Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-05-20
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 mai 1927 20 mai 1927
Description : 1927/05/20 (Numéro 18124). 1927/05/20 (Numéro 18124).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540890j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/03/2008
C2° année. 3. série. N° 18124
C5 h. du matîn) paris et départements -CENTIMES- Ï5 h. du matin)
EDMOND TARBE ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
ABONNEMENTS
IROIS^MOIS six mois, ONJ»
Pariref Dépârteménl». 19 jft. 38 fr. 75 fr.
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Étranger (Union postale). 50 fr. 95 fr. 180 fr.
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p» S'ABONNE, DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTÉ
JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE -LE PLUS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS
RENÉ CAR A
Olreotonr Rédacteur «n ofc»i
J5e.B3r>j3LOTION
BST ADMINISTRATION
.fce» Annonces et Beciamo^ -oui reçue» dlreotemeiu
•GAULOIS -PUBLICITÉ *«, rue Drouoi
et t il.Agence Havas. "Si -» «ii-imii»
Gutenberg 66-Oï
Provence sfi»oa
ADRESSÉ TELEGRAPHIQUE i GAULOIS PARU
Monsieur le Maire
Autrefois, c'était* un beau titre. Ces
trois mots, murmurés au village, cour-
baient les têtes. A la campagne, Mon-
Biéur le Maire 1 », c'était un peu comme
« l'Empereur Paris, Oui, autrefois.
Maintenant, « Monsieur le Maire »,
cela désigne, en certaines localités, un
sinistre bandit Gui devrait être fusillé
dans les vingt-quatre heures.
Il y a des maires en France, il y a des
conseillers municipaux tout le monde
a pu lire cela qui font ouvertement
de l'espionnage, reçoivent de l'argent de
nos ennemis, livrent la patrie pour quel-
ques deniers, s'efforcent de mettre à feu
et à sang les cités qu'il" devraient dé-
fendre, sont mille fois plus vils- que les
cambrioleurs et les escarpes dont ils de-
vraient punir les gestes. Et ces gens-là
'sont parés par nous d'une écharpe tri-
colore, touchent quelquefois de beaux
traitements, président des cérémonies,
dont des mariages, palabrent sur des
tombeaux et. sont décorés, s'ils le dési-
rent, après vingt-cincj ans de cet empoi-
sonnement public. N'est-ce pas à faire
frémir ?
Voilà donc ce que devient ce beau ti-
itre a Monsieur le Maire ». Monsieur
2'espion, monsieur le traître, monsieur
le bourreau autant de pâles pseudo-
nymes.
Certes, la .plupart des maires sont ho-
norables, dignes d'estime très souvent et
d'admiration quelquefois. Il serait ridi-
cule de généraliser et nous n'y avons
pas songé un instant. Mais qu'un seul
maire de cette sorte puisse exister, voilà
ce qui stupéfie. Et ce qui n'est pas moins
révoltant, c'est qu'il se soit trouvé des
'Français pour conférer ces titres de
monsieur le maire, de monsieur le con-
seiller à des individus dont le rêve est
de détruire la France et dont le gagne-
pain est de faire passer le goût du pain
à leurs compatriotes. Que pensent-ils,
aujourd'hui, ces électeurs extraordinai-
res ? Sont-ils bien fiers de leur choix ?
Ils auraient pu nommer un brave hom-
me ils ont préféré nommer un brigand.
!Leur conscience est-elle tranquille ?
Eh oui Ce qui est mort est tran-
quille, généralement. La conscience,
n'existant plus, ne réclame pas. Les édu-
cateurs officiels travaillent, depuis une
itrentaine d'années, à supprimer en nous
ce qu'on appela l'Œil intérieur. Voilà
quai est fait. Il n'y a plus que l'Œil de
̃ Moscou.
Il n'y a plus ni bien ni mal cette clas-
sification oiseuse ,a fait son temps; et
l'argent qui vient d'Allemagne vaut ce-
lui qui vient de la Banque de France.
On citait naguère des paroles de Vic-
tor Hugo, que ces gens-là prennent ce-
pendant pour un ancêtre
« La conscience, ce n'est rien.
» C'est invisible.
C'est impalpable.
» C'est impondérable.
» Ce n'est pas même un atome.
C'est le point géométrique.
» Essayer d'ôter cela du coeur humain,
:vous emportez tout l'homme.
Oui, tout l'homme est emporté. Mais
il resta le communiste. Et, poux les édu-
cateurs modernes, c'est très suffisant.
Ce qui stupéfie, en outre, c'est que ces
individus, qui vendraient leur patrie
pour trois francs cinquante, se croient
les descendants directs de la grande Ré-
volution. Quelle niaiserie Mais ils
étaient au moins patriotes, nos grands
révolutionnaires Ils coupaient le cou
des gens, mais ils n'auraient pas permis
qu'on touchât à un cheveu de la France.
Ils enrôlaient des soldats, organisaient
les plus vaillantes armées du monde,
lançaient des généraux de génie à tra-
vers l'Europe et les couvraient de lau-
riers. La gangrène révolutionnaire a
fait d'étranges progrès depuis la Con-
vention et quelque chose est mort erf
nous qui existait encore à cette époque
le sens de la patrie, l'instinct de la
conservation collective.
Si les élites actuelles, ou ce qu'on ap-
pelle ainsi, ont de ces déviations mora-
les, pourquoi voudrions-nous que les
classes populaires eussent plus de recti-
tude ? Elles suivent le mouvement elles
confient la maison à ceux qui ne savent
que démolir et jugent que, pour les re-
présenter, un voyou est plus qualifié
qu'un honnête homme. C'est ainsi que
Monsieur le Maire est pris dans une
échoppe plutôt aue dans un château.
Si les magistrats municipaux qui ven-
dent leur pays comme un bahut troué
de vers sont encore fort rares, leur nom-
bre ne peut que s'accroître avec les
moeurs sociales de notre époque. Ceux
qui connaissent bien certains coins de
province peuvent certifier que, neuf fois
sur dix, les populations se donnent un
maire de valeur douteuse plutôt que d'é-
lire un homme supérieur. Elles ont une
préférence attendrie pour les maqui-
gnons adroits, les artisans incultes, les
gagne-petits mal fagotés. Ne leur par-
lez pas de gentilshommes, de savants,
d'artistes, ni même de simples beaux
gars. Toutes les beautés, morales ou
physiques, sont suspectes. Si la plupart
des maires actuels savent compter, on
peut en citer qui savent à peine lire.
très peu ont des idées générales. Je con-
nais un brave métayer qu'on se propo-
sait de nommer conseiller municipal
parce, qu'on le croyait bien pensant
c'est-à-dire pensant rcal.ou pas du tout.
Malheureusement, il ne savait que met-
tre une croix sur le papier quand on lui
demandait sa signature. Et une croix,
t'est grave. Encore s'il mettait un trian-
gle On n'a donc pas osé l'élire. Mais,
aux prochaines élections, s'il sait faire
un triangle, il passera comme une lettre
h la poste. Et la France de Pascal et de
Pasteur%aura un représentant, de plus.
0 châteaux flanquées de tours, belles
maisons à frontons sculptés, nobles de-
meures entourées d'arbres et de sta-
tues, ou simiples résidences bourgeoises
pleines de tableaux et de livres, en qui
l'on sent palpiter encore la pensée fran-
çaise, non, ce n'est plus chez vous qu'on
va chercher nos dirigeants, c'est plutôt
à la gargote, au bastringue et au bar.
On pourrait en citer qui sortent de lieux
plus innommables encore. Le Forum
n'est plus qu'un foirail. Et de. là nos-mi-
sères, nos dégradations successives. La
France est menée par des gens qui. sa-
vent peut-être planter un clou, bêcher
une vigne et conduite des bœufs, mais
qui n'ont certainement aucune idée de
la conduite d'un peuple. Parlez-leur
donc de justice, de philosophie ou d'art.
Qu'importe à ces gens-là une statue en
pierre du quinzième siècle, ou un autel
de la Renaissance, ou un chapiteau ro-
man ? Un antiquaire leur en offre un
billet de mille riche affaire On aura
de quoi installer des vespasiennes, à la
HaHe aux grains.
Et que leur importe cette pauvre fem-
me qui a logé trois balles dans le cœur
de son bon ami?. Elle est gentille:
elle a pleuré devant les jurés que c'é-
tait à fendre le coeur On.l'acquitte,
parbleu, sans penser qu'en l'acquittant
on incite d'autres femmes gentilles à
tuer d'autres bons amis qui ne le sont
plus. Les pensées d'un vrai démocrate
ne vont pas jusque-là.
Ah 1 que vous avez tort, châteaux sei-
gneuriaux et pavillons bourgeois, d'ab-
diquer ainsi devant les bars et les bas-
tringues On se terre, chez vous on
ne veut plus rien être on souffre- en
silence, on s'appauvrit avec résignation,
Un miracle viendra neut-être On at-
tend, les yeux fermés, comme l'autru-
che. Et l'on ne voit pas la torche qui
s'approche et qui, si l'on n'y prend
garde, fera tout flamber.
Jean Rampeau
LA VIE QUI PASSE;
Le challenge du « Gaulois
à Chantilly
VICTOIRE DE Mme H. MARQUIS AN
C'est par une magnifique journée que, sur
les links de Chantilly, s'est, hier pour la pre-
mière fois, disputé le challenge du Gaulois.
Cette épreuve, qui avait réuni un nombre
considérable d'entrées, a donné lieu à de bril-
lantes1 performances celles-ci furent d'autant
plus méritoires que l'état du terrain, rendu très
dur par la sécheresse, ne permettait point de
complètement refréner les bonds quelque peu
désordonnés des balles. Ils prirent fin le plus
souvent dans un des bunkers dont le parcours
de Chantilly est tout hérissé, et c'est sous leurs
crêtes escarpées que vinrent s'ensevelir de nom-
breux espoirs.
Malgré l'absence de quelques-unes de nos
meilleures joueuses, parties en Irlande pour
faire triompher nos couleurs dans le cham-
pionnat international d'Angleterre, plusieurs lau-
réates de nos dernières. grandes épreuves dis-
putèrent notre challenge, et c'est entre elles
que la lutte se dessina dès le premier tour.,
Les honneurs de la matinée revinrent à Mme
H. Marquisan (Saint-Cloud C.C.), qui, avec un
score scratch de 84, précédait de deux points
Mme P. Munier-Gaveau, gagnante de la der-
nière coupe Femina. Mlle S. Esmond était troi-
sième avec 87; qa quatrième place.allait être
occupée par Mlle D. du Soulier (Tours),' qui,
la semaine précédente, avait déjà brillamment
figuré dans la coupe Corbière, à Saint-Germain.
Le classement ne fut guère modifié' par les
scores accomplis l'après-midi. Mmes H. Mar-
quisan et P. Munier terminant t'une et l'autre
en 83, Mme Marquisan conservait son avance
de la matinée et triomphait avec un total de 167,
devant Mmes P. Munier, 169. Mlle S. Esmond
était troisième avec 85; mais Mlle du Soulier,
perdant six coups pour sortir d'un bunker au. 3,
rétrogradait, cédant sa place à Mme H. Monier,
dont le second tour, accompli en 81, constitua
le meilleur résultat scratch de la journée.
Les prix furent présentés par le comte de
La Mazelière, président du conseil d'administra-
tion du Gaulois, qui, à ses félicitations aux
diverses lauréates, joignit l'expression de tous
ses remerciements aux dirigeants du Golf de
Chantilly,
RÉSULTATS TECHNIQUES
Concours scratch. Mme H. Marquisan
84+83=167. Mme P. Munier: 86+83=169.
Mlle S. Esmond: 87+85=172. Mlle
H. Monier 92+81 = 173. Mlle Griolet:
90+86=186. Mme Aublin: 91+96=187.
Mlle M. Lavigne: 96+91 = 187. Mlle D. du
Soulier:, 88+ 100= 188. Etc., etc.
Mme H. Marquisan est, de plus, détentrice
pendant un, an du Challenge du Gaulois.
Concours net, Mlle Lavigne (18) et Mme
Monier (11), 151; Mlle Griolet (16), 154; Mme
Adde (20), 156; Mme Saxby (20), 157,, etc., etc.
Fabien d'Arvelfe
L'épuration du bois de Boulogne
En exécution d'instructions données par
M. Chiappe, préfet de police, des opérations
de surveillance ont été effectuées, avant-
hier, au Bois de Boulogne par les services
de la police judiciaire..
Au cours de ces opérations, qui ont eu.
lieu à diverses heures dé la journée et aux-
quelles quarante commissaires ot inspec-
teurs ont participé, de nombreux individus-
ont été interpellés. Plusieurs ont été con-
duits au poste et maintenus en état d1ar-
restation.
fréquemment renouvelées afin de débarras-
ser le Bois. de-tous les- individus- -suspects
'qui le fréquentent.
UNE LETTRE DU DUC DE GUISE
Monseigneur lé Duc de Guise vient
d'adresser la belle lettre suivante au
commandant Beau, qui, avec .quelques-
uns de,ses amis, fut atteint par des bal-
les tirées par les communistes à la sortie
d'une réunion à Montmorency
En exil, le 18 mar 1927.
Mon cher commandant,
J'ai été trés heureux de constate votre
.guérison çt d'apprendre par vous-même
que vos amis, eux aussi, étaient complète-
ment .guéris de leurs blessures.
L'attentat dont vous avez été les victimes,
ceux de la rue Darnrémont, de Marseille et
de Saint-Etienne devraient être pour tous
de saLutaires avertissements: N'.annoneeni-
ils pas, si l'on n'y prend garde, de sanglan-
tes agitations communistes
en tous cas, les courageuses campagnes de
presse qu'inspire un patriotisme éclairé.
IL y a malheureusement, quelques Fran-
çais qui rêvent de bouleverser les bases. de
l'ordre social- les uns, découragés par, des
difficultés économiques qui ont suivi La'
gueyre d'autres, aigris par des injustices
sociales qu'un gouvernements tulélaire de-
vrait faire disparaître .d'autres enfin,
aveuglés par des démagogues sans' scrûpii--
les. Mais les éléments de désordre, qui me-
naceut la société, sont; pour la plupa1't, des
sans-patrie venus de toutes les nations,
souvent chassés >par elles, et arrivés chez
nous pour saccagcr un pays qui, trop géné-
reusement, leur a donné' asile. ̃' •̃
La France veut être -accueillante sans se
laisser envahir par des indésirables.
Sa vie intérieure doit être mise à l'abri
de toute immixtion étrangère.
Quelque justice que Von doive rendre Il
des personnalités politiques qui, se plaçant
sur le terrain national, ont relevé.les finan-
ces et déclarent vouloir combattre les me-
nées ̃ communistes,' on ne- saurait oublier
que l'instabilité gouvernementale: autorise
toutes les craintes.
On peut toujours se denannder si un chan-
gement de personnes n' entraîner a pas avec-
une orientation, politique di fférente, la di-
minution de la confiance, de nouvelles cri-
ses financières, dès' trou vies intérieurs et
la désorganisation des forces nationales.
Seul, le chef permanent, dont l'intérêt Ver-'
sonnel se confond avec l'intérêt de la na·
tion, peut conserver auprès de lui les mèil-
leurs et les plus utiles- serviteurs du pays.
Leur collaboration constante est un gage
de sécurité et une garantie de réalisation.
Hommes d'ordre, les royalistes, unis d
tous les François patriotes, arrêteront l'ac-
tion communiste, internationale et anar-
chiste, génératrice de déception,, de misère
et de mort.
De tout nron cœur,: pour le salut de mon
pays, je serai avec eux. n
Je vous redis, à vous et à vos amis, bles-
sés, toute via sympathie et vous assure,
mon cher commandant, de mes sentiments
bien affectueux. ̃••
Cette lettre répond trop exactement .au'
sentiment de ceux qui constatent cha-
que jour avec nous l'étendue du péril
auquel l'activité communiste et son im-
punité exposent notre pays pour qu'elle
ne soit pas unanimement appréciée de
tous les patriotes sans distinction. de
parti.
La voix autorisée qui s'élève du fond
de l'exil est non seulement celle d'un
Prince conscient de .là mission que lui
impose un glorieux héritage, telle est
d'un Français qui a le sens le. plus juste
et le plus mesuré des réalités politiques
de l'heure présente.
R. L.
la destruction des forteresses orientales
Selon les journaux de Berlin, la destruc-
tion prévue' par la conférence des ambas-
sadeurs des forteresses de Kœnigsbérg et
Kùstrin est déjà complètement terminée.
Tous les ouvrages, y compris les fonda-
tions, auraient été supprimés.
Les journaux soulignent que le délai
prévu pour cette destruction, ne finir-ait
qu'au 1°r juin prochain, mais ils ee gar-
dent de rappeler que le gouvernement du
Reich s'oppose formellement à ce que
ladite destruction soit contrôlée par les
attachés militaires alliés.
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
Et voici un Empereur
La Chine est vraiment le théâtre de tou-
tes les surprises. Ce pays, travaillé par les
idées républicaines de Sun Yat Sen.'par les
doctrines anarchiques des bolchevistes, où
toutes les .extravagances politiques parais-
sent pouvoir rencontrer un terrain favora-
ble, ce pays revient soudain à son passé
millénaire et, par ce temps de troubles, de
confusion, de gouvernements divers se com-
battant les tins les autres, une de ses plus
riches, une de ses plus importantes pro-
vinces, le Honnan, se donne un eri1pereur.
A peine est-il proclamé on ne dit pas
même son nom I que sa puissance appa-
raît telle que le gouvernement de Pékin en-
tre en pourparlers avec lui et lui consent
des avantages pour s'assurer de sa neutra-
lité.. Tchang Tso Lin promet des vivres aux
soldats affamés de ce souverain local, s'il
s'engage à ne point se jeter dans la mêlée.
Ce sont des paysans armés qui l'ont élu
armés de lances ornées d'autant de rubans
rouges que leur possesseur a tué d'ennemis,
ils forment des associations redoutables
ils sont plus de, vingt mille-, ils défendent
leurs villages avec tant d'énergie et d'achar-
nement qu'ils, sont la terreur des soldats
des armées régulières. Ils représentent une;
force redoutable.
Ceci ne contribuera pas à éclaircir une
situation déjà terriblement .trouble. Mais
il n'en estpas moins vrai qu'il y en Chine,
à l'heure présente, un Empereur.
̃̃̃;̃: Denys Meulhan
«ET
Le lieutenant ThQrèJ; qui tentait le: raid
Paris-Moscou en avionnette sans escale, à
été obligé d'atterrir à l'aérodrome de
Tempelhof, la nuit dernière h. 55,, en
raison d'un léger dérangement de moteur.
Il devait réparer et -repartir, mais on
ignore s'il a poursuivi, son voyage, désor-
mais sans-: signification..
Le ifewtena'nt Thoret a décide de ne' pas
poursuivre son raid jusqu'à Moscou, à rni.
6Qn de sa panne de imoteur, mais il se
rendra Varsovie, où une exposition
aéronautique a lieu en ce moment. -Il se
réserve de tenter plus tard le raid Paris-
Moscou sans escale.
Les Échos
Les extrêmes se touchent.
.Même et surtout quand il s'agit d'un
chèque, fût-il un des plus,' infimes du
monde, et fût son destinataire un des
hommes les plus riches qui soient. Pour
parler net, M. RockefeUer a reçu un
chèque de trois francs.
Le milliardaire américain avait as-
sumé lés .frais d'un ouvrage publié par
la Société des nations et avait consigné
à cet effet une somme de 4,500 francs
or. Le livre a- coûté 4,505 francs, mais
l'intérêt de l'argent déposé en ban-
que a été de 8 francs. D'où un'reliquat
de 3 francs., que la trésorerie de la So-
ciété des nations a scrupuleusement
restitué, sous forme de chèque, au do-
nateur.
M. Rockefeller, sans sourciller, a ac-
quitté le chèque de. 3 francs. Ça l'a
changé.
L'Etablissement de bains de mer de
Larvotto, à Monte-Carlo, a effectué sa
réouverture le 15 mai, bien que la tem-
pérature exquise de la Méditerranée et
le ciel ensoleillé permettaient aux ama-
teurs de bains froids de se livrer depuis
longtemps déjà à leur. sport favori.
Complètement remis à neuf, peint; et
verni, clair et luisant, avec ses cabines
spacieuses, son hall, son double sola-
rium et ses terrasses fleuries aux tein-
tes polychromes, l'Etablissement de
bains de mer. de Larvotto réserve, cette
saison, de nouvelles attractions à ses
habitués avec ses déjeuners et dîners
à prix fixe, sa cuisine de premier ordre,
son service impeccable, l'orchestre
tous les repas et le thé dancing, il sera
certainement le clou Se la saison d'été
à. Monte-Carlo..
Les receveurs 'abusent.
Un de nos amis, que ses occupations
exposent à de très fréquents voyages en
autobus,'ne cesse d'attirer notre atten-
tion 'sur les: conducteurs qui ne frei-
nent pas aux arrêts,. 'Et hier,' notam-
ment, sur la' ligne ► gare Sairit-Lazare-
Place d'Italie, parcourue par l'autobus
•Air bis, il a été témoin du fait suivant
L'arrêt obligatoire et marqué « Place de
la Sorbonne » été « brûlé », malgré les
protestations élevées par lés voyageurs,
alors que la station venait d'être à peine
dépassée. Une dame, qui voulut descen*
dre quand même, risqua un accident
grave sous les yeux indifférents du re-
ceveur, qui s'était obstiné à ne pas tirer
la sonnette. Il est bon de mettre la Com-
pagnie des Transports en commun de
la région parisienne au courant de pa-
reils faits, trop fréquents chez son per-
sonne!
L'annuaire du téléphone 1927 donne
les numéros de la chapellerie Léon d'une
façon incomplète. On nous prie de rec-
tifier ̃̃
21, rue Daunou. Central 47-49.
95, av. des Ch.-Elysées. Elysées 77-33.
2,'place du Cafre (ateliers). Gut. 55-05.
La foire d'empoigne
Un-de' nos amis entra lundi dans le bu-
reau de poste de la rue du Louvre, dans
le dessein d'obtenir quelques renseigne-
ments d'ordre commercial sur Asnières,
Colombes et Bois-Colombes. Il consulta
donc l'un des Bottins placés dans la
salle, mais en vain, car les pages relati-
ves à ces trois communes avaient été
arrachées. Il alla ensuite à l'autre bout de
la salle et ouvrit un autre Bottin. Mais
dans celui-ci il ne trouva rien non plus
tes trois cent soixante-treize pages se
rapportant à la banlieue de Paris avaient
toutes été enlevées. Notre ami en fut
quitte pour aller dans un autre, bureau
de poste qui, mieux-surveillé sans doute,
lui offrit des Bottins. sinon propres, du
moins complets.
Une visite à Paris-Forêt.
Lire aujourd'hui la sixième page, où
l'on trouvera tous les renseignements
utiles pour visiter la station thermale
en formation de la région de Fontaine-
bleau.
Un geste.
Hier soir, un de nos amis pénétra, peu
après neuf heures, dans un café pitto-
resque de Montparnasse. Comme notre
ami était pressé, il ne's'assit pas et se
fit servir son calé-filtre au bar améri-
cain de l'établissement. Le prix ? Six
francs. Un peu élevée pour la consom-
màtion, de nature modeste, on en con-
viendra. Et notre ami de protester.
Le patron s'approcha alors, et, à voix
basse, lui dit
Ma maison est considérée comme
dancing à partir de neuf heures, chaque
soir alors, l'application des taxes me
contraint à une élévation. des prix mais
ma clientèle est surtout étrangère. Pour
vous, monsieur, qui êtes Français, la
dépense est, en effet, disproportionnée
avec cette consommation, que vous me
permettrez de vous offrir.
Et il s'en retourna, après un grand
,;salut.
L'avion matrimonial-
C'est une idée berlinoise, on peut
même dire une idée bien berlinoise.
Un directeur d'un palace de Berlin va
convoler cette semaine. A cette occa-
"rërrient -luxueux et qui sera exclusive-
ment réservé aux cérémonies matrimo-
niales. > ••̃•
Pendant la cérémonie, l'avion survo-
lera à très faible altitude la maison où
aura lieu la. cérémonie. Et ce sera tout
à fait sentimental, pour parler la lan-
gue du lieu, tout à fait « gemüthlieh
La femme et l'uniforme.
Le comité d'union des femmes tur-
ques vient d'émettre le vœu qu'un mo-
dèle uniforme de toilette féminine soit
adopté, « afin de mettre un frein aux
dépenses excessives de certaines 'a ha-
nem qui n'ont ,pas' le moyén de les
faice ».
Gros émoi et toile général parmi les
dames ottomanes. Endiguer là coquette-
rie Réfréner lé désir inné de se rendre
belle Les protestations s'élèvent, des
plus ardentes. Les intéressées se rappel-
lent avec quelle sévérité' le gouverne-
merit d'Angora imposa, aux hctnmes, le
port du chapeau,. à coups d'amendes et
sous -menaces d'emprisonnement.
Elles craignent semblable rigueur.
Elles se demandent' de quelles persécu-
tisons demain sera fait.
L'affaire en est là.
.Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, (sans changement). Dollar,
25 5475 0 0025). Belga, 354 50 (sans chan-
gement). Lire. 75 (– 0 30'. Fra:v.
suisse, 491 25- (+ 0 50). Peseta espagnole,'
448, (+, 1 125). Florin hollandais, 1022 50
(+ 0 25).
Après,Bourse, à 18 heures. Livre, 124 02.
-Dollar,25'54.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 20 mai
Région parisienne: vent faible ou modéré!
d'est; emps nuageux avec belles éclaircies.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
14 heures. Coursés à Enghien.
Le réspect
des Lois
L'étrange lettre qu'envoie, de sa pri-
son, un détenu.de droit. commun au di-:
recteur politique du Figaro. n'est qu'un
épisode dé la lutte vigoureuse entre-
prise par notre confrère, .contre.le com-
munisme antifrançais, subventionné par
Moscou. Mais c'est un épisode fort
symptomatique de la mentalité de ce+-
tains étrangers, naturalisés ou non, qui
se croient tout- permis en France, jus-
qu'au crime inclus et qu'ils pensent jus-
tifier par des opinions, politiques, des
doctrines sociales; des sentiments ou des
ressentiments ethniques.
NI. Samuel Schwarzbard, meurtrier
du général ukrainien Petlioura, se dé-
fend d'avoir bénéficié de l'aide de
la caisse bolcheviste du Secours
Rouge et affirme m'avoir obéi qu'à
sa « conscience de juif résolu à venger
ses innombrables frères de race massa-
crés ». Il évoque le souvenir « de plus
de cent mille »,de ses congénères « sup-
pliciés par une soldatesque déchaînée »
et qui « reposent sous de longs tumulus,
en Podblie, en Volhynie et dans toute
l'Ukraine ».
Cet ne sont point là provinces françai-
ses et nous n'aurions pas à intervenir
en France si M. Samuel Schwarzbard
avait frappé l'ennemi des siens en
Ukraine, en Podolie ou en Volhynie.
Mais c'est en plein Paris que cet
étranger naturalisé, français d'ail-
leurs avec d'honorables états de service
de guerre a surpris un hôte de la
France, désarmé, et l'a abattu, au mé-
pris de l'hospitalité et des lois françai-
ses Il est donc parfaitement légitime
que des Français, pour qui la France
passe avant toute considération de race
ou de religion, s'inquiètent des mobiles
plus ou moins avouables qui ont déter-
miné un étranger naturalisé à commet-
tre en France un crime qu'il n'eût vrai-
semblablement pas osé accomplir dans
son pays d'origine.
Quels que soient les griefs de M.
Schwarzbard contre l'homme qu'il a tué,
dit M. François Coty, nous ne voyons
qu'une chose.: il a tué et il a troublé la
paix publique .en France. Les victimes
qu'il prétend avoir vengées, il en parlera
au jury.
Des victimes, il y en a eu d'autres les
trente millions de Russes que les nouveaux
maîtres de la Russie, qui ne sont pas Rus-
ses, ont exterminés par la guerre civile,
par la famine et dans d'épouvantables sup-
plices. Il y a les millions de soldats euro-
péens que les nouveaux maîtres de la Bus-
sie, qui ne sont pas Russes, ont condamnés
à mort en'abattant notre allié le Tsar et en
signant avec l'Allemagne la paix de Brest-
Litovsk. Tout cela n'est pas encore payé.
Pour nous, la victime qui compte avant
les autres, la grande victime, l'éternelle
victime de toutes ces machinations, de tou-
tes ces félonies, de toutes .ces conspira-
tions, c'est la France la France que nous
défendons, nous, « à tous risques », avec
un absolu désintéressement.
De toute, évidence, cette France, si
généreuse en son accueil,. même avec
ses ennemis et, ce qui est peut-être
plus imprudent, avec ses faux amis
ne peut a~:spter de devenir le champ
clos où se vident, à coups de revolver,
les querelles internationales L.
POUR RETROUVER JUNGESSER ET COU
Québec, 19 mai.
L'hydravion gouvernemental qui a pro-
cédé à des recherchas de l'avion de Nun-
gesser dans le golfe de Saint-Laurent et
au Labrador n'a trouvé aucune trace de
l'avion. Il se dirige vers Harrington au-
jourd'hui.
Les, recherches effectuées à l'île ;d'Anti-
costi sont restées infructueuses.
Tandis que le Sénat s'efforce de faire
prévaloir quelques vues de bon sens
dans l'organisation de la nation en
temps de guerre, la Chambre aborde la
discussion de la loi sur la réorganisa-
tion de l'armée.
Elle s'est trouvée en présence d'une
motion d'ajournement présentée par5 les
communistes et développée à la tribune
par M. Marty. E^ie'n entendu. la motion
a été repoussée à une grosse majorité.
Mais il est sensible que l'atmosphère
dans laquelle va. se dérouler la discus-
sion n'est pas ce qu'elle devrait être. -Les
socialistes, qui, lors des débats de la'
loi-sur la nation armée, se montraient.
avec M. Paul-Boncour favorables aux
projets du gouvernement, les combat-
tent aujourd'hui dans certaines de leurs
dispositions essentielle Bien des radi-
caux, empoisonnés de pacifisme, les
suivent, dans leurs erreurs et s'imagi-
nent qu'une armée forte est un luxe
dont' il serait expédient de faire l'écono-
mie. Ces utopistes invétérés n'ont pas
encore compris que lu devoir d légis-
lateur ne consiste pas à faire passer ses
rêves ou ses préférences dans le Code,
mais à mettre ses propres pensées en
accord avec les lois supérieures qui agis-
sent et régissent l'humanité
On ne doute guère cependant que le'
gouvernement ne l'emporte dans le vote
final, mais il lui faudra montrer d'au-
tant plus de fermeté que son projet est à
la limite des concessions possibles à
l'esprit du siècle
On professait autrefois que le devoir
de l'homme d'Etat est de résister à l'opi-
nion. « Le laisser-aller, disait M. Guizot
à propos précisément de la discussion
d'une loi militaire, est toujours mau-
vais. » Nous avons changé tout céla 1
L'opinion étant souveraine maîtresse,
on la courtise comme on courtisait jadis
les monarques, et beaucoup de nos mi-
nistres aiment à s'incliner devant elle
Quand il s'agit de défense nationale. le
jeu est dangereux. Le peuple qui fait
l'opinion est naturellement porté au-
moindre effort. Le suivre :dans cette
voie est grave et comporté de terribles
M. Maginot les a éloquemment rampe-
lées hier au gouvernementet la Cham-
bre. L'ancien ministre de la .guerre a
tenu un langage excellent. et qu'on.ne
saurait trop applaudir. Toutes les rai-;
sons pour lesquelles nous avons besoin
d'une armée bien entraînée, et rapide-
ment mobilisable, M. Maginot le a ex-
priées d'une façon claire et concise
C'est évidemment à ces vues que 1e
Parlement tout entier devrait se rallier.
L'heure n'est pas aux idéologues
Comme nous n'avons pas la possibilité
de transformer l'Europe selon le cœur
de nos pacifistes, prenons soin de con-
server la France telle que les soldats de
la grande guerre nous l'ont remise
Curtius
LA SÉANCE DE LA CHAMBRE
Discours de MM. Maginot
et Missoffe
PAR M. GEORGES FOUCHER
L'ensemble de la future .législation
concernant l'armée comprend quatre
projets de loi visant' respectivement
l'organisation de la nation pour le temps
de guerre, l'organisation générale de
l'armée, le recrutement, enfin l'organi-
sation des cadres..
Le premier de ces projets été, il y a
quelques semaines, adopté par la Cham-
bre c'est celui qu'on désigne commu-
nément sous le vocable de « la loi Paul-
Boncour ».
Hier s'est ouverte la discussion géné-
rale sur le rapport de,M. Sénac du se-
cond projet organisation générale de
l'armée.
Glissons sur une motion d'ajourne.
ment développée, au nom du groupe com-
muniste, par M. Marty, qui prétend voir
dans les nouvelles lois militaires « une
menace formidable pour la paix du
monde» notons simplement le rejet,
par 415 voix contre 31, de cette motion
qualifiée de « soviétique n par M. Pain-
levé, et passons, sans autre préambule,
aux choses sérieuses.
Mandaté par la gauche républicaine
démocratique, M. Maginot rappelle que
c'est lui qui, ministre de la guerre, a
fait réduire à dix-huit mois la durée du
service militaire. C'est donc à lui qu'in-
combe la responsabilité du système que
tend à modifier le projet en discussion.
Aussi tient-il à s'expliquer sur le repro-
ché, qu'on fait à ce système, d'avoir pro-
voqué la désorganisation dont souffre
aujourd'hui l'armée.
Lorsqu'à été voté, expose NI; Magi-
not, le service de dix-huit mois; avec
regroupement en 32 divisions, l'armée
était dans une situation assez précaire,
conséquence du formidable effort fourni
pendant la guerre.
Nous avions en tout 61 divisions pour
630,000 hommes d'effectifs budgétaires
nos unités étaient squelettiques et l'ins-
truction se faisait mal:
En réduisant de moitié le nombre des
divisions et d'un quart l'importance des
effectifs, on opérait le réajustement né-
cessaire dans la mesure des possibilités.
L'armée ainsi regroupée nous a permis
de faire face aux plus lourdes obligation.*
militaires occupation de la Ruhr, défense
du Maroc et de la Syrie.
L'organisation qui a produit de tels ré-
sultats ne mérite pas que des critiques et
.elle en mérite d'autant moins que les
C5 h. du matîn) paris et départements -CENTIMES- Ï5 h. du matin)
EDMOND TARBE ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
ABONNEMENTS
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JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE -LE PLUS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS
RENÉ CAR A
Olreotonr Rédacteur «n ofc»i
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•GAULOIS -PUBLICITÉ *«, rue Drouoi
et t il.Agence Havas. "Si -» «ii-imii»
Gutenberg 66-Oï
Provence sfi»oa
ADRESSÉ TELEGRAPHIQUE i GAULOIS PARU
Monsieur le Maire
Autrefois, c'était* un beau titre. Ces
trois mots, murmurés au village, cour-
baient les têtes. A la campagne, Mon-
Biéur le Maire 1 », c'était un peu comme
« l'Empereur Paris, Oui, autrefois.
Maintenant, « Monsieur le Maire »,
cela désigne, en certaines localités, un
sinistre bandit Gui devrait être fusillé
dans les vingt-quatre heures.
Il y a des maires en France, il y a des
conseillers municipaux tout le monde
a pu lire cela qui font ouvertement
de l'espionnage, reçoivent de l'argent de
nos ennemis, livrent la patrie pour quel-
ques deniers, s'efforcent de mettre à feu
et à sang les cités qu'il" devraient dé-
fendre, sont mille fois plus vils- que les
cambrioleurs et les escarpes dont ils de-
vraient punir les gestes. Et ces gens-là
'sont parés par nous d'une écharpe tri-
colore, touchent quelquefois de beaux
traitements, président des cérémonies,
dont des mariages, palabrent sur des
tombeaux et. sont décorés, s'ils le dési-
rent, après vingt-cincj ans de cet empoi-
sonnement public. N'est-ce pas à faire
frémir ?
Voilà donc ce que devient ce beau ti-
itre a Monsieur le Maire ». Monsieur
2'espion, monsieur le traître, monsieur
le bourreau autant de pâles pseudo-
nymes.
Certes, la .plupart des maires sont ho-
norables, dignes d'estime très souvent et
d'admiration quelquefois. Il serait ridi-
cule de généraliser et nous n'y avons
pas songé un instant. Mais qu'un seul
maire de cette sorte puisse exister, voilà
ce qui stupéfie. Et ce qui n'est pas moins
révoltant, c'est qu'il se soit trouvé des
'Français pour conférer ces titres de
monsieur le maire, de monsieur le con-
seiller à des individus dont le rêve est
de détruire la France et dont le gagne-
pain est de faire passer le goût du pain
à leurs compatriotes. Que pensent-ils,
aujourd'hui, ces électeurs extraordinai-
res ? Sont-ils bien fiers de leur choix ?
Ils auraient pu nommer un brave hom-
me ils ont préféré nommer un brigand.
!Leur conscience est-elle tranquille ?
Eh oui Ce qui est mort est tran-
quille, généralement. La conscience,
n'existant plus, ne réclame pas. Les édu-
cateurs officiels travaillent, depuis une
itrentaine d'années, à supprimer en nous
ce qu'on appela l'Œil intérieur. Voilà
quai est fait. Il n'y a plus que l'Œil de
̃ Moscou.
Il n'y a plus ni bien ni mal cette clas-
sification oiseuse ,a fait son temps; et
l'argent qui vient d'Allemagne vaut ce-
lui qui vient de la Banque de France.
On citait naguère des paroles de Vic-
tor Hugo, que ces gens-là prennent ce-
pendant pour un ancêtre
« La conscience, ce n'est rien.
» C'est invisible.
C'est impalpable.
» C'est impondérable.
» Ce n'est pas même un atome.
C'est le point géométrique.
» Essayer d'ôter cela du coeur humain,
:vous emportez tout l'homme.
Oui, tout l'homme est emporté. Mais
il resta le communiste. Et, poux les édu-
cateurs modernes, c'est très suffisant.
Ce qui stupéfie, en outre, c'est que ces
individus, qui vendraient leur patrie
pour trois francs cinquante, se croient
les descendants directs de la grande Ré-
volution. Quelle niaiserie Mais ils
étaient au moins patriotes, nos grands
révolutionnaires Ils coupaient le cou
des gens, mais ils n'auraient pas permis
qu'on touchât à un cheveu de la France.
Ils enrôlaient des soldats, organisaient
les plus vaillantes armées du monde,
lançaient des généraux de génie à tra-
vers l'Europe et les couvraient de lau-
riers. La gangrène révolutionnaire a
fait d'étranges progrès depuis la Con-
vention et quelque chose est mort erf
nous qui existait encore à cette époque
le sens de la patrie, l'instinct de la
conservation collective.
Si les élites actuelles, ou ce qu'on ap-
pelle ainsi, ont de ces déviations mora-
les, pourquoi voudrions-nous que les
classes populaires eussent plus de recti-
tude ? Elles suivent le mouvement elles
confient la maison à ceux qui ne savent
que démolir et jugent que, pour les re-
présenter, un voyou est plus qualifié
qu'un honnête homme. C'est ainsi que
Monsieur le Maire est pris dans une
échoppe plutôt aue dans un château.
Si les magistrats municipaux qui ven-
dent leur pays comme un bahut troué
de vers sont encore fort rares, leur nom-
bre ne peut que s'accroître avec les
moeurs sociales de notre époque. Ceux
qui connaissent bien certains coins de
province peuvent certifier que, neuf fois
sur dix, les populations se donnent un
maire de valeur douteuse plutôt que d'é-
lire un homme supérieur. Elles ont une
préférence attendrie pour les maqui-
gnons adroits, les artisans incultes, les
gagne-petits mal fagotés. Ne leur par-
lez pas de gentilshommes, de savants,
d'artistes, ni même de simples beaux
gars. Toutes les beautés, morales ou
physiques, sont suspectes. Si la plupart
des maires actuels savent compter, on
peut en citer qui savent à peine lire.
très peu ont des idées générales. Je con-
nais un brave métayer qu'on se propo-
sait de nommer conseiller municipal
parce, qu'on le croyait bien pensant
c'est-à-dire pensant rcal.ou pas du tout.
Malheureusement, il ne savait que met-
tre une croix sur le papier quand on lui
demandait sa signature. Et une croix,
t'est grave. Encore s'il mettait un trian-
gle On n'a donc pas osé l'élire. Mais,
aux prochaines élections, s'il sait faire
un triangle, il passera comme une lettre
h la poste. Et la France de Pascal et de
Pasteur%aura un représentant, de plus.
0 châteaux flanquées de tours, belles
maisons à frontons sculptés, nobles de-
meures entourées d'arbres et de sta-
tues, ou simiples résidences bourgeoises
pleines de tableaux et de livres, en qui
l'on sent palpiter encore la pensée fran-
çaise, non, ce n'est plus chez vous qu'on
va chercher nos dirigeants, c'est plutôt
à la gargote, au bastringue et au bar.
On pourrait en citer qui sortent de lieux
plus innommables encore. Le Forum
n'est plus qu'un foirail. Et de. là nos-mi-
sères, nos dégradations successives. La
France est menée par des gens qui. sa-
vent peut-être planter un clou, bêcher
une vigne et conduite des bœufs, mais
qui n'ont certainement aucune idée de
la conduite d'un peuple. Parlez-leur
donc de justice, de philosophie ou d'art.
Qu'importe à ces gens-là une statue en
pierre du quinzième siècle, ou un autel
de la Renaissance, ou un chapiteau ro-
man ? Un antiquaire leur en offre un
billet de mille riche affaire On aura
de quoi installer des vespasiennes, à la
HaHe aux grains.
Et que leur importe cette pauvre fem-
me qui a logé trois balles dans le cœur
de son bon ami?. Elle est gentille:
elle a pleuré devant les jurés que c'é-
tait à fendre le coeur On.l'acquitte,
parbleu, sans penser qu'en l'acquittant
on incite d'autres femmes gentilles à
tuer d'autres bons amis qui ne le sont
plus. Les pensées d'un vrai démocrate
ne vont pas jusque-là.
Ah 1 que vous avez tort, châteaux sei-
gneuriaux et pavillons bourgeois, d'ab-
diquer ainsi devant les bars et les bas-
tringues On se terre, chez vous on
ne veut plus rien être on souffre- en
silence, on s'appauvrit avec résignation,
Un miracle viendra neut-être On at-
tend, les yeux fermés, comme l'autru-
che. Et l'on ne voit pas la torche qui
s'approche et qui, si l'on n'y prend
garde, fera tout flamber.
Jean Rampeau
LA VIE QUI PASSE;
Le challenge du « Gaulois
à Chantilly
VICTOIRE DE Mme H. MARQUIS AN
C'est par une magnifique journée que, sur
les links de Chantilly, s'est, hier pour la pre-
mière fois, disputé le challenge du Gaulois.
Cette épreuve, qui avait réuni un nombre
considérable d'entrées, a donné lieu à de bril-
lantes1 performances celles-ci furent d'autant
plus méritoires que l'état du terrain, rendu très
dur par la sécheresse, ne permettait point de
complètement refréner les bonds quelque peu
désordonnés des balles. Ils prirent fin le plus
souvent dans un des bunkers dont le parcours
de Chantilly est tout hérissé, et c'est sous leurs
crêtes escarpées que vinrent s'ensevelir de nom-
breux espoirs.
Malgré l'absence de quelques-unes de nos
meilleures joueuses, parties en Irlande pour
faire triompher nos couleurs dans le cham-
pionnat international d'Angleterre, plusieurs lau-
réates de nos dernières. grandes épreuves dis-
putèrent notre challenge, et c'est entre elles
que la lutte se dessina dès le premier tour.,
Les honneurs de la matinée revinrent à Mme
H. Marquisan (Saint-Cloud C.C.), qui, avec un
score scratch de 84, précédait de deux points
Mme P. Munier-Gaveau, gagnante de la der-
nière coupe Femina. Mlle S. Esmond était troi-
sième avec 87; qa quatrième place.allait être
occupée par Mlle D. du Soulier (Tours),' qui,
la semaine précédente, avait déjà brillamment
figuré dans la coupe Corbière, à Saint-Germain.
Le classement ne fut guère modifié' par les
scores accomplis l'après-midi. Mmes H. Mar-
quisan et P. Munier terminant t'une et l'autre
en 83, Mme Marquisan conservait son avance
de la matinée et triomphait avec un total de 167,
devant Mmes P. Munier, 169. Mlle S. Esmond
était troisième avec 85; mais Mlle du Soulier,
perdant six coups pour sortir d'un bunker au. 3,
rétrogradait, cédant sa place à Mme H. Monier,
dont le second tour, accompli en 81, constitua
le meilleur résultat scratch de la journée.
Les prix furent présentés par le comte de
La Mazelière, président du conseil d'administra-
tion du Gaulois, qui, à ses félicitations aux
diverses lauréates, joignit l'expression de tous
ses remerciements aux dirigeants du Golf de
Chantilly,
RÉSULTATS TECHNIQUES
Concours scratch. Mme H. Marquisan
84+83=167. Mme P. Munier: 86+83=169.
Mlle S. Esmond: 87+85=172. Mlle
H. Monier 92+81 = 173. Mlle Griolet:
90+86=186. Mme Aublin: 91+96=187.
Mlle M. Lavigne: 96+91 = 187. Mlle D. du
Soulier:, 88+ 100= 188. Etc., etc.
Mme H. Marquisan est, de plus, détentrice
pendant un, an du Challenge du Gaulois.
Concours net, Mlle Lavigne (18) et Mme
Monier (11), 151; Mlle Griolet (16), 154; Mme
Adde (20), 156; Mme Saxby (20), 157,, etc., etc.
Fabien d'Arvelfe
L'épuration du bois de Boulogne
En exécution d'instructions données par
M. Chiappe, préfet de police, des opérations
de surveillance ont été effectuées, avant-
hier, au Bois de Boulogne par les services
de la police judiciaire..
Au cours de ces opérations, qui ont eu.
lieu à diverses heures dé la journée et aux-
quelles quarante commissaires ot inspec-
teurs ont participé, de nombreux individus-
ont été interpellés. Plusieurs ont été con-
duits au poste et maintenus en état d1ar-
restation.
fréquemment renouvelées afin de débarras-
ser le Bois. de-tous les- individus- -suspects
'qui le fréquentent.
UNE LETTRE DU DUC DE GUISE
Monseigneur lé Duc de Guise vient
d'adresser la belle lettre suivante au
commandant Beau, qui, avec .quelques-
uns de,ses amis, fut atteint par des bal-
les tirées par les communistes à la sortie
d'une réunion à Montmorency
En exil, le 18 mar 1927.
Mon cher commandant,
J'ai été trés heureux de constate votre
.guérison çt d'apprendre par vous-même
que vos amis, eux aussi, étaient complète-
ment .guéris de leurs blessures.
L'attentat dont vous avez été les victimes,
ceux de la rue Darnrémont, de Marseille et
de Saint-Etienne devraient être pour tous
de saLutaires avertissements: N'.annoneeni-
ils pas, si l'on n'y prend garde, de sanglan-
tes agitations communistes
en tous cas, les courageuses campagnes de
presse qu'inspire un patriotisme éclairé.
IL y a malheureusement, quelques Fran-
çais qui rêvent de bouleverser les bases. de
l'ordre social- les uns, découragés par, des
difficultés économiques qui ont suivi La'
gueyre d'autres, aigris par des injustices
sociales qu'un gouvernements tulélaire de-
vrait faire disparaître .d'autres enfin,
aveuglés par des démagogues sans' scrûpii--
les. Mais les éléments de désordre, qui me-
naceut la société, sont; pour la plupa1't, des
sans-patrie venus de toutes les nations,
souvent chassés >par elles, et arrivés chez
nous pour saccagcr un pays qui, trop géné-
reusement, leur a donné' asile. ̃' •̃
La France veut être -accueillante sans se
laisser envahir par des indésirables.
Sa vie intérieure doit être mise à l'abri
de toute immixtion étrangère.
Quelque justice que Von doive rendre Il
des personnalités politiques qui, se plaçant
sur le terrain national, ont relevé.les finan-
ces et déclarent vouloir combattre les me-
nées ̃ communistes,' on ne- saurait oublier
que l'instabilité gouvernementale: autorise
toutes les craintes.
On peut toujours se denannder si un chan-
gement de personnes n' entraîner a pas avec-
une orientation, politique di fférente, la di-
minution de la confiance, de nouvelles cri-
ses financières, dès' trou vies intérieurs et
la désorganisation des forces nationales.
Seul, le chef permanent, dont l'intérêt Ver-'
sonnel se confond avec l'intérêt de la na·
tion, peut conserver auprès de lui les mèil-
leurs et les plus utiles- serviteurs du pays.
Leur collaboration constante est un gage
de sécurité et une garantie de réalisation.
Hommes d'ordre, les royalistes, unis d
tous les François patriotes, arrêteront l'ac-
tion communiste, internationale et anar-
chiste, génératrice de déception,, de misère
et de mort.
De tout nron cœur,: pour le salut de mon
pays, je serai avec eux. n
Je vous redis, à vous et à vos amis, bles-
sés, toute via sympathie et vous assure,
mon cher commandant, de mes sentiments
bien affectueux. ̃••
Cette lettre répond trop exactement .au'
sentiment de ceux qui constatent cha-
que jour avec nous l'étendue du péril
auquel l'activité communiste et son im-
punité exposent notre pays pour qu'elle
ne soit pas unanimement appréciée de
tous les patriotes sans distinction. de
parti.
La voix autorisée qui s'élève du fond
de l'exil est non seulement celle d'un
Prince conscient de .là mission que lui
impose un glorieux héritage, telle est
d'un Français qui a le sens le. plus juste
et le plus mesuré des réalités politiques
de l'heure présente.
R. L.
la destruction des forteresses orientales
Selon les journaux de Berlin, la destruc-
tion prévue' par la conférence des ambas-
sadeurs des forteresses de Kœnigsbérg et
Kùstrin est déjà complètement terminée.
Tous les ouvrages, y compris les fonda-
tions, auraient été supprimés.
Les journaux soulignent que le délai
prévu pour cette destruction, ne finir-ait
qu'au 1°r juin prochain, mais ils ee gar-
dent de rappeler que le gouvernement du
Reich s'oppose formellement à ce que
ladite destruction soit contrôlée par les
attachés militaires alliés.
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
Et voici un Empereur
La Chine est vraiment le théâtre de tou-
tes les surprises. Ce pays, travaillé par les
idées républicaines de Sun Yat Sen.'par les
doctrines anarchiques des bolchevistes, où
toutes les .extravagances politiques parais-
sent pouvoir rencontrer un terrain favora-
ble, ce pays revient soudain à son passé
millénaire et, par ce temps de troubles, de
confusion, de gouvernements divers se com-
battant les tins les autres, une de ses plus
riches, une de ses plus importantes pro-
vinces, le Honnan, se donne un eri1pereur.
A peine est-il proclamé on ne dit pas
même son nom I que sa puissance appa-
raît telle que le gouvernement de Pékin en-
tre en pourparlers avec lui et lui consent
des avantages pour s'assurer de sa neutra-
lité.. Tchang Tso Lin promet des vivres aux
soldats affamés de ce souverain local, s'il
s'engage à ne point se jeter dans la mêlée.
Ce sont des paysans armés qui l'ont élu
armés de lances ornées d'autant de rubans
rouges que leur possesseur a tué d'ennemis,
ils forment des associations redoutables
ils sont plus de, vingt mille-, ils défendent
leurs villages avec tant d'énergie et d'achar-
nement qu'ils, sont la terreur des soldats
des armées régulières. Ils représentent une;
force redoutable.
Ceci ne contribuera pas à éclaircir une
situation déjà terriblement .trouble. Mais
il n'en estpas moins vrai qu'il y en Chine,
à l'heure présente, un Empereur.
̃̃̃;̃: Denys Meulhan
«ET
Le lieutenant ThQrèJ; qui tentait le: raid
Paris-Moscou en avionnette sans escale, à
été obligé d'atterrir à l'aérodrome de
Tempelhof, la nuit dernière h. 55,, en
raison d'un léger dérangement de moteur.
Il devait réparer et -repartir, mais on
ignore s'il a poursuivi, son voyage, désor-
mais sans-: signification..
Le ifewtena'nt Thoret a décide de ne' pas
poursuivre son raid jusqu'à Moscou, à rni.
6Qn de sa panne de imoteur, mais il se
rendra Varsovie, où une exposition
aéronautique a lieu en ce moment. -Il se
réserve de tenter plus tard le raid Paris-
Moscou sans escale.
Les Échos
Les extrêmes se touchent.
.Même et surtout quand il s'agit d'un
chèque, fût-il un des plus,' infimes du
monde, et fût son destinataire un des
hommes les plus riches qui soient. Pour
parler net, M. RockefeUer a reçu un
chèque de trois francs.
Le milliardaire américain avait as-
sumé lés .frais d'un ouvrage publié par
la Société des nations et avait consigné
à cet effet une somme de 4,500 francs
or. Le livre a- coûté 4,505 francs, mais
l'intérêt de l'argent déposé en ban-
que a été de 8 francs. D'où un'reliquat
de 3 francs., que la trésorerie de la So-
ciété des nations a scrupuleusement
restitué, sous forme de chèque, au do-
nateur.
M. Rockefeller, sans sourciller, a ac-
quitté le chèque de. 3 francs. Ça l'a
changé.
L'Etablissement de bains de mer de
Larvotto, à Monte-Carlo, a effectué sa
réouverture le 15 mai, bien que la tem-
pérature exquise de la Méditerranée et
le ciel ensoleillé permettaient aux ama-
teurs de bains froids de se livrer depuis
longtemps déjà à leur. sport favori.
Complètement remis à neuf, peint; et
verni, clair et luisant, avec ses cabines
spacieuses, son hall, son double sola-
rium et ses terrasses fleuries aux tein-
tes polychromes, l'Etablissement de
bains de mer. de Larvotto réserve, cette
saison, de nouvelles attractions à ses
habitués avec ses déjeuners et dîners
à prix fixe, sa cuisine de premier ordre,
son service impeccable, l'orchestre
tous les repas et le thé dancing, il sera
certainement le clou Se la saison d'été
à. Monte-Carlo..
Les receveurs 'abusent.
Un de nos amis, que ses occupations
exposent à de très fréquents voyages en
autobus,'ne cesse d'attirer notre atten-
tion 'sur les: conducteurs qui ne frei-
nent pas aux arrêts,. 'Et hier,' notam-
ment, sur la' ligne ► gare Sairit-Lazare-
Place d'Italie, parcourue par l'autobus
•Air bis, il a été témoin du fait suivant
L'arrêt obligatoire et marqué « Place de
la Sorbonne » été « brûlé », malgré les
protestations élevées par lés voyageurs,
alors que la station venait d'être à peine
dépassée. Une dame, qui voulut descen*
dre quand même, risqua un accident
grave sous les yeux indifférents du re-
ceveur, qui s'était obstiné à ne pas tirer
la sonnette. Il est bon de mettre la Com-
pagnie des Transports en commun de
la région parisienne au courant de pa-
reils faits, trop fréquents chez son per-
sonne!
L'annuaire du téléphone 1927 donne
les numéros de la chapellerie Léon d'une
façon incomplète. On nous prie de rec-
tifier ̃̃
21, rue Daunou. Central 47-49.
95, av. des Ch.-Elysées. Elysées 77-33.
2,'place du Cafre (ateliers). Gut. 55-05.
La foire d'empoigne
Un-de' nos amis entra lundi dans le bu-
reau de poste de la rue du Louvre, dans
le dessein d'obtenir quelques renseigne-
ments d'ordre commercial sur Asnières,
Colombes et Bois-Colombes. Il consulta
donc l'un des Bottins placés dans la
salle, mais en vain, car les pages relati-
ves à ces trois communes avaient été
arrachées. Il alla ensuite à l'autre bout de
la salle et ouvrit un autre Bottin. Mais
dans celui-ci il ne trouva rien non plus
tes trois cent soixante-treize pages se
rapportant à la banlieue de Paris avaient
toutes été enlevées. Notre ami en fut
quitte pour aller dans un autre, bureau
de poste qui, mieux-surveillé sans doute,
lui offrit des Bottins. sinon propres, du
moins complets.
Une visite à Paris-Forêt.
Lire aujourd'hui la sixième page, où
l'on trouvera tous les renseignements
utiles pour visiter la station thermale
en formation de la région de Fontaine-
bleau.
Un geste.
Hier soir, un de nos amis pénétra, peu
après neuf heures, dans un café pitto-
resque de Montparnasse. Comme notre
ami était pressé, il ne's'assit pas et se
fit servir son calé-filtre au bar améri-
cain de l'établissement. Le prix ? Six
francs. Un peu élevée pour la consom-
màtion, de nature modeste, on en con-
viendra. Et notre ami de protester.
Le patron s'approcha alors, et, à voix
basse, lui dit
Ma maison est considérée comme
dancing à partir de neuf heures, chaque
soir alors, l'application des taxes me
contraint à une élévation. des prix mais
ma clientèle est surtout étrangère. Pour
vous, monsieur, qui êtes Français, la
dépense est, en effet, disproportionnée
avec cette consommation, que vous me
permettrez de vous offrir.
Et il s'en retourna, après un grand
,;salut.
L'avion matrimonial-
C'est une idée berlinoise, on peut
même dire une idée bien berlinoise.
Un directeur d'un palace de Berlin va
convoler cette semaine. A cette occa-
"rërrient -luxueux et qui sera exclusive-
ment réservé aux cérémonies matrimo-
niales. > ••̃•
Pendant la cérémonie, l'avion survo-
lera à très faible altitude la maison où
aura lieu la. cérémonie. Et ce sera tout
à fait sentimental, pour parler la lan-
gue du lieu, tout à fait « gemüthlieh
La femme et l'uniforme.
Le comité d'union des femmes tur-
ques vient d'émettre le vœu qu'un mo-
dèle uniforme de toilette féminine soit
adopté, « afin de mettre un frein aux
dépenses excessives de certaines 'a ha-
nem qui n'ont ,pas' le moyén de les
faice ».
Gros émoi et toile général parmi les
dames ottomanes. Endiguer là coquette-
rie Réfréner lé désir inné de se rendre
belle Les protestations s'élèvent, des
plus ardentes. Les intéressées se rappel-
lent avec quelle sévérité' le gouverne-
merit d'Angora imposa, aux hctnmes, le
port du chapeau,. à coups d'amendes et
sous -menaces d'emprisonnement.
Elles craignent semblable rigueur.
Elles se demandent' de quelles persécu-
tisons demain sera fait.
L'affaire en est là.
.Le Coq
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, (sans changement). Dollar,
25 5475 0 0025). Belga, 354 50 (sans chan-
gement). Lire. 75 (– 0 30'. Fra:v.
suisse, 491 25- (+ 0 50). Peseta espagnole,'
448, (+, 1 125). Florin hollandais, 1022 50
(+ 0 25).
Après,Bourse, à 18 heures. Livre, 124 02.
-Dollar,25'54.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 20 mai
Région parisienne: vent faible ou modéré!
d'est; emps nuageux avec belles éclaircies.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
14 heures. Coursés à Enghien.
Le réspect
des Lois
L'étrange lettre qu'envoie, de sa pri-
son, un détenu.de droit. commun au di-:
recteur politique du Figaro. n'est qu'un
épisode dé la lutte vigoureuse entre-
prise par notre confrère, .contre.le com-
munisme antifrançais, subventionné par
Moscou. Mais c'est un épisode fort
symptomatique de la mentalité de ce+-
tains étrangers, naturalisés ou non, qui
se croient tout- permis en France, jus-
qu'au crime inclus et qu'ils pensent jus-
tifier par des opinions, politiques, des
doctrines sociales; des sentiments ou des
ressentiments ethniques.
NI. Samuel Schwarzbard, meurtrier
du général ukrainien Petlioura, se dé-
fend d'avoir bénéficié de l'aide de
la caisse bolcheviste du Secours
Rouge et affirme m'avoir obéi qu'à
sa « conscience de juif résolu à venger
ses innombrables frères de race massa-
crés ». Il évoque le souvenir « de plus
de cent mille »,de ses congénères « sup-
pliciés par une soldatesque déchaînée »
et qui « reposent sous de longs tumulus,
en Podblie, en Volhynie et dans toute
l'Ukraine ».
Cet ne sont point là provinces françai-
ses et nous n'aurions pas à intervenir
en France si M. Samuel Schwarzbard
avait frappé l'ennemi des siens en
Ukraine, en Podolie ou en Volhynie.
Mais c'est en plein Paris que cet
étranger naturalisé, français d'ail-
leurs avec d'honorables états de service
de guerre a surpris un hôte de la
France, désarmé, et l'a abattu, au mé-
pris de l'hospitalité et des lois françai-
ses Il est donc parfaitement légitime
que des Français, pour qui la France
passe avant toute considération de race
ou de religion, s'inquiètent des mobiles
plus ou moins avouables qui ont déter-
miné un étranger naturalisé à commet-
tre en France un crime qu'il n'eût vrai-
semblablement pas osé accomplir dans
son pays d'origine.
Quels que soient les griefs de M.
Schwarzbard contre l'homme qu'il a tué,
dit M. François Coty, nous ne voyons
qu'une chose.: il a tué et il a troublé la
paix publique .en France. Les victimes
qu'il prétend avoir vengées, il en parlera
au jury.
Des victimes, il y en a eu d'autres les
trente millions de Russes que les nouveaux
maîtres de la Russie, qui ne sont pas Rus-
ses, ont exterminés par la guerre civile,
par la famine et dans d'épouvantables sup-
plices. Il y a les millions de soldats euro-
péens que les nouveaux maîtres de la Bus-
sie, qui ne sont pas Russes, ont condamnés
à mort en'abattant notre allié le Tsar et en
signant avec l'Allemagne la paix de Brest-
Litovsk. Tout cela n'est pas encore payé.
Pour nous, la victime qui compte avant
les autres, la grande victime, l'éternelle
victime de toutes ces machinations, de tou-
tes ces félonies, de toutes .ces conspira-
tions, c'est la France la France que nous
défendons, nous, « à tous risques », avec
un absolu désintéressement.
De toute, évidence, cette France, si
généreuse en son accueil,. même avec
ses ennemis et, ce qui est peut-être
plus imprudent, avec ses faux amis
ne peut a~:spter de devenir le champ
clos où se vident, à coups de revolver,
les querelles internationales L.
POUR RETROUVER JUNGESSER ET COU
Québec, 19 mai.
L'hydravion gouvernemental qui a pro-
cédé à des recherchas de l'avion de Nun-
gesser dans le golfe de Saint-Laurent et
au Labrador n'a trouvé aucune trace de
l'avion. Il se dirige vers Harrington au-
jourd'hui.
Les, recherches effectuées à l'île ;d'Anti-
costi sont restées infructueuses.
Tandis que le Sénat s'efforce de faire
prévaloir quelques vues de bon sens
dans l'organisation de la nation en
temps de guerre, la Chambre aborde la
discussion de la loi sur la réorganisa-
tion de l'armée.
Elle s'est trouvée en présence d'une
motion d'ajournement présentée par5 les
communistes et développée à la tribune
par M. Marty. E^ie'n entendu. la motion
a été repoussée à une grosse majorité.
Mais il est sensible que l'atmosphère
dans laquelle va. se dérouler la discus-
sion n'est pas ce qu'elle devrait être. -Les
socialistes, qui, lors des débats de la'
loi-sur la nation armée, se montraient.
avec M. Paul-Boncour favorables aux
projets du gouvernement, les combat-
tent aujourd'hui dans certaines de leurs
dispositions essentielle Bien des radi-
caux, empoisonnés de pacifisme, les
suivent, dans leurs erreurs et s'imagi-
nent qu'une armée forte est un luxe
dont' il serait expédient de faire l'écono-
mie. Ces utopistes invétérés n'ont pas
encore compris que lu devoir d légis-
lateur ne consiste pas à faire passer ses
rêves ou ses préférences dans le Code,
mais à mettre ses propres pensées en
accord avec les lois supérieures qui agis-
sent et régissent l'humanité
On ne doute guère cependant que le'
gouvernement ne l'emporte dans le vote
final, mais il lui faudra montrer d'au-
tant plus de fermeté que son projet est à
la limite des concessions possibles à
l'esprit du siècle
On professait autrefois que le devoir
de l'homme d'Etat est de résister à l'opi-
nion. « Le laisser-aller, disait M. Guizot
à propos précisément de la discussion
d'une loi militaire, est toujours mau-
vais. » Nous avons changé tout céla 1
L'opinion étant souveraine maîtresse,
on la courtise comme on courtisait jadis
les monarques, et beaucoup de nos mi-
nistres aiment à s'incliner devant elle
Quand il s'agit de défense nationale. le
jeu est dangereux. Le peuple qui fait
l'opinion est naturellement porté au-
moindre effort. Le suivre :dans cette
voie est grave et comporté de terribles
M. Maginot les a éloquemment rampe-
lées hier au gouvernementet la Cham-
bre. L'ancien ministre de la .guerre a
tenu un langage excellent. et qu'on.ne
saurait trop applaudir. Toutes les rai-;
sons pour lesquelles nous avons besoin
d'une armée bien entraînée, et rapide-
ment mobilisable, M. Maginot le a ex-
priées d'une façon claire et concise
C'est évidemment à ces vues que 1e
Parlement tout entier devrait se rallier.
L'heure n'est pas aux idéologues
Comme nous n'avons pas la possibilité
de transformer l'Europe selon le cœur
de nos pacifistes, prenons soin de con-
server la France telle que les soldats de
la grande guerre nous l'ont remise
Curtius
LA SÉANCE DE LA CHAMBRE
Discours de MM. Maginot
et Missoffe
PAR M. GEORGES FOUCHER
L'ensemble de la future .législation
concernant l'armée comprend quatre
projets de loi visant' respectivement
l'organisation de la nation pour le temps
de guerre, l'organisation générale de
l'armée, le recrutement, enfin l'organi-
sation des cadres..
Le premier de ces projets été, il y a
quelques semaines, adopté par la Cham-
bre c'est celui qu'on désigne commu-
nément sous le vocable de « la loi Paul-
Boncour ».
Hier s'est ouverte la discussion géné-
rale sur le rapport de,M. Sénac du se-
cond projet organisation générale de
l'armée.
Glissons sur une motion d'ajourne.
ment développée, au nom du groupe com-
muniste, par M. Marty, qui prétend voir
dans les nouvelles lois militaires « une
menace formidable pour la paix du
monde» notons simplement le rejet,
par 415 voix contre 31, de cette motion
qualifiée de « soviétique n par M. Pain-
levé, et passons, sans autre préambule,
aux choses sérieuses.
Mandaté par la gauche républicaine
démocratique, M. Maginot rappelle que
c'est lui qui, ministre de la guerre, a
fait réduire à dix-huit mois la durée du
service militaire. C'est donc à lui qu'in-
combe la responsabilité du système que
tend à modifier le projet en discussion.
Aussi tient-il à s'expliquer sur le repro-
ché, qu'on fait à ce système, d'avoir pro-
voqué la désorganisation dont souffre
aujourd'hui l'armée.
Lorsqu'à été voté, expose NI; Magi-
not, le service de dix-huit mois; avec
regroupement en 32 divisions, l'armée
était dans une situation assez précaire,
conséquence du formidable effort fourni
pendant la guerre.
Nous avions en tout 61 divisions pour
630,000 hommes d'effectifs budgétaires
nos unités étaient squelettiques et l'ins-
truction se faisait mal:
En réduisant de moitié le nombre des
divisions et d'un quart l'importance des
effectifs, on opérait le réajustement né-
cessaire dans la mesure des possibilités.
L'armée ainsi regroupée nous a permis
de faire face aux plus lourdes obligation.*
militaires occupation de la Ruhr, défense
du Maroc et de la Syrie.
L'organisation qui a produit de tels ré-
sultats ne mérite pas que des critiques et
.elle en mérite d'autant moins que les
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