Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-02-17
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 février 1927 17 février 1927
Description : 1927/02/17 (Numéro 18032). 1927/02/17 (Numéro 18032).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5407988
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
62e annéè. 31 série. '«– N°
h. du matin > PARIS ET départements 25 CENTIMES hl du matin)
JEUDI 17 FÉVRIER 1927
EDMOND TARBÉ ET HENRY DE PENE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
TROIS MOIS SIX MOIS UHJ1
falsit Départements. 19 fr. 38 fr. 75 fr,
Belgique el Luxembourg. 36 fr. 72 fr. 140 fr.
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JOURNAL DE DÉFENSE SOCIALE- LE PLUS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS
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Directeur-Rédacteur en chef
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Les Annonces et Réclames sont reçues directemeill
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V Provence 66-O3
ADRESSE TELEGRAPHIQUE GAULOIS PARIS
Fantaisies
parlementaires
avez vous pas remarqué que l'intru-
sion des communistes dans- le domaine
parlementaire a donné aux débats légis-
latifs non seulement un caractère de
t»hitalité et de violence ce qui n'a rien
d!étonnant mais aussi une teinte de
morosité qu'autrefois on ne leur con-
naissait pas ? Les injures, les menaces,
les tumultes et les hourvaris sont deve-
nus si fréquents qu'ils passent à l'état
d habitude. Affaire de fréquentations
douteuses et de mauvaise éducation,
.qu'un peu de fermeté présidentielle
pourrait interrompre et clore à son gré.
Ce contre quoi il est plus difficile de réa-
gtr, c'est cette sorte de morne gravité
qui alourdit l'atmosphère de la Cham-
bre et en exclut la gaieté, demeurée ce-
pendant une des caractéristiques du ca-
ractère français. On sourit encore quel-
quefois au Palais-Bourbon. Mais on n'y
rit plus de ce bon rire qui était comme
une détente aux solennités oratoires et
un dérivatif au débordement des élo-
quences trop prolixes. Que ce besoin de
satisfaire à ce que Rabelais a appelé « 1e
propre de l'homme » ait été parfois
poussé jusqu'à la gaminerie, c'est bien
possible. Mais cela ne valait-il pas
mieux que de se répondre à coups d'in-
vectives, quand ce n'est pas à coups de
poing ?
Les hasards dune recherche m'ont
fait tomber, il y a quelques jours, sur
lé compte rendu officiel d'une séance du
Corps législatif en 1866. Heureux temps
où, malgré la vivacité croissante des
passions politiques, les esprits conser-
vaient assez de jeunesse pour ne pas se
refuser, le cas échéant, aux tentations
de la joyeuse humeur.
Ce jour-là, M. Martel faisait un dis-
cours savamment ordonné. C'était un
homme glabre, grave et solennel, qui,
drapé dans une ample redingote et cra-
vaté de haut, représentait à merveille
le type du parfait doctrinaire. Il fut,
d'ailleurs, si j'ai bonne mémoire, garde
des sceaux sous la troisième Républi-
que et même, sauf .erreur, président du
Sénat. Dans ces hautes fonctions, il con-
serva intacte toute son austérité.
Il s'en prenait alors à la presse et par-
ticulièrement aux petits journaux litté"-
l'aires, qu'il jugeait trop nombreux-
Déjà « Ces journaux, disait-il d'un ton
sévère, ces journaux, de quoi s'occu-
pent-ils- pour la plupart? Du désordre
des mœurs. Pour eux, rien n'est sacré. »
A ce moment, un murmure s'éleva
des travées de droite et ces mots, su-
s'urrés comme une plainte, coupèrent la
voix de l'orateur « Pour un sapeur. »
avait dit je ne sais quel loustic, le mar-
quis1 de Pire, peut-être, dont la spécia-
lité était d'égayer la Chambre par des
lazzis auxquels on ne pouvait refuser ni
la saveur drolatique, ni même parfois
la sagacité. Ils étaient un écho du grand
succès du jour, la chanson que Thérésa
avéit mise à la mode et dont le refrain
se chantait partout, même dans les sa-
longs les plus huppés.
Mais M. Martel ne fréquentait point
les cafés-concerts, et les salons pas da-
vanta, Il ne .comprenait donc rien au
fou rire qui, par une contagion quasi-
nerveuse, avait gagné toute la Chambre
et maintenant la secouait. Immobile de-
vant son banc, il ouvrait des yeux énor-
mes et des orseilles qui l'étaient encore
plus, en se demandant quel vent de fo-
lie avait soufflé sur ses collègues et leur
donnait de pareilles convulsions. Ses
voisins car alors la tribune n'existait
pas et les députés parlaient de leur
place ses voisins finirent par lui ex-
pliquer la chose. Alors, il se rassit, très
déconfit le débat se poursuivit dans le
calme et les pefits journaux furent
saufs.
Cette aventure avait eu des précédents
sous la Restauration, époque où cepen-
dant la lutte entre ultras et libéraux
était singulièrement ardente. Et de tout
cela on: peut conclure que, dans les as-
semblées, la gaieté est communicative,
comme la chaleur dans les banquets.
Mais la nervosité l'est aussi, et il a suffi
parfois, surtout quand les Parlements
n'avaient pas encore ouvert leurs portes
aux bousingots, d'un mot pris de tra-
vers pour qu'éclatent des tempêtes ca-
pables de mettre à mal un régime. Ici,
le tragique côtoie le ridicule et, de leur
rencontre, jaillissent de effets inatten-
C'est ainsi que Thiers, en 1873, heurta
sur son chemin la première pierre qui
le fit trébucher. On discutait, à l'Assem-
blée nationale, un projet de loi sur le
régime municipal de Lyon, dont le vi-
comte de Meaux, de la droite, était rap-
porteur, et qui tendait à replacer la se-
conde ville de France dans de conditions
identiques à celles de la capitale. A la
tribune, M. Le Royer, de la gauche,
combattait le projet J'arrive mainte-
nant, dit-il, à ce qu'a ajouté M. le rap-
porteur, à ce, bagage du rapport. » Sur
ce, violent tumulte cris « Retirez le
mot », claquements de pupitres. C'est
une impertinence », s'écrie le marquis
de Grammont. En vain, M. Le Royer es-
saie'de s'expliquer. Le bruit couvre sa
voix, qui s'éteint dans les clameurs.
Au fauteuil, Grévy semblait somno-
ler. Il était en tous cas distrait,' par
suite d'une petite mésaventure qu'il ve-
nait d'essuyer. Malgré son austérité af-
fectée, il ne se faisait point faute de ga-
lanterie et, en ce moment même, il cour-
tisait de près certaine belle étrangère
qui, justement, assistait à la séance. On
était au ler: avril, jour consacré aux
mauvaises plaisanteries.' La. dame s'en
souvint-elle ? Toujours est-il qu'elle en-
veloppa de papiers parfumes la photo-
graphie d'une vieille gouvernante an-
glaise qu'elle ava't, et la fit parvenir au
président, avec une suscription écrite de
sa main qui semblait prometteuse de
prochains abandons.
Grévy, reconnaissant l'écriture, avait
tressailli d'aise. Il ouvrit le paquet avec
un empressement visible, mais, rouge
de colère en en voyant le contenu, il
jeta vers la tribune où. trônait la belle
mystificatrice un regard furibond. De-
vant lui, cependant, la bagarre allait
croissant et la majorité, de plus en plus'
excitée, réclamait des sanctions. Comme
il n'avait pas suivi le débat, il fit de la
justice distributive et commença par
rappeler à l'ordre le marquis de Gram-
mont. Alors, à droite, un épouvantable
vacarme éclata.
Le député frappé, qui avait été appelé
à s'expliquer, aggravait d'ailleurs son
cas par des explications cavalières
« J'honore la personne de M. Le Royer,
que je ne connais même pas, disait-il.
J'ajouterai même, s il v tient, que je le
vénère. Mais je ne retirerai mon mot
que quand il aura retiré le sien. » Des
applaudissements frénétiques accueilli-
rent ces paroles narquoises et leur cré-
pitement exaspéra Grévy, que sa bles-
sure d'amour-propre avait déjà mis de
fort mauvaise humeur.
Il se leva, très pâle, justifia tant bien
que mal le rappel à l'ordre de M. de
Grammont, puis conclut en disant que,
« puisqu'il ne trouvait pas dans une par-
tie de l'Assemblée la iustice à laquelle
il avait droit, il saurait ce qui lui restait
à faire ». Le lendemain, il envoyait sa
démission.
C'était faire le jeu dé la droite, qui
fut enchantée d'appeler à la présidence
un homme à elle et qui nomma M. Buf-
fet. Elle voulait se débarrasser de
Thiers, dont les tendances républicaines
l'offusquaient et l'inquiétaient. Mais on
devait procéder par étapes, et celle-ci
était la première, sinon une des plus
importantes, qu'il fallût franchir. Ce
pas fait, on pouvait s'engager délibéré-
ment dans la voie conduisant à une ré-
volution de palais.
Un mot avait donc suffi à préparer
celle-ci et même à l'entamer. Preuve
que les petites causes ont souvent de
grands effets et que la solution des ques-
tions politiques les plus ardues a par-
fois dépendu d'un fou, rire ou d'une pa-
role incendiaire sans le vouloir. Et cette
constatation n'est pas faee pour rehaus-
ser l'éclat du régime parlementaire, à
qui l'on peut d'ailleurs adresser bien
d'autres reproches, du moins tel qu'il
est pratiqué chez nous.
Lieutenant-colonel Rdusset
LA VIE QUI 1 PAS SE:
Au Salon des Femmes peintres
et sculpteurs
LA JOURNÉE DU VERNISSAGE
II faisait sombre et froid au Grand Palais.
Mais la, qualité des toiles, au nombre de plus
d'un millier, l'attrait des divers travaux d'art,
des charmes de la sculpture opérèrent vite et
l'on put à loisir examiner un ensemble de
goût et de probité.
Les fleurs que de fleurs dominent.
Par une affinité naturelle, les corolles, les
pétales naissent d'eux-mêmes sous les doigts
féminins. Le portrait figure en assez grande
quantité, et, généralement bien présenté. Des
paysages, peu, trop peu. Des natures mortes,
des études d'intérieur, encore moins les
études que le foyer favorise vont-elles nous
donner cette inquiétude sociale de décroître et
de ne plus intéresser?
Le Portrait de ma grand.' mère, de Mlle Félix,
est d'émouvante facture. Dans une autre pose
et dans une note différente, cette toile rappelle
La Mère de Whistijer, ce chef-d'œuvre du respect
filial dans l'art. Avec La Semeuse d'étoiles
Mme Fould a tenté une interprétation symbo-
lique des matières éternelles dans leur fusion
créatrice, et son effet captive, car l'oeuvre est
exécutée d'après les couleurs de l'analyse spec-
trale et les plus récents documents. Les dégra-
dations du vert et du bleu, la sensation de
l'espace et des cimes est bien traduite par Mme
Malfilatre dans son Crépuscule sur la neige.
Notons La Psyché aux poupées, de Mlle Soudi,
une Parisienne que la note moderne amuse,
Parmi les toiles qu'expose Mlle Mortlock, son
portrait par elle-même, en robe mordorée, a
belle allure. Il appartient à l'école de ceux qui
abondent dans la National- Gallery; le mouve-
ment est plein, les mains fines, la patine juste,
et si le visage manque un peu d'expression, il
rappelle, par cet effacement même et avec
un métier tout dissemblable les traits du
personnage féminin dans L'Amoui sous les
ruines, 'de Burne-Jones.
La Côte d'Emeraude au soleil couchànt, de
Mme Bizard-Pérati, est enchantée d'un long
adieu de soleil; dans L'Efé au Mourillon, de
Mme Malquet, maintes inégalités ne rendent
pas niable la portée de l'effort, le sens de 'la
couleur et le jeu de la lumière les études
de Saint-Séverin et de l'église de Marval, en
Limousin, permettent d'apprécier des valeurs
de vitraux et d'ombre lustrale, et la peinture
au couteau, à mi-relief, de MMe Olga Slom,
élève de son père. triomphe, dans des visions
de Paris et du Midi, des pièges tendus par:
l'effet facile d'un genre qui a perdu son carac-
tère de révélation et d'originalité.
Le pinceau hardi quasi montparnassien
de Mme Mei Barcy nous a, une fois' de plus,
séduit par ses portraits, où une Impression
ensorcelle. Dans son paysage brodé, Les Iles
de la Seine à Villennes, .Mme Jeanne Labric
atteint la beauté unique que' méritent sa déli-
catesse et ses longs efforts; signalons la teèh-
nique linéaire et les teintes *«ïà correspondance
de, Mme Hayem-Auscher, un scrupuleux .petit
panneau d'Intérieurs anciens, de Mlle Moreau-
Wolff, toute la cimaise dé Mme Smith-Cham-
pion, celle de Mlle Agar du Marest, le' dessin
rehaussé pa.- lequel Mlle Sonia Hansen a campé
la belle figure de Sa Grandeur Mgr l'archevêque
de Rouen, Le Message' (à' la Murger.) de
Mlle Hurel, et retrouvons avec plaisir, près de
trois pastels qu'elle a traités à merveille, deux
Dettes peintures de Mlle Lavrut, toujours ner-
veuse, et dont La Robe mauve, surtout, a droit I
à des éloges.
Le Portrait de Mademoiselle il, L. est, par,!
sa vie/son dessin impeccable, un des meilleurs
pastels du Salon, un des meilleurs portraits aussi.
Aussi le rapprocherons-nous du nom de deux
artistes dont les envois sont de tout premier
ordre Mlle Meunier et Mme Mouret-Philippot.
La première, par sa Maison grise et son Jardin
du Luxembourg surtout, réunit sans défaillance
le sentiment et le talent le plus sûr. La deuxième
Paysage de printemps, Paysage d'entre Sam-
bre et Meuse magnifie une vibration .de pers-
pective," de, reflets et de branchages qui met
ses compositions au premier rang des études
de plein air.
Mme la duchesse d'Uiès douairière, aussi
fidèle au ciseau qu'à Diane, expose une sta-
tuette plâtre: Première victime, qui porte toute
la pureté d'une offrande antique. Mme Fanny
Rozet, délaissant ses délicieux personnages
romantiques et la compétence d'animalier que
nous avions admirée 1'an dernier, nous offre
une tête de Savoyarde, céramique craquelée, et
une Charmeuse, parfaite de lignes ivoire
qu'elle a fait tout petit pour-le faire avec
soin Une pâte solide marque un buste dû,
entre autres, à Mme Girardet celui de Paul
Coze, peintre des Peaux-Rouges, en chef sioux.
Un Pâtre du Soudan, de Mlle Zuniguarld, rêve
non loin dans son bronze solitaire, et, d'extrême
finesse, le buste de la vicomtesse de Suarez
d'Aulan est l'élégance même.
Enfin, par.un chemin de fleurs où nous ne
citerons que des noms, tant sont nombreuses
les palettes qui les firent éclore nous ren-
controns Mme Faux-Froidure, Mlle Bartholomé,
Mme Edward Marcel, MHe Landry, Mme Mal-
land, Mlle Lelorrain et aussi deux rétros-
pectives.
Associons-les et inclinons devant elles le tri-
but du souvenir.
Voici, entre un Ecce Homo et une tête séra-
phique, au-dessus d'un effet aquatique étrange,
une touffe de renoncules, d'azalées, de tulipes,
d'anémones. Au sommet du vase, elles débor-
dent, elles croulent. C'est la mémoire, en
teintes vives, dérobées sous le clair-obscur, de
Mme Desbordes-Jouas.
Puis, au bas du grand escalier, parmi un
peuple de statues, Gavroche, crâne et héroïque,
serre contre son flanc de marbre, contre son
flanc immortel, les cailloux de la rue ses
projectiles à lui. Ses yeux sont clairs, son âme
est forte. Ses joues ont les fossettes de la résis-
tance et du rire.
Au fronton de chacune de ces deux rétros-
pectives un bouquet de violettes est posé. Les
femmes peintres et sculpteurs les ont placées là
pour que, par ces effk>rescence.s évocatrices,
nouées en gerbe fine, deux disparues au grand
coeur soient encore présentes au milieu d'elles.
'.̃“•̃ ,:r;. Des Réaux
Chez les Radicaux -Socialistes
Ils sourient à M. Blum.
On lira en Dernière Heure des .extraits
du discoure ^prononcé hier soir par M. Mau-
rice Sarraut, président du parti radical et
radical-socialiste, $, lia réunion 'tenue par
Je comité exécutif, au palais des Fête¡s, rue
Saint-Martin.
C'est dans une atmosphère doublement
enfumée par l'archaïsme des harangues et
l'exhalaison du tabac: que lar sëanoè eut
lieu. M. Sarraut, avec toutes sortes dé cir-
convolutions, tressa pour M, Léon Blum
une couronne qui, un an avant Ha consul-
tation législative, prend le sens de la plus
claire séduction électorale. Urne, que de
baisers et quels. on échange en ton
nom
A l'égard de la politique actuelle, l'ora-
teur observa un mutisme absolu. Mais,
planant dans des généralités d'ailleurs
vénéneuses il ne nous fit grâce ni de la
condition du salariat depuis les temps les
plus reculés jusqu'à nos jours, ni de la ga-
lerie des ancêtres Pelletan, Goblet, Com-
bes, Louis Blanc, etc., compara, en citant
Guesde, « l'acte révolutionnaire à la nais-
sance.d'un d'um poussin (!) » s'égara chez
Karl Marx, Engels et Lassalle, et, faisant
remarquer, ce que tout le monde sait, (,ue
nous sommes en 1927 et non en l'an 3000, il
conseilla de (c continuer d'ici là un effort
laborieux et patient pour le bien de l'Hu-
manité ». Ce d'ici là promet à M. Sarraut
une longévité bien rare, car J'an 3000 le
verra certainement beaucoup plus que cen-
tenaire.
Le seul scénario qui orna un peu l'exhi-
bition fut l'arrivée théâtrale au beau
milieu de la séance, naturellement de
MM. Caillaux et Malvy, en habits impec-
cables, hauts de forme étincelants et plas-
trons superglacés. Démocratie.
Trois ou quatre comitards verbeux se
congestionnèrent pour passionner l'audi-
toire, mais vainement. Le bureau se hâta
envie de dormir ou crainte d'interven-
tions ? de faire voter l'ordre du jour que
nous publions également plus loin. On y
notera l'appel aux « démocrates, radicaux
et socialistes », qui montre le parti radical
tel qu'il fut toujours le fourrier des pires
abandons sociaux, le manœuvrier d'une
féodal,ité d'appétits.
