Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-07-15
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 15 juillet 1927 15 juillet 1927
Description : 1927/07/15 (Numéro 18180). 1927/07/15 (Numéro 18180).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540946d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2008
63° année. == 3e série. » N° 18180. C5 h. CÏU matltl) PARIS ET DÉPARTEMENTS: 25 CENTIMES: C5 h. dû ITiatïn) VENDREDI 15 JUILLET 1927.
EDMOND TARBE ET HENRY DE PÊNE
fondateurs
ARTHUR MËYER
ABONNEMENTS
TBOISJIOIS SIXJiOll 0NJ1
Farii et Départements. 19 fc SS fc. fu 7S
Beljiqoe et Luxembourg.. 36 fr. 72 fr. 140 fr.
ÉbMjer (Union poi&k). 30 fr. 94 fr. 180 fr.
Compte Ch6«M Postal 8 ses-046 Pari»
Ci» 8'ABONNE DANS TOUS LES BUREAUX DE PO$Tt
.̃̃̃: RENÉ LARA
ffï ADMINISTRAT!©»
2. rue Drouot.
£e> Absoum* et Bêciamw long roqms dlrâMMCM
•GAULOIS -PUBLICITÉ* «, ru» Dkhm*
è l'Agence Bavas, 6'4 •"• «Watt»
TÉX.EPHONB < outenber* S6^O*
( Provence se-oa
«OÀ£SS£ TÉLÉGRAPHIQUE t GAtjLOit
Dans un article de belle allure sur le'
^maréchal Lyautey, publié récemment
!pàr la Revue des Deux Mondes, M.
>• 'liBairthbu écrit cette phrase « Mêlé
['depuis bientôt trente-huit ans au ma-
niement des affaires publiques. je
suis arrivé, par expérience et par
(réflexion, à cette conviction pro-
fondre qu'un civil au ministère de la
guerre., c'est la vérité en temps de paix
et le dogme en temps de guerre. » Gette
affirmation est soulignée pour lui don-
nèr plus de force. Et M. Barthou ajoute
-'«"J© serais surpris si le maréchal Lyau-
jtey ou quelqu'autre grand chef me dé-
mentait. »
'Les grands chefs ne m'ont point fait
leurs confidences, mais je serais, moi
aussi, très surpris s'ils adhéraient tous
à' semblable conclusion, au moins dans
sa forme àbsolue. Seulement, comme on
n'a pas pour habitude de les consulter
en cette matière, il faut bien qu'ils ac-
ceptent, de bon gré ou autrement, ce
:qu'il ne leur est pas possible ni permis
'd'empêcher.
M. Barthou invoque l'expérience de
trente-huit années. C'est évidemment
quelque chose, mais ce n'est pas tout.
La France moderne remonte plus haut
que ce tiers de siècle et il fut un temps,
que notre très sympathique garde des
sceaux me permette de le lui dire; où
elle s'appuyait sur des assisses politiques
autrement cohérentes et équilibrées que
celles d'aujourd'hui. Or. dans ce temps,
qui n'est pas très lointain, ce qui main-
tenant nous est donné comme un
axiome eût été formellement qualifié
d'hérésie. Aucun des gouvernements qui
'se sont succédé dans notre pays depuis
là Révolution pas même 1", Troisième
République dans ses commencements
¡raisonnables, n'a estimé que pour
's'occuper des choses de l'armée il fallût
obligatoirement s'adresser à quelqu'un
qui ne fût pas militaire, ni que la spé-
cialisation; de toute une existence dans
tun ordre spécial de travaux fût une
itare pour quiconque serait chargé de
coopérer à leur aboutissement. Et il
n'apparaît pas qu'ils s'en soient trouvés
plus mal.
L'Histoire contemporaine connaît des
grands ministres, des grands organisa-
teurs qui, de -leur métier, étaient des
Soldats. La Restauration a eu Goùvion-
Saint-Cyr, dont l'oeuvre, après un siè-
cle de durée, n'est pas encore périmée.
Sous la monarchie de Juillet, Soult a
;formé l'armée superbe qui a conquis
-l'Algérie et pris Sébastopol. Vers la. fin
du. Second Empire, le maréchal Niel. a
fait des efforts surhumains pour mettre
nos forces à égalité avec celles de la
Prusse. Et s'il a e.n grande partie
échoué, ce n'est point par défaut de vo-
lonté, d'intelligence ou de perspicacité,
mais parce que l'aveugle opposition de
politiciens avides de réclame électorale
lui a lié les mains et cassé les bras.
Allons plus loin. Quand, après les dé-
sastres de i870, l'armée française se fut
pour ainsi dire liquéfiée, qui donc lui
la' rendu santé et force pour écraser la
Commune? Qui donc a présidé à l'éla-
boration des lois militaires les meilleu-
res qu'une nation ait connues, et dont
là sotte abrogation, obtenue à force d'in-
sistance par les démolisseurs parlemen-
taires, a tant réjoui les Allemands ? En-
core un soldat, le général de Cissey, et
tun autre, du Bàrail. Gouvion-Saint-Cyr,
Soult, Niel, de Cissey, du Barail, voilà
des noms qu'on ne devrait jamais ou-
tblier, car, sans vouloir écrire quoi que
ce soit de désobligeant pour M. Pain-
levé, je me permets de dire que les hom-
mes qui les portaient ont fait une beso-
gne plus féconde et substantielle que
pelle à laquelle il se livre en ce moment,
bien qu'ils ne fussent pas aussi férus
que lui en mathématiques. Leur œuvre
est immortelle, tandis que la sienne est
'éphémère. Du moins faut-il souhaiter
qu'elle le soit.
Mais cette œuvre, auraient-ils pu
l'accomplir si, de leur temps, avait ré-
gné le régime politique insensé auquel
nous sommes soumis actuellement ?
Est-il possible de réaliser quelque chose
'de solide et de durable entre des com-
missions où dominent les incompéten-
ces et des Chambres affolées qui n'obéis-
sent qu'à leurs passions délirantes,
s'attribuent toute souveraineté et n'agis-
sent qu'à la façon d'un navire désem-
paré par la perte de son gouvernail ?
Pour elles, "tout ce qui porte un uni-
forme est suspect, tout ce qui mérite
confiance est écarté d'office. Elles n'ac-
ceptent que les gens sortis de leur sein,
et encore momentanément, jusqu'à
l'heure où elles leur signifie durement
qu'il faut céder la place à d'autres, qui
s'impatientent dans la coulisse. Quel
rôle pourraient jouer dans cette ba-
gàrre des hommes qui, étrangers par
profession et par choix à ces manigan-
ces malpropres, auraient pour unique
souci l'accomplissement de leur tâche et
volonté de la bien remplir ?
Aussi se passe-t-on de leur concours.
Quelquefois, cependant, on supporte
qu'une manche étoilée vienne s'étaler
sur le banc ministériel. Mais c'est que
celui qui la porte a montré patte blan-
chef. Avant de le choisir, on lui a de-
mandé non pas ce qu'il savait faire,
mais seulement si son républicanisme
'était bon teint ce qui ne l'empêche pas
d'avoir par occasion un sursaut de ré-
volte e$\de jeter son portefeuille à la
-figure dé ses répondants devenus trop
exigeants, -Ou, s'il, ne le fait pas, c'est.
qu'il est un général André, spéciale--
ment chargé non point de consolider,
mais de détruire tout ce qui lui tombe
sous la mâin:
M. Barthou rappelle la fameuse
séance du 14 mars 1917, où le général
Lyautey, ministre depuis trois mois à
peine, ne put lire que quatorze lignes
du discours qu'il avait préparé, et s'en-
fuit, écœuré, dans le hourvari des pupi-
tres atteints de la danse de Saint-Guy.
Elle est picturale et symptomatique.
Songez donc l Un membre du gouver-
nement qui a l'audace de trouver mau-
vais le, bavardage parlementaire et
d'aller, en pleine guerre, jusqu'à le qua-
lifier de dangereux, quel scandale, et
quelle menace d'absolutisme Un pa-
reil empiétement sur les droits sacro-
saints de la parlote ne pouvait être
toléré.- Et il ne le fut pas.
Un ministre civil n'aurait pas com.
mis cette imprudence. Il se fût résigné
à laisser filtrer les mystères des comités
secrets, plutôt que de s'exposer à perdre
son portefeuille. Et sans doute eût-il
cru en avoir fait assez en donnant un
démenti sans valeur effective aux jour-
naux qui auraient répété ce qu'on leur
avait raconté.
Quant à la morale de cette histoire, la
voici. Tant que nous vivrons sous un
régime qui n'est du véritable parlemen-
tarisme que la contrefaçon et la carica-
ture tant qu'il y aura une Chambres
sans contrepoids, usurpant tous les pou-
voirs et, au lieu de se borner à voter
le budget et à contrôler les actes de
l'exécutif, mêlant ensemble tous les
rôles sans autre souci que celui d'assu-
rer sa réélection, la formule donnée par
M. Barthou sera vraie, parce que jamais
on ne confiera le ministère de la guerre
au militaire le plus qualifié pour y faire
bonne figure. Ou si, par aventure, pareil
choix se produit, on ne le maintiendra
pas.
Notre, démocratie soupçonneuse, en-
vieuse et égalitaire se méfie des supério-
rités, sinon même des compétences. Elle
ne s'accommode que de ceux qui, au
lieu d3 la diriger, la suivent et ne la
gênent pas. Or, à de rares exceptions
près, les ministres de la guerre civils
sont de ceux-là.
M. Barthou, je le répète, a donc rai-
son, à l'heure où il parle. Mais cette
heure durera-t-elle jusqu'à la consom-
mation des temps ?
