Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-08-04
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 août 1927 04 août 1927
Description : 1927/08/04 (Numéro 18200). 1927/08/04 (Numéro 18200).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5409663
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2008
62* année. 3° série N» 18200 h. du matin) PARIS ET DÊPAR1TEMENTS 25 CENTIMES CS h. du matin) JEUDI /AOUT 19Z7
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démocratique
Le retour au scrutin d'arrondissement
n'est pas nu'un épisode égaré dans l'im-
mens, aventure démocratique. Il tient a
son essence même et aux difficultés de
jpon mécanisme.
L'essence de la démocratie est la cré-
'dulite, on ne le répétera jamais assez,
crédulité insondable et universelle, où
se donnent rendez-vous tous les mythes
élaborés par la malheureuse espèce hu-
marine, quand elle se laisse aller à ¡sa
pente « surréaliste », âge d'or, bonté bri-
ginel. capacité innée, compétence gra-
ituite des masses. De Mallet du Pan à
(raine, de Sainte-Beuve à Bourget tout
la été observé, dit et classé sur cette im-
puissance folâtre et tragique.
L'événement d'hier doit pourtant nous
{arrêter sur ce spectacle monotone, mais
[toujours instructif. Quand nos pères fu-
irent séduits par le mirage démocratique,
âls en apprécièrent, semble-t-il, particu-
ièrement cet « avantage » que les déci-
sions s'y obtenaient d'une façon automa-
tique par le jeu naturel des majorités.
Le plus grand nombre se prononçant, il
!n'y avait plus qu'à s'incliner. A défaut
ide science et d'expérience, la volonté po-
Ipulaire avait au moins cela pour elle
d'être le poids, le volume, la quantité.
Ce fut là, c'est encore là l'erreur cen-
trale des démocrates. La volonté majo
fritaire, qui n'est pas scientifique, qui
m'est pas expérimentée, qui n'est pas
[morale, qui n'est pas teclinique, n'est pas
(davantage nombre et dimension. Les dé-
mocrates partent en effet de cette sup-
'lposition qu'à chaque question adressée
feu corps électoral, il préexiste une ré-
nse, éparse dans ce corps même, et
que le scrutin a pour office de dégager
:id'une façon irréfutable. Cela n'est pas
Jvrai. KSme inadmissible, même ab-
surde, même indécente, même odieuse,
jeette réponse n'est pas toujours à la dis-
̃jpojsition.du « souverain »..
Il arrive fnélquemment que les ci-
toyens, ou bien ne veulent pas se pro-
noncer, ce qui après tout est leur droit,
s'ils ne -s'en trouvent pas capables, où
bien.ne Je peuvent, ou bien ne le savent.
Ktrange aberration que de croire à l'exis-
jtence fatale d'une majorité Comme si
Qës> nations, comme si le « pays légal »
détenaient toujours par devers eux cette
aculté, si rare à rencontrer dans les in-
dividus les plus capables, d'un pouvoir
ide ,décision franc et net.
Supposons une assemblée de cent per-
sonnes. On lui expose un problème. Les
démocrates et c'est là, je le répète,
fleur folie échafaudent techniquement
'leur système sur ce fait qu'il s'en trou-
wera au moins cinquante et une pour se
prononcer d'une certaine manière homo-
gène et uniforme contre les quarante-
¡neuf autres, soit du premier coup, soit
la suite de compromis variés. En réa-
lité, sur cent personnes ayant à résoudre
!)une difficulté, surtout si cette difficulté
réchappe à leurs prises, il n'est nulle-
jnent préétabli qu'il ne s'en rencontrera
jpas trente pour être d'un avis, trente
d'un autre et trente d'un troisième, sans
qu'il soit le moins du monde possible
d'accorder ou de fusionner ces différen-
pes.
Jadis, quand il n'existait que deux
grands partis, à peu près les mêmes
dans:tous les pays, le conservateur et le
libéral, on arrivait pratiquement à se
mouvoir, soit par directions successives,
feoijt par transactions simultanées. Le
(progrès des lumières et des gâchis a mis
fin à ce dualisme sauveur. L'apparition
du socialisme, la renaissance providen-
tielle d'un extrémisme de droite, l'émiet-
tement consécutif des modérés réalisent
aujourd'hui à peu près partout ce sec-
tionnement monstrueux de l'opinion lé-
gislative, qui aboutit très vite à la para-
lysie et au marasme. La démocratie de-
v Nient alors l'organe de minorités de ren-
contre, éminemrrsnt dangereuses, de
̃ d'aveu des démocrates les plus avertis.
La représentation proportionnelle,
imaginée pour remédier à cette malfa-
çon, et aui y remédie en effet partielle-
ment, accélère par ailleurs cette disso-
ciation funeste et provoque des coagu-
lations inattendues. D'où effroi des beati
possidenles et retour maladif au système
antérieur, réflexe très semblable à celui
du'fiévreux qui cherche la fraîcheur en
se tournant dans son lit.
La démocratie a beau se retourner. Elle
ine trouvera pas ce qui lui manque une
base technique, un gond vital, une ori-
gine naturelle. A proprement parler,
elle est une rêverie et un intérim. Aussi
bien cette persuasion démocratique, qui
préexiste toujours au sein de toute as-
semblée, à n'importe quel moment, sur
n'importe quel litige, un avis décisif, re-
latif ou absolu dont la majorité, une ma-
jorité immédiatement repérable, serait
dépositaire, cette persuasion-là, dans la
mesure où elle correspond à un morceau
de réalité, n'aboutit qu'à la mise en œu-
vre- de la plus rétrograde des constitu-
tions A mesure que les sociétés se com-
pliquent et se perfectionnent, elles re-
quièrent de leurs dirigeants une dose de
plus en plus forte d'intelligence, de sa-
gacité, de savoir. Autrement des casta-
trophes sans nom se produisent. Cela
étant, les institutions démocratiques,
par l'endroit même où elles touchent
faiblement au réel, n'y touchent que
'd'une façon pour ainsi dire périmée est
misérable. Là où il faudrait de l'inven-
tion, elles ne sont capables que de, redi-
tes. Un homme, une élite peuvent faire
lace à l'élaboration haletante de l'ave-
nir, qui réclame autant de méditation,
tour à tour, que de promptitude. Une
assemblée de ce tout-venant politique
qu'est la démocratie en action n'a ni in-
formation, ni bras, ni cerveau. Tout au
plus peut-elle refléter, comme une eau
dormante, les images de ce qui passe
auprès d'elle. La démocratie sert la rou-
tine, et la pire de toutes, celle qui
s'ignore.
Impuissance et aberration, telles sont
les deux faces de la démocratie et il n'y
en a pas d'autre. Tel est pourtant le ré-
gime auquel nous sommes livrés, corps
et biens. Il est loin d'avoir prononcé le
dernier mot de sa ma'lfaisance.
René Johannet
LA VIE QUI PASSE
Le souvenir de Marly
Tout Paris sera ce matin à Saint-François de
Sales, pour rendre hommage à la mémoire de
Robert de Flers. Le galant homme, l'ami accueil-
lant, cordial et sûr, l'auteur dramatique ingé-
nieux, doué d'une observation où, à l'ironie
souriante et spirituelle, se joint la petite larme
irrésistible de la pitié, le journaliste sagace et
brillant, honneur de notre profession, recevra
le tribut des regrets de cette foule qu'il a char-
mée, instruite et réconfortée pendant de si lon-
gues années. Au moment où cette ville 'ou'il a
tant aimée et si finement divertie, va dire â sa
dépouille périssable un éternel adieu, le souvenir
d'une semblable cérémonie, sous ces mêmes
voûtes de Saint-François de Sales, me vient à
l'esprit et c'est celle où une pareille foule, il y
aura bientôt vingt ans, saluait la dépouille de'
l'homme qui fut le patron et l'ami le plus cher
de Robert de Flers parmi ceux qui l'avaient
précédé dans la célébrité.
Victorien Sardou ne fut pas seulement attaché
à Robert de Flers par les liens de la famille, il
fut, en quelque sorte, son guide, le conseiller
discret de ses débuts, l'aîné qui, fort d'une
expérience éclatante et pénétré des dons indis-
cutables d'un jeune et nouveau confrère, indique
à celui-ci, avec une tendresse mêlée de défé-
rence, la route à suivre. Car, quelque pres-
tigieuse qu'eût été sa carrière, quelque nom-
breux qu'eussent été ses succès, Victorien
Sardou témoignait une réelle déférence envers
Robert de Flers, déférence qui venait non seule-
ment du talent naissaant qu'il sentait en lui,
mais des qualités si estimables et si personnelles
de l'homme. «( Il ne suffit pas d'inspirer la sym-
pathie, disait-il, il faut savoir la maintenir et la
faire durer. » Cette sympathie morale et intellec-
tuelle, née chez le grand dramaturge à l'égard
de Robert de Flers, dura jusqu'au dernier jour.
C'est à Marly que j'eus l'occasion de m'en
rendre compte de façon particulière. Il me sou-
vient d'un matin d'été où j'allai déjeuner chez
le maître, dans cette propriété si accueillante
dont il avait fait, par la décoration des ^-t-ditis
et l'aménagement du point de vue, un Heu
incomparable. Victorien Sardou était venu me
Et comme, en nous dirigeant
vers le cabinet de travail, nous passions le long
de la pelouse, nous vîmes, assis sous un arbre
et gardé par sa jeune mère, qui faisait patiem-
ment du crochet à côté de lui, un bambin aux
cheveux bouclés, extrêmement absorbé ;.ar sa
ligne, tenue à la main et qui trempait dans un
seau d'eau. C'était François de Flers, le petit-fils
du maître. Occupé comme il l'était, l'enfant ne
se souciait pas des passants. « Que fait-il ? »
demanda Victorien Sardou à sa fille, ic Il
pêche » répondit en souriant celle-ci, qui quitta
son crochet pour me souhaiter la bienvenue.
L'enfant,lavait vu son père pêcher ainsi dans la
rivière, à Cour-sur-Loire, et il l'imitait tout
simplement. Ai-je besoin de dire qu'un goujon
allait et venait dans le seau, se gardant bien de
mordre à l'hameçon que lui tendait désespéré-
ment le petit pêcheur?
A l'heure du déjeuner, arriva Robert de Flers,
qui, parti le matin pour Paris avec l'intention
d'amener Gaston de Caillavet, se présentait sans
son compagnon. Celui-ci, retenu, promettait
d'être là très tôt après le repas. Et comme le
déjeuner était servi dès onze heures et demie
chez Victorien Sardou, on se mit à table. Je me
rappelle qu'au café une discussion s'éleva entre
le maître et son gendre sur les mérites de
Verlaine, à qui, autant qu'il m'en souvient, on
venait d'élever un buste dans les jardins du
Luxembourg. Les répliques furent animées de
part et d'autre, de la part de Victorien Sardou
surtout, qui se montrait avec, sa vivacité habi-
tuelle un peu sévère sur le compte du poète.
Mais je remarquai, une fois de plus, la mesure,
le calme relatif que Sardou apportait dans ses
ripostes, rendant en quelque sorte hommage à
la façon dont Robert de Fiers défendait son
point de vue. Et on se réconcilia en parlant de
Victor Hugo. Le maître déclara que Booz
endormi était un bijou. Robert de Flers'applaudit
et se mit à déclamer le poème. Mais il fut
interrompu par l'arrivée de Gaston de Caillavet.
C'est là que je constatai le sérieux que les
deux jeunes auteurs dramatiques apportaient à
leur collaboration. Gaston de Caillavet n'était
pas plutôt arrivé que les deux amis se mirent
au travail. La table, dressée dans une pièce
ouvrant sur le jardin et séparée du cabinet de
Sardou par la salle à manger, attendait les: deux
collaborateurs, qui s'y installèrent en manches
de chemise, car il faisait terriblement chaud,
ce qui n'empêchait pas Victorien Sardou d'avoir
son légendaire foulard autour du cou.
Je restai à causer dans le cabinet de travail
avec le maître, mais je n'allai pas moins faire
visite de temps en temps aux deux jeunes gens.
Ils s'asseyaient alternativement à la table. Pen-
dant que l'un d'eux écrivait, l'autre marchait,
et comme ils discutaient souvent, il se trouvait
que tous les deux se mettaient à marcher en
même temps et en sens contraire. Ils travaillè-
rent ainsi d'arrache-pied jusqu'à fort tard. Je
revins avec eux à Paris dans l'auto de Caillavet,
qui conduisait. Et je revois Robert de Flérs,
assis à côté de moi, aspirant avec délices la
brise fraîche qui venait des bois de Vaucresson.
A quelque temps de là, Victorien Sardou .u-
rait. Robert de Flers fut atterré par cette dispa-
rition si soudaine. La veille des obsèques, à
Paris, il me dit: « Quand je pense qu'après cela
il faudra travailler Il ne retrouva pas moins
son courage et sa verve qui lui réservait une
nouvelle série de succès, que son grand patron
eût saluée d'une joie éclairée et paternelle.
Ludovic Fert
Borodine retenu comme ofage
Londres, 3 août.
On mande de Shanghaï à l'agence
Router
« Le journal North China Daily News,"
qui a publié ce matin, sous toutes réser-
ves, la nouvelle que M. Borodine est retenu
comme otage par le général Feng Yu
Hsiang, parce que la femme et le fils de
ce dernier sont retenus à Moscou, fait
remarquer en même temps que le patron
d'un navire norvégien récemment rev:hu
de Vladivostok assure que ,1\1. Borodine se
trouvait à son bord lorsque le navire' a
quitté Shanghaï. »
Prochaine offensive
de M. Stresemann
Les milieux officiels allemands affec-
tent une grande amertume au sujet des
polémiques récentes, qualifiées par les
journaux qu'inspire la Wilhelmstrasse
d'agitation systématique contre l'Alle-
magne.
M. Stresemann, qui rentre aujourd'hui
à Berlin, où doit se tenir dans quelques
jours un important conseil des minis-
tres, aurait l'intention de se plaindre, à
Genève, de ces prétendues campagnes
de dénigrement qui dénaturent la po-
litique du Reich, « ponctuel à exécuter
les clauses de (réparations et de désar-
nement du traité de Versailles ». Le
ministre allemand des affaires étrangè-
reg serait, en outre, résolu à poser, de-
vant l'assemblée de la Société des na-
tions, la question « des conséquences
non encore réalisées de Locarno », c'est-
à-dire la libération anticipée du Rhin,
sans conditions ni garanties.
C'est toujours la même chanson, qu'on
peut être assuré d'entendre, tour à tour
sur le mode attristé ou sur le mode in-
digné, à l'approche de chacune des ses-
sions de la S. D. N,,
En bonne logique, pourtant, l'Allema-
gne ne devrait s'en prendre qu'à elle-
même du réveil des suspicions européen-
nes, provoquées par maintes manifesta-
tions de son vieil esprit militaire et-de
sa tenace volonté d'éluder les obligations
qui résultent de sa défaite.
N'est-ce pas le mensonge officiellement
entretenu par tous les organes du Reich
sur les responsabilité's et sur les atro-
cités de la guerre qui a déterminé la
riposte du conseil municipal d'Orchies ?
N'est-ce pas une publication allemande,
la Menschheit, qui développait ces jours
derniers, avec un cynisme ingénu, le
plan d'organisation d'une Reichswehr
plus que triplée par le jeu d'enrôlements
illicites, véritable armée de cadres, ad-
mirablement sélectionnée et instruite en
vue d'offensives possibles, au dehors, ou
de coups de main à l'intérieur?
Si l'erreur commise par les auteurs
du traité de Versailles, en ce qui con-
cerne l'armée allemande, devenue ar-
mée de métier, plus redoutable peut-
être que l',ancienne armée impériale,
parce que les Gessler'et les Von Heye, à,
travers toutes les vicissitudes politiques
de l'Allemagne républicaine, ont trouvé
constamment les appuis moraux, les
moyens matériels et les ressources
financières sans quoi la militarisa-
tion de la nouvelle Allemagne eût été
impossible ?
L'armée française, dite ,armée natio-
nale, avec son service obligatoire, réduit
à quelques mois (et qui mêle, dans ses
régiments, socialistes, communistes, pa-
cifistes et patriotes sincères), avec son
recrutement d'officiers et de sous-offi-
ciers rendu de plus en ->lus difficile
par la modicité des ressource;s budgé-
taires, anparaît en infériorité évidente
en face de cette Reichswehr corroborée
de puissantes organisations militaires
d'où sont exclus les éléments douteux.
M. Stresemann devrait bic;. te dire
que les alliés n'ont pas d'autres inquié-
tudes que celles que l'Allemagne leur
donne comme à plaisir, en dépit des ef-
forts du gouvernement et du grand état-
major allemand pour dissimuler leurs
préparatifs belliqueux. C'est réellement
une chance pour l'Europe que de
temps à autre quelques imprudences de
nationalistes trop zélés éclairent ainsi
les profondeurs de l'âme allemande 1
René Lara
LE DESARMEMENT NAVAL
La Conférence à trois est terminée
Genève, 4 août.
Le représentant de l'agence Havas est
informé que dans la réunion qu'i!s ont
tenue cette nuit, les chefs des trois délé-
gations des puissances navales ont reconnu
l'impossibilité de contincuer les négocia-
lions engagées depuis le 20 j2cin dernier
en vue d'une limitation des armements
navals.
Aucun accord n'ayant pu être réalisé,
il a été décidé que la séance de jeudi se-
rait la dernières et que la conférence de
Genève prendrait fin jeudi soir.
LA PRÉSIDENCE DES ETATS-UNIS
La situation de M. Coolidge
Londres, 3 août.
On mande de New-York à l'agence
Reuter
La déclaration faite hier par M. Coolidge
à Rapid City, le jour du quatrième anni-
versaire de sa prestation de serment en
qualité de président des Etats-Unis, a
causé une émotion considérable dans les
milieux politiques.
C'est sans prendre avis de ses amis ou
de ses conseillers que M. Coolidge a décidé
de ne pas poser à nouveau sa candidature
à la présidence. Dans son entourage irbmé-
diat, on considère que cette décision
l'écarté de la politique présidentielle de
l'année prochaine.
Cependant, les commentaires les plus di-
vers ont déjà été exprimés dans les diffé-
rentes milieux politiques et dans les jour-
naux. Les uns envisagent cette décision
comme définitive. Le New York World,
notamment, ne veut pas mettre un instant
en doute la sincérité de M. Coolidge :l
la regrette et l'approuve. D'autres, au con-
traire, estiment que les- -paroles du Prési-
dent peuvent avoir un double sens et ne
ferment pas la porte- à une réélection qui
résulterait d'un mouvement de l'opinion
publique.
Certaines journaux voient 'nettement,
dans les paroles du Président, un calcul.
Ils font valoir que M. Coolidge se serait
placé dans une position très forte, dans
le cas Où, comme beaucoup le prévoient,
le vœu général du pays le contraindrait
à accepter un troisième mandat de Prési-
dent.
Parmi les républicains, les avis sont
partagés quant à la question de savoir
si M. Coolidge cèderait à un tel vœu.
On prononce déjà plusieurs noms de
candidats éventuels fv l'élection présiden-
tielle de 1928, notamment ceux du géné-
ral Dawes, vice-président des Etats-Unis,
et de M. Hoover, secrétaire du commerce.
Ce dernier, parlant à Palo-Alto (Cali-
fornie), a exprimé son regret des sugges-
tions contenues dans la note de M. Coo-
lidge, et s'est déclaré d'avis cependant
que celui-ci serait à nouveau désigné et
,élu.
Les Échos
Un anniversaire.
Le bâton blanc dont sont munis nos
agents parisiens a eu, hier, trente et un
ans. Pourquoi ne noterait-on pas, au fil
des jours et dans la multitude des évé-
nements quotidiens, cet anniversaire
d'un objet après tout symbole et signe
4'autorité ?
Ne s'agit-il pas d'une sorte de souverai-
neté ? Quand il se lève, les automobiles
luxueuses et trépidantes, les mastodon-
tes de la S.T.C.R.P., les lourds camions
et même les cyclistes indépendants et
vagabonds ne s'arrêtent-ils pas ? 1 3 mor-
ceau de.bois ne crée-t-il pas le mouve-
ment ou ne le suspend-il pas, au gré de
son propriétaire ?
Et même comme tout souverain n'a-
t-il pas ses flatteurs et ses contempteurs ?
Il y a donc trente et un ans qu'il rè-
gne sur Paris. Et il a vu, impassible,
bien des bouleversements. Souhaitons-
lui longue existence et oublions-le mo-
mentanément. d'autant qu'il se rap-
pelera assez souvent à notre souvenir.
Casino du Mont-Dore.
Des fêtes splendides encadreront le
tournoi d'escrime du 6 août avec Lucien
Gaudin et Mangiarotti. Après les fêtes
antiques du 15 août avec Camille Bos
et Serge Perreti de l'Opéra, la grande
semaine automobile.
Le président de la République des
Etats-Unis reste un grand pêcheur.
M. Coolidge n'avait pas plutôt com-
muniqué à la presse le bref message par
lequel t1 déclare qu'il ne se présentera
pas à l'élection présidentielle de l'année
prochaine, qu'il acceptait la présidence
d'honneur de la Ligue Isaac Walton
d'Amérique pour la région de Dakota,
où il villégiature. La ligue est la plus
puissante association de pêcheurs des
Etats-Unis. En élisant M. Coolidge
comme son président d'honneur, elle
rend hommage au grand pêcheur, res-
pectueux des traditions, qui pêche la
truite avec des vers et non pas avec des
mouches, procédé esthétique peut-être,
mais en contradiction flagrante avec les
règles. Cette présidence nouvollo, M.
Coolidge est appelé à la conserver, car
elle est immuable.
Une formule nouvelle pour le tou-
riste.
Du 27 août au 3 septembre, les Com-
pagnies d'Orléans, du Midi et des Wa-
gons-Lits organisent, avec un nombre
maximum de 30 participants, une croi-
sière terrestre. Un train de luxe partant
de Paris parcourra les régions pittores-
ques de l'Auvergne, des gorges du Tarn,
du Haut-Quercy et du Périgord, en lais-
sant place à l'auto-car entre divers
points d'étape.
S'adresser à l'agence des Compagnies
d'Orléans et du Midi, 16, boulevard des
Capucines, et à la Compagnie des Wa-
gons-Lits. t
L'anniversaire de Bernard Shaw.
Bernard Shaw, qui villégiature en ce
moment à Stiresa, vient de célébrer son
soixante et onzième anniversaire. A ce
propos il a reçu de nombreux télégram-
mes, en particulier d'Angleterre et des
Etats-Unis. Il vient de terminer une
nouvelle pièce qui sera jouée à Londres
l'hiver prochain. On en ignore encore le
titre et le sujet.
Désabusé, le cœur brisé
On aime encor « le Disque d'or
Royal Bonbon créé par la maison du
Chocolat Lecestre (Médaille d'or), à
Saint-Germain-en-Laye, derrière l'église.
Téléphone 592. Aucun dépôt. Spécialités
réputées. Livraisons franco Paris.
Tentative saugrenae,
Quelques journalistes aragonais sont
partis de Saragosse pour Madrid. en
patinette Ils pensent pouvoir parcou-
rir 30 kilomètres pas jour.
Ce qu'il y a de plus cocasse dans cette
tentative quelque peu saugrenue, c'est
le certificat que leur a délivré avant le
départ le directeur de l'asile d'aliénés de
Saragosse, certificat déclwrant que les
voyageurs en question jouissaient de
toutes leurs facultés mentales et-qu'il ne
fallait voir dans leur tentative qu'une
simple fumisterie, qui était le fait de
gens de bonne humeur.
Munis d'un tel certificat, nos confrères
aragonais sont partis d'un cœur léger.
Histoires de boxeurs.
Voici la dernière. Le boxeur espagnol
Paulino Uzcudan, qui vient de défaire
le nègre Harry Wills, devait se rencon-
trer avec Sharkey, que Dempsey a
vaincu ces jours-ci. Mai? il lui semble
que Sharkey n'est plus pour lui un ad-
versaire digne d'intérêt et c'est iL Demp-
sey lui-même qu'il veut avoir affaire. Il
a donc lancé un défi à celui-ci, lui pro-
posant un combat en dix rounds. Mais
Dempsey n'a pas accepté.
Il est probable que Paulino Uzcudan
devra d'abord battre Sharkey avant
d'être digne d'entrer en ligne avec son
vainqueur. Il faut donc qu'il se prépare
à encaisser et sérieusement Il est
vrai qu'à l'encaissement des coups de
poing s'ajoute celui des dollars, ce qui
est une fameuse compensation.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 04 (sans changement). Dollar,
25 5425 (– 0 0025). Belga, 355 (sans chan-
gement). Lire, 138 90 (- 0 10). Franc
suisse, 492 (+ 0 25). Peseta espagnole,
434 75 (- 0 25). Florin hollandais, 1023 50
(sans changement).
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 4 août
Région parisienne: vent est faible à modéré;
beau temps, peu nuageux.
Température en hausse.
AUJOURD'HUI
Fête: Saint Dominique.
10 heures. Obsèques de M. Robert de
Flers, à Saint-François de Sales, 17, rue Ampère.
14 heures. Courses au Touquet.
Visite des musées et des journaux par les
journalistes américains. A 18 heures, dîner au
Cercle Interallié.
18 heures. Vigiles de la Flamme: British
Legion.
21 heures. Palais de la Mutualité Gala de
la Chanson, au profit de la maison de retraite
des artistes lyriques.
PETITE FEUILLE
Les cloches da soaûeniï9
Ce matin, à neuf heures, toutes les Flo-
ches belges, de Sainte-Gudule à Malines,
s'ébranleront pour sonner le glas. Le glas
au pays des carillons. Le 4 août 1914, ce
glas était un tocsin..
Sur Namur et sur Gand, sur Anvers et
sur Ostende, sur Courtrai et sur Bruges,
elles rappelleront, par la vibration de
leurs grandes nappes sonores, que, le
4 août 1914, un peuple libre, fier et sans
tache, dut tirer l'épée pour sauver son
honneur et pour défendre son sol envahi
par les barbares.
Dans l'air aux légèretés transparentes,
leur rythme portera jusqu'à nous son ma-
gique balancement de métal, pour que
tous les Français qui gardent la fidélité
du souvenir se recueillent et se décou-
vrent.
Nos clochers romans et nos flèches go-
thiques se dresseront, plus nobles et plus
fins, comme des sentinelles séculaires
tournées vers la frontière violée, vers les
routes d'invasion, et, silencieux, ils sem-
bleront attendre.
Qu'attendront-ils ?
Bientôt, après les premières cadences
du bronze, on en discernera d'autres, sem-
blables et pourtant distinctes, graves, dou-
loureuses, presque plaintives, et soudain
muées en un bercement de prière, comme
dans les plis de quelque deuil triomphal.
Alors, les soldats belges couchés dans
les boues de l'Yser, ensevelis sous les rui-
nes d'Ypres, transfigurés dans la gloire
de Liège, se réveilleront. Leur poing dé-
charné cherchera dans les ombres sou-
terraines un fusil, 1me grenade pour com-
battre encore, et leurs orbites creuses
fouilleront, dans le passé obscur, la plaine
de Charleroi.
Ding, ding, ding, ding. Le même bruit,
toujours, sur Bruxelles et sur Mons, sur
les ailes des moulins et sur les crassiers
des mines, de la Flandre à la Wallonie.
Au vitrail de l'éternité, le cardinal
Mercier prêtera l'oreille. Le glas, au-
tour de lui, dénombrera des âmes. Le
bourgmestre Max, le général Lehmann re-
vivront les heures héroïques. Et Sa Ma-
jesté Albert Ier évoquera un lambeau de
grève préservé où la chevalerie et la gloire
avaient délimité son royaume.
Ding, ding, ding, ding. C'est sur
Louvain que le glas se posera pour finir.
« Lou-vain », (c Lou-vain » semblera-t-il
répéter, heurtant aux âges futurs. Et
Jacques Artevelde, qui aura tiré les cordes
de cloches invisibles, entendra longtemps,
longtemps, au-delà des battants arrêtés et
des vibrations éteintes, une épée victo-
rieuse frappant sur des armures.
Jean Berthollin
M, Doriol se place
au-dessus de la Justice
Ce n'est point dans Je maquis corse, ce
n'est même pas dans le maquis judiciaire,
mais dans le maquis parlementaire, que
lui ont ouvert tout grand ses collègues de
la Chambre, que vient de se réfugier le
député communiste de la Chambre, le
camarade Doriot. On sait qu'une informa-
tion est ouverte contre lui pour atteinte
à la sûreté extérieure de l'Etat, à la suite
de son voyage en Chine comme délégué
de la IIIe Internationale de Moscou.
Hier, en effet, il a été extrait de la
prison de la Santé et conduit en présence
de ses avocats, Mes Berthon et Fourni,er,
devant M. Delalé, juge d'instruction, qui
lui a signifié l'inculpation dont il est
l'objet. Comme le magistrat voulait pro-
céder à un premier interrogatoire, M.
Doriot s'est refusé à répondre et s'est
borné à déposer une lettre dans laquelle
il soutient la thèse xuivante
La commission d'enquête nommée pour
connaître de son cas s'est refusée, le 12 juin,
après l'avoir entendu, à lever contre lui
l'immunité parlementaire. La Chambr*
est saisie de la question, qui est inscrite
à son ordre du jour, mais dont elle a
renvoyé la discussion après les vacances
parlementaires.
Le gouvernement lui-même n'a pas fui
un débat public et a même laissé entend,re
qu'il le désirait. Dans ces conditions, le
camarade Doriot ne veut pas accepter ce
qu'il appelle « l'étouffement de l'affaire
au Palais de justice » et il prétend ne
vouloir s'expliquer que devant la Cham-
bre. Il lui faut la tribune
Laissons de côté les insinuations qui
terminent cette lettre et qui ont trait à
l'impérialisme français et aux autres
impérialismes. ». Elles montrent seulement
que le communiste Doriot n'a pu faire en
Chine qu'oeuvre antifrançaise.
Mais remarquons que l'inculpé s'efforce
d'échapper à la. justice. En réalité, sa
lettre n'a pas d'autre but et n'est qu'une
manière de se dérober aux responsabilités
encourues. J.-H. C.:
Léon Daudet villégiature
L'Action Française nous communique
la note suivante
Au bout de cinq semaine;s, malgré lv
mobilisation de toutes les polices de
France, les primes énormes offertes aux
dénonciations, Léon Daudet et Joseph De-
lest n'ont pu être retrouvés. L'impuissance
du gouvernement à remettre la main sur
les prisonniers de la Santé est bien et
dûment établie.
Dès le 25 juillet, Léon Daudet Qavait
adressé à M. Louis aBrthou, garde des
sceaux, une lettre publique où il lui indi-
quait un moyen simple de faire cesser
tant d'efforts et de frais inutiles. Puisque
l'on prétendait rendre le respect à la jus-
tiee et la force à la loi, il suffisait d'assu->
rer enfin à Daudet lui-même les garanties
normales de la justice et de la loi.
Daudet se déclarait prêt à réintégrer
spontanément la Santé, prêt à y rester, si
seulement il obtenait que la plainte dépo-
sée par lui contre les faux témoins du:
procès Bajot fût instruite et que l'instruc-
tion fût loyale et affranchie de tout obs*
tacle.
La réponsé ne tarda pas. Dès le lende.
main, la chambre des mises en accusation
rendait une ordonnance de non-informer.,
Le parti pris de refuser à Daudet son droit
était dès lors manifeste et le directeur de
l'Action française, qui avait déjà sa liberté
physique, n'avait plus qu'à reprendre sa
liberté morale. Un jeu de cache-cache
avec la police impuissante n'avait plus
aucune raison d'être il ne gardait que
l'inconvénient d'obliger les libérés à se
cacher.
Daudet a donc résolu de ne pas retarder
davantage la tranquille villégiature qu'il
prend chaque été avec les siens. Il la
prendra cette fois en Belgique, sans plus
s'occuper des agents de M. Sarraut.
Dès la journée de lundi, toutes les me-
sures étaient prises. Après avoir reçu en
pays de France un de nos confrères pari-
siens, Léon Daudet s'est mis en route,
conduit par les camelots du Roi. Ni la sur-
veillance exercée sur les routes de France,
ni celle, plus sévère encore, qu'organise
la Sûreté générale aux douanes françaises
n'ont pu l'arrêter dans son voyage. Il a
passé la frontière du pays hospitalier où
il va séjourner quelques semaines.
Sans plus de difficultés, Léon Daudet
rentrera nu moment qu'il jugera opportun.
LES GRANDS TRAVAUX
Le nouveau boulevard Naussmann. Laques-
tion des refuges. La capitale va-t-elle
perdre n'es arbres?-- Le marché
aux fleurs de la Madeleine.
PAR M. OAËTAN SANVOISIN
Paris est en chantiers.
Cela, nous le savons trop Les Pari-
siens obstinés, ceux qui restent, ceux
qui tiennent, pourrait-on dire, les
étrangers en plein tourisme, les provin-
ciaux en voyage, ne font cette année
qu'une remarque, mais il la font tous
« Quel chaos 1 On bouleverse donc cha-
que quartier? »
Non, on n'en bouleverse aucun, mais
on en restaure beaucoup. Les travaux
de terrassement et de réfection obstruent
le passage boulevard Saint-Michel,
porte d'Orléans, boulevard du Montpar-
nasse, rue Lecourbe et boulevard Pas-
teur, boulevard Haussmann, boulevard
Montmartre. Ah boulevard Hauss-
mann, boulevard Montmartre ? Oui,
nous y voilà.
Les transformations ont fait bien du
progrès, d'ailleurs, en ce qui concerne
la chaussée, depuis la visite de M.
Bouju, préfet de la Seine, accompagné
de M. Chiappe, préfet de police, au cours
de la semaine dernière. Les excavations
béantes il y a wu de jours encore, au
nouvel angle que forme le boulevard
Haussmann avec la rue Drouot et qui
se prolongeaient boulevard Montmartre;,
à peu près à la hauteur de la rue Vi-
vienne, ont été rapidement ouvertes et
non moins promptement comblées. Dans
ce tronçon des grands boulevards, la be-
sogne était cependant singulièrement
délicate et ardue, car il ne s'agissait
pas seulement de remplacer tout le pa-
vage, détérioré par la construction du
souterrain du métro, mais d'exhausser
la chaussée de quarante centimètres.
En un quartier de Paris où la circu-
lation, venant de plusieurs points à ?la
fois, est si intense, la tâche paraissait
compliquée et susceptible d'entraîneur
maint embarras sur la voie publique.
Reconnaissons que les chefs de chantier
et les ouvriers ont réalisé, de jour
comme de nuit, le maximum d'efforts et
que le plan tracé par les ingénieurs a
ainsi connu un plein succès.
Mais, maintenant que le niveau des
-boulevards, raccordé à celui des rues
de Richelieu et Drouot, est un fait ac-
quis pour la chaussée, sinon pour les
trottoirs, si nous parlions un peu des
refuges
Les revues, les magazines ne nous ont
pas épargné l'illustration documentaire,
et, à ceux que ni le voisinage c'est
notre cas ni l'exercice de leur pro-
fession n'avaient rendus témoins de l'ori-
ginale visite des deux préfets, des pho-
tographies évocatrices ont quand même
offert le curieux spectacle MM. Bouju
et Chiappe assis sur la banquette de
pierre du refuge, où ils attendaient l'H,
sens transversal, ou l'AT, montant aux
Champs-Elysées.
Eh bien, d'après ce qu'on nous a
dit hier à la préfecture de la Seine et i,
l'Hôtel de Ville, il n'y aura eu qu'une
attente d'autobus conventionnelle. La
répétition générale même pas, la ré-
pétition des journalistes plutôt n'aura
pas de première les bancs des refuges
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démocratique
Le retour au scrutin d'arrondissement
n'est pas nu'un épisode égaré dans l'im-
mens, aventure démocratique. Il tient a
son essence même et aux difficultés de
jpon mécanisme.
L'essence de la démocratie est la cré-
'dulite, on ne le répétera jamais assez,
crédulité insondable et universelle, où
se donnent rendez-vous tous les mythes
élaborés par la malheureuse espèce hu-
marine, quand elle se laisse aller à ¡sa
pente « surréaliste », âge d'or, bonté bri-
ginel. capacité innée, compétence gra-
ituite des masses. De Mallet du Pan à
(raine, de Sainte-Beuve à Bourget tout
la été observé, dit et classé sur cette im-
puissance folâtre et tragique.
L'événement d'hier doit pourtant nous
{arrêter sur ce spectacle monotone, mais
[toujours instructif. Quand nos pères fu-
irent séduits par le mirage démocratique,
âls en apprécièrent, semble-t-il, particu-
ièrement cet « avantage » que les déci-
sions s'y obtenaient d'une façon automa-
tique par le jeu naturel des majorités.
Le plus grand nombre se prononçant, il
!n'y avait plus qu'à s'incliner. A défaut
ide science et d'expérience, la volonté po-
Ipulaire avait au moins cela pour elle
d'être le poids, le volume, la quantité.
Ce fut là, c'est encore là l'erreur cen-
trale des démocrates. La volonté majo
fritaire, qui n'est pas scientifique, qui
m'est pas expérimentée, qui n'est pas
[morale, qui n'est pas teclinique, n'est pas
(davantage nombre et dimension. Les dé-
mocrates partent en effet de cette sup-
'lposition qu'à chaque question adressée
feu corps électoral, il préexiste une ré-
nse, éparse dans ce corps même, et
que le scrutin a pour office de dégager
:id'une façon irréfutable. Cela n'est pas
Jvrai. KSme inadmissible, même ab-
surde, même indécente, même odieuse,
jeette réponse n'est pas toujours à la dis-
̃jpojsition.du « souverain »..
Il arrive fnélquemment que les ci-
toyens, ou bien ne veulent pas se pro-
noncer, ce qui après tout est leur droit,
s'ils ne -s'en trouvent pas capables, où
bien.ne Je peuvent, ou bien ne le savent.
Ktrange aberration que de croire à l'exis-
jtence fatale d'une majorité Comme si
Qës> nations, comme si le « pays légal »
détenaient toujours par devers eux cette
aculté, si rare à rencontrer dans les in-
dividus les plus capables, d'un pouvoir
ide ,décision franc et net.
Supposons une assemblée de cent per-
sonnes. On lui expose un problème. Les
démocrates et c'est là, je le répète,
fleur folie échafaudent techniquement
'leur système sur ce fait qu'il s'en trou-
wera au moins cinquante et une pour se
prononcer d'une certaine manière homo-
gène et uniforme contre les quarante-
¡neuf autres, soit du premier coup, soit
la suite de compromis variés. En réa-
lité, sur cent personnes ayant à résoudre
!)une difficulté, surtout si cette difficulté
réchappe à leurs prises, il n'est nulle-
jnent préétabli qu'il ne s'en rencontrera
jpas trente pour être d'un avis, trente
d'un autre et trente d'un troisième, sans
qu'il soit le moins du monde possible
d'accorder ou de fusionner ces différen-
pes.
Jadis, quand il n'existait que deux
grands partis, à peu près les mêmes
dans:tous les pays, le conservateur et le
libéral, on arrivait pratiquement à se
mouvoir, soit par directions successives,
feoijt par transactions simultanées. Le
(progrès des lumières et des gâchis a mis
fin à ce dualisme sauveur. L'apparition
du socialisme, la renaissance providen-
tielle d'un extrémisme de droite, l'émiet-
tement consécutif des modérés réalisent
aujourd'hui à peu près partout ce sec-
tionnement monstrueux de l'opinion lé-
gislative, qui aboutit très vite à la para-
lysie et au marasme. La démocratie de-
v Nient alors l'organe de minorités de ren-
contre, éminemrrsnt dangereuses, de
̃ d'aveu des démocrates les plus avertis.
La représentation proportionnelle,
imaginée pour remédier à cette malfa-
çon, et aui y remédie en effet partielle-
ment, accélère par ailleurs cette disso-
ciation funeste et provoque des coagu-
lations inattendues. D'où effroi des beati
possidenles et retour maladif au système
antérieur, réflexe très semblable à celui
du'fiévreux qui cherche la fraîcheur en
se tournant dans son lit.
La démocratie a beau se retourner. Elle
ine trouvera pas ce qui lui manque une
base technique, un gond vital, une ori-
gine naturelle. A proprement parler,
elle est une rêverie et un intérim. Aussi
bien cette persuasion démocratique, qui
préexiste toujours au sein de toute as-
semblée, à n'importe quel moment, sur
n'importe quel litige, un avis décisif, re-
latif ou absolu dont la majorité, une ma-
jorité immédiatement repérable, serait
dépositaire, cette persuasion-là, dans la
mesure où elle correspond à un morceau
de réalité, n'aboutit qu'à la mise en œu-
vre- de la plus rétrograde des constitu-
tions A mesure que les sociétés se com-
pliquent et se perfectionnent, elles re-
quièrent de leurs dirigeants une dose de
plus en plus forte d'intelligence, de sa-
gacité, de savoir. Autrement des casta-
trophes sans nom se produisent. Cela
étant, les institutions démocratiques,
par l'endroit même où elles touchent
faiblement au réel, n'y touchent que
'd'une façon pour ainsi dire périmée est
misérable. Là où il faudrait de l'inven-
tion, elles ne sont capables que de, redi-
tes. Un homme, une élite peuvent faire
lace à l'élaboration haletante de l'ave-
nir, qui réclame autant de méditation,
tour à tour, que de promptitude. Une
assemblée de ce tout-venant politique
qu'est la démocratie en action n'a ni in-
formation, ni bras, ni cerveau. Tout au
plus peut-elle refléter, comme une eau
dormante, les images de ce qui passe
auprès d'elle. La démocratie sert la rou-
tine, et la pire de toutes, celle qui
s'ignore.
Impuissance et aberration, telles sont
les deux faces de la démocratie et il n'y
en a pas d'autre. Tel est pourtant le ré-
gime auquel nous sommes livrés, corps
et biens. Il est loin d'avoir prononcé le
dernier mot de sa ma'lfaisance.
René Johannet
LA VIE QUI PASSE
Le souvenir de Marly
Tout Paris sera ce matin à Saint-François de
Sales, pour rendre hommage à la mémoire de
Robert de Flers. Le galant homme, l'ami accueil-
lant, cordial et sûr, l'auteur dramatique ingé-
nieux, doué d'une observation où, à l'ironie
souriante et spirituelle, se joint la petite larme
irrésistible de la pitié, le journaliste sagace et
brillant, honneur de notre profession, recevra
le tribut des regrets de cette foule qu'il a char-
mée, instruite et réconfortée pendant de si lon-
gues années. Au moment où cette ville 'ou'il a
tant aimée et si finement divertie, va dire â sa
dépouille périssable un éternel adieu, le souvenir
d'une semblable cérémonie, sous ces mêmes
voûtes de Saint-François de Sales, me vient à
l'esprit et c'est celle où une pareille foule, il y
aura bientôt vingt ans, saluait la dépouille de'
l'homme qui fut le patron et l'ami le plus cher
de Robert de Flers parmi ceux qui l'avaient
précédé dans la célébrité.
Victorien Sardou ne fut pas seulement attaché
à Robert de Flers par les liens de la famille, il
fut, en quelque sorte, son guide, le conseiller
discret de ses débuts, l'aîné qui, fort d'une
expérience éclatante et pénétré des dons indis-
cutables d'un jeune et nouveau confrère, indique
à celui-ci, avec une tendresse mêlée de défé-
rence, la route à suivre. Car, quelque pres-
tigieuse qu'eût été sa carrière, quelque nom-
breux qu'eussent été ses succès, Victorien
Sardou témoignait une réelle déférence envers
Robert de Flers, déférence qui venait non seule-
ment du talent naissaant qu'il sentait en lui,
mais des qualités si estimables et si personnelles
de l'homme. «( Il ne suffit pas d'inspirer la sym-
pathie, disait-il, il faut savoir la maintenir et la
faire durer. » Cette sympathie morale et intellec-
tuelle, née chez le grand dramaturge à l'égard
de Robert de Flers, dura jusqu'au dernier jour.
C'est à Marly que j'eus l'occasion de m'en
rendre compte de façon particulière. Il me sou-
vient d'un matin d'été où j'allai déjeuner chez
le maître, dans cette propriété si accueillante
dont il avait fait, par la décoration des ^-t-ditis
et l'aménagement du point de vue, un Heu
incomparable. Victorien Sardou était venu me
Et comme, en nous dirigeant
vers le cabinet de travail, nous passions le long
de la pelouse, nous vîmes, assis sous un arbre
et gardé par sa jeune mère, qui faisait patiem-
ment du crochet à côté de lui, un bambin aux
cheveux bouclés, extrêmement absorbé ;.ar sa
ligne, tenue à la main et qui trempait dans un
seau d'eau. C'était François de Flers, le petit-fils
du maître. Occupé comme il l'était, l'enfant ne
se souciait pas des passants. « Que fait-il ? »
demanda Victorien Sardou à sa fille, ic Il
pêche » répondit en souriant celle-ci, qui quitta
son crochet pour me souhaiter la bienvenue.
L'enfant,lavait vu son père pêcher ainsi dans la
rivière, à Cour-sur-Loire, et il l'imitait tout
simplement. Ai-je besoin de dire qu'un goujon
allait et venait dans le seau, se gardant bien de
mordre à l'hameçon que lui tendait désespéré-
ment le petit pêcheur?
A l'heure du déjeuner, arriva Robert de Flers,
qui, parti le matin pour Paris avec l'intention
d'amener Gaston de Caillavet, se présentait sans
son compagnon. Celui-ci, retenu, promettait
d'être là très tôt après le repas. Et comme le
déjeuner était servi dès onze heures et demie
chez Victorien Sardou, on se mit à table. Je me
rappelle qu'au café une discussion s'éleva entre
le maître et son gendre sur les mérites de
Verlaine, à qui, autant qu'il m'en souvient, on
venait d'élever un buste dans les jardins du
Luxembourg. Les répliques furent animées de
part et d'autre, de la part de Victorien Sardou
surtout, qui se montrait avec, sa vivacité habi-
tuelle un peu sévère sur le compte du poète.
Mais je remarquai, une fois de plus, la mesure,
le calme relatif que Sardou apportait dans ses
ripostes, rendant en quelque sorte hommage à
la façon dont Robert de Fiers défendait son
point de vue. Et on se réconcilia en parlant de
Victor Hugo. Le maître déclara que Booz
endormi était un bijou. Robert de Flers'applaudit
et se mit à déclamer le poème. Mais il fut
interrompu par l'arrivée de Gaston de Caillavet.
C'est là que je constatai le sérieux que les
deux jeunes auteurs dramatiques apportaient à
leur collaboration. Gaston de Caillavet n'était
pas plutôt arrivé que les deux amis se mirent
au travail. La table, dressée dans une pièce
ouvrant sur le jardin et séparée du cabinet de
Sardou par la salle à manger, attendait les: deux
collaborateurs, qui s'y installèrent en manches
de chemise, car il faisait terriblement chaud,
ce qui n'empêchait pas Victorien Sardou d'avoir
son légendaire foulard autour du cou.
Je restai à causer dans le cabinet de travail
avec le maître, mais je n'allai pas moins faire
visite de temps en temps aux deux jeunes gens.
Ils s'asseyaient alternativement à la table. Pen-
dant que l'un d'eux écrivait, l'autre marchait,
et comme ils discutaient souvent, il se trouvait
que tous les deux se mettaient à marcher en
même temps et en sens contraire. Ils travaillè-
rent ainsi d'arrache-pied jusqu'à fort tard. Je
revins avec eux à Paris dans l'auto de Caillavet,
qui conduisait. Et je revois Robert de Flérs,
assis à côté de moi, aspirant avec délices la
brise fraîche qui venait des bois de Vaucresson.
A quelque temps de là, Victorien Sardou .u-
rait. Robert de Flers fut atterré par cette dispa-
rition si soudaine. La veille des obsèques, à
Paris, il me dit: « Quand je pense qu'après cela
il faudra travailler Il ne retrouva pas moins
son courage et sa verve qui lui réservait une
nouvelle série de succès, que son grand patron
eût saluée d'une joie éclairée et paternelle.
Ludovic Fert
Borodine retenu comme ofage
Londres, 3 août.
On mande de Shanghaï à l'agence
Router
« Le journal North China Daily News,"
qui a publié ce matin, sous toutes réser-
ves, la nouvelle que M. Borodine est retenu
comme otage par le général Feng Yu
Hsiang, parce que la femme et le fils de
ce dernier sont retenus à Moscou, fait
remarquer en même temps que le patron
d'un navire norvégien récemment rev:hu
de Vladivostok assure que ,1\1. Borodine se
trouvait à son bord lorsque le navire' a
quitté Shanghaï. »
Prochaine offensive
de M. Stresemann
Les milieux officiels allemands affec-
tent une grande amertume au sujet des
polémiques récentes, qualifiées par les
journaux qu'inspire la Wilhelmstrasse
d'agitation systématique contre l'Alle-
magne.
M. Stresemann, qui rentre aujourd'hui
à Berlin, où doit se tenir dans quelques
jours un important conseil des minis-
tres, aurait l'intention de se plaindre, à
Genève, de ces prétendues campagnes
de dénigrement qui dénaturent la po-
litique du Reich, « ponctuel à exécuter
les clauses de (réparations et de désar-
nement du traité de Versailles ». Le
ministre allemand des affaires étrangè-
reg serait, en outre, résolu à poser, de-
vant l'assemblée de la Société des na-
tions, la question « des conséquences
non encore réalisées de Locarno », c'est-
à-dire la libération anticipée du Rhin,
sans conditions ni garanties.
C'est toujours la même chanson, qu'on
peut être assuré d'entendre, tour à tour
sur le mode attristé ou sur le mode in-
digné, à l'approche de chacune des ses-
sions de la S. D. N,,
En bonne logique, pourtant, l'Allema-
gne ne devrait s'en prendre qu'à elle-
même du réveil des suspicions européen-
nes, provoquées par maintes manifesta-
tions de son vieil esprit militaire et-de
sa tenace volonté d'éluder les obligations
qui résultent de sa défaite.
N'est-ce pas le mensonge officiellement
entretenu par tous les organes du Reich
sur les responsabilité's et sur les atro-
cités de la guerre qui a déterminé la
riposte du conseil municipal d'Orchies ?
N'est-ce pas une publication allemande,
la Menschheit, qui développait ces jours
derniers, avec un cynisme ingénu, le
plan d'organisation d'une Reichswehr
plus que triplée par le jeu d'enrôlements
illicites, véritable armée de cadres, ad-
mirablement sélectionnée et instruite en
vue d'offensives possibles, au dehors, ou
de coups de main à l'intérieur?
Si l'erreur commise par les auteurs
du traité de Versailles, en ce qui con-
cerne l'armée allemande, devenue ar-
mée de métier, plus redoutable peut-
être que l',ancienne armée impériale,
parce que les Gessler'et les Von Heye, à,
travers toutes les vicissitudes politiques
de l'Allemagne républicaine, ont trouvé
constamment les appuis moraux, les
moyens matériels et les ressources
financières sans quoi la militarisa-
tion de la nouvelle Allemagne eût été
impossible ?
L'armée française, dite ,armée natio-
nale, avec son service obligatoire, réduit
à quelques mois (et qui mêle, dans ses
régiments, socialistes, communistes, pa-
cifistes et patriotes sincères), avec son
recrutement d'officiers et de sous-offi-
ciers rendu de plus en ->lus difficile
par la modicité des ressource;s budgé-
taires, anparaît en infériorité évidente
en face de cette Reichswehr corroborée
de puissantes organisations militaires
d'où sont exclus les éléments douteux.
M. Stresemann devrait bic;. te dire
que les alliés n'ont pas d'autres inquié-
tudes que celles que l'Allemagne leur
donne comme à plaisir, en dépit des ef-
forts du gouvernement et du grand état-
major allemand pour dissimuler leurs
préparatifs belliqueux. C'est réellement
une chance pour l'Europe que de
temps à autre quelques imprudences de
nationalistes trop zélés éclairent ainsi
les profondeurs de l'âme allemande 1
René Lara
LE DESARMEMENT NAVAL
La Conférence à trois est terminée
Genève, 4 août.
Le représentant de l'agence Havas est
informé que dans la réunion qu'i!s ont
tenue cette nuit, les chefs des trois délé-
gations des puissances navales ont reconnu
l'impossibilité de contincuer les négocia-
lions engagées depuis le 20 j2cin dernier
en vue d'une limitation des armements
navals.
Aucun accord n'ayant pu être réalisé,
il a été décidé que la séance de jeudi se-
rait la dernières et que la conférence de
Genève prendrait fin jeudi soir.
LA PRÉSIDENCE DES ETATS-UNIS
La situation de M. Coolidge
Londres, 3 août.
On mande de New-York à l'agence
Reuter
La déclaration faite hier par M. Coolidge
à Rapid City, le jour du quatrième anni-
versaire de sa prestation de serment en
qualité de président des Etats-Unis, a
causé une émotion considérable dans les
milieux politiques.
C'est sans prendre avis de ses amis ou
de ses conseillers que M. Coolidge a décidé
de ne pas poser à nouveau sa candidature
à la présidence. Dans son entourage irbmé-
diat, on considère que cette décision
l'écarté de la politique présidentielle de
l'année prochaine.
Cependant, les commentaires les plus di-
vers ont déjà été exprimés dans les diffé-
rentes milieux politiques et dans les jour-
naux. Les uns envisagent cette décision
comme définitive. Le New York World,
notamment, ne veut pas mettre un instant
en doute la sincérité de M. Coolidge :l
la regrette et l'approuve. D'autres, au con-
traire, estiment que les- -paroles du Prési-
dent peuvent avoir un double sens et ne
ferment pas la porte- à une réélection qui
résulterait d'un mouvement de l'opinion
publique.
Certaines journaux voient 'nettement,
dans les paroles du Président, un calcul.
Ils font valoir que M. Coolidge se serait
placé dans une position très forte, dans
le cas Où, comme beaucoup le prévoient,
le vœu général du pays le contraindrait
à accepter un troisième mandat de Prési-
dent.
Parmi les républicains, les avis sont
partagés quant à la question de savoir
si M. Coolidge cèderait à un tel vœu.
On prononce déjà plusieurs noms de
candidats éventuels fv l'élection présiden-
tielle de 1928, notamment ceux du géné-
ral Dawes, vice-président des Etats-Unis,
et de M. Hoover, secrétaire du commerce.
Ce dernier, parlant à Palo-Alto (Cali-
fornie), a exprimé son regret des sugges-
tions contenues dans la note de M. Coo-
lidge, et s'est déclaré d'avis cependant
que celui-ci serait à nouveau désigné et
,élu.
Les Échos
Un anniversaire.
Le bâton blanc dont sont munis nos
agents parisiens a eu, hier, trente et un
ans. Pourquoi ne noterait-on pas, au fil
des jours et dans la multitude des évé-
nements quotidiens, cet anniversaire
d'un objet après tout symbole et signe
4'autorité ?
Ne s'agit-il pas d'une sorte de souverai-
neté ? Quand il se lève, les automobiles
luxueuses et trépidantes, les mastodon-
tes de la S.T.C.R.P., les lourds camions
et même les cyclistes indépendants et
vagabonds ne s'arrêtent-ils pas ? 1 3 mor-
ceau de.bois ne crée-t-il pas le mouve-
ment ou ne le suspend-il pas, au gré de
son propriétaire ?
Et même comme tout souverain n'a-
t-il pas ses flatteurs et ses contempteurs ?
Il y a donc trente et un ans qu'il rè-
gne sur Paris. Et il a vu, impassible,
bien des bouleversements. Souhaitons-
lui longue existence et oublions-le mo-
mentanément. d'autant qu'il se rap-
pelera assez souvent à notre souvenir.
Casino du Mont-Dore.
Des fêtes splendides encadreront le
tournoi d'escrime du 6 août avec Lucien
Gaudin et Mangiarotti. Après les fêtes
antiques du 15 août avec Camille Bos
et Serge Perreti de l'Opéra, la grande
semaine automobile.
Le président de la République des
Etats-Unis reste un grand pêcheur.
M. Coolidge n'avait pas plutôt com-
muniqué à la presse le bref message par
lequel t1 déclare qu'il ne se présentera
pas à l'élection présidentielle de l'année
prochaine, qu'il acceptait la présidence
d'honneur de la Ligue Isaac Walton
d'Amérique pour la région de Dakota,
où il villégiature. La ligue est la plus
puissante association de pêcheurs des
Etats-Unis. En élisant M. Coolidge
comme son président d'honneur, elle
rend hommage au grand pêcheur, res-
pectueux des traditions, qui pêche la
truite avec des vers et non pas avec des
mouches, procédé esthétique peut-être,
mais en contradiction flagrante avec les
règles. Cette présidence nouvollo, M.
Coolidge est appelé à la conserver, car
elle est immuable.
Une formule nouvelle pour le tou-
riste.
Du 27 août au 3 septembre, les Com-
pagnies d'Orléans, du Midi et des Wa-
gons-Lits organisent, avec un nombre
maximum de 30 participants, une croi-
sière terrestre. Un train de luxe partant
de Paris parcourra les régions pittores-
ques de l'Auvergne, des gorges du Tarn,
du Haut-Quercy et du Périgord, en lais-
sant place à l'auto-car entre divers
points d'étape.
S'adresser à l'agence des Compagnies
d'Orléans et du Midi, 16, boulevard des
Capucines, et à la Compagnie des Wa-
gons-Lits. t
L'anniversaire de Bernard Shaw.
Bernard Shaw, qui villégiature en ce
moment à Stiresa, vient de célébrer son
soixante et onzième anniversaire. A ce
propos il a reçu de nombreux télégram-
mes, en particulier d'Angleterre et des
Etats-Unis. Il vient de terminer une
nouvelle pièce qui sera jouée à Londres
l'hiver prochain. On en ignore encore le
titre et le sujet.
Désabusé, le cœur brisé
On aime encor « le Disque d'or
Royal Bonbon créé par la maison du
Chocolat Lecestre (Médaille d'or), à
Saint-Germain-en-Laye, derrière l'église.
Téléphone 592. Aucun dépôt. Spécialités
réputées. Livraisons franco Paris.
Tentative saugrenae,
Quelques journalistes aragonais sont
partis de Saragosse pour Madrid. en
patinette Ils pensent pouvoir parcou-
rir 30 kilomètres pas jour.
Ce qu'il y a de plus cocasse dans cette
tentative quelque peu saugrenue, c'est
le certificat que leur a délivré avant le
départ le directeur de l'asile d'aliénés de
Saragosse, certificat déclwrant que les
voyageurs en question jouissaient de
toutes leurs facultés mentales et-qu'il ne
fallait voir dans leur tentative qu'une
simple fumisterie, qui était le fait de
gens de bonne humeur.
Munis d'un tel certificat, nos confrères
aragonais sont partis d'un cœur léger.
Histoires de boxeurs.
Voici la dernière. Le boxeur espagnol
Paulino Uzcudan, qui vient de défaire
le nègre Harry Wills, devait se rencon-
trer avec Sharkey, que Dempsey a
vaincu ces jours-ci. Mai? il lui semble
que Sharkey n'est plus pour lui un ad-
versaire digne d'intérêt et c'est iL Demp-
sey lui-même qu'il veut avoir affaire. Il
a donc lancé un défi à celui-ci, lui pro-
posant un combat en dix rounds. Mais
Dempsey n'a pas accepté.
Il est probable que Paulino Uzcudan
devra d'abord battre Sharkey avant
d'être digne d'entrer en ligne avec son
vainqueur. Il faut donc qu'il se prépare
à encaisser et sérieusement Il est
vrai qu'à l'encaissement des coups de
poing s'ajoute celui des dollars, ce qui
est une fameuse compensation.
Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 04 (sans changement). Dollar,
25 5425 (– 0 0025). Belga, 355 (sans chan-
gement). Lire, 138 90 (- 0 10). Franc
suisse, 492 (+ 0 25). Peseta espagnole,
434 75 (- 0 25). Florin hollandais, 1023 50
(sans changement).
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 4 août
Région parisienne: vent est faible à modéré;
beau temps, peu nuageux.
Température en hausse.
AUJOURD'HUI
Fête: Saint Dominique.
10 heures. Obsèques de M. Robert de
Flers, à Saint-François de Sales, 17, rue Ampère.
14 heures. Courses au Touquet.
Visite des musées et des journaux par les
journalistes américains. A 18 heures, dîner au
Cercle Interallié.
18 heures. Vigiles de la Flamme: British
Legion.
21 heures. Palais de la Mutualité Gala de
la Chanson, au profit de la maison de retraite
des artistes lyriques.
PETITE FEUILLE
Les cloches da soaûeniï9
Ce matin, à neuf heures, toutes les Flo-
ches belges, de Sainte-Gudule à Malines,
s'ébranleront pour sonner le glas. Le glas
au pays des carillons. Le 4 août 1914, ce
glas était un tocsin..
Sur Namur et sur Gand, sur Anvers et
sur Ostende, sur Courtrai et sur Bruges,
elles rappelleront, par la vibration de
leurs grandes nappes sonores, que, le
4 août 1914, un peuple libre, fier et sans
tache, dut tirer l'épée pour sauver son
honneur et pour défendre son sol envahi
par les barbares.
Dans l'air aux légèretés transparentes,
leur rythme portera jusqu'à nous son ma-
gique balancement de métal, pour que
tous les Français qui gardent la fidélité
du souvenir se recueillent et se décou-
vrent.
Nos clochers romans et nos flèches go-
thiques se dresseront, plus nobles et plus
fins, comme des sentinelles séculaires
tournées vers la frontière violée, vers les
routes d'invasion, et, silencieux, ils sem-
bleront attendre.
Qu'attendront-ils ?
Bientôt, après les premières cadences
du bronze, on en discernera d'autres, sem-
blables et pourtant distinctes, graves, dou-
loureuses, presque plaintives, et soudain
muées en un bercement de prière, comme
dans les plis de quelque deuil triomphal.
Alors, les soldats belges couchés dans
les boues de l'Yser, ensevelis sous les rui-
nes d'Ypres, transfigurés dans la gloire
de Liège, se réveilleront. Leur poing dé-
charné cherchera dans les ombres sou-
terraines un fusil, 1me grenade pour com-
battre encore, et leurs orbites creuses
fouilleront, dans le passé obscur, la plaine
de Charleroi.
Ding, ding, ding, ding. Le même bruit,
toujours, sur Bruxelles et sur Mons, sur
les ailes des moulins et sur les crassiers
des mines, de la Flandre à la Wallonie.
Au vitrail de l'éternité, le cardinal
Mercier prêtera l'oreille. Le glas, au-
tour de lui, dénombrera des âmes. Le
bourgmestre Max, le général Lehmann re-
vivront les heures héroïques. Et Sa Ma-
jesté Albert Ier évoquera un lambeau de
grève préservé où la chevalerie et la gloire
avaient délimité son royaume.
Ding, ding, ding, ding. C'est sur
Louvain que le glas se posera pour finir.
« Lou-vain », (c Lou-vain » semblera-t-il
répéter, heurtant aux âges futurs. Et
Jacques Artevelde, qui aura tiré les cordes
de cloches invisibles, entendra longtemps,
longtemps, au-delà des battants arrêtés et
des vibrations éteintes, une épée victo-
rieuse frappant sur des armures.
Jean Berthollin
M, Doriol se place
au-dessus de la Justice
Ce n'est point dans Je maquis corse, ce
n'est même pas dans le maquis judiciaire,
mais dans le maquis parlementaire, que
lui ont ouvert tout grand ses collègues de
la Chambre, que vient de se réfugier le
député communiste de la Chambre, le
camarade Doriot. On sait qu'une informa-
tion est ouverte contre lui pour atteinte
à la sûreté extérieure de l'Etat, à la suite
de son voyage en Chine comme délégué
de la IIIe Internationale de Moscou.
Hier, en effet, il a été extrait de la
prison de la Santé et conduit en présence
de ses avocats, Mes Berthon et Fourni,er,
devant M. Delalé, juge d'instruction, qui
lui a signifié l'inculpation dont il est
l'objet. Comme le magistrat voulait pro-
céder à un premier interrogatoire, M.
Doriot s'est refusé à répondre et s'est
borné à déposer une lettre dans laquelle
il soutient la thèse xuivante
La commission d'enquête nommée pour
connaître de son cas s'est refusée, le 12 juin,
après l'avoir entendu, à lever contre lui
l'immunité parlementaire. La Chambr*
est saisie de la question, qui est inscrite
à son ordre du jour, mais dont elle a
renvoyé la discussion après les vacances
parlementaires.
Le gouvernement lui-même n'a pas fui
un débat public et a même laissé entend,re
qu'il le désirait. Dans ces conditions, le
camarade Doriot ne veut pas accepter ce
qu'il appelle « l'étouffement de l'affaire
au Palais de justice » et il prétend ne
vouloir s'expliquer que devant la Cham-
bre. Il lui faut la tribune
Laissons de côté les insinuations qui
terminent cette lettre et qui ont trait à
l'impérialisme français et aux autres
impérialismes. ». Elles montrent seulement
que le communiste Doriot n'a pu faire en
Chine qu'oeuvre antifrançaise.
Mais remarquons que l'inculpé s'efforce
d'échapper à la. justice. En réalité, sa
lettre n'a pas d'autre but et n'est qu'une
manière de se dérober aux responsabilités
encourues. J.-H. C.:
Léon Daudet villégiature
L'Action Française nous communique
la note suivante
Au bout de cinq semaine;s, malgré lv
mobilisation de toutes les polices de
France, les primes énormes offertes aux
dénonciations, Léon Daudet et Joseph De-
lest n'ont pu être retrouvés. L'impuissance
du gouvernement à remettre la main sur
les prisonniers de la Santé est bien et
dûment établie.
Dès le 25 juillet, Léon Daudet Qavait
adressé à M. Louis aBrthou, garde des
sceaux, une lettre publique où il lui indi-
quait un moyen simple de faire cesser
tant d'efforts et de frais inutiles. Puisque
l'on prétendait rendre le respect à la jus-
tiee et la force à la loi, il suffisait d'assu->
rer enfin à Daudet lui-même les garanties
normales de la justice et de la loi.
Daudet se déclarait prêt à réintégrer
spontanément la Santé, prêt à y rester, si
seulement il obtenait que la plainte dépo-
sée par lui contre les faux témoins du:
procès Bajot fût instruite et que l'instruc-
tion fût loyale et affranchie de tout obs*
tacle.
La réponsé ne tarda pas. Dès le lende.
main, la chambre des mises en accusation
rendait une ordonnance de non-informer.,
Le parti pris de refuser à Daudet son droit
était dès lors manifeste et le directeur de
l'Action française, qui avait déjà sa liberté
physique, n'avait plus qu'à reprendre sa
liberté morale. Un jeu de cache-cache
avec la police impuissante n'avait plus
aucune raison d'être il ne gardait que
l'inconvénient d'obliger les libérés à se
cacher.
Daudet a donc résolu de ne pas retarder
davantage la tranquille villégiature qu'il
prend chaque été avec les siens. Il la
prendra cette fois en Belgique, sans plus
s'occuper des agents de M. Sarraut.
Dès la journée de lundi, toutes les me-
sures étaient prises. Après avoir reçu en
pays de France un de nos confrères pari-
siens, Léon Daudet s'est mis en route,
conduit par les camelots du Roi. Ni la sur-
veillance exercée sur les routes de France,
ni celle, plus sévère encore, qu'organise
la Sûreté générale aux douanes françaises
n'ont pu l'arrêter dans son voyage. Il a
passé la frontière du pays hospitalier où
il va séjourner quelques semaines.
Sans plus de difficultés, Léon Daudet
rentrera nu moment qu'il jugera opportun.
LES GRANDS TRAVAUX
Le nouveau boulevard Naussmann. Laques-
tion des refuges. La capitale va-t-elle
perdre n'es arbres?-- Le marché
aux fleurs de la Madeleine.
PAR M. OAËTAN SANVOISIN
Paris est en chantiers.
Cela, nous le savons trop Les Pari-
siens obstinés, ceux qui restent, ceux
qui tiennent, pourrait-on dire, les
étrangers en plein tourisme, les provin-
ciaux en voyage, ne font cette année
qu'une remarque, mais il la font tous
« Quel chaos 1 On bouleverse donc cha-
que quartier? »
Non, on n'en bouleverse aucun, mais
on en restaure beaucoup. Les travaux
de terrassement et de réfection obstruent
le passage boulevard Saint-Michel,
porte d'Orléans, boulevard du Montpar-
nasse, rue Lecourbe et boulevard Pas-
teur, boulevard Haussmann, boulevard
Montmartre. Ah boulevard Hauss-
mann, boulevard Montmartre ? Oui,
nous y voilà.
Les transformations ont fait bien du
progrès, d'ailleurs, en ce qui concerne
la chaussée, depuis la visite de M.
Bouju, préfet de la Seine, accompagné
de M. Chiappe, préfet de police, au cours
de la semaine dernière. Les excavations
béantes il y a wu de jours encore, au
nouvel angle que forme le boulevard
Haussmann avec la rue Drouot et qui
se prolongeaient boulevard Montmartre;,
à peu près à la hauteur de la rue Vi-
vienne, ont été rapidement ouvertes et
non moins promptement comblées. Dans
ce tronçon des grands boulevards, la be-
sogne était cependant singulièrement
délicate et ardue, car il ne s'agissait
pas seulement de remplacer tout le pa-
vage, détérioré par la construction du
souterrain du métro, mais d'exhausser
la chaussée de quarante centimètres.
En un quartier de Paris où la circu-
lation, venant de plusieurs points à ?la
fois, est si intense, la tâche paraissait
compliquée et susceptible d'entraîneur
maint embarras sur la voie publique.
Reconnaissons que les chefs de chantier
et les ouvriers ont réalisé, de jour
comme de nuit, le maximum d'efforts et
que le plan tracé par les ingénieurs a
ainsi connu un plein succès.
Mais, maintenant que le niveau des
-boulevards, raccordé à celui des rues
de Richelieu et Drouot, est un fait ac-
quis pour la chaussée, sinon pour les
trottoirs, si nous parlions un peu des
refuges
Les revues, les magazines ne nous ont
pas épargné l'illustration documentaire,
et, à ceux que ni le voisinage c'est
notre cas ni l'exercice de leur pro-
fession n'avaient rendus témoins de l'ori-
ginale visite des deux préfets, des pho-
tographies évocatrices ont quand même
offert le curieux spectacle MM. Bouju
et Chiappe assis sur la banquette de
pierre du refuge, où ils attendaient l'H,
sens transversal, ou l'AT, montant aux
Champs-Elysées.
Eh bien, d'après ce qu'on nous a
dit hier à la préfecture de la Seine et i,
l'Hôtel de Ville, il n'y aura eu qu'une
attente d'autobus conventionnelle. La
répétition générale même pas, la ré-
pétition des journalistes plutôt n'aura
pas de première les bancs des refuges
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