Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-09-08
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 septembre 1927 08 septembre 1927
Description : 1927/09/08 (Numéro 18235). 1927/09/08 (Numéro 18235).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k541001m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
PARIS ET DÉPARt EMENTS 25 CENTIMES (5 h. du matin) JEUDI 8 SEPTEMBRE
E01ÛNO TARBE £7 HENRY DE PÈRE
ARTHUR f*lEYER
Directeur' 0879-1924)
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b'Jfeure
L'inclémence d'une saison vêtue de
froidure et de pluie » a changé cet été
l'horaire de nos plaisirs et j'ai connu
sur une plage bretonne de la Manche,
une nageuse au sourire charmant, qui,
de tout le mois d'août, ne trempa qu'une
fois ses jolis pieds dans la mer. Voici
que le soleil semble revenir, -pour un
doux septembre et l'heure du bain y
sera meilleure que jamais, l'heure atten-
due avec impatience et vécue tou-
jours avec une joie: nouvelle, une plé-
nitude où se détendent les énergies de
l'être et où elles procurent au corps' cet
état agréable qui, pour être passager,
ne se répercute pas moins de façon indé-
finie et maintient la santé. Elle s'offre,
par la saison estivale, le matin ou l'a-
près-midi, le long des plages de France
et de l'étranger, amenant sur le sable,
au bord des flots frangés d'écume, toute
une population de jolies femmes,
d'enfants souriants et d'hommes, hélas 1
puisque le masculin s'introduit, avec
une persistance destructrice souvent de
l'esthétique, partout où les filles d'Eve
et les marmots s'assemblent pour se di-
vertir ou tout simplement pour prendre
part à un délassement hygiénique.
,On sort du bain plus dispos et plus
alerte, du bain salin surtout, de cette
immersion dans l'eau remplie .de sels
vivifiants où; pendant des minutes ex-
quises, sous le grand ciel ouvert, on a
été porté par la vague berçante et par-
fois capricieuse.
Que se passe-t-il dans la pensée des
haigneurs, des baigneuses surtout, pen-
dant que celles-ci évoluent ainsi sur
l'onde amère ? Valétudinaire, conforta-
blement assis dans un fauteuil pliant,
sous quelque tente rayée de bandes rou-
ges à moins qu'elles ne soient orange,
le regard errant sur ce monde mouvant
et: charmant, vous l'êtes-vous parfois de-
mandé ? Quel est le rêve que la femme
suit lorsque, les yeux perdus dans l'im-
mensité du ciel, elle se laisse doucement
balancer par la vague bleue, grise ou
verte ? Cherche-t-elle quelque étoile
lointaine au fond du riant firmament ?
Suit-elle la fuite d'.un léger nuage? Ou
sa pensée reste-t-elle tout bonnement,
plus prosaïquement, sur la plage, son-
geant Ii vous-même qui l'observez pu à
quelque autre qui l'admire en respect
et qui, lorsqu'elle sortira-ruisselante de
cette eau salée, des perles sur ses épau-
les et sur ses bras nus, la saluera d'un
sourire ? Elle répondra à ce salut d'un
air entendu, cela est certain, d'un air
qui dira qu'elle sait combien elle est
belle. Et peut-être qu'ayant rapporté du
grand désert liquide d'où elle sort quel-
que herbe légère accrochée à son vête-
ment, elle évoquera, à ce moment pré-
cis; une de ces déesse de la mer qui, sous
le nom de sirènes, ont tant de méfaits à
leur compte.
Car', elles sont séduisantes et plei-
nes de grâce, les souples et les fines
comme celles qui se montrent solides et
bien plantées, si j'ose me servir d'une
.expression qu'à l'occasion on se chuc'hote
entre hommes. Elles gardent ainsi vê-
tues, ou plutôt dévêtues, cette séduction
,qui leur seyait tant sous leurs habits de
ville, et à cette éduction s'ajoute un
agrément nouveau, fait du léger trem-
iblement qui les prend à sentir l'air
froid, de la hâte qu'elles ont à s'enve-
lopper du chaud peignoir qui les .attend,
de ce je ne sais quoi pudeur peut-être
qui les entraîne, aussitôt bars de ce
flot qui les couvrait comme d'une robe
hermétiquement close, à retrouver ces
habits par où elles avaient exercé jus-
que-là leur grâce souveraine.
Cependant, c'est dans l'eau qu'elles of-
frent le plus d'attrait, la tête émergeant
de Fonde, fraîche et rose, rieuse, sous le
bonnet, ce gentil bonnet qui retient leur
chevelure longue ou n'onde mais
qui laisse le plus souvent passer une ou
deux mèches appelées à nous apprendre
qu'elles sont blondes ou brunes. Le sa-
vent-elles ? Savent-elles que c'est là
qu'elles plaisent le plus et que sous
l'azur dé fleurs vivantes semées sur la mer
et se mouvant au gré du flux et du ire-
flux ?
Si elles le savent, elles n'y pensent
guère, car désireuses de plaire obéis-
sait ainsi à leur fonction naturelle
elles prennent de plus en plus, dans leur
rfàçon de se mettre, des allures légère-
ment garçonnières qui ajovtent peut-
être à leur attrait, sans pour cela faire
oublier celui, irrésistible, qu'elles of-
frent sous leur petit bonnet si féminin.
Dans les pays d'un climat plus chaud,
en Italie, par exemple, sur l'immense
plage du Lido, elles paraissent, le bain
pris, vêtues en pyjamas. Au bord
des vérandahs qui s'ouvrent devant
la mer, sur le sable et le gravier des
grèves, à l'abri des tentes et des vélums,
les femmes grillent, ainsi habillées, des
cigarettes de tabac blond. Et la conver-
sation se poursuit, diverse et, ailée, sur
mille sujets. Elles restent nourtant at-
trayantes ainsi vêtues, car, quelles que
epien* les métamorphoses auxquelles se
prête la femme, qu'elle imite l'homme
ou qu'elle demeure ce rue Dieu l'a faite,
elle accomplit, malgré elle, son rôle en
ce bas monde, qui est de plaire et même
de séduire.
Il ne faut pas croire, cependant,
que les plages marines soient les seuls
lieux où, par la saison d'été, on fasse, à
l'heure du bain, l'aimable rencontre. Il
y a aussi la rivière, aui fuit et vous en-
traîne, et il y a aussi le lac, si repo-
sant.
•Jkjais c'est mer qui, sonpae toute.
montre habituellement la femme dans
cette manifestation aimable du bain.
N'ayant sur elle qu'un costume réduit
à sa plus simple exnression, libre de
toute entrave, elle se laisse bercer, heu-
reuse, sur l'onde, à moins qu'elle ne
soit emportée par la vague comme une
naïade en lutte avec l'élément perfide.
Je me souviens d'un spectacle que
m'offrit, il y a quelque temps de cela,
une baigneuse dans cette même Italie,
sur cette plage du Lido où toute une
société internationale se livre, en ce mo-
ment, aux plaisirs de l'été.. Le temps
n'était pas très propice. La mer se mon-
trait un peu grosse et de grands nuages
gris couraient dans le ciel. Et je me
demandais comment la jeune femme-
car elle était jeune et gracieuse pou-
vait se risquer sur l'eau par cet orage
qui semblait s'annoncer.
L'Adriatique a des colères sourdes et
d'autant plus dangereuses que, dissimu-
lées sous des apparences souriantes,
elles éclatent avec brusquerie. Mais la
baigneuse, soit indifférence, soit mé-
pris, n'y prenait pas garde et se livrait
à des.évolutions sans nombre. Tout à
coup, sous l'enlèvement d'une lame,
elle disparut. Un baigneur qui, comme
moi, de la plage, la suivait du regard,
s'était aussitôt jeté à l'eau et nageait
vivement vers le point où elle semblait
s'être engloutie. Elle reparut rresque
immédiatement, mais très pâle. Et
comme il s'avançait pour la soutenir,
elle (refusa obstinément cette aide qui
se présentait et revint vers la terre, de
compagnie avec le baigneur, mais par
ses propres forces. Elle atteignit ainsi la
plage et sortit de l'eau, ruisselante et
confuse. Et, sans prendre la peine de
remercier l'homme qui n'avait pas
craint de risquer sa vie pour la sauver,
elle se dirigea vers sa cabine, furieux,
plantant là le baigneur, ruisselant lui
aussi et qui la suivait d'un regard
étonné.
Et je compris que la jeune femme
était visitée en ce moment par le péché
d'orgueil.
Baigneuse experte, elle avait été prise
en défaut et témoignait son mécontente-
ment. Sous toutes les latitudes, la femme
paraît ainsi bizarre, à certaines occar
sions, et nul ne sait le moment précis
où il est donné de lui plaire vraiment,
même quand il s'agit de l'arrachera la
mort.
