Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-02-11
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 février 1927 11 février 1927
Description : 1927/02/11 (Numéro 18026). 1927/02/11 (Numéro 18026).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/03/2008
62" année. 3e. sérié. N° 18026
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EDMOND TARBÉET HENRY DE PÉRÊ
ARTHUR MEYER
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RENÉ LARA
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A L'ACADÉMIE FRANÇAISE
M. le dae de La Forée
REÇU
Tout s'est arrangé à souhait pour que
la cérémonie d'hier sous la Coupole fût
de tous points réussie. Comme l'ont rap-
pelé M. ,1e duc de La Force et M. Mau-
rice Donnay, les circonstances n'ont pas
jeté constamment favorables au comte
rOthenin d'Haussonville, et elles ne lui
-lent pas toujours permis de donner sa
mesure. Mais M. d'Haussonville béné-
ficie de cette chance posthume une
chance à laquelle l'Académie a beau-
coup aidé d'avoir, un successeur que
'lui-même souhaitait, un successeur que
tout avait préparé à bien comprendre,
que tout.invitait à louer le disparu.
Nous l'avons vu. par un récent et,
'écrivons-le sans, hésiter, un déplorable
.exemple, un récipiendaire peut faire de
;la grève perlée entendez par là qu'il
iiui .est loisible, en négligeant des détails
•feignificatifs, en passant sous silence
-des œuvres ou des actions notables, de
:saboter l'éloge de son 'infortuné prédé-
Parfois encore, nous avons vu
icela, nous comme eût dit l'Astier-
rRehu, de Daudet parfois encore, sans
nourrir de si noirs desseins, le nouvel
jélu pèche par négligence et indolence,
et parce qu'il abuse de l'art des digres-
sions, il escamote la gloire de celui qui
,en mourant lui a fait une place.
Cette fois, rien de semblable. Nous
avons vraiment entendu un éloge, dans
le sens le plus complet du mot, un éloge
scrupuleusement étudié, et qui ne con-
Ltenait aucune perfidie, ni même une de
lices anodines épigrammes qui font partie
.du magasin dés accessoires académi-
'ques. Le duc de La Force a fait voir tous
ies aspects de la personnalitémultiforme
̃ :du comte d'Haussonville, et comment ce
dernier sut avec un égal succès assigner
idea buts très divers iL son intelligence
'aussi souple que perspicace, à son ta-
rent aussi délié que racé..
Le récipiendaire a évoqué un Haus-
^onyLlle que les générations nouvelles'
i n'ont pas connu, et aussi un Hausson-
';ville dont elles ont pu .admirer .l'aç-!
iltivité. Après avoir fait revivre l'élève de
iIi0uis4e-Grand précocement doué pour
J'iiistoire, l'étud.iant en droit déjà épris
idé politique, le clerc amateur de
M0 Denormandie, l'avocat de vingt ans,
i le chasseur à courre, l'officier qui en
̃ 11870 était aux côtés du général Prince-
iteau, M. le duo de La Force a rappelé
Ses brillants débuts politiques de son
éminent ami député tout de suite en
et bientôt écourté, s'employant de
itoutes ses forces au rétablissement de la
jmonairehie, travaillant à cette « fu-
ion » entne la branche aînée et la bran-
he cadette, entre Bourbons et Orléans,
si espérée au lendemain de 1870 partie
bons Francais.
M. de La Force nous montra M.
d'Haussunville de plus en plus lié par
le dévouement et l'amitié au: Comte de
.paris, devenant le collaborateur du
Prince et son confident il nous le
montra en quête de documents pris sur
le vif pour ses études sociales, puis
adonné à l'histoire, histoire générale et
histoire locale, attaché à demander a
ses archives familiales de précieuses
indications sur un passé qui le-consolai
sans doute des déceptions du présent.
Mais cette peinture exacte des occupa-
tions si nombreuses et si élevées de M.
'd'Haussonville eût été malgré tout infi-
dèle, si l'on n'avait pas ajouté qu'au mi-
lieu de tant d'obligations, l'auteur. du
'Salon de Mme Necker trouvait toujours
ile temps d'être un brillant causeur, un
maître de maison parfait M. le duc de
.La Force n'a pas manqué de le faire, et
n biographe qui ne néglige pas le cadre
«où ont vécu ses personnages, il a célébré
le charme rare de Coppet, noté les habi-
jtudes de vie et de travail qu'y avait
adaptées le maître de cette illustre mai-
son, indiqué ce qui était un trait
ssentiel avec quelle vigilance M.
d'Haussonville sut toujours rester le
gardien jaloux des archives de sa grand'-
ijrnère Mme de Staël.,
A ce. discours, qui fut exactement ce
.qu'il devait être, M. Maurice Donnay fit
aye réponse qu'on peut citer aussi
;3omme un modèle 'de tact nuancé. Les
jtrouvsilles y abondent, la verve la plus
'délicate y pétille, et dans cette prose si
((Spirituelle, si ailée, l'on ne trouverait
,pas la plus petite méchanceté l'audi-
toire sourit constamment et rit souvent
'r- pas une fois aux dépens. du récipien-
jdaire ni de son prédécesseur.
Qu'il fît, allusion à l'antiquité des
̃îCaumont, qu'il dessinât l'héroïque fi-'
gure de ceux qui ont contribué à l'ililus-
ttration de cette grande famille fran-
çaise, qu'il expliquât comment le
'douzième duc' de La Force est devenu
historien, qu'il commentât les beaux
ouvrages consacrés par le récipiendaire
à Lebrun, à Lauzurï, au Grand Conti,
M. Maurice Donnay a ravi ceux qui
il'écoutaient par la finesse et la délica-
tesse des réflexions, le brio et la trans-
jyparence du style, le charme de la dic-
^^ion et de la voix.
Un parallèle s'imposait entre le comte
il'Haussonville et le duc de La Force il
wa de soi que M, Maurice Donnay l'a
jïéus&i comme il a tout réussi dans
son discours. Il nota une différence en-
tre les deux immortels M. d'Hausson-
¡;ville était combatif, faisait de la politi-
que, .aimait, la politique. La politique
Semble laisser assez froid son succès-
seùr. Le public hier était comme le réci-
piendaire la politique ne le troublait
point On le vit-bien quand M. de La
Force se trouva parler des événements
de 1873, de la renonciation du comte
de Chamibord, et plus tard' du général
Boulanger l'auditoire demeura calme,
attentif, grave, recueilli, mais à peu
près insensible comme on l'est devant
les tombes déjà anciennes d'êtres que
l'on n'a pas connus.
Lorsque M. Maurice Donnay (parla en
passant de la satisfaction qu'en son en-
fance quelques très jeunes républicains
éprouvèrent d'une victoire parlemen-
taire républicaine au temps où la
République était encore athénienne
trois personnes seulement dans la salle
crurent devoir marquer par une appro-
bation spéciale leurs sentiments pour le
régime.
Par contre, l'unanimité des applau-
dissements se fit en l'honneur des ma-
réchaux au rôle desquels avait trait
une courte phrase du duc de La Borce
et aussi en l'honneur de la comtesse
d'Haussonville. ce « maréchal de la
charité Le public s'associa volontiers
à l'hommage respectueux et ému que le
nouvel académicien rendit à la reine
Amélie. Avec non moins d'à'-propos et
de bonheur, M. Donnay fit souvenir
qu'Albert Sorel dont M. de La Force
fut un disciple a a été un grand maî-
tre. •
Nous avons aperçu M. Maurice de
Waleffe dans la salle notre distingué
confrère, qui, en ce moment, se préoc-
cupe si fort du costume masculin, a dû
être content de sa journée le duc de
La Force le plus jeune de nos im-
mortels porte avec grâce l'habit vert,
qui va fort bien, d'ailleurs, à ses par-
rains, le maréchal Foch et M. Marcel
Prévost.
Raymond Lécuyer
LA VIE QUI PASSE
L'anniversaire
de la Duchesse.
Qui connaît le château de la CeMeJes^Bordes
connaît un conte de fées. Si'près de Paris, c'est
tout un passé qui s'éveille alentour du toit
d'ardoises et des vieux murs, sur les branches
nues du coteau, sur les herbes du jardin.
.La CeMe-les-Bordtes doit recevoir, la nuit, au
clair de 1une, la visite de saint Hubert!
Un conte de fées ? Mais oui. et qui aujour-
d'hui s'est illustré. de la plus émouvante gra-
vure, de la plus'charmante apothéose. Soleil,
trompes, rumeurs de chasse, rien n'y manquait.
Une brume tendre au loin estompait les validées.
Habits raujg«s, culotta,. bottes verniss, aroa-.
zones, autos, cavaliers, tricornes, tous souriaient
et tout avait un air de printemps. La cour était
pleine de bruits.
On fêtait l'anniversaire de la duchesse d'Uzès.
La duchesse d'Uzès, née Mortemart, le plus
ancien chef d'équipage de France, qui garde
intactes les traditions de la vieille vénerie fran-
çaise et dont les laisser-coutre sont les plus
suivis, les plus beaux, la duchesse d'Uzès rece-
vait en l'honneur de se.s quatre-vingts ans!
Tous les membres de sa famille avaient tenu
à honorer en ce; grand jour celle qui leur donna,
durant sa vie entière, le plus bel exemple de
bonté, de dévouement est de devoir, qualités
inhérentes à sa race.
Des amis très nombreux s'étaient joints à la
famille d'Uzès; les membres de l'équipage en
tenue, les invités en habit rouge, pénétraient
dans les grands salons aux murs couverts des
1,800 bois de cerfs pris depuis la création de
l'équipage. Des gerbes magnifiques furent
offertes à la duchesse d'Uzès successivement
par les membres de l'équipage et les nombreux
amis présents.
Reconnu duc d'Uzès, duc de Crussol,
iluchesse de Luynes, marquis et marquise de
Crussol, Mlle Y. de Luynes, comtesse Gaston
de La Rochefoucauild, duc et duchesse d'Ayen,
duc et duchesse de Noailles, marquis de Bra-
zais, comte FI du Hamel de Breuil, capitaine
comte de Vibraye, Mlle de Poumtalès, vicomte
et vicomtesse de Lyrot, Mme Béziers, baron
James de Rothschild, Mime Vernes, M. et Mme
Lefoideux, M., Mme et Mille Rivière, M- Périer,
M. A. Bapst, commandant Granger, etc.
A onze heures, la duchesse d'Uzès, portant
sur sa tenue le ruban, de la Légion d'honneur,
est reçue à sa descente d'automobile par Armand,
le vieux piqueur qui depuis cinquante ans dirige
les chiens, et par trois maîtres d'équipage de
France venus, assister à cette chasse mémorable
le marquis de Noailles, le prince de croÿ et
M. Dartolay.
C'est dans la grande salle d'honneur qu'avait
lieu le lunch au cours duquel M. Maliher, le
plus ancien membre de l'équipage, prononça un
diisoours charmant, auquel la duchesse, très
émue, répondit en termes reconnaissants.
A onze heures et demie, les trompes sonnaient
le rassemblement, les veneurs se mettaient en
selle et l'attaque avait lieu après un assez long
requête.
Nous donnerons demain les détails complémen-
taires de cette chasse mémorable.
Un Veneur
AU TRIBUNAL
DES PENSIONS
Un grave incident
Dix juges démissionnent
Dix juges mutilés du tribunal des
pensions, cinq titulaires et cinq sup-
pléants, ont remis hier, à M. Barthou,
garde des sceaux, une lettre de démis
sion ainsi conçue
J'ai l'honneur de remettre en vos mains,
en conformité avec l'article 33 modifié du
décret du 2 septembre 1919 (décret du 21
septembre 1926) ma démission de juge mu-
tilé titulaire ou suppléant au tribunal des
pensions de la Seine.
Au cours d'une réunion des mutilés dé-
légués, nous avons été amenés en effet à
considérer
1° Que la composition actuelle des sec-
tions du tribunal de la Seine ne répond
plus aux prescriptions de l'article 28 du
décret du 2 septembre 1919, modifié par le
décret du 21 septembre 1926, et que nous
ne pouvons continuer à, multiplier le nom-
bre de jugements, selon nous, entachés de
nullité
2° Que la composition actuelle \fss sec-
tions du tribunal des pensions de la Seine
ne répond ni à la nécessité de parfaite col-
laboration de tous leurs membres, ni au
principe de l'article premier de la ivi du
Encore le désammentnaïâl!
LA CONVOCATION DU PRÉSIDENT COOLIDGE
Le gouvernement des Etats-Unis a
adressé hier un mémorandum et une
note aux chancelleries des grandes puis-
sances, les invitant participer à une
nouvelle conférence navale qui se tien-
dra à Washington. Cette conférence
aura pour objet la limitation des cons-
tructions d'unités légères telles que croi-
seurs rapides, contre-torpiLleurs et sous-
marins, seules armes, .au moyen des-
quelles la France, trop pauvre pour en-
tretenir des flottes de haute mer en
nombre suffisant, puisse assurer la li-
herté de ses communications avec son
empire colonial et la défense de ses
côtes.
Le message du président Coolidge,
qu'on lira plus loin, commente la propo-.
sition américaine en l'enveloppant de
ces formules pacifistes chères à la di-
plomatie anglo-sâxonne et qui voilent
toujours des préoccupations égoïstes
lorsqu'elles ne dissimulent point des vi-
sées ambitieuses.
En fait, la nouvelle conférence na-
vale proposée par rAmérique n'a pas
d'autres buts que de torpiller la confé-
rence générale du désarmement, labo-
rieusement préparée depuis Locarno par
une commission formée par le conseil
de la Société des natians, et aux tra-
vaux de laquelle les Etats-Unis furent,
en même temps que les soviets, invités
à collaborer.
Washington trouve qu'on va trop dou-
cement à Genève. En bon apôtre, le
président Coolidge propose de séparer,
une fois de plus, le désarmement naval
du désarmement terrestre et du désar-
mement aérien, sur lesquels on n'est
pas tout à fait d'accord, dans une Eu-
rope pleine d'inconnu, du seul fait du
refus des soviets à suivre le mouve-
ment.
Il est impossible que le gouvernement
français ne voie pas le nouveau traque-
nard tendu à notre défense unaritimi',
déjà si insuffisante et précaire, et que
M. Georges Leygues, avec un zèle mé-
ritoire, s'efforce de réorganiser avec les
trop modestes crédits qui lui sont al-
loués.
La proposition américaine transmise
hier à M. Briand par M. Myron Herrick
préjuge notre adhésion sous peine de
passer une fois de plus pour mili-
taristes, bellicistes, impérialistes aux
yeux du monde entier. 'La Tfance,
toutefois, ne saurait être éternellement
dupe de certaine politique qui, sous
prétexte d'humanitarisme et de paci-
fisme, tend 'à la réduire à un état
d'impuissance complète en lui enlevant
peu à peu les moyens de se faire respec-
ter et de se protéger centre toute agres-
sion étrangère:
Aussi bien le devoir s'impose au gou-
vernement français de ne pas recom-
mencer, la mortelle aventure de la pre-
mière conférence de Washington. La
thèse soutenue par nos représentants il
la commission préparatoire à la con-
férence du désarmement général de
Genève est d'une logique irréfuta-
ble désarmements terrestre, aérien et
naval ne sont que le triple aspect du
seul et unique problème de la sécurité.
Sortir de ce principe serait nous expo-
ser, une fois de plus, à de cruels déboi-
res.
Restreindre encore nos forces navales
équivaudrait à sacrifier l'indépendance
même de notre pays.
René'Lara
Lire en Dernière Heure
LE MESSAGE DU PRÉSIDENT COOLIDGE
La Chine et les Communes
Une déclaration
de sir Austen Chamberlain
Hier à la Chambre des communes, à pro-
pos de la discussion de l'amendement dé-
posé par le Labour Party qui demande
<( une diversion n et le rappel des troupes
britanniques envoyées en Chine, sir Austen
Chamberlain, ministre des affaires étran-
gères, fait les déclarations annoncées.
Elles peuvent se résumer ainsi la
Grande-Bretagne est animée des intentions
les plus pacifiques à l'égard de la Chine
les troupes envoyées dans ce pays ne sont
destinées qu'à assurer la protection des sur
jets britanniques elles n'iront pas à
Shanghaï et seront concentrées à Hong-
Kong M. Chen sera informé de cette dé-
cision et les conversations entre lui et M.
O'Malley ont été reprises.
Enfin, le gouvernement britannique a le
plus ferme espoir d'arriver à obtenir la paix
et il ne négligera rien pour y parvenir. Il
n'a aucun désir de tenir les Chinois en état
L'amendement travailliste est repoussé.
Denys Meulhan
M. STRESEMANNi SÀN-REMO
Verra-til M. Briand
M. Stresemann, ministre des affairés
étrangères du Reich, a eu, hier, à San·
Remo, deux entrevues avec l'ambassadeur
d'Allemagne à Rome, M. von. Neurath.
D'après la Tribuna, le ministre désirerait
s'entretenir avec 'M. Briand au sujet ces
propositions allemandes concernant l'éva-
cuation de la zone rhénane. Il est vrai
que le Popolo cTItalia publie une interview
de M.. Stresemann qui affirme être à San-
Remo seulement pour se reposer et qu'il
n'aura, avant la prochaine session de la
Société des nations, .aucune. entrevue avec
des ministres des affaires étrangères d'au-
tres pays.
Le cas de M. Jacques Sadoul
Le procureur général
conclut. à ta réintégration
Le procureur général Scherdlin a donné
hier ses. conclusions dans l'appel interjeté
par M. Jacques Sadoul contre la décision.
du conseil de l'ordre le rayant du tableau
des avocats.
Les conclusions du ministère public sont
en faveur de la réintégration de Jacques
Sadoul dans l'ordre des avocats, les deux
délibérations du conseil étant contradictoi-
res et l'une d'elles s'appuyant sur des faits
couverts par -l'amnistie;
LEMQUVEMENTSÉCITIEUXAUPORTUGAL
Il est définitivement réprimé
̃ Porto, 10 février.
Les derniers insurgés se sont rendus le
8 février à 9 heures du matin.
̃ > Lisbonne, 10 février.
L'arsenal s'est rendu hier à 20 h. 30 après
une attaque de 44 heures, pendant laquelle
la canonnade, la fusillade et le tir des mi-
trailleuses n'ont pas cessé. Un avion a
lancé trois ,torpilles. Il y a beaucoup de
morts et de blessés, et les dégâts sont im-
portants.
La circulation et l'animation des rites de
la capitale ont partiellement repris ce ma-
tin.
Tous les pompiers et les services d'ambu-
lance de la ville sont occupés à dégager les
cadavres des décombres où la plupart sont
ensevelis.
De grands dégâts ont été causés à la
.place de Rio-de-Janeiro, dans un des quar-
tiers les plus modernes de la capitale, ainsi
qu'à la place du Brésil.
Les communications avec les pays étran-
g,rs se font avec une grande difficulté en
raison des dégâts causés aux câbles par le
bombardement.
La Chambre
sera-t-elle prorogée ?
LES PIÈGES
DE LA RÉFORME ELECTORALE
Lettre de M. Morinaurî, président de
Pinter-groupe de Salut public,
à M. Poincaré
Les propos brefs, mais un peu sibyl-
lins, tenus hier par M. Albert Sarraut
à la sortie du conseil de cabinet, ont
rendu plus copieux, dans les milieux
politiques, les commentaires qu'a fait
naître l'attitude officiellement prise par
les partis modérés.
Ces derniers se défendent, à très juste
titre, de poursuivre une politique d'in-
transigeance systématique ou de vou-
loir, par des injonctions sans déférence,
gêner «p quoi que ce soit l'action du
gouvernement. lis saluent, ils veulent
̃continuer à aider sa "tache financière,
moyennant une contre-partie d'autorité.
Or une certaine agitation, dange-
reuse pour la stabilité de l'oeuvre, entre-
prise, n'ayant cessé de régner depuis
deux jours, il est bon d'attacher une
particulière attention à un fait qui a
marqué l'après-midi d'hier.
M. Morinaud, président de l'inter-
groupe de salut public, et dont on n'a
pas oublié le rôle important et désinté-
ressé lors de la constitution du minis-
tère actuel, a pris l'initiative, en son
nom personnel, mais après sûretés pri-
ses, d'adresser à M. Poincaré une lettre
dans laquelle il attire l'attention du pré-
sident du conseil, notamment sur deux
ipoints a) la question du scrutin d'ar.
rondissement, véritable machine de
guerre, est considérée avec faveur.par
des éléments parlementaires dont l'hos-
tilité.au cabinet fut toujours manifeste
b) la continuité de l'effort gouvernement-
tal, indispensable au relèvement du
franc, ne pourra s'obtenir que par la
prorogation de la Qhamibre et des. muni-
cipalités jusqu'à 1930.
On ne sait encore sous quelle forme et
dans quelles conditions M. Poincaré ju-
gera à propos de faire connaître sa ré-
ponse, mais quelques députés, dès hier
soir, ne manquaient cas de signaler, en
attribuant cette remarque au président
du conseil, que les suggestions relatives
à la prorogation se trouvaient en contra-
diction avec le texte de l'un des ordres
du jour votés mercredi par la Fédéra-
tion républicaine. Ce à quoi les mem-
bres les plus qualifiés de ce groupe-
ment objectaient que l'orientation de
l'altitude de la Fédérdtion, définie en
principe, pozcvait dépendre, à l'égard de
certaines problèmes, des garanties et des
assurances dont -on récompenserait le
concours des partis d'ordre.
D'ailleurs, il ne semble pas que l'idée
du scrutin d'arrondissement même
au sein du gouvernement. se pré-
sente selon les opinions tranchées que
l'on pourrait s'attendre à voir adopter
par les représentants du parti radical et
radical-socialiste. Et, dans les grou-
pes de l'ancien Cartel eux-mêmes, plus
d'un parlementaire, secrètement opposé
au changement du mode électoral et ce-
pendant obligé, par étiquette politique,
de voter contre le système actuel, re-
tournerait vite sa rancœur contre le
cabinet, qui n'aurait ainsi réussi qu'à
susciter contre lui une manoeuvre et à
doubler le camp des mécontents.
Il ne faut pas oublier, en ef fet, que
les modifications subies par la carie ad-
ministrative rendent plusieurs intérêts
inquiets et plusieurs calculs moins cer-
tains-
A l'heure actuelle, ce qu'il importe
de bien souligner, c'est le caractère
prudent aes avis publics émis par ies
divers éléments modérés du Parlement.
Chez aucun d'eux ne réside le désir de
peser sur l'indépendance du* pouvoir,
mais d'éloigner. tout motif dé division,
et leur expérience vigilante, qui ne doit
en aucun cas être assimilée à de sim-
ples velléités, ne cherche qu'à rendre
plus loyale la politique de soutien.
Les circonstances vont sans doute'rap-
peler inexorablement les exigences de
trêve nationale. C'est pourquoi,, quel-
que longue et âpre qu'ait pu être, au
conseil de cabinet d'hier matin, la dis-
cussion dont MM. Sarraut et Marin fu-
rent- naturellement les principaux ac- .]
teurs, nous pouvons dire que l'union es-
senti'elle n'est pas entamée et que, si
besoin est, elle se .l'efocmera, par un
ascendant, supérieur et souhaitable,
grâce au talisman yde notre conva-
lescence monétaire.
Gaëtan Sanvoisin
AU CONSEIL DE CABINET
La discussion sur la réforme électorale
Les membres du gouvernement se sont
réunis en conseil de cabinet hier matin, à
9 h. 30, au ministère des finances, sous la
présidence de M. Poincaré. La séance a
duré jusqu'à midi 45.
M. Albert Sarraut, ministre de l'intérieur,
a terminé son exposé sur la réforme élec-
toràle. Le conseil a ensuite commencé la
discussion du projet établi par le ministre
de l'intérieur. Cette discussion sera pour-
suivie samedi prochain en conseil des mi-
nistres. • • .'•̃.
Ajoutons qu'au cours de la délibération
les divers ministres ont été appelés à don-
ner leur avis personnel sur le projet gou-
vernemental.
M. Albert Sarraut a déclaré à ce sujet
que la discussion avait été « courtoise, cor-
diale et serrée ».
Les Échos
Le prochain Consistoire.
D'après des informations venues de
Rome, il paraît à peu près certain qu'il
se tiendra dans le courant du mois de
mars prochain un Consistoire au cours
duquel seront nommés plusieurs nou-
veaux cardinaux.
Parmi ceux-ci on cite comme proba-
biles: Mgr Nicotra, nonce à Lisbonne
un prélat espagnol et un prélat belge
ce dernier pour succéder au tant re-
gretté cardinal Mercier. On parle aussi
de la nomination, en remplacement du
non moins regretté cardinal Touchet,
d un prélat français. Il est enfin ques-
tion d'élever il la dignité de cardinal des
prélats italiens parmi lesquels on parle
de Mgr Sainz de Sampère et de Mgr
Marchetti-Selvaggioni, secrétaire die la
Propagation de la Foi, qui fut l'organi-
sateur de l'Exposition des Missions au
Vatican, dont le succès a dépassé toute
espérance.
Au moindre froid, au premier ma-
laise, prenez un grog bien chaud au
Rhum S,aint-James. Cet exquis et célè-
bre rhum de-'grànd cru qui n'a au-
cune analogie avec les rhums de com-.
merce réchauffe, réconforte, tonifie
et, grâce à son extrême pureté, n'irrite
pas.
Au surplus, le Rhum Saint-James est
la seule marque qui porte sur ses éti-
quettes, en lettres rouges, bien apparen-
tes, la mention suivante « Rhum pro-
venant de purs sucs de canne, à l'exclu-
sion de 'toute mélasse. »
Une leçon de tenue.
On a été quelque peu étonné ces jours
derniers, à Londres, au cours d'un dî-
ner' auquel assistaient le roi d'Angle-
terre et le Prince de Galles, de voir le
souverain et son fils en tenue de soirée
mais avec un gilet noir. Les tailleurs
anglais ont décrété qu'il n'était plus de
mode de porter le gilet noir avec l'habit.
Et l'on sait que le Roi et le Prince sui-
vent volontiers la mode, ce qui est une
façon détournée, pour eux, d'aider au
commerce. L'explication du gilet noir
fut vite donnée. Et elle est des plus sim-
ples. La famille roya'e d Angleterre
porte encore le deuil de l'empereur du
Japon. Et aucune infraction ne doit être
faite à la règle, même dans les réunions
intimes.
Cette règle mise en vigueur de façon
très particulière au temps d'EdouardVII
est suivie par le roi George avec un res-
pect filial.
Balancez vos dames, mais auparavant
comptez vos calories
Vous ignoriez peut-être que certaines
danses sont plus déprimantes que d'au-
tres d'où il résulte nue tout le monde
ne peut pas danser toutes les danses.
Le facteur résistance physique doit en-
trer en ligne de compte.
De ces observations est né un tableau
qui prescrit que pour danser le charles-
ton il faut il 36 calories pour le black
bottom il faut 18 96 calories la valse
3 99 le fox trott 4 le shimmy 4 02
la schottisch 4 76 la polka 7 56 la
mazurka 10
S'il est vrai que qui neut le plus peut
le moins, le danseur de charleston peut
être considéré comme danseur com-
plet.
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 123 52 (+ 0 025). Dollar, 25 465
(+ 0 0025). Belga, 353 50 (sans changement).
Lire, 110 25 (+ 1 25). Franc suisse, 490
(+ 0 50). Peseta espagnole, 427 25 (+
Florin hollandais, 1019 75 (+ 2 25).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 123 52.
Dollar, 25 40.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 11 février
Région parisienne vent faible d'est à sud-est;
beau temps, quelques brumes ou brouillards le
matin.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
12 heures. Grand Palais: Vernissage du
Salon d'Hiver.
17 h. 30. Conservatoire des Arts et Métiers:
Conférence: « Les combustibles liquides
20 heures. Opéra: Première représentation
de Le Chevalier à la Rosé..
21 heures. Société de Géographie: Confé-
rence: « Le long du Tigre et de l'Euphnata ».
PETITE FEUILLE
"Pour }ë thé
des Champs-Elysées
Pour ï Œuvre des Infirmières
visiteuses, c'est demain, aux Champs-
Elysées, la réouverture du thé Rosy.
Pour des oeuvres charitables,
Petites mains, petites tables,
Servantes au nom choisi,
Voici le thé de Rosy. 0
Madame et vous, monsieur, vite 1
C'est Rosy qui vous invi2e:
Allez aux Champs-Blysées,
Suzette, Rosette, Hercule,
Où dans le froid crépuscule
La Croix-Rouge s'ést posée 1
On dansera. Dansez-vous?
Le. cadre est charmant et dotixj
Si vous dansez, allez-y:
Voici le thé de Rosy.
Vous' ne dansez pas, madame ?
Alors, vous buvez, sans doute,-
Un peu de thé une goutte ?
Eh bien! cette goutte-là,
A Rosy demandez-la.
Car Rosy a charge d'âmes.
Car, gourmande ou .passagère,,
Rieuse, sage ou légère,
Quand votre obole, est posée,
Rosy la change en rosée.
Et pour que moins d'enfants. meurent,
Vers les mauvaises demeures
Où la misère heurte aux portes,-
Rosy l'empoMe
Pierre-Plessis
LE PRIX DEJ/ÉLECTRICITÉ
Les abonnés vont être remboursés
du « trop perçu »
Le bon sens triomphe 1 Les protesta-
tions unanimes de la presse, à laquelle
se sont joints plusieurs conseillers mu-
nicipaux et les usagers de la Compa-
gnie parisienne d'électricité, ont été fi-
nalement entendues et, hier, le préfet
de la Seine nous a remis cette note
Le préfet de la Seine, s'en référant aux
précédents et aux textes qui régissent la
matière, avait, dans ses communications
antérieures exposé que la situation nor-
male semblait devoir compenser par des
baisses ultérieures les majorations dont
l'opinion publique s'est émue à la suite
des relevés opérés en janvier et février.
Cependant il a repris les pourparlers
avec la direction de la G.P.D.E., et, a la
suite de ces conversations, .le principe
d'une ventilation proportionnelle des con-
sommations faites avant et après le 1er jan-
vier a été admis. Il en sera tenu compte
par une déduction correspondante sur les
factures ultérieures.
Cette décision a reçu l'agrément de MM.
Georges Lalou, président de la commis-
sion du conseil municipal, et de M. Fran-
çois Latour, rapporteur général du budget
de la Ville de Paris.
Elle sera appliquée prévisionnellement
c'est-à-dire de suite et soumise à la rati-
fication du conseil municipal.
Si la Compagnie parisienne avait
commencé par où elle finit, des com-
plications et des incidents auraient été
évitks, Il était inadmissible, en effet,
que cette administration perçût des
sommes qui ne lui étaient pas dues.
Maintenant, elle va rembourser c'est
bien.
A. V.; ̃
Marilii de Saint-Yves
devant ses juges
Le tribunal de Versailles la condamne à un an
de prison avec sursis
PAR M. FEUX BELLE
Versailles était hier dans la joie l Il
avait enfin son procès « bien parisien ».
Depuis Landru, le palais d'à justice dor-
mait dans l'oubli. Et voici' que le coup
de couteau de la jeune Marilli de Saint-
Yves lui donnait un lustre nouveau.
Aussi bien s'écrasait-on à tel point dans
les couloirs que, à certain ment l'au-
dience dut être suspendue., tant les cris
des femmes brutalement malmenées
couvraient les voix du prétoire.
Tempêtes au dehors, sourires au de-
dans Dans cette toute vieillotte petite
salle, ce fut une petite cérémonie tout.
gentiment et généreusement humaine.
quelque chose comme une discussion da'
famille qu'on traite à mi-voix entre
gens do bonne compagnie.
Est-il besoin de rappeler les faits ?
En 1925, Pierre Cazenave, élève de
polytechnique, rencontre dans un dan-
cing du quartier Latin une petite « étu-
diante en philosophie ». Elle était jeune,
elle se disait de bonne race Marilfi de
Saint-Yves, elle était intelligente. Pen-
dant quelques mois, ils furent camara-
des. Puis, un jour, l'inévitable arriva.;
Alors, ce qui arriva aussi c'est que, com-
prenant qu'il ne pouvait lier sa vie à
celle que, dans sa naïvetx, il avait cru
d'abord pouvoir épouser, Pierre Caze-
nave décida un jour de rompre. Alors,
après avoir bien menacé de se suicider,
c'est à lui que la jeune fille trancha à
moitié la gorge et manqua pour un peu
de la totalement trancher.
Aujourd'hui, tout est rentré dans l'or-
dre. Pierre Gazenave a pardonné, et. en
s'asseyant au box des prévenus, Marilli
sait bien qu'elle ne risqué plus grand'-
chose.
Drôle de petite femme ou de petite
homme ? On ne sait trop que dire. Avec
son feutre kaki à larges bords penché
sur l'oreille, ses cheveux ras, son visage
imberbe qui serait aussi bien celui du
jeune. potache, son ample imperméable
beige, c'est bien le type classique aujour-
h. du matin > paris ET DÉPARTEMENTS: 25 CENTIMES, C5 h. du matin)
VENDREDI li FÉVRIER
EDMOND TARBÉET HENRY DE PÉRÊ
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924}
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JOURNAL DE DEFENSE SOCIALE LE PLUS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS ̃
RENÉ LARA
j Directeur-Rédacteur en chef
REDACTION
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A L'ACADÉMIE FRANÇAISE
M. le dae de La Forée
REÇU
Tout s'est arrangé à souhait pour que
la cérémonie d'hier sous la Coupole fût
de tous points réussie. Comme l'ont rap-
pelé M. ,1e duc de La Force et M. Mau-
rice Donnay, les circonstances n'ont pas
jeté constamment favorables au comte
rOthenin d'Haussonville, et elles ne lui
-lent pas toujours permis de donner sa
mesure. Mais M. d'Haussonville béné-
ficie de cette chance posthume une
chance à laquelle l'Académie a beau-
coup aidé d'avoir, un successeur que
'lui-même souhaitait, un successeur que
tout avait préparé à bien comprendre,
que tout.invitait à louer le disparu.
Nous l'avons vu. par un récent et,
'écrivons-le sans, hésiter, un déplorable
.exemple, un récipiendaire peut faire de
;la grève perlée entendez par là qu'il
iiui .est loisible, en négligeant des détails
•feignificatifs, en passant sous silence
-des œuvres ou des actions notables, de
:saboter l'éloge de son 'infortuné prédé-
Parfois encore, nous avons vu
icela, nous comme eût dit l'Astier-
rRehu, de Daudet parfois encore, sans
nourrir de si noirs desseins, le nouvel
jélu pèche par négligence et indolence,
et parce qu'il abuse de l'art des digres-
sions, il escamote la gloire de celui qui
,en mourant lui a fait une place.
Cette fois, rien de semblable. Nous
avons vraiment entendu un éloge, dans
le sens le plus complet du mot, un éloge
scrupuleusement étudié, et qui ne con-
Ltenait aucune perfidie, ni même une de
lices anodines épigrammes qui font partie
.du magasin dés accessoires académi-
'ques. Le duc de La Force a fait voir tous
ies aspects de la personnalitémultiforme
̃ :du comte d'Haussonville, et comment ce
dernier sut avec un égal succès assigner
idea buts très divers iL son intelligence
'aussi souple que perspicace, à son ta-
rent aussi délié que racé..
Le récipiendaire a évoqué un Haus-
^onyLlle que les générations nouvelles'
i n'ont pas connu, et aussi un Hausson-
';ville dont elles ont pu .admirer .l'aç-!
iltivité. Après avoir fait revivre l'élève de
iIi0uis4e-Grand précocement doué pour
J'iiistoire, l'étud.iant en droit déjà épris
idé politique, le clerc amateur de
M0 Denormandie, l'avocat de vingt ans,
i le chasseur à courre, l'officier qui en
̃ 11870 était aux côtés du général Prince-
iteau, M. le duo de La Force a rappelé
Ses brillants débuts politiques de son
éminent ami député tout de suite en
et bientôt écourté, s'employant de
itoutes ses forces au rétablissement de la
jmonairehie, travaillant à cette « fu-
ion » entne la branche aînée et la bran-
he cadette, entre Bourbons et Orléans,
si espérée au lendemain de 1870 partie
bons Francais.
M. de La Force nous montra M.
d'Haussunville de plus en plus lié par
le dévouement et l'amitié au: Comte de
.paris, devenant le collaborateur du
Prince et son confident il nous le
montra en quête de documents pris sur
le vif pour ses études sociales, puis
adonné à l'histoire, histoire générale et
histoire locale, attaché à demander a
ses archives familiales de précieuses
indications sur un passé qui le-consolai
sans doute des déceptions du présent.
Mais cette peinture exacte des occupa-
tions si nombreuses et si élevées de M.
'd'Haussonville eût été malgré tout infi-
dèle, si l'on n'avait pas ajouté qu'au mi-
lieu de tant d'obligations, l'auteur. du
'Salon de Mme Necker trouvait toujours
ile temps d'être un brillant causeur, un
maître de maison parfait M. le duc de
.La Force n'a pas manqué de le faire, et
n biographe qui ne néglige pas le cadre
«où ont vécu ses personnages, il a célébré
le charme rare de Coppet, noté les habi-
jtudes de vie et de travail qu'y avait
adaptées le maître de cette illustre mai-
son, indiqué ce qui était un trait
ssentiel avec quelle vigilance M.
d'Haussonville sut toujours rester le
gardien jaloux des archives de sa grand'-
ijrnère Mme de Staël.,
A ce. discours, qui fut exactement ce
.qu'il devait être, M. Maurice Donnay fit
aye réponse qu'on peut citer aussi
;3omme un modèle 'de tact nuancé. Les
jtrouvsilles y abondent, la verve la plus
'délicate y pétille, et dans cette prose si
((Spirituelle, si ailée, l'on ne trouverait
,pas la plus petite méchanceté l'audi-
toire sourit constamment et rit souvent
'r- pas une fois aux dépens. du récipien-
jdaire ni de son prédécesseur.
Qu'il fît, allusion à l'antiquité des
̃îCaumont, qu'il dessinât l'héroïque fi-'
gure de ceux qui ont contribué à l'ililus-
ttration de cette grande famille fran-
çaise, qu'il expliquât comment le
'douzième duc' de La Force est devenu
historien, qu'il commentât les beaux
ouvrages consacrés par le récipiendaire
à Lebrun, à Lauzurï, au Grand Conti,
M. Maurice Donnay a ravi ceux qui
il'écoutaient par la finesse et la délica-
tesse des réflexions, le brio et la trans-
jyparence du style, le charme de la dic-
^^ion et de la voix.
Un parallèle s'imposait entre le comte
il'Haussonville et le duc de La Force il
wa de soi que M, Maurice Donnay l'a
jïéus&i comme il a tout réussi dans
son discours. Il nota une différence en-
tre les deux immortels M. d'Hausson-
¡;ville était combatif, faisait de la politi-
que, .aimait, la politique. La politique
Semble laisser assez froid son succès-
seùr. Le public hier était comme le réci-
piendaire la politique ne le troublait
point On le vit-bien quand M. de La
Force se trouva parler des événements
de 1873, de la renonciation du comte
de Chamibord, et plus tard' du général
Boulanger l'auditoire demeura calme,
attentif, grave, recueilli, mais à peu
près insensible comme on l'est devant
les tombes déjà anciennes d'êtres que
l'on n'a pas connus.
Lorsque M. Maurice Donnay (parla en
passant de la satisfaction qu'en son en-
fance quelques très jeunes républicains
éprouvèrent d'une victoire parlemen-
taire républicaine au temps où la
République était encore athénienne
trois personnes seulement dans la salle
crurent devoir marquer par une appro-
bation spéciale leurs sentiments pour le
régime.
Par contre, l'unanimité des applau-
dissements se fit en l'honneur des ma-
réchaux au rôle desquels avait trait
une courte phrase du duc de La Borce
et aussi en l'honneur de la comtesse
d'Haussonville. ce « maréchal de la
charité Le public s'associa volontiers
à l'hommage respectueux et ému que le
nouvel académicien rendit à la reine
Amélie. Avec non moins d'à'-propos et
de bonheur, M. Donnay fit souvenir
qu'Albert Sorel dont M. de La Force
fut un disciple a a été un grand maî-
tre. •
Nous avons aperçu M. Maurice de
Waleffe dans la salle notre distingué
confrère, qui, en ce moment, se préoc-
cupe si fort du costume masculin, a dû
être content de sa journée le duc de
La Force le plus jeune de nos im-
mortels porte avec grâce l'habit vert,
qui va fort bien, d'ailleurs, à ses par-
rains, le maréchal Foch et M. Marcel
Prévost.
Raymond Lécuyer
LA VIE QUI PASSE
L'anniversaire
de la Duchesse.
Qui connaît le château de la CeMeJes^Bordes
connaît un conte de fées. Si'près de Paris, c'est
tout un passé qui s'éveille alentour du toit
d'ardoises et des vieux murs, sur les branches
nues du coteau, sur les herbes du jardin.
.La CeMe-les-Bordtes doit recevoir, la nuit, au
clair de 1une, la visite de saint Hubert!
Un conte de fées ? Mais oui. et qui aujour-
d'hui s'est illustré. de la plus émouvante gra-
vure, de la plus'charmante apothéose. Soleil,
trompes, rumeurs de chasse, rien n'y manquait.
Une brume tendre au loin estompait les validées.
Habits raujg«s, culotta,. bottes verniss, aroa-.
zones, autos, cavaliers, tricornes, tous souriaient
et tout avait un air de printemps. La cour était
pleine de bruits.
On fêtait l'anniversaire de la duchesse d'Uzès.
La duchesse d'Uzès, née Mortemart, le plus
ancien chef d'équipage de France, qui garde
intactes les traditions de la vieille vénerie fran-
çaise et dont les laisser-coutre sont les plus
suivis, les plus beaux, la duchesse d'Uzès rece-
vait en l'honneur de se.s quatre-vingts ans!
Tous les membres de sa famille avaient tenu
à honorer en ce; grand jour celle qui leur donna,
durant sa vie entière, le plus bel exemple de
bonté, de dévouement est de devoir, qualités
inhérentes à sa race.
Des amis très nombreux s'étaient joints à la
famille d'Uzès; les membres de l'équipage en
tenue, les invités en habit rouge, pénétraient
dans les grands salons aux murs couverts des
1,800 bois de cerfs pris depuis la création de
l'équipage. Des gerbes magnifiques furent
offertes à la duchesse d'Uzès successivement
par les membres de l'équipage et les nombreux
amis présents.
Reconnu duc d'Uzès, duc de Crussol,
iluchesse de Luynes, marquis et marquise de
Crussol, Mlle Y. de Luynes, comtesse Gaston
de La Rochefoucauild, duc et duchesse d'Ayen,
duc et duchesse de Noailles, marquis de Bra-
zais, comte FI du Hamel de Breuil, capitaine
comte de Vibraye, Mlle de Poumtalès, vicomte
et vicomtesse de Lyrot, Mme Béziers, baron
James de Rothschild, Mime Vernes, M. et Mme
Lefoideux, M., Mme et Mille Rivière, M- Périer,
M. A. Bapst, commandant Granger, etc.
A onze heures, la duchesse d'Uzès, portant
sur sa tenue le ruban, de la Légion d'honneur,
est reçue à sa descente d'automobile par Armand,
le vieux piqueur qui depuis cinquante ans dirige
les chiens, et par trois maîtres d'équipage de
France venus, assister à cette chasse mémorable
le marquis de Noailles, le prince de croÿ et
M. Dartolay.
C'est dans la grande salle d'honneur qu'avait
lieu le lunch au cours duquel M. Maliher, le
plus ancien membre de l'équipage, prononça un
diisoours charmant, auquel la duchesse, très
émue, répondit en termes reconnaissants.
A onze heures et demie, les trompes sonnaient
le rassemblement, les veneurs se mettaient en
selle et l'attaque avait lieu après un assez long
requête.
Nous donnerons demain les détails complémen-
taires de cette chasse mémorable.
Un Veneur
AU TRIBUNAL
DES PENSIONS
Un grave incident
Dix juges démissionnent
Dix juges mutilés du tribunal des
pensions, cinq titulaires et cinq sup-
pléants, ont remis hier, à M. Barthou,
garde des sceaux, une lettre de démis
sion ainsi conçue
J'ai l'honneur de remettre en vos mains,
en conformité avec l'article 33 modifié du
décret du 2 septembre 1919 (décret du 21
septembre 1926) ma démission de juge mu-
tilé titulaire ou suppléant au tribunal des
pensions de la Seine.
Au cours d'une réunion des mutilés dé-
légués, nous avons été amenés en effet à
considérer
1° Que la composition actuelle des sec-
tions du tribunal de la Seine ne répond
plus aux prescriptions de l'article 28 du
décret du 2 septembre 1919, modifié par le
décret du 21 septembre 1926, et que nous
ne pouvons continuer à, multiplier le nom-
bre de jugements, selon nous, entachés de
nullité
2° Que la composition actuelle \fss sec-
tions du tribunal des pensions de la Seine
ne répond ni à la nécessité de parfaite col-
laboration de tous leurs membres, ni au
principe de l'article premier de la ivi du
Encore le désammentnaïâl!
LA CONVOCATION DU PRÉSIDENT COOLIDGE
Le gouvernement des Etats-Unis a
adressé hier un mémorandum et une
note aux chancelleries des grandes puis-
sances, les invitant participer à une
nouvelle conférence navale qui se tien-
dra à Washington. Cette conférence
aura pour objet la limitation des cons-
tructions d'unités légères telles que croi-
seurs rapides, contre-torpiLleurs et sous-
marins, seules armes, .au moyen des-
quelles la France, trop pauvre pour en-
tretenir des flottes de haute mer en
nombre suffisant, puisse assurer la li-
herté de ses communications avec son
empire colonial et la défense de ses
côtes.
Le message du président Coolidge,
qu'on lira plus loin, commente la propo-.
sition américaine en l'enveloppant de
ces formules pacifistes chères à la di-
plomatie anglo-sâxonne et qui voilent
toujours des préoccupations égoïstes
lorsqu'elles ne dissimulent point des vi-
sées ambitieuses.
En fait, la nouvelle conférence na-
vale proposée par rAmérique n'a pas
d'autres buts que de torpiller la confé-
rence générale du désarmement, labo-
rieusement préparée depuis Locarno par
une commission formée par le conseil
de la Société des natians, et aux tra-
vaux de laquelle les Etats-Unis furent,
en même temps que les soviets, invités
à collaborer.
Washington trouve qu'on va trop dou-
cement à Genève. En bon apôtre, le
président Coolidge propose de séparer,
une fois de plus, le désarmement naval
du désarmement terrestre et du désar-
mement aérien, sur lesquels on n'est
pas tout à fait d'accord, dans une Eu-
rope pleine d'inconnu, du seul fait du
refus des soviets à suivre le mouve-
ment.
Il est impossible que le gouvernement
français ne voie pas le nouveau traque-
nard tendu à notre défense unaritimi',
déjà si insuffisante et précaire, et que
M. Georges Leygues, avec un zèle mé-
ritoire, s'efforce de réorganiser avec les
trop modestes crédits qui lui sont al-
loués.
La proposition américaine transmise
hier à M. Briand par M. Myron Herrick
préjuge notre adhésion sous peine de
passer une fois de plus pour mili-
taristes, bellicistes, impérialistes aux
yeux du monde entier. 'La Tfance,
toutefois, ne saurait être éternellement
dupe de certaine politique qui, sous
prétexte d'humanitarisme et de paci-
fisme, tend 'à la réduire à un état
d'impuissance complète en lui enlevant
peu à peu les moyens de se faire respec-
ter et de se protéger centre toute agres-
sion étrangère:
Aussi bien le devoir s'impose au gou-
vernement français de ne pas recom-
mencer, la mortelle aventure de la pre-
mière conférence de Washington. La
thèse soutenue par nos représentants il
la commission préparatoire à la con-
férence du désarmement général de
Genève est d'une logique irréfuta-
ble désarmements terrestre, aérien et
naval ne sont que le triple aspect du
seul et unique problème de la sécurité.
Sortir de ce principe serait nous expo-
ser, une fois de plus, à de cruels déboi-
res.
Restreindre encore nos forces navales
équivaudrait à sacrifier l'indépendance
même de notre pays.
René'Lara
Lire en Dernière Heure
LE MESSAGE DU PRÉSIDENT COOLIDGE
La Chine et les Communes
Une déclaration
de sir Austen Chamberlain
Hier à la Chambre des communes, à pro-
pos de la discussion de l'amendement dé-
posé par le Labour Party qui demande
<( une diversion n et le rappel des troupes
britanniques envoyées en Chine, sir Austen
Chamberlain, ministre des affaires étran-
gères, fait les déclarations annoncées.
Elles peuvent se résumer ainsi la
Grande-Bretagne est animée des intentions
les plus pacifiques à l'égard de la Chine
les troupes envoyées dans ce pays ne sont
destinées qu'à assurer la protection des sur
jets britanniques elles n'iront pas à
Shanghaï et seront concentrées à Hong-
Kong M. Chen sera informé de cette dé-
cision et les conversations entre lui et M.
O'Malley ont été reprises.
Enfin, le gouvernement britannique a le
plus ferme espoir d'arriver à obtenir la paix
et il ne négligera rien pour y parvenir. Il
n'a aucun désir de tenir les Chinois en état
L'amendement travailliste est repoussé.
Denys Meulhan
M. STRESEMANNi SÀN-REMO
Verra-til M. Briand
M. Stresemann, ministre des affairés
étrangères du Reich, a eu, hier, à San·
Remo, deux entrevues avec l'ambassadeur
d'Allemagne à Rome, M. von. Neurath.
D'après la Tribuna, le ministre désirerait
s'entretenir avec 'M. Briand au sujet ces
propositions allemandes concernant l'éva-
cuation de la zone rhénane. Il est vrai
que le Popolo cTItalia publie une interview
de M.. Stresemann qui affirme être à San-
Remo seulement pour se reposer et qu'il
n'aura, avant la prochaine session de la
Société des nations, .aucune. entrevue avec
des ministres des affaires étrangères d'au-
tres pays.
Le cas de M. Jacques Sadoul
Le procureur général
conclut. à ta réintégration
Le procureur général Scherdlin a donné
hier ses. conclusions dans l'appel interjeté
par M. Jacques Sadoul contre la décision.
du conseil de l'ordre le rayant du tableau
des avocats.
Les conclusions du ministère public sont
en faveur de la réintégration de Jacques
Sadoul dans l'ordre des avocats, les deux
délibérations du conseil étant contradictoi-
res et l'une d'elles s'appuyant sur des faits
couverts par -l'amnistie;
LEMQUVEMENTSÉCITIEUXAUPORTUGAL
Il est définitivement réprimé
̃ Porto, 10 février.
Les derniers insurgés se sont rendus le
8 février à 9 heures du matin.
̃ > Lisbonne, 10 février.
L'arsenal s'est rendu hier à 20 h. 30 après
une attaque de 44 heures, pendant laquelle
la canonnade, la fusillade et le tir des mi-
trailleuses n'ont pas cessé. Un avion a
lancé trois ,torpilles. Il y a beaucoup de
morts et de blessés, et les dégâts sont im-
portants.
La circulation et l'animation des rites de
la capitale ont partiellement repris ce ma-
tin.
Tous les pompiers et les services d'ambu-
lance de la ville sont occupés à dégager les
cadavres des décombres où la plupart sont
ensevelis.
De grands dégâts ont été causés à la
.place de Rio-de-Janeiro, dans un des quar-
tiers les plus modernes de la capitale, ainsi
qu'à la place du Brésil.
Les communications avec les pays étran-
g,rs se font avec une grande difficulté en
raison des dégâts causés aux câbles par le
bombardement.
La Chambre
sera-t-elle prorogée ?
LES PIÈGES
DE LA RÉFORME ELECTORALE
Lettre de M. Morinaurî, président de
Pinter-groupe de Salut public,
à M. Poincaré
Les propos brefs, mais un peu sibyl-
lins, tenus hier par M. Albert Sarraut
à la sortie du conseil de cabinet, ont
rendu plus copieux, dans les milieux
politiques, les commentaires qu'a fait
naître l'attitude officiellement prise par
les partis modérés.
Ces derniers se défendent, à très juste
titre, de poursuivre une politique d'in-
transigeance systématique ou de vou-
loir, par des injonctions sans déférence,
gêner «p quoi que ce soit l'action du
gouvernement. lis saluent, ils veulent
̃continuer à aider sa "tache financière,
moyennant une contre-partie d'autorité.
Or une certaine agitation, dange-
reuse pour la stabilité de l'oeuvre, entre-
prise, n'ayant cessé de régner depuis
deux jours, il est bon d'attacher une
particulière attention à un fait qui a
marqué l'après-midi d'hier.
M. Morinaud, président de l'inter-
groupe de salut public, et dont on n'a
pas oublié le rôle important et désinté-
ressé lors de la constitution du minis-
tère actuel, a pris l'initiative, en son
nom personnel, mais après sûretés pri-
ses, d'adresser à M. Poincaré une lettre
dans laquelle il attire l'attention du pré-
sident du conseil, notamment sur deux
ipoints a) la question du scrutin d'ar.
rondissement, véritable machine de
guerre, est considérée avec faveur.par
des éléments parlementaires dont l'hos-
tilité.au cabinet fut toujours manifeste
b) la continuité de l'effort gouvernement-
tal, indispensable au relèvement du
franc, ne pourra s'obtenir que par la
prorogation de la Qhamibre et des. muni-
cipalités jusqu'à 1930.
On ne sait encore sous quelle forme et
dans quelles conditions M. Poincaré ju-
gera à propos de faire connaître sa ré-
ponse, mais quelques députés, dès hier
soir, ne manquaient cas de signaler, en
attribuant cette remarque au président
du conseil, que les suggestions relatives
à la prorogation se trouvaient en contra-
diction avec le texte de l'un des ordres
du jour votés mercredi par la Fédéra-
tion républicaine. Ce à quoi les mem-
bres les plus qualifiés de ce groupe-
ment objectaient que l'orientation de
l'altitude de la Fédérdtion, définie en
principe, pozcvait dépendre, à l'égard de
certaines problèmes, des garanties et des
assurances dont -on récompenserait le
concours des partis d'ordre.
D'ailleurs, il ne semble pas que l'idée
du scrutin d'arrondissement même
au sein du gouvernement. se pré-
sente selon les opinions tranchées que
l'on pourrait s'attendre à voir adopter
par les représentants du parti radical et
radical-socialiste. Et, dans les grou-
pes de l'ancien Cartel eux-mêmes, plus
d'un parlementaire, secrètement opposé
au changement du mode électoral et ce-
pendant obligé, par étiquette politique,
de voter contre le système actuel, re-
tournerait vite sa rancœur contre le
cabinet, qui n'aurait ainsi réussi qu'à
susciter contre lui une manoeuvre et à
doubler le camp des mécontents.
Il ne faut pas oublier, en ef fet, que
les modifications subies par la carie ad-
ministrative rendent plusieurs intérêts
inquiets et plusieurs calculs moins cer-
tains-
A l'heure actuelle, ce qu'il importe
de bien souligner, c'est le caractère
prudent aes avis publics émis par ies
divers éléments modérés du Parlement.
Chez aucun d'eux ne réside le désir de
peser sur l'indépendance du* pouvoir,
mais d'éloigner. tout motif dé division,
et leur expérience vigilante, qui ne doit
en aucun cas être assimilée à de sim-
ples velléités, ne cherche qu'à rendre
plus loyale la politique de soutien.
Les circonstances vont sans doute'rap-
peler inexorablement les exigences de
trêve nationale. C'est pourquoi,, quel-
que longue et âpre qu'ait pu être, au
conseil de cabinet d'hier matin, la dis-
cussion dont MM. Sarraut et Marin fu-
rent- naturellement les principaux ac- .]
teurs, nous pouvons dire que l'union es-
senti'elle n'est pas entamée et que, si
besoin est, elle se .l'efocmera, par un
ascendant, supérieur et souhaitable,
grâce au talisman yde notre conva-
lescence monétaire.
Gaëtan Sanvoisin
AU CONSEIL DE CABINET
La discussion sur la réforme électorale
Les membres du gouvernement se sont
réunis en conseil de cabinet hier matin, à
9 h. 30, au ministère des finances, sous la
présidence de M. Poincaré. La séance a
duré jusqu'à midi 45.
M. Albert Sarraut, ministre de l'intérieur,
a terminé son exposé sur la réforme élec-
toràle. Le conseil a ensuite commencé la
discussion du projet établi par le ministre
de l'intérieur. Cette discussion sera pour-
suivie samedi prochain en conseil des mi-
nistres. • • .'•̃.
Ajoutons qu'au cours de la délibération
les divers ministres ont été appelés à don-
ner leur avis personnel sur le projet gou-
vernemental.
M. Albert Sarraut a déclaré à ce sujet
que la discussion avait été « courtoise, cor-
diale et serrée ».
Les Échos
Le prochain Consistoire.
D'après des informations venues de
Rome, il paraît à peu près certain qu'il
se tiendra dans le courant du mois de
mars prochain un Consistoire au cours
duquel seront nommés plusieurs nou-
veaux cardinaux.
Parmi ceux-ci on cite comme proba-
biles: Mgr Nicotra, nonce à Lisbonne
un prélat espagnol et un prélat belge
ce dernier pour succéder au tant re-
gretté cardinal Mercier. On parle aussi
de la nomination, en remplacement du
non moins regretté cardinal Touchet,
d un prélat français. Il est enfin ques-
tion d'élever il la dignité de cardinal des
prélats italiens parmi lesquels on parle
de Mgr Sainz de Sampère et de Mgr
Marchetti-Selvaggioni, secrétaire die la
Propagation de la Foi, qui fut l'organi-
sateur de l'Exposition des Missions au
Vatican, dont le succès a dépassé toute
espérance.
Au moindre froid, au premier ma-
laise, prenez un grog bien chaud au
Rhum S,aint-James. Cet exquis et célè-
bre rhum de-'grànd cru qui n'a au-
cune analogie avec les rhums de com-.
merce réchauffe, réconforte, tonifie
et, grâce à son extrême pureté, n'irrite
pas.
Au surplus, le Rhum Saint-James est
la seule marque qui porte sur ses éti-
quettes, en lettres rouges, bien apparen-
tes, la mention suivante « Rhum pro-
venant de purs sucs de canne, à l'exclu-
sion de 'toute mélasse. »
Une leçon de tenue.
On a été quelque peu étonné ces jours
derniers, à Londres, au cours d'un dî-
ner' auquel assistaient le roi d'Angle-
terre et le Prince de Galles, de voir le
souverain et son fils en tenue de soirée
mais avec un gilet noir. Les tailleurs
anglais ont décrété qu'il n'était plus de
mode de porter le gilet noir avec l'habit.
Et l'on sait que le Roi et le Prince sui-
vent volontiers la mode, ce qui est une
façon détournée, pour eux, d'aider au
commerce. L'explication du gilet noir
fut vite donnée. Et elle est des plus sim-
ples. La famille roya'e d Angleterre
porte encore le deuil de l'empereur du
Japon. Et aucune infraction ne doit être
faite à la règle, même dans les réunions
intimes.
Cette règle mise en vigueur de façon
très particulière au temps d'EdouardVII
est suivie par le roi George avec un res-
pect filial.
Balancez vos dames, mais auparavant
comptez vos calories
Vous ignoriez peut-être que certaines
danses sont plus déprimantes que d'au-
tres d'où il résulte nue tout le monde
ne peut pas danser toutes les danses.
Le facteur résistance physique doit en-
trer en ligne de compte.
De ces observations est né un tableau
qui prescrit que pour danser le charles-
ton il faut il 36 calories pour le black
bottom il faut 18 96 calories la valse
3 99 le fox trott 4 le shimmy 4 02
la schottisch 4 76 la polka 7 56 la
mazurka 10
S'il est vrai que qui neut le plus peut
le moins, le danseur de charleston peut
être considéré comme danseur com-
plet.
DERNIERS COURS DES CHANGES
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(+ 0 0025). Belga, 353 50 (sans changement).
Lire, 110 25 (+ 1 25). Franc suisse, 490
(+ 0 50). Peseta espagnole, 427 25 (+
Florin hollandais, 1019 75 (+ 2 25).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 123 52.
Dollar, 25 40.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 11 février
Région parisienne vent faible d'est à sud-est;
beau temps, quelques brumes ou brouillards le
matin.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
12 heures. Grand Palais: Vernissage du
Salon d'Hiver.
17 h. 30. Conservatoire des Arts et Métiers:
Conférence: « Les combustibles liquides
20 heures. Opéra: Première représentation
de Le Chevalier à la Rosé..
21 heures. Société de Géographie: Confé-
rence: « Le long du Tigre et de l'Euphnata ».
PETITE FEUILLE
"Pour }ë thé
des Champs-Elysées
Pour ï Œuvre des Infirmières
visiteuses, c'est demain, aux Champs-
Elysées, la réouverture du thé Rosy.
Pour des oeuvres charitables,
Petites mains, petites tables,
Servantes au nom choisi,
Voici le thé de Rosy. 0
Madame et vous, monsieur, vite 1
C'est Rosy qui vous invi2e:
Allez aux Champs-Blysées,
Suzette, Rosette, Hercule,
Où dans le froid crépuscule
La Croix-Rouge s'ést posée 1
On dansera. Dansez-vous?
Le. cadre est charmant et dotixj
Si vous dansez, allez-y:
Voici le thé de Rosy.
Vous' ne dansez pas, madame ?
Alors, vous buvez, sans doute,-
Un peu de thé une goutte ?
Eh bien! cette goutte-là,
A Rosy demandez-la.
Car Rosy a charge d'âmes.
Car, gourmande ou .passagère,,
Rieuse, sage ou légère,
Quand votre obole, est posée,
Rosy la change en rosée.
Et pour que moins d'enfants. meurent,
Vers les mauvaises demeures
Où la misère heurte aux portes,-
Rosy l'empoMe
Pierre-Plessis
LE PRIX DEJ/ÉLECTRICITÉ
Les abonnés vont être remboursés
du « trop perçu »
Le bon sens triomphe 1 Les protesta-
tions unanimes de la presse, à laquelle
se sont joints plusieurs conseillers mu-
nicipaux et les usagers de la Compa-
gnie parisienne d'électricité, ont été fi-
nalement entendues et, hier, le préfet
de la Seine nous a remis cette note
Le préfet de la Seine, s'en référant aux
précédents et aux textes qui régissent la
matière, avait, dans ses communications
antérieures exposé que la situation nor-
male semblait devoir compenser par des
baisses ultérieures les majorations dont
l'opinion publique s'est émue à la suite
des relevés opérés en janvier et février.
Cependant il a repris les pourparlers
avec la direction de la G.P.D.E., et, a la
suite de ces conversations, .le principe
d'une ventilation proportionnelle des con-
sommations faites avant et après le 1er jan-
vier a été admis. Il en sera tenu compte
par une déduction correspondante sur les
factures ultérieures.
Cette décision a reçu l'agrément de MM.
Georges Lalou, président de la commis-
sion du conseil municipal, et de M. Fran-
çois Latour, rapporteur général du budget
de la Ville de Paris.
Elle sera appliquée prévisionnellement
c'est-à-dire de suite et soumise à la rati-
fication du conseil municipal.
Si la Compagnie parisienne avait
commencé par où elle finit, des com-
plications et des incidents auraient été
évitks, Il était inadmissible, en effet,
que cette administration perçût des
sommes qui ne lui étaient pas dues.
Maintenant, elle va rembourser c'est
bien.
A. V.; ̃
Marilii de Saint-Yves
devant ses juges
Le tribunal de Versailles la condamne à un an
de prison avec sursis
PAR M. FEUX BELLE
Versailles était hier dans la joie l Il
avait enfin son procès « bien parisien ».
Depuis Landru, le palais d'à justice dor-
mait dans l'oubli. Et voici' que le coup
de couteau de la jeune Marilli de Saint-
Yves lui donnait un lustre nouveau.
Aussi bien s'écrasait-on à tel point dans
les couloirs que, à certain ment l'au-
dience dut être suspendue., tant les cris
des femmes brutalement malmenées
couvraient les voix du prétoire.
Tempêtes au dehors, sourires au de-
dans Dans cette toute vieillotte petite
salle, ce fut une petite cérémonie tout.
gentiment et généreusement humaine.
quelque chose comme une discussion da'
famille qu'on traite à mi-voix entre
gens do bonne compagnie.
Est-il besoin de rappeler les faits ?
En 1925, Pierre Cazenave, élève de
polytechnique, rencontre dans un dan-
cing du quartier Latin une petite « étu-
diante en philosophie ». Elle était jeune,
elle se disait de bonne race Marilfi de
Saint-Yves, elle était intelligente. Pen-
dant quelques mois, ils furent camara-
des. Puis, un jour, l'inévitable arriva.;
Alors, ce qui arriva aussi c'est que, com-
prenant qu'il ne pouvait lier sa vie à
celle que, dans sa naïvetx, il avait cru
d'abord pouvoir épouser, Pierre Caze-
nave décida un jour de rompre. Alors,
après avoir bien menacé de se suicider,
c'est à lui que la jeune fille trancha à
moitié la gorge et manqua pour un peu
de la totalement trancher.
Aujourd'hui, tout est rentré dans l'or-
dre. Pierre Gazenave a pardonné, et. en
s'asseyant au box des prévenus, Marilli
sait bien qu'elle ne risqué plus grand'-
chose.
Drôle de petite femme ou de petite
homme ? On ne sait trop que dire. Avec
son feutre kaki à larges bords penché
sur l'oreille, ses cheveux ras, son visage
imberbe qui serait aussi bien celui du
jeune. potache, son ample imperméable
beige, c'est bien le type classique aujour-
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