Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-05-23
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 23 mai 1927 23 mai 1927
Description : 1927/05/23 (Numéro 18127). 1927/05/23 (Numéro 18127).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540893p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2008
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Pour le Musée
de Saint -Quentin
.Vous rappelez-vous cet émoi du len-
,'demain de l'armistice, quand il nous fut
permis de revoir après la guerre les cé-
Jèbres pastels, les merveilles de Saint-
(Quentin ? Le Louvre leur ouvrait ses
portes. Il abritait ces réfugiés. Il y a
bientôt dix ans, et ce provisoire dure
'encore. Il fallait reconstruire le vieux
musée picard, d'ailleurs si indignement
installé, ce célèbre petit musée, objet des
pèlerinages de Goncourt et du jeune
Barrés, le Barrès du Culte du nwi et des
{Trois stations de psychothérapie. Il y a
du reste .un'a.utre pro et beaucoup plus
séduisant, qui serait d'acquérir une
,vieille demeure saint-quentinoise, l'hô-
ftel de l'Isle, à peu près intact, où tous
«ces personnages du dix-huitième siècle
se trouveraient chez eux, et où ce serait
[un plaisir d'écouter les dialogues^ des
morts ei d'entendre causer ces fantômes
d'autrefois, et d'errer au milieu des
ambres à la recherche du temps perdu.
Mais, pour cela, il fallait de l'argent,
Set c'est cet argent qu'un amateur actif
et magnifique a songé à demander au
produit d'une exposition. Grâce à M.
David Weill, président des Amis du
musée de Saint-Quentin, et à M. Paul
Ratouis de Limay, l'érudit, le spécia-
liste du pastel, cette exposition est ce
'-qui s'est vu de plus beau en ce genre
tout Paris s'empressera aux fameux sa-
lons du faubourg Saint-Honoré, comme
ïl courait, il y a vingt ans, aux salles
-du Jeu de Paume, lors de l'exposition
mémorable des Cent Pastels.
î'Je vous ferai grâce du catalogue
jtoute l'histoire du pastel français, depuis
•N^nteuil et le vieux Vivien, jusqu'à Vi-
gée-Lebrun et Labille Guiard, depuis
l'admirable Louis XIV, de Walerant
paillant, jusqu'à l'incomparable José-
phine de Prud'hon, tient dans ce choix
supérieur. Vous y verrez la splendide
'Adrienne Lecouvreur, peinte par Coypel
dans les crêpes et le deuil de la veuve
«de Pompée, levant au ciel ces yeux de
•Muse, .pleins de vraies larmes, qui serti-
iblent pleurer son amour pour un, volage
(vainqueur. Vous y verrez le bonhomme
Chardin, mesurant l'impalpable à tra-
rvers ses besicles de corne, vieille figure
rugueuse, attentive de la conscience et
de l'étude un radieux Louis XV de
Boucher, visage de jeune dieu à cheve-
lure flottante, où il y a du Ganymède et
1 (le l'Endymion, et vingt ouvrages pres-
que inconnus, de Berjon, de Bornet, de
Davesne, de Boze, de Lenoir, un entre
autres du musée de Chartres, un por-
trait d'Emira Marceau, la sœur du gé-
néral Marceau, par le peintre Sergent,
prodigieux morceau qui fait penser à un
iGoya.
Bien entendu, la gloire et l'intérêt de
l'exposition, c'est toujours la rivalité des
.deux maîtres du pastel cinquante La'
bour, et les plus célèbres, le fameux
Président de Maisons, l'illustre Duval de
YEpinoy, la marquise de Lavalette, les
plus belles Il préparations » du musée
.Lécuyer, la riante Favart, l'inoubliable
f fée, la chanteuse aux yeux de houri la
délicieuse Fel vingt-cinq Perronneau,
tous plus charmants les uns que les au-
̃ !tre.5 les pastels d'Orléans, de Bordeaux
de Rotterdam le glorieux Van Ro-
l 'Doucet il y a là de quoi se délecter les
Je ne chercherai pas à juger ce
1 concours. Depuis quelques années, pour
venger un trop long oubli, la balance, ce
semble, penche en faveur de Perron-
neau M. Albert Besnard, dans un dis-
cours célèbre, a donné le signal et re-
vendiqué bien haut les titres de ce mé-
connu. Peut-être est-on porté mainte-
nant à lui sacrifier La Tour.
Encare une fois, je ne décide pas. Si
vous voulez voir les deux maîtres dans
tous leurs avantages, il faudrait compa-
rer le merveilleux portrait de La Tour
par lui-même (au musée d'Amiens) avec
celui de Perronneau, au musée de
Saint-Quentin. II y a dans ce dernier un
accord noir et rose, un gilet de satin
aurore qui est un pur enchantement. Et
dl est certain que Perronneau a des
grâces de coloriste, une finesse de sen-
sations visuelles, une manière à lui de
diversifier sa matière et d'exprimer ses
émotions par la tonalité il y a dans ses
oeuvres une qualité musicale qui sont
bien étrangères aux meilleures pages de
La Tour. S'il ne s'agissait que de l'har-
moniste, il n'y aurait qu'à en dire mer-
veilles. La Tour est à mille lieues de
ces raffinements. Mais s'il s'agit de por-
traits, c'est une autre question sans
doute, auprès de son rival, La Tour pa-
raît d'abord manquer de charme. Il n'a
pas le génie de la, grâce. Il est peu
peintre. Mais, en revanche, quel éton-
nant constructeur 1 Quelle passion,
quelle curiosité de l'arimal humain
Quelle pénétration prodigieuse du mas-
que et des tempéraments 1 Et dans. tou-
te j ces figures, surtout quand elles sont
réduites au visage, quelle puissante im-
pression du mystère de l'individu et de
la vie
Entre ces deux maîtres, on hésite, et
on hésitera'longtemps. Qu'il est difficile
de se prononcer entre l'impressionnisme
et l'art intellectuel, entre le cœur et la
raison Classiques ou romantiques, le
débat qui nous agite ne date pas d'au-
jourd'hui. Il est déjà tout entier dans ce
différend de La Tour et de Perronneau.
On voudrait pouvoir y revenir, y rêver
à loisir dans un vieil hôtel provincial où
nous retrouverions pour toujours les
chefs-d'oeuvre dont nous admirons l'as-
semblée éphémère. Ce serait un bel en-
droit pour songer, qu'un musée du Pas-
tel, un musée où l'on graverait sur la
porte la mélancolique apostrophe de
Diderot « Mémento quia pulvis es. »
Louis Gillet
LA VIE QUn PASSE
La Course d'Atalante
Madame,
Atalante courait par les jardins fleuris en
semant à sa suite des pommes d'or. et vous
parcourez votre propre existence en perdant vos
vêtements. Déjà vous aviez raccourci votre robe
aux genoux afin de rejoindre l'autobus. vous
qui ne circulez qu'en taxis. Bien souvent, dès le
premier soleil, vos manches s'envolèrent par-
dessus le vieux moulin des bienséances et vos
bras nus par les rues printanières ondulèrent,
beaux serpents de toutes les séductions. Puis,
vous avez coupé vos cheveux pour vivre vjtre
vie comme on se rend à la guillotine, et finale-
ment même le chpapeau. ce pauvre chapeau
déplumé, rogné, cabossé, simple bibi de feutre
à cinquante louis qu'on enfonce jusqu'aux yeux.
va rejoindre les vieilles lunes. Ne vous a-it-on
pas aperçue à Auteuil tête nue?
Je n'oublie pas vous avoir-rencontrée ainsi
l'année dernière. Mais il faisait très beau.
Alors, vous vous souhaitiez un épiderme pain
d'épices et je vous ai déclaré que vous étiez,
sous votre robe légère, une déesse vêtue (¡,:vent.
Je sais aussi que c'est tête nue que vous tour-
noyez dans la volière du tennis à la poursuite
de la balle fugitive, que tête nue le yacht blanc,
vous emporte, la montagne odorante vous ac-
cueille dans ses méandres où vibrent les senteurs
résineuses et que de la carrosserie effilée des
torpédos votre tête émerge; nue pour mieux
appeler la griserie de la vitesse.
Vous êtes parfaite dans ces attitudes que :e
sport vous dicte et même le soir semble plus
doux entre les roses de votre jardin, quand
descend anxieux et lent sur votre front décou-
vert.
Alors, vous ne comprenez pas mon blâme
tacite. Se peut-il que si peu d'années suffisent
à faire de moi un homme préhistorique se refu-
sant à confondre désinvolture et débraillé? J-disj
on ne considérait pas le fait de se rendre sur un
.hippodrome comme un acte sportif, mais comme
une cérémonie mondaine où l'on devait se mani-
fester de bon ton, voire d'esprit, si l'on en
possédait! Ces mêmes êtres, il est vrai, n'au-
raient pas admis de danser en puli-ove.r, d'as-
sister à une comédie en veston gris et ne se
seraient assis à votre tablé qu'en s'excusant de
leur smoking, navrés, de. ne pas accompagner
d'un habit de coléoptère vos épaules offertes sous
le sourire laiteux de vos cent perles. Pourtant,
je ne parle pas de longtemps, simplement de,
l'époque où l'on m'enseignait à' baiser la nain
d'une femme avec assez d'aisance pour pouvoir
y insinuer tour à tour de la déférence. de la
tendresse. ou de l'impertinence.
Le siècle dut marcher plus promptement que
le calendrier. Aujourd'hui, on n'est plus de
bonne compagnie. on est chic. même à la
page. On ignore qu'on peut se fournir chez les
faiseurs les plus ruineux et acquérir une allure
de. paltoquet, tandis que le dandysme intégral
s'accommode même de l'imp'écuniosité. L'élé-
gance réside non dans la facture, mais dans le
choix.Il convient d'adapter exactement son atti-
tude, son vêtement aux circonstances et, ne
vous en déplaise, vous apparaissez pas du tout
adaptée tête nue sur un champ de courses ou
avenue des Champs-Elysées avant Ua huitième
heure, qui devint la vingtième par un décret de
la troisième République.
J'estime même votre prétention d'autant plus
surprenante que vous expliquiez autrefois le
sacrifice de votre chevelure par t'impossibilité
où vous étiez de. commander avec un chignon un
chapeau à la mode de ce jour de désordre.
Lucien Farnoux-Reynaud
SUR LA TOMBE DU SOLDAT INCONNU
Grandiose manifestation
franco-belge
Le héros inconnu a reçu hier l'hommage
le plus touchant qui pouvait lui être donné.
Hier soir, à 17 h. 30, avait lieu la grande
manifestation du souvenir de gratitude et
de reconnaissance par ses camarades héros
de la guerre glorieux et grands blessés ve-
nus de tous les points de la France.
A 5 h. 20, la musique de la Préfecture ve-
nait prendre place pour rendre les hon-
neurs aux diverses délégations des trois
grandes et glorieuses associations françai-
ses, c'est-à-dire Association des membres de
la Légion d'honneur, décorés au péril de
leur vie, la glorieuse Association des' mé-
daillés militaires, la Fédération nationale
des plus grands invalides de la guerre, et
enfin nos hôtes actuels, les délégués des
grands blessés belges. Précédées d'une foule
enthousiaste, les délégations de légions hé-
roïques qui s'étaient formées près de l'ave-
nue de Wagram, précédées de leurs dra-
peaux et fanions, sont arrivées à l'Arc de
Triomphe, où elles furent reçues par MM.
Louis Marin, ministre des pensions géné-
ral Gouraud, gouverneur militaire de Pa-
ris le baron Gaiffier d'Hestroy,>-ambassa-
deur de Belgique en France le général
gouverneur des Invalides, les attachés mi-
litaires belges, les représentants des minis-
tres de la guerre et de la marine et de nom-
breuses personnalités civiles.
Après un grand silence de recueillement,
la musique joue la Marseitlaise et la Bra-
bançonne, cependant que tout le monde est
au garde à vous. La flamme du sou venir a
été ranimée par les plus grands mutilés de
Belgique. Pendant ce temps, des fleurs et
des couronnes sont déposées au nom des
associations des plus grands blessés de
France et de Belgique.
Très acclamés par les assistants,, les glo-
rieux blessés quittèrent l'Arc de Triomphe,
pendant que des femmes et des enfants al-
laient jeter des fleurs sur la dalle sacrée.
Dans la matinée, le président de la Ré-
publique avait reçu, en présence du baron
de Gaiffier d'Hestroy, ambassadeur de Bel-
gique, la délégation des grands mutilés de
guerre belges, en visite à Paris.
Lire en Dernière Heure
LES ÉLECTIONS D'HIER
L'œil du Maître
M.: Tchitcherine est, paraît-il, attendu
incessamment à Paris. Certains affir-
ment même qu'il s'y trouve déjà, mais,
on le sait, les allées et venues des agents
soviétiques sont généralement entourées
de quelque mystère.
Après avoir profité de son séjour sur
la Côte d'Azur pour tenir de longs
conciliabules avec son ami Marcel Ca-
chin, le commissaire de l'U. R. S. S.-
aux aff.aires étrangères se rend comme
par hasard à Paris au moment où va
s'engager l'important débat que l'on sait
sur les menées communistes.
On peut se demander si M. Tchitche-
rine, qui suit avec tant d'attention les
événements de notre politique inté-
rieure, n'a pas jugé nécessaire et oppor-
tun de stimuler, par sa présence et ses
conseils, l'activité de ses alliés en
France. Au moment où nos révolution-
naires se sentent enfin talonnés et pour-
suivis, Moscou a pensé sans doute qu'il
était bon de leur faire sentir, en même
temps que sa tutellé, toutes les formes
de son appui.
Il est aussi à remarquer que l'Angle-
terre est peut-être à la veille de rompre
avec les soviets. Il est donc assez natu-
rel que ceux-ci éprouvent des inquiétu-
des sur- l'effet que cette mesure pro-
duir,a en France. La crainte que notre
gouvernement ne soit incité à suivre
l'exemple de la Grande-Bretagne préoc-
cupe évidemment les dirigeants bolche-
vistes. Un effort s'imposait à eux afin
da prévenir un péril dont les conséquen-
ces seraient désastreuses pour leur pro-
pagande et leur politique européennes.
Jamais l'activité diplomatique des
soviets n'a eu plus de motifs de s'exercer
qu'en ce moment-ci. On conçoit par
conséquent que M. Tchitcherine serre
de plus près ses troupes!
R. L.
Les Échos
A la commission du Vieux-Paris.
La dernière séance nous, apporte, entre
autres, deux intéressantes nouvelles.
La commission a décidé de faire un
choix important entre les vestiges sculp-
turaux de l'ancien Hôtel de Ville et de
les grouper dans un square, qui sera
probablement le square Monge
M. Kâymond Escholier a fait connaî-
tre que le vœu pour la conservation de
l'hôtel Massa a reçu satisfaction le
nouveau propriétaire a décidé de faire
reconstruire cet hôtel sur les terrains de
l'Assomption, où sera créée la Maison
des Lettres. M. Escholier. a profité de
cet exemple pour montrer la force mo-
rate des institutions telles que la com-,
mission du Vieux-Paris et de l'action
réelle da leur propagande, sur l'opinion
publique.
Les destinées d'un palais impérial et
royal-
Un de nos confrères anglais, l'Evening
Standard, sur la foi d'un de ses corres-
pondants, annonce que la Hofburg, la
magnifique résidence des souverains au-
trichiens à Vienne, va, être convertie
en un immeuble commercial. Le palais
deviendrait bientôt dancing ou cinéma,
avec des salles réservées à l'exploitation
d'un café et d'un restaurant. 1 L'Eveiiing
Standard ajoute que cette transforma-
tion est commencée, puisque certaines
.ailes de là Hofburg sont déjà louées à
des propriétaires de bazars.
Voilà une dépêche qui mérite d'être
confirmée.
Conversation taxée.
Une Améric.aine vient d'inviter M.
Bernard Shaw à venir dîner chez elle,
à New-York, avec quelques-uns de ses
amis, à seule fin de charmer ceux-ci par
sa conversation. Il pourrait ensuite
prendre le premier bateau pour l'An-
gleterre, même le lendemjain de son
arrivée à New-York, et rentrer chez lui.
Pour ce petit dérangement, c'est-à-dire
la double traversée de l'Atlantique, elle
lui offre la somme de cinq mille livres
sterling.
M. Shaw, selon les uns, n'a pas encore
répondu à cette invitation. Selon les
autres, il aurait riposté par un à-propos
de circonstance. On aimerait, dans ce
cas, à connaître les termes, sans doute
férocement ironiques, de cet à-propos..
De.M. H. Aubert, à Albi
Quand je te bois, ligueur exquise,
0 « Cherry-Rocher » sans pareil,
Je vois se fondre l'heure grise
Et crois avaler du soleil
Un journaliste statufié.
Le cas est assez rare pour qu'on le
signale. Il est vrai que ce journaliste
créa pour ainsi dire un genre dont il re-
tira, il y a quelque cinquante ans, une
immense notoriété. C'est Léo Lespès,
qui, sous le pseudonyme de Timothée
Trimm, inaugura, au Petit Journal, les
éditoriaux courts et substantiels qui lui
valurent de nombreux imitateurs.
Un monument à Timothée Trimm a
été inauguré samedi à Bouchain,, ville
natale de Léo Lespès.
Experte en thés:
Au cours de l'inauguration 'd'un, salon
de thé très londonien, miss Margaret
Irving a appris à 'son auditoire qu'un
Anglais, pendant le cours de son exis-
tence, buvait en moyenne cent cinquante
sortes Sa thé, mais qu'il ne s'en aperce-
vait pas parce que la différence est très,
peu sensible au goût,
Or miss ïrving a déclare v^u^ 'riop
reconnaître ces
cent cinquante thés, mais que ses con-
naissances en botanique lui permet-
taient de discerner cinq cent mille espè-
ces propres à la consommation.
Voilà un record qui n'aura aucune
influence sur l'heure du thé.
Le Coq
TEMPERATURE
Probabilités p.our la journée du 23 mai
Région parisienne vent inodéré de nord-ouest.
Ciel nuageux à très nuageux, éclaircies, ondées,
même température.
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Saint-Cloud.
Encore un complot communiste
en Hongrie
Le système des cellules
La Hongrie serait-elle le champ d'expé-
riences de la III" Internationale de Mos-
cou ? On ne sait. Mais Moscou a certaine-
ment des vues particulières sur ce pays,
car voici, en moins de trois mois, le
deirfâèine complot communiste que la po-
lice y découvre.
Le premier avait comme chef l'ancien
commissaire de la dictature prolétarienne
en Hongrie, Zlotan Szanto. Les coupables
viennent à peine de passer en jugement
que l'on vient de mettre à jour une nou-
velle organisation. Celle-ci était fondée
d'après le système des cellules. Chacune
d'elles comprenait six ou sept membres qui
ne connaissaient que l'un d'entre eux,
chargé d'entretenir la liaison avec les au-
tres cellules.
Ce système avait l'avantage de rendre
toute trahison à peu près impossible, car
le traître éventuel ne pouvait dénoncer
qu'un seul complice. On a, toutefois, pu
établir que l'organisation était en relations
avec les socialistes extrémistes dont
Etienne Vagi, le chef, a déjà été arrêté
pour l'affaire Zlotan Szanto. Les conspira-
teuns actuels cherchaient surtout à se re-
cruter parmi les fonctionnaires et les jeu-
nes ouvriers. Ils avaient fondé trois cellu-
les à, Budapest et une en province. Ils
recevaient de Moscou des subventions de
5,000 dollars.
Onze communistes sont déjà arrêtés. Ils
ont été inculpés d'infraction à la loi sur
la protection de l'ordre d'Etat.
Denys Meulhan
Le rars aux ires ie Famille
L'idée d'accorder aux femmes le droit
de voter fait son chemin. Il y a eu avant-
hier, à la salle Wagram, un grand mee-
ting, sous la présidence de M.'Maginot,
durant lequel une assemblée extrême-
ment nombreuse s'est prononcée par ac-
clamation en sa faveur. Mais je n'ai
jamais entendu traiter cette question
avec plus de mesure et de raison que
par le bâtonnier Fourcade, dans une
réunion organisée, le même jour, par
l'Union nationale au Cercle interallié.
M° fourcade voit dans la famille une
société et la première des sociétés. La fa-
mille française était, sous l'ancien ré-
gime, une société fortement constituée.
Elle vivait d'une vie propre, d'une vie
puissante, qui faisait la force même et
la stabilité de la France. A l'heure où
le citoyen français s'est déclaré majeur
et a conquis le droit de suffrage, il a
pris en garde les intérêts de cette fa-
mille française. Qu'en a-t-il fait ? En
quel état la trouvons-nous aujourd'hui ?
Comment l'avons-nous protégée contre
toutes les causes physiques et mo-
rales de dissolution et de déchéance
qui assiègent tout organisme vivant ?
Les faits parlent à la confusion des
hommes 1 Nos foyers s'éteignent. La
société domestique est chez nous en
pleine décomposition); et si la société
politique nous paraît si menacée, c'est
qu'aucune damille française ne peut
plus dire avec confiance, avec sécuriH
je suis ou je serai. Il n'y a plus pour
elle ni présent assuré, ni avenir garanti,
ni possession tranquille, ni propriété in-
violable Que dans ces conditions les
mères de famille fassent entendre leur
voix qu'elles demandent, qu'elles exi-
gent des armes légales pour défendre le
foyer que les hommes n'ont pas su sau-
vegarder, quoi de plus juste, quoi de
plus opportun ?
Pourquoi, dira-t-on, les femmes dé-
fendraient-elles avec plus de courage, de
ténacité et de bonheur une place que les
hommes ont livrée? Parce que la Pro-
vidence, parce que la nature les a plus
spécialement désignées pour ce grand
rôle Dans l'ordre de la nature, la fe-
melle n'a pas seulement pour mission
d'assurer la pérennité de la race, elle
doit aussi en assurer la beauté et la
force en élevant et en soignant les en-
fants.. Elle est gardienne. Elle veille, elle
protège, elle se sacrifie. Il faudrait
n'avoir aucune notion des lois de la
biologie pour ne pas admettre le rôle
prépondérant de la mère dans la conser-
vation de la famille. L'homme est inven-
teur; novateur, aventurier I La femme
est par un décret de la Providence
conservatrice! C'est en vertu de ce dé-
cret-là qu'elle a le droit, qu'elle a le de-
voir d'intervenir aujourd'hui à l'heure
où l'homme a compromis, car insou-
ciance, par idéologie, nar goût de l'aven-
ture, l'existenoe même de la cellule do-
mestiqùe:
Je ne vois pas bien ce qu'on pourrait
répondre à de tels arguments, si ce n'est,
sans doute, que le bulletin de vote est
une armé mauvaise, une arme empoi-
sonnée, qui se retourne contre qui l'em-
ploie. Alors, retirez-la des mains des
hommes et nous serons d'accord.
Mais dans l'état actuel de la question,
Me Fourcade a raison le recours aux
mères de famille peut être le salut même
àe-^fré soëiété-et de notre pays.
̃̃̃ Curtias
APRES LE RAID PRODIGIEUX
La journée de Lindbergh
Il rend visife, avec l'ambassadeur des Etats-Unis, à Mme lvungesser.
Ses premières impressions. Les félicitations officielles
SUR L'AILE
DE LA GLOIRE
Avouons-le.
En Amérique, on ne croyait guère au
succès de Lindbergh. En France, on y
croyait encore moins. On y croyait si
peu que, lorsqu'il arriva au Bourget,
beaucoup pensèrent que c' « était un
autre ».
Aujourd'hui, revenus de notre stupé-
faction, convaincus enfin que la chose
étonnante était réalisable, nous consta-
tons qu'un tout jeune homme, si jeune
que sa mère, ne voulant pas le laisser
partir seul pour Paris, s'était proposé
de l'accompagner, vient de monopoli-
ser en quelques heures l'attention de
l'univers. Son nom est dans toutes les
bouches. Sa photo partout. Lui, surpris,
semble-t-il, de tout ce bruit, cherche la
solitude. Mais le rôle d'hommë du jour
et quel homme et quel jour ne
s'accommode guère d'une retraite même
relative. Lindbergh, bon gré mal gré,
sera le héros de nombreuses manifesta-
tions. Il s'ennuya, a-t-il déclaré, au
cours de son voyage. Faisons en sorte
qu'il ne s'ennuie pas davantage main-
tenant. Laissons-lui un peu de cette li-
berté à laquelle l'ont habitué ses ailes,
maîtresses dé l'atmosphère. Ce grand ga-
min réservé paraît tout surpris de jouer
un grand premier rôle. Il a l'air de
trouver son exploit tout naturel. Il l'a-
vait, avec le plus grand soin, préparé
dans le mystère. L'ayant réussi, il es-
time qu'il a eu un peu de chance. Et
c'est tout. Il est devant la gloire aussi
calme que devant le péril. Volontiers
solitaire et peu communicatif, mais te-
nace et soutenu par la foi de ses vingt
ans, Charles Lindbergh, navigateur né,
n'a pas seulement associé son nom et
son pays à un exploit qui demain sera
de légende, il a gagné nos coeurs,
parce que sa première pensée; fut, com-
me Américain, de s'incliner devant le
tombeau qu'éclaire la flamme éternelle
du souvenir, et, comme fils,' d'apporter
a une mère éplorée le' baiser d'un
conquistador de l'air.
Lindbergh raconte son voyage
Si Lindbergh s'imaginait avoir le
droit de se reposer, il se trompait, car,
dès qu'il eut pris un bain et bu un peu
da lait, il. dut, en présence de l'ambassa-
deur et de quelques amis, se prêter à
l'interview que venaient chercher des re-
présentants de l'agence Radio et del't/m-
ted Press. Tout en se restaurant, très
peu, Lindbergh, gai, mais très calme,
très modeste, « très sport », raconta son
voyage
Bien que j'aie reçu, dit-il, avant mon
départ communication des rapports officiels
qui anmonçaieixt d'excellentes conditions mé-
téorologiques sur toute l'étendue de l'Atlan-
tique, j'ai rencontré de la pluie sur plus
de 1,000 milles du trajet au-dessus de
1 Océan. Je vous assure que ce n'était pas
très gai.
» Je suis monté et je suis descendu pour
essayer de trouver un temps meilleur. Par
moments, je voyageais à 10 pieds au-des-
sus de la mer dans d'autres, je me suis
trouvé à 10,000 pieds. Malgré, ces tentati-
ves, je ne suis pas arrivé à trouver le beau
temps.
» Je n'ai rencontré aucun bateau pen-
dant le jour. J'ai seulement aperçu les
lumières d'un navire pendant le trajet de
nuit. Cela s'explique d'ailleurs, car il y
avait beaucoup.de brouillard et j'ai navi-
gué pendant de longues heures sans aper-
cevoir les flots.
» A la vérité, je me suis beaucoup en-
nuyé. Je n'ai jamais eu sommeil et je n'ai
pas usé un seul instant de la caféine et des
autres stimulantes que j'avais emportés par
précaution. Je n'ai. bu que de l'eau, mais
je vous avoue que j'avais, en arrivant, une
soif de tous les diables.,
» C'est la première fois que je vois Paris.»
Et comme on lui fait remarquer
qu'il a accompli le voyage pendant le temps
le plus court qui ait jamais été réalisé,
Lindbergh répond ingénument
Oui, vous avez raison, cela a bien été.
» J'ai commencé par apercevoir les pha-
res du Bourget. J'étais à ce moment à en-
viron 30 milles du but. Puis i'ai aperçu la
tour Eiffel. Je me suis très bien dirigé
d'ailleurs sur la terre française dont
j'avais étudié la carte et dont j'ai repéré
les localités par les lumières que j'aperce-
vais.
» Si j'ai réussi, dit-il, c'est beaucoup
grâce au constructeur de mon avion et à
tous ceux qui ont bien voulu m'aider.
Lindbergh insiste sur son regret de
n'avoir pas poussé plua loin
Vraiment, je vous l'assure, j'avais en-
core assez d'essence pour continuer pen-
dant 1,000 milles. J'aurais pu le faire M
j'avais fait, sur ma consommation, des
calculs plus exacts.
Pensez-vous demeurer longtemps à
Paris ? demandons-nous.
Assez longtemps. Pas trop cepen-
dant. J'ai idée qu'il serait mieux que je
retourne chez moi aussitôt que possible.
Et souriant narquoisement, il ajoute
On pourrait être inquiet, vous savez.
Retournerez-vous en avion ou par le
bateau ?
Je ne .pense pas retourner par l'air.
Ce n'est pas intéressant. Ce vol n'aurait
pas de signification.
Dites bien, ajoute enfin Lindbergh,
que la réception qui m'a été faite au Bout-
get m'a beaucoup plu. Oh 1 oui. Mais j'ai
failli être écrasé par la foule. Je ne pen-
sais pas à moi. mais à mon navire. Je suis
bien content d'avoir fait le vol comme je
l'avais prévu. Je suis arrivé à Paris un peu
en avance. C'est égal, quand on réussit
comme cela, on peut dire qu'on a eu de la
veine.; ̃ ̃
Enfin, le sommeil
Charles Lindbergh, qui venait de
faire un effort physique et intellectuel
énorme, et qui n'avait dormi que deux
heures dans la nuit qui précéda son
départ, prit enfin du. repos. La consigne
fut d'être silencieux à l'hôtel de l'am-
bassadeur et aux alentours. Lindbergh
reposa jusqu'après midi.
La foule s'était à nouveau donné ren-
dez-vous avenue d'Iéna. Quand elle ap-
prit que Lindbergh déjeunait fort
tard ̃– en compagnie de l'ambassadeur,
elle réclama le jeune héros, qui se mon-
tra à une fenêtre, agitant un drapeau
français. Une longue ovation salua l'ap-
parition de Lindbergh.
Emouvante entrevue
avec Mme Nungesser
La mère du malheureux compagnon
de Coli avait fait déposer sa carte, dans
la matinée, à l'ambassade des Etats-
Unis. Aussi, M. Myron T. Herrick et
Lindbergh résolurent-ils de rendre vi-
site d'abord à Mme Nungesser. Lind-
bergh apporta des fleurs à Mme Nun-
gesser, qui pouvait difficilement conte-
nir ses larmes. Lindbergh, à qui l'am-
bassadeur servait d'interprète, dit à
Mme Nungesser la douleur qu'avait
oaucie aux Etats-Unis la nouvelle de
l'échec de l'aviateur français, et il ex-
prima l'espoir qu'on retrouverait les pi-
lotes de l'Oiseau Blanc.
Au Bourget
Après cet entretien émouvant, Lind-
bergh s'en fut au Bourget, où la foule
nombreuse lui fit une ovation. Après
s'être assuré que le Spirit of Saint-Louis
était à l'abri des collectionneurs .de
« souvenirs », Lindbergh visita l'aéro-
port, qu'il n'avait guère vu quelques
heures auparavant, et fut reçu par les
officiers du 34" d'aviation et la direc-
tion de l'aéroport.
En rentrant à l'ambassade, Lindbergh
trouva un courrier volumineux, des
fleurs en abondance. Il dîna à l'ambas-
sade et y acheva la soirée.
Georges Bruni
Echange de télégrammes
entre MM. Coolidge et Doumergue
Dès la nouvelle de l'arrivée au Bour-
get da l'aviateur Lindbergh, le président
de la République a adressé au président
des Etats-Unis le télégramme suivant
A Son Excellence M. Calvin Coolidge,
président des Etats-Unis d'Amérique,
Washington.
Au lendemain de la tentative des avia-
teurs dont l'infortune a été si vivement res-
sentie par les cœurs généreux de vos com-
patriotes, Charles Lindbergh a réalisé le
rêve de Nungesser et de Coli et par un vol'
audacieux effectué la liaison aérienne des
Etats-Unis et de la France. Tous les Fran-
çais admirent sans réserves son courage et
applaudissent à son succès.
Je vous adresse les très vives félicitations
du gouvernement de la République et du
pays tout entier.
GASTON DOUMERGUE.
M. Calvin Coolidge a répondu en ces
termes à M. Gaston Doumergue
A Son Exceblence M. Gaston Doumergue,
président de la République française,
Paris;
Je vous remercie de votre message cor-
dial que. je partage avec le peuple améri-
cain. Je me réjouis du succès de l'homme
jeune qui a entrepris si courageusement
son vol solitaire mais ni moi ni le peuple
des Etats-Unis n'oublions de participer à la
douleur de la France, dans la perte récente
de vos deux braves aviateurs.
Les progrès de l'aviation sont dus pour
une large part au génie de la France. Ils
contribuent à nous rapprocher et accrois-
sent ainsi notre héritage de sympathie et
de bonne entente.
CALVIN Côolidge.
Un message du président Coolidge
Le président Coolidge a adressé il
l'aviateur Lindbergh lo message sui-
v.ant
Washington, 21 mai.
Le premier vol sans escale, à travers
l'Atlantique, d'un aviateur seul, est le cou-
ronnement de l'aviation américaine.
En portant au peuple français. le salut
du peuple américain, portez-lui en même
temps l'assurance de notre admiration
pour les deux intrépides Français, Nunges-
ser et Coli, qui, les premiers, ont osé entre-
prendre l'exploit que vous venez de réussir,
et faites-lui part de l'anxiété qui nous
étreint toujours dans l'incertitude de leur
sort.
La Légion d'honneur pour Lindbergh
Le général Girod a, d'autre part,
adressé à M. Aristide Briand, ministre
des affaires étrangères, la lettre sui-
vante
J'ai l'honneur de vous demander, réali-
sant ainsi certainement votre propre pen-
sée, que la Légion d'honneur soit accordée
immédiatement à Lindbergh et remise so-
lennellement par le président de la Répu-
blique lors de sa visite mardi prochain au
Bourget, au lieu même où se sont croisés
les axes de départ et d'arrivée des trois hé-
ros qui se nomment Nungesser, Coli et
Lindbergh, tous trois indissolublement unis
dans notre fervent hommage.
Une réception à l'Aéro-Club
L'Aéro-Glub de France recevra au-
jourd'hui, à 17 heures, dans ses salons
de la rue François-Ier, l'aviateur Charles
Au cours de cette cérémonie, à la-
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Pour le Musée
de Saint -Quentin
.Vous rappelez-vous cet émoi du len-
,'demain de l'armistice, quand il nous fut
permis de revoir après la guerre les cé-
Jèbres pastels, les merveilles de Saint-
(Quentin ? Le Louvre leur ouvrait ses
portes. Il abritait ces réfugiés. Il y a
bientôt dix ans, et ce provisoire dure
'encore. Il fallait reconstruire le vieux
musée picard, d'ailleurs si indignement
installé, ce célèbre petit musée, objet des
pèlerinages de Goncourt et du jeune
Barrés, le Barrès du Culte du nwi et des
{Trois stations de psychothérapie. Il y a
du reste .un'a.utre pro et beaucoup plus
séduisant, qui serait d'acquérir une
,vieille demeure saint-quentinoise, l'hô-
ftel de l'Isle, à peu près intact, où tous
«ces personnages du dix-huitième siècle
se trouveraient chez eux, et où ce serait
[un plaisir d'écouter les dialogues^ des
morts ei d'entendre causer ces fantômes
d'autrefois, et d'errer au milieu des
ambres à la recherche du temps perdu.
Mais, pour cela, il fallait de l'argent,
Set c'est cet argent qu'un amateur actif
et magnifique a songé à demander au
produit d'une exposition. Grâce à M.
David Weill, président des Amis du
musée de Saint-Quentin, et à M. Paul
Ratouis de Limay, l'érudit, le spécia-
liste du pastel, cette exposition est ce
'-qui s'est vu de plus beau en ce genre
tout Paris s'empressera aux fameux sa-
lons du faubourg Saint-Honoré, comme
ïl courait, il y a vingt ans, aux salles
-du Jeu de Paume, lors de l'exposition
mémorable des Cent Pastels.
î'Je vous ferai grâce du catalogue
jtoute l'histoire du pastel français, depuis
•N^nteuil et le vieux Vivien, jusqu'à Vi-
gée-Lebrun et Labille Guiard, depuis
l'admirable Louis XIV, de Walerant
paillant, jusqu'à l'incomparable José-
phine de Prud'hon, tient dans ce choix
supérieur. Vous y verrez la splendide
'Adrienne Lecouvreur, peinte par Coypel
dans les crêpes et le deuil de la veuve
«de Pompée, levant au ciel ces yeux de
•Muse, .pleins de vraies larmes, qui serti-
iblent pleurer son amour pour un, volage
(vainqueur. Vous y verrez le bonhomme
Chardin, mesurant l'impalpable à tra-
rvers ses besicles de corne, vieille figure
rugueuse, attentive de la conscience et
de l'étude un radieux Louis XV de
Boucher, visage de jeune dieu à cheve-
lure flottante, où il y a du Ganymède et
1 (le l'Endymion, et vingt ouvrages pres-
que inconnus, de Berjon, de Bornet, de
Davesne, de Boze, de Lenoir, un entre
autres du musée de Chartres, un por-
trait d'Emira Marceau, la sœur du gé-
néral Marceau, par le peintre Sergent,
prodigieux morceau qui fait penser à un
iGoya.
Bien entendu, la gloire et l'intérêt de
l'exposition, c'est toujours la rivalité des
.deux maîtres du pastel cinquante La'
bour, et les plus célèbres, le fameux
Président de Maisons, l'illustre Duval de
YEpinoy, la marquise de Lavalette, les
plus belles Il préparations » du musée
.Lécuyer, la riante Favart, l'inoubliable
f fée, la chanteuse aux yeux de houri la
délicieuse Fel vingt-cinq Perronneau,
tous plus charmants les uns que les au-
̃ !tre.5 les pastels d'Orléans, de Bordeaux
de Rotterdam le glorieux Van Ro-
l 'Doucet il y a là de quoi se délecter les
Je ne chercherai pas à juger ce
1 concours. Depuis quelques années, pour
venger un trop long oubli, la balance, ce
semble, penche en faveur de Perron-
neau M. Albert Besnard, dans un dis-
cours célèbre, a donné le signal et re-
vendiqué bien haut les titres de ce mé-
connu. Peut-être est-on porté mainte-
nant à lui sacrifier La Tour.
Encare une fois, je ne décide pas. Si
vous voulez voir les deux maîtres dans
tous leurs avantages, il faudrait compa-
rer le merveilleux portrait de La Tour
par lui-même (au musée d'Amiens) avec
celui de Perronneau, au musée de
Saint-Quentin. II y a dans ce dernier un
accord noir et rose, un gilet de satin
aurore qui est un pur enchantement. Et
dl est certain que Perronneau a des
grâces de coloriste, une finesse de sen-
sations visuelles, une manière à lui de
diversifier sa matière et d'exprimer ses
émotions par la tonalité il y a dans ses
oeuvres une qualité musicale qui sont
bien étrangères aux meilleures pages de
La Tour. S'il ne s'agissait que de l'har-
moniste, il n'y aurait qu'à en dire mer-
veilles. La Tour est à mille lieues de
ces raffinements. Mais s'il s'agit de por-
traits, c'est une autre question sans
doute, auprès de son rival, La Tour pa-
raît d'abord manquer de charme. Il n'a
pas le génie de la, grâce. Il est peu
peintre. Mais, en revanche, quel éton-
nant constructeur 1 Quelle passion,
quelle curiosité de l'arimal humain
Quelle pénétration prodigieuse du mas-
que et des tempéraments 1 Et dans. tou-
te j ces figures, surtout quand elles sont
réduites au visage, quelle puissante im-
pression du mystère de l'individu et de
la vie
Entre ces deux maîtres, on hésite, et
on hésitera'longtemps. Qu'il est difficile
de se prononcer entre l'impressionnisme
et l'art intellectuel, entre le cœur et la
raison Classiques ou romantiques, le
débat qui nous agite ne date pas d'au-
jourd'hui. Il est déjà tout entier dans ce
différend de La Tour et de Perronneau.
On voudrait pouvoir y revenir, y rêver
à loisir dans un vieil hôtel provincial où
nous retrouverions pour toujours les
chefs-d'oeuvre dont nous admirons l'as-
semblée éphémère. Ce serait un bel en-
droit pour songer, qu'un musée du Pas-
tel, un musée où l'on graverait sur la
porte la mélancolique apostrophe de
Diderot « Mémento quia pulvis es. »
Louis Gillet
LA VIE QUn PASSE
La Course d'Atalante
Madame,
Atalante courait par les jardins fleuris en
semant à sa suite des pommes d'or. et vous
parcourez votre propre existence en perdant vos
vêtements. Déjà vous aviez raccourci votre robe
aux genoux afin de rejoindre l'autobus. vous
qui ne circulez qu'en taxis. Bien souvent, dès le
premier soleil, vos manches s'envolèrent par-
dessus le vieux moulin des bienséances et vos
bras nus par les rues printanières ondulèrent,
beaux serpents de toutes les séductions. Puis,
vous avez coupé vos cheveux pour vivre vjtre
vie comme on se rend à la guillotine, et finale-
ment même le chpapeau. ce pauvre chapeau
déplumé, rogné, cabossé, simple bibi de feutre
à cinquante louis qu'on enfonce jusqu'aux yeux.
va rejoindre les vieilles lunes. Ne vous a-it-on
pas aperçue à Auteuil tête nue?
Je n'oublie pas vous avoir-rencontrée ainsi
l'année dernière. Mais il faisait très beau.
Alors, vous vous souhaitiez un épiderme pain
d'épices et je vous ai déclaré que vous étiez,
sous votre robe légère, une déesse vêtue (¡,:vent.
Je sais aussi que c'est tête nue que vous tour-
noyez dans la volière du tennis à la poursuite
de la balle fugitive, que tête nue le yacht blanc,
vous emporte, la montagne odorante vous ac-
cueille dans ses méandres où vibrent les senteurs
résineuses et que de la carrosserie effilée des
torpédos votre tête émerge; nue pour mieux
appeler la griserie de la vitesse.
Vous êtes parfaite dans ces attitudes que :e
sport vous dicte et même le soir semble plus
doux entre les roses de votre jardin, quand
descend anxieux et lent sur votre front décou-
vert.
Alors, vous ne comprenez pas mon blâme
tacite. Se peut-il que si peu d'années suffisent
à faire de moi un homme préhistorique se refu-
sant à confondre désinvolture et débraillé? J-disj
on ne considérait pas le fait de se rendre sur un
.hippodrome comme un acte sportif, mais comme
une cérémonie mondaine où l'on devait se mani-
fester de bon ton, voire d'esprit, si l'on en
possédait! Ces mêmes êtres, il est vrai, n'au-
raient pas admis de danser en puli-ove.r, d'as-
sister à une comédie en veston gris et ne se
seraient assis à votre tablé qu'en s'excusant de
leur smoking, navrés, de. ne pas accompagner
d'un habit de coléoptère vos épaules offertes sous
le sourire laiteux de vos cent perles. Pourtant,
je ne parle pas de longtemps, simplement de,
l'époque où l'on m'enseignait à' baiser la nain
d'une femme avec assez d'aisance pour pouvoir
y insinuer tour à tour de la déférence. de la
tendresse. ou de l'impertinence.
Le siècle dut marcher plus promptement que
le calendrier. Aujourd'hui, on n'est plus de
bonne compagnie. on est chic. même à la
page. On ignore qu'on peut se fournir chez les
faiseurs les plus ruineux et acquérir une allure
de. paltoquet, tandis que le dandysme intégral
s'accommode même de l'imp'écuniosité. L'élé-
gance réside non dans la facture, mais dans le
choix.Il convient d'adapter exactement son atti-
tude, son vêtement aux circonstances et, ne
vous en déplaise, vous apparaissez pas du tout
adaptée tête nue sur un champ de courses ou
avenue des Champs-Elysées avant Ua huitième
heure, qui devint la vingtième par un décret de
la troisième République.
J'estime même votre prétention d'autant plus
surprenante que vous expliquiez autrefois le
sacrifice de votre chevelure par t'impossibilité
où vous étiez de. commander avec un chignon un
chapeau à la mode de ce jour de désordre.
Lucien Farnoux-Reynaud
SUR LA TOMBE DU SOLDAT INCONNU
Grandiose manifestation
franco-belge
Le héros inconnu a reçu hier l'hommage
le plus touchant qui pouvait lui être donné.
Hier soir, à 17 h. 30, avait lieu la grande
manifestation du souvenir de gratitude et
de reconnaissance par ses camarades héros
de la guerre glorieux et grands blessés ve-
nus de tous les points de la France.
A 5 h. 20, la musique de la Préfecture ve-
nait prendre place pour rendre les hon-
neurs aux diverses délégations des trois
grandes et glorieuses associations françai-
ses, c'est-à-dire Association des membres de
la Légion d'honneur, décorés au péril de
leur vie, la glorieuse Association des' mé-
daillés militaires, la Fédération nationale
des plus grands invalides de la guerre, et
enfin nos hôtes actuels, les délégués des
grands blessés belges. Précédées d'une foule
enthousiaste, les délégations de légions hé-
roïques qui s'étaient formées près de l'ave-
nue de Wagram, précédées de leurs dra-
peaux et fanions, sont arrivées à l'Arc de
Triomphe, où elles furent reçues par MM.
Louis Marin, ministre des pensions géné-
ral Gouraud, gouverneur militaire de Pa-
ris le baron Gaiffier d'Hestroy,>-ambassa-
deur de Belgique en France le général
gouverneur des Invalides, les attachés mi-
litaires belges, les représentants des minis-
tres de la guerre et de la marine et de nom-
breuses personnalités civiles.
Après un grand silence de recueillement,
la musique joue la Marseitlaise et la Bra-
bançonne, cependant que tout le monde est
au garde à vous. La flamme du sou venir a
été ranimée par les plus grands mutilés de
Belgique. Pendant ce temps, des fleurs et
des couronnes sont déposées au nom des
associations des plus grands blessés de
France et de Belgique.
Très acclamés par les assistants,, les glo-
rieux blessés quittèrent l'Arc de Triomphe,
pendant que des femmes et des enfants al-
laient jeter des fleurs sur la dalle sacrée.
Dans la matinée, le président de la Ré-
publique avait reçu, en présence du baron
de Gaiffier d'Hestroy, ambassadeur de Bel-
gique, la délégation des grands mutilés de
guerre belges, en visite à Paris.
Lire en Dernière Heure
LES ÉLECTIONS D'HIER
L'œil du Maître
M.: Tchitcherine est, paraît-il, attendu
incessamment à Paris. Certains affir-
ment même qu'il s'y trouve déjà, mais,
on le sait, les allées et venues des agents
soviétiques sont généralement entourées
de quelque mystère.
Après avoir profité de son séjour sur
la Côte d'Azur pour tenir de longs
conciliabules avec son ami Marcel Ca-
chin, le commissaire de l'U. R. S. S.-
aux aff.aires étrangères se rend comme
par hasard à Paris au moment où va
s'engager l'important débat que l'on sait
sur les menées communistes.
On peut se demander si M. Tchitche-
rine, qui suit avec tant d'attention les
événements de notre politique inté-
rieure, n'a pas jugé nécessaire et oppor-
tun de stimuler, par sa présence et ses
conseils, l'activité de ses alliés en
France. Au moment où nos révolution-
naires se sentent enfin talonnés et pour-
suivis, Moscou a pensé sans doute qu'il
était bon de leur faire sentir, en même
temps que sa tutellé, toutes les formes
de son appui.
Il est aussi à remarquer que l'Angle-
terre est peut-être à la veille de rompre
avec les soviets. Il est donc assez natu-
rel que ceux-ci éprouvent des inquiétu-
des sur- l'effet que cette mesure pro-
duir,a en France. La crainte que notre
gouvernement ne soit incité à suivre
l'exemple de la Grande-Bretagne préoc-
cupe évidemment les dirigeants bolche-
vistes. Un effort s'imposait à eux afin
da prévenir un péril dont les conséquen-
ces seraient désastreuses pour leur pro-
pagande et leur politique européennes.
Jamais l'activité diplomatique des
soviets n'a eu plus de motifs de s'exercer
qu'en ce moment-ci. On conçoit par
conséquent que M. Tchitcherine serre
de plus près ses troupes!
R. L.
Les Échos
A la commission du Vieux-Paris.
La dernière séance nous, apporte, entre
autres, deux intéressantes nouvelles.
La commission a décidé de faire un
choix important entre les vestiges sculp-
turaux de l'ancien Hôtel de Ville et de
les grouper dans un square, qui sera
probablement le square Monge
M. Kâymond Escholier a fait connaî-
tre que le vœu pour la conservation de
l'hôtel Massa a reçu satisfaction le
nouveau propriétaire a décidé de faire
reconstruire cet hôtel sur les terrains de
l'Assomption, où sera créée la Maison
des Lettres. M. Escholier. a profité de
cet exemple pour montrer la force mo-
rate des institutions telles que la com-,
mission du Vieux-Paris et de l'action
réelle da leur propagande, sur l'opinion
publique.
Les destinées d'un palais impérial et
royal-
Un de nos confrères anglais, l'Evening
Standard, sur la foi d'un de ses corres-
pondants, annonce que la Hofburg, la
magnifique résidence des souverains au-
trichiens à Vienne, va, être convertie
en un immeuble commercial. Le palais
deviendrait bientôt dancing ou cinéma,
avec des salles réservées à l'exploitation
d'un café et d'un restaurant. 1 L'Eveiiing
Standard ajoute que cette transforma-
tion est commencée, puisque certaines
.ailes de là Hofburg sont déjà louées à
des propriétaires de bazars.
Voilà une dépêche qui mérite d'être
confirmée.
Conversation taxée.
Une Améric.aine vient d'inviter M.
Bernard Shaw à venir dîner chez elle,
à New-York, avec quelques-uns de ses
amis, à seule fin de charmer ceux-ci par
sa conversation. Il pourrait ensuite
prendre le premier bateau pour l'An-
gleterre, même le lendemjain de son
arrivée à New-York, et rentrer chez lui.
Pour ce petit dérangement, c'est-à-dire
la double traversée de l'Atlantique, elle
lui offre la somme de cinq mille livres
sterling.
M. Shaw, selon les uns, n'a pas encore
répondu à cette invitation. Selon les
autres, il aurait riposté par un à-propos
de circonstance. On aimerait, dans ce
cas, à connaître les termes, sans doute
férocement ironiques, de cet à-propos..
De.M. H. Aubert, à Albi
Quand je te bois, ligueur exquise,
0 « Cherry-Rocher » sans pareil,
Je vois se fondre l'heure grise
Et crois avaler du soleil
Un journaliste statufié.
Le cas est assez rare pour qu'on le
signale. Il est vrai que ce journaliste
créa pour ainsi dire un genre dont il re-
tira, il y a quelque cinquante ans, une
immense notoriété. C'est Léo Lespès,
qui, sous le pseudonyme de Timothée
Trimm, inaugura, au Petit Journal, les
éditoriaux courts et substantiels qui lui
valurent de nombreux imitateurs.
Un monument à Timothée Trimm a
été inauguré samedi à Bouchain,, ville
natale de Léo Lespès.
Experte en thés:
Au cours de l'inauguration 'd'un, salon
de thé très londonien, miss Margaret
Irving a appris à 'son auditoire qu'un
Anglais, pendant le cours de son exis-
tence, buvait en moyenne cent cinquante
sortes Sa thé, mais qu'il ne s'en aperce-
vait pas parce que la différence est très,
peu sensible au goût,
Or miss ïrving a déclare v^u^ 'riop
reconnaître ces
cent cinquante thés, mais que ses con-
naissances en botanique lui permet-
taient de discerner cinq cent mille espè-
ces propres à la consommation.
Voilà un record qui n'aura aucune
influence sur l'heure du thé.
Le Coq
TEMPERATURE
Probabilités p.our la journée du 23 mai
Région parisienne vent inodéré de nord-ouest.
Ciel nuageux à très nuageux, éclaircies, ondées,
même température.
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Saint-Cloud.
Encore un complot communiste
en Hongrie
Le système des cellules
La Hongrie serait-elle le champ d'expé-
riences de la III" Internationale de Mos-
cou ? On ne sait. Mais Moscou a certaine-
ment des vues particulières sur ce pays,
car voici, en moins de trois mois, le
deirfâèine complot communiste que la po-
lice y découvre.
Le premier avait comme chef l'ancien
commissaire de la dictature prolétarienne
en Hongrie, Zlotan Szanto. Les coupables
viennent à peine de passer en jugement
que l'on vient de mettre à jour une nou-
velle organisation. Celle-ci était fondée
d'après le système des cellules. Chacune
d'elles comprenait six ou sept membres qui
ne connaissaient que l'un d'entre eux,
chargé d'entretenir la liaison avec les au-
tres cellules.
Ce système avait l'avantage de rendre
toute trahison à peu près impossible, car
le traître éventuel ne pouvait dénoncer
qu'un seul complice. On a, toutefois, pu
établir que l'organisation était en relations
avec les socialistes extrémistes dont
Etienne Vagi, le chef, a déjà été arrêté
pour l'affaire Zlotan Szanto. Les conspira-
teuns actuels cherchaient surtout à se re-
cruter parmi les fonctionnaires et les jeu-
nes ouvriers. Ils avaient fondé trois cellu-
les à, Budapest et une en province. Ils
recevaient de Moscou des subventions de
5,000 dollars.
Onze communistes sont déjà arrêtés. Ils
ont été inculpés d'infraction à la loi sur
la protection de l'ordre d'Etat.
Denys Meulhan
Le rars aux ires ie Famille
L'idée d'accorder aux femmes le droit
de voter fait son chemin. Il y a eu avant-
hier, à la salle Wagram, un grand mee-
ting, sous la présidence de M.'Maginot,
durant lequel une assemblée extrême-
ment nombreuse s'est prononcée par ac-
clamation en sa faveur. Mais je n'ai
jamais entendu traiter cette question
avec plus de mesure et de raison que
par le bâtonnier Fourcade, dans une
réunion organisée, le même jour, par
l'Union nationale au Cercle interallié.
M° fourcade voit dans la famille une
société et la première des sociétés. La fa-
mille française était, sous l'ancien ré-
gime, une société fortement constituée.
Elle vivait d'une vie propre, d'une vie
puissante, qui faisait la force même et
la stabilité de la France. A l'heure où
le citoyen français s'est déclaré majeur
et a conquis le droit de suffrage, il a
pris en garde les intérêts de cette fa-
mille française. Qu'en a-t-il fait ? En
quel état la trouvons-nous aujourd'hui ?
Comment l'avons-nous protégée contre
toutes les causes physiques et mo-
rales de dissolution et de déchéance
qui assiègent tout organisme vivant ?
Les faits parlent à la confusion des
hommes 1 Nos foyers s'éteignent. La
société domestique est chez nous en
pleine décomposition); et si la société
politique nous paraît si menacée, c'est
qu'aucune damille française ne peut
plus dire avec confiance, avec sécuriH
je suis ou je serai. Il n'y a plus pour
elle ni présent assuré, ni avenir garanti,
ni possession tranquille, ni propriété in-
violable Que dans ces conditions les
mères de famille fassent entendre leur
voix qu'elles demandent, qu'elles exi-
gent des armes légales pour défendre le
foyer que les hommes n'ont pas su sau-
vegarder, quoi de plus juste, quoi de
plus opportun ?
Pourquoi, dira-t-on, les femmes dé-
fendraient-elles avec plus de courage, de
ténacité et de bonheur une place que les
hommes ont livrée? Parce que la Pro-
vidence, parce que la nature les a plus
spécialement désignées pour ce grand
rôle Dans l'ordre de la nature, la fe-
melle n'a pas seulement pour mission
d'assurer la pérennité de la race, elle
doit aussi en assurer la beauté et la
force en élevant et en soignant les en-
fants.. Elle est gardienne. Elle veille, elle
protège, elle se sacrifie. Il faudrait
n'avoir aucune notion des lois de la
biologie pour ne pas admettre le rôle
prépondérant de la mère dans la conser-
vation de la famille. L'homme est inven-
teur; novateur, aventurier I La femme
est par un décret de la Providence
conservatrice! C'est en vertu de ce dé-
cret-là qu'elle a le droit, qu'elle a le de-
voir d'intervenir aujourd'hui à l'heure
où l'homme a compromis, car insou-
ciance, par idéologie, nar goût de l'aven-
ture, l'existenoe même de la cellule do-
mestiqùe:
Je ne vois pas bien ce qu'on pourrait
répondre à de tels arguments, si ce n'est,
sans doute, que le bulletin de vote est
une armé mauvaise, une arme empoi-
sonnée, qui se retourne contre qui l'em-
ploie. Alors, retirez-la des mains des
hommes et nous serons d'accord.
Mais dans l'état actuel de la question,
Me Fourcade a raison le recours aux
mères de famille peut être le salut même
àe-^fré soëiété-et de notre pays.
̃̃̃ Curtias
APRES LE RAID PRODIGIEUX
La journée de Lindbergh
Il rend visife, avec l'ambassadeur des Etats-Unis, à Mme lvungesser.
Ses premières impressions. Les félicitations officielles
SUR L'AILE
DE LA GLOIRE
Avouons-le.
En Amérique, on ne croyait guère au
succès de Lindbergh. En France, on y
croyait encore moins. On y croyait si
peu que, lorsqu'il arriva au Bourget,
beaucoup pensèrent que c' « était un
autre ».
Aujourd'hui, revenus de notre stupé-
faction, convaincus enfin que la chose
étonnante était réalisable, nous consta-
tons qu'un tout jeune homme, si jeune
que sa mère, ne voulant pas le laisser
partir seul pour Paris, s'était proposé
de l'accompagner, vient de monopoli-
ser en quelques heures l'attention de
l'univers. Son nom est dans toutes les
bouches. Sa photo partout. Lui, surpris,
semble-t-il, de tout ce bruit, cherche la
solitude. Mais le rôle d'hommë du jour
et quel homme et quel jour ne
s'accommode guère d'une retraite même
relative. Lindbergh, bon gré mal gré,
sera le héros de nombreuses manifesta-
tions. Il s'ennuya, a-t-il déclaré, au
cours de son voyage. Faisons en sorte
qu'il ne s'ennuie pas davantage main-
tenant. Laissons-lui un peu de cette li-
berté à laquelle l'ont habitué ses ailes,
maîtresses dé l'atmosphère. Ce grand ga-
min réservé paraît tout surpris de jouer
un grand premier rôle. Il a l'air de
trouver son exploit tout naturel. Il l'a-
vait, avec le plus grand soin, préparé
dans le mystère. L'ayant réussi, il es-
time qu'il a eu un peu de chance. Et
c'est tout. Il est devant la gloire aussi
calme que devant le péril. Volontiers
solitaire et peu communicatif, mais te-
nace et soutenu par la foi de ses vingt
ans, Charles Lindbergh, navigateur né,
n'a pas seulement associé son nom et
son pays à un exploit qui demain sera
de légende, il a gagné nos coeurs,
parce que sa première pensée; fut, com-
me Américain, de s'incliner devant le
tombeau qu'éclaire la flamme éternelle
du souvenir, et, comme fils,' d'apporter
a une mère éplorée le' baiser d'un
conquistador de l'air.
Lindbergh raconte son voyage
Si Lindbergh s'imaginait avoir le
droit de se reposer, il se trompait, car,
dès qu'il eut pris un bain et bu un peu
da lait, il. dut, en présence de l'ambassa-
deur et de quelques amis, se prêter à
l'interview que venaient chercher des re-
présentants de l'agence Radio et del't/m-
ted Press. Tout en se restaurant, très
peu, Lindbergh, gai, mais très calme,
très modeste, « très sport », raconta son
voyage
Bien que j'aie reçu, dit-il, avant mon
départ communication des rapports officiels
qui anmonçaieixt d'excellentes conditions mé-
téorologiques sur toute l'étendue de l'Atlan-
tique, j'ai rencontré de la pluie sur plus
de 1,000 milles du trajet au-dessus de
1 Océan. Je vous assure que ce n'était pas
très gai.
» Je suis monté et je suis descendu pour
essayer de trouver un temps meilleur. Par
moments, je voyageais à 10 pieds au-des-
sus de la mer dans d'autres, je me suis
trouvé à 10,000 pieds. Malgré, ces tentati-
ves, je ne suis pas arrivé à trouver le beau
temps.
» Je n'ai rencontré aucun bateau pen-
dant le jour. J'ai seulement aperçu les
lumières d'un navire pendant le trajet de
nuit. Cela s'explique d'ailleurs, car il y
avait beaucoup.de brouillard et j'ai navi-
gué pendant de longues heures sans aper-
cevoir les flots.
» A la vérité, je me suis beaucoup en-
nuyé. Je n'ai jamais eu sommeil et je n'ai
pas usé un seul instant de la caféine et des
autres stimulantes que j'avais emportés par
précaution. Je n'ai. bu que de l'eau, mais
je vous avoue que j'avais, en arrivant, une
soif de tous les diables.,
» C'est la première fois que je vois Paris.»
Et comme on lui fait remarquer
qu'il a accompli le voyage pendant le temps
le plus court qui ait jamais été réalisé,
Lindbergh répond ingénument
Oui, vous avez raison, cela a bien été.
» J'ai commencé par apercevoir les pha-
res du Bourget. J'étais à ce moment à en-
viron 30 milles du but. Puis i'ai aperçu la
tour Eiffel. Je me suis très bien dirigé
d'ailleurs sur la terre française dont
j'avais étudié la carte et dont j'ai repéré
les localités par les lumières que j'aperce-
vais.
» Si j'ai réussi, dit-il, c'est beaucoup
grâce au constructeur de mon avion et à
tous ceux qui ont bien voulu m'aider.
Lindbergh insiste sur son regret de
n'avoir pas poussé plua loin
Vraiment, je vous l'assure, j'avais en-
core assez d'essence pour continuer pen-
dant 1,000 milles. J'aurais pu le faire M
j'avais fait, sur ma consommation, des
calculs plus exacts.
Pensez-vous demeurer longtemps à
Paris ? demandons-nous.
Assez longtemps. Pas trop cepen-
dant. J'ai idée qu'il serait mieux que je
retourne chez moi aussitôt que possible.
Et souriant narquoisement, il ajoute
On pourrait être inquiet, vous savez.
Retournerez-vous en avion ou par le
bateau ?
Je ne .pense pas retourner par l'air.
Ce n'est pas intéressant. Ce vol n'aurait
pas de signification.
Dites bien, ajoute enfin Lindbergh,
que la réception qui m'a été faite au Bout-
get m'a beaucoup plu. Oh 1 oui. Mais j'ai
failli être écrasé par la foule. Je ne pen-
sais pas à moi. mais à mon navire. Je suis
bien content d'avoir fait le vol comme je
l'avais prévu. Je suis arrivé à Paris un peu
en avance. C'est égal, quand on réussit
comme cela, on peut dire qu'on a eu de la
veine.; ̃ ̃
Enfin, le sommeil
Charles Lindbergh, qui venait de
faire un effort physique et intellectuel
énorme, et qui n'avait dormi que deux
heures dans la nuit qui précéda son
départ, prit enfin du. repos. La consigne
fut d'être silencieux à l'hôtel de l'am-
bassadeur et aux alentours. Lindbergh
reposa jusqu'après midi.
La foule s'était à nouveau donné ren-
dez-vous avenue d'Iéna. Quand elle ap-
prit que Lindbergh déjeunait fort
tard ̃– en compagnie de l'ambassadeur,
elle réclama le jeune héros, qui se mon-
tra à une fenêtre, agitant un drapeau
français. Une longue ovation salua l'ap-
parition de Lindbergh.
Emouvante entrevue
avec Mme Nungesser
La mère du malheureux compagnon
de Coli avait fait déposer sa carte, dans
la matinée, à l'ambassade des Etats-
Unis. Aussi, M. Myron T. Herrick et
Lindbergh résolurent-ils de rendre vi-
site d'abord à Mme Nungesser. Lind-
bergh apporta des fleurs à Mme Nun-
gesser, qui pouvait difficilement conte-
nir ses larmes. Lindbergh, à qui l'am-
bassadeur servait d'interprète, dit à
Mme Nungesser la douleur qu'avait
oaucie aux Etats-Unis la nouvelle de
l'échec de l'aviateur français, et il ex-
prima l'espoir qu'on retrouverait les pi-
lotes de l'Oiseau Blanc.
Au Bourget
Après cet entretien émouvant, Lind-
bergh s'en fut au Bourget, où la foule
nombreuse lui fit une ovation. Après
s'être assuré que le Spirit of Saint-Louis
était à l'abri des collectionneurs .de
« souvenirs », Lindbergh visita l'aéro-
port, qu'il n'avait guère vu quelques
heures auparavant, et fut reçu par les
officiers du 34" d'aviation et la direc-
tion de l'aéroport.
En rentrant à l'ambassade, Lindbergh
trouva un courrier volumineux, des
fleurs en abondance. Il dîna à l'ambas-
sade et y acheva la soirée.
Georges Bruni
Echange de télégrammes
entre MM. Coolidge et Doumergue
Dès la nouvelle de l'arrivée au Bour-
get da l'aviateur Lindbergh, le président
de la République a adressé au président
des Etats-Unis le télégramme suivant
A Son Excellence M. Calvin Coolidge,
président des Etats-Unis d'Amérique,
Washington.
Au lendemain de la tentative des avia-
teurs dont l'infortune a été si vivement res-
sentie par les cœurs généreux de vos com-
patriotes, Charles Lindbergh a réalisé le
rêve de Nungesser et de Coli et par un vol'
audacieux effectué la liaison aérienne des
Etats-Unis et de la France. Tous les Fran-
çais admirent sans réserves son courage et
applaudissent à son succès.
Je vous adresse les très vives félicitations
du gouvernement de la République et du
pays tout entier.
GASTON DOUMERGUE.
M. Calvin Coolidge a répondu en ces
termes à M. Gaston Doumergue
A Son Exceblence M. Gaston Doumergue,
président de la République française,
Paris;
Je vous remercie de votre message cor-
dial que. je partage avec le peuple améri-
cain. Je me réjouis du succès de l'homme
jeune qui a entrepris si courageusement
son vol solitaire mais ni moi ni le peuple
des Etats-Unis n'oublions de participer à la
douleur de la France, dans la perte récente
de vos deux braves aviateurs.
Les progrès de l'aviation sont dus pour
une large part au génie de la France. Ils
contribuent à nous rapprocher et accrois-
sent ainsi notre héritage de sympathie et
de bonne entente.
CALVIN Côolidge.
Un message du président Coolidge
Le président Coolidge a adressé il
l'aviateur Lindbergh lo message sui-
v.ant
Washington, 21 mai.
Le premier vol sans escale, à travers
l'Atlantique, d'un aviateur seul, est le cou-
ronnement de l'aviation américaine.
En portant au peuple français. le salut
du peuple américain, portez-lui en même
temps l'assurance de notre admiration
pour les deux intrépides Français, Nunges-
ser et Coli, qui, les premiers, ont osé entre-
prendre l'exploit que vous venez de réussir,
et faites-lui part de l'anxiété qui nous
étreint toujours dans l'incertitude de leur
sort.
La Légion d'honneur pour Lindbergh
Le général Girod a, d'autre part,
adressé à M. Aristide Briand, ministre
des affaires étrangères, la lettre sui-
vante
J'ai l'honneur de vous demander, réali-
sant ainsi certainement votre propre pen-
sée, que la Légion d'honneur soit accordée
immédiatement à Lindbergh et remise so-
lennellement par le président de la Répu-
blique lors de sa visite mardi prochain au
Bourget, au lieu même où se sont croisés
les axes de départ et d'arrivée des trois hé-
ros qui se nomment Nungesser, Coli et
Lindbergh, tous trois indissolublement unis
dans notre fervent hommage.
Une réception à l'Aéro-Club
L'Aéro-Glub de France recevra au-
jourd'hui, à 17 heures, dans ses salons
de la rue François-Ier, l'aviateur Charles
Au cours de cette cérémonie, à la-
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