Ange Galdemar
Septembre à Evian
On a beaucoup médit de la seconde moitié
du mois d'août sur les plages et dans les villes
d'eaux. Je n'irai pas jusqu'à soutenir qu'il a fait
à Evian un soleil sans cesse resplendissant ci
que le baromètre s'est constamment tenu à trente
degrés au-dessus de zéro: on ne me croirait pas
et on aurait raison. Il a donc plu, comme par-
tout, entre le 16 et le 25, et il n'a pas toujours
fait chaud. Mais la saison n'a pas, comme tn
tant d'autres lieux, souffert de quelques journée
fraîches accompagnées d'ondées. On a modifié,
parfois, le programme des fêtes en plein air,
sans regret de la part des villégiateurs, qui ont
retrouvé, soit au casino, soit dans les grands
hôtels, des distractions équivalentes et non
moins bien ordonnées. Ainsi, le tournoi de
danses organisé dans le cadre merveilleux du
Royal Hôtel par M. Emery, son distingué admi-
nistrateur général, a obtenu un succès énorme.
Sur l'aimable insistance du marquis Boni de
Castellane, la princesse Charles de Monaco avait
accepté de prendre place parmi les membres
du jury, et l'on pouvait remarquer dans dis-
tance M. et Mme A. Steinert, marquise de
Moniieynard, comtesse de Chevigné, Mme de
Baroli, vicomte et vicomtesse Vigier, comte
Cahen d'Anvers, lord Aberconway, comtesse da
Silva Ramos, M. et Mme de Anchorena, prin-
cesse Paléologue, Mme Porgès, amiral et lady
Hammet Share, baron de L'Espée, général
Morgon, comtesse de Becdelièvre, le sénateur
Borletti, comte et comtesse d'Orsay, marquise
de Mortemart, marquis et marquise de Jreux,
baron et baronne Empain, etc.
Le bal costumé d'enfants, l'exposition canine
dans le parc du Royal ont été, eux aussi, autant
de succès.
Mais août est passé; s'il nous a donné tout
de même quelques heures de contrariété, sep-
tembre nous apporte la plus douce, la plus
sereine compensation.
Jamais journées ne furent plus calmement
belles que celles que nous venons de vivre
depuis huit jours, et rarement mois de sep-
tembre s'est présenté à Evian avec plus d'en-
chantement. Le ciel est immuablement bleu.
Un charme incomparable se dégage du cadre,
vert comme au printemps les eaux, les arbres,
les collines, les montagnes ont, dans la lumière,
plus fine et plus transparente, une grâce atti-
rante dont les peintres, nombreux en ce moment
sur les bords du Léman, se déclarent émer-
veillés. L'effet en est étonnant sur les villégia-
teurs ceux qui devaient partir dans les premiers
jours de septembre, séduits, déclarent qu'ils ne
s'en vont plus. Ceux qui sont venus tardive-
ment nous feraient croire, tant ils pestent contre
la saison qu'ils firent ailleurs en août, qu'Evian
est véritablement le paradis. Il ne faut rien exa-
gérer, mais il fait si beau, si beau, qu'il faut
pardonner à ceux-là le mal qu'ils disent des
autres lieux. Le soleil est un grand magicien!
C'est un fait, d'ailleurs, que le climat d'Evian
est exceptionnellement agréable. La brise tem-
pérée du lac, la fraîcheur délicate des >n-
tagnes qui descend comme un parfum dans l'air
du soir, les splendeurs des jardins pleins de
rosés, le charme reposant du paysage, l'absence
de tout soubresaut brusque de la température
composent un ensemble à l'attrait duquel nul
ne peut échapper.
A cet attrait s'ajoute la berçante séduction de
la vie du soir et des plaisirs de la station.
Le casino reste ouvert jusqu'au le'' octobre et
son programme de fêtes n'est pas moins atti-
rant qu'en août. Les soirées de gala dans les
grands hôtels sont plus brillantes que jamais.
Les fêtes nautiques se poursuivent sur les flots
bleus du lac. Les manifestations sportives, nfin,
ne chôment pas davantage,, et les promenades,
les excursions, si nombreuses et si belles,
offrent aux villégiateurs plus de séduction que
jamais.
Mais, de toutes les attractions sportives, c'est
le golf qui a les faveurs de' l'élite. Dessiné dans
un cadre ,unique, avec ses parcours savamment
accidentés, son terrain et ses « greens » soigneu-
sement entretenus, ses dix-huit trous dont les
meilleurs amateurs vantent les difficultés, ses
« hasards » naturels ou créés qui séduisent les
vtrt»o?e$ des 'clubs,- le golf d'Evian compte
maintenant parmi les trois ou quatre meilleurs
de France. Un jeune Américain de vingwle&s
ans, M. E.-W. Haley, vient de s'y distinguer
en créant le record des trente-six trous est en
battant d'un point, dans un match sensationnel,
le comte de Montgomery, l'un de nos meilleurs
joueurs. Mlle Carré a, de son côté, brillamment
remporté la coupe destinée aux dames. Chaque
jour, d'ailleurs, des matches mettent aux prises
de nombreux camps qui ne se lassent pas d'ac-
complir des prouesses. Le terrain ayant, préci-
sément en septembre, une élasticité et une sta-
bilité rares, des compétitions de grande allure
vont solliciter des joueurs fameux venus d'An-
gleterre et de tous les points de la France.
Sports, promenades en montagne ou sur l'eau,
théâtre, concerts, dancing, les heures couplent
charmantes et légères.
Il n'est pas jusqu'à l'or qui commence à
ourler finement la parure verte des chênes
robustes et des grands châtaigniers qui n'ajoute
sa splendeur à ce paysage incomparable où le
ciel pur, l'eau tranquille, la montagne calme et
les fleurs innombrables semblent s'être réunis
pour y faire plus douce encore la douceur d'y
vivre en septembre.
Georges Drouilly
Prochaine entrevue
entre Sir Austen Chamberlain et M. Mussolini
D'après les dépêches de Londres, sir
Austen Chamberlain, en quittant Genève,
ira le 14 septembre rejoindre lady Cham-
berlain, à bord du yacht Dolphin, et fera
nne croisière dans les eaux italiennes. On-,
annonce qu'une entrevue aurait lieu à
pênes entre le chef du Foreign-Office et
M. Mussolini.
LES RAIDS TRANSATLANTIQUES
EN PLEIN ÂïlMïlil!
AUCUNE NOUVELLE DE BERTAUD
DEPUIS HIER MATIN
L'appel de détresse a couru sur l'Océan
tragique, lancé par Lloyd Bertaud et ses
deux compagnons.
lles paquebots l'ont enregistré et plu-
sieurs d'entre eux, croyant avoir situé le
point d'où l'Old Glory appelait au secours,
se sont détournés de leur route et ont
po,ssé leurs f,eux.
Mais, hélas à l'heure où nous impri-
mons, nous savons que le Carmania, le
Trànsylvania, le California et le Lapland
ont croisé inutilement sur les lieux où ils
pensaient trouver trace des hardis avia-
teurs. Les recherches se poursuivent, mais
la nuit et la brume les rendent. difficiles
et l'anxiété croît.
h'Old Glory, n'étant pas hydravion,
après 'avoir lancé 6es appels de détresse,
a-tnil coulé, engloutissant gon équipage ?
Mais les trois hommes avaient à bord un
radeau en caoutchouc pouvant se gonfler
rapidement. Peut-être ont-ils pu en faire
usage et attendent-ils qu'on les découvre.
Ils ont, paraît-il, des provisions pour un
certain temps et un alambic pour distiller
l'eau de mer. Et puis, est-on sûr que
l'avion soit bien tombé là où on le re-
cherche ?
En tous cas, les appels n'ont plus-été en-
tendus. Tout s'est tu sur l'Océan. Bertaud,
Hill et Payne ont-ils subi- le sort atroce
de Nungesser et Coli et des occupants du
Saint-Raphaël ? Ou bien, le visage crispé,
étreints par l'angoisse, luttent-ils encore
courageusement contre le flot noir ?
Attendons. Tout 'espoir n'est peut-être
pas perdu. Trois hommes de leur trempe
savent résister aux éléments. Si la mer
n'est pas trop agitée, ils ont les moyens
de tenir quelque temps ·et, comme on sait
approximativement l'endroit où ils sont
tombés, peut-être aura-t-on le bonheur de
les retrouver.
CE QUE DISENT LES DÉPÊCHES
Signaux de détresse
New-York, 7 septembre.
La Radio Corporation annonce ce matin
à 7 heures (heure locale), qu'elle a reçu de
divers navires en mer des messages disant
que ceux-ci avaient capté des messages
d'appels S.O.S. provenant de l'Old Glory.
L'Old Glory ne précise .pas sa position
au moment où il lance ses messages.
A leur secours
New- York, 7 septembre.
Les paquebots Carmaxia et Transylva-
nia sont partis au secours de l'Old Glory.
Londres, 7 septembre.
Un télégramme de New-York annonce
que le paquebot Carmania vient de faire
connaître pan T. S. F. qu'il se trouvait à
environ 275 kilomètres de VOld Glory
quand celui-ci lança ses appels de détresse.
Le capitaine du Carmania fait connaître
à ce propos qu'il espère arriver sur les
lieux avant huit heures du soir.
New- York, 7 septembre.
On annonce en dernière minute que le
Transylvania a reçu des nouvelles directes
des aviateurs qui sont encore sur l'eau,
sans qu'il soit possible de préciser si c'est
à bord de l'Old Giory ou de leur canot
pneumatique.
Le Trànsylvania, qui connaît maintenant
la position exacte des aviateurs, espère ar-
river sur les lieux avant la tombée de la
nuit.
On ne les retrouve pas
New- York, 7 septembre.
Un sans-fil émanant du Trànsylvania an-
nonce que le paquebot a atteint l'endroit
d'où il croit que'l'Old Glory a lancé ses
S.O.S.. Il a parcouru Ja mer dans un rayon
de trente milles, mais n'a trouvé aucune
trace de l'avion.
New- York, 7 septembre.
Selon un radio envoyé par un passager
du Tmnsylvania les marins de ce transat-
lantique ont maintenant l'impression qu'il
faut considérer l'avion Old Glory comme
perdu, bien que les transatlantiques Cali-
fornia et Lapland annoncent qu'ils pour-
suivent encore leurs recherches.
Mer houleuse, vents
Londres, 7 septembre.
On mande de New-York à l'agence Reu-
ter
Le'capitaine du Trànsylvania a radioté-
légraphie qu'il poursuivait ses recherches
pour retrouver l'Old, Glory.
Les messages précédents du Trànsylva-
nia et de la Carmania disaient que les
vents étaient forts, la mer houleuse, et
qu'aucun nouveau signal n'avait été reçu
de VOld Glory.
(Lire la suite en Dernière HeùrèJ)
Le recrutement
rouge.
Tandis que M. Rakowsky retourne
tranquillement à Royat pour y achever
sa. villégiature, le ministère ayant tenu
pour satisfais,antes ses protestations
contre l'appel à la rébellion militaire
qu'il a signé, tandis que la Ligue des
Droits de l'Homme, dans un communi-
qué public, invite ses adhérents à met-'
tre en quarantaine « l'American Le-
gion » sous prétexte que toute pa,rtici-
pation à la fête du 19 septembre serait
insulter à la mémoire de « deux inno-
« cents » dont le seul crime fut leur
attachement à leurs convictions philoso-
phiques (!) » enfin, tandis que l'aveu
de l'un des individus arrêtées à la suite
du déraillement du Pyrénée-Express
confirme qu'il s'agissait bien d'un acte
de sabotage, que fait le gouvernement
qui a dénoncé le péril révolutionnaire,
et s'est engagé à le combattre avec la
dernière rigueur ? Rien ou presque rien.
Il « épure « certains quartiers de Paris,
il expulse quelques sous-agents de la
IIP Internationale, il envoie de temps
à autre une circulaire aux représentants
de l'ordre, mais les véritables promo-
teurs de l'agitation et du crime militaire
contre la sûreté de la nation, les
chefs, les responsables, il se garde
bien de les appréhender. Comme ces
baigneurs prudents, il ne lutte pas con-
tre la vague, il plonge dessous afin de
se maintenir sur les flots. Il sourit au
danger parce .qu'il ne croit pas à toute
sa gravité, et le miroitement des inci-
dents visibles auxquels il s'arrête l'in-
cite, semble-t-il, à négliger le feu qui
sourdement se propage sous nos pas.
Nous avons rappelé l'autre jour, en
nous reportant aux renseignements si
impressionnants publiés par le direc-
teur du Figaro, le formidable travail de
désagrégation entrepris aux armées par
le communisme en liaison avec 1C
III" Internationale et nous écrivions à
ce propos qu'en face de la faiblesse des
pouvoirs publics, un devoir de solida-
rité s'imposait aux journaux, à l'opi-
ni,on dans la dénonciation daces crimes
trop longtemps ignorés, et en vue de l'ef-
fort qu'il fallait tenter pour accomplir
le redressement moral plus nécessaire
encore que le redressement, financier.
Aussi bien c'est encore au nouvel arti-
cle de l'écrivain courageux qui s'est
infligé cette rude et ingrate tâche que
nous nous référons aujourd'hui pour
signaler une fois de plus l'activité in-
cessante des destructeurs de la défense
nationale. M. Coty .visiblement docu-
menté à des sources sûres, montre com-
ment les maîtres occultes de l'entreprisse
révolutionnaire organisent le débau-
chage des jeunes recrues et leur enrô-
lement dans les rangs du communisme.
Dès leur arrivée au régiment, la « cel-
lule « les attend et les guette. Les uns,
qui font déjà partie d'associations mili-
tantes telle que la Jeunesse Commu-
niste et la Confédération unitaire du
Travail et constituent « quinze mille
soldats communistes par classe appe-
lée », sont d'excellents agents de recrute-
ment quant aux autres, pour peu
qu'ils se laissent circonvenir et empoi-
sonner par une propagande insidieuse et
habile, ils deviennent promptement des
affiliés. Ainsi, par une sorte de roule-
ment annuel, au sein même de l'armée
nationale se recrute une armée rouge
sans doute n'est-elle encore -u'à l'état
embryonnaire et suffit-il de l'énergique
ascendant d'un chef, ainsi qu'en témoi-
gnent les grandes manœuvres de Lor-
raine, pour qu'aucune influence ne
puisse s'insinuer. Mais c'est précisément
parce qu'il existe en France tant d'élé-
ments sains et, malgré tout, un solide
état d'esprit patriotique si ¡facile •'•. tenir
en éveil, qu'il importe de lts garder
hors de touté atteinte. Nos efforts doi-
vent y tendre d'autant plus que l'exem-
ple de la Russie est là. Comme. le dit,
en effet, M. Coty, ce qui a a'éussi aux
révolutionnaires russes dans l'Empire
des Tsars, ils entendent l'essayer dans
notre « république amon'nhe v.
Ce n'est certes pas avec une circulaire
à la manière de M. Painlevé que l'on
rendra, confiance aux officiers trop légi-
timement découragés et au nays inquiet
d'être si peu défendu.
René Lara
LE DÉRAILLEMENT
DU RAPIDE tc COTE D'ARGENT »
Un saboteur est arrêté
Partenay, 7 septembre.
Le .commissaire de police de Partenay
vient d'adresser à la direction de la Sû-
reté générale à Paris un télégramme lui
faisant connaître qu'on avait arrêté le
nommé Claudius Lioger, né le 26 mai 1878
à Lappe (Haute-Loire), manœuvre, titu-
laire de plusieurs condamnations et inter-
dit de séjour, pour avoir participé à l'at-
tentat commis contre le rapide Paris-
Côte d'Argent, à Jouet-les-Tours.
Lioger a été mis à la disposition du Par-
quet de Niort. II a fait des aveux.
D'après les premiers renseignements re-
cueillis par l'enquête, le nommé Claudius
Lioger, qui a été arrêté et qui a déclaré
être l'auteur du sabotage de la voie ferrée,
ayant entraîné le déraillement du rapide
« Paris-Côte-d'Argent », aurait subi déjà
quinze condamnations, notamment pour
incendie volontaire. Il aurait été condamné
à dix ans de réclusion.
Lioger, arrêté en état d'ivresse et conduit
au violon, ,a déclaré qu'il avait travaillé'
pendant tout le mois d'août à Joué-lez-
Tours, sur le chantier où s'est produit l'ac-
cident qu'il avait quitté d'chantier le 31
août parce qu'il était malade et qu'il avait
passé la nuit du 1°r septembre à Tours.
Lioger a ajouté':
Mécontent d'êira sans travail, j'avais
résolu de faire un coup, c'est-à-dire de
faire sauter un rail. Alors j'ai quitté Tours
le soir, vers neuf heures. J'ai fait le trajet
à pied et me suis rendu a mon Gantier.
Là, j'ai dévissé deux ou trois boulons.
» Je ne mens pas, a-t-il ajouté, Je suis
un misérable. J'ai agi salement. Je veux,
expier. »
Il a terminé en affirmant qu'il avait agi
seul.
Les déclarations faites par Lioger ont re-
tenu l'attention parce que les indications
de lieu, de temps et de procédés de sabo-
tage qu'il a fournies cadrent assez bien
avec les conditions dans lesquelles l'acci-
dent s'est produit mais il semble cepen-
dant qu'il y a lieu de ne les accueillir
qu'avec certaines réserves.
Fiançailles
de S. A. R. la Princesse Anne de France
avec S.A.R. le Duc des Pouilles
Les journaux italiens d'hier annon-
cent que les fiançailles de S. A. R. le
Duc des Pouilles, fils aîné de LL. AÀ.'
RR. le Duc et la Duchesse d'Aoste, née
Hélène de France, avec S. A. R. la Prin-
cesse Anne de France, fille cadette de
Monsieur le Duc et de Madame la Du-
chesse de Guise, viennent d'avoir lieu
au château de San Rossore, où villégia-
turent actuellement LL. MM. le Roi et
la Reine d'Italie.
S. A. R. le Prince Amédée, Duc des
Pouilles, est né à Turin le 21 octo-
bre 1898. Sénateur, lieutenant-colonel de
l'armée d'Italie, chevalier de l'Ordre de
l'Annonciade et chevalier d'honneur et
de dévotion de l'Ordre Souverain de
Malte, il est de huit ans plus âgé que
S. A. R. la Princesse Anne-Hélène-Ma-
rie, née au Nouvion-en-Thiérache le
5 août 1906.
Monsieur le Duc et Madame la Du-
chesse de Guise, qui s'étaient rendus en
Italie afin d'assister aux fiançailles de
S. A. R. la Princesse Anne de France,
seront de retour au manoir d'Anjou
dans trois jours.
