Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1944-07-29
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 juillet 1944 29 juillet 1944
Description : 1944/07/29 (A77,ED3,N55590). 1944/07/29 (A77,ED3,N55590).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1149407k
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/03/2021
71* 4JÎNEE - N° 55 580 TROISIEME EDITION SAMEDI 29 JUILLET 1944
L’INDEPENDANT
EMILE CARET, Fondât' DES PYRÉNÉES UN FRANC
^ LE MIEUX INFORMÉ DE LA RÉGION W
* REDACTION -ADMINISTRATION à PAU, ratals Acs Pyrénées - Téléph— 2»+l el la sMf
L'espace entre St-Lô et Coutances
est le théâtre d'une dure bataille
Des engagements meurtriers de chars mettent aux prises
les assaillants et la défense
Dan* la partie occidentale du
front, le# Américains font un gros
effort au 6ud-ouest de St-Lô, en
airecLon de Coutunces. Atta-
quant sur un large front de 70
Kilometres, entre Ooutanceg et
Cauinont, ont réussi à faire irrup-
tion dans les lignes allemandes, à
1 est, de St-Lô et a l’est de Cou-
tances, Une colonne blindée est
oarvenue S couper la route St-Lô
Percy au sud de St-Lô. Une au-
tre colonne a atteint Marigny et
s’efforce de progresser vers Cou-
tances. Des engagements meur-
triers de chars mettent au* pri-
ses ies assaillants et la défense
Entre Perriers et Lessay. l’avia-
tion américaine à coupé 1* route
reliant «es deux vibes. I es forces
du Reich ont pr-cédé à une rec-
tification de leurs ligne» dans ce
secteur. .
Le» durs combat* défenses
n’ont connu aucun répit à l’est de
St-Lo
Au'nord de la route Caumont-
St-To, la pression des forces du
Marchai Broadley s’est accentué#
contre les localités de Notre-Da-
me-d’Elle et Montrabot.
La puissante contre-attaque
allemanue declenchee entre Tniy-
ia-Campagne et Evidan a permis
de réoccuper des positr ns. Le*
Br.tanniques ont poursuivi leur
retraite le long des rives orien-
tale et occidentale de l’Orne. L’oi-
renslve anglo-amer ica ine dans ce
secteur semble compromise au
moins pendant un temps.
Les milieux militaires allemands
ont établi que Montgomery pou-
vait leter environ 50 divisions par-
mi lesquelle# de nouvelles forma-
tions de chars très puissantes
Ainsi on constate une concentra-
tion de Torce# offensives très for-
ces chez les Anglo-Américains..
Suivant- l’expression imagée d’un
Journaliste allemand, le secteur
d# la oOte normande occupé par
les troupes d’Elsenhower ressem-
ble pour l’heure, à une chaudière
doùt les soupapes sont insuffisan-
tes »
■ LONDRES. — Reuter an-
nonce la mort, sur le front de
Normandie, du lieutenant-général
Leslie, surnommé par le général
Marshall s îecerveaude l’armée».
A L'EST
La pression soviétique
continue à être très vive
La pression soviétique continue
à etre très vive sur le front de
Oal.c.e et plus specialemen; dans
les secteurs de StaUslavov, de
Lemberg* et du San.
A Sialislavov, la bataille ses!
déplacée dans les faubourgs de la
vihe.
Lemberg est toujours le théâtre
de violent» combats et ia situation
ae la garnison est de plus en pàua
critique.
Les Allemands ont enregistré
un net succès sur le San. Plu-
sieurs attaques soviétiques ont été
uiisées üans le secteur d imsis
La pression des Rouges s’est ac-
centuée dans le coude de la Vis-
tule et dans le secteur de Brest-
Livtusk. '
De durs combats se déroulent
dans les secteurs de Deblin et de
Doulablin.
Bielostock a dû être évacuée.
Sur l’aile nord du fr-nt. les ar-
mées rouges se sont efforcées de
pousser en direction de la route
Tilsit-Riga.
En Lettonie, la voie ferrée Dau-
gavpiis-Pskov est le théâtre d’une
lutte sévère
Aux dernières nouvelles, on ap-
prend que la Wehrmacht a ra-
jpené ses lignes à l’ouest de la ré-
gion de Brest-Llvtosk.
COUP D'OEIL
SUR LE MONDE
%*C;ENTISF ,
D(s tnun’.Iis'.ar.ons hostiles à Wa»
h ngton sf sont déroulé.s dévant l'a*
bas? 3 d>s Etats-Unis.
CITE or VATICAN
Le Pape a reçu en audienee larch-
que de Westminster.
Le «éné*I;0Koiso a déclaré que le J»*,
non fntendait continuer ses relations
cordiales avec \’U ai, mir ne a -ex-
.•SV7Ï3K? t » iSSfVSpî»
d. P 1.S la batadl, o* *j“r
iV fait nue l'aviation de marine du Ja-,
non est** actui Hrnvm inférieure a cille,
de l'adversaire. w ,
Tl ROUIE
La sus»-, nwon de la nangation tur-i
,ue.n*r notre est désorma.s éien-
Sue à la Méditerranée
EN ITALIE
La résistance allemande
s'affirme dans le secteur
de Florence
Les Américains portent leurs
effort# en direction de Florence,
mais .ls se heurtent à une resis-
tance de plu» en plus for:® des
Allemands. Les principaux com-
bats se déroulent sur les routes
de Poggibonsi et de Montevarchi
à Florence.
