Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-09-16
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 septembre 1927 16 septembre 1927
Description : 1927/09/16 (Numéro 18243). 1927/09/16 (Numéro 18243).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k541009n
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
62" année. 3e série. N° 18243
C5 h. du matïn) paris ET DÉPARTEMENTS 2S centimes Ci h. du
16 SEPTEMBRE 1927
EDMOND TâRBE ET HENRY DE PÊNE
ARTHUR MEYER,
Directeur 11879-1024)
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La Madone
des Landes
Si la France est le pays renommé des
pèlerinages et si presque chaque pro-
vince a sa Madone, la région du Sud-
Ouest est plus particulièrement célèbre
par ses sanctuaires à la Vierge. Ils sont
si. nombreux qu'on ne saurait les énu-
mérer, surtout dans le pays pyrénéen,
mais après Lourdes, Béthftrram et Bu,
glose sont les plus fréquentés par les
pèlerins des environs.
Comme d'habitude, à l'occasion de la
Nativité de la Vierge, la semaine des
fêtes vient de se dérouler à Notre-Dame
de Buglose, patronne des Landais.
Tout proche de l'Adour, non loin de
l'Océan, en vue des Pyrénées, dans la
solitude des pins et des hautes fougères,
s'élève la chapelle célèbre dans les tra-
ditions landaises.
Elle a son histoire, comme toutes ses
sœurs de nos campagnes de France,
mais elle eut l'honneur particulier d'en-
tendre le% prières du petit berger, né à
sa porte, qui devait être le pasteur des
pauvres dans .tous les mondes, Vincent
de Paul. Cependant, au temps de sa
naissance, l'antique pèlerinage était
abandonné. Il avait duré pendant des
siècles et remontait si loin que son ori-
gine, suivant l'expression consacrée, se
perdait dans la nuit des temps, et les
archives locales régulièrement brûlées
aux jours des guerres civiles n'avaient
pu en garder la primitive histoire. On
sait seulement qu'à la fin du quinzième
siècle, un moine* prédicant reprochait
aux Landais d'aller porter au loin leurs
dévotions et leurs suppliques, au lieu
'd'en réserver la gerbe à la chapelle de
Busrlose.
Mais les' prédicateurs parlent et les
jouailles n'écoutent pas toujours.
D'ailleurs, un siècle plus tard, les évé-
nements avaient mis en ruines ce sanc-
tuaire. Montgommery, le fléau du
•Béarn et de la Gascogne, était passé
avec ses, hordes sectaires auprès de la
chapelle et n'avait pas manqué de la li-
aux flammes car, dans sa longue
histoire, l'Humanité semble avoir
trouvé plus de joie à se servir du feu
pour brûler et incendier que pour se
chauffer. Nous ne vivons qu'à travers
ce qui a pu échapper à ,1a torche de nos
ancêtres et, quand .nous nous enivrons
des charmes de Rome,- nous nous de-
mandons comment tant de merveilles
qui enchantent encore nos yeux ont pu
'désister à tant d'incendies ?
Quoi qu'il en soit, à Buglose, à l'ap-
iproche des bandes ennemies, quelques
chrétiens réussirent à soustraire la sta-
tue de la Vierge à la fureur des calvi-
nistes et la cachèrent dans les marais du
'voisinage qui ne manquaient point.
Et les jours passèrent.
Mais Rn 1620, conte l'histoire locale,
¡!Un pâtre, conduisant son troupeau dans
'les environs du marais, remarqua qu'un
de ses bœufs, s'écartant des autres, pé-
nétrait au milieu d'épaisses broussailles
dans un endroit inexploré et poussait
des mugissements insolites et' prolongés
¡(D'où vint plus tard, dit-on, le nom de
Buglose.)
Le berger s'approcha et vit l'animal
qui léchait une statue à moitié cachée
par les joncs et enfoncée dans la vase.
'La Vierge de l'antique «pèlerinage était
retrouvée. Admirable statue qu'il faut
woir pour s'en faire une juste idée. Est-
elle du Moyen Age ou de la Renais-
sance ? Grave question qui mérite la dis-
cussion, mais, quel que soit son âge elle
lest du type oriental et révèle une origi-
nalité charmante. Sa tête penchée à
gauche esquisse un mystérieux sourire
.empreint d'une impassible majesté, et
son fils, qui tend à s'échapper de ses
bras, a l'allure d'un enfant assis sur les
genoux de sa royale mère.
Sitôt la statue découverte, on voulut
Oa transporter à l'église .paroissiale
mais la légende conte aue les bœufs qui
tiraient le char enguirlandé ne voulu-
relit pas dépasser l'endroit où s'élevait
Sa chapelle détruite. Ce fut donc là
qu'on décida sa reconstruction, et elle
fut inaugurée, le lundi de la Pentecôte
de 1 an 1622, par messire Jean du Sault,
évêque de Dax.
Ainsi se renoua la chaîne'des pèleri-
nages. Les Béarnais et les Gascons re-
prirent désarmais le chemin de Buglose,
les miracles recommencèrent et les grâ-
ces jaillirent comme les sources. Vin-
cent de Paul y revint, une reine douai-
rière d'Espagne y fut instantanément
guérie, et le pape Benoît XIII ouvrit
(pour ce sanctuaire le trésor des indul-
gences. Naturellement, aux jours de la
Révolution,' les démolisseurs accouru-
rent cependant, devant ce lieu sacré,
les hommes reculèrent. Ils respectèrent
ces murailles, et même le tribunal*de
Dax toléra l'accès de l'églis,e sous la
Terreur.
Au dernier siècle, la chapelle, deve-
nue trop petite, a été reconstruite dans
le style du roman fleuri. Cent mille pè-
lerins s'y rendent, chaaue année, mais
plus /particulièrement dans l'octave de
la Nativité.
On voit passer-sur les routes cendrées
des Landes, qu'enflamment les bruyè-
res des talus. les bicyclettes silencieuses
des séminaristes et les camionnettes so-
nores qui apportent, entassés, les pa-
roissiens des lointains villages. La tour
de l'église, avec ses quatre' anges d'or
qui planent au sommet. domine''les mol-
les coupoles des pins, et les vingt-trois
du fameux carillon installé dans
la tourelle sonnent à toute volée.
Dans la chanelle, la foule se nresse,
ét, sous les voûtes rases; croisées de
nervures blanches, en-face de l'antique
statue, encadrée dans les lumières au-
dessus de l'autel, la messe de Perosi est
chantée. Le chant liturgique est dirigé
par don David, ce fils de saint Benoît,
qui .a voué sa vie à la cause grégorienne.
Comme d'une seule voix, la foule en-
tonne l'office avec les cent cinquante
prêtres présents = à la journée sacerdo-
tale, et, pour qui sait voir, écouter, en-
tendre et penser, on se croirait un ins-
tant revenu à ces âges de foi que les
contemporains croient périmés parce
que les .hommes n'assistent pas à leur
vie et', ne mettent leur pensée que dans
le passé ou dans l'avenir.
Après la messe, la procession se dé-
roula jusqu'à la chapelle des miracles,
procession grave et charmante. L'osten-
soir passait sous la voûte des platanes
courbés par les vents d'océan, à travers
la double haie des pèlerins .agenouillés.
Un arrêt se fit devant les sources gué-
rissantes pour entendre et rependre
les litanies implorantes terminées par
cette dernière prière « Seigneur, pro-
tégez les Landais. »
Les Landais rentrèrent ensuite paisi-
blement à l'église, tandis que, sur la
voie tout proche, passait à toute vitesse
l'express Paris-Madrid.
Les jours s'écoulent plus vite encore
et les temps changent; mais la Nativité
de la Vierge, spécialement à Buglose,
n'a cessé d'être 'fêtée depuis des siècles,
et les pèlerinages- sont encore en France
les institutions les plus dwrables.
Fernand Laudet
de l'Institut.
LA VIE QUI PASSE
Isadora Duncan
et le Duncanisme
Isadora Duncan, dont les lecteurs du Gaulois
ont appris, hier, la mort tragique, aura été toute
sa vie une étrange victime de la fatalité: !a
perte de. ses enfants submergés par les flots de
la Seine, le suicide de son second mari, ie
poète Serge Essenine, qui s'était ouvert les
veines pour écrire un poème avec son c;ng
la danseuse expulsée de son temple de Neuilly;
tout aura été étrangement cruel pour cette prê-
tresse de Terpsichore qui eut à se débattre contre
une implacable Atê. Mais il faut dire que cette
poétesse du mouvement ne savait évidemment
pas marcher dans l'existence ses idées bol-
chevistes l'ont prouvé à un moment donné
quand ses jambes ne bondissaient pas, guidées
par les lois du rythme, de la cadence et de ia
musique. Il y avait en elle de l'apostolat et aussi
de la puérilité elle avait aperçu ou plutôt
entrevu l'esthétique que'Noverre, le maître de
ballet, prêchait à la fin du dix-huitième tiècle.
