire entrer
aujourd'hui dans l'esprit d'un grand nom-
bre de', petits voyous.
— D.
Voir en deuxième page - ;
1% la reçberç»be d'ut) Pieu
par G. DE LA FOUCHARDIERE -'~ ~-
DE CIRCONSTANCE
[illisible]
— Hein ! cette histoire de Bombon?
— C'est encore la trêve des confiseurs ! .
,ir~ ~ , 'e"
EN FRANCE
t./aFFaire de contrebande des
armes
Î2* page.)
t..a cbamtdre a amorcé le débat
sur les loyers
(3e naGe.)
A L'ÉTRANGER
r..es démocrates allemands Vou-
draient le portefeuille de l'Intérieur
en garantie d'une politique républi-
cain e
(3e vaae.1
Au grand jour
Le parlementarisme, dont Edouard Her-
riot faisait hier l'apologue obligatoire, est-il
à la fois, comme la langue, un grand mal et
un grand bien -?
Nous aurons tout à l'heure une nouvelle
occasion d'en juger. L'intrigue de la Com-
mission des Finances n'est-elle pas un
symptôme de malaria parlementaire ? Le
grand air et le grand jour tueront les mau-
vais microbes. Rien ne vaut en ces cas-là
une explication publique. Ainsi le parlemen-
tarisme corrige lui-même ses propres excès.
Ce n'est pas que nous défendions ici
M. Doumer et son œuvre ; mais si l'on n'en
veut point, pourquoi ne l'avoir pas signifié
plus tôt ? Pourquoi donner à un acte poli-
tique l'air d'une vilaine manœuvre sour-
noise ?
Les opposants, d'ailleurs, n'ont pas en-
core répondu à la question essentielle. « Ce
n'est pas nous qui avons vidé les coffres, dit
le grand argentier, mais ils sont vides. Il
faut les remplir tout de suite, sous peine
dflS pires accidents. Je vous propose une
taxe. Elle ne vous plaît pas, soit ; mais
qu'apportez-vous pour mettre à la place ? »
Au surplus, il ne s'agit pas de choisir en-
tre deux systèmes : le conflit n'a rien de
doctrinal. Ce qu'on nomme le projet du
Cartel est une collection d'honnêtes sugges-
tions, raisonnables et modérées, sur lesquel-
les on se mettra aisément d'accord. M. Dou-
mer lui-même en convient. Ce qui ne l'em-
pêche pas. d'insister : « Si vous ne voulez
pas de la taxe sur les paiements, où et com-
ment se procurer les ressources immédiate-
ment nécessaires ? »
Là-dessus la position du ministère est très
forte, aussi forte que paraît débile celle de
certains critiques, comme ML Léon Blum,
très écouté à la Commission des Finances.
Ici le talent ne supplée pas à l'autorité, et
quelle autorité peut avoir un homme qui se
désintéresse du pouvoir ?
Toute attaque justifiée suppose que
l'agresseur est prêt à montrer son savoir-
faire et à prendre la place, pour faire mieux,
de l'homme qu'il prétend déloger. La cri-
tique, en pareille matière et. à pareille heu-
re, ne saurait être un exercice de pur dilet-
tantisme. Les adversaires de ce genre sont
! comme les sceptiques de Spinoza : honnête-
ment, ils n'ont plus droit à la parole. Ils se
sont mis eux-mêmes hors de combat.
Mais ce n'est pas M. Blum qui mènera
l'assaut contre le cabinet. Qui donc le mène-
ra ? Qui osera prendre la responsabilité de
jeter bas le ministère Briand ? Pour le rem-
placer par qui ? Par quoi ?
Rassurons-nous : tout va s'arranger.
Gustave Téry
Mort du musicien Toselli
■ Florence, 15 janvier. — Le musicien En-
rico Toselli, mari de l'ancienne princesse
, Louise de Saxe, est décédé.
LA SITUATION POLITIQUE
LE CONFLIT EST ÉVITE
Après avoir entendu M. Briand et M. Doumer
la Commission des Finances a accepté de collaborer
avec le gouvernement pour établir un projet financier
Le grand débat sur le projet financier
de M. Doumer ne viendra que mercredi ou
jeudi prochain.
Très justement le gouvernement et la
Chambre ont pensé qu'il ne servirait à rien
de brusquer une discussion de cette impor-
tance.
Au surplus, ces quelques jours pourront
être utilement employés à trouver la for-
mule susceptible de rallier une assez forte
majorité.