Lieutenant-colonel ROusset
LA VIE QUI PASSE
la Collection Benson
Après l'armistice de novembre 1918, le
gouvernement britannique dut combler le défi-
cit causé par les dépenses considérables ce
la guerre. C'est une période de grande péni-
tence. Des impôts écrasants, moins exagérés
cependant que les nôtres, sont exigés des plus
riches familles, à tel point que celles-ci, n'y pou-
vant suffire avec des revenues déjà diminués, sont
obligées pour y faire face d'aliéner leurs plus
précieux trésors d'art. C'est une des raisons
principales, sinon la seule, de l'exode des
grandes collections anglaises auquel nous assis-
tons. ̃•-̃
A peine venait-on d'apprendre à Londres la
très proche mise aux .enchères du célèbre en-
semble appartenant à sir George Holford, le « roi
des orchidées », ce qui n'avait pas été sans ;au-
ser une certaine émotion, qu'une nouvelle sen-
sationnelle se répandait dans le public. On an-
nonçait que sir Joseph Duveen, le grand anti-
quaire de Londres, Paris et New-York, venait
d'acquérir pour la somme formidable de cinq
cent mille livres, soit au cours actuel du change
soixante-deux millions de francs, la collection de
tableaux, fameuse entre toutes, de M.. Robert
Benson.
Cet événement va révolutionner le monde ces
arts, car il n'est personne ayant étudié l'histoire
de' la peinture, et en particulier les maîtres ita-
liens depuis le quatorzième jusqu'au début du
seizième siècle, qui ne connaisse, sinon pour
les avoir admirés dans les expositions où leur
propriétaire les prêtait généreusement, tout au
moins de réputation, les admirables tableaux
accumulés depuis cinquante-sept ans par M. Ben-
son et Mrs Evelyn Benson. La beauté, la rareté,
la qualité des maîtres qu'ils représentent font de
cette collection particulière, réunie par un même
amateur, un ensemble unique au monde et d'une
valeur inappréciable.
C'est au cours de longs séjours en France et
en Italie que M. et Mrs Benson formèrent peu
à peu leur galerie. Ayant des connaissances ap-
profondies, un goût très sûr et cet instinct que
seuls les collectionneurs prédestinés et quelques
antiquaires possèdent, ils furent surtout ::éduits
par les maîtres de l'école vénitienne qui, à la
spiritualité des autres maîtres italiens, ajoutèrent
la magie de couleurs vibrantes et un profond sen-
timent du décor.
Une brève énumération de quelques peintures
choisies parmi les plus remarquables ne donnera
qu'une faible idée de cette collection.
Ce sont, de Duccio, quatre petits panneaux à
sujets de la Vie du Christ, qui firent partie au-
trefois de l'ensemble admiré à la cathédrale de
Sienne. C'est, par Domenico Ghirlandajo, le
Portrait de Francesco Sassétti et de son fils Théo-
dore, qui peut rivaliser avec je Portrait d'un
vieillard et de son petit-fils du même maître, que
conserve le Louvre.
Voici, d'Andrea del Sarto, une Vierge avec
l'Enfant, plus belle qu'une vierge de Raphaël; ;.de
Luca Signorelli, une autre Madone exquise; de
Cosimo Tura, sur un panneau rond, une Fuite
en Egypte; du Corrège, l'admirable scène du
Christ prenant congé de sa mère avant la, Pas-
sion; de Bernardino Luini, l'élève affectionné
du Vinci, un Portrait de Femme, la tête
auréolée d'une curieuse coiffure et jouant avec
un collier qu'elle égrène entre ses doigts, oeuvre
d'un charme exceptionnel.
Carlo Grivelli, ce peintre de Venise qui sut
donner à ses personnages une expression, si in-
tense, dans une Vierge tenant l'Enfant, repré-
sentée grandeur naturelle, déploie le' faste
d'étoffes orfévrées. Antonello de Messine, maître
dont les œuvres sont d'une insigne rareté, nous
montre également La Vierge et l'Enfant Jésus,
dont les qualités s'égalent à celles de son Condot-
tiere du Louvre. Des trois oeuvres, de Giovanni
Bellini acquises par M. Benson, Baçchus est
peut-être le plus étonnant. Vittore Carpaccio a
fixé les traits délicats d'une jeune Femme lisant
accoudée à un balcon.' Titien en une composition
superbe représente à son tour La Vierge et Jésus
sur un fond de paysage, peinte à l'époque où il
était encore sous l'influence de Giorgione.
Arrêtons ici l'énumération de'ces chefs-'
d'œuwe, exposés quelques semaines encore
dans les trois grandes galeries du musée de Man-
chester auquel M. Benson les avait prêtés. Ils
iront ensuite s'éparpiller un peu partout. Avant.
qu'ils ne quittent définitivement l'Europe qui les
vit naître, qu'il me soit permis de formuler un
vœu, celui de voir exposés à Paris les tableaux,
de la collection Benson.
Sous forme de dons magnifiques à nos mu-
sées, d'aide et d'encouragements à nos artistes,
sir Joseph Duveen a prouvé en maintes circons-
tances à quel point il s'intéresse au mouvement
artistique d'un pays pour lequel il semble éprou-
ver une particulière prédilection. Cette exposi-
tion de la galerie Benson, en permettant d'admi-
rer des œuvres splendides de l'école italienne,
lui vaudrait, s'il lui était possible de la réaliser,
la reconnaissance de tous les amis des arts.
Maurice Feuillet
La tâche du Gouvernement
Voilà nos législateurs en .vacances. Les
Chambres; avant de se séparer, ont
affirmé' leur confiancè dans' le gouver-
nement. Espérons qu'il va gouverner
nous en avons besoin.. On imagine
assez facilement la fatigue et la lassi-
tude d'un Poincàré.. Hélas les événe-
ments et là marche du monde ne lui
permettent guère de prendre du repos.
Ni lui ni ses collaborateurs ne sau-
raient profiter de ces loisirs que tout le
monde s'octroie aujourd'hui, sur la fin
de l'été. La période des vacances, c'est
maintenant celle où les ministres, dé-
barrassés des braillards et des interpel-
lateurs, peuvent vraiment travailler.
N'est-ce pas au cours des vacances, l'an
dernier, que le gouvernement avait en-
tamé les réformes qui n'ont pas eu la
suite attendue ?
M. Sarraut et M. Barthou ont pris
l'engagement, il y a quelques semaines,
de revenir aux communistes dès que le
Parlement aurait achevé sa session. Les
mouvements séditieux que les révolu-
tionnaires ont essayé de déclancher dans
l'armée, à propos de.la revue du 14 juil-
let, rappelleront à nos dirigeants que le
communisme n'a pas cessé d'être l'en-
nemi.
Si l'on en croit V Humanité, le chant
de l'Internationale a remplacé La Mar-
seillaise dans les camps et dans les ca-
sernes. M. Painlevé a obtenu du Parle-
ment le vote d'une triple loi qui contient
le maximum des concessions possibles
à l'esprit pacifiste, et qui donne le mi-
nimum de sécurité à notre vie natio-
nale. L'Humamité lui signifie qu'il auira
fort à faire pour en obtenir l'applica-
tion, et que les communistes « entre-
prendront tout pour eriïra.vër. ïïoïi-
velle organisation de l'armée •fran-
M. Vaillant-Couturier, dans'le même
journal, déclare que le parti entend
« arracher de vive forcé » au gouverne-
ment l'amnistie pleine et entière de tous
les camarades, civils, militaires et colo-
niaux, qui « souffrent dans les geôles ré-
publicaines ». L'instant paraît-il venu
à M. Barthou d'ouvrir les portes des
prisons ? Il faut espérer que non.
Cet inoubliable 14 juillet, où les ar-
mées françaises, victorieuses, ont fait
leur rentrée à Paris, beaucoup de bons
citoyens avaient espéré que ce jour ces-
serait de commémorer un épisode- -de
guerre civile et deviendrait, en restant
la fête de l'année, une véritable fête na-
fionale. Hétas l nos dirigeants, pris
d'on ne sait quelle terreur ou d'on ne
sait quel découragement, contaminés
par le pacifisme et par la lâcheté am-
biante, ont, au contraire, réduit le rôle
de l'armée dans la manifestation du
14 juillet. On l'a escamotée. Les revues
ont été supprimées, comme si l'on crai-
gnait d'offrir à la France un spectacle
de sa force ou de donner à l'armée trop
de prestige. Et, cèdes, les modestes
prises d'armes auxquelles nous assis.
tons depuis quelques années ne sont pas
faites pour inspirer le vertige aux spec-
tateurs ni pour griser d'orgueil les mi-
litaires
Le gouvernement, qui vient de faire
voter les nouvelles lois de défense na-
tionale, ne croit-il pas que le moment
est venu de réagir ? Son premier de-
voir n'est-il pas de réprimer d'une fa-
ç,on implacable ces excitations à la ré-
volte, à la désertion, d'arrêter les ca-
lomnies dont on outrage nos officiers ?
Son plus cher souci ne devrait-il pas
être de mettre à l'honneur le service
imposé sous les drapeaux à tous les
Français ? '̃.̃̃̃
Curtius
Sénat. d'enregistrement ?
Hier matin, vers trois heures, lecture a
été donnée du décret de clôture de la ses-
sion parlementaire, après que fut réalisé
1 .ocord sur les quelques points qui étaient
en litige entre les deux assemblées.
A en juger par l'apparence, la Chambre
et le Sénat ont fourni la nuit dernière un
effort considérable. La réalité est tout
autre et elle n'est point à l'éloge de nos
deux assemblées. Elles ont voulu rattra-
per le temps perdu.