Tout comme ce révolutionnaire de la chorêgra-
phie dont notre érudit confrère André Levin-
son vient de somptueusement publier les Lettres
sur la Danse, en les faisant' précéder d'une solide
étude sur le personnage et sa carrière elle
voulait, dans le ballet, subordonner la vraisem-
blance d'une action à la virtuosité et au solo;
elle voulait que la masse des danseurs et des
danseuses fit partie de l'intrigue au lieu de se
grouper de façon banale; elle voulait que le
costume fût exact au lieu d'être un ornement
sans indication de lieu ni de temps; elle vou-
lait, enfin et surtout, que le geste, le mouve-
ment du corps et les jeux de physionomie ne
fussent pas conventionnels, mais bien la traduc-
tion de l'émotion, le reflet de l'âme. Le poète
Dorat, l'auteur élégant des Baisers, avait for-
mulé en vers les principes énoncés par Noverre
Laissez les gargouillades et les pas hasardeux
Qui par l'expression vos traits épanouissent.
L'âme doit commander; que les pieds obéissent.
La croisade d'Isadora Duncan n'a pas visé
d'autre réforme.
Dans quel état se trouvait la danse lorsque
Isadora Duncarç, vers 1904, arriva de San Fran-
cisco chez nous ? Imaginez un ballet quel-
conque des paysannes enrubannées, ou bien
des -sauvages ou des guerriers logés dans des
défroques aux nuances tendres, se livrent à des
ébats mesurés sur le devant dé la scène. Et tout
à coup, dès qu'apparait la première danseuse,
ils se rangent tous dans le fond du théâtre pour
permettre à l'étoile en question de danser sa
variation. Survient un danseur dont elle doit
être amoureuse, mais qui, selon l'esthétique en
vogue alors, doit avoir à lutter contre une sor-
cière ou un mauvais génie. Nouveau, pas de ia
première danseuse, qui séduit ou amadoue l'es-'
prit du mal, et duo final où les deux héros
célèbrent en un pas qui a la prétention d'être
triomphal l'heureux événement, tandis que le
corps de ballet, en maillots couleur chair, en
jupes de tarlatane, en chaussons roses ou bleus,
se mêle discrètement à la danse ou se range
à nouveau dans le fond pour montrer qu'il est
totalement indifférent à ce qui vient de se
passer.
Admettons que j'exagère un peu le scénario
de cette chorégraphie type; mais dites-moi si
je suis très éloigné de la vérité.
Isadora Duncan a prêché d'exemple pour qu'on
revint à la réalité et pour qu'on abandonnât la
manière ancienne. Mais si elle a lancé l'ana-
thème contre le genre d'autrefois, elle a ima-
giné que la danse antique devait régner en maî-
tresse. La danse, telle qu'on en peut étudier
les spécimens dans les bas-reliefs ou dans les
peintures ou les sculptures qui ornent les vases
grecs, c'est l'exaltation de la plastique, de la.
beauté du corps humain présenté sans voiles.
Isadora Duncan s'attaqua donc tout d'abord au
costume et, rejetant le maillot, le remplaça par
la tunique, qui respecte la ligne primitive d'une
anatomie, alors que tout corset, toute ceinture
étroite, tout maillot la déforment. Pas de (,. aus-
sons de danse; les Grecs dansaient pieds nus,
elle fit comme eux. Ils n'exécutaient pas de
pointes, pas de pirouettes, pas de jetés battus.
C'est ici qu'éclata la vraie tendance révolution-
naire, où il s'agit toujours de permettre l'accès
d'un art à des empiriques au détriment des tech-
niciens. Supprimez le dessin dans la peinture,
la perspective dans la sculpture, et vous verrez
naître les cubistes; et, dans la musique, l'abo-
lition de la grammaire, c'est-à-dire de l'har-
monie et du contrepoint, a donné naissance a la
cacophonie, à la polytonalité; à toutes ces héré-
sies qu'on essaie de nous faire prendre pour
l'évangile de demain.
Isadora Duncan, par-bonheur, n'allait pas aussi
loin. Dépourvue de moyens par la nature, elle
manquait de ( souplesse, elle avait les jambes
lourdes et les' extrémités qui n'étaient pas assez
effilées; son dos n'était pas esthétique; mais le
jeu de ses bras prenait une 'signification singif
lièrement importante; mais toute sa danse, aussi
éloignée qu'elle fût de la saltation classique
enseignée par Vestris et pratiquée par les
Taglioni, les Fanny Elssler, les Pavlowa et aussi
les Zambelli, toute sa danse concourait à l'ex-
pression des divers états d'âme qui constituent
la vie.
Sa vraie réforme a consisté à associer la
musique à la chorégraphié; elle a adopté Gluck,
Mozart, Beethoven, Schubert, Chopin, Weber,
Wagner à sa danse; elle a voulu trouver un
sens à leurs chefs-d'œuvre qui n'étaient pas
à l'origine nés pour cette destination. Le charme
de la musique est son imprécision Isadora
Duncan a épingle sur le mur les ailes du
papillon. Cette erreur de conception s'est plus
tard muée en un sort heureux, puisque de
grands compositeurs qui jusque-là dédaignaient
d'écrire pour lé ballet lui ont consacré de fort
belles pages. En somme, au moment où la
danse se mourait d'anémie, Duncan lui a insufflé
une vie nouvelle, ou, plutôt, elle en a renou-
velé la vie; la danse de l'avenir est aujourd'hui
la danse du passé. Le fait de traduire par la
chorégraphie les grandes œuvres musicales,
l'union de la plastique avec une musique autre-
ment plus élevée que celle du ballet voilà quelle
fut la conquête du duncanisme; toute l'école de
danseuses nouvelles qui continue cet esprit dans
la chorégraphie montre qu'il y avait là une
théorie à mettre en pratique. Seul, à une artiste
comme Isadora Dunèan, restera le mérite d'avoir
semé le grain; c'est quelque chose.
Louis Schneider
L'appel à la Révolution
La lecture de l'Humanité n'est pas
une lecture de vacances. Je ne lè recom-
mande à personne. Bien plus, je n'ar-
rive pas à comprendre comment un
gouvernement qui a la charge de main-
tenir l'ordre, la liberté du travail dans
le pays et d'assurer la sécurité de ses
frontières peut tolérer que chaque ma-
tin une pareille affiche mensongère
vienne exciter le peuple à tous les actes
que la loi qualifie de crimes 1
hlous avons vu un jour de cet été M.
Barthou, ministre de la justice, monter
à la tribune et déclarer que dans la lutte
qu'il entreprenait contre la révolution
il était suffisamment armé, qu'il se gar-
derait bien de demander au Parlement
aucune disposition législative nouvelle.
Qu'on ne nous dise donc pas que le gou-
vernement n'a pas les moyens d'arrêter
une propagande dont nous voyons les
funestes effets tous les jours dans l'ar-
mée, dans la marine, dans l'administra-
tion, dans les usines, partout où elle
s'exerce 1 Or qu'allons-nous penser de
M. Barthou?
Hier, la première page de l'Humanité
contenait un appel à la force de M. Ga-
chin. De sa prison, le chef du parti
communiste a la liberté de haranguer
ses troupes, de les fanatiser, de leur
représenter le droit bourgeois et la lé-
gislation de leur pays comme « J 'immo-
ralité la plus scandaleuse », et de dé-
clarer à la société « une guerre sans
merci ». Est-ce raisonnable
Venait ensuite un appel de M. Paul
Marion en faveur d'une « manifesta-
tion monstre » le 19 septembre, à Cli-
chy, à l'occasion de l'inauguration de
la place Sacco-Vanzetti. L'appel se ter-
mine par cette déclaration « Le meil-
leur moyen de venger les deux mar-
tyrs, c'est de se préparer aux actes ré-
volulionnaires, qui feront triompher la
causé ouvrière pour laquelle ils -sont
morts. »
Que le gouvernement tolère qu'une
place, dans une ville française, porte le
nom de deux anarchistes légalement
condamnés pour meurtre, c'est déjà une
folie faste-pour stupéfier les gens de
bon sens. Mais qu'il permette aux com-
munistes, oui se soucient si bien des
deux martyrs que les camarades amé-
ricains ont mis .froidement dans leurs
poches la plus grande partie de l'argent
recueilli pour leur défense, de profiter
de la circonstance pour se livrer, à une
puissante démonstration de force, voilà
qui passe les frontières de' l'intelli-
Il y plus scandaleux. Dans les deux
dernières colonnes de cette dernière
page si typique, s'étale un article inti-
tulé Le supplice des marins un mais
de bataille à la maritime de Il
fait l'apologie de la mutinerie. Il est
assez habilement écrit pour souffler
dans des cœurs simples la haine et la
rage, pour soulever contre une disci-
pline nécessaire la révolte des jeunes
recrues.
Qu'attend un ministère crui se pro-
clame d'union nationale pour mettre
l'esprit des Français à l'abri d'une pa-
reille corruption ?
Curtius
M. PoinCaré à Bar-le-Duc
Bar-le-Duc, 15 septembre.
La deuxième session du conseil général
de la Meuse s'ouvrira, à Bar-le-Duc, le
lu.idi 26 septembre, à 14 heures.
