Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-12-08
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 décembre 1927 08 décembre 1927
Description : 1927/12/08 (Numéro 18326). 1927/12/08 (Numéro 18326).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5410923
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
62° année. 3° série. N° 18326 (5 H. dll Hiatïn) PARIS ET DÉPARTEMENTS 25 CENTIMES < 5 h. dll matin > ♦
EDMOND TARBE ET HENBY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Çireciettr (1879-19241
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Isa journée
des "Prix
Je venais, hier, d'apprendre quels
noms avaient, entre midi et deux heu-
mes trente, jeté à la renommée dix aca-
démiciens et vingt dames.. Je me lé-
jouissais de savoir que le prix Goricourt
était attribué à Maurice Bedel le prix
Femina, à Marie Le Franc. Il en est des
«journées de prix littéraires comme des
journées d'étections législatives' il est
xare de voir triompher ceux pour qui
l'on avait 'fait des vœux secrets. D'un
pas guilleret, je me hâtais vers ma table
dé travail– lorsque ie tombai, au coin
d'une rue, sur mon ami Le Mécontent.
C'est un grand garçon que je connais
de longue date, car il haute volontiers
les salles de rédaction. Pessimiste en
diable, il serait intolérable, si n'était
qu'il a le pessimisme gai, comme, tou-
tes .proportions gardées, M. de Lamar-
tine avait l'optimisme triste.
Notre époque manque d'Alcestes.
'J'aime assez les grognements de Le Mé->
content quand j'ai le temps de les écou-
ter Mais le rencontrer, njelle.disgrâce.
en ce jour où j'étais si pressé, où je'
devais brosser rapidement la critique
de deux lauréats avant d'aller avec
toute la France intellectuelle dîner à la
table de la Revue des Deux Mondes.
Je ne suis malheureusement pas un
moins-de-vingt-ans, je ne sais pas me
débarrasser, en un clin d'oeil ou un
:croc-en-jambe, des importuns. Du
moins, allais-je me donner la mauvaise
joie de confondre mon vieux camarade.
Le Mécontent, vous me devez un
dîner digne de Maurice des Ombiaux ou
de Lucullus. Vous avez perdu le pari
que vous avez fait il y a deux mois.
Quel pari ? D'honneur, je ne me le
j^pappelle pas- Rafraîchissez ma mé-
4*«ji. Dans une maison amine, l'on venait
'de dire devant nous que peut-être cette
année le prix Femina serait attribué, à
Quelqu'une des femmes de talent qui
'le briguaient plus ou moins ouverte-
ment Mmes Lucienne Favrce, Marie Le
.Franc, Suzanne Normand, Maryse
jChoisy. Vous avez levé votre grand
• bras, vous avez déclaré « Ça, ja-
̃> mais et vous avez ajoute « Sn
•» .vingt-trois ail vingt-quatre, ans, tt
jury, le jury féminin du prix,, Vie Heu-
>i» reuse-Femina n'a couronné que deux
fois une, femme. Et, de ce fait qui
peut étonner, je ne m'étonne pas.
i» C'est logique, c'est normal, c'est ex-
pliqU'é pair les lois naturelles. Le jouir
}i»roù les femmes seront électrices et éli-
fci». gibles, ce seront pour des hommes
v[i» qu'elles volteront. » Je protestai, d'au-
| i parié. Eh bien, Le Mécontent, vous
'avez ,perdu
Soit. Et sans doute allez-vous m'ap-
prendre que le prix est allé à telle dame
[qui a beaucoup intrigué, dont les pro-
ches ont mis en jeu mille influences,
?et dont les amis ont claironné le mé.
rite ?
Vous n'y êtes pas, mon cher. Le
kfprix a été donné à une institutrice qui
îjest au Canada, et que personne .ici,
même ses éditeurs, ne connaissait il y
-
Oui. je vois Marie Le Franc,
-Fauteur de Grand-Louis l'Innocent.
'lAlors, selon vous, c'est un bon choix ?
-r. Excellent.
Je n'ai pas lu son livre, avoua Le
^Mécontent. Mais il y a quelque chose
l'dans le sujet, je crois, qui a choqué de
;£)ons esprits.
Le sujet? Pour n'être pas suspect
.!de partialité à vos yeux, permettez que
"!ije joue les « m'as-tu-lu? », et laissez-
moi vous lire l'analyse qui a paru ré-
cemment dans une revue et que j'ai
écrite avant la bataille. « Une femme
que les déceptions sentimentales n'ont
pas épargnée a choisi de vivre pendant
Ja guerre dans une petite maison de la
icôte bretonne. Là, elle peut, en paix,
xnéditer, suivre son rêve, cultiver'son
art, goûter toutes les âpres joies d'une
solitude presque absolue. L'être errant
qu'un soir de tempête elle a par charité
jabrité dans son grenier, peu à peu elle
en fait son commensal. Ce « Grand-
Louis comme on l'appelle dans le
pays, d'où vient-il, quel est-il ?' Nul ne
Je sait. Quel malheur ignoré, quelle
aventure de guerre ont frappé d'amné-
sie cet homme encore jeune, sain et
rigoureux ? Ce mystère, la pitié fémi-
nine, et aussi les suggestions moins pré-
,cises mais non moins fortes de l'ins-
̃ itinct, attirent peu à peu vers cet in-
iconnu, cet « innocent si doux et si
¡robuste, la solitaire si cultivée, si raffi.
inée. Et après de longs mois de vie quo-
tidienne, après l'épreuve de la maladie
jet du dévouement, cette intimité, tou-
jours plus tendre, mais qui était restée
réservée, devient un libre amour, mu-
tuellement consenti. »
Alors, grommela Le Mécontent,
,cela vous semble aimable et propre ce
;collage avec un idiot?
'Plus doux Pas de gros mots C'est
ma faute si mon analyse trop sèche ne
;vous donne aucune idée de la poésie
.discrète et profonde que la romancière
a su mettre dans son récit. La grande
qualité de ce beau livre, c'est la qualité
maîtresse des livres réussis il a une
atmosphère. De deux fortes races, bien
marquées, de ses pays d'origine et d'af-
fection, Ganadal Bretagne, Mlle Marie
Le Franc a les robustes et nobles qua-
lités. Les atavismes parlent haut en elle,
;viennent amplifier ses impressions jus-
tes et puissantes, prolonger les ondes
invisibles de ses phrases sobres et bien.
timbrées. La pluie, le vent, le froid, la
lumière des matins printaniers, les ma-
gnificences de la mer tout cela est
présent dans ce roman-poème, tout cela
.explique, justifie, ennoblit, enveloppe
de plus de vraisemblance et de plus
d'émotion l'idylle presque muette qui se
déroule lentement devant nous.
Le Mécontent se taisait. Etait-il rési-
gné, ou las, ou convaincu ? En tout cas,
il était calme. J'étais déçu. Quel Fran-
çais n'aime pas à humilier, un pessi-
miste ? Je voulais asséner un autre coup
à mon vieux camarade. Je le pris par
le bras, je le forçai à s'arrêter, je le
regardai fixement.
N'est-ce pas vous, vous Le Mécon-
tent, qui, l'autre soiir,.rue. Drouot, avez
émis devant moi cet axiome a Depuis
que, devant l'univers émerveillé, ils
fonctionnent, les distributeurs d3 prix
Concourt ou de prix Femina et leurs
contrefacteurs ont toujours refusé leurs
lauriers à un livre tant soit peu diver-
tissant. En accordant leurs suffrages à
l'esprit et l'humour, les jurys littérai-
reis craindraient de ne pas paraître assez
littéraires, non seulement aux profes-
sionnels, mais aux plus vulgaires ba-
dauds. Vous qui tes candidats, laissez
la gaieté à la porte »
Avais-je si tort ? Ne sommes-nous
pas saturés de gravité, de tristesse, de
calembredaines morose» ? Nous deve-
nons ennuyeux à pleurer, .les livres
tombent des mains des lecteur: les plus
intrépides.
Hier, mon cher, les membres de
l'Académie Goncourt vous ont donné le
plus éclatant démenti. Ils ont attribué
leur célèbre prix, décerné tant. de fois
a de lugubres écrits, un livre pim-
pant, alerte, un livre qui a de l'entrain,
de l'allant, du brio, de la vraie jeunesse
un ,peu d'émotion, un peu, d'attendris-
sèment, beaucoup de fine gaieté le
Jérôme 60" latitude nord, de M. Mau-
rice Bedel.
Sans blague ? ¡répondit simplement
Le Mécontent. Mais pourquoi, précé-
demiment, les Dix avaient-ils dédaigné
Paul Morand et Thomas Raucat, et.
Laissons le passé. Réjouissons-
nous du présent. Comme Maurice Bedel
sait agréablement railler (railler son
jeune littérateur français de vouloir ex-
porter dans un pays nordique nos ma-
nies sentimentales, nos gallicismes
amoureux, –r railler les étrangers de
se d'aire une idée si conventionnelle des
moeurs françaises, et surtout des amours
parisiennes Comme il s'entend à enle-
ver un juste et séduisant, croquis due
ces Norvégiennes qui nous déconcertent
et nous attirent, comme elles attirent et
dé,çon'certen.t .son héros Et comme l'on
aime sa gracieuse et malicieuse justifi-
cation de ce qu'avec mon regretté ami
Louis Loviot nous nous plaisions à ap-
peler l'amour à la française.
