Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-11-05
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 novembre 1927 05 novembre 1927
Description : 1927/11/05 (Numéro 18293). 1927/11/05 (Numéro 18293).
Description : Note : supplément littéraire pages 3 et 4. Note : supplément littéraire pages 3 et 4.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k541059c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
es» année. 3-série.– n» 18293- (5 h, du matin > PARIS ET DÉPARTEMENTS: 25 CENTIMES (5 h. du matin). SAMEDI 5 NOVEMBRE 1927*
ÉOmONO T8RBE ES HENRï DE PEHE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1921)
ABONNEMENT?
TBOISJIQU muon fUi
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RENÉ L.ARA
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AORESSE TÉLÉGRAPHIQUE j GAULOIS PARIS
J'indiquais naguère ici même com-
ment la découverte d'un portrait de Mis-
tral à l'Academia properziaha d'Assise
avait confirmé pour moi les liens de la
Provènce et de l'Ombrie, déjà indiqués
de la façon la plus éclatante par la tra-
dition qui a fait une Provençale.de la
mère de saint Françoise.
Il n'est donc pas étonnant que les
poètes et les artistes de Provence aient
regardé volontiers vers Assise en voici
ur. exemple encore, aui remet en, lu-
mière un livre récent, enthousiaste et
documenté, que consacre 'au peintre
Granet M. Gabriel Toussaint, membre
de l'Académie d'Aix.
En ce doux automne de Provence, où
l'ardeur de la lumière s'apaise et s'alan-
guit en colorations exquises, il m'est
doux d'évoquer un instant, en feuille-
tant ce livre, ce bel artiste qui, nourri
de cette lumière, la transporta dans ses
toiles avec l'amour qui dicta au saint
d'Assise le cantique du soleil.
C'est une bien curieuse existence que
celle de ce François-Marius Granet, qui
semble de par ses deux prénoms avoir
été prédestiné à célébrer la gloire du
franciscanisme comme celle de Rome
et de la Provence latine existence qui
prouve, avec tant d'autres, que le talent
et le génie ont en tout temps trouvé des
protecteurs, sans attendre les bienfaits
qu'on nous annonce avec quelque fracas
de l'école unique et du lycée gratuit.
A vrai dire, il y avait déjà à Aix, à
f la fin de l'ancien régime, une école gra-
tuite de dessin, dont le jeune Granet,
fils d'un maçon, suivait les cours sous
la direction de ce Constantin, qui reste
un des premiers et des meilleurs paysa-
gistes de l'Ecole provençale. Il y avait
aussi des amateurs éclairés, xels que ce
François de Saint-Vincent, qui faisait
collection de tableaux et encouragea le
talent juvénile de Granet tels que les
̃ Forbin, dont un fils deviendra'l'ami et
le protecteur de notre peintre.
Mais voici la Révolution 'l faut vivre
comme l'on peut, et le plus sûr est de
s'engager pour toucher au moins dq
pain de munition. Le jeune Granet
rôle dans un bataillon aixois, qu'on en-
voie aù siège de Toulon dti le présente
comme dessinateur à un jeune capitaine,
pâle et maigre, qu'on nomme Napoléon
Bonaparte. Après la prise de la ville,
il se fixe un instant à Toulon, où il
travaille à l'arsenal comme décorateur,
puis il gagne Paris pour y retrouver son
ami Forbin, qui s'y cache comme sus-
pect il marche quatorze jours, sac au
dos, vêtu d'un pantalon rouge,, d'une
-veste de toile et. d'un bonnet de police.
'̃Dans ce Paris où il arrivait ainsi ac-.
coutré, il était, quarante ans plus tard,
conservateur du Louvre, membre de
£ l'Institut et familier du roi Louis-Phi-
''lippe.
Mais c'est au prix d'un travail obs-
• tiné il entre dans l'atelier de David,
^iil en sort peu après, car il y faut payer
douze francs par mois, et il n'y par-
';vient pas. Il vivote, vendant de petites
;toiles au prix de trente-six francs. Las
due Paris, il part pour Rome, grâce à là
libéralité des Forbin, et c'est là, dans'la
,ville antique et chrétienne, que ce Ma-
rius et que .ce François va se trouver
.véritablement lui-même. Ils sont nom-
breux, les Provençaux qui ont dû à la
leçon de l'Italie La révélation de ce qu'ils
étaient l'école de Rome est celle de
,:tous les peuples latins.
A Rome, Granet, dans l'enivrement
joyeux des premières' découvertes, des
premières créations, jette sur la toile ou
sur le papier ces ébauches, ces dessins,
ces pochades, dont beaucoup sont main-
tenant le charme et la gloire du musée
'̃jd'Aix cloîtres, églises, arcades, colon-
nes, tombeaux, jardins, cascades, pa-
liais, portes, aqueducs, toute la majesté
de la ville éternelle, toute la grade de
,Tivoli vu des monts Albains, et partout
l'enveloppement de cette lumière, qui
:est familière à Granet de par son en-
îance aixoise. A Rome, plus tard, aussi
Granet verra son image fixée sur ce fond
qui lui est cher par le génie de son ami
Ingres, dans une de ses plus belles toi-
les qui est aussi l'honneur du musée
d'Aix et qu'a chantée en beaux'vers fré-
missants notre ami cher et regretté le
poète Emile Sicard..
A Rome, enfin, Granet attire l'atten-
tion et mérite la protection du cardinal
Fesch, oncle de Napoléon, de Caroline,
sa @soeur, qui lui permettra de se faire
appeler peintre ordinaire de S. M. la
reine de Naples ». L'Impératrice même
achète en 1808 un de ses tableaux expo-
sés au Salon, et qui obtient la médaille
d'honneur, au prix de mille francs qui
vaudraient bien vingt mille de nos
francs-papier.
Voilà Granet tiré de peine protégé
par l'Empire, il le sera tout aussi bien
par Louis. XVIII qui ne lui tiendra
point rigueür; en f8l9, il est nommé
chevalier de la Légion d'honneur, ct
peu après le comte de Forbin, étant
nommé directeur des musées royaux,
choisit son ami Granet comme conser-
vateur du Louvre. Hélas mais il faut
diré adieu à Rome, à Assise, où il à
passé de si beaux jours près de ses chers
Franciscaines, dont il revêt la bure cha-
que fois qu'il prend le pinceau. Quel-
ques années plus tard, gardant, après
celle de Charles X, là faveur de Louis-
Philippe, il sera nommé conservateur
des galeries de Versailles, mais toujours
il aura le regret'de l'Italie et de la Pro-
vence « Pauvre curé de Provence,
et Franeisealn
s'écriera-t-il avec un sourire mélancoli-
que, comme te voilà logé Paris est af-
freux en hiver, c'est un vrai purgatoire
pour toas ceux qui aiment-le soleil. Sans
soleil, on n'est que de la boue. u
Aussi sera-ce pour lui-une sorte de sa-
tisfaction .suprême que de perdre son
emploi supprimé par la Révolution de
1848. Il quitte Versailles, Paris, revient
à Aix habiter sa chère bastide du Mal-
vallat de toutes ses richesses de Ver-
sailles il n'emporte que les outils da, son
père, qu'il a gardés comme la plus pré-
cieuse des.reliques et qu'il laissera au
musée d'Aix il va revoir la bastide de
Enfin, dans l'apaisement de l'automne
provençal, dans la sérénité de cette
douce lumière qu'il avait captée et trans-
portée en ses toiles, il meurt le 21 no-
vembre 1849, laissant au musée d'Aix
une grande partie de ses études et.de ses
collections, deux lits pour des ouvriers
maçons à l'hospice des Incurables, une
bourse'd'études à Paris pour un jaune
artiste aixois.
Tel fut le peintre Granet, véritable
saint du pinceau, qui peignit comme
d,'autres prient, de la race des Fra:Ange-
lico,. ayant conservé parmi tous les hon-
neurs du monde le goût de la pauvreté,
le respect de ses origines populaires,
l'amour de la Provence natale..
Emile Ripert
Dans, l'irticlè-étudfi de notre éminent
collaborateur le vicomte de Guichen, il
faut ainsi rétablir cette phrasé
cc L'invitation à se rapprocher' de la Rus-
sie soviétique nous a rappelé les paroles
que le tsar Alexandre Il adressait, en avril
1862, à Bismarck.i. »
La Maison des Etudiants belges
S. A. R. le duc de Brabant
1'a' inaugurée hier
S. A. R. le Prince Léopold, Duc de Brabant
a bien voulu, hier, honorer Paris de sa première
visite officielle- faite, à l'étranger, en 'qualité
d'héritier du. Trône de Belgique.
En écrivant ces mpts: à l'étranger, nous, nous
rendons compte de toute la part d'inexactitude
qu'ils renferment, car la France ne connaît pas
de frontière à,. son esprit et à son coeur pour ia
terre de Malines, et de Louvain. Et si, afin de
rapprocher davantage encore deux peuples que le
sacrifice a mêlés dans lé creuset de la guerre,
il avait été besoin d'un, prince à la jeunesse
rayonnante, symbole d'avenir et d'espoir, celui
qui: vient dé déclarer ouverte la Maison des
Etudiants belges aurait donné, par sa venue, ce
gage ..vivant _di l'union de nos destins?'
S. A. R. le Duc de Brabant arriva donc hier,
Par la du Nord. à une heure, Grand, mince,
il rappelle fidèlement la silhouette et les traits.de
son père. Le Roi Chevalier a pour fils un Prince
Charmant.
Après un déjeuner offert à l'Elysée, notre noble
visiteur se rendit sur la tombe du Soldat inconnu,
puis arriva, à quinze heures trente, à la Cité
universitaire, accompagné par le baron de C ;̃&
d'Hestroy, ambassadeur de Belgique, et le géné-
ral du Bois* attaché militaire belge. Reçu,,dès
sa descente de voiture, par M. Honnorat, prési-
dent du conseil national de la Cité universitaire,
il se rencontra aussitôt, sur le perron d- la
Maison à inaugurer, avec le maréchal Foch et le
cardinal Dubois.Là, pendant que la foule nom-
breuse, maintenue au loin, applaudissait, le
Prince Léopold fut photographié, d'enthousiasme,
avec le grand soldant et le vénéré prélat, plaçant
ainsi, entre le bleu horizon de l'uniforme et la
pourpre du Sacré-Collège, sa tenue kaki de capi-
taine de grenadiers.
Ruis, quand M. Doumergue fut arrivé, .le cor-
tège officiel pénétra dans le vaste immeuble neuf.
La plume de Dangeaû, devenue un stylographe
de reporter, pouvait noter, parmi les personnages
officiels: MM' Herriôt, Georges Leygues, Dou-
mer, Delsol, Raoul Péret, président du comité
d'Entente franco-belge; le général Gouraud,
Mgr A'.rc'.ione, nonce apostolique, et la presque
totalité du corps diplomatique, M. Georges Le-
comte, de l'Académie française; le recteur de
l'Académie de Paris et les doyens, Mgr Chap-
tal, etc. Notons que M. Vandervelde, président
du conseil de Belgique, était présent, -ais à
titre privée.
Aux accents alternés de la Brabançonne et de
la Marseillaise, l'imposant aréopage prit place,
dans la grande salle d'honneur de la Maison des
Etudiants belges et luxembourgeois, sur l'estrade
préparée à son intention.
C'est grâce à la munificence d'un généreux
donateur, M. Burnam-Lapotre, que les étudiants
belges doivent de posséder leur Maison à Paris.
M. Burnam-Lapotre, qui fut longtemps prési-
dent de la Belgo-Canadian Paper Company, est
un grand ami de notre pays. Depuis qu'il est
rentré en Europe, c'est entre Monte-Carlo, où il
possède une villa, et Paris, où il vient d'acheter
un hôtel, qu'il partage son temps.
Quatre discours de bienvenue furent successi-
vement prononcés. Le premier par M. Burnam-
Lapotre, qui fit remise de la nouvelle Fondation
le deuxième par-M. Honnorat, le troisième par
M. Charléty et le quatrième par le ministre de
l'instruction publique et des beaux-arts. Chacun
des orateurs loua la communauté d'âmes qui lie à
travers l'histoire les annales de la Belgique et ce
la France, et, au souvenir des heures héroïques
vécues ensemble, pendant les années inexpia-
bles, un grand frisson d'émotion planait.
Le Prince se leva, et, pour parler, il ne resta
pas, comme ceux qui l'avaient précédé, sur l'es-
trade. Il s'approcha d'un microphone disposé won
loin, au centre même de la salle, et lut, d'une
voix calme et chaude, un discours exquis de
délicatesse. Nous nous rappellerons longtemps
l'accent d'amour et de fierté avec lequel, à cha-
que fois qu'il répéta ces mots, notre hôte princier
prononçait: « Mon pays. »
S. A. R. lé Duc de Brabant acheva ainsi son
discours, vibrant d'émotion contenue et de sensi-
bilité fraternelle:
« Ce n'est point devant les compatriotes de
l'immortel Pasteur, ce n'est pas au lendemain
des ;,urs où le monde entier a célébré le cente-
naire de la naissance de Berthelot que je dois
démontrer les bienfaits que l'accueil et le
concours de la France assurent à l'humanité tout
entière..
Elle ne se contente pas d'engager les Pis
des diverses nations à s'instruire auprès des
princes de la pensée française elle veut, en
outre, que, dans un contact permanent, leurs
efforts s'unissent pour que, tous ensemble, ils
travaillent e.'3caeement au rapprochement intel-
lectuel des élites et des peuples,
Le Prince se tut au milieu d'une ovation indes-
criptible, qui s'adressait autant à son âge plein
de promesses qu'à l'héritier d'un trône glorieux.
Et les acclamations, qui se prolongèrent durant
plusieurs m:ates, allaient frapper à la fois le
plafond voussures, où brillent les armoiries des
grandes villes et des provinces belges, et les
quatre grands panneaux représentant la Grana'·
Place de Bruxelles, le port d'Anvers, les toürô
rondes du vieux château de Namur, le pont des
Arches de Liège.
Ce fut, ensuite, la visite de la Maison. Pavil-
lon agnifique érigé entre la fondation des Etats-
Unis et celle de l'Institut national agronomique,
tous deux en voie d'achèvement.
Déjà, dans le vestibule, le- Prince avait pu
voir, en arrivant, le buste de marbre de son
auguste mère. Il lui restait à parcourir l'immeu-
ble, composé de-cinq étages, comprenant deux
cent dix chambres accueillantes, faites d'intimité
joyeuse et studieuse, dont cent soixante-dix sont
déjà occupées. A chaque étage sont installées des
salles de bains et de douches. Dans les sous-sols
se trouve une vaste salle de culture physique, u
les étudiants pourront pratiquer tous' les sports,
et un réfectoire, où ils prendront leur premier
déjeuner.
Pour les principaux repas, en attendant que
soit construit. sur des terrains proches le instau-
rant économique où plus de trois mille 'repas
pourront être servis, les étudiants belges devront
se rendre aux réfectoires du groupe Deutsch de
La Meurthe.
Prix de la pension, tout compris: deux cents
francs par mois
Au cours de la visite, qui s'acheva par le 1.-I1
sur lequel s'ouvrent la bibliothèque et le salon
de la correspondance, le Prince interrogea
avec une bonne grâce infinie et un évident intérêt
les étudiants, ses compatriotes, qui lui for-
maient dans les couloirs une sorte de haie
d'honneur aussi déférente que peu protocolaire
Et Son Altesse Royale daigna s'intéresser surtout
aux,. boursiers. qu'on, lui -présenta.
Puis ce fut le départ, par la haute porte ?rin-:
cipale, écussonnée aux armes de Belgique, qui
avait vu le cortège à l'arrivée. Et le Duc de Bra-
bant put là, un instant, 'revivre ses études classi-
ques peu lointaines encore, car si son regard
erra, rapide, sur.les bas-reliefs taillés à :me
la pierre et qui symbolisent à gauche, la Culture
française; à droite, la Métallurgie belge, il eut
le temps, néanmoins, de distinguer au-dessus
d'eux une allégorie mythologique: Apollon et
Vulcain.
Après avoir reçu les membres de la colonie
belge de Paris, 43, avenue du Bois-de-Boulogne,
le Prince Léopold repartit pour Bruxelles, par
la garde du Nord, à sept heures et demie.
Quand son noble père prit séance à l'Institut,
M. Louis Barthou, qui nous fit alors l'honneur
de nous présenter au Roi, voulut bien ajouter
que le Gaulois tenait jalousement, parmi hs
règles essentielles de sa politique, à la fidélité
d'amitié de la Belgique et de la France.
A ce soin, qui fut toujours pour nous le p's
sacré ides devoirs, S. A. R. le Duc de Brabant
a ajouté hier la révélation émouvante de Son
charme et de sa très douce dignité.
Gaëtan Sanvoisin
LE MÉMOIRE DE M. PARKER CILBERT
La rfposse
Nous devoir au Courrier de la Ûourse
de Berlin quelques indications précises sur
le mémoire de M. Parker Gilbert et sur la
réponse du gouvernement du Reich. Ce
sont les premières. Encore l'organe alle-
mand est-il beaucoup plus prolixe sur le
premier point et singulièrement plus dis-
cret sur le second.
Le document qui contient les observa-
tions et objections de'l'agent général des
réparations comprend, une trentaine de
pages. Il débute par une allusion au dis-
cours que le nouveau ministre des finan-
ces a prononcé lors de son entrée en fonc-
tions. Se demandant ensuite si les actes
de M. Kœhler ont toujours été en accord
avec l'appel l'épargne qu'il avait fait,
M. Parker Gilbert incline pour la néga-
tive et s'efforce d'établir et de prouver
la justesse de cette opinion.
Pour cela, il traite longuement le pro-
blème d rapports financiers entre le
Reich et les divers Etats allemands. Il
émet l'avis que ces derniers ont pour-
suivi aux dépens du premier une politique
de dépenses trop considérables à laquelle
les autorités du pouvoir central ne se sont
opposées ni avec fermeté, ni avec éner-
gie.
Sans protester formellement contre la
loi dite d3 liquidation, l'agent général des
réparations avertit sérieusement le gou-
verneme: t allemand que la vente à l'étran-
ger d'actions privilégiées de la Société des
chemins de fer du Reich est absolument
indésirable. Si celui-ci persistait, son at-
titude ne manquerait pas d'influencer le
marché international en un sens défavo-
rable aux créanciers de l'Allemagne.
M. Parker Gilbert ne s'élève pas non plus
contre la loi sur le relèvement des traite-
ments des fonctionnaires. Il se contente de
faire observer qu'il doit résulter pour l'éco-
nomie du Reich un véritable et grave dan-
ger d'un surcroit permanent de dépenses
qui se chiffre annuellement par un mil-
liard et demi de marks. De même la loi
scolaire aura des répercussions fâcheuses
sur la situation financière.
L'agent général proteste encore contre
la politique d'emprunts des Etats et des
communes et en cela il est d'accord avec
l'opinion de M. Schacht, président de la
Banque d'Empire.
Enfin, en concluant, l'agent général des
réparations se défend de vouloir s'ingérer
dans la législation allemande, mais il dé-
clare que son devoir ne lui permet pas de
laisser les choses aller sans qu'il fasse en-
tendre sa voix.
Dans sa réponse, le gouvernement alle-
mand, examinant point par point ces ob-
jections, déclare qu'elles ne sont aucune-
ment fondées: De plus, il ajoute qu'à l'ave-
nir le Reich fera tout ce qui est nécessaire
pour exécuter loyalement les obligations
des réparations, ainsi qu'il l'a fait, pré-
tendTil, jusqu'à présent.
Le journal allemand donne enfin ce dé-
tail que mémoire et réponse sont rédigés
en termes objectifs et courtois. Tant mieux
mais ca qui importe et ce dont on doit
prendre note, c'est de l'engagement sous-
crit Dar les dirigeants de Berlin au sujet
du plan Dawes. En réalité, son exécution
est tout ce que leur demandent les alliés
et M. Parker Gilbert.
Si donc les informations du Courrier de
la Bourse sont exactes, l'intervention de
l'agent général des réparations n'aura pas
été inutile. Elle aura servi à amener le
gouvernement de Berlin à renouveler l'af-
firmation d'une. volonté dont on avait
quelque rc-son de douter, surtout après
les réactions qu'avait produites d'abord
le mémoire. Ne s'était-on pas, trouvé, dès
les premiers jours, en face d'une campa-
gne Four la revision du plan Dawes et la
diminution de ses obligations ? La (. 'ci-
sion prise par le cabinet d'empire paraît
y mettre heureusement fin.
Dont, acte, Denys Meulhan
Le groupe radical-socialiste, réuni
hier sous la présidence de M. Gazais, ne
paraît pas s'être ému outre mesure de la
démission de M. Franklin-Bouillon: 11
a protesté ·c avec énergie », est-il dit
dans son ordre du jour, « contre les ter-
mes inadmissibles dans lesquels le dé-
puté de Seine-et-Oise a cru devoir moti-
ver sa décision ». Il a déclaré que « le
parti entend ne laisser à personne le
soin de vouloir la paix avec plus d'ar-
deur, de la préparer avec plus d'effica-
cité que lui-même ». Et puis le voilà
consolé
M. Franklin-Bouillon a incontestable-
ment beaucoup de vaillance et il va au
combat avec entrain. On s'en voudrait
de le décourager. Mais on peut se de-
mander cependant s'il servira mieux ses
idées etsa cause en quittant les radicaux
et en abandonnant la 'présidence de la
commission des affaires extérieures à
M. Paul-Boncour qu'en s'en tenant à !a
position d'opposant qu'il avait prise
dans son parti. Sur la fin de sa vie, M.
Thiers confiait à un jeune politicien que
dans la vie politique il ne faut jamais
démissionner. M. Thiers était alors un
homme plein d'expérience.
M. Franklin-Bouillon, lui,* se félicite
d'avoir repris sa liberté il annonce
qu'il va parler aux électeurs et que nous
allons voir ce que nous allons woir.
Hélas devant la masse des électeurs,
devant la clientèle électorale des radi-
caux, ce sont toujours les solutions qui
exigent le moindre effort qui prévau-
dront M. Franklin-Bouillon va dire au
peuple que s'il veut la paix il doit la
créer, accepter les lourdes charges du
budget de la guerre et la servitude mili-
taire. Quand M. Daladier viendra de son
côté lui affirmer que pour faire la paix
il suffit de désarmer et de répudier
toute « jactance nationaliste », qui
croyez-vous que l'on écoutera, que l'on
suivra et que l'on acclamera ?
M. Georges Ponsot, autre radical pa-
triote, blâme M. Franklin-Bouillon du
parti qu'il a pris, et le voit avec tris-
tesse s'en aller dans la nuit Il estime
que les réactionnaires sont de méchan-
tes gens, et que s'ils accueillent M.
Franklin-Bouillon ils se serviront de lui
comme d'un otage. Les réactionnaires
n'ont pas l'âme si noire. Ils louent M.
Franklin-Bouillon de sa clairvoyance et
de son courage, ils applaudissent à cet
enthousiasme généreux qui est en lui,
ils se félicitent en tant que Français de
voir un homme politique manifester le
sens du devoir national, mais ils se de-
mandent en quoi le député de Seine-et-
Oise pourrait bien leur servir d'otage.
M. Franklin-Bouillon a réagi avec
fierté et dignité contre la politique de
concessions et d'abandon prônée par la
majorité de son parti. Bravo Beaucoup
d'électeurs français pensent comme lui
en leur for intérieur. Mais dès qu'ils se
mettent à penser en troupeau, dès qu'ils
constituent « ,le suffrage universel »,
tout change. G'est pourquoi nous ne pla-
çons pas en lui notre confiance, et voilà
en quoi nos méthodes, fatalement, diffè-
rent de celles de M. Franklin-Bouillon,
voilà pourquoi il ne saurait être ni
l'obligé ni l'otage des réactionnaires.
Curtius
L'INCIDENT FRANKLIN-BOUILLON
Un ordre du jour
du groupe radial-socialiste
Le nouveau président du comité exécutif
du parti radical-socialiste, M. Daladier, a
donné, hier, à ses collègues du groupe par-
lementaire réuni sous la présidence de
M. Charles Cazals, quelques directives sur
l'orientation méthodique des travaux du
groupe.
M. Daladier, rectifiant certaines paroles
prononcées par lui au congrès et qui
avaient été mal interprétées, a affirmé que
l'unité, telle qu'elle devait se réaliser, ne
pouvait l'êti'3 que par des concessions mu-
tuelles.
Après av^:? entendu le président du
parti, le groupe a délibéré tout spéciale-
ment sur le cas de M. Franklin-Bouillon.
En présence d:s protestations unanimes
du groupe concernant l'attitude de M.
Franklin-Bouillon, dit le communiqué offi-
ciel de cette réunion, et des termes dans
lesquels il a donné sa démission de prési-
dent de la commission des affaires étran-
gères, une commission a été chargée de
répondre aux insinuations du député dé-
missionnaire. Un débat a été institué
concernant les questions financières et
militaires il a été décidé notamment de
faire connaître, au ministre de la guerre
le point d2 vua du groupe concernant la
convocation des réserves.
Finalement, le groupe a voté l'ordre du
jour suivant
cc Le groupe radical-socialiste prend acte
de la démission de M. Franklin-Bôuillon
du parti républicain radical et radical-
socialiste et de la présidence de la com-
mission des affaires extérieures
» Proteste avec énergie contre les. termes
inadmissibles dans lesquels il a cru devoir
motiver sa décision.
» Le parti, en effet, entend ne laisser à
personne le soin de vouloir la paix avec
plus d'ardeur, de la préparer avec plus
d'efficacité que lui-même il proclame sa
confiance dans l'oeuvre et les progrès de
la Société des nations, dans la reconstruc--
tion européenne par le rapprochement de
tous les peuples, notamment des anciens
belligérants, dans l'apaisement de toutes
les querelles et la réalisation d'ententes
économiques
» En attendant, il' rappelle non sans
fierté son constant souci de la défense
nationale, pour laquelle aucun sacrifice ne
lui a coûté et ne lui coûtera
» Il repousse et condamne les insinua-
tions perfides par lesquelles M. Franklin-
Bouillon s'ingénie à défigurer la pensée du
parti sur les conditions de l'évacuation
rhénane et sur la question du rattache-
ment de l'Autriche à l'Allemagne, à la-
quelle il n'a jamais donné son adhésion.
» Il dénonce au pays le paradoxe d'al-
liance électorale que M. Franklin-Bouillon
prétendait imposer au parti, avec des
hommes qui répudient l'oeuvre de paix
poursuivie à Genève et à Locarno. »
M. Paul-Boncour a posé officiellement
sa candidature à la présidence de la
commission. des affaires étrangères. Il est
probable quil n'aura pas de concurrent.,
Les échos
A l'Institut.
La réception de M. Georges de Porto-
Riche à l'Académie française aura déci-
dément lieu au printemps prochain,
après celle de M. Abel Hermant. C'est
M. Henri de Régnier qui, au nom
de la. Compagnie, accueillera l'auteur
d'Amoureuse sous la Coupole.
Le Petit Pauvre dans ses ermitages.
C'est sur les traces du PoverellQ, à
travers.les terres de Toscane et d'Om-
brée, tout imprégnées de sa grâce hum-
ble, qu'Edouard Schneider, poète et his-
torien de saint François, nous entraîne
aujourd'hui.
On se rappelle le succès .qu'obtint,
l'an dernier, Le Petit Pauvre au pays
d'Assise Le Petit ?auvre dans ses
ermilages, pieux pèlerinage aux pays
que parcourut le saint, connaîtra la
même. fortune.
Deux nouveaux ambassadeurs.
Hier, un décret du gouvernement ar-
gentin a élevé M. Alvarez de Toledo, le
très sympathique ministre plénipoten-
tiaire de la République Argentine à
i'aris, au grade d'ambassadeur et
nommé M. Uriburu ambassadeur à Lon-
dires.
La saison d'hiver approche. il est rap-
pelé aux amateurs de sports d'hiver que
les deux célèbres stations des Pyrénées,
Font-Romeu et Superbagnères de Lu-
chon, situées l'une et l'autre à 1,800 mè-
tres d'altitude, sont aménagées de façon I
parfaite pour tous les sports de glace et
de neige.
Les Hôtels ont déjà reçu de nombreu-
ses demandes. Que les amis de Font'-
Romeu et de Superbagnères se hâtent
d'y retenir leurs places.
LE VERNISSAGE DU SALON D'AUTOMNE
Ce fut, comme à l'habitude, une prise d'as-
saut, à deux heures de l'après-midi, hier, au
Grand-Palais.
Blanches, bleues, les cartes brandies surmon-
taient chacune, dès l'entrée, une impatience, une
revendication de privilège, un tour de faveur. Il
faut bien, n'est-ce pas, respecter au moins la
coutume quand la tradition 's'en va? Car, si le
vernissage du. Salon d'Automne était jadis l'ou.a-
sion choisie pour une répétition générale de ia
mode d'hiver, ce temps-là est loin, bien loin.
On pàçse, ,on se bouscule, on s'attroupe, mais
c'est le public dé la rue et non la foule dés
invités que ce jour séduisait jadis.
S'en plaindre? Inutile. S'en accommoder?
C'est plus sage. Et puisque, apr|s unç période
de transition sociale (sinon de crise), -rien ne
prouve qu'un aspect nouveau de la vie ne se
créera pas, avec un charme égal à celui du'
passé, attendons la. transformation dés visiteurs
en considérant l'assagissement, fort significatif,
des plus hardis parmi les occupants de la cimaise.
Le prix du pain à Paris.
Faisons une croix, car la nouvelle a
l'importance d'un symbole.
La commission consultative départe-
mentale chargée de fixer le prix-limite
des farines panifiables a, hier matin, ré-
duit de 209 à 206 francs la cote officielle.
Cette baisse entraîne automatique-
ment une diminution du prix du pain,
qui sera vendu i fr. 95 le kilo à partir
du 10 novembre.
Voilà donc le pain au-dessous du prix
de deux francs. Souhaitons que la cote
de deux francs ne soit plus jamais at-
teinte et qu'au contraire les futurs prix
arrêtés accentuent cette marche descen-
dante.
COUP DE CRAYON
PAUL REBOUX CUISINIER t
Paul Reboux s'est fait cuisinier! Voici qu'il
nous offre, accompagnées d'ardents et spirituels
commentaires, trois cents recettes inédites, sur-
prenantes, délicieuses. Titre: Plats nouveaux
On s'amusera, durant tout l'hiver, soit
offrir: à des invités un de ces plats inattendus,
soit à lire tout haut et à discuter ces auda-
cieuses théories gastronomiques.
Ce livre est le collaborateur indispensable
des maîtresses de maison, pour le salon comme
pour la salle à manger.
Après le recensement turc.
Voici les résultats du fameux recense-
ment que, soit dit en passant, nous
avons été les premiers à annoncer avec
tous ses curieux détails. Donc, la popu-
lation de la Turquie la ville de Cons-
tantinople exceptée est de 12 millions
142 mille habitants. La «population de
Constantinople est estimée de 800 mille
à un million Angoras 74,784 habitantes.
Ces chiffres prêtent à la réflexion.
Personne pas plus le gouvernement
turc que les géographes et statisticiens
étrangers ne pouvait émettre une opi-
nion contrôlée sur le chiffre de la popu-
lation turque. Les chiffres donnés va-
riaient de six millions. à quinze 1 Eh
bien, les Turcs seront les premiers à se
réjouir du résultat du recensement. Il
approche du chiffre maximum donné
dans divers ouvrages publiés depuis la
guerre mondiale.
Fontaine de Jouvence.
A l'encontre de la plupart des eaux
minérales, l'Eàu de Contrexévilïe-Pa-
radio-activité, conserve, à distance, tou-
tes ses propriétés.
Prise à jeun et aux repas, elle cons-
titue, chez soi, le meilleur traitement
préventif, et curatif de l'arthritisme.
Le chloroforme et l'éther remplacés
par des passes magnétiques.
L'ypnotisme est capable de rendre in-
sensible un malade au cours d'ulfe opé-
ration_ Telle est la constatation'" qu'ont
pu faire à maintes reprises des médecins
de l'hôpital Saint-Luc, à Chicago. Le
malade peut rester endormi près d'une
heure. A son réveil, il n'éprouve aucun
malaise, contrairement à ce qui se passe
quand il à été endormi avec de l'éther
ou du chloroforme.
Les médecins américains espèrent
donc pouvoir se passer d'anesthésiques
dans tous les cas d'intervention chirur-
gicale et remplacer ce- produit par ies
,passes magnétiques.
Ainsi disparaîtront tous les inconvé-6
nients consécutifs à leur emploi.
De Mme Gaston Tanc, à Gap
En temps de grande pénitence,
Aux douceurs, j'ai su m'arracher,
Mais n'ai pu, comme bien on pense,
Me priver de « Cherry-Rocher' ». 1
Les premiers pèlerins. ailés.
Dix pèlerins gênois viennent d'arriver
à Rome et ont été reçus en audience par
le Saint-Père. En même temps qu'ils
remplissaient un pieux devoir filial, ces
voyageurs fêtaient une véritable « pre-
mière à laquelle S. S. Pie XI ne fut
pas insensible. Ils avaient, en effet,
réalisé le trajet Gênes-Rome par la voie
aérienne. Leur aéroplane inaugure une
coutume et un usage l'avion de pèle-
rins.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 025 (- 0 015). Dollar, 25 4725
(-- 0 01). Belga, 355 25 (sans changement).
Lire, 139 35 (+ 0 05). Franc. suisse,
491 25 (+ 0 25). Peseta espagnole, 434 i!t
(– 0 25). Florin hollandais, 1027 (– 0 50).
TEMPERATURE
Hier, à Paris: couvert, un peu de bruine.
Probabilités pour la journée du 5 novembre
Région parisienne: vent faible ou modéré
d'ouest; ciel très brumeux avec rares éclaircies;
quelques chutes de bruine.
Même température.
AUJOURD'HUI
Fête Sainte Sylvie.
9 heures. Au Grand-Palais: Ouverture du
Salon d'Automne.
13 h. 30. Courses à Saint-Cloud. •
15 heures.- A la Sorbonne: Séance solennelle
de rentrée.
17 heures. Vigiles de la Flamme: Amicale
des anciens lu 416e R. 1.
17 h. 30. Salle d'Hulst, 19, rue de Va-
renne « Le temps présent », conférence par'le
R. P. Goupil.
20 heures. Au Grand-Palais: Dîner d'inau-
guration de la Section gastronomique du Salon
d'Automne.
SA FIGURE
Si jamais l'axiome de,philosophie sta-
tique énoncé par Auguste Comte « Sa-
voir pour prevoar, a/in de pouvoir » &
trouvé son application, c'est bien dans
les sûretés qu'il nous faut prendre à
l'égard de M. Valérian Dovgalewsky,
successeur camouflé à peine des
K1rassine et des Rakowsky dan, l'hôtel,
désormais lépreux, de la rue de Gre-
nelle.
Un certain scepticisme, l'affaissement
moral issu des conditions d'existence
inséparables du régime démocratique,
l'habitude, quotidiennement prise, de
côtoyer des types « balzaciens » et de
frayer avec eux, autant de facteurs psy-
chologiques qui facilitent l'entrée en
France (et même la vie respectée et fa-
cile) aux pires ennemis de u:otre rôle
national et de toute vie civilisée.
Devant la carence trop évidente des
pouvoirs publics envers ceux qui rui-
nent nos cadres sociaux et sapent en
tous lieux nos intérêts immédiats les
plus chers, il importe que des citoyens
indépendants, uniquement soucieux du
bien public et de l'avenir de la patrie,
avertissent la nation du péril que les
mauvais bergers lui laissent courir.
« Cassandre », entendons-nous crier.
Cassandre ? Non. Car, plus heureux que
la fille de Priam et d'Hécube. les hom-
mes qui dénoncent inlassablement le
péril communiste sous toutes ses for-
mes ne risquent pas pour le mo-
ment du moins, chez nous d'être en-
fermés dans la tour écartée d'où ne pu-
rent s'échapper que de vains appels, et
le devoir strict de chacun de nos com-
patriotes est d'épargner à la France le
sort de Troie. et surtout de Moscou.
Or, précisément, voici, comme dans
l'histoire fabuleuse, l'ennemi installé
au cœur de la place. Ou, plutôt,
il va y être. C'est donc une tâche de
salut commun qu'a, une fois de plus,
entreprise M. François Coty, directeur
du Figaro en arrachant le masque du
« camarade » délégué à Paris par les
soviets pour l'œuvre de dissociation oc-
cidentale.
Nous avons, hier, cité en notre Revue
de Presse le premier article que M.
François Coty a consacré, jeudi, à l'in-
désirable ci Excellence ». Mais il im-
porte, aujourd'hui, de revenir sur une
campagne et sur des révélations dont la
gravité et l'utilité n'échapperont à per-
sonne.
« Comme on connaît les saints, on les
adore », déclare la sagesse populaire,
et nul n'en doit faire fi. Que dire donc
lorsqu'il s'agit non plus de saints, cer-
tes, mais des fourriers avoués de la (ré-
volution internationale, de l'effroyable
messianisme bolcheviste ?
M. François Coty vient de camper, de
façon documentée et magistrale, la phy-
sionomie roublarde et tragique, volon-
tairement estompée, mais tenace, insi-
dieuse et complexe de l'homme que nos
services de chancellerie s'apprêtent à ac-
cueillir, dans quelques jours, avec une
docilité d'échine que rien ne justifie.
Scapin, retouché par Marat et Fou-
ché, tel nous apparaît, après les deux
articles publiés par M. François Coty,
le Russe Valérian Dovgalewsky, Protée
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Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1921)
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J'indiquais naguère ici même com-
ment la découverte d'un portrait de Mis-
tral à l'Academia properziaha d'Assise
avait confirmé pour moi les liens de la
Provènce et de l'Ombrie, déjà indiqués
de la façon la plus éclatante par la tra-
dition qui a fait une Provençale.de la
mère de saint Françoise.
Il n'est donc pas étonnant que les
poètes et les artistes de Provence aient
regardé volontiers vers Assise en voici
ur. exemple encore, aui remet en, lu-
mière un livre récent, enthousiaste et
documenté, que consacre 'au peintre
Granet M. Gabriel Toussaint, membre
de l'Académie d'Aix.
En ce doux automne de Provence, où
l'ardeur de la lumière s'apaise et s'alan-
guit en colorations exquises, il m'est
doux d'évoquer un instant, en feuille-
tant ce livre, ce bel artiste qui, nourri
de cette lumière, la transporta dans ses
toiles avec l'amour qui dicta au saint
d'Assise le cantique du soleil.
C'est une bien curieuse existence que
celle de ce François-Marius Granet, qui
semble de par ses deux prénoms avoir
été prédestiné à célébrer la gloire du
franciscanisme comme celle de Rome
et de la Provence latine existence qui
prouve, avec tant d'autres, que le talent
et le génie ont en tout temps trouvé des
protecteurs, sans attendre les bienfaits
qu'on nous annonce avec quelque fracas
de l'école unique et du lycée gratuit.
A vrai dire, il y avait déjà à Aix, à
f la fin de l'ancien régime, une école gra-
tuite de dessin, dont le jeune Granet,
fils d'un maçon, suivait les cours sous
la direction de ce Constantin, qui reste
un des premiers et des meilleurs paysa-
gistes de l'Ecole provençale. Il y avait
aussi des amateurs éclairés, xels que ce
François de Saint-Vincent, qui faisait
collection de tableaux et encouragea le
talent juvénile de Granet tels que les
̃ Forbin, dont un fils deviendra'l'ami et
le protecteur de notre peintre.
Mais voici la Révolution 'l faut vivre
comme l'on peut, et le plus sûr est de
s'engager pour toucher au moins dq
pain de munition. Le jeune Granet
rôle dans un bataillon aixois, qu'on en-
voie aù siège de Toulon dti le présente
comme dessinateur à un jeune capitaine,
pâle et maigre, qu'on nomme Napoléon
Bonaparte. Après la prise de la ville,
il se fixe un instant à Toulon, où il
travaille à l'arsenal comme décorateur,
puis il gagne Paris pour y retrouver son
ami Forbin, qui s'y cache comme sus-
pect il marche quatorze jours, sac au
dos, vêtu d'un pantalon rouge,, d'une
-veste de toile et. d'un bonnet de police.
'̃Dans ce Paris où il arrivait ainsi ac-.
coutré, il était, quarante ans plus tard,
conservateur du Louvre, membre de
£ l'Institut et familier du roi Louis-Phi-
''lippe.
Mais c'est au prix d'un travail obs-
• tiné il entre dans l'atelier de David,
^iil en sort peu après, car il y faut payer
douze francs par mois, et il n'y par-
';vient pas. Il vivote, vendant de petites
;toiles au prix de trente-six francs. Las
due Paris, il part pour Rome, grâce à là
libéralité des Forbin, et c'est là, dans'la
,ville antique et chrétienne, que ce Ma-
rius et que .ce François va se trouver
.véritablement lui-même. Ils sont nom-
breux, les Provençaux qui ont dû à la
leçon de l'Italie La révélation de ce qu'ils
étaient l'école de Rome est celle de
,:tous les peuples latins.
A Rome, Granet, dans l'enivrement
joyeux des premières' découvertes, des
premières créations, jette sur la toile ou
sur le papier ces ébauches, ces dessins,
ces pochades, dont beaucoup sont main-
tenant le charme et la gloire du musée
'̃jd'Aix cloîtres, églises, arcades, colon-
nes, tombeaux, jardins, cascades, pa-
liais, portes, aqueducs, toute la majesté
de la ville éternelle, toute la grade de
,Tivoli vu des monts Albains, et partout
l'enveloppement de cette lumière, qui
:est familière à Granet de par son en-
îance aixoise. A Rome, plus tard, aussi
Granet verra son image fixée sur ce fond
qui lui est cher par le génie de son ami
Ingres, dans une de ses plus belles toi-
les qui est aussi l'honneur du musée
d'Aix et qu'a chantée en beaux'vers fré-
missants notre ami cher et regretté le
poète Emile Sicard..
A Rome, enfin, Granet attire l'atten-
tion et mérite la protection du cardinal
Fesch, oncle de Napoléon, de Caroline,
sa @soeur, qui lui permettra de se faire
appeler peintre ordinaire de S. M. la
reine de Naples ». L'Impératrice même
achète en 1808 un de ses tableaux expo-
sés au Salon, et qui obtient la médaille
d'honneur, au prix de mille francs qui
vaudraient bien vingt mille de nos
francs-papier.
Voilà Granet tiré de peine protégé
par l'Empire, il le sera tout aussi bien
par Louis. XVIII qui ne lui tiendra
point rigueür; en f8l9, il est nommé
chevalier de la Légion d'honneur, ct
peu après le comte de Forbin, étant
nommé directeur des musées royaux,
choisit son ami Granet comme conser-
vateur du Louvre. Hélas mais il faut
diré adieu à Rome, à Assise, où il à
passé de si beaux jours près de ses chers
Franciscaines, dont il revêt la bure cha-
que fois qu'il prend le pinceau. Quel-
ques années plus tard, gardant, après
celle de Charles X, là faveur de Louis-
Philippe, il sera nommé conservateur
des galeries de Versailles, mais toujours
il aura le regret'de l'Italie et de la Pro-
vence « Pauvre curé de Provence,
et Franeisealn
s'écriera-t-il avec un sourire mélancoli-
que, comme te voilà logé Paris est af-
freux en hiver, c'est un vrai purgatoire
pour toas ceux qui aiment-le soleil. Sans
soleil, on n'est que de la boue. u
Aussi sera-ce pour lui-une sorte de sa-
tisfaction .suprême que de perdre son
emploi supprimé par la Révolution de
1848. Il quitte Versailles, Paris, revient
à Aix habiter sa chère bastide du Mal-
vallat de toutes ses richesses de Ver-
sailles il n'emporte que les outils da, son
père, qu'il a gardés comme la plus pré-
cieuse des.reliques et qu'il laissera au
musée d'Aix il va revoir la bastide de
Enfin, dans l'apaisement de l'automne
provençal, dans la sérénité de cette
douce lumière qu'il avait captée et trans-
portée en ses toiles, il meurt le 21 no-
vembre 1849, laissant au musée d'Aix
une grande partie de ses études et.de ses
collections, deux lits pour des ouvriers
maçons à l'hospice des Incurables, une
bourse'd'études à Paris pour un jaune
artiste aixois.
Tel fut le peintre Granet, véritable
saint du pinceau, qui peignit comme
d,'autres prient, de la race des Fra:Ange-
lico,. ayant conservé parmi tous les hon-
neurs du monde le goût de la pauvreté,
le respect de ses origines populaires,
l'amour de la Provence natale..
Emile Ripert
Dans, l'irticlè-étudfi de notre éminent
collaborateur le vicomte de Guichen, il
faut ainsi rétablir cette phrasé
cc L'invitation à se rapprocher' de la Rus-
sie soviétique nous a rappelé les paroles
que le tsar Alexandre Il adressait, en avril
1862, à Bismarck.i. »
La Maison des Etudiants belges
S. A. R. le duc de Brabant
1'a' inaugurée hier
S. A. R. le Prince Léopold, Duc de Brabant
a bien voulu, hier, honorer Paris de sa première
visite officielle- faite, à l'étranger, en 'qualité
d'héritier du. Trône de Belgique.
En écrivant ces mpts: à l'étranger, nous, nous
rendons compte de toute la part d'inexactitude
qu'ils renferment, car la France ne connaît pas
de frontière à,. son esprit et à son coeur pour ia
terre de Malines, et de Louvain. Et si, afin de
rapprocher davantage encore deux peuples que le
sacrifice a mêlés dans lé creuset de la guerre,
il avait été besoin d'un, prince à la jeunesse
rayonnante, symbole d'avenir et d'espoir, celui
qui: vient dé déclarer ouverte la Maison des
Etudiants belges aurait donné, par sa venue, ce
gage ..vivant _di l'union de nos destins?'
S. A. R. le Duc de Brabant arriva donc hier,
Par la du Nord. à une heure, Grand, mince,
il rappelle fidèlement la silhouette et les traits.de
son père. Le Roi Chevalier a pour fils un Prince
Charmant.
Après un déjeuner offert à l'Elysée, notre noble
visiteur se rendit sur la tombe du Soldat inconnu,
puis arriva, à quinze heures trente, à la Cité
universitaire, accompagné par le baron de C ;̃&
d'Hestroy, ambassadeur de Belgique, et le géné-
ral du Bois* attaché militaire belge. Reçu,,dès
sa descente de voiture, par M. Honnorat, prési-
dent du conseil national de la Cité universitaire,
il se rencontra aussitôt, sur le perron d- la
Maison à inaugurer, avec le maréchal Foch et le
cardinal Dubois.Là, pendant que la foule nom-
breuse, maintenue au loin, applaudissait, le
Prince Léopold fut photographié, d'enthousiasme,
avec le grand soldant et le vénéré prélat, plaçant
ainsi, entre le bleu horizon de l'uniforme et la
pourpre du Sacré-Collège, sa tenue kaki de capi-
taine de grenadiers.
Ruis, quand M. Doumergue fut arrivé, .le cor-
tège officiel pénétra dans le vaste immeuble neuf.
La plume de Dangeaû, devenue un stylographe
de reporter, pouvait noter, parmi les personnages
officiels: MM' Herriôt, Georges Leygues, Dou-
mer, Delsol, Raoul Péret, président du comité
d'Entente franco-belge; le général Gouraud,
Mgr A'.rc'.ione, nonce apostolique, et la presque
totalité du corps diplomatique, M. Georges Le-
comte, de l'Académie française; le recteur de
l'Académie de Paris et les doyens, Mgr Chap-
tal, etc. Notons que M. Vandervelde, président
du conseil de Belgique, était présent, -ais à
titre privée.
Aux accents alternés de la Brabançonne et de
la Marseillaise, l'imposant aréopage prit place,
dans la grande salle d'honneur de la Maison des
Etudiants belges et luxembourgeois, sur l'estrade
préparée à son intention.
C'est grâce à la munificence d'un généreux
donateur, M. Burnam-Lapotre, que les étudiants
belges doivent de posséder leur Maison à Paris.
M. Burnam-Lapotre, qui fut longtemps prési-
dent de la Belgo-Canadian Paper Company, est
un grand ami de notre pays. Depuis qu'il est
rentré en Europe, c'est entre Monte-Carlo, où il
possède une villa, et Paris, où il vient d'acheter
un hôtel, qu'il partage son temps.
Quatre discours de bienvenue furent successi-
vement prononcés. Le premier par M. Burnam-
Lapotre, qui fit remise de la nouvelle Fondation
le deuxième par-M. Honnorat, le troisième par
M. Charléty et le quatrième par le ministre de
l'instruction publique et des beaux-arts. Chacun
des orateurs loua la communauté d'âmes qui lie à
travers l'histoire les annales de la Belgique et ce
la France, et, au souvenir des heures héroïques
vécues ensemble, pendant les années inexpia-
bles, un grand frisson d'émotion planait.
Le Prince se leva, et, pour parler, il ne resta
pas, comme ceux qui l'avaient précédé, sur l'es-
trade. Il s'approcha d'un microphone disposé won
loin, au centre même de la salle, et lut, d'une
voix calme et chaude, un discours exquis de
délicatesse. Nous nous rappellerons longtemps
l'accent d'amour et de fierté avec lequel, à cha-
que fois qu'il répéta ces mots, notre hôte princier
prononçait: « Mon pays. »
S. A. R. lé Duc de Brabant acheva ainsi son
discours, vibrant d'émotion contenue et de sensi-
bilité fraternelle:
« Ce n'est point devant les compatriotes de
l'immortel Pasteur, ce n'est pas au lendemain
des ;,urs où le monde entier a célébré le cente-
naire de la naissance de Berthelot que je dois
démontrer les bienfaits que l'accueil et le
concours de la France assurent à l'humanité tout
entière..
Elle ne se contente pas d'engager les Pis
des diverses nations à s'instruire auprès des
princes de la pensée française elle veut, en
outre, que, dans un contact permanent, leurs
efforts s'unissent pour que, tous ensemble, ils
travaillent e.'3caeement au rapprochement intel-
lectuel des élites et des peuples,
Le Prince se tut au milieu d'une ovation indes-
criptible, qui s'adressait autant à son âge plein
de promesses qu'à l'héritier d'un trône glorieux.
Et les acclamations, qui se prolongèrent durant
plusieurs m:ates, allaient frapper à la fois le
plafond voussures, où brillent les armoiries des
grandes villes et des provinces belges, et les
quatre grands panneaux représentant la Grana'·
Place de Bruxelles, le port d'Anvers, les toürô
rondes du vieux château de Namur, le pont des
Arches de Liège.
Ce fut, ensuite, la visite de la Maison. Pavil-
lon agnifique érigé entre la fondation des Etats-
Unis et celle de l'Institut national agronomique,
tous deux en voie d'achèvement.
Déjà, dans le vestibule, le- Prince avait pu
voir, en arrivant, le buste de marbre de son
auguste mère. Il lui restait à parcourir l'immeu-
ble, composé de-cinq étages, comprenant deux
cent dix chambres accueillantes, faites d'intimité
joyeuse et studieuse, dont cent soixante-dix sont
déjà occupées. A chaque étage sont installées des
salles de bains et de douches. Dans les sous-sols
se trouve une vaste salle de culture physique, u
les étudiants pourront pratiquer tous' les sports,
et un réfectoire, où ils prendront leur premier
déjeuner.
Pour les principaux repas, en attendant que
soit construit. sur des terrains proches le instau-
rant économique où plus de trois mille 'repas
pourront être servis, les étudiants belges devront
se rendre aux réfectoires du groupe Deutsch de
La Meurthe.
Prix de la pension, tout compris: deux cents
francs par mois
Au cours de la visite, qui s'acheva par le 1.-I1
sur lequel s'ouvrent la bibliothèque et le salon
de la correspondance, le Prince interrogea
avec une bonne grâce infinie et un évident intérêt
les étudiants, ses compatriotes, qui lui for-
maient dans les couloirs une sorte de haie
d'honneur aussi déférente que peu protocolaire
Et Son Altesse Royale daigna s'intéresser surtout
aux,. boursiers. qu'on, lui -présenta.
Puis ce fut le départ, par la haute porte ?rin-:
cipale, écussonnée aux armes de Belgique, qui
avait vu le cortège à l'arrivée. Et le Duc de Bra-
bant put là, un instant, 'revivre ses études classi-
ques peu lointaines encore, car si son regard
erra, rapide, sur.les bas-reliefs taillés à :me
la pierre et qui symbolisent à gauche, la Culture
française; à droite, la Métallurgie belge, il eut
le temps, néanmoins, de distinguer au-dessus
d'eux une allégorie mythologique: Apollon et
Vulcain.
Après avoir reçu les membres de la colonie
belge de Paris, 43, avenue du Bois-de-Boulogne,
le Prince Léopold repartit pour Bruxelles, par
la garde du Nord, à sept heures et demie.
Quand son noble père prit séance à l'Institut,
M. Louis Barthou, qui nous fit alors l'honneur
de nous présenter au Roi, voulut bien ajouter
que le Gaulois tenait jalousement, parmi hs
règles essentielles de sa politique, à la fidélité
d'amitié de la Belgique et de la France.
A ce soin, qui fut toujours pour nous le p's
sacré ides devoirs, S. A. R. le Duc de Brabant
a ajouté hier la révélation émouvante de Son
charme et de sa très douce dignité.
Gaëtan Sanvoisin
LE MÉMOIRE DE M. PARKER CILBERT
La rfposse
Nous devoir au Courrier de la Ûourse
de Berlin quelques indications précises sur
le mémoire de M. Parker Gilbert et sur la
réponse du gouvernement du Reich. Ce
sont les premières. Encore l'organe alle-
mand est-il beaucoup plus prolixe sur le
premier point et singulièrement plus dis-
cret sur le second.
Le document qui contient les observa-
tions et objections de'l'agent général des
réparations comprend, une trentaine de
pages. Il débute par une allusion au dis-
cours que le nouveau ministre des finan-
ces a prononcé lors de son entrée en fonc-
tions. Se demandant ensuite si les actes
de M. Kœhler ont toujours été en accord
avec l'appel l'épargne qu'il avait fait,
M. Parker Gilbert incline pour la néga-
tive et s'efforce d'établir et de prouver
la justesse de cette opinion.
Pour cela, il traite longuement le pro-
blème d rapports financiers entre le
Reich et les divers Etats allemands. Il
émet l'avis que ces derniers ont pour-
suivi aux dépens du premier une politique
de dépenses trop considérables à laquelle
les autorités du pouvoir central ne se sont
opposées ni avec fermeté, ni avec éner-
gie.
Sans protester formellement contre la
loi dite d3 liquidation, l'agent général des
réparations avertit sérieusement le gou-
verneme: t allemand que la vente à l'étran-
ger d'actions privilégiées de la Société des
chemins de fer du Reich est absolument
indésirable. Si celui-ci persistait, son at-
titude ne manquerait pas d'influencer le
marché international en un sens défavo-
rable aux créanciers de l'Allemagne.
M. Parker Gilbert ne s'élève pas non plus
contre la loi sur le relèvement des traite-
ments des fonctionnaires. Il se contente de
faire observer qu'il doit résulter pour l'éco-
nomie du Reich un véritable et grave dan-
ger d'un surcroit permanent de dépenses
qui se chiffre annuellement par un mil-
liard et demi de marks. De même la loi
scolaire aura des répercussions fâcheuses
sur la situation financière.
L'agent général proteste encore contre
la politique d'emprunts des Etats et des
communes et en cela il est d'accord avec
l'opinion de M. Schacht, président de la
Banque d'Empire.
Enfin, en concluant, l'agent général des
réparations se défend de vouloir s'ingérer
dans la législation allemande, mais il dé-
clare que son devoir ne lui permet pas de
laisser les choses aller sans qu'il fasse en-
tendre sa voix.
Dans sa réponse, le gouvernement alle-
mand, examinant point par point ces ob-
jections, déclare qu'elles ne sont aucune-
ment fondées: De plus, il ajoute qu'à l'ave-
nir le Reich fera tout ce qui est nécessaire
pour exécuter loyalement les obligations
des réparations, ainsi qu'il l'a fait, pré-
tendTil, jusqu'à présent.
Le journal allemand donne enfin ce dé-
tail que mémoire et réponse sont rédigés
en termes objectifs et courtois. Tant mieux
mais ca qui importe et ce dont on doit
prendre note, c'est de l'engagement sous-
crit Dar les dirigeants de Berlin au sujet
du plan Dawes. En réalité, son exécution
est tout ce que leur demandent les alliés
et M. Parker Gilbert.
Si donc les informations du Courrier de
la Bourse sont exactes, l'intervention de
l'agent général des réparations n'aura pas
été inutile. Elle aura servi à amener le
gouvernement de Berlin à renouveler l'af-
firmation d'une. volonté dont on avait
quelque rc-son de douter, surtout après
les réactions qu'avait produites d'abord
le mémoire. Ne s'était-on pas, trouvé, dès
les premiers jours, en face d'une campa-
gne Four la revision du plan Dawes et la
diminution de ses obligations ? La (. 'ci-
sion prise par le cabinet d'empire paraît
y mettre heureusement fin.
Dont, acte, Denys Meulhan
Le groupe radical-socialiste, réuni
hier sous la présidence de M. Gazais, ne
paraît pas s'être ému outre mesure de la
démission de M. Franklin-Bouillon: 11
a protesté ·c avec énergie », est-il dit
dans son ordre du jour, « contre les ter-
mes inadmissibles dans lesquels le dé-
puté de Seine-et-Oise a cru devoir moti-
ver sa décision ». Il a déclaré que « le
parti entend ne laisser à personne le
soin de vouloir la paix avec plus d'ar-
deur, de la préparer avec plus d'effica-
cité que lui-même ». Et puis le voilà
consolé
M. Franklin-Bouillon a incontestable-
ment beaucoup de vaillance et il va au
combat avec entrain. On s'en voudrait
de le décourager. Mais on peut se de-
mander cependant s'il servira mieux ses
idées etsa cause en quittant les radicaux
et en abandonnant la 'présidence de la
commission des affaires extérieures à
M. Paul-Boncour qu'en s'en tenant à !a
position d'opposant qu'il avait prise
dans son parti. Sur la fin de sa vie, M.
Thiers confiait à un jeune politicien que
dans la vie politique il ne faut jamais
démissionner. M. Thiers était alors un
homme plein d'expérience.
M. Franklin-Bouillon, lui,* se félicite
d'avoir repris sa liberté il annonce
qu'il va parler aux électeurs et que nous
allons voir ce que nous allons woir.
Hélas devant la masse des électeurs,
devant la clientèle électorale des radi-
caux, ce sont toujours les solutions qui
exigent le moindre effort qui prévau-
dront M. Franklin-Bouillon va dire au
peuple que s'il veut la paix il doit la
créer, accepter les lourdes charges du
budget de la guerre et la servitude mili-
taire. Quand M. Daladier viendra de son
côté lui affirmer que pour faire la paix
il suffit de désarmer et de répudier
toute « jactance nationaliste », qui
croyez-vous que l'on écoutera, que l'on
suivra et que l'on acclamera ?
M. Georges Ponsot, autre radical pa-
triote, blâme M. Franklin-Bouillon du
parti qu'il a pris, et le voit avec tris-
tesse s'en aller dans la nuit Il estime
que les réactionnaires sont de méchan-
tes gens, et que s'ils accueillent M.
Franklin-Bouillon ils se serviront de lui
comme d'un otage. Les réactionnaires
n'ont pas l'âme si noire. Ils louent M.
Franklin-Bouillon de sa clairvoyance et
de son courage, ils applaudissent à cet
enthousiasme généreux qui est en lui,
ils se félicitent en tant que Français de
voir un homme politique manifester le
sens du devoir national, mais ils se de-
mandent en quoi le député de Seine-et-
Oise pourrait bien leur servir d'otage.
M. Franklin-Bouillon a réagi avec
fierté et dignité contre la politique de
concessions et d'abandon prônée par la
majorité de son parti. Bravo Beaucoup
d'électeurs français pensent comme lui
en leur for intérieur. Mais dès qu'ils se
mettent à penser en troupeau, dès qu'ils
constituent « ,le suffrage universel »,
tout change. G'est pourquoi nous ne pla-
çons pas en lui notre confiance, et voilà
en quoi nos méthodes, fatalement, diffè-
rent de celles de M. Franklin-Bouillon,
voilà pourquoi il ne saurait être ni
l'obligé ni l'otage des réactionnaires.
Curtius
L'INCIDENT FRANKLIN-BOUILLON
Un ordre du jour
du groupe radial-socialiste
Le nouveau président du comité exécutif
du parti radical-socialiste, M. Daladier, a
donné, hier, à ses collègues du groupe par-
lementaire réuni sous la présidence de
M. Charles Cazals, quelques directives sur
l'orientation méthodique des travaux du
groupe.
M. Daladier, rectifiant certaines paroles
prononcées par lui au congrès et qui
avaient été mal interprétées, a affirmé que
l'unité, telle qu'elle devait se réaliser, ne
pouvait l'êti'3 que par des concessions mu-
tuelles.
Après av^:? entendu le président du
parti, le groupe a délibéré tout spéciale-
ment sur le cas de M. Franklin-Bouillon.
En présence d:s protestations unanimes
du groupe concernant l'attitude de M.
Franklin-Bouillon, dit le communiqué offi-
ciel de cette réunion, et des termes dans
lesquels il a donné sa démission de prési-
dent de la commission des affaires étran-
gères, une commission a été chargée de
répondre aux insinuations du député dé-
missionnaire. Un débat a été institué
concernant les questions financières et
militaires il a été décidé notamment de
faire connaître, au ministre de la guerre
le point d2 vua du groupe concernant la
convocation des réserves.
Finalement, le groupe a voté l'ordre du
jour suivant
cc Le groupe radical-socialiste prend acte
de la démission de M. Franklin-Bôuillon
du parti républicain radical et radical-
socialiste et de la présidence de la com-
mission des affaires extérieures
» Proteste avec énergie contre les. termes
inadmissibles dans lesquels il a cru devoir
motiver sa décision.
» Le parti, en effet, entend ne laisser à
personne le soin de vouloir la paix avec
plus d'ardeur, de la préparer avec plus
d'efficacité que lui-même il proclame sa
confiance dans l'oeuvre et les progrès de
la Société des nations, dans la reconstruc--
tion européenne par le rapprochement de
tous les peuples, notamment des anciens
belligérants, dans l'apaisement de toutes
les querelles et la réalisation d'ententes
économiques
» En attendant, il' rappelle non sans
fierté son constant souci de la défense
nationale, pour laquelle aucun sacrifice ne
lui a coûté et ne lui coûtera
» Il repousse et condamne les insinua-
tions perfides par lesquelles M. Franklin-
Bouillon s'ingénie à défigurer la pensée du
parti sur les conditions de l'évacuation
rhénane et sur la question du rattache-
ment de l'Autriche à l'Allemagne, à la-
quelle il n'a jamais donné son adhésion.
» Il dénonce au pays le paradoxe d'al-
liance électorale que M. Franklin-Bouillon
prétendait imposer au parti, avec des
hommes qui répudient l'oeuvre de paix
poursuivie à Genève et à Locarno. »
M. Paul-Boncour a posé officiellement
sa candidature à la présidence de la
commission. des affaires étrangères. Il est
probable quil n'aura pas de concurrent.,
Les échos
A l'Institut.
La réception de M. Georges de Porto-
Riche à l'Académie française aura déci-
dément lieu au printemps prochain,
après celle de M. Abel Hermant. C'est
M. Henri de Régnier qui, au nom
de la. Compagnie, accueillera l'auteur
d'Amoureuse sous la Coupole.
Le Petit Pauvre dans ses ermitages.
C'est sur les traces du PoverellQ, à
travers.les terres de Toscane et d'Om-
brée, tout imprégnées de sa grâce hum-
ble, qu'Edouard Schneider, poète et his-
torien de saint François, nous entraîne
aujourd'hui.
On se rappelle le succès .qu'obtint,
l'an dernier, Le Petit Pauvre au pays
d'Assise Le Petit ?auvre dans ses
ermilages, pieux pèlerinage aux pays
que parcourut le saint, connaîtra la
même. fortune.
Deux nouveaux ambassadeurs.
Hier, un décret du gouvernement ar-
gentin a élevé M. Alvarez de Toledo, le
très sympathique ministre plénipoten-
tiaire de la République Argentine à
i'aris, au grade d'ambassadeur et
nommé M. Uriburu ambassadeur à Lon-
dires.
La saison d'hiver approche. il est rap-
pelé aux amateurs de sports d'hiver que
les deux célèbres stations des Pyrénées,
Font-Romeu et Superbagnères de Lu-
chon, situées l'une et l'autre à 1,800 mè-
tres d'altitude, sont aménagées de façon I
parfaite pour tous les sports de glace et
de neige.
Les Hôtels ont déjà reçu de nombreu-
ses demandes. Que les amis de Font'-
Romeu et de Superbagnères se hâtent
d'y retenir leurs places.
LE VERNISSAGE DU SALON D'AUTOMNE
Ce fut, comme à l'habitude, une prise d'as-
saut, à deux heures de l'après-midi, hier, au
Grand-Palais.
Blanches, bleues, les cartes brandies surmon-
taient chacune, dès l'entrée, une impatience, une
revendication de privilège, un tour de faveur. Il
faut bien, n'est-ce pas, respecter au moins la
coutume quand la tradition 's'en va? Car, si le
vernissage du. Salon d'Automne était jadis l'ou.a-
sion choisie pour une répétition générale de ia
mode d'hiver, ce temps-là est loin, bien loin.
On pàçse, ,on se bouscule, on s'attroupe, mais
c'est le public dé la rue et non la foule dés
invités que ce jour séduisait jadis.
S'en plaindre? Inutile. S'en accommoder?
C'est plus sage. Et puisque, apr|s unç période
de transition sociale (sinon de crise), -rien ne
prouve qu'un aspect nouveau de la vie ne se
créera pas, avec un charme égal à celui du'
passé, attendons la. transformation dés visiteurs
en considérant l'assagissement, fort significatif,
des plus hardis parmi les occupants de la cimaise.
Le prix du pain à Paris.
Faisons une croix, car la nouvelle a
l'importance d'un symbole.
La commission consultative départe-
mentale chargée de fixer le prix-limite
des farines panifiables a, hier matin, ré-
duit de 209 à 206 francs la cote officielle.
Cette baisse entraîne automatique-
ment une diminution du prix du pain,
qui sera vendu i fr. 95 le kilo à partir
du 10 novembre.
Voilà donc le pain au-dessous du prix
de deux francs. Souhaitons que la cote
de deux francs ne soit plus jamais at-
teinte et qu'au contraire les futurs prix
arrêtés accentuent cette marche descen-
dante.
COUP DE CRAYON
PAUL REBOUX CUISINIER t
Paul Reboux s'est fait cuisinier! Voici qu'il
nous offre, accompagnées d'ardents et spirituels
commentaires, trois cents recettes inédites, sur-
prenantes, délicieuses. Titre: Plats nouveaux
On s'amusera, durant tout l'hiver, soit
offrir: à des invités un de ces plats inattendus,
soit à lire tout haut et à discuter ces auda-
cieuses théories gastronomiques.
Ce livre est le collaborateur indispensable
des maîtresses de maison, pour le salon comme
pour la salle à manger.
Après le recensement turc.
Voici les résultats du fameux recense-
ment que, soit dit en passant, nous
avons été les premiers à annoncer avec
tous ses curieux détails. Donc, la popu-
lation de la Turquie la ville de Cons-
tantinople exceptée est de 12 millions
142 mille habitants. La «population de
Constantinople est estimée de 800 mille
à un million Angoras 74,784 habitantes.
Ces chiffres prêtent à la réflexion.
Personne pas plus le gouvernement
turc que les géographes et statisticiens
étrangers ne pouvait émettre une opi-
nion contrôlée sur le chiffre de la popu-
lation turque. Les chiffres donnés va-
riaient de six millions. à quinze 1 Eh
bien, les Turcs seront les premiers à se
réjouir du résultat du recensement. Il
approche du chiffre maximum donné
dans divers ouvrages publiés depuis la
guerre mondiale.
Fontaine de Jouvence.
A l'encontre de la plupart des eaux
minérales, l'Eàu de Contrexévilïe-Pa-
radio-activité, conserve, à distance, tou-
tes ses propriétés.
Prise à jeun et aux repas, elle cons-
titue, chez soi, le meilleur traitement
préventif, et curatif de l'arthritisme.
Le chloroforme et l'éther remplacés
par des passes magnétiques.
L'ypnotisme est capable de rendre in-
sensible un malade au cours d'ulfe opé-
ration_ Telle est la constatation'" qu'ont
pu faire à maintes reprises des médecins
de l'hôpital Saint-Luc, à Chicago. Le
malade peut rester endormi près d'une
heure. A son réveil, il n'éprouve aucun
malaise, contrairement à ce qui se passe
quand il à été endormi avec de l'éther
ou du chloroforme.
Les médecins américains espèrent
donc pouvoir se passer d'anesthésiques
dans tous les cas d'intervention chirur-
gicale et remplacer ce- produit par ies
,passes magnétiques.
Ainsi disparaîtront tous les inconvé-6
nients consécutifs à leur emploi.
De Mme Gaston Tanc, à Gap
En temps de grande pénitence,
Aux douceurs, j'ai su m'arracher,
Mais n'ai pu, comme bien on pense,
Me priver de « Cherry-Rocher' ». 1
Les premiers pèlerins. ailés.
Dix pèlerins gênois viennent d'arriver
à Rome et ont été reçus en audience par
le Saint-Père. En même temps qu'ils
remplissaient un pieux devoir filial, ces
voyageurs fêtaient une véritable « pre-
mière à laquelle S. S. Pie XI ne fut
pas insensible. Ils avaient, en effet,
réalisé le trajet Gênes-Rome par la voie
aérienne. Leur aéroplane inaugure une
coutume et un usage l'avion de pèle-
rins.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 025 (- 0 015). Dollar, 25 4725
(-- 0 01). Belga, 355 25 (sans changement).
Lire, 139 35 (+ 0 05). Franc. suisse,
491 25 (+ 0 25). Peseta espagnole, 434 i!t
(– 0 25). Florin hollandais, 1027 (– 0 50).
TEMPERATURE
Hier, à Paris: couvert, un peu de bruine.
Probabilités pour la journée du 5 novembre
Région parisienne: vent faible ou modéré
d'ouest; ciel très brumeux avec rares éclaircies;
quelques chutes de bruine.
Même température.
AUJOURD'HUI
Fête Sainte Sylvie.
9 heures. Au Grand-Palais: Ouverture du
Salon d'Automne.
13 h. 30. Courses à Saint-Cloud. •
15 heures.- A la Sorbonne: Séance solennelle
de rentrée.
17 heures. Vigiles de la Flamme: Amicale
des anciens lu 416e R. 1.
17 h. 30. Salle d'Hulst, 19, rue de Va-
renne « Le temps présent », conférence par'le
R. P. Goupil.
20 heures. Au Grand-Palais: Dîner d'inau-
guration de la Section gastronomique du Salon
d'Automne.
SA FIGURE
Si jamais l'axiome de,philosophie sta-
tique énoncé par Auguste Comte « Sa-
voir pour prevoar, a/in de pouvoir » &
trouvé son application, c'est bien dans
les sûretés qu'il nous faut prendre à
l'égard de M. Valérian Dovgalewsky,
successeur camouflé à peine des
K1rassine et des Rakowsky dan, l'hôtel,
désormais lépreux, de la rue de Gre-
nelle.
Un certain scepticisme, l'affaissement
moral issu des conditions d'existence
inséparables du régime démocratique,
l'habitude, quotidiennement prise, de
côtoyer des types « balzaciens » et de
frayer avec eux, autant de facteurs psy-
chologiques qui facilitent l'entrée en
France (et même la vie respectée et fa-
cile) aux pires ennemis de u:otre rôle
national et de toute vie civilisée.
Devant la carence trop évidente des
pouvoirs publics envers ceux qui rui-
nent nos cadres sociaux et sapent en
tous lieux nos intérêts immédiats les
plus chers, il importe que des citoyens
indépendants, uniquement soucieux du
bien public et de l'avenir de la patrie,
avertissent la nation du péril que les
mauvais bergers lui laissent courir.
« Cassandre », entendons-nous crier.
Cassandre ? Non. Car, plus heureux que
la fille de Priam et d'Hécube. les hom-
mes qui dénoncent inlassablement le
péril communiste sous toutes ses for-
mes ne risquent pas pour le mo-
ment du moins, chez nous d'être en-
fermés dans la tour écartée d'où ne pu-
rent s'échapper que de vains appels, et
le devoir strict de chacun de nos com-
patriotes est d'épargner à la France le
sort de Troie. et surtout de Moscou.
Or, précisément, voici, comme dans
l'histoire fabuleuse, l'ennemi installé
au cœur de la place. Ou, plutôt,
il va y être. C'est donc une tâche de
salut commun qu'a, une fois de plus,
entreprise M. François Coty, directeur
du Figaro en arrachant le masque du
« camarade » délégué à Paris par les
soviets pour l'œuvre de dissociation oc-
cidentale.
Nous avons, hier, cité en notre Revue
de Presse le premier article que M.
François Coty a consacré, jeudi, à l'in-
désirable ci Excellence ». Mais il im-
porte, aujourd'hui, de revenir sur une
campagne et sur des révélations dont la
gravité et l'utilité n'échapperont à per-
sonne.
« Comme on connaît les saints, on les
adore », déclare la sagesse populaire,
et nul n'en doit faire fi. Que dire donc
lorsqu'il s'agit non plus de saints, cer-
tes, mais des fourriers avoués de la (ré-
volution internationale, de l'effroyable
messianisme bolcheviste ?
M. François Coty vient de camper, de
façon documentée et magistrale, la phy-
sionomie roublarde et tragique, volon-
tairement estompée, mais tenace, insi-
dieuse et complexe de l'homme que nos
services de chancellerie s'apprêtent à ac-
cueillir, dans quelques jours, avec une
docilité d'échine que rien ne justifie.
Scapin, retouché par Marat et Fou-
ché, tel nous apparaît, après les deux
articles publiés par M. François Coty,
le Russe Valérian Dovgalewsky, Protée
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