Titre : Fripounet et Marisette : message aux CV AV préj.
Auteur : Action catholique des enfants (France). Auteur du texte
Éditeur : Fripounet et Marisette (Paris)
Date d'édition : 1948-12-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34411110n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 décembre 1948 26 décembre 1948
Description : 1948/12/26 (N52). 1948/12/26 (N52).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7016445h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, FOL-JO-4447
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/01/2024
N" 52 (8° année.) LE NUMÉRO : 10 FRS DIMANCHE 26 DÉCEMBRE 1948
BELLES HISTOIRES DE VAILLANCE
C Esoir, c’est Noël. Dans la maisonnette bretonne,
Léna et son grand frère Erwann se dépêchent.
C'est la première fois que maman leur per
met de partir seuls la nuit. Mais Erwann, avec ses
quinze ans bien sonnés, n’est-il pas déjà un homme,
capable de veiller sur sa sœur de trois ans
plus jeune? Il est désormais le chef, depuis que père
est mort, victime de la guerre sous-marine. « Bonsoir,
maman ! » « Et surtout soyez prudents, mes enfants.
Veille bien sur Léna, mon grand. » Lesdeuxenfantsse
retournent une dernière fois... Un dernier sourire à la
maman... et ils plongent dans la nuit, tandis que la
maman comprime ses larmes et retourne auprès des
petits, trop jeunes encore pour aller à la messe de
minuit...
La porte s'est refermée... Ils sont seuls... Mais
Erwann n'a pas peur. Il connaît si bien la route qu'il
parcourt souvent pour aller au bourg, de l'autre côté
de la mer. Les deux enfants prennent d’abord le sen
tier creux qui s'abrite sous les guérets et les ajoncs.
On dirait que le chemin a peur de la mertoute proche :
qu'il fait bon être caché derrière le talus de pierres...
« Brr. » Qu’il fait froid! Qu'il fait noir! La brume
dresse un mur devant les yeux des enfants, la brume,
la terreur des marins, enveloppe maisons, rochers
et landes. La brume est là, épaisse, grasse, vous
pénétrant partout de son humidité sournoise : la
brume est là, la nuit devient de plus en plus sombre,
d'Erwann...
pieds
sournoise
rideau de
sur le sable, derrière le
la brume.
( suite page 2) .
plus ténébreuse; les rochers, les troncs d'arbres
prennent des formes fantastiques...
Au loin la mer hurle longuement...
Léna se rapproche instinctivement d’Erwann. Elle
doit avoir un peu peur, malgré le courage et l'intrépi
dité que la vie rude de la côte lui a forgés... Elle
presse plus fortement la main de son grand frère,
et cherche avec effroi à deviner un paysage connu.
Cela, du moins, lui servirait de repère. Impossible :
tout est déformé, noyé dans l'irréel»
— Seigneur
où vous êtes
Jésus, protégez-nous en cette nuit
né !
E chemin
s’élargit, les buissons se font plus ra-
- • res, les fantômes s'éloignent et disparaissent... ;
les deux enfants ont atteint la mer. Il s'agit
maintenant de franchir le gué qu’elle laisse à sec
lorsqu'elle s'éloigne à marée basse pour reprendre
son élan. Il est temps de passer, car la mer revient
au galop, elle se rapproche, elle va bientôt être là.
On entend déjà le claquement de ses vagues contre
les rochers : comme elle voudrait de ses gifles
puissantes projeter au loin ou déchiqueter ces postes
d'avant-garde que la côte a semés devant elle, pour
se protéger!
Il est grand temps de traverser; mais où se
trouve le passage? La brume continue à dresser sa
muraille; elle a tout absorbé, les rochers, le séma
phore blanc de la côte... Où donc est le passage?
Où donc est la mer? Tout est confondu. Erwann
tâtonne à gauche, à droite, rien de sûr. La faible
lueur de la lanterne refuse de percer les ténèbres.
« Oh ! » le sable disparaît sous les pieds d’Erwann,
il se sent happé par la mer toute proche. La peur,
la terrible peur l'envahit : le cœur lui bat à éclater,
une sueur froide lui mouille les tempes ! « Tiens bon,
Léna!... la mer! » et Léna qui le tire, et Léna'qui
l'appelle... et le sable qui disparaît, qui fond sous les
— Mon Jésus, sauvez-nous...
Non, Erwann ne sera pas battu sans lutte : c'est
une nouvelle bataille qui s’engage contre l'ennemi
de tous les jours... Cette bataille, il l'engagera... il
le faut! N'a-t-il pas la responsabilité de sa petite
sœur ?
Il s'allonge sur le sable, pour offrir plus de résis
tance à ce sol mouvant : de sa main libre, il tâte le
sable...
— ... Vite, vite, Léna, c’est par ici...
M ERCI, mon Dieu, de nous avoir sortis de ce
danger... » Mais la lutte n'est pas finie. Ils
sont sur le gué, et la mer con
tinue à se faufiler à pas de velours :
les rochers ont été vaincus, c'est
maintenant la marche hypocrite,
BELLES HISTOIRES DE VAILLANCE
C Esoir, c’est Noël. Dans la maisonnette bretonne,
Léna et son grand frère Erwann se dépêchent.
C'est la première fois que maman leur per
met de partir seuls la nuit. Mais Erwann, avec ses
quinze ans bien sonnés, n’est-il pas déjà un homme,
capable de veiller sur sa sœur de trois ans
plus jeune? Il est désormais le chef, depuis que père
est mort, victime de la guerre sous-marine. « Bonsoir,
maman ! » « Et surtout soyez prudents, mes enfants.
Veille bien sur Léna, mon grand. » Lesdeuxenfantsse
retournent une dernière fois... Un dernier sourire à la
maman... et ils plongent dans la nuit, tandis que la
maman comprime ses larmes et retourne auprès des
petits, trop jeunes encore pour aller à la messe de
minuit...
La porte s'est refermée... Ils sont seuls... Mais
Erwann n'a pas peur. Il connaît si bien la route qu'il
parcourt souvent pour aller au bourg, de l'autre côté
de la mer. Les deux enfants prennent d’abord le sen
tier creux qui s'abrite sous les guérets et les ajoncs.
On dirait que le chemin a peur de la mertoute proche :
qu'il fait bon être caché derrière le talus de pierres...
« Brr. » Qu’il fait froid! Qu'il fait noir! La brume
dresse un mur devant les yeux des enfants, la brume,
la terreur des marins, enveloppe maisons, rochers
et landes. La brume est là, épaisse, grasse, vous
pénétrant partout de son humidité sournoise : la
brume est là, la nuit devient de plus en plus sombre,
d'Erwann...
pieds
sournoise
rideau de
sur le sable, derrière le
la brume.
( suite page 2) .
plus ténébreuse; les rochers, les troncs d'arbres
prennent des formes fantastiques...
Au loin la mer hurle longuement...
Léna se rapproche instinctivement d’Erwann. Elle
doit avoir un peu peur, malgré le courage et l'intrépi
dité que la vie rude de la côte lui a forgés... Elle
presse plus fortement la main de son grand frère,
et cherche avec effroi à deviner un paysage connu.
Cela, du moins, lui servirait de repère. Impossible :
tout est déformé, noyé dans l'irréel»
— Seigneur
où vous êtes
Jésus, protégez-nous en cette nuit
né !
E chemin
s’élargit, les buissons se font plus ra-
- • res, les fantômes s'éloignent et disparaissent... ;
les deux enfants ont atteint la mer. Il s'agit
maintenant de franchir le gué qu’elle laisse à sec
lorsqu'elle s'éloigne à marée basse pour reprendre
son élan. Il est temps de passer, car la mer revient
au galop, elle se rapproche, elle va bientôt être là.
On entend déjà le claquement de ses vagues contre
les rochers : comme elle voudrait de ses gifles
puissantes projeter au loin ou déchiqueter ces postes
d'avant-garde que la côte a semés devant elle, pour
se protéger!
Il est grand temps de traverser; mais où se
trouve le passage? La brume continue à dresser sa
muraille; elle a tout absorbé, les rochers, le séma
phore blanc de la côte... Où donc est le passage?
Où donc est la mer? Tout est confondu. Erwann
tâtonne à gauche, à droite, rien de sûr. La faible
lueur de la lanterne refuse de percer les ténèbres.
« Oh ! » le sable disparaît sous les pieds d’Erwann,
il se sent happé par la mer toute proche. La peur,
la terrible peur l'envahit : le cœur lui bat à éclater,
une sueur froide lui mouille les tempes ! « Tiens bon,
Léna!... la mer! » et Léna qui le tire, et Léna'qui
l'appelle... et le sable qui disparaît, qui fond sous les
— Mon Jésus, sauvez-nous...
Non, Erwann ne sera pas battu sans lutte : c'est
une nouvelle bataille qui s’engage contre l'ennemi
de tous les jours... Cette bataille, il l'engagera... il
le faut! N'a-t-il pas la responsabilité de sa petite
sœur ?
Il s'allonge sur le sable, pour offrir plus de résis
tance à ce sol mouvant : de sa main libre, il tâte le
sable...
— ... Vite, vite, Léna, c’est par ici...
M ERCI, mon Dieu, de nous avoir sortis de ce
danger... » Mais la lutte n'est pas finie. Ils
sont sur le gué, et la mer con
tinue à se faufiler à pas de velours :
les rochers ont été vaincus, c'est
maintenant la marche hypocrite,
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