Titre : Âmes vaillantes
Éditeur : Coeurs vaillants (Paris)
Date d'édition : 1946-11-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344144435
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 novembre 1946 24 novembre 1946
Description : 1946/11/24 (N25). 1946/11/24 (N25).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51122787x
Source : La Cité internationale de la bande dessinée et de l'image
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/11/2022
No 25. - LE NUMÉRO : 8 FR. DIMANCHE 24 NOVEMBRE 1946.
RÉDACTION - ADMINISTRATION CŒURS VAILLANTS
3 1, rue de Fleurus. — Paris-6e — C. C. P. Paris 1223-59.
Pour recevoir régulièrement le journal à votre adresse,
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Mnsn
m=
seemose
T
déjà loin.
u
— Alix, Alix...
Une main impatiente soulève le pan de toile qui
masque l’entrée.
La fillette tressaille visiblement.
— Eric I Que se passe-t-il ?
—- Viens, dépêche-toi, je t’attends.
Alix boucle sa ceinture, saisit un couteau et rejette
en arrière ses deux nattes blondes.
Le vent mêlé de pluie est si violent qu’elle recule
instinctivement, mais, saisie déjà par une main vigou
reuse, elle est obligée de courir.
Une pists partant de la hutte conduit au village à
— Alors pourquoi me chassent-ils comme une bête ?
Eric n’a pas répondu.
En ce temps-là, de mœurs encore païennes, les gens
étaient durs.
De lassitude, Alix s’assied sur son lit.
Que le temps lui paraît long depuis le départ d’Eric !
Voilà deux semaines qu’il est allé rendre visite à son
oncle, moine de l'abbaye de Wilneau,
( Suite page 3.)
------ a uy
Blottie sur son lit de roseaux, Alix ne parvient pas F
à s’endormir. Le vent souffle à travers les minces parois
de la hutte et son unique couverture ne la protège s
guère du froid.
Quand son père vivait, elle était heureuse à sa ma-
ni ère. La fille d’un hors-la-loi réduit à vivre dans les If
marais ne peut évidemment approcher les enfants des C
fermes... Mais le ciel, la mer, les dunes lui avaient
toujours suffi... et le retour du père, le soir. Pour quel |
crime l’avait-on chassé du village ? Elle l’ignorait. ,
Cet homme taciturne, souvent brutal... c’était son père.
Depuis trois mois que la fillette est orpheline, la |
lutte pour la vie est si rude que, sans Eric, elle se serait |
laissée mourir de faim et de désespoir... Eric — Alix |
sourit dans l’ombre —- le fils de Wolf, le chef du village. |
Au retour d’une chasse, il l’avait découverte sanglo- |
tante sur le corps de son père. Ensemble, ils avaient t
transporté le cadavre percé d’une flèche — vengeance
de quelque villageois. Depuis, l’amitié du jeune, garçon
ne s’est jamais démentie. C’est lui qui a tendu ses lignes
de pêche, réparé le chaume de la hutte et bouché les
trous des murs avec de la glaise.
Tout émue, la petite a posé un jour la question qui
lui brûlait les lèvres :
—- Eric, pourquoi es-tu si bon pour moi ?
Un grand signe de la main droite sur la poitrine. ,
-— Eric est chrétien.
— Et tes parents, tes amis, Eric, ne sont pas chré-
tiens ? ;
-- Mais si.
travers le marais. Les enfants foulent d’un pied sûr le
sol glissant, leurs yeux exercés cherchant l’étroit chemin
à travers la boue et les roseaux. Enfin, voici les prés en
pente... Eric ralentit le pas et se tourne vers Alix s
— Les Normands... dit-il brièvement.
Les prunelles de la fille s’agrandissent d’épouvante.
Elle a beau vivre en isolée sur cette côte, elle ne peut
ignorer la menace perpétuelle pesant sur ses compa
triotes. Depuis la mort de Charlemagne, les pirates
du Nord poussent des raids toujours plus audacieux
sur les parties mal défendues du territoire. D’ailleurs,
son père ne les a-t-il pas vus de près ?
— A Wilneau toutes les maisons sont en flammes,
poursuit Eric. Les portes de l’abbaye ont été forcées
par surprise et mon oncle abattu à côté de moi... Ils
n'ont épargné ni femmes ni enfants... le sang ruisselle
dans l’église. J’ai pu bondir par la fenêtre... prendre
le bois... donner l’alarme à mon père... tu entends
le tocsin ?
