Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-12-11
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 11 décembre 1927 11 décembre 1927
Description : 1927/12/11 (Numéro 18329). 1927/12/11 (Numéro 18329).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5410957
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
année. 3e série. N° 18329
C 5 h. du matin)
PARIS ET DÉPARTEMENTS 25 CENTIMES
<5 h. du matin)
DIMANCHE il DÉCEMBRE 1927
EDMOND TABBE ET HENRY DE PlHE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924}
nuis mois six mois ma
Pari* et Département! 19 /r. 38 fr. 75~fr.
BdjJ^eeUincembourÉ. 36 fr. 72 fr. 140 fr.
«rang* (On'M postale). 50 fr. 95 fr, 180 fr.
Compte Chèque Postal s 263-04, Paris
ON S'ABONNE DANS TOUS LES BUREAUX OE POSTE
JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE LE PbUS PARISIEH DES CRANDS QUOTIDIENS
RENÉ LARA
Directeur-Rédacteur en chat
HT ADMINISTRATION
3. rue Drouot, 3
Les Annonces et Réclames sont reçues directement
» "GAULOIS-PUBLICITÉ" 2, rue DrouoÇ
et à t'Agence Havas, 62, rue Richelieu
Gulenberg 66-O3
téléphone: < o»*enber« ss-03
V Provence S6-O3
ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE t GAULOIS PARtS
De la richesse
au désastre
M. Sanraut, ministre due l'intérieur,
'fait un pressant appel à la générosité
française pour aller au secours des po-
pulations algériennes éprouvées par un
désastre sans précédent: Il faudrait de
l'argent, afin de parer aux besoins les
plus immédiats, et dès dons en nature,
afin de 'soulager les pauvres diables qui
ont perdu dans la catastrophe vêtements
et mobilier.
Bién des colons sont sans asile bien
des indigènes ont vu leurs modestes ré-
servies emportées pair les eaux furibon-
des qui roulaient tentes et gourbis com-
me des fétus. Toute la plaine, du Sig à
Sa, mer, est-comme un immense bour-
bier- d'où émergent seulement quelques
arbres déchiquetés qui tendent vers le
ciel implacable leurs branches dénu-
"̃ idées. Les localités elles-mêmes n'ont
point été épargnées, et autour des mai-
'sons qui s'écroulent errent des enfants
à demi-nus, des femmes éplorées et des
hommes dont le visage ravagé peint
'l'inquiétude et le. désespoir. Ah! oui
fil- faut tendre la main à ces misérables.
La France d'ici est solidaire de la France
de là-bas.
Perrégaux 1 Mostaganem Ces noms
évoquent en moi les souvenirs lointains
d'un temps où tout, dans cette contrée
!bénie du ciel, était aisance et prospérité.
Que de fois ai-je longé, pas de mon
pheval, cet Aïn-Sefra si tranquille, sans
une douter qu'un jour un subit accès de
colère furibonde ferait de lui un agent
de dévastation et de mort Filet d'eau
coulant entre des Larges à peine sensi-
bles, il arrosait des petits bosquets de-
lentisques et de lauriers-roses à l'ombre
desquels s'ébattait un peuple de tortues
aquatiques au museau pointu et h la
( queue remuant comme une godille.
L'hiver, il s'enflait bien un peu et
'• B'épandait de quelques mètres au delà
de son lit devenu trop étroit. Mais, aux
premiers beaux jours, il reprenait cons-
cience de son peu d'importance géogra-
phique, et rentrait bien vite dans ses
pénates. Qui aurait pu alors prévoir les
méfaits de ce ruisseau à l'air honnête
et placide, si placide que, dans les jours
de canicule, on lui eût volontiers offert
un verre d'eau, comme Pumas père au
Il arrosait, si l'on peut dire, des
champs d'une fertilité magnifique. Com-
mençant au pied des dernières pentes
dès Beni-Chouigiran, la plaine, ridée de
petits vallonnements et toute hérissée
d'oliviers, de jujubiers, de figuiers, éta-
lait au printemps ses- diaprures jus-
qu'aux abords de Mostaganem et de-la
ivallée des Jardins, qui la séparait du
Cheliff. Des irrigations, réglées par le
barrage qui, pour la seconde fois, vient
de tromper la confiance qu'on avait en
lui, versaient sur le sol l'humidité fécon-
dante. Les récoltes poussaient là comme
dans une terre de Chanaan.
'Qu'il y eût, par ailleurs, des paysages
plus riants, plus nuancés et moins uni-
formes, je ne le nie pas. A cet égard,
la, province de Gonstanline est autre-
ment favorisée que l'Oranie. Mais cette
,vàste étendue de cultures on plein rert^
.dénient avait tout de même son charme,
parce qu'elle était un gage de richesse
et une preuve de bravail. Chaque an-
née, on la voyait s'élargir et mordre
sur les quelques steppes où régnaient
encore les palmiers nains et les asper-
ges; sauvages. L'orge, le blé, la Vigne
s'étalaient là en conquérants. Des mois-
sons plantureuses avaient remplacé par-
tout les tristes champs d'asphodèles.
.Que reste-t-il de tout cela, maintenant?
'il reste l'espoir, qu'encouragera une
solidarité généreuse. Car la terre est
toujours là'entourée du cirque de mon-
tagnes où s'accrochent, au milieu des
nopals, les douars ép.argnés et les blan-
ches Koubas dédiées à quelque mara-
bout vénéré. Elle est toujours là, atten-
dant qu'on la débarrasse des scories qui
l'encombrent et de la boue oui l'étouffé.
Dégagée de ces impuretés, rendue à la
respiration et à la vie, elle retrouvera
bien vite son ancienne sève et sa fécon-
dité.
Dans ses chaumes brûlés par le so-
1 leil, nous allions autrefois tirer des liè-
vres, qui foisonnaient, et des canepe-
tières, gibier difficile, aui ne se laisse
approcher qu'après des circonvolutions
éreintantes. Ou bien ncus parcourions,
haut guêtres, les dunes de sable qui en-
closent la vallée des jardins. On trou-
vait là des lapins broutant les tiges,
assez rares du reste, du diss ou de l'al-
pha. Mais on y rencontrait aussi, assez
fréquemment, de grosses couleuvres qui
digéraient pesamment ruelque malheu-
reuse caille, happée sur le sol, tandis
qu'elle essayait de rendre la flexibilité
à ses ailes raidies par la traversée de
la mer. Point d'autre ophidien, d'ail-
leurs, la hideuse vipère à cornes ayant
établi son habitat dans des régions plus
méridionales.
Il y avait aussi des vautours, vulgai-
rement appelées charognards, qui, avec
les chacals et les hyènes. se chargeaient
die la police sanitaire en dévorant- les
carcasses d'animaux morts des aigles,
qui planaient majestueusement au-des-
sus de leurs aires haut perchées, et,
enfin, des cigognes, jamais chassées, et
devenues pour cela familières,, que ni
notre vue ni nos coups de fusil n'émou-
vaient, et qui n'en continuaient que de
plus belle leur chasse aux serpents.,
Elles les assommaient à coups de bec
et les emportaient, se to-rtillant encore,
vèrs leurs nids perchés sur des chemi-
nées. L'une d'elles, un jour, laissa, en
arrivant, tomber sa proie qui, dévalant
par le tuyau, apparut tout à coup dans
une chambre où la femme d'un colon
ravaudait ses bas. Grand émoi, et cris
perçantes qui m'attirèrent. J'achevai le
reptile à coups de crosse et le jetai dans
le jardin. Mais alors, la mère cigogne.
qui n'entendait pas que son déjeuner
fût perdu, descendit du toit et, bran-
quillement, reprit la bête. tandis que,
là-haut, les petits claquaient du bec en
signe de bel appétit.
Ah qu'avec sa végétation floris-
sante, ses côtes dentelées comme celles
de la Grèce et plantées de chênes-lièges
ou de pins maritimes, ses promontoi-
res plongeant dans une mer d'azur, et
son ciel flamiloyant, ce prolongement de
la France offrait d'attraits à notre jeu-
nesse Il semblait que l'existence y fût
plus douce et plus facile que partout
ailleurs, et que les poumons y respirais-
sent un air plus vivifiant. Je n'ai vu
personne quitter le bled sans regrets.
Et d'apprendre que cette terre d'élec-
tion est maintenant ravagée au point- de.
devenir, pour longtemps stérile et que
nombre de ceux qui entretenaient sa
richesse sont sans ressources, sans abri,
et peut-être sans pain, le cœur se serre,
de ceux qui l'ont connue Quand elle était
une si robuste nourricière. Mais que, du
moins, si la nature, en un jour de deuil,
s'est montrée marâtre pour elle, notre
charité la venge de tant de cruauté.
Lieutenant-colonel Rousset
LA VIE QUI PASSE
Les Jouets et l'Actualité
Noël approche. Avant d'endosser son gros
manteau de fourrure et de coiffer son bonnet
de velours pour entreprendre sa longue tournée
nocturne, le vieux bonhomme à barbe blanche
a déversé sa hotte dans tous les magasins du
monde, où les petits viendront admirer les beaux
joujoux qu'elle contenait. Il va falloir choisir
parmi tant de merveilles accumulées! Grave
problème qui fera rêver les bambins. et les
papas aussi.
En attendant, c'est la visite dans les bazars,
les grands magasins. Jeannine a fixé son choix
sur une grande poupée richement habillée et
qui'« parle toute seule n. Elle l'a vue, couchée
dans sa boîte de carton jaune, les paupières à'
moitié closes. Elle s'est arrêtée, extasiée, en
tirant sa maman par la manche et en lui dési<-
gnant du doigt: « M'man, regarde! n Mais. ,la
maman' ne -s'est pas arrêtée assez longtemps
au gré de sa petite fille, et celle-ci s'est indi-
gnée de voir que, son admiration n'était point
partagée.
Au dehors, on se presse devant les étalages
garnis de bibelots lilliputiens et qui sont comme
un reflet rapetissé de la vie. Les enfants re
sont point seuls à regarder: il y a aussi des
vieux, courbés par l'âge, qui voient un peu de
leur lointaine jeunesse reposer là, derrière la
grande vitre claire au-dessus de laquelle en
pourrait écrire « Laissez venir à moi les petits
enfants ».
Et les grands-pères aussi.
Les jouets suivent l'actualité; ils la copient
et la conservent pour les chercheurs à venir.
C'est, en un mot, l'histoire en joujoux. Le jouet
souligne une actualité, raconte un événement.
Lorsque Pasteur eut découvert la rage et que
Lozé, préfet de police, eut prescrit l'usage de
la muselière, on lança sur le marché le n chien
enragé, jouet scientifique I! était enfermé
dans une boite avec cet avis sur le couvercle
« Ce chien est enragé, mais attaché et muselé.
Donnez-lui à boire si vous Lozé.
L'enfant s'amuse avec délices du dernier
règlement de police. Il joua longtemps avec des
boites à surprises qui affectaient la forme (le
boites à ordures eonformes aux instructions pré-
fectorales et que l'on appelait « boîtes Pou-
belle. n. De même, aujourd'hui, il se réjouit de
la dernière ordonnance sur la circulation, car
elle lui vaut une superbe panoplie « d'agent
à cheval », et il.gagne ainsi en divertissement
ce que les automobilistes perdent en liberté.
Lorsque le téléphone fut connu, les enfants
eurent le leur. De nos jours, ils ont l'auto-
matique », catalogué comme Il nouveauté »
sans doute parce qu'il supprime l'attente. L'in-
dustrie automobile est représentée par la voiture
de course avec autodrome » ou par « l'autobus
à six roues Les bateaux mécaniques ~er-
nier modèle ont « quatre cheminées » et les
avions font le looping. Les grandes randonnées
aériennes sont également évoquées par, le
a Saint-Louis et, même, un constructeur n'a
pas craint de faire de cet avion un jeu de
quilles dans lequel les quilles sont remplacées
par des aviateurs en bois. Espérons qu'il n'y
a là aucune allusion déplacée.
Les panoplies à l'usage des ménagères en
herbe contiennent maintenant un « balai méca-
nique et un « balai anticrobe Pour ceux
qui condamnent le régime sec, il y a le petit
bar n les joueurs trouveront un grand choix
de baccara et de « grand steeple enfin, les
amateurs de musique ultra-moderne pourront
acquérir à peu de frais un jazz-band complet.
Mais, si l'actualité scientifique ou sportive,
voire même musicale, se trouve largement repré-
sentée, il convient de remarquer que les grands
événements politiques et sociaux ne paraissent
pas. avoir eu de grandes répercussions sur l'in-
dustrie du jouet. L'esprit de Locarno ne semble
pas, en effet, avoir inspiré beaucoup les fabri-
cants de panoplies et de soldats de plomb, qui
se- sont plutôt efforcés de doter leurs produc-
tions nouvelles des derniers perfectionnements
de l'art militaire. Mais, là encore, me direz-vc.s,
l'actualité a été fidèlement suivie.
Et maintenant, si par hasard, en ces temps
d'étrennes, vous vous aperceviez <-ue vous êtes
le jouet de quelqu'un ou de quelque événement,
dites-vous que vous êtes au goût du jour et que
rien n'est tant reenerché que 1.'actualité.
Jacques-Tb. de Castelnau
LES REMUONS ANfiLO.-SOïlÉTIQUES"
Déclarations de M. Chamberlain
Londres, 10 décembre.
Interrogé Genève par un journaliste
anglais, sir Austen Chamberlain a déclaré
notamment
« Mon entretien avec M. Litvinof a été
parfaitement courtois, mais il n'a apporté
aucune modification dans la, situation. »
Les Fonctionnaires
rappelés à l'ordre
Au congrès de la Fédération républi-
caine, M. Marin a osé dire quelques
vérités aux tout-puissants fonctionnai-
res. Il leur a rappelé'qu'ils sont « les
serviteurs du peuple ». Tout le monde
sait à quel point vils ont oublié cette
vérité, non seulement quand il s'agit de
politique et d'élections,; mais en toutes
circonstances imaginables.
Dans ce pays où chacun crie son amour
de liberté, où le principe d'autorité
trouve si peu de crédit, nous subissons
humblement la dictature des fonction-
naires. Un charmant psychologue, Eu-
gène Marsan, essayait, hier, de définir
cette espèce de « mission transcen-
dante » que l'administration s'est don-
née à elle-même, l'importance en quel-
que sorte « sacerdotale » prise par le
fonctionnaire dans notre République
Voici qu'un ministre rappelle ces
messieurs à l'humilité. « Vous êtes, leur
dit-il, les serviteurs du peuple » Et
l'assemblée tout entière de se lever et
d'acclamer M. Marin.
Le congrès a même voté à l'unanimité
une motion invitant le gouvernement
rappeler ses fonctionnaires aux devoir,-
de leurs charges, notamment à la neu-
traité qu'ils doiven.t observer en période
électorale à l'égard des partis politiques.
Le président a même ajouté « Nous ne
demandons pas que notre décision soit
respectée, nous le commandons »
Voilà qui est parler Seulement, il ne
faut pas croire avoir agi quand on a
parlé, Toutes ces belles déclarations,
que la majorité des électeurs applaudi-
raient avec le même enthousiasme, res-
teront, il faut le craindre, lettres mortes
devant la toute-puissance des syndicats
de fonctionnaires.
Oui, tous les Français sont fatigués
de l'usurpation de pouvoir des gens qui
ne sont payés que pour être « leurs ser-
viteurs ». Qui, l'espèce de terreur qu'ils
font peser sur les villes et sur les cam-
pagnes est en exécration à tout le monde
en France. Mais de là à secouer le joug;
il y a un pas. On ne le franchira pas
aisément. Le rôle mystique de l'admi-
nistration, comme dit M. Marsan, et la
toute-puissance du syndicat placent le
fonctionnaire en dehors et au-dessus de
la nation.
L'es parlementaires qui voient la dic-
tature partout où elle n'est pas com-
menceraient-ils à comprendre la danger
de l'évolution qui s'est opérée depuis
quatre-vingts ans et qui s'est singuliè-
rement accélérée depuis la guerre?
Les pouvoirs qu'exercent les repré-
sentants du peuple, ce n'est aujourd'hui
que par les fonctionnaires syndiqués
qu'ils sont menacés l Le temps s'appro-
che où les fonctionnaires ayant fait les
députés, les traiteront à leur tour comme
des serviteurs.
Curtius
Les Échos
Un ami nous quitte.
C'est M. Eric Phipps, ministre pléni-
potentiaire et brillant collaborateur du
marquis de Crewe, A 1'aanb.àssade d'An-
gleterre, à Paris. Il est nommé ministre
plénipotentiaire à Vienne, où sa saga-
cité, sa finesse diplomatique et la haute
conception qu'il a de sa mission auront
mille occasions de s'exercer.
Diplomate britannique, M. Eric
Phipps a su être en même temps un
charmant Parisien, très répandu dans
le monde où l'on appréciait la délica-
tesse de son esprit et son exquise cour-
toisie. Paris ,regrettera le départ de cet
ami de la France, en gardant secrète-
ment l'espoir qu'il reviendra quand il
aura montré à Vienne qu'il est de la
race des grands ambassadeurs.
Les véritables gourmets sont invités
à venir goûter la vieille cuisine fran-
çaise restaurée dans toute sa gloire au
Compte de Provence, fondé par la So-
ciété Gastronomique Française. Au
cœur de Paris, 11, rue Taitbout, mai-
son du Temps. Tél. Louvre 09--47. Ca-
dre charmant. Prix très raisonnables.
UN BIENFAIT N'EST JAMAIS PERDU
L'été dernier un des rares jours où il fit
chaud M. Muller, chef de gare à Sarralbe,
petite station de la ligne qui va le Sarrebourg
à Sarreguemines, prit pitié de bestiaux qui souf-
de la soif et fit atteler le wagon où i:s
étaient enfermés à un train de voyageurs.
C'étaient vingt-quatre heures de gagnées sur le
parcours. La torture des pauvres bêtes était
abrégée d'autant.
Le geste était humain, mais il était contraire
au règlement, qui ne permet pas d'ajouter des
wagons de bestiaux aux trains de voyageurs.
L'administration la mort dans l'âme peut-être
ne pouvait que lui infliger un blâme. Il l'eut
et il eut à payer, en outre, dix-sept francs pour
supplément de transport des bestiaux en grande
vitesse.
Mais tout est bien qui finit bien. La Société
normande de protection des animaux vient de fui
envoyer cent francs et des félicitations. Un géné-
reux anonyme lui en a envoyé trois cents.
L'exemple étant contagieux. M. Muller n a
certainement pas fini de recevoir des mandats.
Et puis, pourquoi discuter? C'est
Demony qui est le premier tailleur de
Paris. Si vous allez 26 boulevard des
Italiens, vous admirerez la perfection de
sa coupe et l'élégance de ses chapeaux.
Contraste.
Quand le commandant du Formosa,
qui s'était signalé par la promptitude
dea secours apportées au paquebot ita-
lien Principessa-Mafalda, débarqua à
«Buerios-Àyres, il y fut accueilli très cha-
leureusement. Et' ce fut il s'appelle
Allemand aux cris de « Vive Alle-
mand !» qu'il mit le pied sur le sol de
la capitale' de la République Argentins.
Or, on vient de donner à l'opéra de
Buenos-Ayres une représentation de
Bernani. Dans le célèbre drame de
Victor Hugo, il y a un moment où est
,poussé le Gri de « vive l'Allemagne »
Avoir ttlé'jà crié « Vive Allemand »
parut suffisant. On corrigea le texte du
poète on cria « Vive l'Espagne »
Drecoll organise du 13 au 16 décem-
bre une grande exposition de lingerie,
linge de table et de maison. A cette oc-
casion, solde de nombreuses pièces à
des prix extrêmement intéressants.
Le cent .cinquantième anniversaire du
Mont-de-Piété.
C'est, le 17 décembre 1777 que le pre-
mier Mont-de-Piété » parisien fut
fondé, rue des Blancs-Manteaux, où se
trouve encore aujourd'hui le principal
établissement du Crédit Municipal.
A l'occasion de ce cent cinquantième
anniversaire, il n'est pas sans intérêt
de rappeler que l'idée première de l'ins-
titution est due à un moine italien qui
vivait au quinzième siècle et s'appelait
Barnabé de Terni.
Prêchant iL Pérouse, ce saint homme
lança l'anathème contre les usuriers,
coupables, de mettre à profit la misère
privée. Il invita les citoyens de la classe
possédante à fonder une « banque de
charité » qui permettrait aux nécessi-
teux d'emprunter, sans intérêt, de pe-
tites sommes, en fournissant un gage
cette banque s'appellerait le Monte·di-
Pietà.
Le projet reçut bon accueil et trouva
bientôt, à travers la Péninsule, de nom-
breuses réalisations que l'étranger
adopta.
M. L. chef de la délégation soviéti-
que à la conférence de Genève, a du
chagrin. Il avait l'intention de venir à
Paris se commander des vêtements en
homespun pour les sports d'hiver et
un habit de soirée dans le nouveau tissu
bleu foncé lancé à Paris par Sleator et
Carter, 11, rue des Pyramides.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 03 (+ 0 005). Dollar,, 25 40
0025). Belga, 35,5 35 (sans-changement).
Lire, 137 75 (+ 0 Franc suisse,
490 25 (- 0 50). Peseta espagnole, 421
(+ 1 ..). Florin hollandais, 1027 50 (sans
changement).
TEMPERATURE
Hier, à Paris: temps très couvert.
Probabilités pour la journée du 11 déeembre
Région parisienne: vent faible à modéré de
sud-est; ciel couvert, brumeux; quelques pluies
avec bruines.
Même température.
AUJOURD'HUI
Fête: Saint Daniel.
13 heures. Courses à Auteuil.
h. 30. Institut catholique: Réunion ae
clôture de la Semaine des écrivains catholiques.
17 heures. Vigiles de la Flamme Union
nationale des combattants du Crédit Lyonnais.
Corbu et Lacoste
tués en avion
L'aviateur Pierre Corbu qui, avec Givon,
avait, à bord de l'Oiseau-Bleu, pris le Lié-
part pour tes Etats-Unis et n'avait pu
poursuivre sa tentative, s'est tué hier au_
Bourget, en compagnie du mécanicien 1 a-
coste.
C'est en essayant une nouvelle berline
que les deux aviateurs ont trouvé la mort.
Corbu, qui devait partir pour Berlin hier
matin, était demeuré au Bourget à cause
du mauvais temps. Il devisait avec ses ca-
marades, quand un employé de la maison
Farman vint lui demander de taire, avec
Givon, l'essai d'un nouvel appareil. Givon
n'étant pas encore arrivé au Bourget,
Corbu partit avec Lacoste, le metteur au
point.
L'avion décolla en direction du Nord en
présence du chef pilote tajac et de quel-
ques autres aviateurs.
Soudain, entre deux images, l'avion ap-
parut « sur le dos une aile plia, puis une
autres et ce fut la chute,.en flèche, au-
dessus du territoire de la commune de
Bonneuil,. à deux kilomètres de l'aéro-port
du Bourget'.
A cinquante mètres du sol, Lacoste avait
sauté de l'avion et s'était écrasé sur le snl.
Quant au pilote Corbu, il était affreuse-
ment broyé. Un de ses bras fut retrouvé
à 150 mètres du lieu de la chute le rmil-
heureux avait été décapité.
L,es deux corps furent ramenés à 12 h. 20
au centre médical du Bourget, où ils se
trouvaient encore à 15 heures.
[Pierre-Charles Corbu était né le 6 fé-
vrier 1902, à Bois-Colombes.(Seine). Il pos-
sédait son brevet de pilote depuis le 31 dé-
cembre .1921.
Corbu avait ses études au collège Chap-
tal et au collège d'Etampes. Il c'était eii
gagé eu 1920 et auait été breveté pilote mi-
litaire le 5 aoüt de la même année.
Pendant ses cinq années de service, il fut
envoyé en. Syrie, où il resta 2i moins. De-
puis sa libération, Corbu était au service
des usines Farman comme pilote sur la'
ligne Paris-Bruxelles-Amsterdam. Il comp-
tait plus de cent heures de vols de nuit et
avait pris part à 'de nombreuses missions
militaires.
Pendant l'année 1926, en compagnie de
Robin, Corbu assura l'exploitation de la
ligne aérienne Paris-Berlin. Il avait réa-
lisé ainsi plus de 800 heures de vol, en
moins d'un an.
Le mécanicien Lacoste, peu connu du
grand public, était metteur au point au
service d'une maison de moteurs.]
L'INCIDENT POLONO-LITHUANIEN
La leçons qu'il en faut tirer
Cette session du conseil de la Société
des nations ayant dû, comme les précé-
dentes, ajourner les questions insolubles
de l'arbitrage sans sanction, de la sécu-
rité sans garanties et du désarmement
sans contrôle, il fallait à tout prix un
succès à la Société des nations. L'affaire
polono-lithuanienne, qui traînait depuis
sept ans, a été fort à propos évoquée à
Genève, où. une mise en scène habile a
fait ressortir les ,difficultés d'une conci-
liation, différée jusqu'à la dernière
heure.
Enfin, on s'est mis d'accord sur une
formule qui, tout en laissant subsister
le litige de Vilna, termine l'état de
guerre théorique entre la Pologne, qui
r.'eut jamais la moindre velléité d'agres-
sion, et la Lithuanie, qui n'en continuera
pas moins à subir, comme par le passé,
les influences de Berlin et de Moscou.
Loin de nous la pensée de diminuer
l'importance d'un tel résultat. Il démon-
tre, une fois de plus, l'efficacité du
concile de Genève «pour le règlement des
conflits entre puissances mineures, que
toutes sortes de raisons inclinent à ac-
cepter la médiation des gouvernements,
sans l'appui desquels la guerre, faute
d'armements et de crédits, serait une
entreprise chimérique.
Mais il serait imprudent.de conclure
par une généralisation optimiste à la
possibilité d'arrangements semblables
en cas de différends sérieux entre gran-
des puissances.
La pire insécurité est une sécurité
illusoire. Les succès de la Société des
nations dans l'apaisement partiel ont
ceci d'inquiétant qu'ils masquent le
péril des conflits latents entre Etats
dont les doctrines et la (politique sont
en contradiction flagrante pour tout ce
qui concerne le (respect juridique des
traités et le maintien du statu qzao euro-
péen.
La France est à peu près seule inté-
ressée à l'intangibilité du système créé
par la paix de Versailles. Il s'en faut de
beaucoup que l'Allemagne et la Russie,
voire l'Itahe et l'Angleterre, l'admet-
tent comme définitif et immuable. On
n'arrête pas l'histoire avec des textes.
Chaque peuple qui a le souci de son
indépendance doit pouvoir la défendre
à toute éventualité. Le paradoxe du dé-
sarmement général apparaît plus ab-
dent polono-lithuanienv dont ïa soihir
tion n'eût peut-être pas été aussi satis-
faisante si la force s'était trouvée du
côté de la Russie et de l'Allemagne, au
lieu d'être du côté de la France et de
l'Angleterre.
Saint-Réal
UNE JOURNÉE MOUVEMENTÉE
(De notre eomespondant particulier)
Genève, 10 décembre.
Quelle journée Elle fut fertile en inci-
dents plus qu'aucune autre et il y a long-
temps que, dans l'entourage de la S.D.N.,
on n'avait pas passé par de pareilles tran-
ses. Le maintien de la paix entre la Li-
thuanie et la Pologne a bien failli n'être
pa.; obtenu et l'accord qu'on avait cru
d'abord facilement réalisable, a panu im-
possible une grande partie de l'après-midi
les exigences de M. Voldemaras avaient
tout remis en question.
Cependant à la sortie de la. séance se-
crète tenue ce matin et qui avait duré
trois quarts d'heures, l'horizon semblait
complètement éclairci. Bien qu'on sût peu
de choses sur le débat, on colportait l'in-
cident suivant qui permettait tous les es-
poirs.
A un certain moment, le maréchal Pil-
énervé par les réticences de M.
Voldemaras. se tourna vers lui et, l'inter-
pellant devant tous les membres du con-
seil, lui dit brusquement
Alors, c'est la paix ou la guerre ?
Et M. Voldemaras de répondre, mais
plutôt dans un murmure
C'est la paix
Dans ces conditions, conclut le maré-
chal, je n'ai plus rien à faire ici. Il me
reste à faire chanter le. Te Deum dans
tontes les églises de Pologne.
Puis, se tournant vers M. Zaleski, il
ajoutait
Je vous laisse le soin de rédiger la
formule.
Hélas on ne devait pas tarder à s'aper-
cevoir que ln représentant de la Pologne
avait été trop optimiste et qu'on avait tort
de se réjouir. Les heures qui suivirent
amenèrent de telles péripéties qu'on put
croire par moment que tout était rompu.
Si les délégués des grandes puissances, et
particulièrement M. Briand, n'avaient pas
fait montre d'une belle ténacité et déployé
une grande diplomatie, vraisemblablement
tes conversations n'auraient pas abouti.
On avait tout d'abord qualifié de pessi-'
mistes tes propos de l'un des membres de
la séance secrète qui avait résumé ses
impressions en disant qu'il était surpris
du danger rérl couru par la paix. Au cours
de l'après-midi on dut reconnaître qu'il
avait vu juste.
C'est à seize heures que commença vrai--
ment la phase critique. Quand successive--
nient les parties furent mises en présence
du texte qu'avait élaboré le rapporteur, NI.
Beelaerts von Blokland, ministre desPays-
Bas, les dissentiments se révélèrent. Certes,
si les Polonais ne demandèrent que des
modifications insignifiantes, il n'en fut pas
de même les Lithuaniens. M. Voldemaras
présenta des exigences écrites d'une nature
telle que M.. Zaleski, les déclara inaccep-
tables. Le chef du gouvernement de Kovno
n'allait-il pas jusqu'à demander l'envoi sur
place d'une commission d'enquête?
Pendant près de. deux, heures on déses-
péra d'arriver à' une entente, à tel point
que l'on renvoya d'abord sine die la
séance publique du conseil qui était an-
noncée. La consternation était générale,
sauf peut-être chez quelques étrangers
qu'un échec eût comblé d'aise.
Cependant, dans le cabinet de sir Eric
Dcummond, où étaient réunis MM. Sugi-
mura, Avenol et Beelaerts de Blokland
avec M. Voldemaras, on faisait effort pour
amener ce dernier à de. meilleurs senti-
ments. Les pourparlers ont duré près de
cinq heures et ce n'est qu'à 20 h. 45 qu'un
résultat fut obtenu. Heureusement, il était
satisfaisant. Tout danger d'une rupture
était écùrté.
Aussitôt le conseil était convoqué pouü
une séance dé nuit. A 22 h. 30, au moment
où je vous télégraphie, il entre en séance'
et il va procéder au vote de la résolution!
sur -laquelle les parties se sont mises d'aô-i
cord.
Le maréchal Pilsudski partira aussitôt
après pour Varsovie.
Contraste saisissant, pendant qu'au pa-<
lais de la S. D. N. ces graves événement^
se déroulaient et que le sort de la paix
était en suspens, Genève, en fête, s'amu-
sait, insouciante. Des masques parcou-
raient la ville qui regardait passer le cor-
tège annuel, le carnaval traditionnel qui,
commémore l'escalade de 1602. Ainsî va le'
monde.
LE RETOUR DES PETITES ARNAUD
Elles sont a Paris
Dès huit heures hier matin, sur le quai
de la gare de Lyon, où le train de Mar-
seille est attendu, une vieille femme, petite^
alerte, vêtue de noir et coiffée d'un bonnet
blanc, marque une vive impatience. Cette
vieille femme .est la grand'mère des fillètted
Arnaud, les petites captives délivrées. Le
public l'entoure et lui manifeste sa sym-
pathie.
Très émue, la grand'mère parle des. êtres
chers
Mon fils et ma belle-fille sont morts..
Heureusement, elles, les pauvres petites.
on-a pu les sauver.
Lé, train entre en gare. Voici les enfants.
Leurs oncles,' M. Gagneul, qui est entre-
preneur à Vichy, et M. Ernest Reyn'aud,'
les accompagnent. Ils sont allés chercher
les orphelines au paquebot Maréchal-Lijau*
tey qui les amenait du Maroc.
Odette et Raymonde ont chacune une
grande poupée dans les bras. Elles courent
embrasser leur grand'mère qui les caresse
tendrement. Elles sont un peu pâks.
Les photographies prennent des clichés.'
Les petites ont un peu peur. Odette sur-
tout, Elle pleure. On la rassura La grand
maman les entraîne. Elles sont parties
travers Paris. Mais elles n'y resteront
point. Le grand air de la campagne leur
est nécessaire. Dans quelques jours elles
prendront le train pour un village des
Deux-Sèvres.
A LA CHAMBRE
Pour sauver
notre Aéronautique
Les explications de MM. Laurent Eynac
PAR M. GEORGES FOUCHER
Il a fallu toute la séance du matin
pour arriver à la clôture de la discus.
sion générale.
Reconnaissons, d'ailleurs, que celle-ci
n'a pas manqué d'intérêt tant s'en;
faut M. Couhé, M. Laurent Eynac et,;
après eux, M. Bokanowski ont soumis
à la Chambre toute une série d'observa,
tions qui, dans leur ensemble, offrent!
un heureux contraste avec l'effroyable]
bafouillage de l'instituteur Gamard.
Pour M. Couhé, notre aéronautique*
descendue, cette année, du troisième au
quatrième rang, peut et doit être sauvée,
mais il n'est que temps de prendre, ai
cet effet, des mesures énergiques.
Un malaise matériel et moral existe
comment en sortir ?
M. Couhé préconise, tout d'abord, les
rétablissement d'un sous-secrétariat dej
l'aéronautique, embryon du grand mi-
nistère de l'air de demain. L'aviation;
française retrouvera ainsi le chef, l'anii
mateur qui lui manque
L'administration fuit les rosponsabilÛ
tés les fonctionnaires ne peuventpliquer le -règlement. Elle est tracassière.,
Elle se cantonne dans la technique pure-,
péremptoire et absolue les appareils alle-
mands et américains qui viennent de nous(
ravir les principaux records n'eussent ja·
mais été acceptés par elle.
Parlant des quatre grands services:
aériens que doit tendre à assurer l'aéro-
nautique française, l'orateur constate,'
que la ligne Marseille-Alger n'a encore
donné que des résultats désastreux, et
il suggère d'orienter les recherches vers
la traversée de l'Atlantique, entre Casa..
blanca et le cap Hatteras.
Il faut enfin, conclut-il, donner aux
Compagnies aériennes un appui bien-
veillant et intelligent et protéger les
pilotes, pour en augmenter le nombre,
contre les accidents.
M. Laurent Eynac, ancien sous-secré-
taire d'Etat, exposant le programme de
la navigation aérienne, constate que ce,
qui lui manque, c'esfr un matériel vrai-
ment spécial, caractérisé par l'endu-
rance, la robustesse et les prix de re-
vient.
Les Compagnies souffrent d'une crise
d'organisation et de moyens. La formude
des primes et subventions a donné jusqu'à
présent d'assez bons résultats, mais il en
faut chercher maintenant une nouvelle
comportant notamment la participation de
l'Etat à la gestion.
Un effort de coalition et d'unité est
absolument nécessaire, déclare-t-il en
terminant. Il faut mettre fin à des riva-
lités fâcheuses.
L'aéronautique, reconnaît M. Boka-
nowski, subit une crise de croissance et
par conséquent, appelle, tout naturelle-
ment, la critique. Mais, cela dit, le mi.
nistre entend remettre certàines choses
au point, dans l'intérêt même de notre
aviation nationale.
.C'est ainsi que le ministre explique
comment la. réorganisation des services
s'est accomplie d'après les volontés du
Parlement.
Un orateur socialiste à reproché au
C 5 h. du matin)
PARIS ET DÉPARTEMENTS 25 CENTIMES
<5 h. du matin)
DIMANCHE il DÉCEMBRE 1927
EDMOND TABBE ET HENRY DE PlHE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924}
nuis mois six mois ma
Pari* et Département! 19 /r. 38 fr. 75~fr.
BdjJ^eeUincembourÉ. 36 fr. 72 fr. 140 fr.
«rang* (On'M postale). 50 fr. 95 fr, 180 fr.
Compte Chèque Postal s 263-04, Paris
ON S'ABONNE DANS TOUS LES BUREAUX OE POSTE
JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE LE PbUS PARISIEH DES CRANDS QUOTIDIENS
RENÉ LARA
Directeur-Rédacteur en chat
HT ADMINISTRATION
3. rue Drouot, 3
Les Annonces et Réclames sont reçues directement
» "GAULOIS-PUBLICITÉ" 2, rue DrouoÇ
et à t'Agence Havas, 62, rue Richelieu
Gulenberg 66-O3
téléphone: < o»*enber« ss-03
V Provence S6-O3
ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE t GAULOIS PARtS
De la richesse
au désastre
M. Sanraut, ministre due l'intérieur,
'fait un pressant appel à la générosité
française pour aller au secours des po-
pulations algériennes éprouvées par un
désastre sans précédent: Il faudrait de
l'argent, afin de parer aux besoins les
plus immédiats, et dès dons en nature,
afin de 'soulager les pauvres diables qui
ont perdu dans la catastrophe vêtements
et mobilier.
Bién des colons sont sans asile bien
des indigènes ont vu leurs modestes ré-
servies emportées pair les eaux furibon-
des qui roulaient tentes et gourbis com-
me des fétus. Toute la plaine, du Sig à
Sa, mer, est-comme un immense bour-
bier- d'où émergent seulement quelques
arbres déchiquetés qui tendent vers le
ciel implacable leurs branches dénu-
"̃ idées. Les localités elles-mêmes n'ont
point été épargnées, et autour des mai-
'sons qui s'écroulent errent des enfants
à demi-nus, des femmes éplorées et des
hommes dont le visage ravagé peint
'l'inquiétude et le. désespoir. Ah! oui
fil- faut tendre la main à ces misérables.
La France d'ici est solidaire de la France
de là-bas.
Perrégaux 1 Mostaganem Ces noms
évoquent en moi les souvenirs lointains
d'un temps où tout, dans cette contrée
!bénie du ciel, était aisance et prospérité.
Que de fois ai-je longé, pas de mon
pheval, cet Aïn-Sefra si tranquille, sans
une douter qu'un jour un subit accès de
colère furibonde ferait de lui un agent
de dévastation et de mort Filet d'eau
coulant entre des Larges à peine sensi-
bles, il arrosait des petits bosquets de-
lentisques et de lauriers-roses à l'ombre
desquels s'ébattait un peuple de tortues
aquatiques au museau pointu et h la
( queue remuant comme une godille.
L'hiver, il s'enflait bien un peu et
'• B'épandait de quelques mètres au delà
de son lit devenu trop étroit. Mais, aux
premiers beaux jours, il reprenait cons-
cience de son peu d'importance géogra-
phique, et rentrait bien vite dans ses
pénates. Qui aurait pu alors prévoir les
méfaits de ce ruisseau à l'air honnête
et placide, si placide que, dans les jours
de canicule, on lui eût volontiers offert
un verre d'eau, comme Pumas père au
Il arrosait, si l'on peut dire, des
champs d'une fertilité magnifique. Com-
mençant au pied des dernières pentes
dès Beni-Chouigiran, la plaine, ridée de
petits vallonnements et toute hérissée
d'oliviers, de jujubiers, de figuiers, éta-
lait au printemps ses- diaprures jus-
qu'aux abords de Mostaganem et de-la
ivallée des Jardins, qui la séparait du
Cheliff. Des irrigations, réglées par le
barrage qui, pour la seconde fois, vient
de tromper la confiance qu'on avait en
lui, versaient sur le sol l'humidité fécon-
dante. Les récoltes poussaient là comme
dans une terre de Chanaan.
'Qu'il y eût, par ailleurs, des paysages
plus riants, plus nuancés et moins uni-
formes, je ne le nie pas. A cet égard,
la, province de Gonstanline est autre-
ment favorisée que l'Oranie. Mais cette
,vàste étendue de cultures on plein rert^
.dénient avait tout de même son charme,
parce qu'elle était un gage de richesse
et une preuve de bravail. Chaque an-
née, on la voyait s'élargir et mordre
sur les quelques steppes où régnaient
encore les palmiers nains et les asper-
ges; sauvages. L'orge, le blé, la Vigne
s'étalaient là en conquérants. Des mois-
sons plantureuses avaient remplacé par-
tout les tristes champs d'asphodèles.
.Que reste-t-il de tout cela, maintenant?
'il reste l'espoir, qu'encouragera une
solidarité généreuse. Car la terre est
toujours là'entourée du cirque de mon-
tagnes où s'accrochent, au milieu des
nopals, les douars ép.argnés et les blan-
ches Koubas dédiées à quelque mara-
bout vénéré. Elle est toujours là, atten-
dant qu'on la débarrasse des scories qui
l'encombrent et de la boue oui l'étouffé.
Dégagée de ces impuretés, rendue à la
respiration et à la vie, elle retrouvera
bien vite son ancienne sève et sa fécon-
dité.
Dans ses chaumes brûlés par le so-
1 leil, nous allions autrefois tirer des liè-
vres, qui foisonnaient, et des canepe-
tières, gibier difficile, aui ne se laisse
approcher qu'après des circonvolutions
éreintantes. Ou bien ncus parcourions,
haut guêtres, les dunes de sable qui en-
closent la vallée des jardins. On trou-
vait là des lapins broutant les tiges,
assez rares du reste, du diss ou de l'al-
pha. Mais on y rencontrait aussi, assez
fréquemment, de grosses couleuvres qui
digéraient pesamment ruelque malheu-
reuse caille, happée sur le sol, tandis
qu'elle essayait de rendre la flexibilité
à ses ailes raidies par la traversée de
la mer. Point d'autre ophidien, d'ail-
leurs, la hideuse vipère à cornes ayant
établi son habitat dans des régions plus
méridionales.
Il y avait aussi des vautours, vulgai-
rement appelées charognards, qui, avec
les chacals et les hyènes. se chargeaient
die la police sanitaire en dévorant- les
carcasses d'animaux morts des aigles,
qui planaient majestueusement au-des-
sus de leurs aires haut perchées, et,
enfin, des cigognes, jamais chassées, et
devenues pour cela familières,, que ni
notre vue ni nos coups de fusil n'émou-
vaient, et qui n'en continuaient que de
plus belle leur chasse aux serpents.,
Elles les assommaient à coups de bec
et les emportaient, se to-rtillant encore,
vèrs leurs nids perchés sur des chemi-
nées. L'une d'elles, un jour, laissa, en
arrivant, tomber sa proie qui, dévalant
par le tuyau, apparut tout à coup dans
une chambre où la femme d'un colon
ravaudait ses bas. Grand émoi, et cris
perçantes qui m'attirèrent. J'achevai le
reptile à coups de crosse et le jetai dans
le jardin. Mais alors, la mère cigogne.
qui n'entendait pas que son déjeuner
fût perdu, descendit du toit et, bran-
quillement, reprit la bête. tandis que,
là-haut, les petits claquaient du bec en
signe de bel appétit.
Ah qu'avec sa végétation floris-
sante, ses côtes dentelées comme celles
de la Grèce et plantées de chênes-lièges
ou de pins maritimes, ses promontoi-
res plongeant dans une mer d'azur, et
son ciel flamiloyant, ce prolongement de
la France offrait d'attraits à notre jeu-
nesse Il semblait que l'existence y fût
plus douce et plus facile que partout
ailleurs, et que les poumons y respirais-
sent un air plus vivifiant. Je n'ai vu
personne quitter le bled sans regrets.
Et d'apprendre que cette terre d'élec-
tion est maintenant ravagée au point- de.
devenir, pour longtemps stérile et que
nombre de ceux qui entretenaient sa
richesse sont sans ressources, sans abri,
et peut-être sans pain, le cœur se serre,
de ceux qui l'ont connue Quand elle était
une si robuste nourricière. Mais que, du
moins, si la nature, en un jour de deuil,
s'est montrée marâtre pour elle, notre
charité la venge de tant de cruauté.
Lieutenant-colonel Rousset
LA VIE QUI PASSE
Les Jouets et l'Actualité
Noël approche. Avant d'endosser son gros
manteau de fourrure et de coiffer son bonnet
de velours pour entreprendre sa longue tournée
nocturne, le vieux bonhomme à barbe blanche
a déversé sa hotte dans tous les magasins du
monde, où les petits viendront admirer les beaux
joujoux qu'elle contenait. Il va falloir choisir
parmi tant de merveilles accumulées! Grave
problème qui fera rêver les bambins. et les
papas aussi.
En attendant, c'est la visite dans les bazars,
les grands magasins. Jeannine a fixé son choix
sur une grande poupée richement habillée et
qui'« parle toute seule n. Elle l'a vue, couchée
dans sa boîte de carton jaune, les paupières à'
moitié closes. Elle s'est arrêtée, extasiée, en
tirant sa maman par la manche et en lui dési<-
gnant du doigt: « M'man, regarde! n Mais. ,la
maman' ne -s'est pas arrêtée assez longtemps
au gré de sa petite fille, et celle-ci s'est indi-
gnée de voir que, son admiration n'était point
partagée.
Au dehors, on se presse devant les étalages
garnis de bibelots lilliputiens et qui sont comme
un reflet rapetissé de la vie. Les enfants re
sont point seuls à regarder: il y a aussi des
vieux, courbés par l'âge, qui voient un peu de
leur lointaine jeunesse reposer là, derrière la
grande vitre claire au-dessus de laquelle en
pourrait écrire « Laissez venir à moi les petits
enfants ».
Et les grands-pères aussi.
Les jouets suivent l'actualité; ils la copient
et la conservent pour les chercheurs à venir.
C'est, en un mot, l'histoire en joujoux. Le jouet
souligne une actualité, raconte un événement.
Lorsque Pasteur eut découvert la rage et que
Lozé, préfet de police, eut prescrit l'usage de
la muselière, on lança sur le marché le n chien
enragé, jouet scientifique I! était enfermé
dans une boite avec cet avis sur le couvercle
« Ce chien est enragé, mais attaché et muselé.
Donnez-lui à boire si vous Lozé.
L'enfant s'amuse avec délices du dernier
règlement de police. Il joua longtemps avec des
boites à surprises qui affectaient la forme (le
boites à ordures eonformes aux instructions pré-
fectorales et que l'on appelait « boîtes Pou-
belle. n. De même, aujourd'hui, il se réjouit de
la dernière ordonnance sur la circulation, car
elle lui vaut une superbe panoplie « d'agent
à cheval », et il.gagne ainsi en divertissement
ce que les automobilistes perdent en liberté.
Lorsque le téléphone fut connu, les enfants
eurent le leur. De nos jours, ils ont l'auto-
matique », catalogué comme Il nouveauté »
sans doute parce qu'il supprime l'attente. L'in-
dustrie automobile est représentée par la voiture
de course avec autodrome » ou par « l'autobus
à six roues Les bateaux mécaniques ~er-
nier modèle ont « quatre cheminées » et les
avions font le looping. Les grandes randonnées
aériennes sont également évoquées par, le
a Saint-Louis et, même, un constructeur n'a
pas craint de faire de cet avion un jeu de
quilles dans lequel les quilles sont remplacées
par des aviateurs en bois. Espérons qu'il n'y
a là aucune allusion déplacée.
Les panoplies à l'usage des ménagères en
herbe contiennent maintenant un « balai méca-
nique et un « balai anticrobe Pour ceux
qui condamnent le régime sec, il y a le petit
bar n les joueurs trouveront un grand choix
de baccara et de « grand steeple enfin, les
amateurs de musique ultra-moderne pourront
acquérir à peu de frais un jazz-band complet.
Mais, si l'actualité scientifique ou sportive,
voire même musicale, se trouve largement repré-
sentée, il convient de remarquer que les grands
événements politiques et sociaux ne paraissent
pas. avoir eu de grandes répercussions sur l'in-
dustrie du jouet. L'esprit de Locarno ne semble
pas, en effet, avoir inspiré beaucoup les fabri-
cants de panoplies et de soldats de plomb, qui
se- sont plutôt efforcés de doter leurs produc-
tions nouvelles des derniers perfectionnements
de l'art militaire. Mais, là encore, me direz-vc.s,
l'actualité a été fidèlement suivie.
Et maintenant, si par hasard, en ces temps
d'étrennes, vous vous aperceviez <-ue vous êtes
le jouet de quelqu'un ou de quelque événement,
dites-vous que vous êtes au goût du jour et que
rien n'est tant reenerché que 1.'actualité.
Jacques-Tb. de Castelnau
LES REMUONS ANfiLO.-SOïlÉTIQUES"
Déclarations de M. Chamberlain
Londres, 10 décembre.
Interrogé Genève par un journaliste
anglais, sir Austen Chamberlain a déclaré
notamment
« Mon entretien avec M. Litvinof a été
parfaitement courtois, mais il n'a apporté
aucune modification dans la, situation. »
Les Fonctionnaires
rappelés à l'ordre
Au congrès de la Fédération républi-
caine, M. Marin a osé dire quelques
vérités aux tout-puissants fonctionnai-
res. Il leur a rappelé'qu'ils sont « les
serviteurs du peuple ». Tout le monde
sait à quel point vils ont oublié cette
vérité, non seulement quand il s'agit de
politique et d'élections,; mais en toutes
circonstances imaginables.
Dans ce pays où chacun crie son amour
de liberté, où le principe d'autorité
trouve si peu de crédit, nous subissons
humblement la dictature des fonction-
naires. Un charmant psychologue, Eu-
gène Marsan, essayait, hier, de définir
cette espèce de « mission transcen-
dante » que l'administration s'est don-
née à elle-même, l'importance en quel-
que sorte « sacerdotale » prise par le
fonctionnaire dans notre République
Voici qu'un ministre rappelle ces
messieurs à l'humilité. « Vous êtes, leur
dit-il, les serviteurs du peuple » Et
l'assemblée tout entière de se lever et
d'acclamer M. Marin.
Le congrès a même voté à l'unanimité
une motion invitant le gouvernement
rappeler ses fonctionnaires aux devoir,-
de leurs charges, notamment à la neu-
traité qu'ils doiven.t observer en période
électorale à l'égard des partis politiques.
Le président a même ajouté « Nous ne
demandons pas que notre décision soit
respectée, nous le commandons »
Voilà qui est parler Seulement, il ne
faut pas croire avoir agi quand on a
parlé, Toutes ces belles déclarations,
que la majorité des électeurs applaudi-
raient avec le même enthousiasme, res-
teront, il faut le craindre, lettres mortes
devant la toute-puissance des syndicats
de fonctionnaires.
Oui, tous les Français sont fatigués
de l'usurpation de pouvoir des gens qui
ne sont payés que pour être « leurs ser-
viteurs ». Qui, l'espèce de terreur qu'ils
font peser sur les villes et sur les cam-
pagnes est en exécration à tout le monde
en France. Mais de là à secouer le joug;
il y a un pas. On ne le franchira pas
aisément. Le rôle mystique de l'admi-
nistration, comme dit M. Marsan, et la
toute-puissance du syndicat placent le
fonctionnaire en dehors et au-dessus de
la nation.
L'es parlementaires qui voient la dic-
tature partout où elle n'est pas com-
menceraient-ils à comprendre la danger
de l'évolution qui s'est opérée depuis
quatre-vingts ans et qui s'est singuliè-
rement accélérée depuis la guerre?
Les pouvoirs qu'exercent les repré-
sentants du peuple, ce n'est aujourd'hui
que par les fonctionnaires syndiqués
qu'ils sont menacés l Le temps s'appro-
che où les fonctionnaires ayant fait les
députés, les traiteront à leur tour comme
des serviteurs.
Curtius
Les Échos
Un ami nous quitte.
C'est M. Eric Phipps, ministre pléni-
potentiaire et brillant collaborateur du
marquis de Crewe, A 1'aanb.àssade d'An-
gleterre, à Paris. Il est nommé ministre
plénipotentiaire à Vienne, où sa saga-
cité, sa finesse diplomatique et la haute
conception qu'il a de sa mission auront
mille occasions de s'exercer.
Diplomate britannique, M. Eric
Phipps a su être en même temps un
charmant Parisien, très répandu dans
le monde où l'on appréciait la délica-
tesse de son esprit et son exquise cour-
toisie. Paris ,regrettera le départ de cet
ami de la France, en gardant secrète-
ment l'espoir qu'il reviendra quand il
aura montré à Vienne qu'il est de la
race des grands ambassadeurs.
Les véritables gourmets sont invités
à venir goûter la vieille cuisine fran-
çaise restaurée dans toute sa gloire au
Compte de Provence, fondé par la So-
ciété Gastronomique Française. Au
cœur de Paris, 11, rue Taitbout, mai-
son du Temps. Tél. Louvre 09--47. Ca-
dre charmant. Prix très raisonnables.
UN BIENFAIT N'EST JAMAIS PERDU
L'été dernier un des rares jours où il fit
chaud M. Muller, chef de gare à Sarralbe,
petite station de la ligne qui va le Sarrebourg
à Sarreguemines, prit pitié de bestiaux qui souf-
de la soif et fit atteler le wagon où i:s
étaient enfermés à un train de voyageurs.
C'étaient vingt-quatre heures de gagnées sur le
parcours. La torture des pauvres bêtes était
abrégée d'autant.
Le geste était humain, mais il était contraire
au règlement, qui ne permet pas d'ajouter des
wagons de bestiaux aux trains de voyageurs.
L'administration la mort dans l'âme peut-être
ne pouvait que lui infliger un blâme. Il l'eut
et il eut à payer, en outre, dix-sept francs pour
supplément de transport des bestiaux en grande
vitesse.
Mais tout est bien qui finit bien. La Société
normande de protection des animaux vient de fui
envoyer cent francs et des félicitations. Un géné-
reux anonyme lui en a envoyé trois cents.
L'exemple étant contagieux. M. Muller n a
certainement pas fini de recevoir des mandats.
Et puis, pourquoi discuter? C'est
Demony qui est le premier tailleur de
Paris. Si vous allez 26 boulevard des
Italiens, vous admirerez la perfection de
sa coupe et l'élégance de ses chapeaux.
Contraste.
Quand le commandant du Formosa,
qui s'était signalé par la promptitude
dea secours apportées au paquebot ita-
lien Principessa-Mafalda, débarqua à
«Buerios-Àyres, il y fut accueilli très cha-
leureusement. Et' ce fut il s'appelle
Allemand aux cris de « Vive Alle-
mand !» qu'il mit le pied sur le sol de
la capitale' de la République Argentins.
Or, on vient de donner à l'opéra de
Buenos-Ayres une représentation de
Bernani. Dans le célèbre drame de
Victor Hugo, il y a un moment où est
,poussé le Gri de « vive l'Allemagne »
Avoir ttlé'jà crié « Vive Allemand »
parut suffisant. On corrigea le texte du
poète on cria « Vive l'Espagne »
Drecoll organise du 13 au 16 décem-
bre une grande exposition de lingerie,
linge de table et de maison. A cette oc-
casion, solde de nombreuses pièces à
des prix extrêmement intéressants.
Le cent .cinquantième anniversaire du
Mont-de-Piété.
C'est, le 17 décembre 1777 que le pre-
mier Mont-de-Piété » parisien fut
fondé, rue des Blancs-Manteaux, où se
trouve encore aujourd'hui le principal
établissement du Crédit Municipal.
A l'occasion de ce cent cinquantième
anniversaire, il n'est pas sans intérêt
de rappeler que l'idée première de l'ins-
titution est due à un moine italien qui
vivait au quinzième siècle et s'appelait
Barnabé de Terni.
Prêchant iL Pérouse, ce saint homme
lança l'anathème contre les usuriers,
coupables, de mettre à profit la misère
privée. Il invita les citoyens de la classe
possédante à fonder une « banque de
charité » qui permettrait aux nécessi-
teux d'emprunter, sans intérêt, de pe-
tites sommes, en fournissant un gage
cette banque s'appellerait le Monte·di-
Pietà.
Le projet reçut bon accueil et trouva
bientôt, à travers la Péninsule, de nom-
breuses réalisations que l'étranger
adopta.
M. L. chef de la délégation soviéti-
que à la conférence de Genève, a du
chagrin. Il avait l'intention de venir à
Paris se commander des vêtements en
homespun pour les sports d'hiver et
un habit de soirée dans le nouveau tissu
bleu foncé lancé à Paris par Sleator et
Carter, 11, rue des Pyramides.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 03 (+ 0 005). Dollar,, 25 40
0025). Belga, 35,5 35 (sans-changement).
Lire, 137 75 (+ 0 Franc suisse,
490 25 (- 0 50). Peseta espagnole, 421
(+ 1 ..). Florin hollandais, 1027 50 (sans
changement).
TEMPERATURE
Hier, à Paris: temps très couvert.
Probabilités pour la journée du 11 déeembre
Région parisienne: vent faible à modéré de
sud-est; ciel couvert, brumeux; quelques pluies
avec bruines.
Même température.
AUJOURD'HUI
Fête: Saint Daniel.
13 heures. Courses à Auteuil.
h. 30. Institut catholique: Réunion ae
clôture de la Semaine des écrivains catholiques.
17 heures. Vigiles de la Flamme Union
nationale des combattants du Crédit Lyonnais.
Corbu et Lacoste
tués en avion
L'aviateur Pierre Corbu qui, avec Givon,
avait, à bord de l'Oiseau-Bleu, pris le Lié-
part pour tes Etats-Unis et n'avait pu
poursuivre sa tentative, s'est tué hier au_
Bourget, en compagnie du mécanicien 1 a-
coste.
C'est en essayant une nouvelle berline
que les deux aviateurs ont trouvé la mort.
Corbu, qui devait partir pour Berlin hier
matin, était demeuré au Bourget à cause
du mauvais temps. Il devisait avec ses ca-
marades, quand un employé de la maison
Farman vint lui demander de taire, avec
Givon, l'essai d'un nouvel appareil. Givon
n'étant pas encore arrivé au Bourget,
Corbu partit avec Lacoste, le metteur au
point.
L'avion décolla en direction du Nord en
présence du chef pilote tajac et de quel-
ques autres aviateurs.
Soudain, entre deux images, l'avion ap-
parut « sur le dos une aile plia, puis une
autres et ce fut la chute,.en flèche, au-
dessus du territoire de la commune de
Bonneuil,. à deux kilomètres de l'aéro-port
du Bourget'.
A cinquante mètres du sol, Lacoste avait
sauté de l'avion et s'était écrasé sur le snl.
Quant au pilote Corbu, il était affreuse-
ment broyé. Un de ses bras fut retrouvé
à 150 mètres du lieu de la chute le rmil-
heureux avait été décapité.
L,es deux corps furent ramenés à 12 h. 20
au centre médical du Bourget, où ils se
trouvaient encore à 15 heures.
[Pierre-Charles Corbu était né le 6 fé-
vrier 1902, à Bois-Colombes.(Seine). Il pos-
sédait son brevet de pilote depuis le 31 dé-
cembre .1921.
Corbu avait ses études au collège Chap-
tal et au collège d'Etampes. Il c'était eii
gagé eu 1920 et auait été breveté pilote mi-
litaire le 5 aoüt de la même année.
Pendant ses cinq années de service, il fut
envoyé en. Syrie, où il resta 2i moins. De-
puis sa libération, Corbu était au service
des usines Farman comme pilote sur la'
ligne Paris-Bruxelles-Amsterdam. Il comp-
tait plus de cent heures de vols de nuit et
avait pris part à 'de nombreuses missions
militaires.
Pendant l'année 1926, en compagnie de
Robin, Corbu assura l'exploitation de la
ligne aérienne Paris-Berlin. Il avait réa-
lisé ainsi plus de 800 heures de vol, en
moins d'un an.
Le mécanicien Lacoste, peu connu du
grand public, était metteur au point au
service d'une maison de moteurs.]
L'INCIDENT POLONO-LITHUANIEN
La leçons qu'il en faut tirer
Cette session du conseil de la Société
des nations ayant dû, comme les précé-
dentes, ajourner les questions insolubles
de l'arbitrage sans sanction, de la sécu-
rité sans garanties et du désarmement
sans contrôle, il fallait à tout prix un
succès à la Société des nations. L'affaire
polono-lithuanienne, qui traînait depuis
sept ans, a été fort à propos évoquée à
Genève, où. une mise en scène habile a
fait ressortir les ,difficultés d'une conci-
liation, différée jusqu'à la dernière
heure.
Enfin, on s'est mis d'accord sur une
formule qui, tout en laissant subsister
le litige de Vilna, termine l'état de
guerre théorique entre la Pologne, qui
r.'eut jamais la moindre velléité d'agres-
sion, et la Lithuanie, qui n'en continuera
pas moins à subir, comme par le passé,
les influences de Berlin et de Moscou.
Loin de nous la pensée de diminuer
l'importance d'un tel résultat. Il démon-
tre, une fois de plus, l'efficacité du
concile de Genève «pour le règlement des
conflits entre puissances mineures, que
toutes sortes de raisons inclinent à ac-
cepter la médiation des gouvernements,
sans l'appui desquels la guerre, faute
d'armements et de crédits, serait une
entreprise chimérique.
Mais il serait imprudent.de conclure
par une généralisation optimiste à la
possibilité d'arrangements semblables
en cas de différends sérieux entre gran-
des puissances.
La pire insécurité est une sécurité
illusoire. Les succès de la Société des
nations dans l'apaisement partiel ont
ceci d'inquiétant qu'ils masquent le
péril des conflits latents entre Etats
dont les doctrines et la (politique sont
en contradiction flagrante pour tout ce
qui concerne le (respect juridique des
traités et le maintien du statu qzao euro-
péen.
La France est à peu près seule inté-
ressée à l'intangibilité du système créé
par la paix de Versailles. Il s'en faut de
beaucoup que l'Allemagne et la Russie,
voire l'Itahe et l'Angleterre, l'admet-
tent comme définitif et immuable. On
n'arrête pas l'histoire avec des textes.
Chaque peuple qui a le souci de son
indépendance doit pouvoir la défendre
à toute éventualité. Le paradoxe du dé-
sarmement général apparaît plus ab-
dent polono-lithuanienv dont ïa soihir
tion n'eût peut-être pas été aussi satis-
faisante si la force s'était trouvée du
côté de la Russie et de l'Allemagne, au
lieu d'être du côté de la France et de
l'Angleterre.
Saint-Réal
UNE JOURNÉE MOUVEMENTÉE
(De notre eomespondant particulier)
Genève, 10 décembre.
Quelle journée Elle fut fertile en inci-
dents plus qu'aucune autre et il y a long-
temps que, dans l'entourage de la S.D.N.,
on n'avait pas passé par de pareilles tran-
ses. Le maintien de la paix entre la Li-
thuanie et la Pologne a bien failli n'être
pa.; obtenu et l'accord qu'on avait cru
d'abord facilement réalisable, a panu im-
possible une grande partie de l'après-midi
les exigences de M. Voldemaras avaient
tout remis en question.
Cependant à la sortie de la. séance se-
crète tenue ce matin et qui avait duré
trois quarts d'heures, l'horizon semblait
complètement éclairci. Bien qu'on sût peu
de choses sur le débat, on colportait l'in-
cident suivant qui permettait tous les es-
poirs.
A un certain moment, le maréchal Pil-
énervé par les réticences de M.
Voldemaras. se tourna vers lui et, l'inter-
pellant devant tous les membres du con-
seil, lui dit brusquement
Alors, c'est la paix ou la guerre ?
Et M. Voldemaras de répondre, mais
plutôt dans un murmure
C'est la paix
Dans ces conditions, conclut le maré-
chal, je n'ai plus rien à faire ici. Il me
reste à faire chanter le. Te Deum dans
tontes les églises de Pologne.
Puis, se tournant vers M. Zaleski, il
ajoutait
Je vous laisse le soin de rédiger la
formule.
Hélas on ne devait pas tarder à s'aper-
cevoir que ln représentant de la Pologne
avait été trop optimiste et qu'on avait tort
de se réjouir. Les heures qui suivirent
amenèrent de telles péripéties qu'on put
croire par moment que tout était rompu.
Si les délégués des grandes puissances, et
particulièrement M. Briand, n'avaient pas
fait montre d'une belle ténacité et déployé
une grande diplomatie, vraisemblablement
tes conversations n'auraient pas abouti.
On avait tout d'abord qualifié de pessi-'
mistes tes propos de l'un des membres de
la séance secrète qui avait résumé ses
impressions en disant qu'il était surpris
du danger rérl couru par la paix. Au cours
de l'après-midi on dut reconnaître qu'il
avait vu juste.
C'est à seize heures que commença vrai--
ment la phase critique. Quand successive--
nient les parties furent mises en présence
du texte qu'avait élaboré le rapporteur, NI.
Beelaerts von Blokland, ministre desPays-
Bas, les dissentiments se révélèrent. Certes,
si les Polonais ne demandèrent que des
modifications insignifiantes, il n'en fut pas
de même les Lithuaniens. M. Voldemaras
présenta des exigences écrites d'une nature
telle que M.. Zaleski, les déclara inaccep-
tables. Le chef du gouvernement de Kovno
n'allait-il pas jusqu'à demander l'envoi sur
place d'une commission d'enquête?
Pendant près de. deux, heures on déses-
péra d'arriver à' une entente, à tel point
que l'on renvoya d'abord sine die la
séance publique du conseil qui était an-
noncée. La consternation était générale,
sauf peut-être chez quelques étrangers
qu'un échec eût comblé d'aise.
Cependant, dans le cabinet de sir Eric
Dcummond, où étaient réunis MM. Sugi-
mura, Avenol et Beelaerts de Blokland
avec M. Voldemaras, on faisait effort pour
amener ce dernier à de. meilleurs senti-
ments. Les pourparlers ont duré près de
cinq heures et ce n'est qu'à 20 h. 45 qu'un
résultat fut obtenu. Heureusement, il était
satisfaisant. Tout danger d'une rupture
était écùrté.
Aussitôt le conseil était convoqué pouü
une séance dé nuit. A 22 h. 30, au moment
où je vous télégraphie, il entre en séance'
et il va procéder au vote de la résolution!
sur -laquelle les parties se sont mises d'aô-i
cord.
Le maréchal Pilsudski partira aussitôt
après pour Varsovie.
Contraste saisissant, pendant qu'au pa-<
lais de la S. D. N. ces graves événement^
se déroulaient et que le sort de la paix
était en suspens, Genève, en fête, s'amu-
sait, insouciante. Des masques parcou-
raient la ville qui regardait passer le cor-
tège annuel, le carnaval traditionnel qui,
commémore l'escalade de 1602. Ainsî va le'
monde.
LE RETOUR DES PETITES ARNAUD
Elles sont a Paris
Dès huit heures hier matin, sur le quai
de la gare de Lyon, où le train de Mar-
seille est attendu, une vieille femme, petite^
alerte, vêtue de noir et coiffée d'un bonnet
blanc, marque une vive impatience. Cette
vieille femme .est la grand'mère des fillètted
Arnaud, les petites captives délivrées. Le
public l'entoure et lui manifeste sa sym-
pathie.
Très émue, la grand'mère parle des. êtres
chers
Mon fils et ma belle-fille sont morts..
Heureusement, elles, les pauvres petites.
on-a pu les sauver.
Lé, train entre en gare. Voici les enfants.
Leurs oncles,' M. Gagneul, qui est entre-
preneur à Vichy, et M. Ernest Reyn'aud,'
les accompagnent. Ils sont allés chercher
les orphelines au paquebot Maréchal-Lijau*
tey qui les amenait du Maroc.
Odette et Raymonde ont chacune une
grande poupée dans les bras. Elles courent
embrasser leur grand'mère qui les caresse
tendrement. Elles sont un peu pâks.
Les photographies prennent des clichés.'
Les petites ont un peu peur. Odette sur-
tout, Elle pleure. On la rassura La grand
maman les entraîne. Elles sont parties
travers Paris. Mais elles n'y resteront
point. Le grand air de la campagne leur
est nécessaire. Dans quelques jours elles
prendront le train pour un village des
Deux-Sèvres.
A LA CHAMBRE
Pour sauver
notre Aéronautique
Les explications de MM. Laurent Eynac
PAR M. GEORGES FOUCHER
Il a fallu toute la séance du matin
pour arriver à la clôture de la discus.
sion générale.
Reconnaissons, d'ailleurs, que celle-ci
n'a pas manqué d'intérêt tant s'en;
faut M. Couhé, M. Laurent Eynac et,;
après eux, M. Bokanowski ont soumis
à la Chambre toute une série d'observa,
tions qui, dans leur ensemble, offrent!
un heureux contraste avec l'effroyable]
bafouillage de l'instituteur Gamard.
Pour M. Couhé, notre aéronautique*
descendue, cette année, du troisième au
quatrième rang, peut et doit être sauvée,
mais il n'est que temps de prendre, ai
cet effet, des mesures énergiques.
Un malaise matériel et moral existe
comment en sortir ?
M. Couhé préconise, tout d'abord, les
rétablissement d'un sous-secrétariat dej
l'aéronautique, embryon du grand mi-
nistère de l'air de demain. L'aviation;
française retrouvera ainsi le chef, l'anii
mateur qui lui manque
L'administration fuit les rosponsabilÛ
tés les fonctionnaires ne peuvent
Elle se cantonne dans la technique pure-,
péremptoire et absolue les appareils alle-
mands et américains qui viennent de nous(
ravir les principaux records n'eussent ja·
mais été acceptés par elle.
Parlant des quatre grands services:
aériens que doit tendre à assurer l'aéro-
nautique française, l'orateur constate,'
que la ligne Marseille-Alger n'a encore
donné que des résultats désastreux, et
il suggère d'orienter les recherches vers
la traversée de l'Atlantique, entre Casa..
blanca et le cap Hatteras.
Il faut enfin, conclut-il, donner aux
Compagnies aériennes un appui bien-
veillant et intelligent et protéger les
pilotes, pour en augmenter le nombre,
contre les accidents.
M. Laurent Eynac, ancien sous-secré-
taire d'Etat, exposant le programme de
la navigation aérienne, constate que ce,
qui lui manque, c'esfr un matériel vrai-
ment spécial, caractérisé par l'endu-
rance, la robustesse et les prix de re-
vient.
Les Compagnies souffrent d'une crise
d'organisation et de moyens. La formude
des primes et subventions a donné jusqu'à
présent d'assez bons résultats, mais il en
faut chercher maintenant une nouvelle
comportant notamment la participation de
l'Etat à la gestion.
Un effort de coalition et d'unité est
absolument nécessaire, déclare-t-il en
terminant. Il faut mettre fin à des riva-
lités fâcheuses.
L'aéronautique, reconnaît M. Boka-
nowski, subit une crise de croissance et
par conséquent, appelle, tout naturelle-
ment, la critique. Mais, cela dit, le mi.
nistre entend remettre certàines choses
au point, dans l'intérêt même de notre
aviation nationale.
.C'est ainsi que le ministre explique
comment la. réorganisation des services
s'est accomplie d'après les volontés du
Parlement.
Un orateur socialiste à reproché au
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.6%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.6%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"The Romanic review : a quarterly journal devoted to research, the publications of texts and documents, critical discussions, notes, news and comment, in the field of the romance languages and literatures / edited by Henry Alfred Todd and Raymond Weeks /ark:/12148/bpt6k119586.highres Bibliothèque de l'École des Chartes /ark:/12148/bpt6k12501c.highresCommun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Pène Henri de Pène Henri de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Pène Henri de" or dc.contributor adj "Pène Henri de")Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis" or dc.contributor adj "Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis") Meyer Arthur Meyer Arthur /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Meyer Arthur" or dc.contributor adj "Meyer Arthur")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5410957/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5410957/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5410957/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5410957/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5410957
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5410957
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5410957/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest