Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-09-11
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 septembre 1927 11 septembre 1927
Description : 1927/09/11 (Numéro 18238). 1927/09/11 (Numéro 18238).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k541004r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
« ««. N.iCT <5 h. du matin) .paris et départements cëntïmès CS Il. du mâtin)'. Manche h septembre m
EOIBOHD TARBE ET HEHBÏ DE PÈHE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur
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Belgique et Luxembourg. 36 fr. 72 fr. 140 jr.
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JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE LE PWS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS
RENÉ LARA
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4DA£SS£ TÉLÉGRAPHIQUE i GAULAI! PARIS
Ce que disent
les lettres d'été
Allez interroger le ministre des pos-
tas, rue de Grenelle, non loin de la
« Caverne sacrée » il vous déclarera
que la boîte de ses facteurs est tou-
jours pleine, alors pourtant que les
hommes et les femmes se sont déjà
tout dit et qu'ils se téléphonent le reste.
Oui, pleine de lettres, et chaque année
de nombre des facteurs augmente, selon
cette loi du suffrage universel qui veut
qu'on ait toujours besoin de fonc-
tionnaires de plus. Mais nous savons
bien, nous, que nous n'écrivons guère.
De quoi bourrent-ils donc leurs boîtes?
Il faut supposer .alors, si les maîtresses
se. taisent, que les femmes de chambre
parlent comme au Jeu de l'amour et
du hasard, Lisette a remplacé Sylvie.
Sans doute est-ce, une manière de grim-
per tout doucement à l'échelle sociale.
Le temps de Mme de Sévigné s'éloi-
gne, et celui de Voltaire, et celui qui
nous vit naître aussi. Les inquiétudes
;et les cas de conscience se posent
moins sur le papier, et\ l'esprit lui-
imêmè. Flaubert ne s'occuperait plus
autant de Maxime du Camp ni même
'de Louise Colet Zola n'écrirait plus
qu'aux journaux et Taine ne fournirait
pas à présent quatre volumes de corres--
pondance, ainsi qu'en ces longues an-
nées amoureuses où une Juliette Drouet
adressait vingt mille épîtres à un seule
correspondant, dont on sait de reste
.qu'il s'appelait Victor Hugo.
Quel homme de lettres connaissez-
vous qui aujourd'hui en écrive ? Nos
autographes je parle de ceux des au-
litres. vaudront un jour des prix tfabu-
Ileux. Maeterlinck n'écrit pas. Je n'ai
pas reçu de l'illustre auteur de l'Etape,
qui .maintes fois jadis me traita de la
sorte, le moindre billet depuis la
guerre. Et pourtant si, quelque jour de
pluie, un Henri Lavedan laissait, sa
lume distraitement courir tout au
flong- de quatre pages, que de plaisirs
itel ou tel y pourrait prendre Que
iyoulez-vous ? On lit le Temps. Et puis
il y a la machine à écrire, dont la con-
.currence nous tracasse, en' attendant la
,Machine à penser et peut-être les heu-
tres sont-elles devenues plus courtes.
-Beaucoup de femmes elles-mêmes se
sont ,presque tues:' Et puis la vie est si
;ehèi»e, que chacun gakle ses idées de-
'vers soi sans les expédier coûteusement
';au dehors. J
Heureusement, pour atténuer un tel
mal, l'été revient tous les ans, l'été, ou
son simulacre, dont la force centrifuge
nous sépare les uns des autres en nous
jetant de tous les côtés au hasard. Alors
nous cherchons à nous rejoindre, et il
se produit une petite recrudescence
épistolaire par le goût que l'on a de
faire savoir où l'on est. A quoi suffi-
rait la littérature de carte postale, où
le meilleure des souvenirs parle du plus
beau des pays le pays d'où l'on écrit
.;est. toujours le plus beau. Cependant
cette recrudescence a d'autres causes.
Car nous avons encore, si vieux que
soit le monde, des choses à nous dire,
qu'il s'agisse de se tromper ou de
(js'aimer, sur le théâtre de guerre et
d'amour où nous jouons notre vie.
La lettre est datée, qu'y va-t-on
jmettre de soi ? Deux éléments in-
dispensables sortent aussitôt de l'en-
̃ !cre et s'imposent tout d'abord au
¡papier, quelle que soit sa couleur.
Le premier, qui sert de cet exorde
dont Cicéron demande qu'il soit grave,
comporte soit des reproches, soit des
1 l'excuses, suivant 'que c'est l'une ou
,;]'autre des parties qui fut la négligente,
,excuses et reproches qui se perdent
dans un dédale de raisons. Le second,
c'est la pluie, le soleil et le vent, autour
^desquels au demeurant nul ne s'ac-
!cerde car il est de notoriété que, de-
puis le vieil Hésiode, on ne se puisse
entendre entre soi sur le temps qu'il
¡fait. On en parle d'autant plus. Si nous
,avions en effet ttrop d'opinions commu-
tnes, la comédie humaine ne s'exprime-
!rait plus que par des points d'exclama-
ition, encore que dé cette ponctua-
itiôn-là il ne faille point médire.
Est-ce tout ? Non pas. Et peut-être ne
doit-on voir en ces deux préludes qu'un
détour inconscient pour retrouver l'ins-
tant où notre sensibilité s'engage. Let-
tre d'une fille à sa mère, lettre d'un père
à sa fille, lettre d'un ami, où, plus li-
bre., silencieusement se distille la pen-
sée, où un battement de cils ne vient pas
arrêter un élan. Nous n'y ressentons ni
les appels ni les retenues de la présence
matérielle, nous n'y rencontrons ni ses
attraits ni non plus ses obstacles de
telle sorte qu'à la fois nous disons moins
,de choses et que nous en disons plus,
enfin que nous en disons d'autres. Et les
lettres d'amour, où tantôt bondissent les
mots comme en une cascade de rosés, et
tantôt ils frémissent comme des ailes de
papillon et les lettres de confidences.
Marcel Prévost, en qui je salue bien cor-
dialement lé grand-officier de ce matin,
Marcel Prévost; de qui les romans
ont connu les plus volumineux succès,
a indiqué quelque part. une préférence
d'amateur pour ces lettres-là, qu'il écri-
vit d'une main savoureuse vous rappe-
lez-vous sa Raymonde Royer contant à
une amie d'enfance les premières heu-
res manquées de sa vie conjugale, et
cette Mme Lemercier qui, en badinant
avec un André, ne s'aperçoit pas qu'elle
tombe ? On trouve tout cela dans la
boîte d'un facteur.
A la lecture de toute lettre, qui ne
vient point, impersonelle et banale,
'd'un chef de gare ou d'un agent du fisc,
nous, éprouvons normalement deux
jouissances distinctes, ou plutôt car
les ennuis s'y glissent plus adroitement
encore que les plaisirs deux commo-
tions, d'ailleurs le plus souvent légères,
qui 'nous divertissent et nous éveille,nt.
C'est d'abord la nouvelle qui nous
frappe et que nous sommes empressés à
recueillir, le petit chat est mort, à
Deauville, Mme G. pour se baigner se
vêt de plumes de paon, en n'ayant avec
elles rien d'autre que soi-même, José-
pha, la fille de la cuisinière, est fiancée
au neye.u du chauffeur, surtout si
l'annonce est vraiment fraîche. et que
nous puissions l'afficher à notre tour.
Aussi bien toutes ces nouvelles, dont la
plupart nous. sont indifférentes, pour-
raient nous parvenir par une agence
mais elles ne nous toucheraient pas au-
tant que transmises par quelqu'un, qui,
pour nous les offrir, y met sa manière,
si médiocre soit-elle.
Et voici la seconde commotion, la
plus humaine et la plus- précieuse, celle
qui nous est donnée par le contact d'un
être. Une lettre nous apporte une pré-
sence. Je tiens l'enveloppe encore close
et j'entends une voix derrière la porte.
Entrez L'enveloppe est ouverte, les
mots apparaissent et se déploient arti-
culés comme des gestes, et chaque lettre
dans chacun de ces mots, cet s qui
s'enroule, cet l qui s'allonge, cet r qui
se cabre, cet m qui s'abandonne. Chaque
phrase évoque une attitude. Les yeux
s'animent, les épaules ondulent. Espiè-
gles, caressantes ou mélancoliques, des
minutes se déroulent, dont parfois nous
faisons des heures, à moins que l'on
ne trouve la visite trop longue et que
l'on ne préfère lire une tragédie d'Es-
chyle. Mais aussi l'on a pu dire à son
visiteur « Ne vous en allez pas si vite,
je veux encore vous regarder sou-
pire. » Puis sur la page repliée le tiroir
se referme, l'image s'efface, et l'on
se demande de quelle couleur sont ses
yeux.
Etienne Bricon
LA VIE QUl PASSE
La promotion des Beaux-Arts
et de l'Instruction publique
La promotion du ministère de l'instruction
publique et des beaux-arts dans l'ordre de la
Légion d'honneur contient certains nomsréputés.