Au cours de sa séance de nuit, le Sénat
a adopté sans discussion une vingtaine de
projets de loi dont plusieurs fort impor-
tants et qui auraient demandé une étude
approfondie et des débats sérieux. La loi
sur l'augmentation des salaires des fonc-
tionnaires notamment, qui entraîne plus
d'un milliard de dépenses nouvelles et qui
aura sur l'économie nationale les plus fâ-
cheuses répercussions, a été votée en quel-
ques minutes. C'est vraiment un procédé
par trop expéditif. On n'avait pas l'im-
pression d'être, au Luxembourg, au sein
d'une assemblée délibérante, mais en pré-
sence d'une simple Chambre d'enregistre-
ment. Est-ce là remplir de façon conscien-
cieuse le mandat que nos sénateurs ont
reçu de leurs électeurs ? Nul n'oserait et
ne pourrait le soutenir.
A ce jeu-là,'le Sénat, déjà l'objet de' nom-
breuses critiques, arrivera à faire douter
de son utilité et à persuader l'opinion pu-
blique qu'il est, dâns'notre constitution, un
rouage coûteux mais sans raison ni mo-
tif d'existence.
Cathelineâu
Les échos
La cession à la ville de Rome du mu-
sée napoléonien.
Au Capitole a été signé par le prince
Potenziani, gouverneur de Rome, et par
le comte Campello, principal héritier du
comte Primoli, et conformément aux
dernières volontés de celui-ci, l'.acte de
cession à la ville da Rome du musée na-
poléonien "que le comte Primoli avait
constitué dans son palais de la'rue Za-
nardelli.
Liste officielle et complète.
L' « Association des citoyens de
Washington », qui s'efforce de faire res-
pecter strictement la loi sur la prohibi-
tion, (recevait ces jours-ci un volumineux
paquet portant cette suscription « Liste
des personnes soupçonnées de violer la
loi sèche. »
Craignant que le paquet ne contînt
une bombe, on l'ouvrit avec de grandes
précautions, mais on s'aperçut qu'il
contenait tout simplement. l'annuaire
officiel et complet des adresses de la
cité de Washington 1
LE PRIX DES MARECHAUX A-SAINT-CLOUD
Il est gagné par « Cerulea »,
au baron Ed. de Rothschild
Le prix des Maréchaux, qui clôt la brillante
série des grandes épreuves hippiques de l'année,
s'est couru hier à Saint-Cloud. Par chance, il
n'a pas plu, et, malgré des nuages au ciel,
l'après-midi a été très agréable, avec de belles
coulées de soleil. La matinée, malheureusement,
avait été si menaçante que les Parisiennes n'ont
pas osé venir à la Fouilleuse en grande toilette,
de sorte que le pesage n'a pas eu cette physio-
nomie de haute élégance qu'il a d'ordinaire en
cette journée classique.
Si les toilettes ont manqué, .,la foule était
innombrable dans les deux enceintes. On avait
peine à circuler au pesage, qui avait été fleuri
avec soin par la Société sportive d'encoura-
gement. Cerulea, l'excellente pouliche du baron
Ed. de Rothschild, remporta ce beau trophée
après une lutte sévère avec Bois Jocelyn et
même avec Trie Trac qui. avait mené toute la
course et donné, jusqu'à cent mètres du poteau,
l'impression d'un gagnant certain. Très belle
journée sportive, en somme, et un grand succès
de plus à l'actif de la Société sportive, dont
l'effort pour maintenir l'activité de la vie pari-
sienne après le Grand Prix se trouve ainsi
récompensé. G. D.
Les consommations du 14 juillet.
La clientèle exceptionnellement nom-
breuse qui ne cessa, hier, de fréquenter
lë'â ëaféà dans tous les quartiers de Pa-
ris constata, unanimement, que là prix
des consommations avait été somptueu-
sement relevé. Un de nos amis a payé
deux francs, dans un établissement de
la place de la Bourse, le modeste bock
qui y coûte habituellement la moitié de
ce prix. Le régime est cher aux débi-
tants et cher pour les consomma-
teurs. Le « bistro non subventionné
cette année (comme nous l'avons dit),
s'est vengé sur le public.
Le trois cent cinquantième anniver-
saire de Rubens.
A l'occasion du trois cent cinquan-
tième anniversaire de la naissance du
grand peintre flamand Rubens, la ville
d'Anvers organisera une série de fêtes
commémoratives qui promettent d'être
des plus brillantes.
Elles dureront du 21 juillet (fête na-
tionale) jusqu'à la grande kermesse
(13, 16 et août), et compren-
dront notamment une exposition de ta-
bleaux de Rubens se trouvant dans les
musées, églises, etc., et plusieurs au-
tres expositions de gravures et eaux-
fortes du maître, de reproductions de
ses tableaux, de livres concernant son
œuvre et la vie intellectuelle de son
époque.
En outre, une grande séance acadé-
mique aura lieu à l'Opéra royal fla-
mand. Les fêtes comporteront encore
deux sorties de VOmmeganck, deux exé-
cutions de la Rubenscantate de P. Be-
noît, à la place Verte une décoration
générale de la ville, etc.
Un Rembrandt inconnu.
On vient de découvrir dans une
église de Boorglon, en Hollande, un ta-
bleau de Rembrandt. C'est un portrait
de lui-même fait à sa soixantième an-
née. Les experts qui ont examiné ce
tableau déclarent que c'est bien une
œuvre du célèbre peintre.
Le record de l'insomnie.
On mande de San-Antonio (Etats-
Unis) qu'ayant bu trente-cinq tasses de
café et ayant fumé six paquets de ciga-
rettes, un homme âgé de quarante ans
a pu battre le record de .l'insomnie. En
effet, le héros de cette performance est
resté cent cinquante heures sans se cou-
cher et sans dormir.
De nombreux impresario lui font des
offres pour renouveler cette expérience
à New-York.
Voilà, en tout cas, un ingénieux
moyen de boire du café et de fumer « à
l'oeil ,»;
Un philtre.
Dans une armoire reléguée en un
coi-: du palais de Dolma-Bagtché, à
Constatinople, on a trouvé une lettre
fort curieuse adressée par une hanoum,
amie de la pacha-cadine (la première,
la plus ancienne des femmes du Sultan),
en réponse à une demande de celle-ci de
lui envoyer un philtre qui lui servirait
à conserver l'affection et l'estime du
padischàh. Voici cette lettre
« Je vous envoie une carafe d'eau, des
aromates et une amulette. Cette eau est
embaumée. On devra en asperger les
endroits que doit traverser .Sa Majesté.
Les aromates seront brûlés de;. temps à
autre dans les appartements impériaux.
Vous porterez l'amulette au. cou, à
même la peau. Si cela ne peut se faire,
vous la déposerez dans un verre d'eau
jusqu'à ce que les inscriptions en soient
complètement effacées. Puis vous en
verserez quelques gouttes dans l'eau que
le Sultan boira à table. »
On ne dit pas de quel sultan et de
quelle sultane il s'agissait, ni si le
philtre opéra.
Le Coq
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 15 juillet
Région parisienne: vent variable et faible;
nuageux, brumeux, avec éclaircies.
Température sensiblement stationnaire, plutôt
en hausse. \.y"
AUJOURD,
14 heures. Courses à Maisons-Laffitte.
EST-CE L'AVION DE NUNGESSER ?
Londres, 14 juillet.
On mande de New-York à l'agence Reu-
ter, de Saint-Jean-de-Terre-Neuve à la date
du 14
« Des débris que l'on croit être ceux de
l'avion de Nungesser et Coli ont été décou-
verts aujourd'hui dans l'intérieur.
» Deux chasseurs de Flàlbay, près de
Saint-Georges, sur la côte occidentale, ont
informé les autorités ferroviaires d'ici
qu'ils ont aperçu, à une soixantaine de
kilomètres dans l'intérieur, un objet qu'ils
croient être l'avion de Nungesser et Coli.
Ils ont déclaré que l'objet en question avait
l'apparence d'un grand bateau blanc.
» Les autorités ferroviaires ont envoyé
de Saint-Georges à Flatbay un inspecteur,
avec l'aviateur Cotton, par voiture spé-
ciale, afin d'interviewer les chasseurs. et
de prendre des dispositions pour qu'une
petite expédition visite l'endroit où l'objet
a été aperçu et s'assure de sa nature..»
LE DÉSARMEMENT NAVAL
La Conférence trois
La réunion plénière n'aboutit pas
I,a réunion plénière qui a été tenue hier
à Genève à la demande de la délégation
anglaise n'a abouti à aucun résultat,
comme il était facile de le prévoir.
Elle a été occupée entièrement par l'ex-
posé de la thèse de chacune des délégations
qui ont tenu à bien préciser leur point de
vue et la position qu'elles entendent con-
Il en ressort que la «rUéstion des 'crôi-
seurs.est la seule à retarder, un dénoue-
ment heureux de la conférence, mais aussi
qu'aucune solution certaine de ce problè-
me n'est' réellement envisagée.
C'est lord Bridgeman qui a pris le pre-
mier la parole. 11 a fait un exposé com-
plet de la thèse britannique qui est oppo-
sée à ce que la conférence fixe d'abord, un
tonnage global des croiseurs. Ce qui im-
porte surtout à l'empire britannique, c'est
le nombre, beaucoup plus que la dimen-
sion. Aussi, lord Bridgeman propose-t-il
aux Etats-Unis de fixer au chiffre le plus
bas le nombre des croiseurs de 10.000
tonnes.
