Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-08-15
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 août 1927 15 août 1927
Description : 1927/08/15 (Numéro 18211). 1927/08/15 (Numéro 18211).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2008
62-arinIé. 3» sérié. N' i82if (5 h. du matïn) paris C5 h. du matin)
LUNDI AOUT
EDBOND TABBE ET HENRÏ DE J»ÈME
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur {1879-1924)
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GUIGNOL PARISIEN
Au Bar
du Soleil.
Deauville et autres lieux,
14 août
Combien d'entre vous, Parisiens, mes
frères, aurez passé votre pont sous les
ponts ?. Car rien ne nous aura été
épargné en ces jours de fuite éperdue,
ni les pannes, ni les averses, ni les
coup,; de (fusil, ni les coups de soleil.
Fûtes-vous dans la forêt? Toutes lés
branches étaient mouillées, Fûtes-vous
dans les prairies ? Toutes les herbes fai-
saient trempette. Fûtes-vous dans la
plaine? Tous les nuages y dansaient la
gigue et sur les routes, au grand dom-
mage de la nature, il n'y avait, en
somme, d'accueillant, que les auberges,
les tonnelles et les guinguettes. En sera-
it-il de même ce soir? C'est probable. Je
.vous en avertis. Méfiez-vous, les chefs
'de gare sont nerveux, la route glisse
ij'ai vu des autos la quille en l'air à
chaque carrefour et des gendarmes aux
aguets dans les meules de blé. Ils
guettent! Parisien, méfie-toi tu
cours vers l'azur cvec une ardeur d'éco-
lièr ow te prend pour un, rüaraudeur
Coing! coing! Les clackson^ font
peur aux poules, qui font peur aux cy-
clistes, qui font peur aux oies. l'est un
va-et-vient de élûmes et de roues les
roues entrant dans les plumes, les plu-
mes courant sous les roues. Owf Deau-
ville, enfin Ma voiture est sèche et
mouillée. Les giboulées m'ont donné
soi'. Faisons halte au Bar du Soleil!
On y papote au milieu d'un mélange
d'ombrelles et de parapluies, de tranch-
coat et de mousselines, de maillots et
de fourrures qui font devant les crevet-
.tes, les cinémas et les cocktails 1° plus
amusant tableau d'élégance et de fantai-
sie, une étonnante fresque moderne, pi-
montée par le vent du large. C'est la
[nouvelle potinière Reynaldo Habn ne
l'aime pas il a tort Elle est plus
riche de sann jeune, de. vie heureuse,
d'air pur. Elle est, semble-t-il, cali-
fourchon sur le sable, l'écume des va-
lues la frôle on y respire autre chose
-que des .mots méchants, un parfum de
jeunesse et d'aventure, on y caresse l'es-
tipoir d'apercevoir, de temps à autre, à
l'horizon, des voiles aui ne sont pas
ceux d'une c.antatrice engourdie ou.d'une
iVLnnoise empanachée. Une mode est
née que nous devons au triomphe du
sport c'est la mode de la bonne santé.
Les rayons du soleil comptent dans le
costume ils le complètent. Les roman-
ciers eux-mêmes ne sont plus tenus
d'être mal rasés et d'avoir le r. sale.
Mon ami Georges Michel va plus loin,
il s'habille en vrai yachtman avec une
casquette double écusson et des bou-
tons d'amiral. Fujita porte des panta-
lons de flanelle écossaise comme en por-
taient au repos les compagnons ^e Sur-
couf avant l'attaque. Les plus doux
¡bonshommes se font des têtes de corsai-
Tes pour imiter le roi des couleurs auda-
cieuses Van Dongen et Jasmy qui porte
culottes. Est-ce malséant?. Pomt 1
Après tout, la roue tourne et j'aime
mieux cent têtes nues caressées par la
brise qu'une perruque enfarinée ou
qu'une moumoute sous cloche! On se
montre au bout des nailles un bolche-
viste notoire, des rois américains, deux
maiiaradjas, une cousine de l'ex-Kaiser
et un sosie de ,.Sacha Guitry. Puis les'
groupes deviennent compacts. C'est à
qui aura l'air d'être le copain des étoi-
les. Mistinguett ne sait plus où donner
de la tête. On la filme. Puis elle de-
mande la manivelle et elle filme Louis
Forest, qui 'filmait André Citroën. Un
avion! C'est l'autobus de Londres.
Une 'giboulée le suit avec des mouettes
tournoyantes dans le cœur et des
rayons sur les hanches. Bousculade.
Additions. Bairbottages. « Ah mon
cher » « Où déieunez-vous ?.
« Un « rosé » ?. » Et l'eau qui tombe
sur les pommiers, là-bas, au Normandy
et même plus loin, a l'air de jouer du
tambour sur des illusions de pommes.
J'ai toujours (remarqué que les hom-
mes célèbres s'habillaient comme l'as de
pique. Il faudra changer ça. Au Bar du
Soleil, la barbe de Tristan Bernard fait
noir et sa redingote aussi. Quant au
chapeau dè Paul Souday,. il ¡fait conspi-
rateur tragique. Plus d'ombres au ta-
ibieau Rajeunissons les silhouettes
'Je voudrais voir Sem en boléro rouge,
à. la torero, et M. Letellier, le maire,
en cape mauve, à la Don Quichotte. Il
n'est d'audacieuses que les femmes qui
prennent prétexte de tout pour ne se
vêtir de rien, au risque d'ajouter des
coquillages. Quant aux dames mûres,
elles font fillettes, boîtes il. bonbons,
rosés, pompon. Une symphonie blanche
s'anime de l'aube au soir autour des
balles de tennis qui rejaillit jusqu'ici en
apparitions due nuques bronzées et de
farandoles en flanelles. De' Deauville à
Cabourg, de Dinard à la Büule, de la
Baule à Royan, de Soulac à Biarritz, en
somme, la jeunesse, en jouant, prend la
lumière dans ses raquettes et'se laisse
prendre à, ses filets. Désir d'avoir les
joues fraîches, les épaules solides, le
jarret ferme, afin de mieux triompher
demain dans les batailles de la vie
Apôtres du sport, saurcns-nous jamais
assez ce que nous vous devons?. Vous
̃Henri Desgranges, vous comte Clary,
vous Hébert, vous Henry Paté, et tant
d'autres parmi vos élèves Pt mes maî-
tres, le Bar du Soleil vous attend. Il est
un peu votre œuvre. Spoirt. Santé. Plein
air. Marthe Chenal m'a dit « Je ne bois:
que de l'eau Une charmante amie qui
pesait fort lourd m'a donné rendez-vous
pour la marche à pied à six heures de-
main matin. Elle:a déjà perdu onze ki-
los. » Quo Vadis, Deauville ?. Mauriçe
Rostand monte à cheval, Maud Loti
joue au basket bail. Maurice Prax
n'a plus le nez rouge, Eugène Lautier
fait du vélo, et la rue du Casino n'est
plus barrée par une cordelette. Marthe
Davelli fait à l'aube deux heures d'édu-
cation physique il n'est nlus de Tana-
gras qui l'égalent. Tout le monde sd5t
nager le jazz nage, les danseurs na-
gent, les croupiers nagent, les chasseurs
nagent, et les maîtres nageurs, eux-
mêmes, viennent d'apprendre à nager.
Cependant, ô solèil tu tournes, tu
tournoies, tu te noies, et les planches au
bord de l'eau frangée d'argent devien-
nent mauves. Goutte à goutte, la nuit
saupoudre le bar, le harman et les ver-
rous, les ,chaises de paille et les flacons,
l'or de la caisse et la caissière. Tout
s'efface. Je rêve. Une ombre passe
c'est feu M. Cornuché, tout frisé, qui
s'en était allé faire le pont aux enfers
entre deux séjours aux Champs-Ely-
sées pour voir comment Lucifer au-
torise le baccara. Et l'ombre me prit le
bras. Et lui parlant, moi riant, lui qui
sourit, moi qui fume, tous les deux nous
nous en fûmes à la Potinière. la vraie,
attendre le clair de lune
Pierre-Ptessïs
LA VIE QUI PASSE
Sainf-Séverin rajeunit
Cy le roy Charles VIII tenait
audience publigue, où il écoutait
tout te monde, surtout les pauvres.
Pour ceux que les devoirs de leur profession
ou leur goût personnel retiennent à Paris pen-
dant la grande émigration des vacances, i1 est
des coins révélateurs qui récompensent, par des
excursions exquises, tant de fidélité.
J'avais constaté, il y a peu de jours, que
l'enclos de la vieille église Saint-Séverin était
complètement transformé en chantier. Un coup
d'oeil hâtif jeté à l'intérieur « Défense d'en-
trer n, portait un écriteau! me permit de
voir une équipe de maçons en plein travail,
et je me promis bien de mettre à profit le repos
de l'Assomption pour visiteur ce lieu en l'ab-
sence, des ouvr(ers et des rna.nϞyres;
Hier, donc, je me suis rendu, pijr ..la .ru.e
Saint-Jacques, dans l'espace qu'occupait jadis
(au temps de mon vieux Paris », dirait Drtt.
mont) un cloître fréquenté librement par les
nobles, les bourgeois, le peuple et les r.
chands. ••̃̃̃
On sait que la vieille église Saint-Séverin,
dressée dans sa délicate architecture du trei-
zième siècle parmi un lacis de rues bien pitto-
resques encore, a été libérée, au cours d'és
deux dernières années, des constructions sor-
dides et des échafaudages qui l'opprimaient.
Maintenant, un presbytère tout neuf la flanqùe'
au coin de la rue des Prêtres-Saint-Séverin et
de la rue de la Parcheminerie, et le contour
de son abside réparée côtoie un jardin public
réservé aux mères de famille et aux enfants
de ce quartier populeux.
Ces transformations importantes sont dues à
l'administration dès Beaux-Arts et à la Ville
de Paris, mais elles ne suffisaient pas, car
l'érection de la nouvelle demeure du desser-
vant rendait disponible toute la superficie cou-
verte jusqu'alors par la cure abattue et 1ar le
jardin qui en dépendait.
C'est là que de fines galeries ogivales uppa-
rurent. Surmontées de logements, bâtis posté-
rieurement et qu'habitait le personnel attaché
au service paroissial, elles alignaient leurs arca-
tures à gargouilles, leurs colonnes sveltes et
leurs petits chapiteaux feuillus. Elles étaient
l'ancien « charnier » de Saint-Séverin, oublié
de tous et ignoré de beaucoup. Car il ne fau-
drait pas,conclure, des ossements innombrables
trouvés dans ces parages, que « charnier
signifiât cimetière. Ce mot, devenu archaïque
en un sens, désigne les cloîtres édifiés autre-
fois eutour des églises et où, aux jours de
grandes fêtes, on donnait la communion aux
fidèles. Ils y recevaient, en effet, la chair de
Dieu. Si l'on met au jour, en ces endroits,
bien des restes funèbres, c'est uniquement
parce qu'une habitude fréquente était d'inhu-
mer, lors des siècles passés, à l'ombre des
lieux saints.
S'il est une flèche aux reflets d'ardoise qui
désigne un coin significatif de Paris, c'est aien
celle qu'un coq fidèle surmonte, au bas des
pentes où le quartier Latin s'incline vers la
Seine.
Elle a senti, au-dessous d'elle et tour à tour,
battre de tragiques pulsations ou s'élever, de
fervents espoirs. Bien avant le transport « amé-
ricain n des immeubles, elle a, dès 1837, connu
l'incrustation de son portail principal, actuel,
accomplie pierre à pierre, puisque l'archivolte
zn ogive et les douze colonnettes de son entrée
proviennent de Saint-Pierre-aux-Bœufs. Ses
cérémonies furent longtemps les plus brillantes
et, en tout cas, les plus courues de la capi-
tale. Dans l'enclos proche, dont on est en train
de restaurer le décor architectural et le jardin,
la légende prétend qu'eut lieu, sous Louis XI,
la première opération de la pierre, et longtemps,
à la Pentecôte, il fut de tradition d'y donner
l'envolée, en présence d'une société choisie,
à une nuée d'oiseaux de différentes espèces.
Au quatorzième siècle, on vit, des années,
près de la façade, une de ces cellules appelées
« réclusoirs » dans lesquelles s'enfermaient des
pénitentes volontairement vouées aux austérités
les plus dures. Des pavés énormes, datant' de
Philippe-Auguste, qui, le premier, pava Paris,
sont rassemblés dans le « charnier depuis' la
Révolution. Enfin, une chapelle, consacrée ~A
la célébration des mariages, y figure –le
sait-on ? un des premiers travaux connus
de Mansart.
Mais le souvenir de Huysmans surtout est
inséparable de Saint-Séverin. Aussi,, hier; je
songeais à lui, à son exemple, à sa conversion,
sous les feuillages des acacias et des anarrgn-
niers auxquels les ouvriers du chantier. appuient
leurs échelles et leurs planches, parmi 'es
herbes folies.,Je me rappelais les visions aiguës
d'eau-forte, les impressions inoubliables iu'il
nous.a laissées de l'église et du quartier, qui
l'entoure. Et je me disais que le retour-du
fameux écrivain aux pratiques de la foi i;ouve
dans les travaux en cours un écho symbolique.
Bientôt, en effet, le même cloître qui vit s'age-
nouiller les foules du moyen âge sera rouvert
à nos contemporains, pour des processions
solennelles.
Gaétan Sanvoisin
COMINES.
LA PLUS-VALUE DES IMPOTS
Rendez Targent!
L'administration des finances nous a
communiqué hier un singulier bulletin
de victoire. Peu s'en est fallu, nous
dit-on avec emphase, que le rendement
des impôts au cours du mois Ce juillet
ne battît son record. Les recettes nor-
males et permanentes ont atteint 4 mil-
liards 670;013,400 francs, somme qui
présente, par rapport au recouvrement
du mois de juillet 1926,' une augmenta-
tion de 1,470,377,800 francs. Enfin, nos
argentiers triomphent en nous déclarant
que, pour les sept crémiers mois de
l'exercice 1927, le produit des recettes
normales et permanentes versées au
budget de l'Etat s'est élevé à 22 mil-
liards 611,041,300.francs, dépassant de
1,033,357,600 francs les évaluations
budgétaires pour 1927
La joie des fonctionnaires des finan-
ces à nous faire part de ces plus-values
a quelque chose de scandaleux I Se ré-
jouir d'avoir pressuré le contribuable
au point de lui avoir fait rendre en
sept mois près de six milliards de plus
que l'an dernier, c'est vraiment du cy-
nisme I Seuls les socialistes et les com-
munistes, qui se, sont promis d'expro-
prier la nation .au,.p£afif. de -FEtat, ont
lieu de triompher De bons comptables
des deniers publics, en présence de ce
bo2ai, .que devraient-ils faire ? En stricte
honnêteté se préoccuper de nous rendre
le milliard et les 33 millions 357,600
francs qui dépassent leurs prévisions et
les besoins stricts de l'Etat
Hélas t il n'est -oas question de resti-'
taer Le contribuable est bon pour
payer! Taillable et corvéable à merci,
qu'il apporte sans murmurer son argent
au trésor 1 S'il y en a de trop, les la-
quais le boiront »,' comme disait le
poète
C'est une méthode Elle est mau-
vaise L'Etat qui prend trop sur le bien
des citoyens est. un dissipateur qui dé-
vor,e ses capitaux Si M. Poincaré est
sage, il doit songer, devant ces plus-va-
lues importantes, à réduire nos impôts:
Nous les payons mais nous les payons
au prix de gêne, de privations nu; nous
connaissons tous. Il font la vie chère.
Ils font la vie difficile pour tous. Ils
créent le terrible mécontentement gêné-
rateur de la révolution sociale.
Certes, il fallait sauver la France de
la faillite et M. Poincaré' mérite la re-
connaissance nationale pour avoif opéré
ce sauvetage. Le fiscal de
la bourgeoisie n'a pas été pris en défaut
en cette grave conjoncture, et le mai-
nistère d'Union nationale a pu opérer
grâce, à lui un rétablissement qui fait
honneur notre pays. Mais aujourd'hui
la fortune publique ne peut que gagner
à une réduction des charges qri pèsent
si lourdement sur nous
M. Pomaret, dans un article de la Re-
naissance, que commente toute la presse
ces jours-ci, prête à M. Poincaré l'inten-
tion de demander à la Chambre de vo-
ter dès la rentrée le budget en quelques
jours; sans discussions ni modifications.
Nous aimons assez les ministres qui
gouvernent hardiment. C'est une ma-
riière. que nous nous sommes plus d'une
fois permis de (recommander à M. Poin-
caré, mais tout de même, avant d'ap-
prouver une procédure aussi expéditive
pour le vote dp la loi de finances, il
faudrait la connaître, et.l'on voudrait
savoir, en particulier, quel compte l'ad-
ministration tiendra des belles plus-va-
lues de cette année, et quel dégrèvement
elles pourront inspirer.
« Bast .nous dit-on, qu'est-c que
deux ou trois milliards dans les chiffres
astronomiques- de notre budget? » Un
vieux proverbe de chez nous affirme'
qu'il n'y a pas de petites économies
Les Detites économies, c'est une vieille
habitude française Nous nous y te-
nons
Curtius
Le communisme.
jusque chez les Incas
En Bolivie, 80,000'Indiens, armés de mas.
sues, de lances, de frondes et de quelques
fusils, se sont soulevés et.ont entrepris
une guerre sans merci contre les troupes
du gouvernement, munies cependant de
tout l'armement moderne. Il'semblerait que
les premiers sont voués à ia mort et peut-
être en sera-t-il ainsi pour cette fais. Mais
ce qui faif le tragique de la situation, c'est
que les Indiens. les descendants des Incas,
forment plus du tiers de la population et
que demain ils peuvent étre plus de cinq
cent mille en révolte..
Ils agissent avec une brutalité et una
sauvagerie inouïes ils ont.mis à sac les
districts de Sucre et de Coclabamba pas
un blanc ne leur a échappé, tous ont péri
et sans doute dans quelles tortures L'in-
cendie, ensuite, a fait du pays un désert.
Ils continuent en marchant sur les villes.
Or, il ne s'agit point d'un mouvement
qui tire son origine de la situation dans
le pays, mais d'une insurrection suscitée,
allumée, poussée par des émissaires com-
munistes. Plusieurs de ces agitateurs ont
été arrêtés.
Ainsi, partout où des troubles se produi-
sent, partout où les gouvernements se heur-
tent à des rebellions, on retrouve la main
de Moscou, on découvre les agissements de
la Ill° Internationale.
Le Marc, la Chine, Sumatra, Vienne, la
Hongrie, l'Angleterre ont, tour- à tour,
connu ou connaissent encore la malfai-
sance du bolchevismë, La Bolivie l'éprouve
aujourd'hui. Toutes ces leçons ne finiront-
elles pas par porter leur fruit?
Denys .Meulban
La tempête en Bretagne
Lorient, 14 août.
Le temps est toujours très mauvais. Les
navigateurs et, les -sémaphores annoncent
que l'Océan est couvert brume, bou-
chant complètement l'horizon. La pluie
tombe et un vent de suroit- souffle en ra-
LA TRAVERSÉE DE L'ATLANTIQUE
Les Allemands sont partis
Mais Il u Europa atterrit à Brème
Le .sort en est jeté. Parmi les Euro-
péens candidats à la gloire de joindre par
l'aile le nouveau continent à l'ancien, ce
sont des aviateurs allemands qui ont été
prêts avant les autres, ce sont les Alle-
mands, .dont les alliés avaient brisé les
ailes, qui sont les premiers partis sur les
traces de Nungesser et de Coli.
Le départ de Dessau
Les renseignements météorologiques ve-
nant de Hambourg ayant paru favorables,
il fut décidé, à 17 h. 45, que le Bremen et
l'Europa partiraient dans la soirée. Un
avion, devant annoncer le départ, prit l'air
et survola Dessau. A ce signal, une foule
considérable se porta vers le champ d'avia.
tion, où les aviateurs et leurs passagers
étaient prête à prendre leur envol.
Un peu avant dix-huit heures, les avia-
teurs Risticz et Edzard prirent place dans
le Bremen,.où vint les rejoindre M. Knicker-
bocker, journaliste américain tandis que
dans YEwopa montaient les pilotes Loose
et Koehl, ainsi que M. Hunenfeld, de la
Compagnie Norddeutscher Lloyd.
A 18 h. 21 exactement, le Bremen dé-
colla avec facilité, suivi de l'Eu:ropa à
18 h. 25. Prenant immédiatement la direc-
tion de l'ouest, lés deux avions disparu-
rent rapidement.
L'itinéraire, les premières nouvelles
Les deux avions ne doivent pas battre
le record de vitesse de Lindberg. En effet,
la durée prévue pour le voyage est 50 heu-
res. Or, Dessau est, situé à 110 kilomètres
au' sud-îoûest de Berlin, soit à 800 kilo-
mètres de Paris. La distance à franchir
serait donc de l'ordre de 6,500 kilomètres
et la moyenne prévue ne dépasserait pas
130 kilomètres à l'heure.
'Le Bremen et l'Europa, qui transportent
de l'essence pour 7,200 kilomètres, ont
pris après leur départ la direction de
nord-ouest. A 19 h. 13, le Bremen survolait
Brunswick, à 19 h. 38 Hanovre. A 20 h. 20,
l'avion G-31, qui avait convoyé l'Europa,
atterrissait à Brême, à cause du brouillard.
A 21 heures, les avions s'engageaient au-
dessus de la mer. De cette ville, les deux
avions devaient piquer sur la partie sep-
tentrionale des Iles Britanniques, gagner
les îles Oréades, au nord de l'Ecosse, et vo-
leur ensuite dirctement vers Terre-Neuve.
Cet itinéraire est situé beaucoup plus au
nord que ne l'était ceux des Américains et
de Nungesser et CoJi.
Un beau geste-
Avant de partir de Dessau, les aviateurs
allemands ont envoyé à Mme Nungesser,
à Paiis, le télégramme suivant
nous: souvienons des deux héros et nous
salupps avec respect la mère de Nunges-
» Signé Risticz, EDzAnD et KNICKER-
bocker, à bord du Bre-
̃ men
LOOSE, IaoEHL et HUNENFELD,
à bord de l'Europa. »
L' « Europa » doit atterrir
Berlin, 15 noût.
On annonce à minuit un quart qu'en
raison du mauvais temps régnant sur la
mer du Nord, l'avion Enropa, obligé de
faire demi-tour, est allé atterrir à Brême.
Au cours de cette manœuvre, le train d'at-
terrissage a été brisé. Les pilotes et le
passager sont indemnes.
Hoennecke va partir aussi
Berlin, 14 août.
On mande de Cologne que l'autre concur-
rent allemand, l'aviateur Hoennecke, a
fait connaître, au cours d'une conférence
de presse, qu'il comptait prendre le départ
pour l'Amérique dans deux ou trois jours.
]B. Rikoî est belliqueux
Le discours de M. Rykof, rendant
compte à l'assemblée des représentants
du parti communiste de la séance plé-
nière du comité central et du comité de
contrôle central, appartient à cette caté-
gorie de manifestations oratoires coutu-
mières aux dirigeants des soviets et
habilement dosées pour la consomma-
tion intérieure et pour l'exportation,
c'est-à-dire dans un double but de pro-
pag.ande:
M. Rykof prédit la guerre comme une
conséquence « inévitable » de « l'anta-
gonisme- existant entre le monde capi-
taliste et l'U. R. S: S. ». Sans grand ef-
fort d'imagination, il réédite l'accusa-
tion, déjà lancée contre « les conserva-
teurs anglais d'organiser « le front
unique contre l'Etat soviétique, sous
couleur de lutter contre la propagande
révolutionnaire ». Il dénonce les confé-
rences de la Société des nations comme
« une préparation diplomatique » à cette
guerre qui aura fatalement lieu ici
les avis sont partagés dans un plus ou
moins proche avenir.
Voilà de belle malice cousue de fil.
rouge En annonçant la croisade anti-
soviétique, -M. Rykof justifie aux yeux
du peuple russe la nécessité d'une ar-
mée dont la charge le ruine et dont les
exactions l'exaspèrent. Il entretient,
avec la haine des gouvernements bour-
geois, l'espérance qu'ils renouvelleront
un jour l'erreur d'une campagne de
Russie qui permettrait aux éléments
communistes ;de tenter avec de meil-
leures chances leur entreprise de cham-
bardement universel. Il fournit aux
« camarades du dehors, trop paresseux
préparer- l'avènement du « grand
soir », un thème' quelque peu éculé à
vitupérations contre le « militarisme et
l'impérialisme. des puissances capita-
listes ». Il masque, epfin, l'amertume
des échecs de la politique soviétique en
Chine et de la rupture de l'Angleterre
avec Moscou, double atteinte au pres-
tige d'un régime déjà ébranlé par ses
difficultés financières,- par une crise
économique sans issue possible, par les
dissensions de ses cadres, et (lui ne se
maintient plus que par la terreur et
grâce à l'apathie des masses russe- pro-
fondément démoralisées.
Le gouvernement britannique n'avait
pas besoin de se justifier des intentions
qui, lui furent prêtées à Genève de fo-
menter la guerre économique en atten-
dant la guerre tout court contre les so-
viets. Aucune puissance ne songe ni à
un blocus illusoire ni à une offensive
impossible contre l'U. R. S. S. Pour
vaincre les soviets, il suffit de les laisser
« cuire dans leur propre jus » tout le
temps qu'il faudra T'our démontrer
l'absurdité d'un système négateur de
toutes les lois politiques et économiques
des sociétés modernes.
Les hommes de Moscou le savent
bien. Leur chance unique de se tirer
d'affaire est que la Révolution, dans les
Etats capitalistes », devance l'heure
inéluctable où croulera sur ses architec-
tes le « manoir à l'envers édifié par les
soviets sur les ruines de la malheureuse
Russie.
La guerre aux soviets, ce n'est point
en Russie, ni même contre la Russie,
qu'elle se fera. C'est au sein de toutes
les nations qui, pour ne pas mourir, éli-
mineront le virus communiste. Quelques
discrètes mesures de police, jointes à
une meilleure gestion politique, écono-
mique et financière, y suffiraient, sans
les funestes surenchères électorales qui
désagrègent les démocraties. Du jour où
l'Europe pacifiée et réorganisée sera
guérié du communisme, la cure de
l'U. R. S. S. sera.assurée.
Saint-Réal
Les Échos
Paris pendant les fêtes.
Certes, les amoureux du Paris soli-
taire, auquel certaines fêtes nous avaient
jadis habitués, ont dû, hier, être un peu
déçus. Il y avait encore beaucoup de
monde sur les boulevards et dans les
principales artères. des quantités de
promeneurs à la démarche lente qui
tuaient le temps et visitaient des lieux
où généralement ils passent affairés et
distraits. Nous ne parlons point des
étrangers.
Et cependant que de voyageurs, sa-
medi, s'étaient entassés dans les trains
doublés, triplés et uarfois quadruplés
95,000 par la gare Saint-Lazare 90,000
par celle du Nord 40,000 par celle, de
l'Est 36,000 sur le P.-L.-M.; 22,000 sur
l'Orléans 10,000 par les Invalides.
Cela fait plus de 300,000, sans compter
ceux qui sont partis pt- la route.
Avec les vacances, quel nombre co-
quet dç Parisiens aux champs Mais la
ville es* si peuplée
S. M. Vinh-Thuy, empereur d'An-
nam, accompagnée des gouverneurs gé-
néraux des colonies, MM. Roume et
Charles, est arrivée au Grand Hôtel de
Font-Romeu.
LA FONTAINE DE JOUVENCE
Les Indes, les Indes mystérieuses, pays des
brahmanes aux sorcelleries stupéfiantes, vont-
elles nous apporter, sous la forme d'une plante,
la fontaine de Jouvence dont toute l'humanité
a rêvé à travers les âges?
Le baron Gagern, explorateur et savant anglais,
au cours d'une visite qu'il vient de faire au
maharadjah de Deshaipur, a été mis par ce sou-
verain oriental au courant des effets merveilleux
d'une plante qu'on appelle là-bas la n lucutate ».
.Les éléphants qui s'en nourrissent, quand ils
sont en liberté, vivent plus longtemps que leurs
congénères tombés en captivité. C'est du moins
la croyance commune, et le maharadjah s'est
livré à quelques expériences qu'il juge fort
probantes.
Le doyen des éléphants de Deshaipur s'en
allait de vieillesse. Il branlait du cheft si l'on
peut dire, il perdait ses forces. On le mit au
régime et on le nourrit de fruits de lucutate.
Le résultat fut rapide et le vieil animal retrouva
rapidement la vigueur et les apparences de ses
plus jeunes camarades de captivité.
Les perroquets âgés, gorgés des mêmes fruits,
redevinrent éclatants de jeunesse et de plumage.
Mais les hommes ? Eh bien 1 les hommes aussi.
On a soumis des vieillards à la même expé-
rience. Les infirmités les ont abandonnés, adieu
les cheveux blancs et le tremblement sénile.
Ils ont retrouvé la .vaillance de leurs belles
années.
On ne dit pas si le baron Gagern a rapporté
quelques échantillons de cette admirable plante.
Ou serons-nous obligés, pour en connaître les
vertus, de faire le voyage des Indes ?- J.-H. C.
Molière interdit au Japon.
Une nouvelle surprenante pour les
Occidentaux nous arrive du Japon les
comédies de Molière y seront désormais
interdites
Pour les sujets du Mikado, une pièce
n'est bonne que lorsqu'elle contribue à
élever le niveau moral du spectateur et
ils ne trouvent pas que la verve de no-
tre immortel Poquelin, qui fustige et
mord, réponde suffisamment à ce souci,
interprété à leur manière par les au-
teurs dramatiques au paye du Soleil Le-
vant.
Les censeurs nippons ont donc rédigé
des attendus d'exclusive où les idées de
Molière sur la famille, les parents, les
hiérarchies sociales sont sévèrement ap-
préciées- En France, au Grand Siècle,
nous jugions autrement Et nous
n'avons pas changé depuis. Mais
comme les attendus prétendent défen-
dre aussi les savants, n'y a-t-il pas, dans
la condamnation inattendue qui vient
d'être prononcée, quelque vengeance de
médecin?.
Le Coq
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 15 août
Région parisienne: vent d'ouest modéré; ciel
très nuageux, éolaircies, quelques averses ou
grains orageux.
Hausse de tempécature.
AUJOURD'HUI
Fête: Sainte Marie.
14 heures. Courses a Deauville et à
Dieppe.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Amicale
des anciens du 4* cuirassiers.
SUR LA LIGNE VERSAILLES-PARIS
Un acte de sabotage
Versailles, 14 août.
La nuit dernière, vers une heure, un
acte de sabotage a été commis sur la ligne
de Versailles à Paris-Invalides, entre la
porte de Porchefontaine et la gare de Ver-
sailles-Rive gauche. Cinq. câbles.de six fils
ont été sectionnés et enlevés sur une lon-
gueur de 30 mètres, à environ 100 mètres
du passage à niveau de la Patte-d'Oie. De
ce fait, toutes les communications télépho-
niques et le fonctionnement des appareils
de signalisation ont été interrompus.
PETITE FEUILLE
La Chanson de Fortune
FÉERIE EN DEUX ACTES
Acte I. Londres. Régent Street. Une
boutique de modes. Helen Thomas, une
jeune ouvrière blonde, chantonne à l'ate-
lier, en chiffonnant des chapeaux. Le di-
recteur de la maison entre par la porte
brusquement ouverte. Silence confus. « Qui
chantait ? » Silence encore. « Je demande
qui chantait ». Réponse timide « Moi,
monsieur. Eh bien mademoiselle, con-
tinuez o. Les chapeaux restent interdits.
« Aoh yes », a dit le directeur. Et il a
souri d'aise. Puis, il décide que tous les
soirs ou tous les matins, miss Helen pren-
dra une leçon de chant. Progrès ininter-
rompus de Carmen à Don Juan, de Lo-
hengrin à La Tosca, la jeune voix court
dans tous les rythmes de l'amour.
Second tableau. Un an plus tard.
Bond Street, un concert à l'^Eolian Hall,
miss Helen chante, comme il est dit à peu
près dans le Saule. Un Américain passait
par là, en fumant un cigare. La pluie
tombe il regarde l'affiche, il entre, il
écoute, il est. ébloui, il se. présente « Je
suis le commodore Beaumont » il de-
mande la main, il épouse. Mariage. Splen..
deur. Collier de vingt-cinq mille livres. Les
soixante-huit ans du Commodore et les
vingt ans de la chanteuse confondent leur
joie. Harmonie Harmonie f
Acte II. Soleil du Midi. Le Cap d'An-
tibes. Les palmiers de la villa Eilen-Roc,-
les uns à 2a file, les autres en groupes, des-
cendent vers la grande mer bleue. Eilen-
Roc, que connut jadis Jacques Lebaudy,
empereur du Sahara. Eilen-Roc, qui;est,
avec l'ancien domaine du roi des Belges au.
cap Ferrat, la plus belle propriété de la
Cote d'Azur. M. et Mme Beaumont passent.,
« Aon darling, comme c'est béau et qu'il
ferait bon vivre ici » Et c'est dommage
justement, au début de l'année, la villa
était à vendre à qui voulait la prendre
pour une dizaine de millions et eUe a
été achetée. Qu'^ cela ne tienne Un com-
modore américain ne s'embarrasse pas de
si peu. « Combien ? » On dit que la réponse
fut « Vingt millions. » Tout le monte fit
une bonne affaire. Une brise parfumée fai-
sait frissonner les palmiers, et les oran-
gers s'apprêtaient à refleurir. Jamais la
mer n'avait été si bleue.
Ce nouvel itinéraire est très recommandé
pour aller de Regent.Street au Cap d'An-
tibes, avec amour et musique.
Saint-Simonette
Le PROGRAMME NAVAL
PAR L'AMIRAL BIENAIMÈ
La revue anglaise The Engineer ayant
parlé, il y a peu de temps, dans un de
ses articles techniques, de la « flotte
d'échantillons que, d'après elle, lor-
mait avant la guerre notre méthode de
constructions navales, notre éminent
collaborateur l'amiral Bienaimé nous
adresse cet intéressant historique de nos
programmes maritimes.
L'idée d'établir des programmes na-
vals n'est apparue pour la première fois
que vers 1895, en Allemagne, lorsque
Guillaume II, après avoir proclamé que
l'avenir de son empire était sur. mer,
conçut d'autant plus facilement un en-
semble maritime qu'il n'était pas gêné
comme les deux seules vieilles marines
existant au dernier siècle (Angleterre et
France) par un matériel considérable
qu'elles ne pouvaient négliger. Ce maté-
riel, qui $'était constitué au dur et à
mesure des modifications subies par
l'art naval depuis cinquante ans, n'était,
il est vr.ai, fait que d'échantillons chez
nos voisins d'outre-Manche comme chez
nous, avec cette différence que les An-
glais plus riches le constituaient par
séries de trois, alors que nos moyens ne
nous permettaient rue de les faire pair,
unités mais dans son ensemble il repré-
sentait tout de même des forces de
même genre que l'on ne pouvait pas dé-
truire du jour au lendemain.
La pensée allemande était cependant
trop juste pour ne pas s'imposer. On la
commenta chez nous, notamment dans
ies conférences de notre Ecole supé-
rieure navale que je commandais à cette
époque et de là dans divers milieux, et
quand je la quittai, en avril 1900, pour
aller collaborer, comme chef d'état-ma-
jor général avec le ministre de la ma-
rine, M. de Lanessan, qui était à la rue
Royale depuis juin 1899, je trouvai chez
mon nouveau chef un homme non seu-
lement disposé à l'étudier, -nais ayant
déjà préparé un projet complet de réor-
ganisation maritime qui fixait le nom-
bre d'unités de chaque espèce devant
composer notre flotte indispensable et
prévoyant les crédits nécessaires pour
une première série de constructions im-
médiates et homogènes de six cuirassés,
cinq croiseurs-cuirassé, vingt contre-tor-
pilleurs, soixante-seize torpilleurs et
vingt sous-marins à valoir sur la tota-
lité des unités prévues pour l'avenir eri
remplacement des anciennes unités
pour lesquelles étaient indiquées des H-
mites d'dge.
Sa conviction lui permit d'entraîner
LUNDI AOUT
EDBOND TABBE ET HENRÏ DE J»ÈME
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur {1879-1924)
ABONNEMENTS
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Belgique et Uwmbourj. 36 Ir. 72 fr. 140 fr..
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GUIGNOL PARISIEN
Au Bar
du Soleil.
Deauville et autres lieux,
14 août
Combien d'entre vous, Parisiens, mes
frères, aurez passé votre pont sous les
ponts ?. Car rien ne nous aura été
épargné en ces jours de fuite éperdue,
ni les pannes, ni les averses, ni les
coup,; de (fusil, ni les coups de soleil.
Fûtes-vous dans la forêt? Toutes lés
branches étaient mouillées, Fûtes-vous
dans les prairies ? Toutes les herbes fai-
saient trempette. Fûtes-vous dans la
plaine? Tous les nuages y dansaient la
gigue et sur les routes, au grand dom-
mage de la nature, il n'y avait, en
somme, d'accueillant, que les auberges,
les tonnelles et les guinguettes. En sera-
it-il de même ce soir? C'est probable. Je
.vous en avertis. Méfiez-vous, les chefs
'de gare sont nerveux, la route glisse
ij'ai vu des autos la quille en l'air à
chaque carrefour et des gendarmes aux
aguets dans les meules de blé. Ils
guettent! Parisien, méfie-toi tu
cours vers l'azur cvec une ardeur d'éco-
lièr ow te prend pour un, rüaraudeur
Coing! coing! Les clackson^ font
peur aux poules, qui font peur aux cy-
clistes, qui font peur aux oies. l'est un
va-et-vient de élûmes et de roues les
roues entrant dans les plumes, les plu-
mes courant sous les roues. Owf Deau-
ville, enfin Ma voiture est sèche et
mouillée. Les giboulées m'ont donné
soi'. Faisons halte au Bar du Soleil!
On y papote au milieu d'un mélange
d'ombrelles et de parapluies, de tranch-
coat et de mousselines, de maillots et
de fourrures qui font devant les crevet-
.tes, les cinémas et les cocktails 1° plus
amusant tableau d'élégance et de fantai-
sie, une étonnante fresque moderne, pi-
montée par le vent du large. C'est la
[nouvelle potinière Reynaldo Habn ne
l'aime pas il a tort Elle est plus
riche de sann jeune, de. vie heureuse,
d'air pur. Elle est, semble-t-il, cali-
fourchon sur le sable, l'écume des va-
lues la frôle on y respire autre chose
-que des .mots méchants, un parfum de
jeunesse et d'aventure, on y caresse l'es-
tipoir d'apercevoir, de temps à autre, à
l'horizon, des voiles aui ne sont pas
ceux d'une c.antatrice engourdie ou.d'une
iVLnnoise empanachée. Une mode est
née que nous devons au triomphe du
sport c'est la mode de la bonne santé.
Les rayons du soleil comptent dans le
costume ils le complètent. Les roman-
ciers eux-mêmes ne sont plus tenus
d'être mal rasés et d'avoir le r. sale.
Mon ami Georges Michel va plus loin,
il s'habille en vrai yachtman avec une
casquette double écusson et des bou-
tons d'amiral. Fujita porte des panta-
lons de flanelle écossaise comme en por-
taient au repos les compagnons ^e Sur-
couf avant l'attaque. Les plus doux
¡bonshommes se font des têtes de corsai-
Tes pour imiter le roi des couleurs auda-
cieuses Van Dongen et Jasmy qui porte
culottes. Est-ce malséant?. Pomt 1
Après tout, la roue tourne et j'aime
mieux cent têtes nues caressées par la
brise qu'une perruque enfarinée ou
qu'une moumoute sous cloche! On se
montre au bout des nailles un bolche-
viste notoire, des rois américains, deux
maiiaradjas, une cousine de l'ex-Kaiser
et un sosie de ,.Sacha Guitry. Puis les'
groupes deviennent compacts. C'est à
qui aura l'air d'être le copain des étoi-
les. Mistinguett ne sait plus où donner
de la tête. On la filme. Puis elle de-
mande la manivelle et elle filme Louis
Forest, qui 'filmait André Citroën. Un
avion! C'est l'autobus de Londres.
Une 'giboulée le suit avec des mouettes
tournoyantes dans le cœur et des
rayons sur les hanches. Bousculade.
Additions. Bairbottages. « Ah mon
cher » « Où déieunez-vous ?.
« Un « rosé » ?. » Et l'eau qui tombe
sur les pommiers, là-bas, au Normandy
et même plus loin, a l'air de jouer du
tambour sur des illusions de pommes.
J'ai toujours (remarqué que les hom-
mes célèbres s'habillaient comme l'as de
pique. Il faudra changer ça. Au Bar du
Soleil, la barbe de Tristan Bernard fait
noir et sa redingote aussi. Quant au
chapeau dè Paul Souday,. il ¡fait conspi-
rateur tragique. Plus d'ombres au ta-
ibieau Rajeunissons les silhouettes
'Je voudrais voir Sem en boléro rouge,
à. la torero, et M. Letellier, le maire,
en cape mauve, à la Don Quichotte. Il
n'est d'audacieuses que les femmes qui
prennent prétexte de tout pour ne se
vêtir de rien, au risque d'ajouter des
coquillages. Quant aux dames mûres,
elles font fillettes, boîtes il. bonbons,
rosés, pompon. Une symphonie blanche
s'anime de l'aube au soir autour des
balles de tennis qui rejaillit jusqu'ici en
apparitions due nuques bronzées et de
farandoles en flanelles. De' Deauville à
Cabourg, de Dinard à la Büule, de la
Baule à Royan, de Soulac à Biarritz, en
somme, la jeunesse, en jouant, prend la
lumière dans ses raquettes et'se laisse
prendre à, ses filets. Désir d'avoir les
joues fraîches, les épaules solides, le
jarret ferme, afin de mieux triompher
demain dans les batailles de la vie
Apôtres du sport, saurcns-nous jamais
assez ce que nous vous devons?. Vous
̃Henri Desgranges, vous comte Clary,
vous Hébert, vous Henry Paté, et tant
d'autres parmi vos élèves Pt mes maî-
tres, le Bar du Soleil vous attend. Il est
un peu votre œuvre. Spoirt. Santé. Plein
air. Marthe Chenal m'a dit « Je ne bois:
que de l'eau Une charmante amie qui
pesait fort lourd m'a donné rendez-vous
pour la marche à pied à six heures de-
main matin. Elle:a déjà perdu onze ki-
los. » Quo Vadis, Deauville ?. Mauriçe
Rostand monte à cheval, Maud Loti
joue au basket bail. Maurice Prax
n'a plus le nez rouge, Eugène Lautier
fait du vélo, et la rue du Casino n'est
plus barrée par une cordelette. Marthe
Davelli fait à l'aube deux heures d'édu-
cation physique il n'est nlus de Tana-
gras qui l'égalent. Tout le monde sd5t
nager le jazz nage, les danseurs na-
gent, les croupiers nagent, les chasseurs
nagent, et les maîtres nageurs, eux-
mêmes, viennent d'apprendre à nager.
Cependant, ô solèil tu tournes, tu
tournoies, tu te noies, et les planches au
bord de l'eau frangée d'argent devien-
nent mauves. Goutte à goutte, la nuit
saupoudre le bar, le harman et les ver-
rous, les ,chaises de paille et les flacons,
l'or de la caisse et la caissière. Tout
s'efface. Je rêve. Une ombre passe
c'est feu M. Cornuché, tout frisé, qui
s'en était allé faire le pont aux enfers
entre deux séjours aux Champs-Ely-
sées pour voir comment Lucifer au-
torise le baccara. Et l'ombre me prit le
bras. Et lui parlant, moi riant, lui qui
sourit, moi qui fume, tous les deux nous
nous en fûmes à la Potinière. la vraie,
attendre le clair de lune
Pierre-Ptessïs
LA VIE QUI PASSE
Sainf-Séverin rajeunit
Cy le roy Charles VIII tenait
audience publigue, où il écoutait
tout te monde, surtout les pauvres.
Pour ceux que les devoirs de leur profession
ou leur goût personnel retiennent à Paris pen-
dant la grande émigration des vacances, i1 est
des coins révélateurs qui récompensent, par des
excursions exquises, tant de fidélité.
J'avais constaté, il y a peu de jours, que
l'enclos de la vieille église Saint-Séverin était
complètement transformé en chantier. Un coup
d'oeil hâtif jeté à l'intérieur « Défense d'en-
trer n, portait un écriteau! me permit de
voir une équipe de maçons en plein travail,
et je me promis bien de mettre à profit le repos
de l'Assomption pour visiteur ce lieu en l'ab-
sence, des ouvr(ers et des rna.nϞyres;
Hier, donc, je me suis rendu, pijr ..la .ru.e
Saint-Jacques, dans l'espace qu'occupait jadis
(au temps de mon vieux Paris », dirait Drtt.
mont) un cloître fréquenté librement par les
nobles, les bourgeois, le peuple et les r.
chands. ••̃̃̃
On sait que la vieille église Saint-Séverin,
dressée dans sa délicate architecture du trei-
zième siècle parmi un lacis de rues bien pitto-
resques encore, a été libérée, au cours d'és
deux dernières années, des constructions sor-
dides et des échafaudages qui l'opprimaient.
Maintenant, un presbytère tout neuf la flanqùe'
au coin de la rue des Prêtres-Saint-Séverin et
de la rue de la Parcheminerie, et le contour
de son abside réparée côtoie un jardin public
réservé aux mères de famille et aux enfants
de ce quartier populeux.
Ces transformations importantes sont dues à
l'administration dès Beaux-Arts et à la Ville
de Paris, mais elles ne suffisaient pas, car
l'érection de la nouvelle demeure du desser-
vant rendait disponible toute la superficie cou-
verte jusqu'alors par la cure abattue et 1ar le
jardin qui en dépendait.
C'est là que de fines galeries ogivales uppa-
rurent. Surmontées de logements, bâtis posté-
rieurement et qu'habitait le personnel attaché
au service paroissial, elles alignaient leurs arca-
tures à gargouilles, leurs colonnes sveltes et
leurs petits chapiteaux feuillus. Elles étaient
l'ancien « charnier » de Saint-Séverin, oublié
de tous et ignoré de beaucoup. Car il ne fau-
drait pas,conclure, des ossements innombrables
trouvés dans ces parages, que « charnier
signifiât cimetière. Ce mot, devenu archaïque
en un sens, désigne les cloîtres édifiés autre-
fois eutour des églises et où, aux jours de
grandes fêtes, on donnait la communion aux
fidèles. Ils y recevaient, en effet, la chair de
Dieu. Si l'on met au jour, en ces endroits,
bien des restes funèbres, c'est uniquement
parce qu'une habitude fréquente était d'inhu-
mer, lors des siècles passés, à l'ombre des
lieux saints.
S'il est une flèche aux reflets d'ardoise qui
désigne un coin significatif de Paris, c'est aien
celle qu'un coq fidèle surmonte, au bas des
pentes où le quartier Latin s'incline vers la
Seine.
Elle a senti, au-dessous d'elle et tour à tour,
battre de tragiques pulsations ou s'élever, de
fervents espoirs. Bien avant le transport « amé-
ricain n des immeubles, elle a, dès 1837, connu
l'incrustation de son portail principal, actuel,
accomplie pierre à pierre, puisque l'archivolte
zn ogive et les douze colonnettes de son entrée
proviennent de Saint-Pierre-aux-Bœufs. Ses
cérémonies furent longtemps les plus brillantes
et, en tout cas, les plus courues de la capi-
tale. Dans l'enclos proche, dont on est en train
de restaurer le décor architectural et le jardin,
la légende prétend qu'eut lieu, sous Louis XI,
la première opération de la pierre, et longtemps,
à la Pentecôte, il fut de tradition d'y donner
l'envolée, en présence d'une société choisie,
à une nuée d'oiseaux de différentes espèces.
Au quatorzième siècle, on vit, des années,
près de la façade, une de ces cellules appelées
« réclusoirs » dans lesquelles s'enfermaient des
pénitentes volontairement vouées aux austérités
les plus dures. Des pavés énormes, datant' de
Philippe-Auguste, qui, le premier, pava Paris,
sont rassemblés dans le « charnier depuis' la
Révolution. Enfin, une chapelle, consacrée ~A
la célébration des mariages, y figure –le
sait-on ? un des premiers travaux connus
de Mansart.
Mais le souvenir de Huysmans surtout est
inséparable de Saint-Séverin. Aussi,, hier; je
songeais à lui, à son exemple, à sa conversion,
sous les feuillages des acacias et des anarrgn-
niers auxquels les ouvriers du chantier. appuient
leurs échelles et leurs planches, parmi 'es
herbes folies.,Je me rappelais les visions aiguës
d'eau-forte, les impressions inoubliables iu'il
nous.a laissées de l'église et du quartier, qui
l'entoure. Et je me disais que le retour-du
fameux écrivain aux pratiques de la foi i;ouve
dans les travaux en cours un écho symbolique.
Bientôt, en effet, le même cloître qui vit s'age-
nouiller les foules du moyen âge sera rouvert
à nos contemporains, pour des processions
solennelles.
Gaétan Sanvoisin
COMINES.
LA PLUS-VALUE DES IMPOTS
Rendez Targent!
L'administration des finances nous a
communiqué hier un singulier bulletin
de victoire. Peu s'en est fallu, nous
dit-on avec emphase, que le rendement
des impôts au cours du mois Ce juillet
ne battît son record. Les recettes nor-
males et permanentes ont atteint 4 mil-
liards 670;013,400 francs, somme qui
présente, par rapport au recouvrement
du mois de juillet 1926,' une augmenta-
tion de 1,470,377,800 francs. Enfin, nos
argentiers triomphent en nous déclarant
que, pour les sept crémiers mois de
l'exercice 1927, le produit des recettes
normales et permanentes versées au
budget de l'Etat s'est élevé à 22 mil-
liards 611,041,300.francs, dépassant de
1,033,357,600 francs les évaluations
budgétaires pour 1927
La joie des fonctionnaires des finan-
ces à nous faire part de ces plus-values
a quelque chose de scandaleux I Se ré-
jouir d'avoir pressuré le contribuable
au point de lui avoir fait rendre en
sept mois près de six milliards de plus
que l'an dernier, c'est vraiment du cy-
nisme I Seuls les socialistes et les com-
munistes, qui se, sont promis d'expro-
prier la nation .au,.p£afif. de -FEtat, ont
lieu de triompher De bons comptables
des deniers publics, en présence de ce
bo2ai, .que devraient-ils faire ? En stricte
honnêteté se préoccuper de nous rendre
le milliard et les 33 millions 357,600
francs qui dépassent leurs prévisions et
les besoins stricts de l'Etat
Hélas t il n'est -oas question de resti-'
taer Le contribuable est bon pour
payer! Taillable et corvéable à merci,
qu'il apporte sans murmurer son argent
au trésor 1 S'il y en a de trop, les la-
quais le boiront »,' comme disait le
poète
C'est une méthode Elle est mau-
vaise L'Etat qui prend trop sur le bien
des citoyens est. un dissipateur qui dé-
vor,e ses capitaux Si M. Poincaré est
sage, il doit songer, devant ces plus-va-
lues importantes, à réduire nos impôts:
Nous les payons mais nous les payons
au prix de gêne, de privations nu; nous
connaissons tous. Il font la vie chère.
Ils font la vie difficile pour tous. Ils
créent le terrible mécontentement gêné-
rateur de la révolution sociale.
Certes, il fallait sauver la France de
la faillite et M. Poincaré' mérite la re-
connaissance nationale pour avoif opéré
ce sauvetage. Le fiscal de
la bourgeoisie n'a pas été pris en défaut
en cette grave conjoncture, et le mai-
nistère d'Union nationale a pu opérer
grâce, à lui un rétablissement qui fait
honneur notre pays. Mais aujourd'hui
la fortune publique ne peut que gagner
à une réduction des charges qri pèsent
si lourdement sur nous
M. Pomaret, dans un article de la Re-
naissance, que commente toute la presse
ces jours-ci, prête à M. Poincaré l'inten-
tion de demander à la Chambre de vo-
ter dès la rentrée le budget en quelques
jours; sans discussions ni modifications.
Nous aimons assez les ministres qui
gouvernent hardiment. C'est une ma-
riière. que nous nous sommes plus d'une
fois permis de (recommander à M. Poin-
caré, mais tout de même, avant d'ap-
prouver une procédure aussi expéditive
pour le vote dp la loi de finances, il
faudrait la connaître, et.l'on voudrait
savoir, en particulier, quel compte l'ad-
ministration tiendra des belles plus-va-
lues de cette année, et quel dégrèvement
elles pourront inspirer.
« Bast .nous dit-on, qu'est-c que
deux ou trois milliards dans les chiffres
astronomiques- de notre budget? » Un
vieux proverbe de chez nous affirme'
qu'il n'y a pas de petites économies
Les Detites économies, c'est une vieille
habitude française Nous nous y te-
nons
Curtius
Le communisme.
jusque chez les Incas
En Bolivie, 80,000'Indiens, armés de mas.
sues, de lances, de frondes et de quelques
fusils, se sont soulevés et.ont entrepris
une guerre sans merci contre les troupes
du gouvernement, munies cependant de
tout l'armement moderne. Il'semblerait que
les premiers sont voués à ia mort et peut-
être en sera-t-il ainsi pour cette fais. Mais
ce qui faif le tragique de la situation, c'est
que les Indiens. les descendants des Incas,
forment plus du tiers de la population et
que demain ils peuvent étre plus de cinq
cent mille en révolte..
Ils agissent avec une brutalité et una
sauvagerie inouïes ils ont.mis à sac les
districts de Sucre et de Coclabamba pas
un blanc ne leur a échappé, tous ont péri
et sans doute dans quelles tortures L'in-
cendie, ensuite, a fait du pays un désert.
Ils continuent en marchant sur les villes.
Or, il ne s'agit point d'un mouvement
qui tire son origine de la situation dans
le pays, mais d'une insurrection suscitée,
allumée, poussée par des émissaires com-
munistes. Plusieurs de ces agitateurs ont
été arrêtés.
Ainsi, partout où des troubles se produi-
sent, partout où les gouvernements se heur-
tent à des rebellions, on retrouve la main
de Moscou, on découvre les agissements de
la Ill° Internationale.
Le Marc, la Chine, Sumatra, Vienne, la
Hongrie, l'Angleterre ont, tour- à tour,
connu ou connaissent encore la malfai-
sance du bolchevismë, La Bolivie l'éprouve
aujourd'hui. Toutes ces leçons ne finiront-
elles pas par porter leur fruit?
Denys .Meulban
La tempête en Bretagne
Lorient, 14 août.
Le temps est toujours très mauvais. Les
navigateurs et, les -sémaphores annoncent
que l'Océan est couvert brume, bou-
chant complètement l'horizon. La pluie
tombe et un vent de suroit- souffle en ra-
LA TRAVERSÉE DE L'ATLANTIQUE
Les Allemands sont partis
Mais Il u Europa atterrit à Brème
Le .sort en est jeté. Parmi les Euro-
péens candidats à la gloire de joindre par
l'aile le nouveau continent à l'ancien, ce
sont des aviateurs allemands qui ont été
prêts avant les autres, ce sont les Alle-
mands, .dont les alliés avaient brisé les
ailes, qui sont les premiers partis sur les
traces de Nungesser et de Coli.
Le départ de Dessau
Les renseignements météorologiques ve-
nant de Hambourg ayant paru favorables,
il fut décidé, à 17 h. 45, que le Bremen et
l'Europa partiraient dans la soirée. Un
avion, devant annoncer le départ, prit l'air
et survola Dessau. A ce signal, une foule
considérable se porta vers le champ d'avia.
tion, où les aviateurs et leurs passagers
étaient prête à prendre leur envol.
Un peu avant dix-huit heures, les avia-
teurs Risticz et Edzard prirent place dans
le Bremen,.où vint les rejoindre M. Knicker-
bocker, journaliste américain tandis que
dans YEwopa montaient les pilotes Loose
et Koehl, ainsi que M. Hunenfeld, de la
Compagnie Norddeutscher Lloyd.
A 18 h. 21 exactement, le Bremen dé-
colla avec facilité, suivi de l'Eu:ropa à
18 h. 25. Prenant immédiatement la direc-
tion de l'ouest, lés deux avions disparu-
rent rapidement.
L'itinéraire, les premières nouvelles
Les deux avions ne doivent pas battre
le record de vitesse de Lindberg. En effet,
la durée prévue pour le voyage est 50 heu-
res. Or, Dessau est, situé à 110 kilomètres
au' sud-îoûest de Berlin, soit à 800 kilo-
mètres de Paris. La distance à franchir
serait donc de l'ordre de 6,500 kilomètres
et la moyenne prévue ne dépasserait pas
130 kilomètres à l'heure.
'Le Bremen et l'Europa, qui transportent
de l'essence pour 7,200 kilomètres, ont
pris après leur départ la direction de
nord-ouest. A 19 h. 13, le Bremen survolait
Brunswick, à 19 h. 38 Hanovre. A 20 h. 20,
l'avion G-31, qui avait convoyé l'Europa,
atterrissait à Brême, à cause du brouillard.
A 21 heures, les avions s'engageaient au-
dessus de la mer. De cette ville, les deux
avions devaient piquer sur la partie sep-
tentrionale des Iles Britanniques, gagner
les îles Oréades, au nord de l'Ecosse, et vo-
leur ensuite dirctement vers Terre-Neuve.
Cet itinéraire est situé beaucoup plus au
nord que ne l'était ceux des Américains et
de Nungesser et CoJi.
Un beau geste-
Avant de partir de Dessau, les aviateurs
allemands ont envoyé à Mme Nungesser,
à Paiis, le télégramme suivant
salupps avec respect la mère de Nunges-
» Signé Risticz, EDzAnD et KNICKER-
bocker, à bord du Bre-
̃ men
LOOSE, IaoEHL et HUNENFELD,
à bord de l'Europa. »
L' « Europa » doit atterrir
Berlin, 15 noût.
On annonce à minuit un quart qu'en
raison du mauvais temps régnant sur la
mer du Nord, l'avion Enropa, obligé de
faire demi-tour, est allé atterrir à Brême.
Au cours de cette manœuvre, le train d'at-
terrissage a été brisé. Les pilotes et le
passager sont indemnes.
Hoennecke va partir aussi
Berlin, 14 août.
On mande de Cologne que l'autre concur-
rent allemand, l'aviateur Hoennecke, a
fait connaître, au cours d'une conférence
de presse, qu'il comptait prendre le départ
pour l'Amérique dans deux ou trois jours.
]B. Rikoî est belliqueux
Le discours de M. Rykof, rendant
compte à l'assemblée des représentants
du parti communiste de la séance plé-
nière du comité central et du comité de
contrôle central, appartient à cette caté-
gorie de manifestations oratoires coutu-
mières aux dirigeants des soviets et
habilement dosées pour la consomma-
tion intérieure et pour l'exportation,
c'est-à-dire dans un double but de pro-
pag.ande:
M. Rykof prédit la guerre comme une
conséquence « inévitable » de « l'anta-
gonisme- existant entre le monde capi-
taliste et l'U. R. S: S. ». Sans grand ef-
fort d'imagination, il réédite l'accusa-
tion, déjà lancée contre « les conserva-
teurs anglais d'organiser « le front
unique contre l'Etat soviétique, sous
couleur de lutter contre la propagande
révolutionnaire ». Il dénonce les confé-
rences de la Société des nations comme
« une préparation diplomatique » à cette
guerre qui aura fatalement lieu ici
les avis sont partagés dans un plus ou
moins proche avenir.
Voilà de belle malice cousue de fil.
rouge En annonçant la croisade anti-
soviétique, -M. Rykof justifie aux yeux
du peuple russe la nécessité d'une ar-
mée dont la charge le ruine et dont les
exactions l'exaspèrent. Il entretient,
avec la haine des gouvernements bour-
geois, l'espérance qu'ils renouvelleront
un jour l'erreur d'une campagne de
Russie qui permettrait aux éléments
communistes ;de tenter avec de meil-
leures chances leur entreprise de cham-
bardement universel. Il fournit aux
« camarades du dehors, trop paresseux
préparer- l'avènement du « grand
soir », un thème' quelque peu éculé à
vitupérations contre le « militarisme et
l'impérialisme. des puissances capita-
listes ». Il masque, epfin, l'amertume
des échecs de la politique soviétique en
Chine et de la rupture de l'Angleterre
avec Moscou, double atteinte au pres-
tige d'un régime déjà ébranlé par ses
difficultés financières,- par une crise
économique sans issue possible, par les
dissensions de ses cadres, et (lui ne se
maintient plus que par la terreur et
grâce à l'apathie des masses russe- pro-
fondément démoralisées.
Le gouvernement britannique n'avait
pas besoin de se justifier des intentions
qui, lui furent prêtées à Genève de fo-
menter la guerre économique en atten-
dant la guerre tout court contre les so-
viets. Aucune puissance ne songe ni à
un blocus illusoire ni à une offensive
impossible contre l'U. R. S. S. Pour
vaincre les soviets, il suffit de les laisser
« cuire dans leur propre jus » tout le
temps qu'il faudra T'our démontrer
l'absurdité d'un système négateur de
toutes les lois politiques et économiques
des sociétés modernes.
Les hommes de Moscou le savent
bien. Leur chance unique de se tirer
d'affaire est que la Révolution, dans les
Etats capitalistes », devance l'heure
inéluctable où croulera sur ses architec-
tes le « manoir à l'envers édifié par les
soviets sur les ruines de la malheureuse
Russie.
La guerre aux soviets, ce n'est point
en Russie, ni même contre la Russie,
qu'elle se fera. C'est au sein de toutes
les nations qui, pour ne pas mourir, éli-
mineront le virus communiste. Quelques
discrètes mesures de police, jointes à
une meilleure gestion politique, écono-
mique et financière, y suffiraient, sans
les funestes surenchères électorales qui
désagrègent les démocraties. Du jour où
l'Europe pacifiée et réorganisée sera
guérié du communisme, la cure de
l'U. R. S. S. sera.assurée.
Saint-Réal
Les Échos
Paris pendant les fêtes.
Certes, les amoureux du Paris soli-
taire, auquel certaines fêtes nous avaient
jadis habitués, ont dû, hier, être un peu
déçus. Il y avait encore beaucoup de
monde sur les boulevards et dans les
principales artères. des quantités de
promeneurs à la démarche lente qui
tuaient le temps et visitaient des lieux
où généralement ils passent affairés et
distraits. Nous ne parlons point des
étrangers.
Et cependant que de voyageurs, sa-
medi, s'étaient entassés dans les trains
doublés, triplés et uarfois quadruplés
95,000 par la gare Saint-Lazare 90,000
par celle du Nord 40,000 par celle, de
l'Est 36,000 sur le P.-L.-M.; 22,000 sur
l'Orléans 10,000 par les Invalides.
Cela fait plus de 300,000, sans compter
ceux qui sont partis pt- la route.
Avec les vacances, quel nombre co-
quet dç Parisiens aux champs Mais la
ville es* si peuplée
S. M. Vinh-Thuy, empereur d'An-
nam, accompagnée des gouverneurs gé-
néraux des colonies, MM. Roume et
Charles, est arrivée au Grand Hôtel de
Font-Romeu.
LA FONTAINE DE JOUVENCE
Les Indes, les Indes mystérieuses, pays des
brahmanes aux sorcelleries stupéfiantes, vont-
elles nous apporter, sous la forme d'une plante,
la fontaine de Jouvence dont toute l'humanité
a rêvé à travers les âges?
Le baron Gagern, explorateur et savant anglais,
au cours d'une visite qu'il vient de faire au
maharadjah de Deshaipur, a été mis par ce sou-
verain oriental au courant des effets merveilleux
d'une plante qu'on appelle là-bas la n lucutate ».
.Les éléphants qui s'en nourrissent, quand ils
sont en liberté, vivent plus longtemps que leurs
congénères tombés en captivité. C'est du moins
la croyance commune, et le maharadjah s'est
livré à quelques expériences qu'il juge fort
probantes.
Le doyen des éléphants de Deshaipur s'en
allait de vieillesse. Il branlait du cheft si l'on
peut dire, il perdait ses forces. On le mit au
régime et on le nourrit de fruits de lucutate.
Le résultat fut rapide et le vieil animal retrouva
rapidement la vigueur et les apparences de ses
plus jeunes camarades de captivité.
Les perroquets âgés, gorgés des mêmes fruits,
redevinrent éclatants de jeunesse et de plumage.
Mais les hommes ? Eh bien 1 les hommes aussi.
On a soumis des vieillards à la même expé-
rience. Les infirmités les ont abandonnés, adieu
les cheveux blancs et le tremblement sénile.
Ils ont retrouvé la .vaillance de leurs belles
années.
On ne dit pas si le baron Gagern a rapporté
quelques échantillons de cette admirable plante.
Ou serons-nous obligés, pour en connaître les
vertus, de faire le voyage des Indes ?- J.-H. C.
Molière interdit au Japon.
Une nouvelle surprenante pour les
Occidentaux nous arrive du Japon les
comédies de Molière y seront désormais
interdites
Pour les sujets du Mikado, une pièce
n'est bonne que lorsqu'elle contribue à
élever le niveau moral du spectateur et
ils ne trouvent pas que la verve de no-
tre immortel Poquelin, qui fustige et
mord, réponde suffisamment à ce souci,
interprété à leur manière par les au-
teurs dramatiques au paye du Soleil Le-
vant.
Les censeurs nippons ont donc rédigé
des attendus d'exclusive où les idées de
Molière sur la famille, les parents, les
hiérarchies sociales sont sévèrement ap-
préciées- En France, au Grand Siècle,
nous jugions autrement Et nous
n'avons pas changé depuis. Mais
comme les attendus prétendent défen-
dre aussi les savants, n'y a-t-il pas, dans
la condamnation inattendue qui vient
d'être prononcée, quelque vengeance de
médecin?.
Le Coq
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 15 août
Région parisienne: vent d'ouest modéré; ciel
très nuageux, éolaircies, quelques averses ou
grains orageux.
Hausse de tempécature.
AUJOURD'HUI
Fête: Sainte Marie.
14 heures. Courses a Deauville et à
Dieppe.
18 heures. Vigiles de la Flamme: Amicale
des anciens du 4* cuirassiers.
SUR LA LIGNE VERSAILLES-PARIS
Un acte de sabotage
Versailles, 14 août.
La nuit dernière, vers une heure, un
acte de sabotage a été commis sur la ligne
de Versailles à Paris-Invalides, entre la
porte de Porchefontaine et la gare de Ver-
sailles-Rive gauche. Cinq. câbles.de six fils
ont été sectionnés et enlevés sur une lon-
gueur de 30 mètres, à environ 100 mètres
du passage à niveau de la Patte-d'Oie. De
ce fait, toutes les communications télépho-
niques et le fonctionnement des appareils
de signalisation ont été interrompus.
PETITE FEUILLE
La Chanson de Fortune
FÉERIE EN DEUX ACTES
Acte I. Londres. Régent Street. Une
boutique de modes. Helen Thomas, une
jeune ouvrière blonde, chantonne à l'ate-
lier, en chiffonnant des chapeaux. Le di-
recteur de la maison entre par la porte
brusquement ouverte. Silence confus. « Qui
chantait ? » Silence encore. « Je demande
qui chantait ». Réponse timide « Moi,
monsieur. Eh bien mademoiselle, con-
tinuez o. Les chapeaux restent interdits.
« Aoh yes », a dit le directeur. Et il a
souri d'aise. Puis, il décide que tous les
soirs ou tous les matins, miss Helen pren-
dra une leçon de chant. Progrès ininter-
rompus de Carmen à Don Juan, de Lo-
hengrin à La Tosca, la jeune voix court
dans tous les rythmes de l'amour.
Second tableau. Un an plus tard.
Bond Street, un concert à l'^Eolian Hall,
miss Helen chante, comme il est dit à peu
près dans le Saule. Un Américain passait
par là, en fumant un cigare. La pluie
tombe il regarde l'affiche, il entre, il
écoute, il est. ébloui, il se. présente « Je
suis le commodore Beaumont » il de-
mande la main, il épouse. Mariage. Splen..
deur. Collier de vingt-cinq mille livres. Les
soixante-huit ans du Commodore et les
vingt ans de la chanteuse confondent leur
joie. Harmonie Harmonie f
Acte II. Soleil du Midi. Le Cap d'An-
tibes. Les palmiers de la villa Eilen-Roc,-
les uns à 2a file, les autres en groupes, des-
cendent vers la grande mer bleue. Eilen-
Roc, que connut jadis Jacques Lebaudy,
empereur du Sahara. Eilen-Roc, qui;est,
avec l'ancien domaine du roi des Belges au.
cap Ferrat, la plus belle propriété de la
Cote d'Azur. M. et Mme Beaumont passent.,
« Aon darling, comme c'est béau et qu'il
ferait bon vivre ici » Et c'est dommage
justement, au début de l'année, la villa
était à vendre à qui voulait la prendre
pour une dizaine de millions et eUe a
été achetée. Qu'^ cela ne tienne Un com-
modore américain ne s'embarrasse pas de
si peu. « Combien ? » On dit que la réponse
fut « Vingt millions. » Tout le monte fit
une bonne affaire. Une brise parfumée fai-
sait frissonner les palmiers, et les oran-
gers s'apprêtaient à refleurir. Jamais la
mer n'avait été si bleue.
Ce nouvel itinéraire est très recommandé
pour aller de Regent.Street au Cap d'An-
tibes, avec amour et musique.
Saint-Simonette
Le PROGRAMME NAVAL
PAR L'AMIRAL BIENAIMÈ
La revue anglaise The Engineer ayant
parlé, il y a peu de temps, dans un de
ses articles techniques, de la « flotte
d'échantillons que, d'après elle, lor-
mait avant la guerre notre méthode de
constructions navales, notre éminent
collaborateur l'amiral Bienaimé nous
adresse cet intéressant historique de nos
programmes maritimes.
L'idée d'établir des programmes na-
vals n'est apparue pour la première fois
que vers 1895, en Allemagne, lorsque
Guillaume II, après avoir proclamé que
l'avenir de son empire était sur. mer,
conçut d'autant plus facilement un en-
semble maritime qu'il n'était pas gêné
comme les deux seules vieilles marines
existant au dernier siècle (Angleterre et
France) par un matériel considérable
qu'elles ne pouvaient négliger. Ce maté-
riel, qui $'était constitué au dur et à
mesure des modifications subies par
l'art naval depuis cinquante ans, n'était,
il est vr.ai, fait que d'échantillons chez
nos voisins d'outre-Manche comme chez
nous, avec cette différence que les An-
glais plus riches le constituaient par
séries de trois, alors que nos moyens ne
nous permettaient rue de les faire pair,
unités mais dans son ensemble il repré-
sentait tout de même des forces de
même genre que l'on ne pouvait pas dé-
truire du jour au lendemain.
La pensée allemande était cependant
trop juste pour ne pas s'imposer. On la
commenta chez nous, notamment dans
ies conférences de notre Ecole supé-
rieure navale que je commandais à cette
époque et de là dans divers milieux, et
quand je la quittai, en avril 1900, pour
aller collaborer, comme chef d'état-ma-
jor général avec le ministre de la ma-
rine, M. de Lanessan, qui était à la rue
Royale depuis juin 1899, je trouvai chez
mon nouveau chef un homme non seu-
lement disposé à l'étudier, -nais ayant
déjà préparé un projet complet de réor-
ganisation maritime qui fixait le nom-
bre d'unités de chaque espèce devant
composer notre flotte indispensable et
prévoyant les crédits nécessaires pour
une première série de constructions im-
médiates et homogènes de six cuirassés,
cinq croiseurs-cuirassé, vingt contre-tor-
pilleurs, soixante-seize torpilleurs et
vingt sous-marins à valoir sur la tota-
lité des unités prévues pour l'avenir eri
remplacement des anciennes unités
pour lesquelles étaient indiquées des H-
mites d'dge.
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