Quant à la presse, elle n'a pas lieu de se
féliciter des « immortels principes ». L'ac-
cès de la salle était refusée à certains
journalistes, qui surent et sauront enten-
dre, voir et parler quand même.
Gaëtan Sanvoisin
A SAN-REMO
M. Stresemann n'a pas Yu M. Mussolini
Hier, une dépêche du Daily Herald, re-
produite par,certains de nos confrères, an-
nonçait que M. Mussolini "avait eu lundi
soir, dans le plus grand secret, une entre-
vue à San-Remo, avec M. Stresemann.
Une note officieuse de l'agence Stefani
déclare que ce bruit est faux. M. Musso-
lini n'a pas quitté Rome.
Mort du cardinal Ranuzzi
On annonce la mort, survenue à Rome,
du cardinal Ranuzzi, camerlingue au
Sacré-Collège.
Le défunt était âgé de 74 ans.
Le cardinal Ranuzzi' dë Bianchi; né
comte Vitorio Amedeo, vit le jour à.Bolo-
gne, le 14 juillet 1853.
Il fut ordonné prêtre le 14 mai 1880.
Il devint conseiller de la nonciature de
Paris le 13 septembre Elu évêque de
Lorette le 22 juin 1903, il fut sacré à Ro*me,
par le cardinal Respighi, le 5 juillet-sui-;
vant.
Il fut promu archevêque titulaire de Tyr
en novembre 1911 et majordome de Sa Sain-
teté en septembre 1914.
Il avait été créé cardinal-prêtre le 4
décembre 1916, avec le titre de Sainte-
Prisque.- ••'•
[Notre sécurité
d'abord
Tout le monde est d'accord sur la
nécessité de prévenir le retour d'une
catastrophe semblable à celle de
Mais on cesse de s'entendre sur le choix
des moyens. Dans le monde anglo-saxon,
où l'on prend volontiers l'effet pour la
cause, on condamne les armements
comme le plus grand risque de guerre,
sans cesser pour Cela d'organiser d'im-
pressionnantes forces terrestres, navales
et aériennes. En France et en Belgiquz,
la cruelle expérience d'un récent passé
fait que l'on considère la guerre comme
une éventualité toujours possible et les
armements comme une question insé-
parable du problème de la sécurité.
Deux manifestations de l'activité par-
lementaire, à Bruxelles et a Paris, hier,
ont, fort opportunément rouvert le dé-
bat sur ce problème, rendu plus angois-
sant par la restauration économique et
financière de l'Allemagne, qui a recou-
vré la plénitude de son potentiel de
guerre au sein d'une Europe appauvrie,
affaiblie et divisée par une longue série
de fautes et d'erreurs politiques.
M. de Broqueville, ministre de la dé-
fense nationale, a courageusement ex-
l'posé devante Ghaïribre belge, requise
de consentir les sacrifices nécessaires à
l'établissement d'un système défensif
sur les frontières de Belgique, la vérita-
ble situation de la Reichswehr, armée
de cadres, qui, par le licenciement an-
nuel d'un quart de ses effectifs, se re-
nouvelle entièrement en quatre ans,
dépense pour ses 100,000 hommes due
l'armée régulière les six dixièmes de ce
que dépensait pour ses 800,000 soldats
l'armée impériale d'avant-guerre et
pourrait former en quelques jours le
noyau d'une armée de choc de 500,000
hommes, derrière laquelle s'organiserait
rapidement une force militaire formi-
dable, alimentée par les industries mé-
tallurgiques et chimiques les plus puis-
santes du monde entier.
Il est des vérités bonnes à redire,
afin de ne point laisser s'endormir la
vigilance de peuples sans autre protec-
tion que l'armure de traités, de pactes,
d'accords ou de conventions que le
Reich peut transformer du jour au len-
demain en nouveaux chiffons de pa-
pier.
Cette .tentation sera d'autant moins
forte pour l'Allemagne qu'el'e saura
mieux ses. voisina sur leurs..gardes.. et
leurs dispositions prises. pour briser
toute velléité d'agression ailîetoande.
Sans être aussi complet, 1'exposé du
président du conseil, hier, à la commis-
sion de l'armée de la Chambre, n'en
concluait pas moins, avec autant de
netteté que M. de, Broqueville, à la
nécessité d'une réorganisation rapide
des forces militaires françaises et des
frontières fortifiées de l'Est, actuelle-
ment sans autre défense que la couver-
ture du Rhin occupé.
M. Poincaré a fort justement insisté
sur l'urgence de la discussion de la loi
militaire, qui doit passer avant la ré-
forme électorale dont se préoccupe trop
le Parlement. M. le maréchal Foch a
apporté à l'argumentation du président
du conseil l'aide de sa documentation
et de sa compétence techniques.
La vigilance, dit-il, s'impose en
présence d'un peuple de 65 à 70 mil-
lions d'hommes qui a conservé toutes
ses forces latentes intactes et dont la
science a puissamment ,accrù les possi-
bilités d'action.
Ces sages paroles répondent au senti-
ment que nous n'avons cessé d'expri-
mer ici a la lumière de réalités, hélas
trop évidentes et quotidiennement révé-
lées par l'activité que déploie l'Allema-
gne derrière la façade pacifique qu'elle
s'est imposée pour mieux tromper notre
défiance.
Le prétendus désarmement du Reich
n'est qu'un sinistre bluff habilement
machiné et auquel, seuls, certains poli-
ticiens français et belges se laissent
prendre.
En admettant même que l'Allemagne
n'ait officiellement que v00,000 hommes
sous les drapeaux, elle possède déjà sur
nous l'avantage de dispcser d'une armée
de métier qui lui permet, en cas de mo-
bilisation-, d'encadrer et d'instruire ses
recrues beaucoup plus rapidement que
toute autre nation.
Le Parlement qui négligerait de tenir
compte de cette considération et refuse-
rait de donner, au pays les moyens de se
mettre à l'abri d'une nouvelle surprise
assumerait une xesponsabilité qu'il ne
peut, semble-t-il, envisager.
René Lara
Le budget de la Reiçhswer
CI est trop élevé
La discussion sur. le budget de la
Reichswehr, qui s'est produite hier à Ber-
lin devant la commission du budget et du
Reichstag, est particulièrement intéres-
sante au lendemain de la communication
que M. Eccard, sénateur du Bas-Rhin, a
faite- au groupe de l'union républicaine au
Luxembourg, et au jour même de l'audi-
tion de --NI. Poincaré et du maréchal Foch
par'la commission de l'armée de la Cham-
bre, sur les préparatifs militaires du Reich.
Cette discussion, en effet, apporte une
confirmation -flagrante des'vues qui'ont
été émises aussi bien devant la Haute-
Assemblée qu'au Palais-Bourbon.
Le rapporteur socialiste du budget de la
Reichajfî ehr. a constaté, en effet, que les
dépenses ,de tous les postes de ce départe-
ment ont été de nouveau sensiblement éle-
vées et qu'il est absolument indispensable
dp les enrayer. Il a notamment critiqué le
nombre excessif des places de concentra-
tion et d'exercices de la Reichswehr. Il a
demandé la réduction du nombre des gar-
nisons et des officiers. Il a cité des chif-
fres impressionnants un régiment compte
yirigt ^capitaines Quant aux dépenses pour
l'achat des munitions, il faut se souve-
nir qu'elles sont quarante fois supérieures
à celtes de lîârmée française le rappor-
teur déclare qu'elles doivent être spéciale-
ment examinées.
Il s'occupe encore des fonds destinés à
certaines fabriques de gaz et réclame des
renseignements à ce sujet, ainsi qu'au su-
jet des munitions préparées et usinées en
Russie..
Enfin, il demande que l'on inscrive au
budget la somme nécessaire pour le traite-
ment d'un secrétaire d'Etat au ministère
de la. Reichswehr, qui aurait la- responsa-
bilité politique du budget militaire.
Souhaitons que sur ce dernier point les
socialistes obtiennent gain de cause, sans
nous faire grande illusion sur le rôle eue
jouerait ce nouveau fonctionnaire. Il est
permis de douter, en effet, qu'il arrête l'Al-
lemagne obstinée dans la voie des arme-
ments et des préparatifs militaires,,
Denys Meulhan
Lire en 2° page
LE GRAVE AVERTISSEMENT
DE M. DE BROQUEVILLE
Les Échos
Le présent national au duc et à la
duchesse de Brabant.
Le comité exécutif de la souscription
nationale organisée en vue d'offrir un
présent au duc et à la duchesse de Bra-
bant remettra, vendredi 25 février, à la
jeune Princesse le diadème, don des
neuf provinces. Chacune des provinces
a contribué pour un brillant à la con-
fection de ce joyau.
La cérémonie aura lieu à quatre heu-
res de l'après-midi, au palais de Bruxél-
les.
Monaco est toujours le grand port du
yachting sur la Riviera et les yachts les
plus élégants et les plus luxueux y pas-
sent l'hiver amarrés contre ses quais,
depuis les steam-yacht, comme la Jean-
nette à sir H. Liwesey, les anciens des-
troyers transformés, comme le Cutty-
Sarlc au duc de Westminster, jusqu'aux
goélettes de course, comme l'Ailée Il à
Mme V. Herriot.
Comme des mouettes au repos, les
yachts chauffent leur coque au soleil
entre Monte-Carlo et le rocher de
Monaco.
M. Marcel Cachin expulsé. mais de
Suisse. •
M. Marcel Cacliin, député commu-
niste, vient d'être l'objet d'une mesure
qui l'a sans doute laissé pantois, mais
qui provoque l'indignation de ses amis
politiques.
Il se rendait en Roumanie pour aller
assister le « camarade » Boris Stefanov
dans le procès qui lui est intenté. Au
cours de ce voyage, il devait traverser
la Suisse, mais les autorités helvétiques
s'y sont opposées. Arrêté à Bâle, M. Ca-
chin a été refoulé sur Paris et a dû se
rendre à Bucarest par 1 Allemagne.
Grande colère des communistes con-
tre la « Suisse bourgeoise »: Et que
d'autres Etats, s'ils avaient le souci de
la santé morale de leurs ressortissants,
agiraient de même 1
L'art chinois, si délicatement nuancé,
est toujours un régal pour les amateurs.
Tran-Hanh, 28, ruedeChâteaudun, sou-
met à leur choix une très belle collec-
tion de jades, broderies et porcelaines
anciennes. Ivoire, thé, etc. Importa-
tion directe de la Chine. Des prix très
raisonnables.
Les ailes repliées.
On se rappelle les essais merveilleux
et décisifs de Santos-Dumoni. Le pion-
nier de l'aviatiom, qui. s'est retiré à
Territet, en Suisse, enregistre de loin
les exploits de ses successeurs en occu-
pant ses loisirs à faire de la reliure. Il
s'j est révélé, paraîf-il, artiste remar-
quable.
Le premier livre qu'il ait relié est un
ouvrage swr Rodin, Rodin et son oeuvre,
et il vient de l'envoyer, par l'intermé-
diaire de son ami, M. de Souza-Dantas,
ambassadeur du Brésil en France, à une
dame brésilienne de Pétopdlis, le « Deau-
ville » de Rio-de-Janeiro, pour être mis
aux enchères au cours d'une vente de
charité.
La Sibérie terre de centenaires ?
Un journaliste viennois qui revient de
Sibérie prétend qu'en cette région la
longévité est extraordinaire. Là-bas, si
nous l'e,n croyons, les centenaires pullu-
lent. Il est vrai que la glace conserve.
Mais vivre en Sibérie, sous le régime
soviétique par-dessus le marché, man-
crue un peu trop d'attrait. Mieux vaut
vivre un peu moins, mais dans un pays
olus agréable
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 123 65 (+ 0 075). Dolar, 25 4975
(+ 0 0325). Belga, 354 50 (+ 1 25). Lire,
110 (+ 0 65). Franc suisse, 490 25
(– 0 25). Peseta espagnole, 426 (- 3 50).
Florin hollandais, 1020 25 (- 0 50).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 123 64. j
Dollar, 25' 49.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 17 février l
Région parisienne: vent variable faible, plutôt
nord; temps couvert, brumeux ou très brumeux;
quelques petites pluies ou bruines.
Température en faible hausse. 1
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Auteuil. 1
17 h, 30.- Conservatoire des Arts et Métiers:
Conférence « La lampe à trois électrodes et ses l
applications à la T.S.F. t
19 h. 45. Opéra: Répétition générale de
L'Impératrice aux Rochers. r
Le Coq
LA HËOIIVIRTiJBl S'ÂUTEUIL
C'est aujourd'hui jeudi 17 février que l'hippo-
drome de la butte jyfortemart rouvre ses portes.
Oh magie de certains événements, c'est comme
si la vie normale reprenait son cours.
Avouons-le franchement. On était las de Vin-
cennes et de ses sept épreuves de. trot tous les
deux jours, de ses gros chevaux, de ses drivers
aux puissantes carrures, de la bise aigrelette du
plateau dénudé de GraveHe. On était las de Nice,:
de Cannes, de Pau, de, toutes ces réunions loin-
taines qui fleurent la richesse et le luxe et dont
seul un petit nombre de Parisiens privilégiés de
la fortune peut suivre sur place l'intérêt et les
péripéties.
C'est très gentil d'apprendre, par les journaux
que M.' A. Veil-Rcard a enlevé la plupart des
prix importants sur la Côte d'Azur; mais, si
consciencieusement que soient faits les comptes
rendus sportifs, ils ne donnent qu'imparfaitement
da physionomie d'une épreuve et laissent dans
l'ombre les multiples incidents qui permettent
à un joueur ayant le sens de l'observation de
i trouver un prochain gagnant à grosse cote.
Une course, c'est essentiellement de la vie.
Toute course qu'on n'a pas vue, de ses yeux
vue, n'est qu'une chose morte dont il ne reste
rien dans la mémoire, dont il n'y a aucun ensei-
gnement profitable à tirer.
Ceci, hélas! c'est le procès implaidabde, et
je n'ai pas la prétention de décideur tous ceux
qui ont l'amour du jeu à venir sur les hippo-
dromes prendre des leçons de clairvoyance, pas
même à l'occasion de la réouverture d'Auteuil.,
cette reprise des courses dans la. région pari-
sienne a, cette année, plus d'importance que
d'habitude..
Nous traversons une crise économique grave,'
qui s'atténuera d'autant plus vite que le com-
merce et l'industrie seront plus vite persuadés
d'une stabilisation de fait en attendant la
stabilisation légale de notre monnaie. A divers
signes, on peut constater que cette crise ne peut
durer longtemps maintenant. Tout ce qui peut
contribuer à déclencher la reprise des affaires
est souhaitable.
Or, il n'est pas niable que tes courses sont
à Paris la raison d'un très actif mouvement d'af-
faires. Les commerces de luxe en profitent peùt-
être le plus directement, et ce sont eux qui se
trouvent les plus atteints par le ralentissement
des échanges. Il est très possible que la reprise
des courses d'Auteuil d'abord, suivie très rapide.
ment par celles d'Enghien, de Saint-Cloud, de
Maisons-Laffitte, et complétée dans un mois pair
celle de Longchamp, puis de Chantily, soit le
point de départ de la reprise commerciale atten-
due. Autrefois, on disait: a Quand le bâtiment
va, tout va ». Je crois bien qu'on peut aujour-
d'hui reporter l'axiome au bénéfice de la toi-
dette.
Or, tout pesage est un salon d'exposition de
la mode et de la couture. On va commander-
des toilettes pour Auteuiil; on en commandera
d'autres pour Longchamp.
C'est un premier point. L'industrie automo-
bile, l'industrie hôtelière. les restaurants voient,
eux aussi, leur chiffre d'affaires augmenter quand
les courses battent leur plein.
Et comme, cette année, les Sociétés. sportives
ont fait le sacrifice d'augmenter considérable-
ment les allocations des principales épreuves,
l'attrait sportif est plus intense. Tout ce qui
gravite autour en doit bénéficier grandement.
Georges Drouilly
Pinedo tente sa traversée de l'Atlantique
Hier soir, à 20 heures, l'aviateur de Pi-
nedo a quitté Bolama, capital© de la Gui-
née portugaise, pour tenter de traverser
l'Atlantique d'un seul bond en rejoignait
Port-Natal au Brésil, L'aviateur italien a
renoncé à faire escale aux îles du Cap-Vert,
ainsi qu'il en avait d'abord l'intention. A
moins'que les nécessités du ravitaillement
ne l'obligent à faire escale à l'île Saint-FeT-
nanidjo-de-Noronha, il compte franchir
d'une traite les 3,000 kilomètres qui sépa-
rent Bolama de Port-Natal. Cette tentative,
si -elle est hardie et risquée, est néanmoins
réalisable.
L'Atlantique-Sud a déjà été franchi deux
fois, mais en deux étapes. En 1923, par les
aviateurs portugais Sacadura-Cabral et
l'amiral Coutinho, et l'année dernière par
le pilote espagnol Franco.
La discussion
des Proj ets militaires
M. Poincaré et le maréchal Foch
à la Commission de l'armée
La commission de l'armée s'est réunie
hier, sous la présidence du général Gi-
rod, pour entendre un expose des vues
du gouvernement en ce qui concerne la
discussion à la Chambre des projets de
réorganisation militaire.
Le président du conseil et le ministre
d3 la guerre assistaient a la séance, ac-
compagnés du maréchal Foch et du
général DeBeney, chef d'état-major de
l'armée.
Le président du conseil a fait ressortir
l'urgence qu'il y avait à discuter sans
délai les projets de réorganisation et,
notamment, le projet portant organisa-
tion générale de l'armée.
Le président a; fait connaître aux
membres du gouvernement que la com-
mission en aurait fini dès la semaine
prochaine avec la deuxième lecture du
projet de loi d'organisation générale de
la nation et que ce projet pourrait venir
devant la Chambre dès que le gouverne-
ment le -désirerait; qu'au surplus, l'una-
nimité réalisée en commission sur ce
projet permettrait d'espérer que la dis-
cussion en séance pourrait être assez
rapide. D'autre part, la commission de
l'armée avait déjà décidé d'entamer
vendredi prochain, 25 février, le rapport
de M. Sénac sur l'organisation générale
de l'armée et d'en poursuivre la discus-
sion avec la même rapidité. que pour le
projet d'organisation générale de la na-
lion.
Après un échange de vues auquel ont
oris part MM. Paul-Boncour, Sénac,
Pauil Bernier et Accambray, rappor-
teurs, MM. Jean Fabry, Renaudel et de
Verneuil, la commission de l'armée et
e gouvernement ont pu constater leur
iccord sur la méthode de travail à adop-
er pour faire aboutir le plus tôt possi-
ble à la Chambre les projets militaires.
En ce qui concerne le projet d' « orga-
lisaition de. l'armée en temps de guerre »
h. du matin > PARIS ET départements 25 CENTIMES hl du matin)
JEUDI 17 FÉVRIER 1927
EDMOND TARBÉ ET HENRY DE PENE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
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Fantaisies
parlementaires
avez vous pas remarqué que l'intru-
sion des communistes dans- le domaine
parlementaire a donné aux débats légis-
latifs non seulement un caractère de
t»hitalité et de violence ce qui n'a rien
d!étonnant mais aussi une teinte de
morosité qu'autrefois on ne leur con-
naissait pas ? Les injures, les menaces,
les tumultes et les hourvaris sont deve-
nus si fréquents qu'ils passent à l'état
d habitude. Affaire de fréquentations
douteuses et de mauvaise éducation,
.qu'un peu de fermeté présidentielle
pourrait interrompre et clore à son gré.
Ce contre quoi il est plus difficile de réa-
gtr, c'est cette sorte de morne gravité
qui alourdit l'atmosphère de la Cham-
bre et en exclut la gaieté, demeurée ce-
pendant une des caractéristiques du ca-
ractère français. On sourit encore quel-
quefois au Palais-Bourbon. Mais on n'y
rit plus de ce bon rire qui était comme
une détente aux solennités oratoires et
un dérivatif au débordement des élo-
quences trop prolixes. Que ce besoin de
satisfaire à ce que Rabelais a appelé « 1e
propre de l'homme » ait été parfois
poussé jusqu'à la gaminerie, c'est bien
possible. Mais cela ne valait-il pas
mieux que de se répondre à coups d'in-
vectives, quand ce n'est pas à coups de
poing ?
Les hasards dune recherche m'ont
fait tomber, il y a quelques jours, sur
lé compte rendu officiel d'une séance du
Corps législatif en 1866. Heureux temps
où, malgré la vivacité croissante des
passions politiques, les esprits conser-
vaient assez de jeunesse pour ne pas se
refuser, le cas échéant, aux tentations
de la joyeuse humeur.
Ce jour-là, M. Martel faisait un dis-
cours savamment ordonné. C'était un
homme glabre, grave et solennel, qui,
drapé dans une ample redingote et cra-
vaté de haut, représentait à merveille
le type du parfait doctrinaire. Il fut,
d'ailleurs, si j'ai bonne mémoire, garde
des sceaux sous la troisième Républi-
que et même, sauf .erreur, président du
Sénat. Dans ces hautes fonctions, il con-
serva intacte toute son austérité.
Il s'en prenait alors à la presse et par-
ticulièrement aux petits journaux litté"-
l'aires, qu'il jugeait trop nombreux-
Déjà « Ces journaux, disait-il d'un ton
sévère, ces journaux, de quoi s'occu-
pent-ils- pour la plupart? Du désordre
des mœurs. Pour eux, rien n'est sacré. »
A ce moment, un murmure s'éleva
des travées de droite et ces mots, su-
s'urrés comme une plainte, coupèrent la
voix de l'orateur « Pour un sapeur. »
avait dit je ne sais quel loustic, le mar-
quis1 de Pire, peut-être, dont la spécia-
lité était d'égayer la Chambre par des
lazzis auxquels on ne pouvait refuser ni
la saveur drolatique, ni même parfois
la sagacité. Ils étaient un écho du grand
succès du jour, la chanson que Thérésa
avéit mise à la mode et dont le refrain
se chantait partout, même dans les sa-
longs les plus huppés.
Mais M. Martel ne fréquentait point
les cafés-concerts, et les salons pas da-
vanta, Il ne .comprenait donc rien au
fou rire qui, par une contagion quasi-
nerveuse, avait gagné toute la Chambre
et maintenant la secouait. Immobile de-
vant son banc, il ouvrait des yeux énor-
mes et des orseilles qui l'étaient encore
plus, en se demandant quel vent de fo-
lie avait soufflé sur ses collègues et leur
donnait de pareilles convulsions. Ses
voisins car alors la tribune n'existait
pas et les députés parlaient de leur
place ses voisins finirent par lui ex-
pliquer la chose. Alors, il se rassit, très
déconfit le débat se poursuivit dans le
calme et les pefits journaux furent
saufs.
Cette aventure avait eu des précédents
sous la Restauration, époque où cepen-
dant la lutte entre ultras et libéraux
était singulièrement ardente. Et de tout
cela on: peut conclure que, dans les as-
semblées, la gaieté est communicative,
comme la chaleur dans les banquets.
Mais la nervosité l'est aussi, et il a suffi
parfois, surtout quand les Parlements
n'avaient pas encore ouvert leurs portes
aux bousingots, d'un mot pris de tra-
vers pour qu'éclatent des tempêtes ca-
pables de mettre à mal un régime. Ici,
le tragique côtoie le ridicule et, de leur
rencontre, jaillissent de effets inatten-
C'est ainsi que Thiers, en 1873, heurta
sur son chemin la première pierre qui
le fit trébucher. On discutait, à l'Assem-
blée nationale, un projet de loi sur le
régime municipal de Lyon, dont le vi-
comte de Meaux, de la droite, était rap-
porteur, et qui tendait à replacer la se-
conde ville de France dans de conditions
identiques à celles de la capitale. A la
tribune, M. Le Royer, de la gauche,
combattait le projet J'arrive mainte-
nant, dit-il, à ce qu'a ajouté M. le rap-
porteur, à ce, bagage du rapport. » Sur
ce, violent tumulte cris « Retirez le
mot », claquements de pupitres. C'est
une impertinence », s'écrie le marquis
de Grammont. En vain, M. Le Royer es-
saie'de s'expliquer. Le bruit couvre sa
voix, qui s'éteint dans les clameurs.
Au fauteuil, Grévy semblait somno-
ler. Il était en tous cas distrait,' par
suite d'une petite mésaventure qu'il ve-
nait d'essuyer. Malgré son austérité af-
fectée, il ne se faisait point faute de ga-
lanterie et, en ce moment même, il cour-
tisait de près certaine belle étrangère
qui, justement, assistait à la séance. On
était au ler: avril, jour consacré aux
mauvaises plaisanteries.' La. dame s'en
souvint-elle ? Toujours est-il qu'elle en-
veloppa de papiers parfumes la photo-
graphie d'une vieille gouvernante an-
glaise qu'elle ava't, et la fit parvenir au
président, avec une suscription écrite de
sa main qui semblait prometteuse de
prochains abandons.
Grévy, reconnaissant l'écriture, avait
tressailli d'aise. Il ouvrit le paquet avec
un empressement visible, mais, rouge
de colère en en voyant le contenu, il
jeta vers la tribune où. trônait la belle
mystificatrice un regard furibond. De-
vant lui, cependant, la bagarre allait
croissant et la majorité, de plus en plus'
excitée, réclamait des sanctions. Comme
il n'avait pas suivi le débat, il fit de la
justice distributive et commença par
rappeler à l'ordre le marquis de Gram-
mont. Alors, à droite, un épouvantable
vacarme éclata.
Le député frappé, qui avait été appelé
à s'expliquer, aggravait d'ailleurs son
cas par des explications cavalières
« J'honore la personne de M. Le Royer,
que je ne connais même pas, disait-il.
J'ajouterai même, s il v tient, que je le
vénère. Mais je ne retirerai mon mot
que quand il aura retiré le sien. » Des
applaudissements frénétiques accueilli-
rent ces paroles narquoises et leur cré-
pitement exaspéra Grévy, que sa bles-
sure d'amour-propre avait déjà mis de
fort mauvaise humeur.
Il se leva, très pâle, justifia tant bien
que mal le rappel à l'ordre de M. de
Grammont, puis conclut en disant que,
« puisqu'il ne trouvait pas dans une par-
tie de l'Assemblée la iustice à laquelle
il avait droit, il saurait ce qui lui restait
à faire ». Le lendemain, il envoyait sa
démission.
C'était faire le jeu dé la droite, qui
fut enchantée d'appeler à la présidence
un homme à elle et qui nomma M. Buf-
fet. Elle voulait se débarrasser de
Thiers, dont les tendances républicaines
l'offusquaient et l'inquiétaient. Mais on
devait procéder par étapes, et celle-ci
était la première, sinon une des plus
importantes, qu'il fallût franchir. Ce
pas fait, on pouvait s'engager délibéré-
ment dans la voie conduisant à une ré-
volution de palais.
Un mot avait donc suffi à préparer
celle-ci et même à l'entamer. Preuve
que les petites causes ont souvent de
grands effets et que la solution des ques-
tions politiques les plus ardues a par-
fois dépendu d'un fou, rire ou d'une pa-
role incendiaire sans le vouloir. Et cette
constatation n'est pas faee pour rehaus-
ser l'éclat du régime parlementaire, à
qui l'on peut d'ailleurs adresser bien
d'autres reproches, du moins tel qu'il
est pratiqué chez nous.
Lieutenant-colonel Rdusset
LA VIE QUI 1 PAS SE:
Au Salon des Femmes peintres
et sculpteurs
LA JOURNÉE DU VERNISSAGE
II faisait sombre et froid au Grand Palais.
Mais la, qualité des toiles, au nombre de plus
d'un millier, l'attrait des divers travaux d'art,
des charmes de la sculpture opérèrent vite et
l'on put à loisir examiner un ensemble de
goût et de probité.
Les fleurs que de fleurs dominent.
Par une affinité naturelle, les corolles, les
pétales naissent d'eux-mêmes sous les doigts
féminins. Le portrait figure en assez grande
quantité, et, généralement bien présenté. Des
paysages, peu, trop peu. Des natures mortes,
des études d'intérieur, encore moins les
études que le foyer favorise vont-elles nous
donner cette inquiétude sociale de décroître et
de ne plus intéresser?
Le Portrait de ma grand.' mère, de Mlle Félix,
est d'émouvante facture. Dans une autre pose
et dans une note différente, cette toile rappelle
La Mère de Whistijer, ce chef-d'œuvre du respect
filial dans l'art. Avec La Semeuse d'étoiles
Mme Fould a tenté une interprétation symbo-
lique des matières éternelles dans leur fusion
créatrice, et son effet captive, car l'oeuvre est
exécutée d'après les couleurs de l'analyse spec-
trale et les plus récents documents. Les dégra-
dations du vert et du bleu, la sensation de
l'espace et des cimes est bien traduite par Mme
Malfilatre dans son Crépuscule sur la neige.
Notons La Psyché aux poupées, de Mlle Soudi,
une Parisienne que la note moderne amuse,
Parmi les toiles qu'expose Mlle Mortlock, son
portrait par elle-même, en robe mordorée, a
belle allure. Il appartient à l'école de ceux qui
abondent dans la National- Gallery; le mouve-
ment est plein, les mains fines, la patine juste,
et si le visage manque un peu d'expression, il
rappelle, par cet effacement même et avec
un métier tout dissemblable les traits du
personnage féminin dans L'Amoui sous les
ruines, 'de Burne-Jones.
La Côte d'Emeraude au soleil couchànt, de
Mme Bizard-Pérati, est enchantée d'un long
adieu de soleil; dans L'Efé au Mourillon, de
Mme Malquet, maintes inégalités ne rendent
pas niable la portée de l'effort, le sens de 'la
couleur et le jeu de la lumière les études
de Saint-Séverin et de l'église de Marval, en
Limousin, permettent d'apprécier des valeurs
de vitraux et d'ombre lustrale, et la peinture
au couteau, à mi-relief, de MMe Olga Slom,
élève de son père. triomphe, dans des visions
de Paris et du Midi, des pièges tendus par:
l'effet facile d'un genre qui a perdu son carac-
tère de révélation et d'originalité.
Le pinceau hardi quasi montparnassien
de Mme Mei Barcy nous a, une fois' de plus,
séduit par ses portraits, où une Impression
ensorcelle. Dans son paysage brodé, Les Iles
de la Seine à Villennes, .Mme Jeanne Labric
atteint la beauté unique que' méritent sa déli-
catesse et ses longs efforts; signalons la teèh-
nique linéaire et les teintes *«ïà correspondance
de, Mme Hayem-Auscher, un scrupuleux .petit
panneau d'Intérieurs anciens, de Mlle Moreau-
Wolff, toute la cimaise dé Mme Smith-Cham-
pion, celle de Mlle Agar du Marest, le' dessin
rehaussé pa.- lequel Mlle Sonia Hansen a campé
la belle figure de Sa Grandeur Mgr l'archevêque
de Rouen, Le Message' (à' la Murger.) de
Mlle Hurel, et retrouvons avec plaisir, près de
trois pastels qu'elle a traités à merveille, deux
Dettes peintures de Mlle Lavrut, toujours ner-
veuse, et dont La Robe mauve, surtout, a droit I
à des éloges.
Le Portrait de Mademoiselle il, L. est, par,!
sa vie/son dessin impeccable, un des meilleurs
pastels du Salon, un des meilleurs portraits aussi.
Aussi le rapprocherons-nous du nom de deux
artistes dont les envois sont de tout premier
ordre Mlle Meunier et Mme Mouret-Philippot.
La première, par sa Maison grise et son Jardin
du Luxembourg surtout, réunit sans défaillance
le sentiment et le talent le plus sûr. La deuxième
Paysage de printemps, Paysage d'entre Sam-
bre et Meuse magnifie une vibration .de pers-
pective," de, reflets et de branchages qui met
ses compositions au premier rang des études
de plein air.
Mme la duchesse d'Uiès douairière, aussi
fidèle au ciseau qu'à Diane, expose une sta-
tuette plâtre: Première victime, qui porte toute
la pureté d'une offrande antique. Mme Fanny
Rozet, délaissant ses délicieux personnages
romantiques et la compétence d'animalier que
nous avions admirée 1'an dernier, nous offre
une tête de Savoyarde, céramique craquelée, et
une Charmeuse, parfaite de lignes ivoire
qu'elle a fait tout petit pour-le faire avec
soin Une pâte solide marque un buste dû,
entre autres, à Mme Girardet celui de Paul
Coze, peintre des Peaux-Rouges, en chef sioux.
Un Pâtre du Soudan, de Mlle Zuniguarld, rêve
non loin dans son bronze solitaire, et, d'extrême
finesse, le buste de la vicomtesse de Suarez
d'Aulan est l'élégance même.
Enfin, par.un chemin de fleurs où nous ne
citerons que des noms, tant sont nombreuses
les palettes qui les firent éclore nous ren-
controns Mme Faux-Froidure, Mlle Bartholomé,
Mme Edward Marcel, MHe Landry, Mme Mal-
land, Mlle Lelorrain et aussi deux rétros-
pectives.
Associons-les et inclinons devant elles le tri-
but du souvenir.
Voici, entre un Ecce Homo et une tête séra-
phique, au-dessus d'un effet aquatique étrange,
une touffe de renoncules, d'azalées, de tulipes,
d'anémones. Au sommet du vase, elles débor-
dent, elles croulent. C'est la mémoire, en
teintes vives, dérobées sous le clair-obscur, de
Mme Desbordes-Jouas.
Puis, au bas du grand escalier, parmi un
peuple de statues, Gavroche, crâne et héroïque,
serre contre son flanc de marbre, contre son
flanc immortel, les cailloux de la rue ses
projectiles à lui. Ses yeux sont clairs, son âme
est forte. Ses joues ont les fossettes de la résis-
tance et du rire.
Au fronton de chacune de ces deux rétros-
pectives un bouquet de violettes est posé. Les
femmes peintres et sculpteurs les ont placées là
pour que, par ces effk>rescence.s évocatrices,
nouées en gerbe fine, deux disparues au grand
coeur soient encore présentes au milieu d'elles.
'.̃“•̃ ,:r;. Des Réaux
Chez les Radicaux -Socialistes
Ils sourient à M. Blum.
On lira en Dernière Heure des .extraits
du discoure ^prononcé hier soir par M. Mau-
rice Sarraut, président du parti radical et
radical-socialiste, $, lia réunion 'tenue par
Je comité exécutif, au palais des Fête¡s, rue
Saint-Martin.
C'est dans une atmosphère doublement
enfumée par l'archaïsme des harangues et
l'exhalaison du tabac: que lar sëanoè eut
lieu. M. Sarraut, avec toutes sortes dé cir-
convolutions, tressa pour M, Léon Blum
une couronne qui, un an avant Ha consul-
tation législative, prend le sens de la plus
claire séduction électorale. Urne, que de
baisers et quels. on échange en ton
nom
A l'égard de la politique actuelle, l'ora-
teur observa un mutisme absolu. Mais,
planant dans des généralités d'ailleurs
vénéneuses il ne nous fit grâce ni de la
condition du salariat depuis les temps les
plus reculés jusqu'à nos jours, ni de la ga-
lerie des ancêtres Pelletan, Goblet, Com-
bes, Louis Blanc, etc., compara, en citant
Guesde, « l'acte révolutionnaire à la nais-
sance.d'un d'um poussin (!) » s'égara chez
Karl Marx, Engels et Lassalle, et, faisant
remarquer, ce que tout le monde sait, (,ue
nous sommes en 1927 et non en l'an 3000, il
conseilla de (c continuer d'ici là un effort
laborieux et patient pour le bien de l'Hu-
manité ». Ce d'ici là promet à M. Sarraut
une longévité bien rare, car J'an 3000 le
verra certainement beaucoup plus que cen-
tenaire.
Le seul scénario qui orna un peu l'exhi-
bition fut l'arrivée théâtrale au beau
milieu de la séance, naturellement de
MM. Caillaux et Malvy, en habits impec-
cables, hauts de forme étincelants et plas-
trons superglacés. Démocratie.
Trois ou quatre comitards verbeux se
congestionnèrent pour passionner l'audi-
toire, mais vainement. Le bureau se hâta
envie de dormir ou crainte d'interven-
tions ? de faire voter l'ordre du jour que
nous publions également plus loin. On y
notera l'appel aux « démocrates, radicaux
et socialistes », qui montre le parti radical
tel qu'il fut toujours le fourrier des pires
abandons sociaux, le manœuvrier d'une
féodal,ité d'appétits.
Quant à la presse, elle n'a pas lieu de se
féliciter des « immortels principes ». L'ac-
cès de la salle était refusée à certains
journalistes, qui surent et sauront enten-
dre, voir et parler quand même.
Gaëtan Sanvoisin
A SAN-REMO
M. Stresemann n'a pas Yu M. Mussolini
Hier, une dépêche du Daily Herald, re-
produite par,certains de nos confrères, an-
nonçait que M. Mussolini "avait eu lundi
soir, dans le plus grand secret, une entre-
vue à San-Remo, avec M. Stresemann.
Une note officieuse de l'agence Stefani
déclare que ce bruit est faux. M. Musso-
lini n'a pas quitté Rome.
Mort du cardinal Ranuzzi
On annonce la mort, survenue à Rome,
du cardinal Ranuzzi, camerlingue au
Sacré-Collège.
Le défunt était âgé de 74 ans.
Le cardinal Ranuzzi' dë Bianchi; né
comte Vitorio Amedeo, vit le jour à.Bolo-
gne, le 14 juillet 1853.
Il fut ordonné prêtre le 14 mai 1880.
Il devint conseiller de la nonciature de
Paris le 13 septembre Elu évêque de
Lorette le 22 juin 1903, il fut sacré à Ro*me,
par le cardinal Respighi, le 5 juillet-sui-;
vant.
Il fut promu archevêque titulaire de Tyr
en novembre 1911 et majordome de Sa Sain-
teté en septembre 1914.
Il avait été créé cardinal-prêtre le 4
décembre 1916, avec le titre de Sainte-
Prisque.- ••'•
[Notre sécurité
d'abord
Tout le monde est d'accord sur la
nécessité de prévenir le retour d'une
catastrophe semblable à celle de
Mais on cesse de s'entendre sur le choix
des moyens. Dans le monde anglo-saxon,
où l'on prend volontiers l'effet pour la
cause, on condamne les armements
comme le plus grand risque de guerre,
sans cesser pour Cela d'organiser d'im-
pressionnantes forces terrestres, navales
et aériennes. En France et en Belgiquz,
la cruelle expérience d'un récent passé
fait que l'on considère la guerre comme
une éventualité toujours possible et les
armements comme une question insé-
parable du problème de la sécurité.
Deux manifestations de l'activité par-
lementaire, à Bruxelles et a Paris, hier,
ont, fort opportunément rouvert le dé-
bat sur ce problème, rendu plus angois-
sant par la restauration économique et
financière de l'Allemagne, qui a recou-
vré la plénitude de son potentiel de
guerre au sein d'une Europe appauvrie,
affaiblie et divisée par une longue série
de fautes et d'erreurs politiques.
M. de Broqueville, ministre de la dé-
fense nationale, a courageusement ex-
l'posé devante Ghaïribre belge, requise
de consentir les sacrifices nécessaires à
l'établissement d'un système défensif
sur les frontières de Belgique, la vérita-
ble situation de la Reichswehr, armée
de cadres, qui, par le licenciement an-
nuel d'un quart de ses effectifs, se re-
nouvelle entièrement en quatre ans,
dépense pour ses 100,000 hommes due
l'armée régulière les six dixièmes de ce
que dépensait pour ses 800,000 soldats
l'armée impériale d'avant-guerre et
pourrait former en quelques jours le
noyau d'une armée de choc de 500,000
hommes, derrière laquelle s'organiserait
rapidement une force militaire formi-
dable, alimentée par les industries mé-
tallurgiques et chimiques les plus puis-
santes du monde entier.
Il est des vérités bonnes à redire,
afin de ne point laisser s'endormir la
vigilance de peuples sans autre protec-
tion que l'armure de traités, de pactes,
d'accords ou de conventions que le
Reich peut transformer du jour au len-
demain en nouveaux chiffons de pa-
pier.
Cette .tentation sera d'autant moins
forte pour l'Allemagne qu'el'e saura
mieux ses. voisina sur leurs..gardes.. et
leurs dispositions prises. pour briser
toute velléité d'agression ailîetoande.
Sans être aussi complet, 1'exposé du
président du conseil, hier, à la commis-
sion de l'armée de la Chambre, n'en
concluait pas moins, avec autant de
netteté que M. de, Broqueville, à la
nécessité d'une réorganisation rapide
des forces militaires françaises et des
frontières fortifiées de l'Est, actuelle-
ment sans autre défense que la couver-
ture du Rhin occupé.
M. Poincaré a fort justement insisté
sur l'urgence de la discussion de la loi
militaire, qui doit passer avant la ré-
forme électorale dont se préoccupe trop
le Parlement. M. le maréchal Foch a
apporté à l'argumentation du président
du conseil l'aide de sa documentation
et de sa compétence techniques.
La vigilance, dit-il, s'impose en
présence d'un peuple de 65 à 70 mil-
lions d'hommes qui a conservé toutes
ses forces latentes intactes et dont la
science a puissamment ,accrù les possi-
bilités d'action.
Ces sages paroles répondent au senti-
ment que nous n'avons cessé d'expri-
mer ici a la lumière de réalités, hélas
trop évidentes et quotidiennement révé-
lées par l'activité que déploie l'Allema-
gne derrière la façade pacifique qu'elle
s'est imposée pour mieux tromper notre
défiance.
Le prétendus désarmement du Reich
n'est qu'un sinistre bluff habilement
machiné et auquel, seuls, certains poli-
ticiens français et belges se laissent
prendre.
En admettant même que l'Allemagne
n'ait officiellement que v00,000 hommes
sous les drapeaux, elle possède déjà sur
nous l'avantage de dispcser d'une armée
de métier qui lui permet, en cas de mo-
bilisation-, d'encadrer et d'instruire ses
recrues beaucoup plus rapidement que
toute autre nation.
Le Parlement qui négligerait de tenir
compte de cette considération et refuse-
rait de donner, au pays les moyens de se
mettre à l'abri d'une nouvelle surprise
assumerait une xesponsabilité qu'il ne
peut, semble-t-il, envisager.
René Lara
Le budget de la Reiçhswer
CI est trop élevé
La discussion sur. le budget de la
Reichswehr, qui s'est produite hier à Ber-
lin devant la commission du budget et du
Reichstag, est particulièrement intéres-
sante au lendemain de la communication
que M. Eccard, sénateur du Bas-Rhin, a
faite- au groupe de l'union républicaine au
Luxembourg, et au jour même de l'audi-
tion de --NI. Poincaré et du maréchal Foch
par'la commission de l'armée de la Cham-
bre, sur les préparatifs militaires du Reich.
Cette discussion, en effet, apporte une
confirmation -flagrante des'vues qui'ont
été émises aussi bien devant la Haute-
Assemblée qu'au Palais-Bourbon.
Le rapporteur socialiste du budget de la
Reichajfî ehr. a constaté, en effet, que les
dépenses ,de tous les postes de ce départe-
ment ont été de nouveau sensiblement éle-
vées et qu'il est absolument indispensable
dp les enrayer. Il a notamment critiqué le
nombre excessif des places de concentra-
tion et d'exercices de la Reichswehr. Il a
demandé la réduction du nombre des gar-
nisons et des officiers. Il a cité des chif-
fres impressionnants un régiment compte
yirigt ^capitaines Quant aux dépenses pour
l'achat des munitions, il faut se souve-
nir qu'elles sont quarante fois supérieures
à celtes de lîârmée française le rappor-
teur déclare qu'elles doivent être spéciale-
ment examinées.
Il s'occupe encore des fonds destinés à
certaines fabriques de gaz et réclame des
renseignements à ce sujet, ainsi qu'au su-
jet des munitions préparées et usinées en
Russie..
Enfin, il demande que l'on inscrive au
budget la somme nécessaire pour le traite-
ment d'un secrétaire d'Etat au ministère
de la. Reichswehr, qui aurait la- responsa-
bilité politique du budget militaire.
Souhaitons que sur ce dernier point les
socialistes obtiennent gain de cause, sans
nous faire grande illusion sur le rôle eue
jouerait ce nouveau fonctionnaire. Il est
permis de douter, en effet, qu'il arrête l'Al-
lemagne obstinée dans la voie des arme-
ments et des préparatifs militaires,,
Denys Meulhan
Lire en 2° page
LE GRAVE AVERTISSEMENT
DE M. DE BROQUEVILLE
Les Échos
Le présent national au duc et à la
duchesse de Brabant.
Le comité exécutif de la souscription
nationale organisée en vue d'offrir un
présent au duc et à la duchesse de Bra-
bant remettra, vendredi 25 février, à la
jeune Princesse le diadème, don des
neuf provinces. Chacune des provinces
a contribué pour un brillant à la con-
fection de ce joyau.
La cérémonie aura lieu à quatre heu-
res de l'après-midi, au palais de Bruxél-
les.
Monaco est toujours le grand port du
yachting sur la Riviera et les yachts les
plus élégants et les plus luxueux y pas-
sent l'hiver amarrés contre ses quais,
depuis les steam-yacht, comme la Jean-
nette à sir H. Liwesey, les anciens des-
troyers transformés, comme le Cutty-
Sarlc au duc de Westminster, jusqu'aux
goélettes de course, comme l'Ailée Il à
Mme V. Herriot.
Comme des mouettes au repos, les
yachts chauffent leur coque au soleil
entre Monte-Carlo et le rocher de
Monaco.
M. Marcel Cachin expulsé. mais de
Suisse. •
M. Marcel Cacliin, député commu-
niste, vient d'être l'objet d'une mesure
qui l'a sans doute laissé pantois, mais
qui provoque l'indignation de ses amis
politiques.
Il se rendait en Roumanie pour aller
assister le « camarade » Boris Stefanov
dans le procès qui lui est intenté. Au
cours de ce voyage, il devait traverser
la Suisse, mais les autorités helvétiques
s'y sont opposées. Arrêté à Bâle, M. Ca-
chin a été refoulé sur Paris et a dû se
rendre à Bucarest par 1 Allemagne.
Grande colère des communistes con-
tre la « Suisse bourgeoise »: Et que
d'autres Etats, s'ils avaient le souci de
la santé morale de leurs ressortissants,
agiraient de même 1
L'art chinois, si délicatement nuancé,
est toujours un régal pour les amateurs.
Tran-Hanh, 28, ruedeChâteaudun, sou-
met à leur choix une très belle collec-
tion de jades, broderies et porcelaines
anciennes. Ivoire, thé, etc. Importa-
tion directe de la Chine. Des prix très
raisonnables.
Les ailes repliées.
On se rappelle les essais merveilleux
et décisifs de Santos-Dumoni. Le pion-
nier de l'aviatiom, qui. s'est retiré à
Territet, en Suisse, enregistre de loin
les exploits de ses successeurs en occu-
pant ses loisirs à faire de la reliure. Il
s'j est révélé, paraîf-il, artiste remar-
quable.
Le premier livre qu'il ait relié est un
ouvrage swr Rodin, Rodin et son oeuvre,
et il vient de l'envoyer, par l'intermé-
diaire de son ami, M. de Souza-Dantas,
ambassadeur du Brésil en France, à une
dame brésilienne de Pétopdlis, le « Deau-
ville » de Rio-de-Janeiro, pour être mis
aux enchères au cours d'une vente de
charité.
La Sibérie terre de centenaires ?
Un journaliste viennois qui revient de
Sibérie prétend qu'en cette région la
longévité est extraordinaire. Là-bas, si
nous l'e,n croyons, les centenaires pullu-
lent. Il est vrai que la glace conserve.
Mais vivre en Sibérie, sous le régime
soviétique par-dessus le marché, man-
crue un peu trop d'attrait. Mieux vaut
vivre un peu moins, mais dans un pays
olus agréable
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 123 65 (+ 0 075). Dolar, 25 4975
(+ 0 0325). Belga, 354 50 (+ 1 25). Lire,
110 (+ 0 65). Franc suisse, 490 25
(– 0 25). Peseta espagnole, 426 (- 3 50).
Florin hollandais, 1020 25 (- 0 50).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 123 64. j
Dollar, 25' 49.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 17 février l
Région parisienne: vent variable faible, plutôt
nord; temps couvert, brumeux ou très brumeux;
quelques petites pluies ou bruines.
Température en faible hausse. 1
AUJOURD'HUI
14 heures. Courses à Auteuil. 1
17 h, 30.- Conservatoire des Arts et Métiers:
Conférence « La lampe à trois électrodes et ses l
applications à la T.S.F. t
19 h. 45. Opéra: Répétition générale de
L'Impératrice aux Rochers. r
Le Coq
LA HËOIIVIRTiJBl S'ÂUTEUIL
C'est aujourd'hui jeudi 17 février que l'hippo-
drome de la butte jyfortemart rouvre ses portes.
Oh magie de certains événements, c'est comme
si la vie normale reprenait son cours.
Avouons-le franchement. On était las de Vin-
cennes et de ses sept épreuves de. trot tous les
deux jours, de ses gros chevaux, de ses drivers
aux puissantes carrures, de la bise aigrelette du
plateau dénudé de GraveHe. On était las de Nice,:
de Cannes, de Pau, de, toutes ces réunions loin-
taines qui fleurent la richesse et le luxe et dont
seul un petit nombre de Parisiens privilégiés de
la fortune peut suivre sur place l'intérêt et les
péripéties.
C'est très gentil d'apprendre, par les journaux
que M.' A. Veil-Rcard a enlevé la plupart des
prix importants sur la Côte d'Azur; mais, si
consciencieusement que soient faits les comptes
rendus sportifs, ils ne donnent qu'imparfaitement
da physionomie d'une épreuve et laissent dans
l'ombre les multiples incidents qui permettent
à un joueur ayant le sens de l'observation de
i trouver un prochain gagnant à grosse cote.
Une course, c'est essentiellement de la vie.
Toute course qu'on n'a pas vue, de ses yeux
vue, n'est qu'une chose morte dont il ne reste
rien dans la mémoire, dont il n'y a aucun ensei-
gnement profitable à tirer.
Ceci, hélas! c'est le procès implaidabde, et
je n'ai pas la prétention de décideur tous ceux
qui ont l'amour du jeu à venir sur les hippo-
dromes prendre des leçons de clairvoyance, pas
même à l'occasion de la réouverture d'Auteuil.,
cette reprise des courses dans la. région pari-
sienne a, cette année, plus d'importance que
d'habitude..
Nous traversons une crise économique grave,'
qui s'atténuera d'autant plus vite que le com-
merce et l'industrie seront plus vite persuadés
d'une stabilisation de fait en attendant la
stabilisation légale de notre monnaie. A divers
signes, on peut constater que cette crise ne peut
durer longtemps maintenant. Tout ce qui peut
contribuer à déclencher la reprise des affaires
est souhaitable.
Or, il n'est pas niable que tes courses sont
à Paris la raison d'un très actif mouvement d'af-
faires. Les commerces de luxe en profitent peùt-
être le plus directement, et ce sont eux qui se
trouvent les plus atteints par le ralentissement
des échanges. Il est très possible que la reprise
des courses d'Auteuil d'abord, suivie très rapide.
ment par celles d'Enghien, de Saint-Cloud, de
Maisons-Laffitte, et complétée dans un mois pair
celle de Longchamp, puis de Chantily, soit le
point de départ de la reprise commerciale atten-
due. Autrefois, on disait: a Quand le bâtiment
va, tout va ». Je crois bien qu'on peut aujour-
d'hui reporter l'axiome au bénéfice de la toi-
dette.
Or, tout pesage est un salon d'exposition de
la mode et de la couture. On va commander-
des toilettes pour Auteuiil; on en commandera
d'autres pour Longchamp.
C'est un premier point. L'industrie automo-
bile, l'industrie hôtelière. les restaurants voient,
eux aussi, leur chiffre d'affaires augmenter quand
les courses battent leur plein.
Et comme, cette année, les Sociétés. sportives
ont fait le sacrifice d'augmenter considérable-
ment les allocations des principales épreuves,
l'attrait sportif est plus intense. Tout ce qui
gravite autour en doit bénéficier grandement.
Georges Drouilly
Pinedo tente sa traversée de l'Atlantique
Hier soir, à 20 heures, l'aviateur de Pi-
nedo a quitté Bolama, capital© de la Gui-
née portugaise, pour tenter de traverser
l'Atlantique d'un seul bond en rejoignait
Port-Natal au Brésil, L'aviateur italien a
renoncé à faire escale aux îles du Cap-Vert,
ainsi qu'il en avait d'abord l'intention. A
moins'que les nécessités du ravitaillement
ne l'obligent à faire escale à l'île Saint-FeT-
nanidjo-de-Noronha, il compte franchir
d'une traite les 3,000 kilomètres qui sépa-
rent Bolama de Port-Natal. Cette tentative,
si -elle est hardie et risquée, est néanmoins
réalisable.
L'Atlantique-Sud a déjà été franchi deux
fois, mais en deux étapes. En 1923, par les
aviateurs portugais Sacadura-Cabral et
l'amiral Coutinho, et l'année dernière par
le pilote espagnol Franco.
La discussion
des Proj ets militaires
M. Poincaré et le maréchal Foch
à la Commission de l'armée
La commission de l'armée s'est réunie
hier, sous la présidence du général Gi-
rod, pour entendre un expose des vues
du gouvernement en ce qui concerne la
discussion à la Chambre des projets de
réorganisation militaire.
Le président du conseil et le ministre
d3 la guerre assistaient a la séance, ac-
compagnés du maréchal Foch et du
général DeBeney, chef d'état-major de
l'armée.
Le président du conseil a fait ressortir
l'urgence qu'il y avait à discuter sans
délai les projets de réorganisation et,
notamment, le projet portant organisa-
tion générale de l'armée.
Le président a; fait connaître aux
membres du gouvernement que la com-
mission en aurait fini dès la semaine
prochaine avec la deuxième lecture du
projet de loi d'organisation générale de
la nation et que ce projet pourrait venir
devant la Chambre dès que le gouverne-
ment le -désirerait; qu'au surplus, l'una-
nimité réalisée en commission sur ce
projet permettrait d'espérer que la dis-
cussion en séance pourrait être assez
rapide. D'autre part, la commission de
l'armée avait déjà décidé d'entamer
vendredi prochain, 25 février, le rapport
de M. Sénac sur l'organisation générale
de l'armée et d'en poursuivre la discus-
sion avec la même rapidité. que pour le
projet d'organisation générale de la na-
lion.
Après un échange de vues auquel ont
oris part MM. Paul-Boncour, Sénac,
Pauil Bernier et Accambray, rappor-
teurs, MM. Jean Fabry, Renaudel et de
Verneuil, la commission de l'armée et
e gouvernement ont pu constater leur
iccord sur la méthode de travail à adop-
er pour faire aboutir le plus tôt possi-
ble à la Chambre les projets militaires.
En ce qui concerne le projet d' « orga-
lisaition de. l'armée en temps de guerre »
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