Au début de la séance d'ouverture, il
sera procédé au renouvellement, du bu-
reau. M. Raymond Poincaré, président du
conseil, et M. André Maginot, président et
vice-président sortants, sE verront sans
aucun doute renouveler, comme d'habitude,
leurs mandats à l'unanimité.
On annonce que le président du conseil,
à l'occasion de sa réélection, prononcera
un grand discours politique dans lequel il
tracera le programme du travail parlemen-
taire à la veille de la rentrée des Chambres
et examinera la politique intérieure et ex-
térieure du pays.
L'entrevue de MM. Chamberlain et Mussolini
Londres, 15 septembre..
Suivant une information de l'agence Rèu-
ter, on déclare ne rien savoir, dans les
miliéux autorisés, au sujet d'une réunion
éventuelle entre sir Austen Chamberlain
et M. Mussolini. Une telle réunion paraît
improbable, et les télégrammes reçus de
Genève concernant les projets du ministre
des affaires étrangères britannique n'en
font pas mention. On croit que sir Austen
Chamberlain, en quittant Genève, fera une
croisière en Méditerranée, dü côté des îles
Baléares.
!*es Échos
Les œuvres complètes de Gabriele
d'Annunzio.
L'Institut national pour la publication
des œuvres de Gabriele d'Annunzio a
publié son programme. La préface à ce
piogramme est écrite par le ministre de
l'instruction publique, M. Fedele; il
coûte à lui seul 90 lires.
La publication complète sera de qua-
rante volumes, au prix de 150 lires cha-
cun. L'édition de luxe sur parchemin,
relié en maroquin, figure aux listes de
l'édition pour 9,000 lires le volume.
Parmi les documents inédits, se trouve
la lettre du poète au roi d'Italie, qui pa-
tronne cete édition, et dans laquelle il
remercie le souverain de son parrainage
accordé à « une entreprise qu'il ne con-
sidère que comme le pacte de son passé
avec son avenir ».
Ajoutons que la représentation en
plein air de la Figlia di Jorio vient
d'avoir lieu au Vittoriale. Les cinq cents
places étaient de mille lires chacune.
ACADEMIE FRANÇAISE
L'Académie a reçu quatre lettres de candi-
dature au fauteuil de Robert de Flers.
Elles lui ont été adressées (ordre alphabétique)
par MM. Tristan Bernard, Emile. Hinzelin, le
comte Gabriel de La Rochefoucauld et M. ouis
Madelin.
M. Louis Madelin s'était déjà présenté quatre
fois à l'Académie, pour le fauteuil de Jean Aicard,
et chaque fois le scrutin avait été sans résultat,
aucun des concurrents n'ayant réuni la majorité
requise pour l'élection.
M. Emile Hinzelin s'était présenté le 19 no-
vembre 1925 au fauteuil de Maurice Barrès
contre M. Louis Bertrand, élu.
M. Tristan Bernard avait été candidat aussi
l'un des derniers fauteuils attribués par l'Aca-
démie, mais avait retiré sa candidature avant
le scrutin.
Seul, le comte Gabriel de La Rochefoucauld
se présentée pour la première fois.
Etaient présents à la séance d'hier: M. le
maréchal Joffre, Mgr Baudrillart, MM. Gabriele
Hanotaux, René Doumic, Louis Barthou et Paul
Valéry.
Deux mots nouveaux ont été admis au diction-
naire mondial, dont le sens est aujourd'hui si
connu, et. monisme, théorie philosophique.
L'Académie a décidé de se faire représenter
par son bureau et par Mgr Baudrillart au tricen-
tenaire de Bossuet, qui sera célébré à Meaux
le 23 octobre prochain. Adrien Dubreuil.
Ce n'est pas une inauguration.
De nombreux habitants du dix-sep-
tième arrondissement s'arrêtent avec
étonnement, depuis quelques jours, de-
vait une belle plaque de marbre appp-
sée sur ùné maison de l'avenue de Vil-
liers et indiquant que là est mort, en
1898, le grand peintre Puvis de Cha-
vannes.
S'agissait-il d'une inauguration faite
en petit comité et sans aucune publi-
cité ? Nullement, et les passants, d'a-
bord intrigués, finirent par apprendre
qu'ils ne connaissaient pas l'histoire
complète de leur arrondissement.
Il s'était passé simplement ceci, que
des ouvriers, travaillant à l'immeuble
en question, avaient, en lavant la pla-
que, rendu toute sa netteté et tout son
éclat à une inscription tellement pous-
siéreuse que son existence était devenue
complètement ignorée.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 025 (+ 0 005). Dollar, 25 50
0 005). Belga, 355 (- 0 25). Lire,
(sans changement). Franc suisse,
492 (+ 0 25). Peseta espagnole, 430 75
(– 0 875). Florin hollandais, 1021 50
(– 0 50). i
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la jourttée du 16 septembre
Région parisienne: vent variable faible, ouest
dominant ciel très nuageux; éclaircies, quelques
ondées. <
Température sans changement.
AUJOURD'HUI.
Fête: Sainte Edith.
14 heures. Courses à Vincennes.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Amicale
des anciens du zouaves et Amicale des anciens
du 32" R.A.
20 h. 45. Théâtre Sarah-Bernhardt Pre-
mière représentation de L'Abbé et le Ministre.
Le maire de New-York
est reçu a l'Hôtel de Ville
La municipalité de.Paris a, reçu hier, à
l'Hôtel de Ville, l'Hon. Jaunes Walker.
maire de New-York, qui, à' son' arrivé
dans le palais municipal, a été. conduit
dans le cabinet du président du fonseil mu-
nicipal de Paris. Le maire de New-York
était accompagné de Mrs Walker et des
membres de la délégation. Le ministre de
l'intérieur, M. Albert Sarraut, était pré-
sent, ainsi que le général Gouraud, gou-
verneur militaire de Paris Mgr Chaptal,
évêque des étrangers à Paris, et M. Paul
Bouju, préfet de la Seine.
Après avoir apposé leurs signatures sur
le Livre d'or de la Ville de Paris, l'Hon.
James Walker et MM. 'Walter Herrick, di.
recteur des jardins publics de New-York
Downing, sénateur de New-York au Parle-
ment d'Alb%ny William Mac Cormick, di-
recteur des services administratifs le pro-
fesseur Herbert Adams Gibbons, de l'Uni-
versité de Princeton, se sont rendus dans
le salon des Lettres, des Arts et des Scien-
ces, où des discours de bienvenue ont été
prononcés par MM. Louis Delsol et Paul
Bouju.
Nous savons, à n'en pas douter, a dit
le président du conseil municipal, que Pa-
ris et la France sont pour vous l'objet
d'une de ces affections électives que nous
pourrions être tentés d'expliquer par le
sang celtique qui coule dans vos veines;
-Demain, a dit le préfet de la Seine, la
France entière accueillera fraternellement
la Légion.
Aujourd'hui, monsieur-le maire, c'est
à votre personne respectée et à-la grande
cité que vous-représentez si dignement que
vont nos hommages. »
L'Hon. James Walker a répondu aux
souhaits de bienvenue. Il a parlé d'abon-
dance,en anglais, disant que l'accueil, dont
il était très heureux, « allait rendre profon-
dément joyeux le cœur de New-York
Puis, après avoir parlé des soldats amé-
ricains tués sur le sol français, qui .dor-
ment leur sommeil éternel sous les cieux
de France, dans la paix française, l'Hon.
James Walker, se félicitant du gentiment
commun aux deux pays pour la paix, s'est
écrié qu'il voulait « que durât à.New-York
une admiration perpétuelle pour Paris et
pour la Franche n.
L'assistance a écouté debout l'Hymne
américain et la Marseillaise. Puis, M.
Louis Delsol a remis à l'Hon. James Wal-
ker une réplique de la maquette en bronze
de la statue équestre d'Etienne Marcel, du
sculpteur Idrac, don de la Ville de Paris à
la Ville de New-York, ainsi qu'un exem-
plaire, relié par les élèves de l'Ecole Es-
tienne, de la, publication municipale Paris
pendant la guerre&ïue à M. René Weiss, et
le livre de M. François Bouchor, conser-
vateur adjoint du musée Carnavalet, sur
les souvenirs américains à Paris.
Une gerbe de fleurs a été offerte à Mrs
Walker. La médaille de la Ville de'Paris a
été donnée à chacun des membres de la
délégation.
Un concert, comprenant divers divertis-
sements, a terminé cette belle réception.
La Michodière
Un nouveau défi
Il n'est pas encore certain que M.
Rakowsky sera rappelé mais il est
d'ores et déjà annoncé que M. Rosen-
goltz, ex-chargé d'affaires des soviets à
Londres et responsable du scandale de
l'Arcos qui détermina la rupture anglo-
soviétique, sera nommé conseiller d'am-
bassade à Paris, où il pourrait fort bien
devenir chargé d'affaires.
Ce choix est révélateur de l'état d'es-
prit des soviets, qui, en nous envoyant
un diplomate jugé indésirable par l'An-
gleterre, amie et alliée de la France, té-
moignent d'une insolente certitude que
le gouvernement français est incapable
de réagir contre les menées de la
III» Internationale. L'on ne saurait lais-
ser sans sanction ce nouveau défi à
l'opinion française. La dépêche de Lon-
dres qu'on lira plus loin devance, avec
une impertinence rare, l'agrément que
tout gouvernement civilisé doit deman-
der (et obtenir) avant l'envoi d'un repré-
sentant à une puissance étrangère. Il
est impossible de concevoir que M.
Briand ait pu donner cet agrément de
Genève, où il n'a pas pu prendre en-
core de décision sur le cas de M. Ra-
kowsky.'
La preuve étant faite que les soviets
se conduiront toujours envers la
France de façon aussi incorrecte que
nuisible, il ne reste plus qu'à les prier
de garder chez eux leurs propagandis-
tes camouflés en ambassadeurs.
M. ROSENGOLTZ VIENT A PARIS
Londres, 15 septembre.
Un télégramme rie Moscou, viia-Copenha-
gue annonce que M. Rosengoltz, ancien
chargé d'affaires des soviets à Londres, a
été nommé conseiller d'ambassade à Paris
est que M. Boudensky deviendra vice-prési-
dent du conseil suprême de la guerre.
Les relations économiques
franco-américaines
La France accorde des tarifs de faveur
à l'Amérique
On sait que la conclusion de 1'accord
commercial franco-allemand (en l'absence
de tarif français toujours en instance de-
vant les Chambres) a donné Jieu à des défi-
nitions de nouveaux droits de douane,
pour de nombreux articles, droits plus
élevés que ceux jusqu'alors en vigùeur.
La France a donc été amenée à appli-
quer aux produits de tous les pays étran-
gers ne bénéficiant pas de la clause de la
nation la plus favorisée de facto un nou-
veau tarif général et un nouveau tarif
minimum.
L'Amérique, n'ayant pas de traité de
commerce avec la France, jouissait, par
faveur spéciale et sans contre-partie, d'un
régime qui octroyait à un certain nombre
de ses produits des droits qui, pour être
un peu plus élevés que ceux du tarif mini-
mum, restaient néanmoins sensiblement
inférieurs à ceux du tarif général.
La conclusion de l'accord commercial
franco-allemand ayant eu pour consé-
quence logique le relèvement du tarif
français, le gouvernement américain fit
faire ces temps derniers, par son chargé
d'affaires à Paris, une démarche au' Quai
d'Orsay, en vue de sonder le gouvernement
de la République française sur la possibi-
lité de nouer des négociations commercia-
les franco-américaines et d'obtenir, en
attendant le résultat de ces négociations,
une atténuation aux nouveaux droits frap-
pant les marchandises américaines entrant
en France.
Le gouvernement français, :épondant à
la démarche américaine, a fait savoir,
hier, au gouvernement américain que,
très désireux de voir s'ouvrir des négocia-
tions éeonomirnies entre da France et les
Etats-Unis, il était disposé, en attendant
leur conclusion, faire bénéficier les pro-
duits américains de certaines diminutions
sur les nouveaux tarifs en vigueur, pou-
vant atteindre jusqu'à 50 0/0 des avantages
accordés à l'Allemagne par la convention
commerciale franco-allemande,
Exemple les droits prévus à l'article 517
pour les produits de filature, dans l'ancien
tarif français, étaient de 12 l'ancien tarif
général était de 48 les droits accordés aux
produits américains étaient de 18.
Dans le nouveau régime proposé par la
France, le tarif minimum étant de 25 et le
tarif général de '100, la production améri-
caine bénéficierait du tarif 50.
Des dérogations analogues serraient
appliquées bénévolement par le gouverne-
ment français aux articles intéressant plus
particulièrement les exportations améri-
caines, à titre provisoire, et sans préjuger
des dispositions de l'accord commercial
ultérieur à intervenir entre la France et
les Etats-Unis.. S'-R.
Lire en 2° page
LES REPRÉSAILLES AMÉRICAINES
La reprise
des travaux parlementaires
A la commission des finances
La commission des finances de la Cham-
bre, dont les travaux étaient suspendus
depuis la mi-juillet, va reprendre, le mardi
20 du courant et continuer les jours sui-
vants l'étude des divers budgets des dé-
penses, qui n'ont pas été encore tous exa-
minés. Elle commencera par celui du mi-
nistère des finances.
Les rapporteurs spéciaux ont été invités
par le président de la eommission''a se te-
nir prêts à faire discuter les rapports qu'il
leur reste à présenter.
Dans ces conditions, M. Malvy estime
que l'oeuvre de la commission pourra être
terminée vers le 10 octobre à ce moment-,
selon lui, la plupart des rapports auront
été imprimés et l'élaboration, du rapport
général sera déjà bien avancée, sinon
même achevée. Ainsi, la Chambre pourrait
en entreprendre l'examen dès la semaine
suivante.
A ce propos, le président de la com-
mission a l'intention de s'entretenir ven-
dredi soir avec M. Poincaré de la date de
convocation du Parlement et de faire
connaître au chef du gouvernement qu'il
ne verrait, pour sa part, que des avanta-
ges à fixer la rentrée au 18 octobre.
Il est probable uqe le conseil des mirïis-
tres, qui aura lieu samedi à Rambouillet,
prendra une décision à ce sujet.
A LA SOCIÉTÉ DES NATIONS
Un vote paradoxal
L'échec de la candidature belge au
conseil de la Société des nations sera.
péniblement ressenti par la noble Bel-
gique dont la collaboration, si chère-
ment payée, à l'organisme de Genève
depuis sa création, méritait plus de re-
connaissance et plus d'égards. Il est dou-
teux que la manœuvre politique qui
aboutit à cette singulière décision de
l'assemblée ajoute à son prestige et 'à
son crédit dans le monde.
Pour la France, qui avait publique-
ment donné son adhésion au principe
de la rééligibilité de la Belgique et avait
obtenu l'assentiment de l'Angleterre (et
même de l'Allemagne), l'échec n'est
guère moins sensible. On est bien obligé
de voir dans le refus de l'assemblée une
manifestation de mauvaise humeur des
.petites puissances qui, à diverses repri-
ses, ont exprimé leur désir' de Passer,
à tour de rôle, au conseil de la Société
des nations. v
Cette hâte, motivée par d'assez pué-
miles considérations de politique inté-
rieure particulières aux Etats qui
avaient donné des mandats impératifs
à leur représentant, n'a tenu aucun
compte des conséquences graves de l'ex-
clusion d'une puissance qui avait pour-
tant autrement d'intérêts que la Répu-
blique de Cuba à la solution des problè-
mes angoissants légués par la guerre à
une Europe encore troublée problèmes
de-la sécurité générale, de l'application
des traités, de l'organisation de ses pac-
tes analogues à celui de Locarno, de
1 évacuation rhénane et de la démilita-
risation du Rhin, des réparations et`du
plan Dawes, etc., etc.
Le vote inattendu de l'Assemblée
aboutit à ce résultat paradoxal d'une
Allemagne siégeant en permanence dans
un conseil où ne siégera plus ^.Belgi-
que, précisément pendant les années où
ce conseil peut être appelé à prendre les
décisions les plus graves pour la sauve-
garde des intérêts belges que la politi-
que allemande est le plus exposée mé-
connaître
Genève n'est pas que la Tour de Babel
où tout est confusion dans les idées et
les mots c'est aussi le manoir à l'en-,
vers où ceux qui doivent exécuter les'
traités sont chargés de veiller à leur
exécution, et ceux en faveur de qui les
traités doivent être exécutés sont ré-
duits au rôle de simples spectateurs.
Qu'attendre d'une Société des nations,
comprise de telle sorte qu'elle n'agit que
pour entraver l'action de la justice et
qu'elle ne parle que pour condamner le
juste au silence ?
A vrai dire, la personnalité de M.
Vandervelde pourrait bien n'être pas
étrangère à l'échec de la candidature de
la. Belgique, dont les chancels eussent été
meilleures avec un délégué belge moins
égfcré dans les brumes pacifistes du dé.
sarmement à tout prix. Mais c'est là
question purement belge qui reste en
dehors de toute appréciation étrangère.
Il s:ed, d'ailleurs, de reconnaître qu3
l'attitude digne et sereine du représen-
tant de la Belgique fut de nature à mé-
riter un peu tard les suffrages una-
nimes de l'Assemblée..
Saint-Réal
LA SEANCE
Genève, 15 septembre,
L'assemblée de Genève s'est pronon-
cée contre la rééligibilité de la Belgique
au conseil de la Société des nations.
Sur 48 votants. 29 voix se sont pronon-
cées pour la rééligibilité mais la ma-
jorité des deux tiers, de 32 voix, qui
était nécessaire, n'a ,pas été atteinte. En
conséquence, la Belgique cesse d'être
candidate aux élections du conseil qui
auront lieu cet après-midi.
