Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-06-24
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 24 juin 1927 24 juin 1927
Description : 1927/06/24 (Numéro 18159). 1927/06/24 (Numéro 18159).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540925b
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2008
IL 5 h. dU matin). PARIS ET DÉPARTEMENTS: 25 CENTIMES C5 du matin) 1S27
EDMOND TARBE ET HEHBY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
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.sous LA COUPOLE
La Réception
de M. Paul Valéry
Impressions de seunce
Nul n'ignore que les billets de diver-
ses couleurs qui donnent à leur posses-
seur la faculté d'assister à une récep-
tion académique ne portent qu'un
nom celui du récipiendaire. Si quel-
ques. personnes, imparfaitement infor-
mées, ̃– et il s'en trouve toujours
se sont rendues hier sous la Coupole
sans trop savoir à qui succédait le poète
qu'elles allaient entendre, elles ont dû
pendant trois quarts d'heure être fort
embarrassées et se livrer aux conjectu-
res les plus variées. Car M. Paul Va-
léry dépensa la plus ingénieuse cons-
tance à ne pas nommer celui dont on
lui avait donné le fauteuil. Il l'appela
«.votre grand confrère il ;l'appela
« un illustre défunt-»,. il l'appela plu-
sieurs fois mon illustre prédéces-
seur », il l'appela même « mon futur
prédécesseur », hardi assemblage de
mots dont se fût délecté Alphonse Al-
lais. mais il ne l'appela pas comme il
s'appelait. Il fit seulement, dans la se-
conde partie de son discours, une allu-
sion au pseudonyme que le fils du
libraire Thibault avait adopté « .Lui-
même n'était possible et guère conce-
vable qu'en France, dont il a pris le
nom. Sous ce nom, difficile à porter,- et,
qu'il fallait tant d'espoirs pour oser le
prendre, il a conquis la faveur de l'uni-
vers. "Du prénom, il ne fut pas ques-
tion. Les quatre syllabes ne sortirent
pas de la bouche de M. Valéry. L'his-
toriographe de la séance d'hier insiste
sur ce point aussi bien est-ce la pre-
mière fois que dans l'enceinte académi-
que est exécuté cet amusant et singu-
lier tour. de passe-passe. Bien des réci-
piendaires ont fait adroitement dispa-
raître tout ou partie des titres littérai-
res du personnage auquel ils succédaient,
aucun n'avait pensé à escamoter son
nom, prénom y compris. Il y a là une
innovation trop piquante pour qu'on ne
s'attarde pas un peu à la signaler. Ré-
cemment, un nouvel académicien trouva
.:moyen, dans son discours de réception,
on ne l'a peut-être pas déjà oublié, de
nommer soixante-dix-neuf fois l'une de
nos provinces. Cette fois, pour inaugu-
rer son habit vert, un Immortel a con-
damné son mort, son mort célèbre,
a l'anonymat. Décidément, les choses se
passent au palais Mazarin comme dans
la baraque de Nicolet, où l'on se pou-
vait targuer d'aller de plus fort en
plus fort, dans le caprice, la fantaisie
et la nouveauté.
Après cet exercice d'omission systé-
matique, dont l'idée évidemment ne lui
est pas venue à la suite d'un pari, com-
ment serait-on surpris que M. Paul Va-
léry se soit appliqué à ne pas énumérer
les ouvrages de son « illustre prédéces-
seur » ? L'Histoire contemporaine, la Vie
littéraire incidemment ces deux titres
de séries'furent donnés pair l'orateur,
mais des autres ouvrages du philosopha
de la villa Saïd il ne fu', parlé qu'en
termes généraux.
Vraiment Anatole France, hier, pour
la. seconde fois, fut enterré.
Ce n'est pas que M. Paul Valéry n'ait
déposé sur sa mémoire quelques louan-
geg'de là, plus grande taille, du relief le
plus marqué, de, l'émail le plus choisi
mais.elles nous faisaient penser à ces
couronnes si terriblement artificielles
dont on surcharge les catüfalques L'in-
telligence admirablement subtile et pé-
nétrante de M. Paul Valéry distingue
tous les mérites d'Anatole France, et les
définit à merveille mais elle aperçoit
aussi dans la complexe personnalité du
disparu tout ce qui est bien fait pour
lui déplaire et même l'irriter. Entre ces
deux hommes, ces deux grands civilisés.
îl n'y a pas seulement de.; divergences,
d'opinions ou d'idées, qu'expliqueraient
des différences de génération ou d'école;
il y a ce qui engendre parfois les antipa-
thies définitives une conception en tout
point opposée de l'art littéraire.
M. Gabriel Hanotaux qui l'a bien saisi
a très spirituellement souligné l'esprit
de contradiction de l'Académie qui a
réservé le même accueil à deux tempéra-
ments si dissemblables, le public qui a
ri a applaudi, et de ces applaudisse-
ments M. Paul Valéry avec sa bonne
grâce coutumière, et son fin sourire mé-
ridional a donné le signal gaîment.
M. Hanotaux, lui, a joué la règle du
jeu, du jeu académique nous voulons
dire par là qu'il.'a, selon les traditions,
fait l'éloge du confrère reçu, et l'éloge
du collègue défunt. Sa courtoisie et sa
perspicacité lui ont même fait distin-
guer ce qui est un lien entre ces deux
'hommes différents c'est que l'un et
l'autre apparaissent comme des huma-
nistes. M. Valéry n'avait même pas
esquissé la vie d'Anatole France. M.
Hanotaux fit; excellemment, une biogra-
phie de M. Valéry. L'existence ce dernier
ne semblait pas oevoir être le plus
court chemin pour aller de la médita-
tion à la gloire elle le fut cependant.
On rappela au récipiendaire les prin-
cipaux épisodes qui marquèrent cette
route imprévue. On lui lut même des
vers de lui. Naturellement on appuya
un peu sur le fait qu'il est « un auteur
difficile n. A vrai dire, il n'y parais-
sait pas hier.. Non pas qu'il, faille pren-
dre au pied de la lettre le beau couplet
en prose par- lequel M. -Valéry s'offrit le
luxe de célébrer la, clarté en litté-
rature il est, ce couplet, à le regarder
de près, assez suspect d'ironie, et sent
sa machine infernale. Mais dans le dis-
cours tout entier de l'auteur d'Gupalinos
rien n'est obscur, rien n'est impénétra-
ble. Aux pensées les plus subtiles une
stricte tunique a été donnée, qui s'a-'
dapte parfaitement à leur mouvement,
avec une justesse et une mesure qui
sont un' enchantement. Le long usage
des sciences a donné au style de M. Va-
léry justesse, sobriété, précision, 'élé-
gance. Les pages qu'il a lues à
l'Académie sont parm: les plus châ-
tiées que l'on y ait écoutées depuis long-
temps. Comme on comprend que M.
Valéry ait souhaité parfois vivre au
temps de Montesquieu il aurait eu tout
de suite le ton qui plaisait au prési-
dent ses admiratrices le devinent
bien.
Ce dix-huitième-_là évidemment n'est
pas tout à fait celui où s'attardait l'ima-
gination du créateur de Jérôme Coi-
gnard. Mais de la Rôtisserie de la
Reine Pedauque, hier, on ne dit pas
grand'chose et moins dé Les Dieux
ont soif. Il est vrai que M. Hanotaux du
Lys rouge ne fit môme pas mention.
Décidément la journée était mauvaise
pour le demi-dieu du salon de Mme de
Caillavet. Un double hommage fut
rendu à celle-ci les deux orateurs s'ac-
cordèrent à reconnaître combien ses
dons et son dévouement avaient contri-
bué à la gloire de France. Rien n'aurait
été plus sensible à cette femme distin-
guée que ce juste tribut. Mais elle ne se
serait jamais consolée que M. Valéry
n'ait pas' appelé son grand homme
Anatole.
Raymond Lécuyer
Lire en Deuxième -page .•̃
LES DISCOURS ACADÉMIQUES
LA VIE QUI PASSE
La Grande Semaine
Inscrite entre les deux plus grandes journées
populaires de l'année hippique, qui sont le
Grand Steeple-Chas'e et le Grand Prix de Paris,
la « Grande Semaine n, de purement sportive
qu'elle. était autrefois, est devenue' aujourd'hui
la grande semaine parisienne, celle de l'élégance,
celle; que le monde entier attend pour savoir
comment Paris fixera l'art d'habiller et de parer
les femmes, et, celle aussi de la charité.
Cette évolution.est extrêmement curieuse et
constitue, un magnifique éloge du sport hippique,
si profondément entré dans nos moeurs malgré
ses détracteurs, moralistes sévères, qui lui,-font
grief de devoir sa prospérité au jeu. je ne songe
pas à appliquer aux courses, ni au pari mutue)
la parole de l'Evangile: « Les desseins de la
Providence sont impénétrables n, mais il n'en
est pas moins certain que les grands sportsmen
qui eurent l'idée de terminer l'année hippique
par une série d'épreuves sensationnelles grou-
pées en journées successives ne se doutaient pas
qu'ils denneraient un jour au commerce de luxe
parisien le motif du. plus brillant mouvement
d'affaires. Ils ne songeaient qu'à l'améTioration
de la race chevaline: ils ont du -même coup
amélioré tout ce qui touche au luxe et à l'élé-
gance.