—• Et tu es revenu me chercher, Eric ?
— Oui. Cours au fortin où sont rassemblés les femmes
et le bétail. J’ai déjà abandonné mon poste trop long
temps. Père compte sur tous ses braves et le fils du
chef ne doit pas manquer à l’appel.
— .Eric I s’écrie Alix, mais le jeune garçon est
. 20-XI-1946
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La fillette tressaille visiblement.
— Eric I Que se passe-t-il ?
—- Viens, dépêche-toi, je t’attends.
Alix boucle sa ceinture, saisit un couteau et rejette
en arrière ses deux nattes blondes.
Le vent mêlé de pluie est si violent qu’elle recule
instinctivement, mais, saisie déjà par une main vigou
reuse, elle est obligée de courir.
Une pists partant de la hutte conduit au village à
— Alors pourquoi me chassent-ils comme une bête ?
Eric n’a pas répondu.
En ce temps-là, de mœurs encore païennes, les gens
étaient durs.
De lassitude, Alix s’assied sur son lit.
Que le temps lui paraît long depuis le départ d’Eric !
Voilà deux semaines qu’il est allé rendre visite à son
oncle, moine de l'abbaye de Wilneau,
( Suite page 3.)
------ a uy
Blottie sur son lit de roseaux, Alix ne parvient pas F
à s’endormir. Le vent souffle à travers les minces parois
de la hutte et son unique couverture ne la protège s
guère du froid.
Quand son père vivait, elle était heureuse à sa ma-
ni ère. La fille d’un hors-la-loi réduit à vivre dans les If
marais ne peut évidemment approcher les enfants des C
fermes... Mais le ciel, la mer, les dunes lui avaient
toujours suffi... et le retour du père, le soir. Pour quel |
crime l’avait-on chassé du village ? Elle l’ignorait. ,
Cet homme taciturne, souvent brutal... c’était son père.
Depuis trois mois que la fillette est orpheline, la |
lutte pour la vie est si rude que, sans Eric, elle se serait |
laissée mourir de faim et de désespoir... Eric — Alix |
sourit dans l’ombre —- le fils de Wolf, le chef du village. |
Au retour d’une chasse, il l’avait découverte sanglo- |
tante sur le corps de son père. Ensemble, ils avaient t
transporté le cadavre percé d’une flèche — vengeance
de quelque villageois. Depuis, l’amitié du jeune, garçon
ne s’est jamais démentie. C’est lui qui a tendu ses lignes
de pêche, réparé le chaume de la hutte et bouché les
trous des murs avec de la glaise.
Tout émue, la petite a posé un jour la question qui
lui brûlait les lèvres :
—- Eric, pourquoi es-tu si bon pour moi ?
Un grand signe de la main droite sur la poitrine. ,
-— Eric est chrétien.
— Et tes parents, tes amis, Eric, ne sont pas chré-
tiens ? ;
-- Mais si.
travers le marais. Les enfants foulent d’un pied sûr le
sol glissant, leurs yeux exercés cherchant l’étroit chemin
à travers la boue et les roseaux. Enfin, voici les prés en
pente... Eric ralentit le pas et se tourne vers Alix s
— Les Normands... dit-il brièvement.
Les prunelles de la fille s’agrandissent d’épouvante.
Elle a beau vivre en isolée sur cette côte, elle ne peut
ignorer la menace perpétuelle pesant sur ses compa
triotes. Depuis la mort de Charlemagne, les pirates
du Nord poussent des raids toujours plus audacieux
sur les parties mal défendues du territoire. D’ailleurs,
son père ne les a-t-il pas vus de près ?
— A Wilneau toutes les maisons sont en flammes,
poursuit Eric. Les portes de l’abbaye ont été forcées
par surprise et mon oncle abattu à côté de moi... Ils
n'ont épargné ni femmes ni enfants... le sang ruisselle
dans l’église. J’ai pu bondir par la fenêtre... prendre
le bois... donner l’alarme à mon père... tu entends
le tocsin ?
—• Et tu es revenu me chercher, Eric ?
— Oui. Cours au fortin où sont rassemblés les femmes
et le bétail. J’ai déjà abandonné mon poste trop long
temps. Père compte sur tous ses braves et le fils du
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