Les voix de l'opposition sont celles
des délégations, en pamticulier de la
Scandinavie, qui sont formellement op-
posées au principe même de la rééligi-
bilité, et aussi les voix de nombreux
candidats qui briguent un siège non
permanent au conseil. Les grandes puis-
sances, y compris l'Allemagne, et à
l'exception peut-être de FItalie, ont voté
pour la Belgique. les voix du groupe
sud-américain semblent s'être plutôt
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La Madone
des Landes
Si la France est le pays renommé des
pèlerinages et si presque chaque pro-
vince a sa Madone, la région du Sud-
Ouest est plus particulièrement célèbre
par ses sanctuaires à la Vierge. Ils sont
si. nombreux qu'on ne saurait les énu-
mérer, surtout dans le pays pyrénéen,
mais après Lourdes, Béthftrram et Bu,
glose sont les plus fréquentés par les
pèlerins des environs.
Comme d'habitude, à l'occasion de la
Nativité de la Vierge, la semaine des
fêtes vient de se dérouler à Notre-Dame
de Buglose, patronne des Landais.
Tout proche de l'Adour, non loin de
l'Océan, en vue des Pyrénées, dans la
solitude des pins et des hautes fougères,
s'élève la chapelle célèbre dans les tra-
ditions landaises.
Elle a son histoire, comme toutes ses
sœurs de nos campagnes de France,
mais elle eut l'honneur particulier d'en-
tendre le% prières du petit berger, né à
sa porte, qui devait être le pasteur des
pauvres dans .tous les mondes, Vincent
de Paul. Cependant, au temps de sa
naissance, l'antique pèlerinage était
abandonné. Il avait duré pendant des
siècles et remontait si loin que son ori-
gine, suivant l'expression consacrée, se
perdait dans la nuit des temps, et les
archives locales régulièrement brûlées
aux jours des guerres civiles n'avaient
pu en garder la primitive histoire. On
sait seulement qu'à la fin du quinzième
siècle, un moine* prédicant reprochait
aux Landais d'aller porter au loin leurs
dévotions et leurs suppliques, au lieu
'd'en réserver la gerbe à la chapelle de
Busrlose.
Mais les' prédicateurs parlent et les
jouailles n'écoutent pas toujours.
D'ailleurs, un siècle plus tard, les évé-
nements avaient mis en ruines ce sanc-
tuaire. Montgommery, le fléau du
•Béarn et de la Gascogne, était passé
avec ses, hordes sectaires auprès de la
chapelle et n'avait pas manqué de la li-
aux flammes car, dans sa longue
histoire, l'Humanité semble avoir
trouvé plus de joie à se servir du feu
pour brûler et incendier que pour se
chauffer. Nous ne vivons qu'à travers
ce qui a pu échapper à ,1a torche de nos
ancêtres et, quand .nous nous enivrons
des charmes de Rome,- nous nous de-
mandons comment tant de merveilles
qui enchantent encore nos yeux ont pu
'désister à tant d'incendies ?
Quoi qu'il en soit, à Buglose, à l'ap-
iproche des bandes ennemies, quelques
chrétiens réussirent à soustraire la sta-
tue de la Vierge à la fureur des calvi-
nistes et la cachèrent dans les marais du
'voisinage qui ne manquaient point.
Et les jours passèrent.
Mais Rn 1620, conte l'histoire locale,
¡!Un pâtre, conduisant son troupeau dans
'les environs du marais, remarqua qu'un
de ses bœufs, s'écartant des autres, pé-
nétrait au milieu d'épaisses broussailles
dans un endroit inexploré et poussait
des mugissements insolites et' prolongés
¡(D'où vint plus tard, dit-on, le nom de
Buglose.)
Le berger s'approcha et vit l'animal
qui léchait une statue à moitié cachée
par les joncs et enfoncée dans la vase.
'La Vierge de l'antique «pèlerinage était
retrouvée. Admirable statue qu'il faut
woir pour s'en faire une juste idée. Est-
elle du Moyen Age ou de la Renais-
sance ? Grave question qui mérite la dis-
cussion, mais, quel que soit son âge elle
lest du type oriental et révèle une origi-
nalité charmante. Sa tête penchée à
gauche esquisse un mystérieux sourire
.empreint d'une impassible majesté, et
son fils, qui tend à s'échapper de ses
bras, a l'allure d'un enfant assis sur les
genoux de sa royale mère.
Sitôt la statue découverte, on voulut
Oa transporter à l'église .paroissiale
mais la légende conte aue les bœufs qui
tiraient le char enguirlandé ne voulu-
relit pas dépasser l'endroit où s'élevait
Sa chapelle détruite. Ce fut donc là
qu'on décida sa reconstruction, et elle
fut inaugurée, le lundi de la Pentecôte
de 1 an 1622, par messire Jean du Sault,
évêque de Dax.
Ainsi se renoua la chaîne'des pèleri-
nages. Les Béarnais et les Gascons re-
prirent désarmais le chemin de Buglose,
les miracles recommencèrent et les grâ-
ces jaillirent comme les sources. Vin-
cent de Paul y revint, une reine douai-
rière d'Espagne y fut instantanément
guérie, et le pape Benoît XIII ouvrit
(pour ce sanctuaire le trésor des indul-
gences. Naturellement, aux jours de la
Révolution,' les démolisseurs accouru-
rent cependant, devant ce lieu sacré,
les hommes reculèrent. Ils respectèrent
ces murailles, et même le tribunal*de
Dax toléra l'accès de l'églis,e sous la
Terreur.
Au dernier siècle, la chapelle, deve-
nue trop petite, a été reconstruite dans
le style du roman fleuri. Cent mille pè-
lerins s'y rendent, chaaue année, mais
plus /particulièrement dans l'octave de
la Nativité.
On voit passer-sur les routes cendrées
des Landes, qu'enflamment les bruyè-
res des talus. les bicyclettes silencieuses
des séminaristes et les camionnettes so-
nores qui apportent, entassés, les pa-
roissiens des lointains villages. La tour
de l'église, avec ses quatre' anges d'or
qui planent au sommet. domine''les mol-
les coupoles des pins, et les vingt-trois
du fameux carillon installé dans
la tourelle sonnent à toute volée.
Dans la chanelle, la foule se nresse,
ét, sous les voûtes rases; croisées de
nervures blanches, en-face de l'antique
statue, encadrée dans les lumières au-
dessus de l'autel, la messe de Perosi est
chantée. Le chant liturgique est dirigé
par don David, ce fils de saint Benoît,
qui .a voué sa vie à la cause grégorienne.
Comme d'une seule voix, la foule en-
tonne l'office avec les cent cinquante
prêtres présents = à la journée sacerdo-
tale, et, pour qui sait voir, écouter, en-
tendre et penser, on se croirait un ins-
tant revenu à ces âges de foi que les
contemporains croient périmés parce
que les .hommes n'assistent pas à leur
vie et', ne mettent leur pensée que dans
le passé ou dans l'avenir.
Après la messe, la procession se dé-
roula jusqu'à la chapelle des miracles,
procession grave et charmante. L'osten-
soir passait sous la voûte des platanes
courbés par les vents d'océan, à travers
la double haie des pèlerins .agenouillés.
Un arrêt se fit devant les sources gué-
rissantes pour entendre et rependre
les litanies implorantes terminées par
cette dernière prière « Seigneur, pro-
tégez les Landais. »
Les Landais rentrèrent ensuite paisi-
blement à l'église, tandis que, sur la
voie tout proche, passait à toute vitesse
l'express Paris-Madrid.
Les jours s'écoulent plus vite encore
et les temps changent; mais la Nativité
de la Vierge, spécialement à Buglose,
n'a cessé d'être 'fêtée depuis des siècles,
et les pèlerinages- sont encore en France
les institutions les plus dwrables.
Fernand Laudet
de l'Institut.
LA VIE QUI PASSE
Isadora Duncan
et le Duncanisme
Isadora Duncan, dont les lecteurs du Gaulois
ont appris, hier, la mort tragique, aura été toute
sa vie une étrange victime de la fatalité: !a
perte de. ses enfants submergés par les flots de
la Seine, le suicide de son second mari, ie
poète Serge Essenine, qui s'était ouvert les
veines pour écrire un poème avec son c;ng
la danseuse expulsée de son temple de Neuilly;
tout aura été étrangement cruel pour cette prê-
tresse de Terpsichore qui eut à se débattre contre
une implacable Atê. Mais il faut dire que cette
poétesse du mouvement ne savait évidemment
pas marcher dans l'existence ses idées bol-
chevistes l'ont prouvé à un moment donné
quand ses jambes ne bondissaient pas, guidées
par les lois du rythme, de la cadence et de ia
musique. Il y avait en elle de l'apostolat et aussi
de la puérilité elle avait aperçu ou plutôt
entrevu l'esthétique que'Noverre, le maître de
ballet, prêchait à la fin du dix-huitième tiècle.
