Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-07-09
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 juillet 1927 09 juillet 1927
Description : 1927/07/09 (Numéro 18174). 1927/07/09 (Numéro 18174).
Description : Note : supplément littéraire pages 3 et 4. Note : supplément littéraire pages 3 et 4.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5409404
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2008
62- année. S-gérie. N° 18H4 CS h. dll lYiatïn> PARIS ET DÉPARTEMENTS 2S CËNTlMËg (5 h. dU matin)
EDIOHÔ TARBE ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur
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Belgique et Luxembourg. 36 fr. 72 fr. 140 fr.
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Les Annonces et Bêcia/nej sont reçue» air*ot6iM#
4*GAULÔIS-PUSLIÇIT£*t.nu Droa»
Gutenberâ 56-O4
ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE i GAULOIS PARU
J'ai cru
quejevous aimais.
Gérard d'Houville, qu', sous un nom
'd'homme, se meut .avec tendresse et lé-
gèreté dans une atmosphère féminine
qu'en ses révoltes de passion ne connut
point George Sand, vient, en réunissant
quelques proverbes subtilement émus,
de les intituler « Je crois que je vous
aime. » Robert de Fiers, qui de tout son
esprit s'y plaît, les appelle « le Spectacle
dans un hamac >••, marquant d'un mot
leur délicieux balancement et le charme
fugitif de leur incertitude. Est-ce que je
vous aime ? Evidemment, c'est la quels-
tion. La couleur de vos yeux emplit les
aniens d'aise, votre peau. laiteuse et
.veloutée trouble la mienne, vous le-
yez le bras, vous tournez la tête, et vos
gestes m'enivrent de douceur. Alors ?
Oui, mais. mais je ne sais pas et je
n'en suis pas dù tout arrivé pour si peu
au vers émerveillé de Roxane
Ecoutez, Bajazet, je sens que je vous aime.
Mais il ne faudra point dire « Je ne
vous aime plus. » il v a trop de perfec-
tion dans l'amour pour qu'il ne porte
-pas en soi quelque chose d'éternel. S'il
ne dure point, il est le caprice et n'est
pas l'amour la preuve qu'il donne
d'avoir été, c'est de continuer d'être,
tout en pliant ses modes à la volonté du
temps. Ce qu'il faudra dire plutôt est la
phrase terrible et décisive de tant de
drames à deux « J'ai cru que je vous
aimais. » Ainsi la Gisèle du procès d'hier,
qui se destinait au plaisir de vivre,
s'égare lorsque, sentant que s'éparpillait
dans la mort son éphémère beauté, elle
balbutie « Pourquoi n'a-t-il pas com-
pris que je ne l'aimais ylus ? » Elle
n'avait jamais aimé l'homme qui la
tuait.
Et lui ? Quel chemin d'amour a^t-il
donc pensé suivre ? Il avait imprudem-
ment dans sa convoitise souhaité de
s'approprier la beauté d'une femme..
Déçu dans son calcul, il tue pour réta-
blir le compte et des jurés complai-
sants le rendent à ses affaires, qui ne
sauraient à l'avenir que prospérer da-
vantage, des jurés où l'on trouve,
comme dans tout groupement, un lot de
maris trompés, à qui ne déplaît pas
que quelque fou pris au hasard venge
îa 'corporation, sans qu'il leur en coûte
rien. Mieux encore qu'un flou il yj
d,ans tout meurtrier passionnel. l'étoffe
d'un imbécile. Bien plus là où- ainsi
que sur les cordes d'une harpe la sen-
sibilité frissonne, l'idée ne saurait se
cristalliser de la brutalité d'un crime.
•L'André del Sarte de Musset gémit dans
son désespoir « Je ne le poursuivrai
pas. »
« J'ai cru que je vous aimais. » On
se laisse attirer par l'appât de la richesse
ou de la beauté, et l'on prend pour de
l'amour un désir qui s'emflamme désir
d'un être chez l'un, chez l'autre désir
d'une chose. L'homme qui a tué cette
femme ne lui avait même pas demand3
de l'aimer il savait qu'elle ne l'aimait
point et ne voyait en lui qu'un logis doré.
Sans doute elle eût dû payer mieux son
terme. Mais que comptait-il sur elle, lui,
qui ne pensait qu'à soi et, sans ambi-
tionner un échange de.vies, l'acquérait
comme un bijou qu'on choisit à la de-
vanture d'un joaillier, un insensible bi-
jou qui se contente de la main qui le
retient ?
Si son amour eût été de l'amour, il
eût attendu que cette jeune fille, dont
il ne faisait qu'une image, fût prête à
l'aimer: Cependant même, qu.'en serait-
il advenu ? Angoissante question, à la-
quelle on n'ose répondre que par un
peut-être, de savoir, encore que l'amour
soit un aimant, si par sa seule force il
appelle l'amour. Avec tout son cœur
suffit-il de le demander ? Pyrrhus le
réclame d'Andromaque, Hermione de
Pyrrhus, Oreste d'Hermione, et nul ne
l'obtient mais aux lèvres de ces trois
êtres savons-nous s'il n'est pas qu'un
impétueux désir ? Quoi qu'il en soit, et
sa puissance fût-elle inégale et son suc-
cès incertain, dût-on demeurer sur le
seuil de la Maison promise, la jouis-
sance d'aimer n'est-elle pas la suprême ?
On dit aussi parfois « J'ai cru que
'je vous aimerais. » Cela ne semblait pas
impossible et pouvait devenir agréable.
Elle a donc fait des tentatives et elle
s'est heurtée à des-déceptions. Elle.
elle ou lui. Pour lui, elle avait une
flexion des hanches qui ne s'accommo-
'dait point à son goût. Pour elle, il était
trop blond, ou trop brun et elle n'a
rencontré que des déroutés. Alors elle
a regardé qui passait autour d'elle, et
une fois .encore, ou deux, ou trois, elle
a cru qu'elle aimerait. La préoccupa-
tion de l'amour nous tient souvent avec
un tel excès qu'elle nous détourne de
vivre. Car le cœur, quelque bruit qu'il
en coure, n'a pas fait décidément fail-
lite et nous savons par M. Paul Clau-
del qu'à la devanture des libraires de
Passy tous les livres parlent d'amour.
0 ces jeux de l'amour, où, sans que
rien jamais ne les en décourage, à la
manière des Danaïdes s'exercent les
-hommes Comme il est difficile et rare
d'atteindre le but, sans cesse ils recom-
menacent. Et Passy a raison la littéra-
,turc est toute pleine de ces jeux-là, des
pourvoyeurs d'histoires faciles à l'usage
de la basse clientèle jusqu'aux plus
hauts maîtres de l'esprit. Cette se-
maine-ci même, à la « comédie » du
Conservatoire, sur vingt-cinq scènes de
(Concours il y avait vingt-cinq scènes
d'amour. Etes-vous Alcmène ou la
Tisbé ? êtes-vous la Hilde d'Ibsen ou.la
Clotilde de Becquô ? la Mme de Mo-.
rancé de Dumas ou la Margot de
Meilhac ? la Camille de Musset out la
Sylvie de Marivaux ? L'amour, toujours
l'amour.
Certes, ces jeunesses de vingt et
vingt-deux ans ont mis à l'exprimer
toute leur adresse de femmes, mais elles
en avaient appris les mouvements sur
les indications du professeur, et elles.
n'apportaient d'elles-mêmes que des
nuances fragiles. Est-il donc besoin
pour -traduire en acteur l'amour au
théâtre d'en avoir éprouvé les douceurs
et les tourments ? Pas plus qu'il n'est
nécessaire d'être avaré pour jouer Har-
pagon. Pas beaucoup plus. L'essentiel,
c'est de ressentir des émotions fortes
dans une nature puissante qui les sa-
che enregistrer et en fasse la terre
plastique où se modèle une héroïne.
On peut imaginer l'amour. Même on
l'imagine tant, qu'un jour qu'il arrive
bien souvent il désenchante, s'il n'en
est, hélas que le fantôme ou la cari-
cature.
Plus d'une de ces comédiennes à l'es-
sai aura des succès d'esprit ou d'élé-
gance, dira bien les vers ou la prose,
fera la joie des spectateurs de'1940 ou
50. L'une d'entre elles sera peut-être
une artiste. Vous, mademoiselle, sans
avoir passé par les. transes d'Yseult ni
par le sacrifice de Bérénice ou d'Iphi-
génie, mais dédaigneuse des artifices,
vous tirerez de vous seule des sanglots
ou des rires qui bouleverseront le re-
gard. Vos fureurs, vos câlineries, vos
pâmoisons, qu'importe qu'elles soient
imaginées ou vécues, pourvu qu'elles
soient vraies ? Coquette, jouez l'amour
amoureuse, jouez le caprice. Mais, dans
la vie, sachez dire franchement à un
homme qui commencerait à perdre la
tête, avant qu'il l'ait perdue davantage
« Je crois que je ne vous aime pas.
u Etienne Bricon
La journée
du Prince de Galles
Un reportage sous la pluie. Et quelle pluie!'
Tour à tour fine et pénétrante, ou lourde et
torrentielle, elle- ne cessa de tomber pendant
toute la journée d'hier .et d'accompagner
S. A. R. le Prince de Galles. Vraiment, le ciel
parisien est mal renseigné sur le climat anglais,
ou, par sympathie, par désir de similitude, il
exagère. Mais, de toute façon, chacun eût
souhaité que les nymphes de Seine se fissent
une idée. moins. humide de leurs spsurs bru-
meuses des bords de in Tamise.
