Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-11-21
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 novembre 1927 21 novembre 1927
Description : 1927/11/21 (Numéro 18309). 1927/11/21 (Numéro 18309).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k541075j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
£OBI0ND r»R8E 6V HENRrQÊ f>ÎNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur {1879-1924)
tboisjiou uxjjoo i»jî«
Belgique «l Luïembourg. ,< 36 fr. 72 fr. 140 fr.
Joinpu o»i«qa» Postal i Ï6S-O*. Mut*
Directeur- Rédacteur en ohet
RÉDACTION
rue Drouot, 3
Les Annonces et Réclames sont reçues direotemell
4 -GAULOIS-PUBLICITÉ' 2, rue Drouo*
l'Agence Havas, ma RicheUa»
Provence S«-O3
ADRESSE TELEGRAPHIQUE 1 GAULOIS >ABI«
-facile
dessers?.
J'ai mis des bûchers dans mon poêle
et je veux rêveur, des vers dans mon
rideau naît, une étoile, et ne vois-je déjà
luire des rameaux verts, encor que nous
soyons au milieu des hivers ?•
Mais quelle est donc' cette manière d'é-
crire en une prose où certains mots se
répondent entre eux, eu, pour. mieux
dire, se font écho, tandis que les mem-
bres de la phrase confient leur caprice
à je ne sais quelle mesure? Ne serait-ce
point de la sorte, et pour peu que l'on
prît, soin d'aller, de temps en temps, è
la. ligne, que l'on composerait des vers?
Il est bien possible et certaines per-
sonnes, et vous ne l'ignorez guère plaî-
gnent à l'accoutumée les malheureux
poètes et jugent mille fois plus enviable
le sort des prosateurs, lesquels dansent
et chantent ou, du moins, écrivent en
toute liberté.
Une page de prose, n'est-ce pas pour-
tant la tâche la plus pénible du monde
et ne savez-vous pas^qu'il est [plus facile
de pêcher, et comme-en se jouant, deux
cents vers dans l'encrier ? Il me semble
ô douleur que vous ne me croyez
point et je veux donc vous révéler l'un
des mystères de la poésie.
Il ne vous a certes pas échappé qu'au
beau langage qui est celui de notre
pays. un poème ne saurait en aucune
manière être formé d'un seul vers et
c'est pour la bonne raison que les vers
ont accoutumé de rimer sur nos riva-
ges et qu'une rime ne peut éclore que
par le moyen de deux mots, dont cha-
cun se rencontre à l'extrémité d'un vers.
Il faut donc composer au moins deux
vers, pour peu que l'on prétende à si-
gner un poème, et un poème fort court,
le plus court que l'on ait licence d'ima-
giner.
Ce ne serait que par de plaisants arti-
fices que l'on se pourrait donner l'appa-
rence de ne se paint soumettre à cette
règle quasi puérile et je me souviens,
sur ce propos, d'avoir reçu la visite d'un
poète qui alléguait qu'en un seul vers
il avait enclos tout un poème et voici
son alexandrin, qui s'adressait, sans
doute, à quelque belle rebelle
J'étais l'oiseau pris au réseau de tes beautés.
̃ Eh lui répondîmes-nous. C'est, si
l'on veut sourire, un poème, en efjei
mais -que. ne l'écrivez-vous tffU't.simple-
J'étais
L'oiseau
Pris au
Réseau
De tes
Beautés?
Et, cependant que je vous parle de la
rime et de ses jeux, i'entends encore le
ramage de certains de nos esthéticiens
qui, répandant plus de bruit que de sa-
gesse, soutiennent volontiers que la rime
est la chose la plus sotte et la plus vaine
qui se puisse rencontrer et que ses rè-
gles ne sont que chaînes nouées et cade-
nassées aux jambes comme aux bras du
poète qui voudrait blondir au libre azur.
Laissez dire ces critiques, et mieux vaut,
d'ailleurs, comme l'on parle en mon
I3éa,rn, les .entendre que d'être sourd.
Mais je voudrais, avec vous, aujour-
d'hui, voir en la rime le trésor le Plus
précieux, le bien le plus utile je l'en-
tends au poète et, partant, à son lecteur
et-la déesse, enfin, la plus seoourable
qu'il nous soit donné de rencontrer aux
pentes dangereuses du Parnasse.
N'avez-vous jamais songé que le mor-
tel infortuné qui entreprend d'écrire en
prose doit d'abord trouver des idées et
les conduire ensuite car les prairies, les
ravin's,.les landes, les carrefours, la
manière de ces chèvres que nous ren-
controns parfois aux rues de Paris, en-
tre les autobus, les tramways, les taxis
et autres véhicules aaitomus, –.chèvres
mélancoliques et qui. dans le vacarme
où nos jours s'assourdissent, nous font
rêver au calme ensoleillé des serpolets
et de la menthe sur les rives de la pro-
vince natale? Le pauvre berger siffle
se;; qui montent aux trottoirs ou
s'enfuient aux rues voisines c'est .le'
Mais le poète,, qu'a-t-il à faire d'un
chien ni d'une houlette ? La première
chèvre de son troupeau apparaît je ne
sais comme et bondit autour de lui, ou,
nonchalante, se couche à ses pieds et,
par un miracle que vous aimerez, cette
première chèvre ussitôt en met au
monde une seconde. Vous en verrez naî-
tre une troisième et mille autres. Quant
au berger, il contemple ce troupeau
merveilleux qui se presse autour de lui
ou qui s'avance et il n'a que fort peu
de peine à le mener, si vous songez que
c'est précisément le troupeau qui le
mène ou aui le fait, en s'arrêtant, de-
meurer immobile.
La première .chèvre, c'est le premier
vers. D'où vient-il ? Il faudrait, pour le
dire, écrire un fort gros livre, et encore
ne le dirait-on, peut-être, point mais
ne manquez pas c'e considérer que du
premier vers va naître 10 second, et pour
cette seule et magnifique raison que le
mot qui termine le premier vers vous
donne déjà, ou, du moins, vous indique
le mot que l'on -wrra luire au terme du
second, lequel mot engendrera ce second
vers tout de même ou'un grain de blé
que vous mettez en terre se développe
au point d'être enfin, et tout à la fois,
l'adnés, tige, feuilles, épi. Que si vous
dites, par hasard
Un jour, sur ses longs pieds," allait je ne sais ou.
il faut bien. si vous n'avez aucun motif
particulier de nous entretenir du Pérou,
d'un acajou, d'un caillou ni d'aucun au-
•tre objet qui sonne en ou et, le jour,
le hibou, le socourable hibou,, est couché
il faut bien, dis-je, que vous vous
décidiez à nous parler d'un cou; C'est le
héron qui va je ne sais où ce n'est
point. vous et Fondait twès bien où vous
allez et où vous êtes conduit par la main
ou, plutôt, par l'oreille et, de la façon
la plus naturel.le du monde, vous écri-
vez
Le héron au long bec emmanché d'un long cou,
en bénissant le ciel qu'il n'ait pas un
court cou, .qui serait disgrâce infinie
pour l'harmonie.
Mais vous voilà perdu. Le je ne sais où
a épuisé son charme et vous êtes, pour
un instant, redevenu prosateur. Il vous
faut, vous-même, vous seul, vous, dis-je,
et c'est assez, et ce n'est ooirit trop, sans
doute, et sans que personne vous se-
coure, il vous faut trouver une idée et,
si vous êtes bien disposé, vous n'aban-
donnez pas votre .oiseau et vous dites
Il côtoyait une rivière.
Et si vous avez encore l'esprit éveillé,
si vous vous sentez bouillonner ainsi
qu'un prosateur, loin ce vous appuyer
tout de suite sur le bruit de cette rivière,
vous saisissez au vol. une autre idée et
l'on vous entend qui murmurez:
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux
[jours.
Mais, là, vous êtes dpuisé vous n'en
pouvez plus vous demandez grâce. Or,
c'est justement l'instant du repos. Cette
rivière et ces beaux jours vont travailler
pour vfms. Ils appellent, sans que vous
ayez a crier, une petite croupe de mots
on voit danser autour de l'encrier carre-
jours, fours, labours, coutumière, cami.
mére, compère; père, prospère, topinam-
bours, tours, vautours, détours, sou-
pière. Ne vous étonnez pas c'est une
féerie et vous voyez danser les amours,
la lumière et l'écolière et les tambours.
Vous, vous êtes assis en votre fauteuil
vous souriez au ballet vouis n'avez,
comme on dit, que l'embarras du ohaix,
et, si vous êtes doué de quelque disposi-
tion particulière, vous prenez sous le
bras les tours et lie compère et vous écri-
vez simplement
Ma commère la Carpe y faisait mille tours,
Avec le Brochet son compère.
Avouez que c'est une façon de peindre
les choses elle est du moins agréable à
notre nonchalance et il n'est peut-être
.point si aisé, partant de ce seul vers
Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où.
d'en arriver, sans rompre l'enchante-
ment, jusqu'au point de vous confier
que le héron fut
.tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.
La Fontaine a de ces mystères. Mais
vous reconnaîtrez, sans doute, .et non
Bans quelque sourire' qui ne m© «lépMna
point, que si l'on peut honnêtement ton-
ter de trouver une idée. mais seule-
ment tous les deux vers ce serait tra-
vail digne d'Hercule que,d'essayer d'en
,rencontrer une à chaque ligme et quasi
à chaque demi-ligne. Et c'est le sort
de ceux qui n'usent point de rimes.
J'en ai l'esprit tout effrayé; et vous
me pardonnerez, je pense, si je n'ose
entreprendre d'écrire aujourd'hui pour
'Vous une page de prose. Il y faudrait
quelque Bossuet
Tristàn Derème
LA ViE QUI PASSE
L'X mystérieux
de la Santé
Depuis hier, on se croit revenu à Venise, au
temps des Doges. Les gens, même ceux qui ne
sont pas anoblis par des titres. hongrois, s'abor-
deht avec une mine préoccupée, tendue, sibyl-
line, qui veut sembler renseignée toutefois,
quoique interrogative, et la question fatale émerge
aux lèvres: « Quel est l'X. mystérieux?
L'X. Loups de drap sombre, oubliettes, pas
feutrés, cagoules, verrou triple, chuchotements,
geôliers fantômes, trousseau de clefs tintant à la
ceinture, ordres secrets sous le manteau.
Un journal de gauche écrit froidement: « Le
personnage sans nom,' traité comme les grands
de la Régence, a été écroué avec d'infinies pré-
cautions. » Enigme et littérature. Certains, qui
ont arrêté leurs lectures historiques aux tomes
antedéluviens da Michelet et de. Louis Blanc,
parlent de lettres de cachet et de masque de fer.
0'ironie! En République, troisième du nom?
Mais oui, Pourquoi pas? Il n'y a que les
appellations qui changent, les moeurs corrigent
sans cesse les lois, et je gage que tout juge
d'instruction conscient de son rôle croit aussi
peu aux doctrines du libéralisme qu'aux réalités
de la liberté individuelle de ses concitoyens.
Seulement, voilà, nous sommes moins, beau-
coup moins' courtois que sous l'Ancien Régime.
Le pensionnaire inconnu de la Santé n'a certai-
nement pas pris connaissance, au moment de son
arrestation, du billet que le Roi, jadis, n'aurait
pas manqué de faire adresser à l'officier de police
chargé de l'appréhender billet qui se terminait
toujours ainsi: La présente n'étant à d'autre
fin, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte
garde. » On a -supprimé la politesse, et même
une certaine « forme », sans souci de Brid'oison,
puis, pour le surplus, on a estimé que le bien
public commandait de n'y rien changer, au nom
de la raison d'Etat.
Alors, laissons dormir la mémoire de Marc-
René Voyer d'Argenson, lieutenant général de la
police du royaume, inventeur, assure-t-on, de ces
fameuses «lettres de cachet n, dont on exagéra
et dénatura le nombre et le caractère, entourées
de p'as de précautions que n'allégua cette géniale
mauvaise langue de Saint-Simon, et, plutôt que
le libelle inspiré à Mirabeau par son séjour au
donjon de Vincennes, relisons les documents et
les textes publiés par M. Funck-Brentano.
Tiens! déjà sort le titre dont les cinémas vont
se montrer jaloux Un nouveau Masque de fer.
Un nouveau? Allons donc! Il faudrait qu'il en
eût existé un ancien! Or, .chacun sait que le
fameux Masque de fer ne portait qu'un loup Ce
velours noir, et qu'au surplus, loin d'être un
martyr de sang royal ou le héros d'une aventure
prodigieuse, il se nommait Mattioli et avait'à
la fois trahi son maître le duc de, Mantoue et
Louis XIV.
Tout cela est bel et bon, mais ne saurait empê-
cher qu'en ce mois de novembre 1927, un empri-
sonnement à l'encre de Chine déchaîne, comme
il eût fait à toute .époque, les controverses et les
imaginations.
Que voulez-vous, la légende de la Bastille
garde encore ses adeptes! Cela, parle aux cré-
dulités populaires. Le bruit des chaînes exerce
un attrait certain' sur le cerveau des foules.
Qu'est-ce alors quand ces chaînes sont anonymes
et que des révérences tes entourent? A lares-
cousse, Latude, Casanova et Silvio Pellico l
Puis une autre chanson, bien connue, se mêle J
au brouhaha. « Le nom le nom Ainsi criaient
à Jules Delahaye, au temps du Panama, les
députés en fureur..Et les plus compromis criaient
naturellement le plus fort.
Quant à l'immense, à l'innocent public des
curieux, des simples curieux, qu'il ne se croie
pas trop tranquille Avec notre coutume de la ]
prévention, avec celb des interrogatoires aux- ]
quels l'avocat n'assiste pas toujours, il existe. une
quantité de petites violations pratiques du Code
qui ne font pas de bruit, mais de la besogne
et glissent un léger froid dans le dos. Grâce à
elles, sans jeu de mots indésirable, la Justice
se met parfois en Sûreté,
L'X. mystérieux pense-t-il à tout cela, dans ]
sa cellule de la rive gauche? S'il a-, l'esprit
déductif et philosophique qu'a dû lui conférer le
maniement des valeurs fictives, il compare sans 1
doute son rôle et celui de « chers amis » que 1
nous ignorons, mais qu'il connaît, lui, et qui se (
connaissent, eux.
Et puisque rien n'est nouveau, puisque tout (
recommence, il peut, en en changeant à peine le (
sens, graver, au-dessus de sa petite couchette (
brune, dans la chaux muette du mur de son local 1
provisoire, le huitain célèbre de Clément Marot: {
Lorsque Maillart, juge d'enfer, menait
A Montfaucon Semblançay, l'âme rendre,
A votre advis, lequel des deux tenoit (
Meilleur maintien ? Pour vous le faire entendre, (
Maillart semblait homme que mort va prendre, (
Et Semblançay fut si ferme vieillard
Que l'on, cuidait pour vray qu'il menast pendre
A Montfaucon le lieutenant Maillart.
Gaëtan Sanvoisin £
La'contradiction
du Parti démocrate populaire
Si le peuple souverain était un ëtre
conscient, j'imagine Qu'il serait bien
las et dégoûté de la cour que lui font
les aspirants à la détputation, des atti-
tudes qu'ils prennent pour lui plaire et
de toutes les bassesses qu'ils imaginent
pour capter ses suffrages. Une période
électorale n'est pas un temps favorable
à la grandeur des caractères on ne les
voit guère que dans leur médiocrité.
Bossuet, dans son langage magnifique,
disait « Tout' flatteur quel qu'il soit
est toujours un animal traître et odieux.
Mais s'il fallait comparer les flatteurs
des rois avec ceux qui vont flatter,
dans le' coeur des peuples, ce secret
principe d'indocilité et cette liberté fa-
rouche qui est.la cause des révoltes,
je ne sais lequel serait le plus hon-
,toux. Bea.u texte. à afficher dans les
salles de congrès ou'dans les préaux
où les candidats réunissent leurs élec-
teurs pour leur offrir leur grossier en-
cens.
Que penser de gens qui, après avoir
constaté la faillite de.cette Chambre et
souhaité « de voir réaliser, par une ac-
tion continue, l'oeuvre de réforme poli-
tique, de redressement économique et
financier, de progrès et de paix », décla-
rent ne vouloir faire appel pour une
telle ouvre qu'à la démooratie fran-
çaise », qu'ils proclament « capable de
se discipliner et d'assurer par ses pro-
pres forces ses destinées »
Qui parle ainsi ? Le parti déràoorate
(populaire, dont le congrès s'est achevé
hier, à Orléans. Quelle expérience
pourra donc démontrer àjes hommes,
qui sont pourtant de bonné'volonté, que
les peuples pas plus que les enfants ne
se disciplinent eux-mêmes, et qu'on ne
connaît point dans l'histoire de démo-
craties qui aient assuré. leurs destinées
-par leurs propres forces ?
Le parti' démocrate populaire est com-
posé, je croies, en majeure partie, de
bons chrétiens. Faisons-leur entendre
de nouveau la grande voix de Bossuet
« Ce n'était pas dans le peuple, écrit
l'historien des Empires, Baillant de la
dictature romaine, qu'on imaginait le
remède aux dérèglements ou la res-
source aux calamités publiques au
contraire, c'était au peuple même qu'il
fallait opposer une puissance indépen-
dante de lui pour l'arrêter, et si ce re-
mède ne réussissait pas, il n'y avait rien
à attendre que de la puissance divine. »
Le parti démocrate nopulairo, lui, re-
pousse toute dictature, qu'elle soit
celle d'un homme ou celle d'un parti ».