Tout comme ce révolutionnaire de la chorêgra-
phie dont notre érudit confrère André Levin-
son vient de somptueusement publier les Lettres
sur la Danse, en les faisant' précéder d'une solide
étude sur le personnage et sa carrière elle
voulait, dans le ballet, subordonner la vraisem-
blance d'une action à la virtuosité et au solo;
elle voulait que la masse des danseurs et des
danseuses fit partie de l'intrigue au lieu de se
grouper de façon banale; elle voulait que le
costume fût exact au lieu d'être un ornement
sans indication de lieu ni de temps; elle vou-
lait, enfin et surtout, que le geste, le mouve-
ment du corps et les jeux de physionomie ne
fussent pas conventionnels, mais bien la traduc-
tion de l'émotion, le reflet de l'âme. Le poète
Dorat, l'auteur élégant des Baisers, avait for-
mulé en vers les principes énoncés par Noverre
Laissez les gargouillades et les pas hasardeux
Qui par l'expression vos traits épanouissent.
L'âme doit commander; que les pieds obéissent.
La croisade d'Isadora Duncan n'a pas visé
d'autre réforme.
Dans quel état se trouvait la danse lorsque
Isadora Duncarç, vers 1904, arriva de San Fran-
cisco chez nous ? Imaginez un ballet quel-
conque des paysannes enrubannées, ou bien
des -sauvages ou des guerriers logés dans des
défroques aux nuances tendres, se livrent à des
ébats mesurés sur le devant dé la scène. Et tout
à coup, dès qu'apparait la première danseuse,
ils se rangent tous dans le fond du théâtre pour
permettre à l'étoile en question de danser sa
variation. Survient un danseur dont elle doit
être amoureuse, mais qui, selon l'esthétique en
vogue alors, doit avoir à lutter contre une sor-
cière ou un mauvais génie. Nouveau, pas de ia
première danseuse, qui séduit ou amadoue l'es-'
prit du mal, et duo final où les deux héros
célèbrent en un pas qui a la prétention d'être
triomphal l'heureux événement, tandis que le
corps de ballet, en maillots couleur chair, en
jupes de tarlatane, en chaussons roses ou bleus,
se mêle discrètement à la danse ou se range
à nouveau dans le fond pour montrer qu'il est
totalement indifférent à ce qui vient de se
passer.
Admettons que j'exagère un peu le scénario
de cette chorégraphie type; mais dites-moi si
je suis très éloigné de la vérité.
Isadora Duncan a prêché d'exemple pour qu'on
revint à la réalité et pour qu'on abandonnât la
manière ancienne. Mais si elle a lancé l'ana-
thème contre le genre d'autrefois, elle a ima-
giné que la danse antique devait régner en maî-
tresse. La danse, telle qu'on en peut étudier
les spécimens dans les bas-reliefs ou dans les
peintures ou les sculptures qui ornent les vases
grecs, c'est l'exaltation de la plastique, de la.
beauté du corps humain présenté sans voiles.
Isadora Duncan s'attaqua donc tout d'abord au
costume et, rejetant le maillot, le remplaça par
la tunique, qui respecte la ligne primitive d'une
anatomie, alors que tout corset, toute ceinture
étroite, tout maillot la déforment. Pas de (,. aus-
sons de danse; les Grecs dansaient pieds nus,
elle fit comme eux. Ils n'exécutaient pas de
pointes, pas de pirouettes, pas de jetés battus.
C'est ici qu'éclata la vraie tendance révolution-
naire, où il s'agit toujours de permettre l'accès
d'un art à des empiriques au détriment des tech-
niciens. Supprimez le dessin dans la peinture,
la perspective dans la sculpture, et vous verrez
naître les cubistes; et, dans la musique, l'abo-
lition de la grammaire, c'est-à-dire de l'har-
monie et du contrepoint, a donné naissance a la
cacophonie, à la polytonalité; à toutes ces héré-
sies qu'on essaie de nous faire prendre pour
l'évangile de demain.
Isadora Duncan, par-bonheur, n'allait pas aussi
loin. Dépourvue de moyens par la nature, elle
manquait de ( souplesse, elle avait les jambes
lourdes et les' extrémités qui n'étaient pas assez
effilées; son dos n'était pas esthétique; mais le
jeu de ses bras prenait une 'signification singif
lièrement importante; mais toute sa danse, aussi
éloignée qu'elle fût de la saltation classique
enseignée par Vestris et pratiquée par les
Taglioni, les Fanny Elssler, les Pavlowa et aussi
les Zambelli, toute sa danse concourait à l'ex-
pression des divers états d'âme qui constituent
la vie.
Sa vraie réforme a consisté à associer la
musique à la chorégraphié; elle a adopté Gluck,
Mozart, Beethoven, Schubert, Chopin, Weber,
Wagner à sa danse; elle a voulu trouver un
sens à leurs chefs-d'œuvre qui n'étaient pas
à l'origine nés pour cette destination. Le charme
de la musique est son imprécision Isadora
Duncan a épingle sur le mur les ailes du
papillon. Cette erreur de conception s'est plus
tard muée en un sort heureux, puisque de
grands compositeurs qui jusque-là dédaignaient
d'écrire pour lé ballet lui ont consacré de fort
belles pages. En somme, au moment où la
danse se mourait d'anémie, Duncan lui a insufflé
une vie nouvelle, ou, plutôt, elle en a renou-
velé la vie; la danse de l'avenir est aujourd'hui
la danse du passé. Le fait de traduire par la
chorégraphie les grandes œuvres musicales,
l'union de la plastique avec une musique autre-
ment plus élevée que celle du ballet voilà quelle
fut la conquête du duncanisme; toute l'école de
danseuses nouvelles qui continue cet esprit dans
la chorégraphie montre qu'il y avait là une
théorie à mettre en pratique. Seul, à une artiste
comme Isadora Dunèan, restera le mérite d'avoir
semé le grain; c'est quelque chose.
Louis Schneider
L'appel à la Révolution
La lecture de l'Humanité n'est pas
une lecture de vacances. Je ne lè recom-
mande à personne. Bien plus, je n'ar-
rive pas à comprendre comment un
gouvernement qui a la charge de main-
tenir l'ordre, la liberté du travail dans
le pays et d'assurer la sécurité de ses
frontières peut tolérer que chaque ma-
tin une pareille affiche mensongère
vienne exciter le peuple à tous les actes
que la loi qualifie de crimes 1
hlous avons vu un jour de cet été M.
Barthou, ministre de la justice, monter
à la tribune et déclarer que dans la lutte
qu'il entreprenait contre la révolution
il était suffisamment armé, qu'il se gar-
derait bien de demander au Parlement
aucune disposition législative nouvelle.
Qu'on ne nous dise donc pas que le gou-
vernement n'a pas les moyens d'arrêter
une propagande dont nous voyons les
funestes effets tous les jours dans l'ar-
mée, dans la marine, dans l'administra-
tion, dans les usines, partout où elle
s'exerce 1 Or qu'allons-nous penser de
M. Barthou?
Hier, la première page de l'Humanité
contenait un appel à la force de M. Ga-
chin. De sa prison, le chef du parti
communiste a la liberté de haranguer
ses troupes, de les fanatiser, de leur
représenter le droit bourgeois et la lé-
gislation de leur pays comme « J 'immo-
ralité la plus scandaleuse », et de dé-
clarer à la société « une guerre sans
merci ». Est-ce raisonnable
Venait ensuite un appel de M. Paul
Marion en faveur d'une « manifesta-
tion monstre » le 19 septembre, à Cli-
chy, à l'occasion de l'inauguration de
la place Sacco-Vanzetti. L'appel se ter-
mine par cette déclaration « Le meil-
leur moyen de venger les deux mar-
tyrs, c'est de se préparer aux actes ré-
volulionnaires, qui feront triompher la
causé ouvrière pour laquelle ils -sont
morts. »
Que le gouvernement tolère qu'une
place, dans une ville française, porte le
nom de deux anarchistes légalement
condamnés pour meurtre, c'est déjà une
folie faste-pour stupéfier les gens de
bon sens. Mais qu'il permette aux com-
munistes, oui se soucient si bien des
deux martyrs que les camarades amé-
ricains ont mis .froidement dans leurs
poches la plus grande partie de l'argent
recueilli pour leur défense, de profiter
de la circonstance pour se livrer, à une
puissante démonstration de force, voilà
qui passe les frontières de' l'intelli-
Il y plus scandaleux. Dans les deux
dernières colonnes de cette dernière
page si typique, s'étale un article inti-
tulé Le supplice des marins un mais
de bataille à la maritime de Il
fait l'apologie de la mutinerie. Il est
assez habilement écrit pour souffler
dans des cœurs simples la haine et la
rage, pour soulever contre une disci-
pline nécessaire la révolte des jeunes
recrues.
Qu'attend un ministère crui se pro-
clame d'union nationale pour mettre
l'esprit des Français à l'abri d'une pa-
reille corruption ?
Curtius
M. PoinCaré à Bar-le-Duc
Bar-le-Duc, 15 septembre.
La deuxième session du conseil général
de la Meuse s'ouvrira, à Bar-le-Duc, le
lu.idi 26 septembre, à 14 heures.
Au début de la séance d'ouverture, il
sera procédé au renouvellement, du bu-
reau. M. Raymond Poincaré, président du
conseil, et M. André Maginot, président et
vice-président sortants, sE verront sans
aucun doute renouveler, comme d'habitude,
leurs mandats à l'unanimité.