Dans le secteur de l’Adriatique.
M» Anglais ont atteint la rivière.
Misa, au nord-est d’Ancône Une]
importante concenuation de la
flotte anglo-américaine a été ob-.
servée dans Ja paitte occidentale
de la Méditerranée On suppose (
que les Anglo-Américains ont l’in-
tention de débarquer entre Spe-
sia et Gênes,
LE MARECHAL KESSELRING
BLESSE
Berlin. 28 Juillet. — Le maré-
chal Kesselring a été légèrement
blessé au cours d’une inspection
Cl ir 1 a f nrm»
LA GUERRE AERIENNE
— Tandis que les « V 1 » con-
tinuent à tomber sur Londres et
le sud de l’Angleterre, les Amè-
ne a ins ont effectué un raid con-
tre Budapest. 28 appareils assail-
lants ont été abattus.
Ce matin de violents combats
aériens se sont déroulés entre les
bombardiers américains et la
chasse allemande dans le sud de
l’Allemagne. Le# formations amé-
ricaines ont subi des pertes con-
sidérables
■ LONDRES — Lord Summer,
qui avait succède à Lord Baden-
Powell comme chef scout inter-
national, vient de mourir.
LOTERIE NATIONALE
Tirage de la 27 Tranche
Série A Sert# lk
0 200 200
1* 43 :• » ... tnn
U 53 01 SI 400 400
40 52
363 *74 1.000 2 000
g *71 3.525 5000 20000
2.004 20.000 50.0°Q
77.160 15.75*
23.171 03J6X7
07.115 28.902 30.000 100.000
*3 392 20X09
78.660 37.539 __
44.066 61X01 50000 200.000
170.003 “
064.405 100.000 300.000
075 659 '
•19.677
244X50 300.000 400.000
125.376 ;
2*9.122 5OQ.000 500.000
028.009 1.000.000 700.000
123.996 3 000000 1000000
268 673 6 000000 2.000.000
En Afrique du Nord
UN PROJET D'ECONOMIE
DIRIGEE APPLICABLE
A LA FRANCE
Alger. 28 juillet. — L’assemblee
consultative A adopté un projet
de réorganisation économique et
financière de la France prévoyant
notamment le dépistage et la
confiscation des profits réalises
LES RELATIONS
POLONO-SOVIÉTIQUES
LE CHEF DU GOUVERNEMENT
POLONAIS DE LONDRES
EN ROUTE POUR MOSCOU
Londres. 28 Juillet. — Aptes
avoir conféré avec MM. Churchill
et Eden. le chef du gouvernement
polonais de Londres est parti
pour Moscou où il va étudier,
avec Staline, le problème des re-
lation^ polono-sovié-iques.
Ce voyage a Ovide muent pour
but de contrecarrer l'influence du
comité polonais de Moscou, dont
les milieux émigrés disent qu’il
n’a aucun partisan sérieux en
Pologne même et qu’il est com-
posé d'usurpatéurs â dévotion
de Moscou.
PETITES NOUVELLES
DE FRANCE...
■ PARIS. — Le célébré cnTrai-
lleur Georges Connmgton est dé-
cédé subitement à Chantilly. ,
■ PARIS - A partir du 1er
août, les quotidiens de zone nord
seront vendus i tr 50.
■ PARIS. — Le Tribunal
d'Etat a condamné un faussaire
de bons de monnaie-matière aux
travaux forcés â perpétuité
■ LAON. — 24 cheminots qui 1
avaient absorbé de l'alcool vole
frelaté, sont décédés.
...ET DE L’ETRANGER
■ MOSCOU. Le comité po-
lonais de Moscoy ‘..lirait signé un
traité d'alliance avec la Tchéco-
slovaquie ^t l'URSS.
■ NEW-YORK. — Lé duc de
Windsor a conféré avec MM. Cor-
dell Hull et Hoover. 1
■ ROME. — Le prix du pain
est fixé à 5 lin# le kilo (
■ WASHINGTON. — La jour-
née de travail *t portée de 8 a
9 heures.
L’attentat contre le Führer
L'IDENTITE
DE TROIS DES CONJURES
Berlin. 28 juillet. — Parmi les
auteurs de l’attentat contre le
Führer, figurent le général Beck,
ancien chef d'Etat-Major qui
s eat suicidé, le général Oldich. qui
a été fusillé et le général Sausnor
qui va être Jugé.
par le négoce métropolitain â la
. laveur de marché» avec le Reich
et dotant le pays d’une économie
, dirigée d'inspiration marxiste.
Toutes les entreprises d'intérêt
national seront nationalisées et
! un contrôle étatique immédiat
sera exercé sur toutes ies affaires
et entreprises privées échappant
| au principe de la nationalisation.
|Un délégué de l’Etat pourra être
1 désigne pour suivre auprès de
chaque directeur d’ent reprise la
marche de l’affaire.
LA CONDAMNATION A MORT
DU COLONEL MAGNEN
ANNULEE
Alger, 28 Juillet. Le jugement
condamnant à mort le colonel
Magnen a été cassé par une jurl
diction spéciale; cet officier sera
Jugé ane nouvelle fois
La poste cycliste
fonctionne dans le Midi
i Montpellier, 28 juillet. — Un
l service postal express P'ir cyclte-
1 tes a- coiqmencé à fonctionner
, sur le parcours Montpelier.Sète-
I Béziers-Narbonne et retour. La
surtaxe est celle des lettres ex-
press (6 francs) à ajoutA à I af-
! franchissement ordinaire.