Nous sommes heureux d'y reconnaître et d'y
saluer plusieurs personnalités sympathiques au
public. Ajouterons-nous' que, parmi les eheva-
liers, cette remarque nous est venue plus d'une
fois à J 'esprit, à l'évocation d'un talent sûr:
« II n'ayait donc pas encore la croix ? »
Un seul « promu à la dignité de grand
officier: M. Marcel Prévost. Le romancier qui
a poussé jusqu'à la prescience cette psychologie
singulièrement souple que réclame l'âme fémi-
nine moderne reçoit la récompense due à sa
brillante carrière d'homme de lettres. Dans les
jours de joie, dans les heures de gratitude
publique, c'est vers vies: œuvres préférées a la
fois, de leurs lecteurs, et d'eux-mêmes que l'on
souhaite voir se reporter la pensée des écri-
vains il y aura aujourd'hui bien des lectrices
qui songeront aux Lettres de Femmes.
M. André Messager est promu commandeur.
Nulle distinction n'est plus méritée. Est-il utile
de rappeler quelques-uns des titres de l'éminent
compositeur ? Non seulement il a fait de bonne
musique comme Véronique et Les Petites Michu
dans le domaine léger, mais il a donné Les
Deux Pigeons, ballet à l'Opéra; Fortunio et
Béatrice à l'Opéra-Comique, et bien d'autres
encore. Et avec quelle ferveur il a conduit !a
musique des autres Rappelons-nous les soirées
de Peiléas et Mélisande. 11 a dirigé l'Opéra
pendant sept ans, de 1907 à 1914 il a été le
chef d'orchestre de la Société des concerts.
Bref, il a gagné une ample cravate à cent titres
divers.
M. Jules Cayron est promu officier. Cet artiste
de métier séduisant et sobre n'e,st pas seulement
apprécié par nos compatriotes pour ses toiles
figurant au Luxembourg, au Palais-Bourbon, au
Petit-Palais et dans différents musées, il est
aussi très connu et goûté en Angleterre et en
Amérique. Ses modèles sont presque toujours
de choix et, aux deux derniers Salons des Artistes
français, le portraitiste Cayron, élève d'Alfred
Stevens et de jules Lefebvre, a fait des envois
remarqués.
M. jean de Granvilliers, romancier de style
précis et coloré, à l'imagination à la fois pitto-
resque et philosophique, sait voir et juger.
Il reçoit également la rosette. Son patriotisme
la lui faisait doublement mériter.
Rendons hommage au dessinateur Ibels, auquel
elle est attribuée également.: Il polémique avec
son crayon contre nos idées, mais nous saluons
son art, sans cesse renouvelé, et sa belle indé-
pendance qui lui garde fidèle l'amitié de Forain.
• M. André joubin, directeur de la Bibliothèque
d'art et d'archéologie de l'Institut de Paris, sera
bientôt directeur en exercice du nouvel Institut
du même nom. Officier de Ma Légion d'honneur,
cette distinction était due à ses travaux ainsi
qu'à ceux de M. Alfred Rébelliau, membre de
l'Institut, directeur de cette Fondation,Thiers si
utile à la culture catholique et à la vie intellec-
tuelle.
Dans le jardin des rosettes, nous cueillons
encore les noms de Al Marcel Batilliat, auteur
de romans très goûtés; du professeur Lecène,
de la Faculté de médecine de Paris.
La musique non plus n'a pas été oubliée
dans cette floraison M. Paul Vidal, auteur de
La Burgonde, est non seulement compositeur,
c'est aussi un savant musicologue; il enseigne
les règles du contrepoint au Conservatoire et
les succès répétés de ses élèves pour le prix
de Rome témoignent de l'excellence de son
cours; il a été chef d'orchestre à l'Opéra et à
l'Opéra-Comique. M: Philipp est-un des maîtres
les plus respectés du Conservatoire; il occupe
la chaire de piano de de Bériot depuis :903;
il est l'auteur de commentaires très solides sur
les classiques il a écrit plusieurs morceaux qui
font partie du répertoire des pianistes.
Soixante-huit croix de chevalier ont été répar-
ties comme une manne bienfaisante sur le monde
des professeurs, des lettres, de 'la peinture et
de la sculpture. Nous ne pouvons les nommer
toutes, mais une mention est'due à M. Baldens-
perger, professeur à Strasbourg à ,Mlle Anna
Caron, l'éminente directrice du lycée de jeunes
filles Jules Ferry, à Paris. Parmi les peintres
et sculpteurs: M. Marchand; qui a illustré un
livre de M. Paul Valéry, livre très recherché;
MM. Çhadel, Jourdan, Bénard, Broquet et le
graveur répufé en médailles Alleaume.
La gent littéraire, dramatique et musicale
n'aura pas à se^plaind/e non plus de V Officiel
de ce matin. Mme Huguette Garnier, qui est
rédactrice au Petit Parisien et au Journal, et
auteur de romans d'une solide analyse psycho-
logique M. Pierre La Mazière, notre confrère,
auteur de cet ironique volume J'aurai un bel
enterrement et de Partant pour la Syrie, sont
nommés chevaliers. La croix tst aussi décernés
à M. Guy de Pourtalès, de qui La Vie de Liszt
et La Vie de Chopin ont consacré la réputation;
à M. Mario Meunier, bon poète et excellent
helléniste. Dans le théâtre, MM. Michel Carré,
auteur. de plus de cent cinquante pièces, et
Albert Brasseur, le délicieux fantaisiste, acteur
des Variétés et du Palais-Royal, dont la carrière
est toute d'honneur et de conscience, voient
rougir leur boutonnière.
Dans le rayon; des croix non plus, la musique
n'a pas été traitée en parente pauvre. Un des
meilleurs musiciens de notre temps, un des plus
modestes aussi, M. Louis Aubert, auteur de
La forêt bleue, jouée à Chicago en 1915, puis
à l'Opéra-Comique, et de La Nuit ensorcelée,
un ballet sur des motifs de Chopin, remarqua-
blement orchestrés, compositeur d'œuvres i'e
chambre et de nombreuses mélodies, est enfin
décoré. L'art du chant compte M. Escalaïs, l'an-
cien ténor de l'Opéra, et Mlle Louise Grand-
jean, qui, après avoir été excellente pensionnaire
de l'Opéra-Comique, puis de l'Opéra, est aujour-
d'hui professeur au Conservatmre.
Félicitons aussi notre excellent confrère René
Vanderpyl, gastronome à la plitme aussi avertie
que le palais. La croix lui était 'bien acquise
depuis longtemps.
Tout-Paris
LE SCANDALE. RAKOWSKY
LA RUPTURE S'IMPOSE
AVEC LES SOVIETS
Le gouvernement s'est enfin
ému du scandale de M. Rakowsky ob-
stiné à rester à Paris comme ambassa-
deur de l'U. R. S. S. après son appel à
la révolution et à la désertion..
Dans sa réunion d'hier matin, le
conseil des ministres a examiné l'af-
faire. Le dossier de M. Rakowsky est
accablant. Non seulement cet ambassa-
deur de la IIP Internationale a multi-
plié les intrusions soviétiques dans la
politique intérieure de la France, mais
encore il a fait de l'ambassade des so-
viets le quartier général, le bureau de
subventions, l'organe de propagande du
parti communiste français.
Peu importe qu'en sus M. Rakowsky
ait manqué à toutes les convenances di-
plomatiques en saisissant directement
l'opinion française de,sa protestation ef-
frontée contre l'évidence des textes revê-
tus de sa signature et qu'il ait donné des
interviews où l'insolence le dispute à la
mauvaise foi.'Ce n'est pas pour incor-
rection que l'ambassadeur des soviets
est « indésirable C'est pour raison de
sécurité nationale.
C'est trop tarder que d'attendre le re-
tour de M. Briand pour une décision qui
s'impose. Le ministre des affaires étran-
gères ne saurait la différer. Il peut, de
Genève, donner les instructions néces-
saires.
Mais ce n'est pas un changement de
personne qui résoudra la question. Un
Rosengoltz .ou tout autre ambassadeur
de même farine continuera, en l'ampli-
fiant encore, l'œuvre de désagrégation
française poursuivie, après M. Kras-
sine, par M. Rakowsky. Une chance
inespérée s'offre d'en finir une fois
pour toutes avec l'U. R. S. S. et d'éli-
miner le poison qui tue la France. Lais-
ser passer cette occasion signifierait
une carence gouvernementale impàr-
donnable, une inconscience énorme,
qui équivaudraient à une tacite compli-
cité. R. L.
Nos Croisières
La marine française au Brésil
La belle initiative de M. Georges Lev-
gués, relative au rétablissement des croi-
sières, ne cesse d'obtenir les approbations
du succès. Notre marine, que certains, à
l'étranger surtout, commençaient trop
complaisamment à prétendre sans enthou-
siasme et sans essor, porte constamment
notre pavillon sur divers points des mers.,
Le prestige de la France y gagne, ainsi
que le. développement de nobles amitiés.
Nous avions appris récemment que la
division navale légère envoyée dans les
eaux américaines sous le commandement
du contre-amiral Pirot avait reçu à Bue-
nds-Aires un chaleureux accueil Notre
collaborateur, M. Carlos de Olazabal,
membre du conseil d'administration du
Gaulois, y avait notamment organisé une
brillante réception ;en l'honneur de nos of-
ficiers. V
Hier, les courriers et la presse brési-
lienne nous ont apporté les échos de la
réception faite à Rio-de-Janeiro.
Le président de la République, M. Was-
hington Luis, tint à venir en personne
assister à une réception donnée à bord du
croiseur-amiral La Motte-Picquet Ce geste
amical à l'égard de la France et la°ma-
mere dont le Président répondit à l'allor
cution dei notre ambassadeur, qui le reçut
à la coupée du navire, ont été interprétés
par toute la presse brésilienne comme une
heureuse manifestation de la sympathie
réciproque des deux nations.
Le La Motte-Picquet et le Jaguar reçurent
également la visite de la colonie et des
écoles françaises, de nombreux officiers
brésiliens, des cadets et élèves des écoles
militaires, etc., qui admirèrent la belle
tenue des équipages et la puissance de nos
nouveaux bâtiments.
Les équipages eurent une grande et légi-
time part dans les -fêtes données. à Rio à
cette occasion.
La colonie française organisa pour qua-
tre cents hommes d'équipage deux excur-
sions dans les environs de la ville. Sous la
conduite de leurs officiers et guidés par
des Français établis dans le pays, les
groupes de marins gagnèrent les environs
du Corcovado et déjeunèrent au bord de
la mer, devant la bellâ plage d'Ipanema.
Une troisième excursion fut organisée par
la marine brésilienne :pour soixante-dix
officiers mariniers et marins. En compa-
gnie de leurs camarades brésiliens, précé-
dés d'une musique de le,, marine brésilien-
ne, nos « cols bleus ». prirent place dans'
des voitures réservées guMes conduisirent,
à travers un pays merveilleux', àla cascade
de la Tijuca.'
C'est à de telles écoles, celles des voya-
ges -et de l'expérience, que notre personnel-
s'instruit, s'entraine et acquiert pour notre
pays un surcroît de prestige et' d'autorité.
hymne
à la paix
Expurgée la résolution polonaise de
tous les termes susceptibles d'entraîner
des obligations juridiques pour les puis-
sances, il ne restait plus à l'assemblée
de. Genève qu'à passer aux congratula-
tions.
Après M. Stresemann, qui avait an-
noncé ses fiançailles de raison avec la
paix, M. Briand et sir Austen Chamber-
lain ont apporté hier à la S. D. N. quel-
que peu déçue du caractère anodin du
texte de M. Sokal écartant tout retour
aux principes du protocole de 1924 le
réconfort de leur robuste optimisme.
M. Briand a parlé comme il sait le
faire avec chaleur, avec émotion et
avec confiance. Il a suivi la foule et subi
l'ambiance genevoise où les augures
d'un monde meilleur, les yeux fixés sur
leur idéal, perdent un peu de vue les
réalités. Quant à ceux que ces réalités
inquiètent et qui ne croient pas à l'auto-
suggestion pacifiste, ce ne peuvent être
que des ennemis de la paix 1
Succédant à M. Stresemann, dont
1 habile discours, calculé pour rallier au
Reich là clientèle des petites nations,
;avait surpris d'abord, puis enthoul
siasmé l'Assemblée, M. Briand eût pu
tout naturellement glisser aux suren-
chères pacifiques. Il y a résisté de son
mieux, s'est gardé de promesses trop
formelles et, sans aller jusqu'à recom-
mander « l'attente » conseillée par M
Politis, it a délicatement souligné la
« faiblesse » dè la Constitution de Ge-
nève, à qui manque « le bras séculier »
pour assurer l'exécution complète de
ses jugements.
Aussi est-il à craindre que les réticen-
ces de M. Briand n'atténuent quelque
peu le succès de son discours en Alle-
magne, où, déjà, la presse hostile à la
Société des nations se plaint amère-
ment que le Reich ait beaucoup donné
pour ne rien recevoir. Mais l'opinion
française en sera, sinon plus rassurée,
peut-être moins bourrelée' de légitimes
inquiétudes.
En revanche, M. Briand a oouvert
M. Stresemann de fleurs et loué son
courage. Sir Austen Chamberlain, ren-
chérissant encore, lui a presque tressé
des couronnes. J'avoue que ces éloges,
qui sont dans la norme de Genève, me
semblent excessifs et, pourquoi ne pas
le dire ? dépourvus de logique.
G.a»' Je dilemme s'impose ou M Stre-
semann est sincère et a derrière lui une
Allemagne qui vaut réellement la paix,
et il est naturel que son représentant
à Genève parle et agisse conformément
a cette volonté pacifique ou bien M.
Stresemann se trompe, ou trompe la
Société des nations, en ne formulant
que le sentiment d'une fraction infime
de l'opinion allemande. Dans ce cas il
ne risque Tien. il a même tout bénéfice
a calmer les inquiétudes, endormir les
vigilances et désarmer moralement et
matériellement l'Eurone, tandis que se
reconstitue en.secret la puissance mili-
taire- du Reich.
Le doute le plus grave qui naît de
tant d'hymnes à la paix, alternant à la
tribune de Genève, provient de leur di-
ve,rsité de tons. Si l'idéal est le même,
que les routes pour y parvenir sont
donc différentes et contradictoires
L'un. veut le désarmement, d'abord
L'autre requiert le désarmement par la
sécurité. Un troisième affirme que l'ar-
bitrage suffit à tout. Un quatrième sug-
gère, avec'raison, qu'au milieu de tant
d'incertitudes, il ne serait peut-être pas
mauvais d'organiser des garanties in-
ternationales susceptibles da s'étayer
sur quelques forcés matérielles.
Sir Austen Chamberlain qui, dans ce
concert, avait la tâche ingrate d'épar-
gner à l'empire britannique des enga-
gements qu'il n'a jamais voulu consen-
tir, s'en est tiré avec une franchise un
peu brutale, mais nécessaire.
Il a nettement fait entendre que sa
Constitution lui interdit d'assumer des
obligations avant de savoir s'il pourra
les remplir.
Tbute la question est là, et sir Austen
Chamberlain en prévient loyalement la
b. D. N. L'intervention de l'Angleterre
peut tarder. comme en 1914 Il s'agit
pour les peuples qu'elle aurait éventuel-
lement à secourir de ne point se laisser
écraser avant l'arrivée du secours bri-
tannique.
C'est la seule leçon qui vaille d'être
retenue du concours d'éloquences gene-
voises. Les assurances pacifiques de M.
Stresemann n'y peuvent rien changer.
René Lara
LE NOUVEAU TARIF DOUANIER
ET LES ÉTATS-UNIS
Hier, un article du Neiu-Yorh Herald
attirait l'attention sur la situation créée
aux importations des Etats-Unis en France
par l'application du nouveau régime doua-
nier. Et il laissait prévoir une raréfaction
considérable des envois par suite de la
modification des droits qui, pratiquement,
tournent au bénéfice.de l'Allemagne.
Et, en fin de soirée, une dépêche nous
parvenait, confirmant ces inquiétudes et
cet état d'esprit. Le département d'Etat
vient, en effet, d'autoriser l'ambassade des
Etats-Unis à Paris à entamer immédiate-
ment des négociations en vue de la, conclu-
sion d'un nouveau traité de comerce franco-
américain, au lieu d'attendre jusqu'au 1er
octobre, date primitivement fixée pour
l'ouverture desdites négociations.
M.. Bokanowski, qui se trouve en ce mo-
ment en Amérique, pourra utilement agir
là-bas.
Une opinion du sénateur.Borah nous
parvient de. Washington sur le même su-
jet
Commentant avec des journalistes les
termes du récent accord commercial
franco^aUemarid, le sénateur Borah a dit
notamment .«
« Cet accord constitue, à mon avis, une
manifestation d'une combinaison économi-
que, laquelle est. sans aucun doute, orga-
nisée en Europé et tend à gêner le. com-
merce des Etats-Unis.
» Je ne veux pas dire pour cela que ce
traité soit entièrement dirigé contre nous.
D'ailleurs, tous les pays d'Europe con-
cluent maintenant entre eux des traités de
commerce et c'est une des raisons pour les-
quelles je me suis opposé à l'annulation
des dettes de guerre. »
Après les manœuyres de Lorraine
Un ordre du jour du général Weygand
Nancy, 10 septembre.
Après les manœuvres de Lorraine, le
général Weygand a adressé aux troupes
placées sous ses ordres, l'ordre du jour
suivant
A l'heure où Jes troupes réunies pour
les manœuvres cessent d'être .placées sous
mon commandement, je tiens à leur expri-
mer mon entière satisfaction. Malgré les
circonstances atmosphériques parfois défa-
vorables et malgré les fatigues imposées
par des opérations poursuivies de jour et
de nuit, j'ai constaté, personnellement,
que dans las états-majors comme dans les
corps de troupe,, chacun s'efforçait, comme
il l'aurait fait en campagne, de remplir sa
tâche avec un dévouement absolu. Grâoe à
un service d'arbitrage remarquablement
organisé, les opérations ont été fertiles en
enseignements et se sont déroulées dans
des conditions aussi rapprochées de la
réalité qu'il est possible des le faire en
temps de paix.
» Officiers, sous-officiers et soldats, de
l'activité et de la réserve, en quittant cette
terre lorraine, où le souvenir de ceux qui
sont glorieusement tombés est toujours
présent, je vous remercie d'avoir montré
que vous étiez prêts aux.mêmes sacrifices
pour la défense de la patrie. »
Les Échos
L'Académie française en Champagne.
C'est notre éminent collaborateur et
ami M. René Doumic, secrétaire perpé-
tuel de l'Académie française, qui repré-
sentera l'illustre Compagnie, dimanche
prochain 18 septembre à l'inaugura-
tion du mausolée national de Sillery
Bellevue, près duquel reposent dix
mille de nos morts.
Paroles de paix.
Le génér.al von Mudra, ancien chef
d'état-major du Kronprinz, a prononcé,
ces jours-ci, à Wesel, lors de l'assem:
blée générale du «t. Heeselerbund », de-
vant cinq mille anciens militaires du
16° corps d'armée, les paroles suivantes
« Il nous sera nécessaire de faire un
examen de conscience avant de croiser
à nouveau les armes avec les Français
et les Belges. N'oublions pas qu'au
temps où nous étions puissants, nous
dominions le monde. Disons-nous,
comme anciens militaires, que nous
n'aurons notre droit qu'à la condition
d'avoir le pouvoir de nous l'assurer. Nous
ne l'aurons, en d'autres termes, que si
la pensée du service obligatoire enflam-
me notre cœur. Ce n'est pas d'ici à de-
main que nous attaquerons nos enne-
mis mais, l'an prochain, lors de notre
nouvelle réunion, je compte que les en-
fants mêmes haïront tout ce qui est fran-
çais. »
Après le discours de M. Stresemann
on ne saurait reprocher à celui-ci de
manquer de clarté.
Propagande..
Un journal de Damas assure que le
code civil ottoman sera remplacé bien-
tôt en Syrie et dans le Liban par un
nouveau code basé principalement sur
le code civil français.
Un maître-autel original.
C'est celui que l'on pourra contem-
pler aujourd'hui, à la porte de Saint-
Ouen, en l'église Saint-Joseph des Epi-
nettes, rue Pouéhet. En effet, la direc-
tion de l'œuvre sociale des Jardins ou-
vriers fera célébrer là la dixième fête
des Récoltes suburbaines et les plus
beaux légumes cultivés dans les jardins
des artisans, des ouvriers, des em-
ployés modestes orneront le maître-au-
tel.
A l'Hôtellerie de Gil Blas.
Le roi et la reine d'Espagne ont été
déjeuner à-la typique auberge de Santil-
lana- del Mar, appelée « Hôtellerie de
Gil Blas qui est devenue aujourd'hui
un centre touristique assez fréquenté.
Ils ont déjeuné sur la vieille et rustique
table de bois où s'assirent jadis les moi-
nes prêcheurs et les rouliers. En leur
honneur, on avait orné cette tablé de
nombreuses fleurs.
Les invités des souverains espagnols
étaient le duc et la duchesse de Suther-
land, le duc d'Albe, le duc et la duchesse
de Lecera, le duc et la duchesse de San-
ton, le marquis de Santa-Cruz, le comte
de Guellj'le marquis et la marquise de
Benameji et le marquis et la marquise
de Robledoy
Le Coq
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 11 septembre
Région parisienne: vent modéré ou assei fort
du secteur sud-ouest; ciel couvert ou très nua-
geux pluies et averses avec grains.
AUJOURD'HUI
Fête: Saint Hyacinthe.
14 heures. Courses à Chantilly, au Tou-
quet et à Pont-l'Evêque.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Union
nationale des combattants de Champlan.
Exposition de peinture en plein air. « Groupe
des Dix», place Saint-Philippe-du-Roule.
14 h. 30. Solennité de la fête patronale
de Saint-Cloud. Pèlerinage et procession des
reliques.
Ouverture de la chasse dans le département
de la Seine.
La France a gagné
la Coupe Davis
Lacoste a battu Tilderi
et Cochet a défait Johnston
hnfin
Depuis que le tennis français menaçait
l'Amérique dans sa suprématie en ce sport,
nous avons enfin réussi à décrocher la
timbale, pardon, la coupe, la fameuse
coupe Davis, le grand trophée internatio-
nal que vingt nations chaque année se dis-
putent.
Depuis 1920, les Etats-Unis étaient dé-
tenteurs de la coupe, par leur victoire sur.
l'Australie.
Avant les Australiens, avant la gijerrej.
la Grande-Bretagne avait régné en maî-
tresse sur le tennis international.
La France est donc, depuis la création
de l'épreuve, la quatrième nation appelée
à inscrire son, nom au palmarès de la
Coupe.
Dans la journée de jeudi, Lacoste avait
battu Johnston par 6/3, 6/2 et 6/2. Par con-
tre Cochet s'était incliné devant un Tilden
plus en verve que jamais, par 4/6, 6/2, 6/2,
Avant hier, le double pour lequel noua
avions confiance avait donné lieu à une
victoire américaine, la paire américaine
Tilden-Hunter battant la paire française
3/6, 6/3, 6/3, 4/6, 6/0. L'Amérique menait par
2 victoires contre 1.
Restaient les de.ux simples qu'il nous fal-
lait gagner pour enlever le trophée.
Ces matches furent joués hier.
Tout d'abord Lacoste, admirablement
maître de lui, triompha après une lutte
forcenée du « Big Bill Tilden », par 6/3,
4/6, 6/3 et 1,1. Les deux pays se trouvaient
désormais à égalité. Cochet était notre der-
nier espoir..
Le joueur lyonnais, qui avait fait,
l'avant veille, une très belle partie contre
Tilden, joua un très grand match contre
l'Américain Johnston. Il gagna le pre-
mier set par 6/4, perdit le second 4/6, en-
leva brillamment le troisième 6/2 et le qua-
trième par Grâce à lui la France comp-
tait une troisième victoire qui lui donnait
le gain du match par 3 victoires contre
deux.
La défaite des joueurs américains' est
trop nette pour qu'ils puissent en nier la
régularité. La vérité est, qu'à part Tilden,-
le tennis américain n'a plus de très grari'i
champion et encore Tilden dut-il une
fois encore s'incliner devant René Lacoste.
D'autre part, pour gagner le double, .les
Américains durent faire jouer à' Tilden
deux simples et un double, sans lui laisser
un jour de repos. A la vérité, nos adver-
saires étaient dans un cruel embarras, car
si Tilden n'avait pu être aux côtés de Hun-
ter dans le double, nos compatriotes Bru-
gnon-Borotra auraient très vraisemblable-
ment gagné ce double, sans que Tilden eût
pour cela la certitude de battre Lacoste.
Voici donc la Coupe, qui revient en Eu-
rope, où elle fut d'abord. Conformément au
règlement de la Çpupe, la, France n'aura,
1 an prochain qu'un seul match à jouer
celui qui l'opposera dans la finale du chal-
lenge-round, où elle est pour 1928 qualifiée
d'office, au gagnant de la finale inter-
zones.
Georges Bruni
A L'ASSEMBLEE DE GENÈVE
Discours de MM, Briand
et Chamberlain,
Diverses conceptions
du désarmement
Genève, 10 septembre,.
Après le discours de M. Stresemann,
les discours de MM. Briand et Cham.
berlain.
L'assemblée est en pleine fièvre ora-
toire. C'est le triomphe du verbe, dont
la splendeur sut si bien voiler souvent
la faiblesse, des idées.
En se levant, M. Briand a été l'objet
d'une salve d'applaudissements.
Notre ministre des affaires étrangè-
res a commencé son improvisation en
déclarant qu'à la suite des débats de ces
derniers jours son opinion est opti-
miste et que ces discussions agrandis-
sent en lui la confiance qu'il a toujours
eue dans la famille internationale de la
Société des nations.
M. Briand rend hommage au noble
discours de son collègue M. Strese-
mann
Je dis ceux qui affectent de considérer
la Société des nations comme une organi-
sation ne portant pas en elle. un grand
germe de vie:
« Pensez à la situation dans -laquelle
elle était il y un peu plus d'un an et
demandez-vous ce qu'auraient dit alors les
détracteurs de notre institution si on leur
avait prédit qu'à brève échéance l'Alle-
magne et la France se trouveraient assi-
ses dans la même assemblée, que leurs
représentants pourraient y échanger leurs
idées sur les sujets les plus délicats et qui
froublent le plus profondément leur pays. Il
J'ai recueilli une à une, poursuit M.
Briand, les paroles de M. Stresemann.,
J'ai compris tout ce quc sa courtoisie y
avait mis d'atténuation. J'ai saisi toutes
les nuances de son désir bien naturel. Au-
cune des parties de son discours ne m'a
troublé ni choqué. J'y ai trouvé des encou-
ragement à persister dans l'oeuvre dans
laquelle nous sommes associés et la cer-
titude que les obstacles qui peuvent se
dresser encore sur la route du rapproche-
ment entre nos deux peuples disparaîtront
certainement l'un après l'autre. Il suffit
que nous ayons une égale loyauté, que
nos pays nous suivent avec la volonté
d'aller vers le même but et que nous in-
terprétions nos engagements réciproques
avec probité.-
On a abordé ici, dit M. Briand, tous les
graves problèmes qui sollicitent notre at-
tention sécurité, désarmement, problè-
mes économiques, et je -dois me féliciter
que la délégation française et plus par-
ticulièrement mes collègues MM. Lou-
cheur et Jouhaux ait pris l'initiative
de saisir la S. D. N. de ces graves problè-
mes.
Elle les à abordés résolument et les a
étudiés avec minutie. Elle a recueilli déjà
tout un ensemble de documents précieux.
Elle est engagée dans la bonne voie vers
les solutions qui ne contribueront pas peu
à la paix du monde.
Après avoir montré les graves réper-
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ARTHUR MEYER
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Ce que disent
les lettres d'été
Allez interroger le ministre des pos-
tas, rue de Grenelle, non loin de la
« Caverne sacrée » il vous déclarera
que la boîte de ses facteurs est tou-
jours pleine, alors pourtant que les
hommes et les femmes se sont déjà
tout dit et qu'ils se téléphonent le reste.
Oui, pleine de lettres, et chaque année
de nombre des facteurs augmente, selon
cette loi du suffrage universel qui veut
qu'on ait toujours besoin de fonc-
tionnaires de plus. Mais nous savons
bien, nous, que nous n'écrivons guère.
De quoi bourrent-ils donc leurs boîtes?
Il faut supposer .alors, si les maîtresses
se. taisent, que les femmes de chambre
parlent comme au Jeu de l'amour et
du hasard, Lisette a remplacé Sylvie.
Sans doute est-ce, une manière de grim-
per tout doucement à l'échelle sociale.
Le temps de Mme de Sévigné s'éloi-
gne, et celui de Voltaire, et celui qui
nous vit naître aussi. Les inquiétudes
;et les cas de conscience se posent
moins sur le papier, et\ l'esprit lui-
imêmè. Flaubert ne s'occuperait plus
autant de Maxime du Camp ni même
'de Louise Colet Zola n'écrirait plus
qu'aux journaux et Taine ne fournirait
pas à présent quatre volumes de corres--
pondance, ainsi qu'en ces longues an-
nées amoureuses où une Juliette Drouet
adressait vingt mille épîtres à un seule
correspondant, dont on sait de reste
.qu'il s'appelait Victor Hugo.
Quel homme de lettres connaissez-
vous qui aujourd'hui en écrive ? Nos
autographes je parle de ceux des au-
litres. vaudront un jour des prix tfabu-
Ileux. Maeterlinck n'écrit pas. Je n'ai
pas reçu de l'illustre auteur de l'Etape,
qui .maintes fois jadis me traita de la
sorte, le moindre billet depuis la
guerre. Et pourtant si, quelque jour de
pluie, un Henri Lavedan laissait, sa
lume distraitement courir tout au
flong- de quatre pages, que de plaisirs
itel ou tel y pourrait prendre Que
iyoulez-vous ? On lit le Temps. Et puis
il y a la machine à écrire, dont la con-
.currence nous tracasse, en' attendant la
,Machine à penser et peut-être les heu-
tres sont-elles devenues plus courtes.
-Beaucoup de femmes elles-mêmes se
sont ,presque tues:' Et puis la vie est si
;ehèi»e, que chacun gakle ses idées de-
'vers soi sans les expédier coûteusement
';au dehors. J
Heureusement, pour atténuer un tel
mal, l'été revient tous les ans, l'été, ou
son simulacre, dont la force centrifuge
nous sépare les uns des autres en nous
jetant de tous les côtés au hasard. Alors
nous cherchons à nous rejoindre, et il
se produit une petite recrudescence
épistolaire par le goût que l'on a de
faire savoir où l'on est. A quoi suffi-
rait la littérature de carte postale, où
le meilleure des souvenirs parle du plus
beau des pays le pays d'où l'on écrit
.;est. toujours le plus beau. Cependant
cette recrudescence a d'autres causes.
Car nous avons encore, si vieux que
soit le monde, des choses à nous dire,
qu'il s'agisse de se tromper ou de
(js'aimer, sur le théâtre de guerre et
d'amour où nous jouons notre vie.
La lettre est datée, qu'y va-t-on
jmettre de soi ? Deux éléments in-
dispensables sortent aussitôt de l'en-
̃ !cre et s'imposent tout d'abord au
¡papier, quelle que soit sa couleur.
Le premier, qui sert de cet exorde
dont Cicéron demande qu'il soit grave,
comporte soit des reproches, soit des
1 l'excuses, suivant 'que c'est l'une ou
,;]'autre des parties qui fut la négligente,
,excuses et reproches qui se perdent
dans un dédale de raisons. Le second,
c'est la pluie, le soleil et le vent, autour
^desquels au demeurant nul ne s'ac-
!cerde car il est de notoriété que, de-
puis le vieil Hésiode, on ne se puisse
entendre entre soi sur le temps qu'il
¡fait. On en parle d'autant plus. Si nous
,avions en effet ttrop d'opinions commu-
tnes, la comédie humaine ne s'exprime-
!rait plus que par des points d'exclama-
ition, encore que dé cette ponctua-
itiôn-là il ne faille point médire.
Est-ce tout ? Non pas. Et peut-être ne
doit-on voir en ces deux préludes qu'un
détour inconscient pour retrouver l'ins-
tant où notre sensibilité s'engage. Let-
tre d'une fille à sa mère, lettre d'un père
à sa fille, lettre d'un ami, où, plus li-
bre., silencieusement se distille la pen-
sée, où un battement de cils ne vient pas
arrêter un élan. Nous n'y ressentons ni
les appels ni les retenues de la présence
matérielle, nous n'y rencontrons ni ses
attraits ni non plus ses obstacles de
telle sorte qu'à la fois nous disons moins
,de choses et que nous en disons plus,
enfin que nous en disons d'autres. Et les
lettres d'amour, où tantôt bondissent les
mots comme en une cascade de rosés, et
tantôt ils frémissent comme des ailes de
papillon et les lettres de confidences.
Marcel Prévost, en qui je salue bien cor-
dialement lé grand-officier de ce matin,
Marcel Prévost; de qui les romans
ont connu les plus volumineux succès,
a indiqué quelque part. une préférence
d'amateur pour ces lettres-là, qu'il écri-
vit d'une main savoureuse vous rappe-
lez-vous sa Raymonde Royer contant à
une amie d'enfance les premières heu-
res manquées de sa vie conjugale, et
cette Mme Lemercier qui, en badinant
avec un André, ne s'aperçoit pas qu'elle
tombe ? On trouve tout cela dans la
boîte d'un facteur.
A la lecture de toute lettre, qui ne
vient point, impersonelle et banale,
'd'un chef de gare ou d'un agent du fisc,
nous, éprouvons normalement deux
jouissances distinctes, ou plutôt car
les ennuis s'y glissent plus adroitement
encore que les plaisirs deux commo-
tions, d'ailleurs le plus souvent légères,
qui 'nous divertissent et nous éveille,nt.
C'est d'abord la nouvelle qui nous
frappe et que nous sommes empressés à
recueillir, le petit chat est mort, à
Deauville, Mme G. pour se baigner se
vêt de plumes de paon, en n'ayant avec
elles rien d'autre que soi-même, José-
pha, la fille de la cuisinière, est fiancée
au neye.u du chauffeur, surtout si
l'annonce est vraiment fraîche. et que
nous puissions l'afficher à notre tour.
Aussi bien toutes ces nouvelles, dont la
plupart nous. sont indifférentes, pour-
raient nous parvenir par une agence
mais elles ne nous toucheraient pas au-
tant que transmises par quelqu'un, qui,
pour nous les offrir, y met sa manière,
si médiocre soit-elle.
Et voici la seconde commotion, la
plus humaine et la plus- précieuse, celle
qui nous est donnée par le contact d'un
être. Une lettre nous apporte une pré-
sence. Je tiens l'enveloppe encore close
et j'entends une voix derrière la porte.
Entrez L'enveloppe est ouverte, les
mots apparaissent et se déploient arti-
culés comme des gestes, et chaque lettre
dans chacun de ces mots, cet s qui
s'enroule, cet l qui s'allonge, cet r qui
se cabre, cet m qui s'abandonne. Chaque
phrase évoque une attitude. Les yeux
s'animent, les épaules ondulent. Espiè-
gles, caressantes ou mélancoliques, des
minutes se déroulent, dont parfois nous
faisons des heures, à moins que l'on
ne trouve la visite trop longue et que
l'on ne préfère lire une tragédie d'Es-
chyle. Mais aussi l'on a pu dire à son
visiteur « Ne vous en allez pas si vite,
je veux encore vous regarder sou-
pire. » Puis sur la page repliée le tiroir
se referme, l'image s'efface, et l'on
se demande de quelle couleur sont ses
yeux.
Etienne Bricon
LA VIE QUl PASSE
La promotion des Beaux-Arts
et de l'Instruction publique
La promotion du ministère de l'instruction
publique et des beaux-arts dans l'ordre de la
Légion d'honneur contient certains nomsréputés.
Nous sommes heureux d'y reconnaître et d'y
saluer plusieurs personnalités sympathiques au
public. Ajouterons-nous' que, parmi les eheva-
liers, cette remarque nous est venue plus d'une
fois à J 'esprit, à l'évocation d'un talent sûr:
« II n'ayait donc pas encore la croix ? »
Un seul « promu à la dignité de grand
officier: M. Marcel Prévost. Le romancier qui
a poussé jusqu'à la prescience cette psychologie
singulièrement souple que réclame l'âme fémi-
nine moderne reçoit la récompense due à sa
brillante carrière d'homme de lettres. Dans les
jours de joie, dans les heures de gratitude
publique, c'est vers vies: œuvres préférées a la
fois, de leurs lecteurs, et d'eux-mêmes que l'on
souhaite voir se reporter la pensée des écri-
vains il y aura aujourd'hui bien des lectrices
qui songeront aux Lettres de Femmes.
M. André Messager est promu commandeur.
Nulle distinction n'est plus méritée. Est-il utile
de rappeler quelques-uns des titres de l'éminent
compositeur ? Non seulement il a fait de bonne
musique comme Véronique et Les Petites Michu
dans le domaine léger, mais il a donné Les
Deux Pigeons, ballet à l'Opéra; Fortunio et
Béatrice à l'Opéra-Comique, et bien d'autres
encore. Et avec quelle ferveur il a conduit !a
musique des autres Rappelons-nous les soirées
de Peiléas et Mélisande. 11 a dirigé l'Opéra
pendant sept ans, de 1907 à 1914 il a été le
chef d'orchestre de la Société des concerts.
Bref, il a gagné une ample cravate à cent titres
divers.
M. Jules Cayron est promu officier. Cet artiste
de métier séduisant et sobre n'e,st pas seulement
apprécié par nos compatriotes pour ses toiles
figurant au Luxembourg, au Palais-Bourbon, au
Petit-Palais et dans différents musées, il est
aussi très connu et goûté en Angleterre et en
Amérique. Ses modèles sont presque toujours
de choix et, aux deux derniers Salons des Artistes
français, le portraitiste Cayron, élève d'Alfred
Stevens et de jules Lefebvre, a fait des envois
remarqués.
M. jean de Granvilliers, romancier de style
précis et coloré, à l'imagination à la fois pitto-
resque et philosophique, sait voir et juger.
Il reçoit également la rosette. Son patriotisme
la lui faisait doublement mériter.
Rendons hommage au dessinateur Ibels, auquel
elle est attribuée également.: Il polémique avec
son crayon contre nos idées, mais nous saluons
son art, sans cesse renouvelé, et sa belle indé-
pendance qui lui garde fidèle l'amitié de Forain.
• M. André joubin, directeur de la Bibliothèque
d'art et d'archéologie de l'Institut de Paris, sera
bientôt directeur en exercice du nouvel Institut
du même nom. Officier de Ma Légion d'honneur,
cette distinction était due à ses travaux ainsi
qu'à ceux de M. Alfred Rébelliau, membre de
l'Institut, directeur de cette Fondation,Thiers si
utile à la culture catholique et à la vie intellec-
tuelle.
Dans le jardin des rosettes, nous cueillons
encore les noms de Al Marcel Batilliat, auteur
de romans très goûtés; du professeur Lecène,
de la Faculté de médecine de Paris.
La musique non plus n'a pas été oubliée
dans cette floraison M. Paul Vidal, auteur de
La Burgonde, est non seulement compositeur,
c'est aussi un savant musicologue; il enseigne
les règles du contrepoint au Conservatoire et
les succès répétés de ses élèves pour le prix
de Rome témoignent de l'excellence de son
cours; il a été chef d'orchestre à l'Opéra et à
l'Opéra-Comique. M: Philipp est-un des maîtres
les plus respectés du Conservatoire; il occupe
la chaire de piano de de Bériot depuis :903;
il est l'auteur de commentaires très solides sur
les classiques il a écrit plusieurs morceaux qui
font partie du répertoire des pianistes.
Soixante-huit croix de chevalier ont été répar-
ties comme une manne bienfaisante sur le monde
des professeurs, des lettres, de 'la peinture et
de la sculpture. Nous ne pouvons les nommer
toutes, mais une mention est'due à M. Baldens-
perger, professeur à Strasbourg à ,Mlle Anna
Caron, l'éminente directrice du lycée de jeunes
filles Jules Ferry, à Paris. Parmi les peintres
et sculpteurs: M. Marchand; qui a illustré un
livre de M. Paul Valéry, livre très recherché;
MM. Çhadel, Jourdan, Bénard, Broquet et le
graveur répufé en médailles Alleaume.
La gent littéraire, dramatique et musicale
n'aura pas à se^plaind/e non plus de V Officiel
de ce matin. Mme Huguette Garnier, qui est
rédactrice au Petit Parisien et au Journal, et
auteur de romans d'une solide analyse psycho-
logique M. Pierre La Mazière, notre confrère,
auteur de cet ironique volume J'aurai un bel
enterrement et de Partant pour la Syrie, sont
nommés chevaliers. La croix tst aussi décernés
à M. Guy de Pourtalès, de qui La Vie de Liszt
et La Vie de Chopin ont consacré la réputation;
à M. Mario Meunier, bon poète et excellent
helléniste. Dans le théâtre, MM. Michel Carré,
auteur. de plus de cent cinquante pièces, et
Albert Brasseur, le délicieux fantaisiste, acteur
des Variétés et du Palais-Royal, dont la carrière
est toute d'honneur et de conscience, voient
rougir leur boutonnière.
Dans le rayon; des croix non plus, la musique
n'a pas été traitée en parente pauvre. Un des
meilleurs musiciens de notre temps, un des plus
modestes aussi, M. Louis Aubert, auteur de
La forêt bleue, jouée à Chicago en 1915, puis
à l'Opéra-Comique, et de La Nuit ensorcelée,
un ballet sur des motifs de Chopin, remarqua-
blement orchestrés, compositeur d'œuvres i'e
chambre et de nombreuses mélodies, est enfin
décoré. L'art du chant compte M. Escalaïs, l'an-
cien ténor de l'Opéra, et Mlle Louise Grand-
jean, qui, après avoir été excellente pensionnaire
de l'Opéra-Comique, puis de l'Opéra, est aujour-
d'hui professeur au Conservatmre.
Félicitons aussi notre excellent confrère René
Vanderpyl, gastronome à la plitme aussi avertie
que le palais. La croix lui était 'bien acquise
depuis longtemps.
Tout-Paris
LE SCANDALE. RAKOWSKY
LA RUPTURE S'IMPOSE
AVEC LES SOVIETS
Le gouvernement s'est enfin
ému du scandale de M. Rakowsky ob-
stiné à rester à Paris comme ambassa-
deur de l'U. R. S. S. après son appel à
la révolution et à la désertion..
Dans sa réunion d'hier matin, le
conseil des ministres a examiné l'af-
faire. Le dossier de M. Rakowsky est
accablant. Non seulement cet ambassa-
deur de la IIP Internationale a multi-
plié les intrusions soviétiques dans la
politique intérieure de la France, mais
encore il a fait de l'ambassade des so-
viets le quartier général, le bureau de
subventions, l'organe de propagande du
parti communiste français.
Peu importe qu'en sus M. Rakowsky
ait manqué à toutes les convenances di-
plomatiques en saisissant directement
l'opinion française de,sa protestation ef-
frontée contre l'évidence des textes revê-
tus de sa signature et qu'il ait donné des
interviews où l'insolence le dispute à la
mauvaise foi.'Ce n'est pas pour incor-
rection que l'ambassadeur des soviets
est « indésirable C'est pour raison de
sécurité nationale.
C'est trop tarder que d'attendre le re-
tour de M. Briand pour une décision qui
s'impose. Le ministre des affaires étran-
gères ne saurait la différer. Il peut, de
Genève, donner les instructions néces-
saires.
Mais ce n'est pas un changement de
personne qui résoudra la question. Un
Rosengoltz .ou tout autre ambassadeur
de même farine continuera, en l'ampli-
fiant encore, l'œuvre de désagrégation
française poursuivie, après M. Kras-
sine, par M. Rakowsky. Une chance
inespérée s'offre d'en finir une fois
pour toutes avec l'U. R. S. S. et d'éli-
miner le poison qui tue la France. Lais-
ser passer cette occasion signifierait
une carence gouvernementale impàr-
donnable, une inconscience énorme,
qui équivaudraient à une tacite compli-
cité. R. L.
Nos Croisières
La marine française au Brésil
La belle initiative de M. Georges Lev-
gués, relative au rétablissement des croi-
sières, ne cesse d'obtenir les approbations
du succès. Notre marine, que certains, à
l'étranger surtout, commençaient trop
complaisamment à prétendre sans enthou-
siasme et sans essor, porte constamment
notre pavillon sur divers points des mers.,
Le prestige de la France y gagne, ainsi
que le. développement de nobles amitiés.
Nous avions appris récemment que la
division navale légère envoyée dans les
eaux américaines sous le commandement
du contre-amiral Pirot avait reçu à Bue-
nds-Aires un chaleureux accueil Notre
collaborateur, M. Carlos de Olazabal,
membre du conseil d'administration du
Gaulois, y avait notamment organisé une
brillante réception ;en l'honneur de nos of-
ficiers. V
Hier, les courriers et la presse brési-
lienne nous ont apporté les échos de la
réception faite à Rio-de-Janeiro.
Le président de la République, M. Was-
hington Luis, tint à venir en personne
assister à une réception donnée à bord du
croiseur-amiral La Motte-Picquet Ce geste
amical à l'égard de la France et la°ma-
mere dont le Président répondit à l'allor
cution dei notre ambassadeur, qui le reçut
à la coupée du navire, ont été interprétés
par toute la presse brésilienne comme une
heureuse manifestation de la sympathie
réciproque des deux nations.
Le La Motte-Picquet et le Jaguar reçurent
également la visite de la colonie et des
écoles françaises, de nombreux officiers
brésiliens, des cadets et élèves des écoles
militaires, etc., qui admirèrent la belle
tenue des équipages et la puissance de nos
nouveaux bâtiments.
Les équipages eurent une grande et légi-
time part dans les -fêtes données. à Rio à
cette occasion.
La colonie française organisa pour qua-
tre cents hommes d'équipage deux excur-
sions dans les environs de la ville. Sous la
conduite de leurs officiers et guidés par
des Français établis dans le pays, les
groupes de marins gagnèrent les environs
du Corcovado et déjeunèrent au bord de
la mer, devant la bellâ plage d'Ipanema.
Une troisième excursion fut organisée par
la marine brésilienne :pour soixante-dix
officiers mariniers et marins. En compa-
gnie de leurs camarades brésiliens, précé-
dés d'une musique de le,, marine brésilien-
ne, nos « cols bleus ». prirent place dans'
des voitures réservées guMes conduisirent,
à travers un pays merveilleux', àla cascade
de la Tijuca.'
C'est à de telles écoles, celles des voya-
ges -et de l'expérience, que notre personnel-
s'instruit, s'entraine et acquiert pour notre
pays un surcroît de prestige et' d'autorité.
hymne
à la paix
Expurgée la résolution polonaise de
tous les termes susceptibles d'entraîner
des obligations juridiques pour les puis-
sances, il ne restait plus à l'assemblée
de. Genève qu'à passer aux congratula-
tions.
Après M. Stresemann, qui avait an-
noncé ses fiançailles de raison avec la
paix, M. Briand et sir Austen Chamber-
lain ont apporté hier à la S. D. N. quel-
que peu déçue du caractère anodin du
texte de M. Sokal écartant tout retour
aux principes du protocole de 1924 le
réconfort de leur robuste optimisme.
M. Briand a parlé comme il sait le
faire avec chaleur, avec émotion et
avec confiance. Il a suivi la foule et subi
l'ambiance genevoise où les augures
d'un monde meilleur, les yeux fixés sur
leur idéal, perdent un peu de vue les
réalités. Quant à ceux que ces réalités
inquiètent et qui ne croient pas à l'auto-
suggestion pacifiste, ce ne peuvent être
que des ennemis de la paix 1
Succédant à M. Stresemann, dont
1 habile discours, calculé pour rallier au
Reich là clientèle des petites nations,
;avait surpris d'abord, puis enthoul
siasmé l'Assemblée, M. Briand eût pu
tout naturellement glisser aux suren-
chères pacifiques. Il y a résisté de son
mieux, s'est gardé de promesses trop
formelles et, sans aller jusqu'à recom-
mander « l'attente » conseillée par M
Politis, it a délicatement souligné la
« faiblesse » dè la Constitution de Ge-
nève, à qui manque « le bras séculier »
pour assurer l'exécution complète de
ses jugements.
Aussi est-il à craindre que les réticen-
ces de M. Briand n'atténuent quelque
peu le succès de son discours en Alle-
magne, où, déjà, la presse hostile à la
Société des nations se plaint amère-
ment que le Reich ait beaucoup donné
pour ne rien recevoir. Mais l'opinion
française en sera, sinon plus rassurée,
peut-être moins bourrelée' de légitimes
inquiétudes.
En revanche, M. Briand a oouvert
M. Stresemann de fleurs et loué son
courage. Sir Austen Chamberlain, ren-
chérissant encore, lui a presque tressé
des couronnes. J'avoue que ces éloges,
qui sont dans la norme de Genève, me
semblent excessifs et, pourquoi ne pas
le dire ? dépourvus de logique.
G.a»' Je dilemme s'impose ou M Stre-
semann est sincère et a derrière lui une
Allemagne qui vaut réellement la paix,
et il est naturel que son représentant
à Genève parle et agisse conformément
a cette volonté pacifique ou bien M.
Stresemann se trompe, ou trompe la
Société des nations, en ne formulant
que le sentiment d'une fraction infime
de l'opinion allemande. Dans ce cas il
ne risque Tien. il a même tout bénéfice
a calmer les inquiétudes, endormir les
vigilances et désarmer moralement et
matériellement l'Eurone, tandis que se
reconstitue en.secret la puissance mili-
taire- du Reich.
Le doute le plus grave qui naît de
tant d'hymnes à la paix, alternant à la
tribune de Genève, provient de leur di-
ve,rsité de tons. Si l'idéal est le même,
que les routes pour y parvenir sont
donc différentes et contradictoires
L'un. veut le désarmement, d'abord
L'autre requiert le désarmement par la
sécurité. Un troisième affirme que l'ar-
bitrage suffit à tout. Un quatrième sug-
gère, avec'raison, qu'au milieu de tant
d'incertitudes, il ne serait peut-être pas
mauvais d'organiser des garanties in-
ternationales susceptibles da s'étayer
sur quelques forcés matérielles.
Sir Austen Chamberlain qui, dans ce
concert, avait la tâche ingrate d'épar-
gner à l'empire britannique des enga-
gements qu'il n'a jamais voulu consen-
tir, s'en est tiré avec une franchise un
peu brutale, mais nécessaire.
Il a nettement fait entendre que sa
Constitution lui interdit d'assumer des
obligations avant de savoir s'il pourra
les remplir.
Tbute la question est là, et sir Austen
Chamberlain en prévient loyalement la
b. D. N. L'intervention de l'Angleterre
peut tarder. comme en 1914 Il s'agit
pour les peuples qu'elle aurait éventuel-
lement à secourir de ne point se laisser
écraser avant l'arrivée du secours bri-
tannique.
C'est la seule leçon qui vaille d'être
retenue du concours d'éloquences gene-
voises. Les assurances pacifiques de M.
Stresemann n'y peuvent rien changer.
René Lara
LE NOUVEAU TARIF DOUANIER
ET LES ÉTATS-UNIS
Hier, un article du Neiu-Yorh Herald
attirait l'attention sur la situation créée
aux importations des Etats-Unis en France
par l'application du nouveau régime doua-
nier. Et il laissait prévoir une raréfaction
considérable des envois par suite de la
modification des droits qui, pratiquement,
tournent au bénéfice.de l'Allemagne.
Et, en fin de soirée, une dépêche nous
parvenait, confirmant ces inquiétudes et
cet état d'esprit. Le département d'Etat
vient, en effet, d'autoriser l'ambassade des
Etats-Unis à Paris à entamer immédiate-
ment des négociations en vue de la, conclu-
sion d'un nouveau traité de comerce franco-
américain, au lieu d'attendre jusqu'au 1er
octobre, date primitivement fixée pour
l'ouverture desdites négociations.
M.. Bokanowski, qui se trouve en ce mo-
ment en Amérique, pourra utilement agir
là-bas.
Une opinion du sénateur.Borah nous
parvient de. Washington sur le même su-
jet
Commentant avec des journalistes les
termes du récent accord commercial
franco^aUemarid, le sénateur Borah a dit
notamment .«
« Cet accord constitue, à mon avis, une
manifestation d'une combinaison économi-
que, laquelle est. sans aucun doute, orga-
nisée en Europé et tend à gêner le. com-
merce des Etats-Unis.
» Je ne veux pas dire pour cela que ce
traité soit entièrement dirigé contre nous.
D'ailleurs, tous les pays d'Europe con-
cluent maintenant entre eux des traités de
commerce et c'est une des raisons pour les-
quelles je me suis opposé à l'annulation
des dettes de guerre. »
Après les manœuyres de Lorraine
Un ordre du jour du général Weygand
Nancy, 10 septembre.
Après les manœuvres de Lorraine, le
général Weygand a adressé aux troupes
placées sous ses ordres, l'ordre du jour
suivant
A l'heure où Jes troupes réunies pour
les manœuvres cessent d'être .placées sous
mon commandement, je tiens à leur expri-
mer mon entière satisfaction. Malgré les
circonstances atmosphériques parfois défa-
vorables et malgré les fatigues imposées
par des opérations poursuivies de jour et
de nuit, j'ai constaté, personnellement,
que dans las états-majors comme dans les
corps de troupe,, chacun s'efforçait, comme
il l'aurait fait en campagne, de remplir sa
tâche avec un dévouement absolu. Grâoe à
un service d'arbitrage remarquablement
organisé, les opérations ont été fertiles en
enseignements et se sont déroulées dans
des conditions aussi rapprochées de la
réalité qu'il est possible des le faire en
temps de paix.
» Officiers, sous-officiers et soldats, de
l'activité et de la réserve, en quittant cette
terre lorraine, où le souvenir de ceux qui
sont glorieusement tombés est toujours
présent, je vous remercie d'avoir montré
que vous étiez prêts aux.mêmes sacrifices
pour la défense de la patrie. »
Les Échos
L'Académie française en Champagne.
C'est notre éminent collaborateur et
ami M. René Doumic, secrétaire perpé-
tuel de l'Académie française, qui repré-
sentera l'illustre Compagnie, dimanche
prochain 18 septembre à l'inaugura-
tion du mausolée national de Sillery
Bellevue, près duquel reposent dix
mille de nos morts.
Paroles de paix.
Le génér.al von Mudra, ancien chef
d'état-major du Kronprinz, a prononcé,
ces jours-ci, à Wesel, lors de l'assem:
blée générale du «t. Heeselerbund », de-
vant cinq mille anciens militaires du
16° corps d'armée, les paroles suivantes
« Il nous sera nécessaire de faire un
examen de conscience avant de croiser
à nouveau les armes avec les Français
et les Belges. N'oublions pas qu'au
temps où nous étions puissants, nous
dominions le monde. Disons-nous,
comme anciens militaires, que nous
n'aurons notre droit qu'à la condition
d'avoir le pouvoir de nous l'assurer. Nous
ne l'aurons, en d'autres termes, que si
la pensée du service obligatoire enflam-
me notre cœur. Ce n'est pas d'ici à de-
main que nous attaquerons nos enne-
mis mais, l'an prochain, lors de notre
nouvelle réunion, je compte que les en-
fants mêmes haïront tout ce qui est fran-
çais. »
Après le discours de M. Stresemann
on ne saurait reprocher à celui-ci de
manquer de clarté.
Propagande..
Un journal de Damas assure que le
code civil ottoman sera remplacé bien-
tôt en Syrie et dans le Liban par un
nouveau code basé principalement sur
le code civil français.
Un maître-autel original.
C'est celui que l'on pourra contem-
pler aujourd'hui, à la porte de Saint-
Ouen, en l'église Saint-Joseph des Epi-
nettes, rue Pouéhet. En effet, la direc-
tion de l'œuvre sociale des Jardins ou-
vriers fera célébrer là la dixième fête
des Récoltes suburbaines et les plus
beaux légumes cultivés dans les jardins
des artisans, des ouvriers, des em-
ployés modestes orneront le maître-au-
tel.
A l'Hôtellerie de Gil Blas.
Le roi et la reine d'Espagne ont été
déjeuner à-la typique auberge de Santil-
lana- del Mar, appelée « Hôtellerie de
Gil Blas qui est devenue aujourd'hui
un centre touristique assez fréquenté.
Ils ont déjeuné sur la vieille et rustique
table de bois où s'assirent jadis les moi-
nes prêcheurs et les rouliers. En leur
honneur, on avait orné cette tablé de
nombreuses fleurs.
Les invités des souverains espagnols
étaient le duc et la duchesse de Suther-
land, le duc d'Albe, le duc et la duchesse
de Lecera, le duc et la duchesse de San-
ton, le marquis de Santa-Cruz, le comte
de Guellj'le marquis et la marquise de
Benameji et le marquis et la marquise
de Robledoy
Le Coq
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 11 septembre
Région parisienne: vent modéré ou assei fort
du secteur sud-ouest; ciel couvert ou très nua-
geux pluies et averses avec grains.
AUJOURD'HUI
Fête: Saint Hyacinthe.
14 heures. Courses à Chantilly, au Tou-
quet et à Pont-l'Evêque.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Union
nationale des combattants de Champlan.
Exposition de peinture en plein air. « Groupe
des Dix», place Saint-Philippe-du-Roule.
14 h. 30. Solennité de la fête patronale
de Saint-Cloud. Pèlerinage et procession des
reliques.
Ouverture de la chasse dans le département
de la Seine.
La France a gagné
la Coupe Davis
Lacoste a battu Tilderi
et Cochet a défait Johnston
hnfin
Depuis que le tennis français menaçait
l'Amérique dans sa suprématie en ce sport,
nous avons enfin réussi à décrocher la
timbale, pardon, la coupe, la fameuse
coupe Davis, le grand trophée internatio-
nal que vingt nations chaque année se dis-
putent.
Depuis 1920, les Etats-Unis étaient dé-
tenteurs de la coupe, par leur victoire sur.
l'Australie.
Avant les Australiens, avant la gijerrej.
la Grande-Bretagne avait régné en maî-
tresse sur le tennis international.
La France est donc, depuis la création
de l'épreuve, la quatrième nation appelée
à inscrire son, nom au palmarès de la
Coupe.
Dans la journée de jeudi, Lacoste avait
battu Johnston par 6/3, 6/2 et 6/2. Par con-
tre Cochet s'était incliné devant un Tilden
plus en verve que jamais, par 4/6, 6/2, 6/2,
Avant hier, le double pour lequel noua
avions confiance avait donné lieu à une
victoire américaine, la paire américaine
Tilden-Hunter battant la paire française
3/6, 6/3, 6/3, 4/6, 6/0. L'Amérique menait par
2 victoires contre 1.
Restaient les de.ux simples qu'il nous fal-
lait gagner pour enlever le trophée.
Ces matches furent joués hier.
Tout d'abord Lacoste, admirablement
maître de lui, triompha après une lutte
forcenée du « Big Bill Tilden », par 6/3,
4/6, 6/3 et 1,1. Les deux pays se trouvaient
désormais à égalité. Cochet était notre der-
nier espoir..
Le joueur lyonnais, qui avait fait,
l'avant veille, une très belle partie contre
Tilden, joua un très grand match contre
l'Américain Johnston. Il gagna le pre-
mier set par 6/4, perdit le second 4/6, en-
leva brillamment le troisième 6/2 et le qua-
trième par Grâce à lui la France comp-
tait une troisième victoire qui lui donnait
le gain du match par 3 victoires contre
deux.
La défaite des joueurs américains' est
trop nette pour qu'ils puissent en nier la
régularité. La vérité est, qu'à part Tilden,-
le tennis américain n'a plus de très grari'i
champion et encore Tilden dut-il une
fois encore s'incliner devant René Lacoste.
D'autre part, pour gagner le double, .les
Américains durent faire jouer à' Tilden
deux simples et un double, sans lui laisser
un jour de repos. A la vérité, nos adver-
saires étaient dans un cruel embarras, car
si Tilden n'avait pu être aux côtés de Hun-
ter dans le double, nos compatriotes Bru-
gnon-Borotra auraient très vraisemblable-
ment gagné ce double, sans que Tilden eût
pour cela la certitude de battre Lacoste.
Voici donc la Coupe, qui revient en Eu-
rope, où elle fut d'abord. Conformément au
règlement de la Çpupe, la, France n'aura,
1 an prochain qu'un seul match à jouer
celui qui l'opposera dans la finale du chal-
lenge-round, où elle est pour 1928 qualifiée
d'office, au gagnant de la finale inter-
zones.
Georges Bruni
A L'ASSEMBLEE DE GENÈVE
Discours de MM, Briand
et Chamberlain,
Diverses conceptions
du désarmement
Genève, 10 septembre,.
Après le discours de M. Stresemann,
les discours de MM. Briand et Cham.
berlain.
L'assemblée est en pleine fièvre ora-
toire. C'est le triomphe du verbe, dont
la splendeur sut si bien voiler souvent
la faiblesse, des idées.
En se levant, M. Briand a été l'objet
d'une salve d'applaudissements.
Notre ministre des affaires étrangè-
res a commencé son improvisation en
déclarant qu'à la suite des débats de ces
derniers jours son opinion est opti-
miste et que ces discussions agrandis-
sent en lui la confiance qu'il a toujours
eue dans la famille internationale de la
Société des nations.
M. Briand rend hommage au noble
discours de son collègue M. Strese-
mann
Je dis ceux qui affectent de considérer
la Société des nations comme une organi-
sation ne portant pas en elle. un grand
germe de vie:
« Pensez à la situation dans -laquelle
elle était il y un peu plus d'un an et
demandez-vous ce qu'auraient dit alors les
détracteurs de notre institution si on leur
avait prédit qu'à brève échéance l'Alle-
magne et la France se trouveraient assi-
ses dans la même assemblée, que leurs
représentants pourraient y échanger leurs
idées sur les sujets les plus délicats et qui
froublent le plus profondément leur pays. Il
J'ai recueilli une à une, poursuit M.
Briand, les paroles de M. Stresemann.,
J'ai compris tout ce quc sa courtoisie y
avait mis d'atténuation. J'ai saisi toutes
les nuances de son désir bien naturel. Au-
cune des parties de son discours ne m'a
troublé ni choqué. J'y ai trouvé des encou-
ragement à persister dans l'oeuvre dans
laquelle nous sommes associés et la cer-
titude que les obstacles qui peuvent se
dresser encore sur la route du rapproche-
ment entre nos deux peuples disparaîtront
certainement l'un après l'autre. Il suffit
que nous ayons une égale loyauté, que
nos pays nous suivent avec la volonté
d'aller vers le même but et que nous in-
terprétions nos engagements réciproques
avec probité.-
On a abordé ici, dit M. Briand, tous les
graves problèmes qui sollicitent notre at-
tention sécurité, désarmement, problè-
mes économiques, et je -dois me féliciter
que la délégation française et plus par-
ticulièrement mes collègues MM. Lou-
cheur et Jouhaux ait pris l'initiative
de saisir la S. D. N. de ces graves problè-
mes.
Elle les à abordés résolument et les a
étudiés avec minutie. Elle a recueilli déjà
tout un ensemble de documents précieux.
Elle est engagée dans la bonne voie vers
les solutions qui ne contribueront pas peu
à la paix du monde.
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