Il est, en effet, apparu hier que beaucoup
d'adversaires du principe de la taxe sur
les paiements comprenaient la nécessité
d'une entente entre la commission et le
gouvernement.
Dans les couloirs, M. Aristide Briand ne
cachait pas qu'il ferait l'impossible pour
favoriser cette entente et pour prouver aux
gauches qu'il désirait être en accord avec
elles. • ■
Sans doute, le matin, au cours d'une
réunion tenue par lui, le groupe radical-
socialiste avait précisé sa volonté en vo-
tant à l'unanimité l'ordre du jour suivant
présenté par M. Dey ris : .
Le groupe radical èt radical-socialiste,
fidèle à ses doctrines et au programme que
les électeurs lui ont donné mandat de réa-
liser; repoussant le doublement de la taxe
sur le chiffre d'affaires proposé par le gou-
vernement, décide de prendre en considé-
ration les projets d'équilibre et de relève-
ment financiers établis par les groupes de
gauche.
Mais, à la fin de l'après-midi, à la suite
de nombreux conciliabules auxquels M.
Briand prit part, un désir de conciliation
se manifesta.
M. Briand et M. Doumer se rendirent
d'ailleurs devant la commission des fi-
nances pour bien affirmer qu'ils ne deman-
daient qu'à collaborer avec elle.
M. Aristide Briand répéta ce qu'il avait
déjà dit dans les couloirs au sujet de la
motion que, la veille, la majorité de la
commission avait l'intention de déposer
pour inviter le gouvernement à. s'inspirer
des propositions du Cartel.
Cette motion, le président du Conseil dé-
clara qu'il ne pouvait l'accepter et qu'il
demandait au contraire à la commission
d'étudier le projet dans son ensemble,
d'examiner chaque article, de l'adopter ou
de le repousser, et de remplacer les arti-
cles dont elle ne voudrait pas par des pro-'
positions très nettes.
Lorsqu'un tel projet aurait été élahorë,
la Chambre serait alors à même de se -pro-
noncer. - Elle aurait devant elle un texte
précis......
Naturellement, M. Briand, et M. Doumer
ne cachèrent pas qu'ils resteraient maître,
dans le débat public, de prendrè positif.
contre les propositions qu'ils auraient com-
battues devant la commission.
Mais le président du Conseil ne veut 1'86'
douter que, sur la plupart des articles, un
accord reste possible. • l
Sans doute, il y a la taxe sur les paie-
ments !
M. Doumer la tient toujours pour îndi*,
pensable. Il appartiendra à la commission.
de lui présenter des, dispositions susceptU;
bles de donner immédiatement les ressour-
ces nécessaires.
Cette offre- de collaboration, la commiH.
sion allait-elle l'accepter?
Après le départ de 1\1. Briand et de M
Doumer, M. Léon Blum et M. Renaude) •
notamment la combattirent. Mais ils st
rendirent compte que la majorité 'était
contre eux. M. Moutet lui-même reconnut
qu'après la démarche du président dv Con-
seil et du ministre des finances il était
impossible que la commission donnât l'tru
pression, en- s'en tenant à sa décision de
jeudi, qu'elle désirait un conflit.
La commission lui donna raison.
Et, à l'unanimité, elle adopta la motion
ci-après, présentée par M. Henry Simon :
La commission des finances, ayant ari.
prouvé le. rapport de M. Lamoureuxy'ex-
porteur général, qui rejette l'article relatif
à, la taxe sur les paiements et qui' prend
en considération la proposition de M /. f;'.
Dutnésnil et de '.plusieurs" dfi sfis
(proposition du Cartel), .ÇlY,'1nt entend# le
président du Consejl et le ministre ;É?,SS fi.
nances, prend acte de l'offre de cônaJ)'t)rrJ'
tion demandée hier par elle et ac/cpték
aujourd'hui par le gouvernement, testant
fidèle à sa doctrine et à ses votes, décide,
de continuer ses travaux en vue de Véta-
blissement d'un projet d'équilibre finan-
cier qu'elle soumettra à la Chambre dès
la semaine prochaine.
La commission va travailler sans désem.
parer pour que son rapport soit prêt k
nln." tôt, nnssihlp
Maurice Bigot
LE CHAPITRE DES CHAPEAUX
A la mode de Louis XI
Les rois ont, été
d'actualité la sel-
maine passée, sous
forme de galettes.
Ils -vont, le redeve-
nir le mois pro-
chain, sous forme
de chapeaux.