■ LOURDES — En raison des
circonstances. grands pèleri-
nages habituels n curont pas lie i
c?tte '.innée.
LES RAIDS
ANGLO-AMERICAINS
SUR LA FRANCE
— Plusieurs localités de i isere
ont été attaquées: il y aurait une
vingtaine de mort*. .
— Une ville du Nord a été éga-
lement bombardée. On compte lB
tués et une centaine de blesié*-
— Des bombes sont tombées sur
une commune de Pétonné. Il n’y
a pas de victimes.
Le* travaux de déblaiement
«tans une commune de Se me-et-
Oise récemment attaquée ont per-
mis cU dégager 22 morts.
— Dans la région lyonra'se,
attaquée dans la nuit du 26 au
27 juillet, kfe équipes cû> sauve-
teurs s’emploient à dégager les
victimes.
— Le dernier raid SUT Never*
a fait 129 morts et 92 blessés
M. Jean Sarment,
administrateur
du Français
Pari*. 28 juillet. — L’auteui dra
pratique et com<*dien Jean Sar-
ment, succède à M Jean-Louis
Vaudoyer, comme administrateur
de 1* Comédie-Française.
■ VICHY — Les permission-
aaires du 1er Regiment de Fran-
ce sont invités a rejoindre leur
garnison par tous moyens occa-
sionnels dé transport.
Perspectives
l.e momie U'apret-guerre i>r **e
trouvera pas à |a même place
bien décimé; l| aura vu s'accom-
plir beaucoup mais il aura beaucoup appris A li-
ra-l-il aussi lieaucoup retenu f II
lam l'esperer, ciasH-e que l'honune
ait tendance A revenir à «•» an-
ciens errements
les privation*, la pénurie de
matières et «le pro«luit» «le lotilc»
sorte* ont fait xrumJement travail-
ler |e* e'i»rit' inventif* #t l'on ne
compte plu* les produits de syn-
thèse ef de remplacement qui ont
enrichi l'arsenal e«*on«»nilQUe dea
nations bloquées «q leur ont Per-
mis de défendre quand même.
I.a frame a tait a «et égard de
nombreux progrès ct l’on pressent,
de s maintenant, que |a -uppre-
*ion. pour one cause quelconque,
dan* l’avenir des importation* de
produits pétroliers de charbon, de
«’aoutchouc, «le textile etc., ne aé-
ra plu* pour elle quelque chose de
catastrophique, lorsqu'elle ** aéra
organisée pour produire, sur une
va«4e échelle, les reasourees de
remplacement dont elle possède
maintenant la formule.
En ce faisant elle assurera ton
indrpMi«laiM> économique et ptut.
être austi politique, car on sait
quel chantage le* puissances pro-
dociricra «le matières «loin el|<*
ont e» quelque sorte, le monopole
exercent, dan* «y domaine, sur \r»
puissances qui en sout depour.
v ué*
Mais p«>ur arriver a cette libera-
tion. il taut beaucoup «le courage,
«L perseverance, d'esprit «le di*«-i-
pline dP patriotisme véritable cl
au*-*! de proh fié morale car trop
souient les intérêts particulier* les
moins avouable*, le* «ombinalsons
diaboliques du capitalisme inter-
national font enationaux le* plu* evident* fe*|
ainsi que de mystérieuses et puis-
sante* intluert«-e* ont empêche
dans le paasê l'exploitation de cer-
taines mines, |a culture de cer.
Jain» produits On peut craindre
qu'il n'en wU| ain*l dans l'avenir
rt même que le* traité* de paix
n'ImptKein certaines am Rudes
économique*.
si la France réussit à sortir de
la guerre les mains libres et si
rile e*t alors gouvernée honnête-
ment par des hommes d'energl^ et
de c«ur «die pourra faire de gran-
de» choses et redevenir une puis-
sance forte, capable <4 déjouer les
entreprise* du lucrr e( de la ja-
lousie
Il n'est pas lnt*rdlt de l'esperer
XX
LA PETITE HISTOIRE
ALEXANDRE DUMAS
ET LA RÉVOLUTION DE 1830
pu Armand CHARPENTIER
A VANT d'écrire ses roman»
M\ ae cape et dépee. Alexan-
die Duma# lut lui-meme
m rude batailleur, ainsi qu'il
tous l’apprend dans ses c Mémoi-
es ». See premiers exploit# eurent
teu en 1830, lors de la Revolutrc
le Juillet qui devait aboutir à la
hute de Charles X et à l’avène-
nenc de Louis-Philippe. Le futur
tuteur des c Trois Mousqueta!-
es », qui avait alors vingt^ept
.ns habitait rue de l’Université,
tu matin du 29 juillet, quatre
ours après qu’eussent été prises
e» fameuse# ordonnances, il fut
'éveillé par son domestique qui lui
ipprit qu’on Se battait du côté de
iaint-Thotaas d'Aquin, près du
nufée d’Artillerie.
— Ah ! les malheureux l
l'écria-t-il, en sautant du lit, ils
ront tout piller (
Le temps de s’habiller, de boire
in verre de vin et. dix minutes
yius tard. U arrivait devant les
•meutiers.
— Piur Dieu ! me# amis, res-
yectez les armes.
— Mais nous sommes ici pour
es prendre, les armes !
Comprenant que cette populace
‘tait venue la pour s’armer, Du-
ras estima que le meilleur moyen
le sauver lès pièces historiques,
‘tait de les prendre, bien résolu
le les restituer quand /émeute ser-
ait apaisée. Il prit donc un bou-
lier. un casque, une épée ayant
îppartenu à François-ler et une
irquebuse dont Charles IX s'était
servi Rentré chez lui et ayant ap-
pris Que les insurgés se groupaient
lu côté de l'Odéon, il y court et
xouve sur la place un rassemble-
ment de cinq a six cent# hommes
plu# ou moins armés, une pièce de
canon et une voiture contenant
trois tonneaux de poudre.
A dix heures et demie, cette
petite troüpe arriva devant l'Ins-
titut et les hommes prirent posi-
tion le long du quai. Dumas se
plaça au coin de la rue Ma narine,
d’où U voyait le Louvre et distin-
guait, dans les embrasures des te-
ne très, les Suisses ayant en main
leurs fusils. Le long du quai deli-
mit un régiment de cuirassiers,
cependant qu'au lointain le dra-
peau tricolore, remplaçant le dra-
peau blanc, flottait sur Notre-Da-
me et sur lHôtcl de Ville. Déjà,
la fusillade crépitait. Des hom-
mes criaient > t Au L-uvre I Au
Louvre ! » Un tambour battit la
charge; les insurgés s'engagèrent
sur le pont que les obus bala-
yaient, faisant une trentaine de
morts. Au troisième coup de ca-
non. Dumas, qui avait fait feu
sur les troupes, se glissa jusqu’à
la porte de institut qui, fort
heureusement, était entr’ouverte.
Il était tempe, car à peine avait-
il pénétré qu’une baJe vint s'apla-
tir sur l’un des battants. Une fois
à l’abri, il monta chez de» amis
qu’il connaissait, les Guyet-Des-
fontaines. qui lui offrirent de quoi
boire et manger, car il avait soif
et mettrait de fajm
L’émeute avait triomphç. 7 Louvre, malgré ses lanciers, ses
cuirassiers, ses Suiases formant un
total de trois à quatre mille hom-
mes. avait été pri# par cinq cents
insurges. La Révolution de 1830
était laite.
Le lendemain, le général La
Fayette coniia a Dumas la mis-
sion de se rendre à Boissons pout
y prendre des tonneaux de pou-
dre et lui remit un ordre signa du
général Gerard. Duma# part en
compagnie d un sien ami. un
nomme Bard, de son métier artis-
te peintre. La mission avait un
caractère d'urgence. Or il était
trois heures de l’après-midi et les
portes de Boissons, ville de guerre,
fermaient à onze heures du soir.
Ce fut après une folle randonnée,
tantôt à cheval, tantôt en voiture,
telle qu'en accomplissent les he-
ro# de ses romans, qu’Alexandre
Dumas et Bàrd arrivèrent à Sois-
son# à minuit et, bien que les por-
tes fussent fermées, purent y en-
trer grâce à 1 intervention d'un
ami rencontré en rout# et qui con-
naissait un portier. Le lendemain,
tandis que son ami Bard se pcee
en sentinelle devant la poudrière,
Dumas se rend chez M. de Unie-
rés, commandant de la place, qui,
ayant à ses côtés le lieutenant de
gendarmerie, le colonel du génie
et un lieutenant de service, refuse
de faire la livraison des poudres.
Dumas répond qu'il s'est engagé
devant le général La Fayette a les
prendre ou à se faire tuer. M. de
Linière* riposte ;
— Et seul comme vous êtes
vous ave* la prétention de me
forcer à signer cette autorisation..
Vous remarquerez, n'est-ce pas.
Que nous somm<£ quatre ?
Pour toute réponse. Duma# tire
da ses poches deux pistolets **2
s'écriant ;
— Messieurs, si dans trois m.
nutes * ordre de livraison n'est pa.
signé, je vous brûle la cervelle a
tous le# quatre. Et je commence
par vous, monsieur le lieutenant
du roi...
A ce moment, la porte s'ouvre
et Mme de Liméres, au paroxys-
me de la terreur, se précipite vers
son man :
— Cède I mon ami. cède ! -le
t e« supplie 1 Fai# ce qu'«-n te
demande, au nom du ciel !... Sou-
viens-toi de mon père «t de ma
mère, massacré» a Saint-Domin-
gue !
Prenant alor# une feuille de pa-
pier. M. de Linières écrivit ;
e J'autorise M Alexandre Du-
mas à se faire livrer toutes les
poudre» appartenant à l'artilierie
qui se trouvent dans la poudrière
6amt-Jean. »
Munis de cette autorisation.
Alexandre Dumas et Bard prirent
possess.on oes poudres et parti-
rent le soir même pour Pans, ou
ils arrivèrent le lendemain, à neuf
heures du matin. En entrant à
l'Hôtel de Ville, Dumas y trouva
le général L# Fayette qui le fé-
licita vivement de la façc-n heu-
reuse et rapide dont U avait rem-
pli sr. mission.
Et Alaxandfe Duma» revint â
la littérature, laissant désormais
les personnages de ses drames, ©t
d© se# romans conspirer à sa
place.
L’INDEPENDANT
EMILE CARET, Fondât' DES PYRÉNÉES UN FRANC
^ LE MIEUX INFORMÉ DE LA RÉGION W
* REDACTION -ADMINISTRATION à PAU, ratals Acs Pyrénées - Téléph— 2»+l el la sMf
L'espace entre St-Lô et Coutances
est le théâtre d'une dure bataille
Des engagements meurtriers de chars mettent aux prises
les assaillants et la défense
Dan* la partie occidentale du
front, le# Américains font un gros
effort au 6ud-ouest de St-Lô, en
airecLon de Coutunces. Atta-
quant sur un large front de 70
Kilometres, entre Ooutanceg et
Cauinont, ont réussi à faire irrup-
tion dans les lignes allemandes, à
1 est, de St-Lô et a l’est de Cou-
tances, Une colonne blindée est
oarvenue S couper la route St-Lô
Percy au sud de St-Lô. Une au-
tre colonne a atteint Marigny et
s’efforce de progresser vers Cou-
tances. Des engagements meur-
triers de chars mettent au* pri-
ses ies assaillants et la défense
Entre Perriers et Lessay. l’avia-
tion américaine à coupé 1* route
reliant «es deux vibes. I es forces
du Reich ont pr-cédé à une rec-
tification de leurs ligne» dans ce
secteur. .
Le» durs combat* défenses
n’ont connu aucun répit à l’est de
St-Lo
Au'nord de la route Caumont-
St-To, la pression des forces du
Marchai Broadley s’est accentué#
contre les localités de Notre-Da-
me-d’Elle et Montrabot.
La puissante contre-attaque
allemanue declenchee entre Tniy-
ia-Campagne et Evidan a permis
de réoccuper des positr ns. Le*
Br.tanniques ont poursuivi leur
retraite le long des rives orien-
tale et occidentale de l’Orne. L’oi-
renslve anglo-amer ica ine dans ce
secteur semble compromise au
moins pendant un temps.
Les milieux militaires allemands
ont établi que Montgomery pou-
vait leter environ 50 divisions par-
mi lesquelle# de nouvelles forma-
tions de chars très puissantes
Ainsi on constate une concentra-
tion de Torce# offensives très for-
ces chez les Anglo-Américains..
Suivant- l’expression imagée d’un
Journaliste allemand, le secteur
d# la oOte normande occupé par
les troupes d’Elsenhower ressem-
ble pour l’heure, à une chaudière
doùt les soupapes sont insuffisan-
tes »
■ LONDRES. — Reuter an-
nonce la mort, sur le front de
Normandie, du lieutenant-général
Leslie, surnommé par le général
Marshall s îecerveaude l’armée».
A L'EST
La pression soviétique
continue à être très vive
La pression soviétique continue
à etre très vive sur le front de
Oal.c.e et plus specialemen; dans
les secteurs de StaUslavov, de
Lemberg* et du San.
A Sialislavov, la bataille ses!
déplacée dans les faubourgs de la
vihe.
Lemberg est toujours le théâtre
de violent» combats et ia situation
ae la garnison est de plus en pàua
critique.
Les Allemands ont enregistré
un net succès sur le San. Plu-
sieurs attaques soviétiques ont été
uiisées üans le secteur d imsis
La pression des Rouges s’est ac-
centuée dans le coude de la Vis-
tule et dans le secteur de Brest-
Livtusk. '
De durs combats se déroulent
dans les secteurs de Deblin et de
Doulablin.
Bielostock a dû être évacuée.
Sur l’aile nord du fr-nt. les ar-
mées rouges se sont efforcées de
pousser en direction de la route
Tilsit-Riga.
En Lettonie, la voie ferrée Dau-
gavpiis-Pskov est le théâtre d’une
lutte sévère
Aux dernières nouvelles, on ap-
prend que la Wehrmacht a ra-
jpené ses lignes à l’ouest de la ré-
gion de Brest-Llvtosk.
COUP D'OEIL
SUR LE MONDE
%*C;ENTISF ,
D(s tnun’.Iis'.ar.ons hostiles à Wa»
h ngton sf sont déroulé.s dévant l'a*
bas? 3 d>s Etats-Unis.
CITE or VATICAN
Le Pape a reçu en audienee larch-
que de Westminster.
Le «éné*I;0Koiso a déclaré que le J»*,
non fntendait continuer ses relations
cordiales avec \’U ai, mir ne a -ex-
.•SV7Ï3K? t » iSSfVSpî»
d. P 1.S la batadl, o* *j“r
iV fait nue l'aviation de marine du Ja-,
non est** actui Hrnvm inférieure a cille,
de l'adversaire. w ,
Tl ROUIE
La sus»-, nwon de la nangation tur-i
,ue.n*r notre est désorma.s éien-
Sue à la Méditerranée
EN ITALIE
La résistance allemande
s'affirme dans le secteur
de Florence
Les Américains portent leurs
effort# en direction de Florence,
mais .ls se heurtent à une resis-
tance de plu» en plus for:® des
Allemands. Les principaux com-
bats se déroulent sur les routes
de Poggibonsi et de Montevarchi
à Florence.
Dans le secteur de l’Adriatique.
M» Anglais ont atteint la rivière.
Misa, au nord-est d’Ancône Une]
importante concenuation de la
flotte anglo-américaine a été ob-.
servée dans Ja paitte occidentale
de la Méditerranée On suppose (
que les Anglo-Américains ont l’in-
tention de débarquer entre Spe-
sia et Gênes,
LE MARECHAL KESSELRING
BLESSE
Berlin. 28 Juillet. — Le maré-
chal Kesselring a été légèrement
blessé au cours d’une inspection
Cl ir 1 a f nrm»
LA GUERRE AERIENNE
— Tandis que les « V 1 » con-
tinuent à tomber sur Londres et
le sud de l’Angleterre, les Amè-
ne a ins ont effectué un raid con-
tre Budapest. 28 appareils assail-
lants ont été abattus.
Ce matin de violents combats
aériens se sont déroulés entre les
bombardiers américains et la
chasse allemande dans le sud de
l’Allemagne. Le# formations amé-
ricaines ont subi des pertes con-
sidérables
■ LONDRES — Lord Summer,
qui avait succède à Lord Baden-
Powell comme chef scout inter-
national, vient de mourir.
LOTERIE NATIONALE
Tirage de la 27 Tranche
Série A Sert# lk
0 200 200
1* 43 :• » ... tnn
U 53 01 SI 400 400
40 52
363 *74 1.000 2 000
g *71 3.525 5000 20000
2.004 20.000 50.0°Q
77.160 15.75*
23.171 03J6X7
07.115 28.902 30.000 100.000
*3 392 20X09
78.660 37.539 __
44.066 61X01 50000 200.000
170.003 “
064.405 100.000 300.000
075 659 '
•19.677
244X50 300.000 400.000
125.376 ;
2*9.122 5OQ.000 500.000
028.009 1.000.000 700.000
123.996 3 000000 1000000
268 673 6 000000 2.000.000
En Afrique du Nord
UN PROJET D'ECONOMIE
DIRIGEE APPLICABLE
A LA FRANCE
Alger. 28 juillet. — L’assemblee
consultative A adopté un projet
de réorganisation économique et
financière de la France prévoyant
notamment le dépistage et la
confiscation des profits réalises
LES RELATIONS
POLONO-SOVIÉTIQUES
LE CHEF DU GOUVERNEMENT
POLONAIS DE LONDRES
EN ROUTE POUR MOSCOU
Londres. 28 Juillet. — Aptes
avoir conféré avec MM. Churchill
et Eden. le chef du gouvernement
polonais de Londres est parti
pour Moscou où il va étudier,
avec Staline, le problème des re-
lation^ polono-sovié-iques.
Ce voyage a Ovide muent pour
but de contrecarrer l'influence du
comité polonais de Moscou, dont
les milieux émigrés disent qu’il
n’a aucun partisan sérieux en
Pologne même et qu’il est com-
posé d'usurpatéurs â dévotion
de Moscou.
PETITES NOUVELLES
DE FRANCE...
■ PARIS. — Le célébré cnTrai-
lleur Georges Connmgton est dé-
cédé subitement à Chantilly. ,
■ PARIS - A partir du 1er
août, les quotidiens de zone nord
seront vendus i tr 50.
■ PARIS. — Le Tribunal
d'Etat a condamné un faussaire
de bons de monnaie-matière aux
travaux forcés â perpétuité
■ LAON. — 24 cheminots qui 1
avaient absorbé de l'alcool vole
frelaté, sont décédés.
...ET DE L’ETRANGER
■ MOSCOU. Le comité po-
lonais de Moscoy ‘..lirait signé un
traité d'alliance avec la Tchéco-
slovaquie ^t l'URSS.
■ NEW-YORK. — Lé duc de
Windsor a conféré avec MM. Cor-
dell Hull et Hoover. 1
■ ROME. — Le prix du pain
est fixé à 5 lin# le kilo (
■ WASHINGTON. — La jour-
née de travail *t portée de 8 a
9 heures.
L’attentat contre le Führer
L'IDENTITE
DE TROIS DES CONJURES
Berlin. 28 juillet. — Parmi les
auteurs de l’attentat contre le
Führer, figurent le général Beck,
ancien chef d'Etat-Major qui
s eat suicidé, le général Oldich. qui
a été fusillé et le général Sausnor
qui va être Jugé.
par le négoce métropolitain â la
. laveur de marché» avec le Reich
et dotant le pays d’une économie
, dirigée d'inspiration marxiste.
Toutes les entreprises d'intérêt
national seront nationalisées et
! un contrôle étatique immédiat
sera exercé sur toutes ies affaires
et entreprises privées échappant
| au principe de la nationalisation.
|Un délégué de l’Etat pourra être
1 désigne pour suivre auprès de
chaque directeur d’ent reprise la
marche de l’affaire.
LA CONDAMNATION A MORT
DU COLONEL MAGNEN
ANNULEE
Alger, 28 Juillet. Le jugement
condamnant à mort le colonel
Magnen a été cassé par une jurl
diction spéciale; cet officier sera
Jugé ane nouvelle fois
La poste cycliste
fonctionne dans le Midi
i Montpellier, 28 juillet. — Un
l service postal express P'ir cyclte-
1 tes a- coiqmencé à fonctionner
, sur le parcours Montpelier.Sète-
I Béziers-Narbonne et retour. La
surtaxe est celle des lettres ex-
press (6 francs) à ajoutA à I af-
! franchissement ordinaire.
■ LOURDES — En raison des
circonstances. grands pèleri-
nages habituels n curont pas lie i
c?tte '.innée.
LES RAIDS
ANGLO-AMERICAINS
SUR LA FRANCE
— Plusieurs localités de i isere
ont été attaquées: il y aurait une
vingtaine de mort*. .
— Une ville du Nord a été éga-
lement bombardée. On compte lB
tués et une centaine de blesié*-
— Des bombes sont tombées sur
une commune de Pétonné. Il n’y
a pas de victimes.
Le* travaux de déblaiement
«tans une commune de Se me-et-
Oise récemment attaquée ont per-
mis cU dégager 22 morts.
— Dans la région lyonra'se,
attaquée dans la nuit du 26 au
27 juillet, kfe équipes cû> sauve-
teurs s’emploient à dégager les
victimes.
— Le dernier raid SUT Never*
a fait 129 morts et 92 blessés
M. Jean Sarment,
administrateur
du Français
Pari*. 28 juillet. — L’auteui dra
pratique et com<*dien Jean Sar-
ment, succède à M Jean-Louis
Vaudoyer, comme administrateur
de 1* Comédie-Française.
■ VICHY — Les permission-
aaires du 1er Regiment de Fran-
ce sont invités a rejoindre leur
garnison par tous moyens occa-
sionnels dé transport.
Perspectives
l.e momie U'apret-guerre i>r **e
trouvera pas à |a même place
plir beaucoup
ra-l-il aussi lieaucoup retenu f II
lam l'esperer, ciasH-e que l'honune
ait tendance A revenir à «•» an-
ciens errements
les privation*, la pénurie de
matières et «le pro«luit» «le lotilc»
sorte* ont fait xrumJement travail-
ler |e* e'i»rit' inventif* #t l'on ne
compte plu* les produits de syn-
thèse ef de remplacement qui ont
enrichi l'arsenal e«*on«»nilQUe dea
nations bloquées «q leur ont Per-
mis de défendre quand même.
I.a frame a tait a «et égard de
nombreux progrès ct l’on pressent,
de s maintenant, que |a -uppre-
*ion. pour one cause quelconque,
dan* l’avenir des importation* de
produits pétroliers de charbon, de
«’aoutchouc, «le textile etc., ne aé-
ra plu* pour elle quelque chose de
catastrophique, lorsqu'elle ** aéra
organisée pour produire, sur une
va«4e échelle, les reasourees de
remplacement dont elle possède
maintenant la formule.
En ce faisant elle assurera ton
indrpMi«laiM> économique et ptut.
être austi politique, car on sait
quel chantage le* puissances pro-
dociricra «le matières «loin el|<*
ont e» quelque sorte, le monopole
exercent, dan* «y domaine, sur \r»
puissances qui en sout depour.
v ué*
Mais p«>ur arriver a cette libera-
tion. il taut beaucoup «le courage,
«L perseverance, d'esprit «le di*«-i-
pline dP patriotisme véritable cl
au*-*! de proh fié morale car trop
souient les intérêts particulier* les
moins avouable*, le* «ombinalsons
diaboliques du capitalisme inter-
national font e
ainsi que de mystérieuses et puis-
sante* intluert«-e* ont empêche
dans le paasê l'exploitation de cer-
taines mines, |a culture de cer.
Jain» produits On peut craindre
qu'il n'en wU| ain*l dans l'avenir
rt même que le* traité* de paix
n'ImptKein certaines am Rudes
économique*.
si la France réussit à sortir de
la guerre les mains libres et si
rile e*t alors gouvernée honnête-
ment par des hommes d'energl^ et
de c«ur «die pourra faire de gran-
de» choses et redevenir une puis-
sance forte, capable <4 déjouer les
entreprise* du lucrr e( de la ja-
lousie
Il n'est pas lnt*rdlt de l'esperer
XX
LA PETITE HISTOIRE
ALEXANDRE DUMAS
ET LA RÉVOLUTION DE 1830
pu Armand CHARPENTIER
A VANT d'écrire ses roman»
M\ ae cape et dépee. Alexan-
die Duma# lut lui-meme
m rude batailleur, ainsi qu'il
tous l’apprend dans ses c Mémoi-
es ». See premiers exploit# eurent
teu en 1830, lors de la Revolutrc
le Juillet qui devait aboutir à la
hute de Charles X et à l’avène-
nenc de Louis-Philippe. Le futur
tuteur des c Trois Mousqueta!-
es », qui avait alors vingt^ept
.ns habitait rue de l’Université,
tu matin du 29 juillet, quatre
ours après qu’eussent été prises
e» fameuse# ordonnances, il fut
'éveillé par son domestique qui lui
ipprit qu’on Se battait du côté de
iaint-Thotaas d'Aquin, près du
nufée d’Artillerie.
— Ah ! les malheureux l
l'écria-t-il, en sautant du lit, ils
ront tout piller (
Le temps de s’habiller, de boire
in verre de vin et. dix minutes
yius tard. U arrivait devant les
•meutiers.
— Piur Dieu ! me# amis, res-
yectez les armes.
— Mais nous sommes ici pour
es prendre, les armes !
Comprenant que cette populace
‘tait venue la pour s’armer, Du-
ras estima que le meilleur moyen
le sauver lès pièces historiques,
‘tait de les prendre, bien résolu
le les restituer quand /émeute ser-
ait apaisée. Il prit donc un bou-
lier. un casque, une épée ayant
îppartenu à François-ler et une
irquebuse dont Charles IX s'était
servi Rentré chez lui et ayant ap-
pris Que les insurgés se groupaient
lu côté de l'Odéon, il y court et
xouve sur la place un rassemble-
ment de cinq a six cent# hommes
plu# ou moins armés, une pièce de
canon et une voiture contenant
trois tonneaux de poudre.
A dix heures et demie, cette
petite troüpe arriva devant l'Ins-
titut et les hommes prirent posi-
tion le long du quai. Dumas se
plaça au coin de la rue Ma narine,
d’où U voyait le Louvre et distin-
guait, dans les embrasures des te-
ne très, les Suisses ayant en main
leurs fusils. Le long du quai deli-
mit un régiment de cuirassiers,
cependant qu'au lointain le dra-
peau tricolore, remplaçant le dra-
peau blanc, flottait sur Notre-Da-
me et sur lHôtcl de Ville. Déjà,
la fusillade crépitait. Des hom-
mes criaient > t Au L-uvre I Au
Louvre ! » Un tambour battit la
charge; les insurgés s'engagèrent
sur le pont que les obus bala-
yaient, faisant une trentaine de
morts. Au troisième coup de ca-
non. Dumas, qui avait fait feu
sur les troupes, se glissa jusqu’à
la porte de institut qui, fort
heureusement, était entr’ouverte.
Il était tempe, car à peine avait-
il pénétré qu’une baJe vint s'apla-
tir sur l’un des battants. Une fois
à l’abri, il monta chez de» amis
qu’il connaissait, les Guyet-Des-
fontaines. qui lui offrirent de quoi
boire et manger, car il avait soif
et mettrait de fajm
L’émeute avait triomphç. 7
cuirassiers, ses Suiases formant un
total de trois à quatre mille hom-
mes. avait été pri# par cinq cents
insurges. La Révolution de 1830
était laite.
Le lendemain, le général La
Fayette coniia a Dumas la mis-
sion de se rendre à Boissons pout
y prendre des tonneaux de pou-
dre et lui remit un ordre signa du
général Gerard. Duma# part en
compagnie d un sien ami. un
nomme Bard, de son métier artis-
te peintre. La mission avait un
caractère d'urgence. Or il était
trois heures de l’après-midi et les
portes de Boissons, ville de guerre,
fermaient à onze heures du soir.
Ce fut après une folle randonnée,
tantôt à cheval, tantôt en voiture,
telle qu'en accomplissent les he-
ro# de ses romans, qu’Alexandre
Dumas et Bàrd arrivèrent à Sois-
son# à minuit et, bien que les por-
tes fussent fermées, purent y en-
trer grâce à 1 intervention d'un
ami rencontré en rout# et qui con-
naissait un portier. Le lendemain,
tandis que son ami Bard se pcee
en sentinelle devant la poudrière,
Dumas se rend chez M. de Unie-
rés, commandant de la place, qui,
ayant à ses côtés le lieutenant de
gendarmerie, le colonel du génie
et un lieutenant de service, refuse
de faire la livraison des poudres.
Dumas répond qu'il s'est engagé
devant le général La Fayette a les
prendre ou à se faire tuer. M. de
Linière* riposte ;
— Et seul comme vous êtes
vous ave* la prétention de me
forcer à signer cette autorisation..
Vous remarquerez, n'est-ce pas.
Que nous somm<£ quatre ?
Pour toute réponse. Duma# tire
da ses poches deux pistolets **2
s'écriant ;
— Messieurs, si dans trois m.
nutes * ordre de livraison n'est pa.
signé, je vous brûle la cervelle a
tous le# quatre. Et je commence
par vous, monsieur le lieutenant
du roi...
A ce moment, la porte s'ouvre
et Mme de Liméres, au paroxys-
me de la terreur, se précipite vers
son man :
— Cède I mon ami. cède ! -le
t e« supplie 1 Fai# ce qu'«-n te
demande, au nom du ciel !... Sou-
viens-toi de mon père «t de ma
mère, massacré» a Saint-Domin-
gue !
Prenant alor# une feuille de pa-
pier. M. de Linières écrivit ;
e J'autorise M Alexandre Du-
mas à se faire livrer toutes les
poudre» appartenant à l'artilierie
qui se trouvent dans la poudrière
6amt-Jean. »
Munis de cette autorisation.
Alexandre Dumas et Bard prirent
possess.on oes poudres et parti-
rent le soir même pour Pans, ou
ils arrivèrent le lendemain, à neuf
heures du matin. En entrant à
l'Hôtel de Ville, Dumas y trouva
le général L# Fayette qui le fé-
licita vivement de la façc-n heu-
reuse et rapide dont U avait rem-
pli sr. mission.
Et Alaxandfe Duma» revint â
la littérature, laissant désormais
les personnages de ses drames, ©t
d© se# romans conspirer à sa
place.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.73%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.73%.
- Collections numériques similaires Bouët Alexandre Bouët Alexandre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bouët Alexandre" or dc.contributor adj "Bouët Alexandre")
- Auteurs similaires Bouët Alexandre Bouët Alexandre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bouët Alexandre" or dc.contributor adj "Bouët Alexandre")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k1149407k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k1149407k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k1149407k/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k1149407k/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k1149407k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k1149407k
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k1149407k/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest