Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-10-14
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 octobre 1927 14 octobre 1927
Description : 1927/10/14 (Numéro 18271). 1927/10/14 (Numéro 18271).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k541037x
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
18271 (5 h u liflâtllO PARIS CT DÉPARTEMENTS t 25 CENTIMES <5 h.dU matin). VENDREDI 14 OCTOBRE
EDMOND TARBE ET HENRY DE PÈNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
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TROIS MOIS six 'MOIS UN_AN
Paris et Départements. 19 fr. 38 fr. 75 fr.
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Étranger (On'on postale). 50, fr. 95 fr/.)180 fr.
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JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE LE PLUS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS
RENÉ L.ARA
Directeur-Rédacteur en chat
REDACTION
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Gutenberg S6-O4
ADRESSE TELEGRAPHIQUE.; GAULOIS PARIS
J'étais allé le voir. avant-hier. Assis
idans son fauteuil roulant qu'il ne quit-
tait plus guère, il dictait à Mme Jolli-
j-*et un nouveau chapitre de ses Souve-
nirs alertes et charmants sur des hom-
mes et des événements déjà lointains,
presque oubliés.
'La voix me parut affaiblie, mais
te regard demeurait vif, l'esprit éton-
namment lucide et la mémoire intacte.
Nul ne se serait douté que dans cette
petite pièce qù s'éteignait le dernier
-rayon d'un pâle soleil d'automne, s'ap-
prochait l'heure douloureuse d'une sépa-
ration définitive. Le médecin, pour-
tant, venait de le laisser pressentir
et tandis que l'admirable et vaillante
(femme, seule confidente du douloureux
secret, écrivait et souriait, pour qu'il fût
rassuré, son cœur était déchiré.
Hier, je suis retourné chez lui. Il
était mort.
Gaston Jollivet était à peu près. le der-
nier survivant d'une époque dont la
fringante image passait encore devant
le regard quand on causait avec lui.
C'est qu'aussi il la personnifiait d'une
[façon, prodigieusement vivante. Sa haute
met fine silhouette, sa paire de mousta-
ches soyeuses, son regard bleu et net,
son affabilité exquise, sa cravate Laval-
lière, l'élégance de son esprit et de sa
personne, la souplesse de son imagi-
nation, l'impromptu de ses mots, un
air de bravoure et un cœur de patriote,
'évoquaient à la fois la fameuse jeunesse
'dorée du second Empire, l'officier des
guides, le convive de Tortoni et du
café 'du Helder, le héros d'Octave
Feuillet, le journaliste frondeur, l'im-
provisateur de bouts rimés et des chara-
;des qui se jouaient entre deux para-
¡vents dans le salon de Compiègne. il
représentait, dans sa plus parfaite et sé-
(luisante acception, cette société bril-
lante et légère qui savait être fri-
vole avec esprit et qui sut être, aux
heures d'épreuve, brave jusqu'à la té-
imérité et digne jusqu'au sacrifice.
Fidèle au régime qu'il avait défendu
avec sa plume aussi ardemment que
d'autres le servirent avec leur épée,
Gaston Jollivet, traditionnaliste con-
¡vaincu, professait une doctrine politi-
que assez large pour admettre et com-
iprendre l'évolution inévitable des idées,
pourvu qu'elle n'exclût point le prih-
cipe d'autorité qu'il considérait avec
[raison comme la sauvegarde du pays.
'Aussi bien, auprès de ce vieillard si
Ijéüne encore par le cerveau comme par
le coeur, les hommes de la génération
(nouvelle trouvaient-ils le séduisant ac-
cueil qu'y avaient rencontré leurs an-
jciens. On l'écoutait pour son instruction
;et pour son plaisir. Depuis Béranger
ljusqu'à Verlaine, depuis Mme de Païva
ijusqu'à Judic, depuis Veuillot jusqu'à
(Arthur Meyer; qui n'avait-il pas
jconnu ? Je me souviens encore, dans ce
cabinet du Gaulois où j'écris ces lignes,
:de ses intarissables anecdotes que cer-
'jtains soirs il contait à Arthur Meyer et
pont se délectait ma curiosité d'adoles-
cent. Elles remontaient jusque dans la
jnuit des temps, jusqu'à cette année de
|i858, où Jollivet, jeune potache au lycée
[Louis-le-Grand, vit arriver dans la classe
ne proviseur précédé d'un gros garçon
tvêtu d'un éblouissait costume oriental.
Je vous amène, dit le proviseur,
[un nouveau condisciple, le prince Pe-
jjtrovitch, futur roi du Monténégro. Trai-
tez-le en camarade..
Dès qu'ils furent seuls; Gaston Jolli-
Net s'approcha du jeune prince et, lui
jtapant sur l'épaule
Sais-tu, au moins, jouer a la « blo-
qiaette
Petrovitch fronça le sourcil. Sa main
glissa jusqu'à sa ceinture où pendait
iune manière de poignard recourbé. Si-
lence engoissant Petrovitch heureuse-
ment se ravisa
-t- Je me vengerai plus tard, déclara-
Le roi de Monténégro et son ancien
k labadens » furent par la suite les meil-
leurs amis du monde.
Jollivet avait, si je ne me trompe, dé-
buté dans le journalisme comme rédac-
teur à la Presse que dirigeait alors M.
Hubert Dubrousse. Il collaborait entre
;temps à deux petites feuilles satiri-
ques, le Nain Jaune et le Triboulet, qui,
par leur esprit mordant, acquirent
une redoutable célébrité. Les chroni-
queurs les plus réputés de l'éooque, qui
ise réunissaient tantôt chez Frascati, tan.
;tôt chez Tortoni, composaient cette bril-
lante phalange d'écrivains dont Jollivet
était l'Eliacin.
Quand survinrent enfin les sombres
fjours de 70 et de 71, il fut de ceux qui
luttèrent avec le plus d'acharnement
contre l'invasion et contre la Commune.
C'est lui qui eut l'idée téméraire, au mo-
ment où les fédérés venaient d'occuper
la place Vendôme et, se disposaient à
renverser la colonne, de réunir une cen-
itaine de jeunes gens rue de la Paix et
S'aller sommer les communards de dé-
guerpir. Il s'élance sans armes à la tête
de son bataillon improvisé en criant
« Vive l'Empereur « Les communards,
ivres à la suite de tous les tonneaux
qu'ils avaient défoncés, regardent hébétés
cette charge inattendue. Mais bientôt ils
se ressaisissent, ouvrent un feu de salve
qui gratifie le jeune défenseur de l'ordre
d'une balle dans la cuisse. Il fut alité
pendant plusieurs mois.
Après la guerre, Jollivet retrouva à la
Maison Doré: au Café Anglais, au Café
Riche, le cénacle que les événements
'avaient dispersé ici, c'est Veuil-
lot, Scholl, Girardin, Pessamd, Arthur
Meyer là,^ c'est le marquis de Modène,
le marquis du Lau, l'amiral Duperré,
le duc de Montmorency, le comte Hal-
Lz-Claparède, le marquis de Rouge,
Prosper d'Epinay, Gérôme, Henry .de
Pène, Alexandre Dumas fils, Carpeaux,
Lesséps. Jollivet donne des articles sa-
voureux à l'Autorité; il publie des chro-
niques dans le Pi,qaro il vient d'entrer
au Gaulois, Il est,! si j'ose dire, en
pleine forme. Pendant un demi-siècle
encore sa verve ne s'éteindra pas..Le
journalisme, le théâtre, la poésie ab-
sorbent sa fabuleuse activité vice-pré-
sident de l'Epatant, il-contribue aux
succès. des brillantes manifestations
mondaines de ce club où l'élégante so-
ciété parisienne retrouvait les artistes
à la mode. Cette verve ne s'éteindra pas
davantage lorsqu'au seuil de sa verte
vieillesse une cruelle infirmité, due
une ancienne blessure, le contraindra a'
une quasi immobilité. Ses souffrances,
bien que pénibles, il a la coquetterie
de les dissimuler, le courage de les
taire. Il ne se rend plus au' cercle ni
dans les salons, si empressés à le
fêter on vient .chez lui. L'hôte sédui-
sant de jadis est un délicieux amphi-
tryon. Il se console de n'être plus du
monde vivant comme il dit, par les
amitiés précieuses qui lui sont demeu-
rées di-dèles.
M. Paul Bourget écrit la préface .de
son premier volume de souvenirs la
princesse de la Moskow,a lui apporte là
grâce de son sourire Forain, sa der-
nière boutade André Tardieu, de pi-
quantes anecdotes sur la politique. IL
s'occupe de son cher Gaulois, dont il est
membre du conseil d'administration, et
qui, chaque mois, aime à se réu-
nir autour de sa table de travail.
Puis, il a constamment à ses côtés,
prévenant ses moindres désirs, patiente,
attentive, touchante et bonne, la com-
pagne incomparable de sa. vie. Depuis
cinquante années, elle l'entoure d'une
tendresse qui sait si délicatement être
maternelle.
C'est vers elle, aujourd'hui, vers son
immense chas'rïn, que s'inéline avéc res-
pect la pensée profondément émue de
tous les collaborateurs de cette maison.
René Lara
LA VIE QUI PASSE
En marge de la Légende Dorée
Les fêtes des Saintes-Maries de la Mer vont
revêtir cette année un particulier éclat. Comme
nous l'avons annoncé;. hier, les châsses- resteront,
exposées du 22 au 24 octobre, pendant une nuit
et un jour, ce qui ne se produit que tous les
quarts de siècle. ̃ ..̃̃ ."̃
Il est peu' de lieux en France qui atteignent
à un si haut degré de pieuse éloquènée ét d'en-
veloppante poésie. La bourgade des Saintes-
Maries au moyen-âge, la « Villo de la Mar »
ne fut pas toujours la localité humble, la
curieuse agglomération de pêcheurs sans port,
et vivant de souvenirs, que' nous connaissons
aujourd'hui. Bâtie à l'endroit même où le Rhône
de Saint-Ferréol se jetait dans la mer, elle fut
occupée par les Romains et jouit d'une grande
prospérité du treizième au seizième siècle, sous
les comtes de Provence, qui lui. accordèrent
maints privilèges, confirmés plus tard par nos
rois.
Mais il lui suffit maintenant de conserver !e
prestige des traditions d'après lesquelles Marie
Jacobé, sœur de la Vierge; Marie Salomé, mère
des apôtres Jacques (le «Majeur) et Jean; leur
servante noire Sara, Lazare, Marthe, Marie-
Madeleine et Maximin, chassés de Judée par la
persécution, auraient débarqué sur ses rives.
Marie Jacobé et Salomé ainsi que leur servante
Sara y auraient été ensevelies et une. partie de
leurs ossements, découverte en 1448 par le roi
René, serait renferméé dans l'église supérieure,
édifiée, en l'honneur de la mère du Christ, sur
les débris d'un temple du paganisme.
Il y a près de deux ans, j'ai traversé, au
cours d'un voyage, les Saintes-Maries-de-la-Mer,
et je conserve la vision inoubliable de leur église
fortifiée, dont la tour carrée, unique, est couron-
née de machicoulis du quatorzième siècle ce
créneaux. Je revois sa crypte étrange, où se
trouve la châsse contenant les ossements de
sainte Sara, un taurobple (autel de Mithra, dieu
de l'eau et du feu), et enfin un sarcophage
païen servant d'autel. Du chemin de ronde qui
contourne l'abside, la vue s'étend sur la Médi-
terranée, la Camargue, ses nombreux étangs,
l'embouchure du Petit-Rhône, les phares de la
côte, dans la sonorité bleue des transparences
méditerranéennes.
C'est devant cet horizon, où la lumière prend
des accents infinis, que les bohémiens accourent,
au retour périodique de certains rites, pour élire
leur reine c'est là surtout que la foi catholique
vient idéalement cueillir, au.cours de pèlerinages
splendides, les fleurs mêlées de notre religion et
de notre chevalerie.
Mais pourquoi parle-t-on moins complaisamment
d'un site qui n'est distant de là que de quelques
lieues: la grotte de Sainte-Madeleine ou Sainte-
Baume, si pittoresque pourtant, dans son ensem-
ble de calcaires verticaux et sans végétation?
Suivant des récits oraux que rien n'infirme,
Sainte Madeleine, après son arrivée en Camar-
gue, se serait retirée parmi les rochers de cette
retraite, à l'ombre, de la forêt proche, pour y
faire pénitence. Elle mourut ensuite à Saint-
Maximin, où ses reliques vénérées furent gardées
d'abord par les Bénédictins, puis par les Domi-
nicains.
A l'évocation de cette contrée où la poussière
et la chanson des'dieux rôdent encore à travers
la suavité chrétienne, on se rappelle les vers
admirables dédiés par.Anatole France à Charles
Maurras. Par un matin immaculé, ce paysage
chargé de pensée et d'amour, au sol découpé.
comme des filigranes, « vit dans leur manteau
blanc passer les trois Maries
C'est en ce cadre élu du pays de Provence
que Mistral, héraut de sa terre magnanime, a
placé le dénouement tragique de Mireille. La
statue, sculptée par Mercié, "de .l'héroine du.
poème immortel s'élève aujourd'hui près Ne
l'église des Saintes-Maries-de-la-Mer, non loin
du calvaire des morts pour la patrie. Et un souffle
de miracle n'a pas cessé d'habiter les dunes
voisines, basses et couvertes de tamaris, la digue,
la plage de sable fauve, où l'essor des âmes et
la sagesse des lignes s'unissent devant le plus:,
latin des golfes de France..
Gaétan San voisin
Lire en Derniére Heure
UNE NOTE DE M. TCHITCHERINE
M. Rakowsky
s'en va
Son Successeur
Les dirigeants de Moscou, réunis,
hier, en conseil suprême, ont enfin dé-
cidé de rappeler M. Rakowsky, à la re-
quête du gouvernement français. M.
Jean Herbette a été saisi, dans l'après-
midi, d'une note officielle du gouver-
nement de l'U. R. S. S-, qui informe
le gouvernement français du choix de
M. Dowgalewéky, actuellement ambas-
sadeur à Tokio, comme nouveau titu-
laire de l'ambassade de la rue de Gre-
nelle.
Si le « Presidium » avait suivi les
suggestions de M. Rakowsky et de ses
amis, il est fort vraisemblable que .la
manœuvre esquissée par M. Tchitche-
rine approuvant sans réserve l'action
de son indésirable ambassadeur, se fût
développée dans le sens que nous avons
indiqué, et que l'ambassade soviétique
de Paris, pour des raisons' de propa-
gande communiste, eût été « mise en
veilleuse »•.
Les inextricables difficultés, d'ordre
intérieur et d'ordre extérieur, où se dé-
bat actuellement le régime soviétique
ont donne à réfléchir aux commissaires
du peuple, qui n'ont pas osé provoquer
avec la France une rupture qu'ils sa-,
vent souhaitée par la majorité de l'opi-
nion françaises.
Les soviets sont brouillés avec l'An-
gleterre, qui leur fait durement sentir
les inconvénients de cette brouille sur
la marché financier international. L'ab-
sence de crédits commerciaux prive
l'U-.R. S..S. de tout espoir de s'appro-
visionner à bon compte du matériel in-
dispensable à la réorganisation de son
outillage économique. Le budget sovié-
tique est en plein déficit, et le rouble
tchervonetz, abîmé par de nouveaux re-
cours à l'inflation; ne s^ défend plus
que par des mesures policières d'une
extrême rigueur. L'impossibilité de ti-
rer le malheureux peuple russe de son
effroyable misère apparaît d'une évi-
dence tragique. L'opposition de Trotsky
et de Zinowief, qui exploite la décep-
tion de l'échec du bolchevisme en Chine
comme en Angleterre, et qui se forti-
fie du mécontentement des ouvriers
furieux de voir se reconstituer la petite
et la grande propriété paysannes, de-
vient de jour en jour plus menaçante.
Dans de telles conditions, prendre
rain où les soviets rêvent encore d'une
revanche aussi, profitable au point de
vue politique qu'au 'point de vue éco-
nomique, eût été une imprudence trop
grave. Moscou a, préféré céder, en ap-
parence, à la volonté française formel-
lement exprimée, quitte à remontrer au
gouvernement français tout ce que la
mesure exigée contre M. Rakowsky a
de peu amical et de préjudiciable
aux bonnes relations franco-soviéti-
ques:
Tout ce que l'on sait de M. Dowga-
lewsky, à la nomination duquel on ne
prévoit pas d'objections du Quai d'Or-
say, c'est qu'il est un diplomate techni-
cien industriel qui n'a pas signé le fa-
meux manifeste appelant les ouvriers à
la révolution et les soldats à la déser-
tion. Ancien nihiliste, il fut déporté en
Sibérie, d'où il revint assagi et grâcié en
1908. Il s'exila pendant la guerre avec
Lenine en Allemagne, fut rapatrié,
après la révolution, par les soins du
gouvernement allemand en même terpps
que les chefs bolchevistes, et devint com-
missaire du peuple aux P.T.T. après la
défaite de Kerensky. Il dirigea, en qua-
lité d'ingénieur-électricien, divers mono-
poles industriels et fût bombardé am-
bassadeur a Tokio cette année même.
Il aura, pour lui succéder à ce poste,
l'indésirable Rakowsky, dont on n'est
pas fâché sans doute d'éloigner le plus
loin possible de Moscou la personnalité
encombrante.
Si l'on tient compte de la durée du
voyage qu'auront à faire les deux nou-
veaux ambassadeurs pour rejoindre leur
nouveau poste, en passant par le Krem-
lin, il est à prévoir que l'ambassade de
l'U. R. S. S. à Paris sera, pendant un
mois ou deux, sans titulaire. L'on eût
fait tout aussi bien de la fermer. Espé-
rons que ce n'est que partie remise.
R. L.
La rentrée des Chambres
aurait lieu le 3 novembre
Le conseil des ministres qui se tiendra
ce matin à l'Elysée fixera définitivement
la date de la rentrée des Chambres.
Il apparaît que cette date sera celle du
3 novembre.
A ce moment, tous les rapports de' la
commission des finances sur le budget de
1928 seront distribués. Comme le lui de-
mandera M- Poincaré, la Chambre pourra
ainsi aborder la discussion budgétaire et
la poursuivre sans discontinuer en réser-
vant toutefois aux interpellations les séan-
ces du vendredi après-midi.
Un discours du Roi
Ainsi qu'il avait été annoncé, LL. MM. le
roi et la reine des Belges et « S. A. R. le
prince Léopold ont reçu, hier matin, à-
onze heures, successivement 'les. membres
des bureaux du Sénat et de la Chambre.
Le comte t' Kint de président
du Sénat puis M. Brùnet, pérsident de la
Chambre, ont exprimé aux souverains et
au prince héréditaire la joie éprouvée par
le Parlement à la nouvelle de la,naissance
d'une Princesse. et ils y ont joint leurs
respectueuses félicitations.
Cette réception a été pour le roi Albert
l'occasion de donner au peuple belge, en
la personne de ses élus, un solennel aver-
tissement..
En effet, la réponse qu'il a. faite au pré.
aident de-la Chambre est particulièrement
importante. Le souverain, parlant des tra-
veaux parlementaires, a vivement insisté
sur le problème de la défense nationale.
Il a formulé l'espoir que les représentants
voterainet prochainement une bonne loi
capable d'assurer définitivement et com-
plètement la sécurité et l'intégrité du ter-
ritoire belge.
Le R(l a cru devoir rappeler qu'il avait
lui-même fait le serment de prendre toutes
les mesures nécessaires pour garantir le
sol de son pays contre toute agression et
violation. Depuis cent ans, sa famille n'a
vécu et travaillé que pour le bien et la
prospérité de la patrie. Il a prié M: Brunet
de vouloir bien le répéter à ses collègues.
Ces graves paroles du Roi ont produit
une vive impression sur l'assistance.
Plusieurs journaux, du reste, et notam-
ment la 'Nation Belge, soulignent l'impor-
tance, des recommandations royales. Ce
dernier organe ajoute que le Roi, s'entrete-
nant '.avec. M. Heyman, chef du groupe-
ment démocratique de droite, lui a de-
mandé d'insister auprès de ses amis poli-
tiques, afin que ceux-ci s'inspirent unique-
ment, dans la question militaire, de la sé-
curité du pays.
L'opinion publique belge est unanimé- à
voir dans ce discours une nouvelle marque
de la haute sollicitude que le souverain ne
cesse de porter aux destinées de la Belgi-
que.
Denys Meulhan
Les Échos
A l'Académie française
L'Académie a désigné hier M. Louis-
Bertrand pour remplir, en l'absence de
M. Paul Valéry, les fonctions de chan-
celier aux solennités qui seront célé-
brées à Notre-Dame et au Panthéon,
demain samedi, en mémoire des écri-
vains morts au champ, d'honneur.
M. Abel Hermant sera reçu en jan-
vier par M. Henri-Robert, et M. Emile
Mâle en juin, par M. Edouard Estaunié.
Les petits Chapeaux noirs, créés par
Léon, 21, rue Daunou et 95, avenue des
Champs-Elysées, sont un succès, et va-
lent au célèbre chapelier-modiste la;
visite de la foule des élégantes.
C'est avec un vif -çlaisir que nous
apprenons la nomination au grade de
chevalier de la Légion d'honneur de
notre collaborateur et ami Georges
Notre collaborateur, Georges Drouilly
l'est depuis vingt-trois ans, et avec une
distinction qui (reflète, dans les articles
les plus divers qu'il donne au Gaulois,
sa culture étendue et filtrée, son esprit
fin, curieux et pénétrant. Ses comptes
rendus des voyages du président de la
République sont écrits par un observa-
teur doublé d'un irhpressioniste.
Notre ami, Georges Drouilly n'a ja-
mais cessé de l'être, .par l'aménité de
son caractère, la sûreté, la solidité de
ses sentiments et de ses .actes.
Nous lui adressons, de tout cœur, nos
très 'affectueuses félicitations.
Dans le cadre élégant de sa Galerie
d'Exposition, avenue des Champs-Ely-
sées, Renault présente quelques modè-
les de ses 6 cylindres de luxe, 15 ÇV,
18i24 CV et 40 CV, qui remportent '.un
si vif succès au Salon.
Leurs carrosseries, qu'elles soient exé-
cutées par les maisons les plus renom-
mées de Paris ou par les ateliers spé-
ciaux des Usines Renault, répondent
aux exigences les plus n'affinées de la
clientèle.
Leur confort et leur agrément de con-
duite valent leur élégance et leur luxe.
On s'en convaincra par un essai, sur
simple demande, au Magasin d'Exposi-
tion, 53, avenue des Champs-Elysées,
ou aux Usines, à Billancourt.
ANGE FLEGIER
Il y a quelques années, je rencontrai, un jour,
dans les rues de Marseille, un alerte vieillard
qui paraissait braver avec une parfaite désin-
volture les dangereuses fantaisies de la circu-
lation marseillaise. Comme j'admirais cette verte
vieillesse, on me dit que celui qui en jouissait
était le compositeur Ange Flégier, auteur des
fameuses Stances et de la musique du Cor,
écrite sur les paroles du célèbre poème d'Alfred
de Vigny. 11 semble que la belle assurance que
je m'étais plu à admirer ait finalement ûté
la vie au compositeur, puisque c'est au'cours
d'une de ses promenades quotidiennes à travers
les rues de Marseille qu'est survenu l'accident
qui lui fut fatal.
Les Stances datent de 1868; Flégier n'avait
que vingt-deux ans lorsqu'il les écrivit. Il avait
fait de fortes études musicales au Conservatoire
que dirigeait alors Auber dans la classe
d'Ambroise Thomas. Son œuvre est considérable,
puisqu'il se plut à aborder successivement tous
les genres.
Mais, aux yeux de la postérité, il demeurera
l'auteur des Stances et du Cor, comme Arvers
fut et demeure celui du célèbre Il Sonnet )1.
Jeanne Lanvin soldera, demain sa-
medi octobre, toute la journée'.
22, faubourg Saint-Honoré, ses derniers
modèles dérobes, manteaux, chapeaux.
lingeries et costumes d'enfants, ainsi
que dé nombreux coupons de soiaries et
de lainages. Lanvin Sport soldera éga-
lement ses modèles, le même jour,
•15, faubourg Saint-Honoré. Prix excep-
tionnels. Vente' exclusivement au comp-
tant.
;Les chevaux: vapeur et le cheval
avoine.
Les automobiles ont supprimé assez
de chevaux- pour qu'on les sollicite
d'épargner les montures des cavaliers
qui pratiquent encore le noble sport de
l'équitation.
Or, lesdites autos font tant de bruit,
notamment .'avec leur échappement li-
bre interdit à Paris, soit dit en pas-
sant, r– à proximité de nos allées «ava-
Hères, que les chevaux y sont pris de
peur et qu'il s'ensuit des chutes et des
accidents tout à fait déplorables.
Ne pourrait-on rappeler aux- chauf-
fetirs, bruyants les règlements en vi-
gueur et a,vec la vigueur qui con-
vient ?.
Votre journée est très chargée, ma-
dame, mais vous trouverez bien quand
même un moment pour aller visiter la
Galerie d'art chinois de Perret-Vibert,
170, boulevard Haussmann, où est expo-
sée une collection unique de meubles
et objets d'art anciens d'Extrême-
Orient, et vous ne le regretterez, pas.
Où la susceptibilité va-t-elle se ni-
cher ?
Dans une rue qui avoisine immédia-
tement les bureaux de la Sûreté géné-
rale, une plaque se détache sur un im-
meuble, et l'on y peut lire c Locaux
susceptibles d'être loués ».
Que signifie au juste une pareille pré-
caution pour une annonce de location ?
La crise des logements sévit, nous ne
le savons que trop, hélas Mais nous
ignorions qu'elle eût rendu les appar-
tements à ce point « « susceptibles »
Veillons à ne pas les effaroucher. par
des offres trop modestes, car c'est bien
des prix, et non de la tête du visiteur,
que ces locaux aux nerfs délicats pour-
raient sans doute prendre ombrage.
Le problème de la suspension des voi-
tures automobiles est désormais résolu,
ainsi que nous l'avons dit, par le com-
pensateur Cantono, d'un principe entiè-
rement nouveau.
L'automobile ne sera donc plus une
fatigue pour les personnes âgées et
souffrantes, et le conducteur pourra
conduire plus longtemps avec un moin-
dre effort. Il faut voir l'appareil de dé- j
monstration au Salon, et surtout deman-
der un essai, 22, avenue Carnot. Télé-
phone Carnot Galvani 90-57
Wagram Le Coq
TEMPÉRATURE
Hier, à Paris: temps couvert, ciel gris..
Probabilités pour la journée du 14 octobre
Région parisienne vent faible s'orientant à
nord-ouest temps couvert, brumeux, quelques
bruines suivies de pluies en fin de journée:.
Température sans grand changement.
Fëte Saint Calixte.
13 h. 30. Courses à Maisons-Laffitté.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Amicale
des anciens du 404" R. 1.
20 h. 45. Folies-Dramatiques: répétition
générale de Germinal.
LES GRANDS RAIDS TRANSATLANTIQUES
Miss Elder et le capitaine Haideman
lis amerissent près d'un vapeur hollandais qui tes recueille au targe des Açores.
L' «American Girh est détruit par le feu
COSTES ET LE BRIX NE QUITTERONT SAINT-LOUIS QUE CE MATIN
PAR M. GEORGES BRUNI
Miss Elder et le capitaine Haideman
ont échoué dans leur tentative de vol de
New-Yôrl; à Paris, mais ils sont' sauvés.
Aprèo avoir volé pendant environ 4,500
kilomètres ils ont amerri dans l'Océan
pa,r 43° 34 de latitude nord et 39 de
longitude ouest. Ce point est à peu près
à mi-disto-ce entre les Açores et la côte
du Portugal, c'est-à-dire à environ 809
kilomètres à l'ouest, de Porto.
V American Gi1'l, gêné au centre de
l'Atlantique par le rnauv^ "i temps,
avait-il obliqué au sud et pris volontai-
rement la route des Açores, ou bien
avait-il, par suite d'une erreur de direc-
tion, infléchi la trajectoire de son vol
sans le vouloir? Nous ne le saurons que
lorsque miss Elder, recueillie par un
vapeur-citerne de nationalité hollan-
daise, aura pu donner des renseigne-
ments sur sa dramatique expédition
aérienne.
Heures d'inquiétude
La nuit est revenue tôt hier au Bour-
get, annoncée par un banc de brume
vite épaissi et qui, à seize heures, empê-
chait de distinguer le vol d'un avion à
100 mètres du sol.
Miss Ruth Elder et George Haldeman,
qu'on espérait voir surgir aux premiers
.rayons de l'aube, n'étaient pas arrivés.
Bientôt, l'on n'espérait plus qu'en une
péripétie quasi-miraculeuse sauveta-e
en mer par un bateau dépourvu de
T.S.F. (il n'en est guère d'aussi démunis
en plein océan), ou bien atterrissage
dans un coin perdu d'Angleterre, de Bel-
gique, de France ou de Portugal, loin du
télégraphe. Hypothèses bien fragiles
auxquelles se. raccrochaient les espoirs
défaillants pour ne pas admettre le
pire
A 16 h. 30, M. Yung, attaché de l'air à
l'ambassade des Etats-Unis, quittait le
Bourget à 17 heures, les derniers élé-
ments du service d'ordre étaient rétirés,
suivant les derniers, spectateurs obsti-
nés.
Par devoir professionnel, des journa-
listes demeurèrent encore, et aussi quel-
ques photographes. Et, par acquit de
conscience, l'on donna l'ordre d'allumer
les feux de position « à -la nuit complète.
L'OPPOSITION EN RUSSIE
La lutte contre Trotzky
Kovno, 13 octobre.
Selon .certains bruits venus de Moscou,-
l'ordre aurait été donné à toutes les sec-
tions de, Ja IIIE Internationale à l'étranger
de faire voter par leurs adhérents- des
résolutions approuvant l'exclusion de M.
Trotsky du comité exécutif.
M. Staline aurait avisé les comités locaux
en Russie qu'ils auraient à préparer les
élections de délégués à la session du parti
communiste qui doit se tenir en décembre..
Il serait ccnvaincu de Ja possibilité d'un
scrutin réduisant pratiquement l'opposition
à une impuissance absolue.
MM. Trotsky et Zinoviev prépareraient,
dit-on, dès maintenant, les discours qu'ils
comptent prononcer lors de la session.
Ils soutiendraient, croit-on, cette thèse
que la IIIe Internationale n'est plus qu'une
fiction, qu'elle en est réduite à ne plus rien
entreprendre sans l'autorisation préalable
de M. Staline et de son bureau politique,
que M. Staline enfin est responsable de la
perte des centaines de millions de roubles
dépensés en vain par la III0 Internationale
à J'étranger.
LE COUT DE LA, VIE
La commission régionale d'études rela-
tives au coût de la vie. à Paris a tenu hier
sa séance habituelle, à la préfecture de
police, pour établir l'indice du coût de la
vie pendant le trimestre qui vient de se ter-
miner.
Cet indice est obtenu en évaluant fit en
comparant à celle de la période corres-
pondante de 1914, la dépense d'une famille
de quatre personnes, compte tenu des
quantités consommées ou employées.
Dans la dépense totale, l'alîmentao'on
entre pour 60 0/0, l'éclairage et le chauf-
fage 5 0/0, l'habillement le logement
12 0/0 et des dépenses. diverses ,8 0/0.
Calculé 'sur ces basés,' l'indice général
pour Je troisième trimestre 1927 vient d'être
fixé à 507, c'est-à-dire qu'à une dépense de
100 francs faite- pendant le troisième tri-
mestre 1914, -correspond, pour le triinsscfe
écoulé, une dépense de 507 francs.
Cet indice est en baisse de 18 points sur
celui du deuxième trimestre 1927 et de 32
points sur. celui du trimestre correst>?ri-
darit de 1926.
La baisse a surtout porté sur les articles
d'alimentation.
L'indice du coût de la vie n'est" du rest'e
pas comparable à l'indice des prix de gros,
établi périodiquement sur des bases tout à'
fait différentes.
DEMAIN i;.
Le « Gautois Artistique
(On trouvera en deuxième: page lé
sommaire de ce numéro.)
miraculeusement sauvés
Mais chacun était persuadé que cette
obstination dans l'espoir serait vaine.
Et, soudain, une nouvelle circula, ne
trouvant d'abord que des sceptiques,
puis confirmée officiellement L'Ameri-
can Girl avait manqué son but, mais ses
hardis pilotes étaient saufs. Et ce fut un
immense soulagement pour tous de sa-
voir que le geste téméraire, un peu fou,
presque inutile, mais si joliment crâne
de la jeune « girl », ne se terminait pas
dans l'horreur d'une catastrophe en
plein océan.
Sauvés
Tout d'abord, M. Renvoisé, comman-
dant de l'aéroport du Bourget, reçut un
radio dont la transmission laissa, croire
que YAmerican-Girl avait atterri en Hol-
lande, à Ba-Enârecht, à 16 kilomètres de
Rotterdam.
Cette version était bien sujette à cali-
tion, car il était invraisemblable que
l'avion ait pour atterrir en Hollande-sur-
volé soit la Manche et la mer du Nord,
soit la côte méridionale de la Grande-
Bretagne, sans qu'il ait été signalé nulle
part. Aussi bien, la nouvelle se confir-
ma-t-elle par la suite, via Londres, que
miss Elder et Heldeman avaient ameri
près d'un vapeur pétrolier, le Baden-
recht, qui, parti de Rotterdam il y a
quelques jours, avait été signalé le
10 octobre à 200 kilomètres au sud'de
Land's End (Grande-Bretagne) et devait
se trouver aujourd'hui en plein océan.
Ce vapeur faisait route vers Kar-West,
en Floride. Selon un autre télégramme,
ce navire aurait quitté, non pas Rotter-
dam, mais Valencia (Espagne) le 21 sep-
tembre, à destination d'Auston (Texas).
Peu importe.
Un amerissage volontaire
par suite d'une rupture
de canalisation d'huile
Un radio a ultérieurement précisé que
YAmerican-Girl: s'est posé près du Ba.
denrecht. En conséquence, on peut pen-
ser que le moteur de l'avion, chauffant
exagérément par suite d'une lubrifica-
tion insuffisante, tournait au ralenti et
que miss Elder et son compagnon se
trouvaient dans une situation critique
au moment de toucher triomphalement
le continent européen. Ils tinrent l'air
toutefois, scrutant l'horizon en vue, de
découvrir, un. navire. Quand ils aperçu-
EDMOND TARBE ET HENRY DE PÈNE
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ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
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J'étais allé le voir. avant-hier. Assis
idans son fauteuil roulant qu'il ne quit-
tait plus guère, il dictait à Mme Jolli-
j-*et un nouveau chapitre de ses Souve-
nirs alertes et charmants sur des hom-
mes et des événements déjà lointains,
presque oubliés.
'La voix me parut affaiblie, mais
te regard demeurait vif, l'esprit éton-
namment lucide et la mémoire intacte.
Nul ne se serait douté que dans cette
petite pièce qù s'éteignait le dernier
-rayon d'un pâle soleil d'automne, s'ap-
prochait l'heure douloureuse d'une sépa-
ration définitive. Le médecin, pour-
tant, venait de le laisser pressentir
et tandis que l'admirable et vaillante
(femme, seule confidente du douloureux
secret, écrivait et souriait, pour qu'il fût
rassuré, son cœur était déchiré.
Hier, je suis retourné chez lui. Il
était mort.
Gaston Jollivet était à peu près. le der-
nier survivant d'une époque dont la
fringante image passait encore devant
le regard quand on causait avec lui.
C'est qu'aussi il la personnifiait d'une
[façon, prodigieusement vivante. Sa haute
met fine silhouette, sa paire de mousta-
ches soyeuses, son regard bleu et net,
son affabilité exquise, sa cravate Laval-
lière, l'élégance de son esprit et de sa
personne, la souplesse de son imagi-
nation, l'impromptu de ses mots, un
air de bravoure et un cœur de patriote,
'évoquaient à la fois la fameuse jeunesse
'dorée du second Empire, l'officier des
guides, le convive de Tortoni et du
café 'du Helder, le héros d'Octave
Feuillet, le journaliste frondeur, l'im-
provisateur de bouts rimés et des chara-
;des qui se jouaient entre deux para-
¡vents dans le salon de Compiègne. il
représentait, dans sa plus parfaite et sé-
(luisante acception, cette société bril-
lante et légère qui savait être fri-
vole avec esprit et qui sut être, aux
heures d'épreuve, brave jusqu'à la té-
imérité et digne jusqu'au sacrifice.
Fidèle au régime qu'il avait défendu
avec sa plume aussi ardemment que
d'autres le servirent avec leur épée,
Gaston Jollivet, traditionnaliste con-
¡vaincu, professait une doctrine politi-
que assez large pour admettre et com-
iprendre l'évolution inévitable des idées,
pourvu qu'elle n'exclût point le prih-
cipe d'autorité qu'il considérait avec
[raison comme la sauvegarde du pays.
'Aussi bien, auprès de ce vieillard si
Ijéüne encore par le cerveau comme par
le coeur, les hommes de la génération
(nouvelle trouvaient-ils le séduisant ac-
cueil qu'y avaient rencontré leurs an-
jciens. On l'écoutait pour son instruction
;et pour son plaisir. Depuis Béranger
ljusqu'à Verlaine, depuis Mme de Païva
ijusqu'à Judic, depuis Veuillot jusqu'à
(Arthur Meyer; qui n'avait-il pas
jconnu ? Je me souviens encore, dans ce
cabinet du Gaulois où j'écris ces lignes,
:de ses intarissables anecdotes que cer-
'jtains soirs il contait à Arthur Meyer et
pont se délectait ma curiosité d'adoles-
cent. Elles remontaient jusque dans la
jnuit des temps, jusqu'à cette année de
|i858, où Jollivet, jeune potache au lycée
[Louis-le-Grand, vit arriver dans la classe
ne proviseur précédé d'un gros garçon
tvêtu d'un éblouissait costume oriental.
Je vous amène, dit le proviseur,
[un nouveau condisciple, le prince Pe-
jjtrovitch, futur roi du Monténégro. Trai-
tez-le en camarade..
Dès qu'ils furent seuls; Gaston Jolli-
Net s'approcha du jeune prince et, lui
jtapant sur l'épaule
Sais-tu, au moins, jouer a la « blo-
qiaette
Petrovitch fronça le sourcil. Sa main
glissa jusqu'à sa ceinture où pendait
iune manière de poignard recourbé. Si-
lence engoissant Petrovitch heureuse-
ment se ravisa
-t- Je me vengerai plus tard, déclara-
Le roi de Monténégro et son ancien
k labadens » furent par la suite les meil-
leurs amis du monde.
Jollivet avait, si je ne me trompe, dé-
buté dans le journalisme comme rédac-
teur à la Presse que dirigeait alors M.
Hubert Dubrousse. Il collaborait entre
;temps à deux petites feuilles satiri-
ques, le Nain Jaune et le Triboulet, qui,
par leur esprit mordant, acquirent
une redoutable célébrité. Les chroni-
queurs les plus réputés de l'éooque, qui
ise réunissaient tantôt chez Frascati, tan.
;tôt chez Tortoni, composaient cette bril-
lante phalange d'écrivains dont Jollivet
était l'Eliacin.
Quand survinrent enfin les sombres
fjours de 70 et de 71, il fut de ceux qui
luttèrent avec le plus d'acharnement
contre l'invasion et contre la Commune.
C'est lui qui eut l'idée téméraire, au mo-
ment où les fédérés venaient d'occuper
la place Vendôme et, se disposaient à
renverser la colonne, de réunir une cen-
itaine de jeunes gens rue de la Paix et
S'aller sommer les communards de dé-
guerpir. Il s'élance sans armes à la tête
de son bataillon improvisé en criant
« Vive l'Empereur « Les communards,
ivres à la suite de tous les tonneaux
qu'ils avaient défoncés, regardent hébétés
cette charge inattendue. Mais bientôt ils
se ressaisissent, ouvrent un feu de salve
qui gratifie le jeune défenseur de l'ordre
d'une balle dans la cuisse. Il fut alité
pendant plusieurs mois.
Après la guerre, Jollivet retrouva à la
Maison Doré: au Café Anglais, au Café
Riche, le cénacle que les événements
'avaient dispersé ici, c'est Veuil-
lot, Scholl, Girardin, Pessamd, Arthur
Meyer là,^ c'est le marquis de Modène,
le marquis du Lau, l'amiral Duperré,
le duc de Montmorency, le comte Hal-
Lz-Claparède, le marquis de Rouge,
Prosper d'Epinay, Gérôme, Henry .de
Pène, Alexandre Dumas fils, Carpeaux,
Lesséps. Jollivet donne des articles sa-
voureux à l'Autorité; il publie des chro-
niques dans le Pi,qaro il vient d'entrer
au Gaulois, Il est,! si j'ose dire, en
pleine forme. Pendant un demi-siècle
encore sa verve ne s'éteindra pas..Le
journalisme, le théâtre, la poésie ab-
sorbent sa fabuleuse activité vice-pré-
sident de l'Epatant, il-contribue aux
succès. des brillantes manifestations
mondaines de ce club où l'élégante so-
ciété parisienne retrouvait les artistes
à la mode. Cette verve ne s'éteindra pas
davantage lorsqu'au seuil de sa verte
vieillesse une cruelle infirmité, due
une ancienne blessure, le contraindra a'
une quasi immobilité. Ses souffrances,
bien que pénibles, il a la coquetterie
de les dissimuler, le courage de les
taire. Il ne se rend plus au' cercle ni
dans les salons, si empressés à le
fêter on vient .chez lui. L'hôte sédui-
sant de jadis est un délicieux amphi-
tryon. Il se console de n'être plus du
monde vivant comme il dit, par les
amitiés précieuses qui lui sont demeu-
rées di-dèles.
M. Paul Bourget écrit la préface .de
son premier volume de souvenirs la
princesse de la Moskow,a lui apporte là
grâce de son sourire Forain, sa der-
nière boutade André Tardieu, de pi-
quantes anecdotes sur la politique. IL
s'occupe de son cher Gaulois, dont il est
membre du conseil d'administration, et
qui, chaque mois, aime à se réu-
nir autour de sa table de travail.
Puis, il a constamment à ses côtés,
prévenant ses moindres désirs, patiente,
attentive, touchante et bonne, la com-
pagne incomparable de sa. vie. Depuis
cinquante années, elle l'entoure d'une
tendresse qui sait si délicatement être
maternelle.
C'est vers elle, aujourd'hui, vers son
immense chas'rïn, que s'inéline avéc res-
pect la pensée profondément émue de
tous les collaborateurs de cette maison.
René Lara
LA VIE QUI PASSE
En marge de la Légende Dorée
Les fêtes des Saintes-Maries de la Mer vont
revêtir cette année un particulier éclat. Comme
nous l'avons annoncé;. hier, les châsses- resteront,
exposées du 22 au 24 octobre, pendant une nuit
et un jour, ce qui ne se produit que tous les
quarts de siècle. ̃ ..̃̃ ."̃
Il est peu' de lieux en France qui atteignent
à un si haut degré de pieuse éloquènée ét d'en-
veloppante poésie. La bourgade des Saintes-
Maries au moyen-âge, la « Villo de la Mar »
ne fut pas toujours la localité humble, la
curieuse agglomération de pêcheurs sans port,
et vivant de souvenirs, que' nous connaissons
aujourd'hui. Bâtie à l'endroit même où le Rhône
de Saint-Ferréol se jetait dans la mer, elle fut
occupée par les Romains et jouit d'une grande
prospérité du treizième au seizième siècle, sous
les comtes de Provence, qui lui. accordèrent
maints privilèges, confirmés plus tard par nos
rois.
Mais il lui suffit maintenant de conserver !e
prestige des traditions d'après lesquelles Marie
Jacobé, sœur de la Vierge; Marie Salomé, mère
des apôtres Jacques (le «Majeur) et Jean; leur
servante noire Sara, Lazare, Marthe, Marie-
Madeleine et Maximin, chassés de Judée par la
persécution, auraient débarqué sur ses rives.
Marie Jacobé et Salomé ainsi que leur servante
Sara y auraient été ensevelies et une. partie de
leurs ossements, découverte en 1448 par le roi
René, serait renferméé dans l'église supérieure,
édifiée, en l'honneur de la mère du Christ, sur
les débris d'un temple du paganisme.
Il y a près de deux ans, j'ai traversé, au
cours d'un voyage, les Saintes-Maries-de-la-Mer,
et je conserve la vision inoubliable de leur église
fortifiée, dont la tour carrée, unique, est couron-
née de machicoulis du quatorzième siècle ce
créneaux. Je revois sa crypte étrange, où se
trouve la châsse contenant les ossements de
sainte Sara, un taurobple (autel de Mithra, dieu
de l'eau et du feu), et enfin un sarcophage
païen servant d'autel. Du chemin de ronde qui
contourne l'abside, la vue s'étend sur la Médi-
terranée, la Camargue, ses nombreux étangs,
l'embouchure du Petit-Rhône, les phares de la
côte, dans la sonorité bleue des transparences
méditerranéennes.
C'est devant cet horizon, où la lumière prend
des accents infinis, que les bohémiens accourent,
au retour périodique de certains rites, pour élire
leur reine c'est là surtout que la foi catholique
vient idéalement cueillir, au.cours de pèlerinages
splendides, les fleurs mêlées de notre religion et
de notre chevalerie.
Mais pourquoi parle-t-on moins complaisamment
d'un site qui n'est distant de là que de quelques
lieues: la grotte de Sainte-Madeleine ou Sainte-
Baume, si pittoresque pourtant, dans son ensem-
ble de calcaires verticaux et sans végétation?
Suivant des récits oraux que rien n'infirme,
Sainte Madeleine, après son arrivée en Camar-
gue, se serait retirée parmi les rochers de cette
retraite, à l'ombre, de la forêt proche, pour y
faire pénitence. Elle mourut ensuite à Saint-
Maximin, où ses reliques vénérées furent gardées
d'abord par les Bénédictins, puis par les Domi-
nicains.
A l'évocation de cette contrée où la poussière
et la chanson des'dieux rôdent encore à travers
la suavité chrétienne, on se rappelle les vers
admirables dédiés par.Anatole France à Charles
Maurras. Par un matin immaculé, ce paysage
chargé de pensée et d'amour, au sol découpé.
comme des filigranes, « vit dans leur manteau
blanc passer les trois Maries
C'est en ce cadre élu du pays de Provence
que Mistral, héraut de sa terre magnanime, a
placé le dénouement tragique de Mireille. La
statue, sculptée par Mercié, "de .l'héroine du.
poème immortel s'élève aujourd'hui près Ne
l'église des Saintes-Maries-de-la-Mer, non loin
du calvaire des morts pour la patrie. Et un souffle
de miracle n'a pas cessé d'habiter les dunes
voisines, basses et couvertes de tamaris, la digue,
la plage de sable fauve, où l'essor des âmes et
la sagesse des lignes s'unissent devant le plus:,
latin des golfes de France..
Gaétan San voisin
Lire en Derniére Heure
UNE NOTE DE M. TCHITCHERINE
M. Rakowsky
s'en va
Son Successeur
Les dirigeants de Moscou, réunis,
hier, en conseil suprême, ont enfin dé-
cidé de rappeler M. Rakowsky, à la re-
quête du gouvernement français. M.
Jean Herbette a été saisi, dans l'après-
midi, d'une note officielle du gouver-
nement de l'U. R. S. S-, qui informe
le gouvernement français du choix de
M. Dowgalewéky, actuellement ambas-
sadeur à Tokio, comme nouveau titu-
laire de l'ambassade de la rue de Gre-
nelle.
Si le « Presidium » avait suivi les
suggestions de M. Rakowsky et de ses
amis, il est fort vraisemblable que .la
manœuvre esquissée par M. Tchitche-
rine approuvant sans réserve l'action
de son indésirable ambassadeur, se fût
développée dans le sens que nous avons
indiqué, et que l'ambassade soviétique
de Paris, pour des raisons' de propa-
gande communiste, eût été « mise en
veilleuse »•.
Les inextricables difficultés, d'ordre
intérieur et d'ordre extérieur, où se dé-
bat actuellement le régime soviétique
ont donne à réfléchir aux commissaires
du peuple, qui n'ont pas osé provoquer
avec la France une rupture qu'ils sa-,
vent souhaitée par la majorité de l'opi-
nion françaises.
Les soviets sont brouillés avec l'An-
gleterre, qui leur fait durement sentir
les inconvénients de cette brouille sur
la marché financier international. L'ab-
sence de crédits commerciaux prive
l'U-.R. S..S. de tout espoir de s'appro-
visionner à bon compte du matériel in-
dispensable à la réorganisation de son
outillage économique. Le budget sovié-
tique est en plein déficit, et le rouble
tchervonetz, abîmé par de nouveaux re-
cours à l'inflation; ne s^ défend plus
que par des mesures policières d'une
extrême rigueur. L'impossibilité de ti-
rer le malheureux peuple russe de son
effroyable misère apparaît d'une évi-
dence tragique. L'opposition de Trotsky
et de Zinowief, qui exploite la décep-
tion de l'échec du bolchevisme en Chine
comme en Angleterre, et qui se forti-
fie du mécontentement des ouvriers
furieux de voir se reconstituer la petite
et la grande propriété paysannes, de-
vient de jour en jour plus menaçante.
Dans de telles conditions, prendre
rain où les soviets rêvent encore d'une
revanche aussi, profitable au point de
vue politique qu'au 'point de vue éco-
nomique, eût été une imprudence trop
grave. Moscou a, préféré céder, en ap-
parence, à la volonté française formel-
lement exprimée, quitte à remontrer au
gouvernement français tout ce que la
mesure exigée contre M. Rakowsky a
de peu amical et de préjudiciable
aux bonnes relations franco-soviéti-
ques:
Tout ce que l'on sait de M. Dowga-
lewsky, à la nomination duquel on ne
prévoit pas d'objections du Quai d'Or-
say, c'est qu'il est un diplomate techni-
cien industriel qui n'a pas signé le fa-
meux manifeste appelant les ouvriers à
la révolution et les soldats à la déser-
tion. Ancien nihiliste, il fut déporté en
Sibérie, d'où il revint assagi et grâcié en
1908. Il s'exila pendant la guerre avec
Lenine en Allemagne, fut rapatrié,
après la révolution, par les soins du
gouvernement allemand en même terpps
que les chefs bolchevistes, et devint com-
missaire du peuple aux P.T.T. après la
défaite de Kerensky. Il dirigea, en qua-
lité d'ingénieur-électricien, divers mono-
poles industriels et fût bombardé am-
bassadeur a Tokio cette année même.
Il aura, pour lui succéder à ce poste,
l'indésirable Rakowsky, dont on n'est
pas fâché sans doute d'éloigner le plus
loin possible de Moscou la personnalité
encombrante.
Si l'on tient compte de la durée du
voyage qu'auront à faire les deux nou-
veaux ambassadeurs pour rejoindre leur
nouveau poste, en passant par le Krem-
lin, il est à prévoir que l'ambassade de
l'U. R. S. S. à Paris sera, pendant un
mois ou deux, sans titulaire. L'on eût
fait tout aussi bien de la fermer. Espé-
rons que ce n'est que partie remise.
R. L.
La rentrée des Chambres
aurait lieu le 3 novembre
Le conseil des ministres qui se tiendra
ce matin à l'Elysée fixera définitivement
la date de la rentrée des Chambres.
Il apparaît que cette date sera celle du
3 novembre.
A ce moment, tous les rapports de' la
commission des finances sur le budget de
1928 seront distribués. Comme le lui de-
mandera M- Poincaré, la Chambre pourra
ainsi aborder la discussion budgétaire et
la poursuivre sans discontinuer en réser-
vant toutefois aux interpellations les séan-
ces du vendredi après-midi.
Un discours du Roi
Ainsi qu'il avait été annoncé, LL. MM. le
roi et la reine des Belges et « S. A. R. le
prince Léopold ont reçu, hier matin, à-
onze heures, successivement 'les. membres
des bureaux du Sénat et de la Chambre.
Le comte t' Kint de président
du Sénat puis M. Brùnet, pérsident de la
Chambre, ont exprimé aux souverains et
au prince héréditaire la joie éprouvée par
le Parlement à la nouvelle de la,naissance
d'une Princesse. et ils y ont joint leurs
respectueuses félicitations.
Cette réception a été pour le roi Albert
l'occasion de donner au peuple belge, en
la personne de ses élus, un solennel aver-
tissement..
En effet, la réponse qu'il a. faite au pré.
aident de-la Chambre est particulièrement
importante. Le souverain, parlant des tra-
veaux parlementaires, a vivement insisté
sur le problème de la défense nationale.
Il a formulé l'espoir que les représentants
voterainet prochainement une bonne loi
capable d'assurer définitivement et com-
plètement la sécurité et l'intégrité du ter-
ritoire belge.
Le R(l a cru devoir rappeler qu'il avait
lui-même fait le serment de prendre toutes
les mesures nécessaires pour garantir le
sol de son pays contre toute agression et
violation. Depuis cent ans, sa famille n'a
vécu et travaillé que pour le bien et la
prospérité de la patrie. Il a prié M: Brunet
de vouloir bien le répéter à ses collègues.
Ces graves paroles du Roi ont produit
une vive impression sur l'assistance.
Plusieurs journaux, du reste, et notam-
ment la 'Nation Belge, soulignent l'impor-
tance, des recommandations royales. Ce
dernier organe ajoute que le Roi, s'entrete-
nant '.avec. M. Heyman, chef du groupe-
ment démocratique de droite, lui a de-
mandé d'insister auprès de ses amis poli-
tiques, afin que ceux-ci s'inspirent unique-
ment, dans la question militaire, de la sé-
curité du pays.
L'opinion publique belge est unanimé- à
voir dans ce discours une nouvelle marque
de la haute sollicitude que le souverain ne
cesse de porter aux destinées de la Belgi-
que.
Denys Meulhan
Les Échos
A l'Académie française
L'Académie a désigné hier M. Louis-
Bertrand pour remplir, en l'absence de
M. Paul Valéry, les fonctions de chan-
celier aux solennités qui seront célé-
brées à Notre-Dame et au Panthéon,
demain samedi, en mémoire des écri-
vains morts au champ, d'honneur.
M. Abel Hermant sera reçu en jan-
vier par M. Henri-Robert, et M. Emile
Mâle en juin, par M. Edouard Estaunié.
Les petits Chapeaux noirs, créés par
Léon, 21, rue Daunou et 95, avenue des
Champs-Elysées, sont un succès, et va-
lent au célèbre chapelier-modiste la;
visite de la foule des élégantes.
C'est avec un vif -çlaisir que nous
apprenons la nomination au grade de
chevalier de la Légion d'honneur de
notre collaborateur et ami Georges
Notre collaborateur, Georges Drouilly
l'est depuis vingt-trois ans, et avec une
distinction qui (reflète, dans les articles
les plus divers qu'il donne au Gaulois,
sa culture étendue et filtrée, son esprit
fin, curieux et pénétrant. Ses comptes
rendus des voyages du président de la
République sont écrits par un observa-
teur doublé d'un irhpressioniste.
Notre ami, Georges Drouilly n'a ja-
mais cessé de l'être, .par l'aménité de
son caractère, la sûreté, la solidité de
ses sentiments et de ses .actes.
Nous lui adressons, de tout cœur, nos
très 'affectueuses félicitations.
Dans le cadre élégant de sa Galerie
d'Exposition, avenue des Champs-Ely-
sées, Renault présente quelques modè-
les de ses 6 cylindres de luxe, 15 ÇV,
18i24 CV et 40 CV, qui remportent '.un
si vif succès au Salon.
Leurs carrosseries, qu'elles soient exé-
cutées par les maisons les plus renom-
mées de Paris ou par les ateliers spé-
ciaux des Usines Renault, répondent
aux exigences les plus n'affinées de la
clientèle.
Leur confort et leur agrément de con-
duite valent leur élégance et leur luxe.
On s'en convaincra par un essai, sur
simple demande, au Magasin d'Exposi-
tion, 53, avenue des Champs-Elysées,
ou aux Usines, à Billancourt.
ANGE FLEGIER
Il y a quelques années, je rencontrai, un jour,
dans les rues de Marseille, un alerte vieillard
qui paraissait braver avec une parfaite désin-
volture les dangereuses fantaisies de la circu-
lation marseillaise. Comme j'admirais cette verte
vieillesse, on me dit que celui qui en jouissait
était le compositeur Ange Flégier, auteur des
fameuses Stances et de la musique du Cor,
écrite sur les paroles du célèbre poème d'Alfred
de Vigny. 11 semble que la belle assurance que
je m'étais plu à admirer ait finalement ûté
la vie au compositeur, puisque c'est au'cours
d'une de ses promenades quotidiennes à travers
les rues de Marseille qu'est survenu l'accident
qui lui fut fatal.
Les Stances datent de 1868; Flégier n'avait
que vingt-deux ans lorsqu'il les écrivit. Il avait
fait de fortes études musicales au Conservatoire
que dirigeait alors Auber dans la classe
d'Ambroise Thomas. Son œuvre est considérable,
puisqu'il se plut à aborder successivement tous
les genres.
Mais, aux yeux de la postérité, il demeurera
l'auteur des Stances et du Cor, comme Arvers
fut et demeure celui du célèbre Il Sonnet )1.
Jeanne Lanvin soldera, demain sa-
medi octobre, toute la journée'.
22, faubourg Saint-Honoré, ses derniers
modèles dérobes, manteaux, chapeaux.
lingeries et costumes d'enfants, ainsi
que dé nombreux coupons de soiaries et
de lainages. Lanvin Sport soldera éga-
lement ses modèles, le même jour,
•15, faubourg Saint-Honoré. Prix excep-
tionnels. Vente' exclusivement au comp-
tant.
;Les chevaux: vapeur et le cheval
avoine.
Les automobiles ont supprimé assez
de chevaux- pour qu'on les sollicite
d'épargner les montures des cavaliers
qui pratiquent encore le noble sport de
l'équitation.
Or, lesdites autos font tant de bruit,
notamment .'avec leur échappement li-
bre interdit à Paris, soit dit en pas-
sant, r– à proximité de nos allées «ava-
Hères, que les chevaux y sont pris de
peur et qu'il s'ensuit des chutes et des
accidents tout à fait déplorables.
Ne pourrait-on rappeler aux- chauf-
fetirs, bruyants les règlements en vi-
gueur et a,vec la vigueur qui con-
vient ?.
Votre journée est très chargée, ma-
dame, mais vous trouverez bien quand
même un moment pour aller visiter la
Galerie d'art chinois de Perret-Vibert,
170, boulevard Haussmann, où est expo-
sée une collection unique de meubles
et objets d'art anciens d'Extrême-
Orient, et vous ne le regretterez, pas.
Où la susceptibilité va-t-elle se ni-
cher ?
Dans une rue qui avoisine immédia-
tement les bureaux de la Sûreté géné-
rale, une plaque se détache sur un im-
meuble, et l'on y peut lire c Locaux
susceptibles d'être loués ».
Que signifie au juste une pareille pré-
caution pour une annonce de location ?
La crise des logements sévit, nous ne
le savons que trop, hélas Mais nous
ignorions qu'elle eût rendu les appar-
tements à ce point « « susceptibles »
Veillons à ne pas les effaroucher. par
des offres trop modestes, car c'est bien
des prix, et non de la tête du visiteur,
que ces locaux aux nerfs délicats pour-
raient sans doute prendre ombrage.
Le problème de la suspension des voi-
tures automobiles est désormais résolu,
ainsi que nous l'avons dit, par le com-
pensateur Cantono, d'un principe entiè-
rement nouveau.
L'automobile ne sera donc plus une
fatigue pour les personnes âgées et
souffrantes, et le conducteur pourra
conduire plus longtemps avec un moin-
dre effort. Il faut voir l'appareil de dé- j
monstration au Salon, et surtout deman-
der un essai, 22, avenue Carnot. Télé-
phone Carnot Galvani 90-57
Wagram Le Coq
TEMPÉRATURE
Hier, à Paris: temps couvert, ciel gris..
Probabilités pour la journée du 14 octobre
Région parisienne vent faible s'orientant à
nord-ouest temps couvert, brumeux, quelques
bruines suivies de pluies en fin de journée:.
Température sans grand changement.
Fëte Saint Calixte.
13 h. 30. Courses à Maisons-Laffitté.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Amicale
des anciens du 404" R. 1.
20 h. 45. Folies-Dramatiques: répétition
générale de Germinal.
LES GRANDS RAIDS TRANSATLANTIQUES
Miss Elder et le capitaine Haideman
lis amerissent près d'un vapeur hollandais qui tes recueille au targe des Açores.
L' «American Girh est détruit par le feu
COSTES ET LE BRIX NE QUITTERONT SAINT-LOUIS QUE CE MATIN
PAR M. GEORGES BRUNI
Miss Elder et le capitaine Haideman
ont échoué dans leur tentative de vol de
New-Yôrl; à Paris, mais ils sont' sauvés.
Aprèo avoir volé pendant environ 4,500
kilomètres ils ont amerri dans l'Océan
pa,r 43° 34 de latitude nord et 39 de
longitude ouest. Ce point est à peu près
à mi-disto-ce entre les Açores et la côte
du Portugal, c'est-à-dire à environ 809
kilomètres à l'ouest, de Porto.
V American Gi1'l, gêné au centre de
l'Atlantique par le rnauv^ "i temps,
avait-il obliqué au sud et pris volontai-
rement la route des Açores, ou bien
avait-il, par suite d'une erreur de direc-
tion, infléchi la trajectoire de son vol
sans le vouloir? Nous ne le saurons que
lorsque miss Elder, recueillie par un
vapeur-citerne de nationalité hollan-
daise, aura pu donner des renseigne-
ments sur sa dramatique expédition
aérienne.
Heures d'inquiétude
La nuit est revenue tôt hier au Bour-
get, annoncée par un banc de brume
vite épaissi et qui, à seize heures, empê-
chait de distinguer le vol d'un avion à
100 mètres du sol.
Miss Ruth Elder et George Haldeman,
qu'on espérait voir surgir aux premiers
.rayons de l'aube, n'étaient pas arrivés.
Bientôt, l'on n'espérait plus qu'en une
péripétie quasi-miraculeuse sauveta-e
en mer par un bateau dépourvu de
T.S.F. (il n'en est guère d'aussi démunis
en plein océan), ou bien atterrissage
dans un coin perdu d'Angleterre, de Bel-
gique, de France ou de Portugal, loin du
télégraphe. Hypothèses bien fragiles
auxquelles se. raccrochaient les espoirs
défaillants pour ne pas admettre le
pire
A 16 h. 30, M. Yung, attaché de l'air à
l'ambassade des Etats-Unis, quittait le
Bourget à 17 heures, les derniers élé-
ments du service d'ordre étaient rétirés,
suivant les derniers, spectateurs obsti-
nés.
Par devoir professionnel, des journa-
listes demeurèrent encore, et aussi quel-
ques photographes. Et, par acquit de
conscience, l'on donna l'ordre d'allumer
les feux de position « à -la nuit complète.
L'OPPOSITION EN RUSSIE
La lutte contre Trotzky
Kovno, 13 octobre.
Selon .certains bruits venus de Moscou,-
l'ordre aurait été donné à toutes les sec-
tions de, Ja IIIE Internationale à l'étranger
de faire voter par leurs adhérents- des
résolutions approuvant l'exclusion de M.
Trotsky du comité exécutif.
M. Staline aurait avisé les comités locaux
en Russie qu'ils auraient à préparer les
élections de délégués à la session du parti
communiste qui doit se tenir en décembre..
Il serait ccnvaincu de Ja possibilité d'un
scrutin réduisant pratiquement l'opposition
à une impuissance absolue.
MM. Trotsky et Zinoviev prépareraient,
dit-on, dès maintenant, les discours qu'ils
comptent prononcer lors de la session.
Ils soutiendraient, croit-on, cette thèse
que la IIIe Internationale n'est plus qu'une
fiction, qu'elle en est réduite à ne plus rien
entreprendre sans l'autorisation préalable
de M. Staline et de son bureau politique,
que M. Staline enfin est responsable de la
perte des centaines de millions de roubles
dépensés en vain par la III0 Internationale
à J'étranger.
LE COUT DE LA, VIE
La commission régionale d'études rela-
tives au coût de la vie. à Paris a tenu hier
sa séance habituelle, à la préfecture de
police, pour établir l'indice du coût de la
vie pendant le trimestre qui vient de se ter-
miner.
Cet indice est obtenu en évaluant fit en
comparant à celle de la période corres-
pondante de 1914, la dépense d'une famille
de quatre personnes, compte tenu des
quantités consommées ou employées.
Dans la dépense totale, l'alîmentao'on
entre pour 60 0/0, l'éclairage et le chauf-
fage 5 0/0, l'habillement le logement
12 0/0 et des dépenses. diverses ,8 0/0.
Calculé 'sur ces basés,' l'indice général
pour Je troisième trimestre 1927 vient d'être
fixé à 507, c'est-à-dire qu'à une dépense de
100 francs faite- pendant le troisième tri-
mestre 1914, -correspond, pour le triinsscfe
écoulé, une dépense de 507 francs.
Cet indice est en baisse de 18 points sur
celui du deuxième trimestre 1927 et de 32
points sur. celui du trimestre correst>?ri-
darit de 1926.
La baisse a surtout porté sur les articles
d'alimentation.
L'indice du coût de la vie n'est" du rest'e
pas comparable à l'indice des prix de gros,
établi périodiquement sur des bases tout à'
fait différentes.
DEMAIN i;.
Le « Gautois Artistique
(On trouvera en deuxième: page lé
sommaire de ce numéro.)
miraculeusement sauvés
Mais chacun était persuadé que cette
obstination dans l'espoir serait vaine.
Et, soudain, une nouvelle circula, ne
trouvant d'abord que des sceptiques,
puis confirmée officiellement L'Ameri-
can Girl avait manqué son but, mais ses
hardis pilotes étaient saufs. Et ce fut un
immense soulagement pour tous de sa-
voir que le geste téméraire, un peu fou,
presque inutile, mais si joliment crâne
de la jeune « girl », ne se terminait pas
dans l'horreur d'une catastrophe en
plein océan.
Sauvés
Tout d'abord, M. Renvoisé, comman-
dant de l'aéroport du Bourget, reçut un
radio dont la transmission laissa, croire
que YAmerican-Girl avait atterri en Hol-
lande, à Ba-Enârecht, à 16 kilomètres de
Rotterdam.
Cette version était bien sujette à cali-
tion, car il était invraisemblable que
l'avion ait pour atterrir en Hollande-sur-
volé soit la Manche et la mer du Nord,
soit la côte méridionale de la Grande-
Bretagne, sans qu'il ait été signalé nulle
part. Aussi bien, la nouvelle se confir-
ma-t-elle par la suite, via Londres, que
miss Elder et Heldeman avaient ameri
près d'un vapeur pétrolier, le Baden-
recht, qui, parti de Rotterdam il y a
quelques jours, avait été signalé le
10 octobre à 200 kilomètres au sud'de
Land's End (Grande-Bretagne) et devait
se trouver aujourd'hui en plein océan.
Ce vapeur faisait route vers Kar-West,
en Floride. Selon un autre télégramme,
ce navire aurait quitté, non pas Rotter-
dam, mais Valencia (Espagne) le 21 sep-
tembre, à destination d'Auston (Texas).
Peu importe.
Un amerissage volontaire
par suite d'une rupture
de canalisation d'huile
Un radio a ultérieurement précisé que
YAmerican-Girl: s'est posé près du Ba.
denrecht. En conséquence, on peut pen-
ser que le moteur de l'avion, chauffant
exagérément par suite d'une lubrifica-
tion insuffisante, tournait au ralenti et
que miss Elder et son compagnon se
trouvaient dans une situation critique
au moment de toucher triomphalement
le continent européen. Ils tinrent l'air
toutefois, scrutant l'horizon en vue, de
découvrir, un. navire. Quand ils aperçu-
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