On annonce que le président du conseil,
à l'occasion de sa réélection, prononcera
un grand discours politique dans lequel il
tracera le programme du travail parlemen-
taire à la veille de la rentrée des Chambres
et examinera la politique intérieure et ex-
térieure du pays.
L'entrevue de MM. Chamberlain et Mussolini
Londres, 15 septembre..
Suivant une information de l'agence Rèu-
ter, on déclare ne rien savoir, dans les
miliéux autorisés, au sujet d'une réunion
éventuelle entre sir Austen Chamberlain
et M. Mussolini. Une telle réunion paraît
improbable, et les télégrammes reçus de
Genève concernant les projets du ministre
des affaires étrangères britannique n'en
font pas mention. On croit que sir Austen
Chamberlain, en quittant Genève, fera une
croisière en Méditerranée, dü côté des îles
Baléares.
!*es Échos
Les œuvres complètes de Gabriele
d'Annunzio.
L'Institut national pour la publication
des œuvres de Gabriele d'Annunzio a
publié son programme. La préface à ce
piogramme est écrite par le ministre de
l'instruction publique, M. Fedele; il
coûte à lui seul 90 lires.
La publication complète sera de qua-
rante volumes, au prix de 150 lires cha-
cun. L'édition de luxe sur parchemin,
relié en maroquin, figure aux listes de
l'édition pour 9,000 lires le volume.
Parmi les documents inédits, se trouve
la lettre du poète au roi d'Italie, qui pa-
tronne cete édition, et dans laquelle il
remercie le souverain de son parrainage
accordé à « une entreprise qu'il ne con-
sidère que comme le pacte de son passé
avec son avenir ».
Ajoutons que la représentation en
plein air de la Figlia di Jorio vient
d'avoir lieu au Vittoriale. Les cinq cents
places étaient de mille lires chacune.
ACADEMIE FRANÇAISE
L'Académie a reçu quatre lettres de candi-
dature au fauteuil de Robert de Flers.
Elles lui ont été adressées (ordre alphabétique)
par MM. Tristan Bernard, Emile. Hinzelin, le
comte Gabriel de La Rochefoucauld et M. ouis
Madelin.
M. Louis Madelin s'était déjà présenté quatre
fois à l'Académie, pour le fauteuil de Jean Aicard,
et chaque fois le scrutin avait été sans résultat,
aucun des concurrents n'ayant réuni la majorité
requise pour l'élection.
M. Emile Hinzelin s'était présenté le 19 no-
vembre 1925 au fauteuil de Maurice Barrès
contre M. Louis Bertrand, élu.
M. Tristan Bernard avait été candidat aussi
l'un des derniers fauteuils attribués par l'Aca-
démie, mais avait retiré sa candidature avant
le scrutin.
Seul, le comte Gabriel de La Rochefoucauld
se présentée pour la première fois.
Etaient présents à la séance d'hier: M. le
maréchal Joffre, Mgr Baudrillart, MM. Gabriele
Hanotaux, René Doumic, Louis Barthou et Paul
Valéry.
Deux mots nouveaux ont été admis au diction-
naire mondial, dont le sens est aujourd'hui si
connu, et. monisme, théorie philosophique.
L'Académie a décidé de se faire représenter
par son bureau et par Mgr Baudrillart au tricen-
tenaire de Bossuet, qui sera célébré à Meaux
le 23 octobre prochain. Adrien Dubreuil.
Ce n'est pas une inauguration.
De nombreux habitants du dix-sep-
tième arrondissement s'arrêtent avec
étonnement, depuis quelques jours, de-
vait une belle plaque de marbre appp-
sée sur ùné maison de l'avenue de Vil-
liers et indiquant que là est mort, en
1898, le grand peintre Puvis de Cha-
vannes.
S'agissait-il d'une inauguration faite
en petit comité et sans aucune publi-
cité ? Nullement, et les passants, d'a-
bord intrigués, finirent par apprendre
qu'ils ne connaissaient pas l'histoire
complète de leur arrondissement.
Il s'était passé simplement ceci, que
des ouvriers, travaillant à l'immeuble
en question, avaient, en lavant la pla-
que, rendu toute sa netteté et tout son
éclat à une inscription tellement pous-
siéreuse que son existence était devenue
complètement ignorée.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 025 (+ 0 005). Dollar, 25 50
0 005). Belga, 355 (- 0 25). Lire,
(sans changement). Franc suisse,
492 (+ 0 25). Peseta espagnole, 430 75
(– 0 875). Florin hollandais, 1021 50
(– 0 50). i
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la jourttée du 16 septembre
Région parisienne: vent variable faible, ouest
dominant ciel très nuageux; éclaircies, quelques
ondées. <
Température sans changement.
AUJOURD'HUI.
Fête: Sainte Edith.
14 heures. Courses à Vincennes.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Amicale
des anciens du zouaves et Amicale des anciens
du 32" R.A.
20 h. 45. Théâtre Sarah-Bernhardt Pre-
mière représentation de L'Abbé et le Ministre.
Le maire de New-York
est reçu a l'Hôtel de Ville
La municipalité de.Paris a, reçu hier, à
l'Hôtel de Ville, l'Hon. Jaunes Walker.
maire de New-York, qui, à' son' arrivé
dans le palais municipal, a été. conduit
dans le cabinet du président du fonseil mu-
nicipal de Paris. Le maire de New-York
était accompagné de Mrs Walker et des
membres de la délégation. Le ministre de
l'intérieur, M. Albert Sarraut, était pré-
sent, ainsi que le général Gouraud, gou-
verneur militaire de Paris Mgr Chaptal,
évêque des étrangers à Paris, et M. Paul
Bouju, préfet de la Seine.
Après avoir apposé leurs signatures sur
le Livre d'or de la Ville de Paris, l'Hon.
James Walker et MM. 'Walter Herrick, di.
recteur des jardins publics de New-York
Downing, sénateur de New-York au Parle-
ment d'Alb%ny William Mac Cormick, di-
recteur des services administratifs le pro-
fesseur Herbert Adams Gibbons, de l'Uni-
versité de Princeton, se sont rendus dans
le salon des Lettres, des Arts et des Scien-
ces, où des discours de bienvenue ont été
prononcés par MM. Louis Delsol et Paul
Bouju.
Nous savons, à n'en pas douter, a dit
le président du conseil municipal, que Pa-
ris et la France sont pour vous l'objet
d'une de ces affections électives que nous
pourrions être tentés d'expliquer par le
sang celtique qui coule dans vos veines;
-Demain, a dit le préfet de la Seine, la
France entière accueillera fraternellement
la Légion.
Aujourd'hui, monsieur-le maire, c'est
à votre personne respectée et à-la grande
cité que vous-représentez si dignement que
vont nos hommages. »
L'Hon. James Walker a répondu aux
souhaits de bienvenue. Il a parlé d'abon-
dance,en anglais, disant que l'accueil, dont
il était très heureux, « allait rendre profon-
dément joyeux le cœur de New-York
Puis, après avoir parlé des soldats amé-
ricains tués sur le sol français, qui .dor-
ment leur sommeil éternel sous les cieux
de France, dans la paix française, l'Hon.
James Walker, se félicitant du gentiment
commun aux deux pays pour la paix, s'est
écrié qu'il voulait « que durât à.New-York
une admiration perpétuelle pour Paris et
pour la Franche n.
L'assistance a écouté debout l'Hymne
américain et la Marseillaise. Puis, M.
Louis Delsol a remis à l'Hon. James Wal-
ker une réplique de la maquette en bronze
de la statue équestre d'Etienne Marcel, du
sculpteur Idrac, don de la Ville de Paris à
la Ville de New-York, ainsi qu'un exem-
plaire, relié par les élèves de l'Ecole Es-
tienne, de la, publication municipale Paris
pendant la guerre&ïue à M. René Weiss, et
le livre de M. François Bouchor, conser-
vateur adjoint du musée Carnavalet, sur
les souvenirs américains à Paris.
Une gerbe de fleurs a été offerte à Mrs
Walker. La médaille de la Ville de'Paris a
été donnée à chacun des membres de la
délégation.
Un concert, comprenant divers divertis-
sements, a terminé cette belle réception.
La Michodière
Un nouveau défi
Il n'est pas encore certain que M.
Rakowsky sera rappelé mais il est
d'ores et déjà annoncé que M. Rosen-
goltz, ex-chargé d'affaires des soviets à
Londres et responsable du scandale de
l'Arcos qui détermina la rupture anglo-
soviétique, sera nommé conseiller d'am-
bassade à Paris, où il pourrait fort bien
devenir chargé d'affaires.
Ce choix est révélateur de l'état d'es-
prit des soviets, qui, en nous envoyant
un diplomate jugé indésirable par l'An-
gleterre, amie et alliée de la France, té-
moignent d'une insolente certitude que
le gouvernement français est incapable
de réagir contre les menées de la
III» Internationale. L'on ne saurait lais-
ser sans sanction ce nouveau défi à
l'opinion française. La dépêche de Lon-
dres qu'on lira plus loin devance, avec
une impertinence rare, l'agrément que
tout gouvernement civilisé doit deman-
der (et obtenir) avant l'envoi d'un repré-
sentant à une puissance étrangère. Il
est impossible de concevoir que M.
Briand ait pu donner cet agrément de
Genève, où il n'a pas pu prendre en-
core de décision sur le cas de M. Ra-
kowsky.'
La preuve étant faite que les soviets
se conduiront toujours envers la
France de façon aussi incorrecte que
nuisible, il ne reste plus qu'à les prier
de garder chez eux leurs propagandis-
tes camouflés en ambassadeurs.
M. ROSENGOLTZ VIENT A PARIS
Londres, 15 septembre.
Un télégramme rie Moscou, viia-Copenha-
gue annonce que M. Rosengoltz, ancien
chargé d'affaires des soviets à Londres, a
été nommé conseiller d'ambassade à Paris
est que M. Boudensky deviendra vice-prési-
dent du conseil suprême de la guerre.
Les relations économiques
franco-américaines
La France accorde des tarifs de faveur
à l'Amérique
On sait que la conclusion de 1'accord
commercial franco-allemand (en l'absence
de tarif français toujours en instance de-
vant les Chambres) a donné Jieu à des défi-
nitions de nouveaux droits de douane,
pour de nombreux articles, droits plus
élevés que ceux jusqu'alors en vigùeur.
La France a donc été amenée à appli-
quer aux produits de tous les pays étran-
gers ne bénéficiant pas de la clause de la
nation la plus favorisée de facto un nou-
veau tarif général et un nouveau tarif
minimum.
L'Amérique, n'ayant pas de traité de
commerce avec la France, jouissait, par
faveur spéciale et sans contre-partie, d'un
régime qui octroyait à un certain nombre
de ses produits des droits qui, pour être
un peu plus élevés que ceux du tarif mini-
mum, restaient néanmoins sensiblement
inférieurs à ceux du tarif général.
La conclusion de l'accord commercial
franco-allemand ayant eu pour consé-
quence logique le relèvement du tarif
français, le gouvernement américain fit
faire ces temps derniers, par son chargé
d'affaires à Paris, une démarche au' Quai
d'Orsay, en vue de sonder le gouvernement
de la République française sur la possibi-
lité de nouer des négociations commercia-
les franco-américaines et d'obtenir, en
attendant le résultat de ces négociations,
une atténuation aux nouveaux droits frap-
pant les marchandises américaines entrant
en France.
Le gouvernement français, :épondant à
la démarche américaine, a fait savoir,
hier, au gouvernement américain que,
très désireux de voir s'ouvrir des négocia-
tions éeonomirnies entre da France et les
Etats-Unis, il était disposé, en attendant
leur conclusion, faire bénéficier les pro-
duits américains de certaines diminutions
sur les nouveaux tarifs en vigueur, pou-
vant atteindre jusqu'à 50 0/0 des avantages
accordés à l'Allemagne par la convention
commerciale franco-allemande,
Exemple les droits prévus à l'article 517
pour les produits de filature, dans l'ancien
tarif français, étaient de 12 l'ancien tarif
général était de 48 les droits accordés aux
produits américains étaient de 18.
Dans le nouveau régime proposé par la
France, le tarif minimum étant de 25 et le
tarif général de '100, la production améri-
caine bénéficierait du tarif 50.
Des dérogations analogues serraient
appliquées bénévolement par le gouverne-
ment français aux articles intéressant plus
particulièrement les exportations améri-
caines, à titre provisoire, et sans préjuger
des dispositions de l'accord commercial
ultérieur à intervenir entre la France et
les Etats-Unis.. S'-R.
Lire en 2° page
LES REPRÉSAILLES AMÉRICAINES
La reprise
des travaux parlementaires
A la commission des finances
La commission des finances de la Cham-
bre, dont les travaux étaient suspendus
depuis la mi-juillet, va reprendre, le mardi
20 du courant et continuer les jours sui-
vants l'étude des divers budgets des dé-
penses, qui n'ont pas été encore tous exa-
minés. Elle commencera par celui du mi-
nistère des finances.
Les rapporteurs spéciaux ont été invités
par le président de la eommission''a se te-
nir prêts à faire discuter les rapports qu'il
leur reste à présenter.
Dans ces conditions, M. Malvy estime
que l'oeuvre de la commission pourra être
terminée vers le 10 octobre à ce moment-,
selon lui, la plupart des rapports auront
été imprimés et l'élaboration, du rapport
général sera déjà bien avancée, sinon
même achevée. Ainsi, la Chambre pourrait
en entreprendre l'examen dès la semaine
suivante.
A ce propos, le président de la com-
mission a l'intention de s'entretenir ven-
dredi soir avec M. Poincaré de la date de
convocation du Parlement et de faire
connaître au chef du gouvernement qu'il
ne verrait, pour sa part, que des avanta-
ges à fixer la rentrée au 18 octobre.
Il est probable uqe le conseil des mirïis-
tres, qui aura lieu samedi à Rambouillet,
prendra une décision à ce sujet.
A LA SOCIÉTÉ DES NATIONS
Un vote paradoxal
L'échec de la candidature belge au
conseil de la Société des nations sera.
péniblement ressenti par la noble Bel-
gique dont la collaboration, si chère-
ment payée, à l'organisme de Genève
depuis sa création, méritait plus de re-
connaissance et plus d'égards. Il est dou-
teux que la manœuvre politique qui
aboutit à cette singulière décision de
l'assemblée ajoute à son prestige et 'à
son crédit dans le monde.
Pour la France, qui avait publique-
ment donné son adhésion au principe
de la rééligibilité de la Belgique et avait
obtenu l'assentiment de l'Angleterre (et
même de l'Allemagne), l'échec n'est
guère moins sensible. On est bien obligé
de voir dans le refus de l'assemblée une
manifestation de mauvaise humeur des
.petites puissances qui, à diverses repri-
ses, ont exprimé leur désir' de Passer,
à tour de rôle, au conseil de la Société
des nations. v
Cette hâte, motivée par d'assez pué-
miles considérations de politique inté-
rieure particulières aux Etats qui
avaient donné des mandats impératifs
à leur représentant, n'a tenu aucun
compte des conséquences graves de l'ex-
clusion d'une puissance qui avait pour-
tant autrement d'intérêts que la Répu-
blique de Cuba à la solution des problè-
mes angoissants légués par la guerre à
une Europe encore troublée problèmes
de-la sécurité générale, de l'application
des traités, de l'organisation de ses pac-
tes analogues à celui de Locarno, de
1 évacuation rhénane et de la démilita-
risation du Rhin, des réparations et`du
plan Dawes, etc., etc.
Le vote inattendu de l'Assemblée
aboutit à ce résultat paradoxal d'une
Allemagne siégeant en permanence dans
un conseil où ne siégera plus ^.Belgi-
que, précisément pendant les années où
ce conseil peut être appelé à prendre les
décisions les plus graves pour la sauve-
garde des intérêts belges que la politi-
que allemande est le plus exposée mé-
connaître
Genève n'est pas que la Tour de Babel
où tout est confusion dans les idées et
les mots c'est aussi le manoir à l'en-,
vers où ceux qui doivent exécuter les'
traités sont chargés de veiller à leur
exécution, et ceux en faveur de qui les
traités doivent être exécutés sont ré-
duits au rôle de simples spectateurs.
Qu'attendre d'une Société des nations,
comprise de telle sorte qu'elle n'agit que
pour entraver l'action de la justice et
qu'elle ne parle que pour condamner le
juste au silence ?
A vrai dire, la personnalité de M.
Vandervelde pourrait bien n'être pas
étrangère à l'échec de la candidature de
la. Belgique, dont les chancels eussent été
meilleures avec un délégué belge moins
égfcré dans les brumes pacifistes du dé.
sarmement à tout prix. Mais c'est là
question purement belge qui reste en
dehors de toute appréciation étrangère.
Il s:ed, d'ailleurs, de reconnaître qu3
l'attitude digne et sereine du représen-
tant de la Belgique fut de nature à mé-
riter un peu tard les suffrages una-
nimes de l'Assemblée..
Saint-Réal
LA SEANCE
Genève, 15 septembre,
L'assemblée de Genève s'est pronon-
cée contre la rééligibilité de la Belgique
au conseil de la Société des nations.
Sur 48 votants. 29 voix se sont pronon-
cées pour la rééligibilité mais la ma-
jorité des deux tiers, de 32 voix, qui
était nécessaire, n'a ,pas été atteinte. En
conséquence, la Belgique cesse d'être
candidate aux élections du conseil qui
auront lieu cet après-midi.
Les voix de l'opposition sont celles
des délégations, en pamticulier de la
Scandinavie, qui sont formellement op-
posées au principe même de la rééligi-
bilité, et aussi les voix de nombreux
candidats qui briguent un siège non
permanent au conseil. Les grandes puis-
sances, y compris l'Allemagne, et à
l'exception peut-être de FItalie, ont voté
pour la Belgique. les voix du groupe
sud-américain semblent s'être plutôt
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