Soit mais ces catholiques pratiquants
auraient pu apprendre au catéchisme
que les lois qui régissent le monde
n'empruntent pas leur farce du consen-
tement des parties à oui elles prescri-
vent leur devoir. Leur expérience de la
vie politique aurait pu leur faire com-
prendre que le mot seul de dêmoora-
ti qu'ils ont adopté est, en certain
temps, une excitation amalgamée à 'un
développement anarchique dangereux
pour tout ce qu'ils aiment et qu'ils res-
pectent. La société chrétienne est une
hiérarchie, et si on la croit d'institu-
tion divine, il faut convenir -qu'elle est
autre chose que la collection des unités
qui la composent et qu'elle ne saurait
dépendre d'un vote.
Mais, au. congrès d'Orléans, tout
comme à la salle Wa.gram et dans tou-
tes ces réunions qui préparent les élec-
tions, il ne s'agit'pas de discerner les
voie3 de Dieu et les vérités éternelles,
mais de faire sa cour au peuple souve-
rain.
propos d'une quadruple éiectrocution
Scènes révoltantes à la prison de Trenton
New-York, 20'novembre,.
Plus de cent. personnes avaient réussi,
par divers moyens, à se procurer des car-
tes d'entre à l'intérieur de la prison de
Trenton poty- assister à l'exécution de qua-
tre condamnas.; mais, comme la salle du
supplice étaît-.trop exiguë pour contenir
tant de monde, les agèôliers ont fait en,
sorte que tout le-monde. à tour de rôle,
ait sa part du spectacle pendant les quel-
quels minutes que cela dura et puisse assis-
ter aux diverses phases de l'agonie des
condamnés.
Curtius
Les Échos
Le prix Nobel de la paix pour 1927.
On mande d'Oslo que le comité Nobel
se réunira le 10 décembre prochain pour
l'attribution' du prix Nobel de la paix
pour 1927.
D'après certaines informations, les bé-
néficiaires du prix seraient M. Ferdi-
nand Buisson, président de la Ligue
les Droits de l'Homme (France), at
VI. Ludwig Quidde -(Allemagne).
Les annonces lumineuses des Champs-
Elysées.
Le bâtonnier de l'ordre des avocats,
V[° Georges Guillaumin; conseiller mu-
iicipal du quartier du Roule, qui s'oc-
cupe en ce moment des mesures à pren-
Ire pour empêcher de dépérir les arbres
le Paris et notamment ceux des
Champs-Elysées, avait réclamé ces der-
îiers mois l'interdiction sur la grande
avenue parisienne de la publicité lumi-
leu se.
Ses efforts ont été -couronnés de suc-
cès. Le préfet de la Seine a avisé M.
juillaumin que les réclames lumineuses
ïommerciales ont complètement disparu
iepuis le 15 novembre courant. Les an-
nonces lumineuses des maisons et des
établissements de l'avenue subsistent
seules.
En souvenir de Pétrarque et de Laure.
Hier a eu lieu à Carpentras, comme
ious l'avons annoncé, l'inauguration de
l'exposition des manuscrits et des livres
rares se rapportant à Pétrarque, ses
imis, ses maîtres et son temps. Elle était
organisée par la bibliothèque Inguim-
bertine de cette ville où Pétrarque a
passé ses..premières années. A l'occasion
iu sixième centenaire de la rencontre du
;rand poète et de Laure, s'est déroulée
une importante manisfestation littéraire
et artistique à laquelle ont participé plu-
sieurs admirateurs du génial poète du
Canzoniere et de son inspiratrice.
De Berlin à Paris, retour.
C'est aujourd'hui que Mlle Dorange
est attendue à Paris. Ses amis présu-
ment qu'elle franchira ce matin, d'assez
bonne heure, la porte de la Villette.
Elle a traversé hier Vendegies, dans le
Nord, où elle a dit au maire toute sa
Le beau raid de. l'écuyère rançaise,
commencé le 30' août dernier, lui a per-
mis d'arriver à Berlin le 19 octobre,
ayant parcouru 1,400 kilomètres en
vingt-trois jours de marche effective.
Son cheval, en effet, blessé par la selle,
la contraignit à une assez longue attente
à Hanovre. Mais la belle performance
hippique accomplie nous ramène Mlle
Dorange alerte et souriante.
Automobiles et tramways.
Leurs compétitions ajoutent aux dif-
ficultés de la circulation. Une Compa-
gnie de tramways du Canada vient de
publier, à l'intention des automobilistes,
des recommandations très sages qui ont
été appuyées par le ministère de la voi-
rie.
Voici ces recommandations, dont
nous connaissons la plupart, car elles
sont dictées par le bon sens. Mais il
n'est pas inutile de les répéter à sa-
tiété.
1. Avant de traverser la voie, réduisez
la vitesse et, au besoin, arrêtez complète-
ment
2. Lorsque vous approchez d'une rue où
se trouve un tramway assurez-vous bien
que la voie est libre.;
3. Ne conduisez pas directement en avant
d'un tramway vous gênez le tramway et
vous avez une chance d'accident
4. Lorsque vous reculez pour laisser
l'endroit où vous stationnez, assurez-vous
d'abor.d qu'il n'y a pas de danger d'acci-
dent
5. Il est inutile de vouloir lutter avec un
tramway le dernier mot lui reste tou-
jours.
Cette ultime constatation est l'expres-'
sion de la vérité même.
Un mariage des Mille et une Nuits.
C'est le mariage de Miss Sarah C. Mel-
lon, nièce du ministre du Trésor des
Etats-Unis, avec M. Alan Scaife, qui fut
célébré à Pittsburg.
On ne dépensa pas moins de 500,000
dollars pour la cérémonie. Peu de ma-
riages ont connu un tel faste. Après la
cérémonie religieuse, plus de mille in-
vités furent reçus dans un pavillon
construit spécialement et qui coûta
100,000 dollars.
Le pavillon était décoré de tableaux
précieux, les murs étaient tapissés
d'étoffes incomparables. C'est au milieu
des fleurs les plus rares et les plus jo-
lies, et parmi des tentures de soie, que
les jeunes époux reçurent les félicita-
tions de leurs amis.
Après le lunch et le dîner, les invités
purent visiter trois grandes salles de
réception où étaient exposés les présents
offerts au jeune couple. On estime qu'il
y en avait pour plus de 500,000 dollars.
On sait que M. Mellon occupe la troi-
sième place sur la liste des milliardaires
américains.
La vente des vins fins de l'hospice de
Beaune.
La vente des vins fins des hospices de
Beaune, de la récolte 1927 et de l'eau-de-
vie de marc de la récolte de 1926, avait
attiré de nombreux visiteurs aux diffé-
rentes expositions organisées par divers
-groupements.
1 Il a été vendu 109 pièces et deux feuil-
lettes de vin rouge, pour la somme de
326,575 francs 20 pièces de vin blanc,
pour la somme de francs 10
feuillettes d'eau-dè-vie de marc, pour'la
somme de francs, ce qui porte la
somme totale de la- vente à 424,368
francs.
Le Coq
TEMPÉRATURE
Hier, à Paris pluies suivies d'éclaircies et de
quelques averses.
Probabilités psur la journée du 21 novembre
Région parisienne: vent du sud*est ou sud
assez fort, accalmie momentanée, éclaircies et
quelques averses.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
Fête: Présentation de Notre-Dame.
13 heures. Courses à Vincennes.
14 heures. Galerie Georges Petit, 8, rue
de Sèze: Exposition des œuvres d'Henri Le
Sidaner.
17 heures. Vigile de la Flamme: Amicale
des y.nciens du 6" cuirassiers.
Un cri d'alarme
de M. Paul-Boncour
M. Paul-Boncour a prononcé hier, à
Montargis, un discours significatif sur
le « problème central s et la crise que
traverse la République aarlementaire.
Les aveux du chef socialiste sont à
retenir sur le nouvel état d'esprit de la
jeunesse
Je ne nu lasserai pas de répéter qu'au
lendemain. des élections, si elles sont favo-
rables aux partis de gauche, la question se
posera, comme elle s'est posée au lende-
main du limai 1924, avec plus de gravité
encore, car nous n'avons plus une faute à
commettre, et je suis convaincu que la Ré-
publique parlementaire y joue sa dernière
carte.
L'assaut des dictatures nous presse de
toutes parts la moitié peut-être des pays
d'Europe ne connatt plus de véritable ré-
gime de liberté politique. Qu'on ne se dis.
simule pas qu'à l'intérieur de notre propre
pays, à côté d'un élan républicain que
n'ont pas su f fi à entamer et c'est admi-
rable toutes les fautes commises par
les républicains, il règne, et surtout parmi
la jeunesse, un état d'esprit qui n'a rien
de commun avec celui qu'a connu la nôtre.
Tout en estimant que cet état d'esprit
est « injuste, profondément injuste Il,
M. Paul-Boncour déclare qiue ceux qui
tiennent les yeux ouverts suit les évé-
nements pmésents veulent porter remède
à la crise de l'Etat, qui est indénia-
ble »
La guerre est passée par là elle a posé
des problèmes nouveaux. Quiconque n'en-
visage pas les choses du sommet de ce
haut observatoire se condamne à ressac
ser des formules vieillies, à assister, im-
puissant, au déroulement d'événements
extérieurs et intérieurs qui peuvent nous
conduire la catastrophe.
Et M. Paul-Boncour de conclure qu'il
faut rendre à la République use vi-
gueur qu'elle ne connaît plus, et à l'Etat
une autorité qu'il n'a plus.
Curieux signe des temps que cette
rencontre de tous les partis pour pro-
clamer la faillite du parlementarisme
est la nécessité d'un « gouvernement
¡fort », que M. Paul-Bonrour lui-même
appelle de ses voeux, mais qu'il veut
asseoir sur « une majorité homogène ».
Autant dire qu'il veut bâtir sur le
sable.
EN BELiGHQtJE
Le ministère esf divisé
Les renseignements que donne la presse
belge sur la situation ministérielle vien-
nent à l'appui des observations publiées
ici-même, hier matin, par notre directeur.
De l'union nationale qui s'était faite sur
un programme de redressement financier
et qui avait présidé à la formatiom du gou-
vemement actuel, il ne semble pas qu'il
subsiste de traces. La dissension règne en-
tre les différents membres du cabinet, et
nos confrères de Bruxelles en relèvent les
diverses causes.
M. Jaspar, le premier ministre, assistant
hier à une réunion des journalistes catholi-
ques assemblés pour fêter le trentième an-
niversaire de la fondation de leur associa-
tion, a eu quelques mots bien significatifs.
Dans son discours au banquet, il n'a pas
dissimulé que la situation était trouble,
chargée de nuages et de brume.
Et la Libre Belgique, qui constate que le
chef du gouvernement n'en a pas dit da-
vantage, souligne que le fait de parler pres-
que officiellement des difficultés présentes
permet de conclure à la gravité des heures
prochaines. >
La Nation BeLge croit qu'à la suite du re-
fus du gouvernement de satisfaire à cer-
taines exigences de M. Vandeirvelde au eu-
jet des projets militaires, les ministres so-
cialistes sortiront du cabinet. Ils seraient
remplacés par deux ministres libéraux et
par deux ministres démocrates flamin-
gants. Cette composition assurerait au ca-
binet remanié l'appui de toute la droite et
de la gauche libérale.
Et notre confrère, après avoir dénombré
les forces des partis à la Chambre 78 ca-
tholiques, 23 libéraux, 78 socialistes, 6 trou.
tistes et 2 communistes, dit que, selon cer-
taines informations, le nouveau ministère
pourrait compter sur le concours durable
des démocrates chrétiens et des flamin-
gants, ce qui lui permettrait de gouverner
jusqu'aux élections de 1929, ou de n'en ap-
peler au pays, au cas où les événements l'y
obligeraient, qu'à l'heure qu'il choisirait
et jugerait opportune.
Malheureusement, le désaccord ne porte
pas seulement avec M. Vandervelde sur la
question militaire. M. Jaspar et son second
ministre socir. :iste, M. Wauters, ministre
du travail et de l'industrie, seraient encore
divisés au sujet des dispositions financiè-
res relatives, à l'installation de la centrale
électrique prévue dans le projet des
grands travaux.
Enfin une autre difficulté aurait sv.roi
entre le Premier et M. Baëls, catholique,
ministre de l'agriculture et des travaux
publcs, au sujet du canal projeté de l'Es-
caut au canal de Terneuzen.
Si c'stte information, qui émane de la
Dernière Heure, est exacte, elle est de na-
ture à aggraver la situation et à compro-
mettre les pronostics favorables sur le re-
maniement possible du cabinet et l'appui
qu'il trouverait, alors, de toute la droite.
Denys Meulhan
LE NUMERO
« Gaulois Artistique »
paraîtra le 26 novembre
Pour les abonnés
Ce numéro, qui contiendra 16 pages, sera °
envoyé gratuitement, comme d'habitude, à
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Pour le recevoir, ils n'auront qu'à décou-
per le « Bon » qu'ils trouveront dans
Le Gaulois de demain 22 novembre, en
page 3, et à nous l'envoyer sous pli affran-
chi, avec leur adresse avant le 25 novembre,.
La mise en vente
Ajoutorys que ce numéro du Gaulois
Artistique sera mis en vente chez nos dépo-
sitaires et marchands de journaux ait prix
de 2 francs.
Le tirage de luxe
Pour répondre à la demande d'un grandi
nombre de nos abonnés et lecteurs, il serd
effectué un tirage spécial sur papier do
luxe.. Le prix 'de ce numéro de luxe sera
de 3 francs pour la France et les colonies,
et 4 francs pour l'étranger. Les personne»;
qui désireront le recevoir n'auront qu'à en-
voyer, avant de 25 novembre, ladite somma,
de 4 francs et Leur adresse, à l'administra-
tion du Gaulois Artistique, 2, rue Drouot,
Paris (IXO arr.).
Paris glorifie
Déroulède
Inauguration de la statue du grand patriote
square Laborde
Discours de MM. Marcel Habert, Louis Delsol,
César Caire et Louis Barthou
Hier matin, a eu lieu l'inauguration
du monument de Dêroulède, dans la
squair© Laborde, pires de l'église Saint-
Augustin, à deux pas de la statue de
Jeanne d'Arc.
La cérémonie revêtait un caractère
d.apothéose nationale, quoique la tem-
pérature se montrât inclémente et maus^
sade. La £luie ne cessait d'obscurcir
l'atmosphère, dissimulant le ciel où
couraient des nuages effilochés et rapi-
des, et l'on songeait instinctivement
ces tableaux d'Alphonse de Neuwille où
un cavalier en long manteau, debout
sur l'horizon d'hiver, tire de sa trom-
patte les notes du rassemblement.
Rassemblés, nous l'étions par milliers,
autour du chef-d œuivire du maître Lan-
dowski, convoqués par la fidélité pieuse
que Paris garde toujours aux grands
souvenirs. Et quand la silhouette de
pierre de Déroulède apparut, campée
magnifiquement, bras tendu, bouoha
ouverte, chacun s'attendait presque à
l'entendre pairler encore, tant le héraut
de la Ligue des Patriotes est demewré
mâle aux; sentiments indéracinables de
notre vie collective.
Pour la première fois a été mise à
exécution une initiative due à M. Bouju.
En raison des averses fréquentes et per-
sistantes, le préfet de la Seine a, en;
effet, exprimé le désir prévoyant que,.
désoirmiais, les inaugurations de monu-
ment ne s'acoomplissent plus entière-
ment en plein air.
C'est pourquoi, après une messe céilé-
brée à huit heures, en l'église Saint-
Augustin, pour le repos de l'âme de
Déroulède, et à laquelle l'abbé Petit,
chanoine du diocèse d'Angoulème, a
prononcé une allocution émouvante, la
grandiose manifestation officielle se
scinda en deux pairties successives.
Le voile. tombe
A neuf heures, M. Louis Barthou,
garde des sceaux, ministre de la jus-
tice, membre de l'Académie française,-
arrive. C'est lui, comme nous l'avons
annoncé, qui doit présider, au square
Labarde et à la saille Pleyel, à la com-
mémoration de l'auteur des Chants du
Soldat, en présence de Mlle Jeanne Dé-
roulède, la digne sœur du grand dis-
Les autorités prennent place. M. Bar-
thou est entouré du commandant Bu-
thier, représentant le ministre de la
guerre de MM. de La Monneraye, re-
présentant le ministre de la marine
Delsol, président du conseil municipal
César Caire, conseiller municipal du
huitième arrondissement, et du général
Gouraud, gouverneur militaire de Paris.
L'Académie française, déjà représentée
par M. Louis Barthou, avait délégué
MM. Georges Lecomte, Doumic et
Henry Bordeaux, en uniforme.
Le général de Castelnau, président n&
la Ligue des patriotes, retenu par son
deuil récent, est absent. M. Marcel
Habert, président du comité du monu-
ment, délégué général de la Ligue, est
là, assisté de MM. Désiré Ferry,-
Edouard Soulier, députés Gauthier de;
Clagny, Le Menuet, conseiller munici-
pal. M. Taittinger, président des Jeu-
nesses patriotes, est représenté par le
général Dessoffy. Le colonel Gounz re-
présente le maréchal Pétain. On recon-
naît le général Weygand, le général
Pau, de nombreux parlementaires,
conseillers municipaux et conseillers gé-
néraux.
La cérémonie commence devant le mo-
nument. A droite du square Laborde, du
côté de la place Saint-Augustin, sont
groupés les membres de la Ligue des
patriotes et l'importante délégation des
Jeunesses patriotes. Les différentes asso-
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur {1879-1924)
tboisjiou uxjjoo i»jî«
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-facile
dessers?.
J'ai mis des bûchers dans mon poêle
et je veux rêveur, des vers dans mon
rideau naît, une étoile, et ne vois-je déjà
luire des rameaux verts, encor que nous
soyons au milieu des hivers ?•
Mais quelle est donc' cette manière d'é-
crire en une prose où certains mots se
répondent entre eux, eu, pour. mieux
dire, se font écho, tandis que les mem-
bres de la phrase confient leur caprice
à je ne sais quelle mesure? Ne serait-ce
point de la sorte, et pour peu que l'on
prît, soin d'aller, de temps en temps, è
la. ligne, que l'on composerait des vers?
Il est bien possible et certaines per-
sonnes, et vous ne l'ignorez guère plaî-
gnent à l'accoutumée les malheureux
poètes et jugent mille fois plus enviable
le sort des prosateurs, lesquels dansent
et chantent ou, du moins, écrivent en
toute liberté.
Une page de prose, n'est-ce pas pour-
tant la tâche la plus pénible du monde
et ne savez-vous pas^qu'il est [plus facile
de pêcher, et comme-en se jouant, deux
cents vers dans l'encrier ? Il me semble
ô douleur que vous ne me croyez
point et je veux donc vous révéler l'un
des mystères de la poésie.
Il ne vous a certes pas échappé qu'au
beau langage qui est celui de notre
pays. un poème ne saurait en aucune
manière être formé d'un seul vers et
c'est pour la bonne raison que les vers
ont accoutumé de rimer sur nos riva-
ges et qu'une rime ne peut éclore que
par le moyen de deux mots, dont cha-
cun se rencontre à l'extrémité d'un vers.
Il faut donc composer au moins deux
vers, pour peu que l'on prétende à si-
gner un poème, et un poème fort court,
le plus court que l'on ait licence d'ima-
giner.
Ce ne serait que par de plaisants arti-
fices que l'on se pourrait donner l'appa-
rence de ne se paint soumettre à cette
règle quasi puérile et je me souviens,
sur ce propos, d'avoir reçu la visite d'un
poète qui alléguait qu'en un seul vers
il avait enclos tout un poème et voici
son alexandrin, qui s'adressait, sans
doute, à quelque belle rebelle
J'étais l'oiseau pris au réseau de tes beautés.
̃ Eh lui répondîmes-nous. C'est, si
l'on veut sourire, un poème, en efjei
mais -que. ne l'écrivez-vous tffU't.simple-
J'étais
L'oiseau
Pris au
Réseau
De tes
Beautés?
Et, cependant que je vous parle de la
rime et de ses jeux, i'entends encore le
ramage de certains de nos esthéticiens
qui, répandant plus de bruit que de sa-
gesse, soutiennent volontiers que la rime
est la chose la plus sotte et la plus vaine
qui se puisse rencontrer et que ses rè-
gles ne sont que chaînes nouées et cade-
nassées aux jambes comme aux bras du
poète qui voudrait blondir au libre azur.
Laissez dire ces critiques, et mieux vaut,
d'ailleurs, comme l'on parle en mon
I3éa,rn, les .entendre que d'être sourd.
Mais je voudrais, avec vous, aujour-
d'hui, voir en la rime le trésor le Plus
précieux, le bien le plus utile je l'en-
tends au poète et, partant, à son lecteur
et-la déesse, enfin, la plus seoourable
qu'il nous soit donné de rencontrer aux
pentes dangereuses du Parnasse.
N'avez-vous jamais songé que le mor-
tel infortuné qui entreprend d'écrire en
prose doit d'abord trouver des idées et
les conduire ensuite car les prairies, les
ravin's,.les landes, les carrefours, la
manière de ces chèvres que nous ren-
controns parfois aux rues de Paris, en-
tre les autobus, les tramways, les taxis
et autres véhicules aaitomus, –.chèvres
mélancoliques et qui. dans le vacarme
où nos jours s'assourdissent, nous font
rêver au calme ensoleillé des serpolets
et de la menthe sur les rives de la pro-
vince natale? Le pauvre berger siffle
se;; qui montent aux trottoirs ou
s'enfuient aux rues voisines c'est .le'
Mais le poète,, qu'a-t-il à faire d'un
chien ni d'une houlette ? La première
chèvre de son troupeau apparaît je ne
sais comme et bondit autour de lui, ou,
nonchalante, se couche à ses pieds et,
par un miracle que vous aimerez, cette
première chèvre ussitôt en met au
monde une seconde. Vous en verrez naî-
tre une troisième et mille autres. Quant
au berger, il contemple ce troupeau
merveilleux qui se presse autour de lui
ou qui s'avance et il n'a que fort peu
de peine à le mener, si vous songez que
c'est précisément le troupeau qui le
mène ou aui le fait, en s'arrêtant, de-
meurer immobile.
La première .chèvre, c'est le premier
vers. D'où vient-il ? Il faudrait, pour le
dire, écrire un fort gros livre, et encore
ne le dirait-on, peut-être, point mais
ne manquez pas c'e considérer que du
premier vers va naître 10 second, et pour
cette seule et magnifique raison que le
mot qui termine le premier vers vous
donne déjà, ou, du moins, vous indique
le mot que l'on -wrra luire au terme du
second, lequel mot engendrera ce second
vers tout de même ou'un grain de blé
que vous mettez en terre se développe
au point d'être enfin, et tout à la fois,
l'adnés, tige, feuilles, épi. Que si vous
dites, par hasard
Un jour, sur ses longs pieds," allait je ne sais ou.
il faut bien. si vous n'avez aucun motif
particulier de nous entretenir du Pérou,
d'un acajou, d'un caillou ni d'aucun au-
•tre objet qui sonne en ou et, le jour,
le hibou, le socourable hibou,, est couché
il faut bien, dis-je, que vous vous
décidiez à nous parler d'un cou; C'est le
héron qui va je ne sais où ce n'est
point. vous et Fondait twès bien où vous
allez et où vous êtes conduit par la main
ou, plutôt, par l'oreille et, de la façon
la plus naturel.le du monde, vous écri-
vez
Le héron au long bec emmanché d'un long cou,
en bénissant le ciel qu'il n'ait pas un
court cou, .qui serait disgrâce infinie
pour l'harmonie.
Mais vous voilà perdu. Le je ne sais où
a épuisé son charme et vous êtes, pour
un instant, redevenu prosateur. Il vous
faut, vous-même, vous seul, vous, dis-je,
et c'est assez, et ce n'est ooirit trop, sans
doute, et sans que personne vous se-
coure, il vous faut trouver une idée et,
si vous êtes bien disposé, vous n'aban-
donnez pas votre .oiseau et vous dites
Il côtoyait une rivière.
Et si vous avez encore l'esprit éveillé,
si vous vous sentez bouillonner ainsi
qu'un prosateur, loin ce vous appuyer
tout de suite sur le bruit de cette rivière,
vous saisissez au vol. une autre idée et
l'on vous entend qui murmurez:
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux
[jours.
Mais, là, vous êtes dpuisé vous n'en
pouvez plus vous demandez grâce. Or,
c'est justement l'instant du repos. Cette
rivière et ces beaux jours vont travailler
pour vfms. Ils appellent, sans que vous
ayez a crier, une petite croupe de mots
on voit danser autour de l'encrier carre-
jours, fours, labours, coutumière, cami.
mére, compère; père, prospère, topinam-
bours, tours, vautours, détours, sou-
pière. Ne vous étonnez pas c'est une
féerie et vous voyez danser les amours,
la lumière et l'écolière et les tambours.
Vous, vous êtes assis en votre fauteuil
vous souriez au ballet vouis n'avez,
comme on dit, que l'embarras du ohaix,
et, si vous êtes doué de quelque disposi-
tion particulière, vous prenez sous le
bras les tours et lie compère et vous écri-
vez simplement
Ma commère la Carpe y faisait mille tours,
Avec le Brochet son compère.
Avouez que c'est une façon de peindre
les choses elle est du moins agréable à
notre nonchalance et il n'est peut-être
.point si aisé, partant de ce seul vers
Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où.
d'en arriver, sans rompre l'enchante-
ment, jusqu'au point de vous confier
que le héron fut
.tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.
La Fontaine a de ces mystères. Mais
vous reconnaîtrez, sans doute, .et non
Bans quelque sourire' qui ne m© «lépMna
point, que si l'on peut honnêtement ton-
ter de trouver une idée. mais seule-
ment tous les deux vers ce serait tra-
vail digne d'Hercule que,d'essayer d'en
,rencontrer une à chaque ligme et quasi
à chaque demi-ligne. Et c'est le sort
de ceux qui n'usent point de rimes.
J'en ai l'esprit tout effrayé; et vous
me pardonnerez, je pense, si je n'ose
entreprendre d'écrire aujourd'hui pour
'Vous une page de prose. Il y faudrait
quelque Bossuet
Tristàn Derème
LA ViE QUI PASSE
L'X mystérieux
de la Santé
Depuis hier, on se croit revenu à Venise, au
temps des Doges. Les gens, même ceux qui ne
sont pas anoblis par des titres. hongrois, s'abor-
deht avec une mine préoccupée, tendue, sibyl-
line, qui veut sembler renseignée toutefois,
quoique interrogative, et la question fatale émerge
aux lèvres: « Quel est l'X. mystérieux?
L'X. Loups de drap sombre, oubliettes, pas
feutrés, cagoules, verrou triple, chuchotements,
geôliers fantômes, trousseau de clefs tintant à la
ceinture, ordres secrets sous le manteau.
Un journal de gauche écrit froidement: « Le
personnage sans nom,' traité comme les grands
de la Régence, a été écroué avec d'infinies pré-
cautions. » Enigme et littérature. Certains, qui
ont arrêté leurs lectures historiques aux tomes
antedéluviens da Michelet et de. Louis Blanc,
parlent de lettres de cachet et de masque de fer.
0'ironie! En République, troisième du nom?
Mais oui, Pourquoi pas? Il n'y a que les
appellations qui changent, les moeurs corrigent
sans cesse les lois, et je gage que tout juge
d'instruction conscient de son rôle croit aussi
peu aux doctrines du libéralisme qu'aux réalités
de la liberté individuelle de ses concitoyens.
Seulement, voilà, nous sommes moins, beau-
coup moins' courtois que sous l'Ancien Régime.
Le pensionnaire inconnu de la Santé n'a certai-
nement pas pris connaissance, au moment de son
arrestation, du billet que le Roi, jadis, n'aurait
pas manqué de faire adresser à l'officier de police
chargé de l'appréhender billet qui se terminait
toujours ainsi: La présente n'étant à d'autre
fin, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte
garde. » On a -supprimé la politesse, et même
une certaine « forme », sans souci de Brid'oison,
puis, pour le surplus, on a estimé que le bien
public commandait de n'y rien changer, au nom
de la raison d'Etat.
Alors, laissons dormir la mémoire de Marc-
René Voyer d'Argenson, lieutenant général de la
police du royaume, inventeur, assure-t-on, de ces
fameuses «lettres de cachet n, dont on exagéra
et dénatura le nombre et le caractère, entourées
de p'as de précautions que n'allégua cette géniale
mauvaise langue de Saint-Simon, et, plutôt que
le libelle inspiré à Mirabeau par son séjour au
donjon de Vincennes, relisons les documents et
les textes publiés par M. Funck-Brentano.
Tiens! déjà sort le titre dont les cinémas vont
se montrer jaloux Un nouveau Masque de fer.
Un nouveau? Allons donc! Il faudrait qu'il en
eût existé un ancien! Or, .chacun sait que le
fameux Masque de fer ne portait qu'un loup Ce
velours noir, et qu'au surplus, loin d'être un
martyr de sang royal ou le héros d'une aventure
prodigieuse, il se nommait Mattioli et avait'à
la fois trahi son maître le duc de, Mantoue et
Louis XIV.
Tout cela est bel et bon, mais ne saurait empê-
cher qu'en ce mois de novembre 1927, un empri-
sonnement à l'encre de Chine déchaîne, comme
il eût fait à toute .époque, les controverses et les
imaginations.
Que voulez-vous, la légende de la Bastille
garde encore ses adeptes! Cela, parle aux cré-
dulités populaires. Le bruit des chaînes exerce
un attrait certain' sur le cerveau des foules.
Qu'est-ce alors quand ces chaînes sont anonymes
et que des révérences tes entourent? A lares-
cousse, Latude, Casanova et Silvio Pellico l
Puis une autre chanson, bien connue, se mêle J
au brouhaha. « Le nom le nom Ainsi criaient
à Jules Delahaye, au temps du Panama, les
députés en fureur..Et les plus compromis criaient
naturellement le plus fort.
Quant à l'immense, à l'innocent public des
curieux, des simples curieux, qu'il ne se croie
pas trop tranquille Avec notre coutume de la ]
prévention, avec celb des interrogatoires aux- ]
quels l'avocat n'assiste pas toujours, il existe. une
quantité de petites violations pratiques du Code
qui ne font pas de bruit, mais de la besogne
et glissent un léger froid dans le dos. Grâce à
elles, sans jeu de mots indésirable, la Justice
se met parfois en Sûreté,
L'X. mystérieux pense-t-il à tout cela, dans ]
sa cellule de la rive gauche? S'il a-, l'esprit
déductif et philosophique qu'a dû lui conférer le
maniement des valeurs fictives, il compare sans 1
doute son rôle et celui de « chers amis » que 1
nous ignorons, mais qu'il connaît, lui, et qui se (
connaissent, eux.
Et puisque rien n'est nouveau, puisque tout (
recommence, il peut, en en changeant à peine le (
sens, graver, au-dessus de sa petite couchette (
brune, dans la chaux muette du mur de son local 1
provisoire, le huitain célèbre de Clément Marot: {
Lorsque Maillart, juge d'enfer, menait
A Montfaucon Semblançay, l'âme rendre,
A votre advis, lequel des deux tenoit (
Meilleur maintien ? Pour vous le faire entendre, (
Maillart semblait homme que mort va prendre, (
Et Semblançay fut si ferme vieillard
Que l'on, cuidait pour vray qu'il menast pendre
A Montfaucon le lieutenant Maillart.
Gaëtan Sanvoisin £
La'contradiction
du Parti démocrate populaire
Si le peuple souverain était un ëtre
conscient, j'imagine Qu'il serait bien
las et dégoûté de la cour que lui font
les aspirants à la détputation, des atti-
tudes qu'ils prennent pour lui plaire et
de toutes les bassesses qu'ils imaginent
pour capter ses suffrages. Une période
électorale n'est pas un temps favorable
à la grandeur des caractères on ne les
voit guère que dans leur médiocrité.
Bossuet, dans son langage magnifique,
disait « Tout' flatteur quel qu'il soit
est toujours un animal traître et odieux.
Mais s'il fallait comparer les flatteurs
des rois avec ceux qui vont flatter,
dans le' coeur des peuples, ce secret
principe d'indocilité et cette liberté fa-
rouche qui est.la cause des révoltes,
je ne sais lequel serait le plus hon-
,toux. Bea.u texte. à afficher dans les
salles de congrès ou'dans les préaux
où les candidats réunissent leurs élec-
teurs pour leur offrir leur grossier en-
cens.
Que penser de gens qui, après avoir
constaté la faillite de.cette Chambre et
souhaité « de voir réaliser, par une ac-
tion continue, l'oeuvre de réforme poli-
tique, de redressement économique et
financier, de progrès et de paix », décla-
rent ne vouloir faire appel pour une
telle ouvre qu'à la démooratie fran-
çaise », qu'ils proclament « capable de
se discipliner et d'assurer par ses pro-
pres forces ses destinées »
Qui parle ainsi ? Le parti déràoorate
(populaire, dont le congrès s'est achevé
hier, à Orléans. Quelle expérience
pourra donc démontrer àjes hommes,
qui sont pourtant de bonné'volonté, que
les peuples pas plus que les enfants ne
se disciplinent eux-mêmes, et qu'on ne
connaît point dans l'histoire de démo-
craties qui aient assuré. leurs destinées
-par leurs propres forces ?
Le parti' démocrate populaire est com-
posé, je croies, en majeure partie, de
bons chrétiens. Faisons-leur entendre
de nouveau la grande voix de Bossuet
« Ce n'était pas dans le peuple, écrit
l'historien des Empires, Baillant de la
dictature romaine, qu'on imaginait le
remède aux dérèglements ou la res-
source aux calamités publiques au
contraire, c'était au peuple même qu'il
fallait opposer une puissance indépen-
dante de lui pour l'arrêter, et si ce re-
mède ne réussissait pas, il n'y avait rien
à attendre que de la puissance divine. »
Le parti démocrate nopulairo, lui, re-
pousse toute dictature, qu'elle soit
celle d'un homme ou celle d'un parti ».
Soit mais ces catholiques pratiquants
auraient pu apprendre au catéchisme
que les lois qui régissent le monde
n'empruntent pas leur farce du consen-
tement des parties à oui elles prescri-
vent leur devoir. Leur expérience de la
vie politique aurait pu leur faire com-
prendre que le mot seul de dêmoora-
ti qu'ils ont adopté est, en certain
temps, une excitation amalgamée à 'un
développement anarchique dangereux
pour tout ce qu'ils aiment et qu'ils res-
pectent. La société chrétienne est une
hiérarchie, et si on la croit d'institu-
tion divine, il faut convenir -qu'elle est
autre chose que la collection des unités
qui la composent et qu'elle ne saurait
dépendre d'un vote.
Mais, au. congrès d'Orléans, tout
comme à la salle Wa.gram et dans tou-
tes ces réunions qui préparent les élec-
tions, il ne s'agit'pas de discerner les
voie3 de Dieu et les vérités éternelles,
mais de faire sa cour au peuple souve-
rain.
propos d'une quadruple éiectrocution
Scènes révoltantes à la prison de Trenton
New-York, 20'novembre,.
Plus de cent. personnes avaient réussi,
par divers moyens, à se procurer des car-
tes d'entre à l'intérieur de la prison de
Trenton poty- assister à l'exécution de qua-
tre condamnas.; mais, comme la salle du
supplice étaît-.trop exiguë pour contenir
tant de monde, les agèôliers ont fait en,
sorte que tout le-monde. à tour de rôle,
ait sa part du spectacle pendant les quel-
quels minutes que cela dura et puisse assis-
ter aux diverses phases de l'agonie des
condamnés.
Curtius
Les Échos
Le prix Nobel de la paix pour 1927.
On mande d'Oslo que le comité Nobel
se réunira le 10 décembre prochain pour
l'attribution' du prix Nobel de la paix
pour 1927.
D'après certaines informations, les bé-
néficiaires du prix seraient M. Ferdi-
nand Buisson, président de la Ligue
les Droits de l'Homme (France), at
VI. Ludwig Quidde -(Allemagne).
Les annonces lumineuses des Champs-
Elysées.
Le bâtonnier de l'ordre des avocats,
V[° Georges Guillaumin; conseiller mu-
iicipal du quartier du Roule, qui s'oc-
cupe en ce moment des mesures à pren-
Ire pour empêcher de dépérir les arbres
le Paris et notamment ceux des
Champs-Elysées, avait réclamé ces der-
îiers mois l'interdiction sur la grande
avenue parisienne de la publicité lumi-
leu se.
Ses efforts ont été -couronnés de suc-
cès. Le préfet de la Seine a avisé M.
juillaumin que les réclames lumineuses
ïommerciales ont complètement disparu
iepuis le 15 novembre courant. Les an-
nonces lumineuses des maisons et des
établissements de l'avenue subsistent
seules.
En souvenir de Pétrarque et de Laure.
Hier a eu lieu à Carpentras, comme
ious l'avons annoncé, l'inauguration de
l'exposition des manuscrits et des livres
rares se rapportant à Pétrarque, ses
imis, ses maîtres et son temps. Elle était
organisée par la bibliothèque Inguim-
bertine de cette ville où Pétrarque a
passé ses..premières années. A l'occasion
iu sixième centenaire de la rencontre du
;rand poète et de Laure, s'est déroulée
une importante manisfestation littéraire
et artistique à laquelle ont participé plu-
sieurs admirateurs du génial poète du
Canzoniere et de son inspiratrice.
De Berlin à Paris, retour.
C'est aujourd'hui que Mlle Dorange
est attendue à Paris. Ses amis présu-
ment qu'elle franchira ce matin, d'assez
bonne heure, la porte de la Villette.
Elle a traversé hier Vendegies, dans le
Nord, où elle a dit au maire toute sa
Le beau raid de. l'écuyère rançaise,
commencé le 30' août dernier, lui a per-
mis d'arriver à Berlin le 19 octobre,
ayant parcouru 1,400 kilomètres en
vingt-trois jours de marche effective.
Son cheval, en effet, blessé par la selle,
la contraignit à une assez longue attente
à Hanovre. Mais la belle performance
hippique accomplie nous ramène Mlle
Dorange alerte et souriante.
Automobiles et tramways.
Leurs compétitions ajoutent aux dif-
ficultés de la circulation. Une Compa-
gnie de tramways du Canada vient de
publier, à l'intention des automobilistes,
des recommandations très sages qui ont
été appuyées par le ministère de la voi-
rie.
Voici ces recommandations, dont
nous connaissons la plupart, car elles
sont dictées par le bon sens. Mais il
n'est pas inutile de les répéter à sa-
tiété.
1. Avant de traverser la voie, réduisez
la vitesse et, au besoin, arrêtez complète-
ment
2. Lorsque vous approchez d'une rue où
se trouve un tramway assurez-vous bien
que la voie est libre.;
3. Ne conduisez pas directement en avant
d'un tramway vous gênez le tramway et
vous avez une chance d'accident
4. Lorsque vous reculez pour laisser
l'endroit où vous stationnez, assurez-vous
d'abor.d qu'il n'y a pas de danger d'acci-
dent
5. Il est inutile de vouloir lutter avec un
tramway le dernier mot lui reste tou-
jours.
Cette ultime constatation est l'expres-'
sion de la vérité même.
Un mariage des Mille et une Nuits.
C'est le mariage de Miss Sarah C. Mel-
lon, nièce du ministre du Trésor des
Etats-Unis, avec M. Alan Scaife, qui fut
célébré à Pittsburg.
On ne dépensa pas moins de 500,000
dollars pour la cérémonie. Peu de ma-
riages ont connu un tel faste. Après la
cérémonie religieuse, plus de mille in-
vités furent reçus dans un pavillon
construit spécialement et qui coûta
100,000 dollars.
Le pavillon était décoré de tableaux
précieux, les murs étaient tapissés
d'étoffes incomparables. C'est au milieu
des fleurs les plus rares et les plus jo-
lies, et parmi des tentures de soie, que
les jeunes époux reçurent les félicita-
tions de leurs amis.
Après le lunch et le dîner, les invités
purent visiter trois grandes salles de
réception où étaient exposés les présents
offerts au jeune couple. On estime qu'il
y en avait pour plus de 500,000 dollars.
On sait que M. Mellon occupe la troi-
sième place sur la liste des milliardaires
américains.
La vente des vins fins de l'hospice de
Beaune.
La vente des vins fins des hospices de
Beaune, de la récolte 1927 et de l'eau-de-
vie de marc de la récolte de 1926, avait
attiré de nombreux visiteurs aux diffé-
rentes expositions organisées par divers
-groupements.
1 Il a été vendu 109 pièces et deux feuil-
lettes de vin rouge, pour la somme de
326,575 francs 20 pièces de vin blanc,
pour la somme de francs 10
feuillettes d'eau-dè-vie de marc, pour'la
somme de francs, ce qui porte la
somme totale de la- vente à 424,368
francs.
Le Coq
TEMPÉRATURE
Hier, à Paris pluies suivies d'éclaircies et de
quelques averses.
Probabilités psur la journée du 21 novembre
Région parisienne: vent du sud*est ou sud
assez fort, accalmie momentanée, éclaircies et
quelques averses.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
Fête: Présentation de Notre-Dame.
13 heures. Courses à Vincennes.
14 heures. Galerie Georges Petit, 8, rue
de Sèze: Exposition des œuvres d'Henri Le
Sidaner.
17 heures. Vigile de la Flamme: Amicale
des y.nciens du 6" cuirassiers.
Un cri d'alarme
de M. Paul-Boncour
M. Paul-Boncour a prononcé hier, à
Montargis, un discours significatif sur
le « problème central s et la crise que
traverse la République aarlementaire.
Les aveux du chef socialiste sont à
retenir sur le nouvel état d'esprit de la
jeunesse
Je ne nu lasserai pas de répéter qu'au
lendemain. des élections, si elles sont favo-
rables aux partis de gauche, la question se
posera, comme elle s'est posée au lende-
main du limai 1924, avec plus de gravité
encore, car nous n'avons plus une faute à
commettre, et je suis convaincu que la Ré-
publique parlementaire y joue sa dernière
carte.
L'assaut des dictatures nous presse de
toutes parts la moitié peut-être des pays
d'Europe ne connatt plus de véritable ré-
gime de liberté politique. Qu'on ne se dis.
simule pas qu'à l'intérieur de notre propre
pays, à côté d'un élan républicain que
n'ont pas su f fi à entamer et c'est admi-
rable toutes les fautes commises par
les républicains, il règne, et surtout parmi
la jeunesse, un état d'esprit qui n'a rien
de commun avec celui qu'a connu la nôtre.
Tout en estimant que cet état d'esprit
est « injuste, profondément injuste Il,
M. Paul-Boncour déclare qiue ceux qui
tiennent les yeux ouverts suit les évé-
nements pmésents veulent porter remède
à la crise de l'Etat, qui est indénia-
ble »
La guerre est passée par là elle a posé
des problèmes nouveaux. Quiconque n'en-
visage pas les choses du sommet de ce
haut observatoire se condamne à ressac
ser des formules vieillies, à assister, im-
puissant, au déroulement d'événements
extérieurs et intérieurs qui peuvent nous
conduire la catastrophe.
Et M. Paul-Boncour de conclure qu'il
faut rendre à la République use vi-
gueur qu'elle ne connaît plus, et à l'Etat
une autorité qu'il n'a plus.
Curieux signe des temps que cette
rencontre de tous les partis pour pro-
clamer la faillite du parlementarisme
est la nécessité d'un « gouvernement
¡fort », que M. Paul-Bonrour lui-même
appelle de ses voeux, mais qu'il veut
asseoir sur « une majorité homogène ».
Autant dire qu'il veut bâtir sur le
sable.
EN BELiGHQtJE
Le ministère esf divisé
Les renseignements que donne la presse
belge sur la situation ministérielle vien-
nent à l'appui des observations publiées
ici-même, hier matin, par notre directeur.
De l'union nationale qui s'était faite sur
un programme de redressement financier
et qui avait présidé à la formatiom du gou-
vemement actuel, il ne semble pas qu'il
subsiste de traces. La dissension règne en-
tre les différents membres du cabinet, et
nos confrères de Bruxelles en relèvent les
diverses causes.
M. Jaspar, le premier ministre, assistant
hier à une réunion des journalistes catholi-
ques assemblés pour fêter le trentième an-
niversaire de la fondation de leur associa-
tion, a eu quelques mots bien significatifs.
Dans son discours au banquet, il n'a pas
dissimulé que la situation était trouble,
chargée de nuages et de brume.
Et la Libre Belgique, qui constate que le
chef du gouvernement n'en a pas dit da-
vantage, souligne que le fait de parler pres-
que officiellement des difficultés présentes
permet de conclure à la gravité des heures
prochaines. >
La Nation BeLge croit qu'à la suite du re-
fus du gouvernement de satisfaire à cer-
taines exigences de M. Vandeirvelde au eu-
jet des projets militaires, les ministres so-
cialistes sortiront du cabinet. Ils seraient
remplacés par deux ministres libéraux et
par deux ministres démocrates flamin-
gants. Cette composition assurerait au ca-
binet remanié l'appui de toute la droite et
de la gauche libérale.
Et notre confrère, après avoir dénombré
les forces des partis à la Chambre 78 ca-
tholiques, 23 libéraux, 78 socialistes, 6 trou.
tistes et 2 communistes, dit que, selon cer-
taines informations, le nouveau ministère
pourrait compter sur le concours durable
des démocrates chrétiens et des flamin-
gants, ce qui lui permettrait de gouverner
jusqu'aux élections de 1929, ou de n'en ap-
peler au pays, au cas où les événements l'y
obligeraient, qu'à l'heure qu'il choisirait
et jugerait opportune.
Malheureusement, le désaccord ne porte
pas seulement avec M. Vandervelde sur la
question militaire. M. Jaspar et son second
ministre socir. :iste, M. Wauters, ministre
du travail et de l'industrie, seraient encore
divisés au sujet des dispositions financiè-
res relatives, à l'installation de la centrale
électrique prévue dans le projet des
grands travaux.
Enfin une autre difficulté aurait sv.roi
entre le Premier et M. Baëls, catholique,
ministre de l'agriculture et des travaux
publcs, au sujet du canal projeté de l'Es-
caut au canal de Terneuzen.
Si c'stte information, qui émane de la
Dernière Heure, est exacte, elle est de na-
ture à aggraver la situation et à compro-
mettre les pronostics favorables sur le re-
maniement possible du cabinet et l'appui
qu'il trouverait, alors, de toute la droite.
Denys Meulhan
LE NUMERO
« Gaulois Artistique »
paraîtra le 26 novembre
Pour les abonnés
Ce numéro, qui contiendra 16 pages, sera °
envoyé gratuitement, comme d'habitude, à
tous les abonnés du Gaulois.
Pour les acheteurs au numéro
Nos acheteurs au numéro ont également
droit à ce Gaulois Artistique gratuitement.]
Pour le recevoir, ils n'auront qu'à décou-
per le « Bon » qu'ils trouveront dans
Le Gaulois de demain 22 novembre, en
page 3, et à nous l'envoyer sous pli affran-
chi, avec leur adresse avant le 25 novembre,.
La mise en vente
Ajoutorys que ce numéro du Gaulois
Artistique sera mis en vente chez nos dépo-
sitaires et marchands de journaux ait prix
de 2 francs.
Le tirage de luxe
Pour répondre à la demande d'un grandi
nombre de nos abonnés et lecteurs, il serd
effectué un tirage spécial sur papier do
luxe.. Le prix 'de ce numéro de luxe sera
de 3 francs pour la France et les colonies,
et 4 francs pour l'étranger. Les personne»;
qui désireront le recevoir n'auront qu'à en-
voyer, avant de 25 novembre, ladite somma,
de 4 francs et Leur adresse, à l'administra-
tion du Gaulois Artistique, 2, rue Drouot,
Paris (IXO arr.).
Paris glorifie
Déroulède
Inauguration de la statue du grand patriote
square Laborde
Discours de MM. Marcel Habert, Louis Delsol,
César Caire et Louis Barthou
Hier matin, a eu lieu l'inauguration
du monument de Dêroulède, dans la
squair© Laborde, pires de l'église Saint-
Augustin, à deux pas de la statue de
Jeanne d'Arc.
La cérémonie revêtait un caractère
d.apothéose nationale, quoique la tem-
pérature se montrât inclémente et maus^
sade. La £luie ne cessait d'obscurcir
l'atmosphère, dissimulant le ciel où
couraient des nuages effilochés et rapi-
des, et l'on songeait instinctivement
ces tableaux d'Alphonse de Neuwille où
un cavalier en long manteau, debout
sur l'horizon d'hiver, tire de sa trom-
patte les notes du rassemblement.
Rassemblés, nous l'étions par milliers,
autour du chef-d œuivire du maître Lan-
dowski, convoqués par la fidélité pieuse
que Paris garde toujours aux grands
souvenirs. Et quand la silhouette de
pierre de Déroulède apparut, campée
magnifiquement, bras tendu, bouoha
ouverte, chacun s'attendait presque à
l'entendre pairler encore, tant le héraut
de la Ligue des Patriotes est demewré
mâle aux; sentiments indéracinables de
notre vie collective.
Pour la première fois a été mise à
exécution une initiative due à M. Bouju.
En raison des averses fréquentes et per-
sistantes, le préfet de la Seine a, en;
effet, exprimé le désir prévoyant que,.
désoirmiais, les inaugurations de monu-
ment ne s'acoomplissent plus entière-
ment en plein air.
C'est pourquoi, après une messe céilé-
brée à huit heures, en l'église Saint-
Augustin, pour le repos de l'âme de
Déroulède, et à laquelle l'abbé Petit,
chanoine du diocèse d'Angoulème, a
prononcé une allocution émouvante, la
grandiose manifestation officielle se
scinda en deux pairties successives.
Le voile. tombe
A neuf heures, M. Louis Barthou,
garde des sceaux, ministre de la jus-
tice, membre de l'Académie française,-
arrive. C'est lui, comme nous l'avons
annoncé, qui doit présider, au square
Labarde et à la saille Pleyel, à la com-
mémoration de l'auteur des Chants du
Soldat, en présence de Mlle Jeanne Dé-
roulède, la digne sœur du grand dis-
Les autorités prennent place. M. Bar-
thou est entouré du commandant Bu-
thier, représentant le ministre de la
guerre de MM. de La Monneraye, re-
présentant le ministre de la marine
Delsol, président du conseil municipal
César Caire, conseiller municipal du
huitième arrondissement, et du général
Gouraud, gouverneur militaire de Paris.
L'Académie française, déjà représentée
par M. Louis Barthou, avait délégué
MM. Georges Lecomte, Doumic et
Henry Bordeaux, en uniforme.
Le général de Castelnau, président n&
la Ligue des patriotes, retenu par son
deuil récent, est absent. M. Marcel
Habert, président du comité du monu-
ment, délégué général de la Ligue, est
là, assisté de MM. Désiré Ferry,-
Edouard Soulier, députés Gauthier de;
Clagny, Le Menuet, conseiller munici-
pal. M. Taittinger, président des Jeu-
nesses patriotes, est représenté par le
général Dessoffy. Le colonel Gounz re-
présente le maréchal Pétain. On recon-
naît le général Weygand, le général
Pau, de nombreux parlementaires,
conseillers municipaux et conseillers gé-
néraux.
La cérémonie commence devant le mo-
nument. A droite du square Laborde, du
côté de la place Saint-Augustin, sont
groupés les membres de la Ligue des
patriotes et l'importante délégation des
Jeunesses patriotes. Les différentes asso-
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