Le Mécontent-se tourna vers moi et,
avec un bon sourire
Je suis enchanté, mon ami, d'a-
voir reçu en ce même joum deux oroqud-
gnoles. Mais vous me voyez surtout
ravi de la victoire de ce Jérôme. Si
gante, ironie, si la bonne humeur me-
surée, si le sens du ridicule et du rire
reprennent leurs droits en France,
même chez les héritiers du sinistre na-
turalisme, rien n'est perdu Nous som-
mes sauvés 1 C'est moi gui tous le dis
et vous savez que je ne suis pas un type
dans le genre de Pangloss.
Raymond Lécuyer
LES SCRUTINS
C'est par six voix que le prix Goncourt
a été attribué à M. Maurice BedeL Trois
voix avaient ctésigné Fauteur des Hommes
de la'Route, IVI.' André Chamson une voix
M. Herbert Wild.
Trois tours de scrutin ont été nécessaires
potir l'attribution du prix Femtna. Ont ob-
tenu des voix NI. Julien Green (Advienne
Mesurât), M. Marc Chadomne (Vasco),
Mme Lucienne Favre (L'Homme derrière
le mur), Mme Lily Jean-Javal (L'Inquiète),
M. Maurice Simart (Un Coeur de quarante
ans), M. Pierre Wolff (L'Homme au Rois
dormant), M. Pierre Agu'etant (Les Amours
LA VIE QUI PASSE
LE BINER
DE LA
« Revue des Deux Mondes »
« Une institution nationale », ainsi Maurice
Barrés se plaisait à appeler la Revue des Deux
Mondes; hier, un illustre diplomate reprenait
ce mot; et un éminent historien remarquait que
cette institution-là, on est étonné qu'elle n'ait
pas été créée en l'an VIII, par Bonaparte, en
même temps que le Conseil d'Etat et la Banque
de France.
Le dîner annuel de la Revue, ce sont les
Etats généraux du monde lettré. Hier soir, au
Cercle Interallié, étaient groupés les plus illus-
tres représentants de la France qui pense.
M. J lies Cambon, dont le rôle historique atteste
ce que dans la conduite des grandes affaires
diplomatiques donne la vraie culture française,
présidait, 11 avait à'ses côtés M. le maréchal
Foch. L'Eglise, l'armée, la diplomatie, la poli-
tique,- la littérature, les arts entouraient ces
personnages et, comme eux, avaient tenu à
venir faire leur cour à la Revue, à cette amphy-
trionne de quatre-vingt-dix-sept années, plus
robuste, plus brillante et mieux vivante que
jamais.
Etaient présents: MM. les maréchaux Joffre
et Lyautey, Mgr Baudrillart, 'MM. René Bazin,
Henri Lavedan, Maurice Donnay, Marcel Pré-
vost, Henri de Régnier, Henry Bordeaux, Che-
vrillon, Emile Picard, Georges Lecomte, Abel
Hermant. Paul Valéry, de l'Académie française;
M. Paul Léon, directeur des Beaux-Arts
M. Rabaud, directeur du Conservatoire
M. Berthélemy, doyen de la Faculté de doit
M. Léon Guillet, directeur de'l'Ecole Centrale;
M. d'Eichthal, directeur de l'Ecole des sciences
politiques; M. Colson, vice-président du Con-
seil d'Etat; M. René Cagnat, duc de Broglie,
MM. Ch. Diëhl, Maurice d'Ocagne, Louis de
Launay, R.-G. Lévy, Moureu, Raymond Thamin,
baron Seillière, MM. Rébeilliau, Paul Monceaux,
Lacour-Gayet, Emile Bourgeois, Baîdoux, pro-
fesseur Bazy, .MM. Jean Brunhes, ..Fabry,
Daudet, Marion, Molliard, Rodocanachi, de l'Ins-
titut M. le maréchal Fayolle, général Gouraud,
gouverneur militaire de Paris les généraux
Debeney, Weygand, Niessel, Serrigny, Colin,
commandant l'Ecole de Saint-Cyr; colonel Rous-
set, commandant Chack..
Le corps diplomatique était représenté par
S. Exe. le baron de Gaiffier d'Hestroy, ambas-
sadeur de Belgique, et S. Exc. M. de Souza
Dantas, ambassadeur du Chili M. Loudon,
ministre des Pays-Bas; M. Dunand, ministre
de Suisse; M. Ehrensward, ministre de Suède;
M. Diamandy, ministre de Roumanie; M. Phi-
lippe Roy, commissaire générale du Canada, et
M. François-Charles Roux, ministre de France
à Prague. Le barreau avait envoyé les bâton-
niers Chenu, Fourcade et Aubépin.
Nous avons aussi remarqué dans l'assistance
MM. François-Marsàl, Payelle, premier prési-
dent de la cour des comptes Scherdlin, procu-
reur près la cour d'appel Saint-René-Taillan-
clier, Paléologue, de Saint-Aulaire, Lewandowski,
James H. Hyde, Jean Robiquet, dal Piaz, pré-
sident de la Compagnie transatlantique; le pro-
fesseur Jean-Louis Faure, Gustave Lanson,
Paul Labbé, secrétaire général de l'Alliance
française; Paul Souday, Abel Bonnard, Pierre
Benoist, Lucien Corpechot, Jacques Bainville,
Firmin Roz, Roland Dorgelès, Franc-Nohain,
A.-E. Sorel, S. Charles-Leconté, Marcel et
Jacques Boulenger, Fernand Divoire, Lefèvre-
Pontal.is,' Léouzon-le-Duc, Ricou; Garnier; Fas-
quelle, Fayard, Gay, Camille Bellaigue, Victor
Giraud, Gaston Deschamps, René Pinon, Henri
Duvernois, Claude Farrère, René Lara,. etc.
A l'heure des toasts, M. Jules Cambon a pris
la parole.
Il a été très applaudi lorsqu'il a montré avec
quelle autorité et quelle sûreté la Revué a été
conduite depuis sa création. « Ça été, cher
monsieur Doumic, la bonne fortune de la Revue
des Deux Mondes qu'elle ait toujours trouvé
pour la diriger des hommes joignant au cuite
des choses de l'esprit cette discipline ou plutôt
cette méthode qui, dans le cours des ans, a fait
d'elle le recueil le plus varié, le plus divers,
le plus compréhensif, et en même temps le
plus fidèle à lui-même et à ses traditions; si
j'osais risquer une comparaison, je dirais qu'il
en est de la Revue comme de la nature elle-
même, où tout se renouvelle sans cesse sous
la perpétuité des formes. n
Après avoir rappelé que la Revue a eu pour
collaborateurs tous ceux qui, pendant près d'un
siècle, ont honoré la langue et la pensée fran-
çaises, M. Jules Cambon a trouvé cette défi-
nition particulièrement heureuse: « Elle est
vraiment restée, par sa généralité, la représen-
tation de la société française qui n'a jamais
cessé d'être depuis trois siècles ce que Rœderer
appelait la société polie. Lorsque M. Cambon
déclara que boire au succès de la Revue des
Deux Mondes, c'était « boire à l'esprit de la
France et à la France elle-même », tout l'audi-
toire fut de son avis.
M. Louis Madelin, au nom de la rédaction
de la Revue des Deux Mondes, a prononcé
ensuite une charmante allocution.
Avec beaucoup de bonne, humeur et un peu
d'attendrissement, M. Madelin a égrené ses
souvenirs et a conté comment il eut l'idée
d'apporter à M. Brunetière un premier article.
Il a esquissé un portrait piquant et vrai du
célèbre directeur, dont l'accueil formait un
savoureux mélange de sévérité et d'extrême
courtoisie.
On souligna par de vifs applaudissements cet
éloge si mérité de M. Doumic: « Sous votre
direction, la Revue s'est, plus que sous aucune
autre, rajeunie, mais elle s'est rajeunie en res-
tant fidèle aux traditions qui, depuis près .d'un
siècle, en font beaucoup mieux qu'un recueil
chronique d'excellents articles, cette maison des
belles lettres françaises que mes devanciers des
années passées ont célébrée en termes élo-
quents.
» Vous accueillez les lettres et les sciences;
vous accueillez aussi la politique et très lar-
gement. Vous restituez à celle-ci sa noblesse
primitive, fortement perdue ailleurs. »
Alors, M. René Doumic se leva, et par de
fortes et fines pensées, enchaînées avec la plus
élégante aisance, il tint sous le charme ce public
de connaisseurs toujours avide de l'entendre.
M. Doumic rappela que ce dîner était le sep-
tième et consacrait une tradition il rendit hom-
mage aux hommes remarquables qui ont présidé
ces réunions annuelles notamment à M. le
maréchal Lyautey, qui fut l'objet d'une véri-
table ovation il salua la gloire désormais inef-
façable des deux Cambon. Et il parla aussi de
sa chère Revue; il précisa ce qu'il désirait
qu'elle fût; il résuma ses nobles ambitions dans
une formulé bien frappée: « Chaque numéro
doit être un bon ambassadeur de. la France. »
Il termina par des paroles de confiance et de
cordialité qui furent lïautement comprises et
chaleureusement approuvées.
D'amicales causeries prolongèrent ensuite et
clôturèrent cette soirée particulièrement bril-
lante.
Les Quarante-Cinq
Lire en Dernière Heure
Le conflit polono-lithuanien au conseil
de la Société des nations
La discussion de la motion de censure
des travaillistes
à la Chambre des Communes
Le nouvel ambassadeur du Japon
M. Adatci, dont on annonce la désigna-
tion, qui sera prochainement rendue offi-
cielle, comme ,ambassadeur du Japon à Pa.
ris, est né en 1869. Il fit ses études à l'Uni-
versité de Tokio. Docteur en droit, il entra
au ministère des affaires étrangères eu
1892 nommé l'année suivante attaché à la
légation de Rome, il devint secrétaire à la
légation de Paris en 1897, poste qu'il oc-
cupa jusqu'en 1903.
M. Adatci remplit ensuite diverses fonc-
tions au ministère des affaires étrangères
de Tokio jusqu'en 1908, date à laquelle il
revint à Paris comme conseiller d'ambas-
sade. Il devint ministre plénipotentiaire,.
au Mexique, en 1913, puis à Bruxelles .en
1917. En 1921, M. Adatci fut élevé, sur place
au rang d'ambassadeui" Il occupe encore
ces fonctions aujourd'hui à Bruxelles.
M. Adatci prit part à1a conférence delta
paix de Portsmouth, qui;mit fin à la guerre
russo-japonaise et joua encore un rôle très
actif au cours de la conférence de la paix
qui suivit la grande guerre. Il représente le
Japon à la Société des nations depuis sa
fondation.
M. Adatci, qui est membre de l'Académie
impériale du Japon, fait également partie
de l'Institut de droit international., partie
LES M ALLO ilS
La Chambfe a entamé hier la 'discus-
sion du budget\de l'intérieur. C'était une
belle occasion pour les communistes de
donner carrière à leur éloquence ils
n'y ont pas manqué. M.- Clamamus, en
parlant de la situation précaire des com-
munes et du projet de loi sur les lotis-
sements, n'a pas été heureux.
« Vous ne pourrez plus exploiter la
misère des pauvres gens, lui a répondu
M. Sarraut. C'est ce qui vous ennuie »
Evidemment Et la riposte est excel-
lente. Mais pourquoi le gouvernement
a-t-il tant attendu ? Comment depuis la
guerre nos dirigeants ont-ils permis
cette abominable exploitation et de la
terre de France et des citoyens fran-
çais ?
« La République est condamnée à ne
point prévoir », disent ses adversaires.
Jamais elle ne leur a donné à ce point
raison. La plus importante critique
qu'on puisse apporter au projet du mi-
nistre de l'intérieur, c'est d'arriver' bien
tard
M. Sarraut a dit encore aux commu-
nistes qu'ils étaient exaspérés parce que
son projet brise entre leurs mains un
instrument de propagande révolution-
Nous voudrions croire que les textes
proposés par le gouvernement auront ce
pouvoir. Hélas i quand le mal est fait,
les haines et les ressentiments excités,
il est difficile de réparer et d'arrêter les
mouvements déchaînés.
Quand on regarde la banlieue rouge
de Paris, on est effrayé de voir par
quelle mince cloison le monde moderne,
avec tous ses raffinements et ses compli-
cations, est séparé de la barbarie et de
la férocité
A la Chambre, les ministres ont de
dures paroles pour les communistes 1
Mais à quelques kilomètres de là, M.
Doriot et M. Clamamus ont la possibi-
lité d'organiser leurs adeptes en troupes
d'attaque, de les exercer et de faire ma-
nœuvrer l'armée rouge
Le Cartel, au lendemain des dernières
élections, a agi comme une groupe vic-
torieuse, usant partout du droit de
conquête et distribuant les dépouilles
des vaincus à des vainqueurs qu'elles
ne devaient jamais contenter. La force
du communisme s'en est trouvée singu-
lièrement accrue. Comment les hommes
issus du Cartel peuvent-ils se flatter de
combattre la' propagande révolution-
naire ? Ils l'ont faite
Pour en revenir aux réparations à
accouder aux mal lotis, si paradoxal que
cela puisse paraître, ce n'est pas seule-
ment une question d'argent, mais une
question morale: Il. faut donner des
chemins, de l'air, de la lumière à ces
malheureuses gens Mais il faut leur
donner bien autre chose pour les sous-
traire à l'influence des meneurs com-
munistes.
Que M. Sarraut songe en l'occurrence
que les idées d'ordre n'ont pas de meil-
leurs apôtres au milieu de ces déshérités
que les vaillants missionnaires, les prê-
tres héroïques qui vont évangéliser ces
abandonnés. Eux seuls ont maintenu
durant les années qui viennent de
s'écouler un peu de vie spirituelle et de
vertueuse résignation dans ces cœurs
opprimés et révoltés
Curtius
Les Echos
Molière et d'Annunzio.
A l'issue de la répétition générale
de La Torelae sous le Boisseau, de
Gabriele d'Annunzio, quelqu'un deman-
dait à M. Herriot quelle eût été l'opi-
nion de Moulière si l'on avait représenté
sur « sa scène » la pièce d'un étranger,
tune œuvre de Calderon, par exemple,
¡ou d'Alfieri ?
Le ministre de l'instruction publi-
que déclara qu'en ce qui concerne Cal-
deron, le doute est 'permis; mais, du
moins pour Alfieri, fit-il remarquer
qu'aucune incertitude ne subsiste. L'il-
lustre tragédien italien est. en effet,
né en i749, soixante-seize ans après la
mort de Molière.
M. André Daderet vient dû recevoir
ce télégramme de Gaforiele d'Annunzio
Le mauvais temps m'empêche de
partir en hydravion, mais vous sentez
ma présence certaine. Veuillez dire ma
gratitude émue à Mme Segond-Webeir,
à Marie Ventura, à Léon Bernard, à
-Jean Hervé, à Denis d'Inès, à Berthe
Bovy, à Mary Maaiquet, à Emidienne
Dux, à Tonia Navar, à tous mes inter-
prètes puissants et charmants. Je vous
» Gabriele d' Annunzio.
Ajoutons que la Torche sous le Bois-
seau paraîtra, in extenso dans le pro-
chain supplément théâtral due l'Illustra'
tion.
Tous ceux qui s'intéressent l'his-
toire de la société française sous l'anciens
régime liront avec plaisir le troisième
due' la collection « Le Temps
passé » La Marquise de Pompadour,
qui vient de paraître pux -Editions de
'France. Ce sont des extraits très bien
choisis des célèbres Mémoires de Mme
du Hausset qui, pendant vingt ans,
servit la marquise de Pompadour, et qui
a relaté avec fidélité et esprit ce qu'elle
avait" vu.' dans les petits -appartements,
de Versai Iles.
Un classement historique.
L'Académie des Jeux floraux de Pro-
vence annonce le classement, comme:
monument historique, par arrêté de M.
le ministre de l'instruction publique et
des beaux-arts, de l'antique couvent des
Trinitaires et de la Vieille-Tour à Toulon
(Var).
Ces monuments datent du quinzième
siècle.
La Saison d'hiver s'annonce des plus
brillantes à Superbagnèires, rendez-vous
de grand sport et de haute élégance.'
L'Hôtel de Superbagnères ouvre ses
portes le 20 décembre.
Désabusé, le cœur brisé
On aime encor le Disque d'or »
Royal Bonbon créé par la maison du
Chocolat Lecestre (Médaille d'Or), à
Saint-Germain-en-Laye, derrière l'église.
Téléphone 592. Aucun dépôt. Spécialités
réputées. Livraisons franco Paris:
LES ORGUES
DE
SAINT-NICOLAS DU CHARDONNET
RESTAURÉES
Leur inauguration a lieu aujourd'hui
Les orgues de Paris connaissent en ce moment
une grande faveur. L'autre jour, à Saint-Etienne
du Mont, un concert spirituel était organisé par
les « Amis de l'Orgue », au profit de celles qui
honorent là paroisse de Jean Racine; et, aujour-
d'hui, l'église Saint-Nicolas du Chardonnet inau-
gurera les siennes, restaurées, au cours d'une
cérémonie dont le concours de M. Louis Vilenie
et du quatuor des chanteurs de la Sainte-Cha-
pelle rehaussera l'éclat.
L'orgue de Saint-Nicolas du Chardonnet date
de 1725. Il est le plus ancien du dix-huitième
siècle existant à Paris. Construit par le facteur
Thierry, il fut installé d'abord à l'église des
Saints-Innocents, et le grand Coupérin y joua:
Puis, en 1787, il fut acquis par Saint-Nicolas,
où Cliquot procéda à son montage.