Ca. va les chan-
ger, même, en matière de mode. Le goût,
en effet, que les femmes, pensent avoir
pour la royauté, elles l'ont, surtout, mani-
festé jusqu'ici par les pieds. En avons-nous
tourné des talons Louis XVt Mais, ré-
cemment, Louis XV s'est, perdu de répu-
tation dans la, cordonnerie pour s'être affi-
ché avec d'es souliers bon marché. Or
— vous connaissez votre histoire — le roi
est mort, vive le roi! Et. c'est- à l'image
de Louis XI que' nous allons être coiffées.
Il est assez rare que nos chapeaux s'ins-
pirent de l'Histoire ou, E;i vous préférez,
que l'Histoire entre dans nos chapeaux.
Et — notons-le sans, pessimisme — c'est
à des époques troublées (JIU tout au moins
incertaines : Révolution et Directoire que
naquirent le « Lamballe s et, le a Cabrio-
let » qui sont parmi les rares chapeaux de
femmes dont lei souvenir soit passé à la
postérité.
Cetpend-ant le fait de nous imposer le
chapeau Louis XI n'a, rien de prophétique
et les modistes ne préparent, inconsciem-
ment ou non, aucun coup d'Etat..' L'une
des plus artistes d'entre elles m'a, dit :
— Il faut que nous nous, arrangions pour
ooiffer petit. Les femmes ne veulent pas
autre chose. La, cloche a eu un succès fou.
Qui n'avait pas sa cloche? Nous en avons
tiré toutes les variétés posaiMes. Alors,
de vieilles gravures en vieilles gravures,
nous sommes remontées jusqu'à Louis XI.
Nous avons adopté son chapeau.
Il ne lui manque que d'être rajeuni, allég6
de cinq siècles et:.. un peu enfoncé. Car,
ressemblant en1 cela à beaucoup de fem-
mes de tous les temps, Louis XI avait un
joli chapeau qu'il ne savait pas mettre.
— HÉLÈNE DU TAILLIS.»
La manifestation
des fonctionnaires
est interdite
AURA-T-ELLE LIEU QUAND MÊME ?
La manifestation organisée par la Fédé4
ration des fonctionnaires, et que l'Œuvre)
a annoncée, devait être aussi digne qU.'in)"
posante. Le gouvernement n'avait nulle
raison de l'interdire et n'y pensait certai-
nement pas. Cela ne faisait- nullement l'aï-
faire des extrémistes, qui tiennent à poli.
voir reprocher à la fois aux dirigeants de
la Fédération leur inaction et au gouver-
nement son intolérance tyrannique. Aussi
le journal du parti communiste publiait-;!!
hier matin, sous la signature d'un des iiii*
litants les plus connus de la minorité
trémiste, un article qui contenait les lignés
suivantes : « C'est cela qu'on annonce
comme une manifestation de miséreux
travers les rues de Paris ? Libre à ceux
qui piétinent toujours de- faire du sur
place ; nous, nous bougerons. Il ne faudra.
pas se planquer à la première rafale et soc'
fourrer dans un trou. Il faudra avancée
résolument et entraîner au lieu de ire..
ner. »
Ces formules avaient sans doute ur; sem
métaphorique, mais elles pouvaient être
prises au pied de la lettre par quelques
exaltés. Le gouvernement l'a. redouté, H
hier après-midi le préfet de police noli.
fiait à M. Laurent, secrétaire général q>" ,
« en raison de l'immixtion d'éléuiért';,
étrangers à la Fédération national - d.v.
Syndicats de fonctionnaires dans la
festation organisée pour drimanche pr¡',.
chain place de la Concorde, et dans' î'in^
rêt de l'ordre public, cette manifesiauoii
était interdite .
Nous avons vu quelques instants pluâ
tard M. Charles Laurent et ses principaux:
collaborateurs.
— Cette décision, nous a-t-il dit, nous a,
surpris. Tout était préparé pour que la
manifestation de dimanche fût aussi puis,
santé que calme. Non seulement les convo-
cations à toutes nos organisations &uat
lancées, mais' vous avez vu nos affiché»
apposées sur tous les murs de Paris.
« Pouvons-nous retirer le mot d'ordre ?
Le Conseil fédéral, qui va siéger dernafn:
samedi et dimanche matin, en décidera.
« Nous, voudrions, en tous cas, que IM
bruit fait autour de cette affaire ne fût pas
l'occasion de lancer dans la press qui.
nous est hostile des imputations ab&urdea
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