L'éclat d'une union qui, à nouveau,
resserrera entre la maison de Savoie et
la maison de France les liens de la race
et du sang, est délicatement rehaussé
par le caractère d'inclination des fian-
çailles princières qui viennent d'avoir
lieu.
Les Échos
Le respect des traditions.
Hier, le roi George, la reine Mary et
tous les membres de la famille royale
réunis actuellement au château, de Bal-
moral, en Ecosse, ont ,pris place dans
un grand carrosse traîné par quatre
chevaux gris, avec postillons portant
des livrées des temps périmés, et pré-
cédé d'un cavalier vêtu également d'un
superbe costume archaïque, pour se ren-
dre dans les Hiôhlands de Bramar, à
quinze kilomètres de Balmoral. C'est là
que se réuniront, au Princess Royal
Park, les Hinhlanders écossais et ce sera
la great event de la riison, en commé-
moration du passé.
Tous les membres de la haute aristo-
cratie anglaise et écossaise, qui possè-
dent des châteaux dans la région, s'y
sont rendus également en carrosse.s avec
postillons.
PRESQUE UN CONTE DE FEES
Un jeune étudiant, Eugène Lacosta, qui est'
un habitué de la Bibliothèque vaticane, ..vait
de Revisa, mort depuis longtemps. En feuilletant
le livre, le jeune homme découvrit un papier
sur lequel lut: « Celui qui trouvera ce feuillet
le portera chez mon notaire et le priera de se
reporter à son registre L. 1 n° 162. » Suivaient
l'adresse du notaire et la date: Rome, 5 février
1784.
Croyant à une mystification et uniquement
pour s'amuser, le jeune homme suivit ces pres-
criptions à la lettre. Son incrédulité et son
scepticisme furent bientôt vaincus, car on lui
remit immédiatement un chèque de huit millions
de lire. t
Et voici l'explication qui fut fournie à l'heu-
reux millionnaire: « Le livre que vous feuille-
tiez eut, lors de sa publication, une si mauvaise
critique que son auteur, découragé, décida de
ne plus écrire une seule ligne pendant quelques
mois et résolut de placer un avis dans un volume,
pour voir si l'attaque de la critique inciterait
le public à lire son oeuvre. Le malheureux :.iteur
attendit vainement et mourut.
Les années passèrent et, ces jours-ci seul-
ment, l'ouvrage fut demandé. C'est-à-dire '•ne,
pendant un siècle et demi, les lecteurs de la
Bibliothèque vaticane frôlèrent la fortune. Un
seul, sans doute prédestiné, la rencontra.
Ils n'en avaient pas en Angleterre.
Ils vont en avoir. Il s'agit d'autobus à
six roues dont un nouveau type a été
autorisé à circuler provisoirement dans
les rues de Londres. Les roues sont mu-
nies de pneumatiques et les freins sont
installés sur quatre roues. Ces véhicules
peuvent transporter, tant à l'intérieur
qu'à l'impériale, 62 voyageurs.
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 02 (sans changement). Dollar,
25 5175 (sans changement). Belga, 355 ?.5
(sans changement). Lire, 138 70 (+ 0 15).
Franc suisse, 491 (sans changement).
Peseta espagnole, 430 75 (- 0 50). Florin
hollandais, 1022 75 (+ 0 50).
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 8 sepfearbre
Région parisienne: vent faible d'ouest à nord-
ouest ciel très nuageux, quelques averses ou
orages suivis d'amélioration.
Hausse faible de température.
AUJOURD'HUI
Fête Nativité de la Vierge.
14 heures. Courses à Vincennes, au Tou-
quet et à Pont-1'Evêque.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Union
nationale des combattants d'Ecouen-Ezanville.
21 heures. Théâtre du Gymnase Reprise
de Le Venin.
Le Coq
L'AFFAIRE DU LOTUS
UN DENI DE JUSTICE
Après l'odieuse sentence du tribunal de
La Haye, donnant raison à la Turquie
contre la France dans l'affaire du Lotus;
il n'est plus permis de conserv:r ]a moin-
dre illusion sur l'équité des arbitrages
C'est le battu qui paie l'amende
Le lieutenant Desmons, parfaitement
irresponsable de la perte du charbonnier
turc Boz Kourt, conduit par un officier
sans brevet de navigation qui le jeta sous
l'étrave du navire français, fut, on le sait,
victime d'un abus de confiance et d'un
guet-apens inqualifiables. Invité à compa-
raître comme témoin devant un tribunal
qui lui donnait toutes assurances de sécu-
rité pour le décider à descendre à terre, il
fut saisi par la police turque, jeté en prison
sans autre forme de procès, et pendant
de.s mois, où lui furent infligées toutes les
tortures physiques et morales, l'interven-
tion du gouvernement français demeura
impuissant à obtenir son élargissc/nent.
Il fallut une campagne de presse imdi-
gnée pour décider le Quai d'Orsay il une
représentation énergique an gouvernement
d'Angora, qui ne consentit à libércr l'of-
ficier français que sous caution de
francs.
Spontanément, le gouvernement fran-
çjris, sûr de sa bonne cause, proposa de
soumettre le litige à la cour de justice de
La Haye. Longtemps, le gouvernement
turc, sachant l'affaire mauvaise, refusa cet
arbitrage. Il sera le premier surpris d'une
sentence qui constitue un véritable défi au
bon sens. Mais il se gardera bien d'en
montrer sa surprise. Il se contentera de
garder la caution de 50,000 francs et d'in-
tenter de nouvelles poursuites en domma-
ges et intérêts contre le lieutenant Des-
mons, dont il demandera peut-être l'extra-
dition au gouvernement français
On croit rêver en voyant à quelles absur-
dités monstrueuses aboutissent les idéolo-
gies chimériques qui prétendent mettre
l'honneur, la sécurité et les intérêts vitaux
des Etats souverains à la merci de juridic-
tions internationales aussi peu sûres d'el-
les-mêmes et jugeant, sans code, selon des
jurisprudences contestées par leurs propres
tribunaux
Le comble, en effet, c'est que la sentence
d'hier a été déterminée pa,r la voix du pré-
sident de la cour de La Haye un Suisse
qui eut contre lui six représentants de
grandes puissances maritimes,, dont l'An-
| gleterre, l'Espagne et les Etats-Unis..
Il n'est que trop aisé de prévoir les com-
plications internationales nombreuses que
ne manquera pas de créer un tel précédent,
jugeant légitime tout ce qui n'est pas inter-
dit par des textes en matière de droit ma-
ritime.
Singulière conception de l'arbitrage, que
celle gui consiste à envenimer les conflits,
sous coulepr de les apaiser, et à. ulcérer
les sentiments de justice humaine et de
dignité nationale
Avant 1914, l'incident du Lotus, aussi
facile que possible à instruire par des ex-
perts navals, eût été réglé, à l'amiable, en
huit jours, entre Paris et Constantinople.
Voici, grâce à la mode arbitrale (qu'on
pourrait aussi bien qualifier d'arbitraire)
le gouvernement d'Angora nanti des
moyens d'humilier la France dans un
Orient profondément. troublé par la pro-
pagande soviétique. Pour du beau tra-
vail, c'est'du beau travail
Saint-Réal
L'Assemblée
de Genève
Les granaes puissanees semblent se rallier
à la mofion polonaise. He serait-ce pas
pour écarter la motion hollandaise?
Genève, 7 septembre.
Tandis que les représentants des peti-
tes puissances se succédaient à la tri-
1 bune de l'assemblée pour exprimer leurs
regrets de l'abandon du protocole de
Genève et pour approuver la proposition
du délégué hollandais d'en remettre les
principes en honneur, on discutait dans
les couloirs entre chefs de délégations
des grandes puissances les chances de
la proposition polonaise.
C'est avec satisfaction qu'on apprit
que M. Stresmann renonçait à son pro-
jet de se rendre samedi à Berlin et qu'il
acceptait une conversation particulière
avec M. Sokal, délégué polonais, qui,
dans la matinée, avait reçu le conseil de
M. Briand et de sir Austen Chamberlain
d'exposer ses vues au délégué allemand.
M. Stresemann a fait savoir à M. So-
kal qu'il lui ferait connaître dans la
soirée la réponse de son gouvernement
touchant la proposition polonaise.
M. Stresemann a conféré dans l'après-
midi avec les membres de sa délégation
à ce sujet.
D'autre part, sir Austen Chamberlain
a téléphoné à M. Baldwin, qui séjourne
en ce moment-ci à Aix-les-Bains.
M. Aristide Briand a eu, avant déjeu-
ner, un entretien, de quelques minutes
ave M. Stresemann.
A la suite des conversations qui ont eu
lieu entre les chefs des délégations inté-
ressées, on pense que la proposition po-
lonaise est susceptible de donner lieu à
une déclaration commune à la Pologne
et aux grandes puissances.
Suivant le correspondant de l'agence
Reuter à Genève, le texte du projet de
pacte de non-agression polonais, remis
par M. Sokal, délégué de la Pologne, à
sir Austen Chamberlain et à MM. Briand
et Stresemann, serait ainsi conçu
ARTICLE premier. j'a2ttB guerre en-
treprise pour la solution des conflits in-
ternationaux est et demeure interdite.
ART. 2. Tous les différends inter-
nationaux doivent être résolus par des
moyens pacifiques.
Il paraît que ce texte serait sensible-
ment pareil à celui du pacte de paix
perpétuelle entre la France et les Etats-
Unis, pacte dont le principe serait admis
par le gouvernement de Washington.
Le grand argument de M. Briand pour
faire adopter la proposition polonaise
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L'inclémence d'une saison vêtue de
froidure et de pluie » a changé cet été
l'horaire de nos plaisirs et j'ai connu
sur une plage bretonne de la Manche,
une nageuse au sourire charmant, qui,
de tout le mois d'août, ne trempa qu'une
fois ses jolis pieds dans la mer. Voici
que le soleil semble revenir, -pour un
doux septembre et l'heure du bain y
sera meilleure que jamais, l'heure atten-
due avec impatience et vécue tou-
jours avec une joie: nouvelle, une plé-
nitude où se détendent les énergies de
l'être et où elles procurent au corps' cet
état agréable qui, pour être passager,
ne se répercute pas moins de façon indé-
finie et maintient la santé. Elle s'offre,
par la saison estivale, le matin ou l'a-
près-midi, le long des plages de France
et de l'étranger, amenant sur le sable,
au bord des flots frangés d'écume, toute
une population de jolies femmes,
d'enfants souriants et d'hommes, hélas 1
puisque le masculin s'introduit, avec
une persistance destructrice souvent de
l'esthétique, partout où les filles d'Eve
et les marmots s'assemblent pour se di-
vertir ou tout simplement pour prendre
part à un délassement hygiénique.
,On sort du bain plus dispos et plus
alerte, du bain salin surtout, de cette
immersion dans l'eau remplie .de sels
vivifiants où; pendant des minutes ex-
quises, sous le grand ciel ouvert, on a
été porté par la vague berçante et par-
fois capricieuse.
Que se passe-t-il dans la pensée des
haigneurs, des baigneuses surtout, pen-
dant que celles-ci évoluent ainsi sur
l'onde amère ? Valétudinaire, conforta-
blement assis dans un fauteuil pliant,
sous quelque tente rayée de bandes rou-
ges à moins qu'elles ne soient orange,
le regard errant sur ce monde mouvant
et: charmant, vous l'êtes-vous parfois de-
mandé ? Quel est le rêve que la femme
suit lorsque, les yeux perdus dans l'im-
mensité du ciel, elle se laisse doucement
balancer par la vague bleue, grise ou
verte ? Cherche-t-elle quelque étoile
lointaine au fond du riant firmament ?
Suit-elle la fuite d'.un léger nuage? Ou
sa pensée reste-t-elle tout bonnement,
plus prosaïquement, sur la plage, son-
geant Ii vous-même qui l'observez pu à
quelque autre qui l'admire en respect
et qui, lorsqu'elle sortira-ruisselante de
cette eau salée, des perles sur ses épau-
les et sur ses bras nus, la saluera d'un
sourire ? Elle répondra à ce salut d'un
air entendu, cela est certain, d'un air
qui dira qu'elle sait combien elle est
belle. Et peut-être qu'ayant rapporté du
grand désert liquide d'où elle sort quel-
que herbe légère accrochée à son vête-
ment, elle évoquera, à ce moment pré-
cis; une de ces déesse de la mer qui, sous
le nom de sirènes, ont tant de méfaits à
leur compte.
Car', elles sont séduisantes et plei-
nes de grâce, les souples et les fines
comme celles qui se montrent solides et
bien plantées, si j'ose me servir d'une
.expression qu'à l'occasion on se chuc'hote
entre hommes. Elles gardent ainsi vê-
tues, ou plutôt dévêtues, cette séduction
,qui leur seyait tant sous leurs habits de
ville, et à cette éduction s'ajoute un
agrément nouveau, fait du léger trem-
iblement qui les prend à sentir l'air
froid, de la hâte qu'elles ont à s'enve-
lopper du chaud peignoir qui les .attend,
de ce je ne sais quoi pudeur peut-être
qui les entraîne, aussitôt bars de ce
flot qui les couvrait comme d'une robe
hermétiquement close, à retrouver ces
habits par où elles avaient exercé jus-
que-là leur grâce souveraine.
Cependant, c'est dans l'eau qu'elles of-
frent le plus d'attrait, la tête émergeant
de Fonde, fraîche et rose, rieuse, sous le
bonnet, ce gentil bonnet qui retient leur
chevelure longue ou n'onde mais
qui laisse le plus souvent passer une ou
deux mèches appelées à nous apprendre
qu'elles sont blondes ou brunes. Le sa-
vent-elles ? Savent-elles que c'est là
qu'elles plaisent le plus et que sous
l'azur
et se mouvant au gré du flux et du ire-
flux ?
Si elles le savent, elles n'y pensent
guère, car désireuses de plaire obéis-
sait ainsi à leur fonction naturelle
elles prennent de plus en plus, dans leur
rfàçon de se mettre, des allures légère-
ment garçonnières qui ajovtent peut-
être à leur attrait, sans pour cela faire
oublier celui, irrésistible, qu'elles of-
frent sous leur petit bonnet si féminin.
Dans les pays d'un climat plus chaud,
en Italie, par exemple, sur l'immense
plage du Lido, elles paraissent, le bain
pris, vêtues en pyjamas. Au bord
des vérandahs qui s'ouvrent devant
la mer, sur le sable et le gravier des
grèves, à l'abri des tentes et des vélums,
les femmes grillent, ainsi habillées, des
cigarettes de tabac blond. Et la conver-
sation se poursuit, diverse et, ailée, sur
mille sujets. Elles restent nourtant at-
trayantes ainsi vêtues, car, quelles que
epien* les métamorphoses auxquelles se
prête la femme, qu'elle imite l'homme
ou qu'elle demeure ce rue Dieu l'a faite,
elle accomplit, malgré elle, son rôle en
ce bas monde, qui est de plaire et même
de séduire.
Il ne faut pas croire, cependant,
que les plages marines soient les seuls
lieux où, par la saison d'été, on fasse, à
l'heure du bain, l'aimable rencontre. Il
y a aussi la rivière, aui fuit et vous en-
traîne, et il y a aussi le lac, si repo-
sant.
•Jkjais c'est mer qui, sonpae toute.
montre habituellement la femme dans
cette manifestation aimable du bain.
N'ayant sur elle qu'un costume réduit
à sa plus simple exnression, libre de
toute entrave, elle se laisse bercer, heu-
reuse, sur l'onde, à moins qu'elle ne
soit emportée par la vague comme une
naïade en lutte avec l'élément perfide.
Je me souviens d'un spectacle que
m'offrit, il y a quelque temps de cela,
une baigneuse dans cette même Italie,
sur cette plage du Lido où toute une
société internationale se livre, en ce mo-
ment, aux plaisirs de l'été.. Le temps
n'était pas très propice. La mer se mon-
trait un peu grosse et de grands nuages
gris couraient dans le ciel. Et je me
demandais comment la jeune femme-
car elle était jeune et gracieuse pou-
vait se risquer sur l'eau par cet orage
qui semblait s'annoncer.
L'Adriatique a des colères sourdes et
d'autant plus dangereuses que, dissimu-
lées sous des apparences souriantes,
elles éclatent avec brusquerie. Mais la
baigneuse, soit indifférence, soit mé-
pris, n'y prenait pas garde et se livrait
à des.évolutions sans nombre. Tout à
coup, sous l'enlèvement d'une lame,
elle disparut. Un baigneur qui, comme
moi, de la plage, la suivait du regard,
s'était aussitôt jeté à l'eau et nageait
vivement vers le point où elle semblait
s'être engloutie. Elle reparut rresque
immédiatement, mais très pâle. Et
comme il s'avançait pour la soutenir,
elle (refusa obstinément cette aide qui
se présentait et revint vers la terre, de
compagnie avec le baigneur, mais par
ses propres forces. Elle atteignit ainsi la
plage et sortit de l'eau, ruisselante et
confuse. Et, sans prendre la peine de
remercier l'homme qui n'avait pas
craint de risquer sa vie pour la sauver,
elle se dirigea vers sa cabine, furieux,
plantant là le baigneur, ruisselant lui
aussi et qui la suivait d'un regard
étonné.
Et je compris que la jeune femme
était visitée en ce moment par le péché
d'orgueil.
Baigneuse experte, elle avait été prise
en défaut et témoignait son mécontente-
ment. Sous toutes les latitudes, la femme
paraît ainsi bizarre, à certaines occar
sions, et nul ne sait le moment précis
où il est donné de lui plaire vraiment,
même quand il s'agit de l'arrachera la
mort.
Ange Galdemar
Septembre à Evian
On a beaucoup médit de la seconde moitié
du mois d'août sur les plages et dans les villes
d'eaux. Je n'irai pas jusqu'à soutenir qu'il a fait
à Evian un soleil sans cesse resplendissant ci
que le baromètre s'est constamment tenu à trente
degrés au-dessus de zéro: on ne me croirait pas
et on aurait raison. Il a donc plu, comme par-
tout, entre le 16 et le 25, et il n'a pas toujours
fait chaud. Mais la saison n'a pas, comme tn
tant d'autres lieux, souffert de quelques journée
fraîches accompagnées d'ondées. On a modifié,
parfois, le programme des fêtes en plein air,
sans regret de la part des villégiateurs, qui ont
retrouvé, soit au casino, soit dans les grands
hôtels, des distractions équivalentes et non
moins bien ordonnées. Ainsi, le tournoi de
danses organisé dans le cadre merveilleux du
Royal Hôtel par M. Emery, son distingué admi-
nistrateur général, a obtenu un succès énorme.