L'amiral Jellicoe est intervenu pour ap-
puyer de son autorité en matière navale
la suggestion du chef de la délégation bri-
tannique. Il a insisté sur la nécessité pour
la Grande-Bretagne de posséder un nom-
bre de croiseurs suffisant pour qu'ils puis-
sent remplir la tâche qui leur incombe-
rait. Il a fait valoir cet argument « Si
nous avons trouvé que le nombre de 114
croiseurs était insuffisant pendant la
grande guerre, n'abaissons-nous pas 'nos
nécessités au minimum possible lorsque
nous réduisons actuellement ce nombre à
70 ? Il
Au nom de la délégation japonaise, le
vicomte Ishiî a commencé par reconnaître
que la question des croiseurs reste sans
solution. Il a ensuite fait valoir que son
pays, pour des raisons d'économie et pour
rendre effective une limitation des arme-
ments, entend ne pas entreprendre de
constructions nouvelles. Aussi demande-
t-il, comme les Américains, la fixation
d'un tonnage global aussi réduit que pos-
sible et il propose pour Londres et Was-
hington le chiffre de 450.000 tonnes et pour
Tokio celui de 300.QOO tonnes. Il demande,
en outre, de très énergiques réductions
sur le chiffre des croiseurs de 10.000 tonnes.
M. Gibson a exposé le point de vue
américain et combattu énergiquement la
thèse anglaise d'après lamuellé les besoins
d'un pays au point de vue naval sont ab-
solus. Il a soutenu que la -meilleure mé-
thode de limitation est celle qui limite le
tonnage global et qui laisse dans le cadre
de ce tonnage chaque pays libre de cons-
truire les types et le nombre de navires
qu'il regarde comme nécessaire à ses be-
soins.
Rien n'est plus opposé à la thèse britan-
nique. Mais M. Gibson n'a pas voulu res-
ter sur cette note pessimiste et il a fini en
insinuant que si une base d'accord était
trouvée qui fût jugée acceptable par l'An-
gleterre et par le Japon, les Etats-Unis s'y
rallieraient.
Ajoutons encore que chacun des chefs
de délégation a protesté des intentions de
son gouvernement de chercher un terrain
d'entente.
Denys Meulhan
Une villa cambriolée à Passy
En l'absence de son propriétaire, M. Des-
croix, rentier, actuellement en villégiature,
des cambrioleurs se sont introduits dans
sa villa, rue Bois-le-Vent, à Passy.
ni. Michel, commissaire de police de la
Muette, avisé par des voisins, a fait les
constatations. La mise à sac de la villa
était complète. Les meubles étaient renver-
sés, ouverts, et leur contenu gisait épars
sur le plancher. Deux coffres-forts avaient
été forcés et fouillés.
D'après les premières investigations, il
semble que les visiteurs nocturnes s'étaient
préoccupés de ne pas s'embarrasser d'objets
encombrants et de rechercher surtout les
pièces d'argenterie et les bijoux contenus
dans: les armoires, les meubles et les cof-
fres-forts.
M. Descroix, avisé par dépêche, pourra
seul donner une estimation complète du
vol commis. Le rentier était abonné à deux
sociétés de surveillance. C'était bien la
peine 1.
La Légende
de la Bastille
A d'heure où les derniers lampions du
quatorze juillet s'éteignent et où, par les
rues qui semblent plus obscures, s'éloigne
le flot populaire, il n'est pas inutile que
nous-tracions ces lignes, pour que;ne s'é-
gare pas, après s'être affaibli, le sens
annuel des réjouissances et des manifes-
tations. Les fêtes du 14 juillet se déroulent
de plus en plus par la seule force d'un ata-i
visme insoucieux de leur origine. Et, si l'on
excepte la revue, que reste-t-il d'une fête
qui, pour se survivre, tend à devenir uni-
quement celle de l'armée ?
Les travaux auxquels se sont livrés plus
d'un historien, notamment Taine çet M.,
Funck-Brentano, ont sapé -la stupide
légende, et, peu à peu, nous avons appris
à voir, dans la date dont elle s'était em-
parée, ce qui fut réellement une journée
de meurtre et de licence dans le dérègle-
ment des bas instincts. Les Français, les
Parisiens peuvent en parler d'autant plus
à leur aise que, contrairement aux tradi-
tions officielles soigneusement entretenues,
c'est l'élément étranger qui, au dire de
Marat lui-même, prit la plus targe part au
siège facile de la fameuse forteresse et aux
événements dont sa chute fut le signal.
En dépit de textes irréfutables, nous
avons vu réapparaître hier, dans la presse
de gauche, les clichés habituels sur « la
citadelle de la tyrannie » et « les estafette.%
de la liberté » C'est pourquoi, pour para-
phraser le mot d'Henri Rochefort « tant
que les faits continueront à être présentés
systématiquement faux nous continuerons
systématiquement à dire qu'ils ne sont pas
yrr.ls ». Tous ceux qui ont lu les études
irréfutables écrites sur la Bastille, son
histoire et sa fin savent bien qu'elle ne fut
jamais la prison de mélodrame que la
passion révolutionnaire s'est acharnée à
nous représenter. L'abbé de Bucquoy, lé ba-
ron Hennequin, Poultior d'Elmotte, le Pré-
vôt de Beaumont, Dumouriez, Linguet, qui
y furent enfermés, sont unanimes à recon-
naître la qualité de la chère qui leur était
servie et la liberté qui leur était laissée. La
lectrice de la duchesse du Maine depuis
Mademoiselle de Staal et alors Mademoi-
selle de Launay emprisonnée à la Bas-
tille pour avoir été impliquée dans la cons-
piràtion de Cèïïamare, jouissait pendant
sa détention de l'autorisation permanente
de recevoir une abondante compagnie
dans ses Mémoires, si clairvoyants et ma-
licieux, elle nous dit que ce temps fut le
meilleur de sa vie », Ces traitements si
.pleins d'aménité étaient également appli-
qués aux gens d'extraction modeste tels
que l'escroc Latude ou, l'espion Renneville,
et leur temps d'incarcération expiré, les
détenus sans ressources étaient libérés
munis d'un assez gros pécule en cas de
prévention indûment subie, une indemnité'
nous dit v.Victorien Sardou, était Temièe
aux prisonniers reconnus innocents ̃"
Ji n'est pas possible de parler de la Bas-
tille sans rappeler Voltaire. Contrairement
à la légende, il n'y fut pas incarcéré pour
ses « idées d'émancipation mais pour des
libélles bassement injurieux et un dérè.
glement de vie publique dans lequel sa fa-
mille Fe réjouit qu'intervînt pareille sanc-
tin.
Le 14 juillet 1789, les victimes du' pou-
voir absolu et de la tyrannie des rois »
étaient au nombre de sept quatre faussai-
res, un fils de famille enfermé pour action
infamante et dont la famille payait la pen-
sion, un complice d'assassinat, et un fou,
ce dernier emprisonné ainsi que cela se
pratiquait souvent sous l'ancien régime, où
l'on n'usait pas des asiles aussi couram-
ment que de nos jours.
Dès le lendemain de la prise de la Bas-
tille, le peuple de Paris, effrayé des ex-
cès sauvagement sanguinaires commis par
des étrangers armés et des détenus, récem-
ment sortis de prison, pendait plusieurs
triomphateurs de la veille, condamnés
sous l'empire de la loi martiale. Et, certes,
il a fallu l'amas prodigieux d'événements,
le bouleversement et la confusion de la
Révolution et de la Terreur, enfin la cons-
piration continue des sociétés secrètes,
pour idéaliser une journée dont le récit, tel
qu'il figure dans les manuels scolaires, est
une injure au peuple de Paris et une fal-
sification de l'Histoire.
Gaétan Sanvoisin
LA REVUE DU 14 JUILLET
Paris acclame l'Armée
Le défilé des troupes, aux Champs-Elysées,
a soulevé le plus vit enthousiasme.
PAR M. ARMAND VILLETTB
Si..la revue passée maintenant aux
Champs-Elysées n'a pas toute l'ampleur
des grandes manifestations militaires de
Longchamp, l'enthousiasme de la popu-
lation parisienne n'est pas moindre.
Hier, la foule massée sur le parcours;
fixé et autour de la place de l'Arc-de-
Triomphe a montré par ses acclamations
chaleureuses et ses cris que les odieu-
ses menées communistes n'avaient au-
cune .influence sur ses sentiments pa-
triotiques.
Les emplacements réservés aux trou-
pes avaient été déblayés dès huit heures
par les soins du service d'ordre dirigé
avec sa compétence habituelle p.ar M.
Guichard, directeur de la police muni-
cipale. Les curieux sonc déjà très nom-
breux. Ils se rangent docilement der-
rière les barrages formés par les gar-
diens de la paix et les gardes munici-
paux à pied et,à chevai.
Bientôt retentissent les bruits de fan-
fares, les roulements de tambours, les
sonneries de clairons leadiyerses uni-
tés qui vont prendre part à la revue et
au défilé paraissent et vont s'installer.
Peu après arrivent les personnalités
officielles et les délégations ce sont'les
ministres, les présidents et les membres
du bureau du Sénat st de la Chambre
des députés, le grand chancelier de la
Légion d'honneur, .'es préfets, les pré-
sidents du conseil municipal et du
conseil, général, les délégués des associa-.
tions de mutilés et d'anciens combat-
tants, des officiers généraux de l'armée
de terre et de mer, etc., etc.
Le « garde à vous est commandé.
Les cris et les applaudissements éclatent
EDMOND TARBE ET HENRY DE PÊNE
fondateurs
ARTHUR MËYER
ABONNEMENTS
TBOISJIOIS SIXJiOll 0NJ1
Farii et Départements. 19 fc SS fc. fu 7S
Beljiqoe et Luxembourg.. 36 fr. 72 fr. 140 fr.
