Titre : Âmes vaillantes
Éditeur : Coeurs vaillants (Paris)
Date d'édition : 1946-12-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344144435
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 décembre 1946 15 décembre 1946
Description : 1946/12/15 (N28). 1946/12/15 (N28).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51122790d
Source : La Cité internationale de la bande dessinée et de l'image
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/11/2022
LE NUMÉRO : S
No 28
DIMANCHE JS DÉCEMBRE 1946.
RÉDACTION - ADMINISTRATION CŒURS VAILLANTS,
Pour recevoir régulièrement le journal à votre adresse, (26 numéros à 8 francs)
======= envoyez 200 frs à:
3 I, rue de Fleurus. — Paris-6 e . — C. C. P. Paris 1 223-59.
( Suite page 2.)
T
es
0925)
L.DUPLAsTE 46
-----------------------
: g Aeme 2
Dame Luce tourna d’un instinctif mouvement de curiosité son doux visage
sans regard vers la porte dont le puissant loquet retombait. A la respiration
haletante du page, elle devina que la nouvelle était urgente, et de ses longues
mains tâtonnant le vide, chercha le pli qu’elle supposait lui être apporté.
— Dame maîtresse, ce n’est qu’un avant-coureur qui annonce l'arrivée
de Messire Elric et d’une suite de nobles cavaliers ! De la tour du guet on peut
les apercevoir.
— Ah 1 qu’il aille vite au-devant d’eux.
Dame Luce abasourdie se rencogna au fond du fauteuil que, par une vieille
habitude, elle avait fait installer près de la fenêtre ogivale. Les vitraux nus lais
saient pénétrer avec le soleil d’arrière-automne les feuilles roussies d’un châ
taignier. En face d’elle, Laure, sa suivante, brodait au tambour un charmant
tapis commencé par Luce avant qu’elle ne devînt brusquement aveugle.
— Laure ! Est-ce bien messire Elric ? Qui eût cru à un si prompt retour
après tant de silence et son dernier message? L’année a été si mauvaise... et
nous n’avons rien pu amasser. Ah ! Laure, il faut cependant que mon seigneur
soit bien accueilli ! Ne souffrira-t-il pas grandement déjà de mon malheur ?
— Ma Dame ! soyez en paix, je vais vaquer au service promptement.
... Restée seule, dame Luce alla s'accouder à la fenêtre plongeant dans l’air
amolli et l’odeur amère des feuillages morts ses joues pâlies par l’émotion.
- Depuis que messire Elric était parti pour la croi- ---------
mra sade, laissant dame Luce seule au manoir de Cas- E Ma
mi a tagnac, qu’avait-elle fait? Sinon demander à sa fe 77 .
‘y patronne sainte Lucie de Syracuse dont le nom Be7
eepe veut dire Lumière, de l’éclairer et de lui donner ,
7 assez de force. y. ,2
Jeune, ardente, fi ère comme un preux, quelle 14 a
caath lutte n’avait-elle pas menée contre les pillards, gavw
"Suws les paresseux serviteurs, les fraudeurs, les mau- FAAwY
eye vaises saisons? 16 IA “ e
AA W Par les routes et les bois, on la voyait, insensible A V
= à la fatigue, secourant ici, aidant là, visitant ma- g AT
” pav.Ca lades et esseulés qui attendaient en pleurant d’im- as AA
7102 possibles retours. ws s
Dsey Deux années de suite les récoltes avaient été 3 A"
Jgban. plus belles que jamais. Devant cette bénédiction or 7.
Ne" oant du ciel tous les paysans avaient pensé que dame fey f
hed Luce — par sa piété — avait attiré l’abondance. ael i ial
teeet”
LE MMP YE 5 • LVYIE
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( Suite page 2.)
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: g Aeme 2
Dame Luce tourna d’un instinctif mouvement de curiosité son doux visage
sans regard vers la porte dont le puissant loquet retombait. A la respiration
haletante du page, elle devina que la nouvelle était urgente, et de ses longues
mains tâtonnant le vide, chercha le pli qu’elle supposait lui être apporté.
— Dame maîtresse, ce n’est qu’un avant-coureur qui annonce l'arrivée
de Messire Elric et d’une suite de nobles cavaliers ! De la tour du guet on peut
les apercevoir.
— Ah 1 qu’il aille vite au-devant d’eux.
Dame Luce abasourdie se rencogna au fond du fauteuil que, par une vieille
habitude, elle avait fait installer près de la fenêtre ogivale. Les vitraux nus lais
saient pénétrer avec le soleil d’arrière-automne les feuilles roussies d’un châ
taignier. En face d’elle, Laure, sa suivante, brodait au tambour un charmant
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après tant de silence et son dernier message? L’année a été si mauvaise... et
nous n’avons rien pu amasser. Ah ! Laure, il faut cependant que mon seigneur
soit bien accueilli ! Ne souffrira-t-il pas grandement déjà de mon malheur ?
— Ma Dame ! soyez en paix, je vais vaquer au service promptement.
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amolli et l’odeur amère des feuillages morts ses joues pâlies par l’émotion.
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caath lutte n’avait-elle pas menée contre les pillards, gavw
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” pav.Ca lades et esseulés qui attendaient en pleurant d’im- as AA
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