Sur l'aimable insistance du marquis Boni de
Castellane, la princesse Charles de Monaco avait
accepté de prendre place parmi les membres
du jury, et l'on pouvait remarquer dans dis-
tance M. et Mme A. Steinert, marquise de
Moniieynard, comtesse de Chevigné, Mme de
Baroli, vicomte et vicomtesse Vigier, comte
Cahen d'Anvers, lord Aberconway, comtesse da
Silva Ramos, M. et Mme de Anchorena, prin-
cesse Paléologue, Mme Porgès, amiral et lady
Hammet Share, baron de L'Espée, général
Morgon, comtesse de Becdelièvre, le sénateur
Borletti, comte et comtesse d'Orsay, marquise
de Mortemart, marquis et marquise de Jreux,
baron et baronne Empain, etc.
Le bal costumé d'enfants, l'exposition canine
dans le parc du Royal ont été, eux aussi, autant
de succès.
Mais août est passé; s'il nous a donné tout
de même quelques heures de contrariété, sep-
tembre nous apporte la plus douce, la plus
sereine compensation.
Jamais journées ne furent plus calmement
belles que celles que nous venons de vivre
depuis huit jours, et rarement mois de sep-
tembre s'est présenté à Evian avec plus d'en-
chantement. Le ciel est immuablement bleu.
Un charme incomparable se dégage du cadre,
vert comme au printemps les eaux, les arbres,
les collines, les montagnes ont, dans la lumière,
plus fine et plus transparente, une grâce atti-
rante dont les peintres, nombreux en ce moment
sur les bords du Léman, se déclarent émer-
veillés. L'effet en est étonnant sur les villégia-
teurs ceux qui devaient partir dans les premiers
jours de septembre, séduits, déclarent qu'ils ne
s'en vont plus. Ceux qui sont venus tardive-
ment nous feraient croire, tant ils pestent contre
la saison qu'ils firent ailleurs en août, qu'Evian
est véritablement le paradis. Il ne faut rien exa-
gérer, mais il fait si beau, si beau, qu'il faut
pardonner à ceux-là le mal qu'ils disent des
autres lieux. Le soleil est un grand magicien!
C'est un fait, d'ailleurs, que le climat d'Evian
est exceptionnellement agréable. La brise tem-
pérée du lac, la fraîcheur délicate des >n-
tagnes qui descend comme un parfum dans l'air
du soir, les splendeurs des jardins pleins de
rosés, le charme reposant du paysage, l'absence
de tout soubresaut brusque de la température
composent un ensemble à l'attrait duquel nul
ne peut échapper.
A cet attrait s'ajoute la berçante séduction de
la vie du soir et des plaisirs de la station.
Le casino reste ouvert jusqu'au le'' octobre et
son programme de fêtes n'est pas moins atti-
rant qu'en août. Les soirées de gala dans les
grands hôtels sont plus brillantes que jamais.
Les fêtes nautiques se poursuivent sur les flots
bleus du lac. Les manifestations sportives, nfin,
ne chôment pas davantage,, et les promenades,
les excursions, si nombreuses et si belles,
offrent aux villégiateurs plus de séduction que
jamais.
Mais, de toutes les attractions sportives, c'est
le golf qui a les faveurs de' l'élite. Dessiné dans
un cadre ,unique, avec ses parcours savamment
accidentés, son terrain et ses « greens » soigneu-
sement entretenus, ses dix-huit trous dont les
meilleurs amateurs vantent les difficultés, ses
« hasards » naturels ou créés qui séduisent les
vtrt»o?e$ des 'clubs,- le golf d'Evian compte
maintenant parmi les trois ou quatre meilleurs
de France. Un jeune Américain de vingwle&s
ans, M. E.-W. Haley, vient de s'y distinguer
en créant le record des trente-six trous est en
battant d'un point, dans un match sensationnel,
le comte de Montgomery, l'un de nos meilleurs
joueurs. Mlle Carré a, de son côté, brillamment
remporté la coupe destinée aux dames. Chaque
jour, d'ailleurs, des matches mettent aux prises
de nombreux camps qui ne se lassent pas d'ac-
complir des prouesses. Le terrain ayant, préci-
sément en septembre, une élasticité et une sta-
bilité rares, des compétitions de grande allure
vont solliciter des joueurs fameux venus d'An-
gleterre et de tous les points de la France.
Sports, promenades en montagne ou sur l'eau,
théâtre, concerts, dancing, les heures couplent
charmantes et légères.
Il n'est pas jusqu'à l'or qui commence à
ourler finement la parure verte des chênes
robustes et des grands châtaigniers qui n'ajoute
sa splendeur à ce paysage incomparable où le
ciel pur, l'eau tranquille, la montagne calme et
les fleurs innombrables semblent s'être réunis
pour y faire plus douce encore la douceur d'y
vivre en septembre.
Georges Drouilly
Prochaine entrevue
entre Sir Austen Chamberlain et M. Mussolini
D'après les dépêches de Londres, sir
Austen Chamberlain, en quittant Genève,
ira le 14 septembre rejoindre lady Cham-
berlain, à bord du yacht Dolphin, et fera
nne croisière dans les eaux italiennes. On-,
annonce qu'une entrevue aurait lieu à
pênes entre le chef du Foreign-Office et
M. Mussolini.
LES RAIDS TRANSATLANTIQUES
EN PLEIN ÂïlMïlil!
AUCUNE NOUVELLE DE BERTAUD
DEPUIS HIER MATIN
L'appel de détresse a couru sur l'Océan
tragique, lancé par Lloyd Bertaud et ses
deux compagnons.
lles paquebots l'ont enregistré et plu-
sieurs d'entre eux, croyant avoir situé le
point d'où l'Old Glory appelait au secours,
se sont détournés de leur route et ont
po,ssé leurs f,eux.
Mais, hélas à l'heure où nous impri-
mons, nous savons que le Carmania, le
Trànsylvania, le California et le Lapland
ont croisé inutilement sur les lieux où ils
pensaient trouver trace des hardis avia-
teurs. Les recherches se poursuivent, mais
la nuit et la brume les rendent. difficiles
et l'anxiété croît.
h'Old Glory, n'étant pas hydravion,
après 'avoir lancé 6es appels de détresse,
a-tnil coulé, engloutissant gon équipage ?
Mais les trois hommes avaient à bord un
radeau en caoutchouc pouvant se gonfler
rapidement. Peut-être ont-ils pu en faire
usage et attendent-ils qu'on les découvre.
Ils ont, paraît-il, des provisions pour un
certain temps et un alambic pour distiller
l'eau de mer. Et puis, est-on sûr que
l'avion soit bien tombé là où on le re-
cherche ?
En tous cas, les appels n'ont plus-été en-
tendus. Tout s'est tu sur l'Océan. Bertaud,
Hill et Payne ont-ils subi- le sort atroce
de Nungesser et Coli et des occupants du
Saint-Raphaël ? Ou bien, le visage crispé,
étreints par l'angoisse, luttent-ils encore
courageusement contre le flot noir ?
Attendons. Tout 'espoir n'est peut-être
pas perdu. Trois hommes de leur trempe
savent résister aux éléments. Si la mer
n'est pas trop agitée, ils ont les moyens
de tenir quelque temps ·et, comme on sait
approximativement l'endroit où ils sont
tombés, peut-être aura-t-on le bonheur de
les retrouver.
CE QUE DISENT LES DÉPÊCHES
Signaux de détresse
New-York, 7 septembre.
La Radio Corporation annonce ce matin
à 7 heures (heure locale), qu'elle a reçu de
divers navires en mer des messages disant
que ceux-ci avaient capté des messages
d'appels S.O.S. provenant de l'Old Glory.
L'Old Glory ne précise .pas sa position
au moment où il lance ses messages.
A leur secours
New- York, 7 septembre.
Les paquebots Carmaxia et Transylva-
nia sont partis au secours de l'Old Glory.
Londres, 7 septembre.
Un télégramme de New-York annonce
que le paquebot Carmania vient de faire
connaître pan T. S. F. qu'il se trouvait à
environ 275 kilomètres de VOld Glory
quand celui-ci lança ses appels de détresse.
Le capitaine du Carmania fait connaître
à ce propos qu'il espère arriver sur les
lieux avant huit heures du soir.
New- York, 7 septembre.
On annonce en dernière minute que le
Transylvania a reçu des nouvelles directes
des aviateurs qui sont encore sur l'eau,
sans qu'il soit possible de préciser si c'est
à bord de l'Old Giory ou de leur canot
pneumatique.
Le Trànsylvania, qui connaît maintenant
la position exacte des aviateurs, espère ar-
river sur les lieux avant la tombée de la
nuit.
On ne les retrouve pas
New- York, 7 septembre.
Un sans-fil émanant du Trànsylvania an-
nonce que le paquebot a atteint l'endroit
d'où il croit que'l'Old Glory a lancé ses
S.O.S.. Il a parcouru Ja mer dans un rayon
de trente milles, mais n'a trouvé aucune
trace de l'avion.
New- York, 7 septembre.
Selon un radio envoyé par un passager
du Tmnsylvania les marins de ce transat-
lantique ont maintenant l'impression qu'il
faut considérer l'avion Old Glory comme
perdu, bien que les transatlantiques Cali-
fornia et Lapland annoncent qu'ils pour-
suivent encore leurs recherches.
Mer houleuse, vents
Londres, 7 septembre.
On mande de New-York à l'agence Reu-
ter
Le'capitaine du Trànsylvania a radioté-
légraphie qu'il poursuivait ses recherches
pour retrouver l'Old, Glory.
Les messages précédents du Trànsylva-
nia et de la Carmania disaient que les
vents étaient forts, la mer houleuse, et
qu'aucun nouveau signal n'avait été reçu
de VOld Glory.
(Lire la suite en Dernière HeùrèJ)
Le recrutement
rouge.
Tandis que M. Rakowsky retourne
tranquillement à Royat pour y achever
sa. villégiature, le ministère ayant tenu
pour satisfais,antes ses protestations
contre l'appel à la rébellion militaire
qu'il a signé, tandis que la Ligue des
Droits de l'Homme, dans un communi-
qué public, invite ses adhérents à met-'
tre en quarantaine « l'American Le-
gion » sous prétexte que toute pa,rtici-
pation à la fête du 19 septembre serait
insulter à la mémoire de « deux inno-
« cents » dont le seul crime fut leur
attachement à leurs convictions philoso-
phiques (!) » enfin, tandis que l'aveu
de l'un des individus arrêtées à la suite
du déraillement du Pyrénée-Express
confirme qu'il s'agissait bien d'un acte
de sabotage, que fait le gouvernement
qui a dénoncé le péril révolutionnaire,
et s'est engagé à le combattre avec la
dernière rigueur ? Rien ou presque rien.
Il « épure « certains quartiers de Paris,
il expulse quelques sous-agents de la
IIP Internationale, il envoie de temps
à autre une circulaire aux représentants
de l'ordre, mais les véritables promo-
teurs de l'agitation et du crime militaire
contre la sûreté de la nation, les
chefs, les responsables, il se garde
bien de les appréhender. Comme ces
baigneurs prudents, il ne lutte pas con-
tre la vague, il plonge dessous afin de
se maintenir sur les flots. Il sourit au
danger parce .qu'il ne croit pas à toute
sa gravité, et le miroitement des inci-
dents visibles auxquels il s'arrête l'in-
cite, semble-t-il, à négliger le feu qui
sourdement se propage sous nos pas.
Nous avons rappelé l'autre jour, en
nous reportant aux renseignements si
impressionnants publiés par le direc-
teur du Figaro, le formidable travail de
désagrégation entrepris aux armées par
le communisme en liaison avec 1C
III" Internationale et nous écrivions à
ce propos qu'en face de la faiblesse des
pouvoirs publics, un devoir de solida-
rité s'imposait aux journaux, à l'opi-
ni,on dans la dénonciation daces crimes
trop longtemps ignorés, et en vue de l'ef-
fort qu'il fallait tenter pour accomplir
le redressement moral plus nécessaire
encore que le redressement, financier.
Aussi bien c'est encore au nouvel arti-
cle de l'écrivain courageux qui s'est
infligé cette rude et ingrate tâche que
nous nous référons aujourd'hui pour
signaler une fois de plus l'activité in-
cessante des destructeurs de la défense
nationale. M. Coty .visiblement docu-
menté à des sources sûres, montre com-
ment les maîtres occultes de l'entreprisse
révolutionnaire organisent le débau-
chage des jeunes recrues et leur enrô-
lement dans les rangs du communisme.
Dès leur arrivée au régiment, la « cel-
lule « les attend et les guette. Les uns,
qui font déjà partie d'associations mili-
tantes telle que la Jeunesse Commu-
niste et la Confédération unitaire du
Travail et constituent « quinze mille
soldats communistes par classe appe-
lée », sont d'excellents agents de recrute-
ment quant aux autres, pour peu
qu'ils se laissent circonvenir et empoi-
sonner par une propagande insidieuse et
habile, ils deviennent promptement des
affiliés. Ainsi, par une sorte de roule-
ment annuel, au sein même de l'armée
nationale se recrute une armée rouge
sans doute n'est-elle encore -u'à l'état
embryonnaire et suffit-il de l'énergique
ascendant d'un chef, ainsi qu'en témoi-
gnent les grandes manœuvres de Lor-
raine, pour qu'aucune influence ne
puisse s'insinuer. Mais c'est précisément
parce qu'il existe en France tant d'élé-
ments sains et, malgré tout, un solide
état d'esprit patriotique si ¡facile •'•. tenir
en éveil, qu'il importe de lts garder
hors de touté atteinte. Nos efforts doi-
vent y tendre d'autant plus que l'exem-
ple de la Russie est là. Comme. le dit,
en effet, M. Coty, ce qui a a'éussi aux
révolutionnaires russes dans l'Empire
des Tsars, ils entendent l'essayer dans
notre « république amon'nhe v.
Ce n'est certes pas avec une circulaire
à la manière de M. Painlevé que l'on
rendra, confiance aux officiers trop légi-
timement découragés et au nays inquiet
d'être si peu défendu.
René Lara
LE DÉRAILLEMENT
DU RAPIDE tc COTE D'ARGENT »
Un saboteur est arrêté
Partenay, 7 septembre.
Le .commissaire de police de Partenay
vient d'adresser à la direction de la Sû-
reté générale à Paris un télégramme lui
faisant connaître qu'on avait arrêté le
nommé Claudius Lioger, né le 26 mai 1878
à Lappe (Haute-Loire), manœuvre, titu-
laire de plusieurs condamnations et inter-
dit de séjour, pour avoir participé à l'at-
tentat commis contre le rapide Paris-
Côte d'Argent, à Jouet-les-Tours.
Lioger a été mis à la disposition du Par-
quet de Niort. II a fait des aveux.
D'après les premiers renseignements re-
cueillis par l'enquête, le nommé Claudius
Lioger, qui a été arrêté et qui a déclaré
être l'auteur du sabotage de la voie ferrée,
ayant entraîné le déraillement du rapide
« Paris-Côte-d'Argent », aurait subi déjà
quinze condamnations, notamment pour
incendie volontaire. Il aurait été condamné
à dix ans de réclusion.
Lioger, arrêté en état d'ivresse et conduit
au violon, ,a déclaré qu'il avait travaillé'
pendant tout le mois d'août à Joué-lez-
Tours, sur le chantier où s'est produit l'ac-
cident qu'il avait quitté d'chantier le 31
août parce qu'il était malade et qu'il avait
passé la nuit du 1°r septembre à Tours.
Lioger a ajouté':
Mécontent d'êira sans travail, j'avais
résolu de faire un coup, c'est-à-dire de
faire sauter un rail. Alors j'ai quitté Tours
le soir, vers neuf heures. J'ai fait le trajet
à pied et me suis rendu a mon Gantier.
Là, j'ai dévissé deux ou trois boulons.
» Je ne mens pas, a-t-il ajouté, Je suis
un misérable. J'ai agi salement. Je veux,
expier. »
Il a terminé en affirmant qu'il avait agi
seul.
Les déclarations faites par Lioger ont re-
tenu l'attention parce que les indications
de lieu, de temps et de procédés de sabo-
tage qu'il a fournies cadrent assez bien
avec les conditions dans lesquelles l'acci-
dent s'est produit mais il semble cepen-
dant qu'il y a lieu de ne les accueillir
qu'avec certaines réserves.
Fiançailles
de S. A. R. la Princesse Anne de France
avec S.A.R. le Duc des Pouilles
Les journaux italiens d'hier annon-
cent que les fiançailles de S. A. R. le
Duc des Pouilles, fils aîné de LL. AÀ.'
RR. le Duc et la Duchesse d'Aoste, née
Hélène de France, avec S. A. R. la Prin-
cesse Anne de France, fille cadette de
Monsieur le Duc et de Madame la Du-
chesse de Guise, viennent d'avoir lieu
au château de San Rossore, où villégia-
turent actuellement LL. MM. le Roi et
la Reine d'Italie.
S. A. R. le Prince Amédée, Duc des
Pouilles, est né à Turin le 21 octo-
bre 1898. Sénateur, lieutenant-colonel de
l'armée d'Italie, chevalier de l'Ordre de
l'Annonciade et chevalier d'honneur et
de dévotion de l'Ordre Souverain de
Malte, il est de huit ans plus âgé que
S. A. R. la Princesse Anne-Hélène-Ma-
rie, née au Nouvion-en-Thiérache le
5 août 1906.
Monsieur le Duc et Madame la Du-
chesse de Guise, qui s'étaient rendus en
Italie afin d'assister aux fiançailles de
S. A. R. la Princesse Anne de France,
seront de retour au manoir d'Anjou
dans trois jours.
L'éclat d'une union qui, à nouveau,
resserrera entre la maison de Savoie et
la maison de France les liens de la race
et du sang, est délicatement rehaussé
par le caractère d'inclination des fian-
çailles princières qui viennent d'avoir
lieu.
Les Échos
Le respect des traditions.
Hier, le roi George, la reine Mary et
tous les membres de la famille royale
réunis actuellement au château, de Bal-
moral, en Ecosse, ont ,pris place dans
un grand carrosse traîné par quatre
chevaux gris, avec postillons portant
des livrées des temps périmés, et pré-
cédé d'un cavalier vêtu également d'un
superbe costume archaïque, pour se ren-
dre dans les Hiôhlands de Bramar, à
quinze kilomètres de Balmoral. C'est là
que se réuniront, au Princess Royal
Park, les Hinhlanders écossais et ce sera
la great event de la riison, en commé-
moration du passé.
Tous les membres de la haute aristo-
cratie anglaise et écossaise, qui possè-
dent des châteaux dans la région, s'y
sont rendus également en carrosse.s avec
postillons.
PRESQUE UN CONTE DE FEES
Un jeune étudiant, Eugène Lacosta, qui est'
un habitué de la Bibliothèque vaticane, ..vait
de Revisa, mort depuis longtemps. En feuilletant
le livre, le jeune homme découvrit un papier
sur lequel lut: « Celui qui trouvera ce feuillet
le portera chez mon notaire et le priera de se
reporter à son registre L. 1 n° 162. » Suivaient
l'adresse du notaire et la date: Rome, 5 février
1784.
Croyant à une mystification et uniquement
pour s'amuser, le jeune homme suivit ces pres-
criptions à la lettre. Son incrédulité et son
scepticisme furent bientôt vaincus, car on lui
remit immédiatement un chèque de huit millions
de lire. t
Et voici l'explication qui fut fournie à l'heu-
reux millionnaire: « Le livre que vous feuille-
tiez eut, lors de sa publication, une si mauvaise
critique que son auteur, découragé, décida de
ne plus écrire une seule ligne pendant quelques
mois et résolut de placer un avis dans un volume,
pour voir si l'attaque de la critique inciterait
le public à lire son oeuvre. Le malheureux :.iteur
attendit vainement et mourut.
Les années passèrent et, ces jours-ci seul-
ment, l'ouvrage fut demandé. C'est-à-dire '•ne,
pendant un siècle et demi, les lecteurs de la
Bibliothèque vaticane frôlèrent la fortune. Un
seul, sans doute prédestiné, la rencontra.
Ils n'en avaient pas en Angleterre.
Ils vont en avoir. Il s'agit d'autobus à
six roues dont un nouveau type a été
autorisé à circuler provisoirement dans
les rues de Londres. Les roues sont mu-
nies de pneumatiques et les freins sont
installés sur quatre roues. Ces véhicules
peuvent transporter, tant à l'intérieur
qu'à l'impériale, 62 voyageurs.
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 02 (sans changement). Dollar,
25 5175 (sans changement). Belga, 355 ?.5
(sans changement). Lire, 138 70 (+ 0 15).
Franc suisse, 491 (sans changement).
Peseta espagnole, 430 75 (- 0 50). Florin
hollandais, 1022 75 (+ 0 50).
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 8 sepfearbre
Région parisienne: vent faible d'ouest à nord-
ouest ciel très nuageux, quelques averses ou
orages suivis d'amélioration.
Hausse faible de température.
AUJOURD'HUI
Fête Nativité de la Vierge.
14 heures. Courses à Vincennes, au Tou-
quet et à Pont-1'Evêque.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Union
nationale des combattants d'Ecouen-Ezanville.
21 heures. Théâtre du Gymnase Reprise
de Le Venin.
Le Coq
L'AFFAIRE DU LOTUS
UN DENI DE JUSTICE
Après l'odieuse sentence du tribunal de
La Haye, donnant raison à la Turquie
contre la France dans l'affaire du Lotus;
il n'est plus permis de conserv:r ]a moin-
dre illusion sur l'équité des arbitrages
C'est le battu qui paie l'amende
Le lieutenant Desmons, parfaitement
irresponsable de la perte du charbonnier
turc Boz Kourt, conduit par un officier
sans brevet de navigation qui le jeta sous
l'étrave du navire français, fut, on le sait,
victime d'un abus de confiance et d'un
guet-apens inqualifiables. Invité à compa-
raître comme témoin devant un tribunal
qui lui donnait toutes assurances de sécu-
rité pour le décider à descendre à terre, il
fut saisi par la police turque, jeté en prison
sans autre forme de procès, et pendant
de.s mois, où lui furent infligées toutes les
tortures physiques et morales, l'interven-
tion du gouvernement français demeura
impuissant à obtenir son élargissc/nent.
Il fallut une campagne de presse imdi-
gnée pour décider le Quai d'Orsay il une
représentation énergique an gouvernement
d'Angora, qui ne consentit à libércr l'of-
ficier français que sous caution de
francs.
Spontanément, le gouvernement fran-
çjris, sûr de sa bonne cause, proposa de
soumettre le litige à la cour de justice de
La Haye. Longtemps, le gouvernement
turc, sachant l'affaire mauvaise, refusa cet
arbitrage. Il sera le premier surpris d'une
sentence qui constitue un véritable défi au
bon sens. Mais il se gardera bien d'en
montrer sa surprise. Il se contentera de
garder la caution de 50,000 francs et d'in-
tenter de nouvelles poursuites en domma-
ges et intérêts contre le lieutenant Des-
mons, dont il demandera peut-être l'extra-
dition au gouvernement français
On croit rêver en voyant à quelles absur-
dités monstrueuses aboutissent les idéolo-
gies chimériques qui prétendent mettre
l'honneur, la sécurité et les intérêts vitaux
des Etats souverains à la merci de juridic-
tions internationales aussi peu sûres d'el-
les-mêmes et jugeant, sans code, selon des
jurisprudences contestées par leurs propres
tribunaux
Le comble, en effet, c'est que la sentence
d'hier a été déterminée pa,r la voix du pré-
sident de la cour de La Haye un Suisse
qui eut contre lui six représentants de
grandes puissances maritimes,, dont l'An-
| gleterre, l'Espagne et les Etats-Unis..
Il n'est que trop aisé de prévoir les com-
plications internationales nombreuses que
ne manquera pas de créer un tel précédent,
jugeant légitime tout ce qui n'est pas inter-
dit par des textes en matière de droit ma-
ritime.
Singulière conception de l'arbitrage, que
celle gui consiste à envenimer les conflits,
sous coulepr de les apaiser, et à. ulcérer
les sentiments de justice humaine et de
dignité nationale
Avant 1914, l'incident du Lotus, aussi
facile que possible à instruire par des ex-
perts navals, eût été réglé, à l'amiable, en
huit jours, entre Paris et Constantinople.
Voici, grâce à la mode arbitrale (qu'on
pourrait aussi bien qualifier d'arbitraire)
le gouvernement d'Angora nanti des
moyens d'humilier la France dans un
Orient profondément. troublé par la pro-
pagande soviétique. Pour du beau tra-
vail, c'est'du beau travail
Saint-Réal
L'Assemblée
de Genève
Les granaes puissanees semblent se rallier
à la mofion polonaise. He serait-ce pas
pour écarter la motion hollandaise?
Genève, 7 septembre.
Tandis que les représentants des peti-
tes puissances se succédaient à la tri-
1 bune de l'assemblée pour exprimer leurs
regrets de l'abandon du protocole de
Genève et pour approuver la proposition
du délégué hollandais d'en remettre les
principes en honneur, on discutait dans
les couloirs entre chefs de délégations
des grandes puissances les chances de
la proposition polonaise.
C'est avec satisfaction qu'on apprit
que M. Stresmann renonçait à son pro-
jet de se rendre samedi à Berlin et qu'il
acceptait une conversation particulière
avec M. Sokal, délégué polonais, qui,
dans la matinée, avait reçu le conseil de
M. Briand et de sir Austen Chamberlain
d'exposer ses vues au délégué allemand.
M. Stresemann a fait savoir à M. So-
kal qu'il lui ferait connaître dans la
soirée la réponse de son gouvernement
touchant la proposition polonaise.
M. Stresemann a conféré dans l'après-
midi avec les membres de sa délégation
à ce sujet.
D'autre part, sir Austen Chamberlain
a téléphoné à M. Baldwin, qui séjourne
en ce moment-ci à Aix-les-Bains.
M. Aristide Briand a eu, avant déjeu-
ner, un entretien, de quelques minutes
ave M. Stresemann.
A la suite des conversations qui ont eu
lieu entre les chefs des délégations inté-
ressées, on pense que la proposition po-
lonaise est susceptible de donner lieu à
une déclaration commune à la Pologne
et aux grandes puissances.
Suivant le correspondant de l'agence
Reuter à Genève, le texte du projet de
pacte de non-agression polonais, remis
par M. Sokal, délégué de la Pologne, à
sir Austen Chamberlain et à MM. Briand
et Stresemann, serait ainsi conçu
ARTICLE premier. j'a2ttB guerre en-
treprise pour la solution des conflits in-
ternationaux est et demeure interdite.
ART. 2. Tous les différends inter-
nationaux doivent être résolus par des
moyens pacifiques.
Il paraît que ce texte serait sensible-
ment pareil à celui du pacte de paix
perpétuelle entre la France et les Etats-
Unis, pacte dont le principe serait admis
par le gouvernement de Washington.
Le grand argument de M. Briand pour
faire adopter la proposition polonaise
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