On en jugera une fois de plus, cet après-midi,
à Auteuil, où se court le prix des Drags, journée
plus traditionnellement somptueuse encore,.pour
laquelle toutes les fées de Paris ont imaginé et
réalisé d'éblouissantes toilettes. Déjà, hier, à
Longchamp, et ,avant-hier, à -Auteuil, où se
courait la Grande Course de Haies, le spectacle
des pesages était un émerveillement. Ce n'étaient
dans les tribunes, sur le tapis vert et autour
des corbeilles de fleurs, que toilettes claires et
fraîches, simples ou somptueuses, mais portant
toutes la marque du goût sûr et raffiné qui est
celui de Paris. Voiles de soie, mousselines fleu-
ries, étoffes précieuses par leur délicatesse et
l'harmonie de leurs tons, dentelles, broderies,
immenses boas de plumes d'autruche aux cou-
leurs vives, rubans éclatants paraient à ravir
nos jolies Parisiennes.
Le luxe, naturellement, se mariait au goût.
Puisque, durant toute la grande semaine, le
pesage est un immense salon fleuri, les femmes
ajoutent la splendeur des bijoux à la suprême
élégance des robes: colliers et sautoirs de perles
fines, parures de brillants, émeraudes, rubis et
saphirs montés en bracelets, en barrettes, en
bouoles, en épingles, ne se comptaient plus.
Quelle féerie nous réserve l'après-midi d.'au-
jourd'hui Et comme on comprend, quand on a
le plaisir de voir en si peu d'espace tant de
grâce véritable, tant de richesses de bon ton,
que le monde entier vienne à Paris s'initier à
l'art difficile de la parure, féminine! Celui-là
est français, essentiellement français, parce .qu'il
a pour base la plus parisienne de nos supério-
rités la sûreté du goût.
Ainsi, la grande semaine hippique est aussi
celle de l'élégance et du faste. Pour elle, dés
milliers d'ateliers travaillent des mois à l'avance
pour elle, les créateurs de la mode se torturent
le cerveau; pour elle, bijoutiers, bottiers, lin-
gères, coiffeurs, gantiers, modistes, maroqui-
niers, tous les commerces de luxe s'appliquent
à faire plus beau et plus nouveau. Attirés par
son éclat, les étrangers affluent, emplissant
hôtels et restaurants. La répercussion est infinie
et c'est un fleuve d'or quelle fait couler à tra-
vers la capitale.
Son influence sur la vie élégante est si forte
aujourd'hui que les plus grandes fêtes de la
saison font l'impossible pour être dans le sillage
de son succès. Le bal du Grand Prix, notam-
ment, qui est, certes, à l"Opéra, le plus brillant
de l'année et,qui constitue le couronnement de
toutes nos fêtes de charité, doit une bonne part
de sa renommée au fait qu'il a lieu la dernière
nuit de la grande semaine. Nous aurons en plus,
cette année, au lendemain du Grand Prix de
Paris, le Grand Prix de l'Elégance, que M. Léo-
nard' Rosenthal, le 'célèbre philanthrope, vient
de doter d'une somme de cinquante mille francs.
Il constituera l'achèvement de la grande semaine
en même temps qu'il servira d'apothéose et de
clôture au Salon des Artistes français. Cinquante
jolies Parisiennes viendront le disputer sur ;es
marches de l'escalier du Grand Palais. Le public
le décernera à celle qu'il jugera: la plus élégante,
et le montant du prix ira à l'atelier qui aura
réalisé la toilette primée. Une pensée de haute
bienfaisance double donc l'idée de cette mani-
festation cinquante petites ouvrières iront, grâce
à cette somme, passer-trois semaines de vacances
à la campagne ou à-la mer. Quoi de plus joli ?
Il y a, dans la fable antique, un cheval fameux
dont chaque coup de. sabot ouvre dans le soi un
trésor. De même, au -vingtième siècle, des tré-
sors naissent sous les pas des pur sang qui
foulent les pistes d'Auteuil et de Longchamp.
Georges DrouiHy
M. Stresemann
répond à M. Poincaré
La riposte de M. Stresemann au dis-
cours de Lunéville ouvre fâcheusement
un nouveau chapitre de polémiques in-
tergouvernementales, contraires au sage
précepte du cardinal de Retz « Les inté-
rêts des peuples et aes rois qui ne se
concilient jamais mieux que dans le
silence; »
Cette riposte, dont les intentions iro-
niques frisent parfois l'impertinence,
ne s'explique que par l'assurance, peut-
être présomptueuse, d'un gouvernement
allemand qui se sent fort des faiblesses
qu'il présume chez le voisin et qui s'ef-
force à la fois d'exploiter les divisions
qu'il sait exister au sein dû ministère
français et dé fournir des armes aux
adversaires politiques du président du
conseil.
Ceci dit, le discours du ministre des
affaires étrangères du- Reich reflète bien,
comme nous le rappelions ces jours der-
niers, la conception allemande d'un Lo-
carno passant l'éponge sur l'ardoisé de
la guerre et donnant comme corollaire
au rapprochement franco-allemand la
formule commode « ni vainqueurs, ni
vaincus ».'
Les responsabilités de la guerre se
trouvent reléguées avec désinvolture
dans les dossiers d'un passé nébuleux
qu'il est inutile de feuilleter rétrospecti-
vement. L'Allemagne innocente ne doit
plus rien. Au contraire M. Stresemann
,la proclame créancière du désarmement
général. Du Plan Dawes et des Répara-
tions, dont elle est pourtant débitrice,
il n'est, pas même question.
Naturellement, la réduction des effec-
tifs du Rhin, en attendant'la libération
complète, ne saurait être une preuve de
bonne volonté française. La bonne vo-
lonté de l'Allemagne est facultative, celle
de la France obligatoire, en exécution
des prétendues promesses de Locarno.
Sans doute, ces promesses ne furent ja-
mais officiellement formulées. Elles ont
même été démenties à diverses reprises.
En tous cas, leur hypothèse admise,
il est difficile de supposer qu'elles fu-
rent unilatérales.Mais M. Stresemann
parle comme s'il avait tout obtenu sans
rien donner.
C'est merveille de l'entendre louer la
condescendance du général van Pawels
qui a invité un expert ou deux à cons-
tater la.
de la Prusse orientale il est non moins
curieux de le -voir les' dis-
cours belliqueux de ses collègues natio-
nalistes, ainsi que les manifestations
des sociétés de préparation militaire.
La faute, d'après M Stresemann, en
est M. Poincaré qui ne serait plus à
la page. Il est mal renseigné. Mal
renseigné par le maréchal Foch, par le
comité militaire de Versailles, par la
conférence des ambassadeurs, par M.
Briand lui-même. A qui fera-t-on croire
.pourtant que le président du conseil ait
pu parler sans documentation ?
Passons sur la malice, cousue de fil
blanc, qui consiste a apposer M. Poin-
caré à M. Herriot et à le mettre en de-
meure de choisir entre la politique de
la Ruhr et celle de Locarno; arrêtons-
nous à la conclusion où M. Stresemann
nous offre la main tendue, nette de
toute taché et de tout soupçon d'arrière-
pensée, pour la paix, la liberté et l'éga-
lité des peuples qui ont tant d'intérêts
à resserrer leurs liens intellectuels et
économiques.
Avant toutefois que la main aille-
mande se tende, il convient que nous
ayons opté, soit pour la politique de
Locarno, soit pour la politique de la
Ruhr. IL paraît, en effet, qu'elles ne se
concilient pas. Evacuation sans condi-
tions, et c'est la réconciliation main-
tien de l'occupation même réduite jus-
qu'à l'exécution des clauses du traité de
Versailles,, et c'est le rapprochement
impossible. Tel est le sens manifeste
de ce discours.
En attendant que le gouvernement y
réponde s'il le juge toutefois néces-
saire nous nous bornerons à consta-
ter que le pacifisme quelque peu nar-
quois dont il nous prodigue les assu-
rances est démenti par la sanction d'un
fait significatif. La rupture brutale des
négociations franco-allemandes estsurve-
nue hier, par suite du refus des négo-
ciateurs de Berlin d'accepter les der-
nières contre-propositions françaises en
vue d'une prorogation du régime provi-
soire; prorogation offerte sur la base de
conditions plus avantageuses pour les
industries du Reich.
Les nationalistes allemands qui ma-
nœuvrent M. Stresemann ont sans
doute exigé cette mesure de représail-
les contre une France trop hésitante à
sacrifier ses dernières sécurités. Le
Parlement comprendra-t-il ?
René Lara
Lire en Dernière Heure
LE DISCOURS DE M.'STRESEMANN
ba Réforme électorale
Le débat commencera le le-,juillet
C'est fait. La réforme électorale viendra
en discussion publique le 1" juillet.
La conférence hebdomadaire des prési-
derts a décidé, hier, de proposer à la
Chambre de commencer le débat sùr la ré-
forme électorale, le lel juillet, à la séance
de l'après-midi;. M. Baréty ayant" fait -con-
naître que son rapport pourrait être. mis
en distribution, le-jeudi 30 juin.
La discussion poursuivra aux séances
i.3 la matinée, celles de l'après-midi de-
meurant réservées au projet de l'organisa-
tion générale; de l'armée jusqu'à l'achève-
ment de la discussion, ,qui touche à sa fin.
Notons, à titre. indicatif, que l'interven-
tion de M. Malvy a été prépondérantè pour
la fixation de l'ouverture de la discussion
ati 1«" juillet, et non au 5, date primitive-
ment envisagée. Lee arrondissementiers
veulent aller vite.
Peu après la conférence des présidents,
la commission du suffrage universel se
réunit, ainsi que nous l'avons annoncé,
pour entendre la lecture du rapport de M.
Baréty. M. Jean Goy, vice-président, ren-
dit compte de sa mission à la conférence
des présidente et fit connaître que, d'ac-
cord avec Te ministre de l'intérieur, la
date du le' juillet prochain avait été choi-
sie pour commencer le débat sur la réforme
électorale.
M. Baréty, rapporteur, a ensuite donné
lecture de son rapport.
Après un échange de vues; au cours du-
quel ont successivement pris la parole
MM. P.-E. Flandin, Albert Milhaud, Bon-
nefous, Mallarmé, Soulier, Lenoir, Hector
Molimié, Balitrand, Cayrel, Le Corbeille,
Charles Lambert, Auguste Girard, la com-
mission à adopté, par 14 voix contre 6, le
rapport de M. Baréty, qui a été déposé aus.
sitôt.
Mais on ne cinglera peut-être pas vers
l'arrondissement aussi aisément que l'en-
tendent les bateliers cartellistes.
Louis Lambert
LE CONFLIT DES SARDINIERS BRETONS
Les délégués pêcheurs de Quimper
décrètent la grève générale
Quimper, 23 juin.
Sur le refus des usiniers de leur accor,-
der les huit cents francs réclamés comme
prix des cent kilos de sardines, les délégués
des pêcheurs sardiniers, réunis aujour-
d'hui, ont décrété la grève générale. Cette
décision sera-t-elle suivie d'effet ? Rien
n'est moins certain, divers délégués ayant,
dès Je début des pourparlers de Quimper,
laissé entendre qu'ils n'avaient pas le
mandat suffisant pour prendre une telle
responsabilité.
Le nouveau commandant militaire
des Invalides.
M. Poisson, chef de bataillon hors
cadres, commandant le bureau de re-
crutement de Saint-Malo, est désigné
comme commandant militaire de l'hô-
tel des Invalides et classé à l'état-major
particulier de l'infanterie.
COUP DE CRAYON
CHARLES FOLEY
LES CHASSEURS DU ROI
Histoire vraie ? Peut-être. Elle se déroule
cette époque pittoresque et effroyable de la
lutte antijacobine sous la Terreur.
Alors, un jeune royaliste, le comte Vivien
d'Herville, pouvait, cherchant à découvrir l' «in-
dicateur » des Sans-Culotte, se trouver subite-
ment en face. du père de sa fiancée.
Sujet qui n'est pas sans analogie avec cslui
du Cid, sujet. des Plus dramatiques. C'est
l'art de Charles Foley de l'avoir traité d'une
façon captivante on peut dire même amu-
sante dans ce roman: Les Chasseurs du Roi,
qu'on dévore. et gu'on relira.
Extrait d'un journal mondain de Ma-
drid à propos de l'exposition française
CI Les grands joailliers de Paris nous
ont donné une fois de plus la preuve
qu'ils sont les premiers du monde.
Parmi les pièces exposées on remarque
une magnifique émeraude rectangulaire
formant devant de corsage moderne. Un
beau désordre de gros brillants, exécu-
tion originale de Dusausoy pour rem-
placer la vieille rivière désuète de nos
aïeules.
» M. Dusausoy, membre du jury hors
concours, se caractérise toujours par
l'originalité de ses dessins et par une
note vraiment personnelle aui métamor-
phose complètement les vieux bijoux. »
UN INCIDENT A LA VENTE
DE M" DE POLES
La deuxième journée de la vente de la collec-
tion. de Mme de Polès a été marquée par un
incident qui a causé une certaine émotion parmi
le nombreux public qui se pressait dans la
galerie Georges Petit.
On venait de vendre un certain nombre de ces
meubles du xviii6 siècle aux formes ravissantes
à des prix considérables, quand on présenta un
petit secrétaire de dame à hauteur d'appui, en
marqueterie de bois de placage, chef-d'oeuvre
attribué à Roger Vandercruse La Croix, et qui
a été reproduit dans le dernier numéro du
Gautois Artistique.
Estimé 400,000 francs par les experts, MM.
Paulme et Lasquin, les enchères commencèrent
à pleuvoir. Un des enchérisseurs était M. Gron-
kowski, conservateur du musée des beaux-arts
de la ville de Paris, qui annonça qu'il agissait
pour le Petit-Palais et au nom de la commission
du legs Dutuit. Amateurs et antiquaires s'abs-
tinrent alors, sauf deux étrangers, qui continuè-
rent à enchérir en dépit des marques de désap-
probation de l'assistance qui commençait à
manifester. On arriva au chiffre de 660,000
francs, et M. Gronkowski, âyant atteint la somme
oui lui avait été fixée, s'arrêta.
On allait adjuger le meuble à un de ses
adversaires, quand M. Founès, l'antiquaire bien
connu, se tourna vers le conservateur du Petit-
Palais et annonça à haute voix qu'il mettait
10,000 francs à sa disposition pour continuer la
lutte. Gagnés par l'exemple, M. Hamburger, un
autre antiquaire, ajouta 10,000 francs à cette
première mise de tonds. et M. Georges Blumen-
thal se levant donna à son tour 50,000 francs,
au milieu de l'enthousiasme général.
Les enchères continuèrent; mais, finalement,
c'est M. Gronkowski qui l'emporta, et M" Lair-
Dubreuil, au milieu d'une salve d'applaudisse-
ments, adjugea au Petit-Palais pour 706,000
francs ce meuble exquis.
On trouvera à notre rubrique « Beaux-Arts Il
les autres prix de cette vente étonnante, dont
les'deux premières journées donnent un total
de plus de douze millions. Maurice FEUILLET.
Des bruits courent au sujet du pont
de la Concorde.
On parle d'un projet qui aurait pour
objet de porter sa largeur à trente-cinq
mètres, un mètre de plus, pour la chaus-
sée, que le pont Alexandre-Ill. Cette
chaussée permettrait le passage simul-
tané de sept files de voitures.
On construirait, en face de chacune
des piles actuelles, à un intervalle de
2 mètres 70 environ, de nouvelles piles,
en tous points semblables à celles qui
existent. Il serait question, enfin, de
compléter l'ouvrage par un ensemble
décoratif consistant dans l'établissement
sur-les piles de statues représentant les
principales colonies françaises et desti-
nées faire ,pendant au groupe de sta-
tues élevées sur la place de la Concorde
en l'honneur des principales vielles de
France.
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 02 (sans changement); Dollar,
25 54 (- 0 005). Belga, 354 75 (- 0 25).
Lire, 146 30 (+ 1 40). Franc suisse,
491 25 (sans changement). Peseta espagnole,
433 (- 3 50). Florin hollandais, 1023 50
(sans changement).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 124
Dollar, 25 54.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 24 juin
Région parisienne: ciel très nuageux; éclair-
cies et quelques ondées; vent du secteur ouest
modéré.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Auteuil (Prix des
Drags).
14 heures. Pavillon de Marsan: Inaugu-
ration de l'Exposition de l'Histoire du Tapis.
20 h. 30. Théâtre Marigny Répétition
générale de Venise.
20 li., 45. Théâtre Sarah-Bernhardt: Répé-
tition générale de Pour marier, ma' fille.
Le Roi d'Espagne
est arrivé â Paris
S. M. le roi d'Espagne, qui avait quitté
Madrid hier matin par le Sud-Express, est
arrivé à Paris à 22 h. 30.
La gare d'Orsay avait reçu une sobre
décoration, car, ainsi que nous l'avons an-
nonce, le souverain n'accomplit pas un
voyage officiel. Sur tout le parcours que
devait suivre le cortège était placé un
large tapis rouge. Parmi les personnalités
attendant sur le quai d'arrivée, on remar-
quait le général Lasson, représentant le
président de la République M. Becq de
Fouquières, représentant le. mïni6j;ï'Ê des
affaires étrangères tout le haut personnel
de l'ambassade d'Espagne, ainsi que les
attachés militaires et navals, S. A. R. la
princesse Eulalie, S. A. R. la princesse
Sixte de Bourbon-Parme, la comtesse de
Gavia, la comtesse de.Guelle et la plupart
des notabilités de la colonie espagnole à
Sans retard sur l'heure prévue, le train
entra lentement en garé. Le Roi descendit
aussitôt de son wagon-salon, précédé du
duc de Miranda, qui l'accompagne dans
son voyage, et de M. Quinones de Leon,
qui était allé attendre le souverain à la
irontière. Alphonse XIII fut reçu par M.
Becq de Fouquières et par le général Las-
son, avec lesquels il échangea quelque
paroles empreintes de la plus souriante
cordialité, puis il s'entretint un instant
avec S. A. R. la princesse Eulalie, ,sa tante,
et la princesse' Sixte de Bourbon-Parme.
La main au képi, les officiers de la mission
espagnole formaient un peloton rigide et,
tout au long du nuai et de l'escalier don-
nant accès au hall de sortie, un piquet
de la garde républicaine rendait les hon-
neurs.
Le souverain, oui a effectué un excel-
lent voyage, était vêtu d'un complet mar-
ron et coitfé d'un feutre gris; il portait une
canne à son bras gauche et, fidèle, la
rosette de notre ordre national ornait sa
boutonnière. Après que l'inévitable éclair
du magnésium l'eut immobilisé sous sa
brusque lumière, le Roi se dirigea, d'un
pas rapide, vers sa voiture. Au dehors,
une foule nombreuse l'acclama avec une
spontanéité enthousiaste dès qu'il appa-
rut. S. M. Alphonse XIII salua, visible-
ment heureux de se retrouver dans une
ville où il compte tant de respectueuses
sympathies, et la voiture royale démarra,,
roulant vers l'ambassade.
Signalons un épisode du parcours. Pen-
dant l'arrêt du train à Bordeaux, le Roi
descendit sur le quai de la gare et s'entre-
tint aimablement avec le préfet de la Gi-
ronde, les professeurs Moure et Port-
mann, et le consul et le président de la
chambre de commerce espagnole, qui
étaient venus saluer son passage. Comme
on demandait au souverain ses impres-
sions de route, il se déclara enchanté du
parcours fait d'Hendaye à Bordeaux sur
le train électrique récemment inauguré.
Le Roi monta même, pendant une partie
du trajet, sur la locomotive, oui Pémer-
veilla par sa simplicité de fonctionnement.
Au départ de Madrid, sur lé quai de la
gare,le général Primo de Rivera avait re-
mis au duc de Miranda la note du gouver-
nement espagnol répondant aux dernières
propositions françaises au sujet de Tanger.
T..9 duc la remettra aujourd'hui à M. Qui-
nones de Leon.
S. M. le roi Alphonse aIH partira de
Paris demain pour Londres.
Gaétan Sanvoisin
Le nouveau ministère roumain
M. Nicolas Titulesco, ministre de Rou-
manie à Londres, a accepté le portefeuille
des affaires étrangères dans le nouveau
cabinet Bratiano.
Le nouveau ministre des affaires étran-
gères roumain, après de brillantes études
à l'Université de Paris, avait débuté dans
la vie politique au côté de M. Take Jonesco,
dont il ne cessa d'être l'ami.
Il était entré dans la diplomatie au len-
demain de la guerre, après avoir été plu-
sieurs fois ministre dans divers cabinets.
Il est délégué permanent de la Roumanie
à la Société des nations. M. Titudesco est
un grand ami de la France.
Aucun choix ne pouvait être plus favo-
rable aux bonnes relations franco-roumai-
nes.
M. Bratiano a envoyé à M. Briand un
télégramme où il lui exprimé la vive satis-
faction de pouvoir continuer à travailler
au développement des liens d'amitié inal-
térable entre la France et: la-Roumanie.
Le Coq
L arrestation de M. Cachin.
est décidée
Le gouvernement a fait savoir hier à
la Chambre que le pourvoi en cassation
de M. Cachin ayant été rejeté, la justice
allait suivre son cours, et qu'à moins que
l'Assemblée ne s'y oppose, M. Cachin se-
rait arrêté dans dix jours. Les socfalis-
tes, par-la bouche de M. Uhry, ont de-
mandé à leurs collègues de ne point au-
toriser un tel attentat au principe de
l'inviolabilité parlementaire. Par deux
voix de majorité, la Chambre. a laissé le
gouvernement libre d'exécuter la sen-
tence des tribunaux.
M. Cachin ira donc' en prison. Les hon-
nêtes gens ne pousseront pas des cris
de joie à cette nouvelle. La charité chré-
tienne le leur' défend mais ils savent
que, selon la parole d'un grand législa-
teur, « c'est humanité de punir le cri-
minel », et M. Cachin peu!, avoir toutes
les qualités personnelles et toutes les
vertus privées, elles n'excusent pas ses
crimes publics
M. Cachin s'est fait gloire d'aller en
prison pour ses idées, et quelques-uns
de ses collègues l'ont applaudi. Ce ne
sont pas des citoyens raisonnables, car
s'ils jugeaient sainement les choses, ils
regarderaient les crimes, voire même les
délits contre l'Etat, comme plus graves
que les délits contre les individus, et les
excitations de M. Cachin à renverser
l'ordre social leur paraîtraient plus cou-
pables qu'un assassinat
Nous sommes bien loin d'un tel ci-
visme, et c'est notre faiblesse. Cependant
nous comprenons encore généralement
que la société a besoin d'une justice ri-
goureuse. Napoléon disait, parlant -au
conseil d'Etat, que c'était là l'humanité
d'Etat ajoutant « l'autre est l'humanité
d'opéra ».
Evidemment ce ne sont pas les quel-
ques jours qu'il passera à la Santé qui
corrigeront M. Cachin de son goût pour
le bolchevisme. Mais ce n'est pas la
question. Il n'y a de sécurité pour les
citoyens que là où les tribunaux sont
forts et où leurs sentences sont exécu-
tées. C'est un commencement d'anarchie
et un pas vers la Révolution que cette
possibilité de tout dire, de tout entre-
prendre contre la société, que nos dépu-
tés communistes s'étaient arrogée. La
répression est un premier pas vers l'or-
dre.
Le vote de la Chambre montre au gou-
vernement qu'il peut agir. A une bien
faible majorité, eue a cris ses responsa-
bilités. Il faut pour une fois l'en félici-
ter. Nous comptons maintenant sur la
fermeté du gouvernement
Curtius
A LA CHAMBRE
Le cas de M. Cachin. La motion
d'ajournement socialiste
Le projeit militaires. Intervention
du général Debeney.
PAR M. GEORGES FOUCHER
La lettre du garde des sceaux au pré-
sident de la Chambre lettre dont le
brouillon primitif avait été volé, mardi,
pour le compte des communistes, dans
la corbeille à papiers de M. Louis Bar-
thou, n'en est pas moins parvenue à
destination.
Dès le début de la séance de l'après-
midi, M. Fernand Bouisson en donne
connaissance à la Chambre, qui se
trouve ainsi officiellement informée
que « M. Marcel Cachin, dont la con-
damnation est exécutoire, sera invité à
se constituer prisonnier dans un délai
de dix jours ».
Sur quoi M. Uhry vient développer
à la tribune une motion tendant à déci-
der « que M. Marcel Cachin ne pourra
être arrêté avant la fin de la session ;».
C'est le sort des groupes d'avoir les
« spécialistes » qu'ils méritent. Ainsi le
groupe socialiste, qui compte cepen-
dant, parmi ses membres, M. Paul-
Boncour, par exemple, a-t-il fait choix,
comme juriste, du grotesque person-
nage qu'est M. Uhry (Jules). Il est bon
de pouvoir parfois rire un peu.
Donc, M. Uhry voudrait, somme
toute, que la Chambre, se libérant de
toute responsabilité, laissât au gouver-
nement le soin de faire arrêter et incar-
cérer M. Marcel Cachin lorsque sera
close la session.
La Chambre, répond M. Louis
Barthou, a tout pouvoir, aux termes
mêmes de la Constitution, de prendre
telle décision qui lui conviendra
D'après la jurisprudence, la condamna-
tion d'un député à l'emprisonnement peut
être exécutée pendant la session, 5i la
Chambre ne l'interdit pas. La Chambre
doit dohj, en pareille occurrence, être aver-
tie par le garde des sceaux, et elle peut re-
quérir la suspension du cours de la justice
jusqu'à la fin de la session.
Le gouvernement s'est strictement con-
formé à cette jurisprudence.
Il a fait ce qu'il devait faire.
L'arrêt qui ai frappé M. Cachin a frappé
en même temps d'autres personnes, qui
vont être arrêtées. Le' gouvernement es-
time que la loi doit être égale pour tous.
La Chambre est maintenant maîtresse de
sa décision le gouvernement n'a pas un
mot à ajouter.
Ce n'est pas comme M. Marcel Ca.
chin, qui tient à ajouter le sien.
C'est pour déclarer qu'il ne sollicite
rien de la Chambre et qu'il ne se sent
pas diminué parce qü'il est frappé pour
ses idées.
il demande seulement que le délai de
dix jours qui lui est accordé le soit
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Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
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.sous LA COUPOLE
La Réception
de M. Paul Valéry
Impressions de seunce
Nul n'ignore que les billets de diver-
ses couleurs qui donnent à leur posses-
seur la faculté d'assister à une récep-
tion académique ne portent qu'un
nom celui du récipiendaire. Si quel-
ques. personnes, imparfaitement infor-
mées, ̃– et il s'en trouve toujours
se sont rendues hier sous la Coupole
sans trop savoir à qui succédait le poète
qu'elles allaient entendre, elles ont dû
pendant trois quarts d'heure être fort
embarrassées et se livrer aux conjectu-
res les plus variées. Car M. Paul Va-
léry dépensa la plus ingénieuse cons-
tance à ne pas nommer celui dont on
lui avait donné le fauteuil. Il l'appela
«.votre grand confrère il ;l'appela
« un illustre défunt-»,. il l'appela plu-
sieurs fois mon illustre prédéces-
seur », il l'appela même « mon futur
prédécesseur », hardi assemblage de
mots dont se fût délecté Alphonse Al-
lais. mais il ne l'appela pas comme il
s'appelait. Il fit seulement, dans la se-
conde partie de son discours, une allu-
sion au pseudonyme que le fils du
libraire Thibault avait adopté « .Lui-
même n'était possible et guère conce-
vable qu'en France, dont il a pris le
nom. Sous ce nom, difficile à porter,- et,
qu'il fallait tant d'espoirs pour oser le
prendre, il a conquis la faveur de l'uni-
vers. "Du prénom, il ne fut pas ques-
tion. Les quatre syllabes ne sortirent
pas de la bouche de M. Valéry. L'his-
toriographe de la séance d'hier insiste
sur ce point aussi bien est-ce la pre-
mière fois que dans l'enceinte académi-
que est exécuté cet amusant et singu-
lier tour. de passe-passe. Bien des réci-
piendaires ont fait adroitement dispa-
raître tout ou partie des titres littérai-
res du personnage auquel ils succédaient,
aucun n'avait pensé à escamoter son
nom, prénom y compris. Il y a là une
innovation trop piquante pour qu'on ne
s'attarde pas un peu à la signaler. Ré-
cemment, un nouvel académicien trouva
.:moyen, dans son discours de réception,
on ne l'a peut-être pas déjà oublié, de
nommer soixante-dix-neuf fois l'une de
nos provinces. Cette fois, pour inaugu-
rer son habit vert, un Immortel a con-
damné son mort, son mort célèbre,
a l'anonymat. Décidément, les choses se
passent au palais Mazarin comme dans
la baraque de Nicolet, où l'on se pou-
vait targuer d'aller de plus fort en
plus fort, dans le caprice, la fantaisie
et la nouveauté.
Après cet exercice d'omission systé-
matique, dont l'idée évidemment ne lui
est pas venue à la suite d'un pari, com-
ment serait-on surpris que M. Paul Va-
léry se soit appliqué à ne pas énumérer
les ouvrages de son « illustre prédéces-
seur » ? L'Histoire contemporaine, la Vie
littéraire incidemment ces deux titres
de séries'furent donnés pair l'orateur,
mais des autres ouvrages du philosopha
de la villa Saïd il ne fu', parlé qu'en
termes généraux.
Vraiment Anatole France, hier, pour
la. seconde fois, fut enterré.
Ce n'est pas que M. Paul Valéry n'ait
déposé sur sa mémoire quelques louan-
geg'de là, plus grande taille, du relief le
plus marqué, de, l'émail le plus choisi
mais.elles nous faisaient penser à ces
couronnes si terriblement artificielles
dont on surcharge les catüfalques L'in-
telligence admirablement subtile et pé-
nétrante de M. Paul Valéry distingue
tous les mérites d'Anatole France, et les
définit à merveille mais elle aperçoit
aussi dans la complexe personnalité du
disparu tout ce qui est bien fait pour
lui déplaire et même l'irriter. Entre ces
deux hommes, ces deux grands civilisés.
îl n'y a pas seulement de.; divergences,
d'opinions ou d'idées, qu'expliqueraient
des différences de génération ou d'école;
il y a ce qui engendre parfois les antipa-
thies définitives une conception en tout
point opposée de l'art littéraire.
M. Gabriel Hanotaux qui l'a bien saisi
a très spirituellement souligné l'esprit
de contradiction de l'Académie qui a
réservé le même accueil à deux tempéra-
ments si dissemblables, le public qui a
ri a applaudi, et de ces applaudisse-
ments M. Paul Valéry avec sa bonne
grâce coutumière, et son fin sourire mé-
ridional a donné le signal gaîment.
M. Hanotaux, lui, a joué la règle du
jeu, du jeu académique nous voulons
dire par là qu'il.'a, selon les traditions,
fait l'éloge du confrère reçu, et l'éloge
du collègue défunt. Sa courtoisie et sa
perspicacité lui ont même fait distin-
guer ce qui est un lien entre ces deux
'hommes différents c'est que l'un et
l'autre apparaissent comme des huma-
nistes. M. Valéry n'avait même pas
esquissé la vie d'Anatole France. M.
Hanotaux fit; excellemment, une biogra-
phie de M. Valéry. L'existence ce dernier
ne semblait pas oevoir être le plus
court chemin pour aller de la médita-
tion à la gloire elle le fut cependant.
On rappela au récipiendaire les prin-
cipaux épisodes qui marquèrent cette
route imprévue. On lui lut même des
vers de lui. Naturellement on appuya
un peu sur le fait qu'il est « un auteur
difficile n. A vrai dire, il n'y parais-
sait pas hier.. Non pas qu'il, faille pren-
dre au pied de la lettre le beau couplet
en prose par- lequel M. -Valéry s'offrit le
luxe de célébrer la, clarté en litté-
rature il est, ce couplet, à le regarder
de près, assez suspect d'ironie, et sent
sa machine infernale. Mais dans le dis-
cours tout entier de l'auteur d'Gupalinos
rien n'est obscur, rien n'est impénétra-
ble. Aux pensées les plus subtiles une
stricte tunique a été donnée, qui s'a-'
dapte parfaitement à leur mouvement,
avec une justesse et une mesure qui
sont un' enchantement. Le long usage
des sciences a donné au style de M. Va-
léry justesse, sobriété, précision, 'élé-
gance. Les pages qu'il a lues à
l'Académie sont parm: les plus châ-
tiées que l'on y ait écoutées depuis long-
temps. Comme on comprend que M.
Valéry ait souhaité parfois vivre au
temps de Montesquieu il aurait eu tout
de suite le ton qui plaisait au prési-
dent ses admiratrices le devinent
bien.
Ce dix-huitième-_là évidemment n'est
pas tout à fait celui où s'attardait l'ima-
gination du créateur de Jérôme Coi-
gnard. Mais de la Rôtisserie de la
Reine Pedauque, hier, on ne dit pas
grand'chose et moins dé Les Dieux
ont soif. Il est vrai que M. Hanotaux du
Lys rouge ne fit môme pas mention.
Décidément la journée était mauvaise
pour le demi-dieu du salon de Mme de
Caillavet. Un double hommage fut
rendu à celle-ci les deux orateurs s'ac-
cordèrent à reconnaître combien ses
dons et son dévouement avaient contri-
bué à la gloire de France. Rien n'aurait
été plus sensible à cette femme distin-
guée que ce juste tribut. Mais elle ne se
serait jamais consolée que M. Valéry
n'ait pas' appelé son grand homme
Anatole.
Raymond Lécuyer
Lire en Deuxième -page .•̃
LES DISCOURS ACADÉMIQUES
LA VIE QUI PASSE
La Grande Semaine
Inscrite entre les deux plus grandes journées
populaires de l'année hippique, qui sont le
Grand Steeple-Chas'e et le Grand Prix de Paris,
la « Grande Semaine n, de purement sportive
qu'elle. était autrefois, est devenue' aujourd'hui
la grande semaine parisienne, celle de l'élégance,
celle; que le monde entier attend pour savoir
comment Paris fixera l'art d'habiller et de parer
les femmes, et, celle aussi de la charité.
Cette évolution.est extrêmement curieuse et
constitue, un magnifique éloge du sport hippique,
si profondément entré dans nos moeurs malgré
ses détracteurs, moralistes sévères, qui lui,-font
grief de devoir sa prospérité au jeu. je ne songe
pas à appliquer aux courses, ni au pari mutue)
la parole de l'Evangile: « Les desseins de la
Providence sont impénétrables n, mais il n'en
est pas moins certain que les grands sportsmen
qui eurent l'idée de terminer l'année hippique
par une série d'épreuves sensationnelles grou-
pées en journées successives ne se doutaient pas
qu'ils denneraient un jour au commerce de luxe
parisien le motif du. plus brillant mouvement
d'affaires. Ils ne songeaient qu'à l'améTioration
de la race chevaline: ils ont du -même coup
amélioré tout ce qui touche au luxe et à l'élé-
gance.
On en jugera une fois de plus, cet après-midi,
à Auteuil, où se court le prix des Drags, journée
plus traditionnellement somptueuse encore,.pour
laquelle toutes les fées de Paris ont imaginé et
réalisé d'éblouissantes toilettes. Déjà, hier, à
Longchamp, et ,avant-hier, à -Auteuil, où se
courait la Grande Course de Haies, le spectacle
des pesages était un émerveillement. Ce n'étaient
dans les tribunes, sur le tapis vert et autour
des corbeilles de fleurs, que toilettes claires et
fraîches, simples ou somptueuses, mais portant
toutes la marque du goût sûr et raffiné qui est
celui de Paris. Voiles de soie, mousselines fleu-
ries, étoffes précieuses par leur délicatesse et
l'harmonie de leurs tons, dentelles, broderies,
immenses boas de plumes d'autruche aux cou-
leurs vives, rubans éclatants paraient à ravir
nos jolies Parisiennes.
Le luxe, naturellement, se mariait au goût.
Puisque, durant toute la grande semaine, le
pesage est un immense salon fleuri, les femmes
ajoutent la splendeur des bijoux à la suprême
élégance des robes: colliers et sautoirs de perles
fines, parures de brillants, émeraudes, rubis et
saphirs montés en bracelets, en barrettes, en
bouoles, en épingles, ne se comptaient plus.
Quelle féerie nous réserve l'après-midi d.'au-
jourd'hui Et comme on comprend, quand on a
le plaisir de voir en si peu d'espace tant de
grâce véritable, tant de richesses de bon ton,
que le monde entier vienne à Paris s'initier à
l'art difficile de la parure, féminine! Celui-là
est français, essentiellement français, parce .qu'il
a pour base la plus parisienne de nos supério-
rités la sûreté du goût.
Ainsi, la grande semaine hippique est aussi
celle de l'élégance et du faste. Pour elle, dés
milliers d'ateliers travaillent des mois à l'avance
pour elle, les créateurs de la mode se torturent
le cerveau; pour elle, bijoutiers, bottiers, lin-
gères, coiffeurs, gantiers, modistes, maroqui-
niers, tous les commerces de luxe s'appliquent
à faire plus beau et plus nouveau. Attirés par
son éclat, les étrangers affluent, emplissant
hôtels et restaurants. La répercussion est infinie
et c'est un fleuve d'or quelle fait couler à tra-
vers la capitale.
Son influence sur la vie élégante est si forte
aujourd'hui que les plus grandes fêtes de la
saison font l'impossible pour être dans le sillage
de son succès. Le bal du Grand Prix, notam-
ment, qui est, certes, à l"Opéra, le plus brillant
de l'année et,qui constitue le couronnement de
toutes nos fêtes de charité, doit une bonne part
de sa renommée au fait qu'il a lieu la dernière
nuit de la grande semaine. Nous aurons en plus,
cette année, au lendemain du Grand Prix de
Paris, le Grand Prix de l'Elégance, que M. Léo-
nard' Rosenthal, le 'célèbre philanthrope, vient
de doter d'une somme de cinquante mille francs.
Il constituera l'achèvement de la grande semaine
en même temps qu'il servira d'apothéose et de
clôture au Salon des Artistes français. Cinquante
jolies Parisiennes viendront le disputer sur ;es
marches de l'escalier du Grand Palais. Le public
le décernera à celle qu'il jugera: la plus élégante,
et le montant du prix ira à l'atelier qui aura
réalisé la toilette primée. Une pensée de haute
bienfaisance double donc l'idée de cette mani-
festation cinquante petites ouvrières iront, grâce
à cette somme, passer-trois semaines de vacances
à la campagne ou à-la mer. Quoi de plus joli ?
Il y a, dans la fable antique, un cheval fameux
dont chaque coup de. sabot ouvre dans le soi un
trésor. De même, au -vingtième siècle, des tré-
sors naissent sous les pas des pur sang qui
foulent les pistes d'Auteuil et de Longchamp.
Georges DrouiHy
M. Stresemann
répond à M. Poincaré
La riposte de M. Stresemann au dis-
cours de Lunéville ouvre fâcheusement
un nouveau chapitre de polémiques in-
tergouvernementales, contraires au sage
précepte du cardinal de Retz « Les inté-
rêts des peuples et aes rois qui ne se
concilient jamais mieux que dans le
silence; »
Cette riposte, dont les intentions iro-
niques frisent parfois l'impertinence,
ne s'explique que par l'assurance, peut-
être présomptueuse, d'un gouvernement
allemand qui se sent fort des faiblesses
qu'il présume chez le voisin et qui s'ef-
force à la fois d'exploiter les divisions
qu'il sait exister au sein dû ministère
français et dé fournir des armes aux
adversaires politiques du président du
conseil.
Ceci dit, le discours du ministre des
affaires étrangères du- Reich reflète bien,
comme nous le rappelions ces jours der-
niers, la conception allemande d'un Lo-
carno passant l'éponge sur l'ardoisé de
la guerre et donnant comme corollaire
au rapprochement franco-allemand la
formule commode « ni vainqueurs, ni
vaincus ».'
Les responsabilités de la guerre se
trouvent reléguées avec désinvolture
dans les dossiers d'un passé nébuleux
qu'il est inutile de feuilleter rétrospecti-
vement. L'Allemagne innocente ne doit
plus rien. Au contraire M. Stresemann
,la proclame créancière du désarmement
général. Du Plan Dawes et des Répara-
tions, dont elle est pourtant débitrice,
il n'est, pas même question.
Naturellement, la réduction des effec-
tifs du Rhin, en attendant'la libération
complète, ne saurait être une preuve de
bonne volonté française. La bonne vo-
lonté de l'Allemagne est facultative, celle
de la France obligatoire, en exécution
des prétendues promesses de Locarno.
Sans doute, ces promesses ne furent ja-
mais officiellement formulées. Elles ont
même été démenties à diverses reprises.
En tous cas, leur hypothèse admise,
il est difficile de supposer qu'elles fu-
rent unilatérales.Mais M. Stresemann
parle comme s'il avait tout obtenu sans
rien donner.
C'est merveille de l'entendre louer la
condescendance du général van Pawels
qui a invité un expert ou deux à cons-
tater la.
de la Prusse orientale il est non moins
curieux de le -voir les' dis-
cours belliqueux de ses collègues natio-
nalistes, ainsi que les manifestations
des sociétés de préparation militaire.
La faute, d'après M Stresemann, en
est M. Poincaré qui ne serait plus à
la page. Il est mal renseigné. Mal
renseigné par le maréchal Foch, par le
comité militaire de Versailles, par la
conférence des ambassadeurs, par M.
Briand lui-même. A qui fera-t-on croire
.pourtant que le président du conseil ait
pu parler sans documentation ?
Passons sur la malice, cousue de fil
blanc, qui consiste a apposer M. Poin-
caré à M. Herriot et à le mettre en de-
meure de choisir entre la politique de
la Ruhr et celle de Locarno; arrêtons-
nous à la conclusion où M. Stresemann
nous offre la main tendue, nette de
toute taché et de tout soupçon d'arrière-
pensée, pour la paix, la liberté et l'éga-
lité des peuples qui ont tant d'intérêts
à resserrer leurs liens intellectuels et
économiques.
Avant toutefois que la main aille-
mande se tende, il convient que nous
ayons opté, soit pour la politique de
Locarno, soit pour la politique de la
Ruhr. IL paraît, en effet, qu'elles ne se
concilient pas. Evacuation sans condi-
tions, et c'est la réconciliation main-
tien de l'occupation même réduite jus-
qu'à l'exécution des clauses du traité de
Versailles,, et c'est le rapprochement
impossible. Tel est le sens manifeste
de ce discours.
En attendant que le gouvernement y
réponde s'il le juge toutefois néces-
saire nous nous bornerons à consta-
ter que le pacifisme quelque peu nar-
quois dont il nous prodigue les assu-
rances est démenti par la sanction d'un
fait significatif. La rupture brutale des
négociations franco-allemandes estsurve-
nue hier, par suite du refus des négo-
ciateurs de Berlin d'accepter les der-
nières contre-propositions françaises en
vue d'une prorogation du régime provi-
soire; prorogation offerte sur la base de
conditions plus avantageuses pour les
industries du Reich.
Les nationalistes allemands qui ma-
nœuvrent M. Stresemann ont sans
doute exigé cette mesure de représail-
les contre une France trop hésitante à
sacrifier ses dernières sécurités. Le
Parlement comprendra-t-il ?
René Lara
Lire en Dernière Heure
LE DISCOURS DE M.'STRESEMANN
ba Réforme électorale
Le débat commencera le le-,juillet
C'est fait. La réforme électorale viendra
en discussion publique le 1" juillet.
La conférence hebdomadaire des prési-
derts a décidé, hier, de proposer à la
Chambre de commencer le débat sùr la ré-
forme électorale, le lel juillet, à la séance
de l'après-midi;. M. Baréty ayant" fait -con-
naître que son rapport pourrait être. mis
en distribution, le-jeudi 30 juin.
La discussion poursuivra aux séances
i.3 la matinée, celles de l'après-midi de-
meurant réservées au projet de l'organisa-
tion générale; de l'armée jusqu'à l'achève-
ment de la discussion, ,qui touche à sa fin.
Notons, à titre. indicatif, que l'interven-
tion de M. Malvy a été prépondérantè pour
la fixation de l'ouverture de la discussion
ati 1«" juillet, et non au 5, date primitive-
ment envisagée. Lee arrondissementiers
veulent aller vite.
Peu après la conférence des présidents,
la commission du suffrage universel se
réunit, ainsi que nous l'avons annoncé,
pour entendre la lecture du rapport de M.
Baréty. M. Jean Goy, vice-président, ren-
dit compte de sa mission à la conférence
des présidente et fit connaître que, d'ac-
cord avec Te ministre de l'intérieur, la
date du le' juillet prochain avait été choi-
sie pour commencer le débat sur la réforme
électorale.
M. Baréty, rapporteur, a ensuite donné
lecture de son rapport.
Après un échange de vues; au cours du-
quel ont successivement pris la parole
MM. P.-E. Flandin, Albert Milhaud, Bon-
nefous, Mallarmé, Soulier, Lenoir, Hector
Molimié, Balitrand, Cayrel, Le Corbeille,
Charles Lambert, Auguste Girard, la com-
mission à adopté, par 14 voix contre 6, le
rapport de M. Baréty, qui a été déposé aus.
sitôt.
Mais on ne cinglera peut-être pas vers
l'arrondissement aussi aisément que l'en-
tendent les bateliers cartellistes.
Louis Lambert
LE CONFLIT DES SARDINIERS BRETONS
Les délégués pêcheurs de Quimper
décrètent la grève générale
Quimper, 23 juin.
Sur le refus des usiniers de leur accor,-
der les huit cents francs réclamés comme
prix des cent kilos de sardines, les délégués
des pêcheurs sardiniers, réunis aujour-
d'hui, ont décrété la grève générale. Cette
décision sera-t-elle suivie d'effet ? Rien
n'est moins certain, divers délégués ayant,
dès Je début des pourparlers de Quimper,
laissé entendre qu'ils n'avaient pas le
mandat suffisant pour prendre une telle
responsabilité.
Le nouveau commandant militaire
des Invalides.
M. Poisson, chef de bataillon hors
cadres, commandant le bureau de re-
crutement de Saint-Malo, est désigné
comme commandant militaire de l'hô-
tel des Invalides et classé à l'état-major
particulier de l'infanterie.
COUP DE CRAYON
CHARLES FOLEY
LES CHASSEURS DU ROI
Histoire vraie ? Peut-être. Elle se déroule
cette époque pittoresque et effroyable de la
lutte antijacobine sous la Terreur.
Alors, un jeune royaliste, le comte Vivien
d'Herville, pouvait, cherchant à découvrir l' «in-
dicateur » des Sans-Culotte, se trouver subite-
ment en face. du père de sa fiancée.
Sujet qui n'est pas sans analogie avec cslui
du Cid, sujet. des Plus dramatiques. C'est
l'art de Charles Foley de l'avoir traité d'une
façon captivante on peut dire même amu-
sante dans ce roman: Les Chasseurs du Roi,
qu'on dévore. et gu'on relira.
Extrait d'un journal mondain de Ma-
drid à propos de l'exposition française
CI Les grands joailliers de Paris nous
ont donné une fois de plus la preuve
qu'ils sont les premiers du monde.
Parmi les pièces exposées on remarque
une magnifique émeraude rectangulaire
formant devant de corsage moderne. Un
beau désordre de gros brillants, exécu-
tion originale de Dusausoy pour rem-
placer la vieille rivière désuète de nos
aïeules.
» M. Dusausoy, membre du jury hors
concours, se caractérise toujours par
l'originalité de ses dessins et par une
note vraiment personnelle aui métamor-
phose complètement les vieux bijoux. »
UN INCIDENT A LA VENTE
DE M" DE POLES
La deuxième journée de la vente de la collec-
tion. de Mme de Polès a été marquée par un
incident qui a causé une certaine émotion parmi
le nombreux public qui se pressait dans la
galerie Georges Petit.
On venait de vendre un certain nombre de ces
meubles du xviii6 siècle aux formes ravissantes
à des prix considérables, quand on présenta un
petit secrétaire de dame à hauteur d'appui, en
marqueterie de bois de placage, chef-d'oeuvre
attribué à Roger Vandercruse La Croix, et qui
a été reproduit dans le dernier numéro du
Gautois Artistique.
Estimé 400,000 francs par les experts, MM.
Paulme et Lasquin, les enchères commencèrent
à pleuvoir. Un des enchérisseurs était M. Gron-
kowski, conservateur du musée des beaux-arts
de la ville de Paris, qui annonça qu'il agissait
pour le Petit-Palais et au nom de la commission
du legs Dutuit. Amateurs et antiquaires s'abs-
tinrent alors, sauf deux étrangers, qui continuè-
rent à enchérir en dépit des marques de désap-
probation de l'assistance qui commençait à
manifester. On arriva au chiffre de 660,000
francs, et M. Gronkowski, âyant atteint la somme
oui lui avait été fixée, s'arrêta.
On allait adjuger le meuble à un de ses
adversaires, quand M. Founès, l'antiquaire bien
connu, se tourna vers le conservateur du Petit-
Palais et annonça à haute voix qu'il mettait
10,000 francs à sa disposition pour continuer la
lutte. Gagnés par l'exemple, M. Hamburger, un
autre antiquaire, ajouta 10,000 francs à cette
première mise de tonds. et M. Georges Blumen-
thal se levant donna à son tour 50,000 francs,
au milieu de l'enthousiasme général.
Les enchères continuèrent; mais, finalement,
c'est M. Gronkowski qui l'emporta, et M" Lair-
Dubreuil, au milieu d'une salve d'applaudisse-
ments, adjugea au Petit-Palais pour 706,000
francs ce meuble exquis.
On trouvera à notre rubrique « Beaux-Arts Il
les autres prix de cette vente étonnante, dont
les'deux premières journées donnent un total
de plus de douze millions. Maurice FEUILLET.
Des bruits courent au sujet du pont
de la Concorde.
On parle d'un projet qui aurait pour
objet de porter sa largeur à trente-cinq
mètres, un mètre de plus, pour la chaus-
sée, que le pont Alexandre-Ill. Cette
chaussée permettrait le passage simul-
tané de sept files de voitures.
On construirait, en face de chacune
des piles actuelles, à un intervalle de
2 mètres 70 environ, de nouvelles piles,
en tous points semblables à celles qui
existent. Il serait question, enfin, de
compléter l'ouvrage par un ensemble
décoratif consistant dans l'établissement
sur-les piles de statues représentant les
principales colonies françaises et desti-
nées faire ,pendant au groupe de sta-
tues élevées sur la place de la Concorde
en l'honneur des principales vielles de
France.
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 124 02 (sans changement); Dollar,
25 54 (- 0 005). Belga, 354 75 (- 0 25).
Lire, 146 30 (+ 1 40). Franc suisse,
491 25 (sans changement). Peseta espagnole,
433 (- 3 50). Florin hollandais, 1023 50
(sans changement).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 124
Dollar, 25 54.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 24 juin
Région parisienne: ciel très nuageux; éclair-
cies et quelques ondées; vent du secteur ouest
modéré.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Auteuil (Prix des
Drags).
14 heures. Pavillon de Marsan: Inaugu-
ration de l'Exposition de l'Histoire du Tapis.
20 h. 30. Théâtre Marigny Répétition
générale de Venise.
20 li., 45. Théâtre Sarah-Bernhardt: Répé-
tition générale de Pour marier, ma' fille.
Le Roi d'Espagne
est arrivé â Paris
S. M. le roi d'Espagne, qui avait quitté
Madrid hier matin par le Sud-Express, est
arrivé à Paris à 22 h. 30.
La gare d'Orsay avait reçu une sobre
décoration, car, ainsi que nous l'avons an-
nonce, le souverain n'accomplit pas un
voyage officiel. Sur tout le parcours que
devait suivre le cortège était placé un
large tapis rouge. Parmi les personnalités
attendant sur le quai d'arrivée, on remar-
quait le général Lasson, représentant le
président de la République M. Becq de
Fouquières, représentant le. mïni6j;ï'Ê des
affaires étrangères tout le haut personnel
de l'ambassade d'Espagne, ainsi que les
attachés militaires et navals, S. A. R. la
princesse Eulalie, S. A. R. la princesse
Sixte de Bourbon-Parme, la comtesse de
Gavia, la comtesse de.Guelle et la plupart
des notabilités de la colonie espagnole à
Sans retard sur l'heure prévue, le train
entra lentement en garé. Le Roi descendit
aussitôt de son wagon-salon, précédé du
duc de Miranda, qui l'accompagne dans
son voyage, et de M. Quinones de Leon,
qui était allé attendre le souverain à la
irontière. Alphonse XIII fut reçu par M.
Becq de Fouquières et par le général Las-
son, avec lesquels il échangea quelque
paroles empreintes de la plus souriante
cordialité, puis il s'entretint un instant
avec S. A. R. la princesse Eulalie, ,sa tante,
et la princesse' Sixte de Bourbon-Parme.
La main au képi, les officiers de la mission
espagnole formaient un peloton rigide et,
tout au long du nuai et de l'escalier don-
nant accès au hall de sortie, un piquet
de la garde républicaine rendait les hon-
neurs.
Le souverain, oui a effectué un excel-
lent voyage, était vêtu d'un complet mar-
ron et coitfé d'un feutre gris; il portait une
canne à son bras gauche et, fidèle, la
rosette de notre ordre national ornait sa
boutonnière. Après que l'inévitable éclair
du magnésium l'eut immobilisé sous sa
brusque lumière, le Roi se dirigea, d'un
pas rapide, vers sa voiture. Au dehors,
une foule nombreuse l'acclama avec une
spontanéité enthousiaste dès qu'il appa-
rut. S. M. Alphonse XIII salua, visible-
ment heureux de se retrouver dans une
ville où il compte tant de respectueuses
sympathies, et la voiture royale démarra,,
roulant vers l'ambassade.
Signalons un épisode du parcours. Pen-
dant l'arrêt du train à Bordeaux, le Roi
descendit sur le quai de la gare et s'entre-
tint aimablement avec le préfet de la Gi-
ronde, les professeurs Moure et Port-
mann, et le consul et le président de la
chambre de commerce espagnole, qui
étaient venus saluer son passage. Comme
on demandait au souverain ses impres-
sions de route, il se déclara enchanté du
parcours fait d'Hendaye à Bordeaux sur
le train électrique récemment inauguré.
Le Roi monta même, pendant une partie
du trajet, sur la locomotive, oui Pémer-
veilla par sa simplicité de fonctionnement.
Au départ de Madrid, sur lé quai de la
gare,le général Primo de Rivera avait re-
mis au duc de Miranda la note du gouver-
nement espagnol répondant aux dernières
propositions françaises au sujet de Tanger.
T..9 duc la remettra aujourd'hui à M. Qui-
nones de Leon.
S. M. le roi Alphonse aIH partira de
Paris demain pour Londres.
Gaétan Sanvoisin
Le nouveau ministère roumain
M. Nicolas Titulesco, ministre de Rou-
manie à Londres, a accepté le portefeuille
des affaires étrangères dans le nouveau
cabinet Bratiano.
Le nouveau ministre des affaires étran-
gères roumain, après de brillantes études
à l'Université de Paris, avait débuté dans
la vie politique au côté de M. Take Jonesco,
dont il ne cessa d'être l'ami.
Il était entré dans la diplomatie au len-
demain de la guerre, après avoir été plu-
sieurs fois ministre dans divers cabinets.
Il est délégué permanent de la Roumanie
à la Société des nations. M. Titudesco est
un grand ami de la France.
Aucun choix ne pouvait être plus favo-
rable aux bonnes relations franco-roumai-
nes.
M. Bratiano a envoyé à M. Briand un
télégramme où il lui exprimé la vive satis-
faction de pouvoir continuer à travailler
au développement des liens d'amitié inal-
térable entre la France et: la-Roumanie.
Le Coq
L arrestation de M. Cachin.
est décidée
Le gouvernement a fait savoir hier à
la Chambre que le pourvoi en cassation
de M. Cachin ayant été rejeté, la justice
allait suivre son cours, et qu'à moins que
l'Assemblée ne s'y oppose, M. Cachin se-
rait arrêté dans dix jours. Les socfalis-
tes, par-la bouche de M. Uhry, ont de-
mandé à leurs collègues de ne point au-
toriser un tel attentat au principe de
l'inviolabilité parlementaire. Par deux
voix de majorité, la Chambre. a laissé le
gouvernement libre d'exécuter la sen-
tence des tribunaux.
M. Cachin ira donc' en prison. Les hon-
nêtes gens ne pousseront pas des cris
de joie à cette nouvelle. La charité chré-
tienne le leur' défend mais ils savent
que, selon la parole d'un grand législa-
teur, « c'est humanité de punir le cri-
minel », et M. Cachin peu!, avoir toutes
les qualités personnelles et toutes les
vertus privées, elles n'excusent pas ses
crimes publics
M. Cachin s'est fait gloire d'aller en
prison pour ses idées, et quelques-uns
de ses collègues l'ont applaudi. Ce ne
sont pas des citoyens raisonnables, car
s'ils jugeaient sainement les choses, ils
regarderaient les crimes, voire même les
délits contre l'Etat, comme plus graves
que les délits contre les individus, et les
excitations de M. Cachin à renverser
l'ordre social leur paraîtraient plus cou-
pables qu'un assassinat
Nous sommes bien loin d'un tel ci-
visme, et c'est notre faiblesse. Cependant
nous comprenons encore généralement
que la société a besoin d'une justice ri-
goureuse. Napoléon disait, parlant -au
conseil d'Etat, que c'était là l'humanité
d'Etat ajoutant « l'autre est l'humanité
d'opéra ».
Evidemment ce ne sont pas les quel-
ques jours qu'il passera à la Santé qui
corrigeront M. Cachin de son goût pour
le bolchevisme. Mais ce n'est pas la
question. Il n'y a de sécurité pour les
citoyens que là où les tribunaux sont
forts et où leurs sentences sont exécu-
tées. C'est un commencement d'anarchie
et un pas vers la Révolution que cette
possibilité de tout dire, de tout entre-
prendre contre la société, que nos dépu-
tés communistes s'étaient arrogée. La
répression est un premier pas vers l'or-
dre.
Le vote de la Chambre montre au gou-
vernement qu'il peut agir. A une bien
faible majorité, eue a cris ses responsa-
bilités. Il faut pour une fois l'en félici-
ter. Nous comptons maintenant sur la
fermeté du gouvernement
Curtius
A LA CHAMBRE
Le cas de M. Cachin. La motion
d'ajournement socialiste
Le projeit militaires. Intervention
du général Debeney.
PAR M. GEORGES FOUCHER
La lettre du garde des sceaux au pré-
sident de la Chambre lettre dont le
brouillon primitif avait été volé, mardi,
pour le compte des communistes, dans
la corbeille à papiers de M. Louis Bar-
thou, n'en est pas moins parvenue à
destination.
Dès le début de la séance de l'après-
midi, M. Fernand Bouisson en donne
connaissance à la Chambre, qui se
trouve ainsi officiellement informée
que « M. Marcel Cachin, dont la con-
damnation est exécutoire, sera invité à
se constituer prisonnier dans un délai
de dix jours ».
Sur quoi M. Uhry vient développer
à la tribune une motion tendant à déci-
der « que M. Marcel Cachin ne pourra
être arrêté avant la fin de la session ;».
C'est le sort des groupes d'avoir les
« spécialistes » qu'ils méritent. Ainsi le
groupe socialiste, qui compte cepen-
dant, parmi ses membres, M. Paul-
Boncour, par exemple, a-t-il fait choix,
comme juriste, du grotesque person-
nage qu'est M. Uhry (Jules). Il est bon
de pouvoir parfois rire un peu.
Donc, M. Uhry voudrait, somme
toute, que la Chambre, se libérant de
toute responsabilité, laissât au gouver-
nement le soin de faire arrêter et incar-
cérer M. Marcel Cachin lorsque sera
close la session.
La Chambre, répond M. Louis
Barthou, a tout pouvoir, aux termes
mêmes de la Constitution, de prendre
telle décision qui lui conviendra
D'après la jurisprudence, la condamna-
tion d'un député à l'emprisonnement peut
être exécutée pendant la session, 5i la
Chambre ne l'interdit pas. La Chambre
doit dohj, en pareille occurrence, être aver-
tie par le garde des sceaux, et elle peut re-
quérir la suspension du cours de la justice
jusqu'à la fin de la session.
Le gouvernement s'est strictement con-
formé à cette jurisprudence.
Il a fait ce qu'il devait faire.
L'arrêt qui ai frappé M. Cachin a frappé
en même temps d'autres personnes, qui
vont être arrêtées. Le' gouvernement es-
time que la loi doit être égale pour tous.
La Chambre est maintenant maîtresse de
sa décision le gouvernement n'a pas un
mot à ajouter.
Ce n'est pas comme M. Marcel Ca.
chin, qui tient à ajouter le sien.
C'est pour déclarer qu'il ne sollicite
rien de la Chambre et qu'il ne se sent
pas diminué parce qü'il est frappé pour
ses idées.
il demande seulement que le délai de
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