Depuis, les siècles ont passé. Le « récit
devenu trop faible, semblait écrasé par un orgue
trop bruyant. Un jeune spécialiste, M. Paul
Koenig, réadapta l'instrument, équilibra les cla-
viers, créa surtout une harmonie nouvelle.
Désormais, le vieil instrument jouira d'une sou-
plesse propre à interpréter la musique ancienne
et récente et à pouvoir, sans inconvénient grave
au point de vue harmonique, passer d'un Jean-
Sébastien'Bach à un Widor.
` Si vous vendez un bijou qui vous est
cher, il est toujours préférable de ne
pas agir à la hâte. Pourquoi ne pas
profiter de oe réel avantage que, seuls
à Paris, offrent les joailliers Sirop et
Pauliet qui vous acçoirden't sur de-
mande un délai de 15 jours pouir annu-
ler la vente et reprendre le bijou, abso-
lument sans fnais ni intérêt. 86; avenue
222, (rue Saint-Miartin.
Le vaisseau errant.
Il a été aperçu à plusieurs reprises,
dans l'Atlantique, allant selon les capri-
ces du vent, toutes voiles déployées,
mais sans un seul être humain à bord.
C'est une goélette à quatre mâts, du
port de Boston, jaugeant 1,270 tonnes.
Il y a un mois, ce navire s'était échoué
sur la côte des Diamond Shouls. L'équi-
page, le considérant comme perdu,
l'abandonna et .partit sur des embarca-
tions. Quelques jours après, le vent
changea de direction et le navire, ren-
floué par les vagues, fut poussé au
large. Depuis, il erre à travers l'Océan,
malgré l'eau qui remplit sa cale, car il
est très enfoncé dans la mer, comme
s'il portait un lourd chargement.
Un radio, lancé par le capitaine d'un
bateau américain, signale que le vais-
seau errant a été rencontré l'autre jour,
naviguant avec une rapidité assez
grande, à une distance de 700 milles des
côtes américaines et de 300 milles des
îles Bermudes.
Devant le flot montant des mauvaises
fourrures, Henri Vergne oppose la
bonne qualité et le fini de la ligne. Il
y joint une mise en vente sensation-
nelle, durant le mois de décembre, dans
ses Magasins. 18, rue Royale. Ses man-
teaux de taupe, à 900 for., et ses modèles
de drap, soldés à partir .de 350 francs.
L'art chinois ancien, si délicatement
nuancé, est toujours un régal pour les
amateurs.
Tran-Hanh, 28, rue de Châteaudun,
soumet une très belle collection de ja-
des, porcelaines, laques, broderies, thé,
à des prix très raisonnables.
Importation directe de la Chine.
Une belle enchère sportive.
Hier, aux ventes de pur sang de New-
market, la pouliche Foligny, par Suns-
tar et Calabre, a été achetée par les
haras de Kingsclere pour 7,200 guinées
(environ 945,000 francs).
Si l'on considère qu'une poulinière
ne donne qu'un poulain par an, on peut
dire que voilà un bon prix.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 02 (sans changement). Dollar,
25 4075 (+ 0 005). Belga, 355 25 (sans chan-
gement). Lire, 137 90 (sans changement).
Franc suisse, 490 25 (sans changement).
Peseta espagnole, 418 25 (+ 1 ..). Florin
hollandais, 1027 75 (+ 0 75).
TEMPERATURE
Hier,, à. Paris: nuageux,.beau temps.
Probabilités pour la- journée du 8 décembre
Région parisienne: vent faible de nord-est;
ciel couvert ou très nuageux et brumeux.
Même température.
i. AUJOURD'HUI
Fête: Immaculée Conception;
13 heures. Courses à Auteuil.
17 heures.- Vigiles de la Flamme Amicale
des anciens du 170 dragons..
20 h. 30., Théàtre de Pariai Première
représentation de Coiffeur pour dames*
Pas de Grand Prix automobile
en 1928 «_̃
L'an prochain, l'Automobile Club de
France n'organisera pas de Grand Prix.
La raison de cette décision est que solli
cités, les constructeurs contrairememt à
l'attente des pouvoirs sportifs et du pu-
1ilic ont manifesté le désir de s'abstenir.
Déjà, depuis deux ans le Grand Prix
battait de l'aile et ne réunissait plus qu'un
lot peu nombreuxde concurrents. C'étaient,
en somme, toujours les mêmes qui, comme
Bugatti et Delage couraient le risque d'un
échec retentissant sans être sûrs de trou-
ver, commercialement, des compensations
équitables pour prix de leurs efforts.0
La grande majorité des constructeurs,
et ceux-là mêmes qui doivent leur réputa-
tion et leur puissance à la, course ne s'in-
téressaient malheureusement plus à notre
grande manifestation automobile et a.ban-
donnaient à d'autres, toujours héroïque-
ment sur la brèche, le soir, de défendre
la réputation de notre grande industrie.
Bugatti était, nous le savons, disposé à
courir, pour sauver l'épreuve. Delage, hé-
sitant peut-être, se fût sans doute décidé
à descendre à nouveau dans Vni->np Mais
les autres
Il est probable que les autres ont fait
la sourde oreille en réponse aux sollicita-
tisons de l'A. C; F. Alors l'A. C. F., pour
éviter le ridicule d'un Grand Prix gagné
par walk over, a pris la pénible décision
de déclarer forfait, lui aussi.
Déplorons-le. Déplorons la coupable in-
différence de ceux qui ont tout en mains
pour constituer des écuries imbattables et
ne font rien pour cela déplorons ce dé-
faut de compréhension des intérêts supé-
rieurs de l'industrie automobile française,
,Il nous restera, comme fiche de consola-
tion, d'assister à la course de la commis-
sion sportive, Evidemment, cette épreuve
est du plus haut intérêt, mais il lui manque
quelque chose aux yeux de l'univers le
panache.
G. B.,
LE BUDGET A LA CHAMBRE
M. Albert Sarraut
contre les Communistes
PAR NI. GEORGES FOUCHER
M. Albent, Sarraut a le droit de
s'enorgueillir des virulentes attaques
dont il a été l'objet, à l'occasion de la
discussion du budget de l'intériaur, .dj»
la part des agitateurs communistes.
Nul témoignage ne pouvait être rendu
plus éclatant de la vigilance éclairée
qu'il apporte à la défense de la société
et de la Franche même contre les crimi-
nelles entreprises de la bande. Il peut
s'en montrer fier, et il convient de le
féliciter. On le fera d'autant plus vo-
lontiers qu'on peut être assuré qu'il ne
s'arrêtera pas dans cette voie nous en
avons pour garant la rare vigueur de
ses ripostes aux André Marty, aux Cla-
manus et autres sinistres' farceurs.
La bataille s'engage dès le début de
la discussion générale, et c'est le con-
damné André Marty qui ouvre le feu,
en « dénonçant », en un langage plus
violent encore que celui dont il est cou-
tumier, « les mesures de guerre prises
par le gouvernement contre le mouve-
ment communiste
Quelles sont ces mesures ? M. André
Marty les énumère comme il suit sup-
pression du droit d'asile, application
des « lois scélérates interdiction des
journaux italiens et espagnols simple-
ment « libéraux les communistes
traités en criminels de droit commun
(que n'est-ce exact !), révocations d'ins-
tituteurs et de professeurs membres du
parti, emprisonnements préventifs, etc.
Et pourquoi ces mesures ? demande
M. Marty. Comment les expliquer ?
Vous alléguez la défense de la patrie.;
Mais tout le monde sait que ce mot de pa-
trie n'a plus de Valeur.
M. le président. Je vous rappelle à
l'ordre et je vous prie de modérer vos ex-'
pressions. "*•
Sans souci de ce rappel à l'ordre,
l'orateur communiste poursuit, en expo-
sant à sa manière les scènes de la soi-
rée du 23 août, au cours de laquelle
ses amis ont si bien pillé les magasines
du boulevard Sébastopol.
Ce fut là, exiplique-t-il, un traque-
nard tendu par la police, dont la con-
duite a été abominable
Mais M. Albert Sarraut n'est pas
homme à laisser passer, sans protester
comme il convient, une accusation de
cette espèce
J'approuve pleinement, déclare lé
ministre -de l'intérieur, l'attitude de la-
police
Je la couvre, je l'approuve, je la féli-
cite et, si l'occasion devait s'en représen-
ter, j'espère qu'elle recommencera.
M. Marty. La classe ouvrière retien-
dra vos paroles.
'M. le ministre de l'intérieur. La classe
ouvrière retiendra que vous avez. filé
comme des lapins.
Mais, fait observer M. Pernot, je
ne vois pas qu'il soit, en tout cela,' ques-
tion du budget.
Hélas non, souligne M. Poincarré,
mais ne voyez-vous pas qu'il ne s'agit
ici que d'une comédie parlementaire 1
Mettez donc les députés en vacan-
ces l conseille l'orateur à la tribune..
Sans doute, M; Marty croit-il se ré-
véler ici ironique et spirite1. Il est per-
mis de présumer, toutefois, qu'il n'avait
pas prévu cette réplique du président
du conseil.
M. le président du conseil. Le jour où
vous serez en vacances, nous reprendrons
nos droits et on ne vous verra pas dans
la rue. La Chambre a le droit de vous met-
tre en liberté, nous, nous avons celui de
vous reprendre, et nous n'y manquerons
pas.
A la bonne heure Voilà' .une bonne
EDMOND TARBE ET HENBY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Çireciettr (1879-19241
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Isa journée
des "Prix
Je venais, hier, d'apprendre quels
noms avaient, entre midi et deux heu-
mes trente, jeté à la renommée dix aca-
démiciens et vingt dames.. Je me lé-
jouissais de savoir que le prix Goricourt
était attribué à Maurice Bedel le prix
Femina, à Marie Le Franc. Il en est des
«journées de prix littéraires comme des
journées d'étections législatives' il est
xare de voir triompher ceux pour qui
l'on avait 'fait des vœux secrets. D'un
pas guilleret, je me hâtais vers ma table
dé travail– lorsque ie tombai, au coin
d'une rue, sur mon ami Le Mécontent.
C'est un grand garçon que je connais
de longue date, car il haute volontiers
les salles de rédaction. Pessimiste en
diable, il serait intolérable, si n'était
qu'il a le pessimisme gai, comme, tou-
tes .proportions gardées, M. de Lamar-
tine avait l'optimisme triste.
Notre époque manque d'Alcestes.
'J'aime assez les grognements de Le Mé->
content quand j'ai le temps de les écou-
ter Mais le rencontrer, njelle.disgrâce.
en ce jour où j'étais si pressé, où je'
devais brosser rapidement la critique
de deux lauréats avant d'aller avec
toute la France intellectuelle dîner à la
table de la Revue des Deux Mondes.
Je ne suis malheureusement pas un
moins-de-vingt-ans, je ne sais pas me
débarrasser, en un clin d'oeil ou un
:croc-en-jambe, des importuns. Du
moins, allais-je me donner la mauvaise
joie de confondre mon vieux camarade.
Le Mécontent, vous me devez un
dîner digne de Maurice des Ombiaux ou
de Lucullus. Vous avez perdu le pari
que vous avez fait il y a deux mois.
Quel pari ? D'honneur, je ne me le
j^pappelle pas- Rafraîchissez ma mé-
4*«ji. Dans une maison amine, l'on venait
'de dire devant nous que peut-être cette
année le prix Femina serait attribué, à
Quelqu'une des femmes de talent qui
'le briguaient plus ou moins ouverte-
ment Mmes Lucienne Favrce, Marie Le
.Franc, Suzanne Normand, Maryse
jChoisy. Vous avez levé votre grand
• bras, vous avez déclaré « Ça, ja-
̃> mais et vous avez ajoute « Sn
•» .vingt-trois ail vingt-quatre, ans, tt
jury, le jury féminin du prix,, Vie Heu-
>i» reuse-Femina n'a couronné que deux
fois une, femme. Et, de ce fait qui
peut étonner, je ne m'étonne pas.
i» C'est logique, c'est normal, c'est ex-
pliqU'é pair les lois naturelles. Le jouir
}i»roù les femmes seront électrices et éli-
fci». gibles, ce seront pour des hommes
v[i» qu'elles volteront. » Je protestai, d'au-
|
'avez ,perdu
Soit. Et sans doute allez-vous m'ap-
prendre que le prix est allé à telle dame
[qui a beaucoup intrigué, dont les pro-
ches ont mis en jeu mille influences,
?et dont les amis ont claironné le mé.
rite ?
Vous n'y êtes pas, mon cher. Le
kfprix a été donné à une institutrice qui
îjest au Canada, et que personne .ici,
même ses éditeurs, ne connaissait il y
-
Oui. je vois Marie Le Franc,
-Fauteur de Grand-Louis l'Innocent.
'lAlors, selon vous, c'est un bon choix ?
-r. Excellent.
Je n'ai pas lu son livre, avoua Le
^Mécontent. Mais il y a quelque chose
l'dans le sujet, je crois, qui a choqué de
;£)ons esprits.
Le sujet? Pour n'être pas suspect
.!de partialité à vos yeux, permettez que
"!ije joue les « m'as-tu-lu? », et laissez-
moi vous lire l'analyse qui a paru ré-
cemment dans une revue et que j'ai
écrite avant la bataille. « Une femme
que les déceptions sentimentales n'ont
pas épargnée a choisi de vivre pendant
Ja guerre dans une petite maison de la
icôte bretonne. Là, elle peut, en paix,
xnéditer, suivre son rêve, cultiver'son
art, goûter toutes les âpres joies d'une
solitude presque absolue. L'être errant
qu'un soir de tempête elle a par charité
jabrité dans son grenier, peu à peu elle
en fait son commensal. Ce « Grand-
Louis comme on l'appelle dans le
pays, d'où vient-il, quel est-il ?' Nul ne
Je sait. Quel malheur ignoré, quelle
aventure de guerre ont frappé d'amné-
sie cet homme encore jeune, sain et
rigoureux ? Ce mystère, la pitié fémi-
nine, et aussi les suggestions moins pré-
,cises mais non moins fortes de l'ins-
̃ itinct, attirent peu à peu vers cet in-
iconnu, cet « innocent si doux et si
¡robuste, la solitaire si cultivée, si raffi.
inée. Et après de longs mois de vie quo-
tidienne, après l'épreuve de la maladie
jet du dévouement, cette intimité, tou-
jours plus tendre, mais qui était restée
réservée, devient un libre amour, mu-
tuellement consenti. »
Alors, grommela Le Mécontent,
,cela vous semble aimable et propre ce
;collage avec un idiot?
'Plus doux Pas de gros mots C'est
ma faute si mon analyse trop sèche ne
;vous donne aucune idée de la poésie
.discrète et profonde que la romancière
a su mettre dans son récit. La grande
qualité de ce beau livre, c'est la qualité
maîtresse des livres réussis il a une
atmosphère. De deux fortes races, bien
marquées, de ses pays d'origine et d'af-
fection, Ganadal Bretagne, Mlle Marie
Le Franc a les robustes et nobles qua-
lités. Les atavismes parlent haut en elle,
;viennent amplifier ses impressions jus-
tes et puissantes, prolonger les ondes
invisibles de ses phrases sobres et bien.
timbrées. La pluie, le vent, le froid, la
lumière des matins printaniers, les ma-
gnificences de la mer tout cela est
présent dans ce roman-poème, tout cela
.explique, justifie, ennoblit, enveloppe
de plus de vraisemblance et de plus
d'émotion l'idylle presque muette qui se
déroule lentement devant nous.
Le Mécontent se taisait. Etait-il rési-
gné, ou las, ou convaincu ? En tout cas,
il était calme. J'étais déçu. Quel Fran-
çais n'aime pas à humilier, un pessi-
miste ? Je voulais asséner un autre coup
à mon vieux camarade. Je le pris par
le bras, je le forçai à s'arrêter, je le
regardai fixement.
N'est-ce pas vous, vous Le Mécon-
tent, qui, l'autre soiir,.rue. Drouot, avez
émis devant moi cet axiome a Depuis
que, devant l'univers émerveillé, ils
fonctionnent, les distributeurs d3 prix
Concourt ou de prix Femina et leurs
contrefacteurs ont toujours refusé leurs
lauriers à un livre tant soit peu diver-
tissant. En accordant leurs suffrages à
l'esprit et l'humour, les jurys littérai-
reis craindraient de ne pas paraître assez
littéraires, non seulement aux profes-
sionnels, mais aux plus vulgaires ba-
dauds. Vous qui tes candidats, laissez
la gaieté à la porte »
Avais-je si tort ? Ne sommes-nous
pas saturés de gravité, de tristesse, de
calembredaines morose» ? Nous deve-
nons ennuyeux à pleurer, .les livres
tombent des mains des lecteur: les plus
intrépides.
Hier, mon cher, les membres de
l'Académie Goncourt vous ont donné le
plus éclatant démenti. Ils ont attribué
leur célèbre prix, décerné tant. de fois
a de lugubres écrits, un livre pim-
pant, alerte, un livre qui a de l'entrain,
de l'allant, du brio, de la vraie jeunesse
un ,peu d'émotion, un peu, d'attendris-
sèment, beaucoup de fine gaieté le
Jérôme 60" latitude nord, de M. Mau-
rice Bedel.
Sans blague ? ¡répondit simplement
Le Mécontent. Mais pourquoi, précé-
demiment, les Dix avaient-ils dédaigné
Paul Morand et Thomas Raucat, et.
Laissons le passé. Réjouissons-
nous du présent. Comme Maurice Bedel
sait agréablement railler (railler son
jeune littérateur français de vouloir ex-
porter dans un pays nordique nos ma-
nies sentimentales, nos gallicismes
amoureux, –r railler les étrangers de
se d'aire une idée si conventionnelle des
moeurs françaises, et surtout des amours
parisiennes Comme il s'entend à enle-
ver un juste et séduisant, croquis due
ces Norvégiennes qui nous déconcertent
et nous attirent, comme elles attirent et
dé,çon'certen.t .son héros Et comme l'on
aime sa gracieuse et malicieuse justifi-
cation de ce qu'avec mon regretté ami
Louis Loviot nous nous plaisions à ap-
peler l'amour à la française.
Le Mécontent-se tourna vers moi et,
avec un bon sourire
Je suis enchanté, mon ami, d'a-
voir reçu en ce même joum deux oroqud-
gnoles. Mais vous me voyez surtout
ravi de la victoire de ce Jérôme. Si
gante, ironie, si la bonne humeur me-
surée, si le sens du ridicule et du rire
reprennent leurs droits en France,
même chez les héritiers du sinistre na-
turalisme, rien n'est perdu Nous som-
mes sauvés 1 C'est moi gui tous le dis
et vous savez que je ne suis pas un type
dans le genre de Pangloss.
Raymond Lécuyer
LES SCRUTINS
C'est par six voix que le prix Goncourt
a été attribué à M. Maurice BedeL Trois
voix avaient ctésigné Fauteur des Hommes
de la'Route, IVI.' André Chamson une voix
M. Herbert Wild.
Trois tours de scrutin ont été nécessaires
potir l'attribution du prix Femtna. Ont ob-
tenu des voix NI. Julien Green (Advienne
Mesurât), M. Marc Chadomne (Vasco),
Mme Lucienne Favre (L'Homme derrière
le mur), Mme Lily Jean-Javal (L'Inquiète),
M. Maurice Simart (Un Coeur de quarante
ans), M. Pierre Wolff (L'Homme au Rois
dormant), M. Pierre Agu'etant (Les Amours
LA VIE QUI PASSE
LE BINER
DE LA
« Revue des Deux Mondes »
« Une institution nationale », ainsi Maurice
Barrés se plaisait à appeler la Revue des Deux
Mondes; hier, un illustre diplomate reprenait
ce mot; et un éminent historien remarquait que
cette institution-là, on est étonné qu'elle n'ait
pas été créée en l'an VIII, par Bonaparte, en
même temps que le Conseil d'Etat et la Banque
de France.
Le dîner annuel de la Revue, ce sont les
Etats généraux du monde lettré. Hier soir, au
Cercle Interallié, étaient groupés les plus illus-
tres représentants de la France qui pense.
M. J lies Cambon, dont le rôle historique atteste
ce que dans la conduite des grandes affaires
diplomatiques donne la vraie culture française,
présidait, 11 avait à'ses côtés M. le maréchal
Foch. L'Eglise, l'armée, la diplomatie, la poli-
tique,- la littérature, les arts entouraient ces
personnages et, comme eux, avaient tenu à
venir faire leur cour à la Revue, à cette amphy-
trionne de quatre-vingt-dix-sept années, plus
robuste, plus brillante et mieux vivante que
jamais.
Etaient présents: MM. les maréchaux Joffre
et Lyautey, Mgr Baudrillart, 'MM. René Bazin,
Henri Lavedan, Maurice Donnay, Marcel Pré-
vost, Henri de Régnier, Henry Bordeaux, Che-
vrillon, Emile Picard, Georges Lecomte, Abel
Hermant. Paul Valéry, de l'Académie française;
M. Paul Léon, directeur des Beaux-Arts
M. Rabaud, directeur du Conservatoire
M. Berthélemy, doyen de la Faculté de doit
M. Léon Guillet, directeur de'l'Ecole Centrale;
M. d'Eichthal, directeur de l'Ecole des sciences
politiques; M. Colson, vice-président du Con-
seil d'Etat; M. René Cagnat, duc de Broglie,
MM. Ch. Diëhl, Maurice d'Ocagne, Louis de
Launay, R.-G. Lévy, Moureu, Raymond Thamin,
baron Seillière, MM. Rébeilliau, Paul Monceaux,
Lacour-Gayet, Emile Bourgeois, Baîdoux, pro-
fesseur Bazy, .MM. Jean Brunhes, ..Fabry,
Daudet, Marion, Molliard, Rodocanachi, de l'Ins-
titut M. le maréchal Fayolle, général Gouraud,
gouverneur militaire de Paris les généraux
Debeney, Weygand, Niessel, Serrigny, Colin,
commandant l'Ecole de Saint-Cyr; colonel Rous-
set, commandant Chack..
Le corps diplomatique était représenté par
S. Exe. le baron de Gaiffier d'Hestroy, ambas-
sadeur de Belgique, et S. Exc. M. de Souza
Dantas, ambassadeur du Chili M. Loudon,
ministre des Pays-Bas; M. Dunand, ministre
de Suisse; M. Ehrensward, ministre de Suède;
M. Diamandy, ministre de Roumanie; M. Phi-
lippe Roy, commissaire générale du Canada, et
M. François-Charles Roux, ministre de France
à Prague. Le barreau avait envoyé les bâton-
niers Chenu, Fourcade et Aubépin.
Nous avons aussi remarqué dans l'assistance
MM. François-Marsàl, Payelle, premier prési-
dent de la cour des comptes Scherdlin, procu-
reur près la cour d'appel Saint-René-Taillan-
clier, Paléologue, de Saint-Aulaire, Lewandowski,
James H. Hyde, Jean Robiquet, dal Piaz, pré-
sident de la Compagnie transatlantique; le pro-
fesseur Jean-Louis Faure, Gustave Lanson,
Paul Labbé, secrétaire général de l'Alliance
française; Paul Souday, Abel Bonnard, Pierre
Benoist, Lucien Corpechot, Jacques Bainville,
Firmin Roz, Roland Dorgelès, Franc-Nohain,
A.-E. Sorel, S. Charles-Leconté, Marcel et
Jacques Boulenger, Fernand Divoire, Lefèvre-
Pontal.is,' Léouzon-le-Duc, Ricou; Garnier; Fas-
quelle, Fayard, Gay, Camille Bellaigue, Victor
Giraud, Gaston Deschamps, René Pinon, Henri
Duvernois, Claude Farrère, René Lara,. etc.
A l'heure des toasts, M. Jules Cambon a pris
la parole.
Il a été très applaudi lorsqu'il a montré avec
quelle autorité et quelle sûreté la Revué a été
conduite depuis sa création. « Ça été, cher
monsieur Doumic, la bonne fortune de la Revue
des Deux Mondes qu'elle ait toujours trouvé
pour la diriger des hommes joignant au cuite
des choses de l'esprit cette discipline ou plutôt
cette méthode qui, dans le cours des ans, a fait
d'elle le recueil le plus varié, le plus divers,
le plus compréhensif, et en même temps le
plus fidèle à lui-même et à ses traditions; si
j'osais risquer une comparaison, je dirais qu'il
en est de la Revue comme de la nature elle-
même, où tout se renouvelle sans cesse sous
la perpétuité des formes. n
Après avoir rappelé que la Revue a eu pour
collaborateurs tous ceux qui, pendant près d'un
siècle, ont honoré la langue et la pensée fran-
çaises, M. Jules Cambon a trouvé cette défi-
nition particulièrement heureuse: « Elle est
vraiment restée, par sa généralité, la représen-
tation de la société française qui n'a jamais
cessé d'être depuis trois siècles ce que Rœderer
appelait la société polie. Lorsque M. Cambon
déclara que boire au succès de la Revue des
Deux Mondes, c'était « boire à l'esprit de la
France et à la France elle-même », tout l'audi-
toire fut de son avis.
M. Louis Madelin, au nom de la rédaction
de la Revue des Deux Mondes, a prononcé
ensuite une charmante allocution.
Avec beaucoup de bonne, humeur et un peu
d'attendrissement, M. Madelin a égrené ses
souvenirs et a conté comment il eut l'idée
d'apporter à M. Brunetière un premier article.
Il a esquissé un portrait piquant et vrai du
célèbre directeur, dont l'accueil formait un
savoureux mélange de sévérité et d'extrême
courtoisie.
On souligna par de vifs applaudissements cet
éloge si mérité de M. Doumic: « Sous votre
direction, la Revue s'est, plus que sous aucune
autre, rajeunie, mais elle s'est rajeunie en res-
tant fidèle aux traditions qui, depuis près .d'un
siècle, en font beaucoup mieux qu'un recueil
chronique d'excellents articles, cette maison des
belles lettres françaises que mes devanciers des
années passées ont célébrée en termes élo-
quents.
» Vous accueillez les lettres et les sciences;
vous accueillez aussi la politique et très lar-
gement. Vous restituez à celle-ci sa noblesse
primitive, fortement perdue ailleurs. »
Alors, M. René Doumic se leva, et par de
fortes et fines pensées, enchaînées avec la plus
élégante aisance, il tint sous le charme ce public
de connaisseurs toujours avide de l'entendre.
M. Doumic rappela que ce dîner était le sep-
tième et consacrait une tradition il rendit hom-
mage aux hommes remarquables qui ont présidé
ces réunions annuelles notamment à M. le
maréchal Lyautey, qui fut l'objet d'une véri-
table ovation il salua la gloire désormais inef-
façable des deux Cambon. Et il parla aussi de
sa chère Revue; il précisa ce qu'il désirait
qu'elle fût; il résuma ses nobles ambitions dans
une formulé bien frappée: « Chaque numéro
doit être un bon ambassadeur de. la France. »
Il termina par des paroles de confiance et de
cordialité qui furent lïautement comprises et
chaleureusement approuvées.
D'amicales causeries prolongèrent ensuite et
clôturèrent cette soirée particulièrement bril-
lante.
Les Quarante-Cinq
Lire en Dernière Heure
Le conflit polono-lithuanien au conseil
de la Société des nations
La discussion de la motion de censure
des travaillistes
à la Chambre des Communes
Le nouvel ambassadeur du Japon
M. Adatci, dont on annonce la désigna-
tion, qui sera prochainement rendue offi-
cielle, comme ,ambassadeur du Japon à Pa.
ris, est né en 1869. Il fit ses études à l'Uni-
versité de Tokio. Docteur en droit, il entra
au ministère des affaires étrangères eu
1892 nommé l'année suivante attaché à la
légation de Rome, il devint secrétaire à la
légation de Paris en 1897, poste qu'il oc-
cupa jusqu'en 1903.
M. Adatci remplit ensuite diverses fonc-
tions au ministère des affaires étrangères
de Tokio jusqu'en 1908, date à laquelle il
revint à Paris comme conseiller d'ambas-
sade. Il devint ministre plénipotentiaire,.
au Mexique, en 1913, puis à Bruxelles .en
1917. En 1921, M. Adatci fut élevé, sur place
au rang d'ambassadeui" Il occupe encore
ces fonctions aujourd'hui à Bruxelles.
M. Adatci prit part à1a conférence delta
paix de Portsmouth, qui;mit fin à la guerre
russo-japonaise et joua encore un rôle très
actif au cours de la conférence de la paix
qui suivit la grande guerre. Il représente le
Japon à la Société des nations depuis sa
fondation.
M. Adatci, qui est membre de l'Académie
impériale du Japon, fait également partie
de l'Institut de droit international., partie
LES M ALLO ilS
La Chambfe a entamé hier la 'discus-
sion du budget\de l'intérieur. C'était une
belle occasion pour les communistes de
donner carrière à leur éloquence ils
n'y ont pas manqué. M.- Clamamus, en
parlant de la situation précaire des com-
munes et du projet de loi sur les lotis-
sements, n'a pas été heureux.
« Vous ne pourrez plus exploiter la
misère des pauvres gens, lui a répondu
M. Sarraut. C'est ce qui vous ennuie »
Evidemment Et la riposte est excel-
lente. Mais pourquoi le gouvernement
a-t-il tant attendu ? Comment depuis la
guerre nos dirigeants ont-ils permis
cette abominable exploitation et de la
terre de France et des citoyens fran-
çais ?
« La République est condamnée à ne
point prévoir », disent ses adversaires.
Jamais elle ne leur a donné à ce point
raison. La plus importante critique
qu'on puisse apporter au projet du mi-
nistre de l'intérieur, c'est d'arriver' bien
tard
M. Sarraut a dit encore aux commu-
nistes qu'ils étaient exaspérés parce que
son projet brise entre leurs mains un
instrument de propagande révolution-
Nous voudrions croire que les textes
proposés par le gouvernement auront ce
pouvoir. Hélas i quand le mal est fait,
les haines et les ressentiments excités,
il est difficile de réparer et d'arrêter les
mouvements déchaînés.
Quand on regarde la banlieue rouge
de Paris, on est effrayé de voir par
quelle mince cloison le monde moderne,
avec tous ses raffinements et ses compli-
cations, est séparé de la barbarie et de
la férocité
A la Chambre, les ministres ont de
dures paroles pour les communistes 1
Mais à quelques kilomètres de là, M.
Doriot et M. Clamamus ont la possibi-
lité d'organiser leurs adeptes en troupes
d'attaque, de les exercer et de faire ma-
nœuvrer l'armée rouge
Le Cartel, au lendemain des dernières
élections, a agi comme une groupe vic-
torieuse, usant partout du droit de
conquête et distribuant les dépouilles
des vaincus à des vainqueurs qu'elles
ne devaient jamais contenter. La force
du communisme s'en est trouvée singu-
lièrement accrue. Comment les hommes
issus du Cartel peuvent-ils se flatter de
combattre la' propagande révolution-
naire ? Ils l'ont faite
Pour en revenir aux réparations à
accouder aux mal lotis, si paradoxal que
cela puisse paraître, ce n'est pas seule-
ment une question d'argent, mais une
question morale: Il. faut donner des
chemins, de l'air, de la lumière à ces
malheureuses gens Mais il faut leur
donner bien autre chose pour les sous-
traire à l'influence des meneurs com-
munistes.
Que M. Sarraut songe en l'occurrence
que les idées d'ordre n'ont pas de meil-
leurs apôtres au milieu de ces déshérités
que les vaillants missionnaires, les prê-
tres héroïques qui vont évangéliser ces
abandonnés. Eux seuls ont maintenu
durant les années qui viennent de
s'écouler un peu de vie spirituelle et de
vertueuse résignation dans ces cœurs
opprimés et révoltés
Curtius
Les Echos
Molière et d'Annunzio.
A l'issue de la répétition générale
de La Torelae sous le Boisseau, de
Gabriele d'Annunzio, quelqu'un deman-
dait à M. Herriot quelle eût été l'opi-
nion de Moulière si l'on avait représenté
sur « sa scène » la pièce d'un étranger,
tune œuvre de Calderon, par exemple,
¡ou d'Alfieri ?
Le ministre de l'instruction publi-
que déclara qu'en ce qui concerne Cal-
deron, le doute est 'permis; mais, du
moins pour Alfieri, fit-il remarquer
qu'aucune incertitude ne subsiste. L'il-
lustre tragédien italien est. en effet,
né en i749, soixante-seize ans après la
mort de Molière.
M. André Daderet vient dû recevoir
ce télégramme de Gaforiele d'Annunzio
Le mauvais temps m'empêche de
partir en hydravion, mais vous sentez
ma présence certaine. Veuillez dire ma
gratitude émue à Mme Segond-Webeir,
à Marie Ventura, à Léon Bernard, à
-Jean Hervé, à Denis d'Inès, à Berthe
Bovy, à Mary Maaiquet, à Emidienne
Dux, à Tonia Navar, à tous mes inter-
prètes puissants et charmants. Je vous
» Gabriele d' Annunzio.
Ajoutons que la Torche sous le Bois-
seau paraîtra, in extenso dans le pro-
chain supplément théâtral due l'Illustra'
tion.
Tous ceux qui s'intéressent l'his-
toire de la société française sous l'anciens
régime liront avec plaisir le troisième
due' la collection « Le Temps
passé » La Marquise de Pompadour,
qui vient de paraître pux -Editions de
'France. Ce sont des extraits très bien
choisis des célèbres Mémoires de Mme
du Hausset qui, pendant vingt ans,
servit la marquise de Pompadour, et qui
a relaté avec fidélité et esprit ce qu'elle
avait" vu.' dans les petits -appartements,
de Versai Iles.
Un classement historique.
L'Académie des Jeux floraux de Pro-
vence annonce le classement, comme:
monument historique, par arrêté de M.
le ministre de l'instruction publique et
des beaux-arts, de l'antique couvent des
Trinitaires et de la Vieille-Tour à Toulon
(Var).
Ces monuments datent du quinzième
siècle.
La Saison d'hiver s'annonce des plus
brillantes à Superbagnèires, rendez-vous
de grand sport et de haute élégance.'
L'Hôtel de Superbagnères ouvre ses
portes le 20 décembre.
Désabusé, le cœur brisé
On aime encor le Disque d'or »
Royal Bonbon créé par la maison du
Chocolat Lecestre (Médaille d'Or), à
Saint-Germain-en-Laye, derrière l'église.
Téléphone 592. Aucun dépôt. Spécialités
réputées. Livraisons franco Paris:
LES ORGUES
DE
SAINT-NICOLAS DU CHARDONNET
RESTAURÉES
Leur inauguration a lieu aujourd'hui
Les orgues de Paris connaissent en ce moment
une grande faveur. L'autre jour, à Saint-Etienne
du Mont, un concert spirituel était organisé par
les « Amis de l'Orgue », au profit de celles qui
honorent là paroisse de Jean Racine; et, aujour-
d'hui, l'église Saint-Nicolas du Chardonnet inau-
gurera les siennes, restaurées, au cours d'une
cérémonie dont le concours de M. Louis Vilenie
et du quatuor des chanteurs de la Sainte-Cha-
pelle rehaussera l'éclat.
L'orgue de Saint-Nicolas du Chardonnet date
de 1725. Il est le plus ancien du dix-huitième
siècle existant à Paris. Construit par le facteur
Thierry, il fut installé d'abord à l'église des
Saints-Innocents, et le grand Coupérin y joua:
Puis, en 1787, il fut acquis par Saint-Nicolas,
où Cliquot procéda à son montage.
Depuis, les siècles ont passé. Le « récit
devenu trop faible, semblait écrasé par un orgue
trop bruyant. Un jeune spécialiste, M. Paul
Koenig, réadapta l'instrument, équilibra les cla-
viers, créa surtout une harmonie nouvelle.
Désormais, le vieil instrument jouira d'une sou-
plesse propre à interpréter la musique ancienne
et récente et à pouvoir, sans inconvénient grave
au point de vue harmonique, passer d'un Jean-
Sébastien'Bach à un Widor.
` Si vous vendez un bijou qui vous est
cher, il est toujours préférable de ne
pas agir à la hâte. Pourquoi ne pas
profiter de oe réel avantage que, seuls
à Paris, offrent les joailliers Sirop et
Pauliet qui vous acçoirden't sur de-
mande un délai de 15 jours pouir annu-
ler la vente et reprendre le bijou, abso-
lument sans fnais ni intérêt. 86; avenue
222, (rue Saint-Miartin.
Le vaisseau errant.
Il a été aperçu à plusieurs reprises,
dans l'Atlantique, allant selon les capri-
ces du vent, toutes voiles déployées,
mais sans un seul être humain à bord.
C'est une goélette à quatre mâts, du
port de Boston, jaugeant 1,270 tonnes.
Il y a un mois, ce navire s'était échoué
sur la côte des Diamond Shouls. L'équi-
page, le considérant comme perdu,
l'abandonna et .partit sur des embarca-
tions. Quelques jours après, le vent
changea de direction et le navire, ren-
floué par les vagues, fut poussé au
large. Depuis, il erre à travers l'Océan,
malgré l'eau qui remplit sa cale, car il
est très enfoncé dans la mer, comme
s'il portait un lourd chargement.
Un radio, lancé par le capitaine d'un
bateau américain, signale que le vais-
seau errant a été rencontré l'autre jour,
naviguant avec une rapidité assez
grande, à une distance de 700 milles des
côtes américaines et de 300 milles des
îles Bermudes.
Devant le flot montant des mauvaises
fourrures, Henri Vergne oppose la
bonne qualité et le fini de la ligne. Il
y joint une mise en vente sensation-
nelle, durant le mois de décembre, dans
ses Magasins. 18, rue Royale. Ses man-
teaux de taupe, à 900 for., et ses modèles
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L'art chinois ancien, si délicatement
nuancé, est toujours un régal pour les
amateurs.
Tran-Hanh, 28, rue de Châteaudun,
soumet une très belle collection de ja-
des, porcelaines, laques, broderies, thé,
à des prix très raisonnables.
Importation directe de la Chine.
Une belle enchère sportive.
Hier, aux ventes de pur sang de New-
market, la pouliche Foligny, par Suns-
tar et Calabre, a été achetée par les
haras de Kingsclere pour 7,200 guinées
(environ 945,000 francs).
Si l'on considère qu'une poulinière
ne donne qu'un poulain par an, on peut
dire que voilà un bon prix.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 02 (sans changement). Dollar,
25 4075 (+ 0 005). Belga, 355 25 (sans chan-
gement). Lire, 137 90 (sans changement).
Franc suisse, 490 25 (sans changement).
Peseta espagnole, 418 25 (+ 1 ..). Florin
hollandais, 1027 75 (+ 0 75).
TEMPERATURE
Hier,, à. Paris: nuageux,.beau temps.
Probabilités pour la- journée du 8 décembre
Région parisienne: vent faible de nord-est;
ciel couvert ou très nuageux et brumeux.
Même température.
i. AUJOURD'HUI
Fête: Immaculée Conception;
13 heures. Courses à Auteuil.
17 heures.- Vigiles de la Flamme Amicale
des anciens du 170 dragons..
20 h. 30., Théàtre de Pariai Première
représentation de Coiffeur pour dames*
Pas de Grand Prix automobile
en 1928 «_̃
L'an prochain, l'Automobile Club de
France n'organisera pas de Grand Prix.
La raison de cette décision est que solli
cités, les constructeurs contrairememt à
l'attente des pouvoirs sportifs et du pu-
1ilic ont manifesté le désir de s'abstenir.
Déjà, depuis deux ans le Grand Prix
battait de l'aile et ne réunissait plus qu'un
lot peu nombreuxde concurrents. C'étaient,
en somme, toujours les mêmes qui, comme
Bugatti et Delage couraient le risque d'un
échec retentissant sans être sûrs de trou-
ver, commercialement, des compensations
équitables pour prix de leurs efforts.0
La grande majorité des constructeurs,
et ceux-là mêmes qui doivent leur réputa-
tion et leur puissance à la, course ne s'in-
téressaient malheureusement plus à notre
grande manifestation automobile et a.ban-
donnaient à d'autres, toujours héroïque-
ment sur la brèche, le soir, de défendre
la réputation de notre grande industrie.
Bugatti était, nous le savons, disposé à
courir, pour sauver l'épreuve. Delage, hé-
sitant peut-être, se fût sans doute décidé
à descendre à nouveau dans Vni->np Mais
les autres
Il est probable que les autres ont fait
la sourde oreille en réponse aux sollicita-
tisons de l'A. C; F. Alors l'A. C. F., pour
éviter le ridicule d'un Grand Prix gagné
par walk over, a pris la pénible décision
de déclarer forfait, lui aussi.
Déplorons-le. Déplorons la coupable in-
différence de ceux qui ont tout en mains
pour constituer des écuries imbattables et
ne font rien pour cela déplorons ce dé-
faut de compréhension des intérêts supé-
rieurs de l'industrie automobile française,
,Il nous restera, comme fiche de consola-
tion, d'assister à la course de la commis-
sion sportive, Evidemment, cette épreuve
est du plus haut intérêt, mais il lui manque
quelque chose aux yeux de l'univers le
panache.
G. B.,
LE BUDGET A LA CHAMBRE
M. Albert Sarraut
contre les Communistes
PAR NI. GEORGES FOUCHER
M. Albent, Sarraut a le droit de
s'enorgueillir des virulentes attaques
dont il a été l'objet, à l'occasion de la
discussion du budget de l'intériaur, .dj»
la part des agitateurs communistes.
Nul témoignage ne pouvait être rendu
plus éclatant de la vigilance éclairée
qu'il apporte à la défense de la société
et de la Franche même contre les crimi-
nelles entreprises de la bande. Il peut
s'en montrer fier, et il convient de le
féliciter. On le fera d'autant plus vo-
lontiers qu'on peut être assuré qu'il ne
s'arrêtera pas dans cette voie nous en
avons pour garant la rare vigueur de
ses ripostes aux André Marty, aux Cla-
manus et autres sinistres' farceurs.
La bataille s'engage dès le début de
la discussion générale, et c'est le con-
damné André Marty qui ouvre le feu,
en « dénonçant », en un langage plus
violent encore que celui dont il est cou-
tumier, « les mesures de guerre prises
par le gouvernement contre le mouve-
ment communiste
Quelles sont ces mesures ? M. André
Marty les énumère comme il suit sup-
pression du droit d'asile, application
des « lois scélérates interdiction des
journaux italiens et espagnols simple-
ment « libéraux les communistes
traités en criminels de droit commun
(que n'est-ce exact !), révocations d'ins-
tituteurs et de professeurs membres du
parti, emprisonnements préventifs, etc.
Et pourquoi ces mesures ? demande
M. Marty. Comment les expliquer ?
Vous alléguez la défense de la patrie.;
Mais tout le monde sait que ce mot de pa-
trie n'a plus de Valeur.
M. le président. Je vous rappelle à
l'ordre et je vous prie de modérer vos ex-'
pressions. "*•
Sans souci de ce rappel à l'ordre,
l'orateur communiste poursuit, en expo-
sant à sa manière les scènes de la soi-
rée du 23 août, au cours de laquelle
ses amis ont si bien pillé les magasines
du boulevard Sébastopol.
Ce fut là, exiplique-t-il, un traque-
nard tendu par la police, dont la con-
duite a été abominable
Mais M. Albert Sarraut n'est pas
homme à laisser passer, sans protester
comme il convient, une accusation de
cette espèce
J'approuve pleinement, déclare lé
ministre -de l'intérieur, l'attitude de la-
police
Je la couvre, je l'approuve, je la féli-
cite et, si l'occasion devait s'en représen-
ter, j'espère qu'elle recommencera.
M. Marty. La classe ouvrière retien-
dra vos paroles.
'M. le ministre de l'intérieur. La classe
ouvrière retiendra que vous avez. filé
comme des lapins.
Mais, fait observer M. Pernot, je
ne vois pas qu'il soit, en tout cela,' ques-
tion du budget.
Hélas non, souligne M. Poincarré,
mais ne voyez-vous pas qu'il ne s'agit
ici que d'une comédie parlementaire 1
Mettez donc les députés en vacan-
ces l conseille l'orateur à la tribune..
Sans doute, M; Marty croit-il se ré-
véler ici ironique et spirite1. Il est per-
mis de présumer, toutefois, qu'il n'avait
pas prévu cette réplique du président
du conseil.
M. le président du conseil. Le jour où
vous serez en vacances, nous reprendrons
nos droits et on ne vous verra pas dans
la rue. La Chambre a le droit de vous met-
tre en liberté, nous, nous avons celui de
vous reprendre, et nous n'y manquerons
pas.
A la bonne heure Voilà' .une bonne
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