Après s'être embarqué, avant-hier soir, à
Southampton, S. A.' R; le Prince de -Galles
vogua dé nuit sur la Manche et aborda au
Havre à l'aube. Peu après, prenait place dans
le rapide à destination de Paris, où il arrivait
à 10 h. 32, par la gare Saint-Lazare.
Sur le quai, paré pour la circonstance et
pavoisé aux couleurs britanniques et françaises
mêlées, se trouvaient notamment: S. Exc. lord
Crewe, ambassadeur d'Angleterre, et son secré-
taire M. Pierre de Fouquières, chef du Proto-
cole, représentant le ministre des affaires étran-
gères l'amiral Vedel, représentant le Président
de la République et les hauts fonctionnaires du
réseau de l'Etat.
Sans retard sur l'heure prévue, le train entrait
en gare et, aussitôt, dans le ralentissement qui
immobilisait tous les regards sur la voiture occu-
pée par le Prince, la silhouette de ce dernier
parut. Aimé des Parisiens, auxquels il est déjà
familier, Il se heurta, à peine terminées les
salutations officielles, à un véritable barrage
d'opérateurs de photographie et même de
cinéma. Souriant, son chapeau melon à la main,
vêtu d'un complet gris à rayures, l'héritier du
trône de Grande-Bretagne se soumit complai-
samment aux exigences de l'accueil;' puis, ayant
atteint sa voiture, il se dirigea, accompagné de
lord Crewe, vers l'hôtel Meurice. Mais le sports-
man n'a cure de la fatigue, il réussit à la vaincre,
au contraire, par la pratique du muscle, et, avant
d'assister au déjeuner que le Président de la
République offrait à l'Elysée en son honneur,
notre hôte princier se rendit dans un établisse-
ment de la rue Lauriston, pour y faire une partie
de tennis. D'ailleurs, ensuite, au cours du
repas, il parla de sports avec une grâce et un
entrain délicieux, et les convives admirèrent,
conquis et charmés, la belle franchise de sa
vigueur et de sa jeunesse.
A la Cité universitaire
Trois heures. Sur l'emplacement, en partie
libéré, des fortifications, nous voici à nouveau
dans l'attente du Prince de Galles, au milieu
de cette florissante Cité universitaire qu'il visita,
il y a peu de mois, lors de l'inauguration du
pavilloh canadien. Sur le terre-plein qui fait
face au bâtiment principal, une tribune d'hon-
neur a été dressée. Plus encore qu'honorifique,
elle est nécessaire, car elle va servir d'abri aux
privilégiés.
On remarque des présences de choix les
ambassadeurs de Belgique et d'Espagne, sir
Philippe Roy, haut-commissaire du Canada; le
maréchal Foch, le général Gouraud, S. Lxc.
Mgr Maglione, nonce apostolique le préfet de
la Seine, le préfet de police, le président du
conseil municipal, le duc de-La Force, de l'Aca-
démie française, et, naturellement, les doyens
de nos cinq Facultés, le recteur de l'Académie
de Paris et, aux côtés de M.,Honnorat. président
du conseil de direction de la Cité universitaire,
le grand maître de l'Université de Paris.
Une puissante limousine dont les roues s'en-
foncent dans le sable mouillé. «' Garde à vous »
Le Gad save the King retentit. De la voiture
qui stoppe devant le groupe officiel, le Prince
de Galles descend, escorté par lord Crewe.
L'Université le reçoit, en la personne de
MM. Herriot et Charléty, et, bientôt, la céré-
monie commence. Hélas! l'averse aussi. Avait-
elle même cessé ? Timide, puis menaçante, elle
flagelle les assistants et ponctuera les discours,
quand elle ne les recouvrira pas de son bruit.
Stoïques et ruisselants, les photographes action-
nent leurs déclics, les opérateurs de films tour-
nent, tournent. Des parapluies s'ouvrent, iro-
niques d'insuffisance, un pour trois personnes!
Et, à demi-protégé par le rebord de la toile
tendue au-dessus de l'estrade, coincé entre !e
général Gouraud et M. Bouju, j'entends ce der-
nier qui éprouve toujours des sensations de
lettré rqe dire que rien ne change en ce
monde et que les gardes républicains en grand
uniforme, insensibles à l'intempérie, évoquent
intensément les hoplites.
Quatre discours adressés au Prince. M. Hon-
norat, le recteur, l'ambassadeur d'Angleterre et
M., Herriot parlent successivement. Quelques
L'arrivée
mots de l'allocution de M. Charléty dégagent le
sens de la manifestation:
« Nos étudiants apprendront. dès vôtres, riions-
seigneur, ces vertus complémentaires qui ont
si souvent permis à la France d'enrichir et d'as-
souplir son génie. Laissez-nous espérer que les
vôtres ne se mêleront pas sans profit à des
existences de maîtres et d'élèves qui de loin
paraissent quelquefois effervescentes et aventu-
reuses, mais qui, croyez-en un ancien étudiant
de l'Université de Paris, sont singulièrement
méritantes et efficaces par l'ardeur de la recher-
che, la curiosité sans réserve de l'esprit, la pra-
tique du désintéressement quotidien. »
Le Prince répond et salue en termes pleins
de noblesse la mémoire de Richelieu; puis. il
s'approche de la pierre symbolique, la première
du vaste pavillon qui pourra abriter trois cents
étudiants du Royaume-Uni. M. Honnorat remet
alors au Prince un album portant sur la couver-
ture cette inscription La Cité universitaire de
Paris à Son Altesse Royale le Prince de Galles »,
et, au-dessous: « 8 juillet 1927 ». Cet album
contient une photographie d'un acte du 13 juin
1343, qui appartient à la Bibliothèque nationale,
et qui, seul de tous les documents que l'Univer-
sité a gardés de son lointain passé, porte encore
le sceau de la « Nation d'Angleterre n. Repro-
duites, deux miniatures anglaises du quinzième
siècle y sont jointes. Le tout est enfermé dans
un petit coffret de plomb que l'héritier de la
couronne d'Angleterre renferme et scelle
témoignage de l'amitié intellectuelle franco-bri-
tannique dans le cube de grès rose taillé
extrait des carrières de France.
Et l'on quitte Montsouris pour la colline
Sainte-Geneviève.
A la Sorbonne
A quatre heures, le Prince» de Galles arrive,
à la Sorbonne, sous la pluie qui, loin de dimi-
nuer, fait rage. Mais notre hôte disperse par
un sourire les regrets de chacun de nous. Et
voici, aux accents de la Marseilfaise, la venue
de M. Doumergue. Le troisième centenaire de
la fondation de l'Académie de l'Université de
France par le cardinal de Richelieu s'ouvre de
façon grandiose, digne de ses origines, digne
aussi des souvenirs- qu'elle évoque et de la
mission qu'elle incarne.
Nous n'entreprendrons pas ici de décrire l'ex-
position du « Grand Cardinal ». Aussi bien, nous
en avons, avant-hier, à cette même place, fait
connaître les principales richesses, et nous tra-
duirons seulement l'émotion et la fierté cb uus
ceux qui la parcoururent avec notre hôte prin-
cier. Nous considérions l'intérêt manifesté par
lui devant les trésors d'une vie intellectuelle
séculaire au cours de laquelle la Grande-Bretagne
ne cessa de prendre conseil de nos maîtres et
les choisit souvent pour guides. Dans un article
récent du nlatin, M. Henry de Jouvenel remar-
quait que les grandes époques de la France
furent celles où elle s'occupa le plus de sa
jeunesse. Quel plus'bel hommage pouvait être
rendu au cardinal de Richelieu, sinon la visite,
à lui faite, du jeune héritier d'un grand trône?
La fidélité insigne gardée à notre culture recon-
naissait solennellement, en une figure magni-
fique de notre histoire, le bienfait perpétuel de
l'action politique quand, à travers les générations
successives, elle prépare l'avenir de l'Etat par
les soins de la jeunesse et de l'esprit.
A Versailles
Après avoir ctmi eiiez la marquise de Bfeteull,
au château de Bévilliers-Breteuil, dans la vallée
de Chevreuse, le Prince de Galles se réndit à
Versailles conformément au programme établi
et qui s'obstinait à résister au ciel maussade.
Mais seule une partie de la fête put être exé-
cutée. Le bassin de Neptune s'illumina de feux
splendides sous un ciel privé d'étoiles, que des
fusées sans nombre diaprèrent, réveillant, de bos-
quets en quinconces, l'âme nocturne et majes-
tueuse de la ville du Grand Roi. La Princesse
de Danemark était aux côtés .du Prince, ainsi
que la marquise de Breteuil et le général Collin,
commandant l'Ecole militaire de Saint-Gyr.
L'Université de Paris, la Sorbonne et
Richelieu, Versailles et Louis XIV, ainsi se
lièrent, pour recevoir, hier, le Prince de Galles,
les souvenirs de notre histoire.
Notre hôte quitte Paris ce matin, à dix heures,
pour le Touquet.
Gaëtan Sanvoisin
Lire en Dernière Heure
LA CONFÉRENCE A TROIS
UNE DÉMARCHE ALLEMANDE
A BRUXELLES
Les' pourparlers financiers
de New-York
Le compromis recherché
On sait que d'importants pourparlers, sur
lesqueLs on a observé jusqu'à présent une
grande discrétion, se poursuivent actuel-
lement à New-York entre les représen-
tants des quatre principale banques
d'émissions (France, Etats-Unis, Angle-
terre, Allemagne). ̃
Nous croyons savoir qu'il ést inexact
comme certaines dépêches de Londres pa-
raissent l'insinuer que l'on aurait formel-
lement demandé à la Banque de France
de s'engager à ne convertir désormais en
or qu'une fraction des devises que le re-
dressement de la confiance dans le franc
lui a permis de rapatrier. Cette prétention
serait d'autant plus injustifiée que l'or que
détient à l'heure actuelle la Banque de
France ne représente qu'un pourcentage
bien inférieur à celui que les autres gran-
des banques d'émission possèdent comme
couverture pour leur circulation. L'Agence
Radio fait à ce propos justement observer
que grâce à ces devises provenant du re-
tour des capitaux français, la France
est aujourd'hui en mesure de com-
mencer à reconstituer sous sa monnaie
l'ençaisse métallique qu'elle aurait dû
se procurer il a un an par des emprunts
extérieurs. Elle ne saurait, d'autre part,
le faire qu'avec ménagement, pour éviter
de troubler les autres marchés qui ont,
pendant de longues années, bénéficié de la
présence chez eux des capitaux français..
Le départ de ces capitaux a, en effet, pour
conséquence, d'affaiblir les marchés où ils
étaient accumulés passagèrement ces der-
nières années. La balance des comptes de
ces pays devient dès lors défavorable, ce
qui risquerait d'affaiblir aussi les réserves
d'or, puisque le métal précieux sert à ré-
gler le déficit de la balance générale des
comptes et non pas seulement le solde des
mouvements commerciaux.
Aussi la balance actuelle tend-elle à éta-
blir un modus vivendi pour concilier les
exigences légitimes de la Banque de France
sur le marché de l'or et les ménagements
que l'on doit à certaines grandes places
qui se trouvent momentanément gênées
par le départ des capitaux qui s'tétaient
accumulés passagèrement chez elles pen-
dant la crise continentale européenne,,
Le défilé
des Thermopyles
i On entend répéter « Le gouverne-
ment survivra-t-il ou non au débat
ouvert sur la réforme électorale ? » Il
n'y a pas très longtemps encore l'hypo-
thèse de sa chute était délibérément
écartée même des conversations de
couloirs. Le succès de sa politique fi-
nancière.l'immunisait. Le prestige ac-
quis par cet effort n'avait point été en-
core ébranlé, malgré les fautes incon-
testables, signalées ici, de certains col-
laborateurs de M. Poincaré.
Mais ces erreurs diminuaient insensi-
blement la confiance que l'opinion pu-
blique avait placée en lui et allaient le
désarmer pour le moment où il se trou-
verait en face d'une Chambre que la fin
de son mandat jette en pleine démence.
Du fait qu'il ait manqué de décision
sur des questions Vitales, le gouverne-
ment a encouragé l'audace de ses ad-
versaires, et, il faut bien le dire aussi,
a déçu, la bonne volonté de ses amis.
La question de la réforme électorale,
dont il ne pouvait éluder la discus-
sion, l'a engagé, sous des auspices dé-
favorables,-dans un défilé périlleux. A
gauche comme à droite, pour des mo-
tifs différents, il est sous le ïeu. Les
partis de gauche, uniquement soucieux
de reconstituer le Cartel avant de se
présenter aux élections; ne lui accorde-
ront quelques semaines de répit que
s'ils obtiennent le scrutin d'arrondisse-
ment, mais le ministère n'ignore pas
que sur le chapitre du budget ils au-
ront1 des appétits qu'il ne pourra satis-
faire sans compromettre l'équilibre il--
nancier. Les modérés, qui furent jus-
qu'ici ses meilleurs soutiens, mais qui
ne veulent à aucun prix d'une réforme
électorale dont ils mesurent le péril cer-
tain, menacent d'atteindre le cabinet
sur d'autres estions s'il ne prend pas
position dansée débat actuel.
Or pour prendre position, en ad-
mettant qu'il en eût l'intention, il fau-
drait d'abord qu'il retrouvât la disci-
pline dans ses rangs et l'on sait que
le ministère est aujourd'hui profondé-
ment divisé. Il faudrait ensuite qu'il
eût à la fois le désir et la volonté de se
soustraire à cette mystique parlemen-
taire que subissent tous les hommes du
régime et qui les incite à ne vivre qu'avec
l'appui de la gauche.
Telle apparaît, il l'heure actuelle, la
situation dans cette assemblée livrée
aux vertiges de l'agonie », selon l'op-
Portune expression- de notre confrère le
Temps. Reste à savoir si elle n'hésitera
pas à risquer le saut dans l'inconnu?
M. Poincaré, par suite de l'œuvre qu'il
a accomplie rue de Rivoli, réprésente in-
contestablement une garantie de slahf-
lité financière son ascendant person-
nel, qui est considérable à l'étranger,
assure la sécurité de notre marché. Ne
faut-il pas songer aux répercussions
éventuelles d'une crise ministérielle
alors que le franc reste encore vulnéra-
ble ?
La situation vue, hier,
du Parlement
On sa.ura probablement aujourd'hui
quelle date le gouvernement entend fixer
pour l'interpellation de M. Reibel, mais on
rétrécirait singulièrement l'importance
présente de la situation politique si on la
cristallisait autour de l'intervention de
l'honorable député de Seine-et-Oise.
Après enquête auprès d'influences auto-
risées, il est inutile de nier que les. élé-
ments. modérés ,de la Chambre, partisans
du statu quo, eé heurtent à une discipline
de gauche qui dément bien des engage-
ments de couloirs et modifie les pronostics.
Encore que la discussion sur le texte
même de la loi, telle qu'elle ressort du
rapport de bi. Baréty, ne doive s'engager
qu'aujourd'hui, les positions sont nette- ̃̃>
rr.-mt prises et des indications précieuses
autorisent des calculs assez précis.
Dans ces conditions quelle est, actuelle-
ment, la majorité sur laquelle peut comp-
ter le ministère ? Et dans quelle mesure
lui est-il permis de dénombrer, parmi ses
soutiens, les membres du parlement qui
l'ont le plus fidèlement soutenu jusqu'à "e
jour ? Là, le pessimisme intervient. La ma-
jorité arrondissementière n'est pas une
masse de manœuvre gouvernementale. Par
son caractère mouvant et délimité, elle
n'est même pas une majorité de rechange.
Or, les groupes modérés ne semblent plus
disposés à accorder leurs voix à un cabi-
net qui, sur une question aussi essentielle
que le mode de scrutin, leur refuse satis-
faction, contre certaines indices individuels
qui avaient laissé espérer autre chose.
En fin de journée, hier, la formule était,
dans certains milieux du centre et du cen-
tre gauche '« Plutôt les incertitudes d'une
crise ministérielle que la certitude du scru-
tin d'arrondissement. ». Et de là à en visa-
ger des questions, comme celles des fonc-
tU-maires ou de la loi militaire, à défaut
de celles (liées à la réforme électorale) du
suffrage de;; femmes ou des étrangers, il n'y 1
avait qu'un-pas, que beaucoup n'hésitaient
pas à franchir pour provoquer éventuelle-
ment une crise.
Nos informations nous permettent d'ajou-
ter que la situation ne se modifiera peut-
être pas définitivement aujourd'hui, mais
plutôt lundi ou mardi. Toutefois, même si
M. Poincaré rebelle à la question de
confiance ne fait pas les déclarations (
que divers députés espèrent pour ce soir,
il y aura de l'alerte, et sans doute de 2,
l'imprévu, autour de l'article 2. i
Louis Lambert
qui*
L'accord provisoire
franco-allemand
Une approbation du Reichstag
Berlin, 8 juillet,.
Le Reichstag a approuvé définitivement
la prolongation de l'accord, franco-alk-
iin:-rl concernant l'échange-de marchandi-
René Lara
ses entre l'Allemagne et le territoire de.î-a
Sarre ainsi que les lois autorisant l'appli-
cation provisoire par le gouvernement du
Reich des accords commerciaux conclus
pendant les vacances parlementaires..
Les Echos
Aux Tuileries, le le' mai 1841.
Solennellement, autour du Roi et de
la Reine sont réunis le duc et la du-
chesse d'Orléans, le roi et la. reine des
Belges, les princes et les princesses de
la famille royale et le maréchal Soult,
président du conseil. La Ville de Paris
offre en hommage une épée à l'enfant
royal, au comte de Paris, petit-fils aîné
du Roi, âgé de trois ans, à qui se promet
le trône de France. Mais le duc d'Or-
léans va trouver la mort- et le comte
de Paris- l'exil.
Gette épée, de son père, Mgr le duc
d'Orléans avait décidé par testament
qu'elle serait, un an après sa mort, don-
née à la Ville qui l'avait offerte. Hier,
M. d'Andigné a fait accepter le don du
Prince par le conseil municipal. L'éppe
sera déposée au musée Carnavalet.
UNE BELLE ACQUISITION ARTISTIQUE
Le portrnit de l'Impératrice Eugénie, par
Winterhalter, va entrer au Louvre
Dans quelques jours, les Parisiens pourront
contempler au Louvre le beau et célèbre pbr-
trait de l'Impératrice Eugénie par Winterhalter,
peintre. officiel, comme on sait, de la cour sous
Napoléon III.
Chacun connaît, par la reproduction tout au
moins, cette admirable toile si souvent repro-
duite et que lithographièrent Léon Noël et
Auguste Lemoine. Elle représente l'Impératrice
entourée de la princesse d'Essling, de la baronne
Pierre, de la comtesse Legay-Marvesia, de la
baronne de Malaret, de la marquise de Las Maris-
mas, de la marquise de La Tour-Maubourg et
de la comtesse de Montebello.
Ainsi que nous l'avons dit, ce tableau faisait
partie des souvenirs de Farnborough, récemment
vendus à Londres et provenant tous de la succes-
sion de l'Impératrice Eugénie. C'est après une
lutte assez âpre avec deux représentants de
puissances étrangères que M. P.,M. Turner,
représentant du Louvre, put acquérir pour notre
musée national, moyennant 490,000 francs, le
portrait de l'ancienne souveraine des Français.
Détail qui montre qu'un bonheur ne vient
jamais seul la toile sera exposée dans son cadre
primitif, récemment et opportunément retrouvé
au musée de Compiègne.
On, a crie au scandale propos à u li-
vre récent consacré à sainte Monique
par Ambroise Vollafd. A ce propos, plu-
sieurs lecteurs nous font remarquer que
s'il est vrai que certaines scènes sem-
blent d'un pittoresque un peu cru, une
Monique, femme et mère. un Augustin
cherchant la vérité dans le tumulte de
son âme passionnée sont peut-être plus
vivants et leur sainteté plus méritoire.
En marge de la visite du prince de
Galles.
Hier, au moment où S. A. R. le
prince de Galles, accompagné ,de M.
Doumergue, parcourait la belle exposi-
tion de la Sorbonne, un curieux souve-
nir d'histoire inédit fut évoqué par M.
Herriot.
Quand Louis XVI, après avoir été sa-
cré à Reims, fut, pour la première fois,
reçu solennellement à Notre-Dame, le
cortège royal parcourut un certain nom-
bre de rues de la ville à l'issue de la
cérémonie. Arrivé devant le collège
Louis-le-Grand, on fit halte et, là,' au
milieu des professeurs, une délégation
d'élèves attendait. L'un d'eux s'avança
et lut un compliment en latin. Quand
il eut terminé, le roi de Firance dit à
l'élève « Comment Vappelles-tu, mon
petit ami ? » Et l'adolescent répondit
« Maximilien de Robespierre. »
COUP DE CRAYON
DUC DE LA FORCE
de l'Académie française
LA YIE AMOUREUSE
DE LA GRANDE MADEMOISELLE
Reprochera-t-on au duc de La Force d'avoir
puisé dans ses archives familiales celles des
Laùzun pour nous donner le récit, c.fin
fidèle, des amours entre la cousine du « Roi
Soleil » et son trop séduisant ancêtre ? Non.
Il l'a fait avec tant de tact!
Et voilà un succès de plus à l'actif de la
collection « Leurs Amours », où La Vie amour-
reuse de la Grande Mademoiselle parait, en
deux tomes.
Un pr'x Montyon.
L'Académie française a publ:é dans
sa séance de jeudi la liste des prix. Mon-
tyon qu'elle distribue pour l'année
192î. Dans cette liste, nous sommes
lieureux de relever le nom de notre criti-
lue et excellent ami Louis Schneider
pour l'ouvrage qu'il a récemment pu-
blié Massenet (1842-1912.)
DERNIERS COURS DES. CHANGES
Livre, 124 02 (- 01). Dollar, 25 545
0 005). Belga, 355 25 (sans changement).-
Lire, 138 50 (- 1 10). Franc suisse,
191 25 (sans changement). Peseta espagnole,
134 50 0 50). Florin hollandais, 1023 ]
+ (
TEMPÉRATURE t
Probabilités pour la journée du 9 juillet (
'Région parisienne: ciel très nuageux; quel- f
lues pluies intermittentes avec orages.
Température stationnaire. 1
AUJOURD'HUI I
14 heures. Courses â Saint-CIoucf.. |r
Le Coq
Drouhin, sur le Columbia »,
tenterait Paris-New-York
La nouvelle a été 'hier confirmée que
l'aviateur français Drouhin qui devait, en
compagnie de Le Brix, tenter Paris-New-
avec un avion français biplan bi-
moteur vient de passer un contrat d'un
an avec Levine.
Aux termes de ce contrat Drouhin doit
tenter- de traverser l'Atlantique sur la
Miss ̃ Columbia avec lequel Chamberlin et
Levine ont atterri en Saxe. Levine âc-
compagnerait Drouhin dans cette tenta-
tive. Hier, pour se familiariser a^vec la
conduite de cet avion américain, Drouhin
a volé de 'Paris à Londres, en compa-
gnie de Clamberlin. D'autres avions
ayant à bord Mmes Levine et Chamberlin,
ainsi que Levine, ont escorté le Miss Co-
lumbia et ont atterri avec lui à Croydon
(Londres)..
La proposition faite par Levine à Coste
d'abord qui avait refusé puis à Drou-
hin avait surpris tout le monde. La nou-
velle de l'acceptation de Drouhin surpren-
dra plus encore..
Comment un aviateur français de la ré-
putation de Drouhin, ancien détenteur,
ave:; Landry, du record de durée (45 heu-
res), que Chamberlin lui ravit (51 heures)
n'a-t-il pas discerné qu'il est l'instrument,
d'une réclame tapageuse dont va en
cas de \Succès, profiter l'aéronautique
américaine ?
Déjà lorsque Fonck, en septembre der-
nier; essaya de partir à bord du Sihorsky,
on avait en France déploré qu'un homme
de la valeur de Fonck ait offert ses ser-
vices à la construction étrangère. Et
maintenant voici Drouhin qui suit les tra-
ces de Fonck. Certes, le geste est coura-
geux de s'élancer vers New-York, à la
suite de Nungesser et de Coli, même en
faisant un crochet au sud par les Açores,
mais encore une fois, puisque nous som-
mes battus actuellement par l'effort coor-
donné et intelligent des Américains, évi-
tons au moins de leur fournir nos hom-
mes. Evitons qu'ils puissent- car il s'agit
aussi d'une concurrence mondiale sur Jes
marchés aéronautiques dire « Voua
voyez bien que si les Français n'arrivent
pas à traverser l'Atlantique ce n'est pas
qu'ils manquent d'hommes puisque
Drouhin a réussi mais c'est qu'il5 n'ont
pas le matériel propre à assurer un trafic
commercial sûr. Nous, nous avons ces
appareils. Achetez nos appareils, ce ne
sont pas les « greatest » mais ce sont les
« best in the World n.
En vérité la question Drouhin est plus
importante qu'on ne pense au premier
abord et elle vaut 'd'être examinée de très
] Tes. G. B.
La Réforme électorale
Après une nuit agitée, une journée pYds calme*
Mais aujourd'hui?.
PAR M, GEORGES FOUCHER
Lorsque le président Fernand Bouis-
son leva, hier, à 7 h. 30 du matin, la
séance ouverte la veille à,trois heures de
l'après-midi, la Chambre, en dépit de
ces seize heures de débats, n'avait
,abouti qu'au' rejet des divers contre-
projets opposés au lexte de la commis-
sion.
Compter les innombrables scrutins-
ordinaires ou à la tribune auxquels
il a fallu procéder pour arriver à ce
résultat négatif, énumérer les incidents
de procédure parlementaire deman-
des d'ajournement ou autres qui se
sont multipliés durant toute la nuit, on
le pourrait faire, assurément, s'il y
avait à cela quelque intérêt.
Ce qui serait, par contre, beaucoup
plus difficile à dépeindre, c'est l'atmos-
phère plus qu'échauffée dans laquelle
s'est déroulé le débat. A quiconque n'y,
a pas assisté il est impossible de don-
ner une idée de ce eue fut le, déborde-
ment d'aposbrophes, dinvec'ives, d'in-
jures, même, échangées sans disconti-
nuer au cours de cette nuit tumultueuse.
Parler de tumulte » n'est, pas suffi-
sant, d'ailleurs. C'est « tempête » qu'il
faut écrire.
A cela, beaucoup de raisons, sans
doute. Notons que la principale en doit
être cherchée dans l'irritation des so-
cialistes, dont M. Léon Plum n'a pas
dissimulé les sentiments.
D'autant plus las de s'entendre repro-
cher leur apostasie qu'ils se rendent
parfaitement compte de tout ce qu'elle
comporte de répugnant, ils veulent « en
finir » par tous les moyens. Et cette
mentalité nous réserve, sans doute,
quelques. bagarres encore tant qu'ils ne
seront pas arrivés j. leur but.
Ce qu'il y a de grave, en cette aven-
ture, c'est, assurément, la fêlure dont
elle fut la cause entre le -gouvernement
et la fraction la plus nombreuse de son
habituelle majorité.
Quelles en seront les suites ? L'avenir,
nous l'apprendra.
A trois heures, en attendant, la dis-
sussion recommence, avec un amende-
ment communiste que développe M. De-
fourme amendement qui tend à con-
férer l'électorat non seulement aux
femmes et aux militaires, mais aussi
lux indigène des colonies non. natura-
lisés.
Comme M. Delourme s'est montré
Darticulièrement agressif envers les so-
îialistes, les invitant, sans aménité, à
noins se préoccuper de « défendre leur
;cuelle M. Ferdinand Faure se fâche
out rouge, et reproche amèrement aux
îommunistes leur alliance avec « des
'ascistes en herbe
Les « fascistes en herbe », ce sont,
)ien entendu, MM. Bonnefous, Edouard
Soulier, ,Blaisot, etc.
De retour à son banc, M. Fernand
''aure continue à apostropher les com-
nuniétes, ses voisins immédiats parmi
EDIOHÔ TARBE ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur
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ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE i GAULOIS PARU
J'ai cru
quejevous aimais.
Gérard d'Houville, qu', sous un nom
'd'homme, se meut .avec tendresse et lé-
gèreté dans une atmosphère féminine
qu'en ses révoltes de passion ne connut
point George Sand, vient, en réunissant
quelques proverbes subtilement émus,
de les intituler « Je crois que je vous
aime. » Robert de Fiers, qui de tout son
esprit s'y plaît, les appelle « le Spectacle
dans un hamac >••, marquant d'un mot
leur délicieux balancement et le charme
fugitif de leur incertitude. Est-ce que je
vous aime ? Evidemment, c'est la quels-
tion. La couleur de vos yeux emplit les
aniens d'aise, votre peau. laiteuse et
.veloutée trouble la mienne, vous le-
yez le bras, vous tournez la tête, et vos
gestes m'enivrent de douceur. Alors ?
Oui, mais. mais je ne sais pas et je
n'en suis pas dù tout arrivé pour si peu
au vers émerveillé de Roxane
Ecoutez, Bajazet, je sens que je vous aime.
Mais il ne faudra point dire « Je ne
vous aime plus. » il v a trop de perfec-
tion dans l'amour pour qu'il ne porte
-pas en soi quelque chose d'éternel. S'il
ne dure point, il est le caprice et n'est
pas l'amour la preuve qu'il donne
d'avoir été, c'est de continuer d'être,
tout en pliant ses modes à la volonté du
temps. Ce qu'il faudra dire plutôt est la
phrase terrible et décisive de tant de
drames à deux « J'ai cru que je vous
aimais. » Ainsi la Gisèle du procès d'hier,
qui se destinait au plaisir de vivre,
s'égare lorsque, sentant que s'éparpillait
dans la mort son éphémère beauté, elle
balbutie « Pourquoi n'a-t-il pas com-
pris que je ne l'aimais ylus ? » Elle
n'avait jamais aimé l'homme qui la
tuait.
Et lui ? Quel chemin d'amour a^t-il
donc pensé suivre ? Il avait imprudem-
ment dans sa convoitise souhaité de
s'approprier la beauté d'une femme..
Déçu dans son calcul, il tue pour réta-
blir le compte et des jurés complai-
sants le rendent à ses affaires, qui ne
sauraient à l'avenir que prospérer da-
vantage, des jurés où l'on trouve,
comme dans tout groupement, un lot de
maris trompés, à qui ne déplaît pas
que quelque fou pris au hasard venge
îa 'corporation, sans qu'il leur en coûte
rien. Mieux encore qu'un flou il yj
d,ans tout meurtrier passionnel. l'étoffe
d'un imbécile. Bien plus là où- ainsi
que sur les cordes d'une harpe la sen-
sibilité frissonne, l'idée ne saurait se
cristalliser de la brutalité d'un crime.
•L'André del Sarte de Musset gémit dans
son désespoir « Je ne le poursuivrai
pas. »
« J'ai cru que je vous aimais. » On
se laisse attirer par l'appât de la richesse
ou de la beauté, et l'on prend pour de
l'amour un désir qui s'emflamme désir
d'un être chez l'un, chez l'autre désir
d'une chose. L'homme qui a tué cette
femme ne lui avait même pas demand3
de l'aimer il savait qu'elle ne l'aimait
point et ne voyait en lui qu'un logis doré.
Sans doute elle eût dû payer mieux son
terme. Mais que comptait-il sur elle, lui,
qui ne pensait qu'à soi et, sans ambi-
tionner un échange de.vies, l'acquérait
comme un bijou qu'on choisit à la de-
vanture d'un joaillier, un insensible bi-
jou qui se contente de la main qui le
retient ?
Si son amour eût été de l'amour, il
eût attendu que cette jeune fille, dont
il ne faisait qu'une image, fût prête à
l'aimer: Cependant même, qu.'en serait-
il advenu ? Angoissante question, à la-
quelle on n'ose répondre que par un
peut-être, de savoir, encore que l'amour
soit un aimant, si par sa seule force il
appelle l'amour. Avec tout son cœur
suffit-il de le demander ? Pyrrhus le
réclame d'Andromaque, Hermione de
Pyrrhus, Oreste d'Hermione, et nul ne
l'obtient mais aux lèvres de ces trois
êtres savons-nous s'il n'est pas qu'un
impétueux désir ? Quoi qu'il en soit, et
sa puissance fût-elle inégale et son suc-
cès incertain, dût-on demeurer sur le
seuil de la Maison promise, la jouis-
sance d'aimer n'est-elle pas la suprême ?
On dit aussi parfois « J'ai cru que
'je vous aimerais. » Cela ne semblait pas
impossible et pouvait devenir agréable.
Elle a donc fait des tentatives et elle
s'est heurtée à des-déceptions. Elle.
elle ou lui. Pour lui, elle avait une
flexion des hanches qui ne s'accommo-
'dait point à son goût. Pour elle, il était
trop blond, ou trop brun et elle n'a
rencontré que des déroutés. Alors elle
a regardé qui passait autour d'elle, et
une fois .encore, ou deux, ou trois, elle
a cru qu'elle aimerait. La préoccupa-
tion de l'amour nous tient souvent avec
un tel excès qu'elle nous détourne de
vivre. Car le cœur, quelque bruit qu'il
en coure, n'a pas fait décidément fail-
lite et nous savons par M. Paul Clau-
del qu'à la devanture des libraires de
Passy tous les livres parlent d'amour.
0 ces jeux de l'amour, où, sans que
rien jamais ne les en décourage, à la
manière des Danaïdes s'exercent les
-hommes Comme il est difficile et rare
d'atteindre le but, sans cesse ils recom-
menacent. Et Passy a raison la littéra-
,turc est toute pleine de ces jeux-là, des
pourvoyeurs d'histoires faciles à l'usage
de la basse clientèle jusqu'aux plus
hauts maîtres de l'esprit. Cette se-
maine-ci même, à la « comédie » du
Conservatoire, sur vingt-cinq scènes de
(Concours il y avait vingt-cinq scènes
d'amour. Etes-vous Alcmène ou la
Tisbé ? êtes-vous la Hilde d'Ibsen ou.la
Clotilde de Becquô ? la Mme de Mo-.
rancé de Dumas ou la Margot de
Meilhac ? la Camille de Musset out la
Sylvie de Marivaux ? L'amour, toujours
l'amour.
Certes, ces jeunesses de vingt et
vingt-deux ans ont mis à l'exprimer
toute leur adresse de femmes, mais elles
en avaient appris les mouvements sur
les indications du professeur, et elles.
n'apportaient d'elles-mêmes que des
nuances fragiles. Est-il donc besoin
pour -traduire en acteur l'amour au
théâtre d'en avoir éprouvé les douceurs
et les tourments ? Pas plus qu'il n'est
nécessaire d'être avaré pour jouer Har-
pagon. Pas beaucoup plus. L'essentiel,
c'est de ressentir des émotions fortes
dans une nature puissante qui les sa-
che enregistrer et en fasse la terre
plastique où se modèle une héroïne.
On peut imaginer l'amour. Même on
l'imagine tant, qu'un jour qu'il arrive
bien souvent il désenchante, s'il n'en
est, hélas que le fantôme ou la cari-
cature.
Plus d'une de ces comédiennes à l'es-
sai aura des succès d'esprit ou d'élé-
gance, dira bien les vers ou la prose,
fera la joie des spectateurs de'1940 ou
50. L'une d'entre elles sera peut-être
une artiste. Vous, mademoiselle, sans
avoir passé par les. transes d'Yseult ni
par le sacrifice de Bérénice ou d'Iphi-
génie, mais dédaigneuse des artifices,
vous tirerez de vous seule des sanglots
ou des rires qui bouleverseront le re-
gard. Vos fureurs, vos câlineries, vos
pâmoisons, qu'importe qu'elles soient
imaginées ou vécues, pourvu qu'elles
soient vraies ? Coquette, jouez l'amour
amoureuse, jouez le caprice. Mais, dans
la vie, sachez dire franchement à un
homme qui commencerait à perdre la
tête, avant qu'il l'ait perdue davantage
« Je crois que je ne vous aime pas.
u Etienne Bricon
La journée
du Prince de Galles
Un reportage sous la pluie. Et quelle pluie!'
Tour à tour fine et pénétrante, ou lourde et
torrentielle, elle- ne cessa de tomber pendant
toute la journée d'hier .et d'accompagner
S. A. R. le Prince de Galles. Vraiment, le ciel
parisien est mal renseigné sur le climat anglais,
ou, par sympathie, par désir de similitude, il
exagère. Mais, de toute façon, chacun eût
souhaité que les nymphes de Seine se fissent
une idée. moins. humide de leurs spsurs bru-
meuses des bords de in Tamise.
Après s'être embarqué, avant-hier soir, à
Southampton, S. A.' R; le Prince de -Galles
vogua dé nuit sur la Manche et aborda au
Havre à l'aube. Peu après, prenait place dans
le rapide à destination de Paris, où il arrivait
à 10 h. 32, par la gare Saint-Lazare.
Sur le quai, paré pour la circonstance et
pavoisé aux couleurs britanniques et françaises
mêlées, se trouvaient notamment: S. Exc. lord
Crewe, ambassadeur d'Angleterre, et son secré-
taire M. Pierre de Fouquières, chef du Proto-
cole, représentant le ministre des affaires étran-
gères l'amiral Vedel, représentant le Président
de la République et les hauts fonctionnaires du
réseau de l'Etat.
Sans retard sur l'heure prévue, le train entrait
en gare et, aussitôt, dans le ralentissement qui
immobilisait tous les regards sur la voiture occu-
pée par le Prince, la silhouette de ce dernier
parut. Aimé des Parisiens, auxquels il est déjà
familier, Il se heurta, à peine terminées les
salutations officielles, à un véritable barrage
d'opérateurs de photographie et même de
cinéma. Souriant, son chapeau melon à la main,
vêtu d'un complet gris à rayures, l'héritier du
trône de Grande-Bretagne se soumit complai-
samment aux exigences de l'accueil;' puis, ayant
atteint sa voiture, il se dirigea, accompagné de
lord Crewe, vers l'hôtel Meurice. Mais le sports-
man n'a cure de la fatigue, il réussit à la vaincre,
au contraire, par la pratique du muscle, et, avant
d'assister au déjeuner que le Président de la
République offrait à l'Elysée en son honneur,
notre hôte princier se rendit dans un établisse-
ment de la rue Lauriston, pour y faire une partie
de tennis. D'ailleurs, ensuite, au cours du
repas, il parla de sports avec une grâce et un
entrain délicieux, et les convives admirèrent,
conquis et charmés, la belle franchise de sa
vigueur et de sa jeunesse.
A la Cité universitaire
Trois heures. Sur l'emplacement, en partie
libéré, des fortifications, nous voici à nouveau
dans l'attente du Prince de Galles, au milieu
de cette florissante Cité universitaire qu'il visita,
il y a peu de mois, lors de l'inauguration du
pavilloh canadien. Sur le terre-plein qui fait
face au bâtiment principal, une tribune d'hon-
neur a été dressée. Plus encore qu'honorifique,
elle est nécessaire, car elle va servir d'abri aux
privilégiés.
On remarque des présences de choix les
ambassadeurs de Belgique et d'Espagne, sir
Philippe Roy, haut-commissaire du Canada; le
maréchal Foch, le général Gouraud, S. Lxc.
Mgr Maglione, nonce apostolique le préfet de
la Seine, le préfet de police, le président du
conseil municipal, le duc de-La Force, de l'Aca-
démie française, et, naturellement, les doyens
de nos cinq Facultés, le recteur de l'Académie
de Paris et, aux côtés de M.,Honnorat. président
du conseil de direction de la Cité universitaire,
le grand maître de l'Université de Paris.
Une puissante limousine dont les roues s'en-
foncent dans le sable mouillé. «' Garde à vous »
Le Gad save the King retentit. De la voiture
qui stoppe devant le groupe officiel, le Prince
de Galles descend, escorté par lord Crewe.
L'Université le reçoit, en la personne de
MM. Herriot et Charléty, et, bientôt, la céré-
monie commence. Hélas! l'averse aussi. Avait-
elle même cessé ? Timide, puis menaçante, elle
flagelle les assistants et ponctuera les discours,
quand elle ne les recouvrira pas de son bruit.
Stoïques et ruisselants, les photographes action-
nent leurs déclics, les opérateurs de films tour-
nent, tournent. Des parapluies s'ouvrent, iro-
niques d'insuffisance, un pour trois personnes!
Et, à demi-protégé par le rebord de la toile
tendue au-dessus de l'estrade, coincé entre !e
général Gouraud et M. Bouju, j'entends ce der-
nier qui éprouve toujours des sensations de
lettré rqe dire que rien ne change en ce
monde et que les gardes républicains en grand
uniforme, insensibles à l'intempérie, évoquent
intensément les hoplites.
Quatre discours adressés au Prince. M. Hon-
norat, le recteur, l'ambassadeur d'Angleterre et
M., Herriot parlent successivement. Quelques
L'arrivée
mots de l'allocution de M. Charléty dégagent le
sens de la manifestation:
« Nos étudiants apprendront. dès vôtres, riions-
seigneur, ces vertus complémentaires qui ont
si souvent permis à la France d'enrichir et d'as-
souplir son génie. Laissez-nous espérer que les
vôtres ne se mêleront pas sans profit à des
existences de maîtres et d'élèves qui de loin
paraissent quelquefois effervescentes et aventu-
reuses, mais qui, croyez-en un ancien étudiant
de l'Université de Paris, sont singulièrement
méritantes et efficaces par l'ardeur de la recher-
che, la curiosité sans réserve de l'esprit, la pra-
tique du désintéressement quotidien. »
Le Prince répond et salue en termes pleins
de noblesse la mémoire de Richelieu; puis. il
s'approche de la pierre symbolique, la première
du vaste pavillon qui pourra abriter trois cents
étudiants du Royaume-Uni. M. Honnorat remet
alors au Prince un album portant sur la couver-
ture cette inscription La Cité universitaire de
Paris à Son Altesse Royale le Prince de Galles »,
et, au-dessous: « 8 juillet 1927 ». Cet album
contient une photographie d'un acte du 13 juin
1343, qui appartient à la Bibliothèque nationale,
et qui, seul de tous les documents que l'Univer-
sité a gardés de son lointain passé, porte encore
le sceau de la « Nation d'Angleterre n. Repro-
duites, deux miniatures anglaises du quinzième
siècle y sont jointes. Le tout est enfermé dans
un petit coffret de plomb que l'héritier de la
couronne d'Angleterre renferme et scelle
témoignage de l'amitié intellectuelle franco-bri-
tannique dans le cube de grès rose taillé
extrait des carrières de France.
Et l'on quitte Montsouris pour la colline
Sainte-Geneviève.
A la Sorbonne
A quatre heures, le Prince» de Galles arrive,
à la Sorbonne, sous la pluie qui, loin de dimi-
nuer, fait rage. Mais notre hôte disperse par
un sourire les regrets de chacun de nous. Et
voici, aux accents de la Marseilfaise, la venue
de M. Doumergue. Le troisième centenaire de
la fondation de l'Académie de l'Université de
France par le cardinal de Richelieu s'ouvre de
façon grandiose, digne de ses origines, digne
aussi des souvenirs- qu'elle évoque et de la
mission qu'elle incarne.
Nous n'entreprendrons pas ici de décrire l'ex-
position du « Grand Cardinal ». Aussi bien, nous
en avons, avant-hier, à cette même place, fait
connaître les principales richesses, et nous tra-
duirons seulement l'émotion et la fierté cb uus
ceux qui la parcoururent avec notre hôte prin-
cier. Nous considérions l'intérêt manifesté par
lui devant les trésors d'une vie intellectuelle
séculaire au cours de laquelle la Grande-Bretagne
ne cessa de prendre conseil de nos maîtres et
les choisit souvent pour guides. Dans un article
récent du nlatin, M. Henry de Jouvenel remar-
quait que les grandes époques de la France
furent celles où elle s'occupa le plus de sa
jeunesse. Quel plus'bel hommage pouvait être
rendu au cardinal de Richelieu, sinon la visite,
à lui faite, du jeune héritier d'un grand trône?
La fidélité insigne gardée à notre culture recon-
naissait solennellement, en une figure magni-
fique de notre histoire, le bienfait perpétuel de
l'action politique quand, à travers les générations
successives, elle prépare l'avenir de l'Etat par
les soins de la jeunesse et de l'esprit.
A Versailles
Après avoir ctmi eiiez la marquise de Bfeteull,
au château de Bévilliers-Breteuil, dans la vallée
de Chevreuse, le Prince de Galles se réndit à
Versailles conformément au programme établi
et qui s'obstinait à résister au ciel maussade.
Mais seule une partie de la fête put être exé-
cutée. Le bassin de Neptune s'illumina de feux
splendides sous un ciel privé d'étoiles, que des
fusées sans nombre diaprèrent, réveillant, de bos-
quets en quinconces, l'âme nocturne et majes-
tueuse de la ville du Grand Roi. La Princesse
de Danemark était aux côtés .du Prince, ainsi
que la marquise de Breteuil et le général Collin,
commandant l'Ecole militaire de Saint-Gyr.
L'Université de Paris, la Sorbonne et
Richelieu, Versailles et Louis XIV, ainsi se
lièrent, pour recevoir, hier, le Prince de Galles,
les souvenirs de notre histoire.
Notre hôte quitte Paris ce matin, à dix heures,
pour le Touquet.
Gaëtan Sanvoisin
Lire en Dernière Heure
LA CONFÉRENCE A TROIS
UNE DÉMARCHE ALLEMANDE
A BRUXELLES
Les' pourparlers financiers
de New-York
Le compromis recherché
On sait que d'importants pourparlers, sur
lesqueLs on a observé jusqu'à présent une
grande discrétion, se poursuivent actuel-
lement à New-York entre les représen-
tants des quatre principale banques
d'émissions (France, Etats-Unis, Angle-
terre, Allemagne). ̃
Nous croyons savoir qu'il ést inexact
comme certaines dépêches de Londres pa-
raissent l'insinuer que l'on aurait formel-
lement demandé à la Banque de France
de s'engager à ne convertir désormais en
or qu'une fraction des devises que le re-
dressement de la confiance dans le franc
lui a permis de rapatrier. Cette prétention
serait d'autant plus injustifiée que l'or que
détient à l'heure actuelle la Banque de
France ne représente qu'un pourcentage
bien inférieur à celui que les autres gran-
des banques d'émission possèdent comme
couverture pour leur circulation. L'Agence
Radio fait à ce propos justement observer
que grâce à ces devises provenant du re-
tour des capitaux français, la France
est aujourd'hui en mesure de com-
mencer à reconstituer sous sa monnaie
l'ençaisse métallique qu'elle aurait dû
se procurer il a un an par des emprunts
extérieurs. Elle ne saurait, d'autre part,
le faire qu'avec ménagement, pour éviter
de troubler les autres marchés qui ont,
pendant de longues années, bénéficié de la
présence chez eux des capitaux français..
Le départ de ces capitaux a, en effet, pour
conséquence, d'affaiblir les marchés où ils
étaient accumulés passagèrement ces der-
nières années. La balance des comptes de
ces pays devient dès lors défavorable, ce
qui risquerait d'affaiblir aussi les réserves
d'or, puisque le métal précieux sert à ré-
gler le déficit de la balance générale des
comptes et non pas seulement le solde des
mouvements commerciaux.
Aussi la balance actuelle tend-elle à éta-
blir un modus vivendi pour concilier les
exigences légitimes de la Banque de France
sur le marché de l'or et les ménagements
que l'on doit à certaines grandes places
qui se trouvent momentanément gênées
par le départ des capitaux qui s'tétaient
accumulés passagèrement chez elles pen-
dant la crise continentale européenne,,
Le défilé
des Thermopyles
i On entend répéter « Le gouverne-
ment survivra-t-il ou non au débat
ouvert sur la réforme électorale ? » Il
n'y a pas très longtemps encore l'hypo-
thèse de sa chute était délibérément
écartée même des conversations de
couloirs. Le succès de sa politique fi-
nancière.l'immunisait. Le prestige ac-
quis par cet effort n'avait point été en-
core ébranlé, malgré les fautes incon-
testables, signalées ici, de certains col-
laborateurs de M. Poincaré.
Mais ces erreurs diminuaient insensi-
blement la confiance que l'opinion pu-
blique avait placée en lui et allaient le
désarmer pour le moment où il se trou-
verait en face d'une Chambre que la fin
de son mandat jette en pleine démence.
Du fait qu'il ait manqué de décision
sur des questions Vitales, le gouverne-
ment a encouragé l'audace de ses ad-
versaires, et, il faut bien le dire aussi,
a déçu, la bonne volonté de ses amis.
La question de la réforme électorale,
dont il ne pouvait éluder la discus-
sion, l'a engagé, sous des auspices dé-
favorables,-dans un défilé périlleux. A
gauche comme à droite, pour des mo-
tifs différents, il est sous le ïeu. Les
partis de gauche, uniquement soucieux
de reconstituer le Cartel avant de se
présenter aux élections; ne lui accorde-
ront quelques semaines de répit que
s'ils obtiennent le scrutin d'arrondisse-
ment, mais le ministère n'ignore pas
que sur le chapitre du budget ils au-
ront1 des appétits qu'il ne pourra satis-
faire sans compromettre l'équilibre il--
nancier. Les modérés, qui furent jus-
qu'ici ses meilleurs soutiens, mais qui
ne veulent à aucun prix d'une réforme
électorale dont ils mesurent le péril cer-
tain, menacent d'atteindre le cabinet
sur d'autres estions s'il ne prend pas
position dansée débat actuel.
Or pour prendre position, en ad-
mettant qu'il en eût l'intention, il fau-
drait d'abord qu'il retrouvât la disci-
pline dans ses rangs et l'on sait que
le ministère est aujourd'hui profondé-
ment divisé. Il faudrait ensuite qu'il
eût à la fois le désir et la volonté de se
soustraire à cette mystique parlemen-
taire que subissent tous les hommes du
régime et qui les incite à ne vivre qu'avec
l'appui de la gauche.
Telle apparaît, il l'heure actuelle, la
situation dans cette assemblée livrée
aux vertiges de l'agonie », selon l'op-
Portune expression- de notre confrère le
Temps. Reste à savoir si elle n'hésitera
pas à risquer le saut dans l'inconnu?
M. Poincaré, par suite de l'œuvre qu'il
a accomplie rue de Rivoli, réprésente in-
contestablement une garantie de slahf-
lité financière son ascendant person-
nel, qui est considérable à l'étranger,
assure la sécurité de notre marché. Ne
faut-il pas songer aux répercussions
éventuelles d'une crise ministérielle
alors que le franc reste encore vulnéra-
ble ?
La situation vue, hier,
du Parlement
On sa.ura probablement aujourd'hui
quelle date le gouvernement entend fixer
pour l'interpellation de M. Reibel, mais on
rétrécirait singulièrement l'importance
présente de la situation politique si on la
cristallisait autour de l'intervention de
l'honorable député de Seine-et-Oise.
Après enquête auprès d'influences auto-
risées, il est inutile de nier que les. élé-
ments. modérés ,de la Chambre, partisans
du statu quo, eé heurtent à une discipline
de gauche qui dément bien des engage-
ments de couloirs et modifie les pronostics.
Encore que la discussion sur le texte
même de la loi, telle qu'elle ressort du
rapport de bi. Baréty, ne doive s'engager
qu'aujourd'hui, les positions sont nette- ̃̃>
rr.-mt prises et des indications précieuses
autorisent des calculs assez précis.
Dans ces conditions quelle est, actuelle-
ment, la majorité sur laquelle peut comp-
ter le ministère ? Et dans quelle mesure
lui est-il permis de dénombrer, parmi ses
soutiens, les membres du parlement qui
l'ont le plus fidèlement soutenu jusqu'à "e
jour ? Là, le pessimisme intervient. La ma-
jorité arrondissementière n'est pas une
masse de manœuvre gouvernementale. Par
son caractère mouvant et délimité, elle
n'est même pas une majorité de rechange.
Or, les groupes modérés ne semblent plus
disposés à accorder leurs voix à un cabi-
net qui, sur une question aussi essentielle
que le mode de scrutin, leur refuse satis-
faction, contre certaines indices individuels
qui avaient laissé espérer autre chose.
En fin de journée, hier, la formule était,
dans certains milieux du centre et du cen-
tre gauche '« Plutôt les incertitudes d'une
crise ministérielle que la certitude du scru-
tin d'arrondissement. ». Et de là à en visa-
ger des questions, comme celles des fonc-
tU-maires ou de la loi militaire, à défaut
de celles (liées à la réforme électorale) du
suffrage de;; femmes ou des étrangers, il n'y 1
avait qu'un-pas, que beaucoup n'hésitaient
pas à franchir pour provoquer éventuelle-
ment une crise.
Nos informations nous permettent d'ajou-
ter que la situation ne se modifiera peut-
être pas définitivement aujourd'hui, mais
plutôt lundi ou mardi. Toutefois, même si
M. Poincaré rebelle à la question de
confiance ne fait pas les déclarations (
que divers députés espèrent pour ce soir,
il y aura de l'alerte, et sans doute de 2,
l'imprévu, autour de l'article 2. i
Louis Lambert
qui*
L'accord provisoire
franco-allemand
Une approbation du Reichstag
Berlin, 8 juillet,.
Le Reichstag a approuvé définitivement
la prolongation de l'accord, franco-alk-
iin:-rl concernant l'échange-de marchandi-
René Lara
ses entre l'Allemagne et le territoire de.î-a
Sarre ainsi que les lois autorisant l'appli-
cation provisoire par le gouvernement du
Reich des accords commerciaux conclus
pendant les vacances parlementaires..
Les Echos
Aux Tuileries, le le' mai 1841.
Solennellement, autour du Roi et de
la Reine sont réunis le duc et la du-
chesse d'Orléans, le roi et la. reine des
Belges, les princes et les princesses de
la famille royale et le maréchal Soult,
président du conseil. La Ville de Paris
offre en hommage une épée à l'enfant
royal, au comte de Paris, petit-fils aîné
du Roi, âgé de trois ans, à qui se promet
le trône de France. Mais le duc d'Or-
léans va trouver la mort- et le comte
de Paris- l'exil.
Gette épée, de son père, Mgr le duc
d'Orléans avait décidé par testament
qu'elle serait, un an après sa mort, don-
née à la Ville qui l'avait offerte. Hier,
M. d'Andigné a fait accepter le don du
Prince par le conseil municipal. L'éppe
sera déposée au musée Carnavalet.
UNE BELLE ACQUISITION ARTISTIQUE
Le portrnit de l'Impératrice Eugénie, par
Winterhalter, va entrer au Louvre
Dans quelques jours, les Parisiens pourront
contempler au Louvre le beau et célèbre pbr-
trait de l'Impératrice Eugénie par Winterhalter,
peintre. officiel, comme on sait, de la cour sous
Napoléon III.
Chacun connaît, par la reproduction tout au
moins, cette admirable toile si souvent repro-
duite et que lithographièrent Léon Noël et
Auguste Lemoine. Elle représente l'Impératrice
entourée de la princesse d'Essling, de la baronne
Pierre, de la comtesse Legay-Marvesia, de la
baronne de Malaret, de la marquise de Las Maris-
mas, de la marquise de La Tour-Maubourg et
de la comtesse de Montebello.
Ainsi que nous l'avons dit, ce tableau faisait
partie des souvenirs de Farnborough, récemment
vendus à Londres et provenant tous de la succes-
sion de l'Impératrice Eugénie. C'est après une
lutte assez âpre avec deux représentants de
puissances étrangères que M. P.,M. Turner,
représentant du Louvre, put acquérir pour notre
musée national, moyennant 490,000 francs, le
portrait de l'ancienne souveraine des Français.
Détail qui montre qu'un bonheur ne vient
jamais seul la toile sera exposée dans son cadre
primitif, récemment et opportunément retrouvé
au musée de Compiègne.
On, a crie au scandale propos à u li-
vre récent consacré à sainte Monique
par Ambroise Vollafd. A ce propos, plu-
sieurs lecteurs nous font remarquer que
s'il est vrai que certaines scènes sem-
blent d'un pittoresque un peu cru, une
Monique, femme et mère. un Augustin
cherchant la vérité dans le tumulte de
son âme passionnée sont peut-être plus
vivants et leur sainteté plus méritoire.
En marge de la visite du prince de
Galles.
Hier, au moment où S. A. R. le
prince de Galles, accompagné ,de M.
Doumergue, parcourait la belle exposi-
tion de la Sorbonne, un curieux souve-
nir d'histoire inédit fut évoqué par M.
Herriot.
Quand Louis XVI, après avoir été sa-
cré à Reims, fut, pour la première fois,
reçu solennellement à Notre-Dame, le
cortège royal parcourut un certain nom-
bre de rues de la ville à l'issue de la
cérémonie. Arrivé devant le collège
Louis-le-Grand, on fit halte et, là,' au
milieu des professeurs, une délégation
d'élèves attendait. L'un d'eux s'avança
et lut un compliment en latin. Quand
il eut terminé, le roi de Firance dit à
l'élève « Comment Vappelles-tu, mon
petit ami ? » Et l'adolescent répondit
« Maximilien de Robespierre. »
COUP DE CRAYON
DUC DE LA FORCE
de l'Académie française
LA YIE AMOUREUSE
DE LA GRANDE MADEMOISELLE
Reprochera-t-on au duc de La Force d'avoir
puisé dans ses archives familiales celles des
Laùzun pour nous donner le récit, c.fin
fidèle, des amours entre la cousine du « Roi
Soleil » et son trop séduisant ancêtre ? Non.
Il l'a fait avec tant de tact!
Et voilà un succès de plus à l'actif de la
collection « Leurs Amours », où La Vie amour-
reuse de la Grande Mademoiselle parait, en
deux tomes.
Un pr'x Montyon.
L'Académie française a publ:é dans
sa séance de jeudi la liste des prix. Mon-
tyon qu'elle distribue pour l'année
192î. Dans cette liste, nous sommes
lieureux de relever le nom de notre criti-
lue et excellent ami Louis Schneider
pour l'ouvrage qu'il a récemment pu-
blié Massenet (1842-1912.)
DERNIERS COURS DES. CHANGES
Livre, 124 02 (- 01). Dollar, 25 545
0 005). Belga, 355 25 (sans changement).-
Lire, 138 50 (- 1 10). Franc suisse,
191 25 (sans changement). Peseta espagnole,
134 50 0 50). Florin hollandais, 1023 ]
+ (
TEMPÉRATURE t
Probabilités pour la journée du 9 juillet (
'Région parisienne: ciel très nuageux; quel- f
lues pluies intermittentes avec orages.
Température stationnaire. 1
AUJOURD'HUI I
14 heures. Courses â Saint-CIoucf.. |r
Le Coq
Drouhin, sur le Columbia »,
tenterait Paris-New-York
La nouvelle a été 'hier confirmée que
l'aviateur français Drouhin qui devait, en
compagnie de Le Brix, tenter Paris-New-
avec un avion français biplan bi-
moteur vient de passer un contrat d'un
an avec Levine.
Aux termes de ce contrat Drouhin doit
tenter- de traverser l'Atlantique sur la
Miss ̃ Columbia avec lequel Chamberlin et
Levine ont atterri en Saxe. Levine âc-
compagnerait Drouhin dans cette tenta-
tive. Hier, pour se familiariser a^vec la
conduite de cet avion américain, Drouhin
a volé de 'Paris à Londres, en compa-
gnie de Clamberlin. D'autres avions
ayant à bord Mmes Levine et Chamberlin,
ainsi que Levine, ont escorté le Miss Co-
lumbia et ont atterri avec lui à Croydon
(Londres)..
La proposition faite par Levine à Coste
d'abord qui avait refusé puis à Drou-
hin avait surpris tout le monde. La nou-
velle de l'acceptation de Drouhin surpren-
dra plus encore..
Comment un aviateur français de la ré-
putation de Drouhin, ancien détenteur,
ave:; Landry, du record de durée (45 heu-
res), que Chamberlin lui ravit (51 heures)
n'a-t-il pas discerné qu'il est l'instrument,
d'une réclame tapageuse dont va en
cas de \Succès, profiter l'aéronautique
américaine ?
Déjà lorsque Fonck, en septembre der-
nier; essaya de partir à bord du Sihorsky,
on avait en France déploré qu'un homme
de la valeur de Fonck ait offert ses ser-
vices à la construction étrangère. Et
maintenant voici Drouhin qui suit les tra-
ces de Fonck. Certes, le geste est coura-
geux de s'élancer vers New-York, à la
suite de Nungesser et de Coli, même en
faisant un crochet au sud par les Açores,
mais encore une fois, puisque nous som-
mes battus actuellement par l'effort coor-
donné et intelligent des Américains, évi-
tons au moins de leur fournir nos hom-
mes. Evitons qu'ils puissent- car il s'agit
aussi d'une concurrence mondiale sur Jes
marchés aéronautiques dire « Voua
voyez bien que si les Français n'arrivent
pas à traverser l'Atlantique ce n'est pas
qu'ils manquent d'hommes puisque
Drouhin a réussi mais c'est qu'il5 n'ont
pas le matériel propre à assurer un trafic
commercial sûr. Nous, nous avons ces
appareils. Achetez nos appareils, ce ne
sont pas les « greatest » mais ce sont les
« best in the World n.
En vérité la question Drouhin est plus
importante qu'on ne pense au premier
abord et elle vaut 'd'être examinée de très
] Tes. G. B.
La Réforme électorale
Après une nuit agitée, une journée pYds calme*
Mais aujourd'hui?.
PAR M, GEORGES FOUCHER
Lorsque le président Fernand Bouis-
son leva, hier, à 7 h. 30 du matin, la
séance ouverte la veille à,trois heures de
l'après-midi, la Chambre, en dépit de
ces seize heures de débats, n'avait
,abouti qu'au' rejet des divers contre-
projets opposés au lexte de la commis-
sion.
Compter les innombrables scrutins-
ordinaires ou à la tribune auxquels
il a fallu procéder pour arriver à ce
résultat négatif, énumérer les incidents
de procédure parlementaire deman-
des d'ajournement ou autres qui se
sont multipliés durant toute la nuit, on
le pourrait faire, assurément, s'il y
avait à cela quelque intérêt.
Ce qui serait, par contre, beaucoup
plus difficile à dépeindre, c'est l'atmos-
phère plus qu'échauffée dans laquelle
s'est déroulé le débat. A quiconque n'y,
a pas assisté il est impossible de don-
ner une idée de ce eue fut le, déborde-
ment d'aposbrophes, dinvec'ives, d'in-
jures, même, échangées sans disconti-
nuer au cours de cette nuit tumultueuse.
Parler de tumulte » n'est, pas suffi-
sant, d'ailleurs. C'est « tempête » qu'il
faut écrire.
A cela, beaucoup de raisons, sans
doute. Notons que la principale en doit
être cherchée dans l'irritation des so-
cialistes, dont M. Léon Plum n'a pas
dissimulé les sentiments.
D'autant plus las de s'entendre repro-
cher leur apostasie qu'ils se rendent
parfaitement compte de tout ce qu'elle
comporte de répugnant, ils veulent « en
finir » par tous les moyens. Et cette
mentalité nous réserve, sans doute,
quelques. bagarres encore tant qu'ils ne
seront pas arrivés j. leur but.
Ce qu'il y a de grave, en cette aven-
ture, c'est, assurément, la fêlure dont
elle fut la cause entre le -gouvernement
et la fraction la plus nombreuse de son
habituelle majorité.
Quelles en seront les suites ? L'avenir,
nous l'apprendra.
A trois heures, en attendant, la dis-
sussion recommence, avec un amende-
ment communiste que développe M. De-
fourme amendement qui tend à con-
férer l'électorat non seulement aux
femmes et aux militaires, mais aussi
lux indigène des colonies non. natura-
lisés.
Comme M. Delourme s'est montré
Darticulièrement agressif envers les so-
îialistes, les invitant, sans aménité, à
noins se préoccuper de « défendre leur
;cuelle M. Ferdinand Faure se fâche
out rouge, et reproche amèrement aux
îommunistes leur alliance avec « des
'ascistes en herbe
Les « fascistes en herbe », ce sont,
)ien entendu, MM. Bonnefous, Edouard
Soulier, ,Blaisot, etc.
De retour à son banc, M. Fernand
''aure continue à apostropher les com-
nuniétes, ses voisins immédiats parmi
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