ÉbMjer (Union poi&k). 30 fr. 94 fr. 180 fr.
Compte Ch6«M Postal 8 ses-046 Pari»
Ci» 8'ABONNE DANS TOUS LES BUREAUX DE PO$Tt
.̃̃̃: RENÉ LARA
ffï ADMINISTRAT!©»
2. rue Drouot.
£e> Absoum* et Bêciamw long roqms dlrâMMCM
•GAULOIS -PUBLICITÉ* «, ru» Dkhm*
è l'Agence Bavas, 6'4 •"• «Watt»
TÉX.EPHONB < outenber* S6^O*
( Provence se-oa
«OÀ£SS£ TÉLÉGRAPHIQUE t GAtjLOit
Dans un article de belle allure sur le'
^maréchal Lyautey, publié récemment
!pàr la Revue des Deux Mondes, M.
>• 'liBairthbu écrit cette phrase « Mêlé
['depuis bientôt trente-huit ans au ma-
niement des affaires publiques. je
suis arrivé, par expérience et par
(réflexion, à cette conviction pro-
fondre qu'un civil au ministère de la
guerre., c'est la vérité en temps de paix
et le dogme en temps de guerre. » Gette
affirmation est soulignée pour lui don-
nèr plus de force. Et M. Barthou ajoute
-'«"J© serais surpris si le maréchal Lyau-
jtey ou quelqu'autre grand chef me dé-
mentait. »
'Les grands chefs ne m'ont point fait
leurs confidences, mais je serais, moi
aussi, très surpris s'ils adhéraient tous
à' semblable conclusion, au moins dans
sa forme àbsolue. Seulement, comme on
n'a pas pour habitude de les consulter
en cette matière, il faut bien qu'ils ac-
ceptent, de bon gré ou autrement, ce
:qu'il ne leur est pas possible ni permis
'd'empêcher.
M. Barthou invoque l'expérience de
trente-huit années. C'est évidemment
quelque chose, mais ce n'est pas tout.
La France moderne remonte plus haut
que ce tiers de siècle et il fut un temps,
que notre très sympathique garde des
sceaux me permette de le lui dire; où
elle s'appuyait sur des assisses politiques
autrement cohérentes et équilibrées que
celles d'aujourd'hui. Or. dans ce temps,
qui n'est pas très lointain, ce qui main-
tenant nous est donné comme un
axiome eût été formellement qualifié
d'hérésie. Aucun des gouvernements qui
'se sont succédé dans notre pays depuis
là Révolution pas même 1", Troisième
République dans ses commencements
¡raisonnables, n'a estimé que pour
's'occuper des choses de l'armée il fallût
obligatoirement s'adresser à quelqu'un
qui ne fût pas militaire, ni que la spé-
cialisation; de toute une existence dans
tun ordre spécial de travaux fût une
itare pour quiconque serait chargé de
coopérer à leur aboutissement. Et il
n'apparaît pas qu'ils s'en soient trouvés
plus mal.
L'Histoire contemporaine connaît des
grands ministres, des grands organisa-
teurs qui, de -leur métier, étaient des
Soldats. La Restauration a eu Goùvion-
Saint-Cyr, dont l'oeuvre, après un siè-
cle de durée, n'est pas encore périmée.
Sous la monarchie de Juillet, Soult a
;formé l'armée superbe qui a conquis
-l'Algérie et pris Sébastopol. Vers la. fin
du. Second Empire, le maréchal Niel. a
fait des efforts surhumains pour mettre
nos forces à égalité avec celles de la
Prusse. Et s'il a e.n grande partie
échoué, ce n'est point par défaut de vo-
lonté, d'intelligence ou de perspicacité,
mais parce que l'aveugle opposition de
politiciens avides de réclame électorale
lui a lié les mains et cassé les bras.
Allons plus loin. Quand, après les dé-
sastres de i870, l'armée française se fut
pour ainsi dire liquéfiée, qui donc lui
la' rendu santé et force pour écraser la
Commune? Qui donc a présidé à l'éla-
boration des lois militaires les meilleu-
res qu'une nation ait connues, et dont
là sotte abrogation, obtenue à force d'in-
sistance par les démolisseurs parlemen-
taires, a tant réjoui les Allemands ? En-
core un soldat, le général de Cissey, et
tun autre, du Bàrail. Gouvion-Saint-Cyr,
Soult, Niel, de Cissey, du Barail, voilà
des noms qu'on ne devrait jamais ou-
tblier, car, sans vouloir écrire quoi que
ce soit de désobligeant pour M. Pain-
levé, je me permets de dire que les hom-
mes qui les portaient ont fait une beso-
gne plus féconde et substantielle que
pelle à laquelle il se livre en ce moment,
bien qu'ils ne fussent pas aussi férus
que lui en mathématiques. Leur œuvre
est immortelle, tandis que la sienne est
'éphémère. Du moins faut-il souhaiter
qu'elle le soit.
Mais cette œuvre, auraient-ils pu
l'accomplir si, de leur temps, avait ré-
gné le régime politique insensé auquel
nous sommes soumis actuellement ?
Est-il possible de réaliser quelque chose
'de solide et de durable entre des com-
missions où dominent les incompéten-
ces et des Chambres affolées qui n'obéis-
sent qu'à leurs passions délirantes,
s'attribuent toute souveraineté et n'agis-
sent qu'à la façon d'un navire désem-
paré par la perte de son gouvernail ?
Pour elles, "tout ce qui porte un uni-
forme est suspect, tout ce qui mérite
confiance est écarté d'office. Elles n'ac-
ceptent que les gens sortis de leur sein,
et encore momentanément, jusqu'à
l'heure où elles leur signifie durement
qu'il faut céder la place à d'autres, qui
s'impatientent dans la coulisse. Quel
rôle pourraient jouer dans cette ba-
gàrre des hommes qui, étrangers par
profession et par choix à ces manigan-
ces malpropres, auraient pour unique
souci l'accomplissement de leur tâche et
volonté de la bien remplir ?
Aussi se passe-t-on de leur concours.
Quelquefois, cependant, on supporte
qu'une manche étoilée vienne s'étaler
sur le banc ministériel. Mais c'est que
celui qui la porte a montré patte blan-
chef. Avant de le choisir, on lui a de-
mandé non pas ce qu'il savait faire,
mais seulement si son républicanisme
'était bon teint ce qui ne l'empêche pas
d'avoir par occasion un sursaut de ré-
volte e$\de jeter son portefeuille à la
-figure dé ses répondants devenus trop
exigeants, -Ou, s'il, ne le fait pas, c'est.
qu'il est un général André, spéciale--
ment chargé non point de consolider,
mais de détruire tout ce qui lui tombe
sous la mâin:
M. Barthou rappelle la fameuse
séance du 14 mars 1917, où le général
Lyautey, ministre depuis trois mois à
peine, ne put lire que quatorze lignes
du discours qu'il avait préparé, et s'en-
fuit, écœuré, dans le hourvari des pupi-
tres atteints de la danse de Saint-Guy.
Elle est picturale et symptomatique.
Songez donc l Un membre du gouver-
nement qui a l'audace de trouver mau-
vais le, bavardage parlementaire et
d'aller, en pleine guerre, jusqu'à le qua-
lifier de dangereux, quel scandale, et
quelle menace d'absolutisme Un pa-
reil empiétement sur les droits sacro-
saints de la parlote ne pouvait être
toléré.- Et il ne le fut pas.
Un ministre civil n'aurait pas com.
mis cette imprudence. Il se fût résigné
à laisser filtrer les mystères des comités
secrets, plutôt que de s'exposer à perdre
son portefeuille. Et sans doute eût-il
cru en avoir fait assez en donnant un
démenti sans valeur effective aux jour-
naux qui auraient répété ce qu'on leur
avait raconté.
Quant à la morale de cette histoire, la
voici. Tant que nous vivrons sous un
régime qui n'est du véritable parlemen-
tarisme que la contrefaçon et la carica-
ture tant qu'il y aura une Chambres
sans contrepoids, usurpant tous les pou-
voirs et, au lieu de se borner à voter
le budget et à contrôler les actes de
l'exécutif, mêlant ensemble tous les
rôles sans autre souci que celui d'assu-
rer sa réélection, la formule donnée par
M. Barthou sera vraie, parce que jamais
on ne confiera le ministère de la guerre
au militaire le plus qualifié pour y faire
bonne figure. Ou si, par aventure, pareil
choix se produit, on ne le maintiendra
pas.
Notre, démocratie soupçonneuse, en-
vieuse et égalitaire se méfie des supério-
rités, sinon même des compétences. Elle
ne s'accommode que de ceux qui, au
lieu d3 la diriger, la suivent et ne la
gênent pas. Or, à de rares exceptions
près, les ministres de la guerre civils
sont de ceux-là.
M. Barthou, je le répète, a donc rai-
son, à l'heure où il parle. Mais cette
heure durera-t-elle jusqu'à la consom-
mation des temps ?
Lieutenant-colonel ROusset
LA VIE QUI PASSE
la Collection Benson
Après l'armistice de novembre 1918, le
gouvernement britannique dut combler le défi-
cit causé par les dépenses considérables ce
la guerre. C'est une période de grande péni-
tence. Des impôts écrasants, moins exagérés
cependant que les nôtres, sont exigés des plus
riches familles, à tel point que celles-ci, n'y pou-
vant suffire avec des revenues déjà diminués, sont
obligées pour y faire face d'aliéner leurs plus
précieux trésors d'art. C'est une des raisons
principales, sinon la seule, de l'exode des
grandes collections anglaises auquel nous assis-
tons. ̃•-̃
A peine venait-on d'apprendre à Londres la
très proche mise aux .enchères du célèbre en-
semble appartenant à sir George Holford, le « roi
des orchidées », ce qui n'avait pas été sans ;au-
ser une certaine émotion, qu'une nouvelle sen-
sationnelle se répandait dans le public. On an-
nonçait que sir Joseph Duveen, le grand anti-
quaire de Londres, Paris et New-York, venait
d'acquérir pour la somme formidable de cinq
cent mille livres, soit au cours actuel du change
soixante-deux millions de francs, la collection de
tableaux, fameuse entre toutes, de M.. Robert
Benson.
Cet événement va révolutionner le monde ces
arts, car il n'est personne ayant étudié l'histoire
de' la peinture, et en particulier les maîtres ita-
liens depuis le quatorzième jusqu'au début du
seizième siècle, qui ne connaisse, sinon pour
les avoir admirés dans les expositions où leur
propriétaire les prêtait généreusement, tout au
moins de réputation, les admirables tableaux
accumulés depuis cinquante-sept ans par M. Ben-
son et Mrs Evelyn Benson. La beauté, la rareté,
la qualité des maîtres qu'ils représentent font de
cette collection particulière, réunie par un même
amateur, un ensemble unique au monde et d'une
valeur inappréciable.
C'est au cours de longs séjours en France et
en Italie que M. et Mrs Benson formèrent peu
à peu leur galerie. Ayant des connaissances ap-
profondies, un goût très sûr et cet instinct que
seuls les collectionneurs prédestinés et quelques
antiquaires possèdent, ils furent surtout ::éduits
par les maîtres de l'école vénitienne qui, à la
spiritualité des autres maîtres italiens, ajoutèrent
la magie de couleurs vibrantes et un profond sen-
timent du décor.
Une brève énumération de quelques peintures
choisies parmi les plus remarquables ne donnera
qu'une faible idée de cette collection.
Ce sont, de Duccio, quatre petits panneaux à
sujets de la Vie du Christ, qui firent partie au-
trefois de l'ensemble admiré à la cathédrale de
Sienne. C'est, par Domenico Ghirlandajo, le
Portrait de Francesco Sassétti et de son fils Théo-
dore, qui peut rivaliser avec je Portrait d'un
vieillard et de son petit-fils du même maître, que
conserve le Louvre.
Voici, d'Andrea del Sarto, une Vierge avec
l'Enfant, plus belle qu'une vierge de Raphaël; ;.de
Luca Signorelli, une autre Madone exquise; de
Cosimo Tura, sur un panneau rond, une Fuite
en Egypte; du Corrège, l'admirable scène du
Christ prenant congé de sa mère avant la, Pas-
sion; de Bernardino Luini, l'élève affectionné
du Vinci, un Portrait de Femme, la tête
auréolée d'une curieuse coiffure et jouant avec
un collier qu'elle égrène entre ses doigts, oeuvre
d'un charme exceptionnel.
Carlo Grivelli, ce peintre de Venise qui sut
donner à ses personnages une expression, si in-
tense, dans une Vierge tenant l'Enfant, repré-
sentée grandeur naturelle, déploie le' faste
d'étoffes orfévrées. Antonello de Messine, maître
dont les œuvres sont d'une insigne rareté, nous
montre également La Vierge et l'Enfant Jésus,
dont les qualités s'égalent à celles de son Condot-
tiere du Louvre. Des trois oeuvres, de Giovanni
Bellini acquises par M. Benson, Baçchus est
peut-être le plus étonnant. Vittore Carpaccio a
fixé les traits délicats d'une jeune Femme lisant
accoudée à un balcon.' Titien en une composition
superbe représente à son tour La Vierge et Jésus
sur un fond de paysage, peinte à l'époque où il
était encore sous l'influence de Giorgione.
Arrêtons ici l'énumération de'ces chefs-'
d'œuwe, exposés quelques semaines encore
dans les trois grandes galeries du musée de Man-
chester auquel M. Benson les avait prêtés. Ils
iront ensuite s'éparpiller un peu partout. Avant.
qu'ils ne quittent définitivement l'Europe qui les
vit naître, qu'il me soit permis de formuler un
vœu, celui de voir exposés à Paris les tableaux,
de la collection Benson.
Sous forme de dons magnifiques à nos mu-
sées, d'aide et d'encouragements à nos artistes,
sir Joseph Duveen a prouvé en maintes circons-
tances à quel point il s'intéresse au mouvement
artistique d'un pays pour lequel il semble éprou-
ver une particulière prédilection. Cette exposi-
tion de la galerie Benson, en permettant d'admi-
rer des œuvres splendides de l'école italienne,
lui vaudrait, s'il lui était possible de la réaliser,
la reconnaissance de tous les amis des arts.
Maurice Feuillet
La tâche du Gouvernement
Voilà nos législateurs en .vacances. Les
Chambres; avant de se séparer, ont
affirmé' leur confiancè dans' le gouver-
nement. Espérons qu'il va gouverner
nous en avons besoin.. On imagine
assez facilement la fatigue et la lassi-
tude d'un Poincàré.. Hélas les événe-
ments et là marche du monde ne lui
permettent guère de prendre du repos.
Ni lui ni ses collaborateurs ne sau-
raient profiter de ces loisirs que tout le
monde s'octroie aujourd'hui, sur la fin
de l'été. La période des vacances, c'est
maintenant celle où les ministres, dé-
barrassés des braillards et des interpel-
lateurs, peuvent vraiment travailler.
N'est-ce pas au cours des vacances, l'an
dernier, que le gouvernement avait en-
tamé les réformes qui n'ont pas eu la
suite attendue ?
M. Sarraut et M. Barthou ont pris
l'engagement, il y a quelques semaines,
de revenir aux communistes dès que le
Parlement aurait achevé sa session. Les
mouvements séditieux que les révolu-
tionnaires ont essayé de déclancher dans
l'armée, à propos de.la revue du 14 juil-
let, rappelleront à nos dirigeants que le
communisme n'a pas cessé d'être l'en-
nemi.
Si l'on en croit V Humanité, le chant
de l'Internationale a remplacé La Mar-
seillaise dans les camps et dans les ca-
sernes. M. Painlevé a obtenu du Parle-
ment le vote d'une triple loi qui contient
le maximum des concessions possibles
à l'esprit pacifiste, et qui donne le mi-
nimum de sécurité à notre vie natio-
nale. L'Humamité lui signifie qu'il auira
fort à faire pour en obtenir l'applica-
tion, et que les communistes « entre-
prendront tout pour eriïra.vër. ïïoïi-
velle organisation de l'armée •fran-
M. Vaillant-Couturier, dans'le même
journal, déclare que le parti entend
« arracher de vive forcé » au gouverne-
ment l'amnistie pleine et entière de tous
les camarades, civils, militaires et colo-
niaux, qui « souffrent dans les geôles ré-
publicaines ». L'instant paraît-il venu
à M. Barthou d'ouvrir les portes des
prisons ? Il faut espérer que non.
Cet inoubliable 14 juillet, où les ar-
mées françaises, victorieuses, ont fait
leur rentrée à Paris, beaucoup de bons
citoyens avaient espéré que ce jour ces-
serait de commémorer un épisode- -de
guerre civile et deviendrait, en restant
la fête de l'année, une véritable fête na-
fionale. Hétas l nos dirigeants, pris
d'on ne sait quelle terreur ou d'on ne
sait quel découragement, contaminés
par le pacifisme et par la lâcheté am-
biante, ont, au contraire, réduit le rôle
de l'armée dans la manifestation du
14 juillet. On l'a escamotée. Les revues
ont été supprimées, comme si l'on crai-
gnait d'offrir à la France un spectacle
de sa force ou de donner à l'armée trop
de prestige. Et, cèdes, les modestes
prises d'armes auxquelles nous assis.
tons depuis quelques années ne sont pas
faites pour inspirer le vertige aux spec-
tateurs ni pour griser d'orgueil les mi-
litaires
Le gouvernement, qui vient de faire
voter les nouvelles lois de défense na-
tionale, ne croit-il pas que le moment
est venu de réagir ? Son premier de-
voir n'est-il pas de réprimer d'une fa-
ç,on implacable ces excitations à la ré-
volte, à la désertion, d'arrêter les ca-
lomnies dont on outrage nos officiers ?
Son plus cher souci ne devrait-il pas
être de mettre à l'honneur le service
imposé sous les drapeaux à tous les
Français ? '̃.̃̃̃
Curtius
Sénat. d'enregistrement ?
Hier matin, vers trois heures, lecture a
été donnée du décret de clôture de la ses-
sion parlementaire, après que fut réalisé
1 .ocord sur les quelques points qui étaient
en litige entre les deux assemblées.
A en juger par l'apparence, la Chambre
et le Sénat ont fourni la nuit dernière un
effort considérable. La réalité est tout
autre et elle n'est point à l'éloge de nos
deux assemblées. Elles ont voulu rattra-
per le temps perdu.
Au cours de sa séance de nuit, le Sénat
a adopté sans discussion une vingtaine de
projets de loi dont plusieurs fort impor-
tants et qui auraient demandé une étude
approfondie et des débats sérieux. La loi
sur l'augmentation des salaires des fonc-
tionnaires notamment, qui entraîne plus
d'un milliard de dépenses nouvelles et qui
aura sur l'économie nationale les plus fâ-
cheuses répercussions, a été votée en quel-
ques minutes. C'est vraiment un procédé
par trop expéditif. On n'avait pas l'im-
pression d'être, au Luxembourg, au sein
d'une assemblée délibérante, mais en pré-
sence d'une simple Chambre d'enregistre-
ment. Est-ce là remplir de façon conscien-
cieuse le mandat que nos sénateurs ont
reçu de leurs électeurs ? Nul n'oserait et
ne pourrait le soutenir.
A ce jeu-là,'le Sénat, déjà l'objet de' nom-
breuses critiques, arrivera à faire douter
de son utilité et à persuader l'opinion pu-
blique qu'il est, dâns'notre constitution, un
rouage coûteux mais sans raison ni mo-
tif d'existence.
Cathelineâu
Les échos
La cession à la ville de Rome du mu-
sée napoléonien.
Au Capitole a été signé par le prince
Potenziani, gouverneur de Rome, et par
le comte Campello, principal héritier du
comte Primoli, et conformément aux
dernières volontés de celui-ci, l'.acte de
cession à la ville da Rome du musée na-
poléonien "que le comte Primoli avait
constitué dans son palais de la'rue Za-
nardelli.
Liste officielle et complète.
L' « Association des citoyens de
Washington », qui s'efforce de faire res-
pecter strictement la loi sur la prohibi-
tion, (recevait ces jours-ci un volumineux
paquet portant cette suscription « Liste
des personnes soupçonnées de violer la
loi sèche. »
Craignant que le paquet ne contînt
une bombe, on l'ouvrit avec de grandes
précautions, mais on s'aperçut qu'il
contenait tout simplement. l'annuaire
officiel et complet des adresses de la
cité de Washington 1
LE PRIX DES MARECHAUX A-SAINT-CLOUD
Il est gagné par « Cerulea »,
au baron Ed. de Rothschild
Le prix des Maréchaux, qui clôt la brillante
série des grandes épreuves hippiques de l'année,
s'est couru hier à Saint-Cloud. Par chance, il
n'a pas plu, et, malgré des nuages au ciel,
l'après-midi a été très agréable, avec de belles
coulées de soleil. La matinée, malheureusement,
avait été si menaçante que les Parisiennes n'ont
pas osé venir à la Fouilleuse en grande toilette,
de sorte que le pesage n'a pas eu cette physio-
nomie de haute élégance qu'il a d'ordinaire en
cette journée classique.
Si les toilettes ont manqué, .,la foule était
innombrable dans les deux enceintes. On avait
peine à circuler au pesage, qui avait été fleuri
avec soin par la Société sportive d'encoura-
gement. Cerulea, l'excellente pouliche du baron
Ed. de Rothschild, remporta ce beau trophée
après une lutte sévère avec Bois Jocelyn et
même avec Trie Trac qui. avait mené toute la
course et donné, jusqu'à cent mètres du poteau,
l'impression d'un gagnant certain. Très belle
journée sportive, en somme, et un grand succès
de plus à l'actif de la Société sportive, dont
l'effort pour maintenir l'activité de la vie pari-
sienne après le Grand Prix se trouve ainsi
récompensé. G. D.
Les consommations du 14 juillet.
La clientèle exceptionnellement nom-
breuse qui ne cessa, hier, de fréquenter
lë'â ëaféà dans tous les quartiers de Pa-
ris constata, unanimement, que là prix
des consommations avait été somptueu-
sement relevé. Un de nos amis a payé
deux francs, dans un établissement de
la place de la Bourse, le modeste bock
qui y coûte habituellement la moitié de
ce prix. Le régime est cher aux débi-
tants et cher pour les consomma-
teurs. Le « bistro non subventionné
cette année (comme nous l'avons dit),
s'est vengé sur le public.
Le trois cent cinquantième anniver-
saire de Rubens.
A l'occasion du trois cent cinquan-
tième anniversaire de la naissance du
grand peintre flamand Rubens, la ville
d'Anvers organisera une série de fêtes
commémoratives qui promettent d'être
des plus brillantes.
Elles dureront du 21 juillet (fête na-
tionale) jusqu'à la grande kermesse
(13, 16 et août), et compren-
dront notamment une exposition de ta-
bleaux de Rubens se trouvant dans les
musées, églises, etc., et plusieurs au-
tres expositions de gravures et eaux-
fortes du maître, de reproductions de
ses tableaux, de livres concernant son
œuvre et la vie intellectuelle de son
époque.
En outre, une grande séance acadé-
mique aura lieu à l'Opéra royal fla-
mand. Les fêtes comporteront encore
deux sorties de VOmmeganck, deux exé-
cutions de la Rubenscantate de P. Be-
noît, à la place Verte une décoration
générale de la ville, etc.
Un Rembrandt inconnu.
On vient de découvrir dans une
église de Boorglon, en Hollande, un ta-
bleau de Rembrandt. C'est un portrait
de lui-même fait à sa soixantième an-
née. Les experts qui ont examiné ce
tableau déclarent que c'est bien une
œuvre du célèbre peintre.
Le record de l'insomnie.
On mande de San-Antonio (Etats-
Unis) qu'ayant bu trente-cinq tasses de
café et ayant fumé six paquets de ciga-
rettes, un homme âgé de quarante ans
a pu battre le record de .l'insomnie. En
effet, le héros de cette performance est
resté cent cinquante heures sans se cou-
cher et sans dormir.
De nombreux impresario lui font des
offres pour renouveler cette expérience
à New-York.
Voilà, en tout cas, un ingénieux
moyen de boire du café et de fumer « à
l'oeil ,»;
Un philtre.
Dans une armoire reléguée en un
coi-: du palais de Dolma-Bagtché, à
Constatinople, on a trouvé une lettre
fort curieuse adressée par une hanoum,
amie de la pacha-cadine (la première,
la plus ancienne des femmes du Sultan),
en réponse à une demande de celle-ci de
lui envoyer un philtre qui lui servirait
à conserver l'affection et l'estime du
padischàh. Voici cette lettre
« Je vous envoie une carafe d'eau, des
aromates et une amulette. Cette eau est
embaumée. On devra en asperger les
endroits que doit traverser .Sa Majesté.
Les aromates seront brûlés de;. temps à
autre dans les appartements impériaux.
Vous porterez l'amulette au. cou, à
même la peau. Si cela ne peut se faire,
vous la déposerez dans un verre d'eau
jusqu'à ce que les inscriptions en soient
complètement effacées. Puis vous en
verserez quelques gouttes dans l'eau que
le Sultan boira à table. »
On ne dit pas de quel sultan et de
quelle sultane il s'agissait, ni si le
philtre opéra.
Le Coq
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 15 juillet
Région parisienne: vent variable et faible;
nuageux, brumeux, avec éclaircies.
Température sensiblement stationnaire, plutôt
en hausse. \.y"
AUJOURD,
14 heures. Courses à Maisons-Laffitte.
EST-CE L'AVION DE NUNGESSER ?
Londres, 14 juillet.
On mande de New-York à l'agence Reu-
ter, de Saint-Jean-de-Terre-Neuve à la date
du 14
« Des débris que l'on croit être ceux de
l'avion de Nungesser et Coli ont été décou-
verts aujourd'hui dans l'intérieur.
» Deux chasseurs de Flàlbay, près de
Saint-Georges, sur la côte occidentale, ont
informé les autorités ferroviaires d'ici
qu'ils ont aperçu, à une soixantaine de
kilomètres dans l'intérieur, un objet qu'ils
croient être l'avion de Nungesser et Coli.
Ils ont déclaré que l'objet en question avait
l'apparence d'un grand bateau blanc.
» Les autorités ferroviaires ont envoyé
de Saint-Georges à Flatbay un inspecteur,
avec l'aviateur Cotton, par voiture spé-
ciale, afin d'interviewer les chasseurs. et
de prendre des dispositions pour qu'une
petite expédition visite l'endroit où l'objet
a été aperçu et s'assure de sa nature..»
LE DÉSARMEMENT NAVAL
La Conférence trois
La réunion plénière n'aboutit pas
I,a réunion plénière qui a été tenue hier
à Genève à la demande de la délégation
anglaise n'a abouti à aucun résultat,
comme il était facile de le prévoir.
Elle a été occupée entièrement par l'ex-
posé de la thèse de chacune des délégations
qui ont tenu à bien préciser leur point de
vue et la position qu'elles entendent con-
Il en ressort que la «rUéstion des 'crôi-
seurs.est la seule à retarder, un dénoue-
ment heureux de la conférence, mais aussi
qu'aucune solution certaine de ce problè-
me n'est' réellement envisagée.
C'est lord Bridgeman qui a pris le pre-
mier la parole. 11 a fait un exposé com-
plet de la thèse britannique qui est oppo-
sée à ce que la conférence fixe d'abord, un
tonnage global des croiseurs. Ce qui im-
porte surtout à l'empire britannique, c'est
le nombre, beaucoup plus que la dimen-
sion. Aussi, lord Bridgeman propose-t-il
aux Etats-Unis de fixer au chiffre le plus
bas le nombre des croiseurs de 10.000
tonnes.
L'amiral Jellicoe est intervenu pour ap-
puyer de son autorité en matière navale
la suggestion du chef de la délégation bri-
tannique. Il a insisté sur la nécessité pour
la Grande-Bretagne de posséder un nom-
bre de croiseurs suffisant pour qu'ils puis-
sent remplir la tâche qui leur incombe-
rait. Il a fait valoir cet argument « Si
nous avons trouvé que le nombre de 114
croiseurs était insuffisant pendant la
grande guerre, n'abaissons-nous pas 'nos
nécessités au minimum possible lorsque
nous réduisons actuellement ce nombre à
70 ? Il
Au nom de la délégation japonaise, le
vicomte Ishiî a commencé par reconnaître
que la question des croiseurs reste sans
solution. Il a ensuite fait valoir que son
pays, pour des raisons d'économie et pour
rendre effective une limitation des arme-
ments, entend ne pas entreprendre de
constructions nouvelles. Aussi demande-
t-il, comme les Américains, la fixation
d'un tonnage global aussi réduit que pos-
sible et il propose pour Londres et Was-
hington le chiffre de 450.000 tonnes et pour
Tokio celui de 300.QOO tonnes. Il demande,
en outre, de très énergiques réductions
sur le chiffre des croiseurs de 10.000 tonnes.
M. Gibson a exposé le point de vue
américain et combattu énergiquement la
thèse anglaise d'après lamuellé les besoins
d'un pays au point de vue naval sont ab-
solus. Il a soutenu que la -meilleure mé-
thode de limitation est celle qui limite le
tonnage global et qui laisse dans le cadre
de ce tonnage chaque pays libre de cons-
truire les types et le nombre de navires
qu'il regarde comme nécessaire à ses be-
soins.
Rien n'est plus opposé à la thèse britan-
nique. Mais M. Gibson n'a pas voulu res-
ter sur cette note pessimiste et il a fini en
insinuant que si une base d'accord était
trouvée qui fût jugée acceptable par l'An-
gleterre et par le Japon, les Etats-Unis s'y
rallieraient.
Ajoutons encore que chacun des chefs
de délégation a protesté des intentions de
son gouvernement de chercher un terrain
d'entente.
Denys Meulhan
Une villa cambriolée à Passy
En l'absence de son propriétaire, M. Des-
croix, rentier, actuellement en villégiature,
des cambrioleurs se sont introduits dans
sa villa, rue Bois-le-Vent, à Passy.
ni. Michel, commissaire de police de la
Muette, avisé par des voisins, a fait les
constatations. La mise à sac de la villa
était complète. Les meubles étaient renver-
sés, ouverts, et leur contenu gisait épars
sur le plancher. Deux coffres-forts avaient
été forcés et fouillés.
D'après les premières investigations, il
semble que les visiteurs nocturnes s'étaient
préoccupés de ne pas s'embarrasser d'objets
encombrants et de rechercher surtout les
pièces d'argenterie et les bijoux contenus
dans: les armoires, les meubles et les cof-
fres-forts.
M. Descroix, avisé par dépêche, pourra
seul donner une estimation complète du
vol commis. Le rentier était abonné à deux
sociétés de surveillance. C'était bien la
peine 1.
La Légende
de la Bastille
A d'heure où les derniers lampions du
quatorze juillet s'éteignent et où, par les
rues qui semblent plus obscures, s'éloigne
le flot populaire, il n'est pas inutile que
nous-tracions ces lignes, pour que;ne s'é-
gare pas, après s'être affaibli, le sens
annuel des réjouissances et des manifes-
tations. Les fêtes du 14 juillet se déroulent
de plus en plus par la seule force d'un ata-i
visme insoucieux de leur origine. Et, si l'on
excepte la revue, que reste-t-il d'une fête
qui, pour se survivre, tend à devenir uni-
quement celle de l'armée ?
Les travaux auxquels se sont livrés plus
d'un historien, notamment Taine çet M.,
Funck-Brentano, ont sapé -la stupide
légende, et, peu à peu, nous avons appris
à voir, dans la date dont elle s'était em-
parée, ce qui fut réellement une journée
de meurtre et de licence dans le dérègle-
ment des bas instincts. Les Français, les
Parisiens peuvent en parler d'autant plus
à leur aise que, contrairement aux tradi-
tions officielles soigneusement entretenues,
c'est l'élément étranger qui, au dire de
Marat lui-même, prit la plus targe part au
siège facile de la fameuse forteresse et aux
événements dont sa chute fut le signal.
En dépit de textes irréfutables, nous
avons vu réapparaître hier, dans la presse
de gauche, les clichés habituels sur « la
citadelle de la tyrannie » et « les estafette.%
de la liberté » C'est pourquoi, pour para-
phraser le mot d'Henri Rochefort « tant
que les faits continueront à être présentés
systématiquement faux nous continuerons
systématiquement à dire qu'ils ne sont pas
yrr.ls ». Tous ceux qui ont lu les études
irréfutables écrites sur la Bastille, son
histoire et sa fin savent bien qu'elle ne fut
jamais la prison de mélodrame que la
passion révolutionnaire s'est acharnée à
nous représenter. L'abbé de Bucquoy, lé ba-
ron Hennequin, Poultior d'Elmotte, le Pré-
vôt de Beaumont, Dumouriez, Linguet, qui
y furent enfermés, sont unanimes à recon-
naître la qualité de la chère qui leur était
servie et la liberté qui leur était laissée. La
lectrice de la duchesse du Maine depuis
Mademoiselle de Staal et alors Mademoi-
selle de Launay emprisonnée à la Bas-
tille pour avoir été impliquée dans la cons-
piràtion de Cèïïamare, jouissait pendant
sa détention de l'autorisation permanente
de recevoir une abondante compagnie
dans ses Mémoires, si clairvoyants et ma-
licieux, elle nous dit que ce temps fut le
meilleur de sa vie », Ces traitements si
.pleins d'aménité étaient également appli-
qués aux gens d'extraction modeste tels
que l'escroc Latude ou, l'espion Renneville,
et leur temps d'incarcération expiré, les
détenus sans ressources étaient libérés
munis d'un assez gros pécule en cas de
prévention indûment subie, une indemnité'
nous dit v.Victorien Sardou, était Temièe
aux prisonniers reconnus innocents ̃"
Ji n'est pas possible de parler de la Bas-
tille sans rappeler Voltaire. Contrairement
à la légende, il n'y fut pas incarcéré pour
ses « idées d'émancipation mais pour des
libélles bassement injurieux et un dérè.
glement de vie publique dans lequel sa fa-
mille Fe réjouit qu'intervînt pareille sanc-
tin.
Le 14 juillet 1789, les victimes du' pou-
voir absolu et de la tyrannie des rois »
étaient au nombre de sept quatre faussai-
res, un fils de famille enfermé pour action
infamante et dont la famille payait la pen-
sion, un complice d'assassinat, et un fou,
ce dernier emprisonné ainsi que cela se
pratiquait souvent sous l'ancien régime, où
l'on n'usait pas des asiles aussi couram-
ment que de nos jours.
Dès le lendemain de la prise de la Bas-
tille, le peuple de Paris, effrayé des ex-
cès sauvagement sanguinaires commis par
des étrangers armés et des détenus, récem-
ment sortis de prison, pendait plusieurs
triomphateurs de la veille, condamnés
sous l'empire de la loi martiale. Et, certes,
il a fallu l'amas prodigieux d'événements,
le bouleversement et la confusion de la
Révolution et de la Terreur, enfin la cons-
piration continue des sociétés secrètes,
pour idéaliser une journée dont le récit, tel
qu'il figure dans les manuels scolaires, est
une injure au peuple de Paris et une fal-
sification de l'Histoire.
Gaétan Sanvoisin
LA REVUE DU 14 JUILLET
Paris acclame l'Armée
Le défilé des troupes, aux Champs-Elysées,
a soulevé le plus vit enthousiasme.
PAR M. ARMAND VILLETTB
Si..la revue passée maintenant aux
Champs-Elysées n'a pas toute l'ampleur
des grandes manifestations militaires de
Longchamp, l'enthousiasme de la popu-
lation parisienne n'est pas moindre.
Hier, la foule massée sur le parcours;
fixé et autour de la place de l'Arc-de-
Triomphe a montré par ses acclamations
chaleureuses et ses cris que les odieu-
ses menées communistes n'avaient au-
cune .influence sur ses sentiments pa-
triotiques.
Les emplacements réservés aux trou-
pes avaient été déblayés dès huit heures
par les soins du service d'ordre dirigé
avec sa compétence habituelle p.ar M.
Guichard, directeur de la police muni-
cipale. Les curieux sonc déjà très nom-
breux. Ils se rangent docilement der-
rière les barrages formés par les gar-
diens de la paix et les gardes munici-
paux à pied et,à chevai.
Bientôt retentissent les bruits de fan-
fares, les roulements de tambours, les
sonneries de clairons leadiyerses uni-
tés qui vont prendre part à la revue et
au défilé paraissent et vont s'installer.
Peu après arrivent les personnalités
officielles et les délégations ce sont'les
ministres, les présidents et les membres
du bureau du Sénat st de la Chambre
des députés, le grand chancelier de la
Légion d'honneur, .'es préfets, les pré-
sidents du conseil municipal et du
conseil, général, les délégués des associa-.
tions de mutilés et d'anciens combat-
tants, des officiers généraux de l'armée
de terre et de mer, etc., etc.
Le « garde à vous est commandé.
Les cris et les applaudissements éclatent
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.63%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.63%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"The Romanic review : a quarterly journal devoted to research, the publications of texts and documents, critical discussions, notes, news and comment, in the field of the romance languages and literatures / edited by Henry Alfred Todd and Raymond Weeks /ark:/12148/bpt6k119586.highres Bibliothèque de l'École des Chartes /ark:/12148/bpt6k12501c.highresCommun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"The Romanic review : a quarterly journal devoted to research, the publications of texts and documents, critical discussions, notes, news and comment, in the field of the romance languages and literatures / edited by Henry Alfred Todd and Raymond Weeks /ark:/12148/bpt6k119586.highres Bibliothèque de l'École des Chartes /ark:/12148/bpt6k12501c.highresCommun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k540946d/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k540946d/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k540946d/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k540946d/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k540946d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k540946d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k540946d/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest