Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-07-17
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 17 juillet 1927 17 juillet 1927
Description : 1927/07/17 (Numéro 18182). 1927/07/17 (Numéro 18182).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5409485
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2008
62° année, r- 3» sérié. N« 18182 ho dU lTiatïn> PARIS ET DÉPARTEMENTS CENTIMES C5 h. du matin*) DIMANCHE 17 JUILLET 1927
EDMOND TARBE ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR IVIEYER
Directeur (1879-1924)
ABONNEMENTS
TBOIMWIS muon un
ParkeJDépartaneab. 19 fr. 38 fn 75 fr,
Belgique et Luxembourg. 36 fr. 72 fr. 140 fr.
Étranger (Union postale). 50 fr. 95 fr. ISO fr.
compte choque Postal 1 ses-04. Pari*
ON S'ABONNE .DANS TOUS LES BUREAUX POSTi
RENÉ LARA
Dlfoteur Kédaotavr ta ok«f
rue OroQOt, 9
&M Annwm et Bôoian»«»'»om r«ga«« dUMttMM
4 •GAULOIS-PUBLICITÉ" », nm onma»
TGbGPBONB < outenborg 564)4
Provence
40A£SS£ r£L£GAUW/Q(/£ < GAULOII PARU
Après îa Bataille
La bataille contre la justice électorale,
qui vient d'être gagnée par les partisans
u scrutin d'arrondissement, n'est pas
encore vieille de plus de huit jours. Il
n'est peut-être pas trop tard pour par-
ler encore d'elle.
Le signataire de ces lignes a été mêlé
au. combat d'une manière tellement
étroite qu'il y aurait quelque excès de sa
part à décerner aux uns ou aux autres
des combattants des deux camps des
éloges ou des blâmes.
Ce qu'il faut considérer, à côté de la
bataille perdue, c'est aussi le terrain
gagné pour la cause de la justice élec-
torale depuis le Il mai 1924.
Au lendemain de cette journée d'élec-
tions fâcheusement mémorables, lorsque
la nouvelle Chambre se réunit, il n'y
avait presque pas d'élus qui ne fussent
mécontents du système électoral qui les
avait fait élire. Les uns, les anticartel-
listes, se plaignaient de l'échec de leur
politique et de celui de leurs amis res-
tés sur le carreauï Les autres, les car-
itellistes vainqueurs, mais déjà inquiets
de leur victoire, souhaitaient le retour
un mode de scrutin plus sûr, pour la
cause de la démagogie, que ce carte
« d'une minute », qu'ils n'étaient pas
certains de pouvoir renouveler.
Pendant près de trois- ans, les socialis-
tes tout en condamnant le mode de
scrutin qui avait tour à tour présidé à
la victoire du Bloc national, en 1919, et
à celle du Cartel des gauches, en 1924,
hésitèrent à [revenir sans pudeur au
scrutin d'arrondissement. Ce sont ces
(hésitations socialistes qui empêchèrent
tous les ministères, jusqu'à celui de M.
Poincaré, de faire triompher les projets
de scrutin d'anrondissement que chacun
d'eux avait présentés ou annoncés.
Chose curieuse C'est le seul minis-
tère qui n'avait pas soufflé mot, dans
sa déclaration, du changement de mode
de scrutin qui l'a réalisé 1 Et ce, malgré
l'abstention personnelle du chef du gou-
vernement. Car M. Raymond Poincaré,
président du conseil, figure, à la séance
du Sénat du 13 juillet dernier, où fut
adoptée la soi-disant réforme électorale
;votée par la Chambre, parmi les mem-
bres de l'Assemblée qui n'ont pas pris
part au vote 1
Ce vote de retour au scrutin d'arron-
'dissement est l'oeuvre exclusive des so-
cialistes, l'instigation de M. Léon
Bluin. Ils sont dans la Chambre ac-
telle. Le projet électoral a été adopté,
'à l'ensemble, par 320 contre 234. Qu'on
retire, par hypothèse, les'92 voix socia-
listes pour les reporter sur un projet de
proportionnelle intégrale, tel que celui
que j'ai présenté au nom du groupe de
la R. P., c'est celle-ci qui l'emportait
par 326 contre 228. En abandonnant la
J^ P., qui figurait, depuis quarante
âns, dans le programme de leur parti,
les socialistes ont ainsi assuré le triom-
phe de l'arrondissement et « coulé » le
projet de justice électorale.
Est-ce pour longtemps ?
Pour répondre à cette question, il
faudrait commencer par répondre à
celte autre question pourquoi les so-
icîalistes ont-ils agi ainsi ? Ils ont af-
ifirmé, dans le moment même où ils
l'abandonnaient, qu'ils continuaient à
désirer la justice électorale, mais qu'ils
détestaient tellement la loi électorale ac-
tuelle qu'ils lui préféraient même le
scrutin d'arrondissement.
Il y a peut-être un peu de vérité dans
cette déclaration, mais il y a une part
beaucoup plus grande de tactique. Les
élections de 1928 approchent. Les der-
nières consultations électorales ne lais-
saient aucun doute au parti socialiste
sur le sort qui l'attendait, lui et ses can-
didats. Pour triompher dans les dépar-
tements les plus colorés d'opinion, les
socialistes auraient été obligés de renou-
veler aussi étroitement qu'en 1924 leur
cartel avec les radicaux-socialistes.
Impossible dans un certain nombre de
départements où il s'était réalisé avec
aisance, il y a trois ans, ce cartel s'avé-
rait déjà, dans un grand nombre d'au-
tres, comme absolument inefficace.
Ainsi M. Léon Blum et ses amis se
seraient compromis en pure perte avec
des radicaux-socialistes. Ils risquaient
de ne plus pouvoir parler en maîtres à
la Chambre future. La vision possible
de leur défaite les a fait changer ins-
tantanément de programme. Ils étaient
pour la justice électorale par la R. P.
intégrale. Ils se sont arrangés pour que
leur conseil national leur donnât l'or-
dre de l'abandonner au profit du scru-
tin d'arrondissement. Ce qui fut fait.
MM. Albert et Maurice Sarraut ont pu
s'imaginer un, instant que le succès se-
rait dû'à la seule vertu de leur projet
commun. La vérité est que la loi électo-
rale du 13 juillet 1927 est l'oeuvre exclu-
sive du parti socialiste et la traduction
législative des ordres du conseil natio-
nal de ce parti.
Nous sommes gouvernés en fait, tout
au moins dans cet ordre d'idées qui est
capital, par le parti socialiste unifié.
Celui-ci changera-t-il de tactique
après les élections législatives de 1928?
Cela dépend de la question de savoir ce
que celles-ci lui auront rapporté de pro-
fits électoraux. On raconte que, dans
ses rêves de domination, M. Léon Blum
caresse l'espoir de revenir, dans la
Chambre future, à la tête de deux cents
de ses amis socialistes, d'y prendre le
pouvoir et de travailler aussitôt à l'ins-
titution de l'impôt sur le capital. Si le
scrutin d'arrondissement est l'instru-
ment cpii lui aura valu cette première
victoire, il est bien probable que le parti
socialiste lui trouvera des qualités nou-
velles et le conservera précieusement.
Si, au contraire, le parti socialiste rue-
cueille, aux élections de 1928, plus de
déceptions que de profits, alors il es-
sayera, sans doute, de se refaire une
auréole d'idéalisme, en reprenant, avec
plus ou moins de conviction et d'ar-
deur, la propagande pour la R. P.,
juste et loyale.
Quant à nous, proportionnalistes con-
vaincus, nous n'abandonnerons pas la
lutte pour la purification, j'allais écrire
pour l'antisepsie, de ia léf,islation électo-
rale française.
Il y*a de grandes chances pour que
les fruits empoisonnés du scrutin d'ar-
rondissement reparaissent, en 1928, avec
lui, comme aux élections d'avant
guerre.
C'est dans l'espoir de les cueillir et
d'err-tirer parti contre leurs adversaires
que les socialistes ont replanté, de leurs
propres mains, l'arbre de l'arrondisse-
ment. Plaignons tous ceux, y compris
le Sénat, hier temple de la fausse sa-
gesse, qui viennent de se prêter com-
plaisamment à ce retour funeste à un
passé qu'on pouvait croire définftive-
ment 'aboli.
Georges Bonnefous,
Député de Seine-et-Ôise.
La vie romanesque
d'une héroïne irlandaise
Nous avons annoncé, hier, la mort de la
comtesse Markiewicz, la fameuse héroïne irlan-
daise, survenue à Dublin, au moment où elle
venait d'être opérée de l'appendicite. Ses funé-
railles auront lieu aujourd'hui.
Qu'il nous soit permis, au milieu des faits
politiques, de l'actualité quotidienne et des infor-
mations chaque jour renaissantes, de nous arrêter
un peu sur l'attachante figure de cette femme
au coeur chevaleresque et à l'âme indomptable,
dont l'existence fut un long poème de pittoresque
et d'aventures.
La comtesse Constance Markiewicz naquit
en 1876. Son père, sir Gore Booth, appartenait
à la noblesse d'Irlande et portait le titre de
baron. Dès son plus jeune âge, celle qui devait
devenir l'idole de la verte Erin fut remarquée
pour sa beauté, sa hardiesse et son charme.
Le goût des sports, la pratique équestre et ta
passion de la mer se partageaient alors sa vie.
Parfois, seule, la jeune fille s'abandonnait, sur
un canot fragile, aux caprices farouches de
l'Océan.
L'adolescence vint. Aux environs de sa dix-
septième année, l'enthousiaste enfant fut attirée
par le prestige de Paris. Elle s'y rendit et, sans
ressources sa famille ayant condamné cet
acte d'indépendance elle s'installe aux confins
de Montparnasse et du Quartier Latin. Là, son
esprit s'enivrait de rêves et de promenades
enchanteresses. Que lui importaient les rigueurs
matérielles ? Une destinée d'artiste la hantait,
elle fréquentait assidument les ateliers, même
des plus grands peintres, se familiarisait avec
les milieux littéraires, et toujours imposait, par
sa dignité rayonnante et fière, le respect de
son honneur.
Puis, ce fut l'idylle. Un noble Polonais, plus
âgé que la jeune Irlandaise de nombreuses
années, lia connaissance avec elle. Le comte
Markiewicz avait gardé tout l'enjouement, tout
l'attrait de la jeunesse. L'opposition de sir Gore
Booth se retrouva quand il fut parlé de mariage.
Mais le couple passa outre et s'en fut habiter
l'île natale de Constance.
Pour cette dernière, une ère glorieuse s'ou-
vrait. L'Irlande, toujours travaillée de passions
politiques, la conviait à. la lutte pour l'indépen-
dance. Aussi, plutôt que de renoncer à l'appel
de l'idéal national, elle laissa son mari regagner
la Pologne sans elle.
La comtesse est libre. Elle entend ne plus
vivre désormais que pour ses compatriotes.
Tantôt à cheval, tantôt à pied, elle parcourt les
campagnes, pénètre dans les chaumières, haran-
gue les populations, enflamme les villages, sou-
lève les villes, devient L'âme de l'insurrection.
En vain son époux, après douze ans de sépara-
tion, la sollicite-t-il de reprendre la vie com-
mune. Elle répond: « Si grande que soit pour
vous ma tendresse, elle ne me fera jamais
déserter mon devoir et ma foi.
19i6. La révolte sinn-fein. Dans Dublin
insurgée, la comtesse Markiewicz est à la tête
des rebelles. Vêtue à l'amazone et coiffée d'un
feutre vert aux larges ailes, elle tire sur les
troupes royales des fenêtres du collège de chi-
rurgie qu'on l'a chargée de défendre. Sommée
de se rendre, elle ne s'y résout que parce que
la mort serait inutile. Et elle baise son revolver
avant de consentir à être désarmée.
Condamnée iï mort, elle écoute, impassible,
la lecture de l'arrêt fatal. Graciée, elle n'use
de sa liberté que pour se remettre au service
de l'émeute qu'elle prépare. Reprise à nouveau,
condamnée à mort, la captive bénéficie d'une
seconde mesure de clémence. Et elle se dispose
encore, inlassable, à la lutte. Mais le traité
constituant l'Etat libre d'Irlande a été signé.
Quoique fatiguée de tant d'émotions et d'épreu-
ves, l'héroïne se range du côté des irréductibles.
Après avoir lutté avec Larkin, elle avait com-
battu avec Valera. Elle lui reste fidèle ne
consent pas à siéger au Parlement britannique,
où elle est la première femme élue. N'avait-elle
pas, jadis, candidate à Manchester, mené sa ,am-
pagne du haut d'un mail-coach qu'elle condui-
sait elle-même à grandes guides? Elue aussi au
Dail Eireann, elle refuse de prêter serment au
roi d'Angleterre et n'est pas admise à déli-
bérer. 1922, la rébellion sanglante des Four
Counts, à laquelle la comtesse prend part, mais
qui échoue. Alors, elle s'embarque pour l'Amé-
rique, en tournée de. propagande pour la cause
républicaine.
La comtesse Markiewicz, héroïne plus grande
encore que celle dont Pierre Benoit nous a
retracé la figure et les exploits dans La Chaussée
des Géants, est morte l'autre nuit, à une eure
vingt-cinq, à l'hôpital Saint-Patrick de Dublin.
Par son sang .et par son nom s'unissaient l'Jr-
lande et la Pologne, comme si le destin, fidèle
aux nobles âmes, avait voulu associer en elle
le pays d'O'Conàell et celui de Kosciuszko.
Gaëtan Sanvoisin
Un haut commissariat à l'Aéronautique ?
Les ministres ont tenu liier matin, à
l'Elysée, sous la présidence de M. Dou-
mergue, un conseil qui a été consacré
à l'expédition des affaires courantes
« La question de la centralisation sous
une autorité unique des services de l'aéro-
nautique actuellement dispersés dans les
divers ministères, fera l'objet d'un examen
ultérieur.
Aucun nom n'a été jusqu'à présent pro-
noncé en ce qui concerne le titulaire de
cette future direction.
L'ÉMEUTE
DE VIENNE.
La.plus élégante et la plus courtoise
des villes d'Europe, avec Paris,, nous
avait habitués à d'autres spectacles qu'à
celui d'une révolution.
Il y a quelques semaines encore, elle
célébrait avec éclat le centenaire de
Beethoven, et ceux que cette belle fête
de la musique avait attirés sur les bords
du Danube bleu s'étaient plu à consta-
ter que la population viennoise avait
conservé, en dépit des bourrasques
traversées, sa grâce accueillante et son
goût averti pour toutes les manifesta-
tions de l'esprit.
Or, voici que brusquement de surpre-
nantes nouvelles nous arrivent émeute,
incendies, pillages, combats dans les
rues, le Palais de Justice détruit, le
gouvernement menacé, télégraphes et
téléphones coupés, communications in-
terrompues, grève générale. Bref,
Vienne à feu et à sang, tout cela parce
que des juges auraient acquitté trois
« nationaux » accusés d'avoir assassiné
un militant socialiste et un enfant au
cours d'une bagarre qui remonte au
mois de janvier dernier.
Tout en faisant la part des exagéra-
tions habituelles qui en pareille occur-
rence aggravent la réalité, il est évident
que la situation est sérieuse à Vienne,
même si l'on admet, comme l'an-
noncent les dépêches officielles, que le
gouvernement a réussi à maîtriser
cette dramatique effervescence. La vio-
lence du mouvement et sa soudaineté
autorisent à supposer que l'incident au-
quel on en attribue la cause n'en fut
que le prétexte, et qu'il y a « autre
chose » derrière cette explosion de fu-
reur populaire.
D'abord, une situation politique ex-
trêmement tendue, conséquence même
des épreuves que l'Autriche a su-
bies au lendemain de sa défaite. Sauvé
d'une faillite certaine par l'intervention
financière de la Société des nations, le
nouvel Etat fédéral était mis en de-
meure, puisqu'il en avait les moyens, de
reconstituer son équilibre financier et
son assiette économique. D'urgentes me-
sures d'économie s'imposaient.
Le gouvernement de Mgr Seipel s'em-
pressa d'en prendre l'initiative son
projet de réformes se heurta toutefois
à la résistance des social-démocrates,
c'est-à-dire du parti des ouvriers et des
petits fonctionnaires, qui n'admettaient
pas que les'indemnités de chômage fus-
sent diminuées et que leurs loyers fus-
sent exigibles. D'où des mécontente-
ments qui se traduisirent par des suc-
cès électoraux en faveur des partis d'ex-
trême-gauche dans les centres indus-
triels, tandis que les populations rura-
les demeuraient fidèles au programme
des chrétiens-sociaux parti bourgeois
dont le leader est Mgr Seipel.
Les acquittements prononcés par le
tribunal de Vienne dans un procès qui
avait soulevé des passions eussent suffi
pour déterminer l'émeute d'hier en met-
tant le comble à l'exaspération des élé-
ments socialistes. Comme nous l'avons
dit, de pareilles manifestations ne s'ac-
cordent guère avec le caractère vien-
nois. Elles s'expliquent plutôt par le
trouble profond dans lequel l'intrigue
allemande, d'une part, l'action soviéti-
que, d'autre part, ont jeté le peuple
autrichien.
La question du rattachement au Reich
a suscité, en. effet, des conflits d'idées,
de doctrines qui ont singulièrement ai-
gri la lutte des partis, et Berlin n'est
évidemment pas fâché de voir dans les
événements actuels l'occasion de prou-
ver que l'Autriche est incapable de se
gouverner elle-même.
Enfin, si.la « main de Moscou » n'ap-
paraît pas nettement dans l'affaire de
Vienne, on ne saurait conclure qu'elle y
est étrangère le marxisme, en effet, a
fait en Autriche des progrès évidents
ceux qui l'enseignent et qui le prati-
quent sont des disciples de Lenine et ne
font point mystère de leurs relations
avec les soviets. Ce sont eux qui; au-
jourd'hui, mènent le mouvement. Mos-
cou, battu sur les bords de la Tamise,
ne peut que se réjouir d'une petite re-
vanche sur les rives du Danube.
Les Autrichiens sont toutefois trop ci-
vilisés pour tomber dans les filets de la
IIP Internationale et sombrer dans la
sauvagerie russe il est donc probable
que les incidents qui viennent de se
produire n'auront point le lendemain
que l'on pourrait justement redouter.
Retenons-en toutefois l'avertissement à
l'adresse de sceptiques qui se refusent,
chez nous, à croire au Péril commu-
niste il suffit d'un prétexte, d'un or-
dre et d'une heure pour que la ville la
plus paisible qui soit se transforme en
cité révolutionnaire.
René Lara
LA SECONDE JOURNÉE
Les nombreuses dépêches venant de Ber-
lin, Belgrade, Prague, Budapest donnent
des détails ou identiques ou contradictoi-
res sur les graves événements qui se sont
déroulés à Vienne. Il est en réalité très
difficile de savoir ce qui s'est passé, car
les communications télégraphiques et té-
léphoniques restent interrompues avec la
capitale autrichienne, et les trains sont
arrêtés à la frontière. Nous nous bornons
à donner les principales informations sur
la journée d'hier, sans pouvoir indiquer
où est la vérité
Une note officielle
La iégation d'Autriche à Paris nous
communique la note suivante
« Après les incidents qui ont eu.lieu hier
à Vienne, le gouvernement du chancelier,
Mgr Seipel, a réussi à rétablir l'ordre dans
la capitale. 'La police a pris des mesures
très rigoureuses pour empêcher tout rue-
tour de manifestations. Aucun incident ne
s'es4produit aujourd'hui. Les chefs de
l'opposition s'emploient de leur côté à ra-
mener le calme. On s'attend à une fin très
prochaine de la grève. »
La situation à Vienne
Bratislava, 16 juillet, 4 heures.
Suivant des nouvelles de Vienne, le
chancelier, Mgr Seipel, dès les premiers
symptômes des troubles, a contremandé
les réunions prévues des chefs des partis
politiques et des commissions parlemen-
taires.
Hier après-midi, a eu lieu un conseil des
ministres qui a duré plusieurs heures et
auquel ont pris part également le préfet
de police, M. Schober, le directeur général
des postes, M. Hoheisei, et plusieurs hauts
fonctionnaires de la chancellerie fédérale.
Dans la soirée, des entretiens ont eu lieu
entre le chancelier Seipel et les députés so-
cialistes, M. Seitz, maire de Vienne, et
M. Bauer.
Le gouvernement a pris toutes les me-
sures pour prévenir autant que possible
de nouveaux troubles. Aucune décision u'a
encore été prise quant à la convocation
éventuelle du conseil national pour l'exa-
men de la situation politique créée par les
événements bien que cette question ait déjà
fait l'objet'de conversations entre le chan-
celier et les membres du Parlement.
Le conseil des ministres siège en per-
manence.
La grève des postes et télégraphes a
été annoncée à 7 heures du soir. Le chan-
:celier s'est mis aussitôt en rapport avec
les missions étrangères auxquelles des
communications sur la situation et pour
les mesures propres à assurer leur sécu-
rité ont été faites par les fonctionnaires
du ministère des affaires étrangères.
Berne, 16 juillet.
On mande de Buchs (frontière autri-
chienne)
Le personnel des chemins de fer autri-
chiens a déclaré la grève ce matin.
Les ouvriers marchent sur Vienne
Budapest, 16 juillet.
On mande de la frontière autrichienne
que les ouvriers de banlieue et de province,
ainsi que cinq sections de l'organisation
socialdémocrate de défense marcheraient
en colonne vers Vienne. Selon une version,
les troupes auraient eu 80 morts et une
centaine de blessés. Les social-démocrates
auraient proclamé la grève générale, exi-
geant la démission du chef de la police M.
Schober.
Dans le Tyrol, l'organisation de la résis-
tance contre le mouvement de gauche a
commencé. A Gratz, le calme règne et les
socialistes èhrétiens sont maîtres de la si-
tuation. Dans les cercles de Gratz, on
croit que les communistes auraient pris le
dessus à Vienne, On dit également que le
mouvement de grève s'étendrait aussi sur
la Styrie, où le trafic des trains de voya-
geurs et de marchandises aurait été in-
terrompu;
Le gouvernement serait renversé
Belgrade, 16 juillet.
D'après des nouvelles reçues cet après-
midi, Mgr Seipel aurait démissionné et un
gouvernement socialiste aurait été formé.
L'arrivée des socialistes au pouvoir si-
gnifie l'action vers la réalisation de l'Ans-
chlnss. On estime que le changement de
gouvernement en Autriche pourrait ame-
ner. des complications internationales sé-
rieuses par suite de ce point du program-
me des socialistes.
(Lire la suite en Dernière Heure.)
Les Échos
Le départ du « train blanc » parisien.
Demain, le « train blanc » partira
pour Lourdes, et ce sera celui du pèle-
rinage parisien. 240 malades prendront
place dans le convoi qui quittera la
gare d'Orléans .pour les conduire vers
le réconfort de la prière et'l'espoir de la
guérison. Rien n'est plus émouvant,
chaque année, parmi l'atmosphère in-
différente des quais où circulent fiévreu-
sement voyageurs et employés, que l'ins-
tallation des malades dans leurs com-
partiments. Il semble que la vie, un ins-
tant, fasse halte devant la douleur et
que, .pour la grotte de Massabielle, cha-
cun ait la foi de Bernadette Soubirous.
LE MARQUIS DE MODÈNE
Le Gautôis a dû s'incliner devant la volonté
transmise par la famille qu'il ne fût rien ajouté
à la mention de la date et de l'église où seraient
célébrées les obsèques du marquis de Modène.
Ne nous sera-t-il pas permis cependant, aujour-
d'hui, d'estimer que ses dernières intentions
témoignent d'une modestie excessive et que
c'est un devoir de garder cette mémoire, non
seulement pour les doyens si rares dont l'âge
se rapprochait du sien, mais pour ses cadets
des deux sexes. Modène n'était-il pas exacte-
ment l'homme' qui aurait pu s'approprier les
deux jolis vers de Legouvé:
Veux-tu savoir vieillir? Demande à la vieillesse
Non ce qu'elle te prend, mais' ce qu'elle te laisse.
La vieillesse ne lui avait-elle pas laissé les dons
qu'il fallait d'abord pour satisfaire à sa douce
et incessante préoccupation de se faire aimer
par celle qui a embelli ses dernières années,
ensuite de plaire à tous et toutes, soit chez :ui,
soit chez eux, soit chez elles, soit dans les
salons, soit dans les cercles ? Est-ce que long-
temps, très longtemps, on ne se rappellera pas
le charmant causeur semant l'entretien de traits
spirituels qu'on se répétait et que, discret, il ne
répétait pas ? N'aura-¡-il pas été l'homme de
toutes les élégances, le connaisseur délicat de
toutes les œuvres d'art et dont on pourra dire
qu'ayant pleinement joui de la vie, sa fin aura
été, comme dit le bon La Fontaine, « le soir
d'un beau jour »? G. J.
Rudyard Kipling et son cousin, le
premier ministre britannique.
On a formé, à Londres, la Société
Kipling, appelée à honorer le nom du
plus grand écrivain anglais, qui est un
ami sincère de la France. Un premier
déjeuner vient de réunir un certain
nombre des associés de cette Société
nouvelle, et l'agape fut présidée par
sir Harry Brittain, membre du Parle-
ment. Celui-ci, dans un brillant dis-
cours, a rappelé spirituellement le
curieux rôle de secrétaire joué par le
célèbre poète et romancier pendant la
guerre de l'Afrique du Sud, au cours
de laquelle il écrivit plus de six cents
lettres pour les soldats blessés. Un
d'eux lui avait même paru dans un tel
état de dénuement qu'il n'hésita pas à
l'habiller de son propre complet de
sortie.
Mais là ne s'arrêta pas la sollicitude
de Rudyard Kipling, qui continua à
s'intéresser au sort de son protégé, qu'il
avait trouvé extrêmement intelligent.
Si bien que, l'ayant recommandé à son
cousin, M. Stanley Baldwin, l'ancien
soldat est devenu un des collaborateurs
les plus immédiats du premier minis-
tre, qui se montre enchanté de ses ser-
vices.
Les surprises des concours.
C'est une petite histoire qui nous ar-
rive des Etats-Unis et qui, si elle n'est
peut-être pas authentique, a du moins
le mérite d'être fort amusante.
Un imprésario américain avait eu
l'idée d'organiser un concours entre les
innombrables artistes qui s'efforcent de
briller dans les Charlot ». Près de
deux cents répondirent à son appel.
Or Charlie Chaplin eut l'idée de
prendre lui-même part, incognito, à
cette épreuve. Et il se présenta, dans le
tas, devant le jury.
Il fut classé neuvième.
Un mot de Jeanne Granier.
Parmi les parents et les intimes qui
suivirent les obsèques de Mily Meyer,
la présence d'une seule artiste put
être notée. Mme Jeanne Granier avait
tenu à rendre ies derniers devoirs
à celle qui fut sa partenaire dans .tant
d'opérettes, à la créatrice du Petit Duc,
de Joséphine vendue Par ses soeurs, de
La Gardeuse d'oies, etc.
Mme Jeanne Granier fut douloureu-
sement affectée de l'oubli de tant de co-
médiens et de comédiennes et elle eut
ce mot profondément ironique, que rap-
porte notre confrère Aux Ecoutes
On a tort de mourir à notre âge.
Le Coq
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 17 juillet
Région parisienne ciel très nuageux avec
éclaircies, brumeux le matin; vent de nord-est
à nord modéré.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
14 heures. 'Courses à Auteuil, au Touquet,
à Vittel et à Pont-l'Evêque.
LE DÉSARMEMENT NAVAL
La Conférence à trois
Les conversations privées On chef.
chera à entraîner la France
et l'Italie
A Genève les délégués ont renoncé à
toute idée de célébrer le « Week-end » et
de s'absenter. Chacun reste à son poste,
on ne veut pas perdre une minute.
Les conversations privées entre déléga-
tions se poursuivent op;iniâtrement et les
échanges de télégrammes avec les gou-
vernements respectsfs ont lieu sans dis-
continuer. On se. livre à un effort opiniâtre
pour arriver à' un accord et éviter un
échec final.
Cependant rien n'a encore abouti et on
ne prévoit, pas de solution avant quelques
jours.
Si nous en croyons la Westminster Ga-
zette, au cas, ce qu'on espère, où une con-
vention de limitation des navires axiliaires
interviendrait entre la Grande-Bretagne,les
Etats-Unis et le Japon, des pourparlers di-
plomatiques seraient immédiatement en-
gagés. Ils auraient pour but d'amener la
France et l'Italie à se joindre aux trois
puissances contractantes et à accepter, au
point de vue constructions navales des pe-
tits navires, les proportions qu'elles ont
acceptées à Washington pour les capital
ships.
L'acquittement de Mme Borodine
Le juge est en fuite
Des dépêches de Pékin annoncent que
Mme Borodine, la femme du. représentant
des Soviets à Hankéou, et les trois cour-
riers russes qui avaient été arrêtés il y a
quelques mois pour espionnage ont été
acquittés et remis en liberté par le juge
chargé de se prononcer sur leur cas.
Cet événement inattendu a été suivi
d,un autre plus inattendu encore. Son
ordonnance rendue, le magistrat chinois
a disparu et on ne sait où il est.
Il avait, paraît-il, reçu du gouverne-
ment soviétique la coquette somme de
200.000 dollars pour libérer sans condition
ni caution Mmes Borodnié et ses co-accusés.
Son argent gagné, il a jugé opportun,
vraisemblablement, de le mettre et de se
mettre lui-même en sécurité.
Le chef de la justice aurait été destitué,
mais le véritable coupable est à l'abri.
LES LIBÉRALITÉS DE Ne LLOYD GEORGE
Londres, 16 juillet.
Commentant la nouvelle que M. Lloyd
George avait remis au parti libéral un
chèque de livres, pour les prochai-
nes élections, et qu'il en enverrait un autre
plus tard de pareille somme et qu'en ou-'
tre, il verserait 36,000 livres pour des dé-
penses administratives, le Morninp Post
écrit
Ce ne peut être là la fin de ses bien-
faits puisque le mécène du libéralisme a
dit il y a quelque temps à un homme po-
litique qu'il avait l'intention de financer la
campagne agraire. En somme, le Gallois
semble avoir, pendant la guerre, découvert
la pierre philosophale ou quelque autre
moyen également miraculeux de transmu-
ter le vil métal en or.
» Lord Rosebery est sorti récemment de
sa longue retraite pour demander quelque
peu sévèrement comment M. Lloyd George
s'était procuré tout cet argent. Mais on n'a
pas eu de réponse adéquate. Se peut-il que
l'opposition passionnée du leader libéral
à toute limitation du nombre des pairs,
ait quelque rapport avec cette affaire ?
Nous voulons simplement ap.v,pfr,
Le Triomphe
de Saint-Cyr
La promotion « sous-lieutenant Lapeyre»
Hier après-midi s'est déroulée, à l'Ecole
spéciale militaire de Saint-Cyr, la fête tra-
ditionnelle du « Triomphe n. Nos futurs
officiers l'ont célébrée avec entrain et, dans
la cour et le parc de notre grande école,
se pressait, comme de coutume, une foule
élégante.
Dès le début de l'après-midi eurent lieu,
sur le terrain de la Petite Carrière, des
exercices équestres rappelant ceux qui» fu-
rent, à travers les différentes époques, une
des fiertés de Saint-Cyr. Le « Quadrille au
temps de Madame de Maintenon », notam-
ment, allia les grâces savantes des che-
vaux à la bcr.3 tenue des cavaliers e.. selle,,
et l'on assista au burlesque concours il.
dos d'âne du Trou Moreau, à l'attaque
d'une corvée d'eau au Maroc par les dis-
sidents, à une fête syrienne, à la récep-
tion d'un général français et de son état-
major par une tribu kurde ayant obtenu
l'aman.
A 15 h. 30, se déroula l'émouvante céré-
monie du baptême, de la promotion 1926-
1928 par sa devancière, la promotion Ma-
roc-Syrie. L'instant fut émouvant. Au mi-
lieu d'un profond silence le Père Système
adressa aux jeunes les admonestations
d'usage.D'une voix tonnante, où la beauté
du métier des armés mettait quelque
chose de religieux, il ordonna « A genoux,
les hommes 1 Pendant que les jambes
fléchissaient selon le rite, bien des yeux
se mouillèrent. Et l'on pensait aux améa
de 1914 qui moururent en gants blancs.
Puis, s'adressant au général Collin, com-
mandant l'Ecole, le Père Système deman-
da « Quel nom donnez-vous à la nouvelle
promotion, mon généial ? n « Sous-lieu-
tenant Lapeyre »
Le sous-lieutenant Lapeyre. C'est au-
tour de ce nom que palpita, à Saint-Cyr,
la journée d'hier. L'héroïque officier avait
été admis à la promotion du Souvenir,
celle de 1921-1923. Une salle de l'Ecole,
celle des « anciens », portera désormais
son nom. A l'issue du baptême, on inau-
gurera la plaque posée au-dessus de la
porte d'entrée, et qui propose cette inscrip-
tion en exemple
« Pol Lapeyre, commandant le poste de,
Beni-Derkoul. A tenu en échec pendant 61
jours un ennemi ardent et nombreux. A
conservé jusqu'au dernier jour un moral
superbe, sans une plainte, sains un appel à
l'aide. Submergé par le flot ennemi, a fait
sauter son poste, ensevelissant la garnison
sous les ruines pLut6t que de se rendre.'
15 juin 1925. Mérite que son rom soit ins-
crit au Livre d'Or de l'Armée comrnë un
exemple de l'esprit du devoir et duc senti-
ment de l'honneur poussé jusqu'au sacri-
Un Saint-Gyrien fut chargé de la lecture
de cette citation magnifique. Les assistants
observaient, durant ce temps, Une minute
de silence, et les officiers portaient la main
au képi.
Certes, la France continue, puisque, il
y a cent ans, le lieutenant de vaisseau
Bisson dont Lorient va célébrer bien-
tôt la mémoire se faisait sauter, lui
aussi, plutôt que de se rendre aux Turcs,
dans une baie de l'île de Stampalia.
Après une revue au gymnase et une ker-
messe au Petit-Bois, la fête se clôtura par
un bal brillant, qui prit fin à onze heu-
res. Et quand les notes de la retraite re-
tentirent dans la nuit, chacun trouvait;
à part soi, qu'on n'avait pas assez retardé
l'instant du couvre-feu.
Jean Berthollin
Les Fêtes franco-belges
M. Poincaré à Bruxelles.
Il est accueilli chaleureusement
(De notre enroayé spéciuij
Bruxelles, 16 juillet.
Je vous ai signalé hier l'hommage
que S. A. R. le comte de Flandre a
rendu au « soldat inconnu français »,;
dont il est venu saluer la dépouille hé-
roïque. Il convient de noter que, ce fai-
sant, le Prince était le représentant de
S. M. le roi, qui l'avait désigné ipour,
remplir cette mission. Ce geste royal;
ne peut manquer d'aller au cœur de:
tous les Français, émus de la noble et
délicate sympathie que le souverain a
ainsi manifestée pour notre pays.
On y verra encore le profond accord
qri porte toute la Belgique de ses
chefs au plus humble de ses enfants
à montrer en cette circonstance la plus
chaleureuse amitié pour la nation voi-
sine qui, de à 1918, partagea ses
sacrifices, ses luttes et sa victoire.
L'arrivée de M. Poincaré
C'est ce même sentiment d'amitié qui
a présidé, cet.après-midi, à l'arrivée de.
M. Poincaré et a donné à la réception
qui lui fut faite un double caractère
d'enthousiasme et d'intimité.
T,a gare du Midi, où le Premier fran-
çais devait arriver, avait reçu une déco-
ration spéciale et particulièrement heu-
reuse de plantes vertes dont les teintes
se mariaient agréablement avec les cou-
leurs des drapeaux français, belges et
congolais.
Dans le hall, un peu avant cinq heu-
res, on remarquai MM. Jaspar, pre-
mier ministre Vandervelde, ministre
dès affaires étrangères le baron de
Gaiffier d'Hestroy, ambassadeur de
Belgique à Paris Max, bourgmestre de
Bruxelles Bréart et Bernier, bourg-
mestre et échevin de Saint-Gilles l'am-
bassadeur de France à Bruxelles et
Mme HerBette, le général Blavier, atta-
ché militaire ;-le comte de La Forest-Di-
vonne, consul général de France à
Bruxelles, le capitaine Schoott, délégué
du ministre français des pensions.
Quelques minutes avant l'arrivée du
train, S. A. R. le duc de Brabant, ac-
compagné de son officier d'ordonnance,
descend d'automobile, respectueuse-
ment salué par les personnalités pré-
sentes. Elles suivent le Prince, qui se
dirige vers la partie centrale du quai.
Voici l'express de Paris. M. Poincaré
se tient à la portière du premier wagon.
EDMOND TARBE ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR IVIEYER
Directeur (1879-1924)
ABONNEMENTS
TBOIMWIS muon un
ParkeJDépartaneab. 19 fr. 38 fn 75 fr,
Belgique et Luxembourg. 36 fr. 72 fr. 140 fr.
Étranger (Union postale). 50 fr. 95 fr. ISO fr.
compte choque Postal 1 ses-04. Pari*
ON S'ABONNE .DANS TOUS LES BUREAUX POSTi
RENÉ LARA
Dlfoteur Kédaotavr ta ok«f
rue OroQOt, 9
&M Annwm et Bôoian»«»'»om r«ga«« dUMttMM
4 •GAULOIS-PUBLICITÉ" », nm onma»
TGbGPBONB < outenborg 564)4
Provence
40A£SS£ r£L£GAUW/Q(/£ < GAULOII PARU
Après îa Bataille
La bataille contre la justice électorale,
qui vient d'être gagnée par les partisans
u scrutin d'arrondissement, n'est pas
encore vieille de plus de huit jours. Il
n'est peut-être pas trop tard pour par-
ler encore d'elle.
Le signataire de ces lignes a été mêlé
au. combat d'une manière tellement
étroite qu'il y aurait quelque excès de sa
part à décerner aux uns ou aux autres
des combattants des deux camps des
éloges ou des blâmes.
Ce qu'il faut considérer, à côté de la
bataille perdue, c'est aussi le terrain
gagné pour la cause de la justice élec-
torale depuis le Il mai 1924.
Au lendemain de cette journée d'élec-
tions fâcheusement mémorables, lorsque
la nouvelle Chambre se réunit, il n'y
avait presque pas d'élus qui ne fussent
mécontents du système électoral qui les
avait fait élire. Les uns, les anticartel-
listes, se plaignaient de l'échec de leur
politique et de celui de leurs amis res-
tés sur le carreauï Les autres, les car-
itellistes vainqueurs, mais déjà inquiets
de leur victoire, souhaitaient le retour
un mode de scrutin plus sûr, pour la
cause de la démagogie, que ce carte
« d'une minute », qu'ils n'étaient pas
certains de pouvoir renouveler.
Pendant près de trois- ans, les socialis-
tes tout en condamnant le mode de
scrutin qui avait tour à tour présidé à
la victoire du Bloc national, en 1919, et
à celle du Cartel des gauches, en 1924,
hésitèrent à [revenir sans pudeur au
scrutin d'arrondissement. Ce sont ces
(hésitations socialistes qui empêchèrent
tous les ministères, jusqu'à celui de M.
Poincaré, de faire triompher les projets
de scrutin d'anrondissement que chacun
d'eux avait présentés ou annoncés.
Chose curieuse C'est le seul minis-
tère qui n'avait pas soufflé mot, dans
sa déclaration, du changement de mode
de scrutin qui l'a réalisé 1 Et ce, malgré
l'abstention personnelle du chef du gou-
vernement. Car M. Raymond Poincaré,
président du conseil, figure, à la séance
du Sénat du 13 juillet dernier, où fut
adoptée la soi-disant réforme électorale
;votée par la Chambre, parmi les mem-
bres de l'Assemblée qui n'ont pas pris
part au vote 1
Ce vote de retour au scrutin d'arron-
'dissement est l'oeuvre exclusive des so-
cialistes, l'instigation de M. Léon
Bluin. Ils sont dans la Chambre ac-
telle. Le projet électoral a été adopté,
'à l'ensemble, par 320 contre 234. Qu'on
retire, par hypothèse, les'92 voix socia-
listes pour les reporter sur un projet de
proportionnelle intégrale, tel que celui
que j'ai présenté au nom du groupe de
la R. P., c'est celle-ci qui l'emportait
par 326 contre 228. En abandonnant la
J^ P., qui figurait, depuis quarante
âns, dans le programme de leur parti,
les socialistes ont ainsi assuré le triom-
phe de l'arrondissement et « coulé » le
projet de justice électorale.
Est-ce pour longtemps ?
Pour répondre à cette question, il
faudrait commencer par répondre à
celte autre question pourquoi les so-
icîalistes ont-ils agi ainsi ? Ils ont af-
ifirmé, dans le moment même où ils
l'abandonnaient, qu'ils continuaient à
désirer la justice électorale, mais qu'ils
détestaient tellement la loi électorale ac-
tuelle qu'ils lui préféraient même le
scrutin d'arrondissement.
Il y a peut-être un peu de vérité dans
cette déclaration, mais il y a une part
beaucoup plus grande de tactique. Les
élections de 1928 approchent. Les der-
nières consultations électorales ne lais-
saient aucun doute au parti socialiste
sur le sort qui l'attendait, lui et ses can-
didats. Pour triompher dans les dépar-
tements les plus colorés d'opinion, les
socialistes auraient été obligés de renou-
veler aussi étroitement qu'en 1924 leur
cartel avec les radicaux-socialistes.
Impossible dans un certain nombre de
départements où il s'était réalisé avec
aisance, il y a trois ans, ce cartel s'avé-
rait déjà, dans un grand nombre d'au-
tres, comme absolument inefficace.
Ainsi M. Léon Blum et ses amis se
seraient compromis en pure perte avec
des radicaux-socialistes. Ils risquaient
de ne plus pouvoir parler en maîtres à
la Chambre future. La vision possible
de leur défaite les a fait changer ins-
tantanément de programme. Ils étaient
pour la justice électorale par la R. P.
intégrale. Ils se sont arrangés pour que
leur conseil national leur donnât l'or-
dre de l'abandonner au profit du scru-
tin d'arrondissement. Ce qui fut fait.
MM. Albert et Maurice Sarraut ont pu
s'imaginer un, instant que le succès se-
rait dû'à la seule vertu de leur projet
commun. La vérité est que la loi électo-
rale du 13 juillet 1927 est l'oeuvre exclu-
sive du parti socialiste et la traduction
législative des ordres du conseil natio-
nal de ce parti.
Nous sommes gouvernés en fait, tout
au moins dans cet ordre d'idées qui est
capital, par le parti socialiste unifié.
Celui-ci changera-t-il de tactique
après les élections législatives de 1928?
Cela dépend de la question de savoir ce
que celles-ci lui auront rapporté de pro-
fits électoraux. On raconte que, dans
ses rêves de domination, M. Léon Blum
caresse l'espoir de revenir, dans la
Chambre future, à la tête de deux cents
de ses amis socialistes, d'y prendre le
pouvoir et de travailler aussitôt à l'ins-
titution de l'impôt sur le capital. Si le
scrutin d'arrondissement est l'instru-
ment cpii lui aura valu cette première
victoire, il est bien probable que le parti
socialiste lui trouvera des qualités nou-
velles et le conservera précieusement.
Si, au contraire, le parti socialiste rue-
cueille, aux élections de 1928, plus de
déceptions que de profits, alors il es-
sayera, sans doute, de se refaire une
auréole d'idéalisme, en reprenant, avec
plus ou moins de conviction et d'ar-
deur, la propagande pour la R. P.,
juste et loyale.
Quant à nous, proportionnalistes con-
vaincus, nous n'abandonnerons pas la
lutte pour la purification, j'allais écrire
pour l'antisepsie, de ia léf,islation électo-
rale française.
Il y*a de grandes chances pour que
les fruits empoisonnés du scrutin d'ar-
rondissement reparaissent, en 1928, avec
lui, comme aux élections d'avant
guerre.
C'est dans l'espoir de les cueillir et
d'err-tirer parti contre leurs adversaires
que les socialistes ont replanté, de leurs
propres mains, l'arbre de l'arrondisse-
ment. Plaignons tous ceux, y compris
le Sénat, hier temple de la fausse sa-
gesse, qui viennent de se prêter com-
plaisamment à ce retour funeste à un
passé qu'on pouvait croire définftive-
ment 'aboli.
Georges Bonnefous,
Député de Seine-et-Ôise.
La vie romanesque
d'une héroïne irlandaise
Nous avons annoncé, hier, la mort de la
comtesse Markiewicz, la fameuse héroïne irlan-
daise, survenue à Dublin, au moment où elle
venait d'être opérée de l'appendicite. Ses funé-
railles auront lieu aujourd'hui.
Qu'il nous soit permis, au milieu des faits
politiques, de l'actualité quotidienne et des infor-
mations chaque jour renaissantes, de nous arrêter
un peu sur l'attachante figure de cette femme
au coeur chevaleresque et à l'âme indomptable,
dont l'existence fut un long poème de pittoresque
et d'aventures.
La comtesse Constance Markiewicz naquit
en 1876. Son père, sir Gore Booth, appartenait
à la noblesse d'Irlande et portait le titre de
baron. Dès son plus jeune âge, celle qui devait
devenir l'idole de la verte Erin fut remarquée
pour sa beauté, sa hardiesse et son charme.
Le goût des sports, la pratique équestre et ta
passion de la mer se partageaient alors sa vie.
Parfois, seule, la jeune fille s'abandonnait, sur
un canot fragile, aux caprices farouches de
l'Océan.
L'adolescence vint. Aux environs de sa dix-
septième année, l'enthousiaste enfant fut attirée
par le prestige de Paris. Elle s'y rendit et, sans
ressources sa famille ayant condamné cet
acte d'indépendance elle s'installe aux confins
de Montparnasse et du Quartier Latin. Là, son
esprit s'enivrait de rêves et de promenades
enchanteresses. Que lui importaient les rigueurs
matérielles ? Une destinée d'artiste la hantait,
elle fréquentait assidument les ateliers, même
des plus grands peintres, se familiarisait avec
les milieux littéraires, et toujours imposait, par
sa dignité rayonnante et fière, le respect de
son honneur.
Puis, ce fut l'idylle. Un noble Polonais, plus
âgé que la jeune Irlandaise de nombreuses
années, lia connaissance avec elle. Le comte
Markiewicz avait gardé tout l'enjouement, tout
l'attrait de la jeunesse. L'opposition de sir Gore
Booth se retrouva quand il fut parlé de mariage.
Mais le couple passa outre et s'en fut habiter
l'île natale de Constance.
Pour cette dernière, une ère glorieuse s'ou-
vrait. L'Irlande, toujours travaillée de passions
politiques, la conviait à. la lutte pour l'indépen-
dance. Aussi, plutôt que de renoncer à l'appel
de l'idéal national, elle laissa son mari regagner
la Pologne sans elle.
La comtesse est libre. Elle entend ne plus
vivre désormais que pour ses compatriotes.
Tantôt à cheval, tantôt à pied, elle parcourt les
campagnes, pénètre dans les chaumières, haran-
gue les populations, enflamme les villages, sou-
lève les villes, devient L'âme de l'insurrection.
En vain son époux, après douze ans de sépara-
tion, la sollicite-t-il de reprendre la vie com-
mune. Elle répond: « Si grande que soit pour
vous ma tendresse, elle ne me fera jamais
déserter mon devoir et ma foi.
19i6. La révolte sinn-fein. Dans Dublin
insurgée, la comtesse Markiewicz est à la tête
des rebelles. Vêtue à l'amazone et coiffée d'un
feutre vert aux larges ailes, elle tire sur les
troupes royales des fenêtres du collège de chi-
rurgie qu'on l'a chargée de défendre. Sommée
de se rendre, elle ne s'y résout que parce que
la mort serait inutile. Et elle baise son revolver
avant de consentir à être désarmée.
Condamnée iï mort, elle écoute, impassible,
la lecture de l'arrêt fatal. Graciée, elle n'use
de sa liberté que pour se remettre au service
de l'émeute qu'elle prépare. Reprise à nouveau,
condamnée à mort, la captive bénéficie d'une
seconde mesure de clémence. Et elle se dispose
encore, inlassable, à la lutte. Mais le traité
constituant l'Etat libre d'Irlande a été signé.
Quoique fatiguée de tant d'émotions et d'épreu-
ves, l'héroïne se range du côté des irréductibles.
Après avoir lutté avec Larkin, elle avait com-
battu avec Valera. Elle lui reste fidèle ne
consent pas à siéger au Parlement britannique,
où elle est la première femme élue. N'avait-elle
pas, jadis, candidate à Manchester, mené sa ,am-
pagne du haut d'un mail-coach qu'elle condui-
sait elle-même à grandes guides? Elue aussi au
Dail Eireann, elle refuse de prêter serment au
roi d'Angleterre et n'est pas admise à déli-
bérer. 1922, la rébellion sanglante des Four
Counts, à laquelle la comtesse prend part, mais
qui échoue. Alors, elle s'embarque pour l'Amé-
rique, en tournée de. propagande pour la cause
républicaine.
La comtesse Markiewicz, héroïne plus grande
encore que celle dont Pierre Benoit nous a
retracé la figure et les exploits dans La Chaussée
des Géants, est morte l'autre nuit, à une eure
vingt-cinq, à l'hôpital Saint-Patrick de Dublin.
Par son sang .et par son nom s'unissaient l'Jr-
lande et la Pologne, comme si le destin, fidèle
aux nobles âmes, avait voulu associer en elle
le pays d'O'Conàell et celui de Kosciuszko.
Gaëtan Sanvoisin
Un haut commissariat à l'Aéronautique ?
Les ministres ont tenu liier matin, à
l'Elysée, sous la présidence de M. Dou-
mergue, un conseil qui a été consacré
à l'expédition des affaires courantes
« La question de la centralisation sous
une autorité unique des services de l'aéro-
nautique actuellement dispersés dans les
divers ministères, fera l'objet d'un examen
ultérieur.
Aucun nom n'a été jusqu'à présent pro-
noncé en ce qui concerne le titulaire de
cette future direction.
L'ÉMEUTE
DE VIENNE.
La.plus élégante et la plus courtoise
des villes d'Europe, avec Paris,, nous
avait habitués à d'autres spectacles qu'à
celui d'une révolution.
Il y a quelques semaines encore, elle
célébrait avec éclat le centenaire de
Beethoven, et ceux que cette belle fête
de la musique avait attirés sur les bords
du Danube bleu s'étaient plu à consta-
ter que la population viennoise avait
conservé, en dépit des bourrasques
traversées, sa grâce accueillante et son
goût averti pour toutes les manifesta-
tions de l'esprit.
Or, voici que brusquement de surpre-
nantes nouvelles nous arrivent émeute,
incendies, pillages, combats dans les
rues, le Palais de Justice détruit, le
gouvernement menacé, télégraphes et
téléphones coupés, communications in-
terrompues, grève générale. Bref,
Vienne à feu et à sang, tout cela parce
que des juges auraient acquitté trois
« nationaux » accusés d'avoir assassiné
un militant socialiste et un enfant au
cours d'une bagarre qui remonte au
mois de janvier dernier.
Tout en faisant la part des exagéra-
tions habituelles qui en pareille occur-
rence aggravent la réalité, il est évident
que la situation est sérieuse à Vienne,
même si l'on admet, comme l'an-
noncent les dépêches officielles, que le
gouvernement a réussi à maîtriser
cette dramatique effervescence. La vio-
lence du mouvement et sa soudaineté
autorisent à supposer que l'incident au-
quel on en attribue la cause n'en fut
que le prétexte, et qu'il y a « autre
chose » derrière cette explosion de fu-
reur populaire.
D'abord, une situation politique ex-
trêmement tendue, conséquence même
des épreuves que l'Autriche a su-
bies au lendemain de sa défaite. Sauvé
d'une faillite certaine par l'intervention
financière de la Société des nations, le
nouvel Etat fédéral était mis en de-
meure, puisqu'il en avait les moyens, de
reconstituer son équilibre financier et
son assiette économique. D'urgentes me-
sures d'économie s'imposaient.
Le gouvernement de Mgr Seipel s'em-
pressa d'en prendre l'initiative son
projet de réformes se heurta toutefois
à la résistance des social-démocrates,
c'est-à-dire du parti des ouvriers et des
petits fonctionnaires, qui n'admettaient
pas que les'indemnités de chômage fus-
sent diminuées et que leurs loyers fus-
sent exigibles. D'où des mécontente-
ments qui se traduisirent par des suc-
cès électoraux en faveur des partis d'ex-
trême-gauche dans les centres indus-
triels, tandis que les populations rura-
les demeuraient fidèles au programme
des chrétiens-sociaux parti bourgeois
dont le leader est Mgr Seipel.
Les acquittements prononcés par le
tribunal de Vienne dans un procès qui
avait soulevé des passions eussent suffi
pour déterminer l'émeute d'hier en met-
tant le comble à l'exaspération des élé-
ments socialistes. Comme nous l'avons
dit, de pareilles manifestations ne s'ac-
cordent guère avec le caractère vien-
nois. Elles s'expliquent plutôt par le
trouble profond dans lequel l'intrigue
allemande, d'une part, l'action soviéti-
que, d'autre part, ont jeté le peuple
autrichien.
La question du rattachement au Reich
a suscité, en. effet, des conflits d'idées,
de doctrines qui ont singulièrement ai-
gri la lutte des partis, et Berlin n'est
évidemment pas fâché de voir dans les
événements actuels l'occasion de prou-
ver que l'Autriche est incapable de se
gouverner elle-même.
Enfin, si.la « main de Moscou » n'ap-
paraît pas nettement dans l'affaire de
Vienne, on ne saurait conclure qu'elle y
est étrangère le marxisme, en effet, a
fait en Autriche des progrès évidents
ceux qui l'enseignent et qui le prati-
quent sont des disciples de Lenine et ne
font point mystère de leurs relations
avec les soviets. Ce sont eux qui; au-
jourd'hui, mènent le mouvement. Mos-
cou, battu sur les bords de la Tamise,
ne peut que se réjouir d'une petite re-
vanche sur les rives du Danube.
Les Autrichiens sont toutefois trop ci-
vilisés pour tomber dans les filets de la
IIP Internationale et sombrer dans la
sauvagerie russe il est donc probable
que les incidents qui viennent de se
produire n'auront point le lendemain
que l'on pourrait justement redouter.
Retenons-en toutefois l'avertissement à
l'adresse de sceptiques qui se refusent,
chez nous, à croire au Péril commu-
niste il suffit d'un prétexte, d'un or-
dre et d'une heure pour que la ville la
plus paisible qui soit se transforme en
cité révolutionnaire.
René Lara
LA SECONDE JOURNÉE
Les nombreuses dépêches venant de Ber-
lin, Belgrade, Prague, Budapest donnent
des détails ou identiques ou contradictoi-
res sur les graves événements qui se sont
déroulés à Vienne. Il est en réalité très
difficile de savoir ce qui s'est passé, car
les communications télégraphiques et té-
léphoniques restent interrompues avec la
capitale autrichienne, et les trains sont
arrêtés à la frontière. Nous nous bornons
à donner les principales informations sur
la journée d'hier, sans pouvoir indiquer
où est la vérité
Une note officielle
La iégation d'Autriche à Paris nous
communique la note suivante
« Après les incidents qui ont eu.lieu hier
à Vienne, le gouvernement du chancelier,
Mgr Seipel, a réussi à rétablir l'ordre dans
la capitale. 'La police a pris des mesures
très rigoureuses pour empêcher tout rue-
tour de manifestations. Aucun incident ne
s'es4produit aujourd'hui. Les chefs de
l'opposition s'emploient de leur côté à ra-
mener le calme. On s'attend à une fin très
prochaine de la grève. »
La situation à Vienne
Bratislava, 16 juillet, 4 heures.
Suivant des nouvelles de Vienne, le
chancelier, Mgr Seipel, dès les premiers
symptômes des troubles, a contremandé
les réunions prévues des chefs des partis
politiques et des commissions parlemen-
taires.
Hier après-midi, a eu lieu un conseil des
ministres qui a duré plusieurs heures et
auquel ont pris part également le préfet
de police, M. Schober, le directeur général
des postes, M. Hoheisei, et plusieurs hauts
fonctionnaires de la chancellerie fédérale.
Dans la soirée, des entretiens ont eu lieu
entre le chancelier Seipel et les députés so-
cialistes, M. Seitz, maire de Vienne, et
M. Bauer.
Le gouvernement a pris toutes les me-
sures pour prévenir autant que possible
de nouveaux troubles. Aucune décision u'a
encore été prise quant à la convocation
éventuelle du conseil national pour l'exa-
men de la situation politique créée par les
événements bien que cette question ait déjà
fait l'objet'de conversations entre le chan-
celier et les membres du Parlement.
Le conseil des ministres siège en per-
manence.
La grève des postes et télégraphes a
été annoncée à 7 heures du soir. Le chan-
:celier s'est mis aussitôt en rapport avec
les missions étrangères auxquelles des
communications sur la situation et pour
les mesures propres à assurer leur sécu-
rité ont été faites par les fonctionnaires
du ministère des affaires étrangères.
Berne, 16 juillet.
On mande de Buchs (frontière autri-
chienne)
Le personnel des chemins de fer autri-
chiens a déclaré la grève ce matin.
Les ouvriers marchent sur Vienne
Budapest, 16 juillet.
On mande de la frontière autrichienne
que les ouvriers de banlieue et de province,
ainsi que cinq sections de l'organisation
socialdémocrate de défense marcheraient
en colonne vers Vienne. Selon une version,
les troupes auraient eu 80 morts et une
centaine de blessés. Les social-démocrates
auraient proclamé la grève générale, exi-
geant la démission du chef de la police M.
Schober.
Dans le Tyrol, l'organisation de la résis-
tance contre le mouvement de gauche a
commencé. A Gratz, le calme règne et les
socialistes èhrétiens sont maîtres de la si-
tuation. Dans les cercles de Gratz, on
croit que les communistes auraient pris le
dessus à Vienne, On dit également que le
mouvement de grève s'étendrait aussi sur
la Styrie, où le trafic des trains de voya-
geurs et de marchandises aurait été in-
terrompu;
Le gouvernement serait renversé
Belgrade, 16 juillet.
D'après des nouvelles reçues cet après-
midi, Mgr Seipel aurait démissionné et un
gouvernement socialiste aurait été formé.
L'arrivée des socialistes au pouvoir si-
gnifie l'action vers la réalisation de l'Ans-
chlnss. On estime que le changement de
gouvernement en Autriche pourrait ame-
ner. des complications internationales sé-
rieuses par suite de ce point du program-
me des socialistes.
(Lire la suite en Dernière Heure.)
Les Échos
Le départ du « train blanc » parisien.
Demain, le « train blanc » partira
pour Lourdes, et ce sera celui du pèle-
rinage parisien. 240 malades prendront
place dans le convoi qui quittera la
gare d'Orléans .pour les conduire vers
le réconfort de la prière et'l'espoir de la
guérison. Rien n'est plus émouvant,
chaque année, parmi l'atmosphère in-
différente des quais où circulent fiévreu-
sement voyageurs et employés, que l'ins-
tallation des malades dans leurs com-
partiments. Il semble que la vie, un ins-
tant, fasse halte devant la douleur et
que, .pour la grotte de Massabielle, cha-
cun ait la foi de Bernadette Soubirous.
LE MARQUIS DE MODÈNE
Le Gautôis a dû s'incliner devant la volonté
transmise par la famille qu'il ne fût rien ajouté
à la mention de la date et de l'église où seraient
célébrées les obsèques du marquis de Modène.
Ne nous sera-t-il pas permis cependant, aujour-
d'hui, d'estimer que ses dernières intentions
témoignent d'une modestie excessive et que
c'est un devoir de garder cette mémoire, non
seulement pour les doyens si rares dont l'âge
se rapprochait du sien, mais pour ses cadets
des deux sexes. Modène n'était-il pas exacte-
ment l'homme' qui aurait pu s'approprier les
deux jolis vers de Legouvé:
Veux-tu savoir vieillir? Demande à la vieillesse
Non ce qu'elle te prend, mais' ce qu'elle te laisse.
La vieillesse ne lui avait-elle pas laissé les dons
qu'il fallait d'abord pour satisfaire à sa douce
et incessante préoccupation de se faire aimer
par celle qui a embelli ses dernières années,
ensuite de plaire à tous et toutes, soit chez :ui,
soit chez eux, soit chez elles, soit dans les
salons, soit dans les cercles ? Est-ce que long-
temps, très longtemps, on ne se rappellera pas
le charmant causeur semant l'entretien de traits
spirituels qu'on se répétait et que, discret, il ne
répétait pas ? N'aura-¡-il pas été l'homme de
toutes les élégances, le connaisseur délicat de
toutes les œuvres d'art et dont on pourra dire
qu'ayant pleinement joui de la vie, sa fin aura
été, comme dit le bon La Fontaine, « le soir
d'un beau jour »? G. J.
Rudyard Kipling et son cousin, le
premier ministre britannique.
On a formé, à Londres, la Société
Kipling, appelée à honorer le nom du
plus grand écrivain anglais, qui est un
ami sincère de la France. Un premier
déjeuner vient de réunir un certain
nombre des associés de cette Société
nouvelle, et l'agape fut présidée par
sir Harry Brittain, membre du Parle-
ment. Celui-ci, dans un brillant dis-
cours, a rappelé spirituellement le
curieux rôle de secrétaire joué par le
célèbre poète et romancier pendant la
guerre de l'Afrique du Sud, au cours
de laquelle il écrivit plus de six cents
lettres pour les soldats blessés. Un
d'eux lui avait même paru dans un tel
état de dénuement qu'il n'hésita pas à
l'habiller de son propre complet de
sortie.
Mais là ne s'arrêta pas la sollicitude
de Rudyard Kipling, qui continua à
s'intéresser au sort de son protégé, qu'il
avait trouvé extrêmement intelligent.
Si bien que, l'ayant recommandé à son
cousin, M. Stanley Baldwin, l'ancien
soldat est devenu un des collaborateurs
les plus immédiats du premier minis-
tre, qui se montre enchanté de ses ser-
vices.
Les surprises des concours.
C'est une petite histoire qui nous ar-
rive des Etats-Unis et qui, si elle n'est
peut-être pas authentique, a du moins
le mérite d'être fort amusante.
Un imprésario américain avait eu
l'idée d'organiser un concours entre les
innombrables artistes qui s'efforcent de
briller dans les Charlot ». Près de
deux cents répondirent à son appel.
Or Charlie Chaplin eut l'idée de
prendre lui-même part, incognito, à
cette épreuve. Et il se présenta, dans le
tas, devant le jury.
Il fut classé neuvième.
Un mot de Jeanne Granier.
Parmi les parents et les intimes qui
suivirent les obsèques de Mily Meyer,
la présence d'une seule artiste put
être notée. Mme Jeanne Granier avait
tenu à rendre ies derniers devoirs
à celle qui fut sa partenaire dans .tant
d'opérettes, à la créatrice du Petit Duc,
de Joséphine vendue Par ses soeurs, de
La Gardeuse d'oies, etc.
Mme Jeanne Granier fut douloureu-
sement affectée de l'oubli de tant de co-
médiens et de comédiennes et elle eut
ce mot profondément ironique, que rap-
porte notre confrère Aux Ecoutes
On a tort de mourir à notre âge.
Le Coq
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 17 juillet
Région parisienne ciel très nuageux avec
éclaircies, brumeux le matin; vent de nord-est
à nord modéré.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
14 heures. 'Courses à Auteuil, au Touquet,
à Vittel et à Pont-l'Evêque.
LE DÉSARMEMENT NAVAL
La Conférence à trois
Les conversations privées On chef.
chera à entraîner la France
et l'Italie
A Genève les délégués ont renoncé à
toute idée de célébrer le « Week-end » et
de s'absenter. Chacun reste à son poste,
on ne veut pas perdre une minute.
Les conversations privées entre déléga-
tions se poursuivent op;iniâtrement et les
échanges de télégrammes avec les gou-
vernements respectsfs ont lieu sans dis-
continuer. On se. livre à un effort opiniâtre
pour arriver à' un accord et éviter un
échec final.
Cependant rien n'a encore abouti et on
ne prévoit, pas de solution avant quelques
jours.
Si nous en croyons la Westminster Ga-
zette, au cas, ce qu'on espère, où une con-
vention de limitation des navires axiliaires
interviendrait entre la Grande-Bretagne,les
Etats-Unis et le Japon, des pourparlers di-
plomatiques seraient immédiatement en-
gagés. Ils auraient pour but d'amener la
France et l'Italie à se joindre aux trois
puissances contractantes et à accepter, au
point de vue constructions navales des pe-
tits navires, les proportions qu'elles ont
acceptées à Washington pour les capital
ships.
L'acquittement de Mme Borodine
Le juge est en fuite
Des dépêches de Pékin annoncent que
Mme Borodine, la femme du. représentant
des Soviets à Hankéou, et les trois cour-
riers russes qui avaient été arrêtés il y a
quelques mois pour espionnage ont été
acquittés et remis en liberté par le juge
chargé de se prononcer sur leur cas.
Cet événement inattendu a été suivi
d,un autre plus inattendu encore. Son
ordonnance rendue, le magistrat chinois
a disparu et on ne sait où il est.
Il avait, paraît-il, reçu du gouverne-
ment soviétique la coquette somme de
200.000 dollars pour libérer sans condition
ni caution Mmes Borodnié et ses co-accusés.
Son argent gagné, il a jugé opportun,
vraisemblablement, de le mettre et de se
mettre lui-même en sécurité.
Le chef de la justice aurait été destitué,
mais le véritable coupable est à l'abri.
LES LIBÉRALITÉS DE Ne LLOYD GEORGE
Londres, 16 juillet.
Commentant la nouvelle que M. Lloyd
George avait remis au parti libéral un
chèque de livres, pour les prochai-
nes élections, et qu'il en enverrait un autre
plus tard de pareille somme et qu'en ou-'
tre, il verserait 36,000 livres pour des dé-
penses administratives, le Morninp Post
écrit
Ce ne peut être là la fin de ses bien-
faits puisque le mécène du libéralisme a
dit il y a quelque temps à un homme po-
litique qu'il avait l'intention de financer la
campagne agraire. En somme, le Gallois
semble avoir, pendant la guerre, découvert
la pierre philosophale ou quelque autre
moyen également miraculeux de transmu-
ter le vil métal en or.
» Lord Rosebery est sorti récemment de
sa longue retraite pour demander quelque
peu sévèrement comment M. Lloyd George
s'était procuré tout cet argent. Mais on n'a
pas eu de réponse adéquate. Se peut-il que
l'opposition passionnée du leader libéral
à toute limitation du nombre des pairs,
ait quelque rapport avec cette affaire ?
Nous voulons simplement ap.v,pfr,
Le Triomphe
de Saint-Cyr
La promotion « sous-lieutenant Lapeyre»
Hier après-midi s'est déroulée, à l'Ecole
spéciale militaire de Saint-Cyr, la fête tra-
ditionnelle du « Triomphe n. Nos futurs
officiers l'ont célébrée avec entrain et, dans
la cour et le parc de notre grande école,
se pressait, comme de coutume, une foule
élégante.
Dès le début de l'après-midi eurent lieu,
sur le terrain de la Petite Carrière, des
exercices équestres rappelant ceux qui» fu-
rent, à travers les différentes époques, une
des fiertés de Saint-Cyr. Le « Quadrille au
temps de Madame de Maintenon », notam-
ment, allia les grâces savantes des che-
vaux à la bcr.3 tenue des cavaliers e.. selle,,
et l'on assista au burlesque concours il.
dos d'âne du Trou Moreau, à l'attaque
d'une corvée d'eau au Maroc par les dis-
sidents, à une fête syrienne, à la récep-
tion d'un général français et de son état-
major par une tribu kurde ayant obtenu
l'aman.
A 15 h. 30, se déroula l'émouvante céré-
monie du baptême, de la promotion 1926-
1928 par sa devancière, la promotion Ma-
roc-Syrie. L'instant fut émouvant. Au mi-
lieu d'un profond silence le Père Système
adressa aux jeunes les admonestations
d'usage.D'une voix tonnante, où la beauté
du métier des armés mettait quelque
chose de religieux, il ordonna « A genoux,
les hommes 1 Pendant que les jambes
fléchissaient selon le rite, bien des yeux
se mouillèrent. Et l'on pensait aux améa
de 1914 qui moururent en gants blancs.
Puis, s'adressant au général Collin, com-
mandant l'Ecole, le Père Système deman-
da « Quel nom donnez-vous à la nouvelle
promotion, mon généial ? n « Sous-lieu-
tenant Lapeyre »
Le sous-lieutenant Lapeyre. C'est au-
tour de ce nom que palpita, à Saint-Cyr,
la journée d'hier. L'héroïque officier avait
été admis à la promotion du Souvenir,
celle de 1921-1923. Une salle de l'Ecole,
celle des « anciens », portera désormais
son nom. A l'issue du baptême, on inau-
gurera la plaque posée au-dessus de la
porte d'entrée, et qui propose cette inscrip-
tion en exemple
« Pol Lapeyre, commandant le poste de,
Beni-Derkoul. A tenu en échec pendant 61
jours un ennemi ardent et nombreux. A
conservé jusqu'au dernier jour un moral
superbe, sans une plainte, sains un appel à
l'aide. Submergé par le flot ennemi, a fait
sauter son poste, ensevelissant la garnison
sous les ruines pLut6t que de se rendre.'
15 juin 1925. Mérite que son rom soit ins-
crit au Livre d'Or de l'Armée comrnë un
exemple de l'esprit du devoir et duc senti-
ment de l'honneur poussé jusqu'au sacri-
Un Saint-Gyrien fut chargé de la lecture
de cette citation magnifique. Les assistants
observaient, durant ce temps, Une minute
de silence, et les officiers portaient la main
au képi.
Certes, la France continue, puisque, il
y a cent ans, le lieutenant de vaisseau
Bisson dont Lorient va célébrer bien-
tôt la mémoire se faisait sauter, lui
aussi, plutôt que de se rendre aux Turcs,
dans une baie de l'île de Stampalia.
Après une revue au gymnase et une ker-
messe au Petit-Bois, la fête se clôtura par
un bal brillant, qui prit fin à onze heu-
res. Et quand les notes de la retraite re-
tentirent dans la nuit, chacun trouvait;
à part soi, qu'on n'avait pas assez retardé
l'instant du couvre-feu.
Jean Berthollin
Les Fêtes franco-belges
M. Poincaré à Bruxelles.
Il est accueilli chaleureusement
(De notre enroayé spéciuij
Bruxelles, 16 juillet.
Je vous ai signalé hier l'hommage
que S. A. R. le comte de Flandre a
rendu au « soldat inconnu français »,;
dont il est venu saluer la dépouille hé-
roïque. Il convient de noter que, ce fai-
sant, le Prince était le représentant de
S. M. le roi, qui l'avait désigné ipour,
remplir cette mission. Ce geste royal;
ne peut manquer d'aller au cœur de:
tous les Français, émus de la noble et
délicate sympathie que le souverain a
ainsi manifestée pour notre pays.
On y verra encore le profond accord
qri porte toute la Belgique de ses
chefs au plus humble de ses enfants
à montrer en cette circonstance la plus
chaleureuse amitié pour la nation voi-
sine qui, de à 1918, partagea ses
sacrifices, ses luttes et sa victoire.
L'arrivée de M. Poincaré
C'est ce même sentiment d'amitié qui
a présidé, cet.après-midi, à l'arrivée de.
M. Poincaré et a donné à la réception
qui lui fut faite un double caractère
d'enthousiasme et d'intimité.
T,a gare du Midi, où le Premier fran-
çais devait arriver, avait reçu une déco-
ration spéciale et particulièrement heu-
reuse de plantes vertes dont les teintes
se mariaient agréablement avec les cou-
leurs des drapeaux français, belges et
congolais.
Dans le hall, un peu avant cinq heu-
res, on remarquai MM. Jaspar, pre-
mier ministre Vandervelde, ministre
dès affaires étrangères le baron de
Gaiffier d'Hestroy, ambassadeur de
Belgique à Paris Max, bourgmestre de
Bruxelles Bréart et Bernier, bourg-
mestre et échevin de Saint-Gilles l'am-
bassadeur de France à Bruxelles et
Mme HerBette, le général Blavier, atta-
ché militaire ;-le comte de La Forest-Di-
vonne, consul général de France à
Bruxelles, le capitaine Schoott, délégué
du ministre français des pensions.
Quelques minutes avant l'arrivée du
train, S. A. R. le duc de Brabant, ac-
compagné de son officier d'ordonnance,
descend d'automobile, respectueuse-
ment salué par les personnalités pré-
sentes. Elles suivent le Prince, qui se
dirige vers la partie centrale du quai.
Voici l'express de Paris. M. Poincaré
se tient à la portière du premier wagon.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.65%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.65%.
- Collections numériques similaires Roujon Jacques Roujon Jacques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Roujon Jacques" or dc.contributor adj "Roujon Jacques")
- Auteurs similaires Roujon Jacques Roujon Jacques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Roujon Jacques" or dc.contributor adj "Roujon Jacques")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5409485/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5409485/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5409485/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5409485/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5409485
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5409485
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5409485/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest