Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-01-11
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 janvier 1927 11 janvier 1927
Description : 1927/01/11 (Numéro 17995). 1927/01/11 (Numéro 17995).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540761k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
_afr année. série. NI, 117995, du matin) PARIS ET départements: 25 CENTIMES, C5 du matin)
MARDI 1i JANVÏER 1927
RENÉ URA
Dlrecteur-Kédajteur en cher
REDACTION
ET ADMI3tfiSTR,A.TIOlT
2, rue Diouot,
les Annonces et Réclames sont reçues directement
A •ÇAULOIS-PUBLICITÉ' S, rue Dtouot
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Gutenberg S6-O2
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ADRESSE TELEGRAPHIQUE GAULOIS PARIS
1 JOURNAL DE. DÉFENSE SOCIALE LE PLUS PARISIEN DES GRANDS QUOTIDIENS'
EDMOND TARDÉ ET HENRY DE PÊNE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Directeur (1879-1924)
TflOlSJOIS six mois UH_AR
Pari» el Département». 19 fr. 38 fr. 75 fr.
Belgique et Luxembourg. 36 fr.. 72 fr. 140 fr.
Étranger (Union postale). 45 90 fr. 170 fr.
compte chèque Postal 263-04, Paris
ON S'ABONNE DANS TOUS-LES BUREAUX DE POSTE
Vision d'Orient
.«Je demandai à Jean-Jacques Rous-
beau, raconta le prince de Ligne, com-
ment lui, qui aimait la campagne, était
allé se loâer, au milieu de Paris. Il me
dit alors ses charmants paradoxes sur
l'avantage d'écrire en 'faveur de la li-
jberté lorsqu'on est enfermé, et de pein-
dre le printemps lorsqu'il neige. \»
Paradoxes ? Mais non, rien n'est plus
,vrai, plus conforme à l'instinct de na-
ture. On n'aime que ce qu'on n'a pas,
on n'apprécie que ce qu'on a perdu.
C'est d'ailleurs pourquoi aujourd'hui,
'ayant ouvert ma fenêtre et ne voyant'
devant moi qu'un affreux brouillard
qui sentait la suie et le pétrole, je me
suis rappelé mes beaux jours de
l'hiver dernier, au Caire.
.Huit heures du matin. Déjà l'écla-
tante lumière pénètre dans ma cham-
bre. Dehors, l'air est tiède. Entre les
terrasses des hautes maisons voisines,
resplendit le ciel bleu, le ciel éternelle-
ment bleu où tournoient des milans. Des
Arabes sont groupées devant ma porte,
comme tous les jours., en longues robes
Manches, noires ou bleues, coiffés du) ri-
gide et rouge « tarbouche » que portent
ici tous les hommes, depuis le dernier
des fellahs jusqu'au roi Pouad Ier.
Comme tous les jours, les sont là, pares-
sant, lézardant, fumant des cigarettes,
sur des petits bancs de bois qu'ils dépla-
ceront d'heure en heure de façon à être
constamment au soleil. A peine échan-
gent-ils quelques mots. Le seul épisode
de leur journée sera le passage du ci-
reur de chaussures alors, tl'un d'eux
tendra son pied, et les autres l'entoure-'
ront, les yeux fixés sur le soulier qu'as-
tiquent longuement deux mains brunes,
tous absorbés dans une muette contem-
plat ion.
Peu à peu, la. eu© s'anime. De nouvel-
les robes multicolores, de nouveaux tar-
bouches apparaissent, vont et viennent.
iVoici le marchand de bouteilles qui
crie « Botil-léa » et le marchand de
fleurs « Olimp-pia Kapiôlé et
le marchand de chocolats glacés
Taoufik » et le marchand de jour-
naux « Cavie Cavie » Des négril-
lons piaillent en se bousculant dans le
ruisseau. De musiciens ambulants
jouent une discordante Marseillaise
un orgue moud à vive allure des airs
de jazz-band et, pour finir, Fleurs
il' amour, de Mistinguett un. mendiant
aveugle psalmodie d'un© voix gutturale
M ne mélopée qui soudain me rappelle
Sévil!e et les « malguefias » de la Se-
maine sainte. Dans la rue Soliman-Ba-
cha, les autos commencent il pousser
leurs effroyables aboiements auprès
desquels la trompe de nos taxis semble-
rait un roucoulement de tourterelle et
tandis que au loin, vers le Champ-de-
Mars, s'entendent les fifres grêles et
suraigus d'un régiment anglais rentrant
il. la caserne, au-dessus de ma tête, dans
l'azur, les milans jettent leur coup de
sifflet qui s'achève en trille.
Les fenêtres d'en face se sont peu-
plées d'une humanité cosmopolite,
Grecs, Italiens, Syriens, Levantins de
toute sorte, en peignoir ou pyjama. Sur
un balcon, autour d'une Italienne
énorme, croulante, une demi-douzaine
d'enfants se pressent, s'accrochant à
elle de toute part; semblant dire comme
Mussolini « Cette mère est notre
mère. »
Cinq heures et demie du soir. L'après-
midi a été brûlant. Devant la pharma-
cie Roberts, le thermomètre marquait
32 au-dessus de zéro. Au Caire, c'est la
fraîcheur. L'employé de la pharmacie
m'a dit comme je passais Quel beau
temps On respire
J'ai attendu qu'on respirât un peu
plus, et maintenant, ainsi que chaque
soir, je m'achemine vers le pont Kashu-
'El-Ni'l-
Dans la longue avenue qui longe le
Champ-de-Mars, mouvement intense,
extraordinaire mélange de toutes les ra-
c,es. L'Orient et l'Occident se côtoient.
Sur le trottoir, pêle-mêle, des fellahines
enveloppées jusqu'aux yeux dans leurs
épais lainages noirs, et de jolies filles
d'Athènes en robe légère, ultra-courte
des étudiantes d'El Azhar qui portent la
longue robe noire non boutonnée (le
cou/tan) par-dessus la robe rayée (la
guebba), et à deux pas de là des higlan-
des en petite jupe à carreaux des Nu-
bien couleur d'ébène et des touristes
casqués de gris. Une pauvre moricaude
qui a son enfant à cheval sur son épaule
fixe ses grands yeux bruns vides de
toute pensée sur une fraîche Syrienne
dont le visage de Madone n'est guère
moins dépourvue d'expression.
Sur la chaussée, un pur sang qu'une
'Américaine en culotte monte à cali-
fourchon, croise une file de chameaux
chargés de paniers d'oranges ou une
voiture, à bras toute pleine de cannes à
sucre que des enfants achètent, et se'
mettent aussitôt a grignoter. Une
luxueuse automobile, où se prélasse une
femme de pacha, le visage recouvert
d'une gaze Manche très transparente,
et les cheveux serrés dans une soie
noire qui formé calotte, se détourne
pour céder la place v une batterie an-
glaise superbement attelée et dont les
cuivres étirïceïlent ;Ae « car » du Mena
House, bondé de ladies au voile vert,
ralentit au passage d'un cercueil que
des gens du. peuple portent sur leurs
épaules en chantant, et qu'escortent des
pleureuses entassées sur une charrette
comme des paquets.de chiffons noirs;
00 bien survient, au grand trot de ses
quatre chevaux empanachés, le corbil-
lard blanc et or d'un enterrement copte
que précèdent, baguetts en main, deux
coureurs en veste blanche et pantalon
bouffant: Tout cela dans le crayonne-
ment splendide du soleil qui descend
juste à l'extrémité de l'avenue.
Me' voilà enfin sur le quai, a ma
place favorite, au coin du Sémirarnis-
Palace et de ce merveilleux jardin tou-
jours fleuri dont les bougainvilliers
violetas ou rouges abritent de tout re-
gard indiscret la retraite de la Khédiva
mère. Au-dessous de moi, le Niî, le Nil
puissant et. tranquille, qui reflète les
feux du couchant sur lequel passent
des vols argentées d'ibis-garde-bœuif, et
que remontent lentement de grandes
dahabiehs aux. deux voiles entrecroi-
sées, la pointe en l'air, comme deux
ailes de mouette sur un chapeau de
femme. Sur l'autre rive, les vertes pe-
louses et les délicieux massifs de Gézi-
reh baignent déjà dans l'ombre. Seuls,
les palmiers géants découpent encore
leurs silhouettes sur l'or du ciel. Du
même côté, .un peu à gauche et tout à
fait au. fond de l'horizon, les pyrami-
des de Ghizeh restent visibles, mais ne
sont plus que deux triangles gris perle
qu'on dirait immatériels. Et puis, un
peu d'air frais passe la clarté faiblit
insensiblement, les voiles verts, les
casques gris, les petites jupes écossai-
ses, les palaces et leur clientèle, tout
ce que la vie moderne a peu à peu ap-
porté là de laideur ou de luxueuse vul-
g.arité, rentre dans l'ombre et disparaît.
Rien ne demeure que les lignes du
décor millénaire, rien que l'éternelle
Egypte des Pharaons, le grand fleuve
sous un ciel toujours pur et, au .bord
de ce fleuve, entre les vieux ficus dont
les branches pendent jusqu'.à terre, des
hommes en longues robes, immobiles,
silencieux, qui regardent mourir le
André Le Breton
.:̃ '•' professeur à la Sorbonne.
LA VIE CHÈRE
Le barème de la boucherie
Les directeurs des services vétérinaires,
des services des fraudes et des halles et
marchés à la préfecture de police'se sont
réunis hier matin à la .préfecture avec les
représentants des coopératives et des gran-
des maisons d'alimentation, pour mettre
au point le barème de la boucherie.
Mais aucun chiffre n'a pu encore être
communiqué, ce barème devant être sou-
mis à M. Morain et à la commission de
surveillance des prix dans sa séance de
mercredi prochain.
LA VIE QUI PASSE
Pour sauver les chiens errants
Nous avons annoncé, il y a quelques
jours, que le ministère de l'agriculture
avait décidé la suppression de la vente des
chiens à la fourrière.
Cette détermination s'inspire du souci de
respecter strictement la loi, dont l'appli-
cation, on le sait, aboutit à la suppression
de tous les chiens .errants. Une telle me-
sure de destruction avait, depuis long-
temps, alarmé les innombrables protec-
teurs de « l'ami de l'homme », et, au cours
de l'été dernier, furent instituées à la four-
rière municipale, des ventes périodiques et
publiques qui donnaient, chaque fois, une
animation pittoresque à ce coin paisible
du quinzième arrondissement.
Mais le pittoresque, ici, n'est pas en
cause, il s'agit d'empêcher le retour d'une
cruauté inutile. Des cas de rage ont été
constatés, parait-il, et aussitôt l'on en tire
prétexte pour restaurer uir abattoir dont
la disparition a gêné, sans doute, quelques
vigilants intérêts.
Que l'on suspendre la vente durant un
certain temps, que l'on prenne toutes les
précautions, toutes les garanties néces-
saires, rien de mieux, et nul ne réclame
plus que nous un contrôle sévère
Mais de là à tuer, indistinctement, tous
les chiens dont le seul crime est de n'avoir
pas de, maître, s'étend une marge dans
laquelle les gens de cœur ne sauraient ins-
crire leur adhésion. M. Le Trocquer, an-
cien ministre, vient d'élever à ce sujet une
protestation qui vise également la question
de la vivisection, depuis longtemps à
l'étude, et dont la réglementation a .été
souvent demandée sans nuire aux re-
cherches scientifiques en face d'abus
intolérables.
Pourquoi ne profiterait-on pas de la con-
troverse allumée par la suppression do la
vente des chiens à la fourrière pour éta-
blir une sorte de coda à l'égard de nos
compagnons les plus anciens sans doute,
les plus utiles et, en tous cas, les plus
sûrs ? Les textes législatifs hésitants sont
insuffisants, de toute évidence, puisqu'ils
permettent des projets qui gênent profon-
dément la sensibilité la plus élémentaire,
et ces remarques n'échapperont sans doute
,pas à la compréhension de M. Queuille.
Au seul souvenir d'un aboiement d'appel,
d'imploration, dans la nuit solitaire, qui ne
préférera, au profit de la simple dignité
humaine, la main compatissante qui se-
court, plutôt que la. mort anonyme, régle-
mentaire, de la bête abandonnée ou per-
Jean Berthollin
Un vol audacieuz en plein jour
Un bijoutier a été victime, hier après-
midi, vers quatre heures, d'un vol surpre-
nant, dans un quartier très populeux, rue
Vexcingétorix, no 32.
Deux individus ont décroché, de l'exté-
rieur, une vitrine mobile contenant un as-
sez grand [nombre de bijoux de prix, s'en
sont emparés et s'apprêtaient à disparaître
avec leur butin sur lequel ils avaient en
hâte jeté un pardessus, quand le négociant
s'aperçut du vol, se mit la poursuite des
ravisseurs, fut assez heureux pour appré-
hendèr celui qui .détenait te. larcin et lui
administra une séance de pugilat exem-
plaire.
Chose plus profitable encore pour lui, il
rentra an possession 'de la vitrine et de
tous les objets qu'elle contenait. Cependant
les agents, alertés 'aussitôt, accouraient sur
les lieux, mais ne pouvaient mettre en état
d'arrestation que le voleur déjà solidement
maintenu par l'avisé bijoutier.
Une enquête, aussitôt ouverte, permet
d'espérer découvrir'bientôt les voleurs qui,
décidément, ajoutent un aplomb singulier
à la trop longue liste des cambriolages en
plein jour. P. Tt
FRANCO -ILLEMHDeS
La mission
du général Pawels
Le général von Pawels et le conseil-
ler Forster, chargés par le gouverne-
ment allemand de faire à la conférence
des ambassadeurs et au comité militaire
interallié de nouvelles propositions
pour le règlement des deux derniers
points litigieux du, désarmement ma-
tériel de guerre exporté et fortifications
stur les frontières orientales du Reich
ont pris contact; hier, avec M. Jules
Cambon, président de la conférence, et
M. le maréchal Foch, président du co-
mité. a-
Au Quai d'Orsay, on ne donnait, dans
la soirée d'hier, aucune indication sur
ces entretiens préliminaires ils mar-
quent, en toüs cas, le début d'une nou-
velle période de négociations délicates
où l'Allemagne aura l'occasion de ma-
nifester son bon ou son mauvais vou-
loir.
Sans doute le général vorï Pawels,
plus diplomatiquement endoctriné par
M. Stresemann, se gardera-t-il de mon?
trer l'intransigeance et la raideur qui,
pendant la dernière session du conseil
de la Société des nations, déterminèrent
la conférence des ambassadeurs à refu-
ser à l'unanimité son quitus à l'Alle-
magne pour le désarmement. Il faut
s'attendre, à plus de souplesse et d'habi-
lete. Toute la question est de savoir si
le gouvernement allemand veut en finir,
ou faire traîner les choses en longueur,
en se réfugiant, une fois de plus, dans
le maquis de la procédure, ce qui per-
mettrait au grand état-major de pousser
à fond ses organisations offensives en
bordure de la frontière polonaise.
Ainsi l'Allemagne donnerait la me-
sure de sa sincérité et trahirait ses
arrière-pensées à l'égard de la Pologne.
Plutôt que risquer de compromettre une
politique de conciliation fructueuse et
dont elle escompte la libération pro-
chaine du Rhin, l'Allemagne préférera,
sans doute, transiger, et l'on peut s'at-
tendre à ce que la conférence des am-
bassadeurs, de guerre lasse, facilite la
transaction et transfère au conseil de
Genève ses responsabilités..
Pauvre Pologne Elle n'a pas une
erreur, pas une faute à • confnettre si
elle veut sauvegarder son existence au-
milieu d'une Europe où se sont endor-
mies toutes les vigilances des vain-
queurs de la guerre au bercement des
pnraseoilogies pacifistes des apôtres inté-
ressés de la paix. Locarno a jeté sur les
nations un filet aux mailles tantôt lâ-
ches tantôt tendues, et le point de plus
forte tension est urécisément la Pologne,
enserrée par l'intrigue allemande et pra-
tiquement isolée.
Le dernier succès de la diplomatie se-
crète de Berlin, travaillant en liaison
avec Moscou, est le couip d'Etat lithua-
nien, où l'influence allemande et anti-
polonaise est difficilement contestable.
Il s'agissait de rendre impossible tout
accord défènsif de la Pologne avec les
pays baltes, pour la livrer aux futures
agressions soviétiques qui dispenseront
l'Allemagne d'encourir les risques d'une
agression personnelle et assureront à sa
« neutralité » bienveillante la reprias
de la Haute-Silésie et du couloir de
Danfzig.
Et toutes ces incertitudes européen-
nes Pologne, Autriche, Hongrie, Bul-
garie, guettées ou exploitées par Ber-
lin, s'aggravent encore de la menace
chinoise, qui alarme l'Angleterre au
point de la désintéresser momentané-
ment de l'échiquier européen. Com-
ment la France, privée de l'appui an-
glais et détournée des sympathies ita-
liennes, résistera-t-elle, cette année,
aux exigences d'une Allemagne récla-
mant, sans contre-partie, l'évacuation
rhénane ?
LA CRISE ALLEMANDE
Le docteur Curtius
accepte de former le ministère
Ses déclarations u
Berlin, 10 janvier.
Le président d'Empire a confié, cè soir,
au docteur Curtius la mission de former
le cabinet. Le docteur Curtius a accepté
cette mission et a fait ensuite à l'agence
Wolff les déclarations suivantes
« Le plan de la grande coalition qui,
avant la chute du cabinet Marx, dominait
la situation, a été renversé par les événe-
ments que l'on sait. La constitution d'un
gouvernement de majorité reste, après
comme avant, la conditions de stabilité de
la politique allemande.
» C'est pourquoi il faut chercher un rap-
prochement avec la droite avant le scrutin
au Reichstag sur la motion de défiance
socialiste.
» Le comte Westarp déclaré au sujet
de l'attitude du parti nationaliste, alle-
mand, qu'il s'agissa,it, non de la politique
gouvernementale, mais uniquement de
faire la clarté au sein du Parlement. Il
faut donc, en se basant sur la politique des
partis moyens, rendre possible un travail
en commun avec les nationalistes.
» La solution de la crise nécessite des
négociations entre les instances responsa-
bles des partis.
» Le président d'Empire a chargé de rne-
ner dans ce sens des négociations allant
des partis moyens à la droite. Si celles-ci
réussissent, ellés n'aboutiront pas à la
constitution d'un; bloc des classes possé-
dantes. Un gouvernement, avec la colla-
boration des nationalistes, continuera
René Lara
aussi à protéger l'intérêt général- et les né-
cessités sociales..
D'autre part, à l'issue de la réunion
tenue aujourd'hui sous la présidence de M.
Loebe, le comité directeur du parti socia-
liste s'est prononcé pour la participation
au gouvernement dans la résolution adop-
tée=à l'issue d'une longue délibération.
» Le comité a souligné la nécessité de
poursuivre la politique de Locarno et de
Thoiry, avec, comme premier but, la lihé-
ration de la Rhénanie, la nécessité de me-
sures appropriées par la réorganisation de
la Reichswehr et l'urgence de poursuivre
une .politique sociale et d'accélérer le rè-
glement des questions du travail. »
Les Échos
La prise de Tomboctou.
Il y a quelquefois intérêt à consulter
les calendriers éphémérides. Nous lisons
sur. celui qui orne notre salle de rédac-
tion
JANVIER
̃io
Prise de Tomboctou par le
lieutenant-colonel Joffre.
Tamboctou ce lieutenant-colonel du
génie, qui avait fait une grande partie
de sa carrière dans les troupes colonia-
les, qui devait briller à Madagascar, ce
fut le vainqueur de la Marne c'est le
maréchal Joffre.
L'illustre maréchal a dû se souvenir,
hier, de ce dix janvier où la gloire déjà
lui avait souri en lui livrant la grande
site mystérieuse de l'Afrique noire.
A Cannes, le « Carlton Hôtel », au
centre de la vie élégante, est fort animé.
Ses appartements et ses salons, d'un
confort somptueux son restaurant,
d'une réputation parfaite son bar et
ses thés dansants, d'une distinction
choisie, font de ce Palace le rendez-
vous de l'élite aristocratique du monde
entier.
D'ailleurs, ses conditions, très abor-
dables, demeurent les mêmes que la
saison dernière.
Que de fouillis, madame, dans votre
armoire bibelots, dentelles, vieux bi-
joux, etc. Certain,ement, cette vieille
broche a de la valeur. Faites-la estimer
chez Dusausoy, 41, boulevard des Capa-
cines, qui- vous l'achètera ou vous la
remontera; d'une façon moderne.
L'argent ne fait pas le bonheur.
Ea tout cas, il cause une forte décep-
tion à ceux qui avaient cru prudent de
conserver par devers eux des pièces de
monnaie blanche.
La Banque de France a repris, hier
matin, le rachat des pièces d'argent, in-
terrompu pendant plusieurs semaines.
Les nombreuses personnes qui se sont
présentées aux guichets ont constaté
que le taux de rachat avait fortement
baissé. La pièce de cinq francs, qui, dans
les premiers jours des opérations, va-
lait 14 francs, n'en vaut plus aujour-
d'hui que 7 fr. 42.
Une telle baisse s'explique par la
baisse même de l'argent sur le marché
mondial, vu l'abondance de sa produc-
tion et le retour de certains pays asiati-
ques à la frappe or.
Mais explication n'est point consola-
tion.
Aujourd'hui mardi .et jours suivants,
on soldera chez « Tollmann », couture,
35, rue de Miromesnil, une très impor-
tante collection de jolis tailleurs, man-
teaux, robes du soir et d'après-midi,
des prix exceptionnels.
Cent millions de bijoux vont de la rue
de la Paix au 30 de la rue Le Peletier,
où vous les trouverez avec un rabais de
quarante pour cent chez Polak Aîné, le
grand joaillier, qui, cessant le com-
merce de détail, vient d'installer des
bureaux où vous trouverez le meilleur
accueil.
L'adresse change, le goût et la mar-
que restent. (Tél. Provence 03-72.)
Cette semaine encore Marny conti-
nuera ses soldes et occasions exception-
nelles qui font courir tout Paris bas
en pure soie des Cévennes avec pied et
entrée fil, bas d'usage et tout en soie,
bas fins 40 et 44, noir seulement,
15 francs nuances mode, 20 et 25 fr.;
avec petit revers fil, 30 fr.; bas fins
maille 40 et 44 et bas maille forte tout
soie, nuances mode; 40 fr.; 48 et 110
fin, 50 fr.; en beau fil d'Ecosse ou mer-
cerisé, 15 fr.; jolis bas de laine chinée
soie, 15 et 30 fr.; belles chaussettes en
fil, 7, 8 et 10 fr.; en laine, 10 et 15 fr.;
bas à revers en pure laine blanche, pour
enfants de 6 à 14 ans, prix unique 10 fr.
(33, rue Tronchet.)
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 122 45 (- 0 19). Dollar, 25 2325
{– 0 045). Belga, 350 75 (- 1 05). Lire,
109 50 (- 2 25). Franc suisse. 486
(– 2 ..). Peseta espagnole, 394 (+
Florin hollandais, 1010 (- 1 ..).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 122 45.
Dollar, 25 23.
TEMPÉRATURE
Prévisions pour la journée du Il janvier
Région parisienne: vent nord-ouest modéré;
ciel couvert, quelques pluies.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
13 heures. Courses à Vincennes.
21 heures. Théâtre des Mathurins Réoé-
tition générale (repris^) de Tennis.
Galeries Georges Petit, 8, rue de Slze.
Exposition d'un groupe de peintres Charlot,
Dumont, Giraud, Le Bail, Lebasque, Meslé,
Picart-Ledoux.
Le Coq
Le Parlement rentre aujourd'hui
Quels seront les présidents des deux Assemblées?
LÔPINÔN A LA CHAMBRE
Dans les milieux .parlementaires
l impression résultant du. scrutin de di-
manche dernier est -très nette.
Elle tient en deux points
Côté des modérés nulle déception.
Etant donné, d'une part, que le re-
nouvellement des conseils municipaux
s'était effectué, en 1924, sous le signe
du Cartel, et, d'autre part, que, dans le
département de la Seine, Paris se
trouve placé, pour. ce qui est des
élections sénatoriales, sous le joug de
la banlieue, le résultat a été tel qu'on
.le pouvait prévoir.
Côté des radicaux et radicaux-socia-
listes très vif mécontentement contre
les socialistes et les communistes, dont
le.s candidats élus n'ont forcé les por-
tes du Sénat qu'au détriment de leurs
allies du néo-Cartel.
De ce fait, l'élection à laquelle il
sera procède aujourd'hui du prési-
dent de la Chambre se présente dans
des conditions qui rendent tout pronos-
tic plus difficile.
Les candidats
Ce qu'on peut dire, c'est que M. Fer-
dinand Bouisson, qui, samedi, pouvait
espérer rallier sur son nom quelques
voix modérées, y doit renoncer.
Même chez les radicaux-socialistes,
ou l'on se rend compte que son élec-
tion serait nécesseirement présentée et
exploitée comme une nouvelle victoire
socialiste, sa cause paraît singulière-
ment compromise.
Il pourrait, néanmoins, en raison de
1 antipathie que dégage la personna-
lité de son principal concurrent, M.
Léo Bouyssou, réunir, au premier tour
de scrutin, le -plus grand nombre de
suffrages.
Mais que se passera-t-il au second
tour? Et même, pejuton dire, au troi-
sième ?
Est-il permis d'espérer le succès de
la candidature de M. Bouilloux-Laf-
font ?
Doit-on croire que M. Maginot et M.
Col rat poseront la leur?
Ce qui paraît vraisemblable, c'est
quie, soit contre M. F. Bouisson, soit
contre M. Léa Bouyssou, un candidat
surgira, sans doute dès le second tour,
et qu'on le choisira tel qu'il puisse ral-
lier sur son nom ila majorité qui, de-
puis six mois, est restée fidèle au cabi-
net Poincaré.
Plusieurs noms seront, sans aucun
doute, soumis, aujourd'hui, aux divers
groupies qui doivent .se réunir avant la
séance.
Un outsider?
Il en est ,un, parmi ceux que j'ai
entendu prononcer hier, qui me paraît
mériter qu'on s'y arrête c'est celui de
M. J. Barthéle,my, député du Gers.
Sans doute, M. J. Barthélémy appar-
tient à la fraction la plus modérée des
gauches, mais.
Mais, m'expliquait, hier, un de ses
collègues, ses chances n'en seraient pas
moins très appréciables.
» Il a de la tenue, ce qui est indis-
pensable à la fonction.
Personne, à la Chambre, ne pos-
sède, au même degré, toutes les ques-
tions de droit constitutionnel il con-
naît, en outre, admirablement le règle-
ment de l'Assemblée, récemment mo-
difié sur son .rapport
» Enfin et c'est là un point inté-
ressant dans ce rapport, très remar-
quable, M. J. Barthélémy s'est af-
firmé à plusieurs reprises comme le
champion, irréductible et impénitent,
des droits et privilèges du Parlement. »
Ce langage, ma 'foi, donne à réfléchir,
et M. J. Barth:élemy pourrait bien,
somme toute, fournir, aujourd'hui,
l'ousider de la course au fauteuil.
Georges Foucher
AUTOUR DU FAUTEUIL
Nous sommes en mesure de préciser, en
dernière information, que MM. Maginot et
Çolrat, auxquels fait allusion plus haut
notre collaborateur Georges Foucher, se
présenteront aux suffrages de leurs collè-
gues pour la présidence de la Chambre,
ainsi que M. Franklin-Bouillon, ce qui
porte ainsi à sept le nombre des candidats
éventuels.
On envisage, avec une sympathie parti-
culière, la candidature de M. Maginot,
député de la Meuse, qui appartient au
groupe de la gauche républicaine démocra-
tique, que sa robustesse désigne, ainsi que
son caractère, et dont la. candidature est
particulièrement bien vue par une person-
nalité très prépondérante du gouverne-
ment. La position prise par M. Maginot
sera nettement d'un caractère politique,
voulu par lui et revendiqué hautement.
L'ancien ministre de la guerre se présen-
tera contre tous ses concurrents de gauche,
et, peu soucieux du succès réel, il demande
surtout à ses amis de faire, à titre d'indi-
cation, une manifestation de tendance sur
son nom.
Ajontonfi que, l'an dernier, l'élection des
vice-présidents se faisait en même temps
que l'élection présidentielle, mais dans un
salon voisin -et sans protocole. Cette année,
par exception, trois des vice-présidents en
exercice étant candidats au fauteuil prési-
dentiel, il sera nécessaire d'attendre le ré-
sultat de l'élection présidentielle .prati-
quée au scrutin secret, ne l'oublions.pas
avant de procéder à celle des vice-préei-
dents' c.
Pour les fonctions de secrétaires et de
questeurs tout semble devoir se passer
d'une; façoïn-plus caime. Les trois ques-
teurs sortants seront réélus et quelques
secrétaires remplaceront les anciens, con-
formément à un roulement établi entre les
groupée..
Louis Lambert
L'IMPRESSION AU SÉNAT
S'imaginerait-on, par hasard, qu'il
avait hier, au palais du Luxembourg,
une animation extraordinaire ? Ce se-
rait bien mal connaître -la Haute-As-
semblée, où les hommes peuvent chan-
ger à l'occasion, mais où les traditions
demeurent. Ces traditions, de courtoi-
sie, de discussion mesurée, de débaihs
récents, de conversations discrètes
dans tes «couloirs, on en doit la péren-
nité, sans doute, au fait que le Sénat
n est renouvelable que par tiers ce
qui permet aux anciens de les imposer
aux nouveaux mais aussi aux hauts
enseignements qui .tombent des lam-
bris de la salle des conférences. Tout
dans cette enceinte, .appelle au calme,
au recueillement,: aux controverses ré-
lleçniies et documentées. Comment
poursuivre d'âpres querelles sur ces
épais tapis, devant ses tapisseries de
haute lice, sous cas peintures ?
Et, d'avance, s'adaptant aux moeurs
de la maison, des nouveaux sénateurs
ne s'étaient pas précipités dans .les ex-
press pour accourir. Quelques-uns saù-
Lement se sont montrées MM. Raoul
Feret et Strauss, le général Bourgeois
,et D deux .socialistes 'communistes,
MM. Baehelet et Morizet. Encore se
sont-ills montrés, dès l'abord, sensibles
aux leçons du -lieu, puisqu'ils ont dé-
clare qu'ils allaient se faire inscrire aiu
nouveau groupe socialiste qu'on va
créer, et qui comprendra une quinzaine
de membres.
Commentaires.
^L'impression causée par les élections
n'est ni très .bonne ni très mauvaise.
On regrette surtout l'échec de M. do
Selves, qui laisse d'unanimes regrets.
Nul n'oublie l'habile autorité, la haute
modération de sa présidence, et on
semeut à la pensée qu'il ne sera plus
U pour diriger «ne assemblée où la]
majorité reste à la merci de quelques
voix. Sa maîtrise eût été précieuse dans
Ses discussions délicates, son influence
se lut fait sentir dans les moments dif-
ficiles, quand les décisions de l'Assem-
iHee. sont_à la merci d'un mouvement
ou d'un incident de séance. 11 eût été
pour les anciens, mais surtout pour les
nouveaux, le guide éclairé que l'on re-
connaissait en lui, Et il aurait su con-
server, en toute occasion, comme il
lavait loujors lait, aux débats la di-
bnite et La mesure qui conviennent.
Qui sera président ?
On souhaite trouver chez son succès.
seur les mêmes qualités et, comme
«bien on le pense, ce fut, hier, la ques-
Tout pronostic, avant que iles ^rou-
pes ne soient définitivement constitués
et n'aient désigné leur candidat, est
prématuré et incertain. Malgré cela un
certain nombre de noms ont été mis en
avant. Citons-les, mais surtout à titre
documentaire.
M. Paul Doumer, sénateur de la
Corse, président de la! commission des
finances, ancien ministre, serait un
président très possible et, comme can-
didat, il aurait des chances sérieuses
(l'être élu. Mais il faudrait que son
groupe, la gauche démocratique radi-
cale et radicale-socialiste qui reste
maigre ses pertes, le plus nombreux
lui donnât l'investiture.
On a mis en avant le nom de M. Clé-
mentel, sénateur du Puy-de-Dôme qui
appartient au même groupe que M. Dou-
mer. Il a contre lui, pour de nombreux
membres de la haute Assemblée, qu'il
fut le ministre des flnances du cabinet
Herriot quand celui-ci pratiqua une
inflation absolument illégale, ce qui, on
s'en souvient, lui valut un vote de' dé-
fiance du Sénat.
On parle encore de M. Albert Lebrun,
qui était, lors de la dernière session;
vice-président du Sénat mais il est
président de la Caisse d'amortissement,
et s'il a de nombreuses sympathies au
Luxembourg, il faudrait qu'il eût .l 'as-
sentimen6 de son groupe, l'Union répu-
blicaine. Or, il n'apparaît pas que
celui-ci soit disposé- à le lui donner.
Les radicaux et radicaux-socialistes,
qui voudraient un pur des leurs au fau-
teuil, désireraient poser la candidature
de M. René Renoult. Mais son groupe,
la gauche démocratique, consentira-t-il
à le désigner? Et surtout combien se-
raient minimes les chances d'un candi-
dat qui n'a jamais eu l'oreille du Sénat
et qui, comme garde des sceaux, n'a
enr'egistré' devant celui-ci que des
échecs
On a parlé encore de M. Jeanneney,
vice-président au cours de la dernière
session mais la candidature d'un séna-
teur élu, dimanche,, si difficilement par
le collège sénatorial ne semble pas pos-
sible. Il en apparaît de même pour M.
Steeg, que quelques radicaux mettaient
timidement en avant il est troir com-
promis par l'appui des communistes!
Reste M. Maurice Sarraut, sénateur
de l'Aude, directeur de la Dépêche de
Toulouse, grand chef du parti radical et
radical-socialiste, frère du ministre de
l'intérieur. N'était son éloignement de
tous les postes officiels, mais il
s'agit de la seconde magistrature de la
République il pourrait bien être
l'outsider.
Quelqu'un, enfiri, à nommé M. Raoul
Péret, qui n'eût fait que changer de
fauteuil. Mais il. est si jeune sénateur.
Puis, à. quelqu'un qui l'interrogeait, il
MARDI 1i JANVÏER 1927
RENÉ URA
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ON S'ABONNE DANS TOUS-LES BUREAUX DE POSTE
Vision d'Orient
.«Je demandai à Jean-Jacques Rous-
beau, raconta le prince de Ligne, com-
ment lui, qui aimait la campagne, était
allé se loâer, au milieu de Paris. Il me
dit alors ses charmants paradoxes sur
l'avantage d'écrire en 'faveur de la li-
jberté lorsqu'on est enfermé, et de pein-
dre le printemps lorsqu'il neige. \»
Paradoxes ? Mais non, rien n'est plus
,vrai, plus conforme à l'instinct de na-
ture. On n'aime que ce qu'on n'a pas,
on n'apprécie que ce qu'on a perdu.
C'est d'ailleurs pourquoi aujourd'hui,
'ayant ouvert ma fenêtre et ne voyant'
devant moi qu'un affreux brouillard
qui sentait la suie et le pétrole, je me
suis rappelé mes beaux jours de
l'hiver dernier, au Caire.
.Huit heures du matin. Déjà l'écla-
tante lumière pénètre dans ma cham-
bre. Dehors, l'air est tiède. Entre les
terrasses des hautes maisons voisines,
resplendit le ciel bleu, le ciel éternelle-
ment bleu où tournoient des milans. Des
Arabes sont groupées devant ma porte,
comme tous les jours., en longues robes
Manches, noires ou bleues, coiffés du) ri-
gide et rouge « tarbouche » que portent
ici tous les hommes, depuis le dernier
des fellahs jusqu'au roi Pouad Ier.
Comme tous les jours, les sont là, pares-
sant, lézardant, fumant des cigarettes,
sur des petits bancs de bois qu'ils dépla-
ceront d'heure en heure de façon à être
constamment au soleil. A peine échan-
gent-ils quelques mots. Le seul épisode
de leur journée sera le passage du ci-
reur de chaussures alors, tl'un d'eux
tendra son pied, et les autres l'entoure-'
ront, les yeux fixés sur le soulier qu'as-
tiquent longuement deux mains brunes,
tous absorbés dans une muette contem-
plat ion.
Peu à peu, la. eu© s'anime. De nouvel-
les robes multicolores, de nouveaux tar-
bouches apparaissent, vont et viennent.
iVoici le marchand de bouteilles qui
crie « Botil-léa » et le marchand de
fleurs « Olimp-pia Kapiôlé et
le marchand de chocolats glacés
Taoufik » et le marchand de jour-
naux « Cavie Cavie » Des négril-
lons piaillent en se bousculant dans le
ruisseau. De musiciens ambulants
jouent une discordante Marseillaise
un orgue moud à vive allure des airs
de jazz-band et, pour finir, Fleurs
il' amour, de Mistinguett un. mendiant
aveugle psalmodie d'un© voix gutturale
M ne mélopée qui soudain me rappelle
Sévil!e et les « malguefias » de la Se-
maine sainte. Dans la rue Soliman-Ba-
cha, les autos commencent il pousser
leurs effroyables aboiements auprès
desquels la trompe de nos taxis semble-
rait un roucoulement de tourterelle et
tandis que au loin, vers le Champ-de-
Mars, s'entendent les fifres grêles et
suraigus d'un régiment anglais rentrant
il. la caserne, au-dessus de ma tête, dans
l'azur, les milans jettent leur coup de
sifflet qui s'achève en trille.
Les fenêtres d'en face se sont peu-
plées d'une humanité cosmopolite,
Grecs, Italiens, Syriens, Levantins de
toute sorte, en peignoir ou pyjama. Sur
un balcon, autour d'une Italienne
énorme, croulante, une demi-douzaine
d'enfants se pressent, s'accrochant à
elle de toute part; semblant dire comme
Mussolini « Cette mère est notre
mère. »
Cinq heures et demie du soir. L'après-
midi a été brûlant. Devant la pharma-
cie Roberts, le thermomètre marquait
32 au-dessus de zéro. Au Caire, c'est la
fraîcheur. L'employé de la pharmacie
m'a dit comme je passais Quel beau
temps On respire
J'ai attendu qu'on respirât un peu
plus, et maintenant, ainsi que chaque
soir, je m'achemine vers le pont Kashu-
'El-Ni'l-
Dans la longue avenue qui longe le
Champ-de-Mars, mouvement intense,
extraordinaire mélange de toutes les ra-
c,es. L'Orient et l'Occident se côtoient.
Sur le trottoir, pêle-mêle, des fellahines
enveloppées jusqu'aux yeux dans leurs
épais lainages noirs, et de jolies filles
d'Athènes en robe légère, ultra-courte
des étudiantes d'El Azhar qui portent la
longue robe noire non boutonnée (le
cou/tan) par-dessus la robe rayée (la
guebba), et à deux pas de là des higlan-
des en petite jupe à carreaux des Nu-
bien couleur d'ébène et des touristes
casqués de gris. Une pauvre moricaude
qui a son enfant à cheval sur son épaule
fixe ses grands yeux bruns vides de
toute pensée sur une fraîche Syrienne
dont le visage de Madone n'est guère
moins dépourvue d'expression.
Sur la chaussée, un pur sang qu'une
'Américaine en culotte monte à cali-
fourchon, croise une file de chameaux
chargés de paniers d'oranges ou une
voiture, à bras toute pleine de cannes à
sucre que des enfants achètent, et se'
mettent aussitôt a grignoter. Une
luxueuse automobile, où se prélasse une
femme de pacha, le visage recouvert
d'une gaze Manche très transparente,
et les cheveux serrés dans une soie
noire qui formé calotte, se détourne
pour céder la place v une batterie an-
glaise superbement attelée et dont les
cuivres étirïceïlent ;Ae « car » du Mena
House, bondé de ladies au voile vert,
ralentit au passage d'un cercueil que
des gens du. peuple portent sur leurs
épaules en chantant, et qu'escortent des
pleureuses entassées sur une charrette
comme des paquets.de chiffons noirs;
00 bien survient, au grand trot de ses
quatre chevaux empanachés, le corbil-
lard blanc et or d'un enterrement copte
que précèdent, baguetts en main, deux
coureurs en veste blanche et pantalon
bouffant: Tout cela dans le crayonne-
ment splendide du soleil qui descend
juste à l'extrémité de l'avenue.
Me' voilà enfin sur le quai, a ma
place favorite, au coin du Sémirarnis-
Palace et de ce merveilleux jardin tou-
jours fleuri dont les bougainvilliers
violetas ou rouges abritent de tout re-
gard indiscret la retraite de la Khédiva
mère. Au-dessous de moi, le Niî, le Nil
puissant et. tranquille, qui reflète les
feux du couchant sur lequel passent
des vols argentées d'ibis-garde-bœuif, et
que remontent lentement de grandes
dahabiehs aux. deux voiles entrecroi-
sées, la pointe en l'air, comme deux
ailes de mouette sur un chapeau de
femme. Sur l'autre rive, les vertes pe-
louses et les délicieux massifs de Gézi-
reh baignent déjà dans l'ombre. Seuls,
les palmiers géants découpent encore
leurs silhouettes sur l'or du ciel. Du
même côté, .un peu à gauche et tout à
fait au. fond de l'horizon, les pyrami-
des de Ghizeh restent visibles, mais ne
sont plus que deux triangles gris perle
qu'on dirait immatériels. Et puis, un
peu d'air frais passe la clarté faiblit
insensiblement, les voiles verts, les
casques gris, les petites jupes écossai-
ses, les palaces et leur clientèle, tout
ce que la vie moderne a peu à peu ap-
porté là de laideur ou de luxueuse vul-
g.arité, rentre dans l'ombre et disparaît.
Rien ne demeure que les lignes du
décor millénaire, rien que l'éternelle
Egypte des Pharaons, le grand fleuve
sous un ciel toujours pur et, au .bord
de ce fleuve, entre les vieux ficus dont
les branches pendent jusqu'.à terre, des
hommes en longues robes, immobiles,
silencieux, qui regardent mourir le
André Le Breton
.:̃ '•' professeur à la Sorbonne.
LA VIE CHÈRE
Le barème de la boucherie
Les directeurs des services vétérinaires,
des services des fraudes et des halles et
marchés à la préfecture de police'se sont
réunis hier matin à la .préfecture avec les
représentants des coopératives et des gran-
des maisons d'alimentation, pour mettre
au point le barème de la boucherie.
Mais aucun chiffre n'a pu encore être
communiqué, ce barème devant être sou-
mis à M. Morain et à la commission de
surveillance des prix dans sa séance de
mercredi prochain.
LA VIE QUI PASSE
Pour sauver les chiens errants
Nous avons annoncé, il y a quelques
jours, que le ministère de l'agriculture
avait décidé la suppression de la vente des
chiens à la fourrière.
Cette détermination s'inspire du souci de
respecter strictement la loi, dont l'appli-
cation, on le sait, aboutit à la suppression
de tous les chiens .errants. Une telle me-
sure de destruction avait, depuis long-
temps, alarmé les innombrables protec-
teurs de « l'ami de l'homme », et, au cours
de l'été dernier, furent instituées à la four-
rière municipale, des ventes périodiques et
publiques qui donnaient, chaque fois, une
animation pittoresque à ce coin paisible
du quinzième arrondissement.
Mais le pittoresque, ici, n'est pas en
cause, il s'agit d'empêcher le retour d'une
cruauté inutile. Des cas de rage ont été
constatés, parait-il, et aussitôt l'on en tire
prétexte pour restaurer uir abattoir dont
la disparition a gêné, sans doute, quelques
vigilants intérêts.
Que l'on suspendre la vente durant un
certain temps, que l'on prenne toutes les
précautions, toutes les garanties néces-
saires, rien de mieux, et nul ne réclame
plus que nous un contrôle sévère
Mais de là à tuer, indistinctement, tous
les chiens dont le seul crime est de n'avoir
pas de, maître, s'étend une marge dans
laquelle les gens de cœur ne sauraient ins-
crire leur adhésion. M. Le Trocquer, an-
cien ministre, vient d'élever à ce sujet une
protestation qui vise également la question
de la vivisection, depuis longtemps à
l'étude, et dont la réglementation a .été
souvent demandée sans nuire aux re-
cherches scientifiques en face d'abus
intolérables.
Pourquoi ne profiterait-on pas de la con-
troverse allumée par la suppression do la
vente des chiens à la fourrière pour éta-
blir une sorte de coda à l'égard de nos
compagnons les plus anciens sans doute,
les plus utiles et, en tous cas, les plus
sûrs ? Les textes législatifs hésitants sont
insuffisants, de toute évidence, puisqu'ils
permettent des projets qui gênent profon-
dément la sensibilité la plus élémentaire,
et ces remarques n'échapperont sans doute
,pas à la compréhension de M. Queuille.
Au seul souvenir d'un aboiement d'appel,
d'imploration, dans la nuit solitaire, qui ne
préférera, au profit de la simple dignité
humaine, la main compatissante qui se-
court, plutôt que la. mort anonyme, régle-
mentaire, de la bête abandonnée ou per-
Jean Berthollin
Un vol audacieuz en plein jour
Un bijoutier a été victime, hier après-
midi, vers quatre heures, d'un vol surpre-
nant, dans un quartier très populeux, rue
Vexcingétorix, no 32.
Deux individus ont décroché, de l'exté-
rieur, une vitrine mobile contenant un as-
sez grand [nombre de bijoux de prix, s'en
sont emparés et s'apprêtaient à disparaître
avec leur butin sur lequel ils avaient en
hâte jeté un pardessus, quand le négociant
s'aperçut du vol, se mit la poursuite des
ravisseurs, fut assez heureux pour appré-
hendèr celui qui .détenait te. larcin et lui
administra une séance de pugilat exem-
plaire.
Chose plus profitable encore pour lui, il
rentra an possession 'de la vitrine et de
tous les objets qu'elle contenait. Cependant
les agents, alertés 'aussitôt, accouraient sur
les lieux, mais ne pouvaient mettre en état
d'arrestation que le voleur déjà solidement
maintenu par l'avisé bijoutier.
Une enquête, aussitôt ouverte, permet
d'espérer découvrir'bientôt les voleurs qui,
décidément, ajoutent un aplomb singulier
à la trop longue liste des cambriolages en
plein jour. P. Tt
FRANCO -ILLEMHDeS
La mission
du général Pawels
Le général von Pawels et le conseil-
ler Forster, chargés par le gouverne-
ment allemand de faire à la conférence
des ambassadeurs et au comité militaire
interallié de nouvelles propositions
pour le règlement des deux derniers
points litigieux du, désarmement ma-
tériel de guerre exporté et fortifications
stur les frontières orientales du Reich
ont pris contact; hier, avec M. Jules
Cambon, président de la conférence, et
M. le maréchal Foch, président du co-
mité. a-
Au Quai d'Orsay, on ne donnait, dans
la soirée d'hier, aucune indication sur
ces entretiens préliminaires ils mar-
quent, en toüs cas, le début d'une nou-
velle période de négociations délicates
où l'Allemagne aura l'occasion de ma-
nifester son bon ou son mauvais vou-
loir.
Sans doute le général vorï Pawels,
plus diplomatiquement endoctriné par
M. Stresemann, se gardera-t-il de mon?
trer l'intransigeance et la raideur qui,
pendant la dernière session du conseil
de la Société des nations, déterminèrent
la conférence des ambassadeurs à refu-
ser à l'unanimité son quitus à l'Alle-
magne pour le désarmement. Il faut
s'attendre, à plus de souplesse et d'habi-
lete. Toute la question est de savoir si
le gouvernement allemand veut en finir,
ou faire traîner les choses en longueur,
en se réfugiant, une fois de plus, dans
le maquis de la procédure, ce qui per-
mettrait au grand état-major de pousser
à fond ses organisations offensives en
bordure de la frontière polonaise.
Ainsi l'Allemagne donnerait la me-
sure de sa sincérité et trahirait ses
arrière-pensées à l'égard de la Pologne.
Plutôt que risquer de compromettre une
politique de conciliation fructueuse et
dont elle escompte la libération pro-
chaine du Rhin, l'Allemagne préférera,
sans doute, transiger, et l'on peut s'at-
tendre à ce que la conférence des am-
bassadeurs, de guerre lasse, facilite la
transaction et transfère au conseil de
Genève ses responsabilités..
Pauvre Pologne Elle n'a pas une
erreur, pas une faute à • confnettre si
elle veut sauvegarder son existence au-
milieu d'une Europe où se sont endor-
mies toutes les vigilances des vain-
queurs de la guerre au bercement des
pnraseoilogies pacifistes des apôtres inté-
ressés de la paix. Locarno a jeté sur les
nations un filet aux mailles tantôt lâ-
ches tantôt tendues, et le point de plus
forte tension est urécisément la Pologne,
enserrée par l'intrigue allemande et pra-
tiquement isolée.
Le dernier succès de la diplomatie se-
crète de Berlin, travaillant en liaison
avec Moscou, est le couip d'Etat lithua-
nien, où l'influence allemande et anti-
polonaise est difficilement contestable.
Il s'agissait de rendre impossible tout
accord défènsif de la Pologne avec les
pays baltes, pour la livrer aux futures
agressions soviétiques qui dispenseront
l'Allemagne d'encourir les risques d'une
agression personnelle et assureront à sa
« neutralité » bienveillante la reprias
de la Haute-Silésie et du couloir de
Danfzig.
Et toutes ces incertitudes européen-
nes Pologne, Autriche, Hongrie, Bul-
garie, guettées ou exploitées par Ber-
lin, s'aggravent encore de la menace
chinoise, qui alarme l'Angleterre au
point de la désintéresser momentané-
ment de l'échiquier européen. Com-
ment la France, privée de l'appui an-
glais et détournée des sympathies ita-
liennes, résistera-t-elle, cette année,
aux exigences d'une Allemagne récla-
mant, sans contre-partie, l'évacuation
rhénane ?
LA CRISE ALLEMANDE
Le docteur Curtius
accepte de former le ministère
Ses déclarations u
Berlin, 10 janvier.
Le président d'Empire a confié, cè soir,
au docteur Curtius la mission de former
le cabinet. Le docteur Curtius a accepté
cette mission et a fait ensuite à l'agence
Wolff les déclarations suivantes
« Le plan de la grande coalition qui,
avant la chute du cabinet Marx, dominait
la situation, a été renversé par les événe-
ments que l'on sait. La constitution d'un
gouvernement de majorité reste, après
comme avant, la conditions de stabilité de
la politique allemande.
» C'est pourquoi il faut chercher un rap-
prochement avec la droite avant le scrutin
au Reichstag sur la motion de défiance
socialiste.
» Le comte Westarp déclaré au sujet
de l'attitude du parti nationaliste, alle-
mand, qu'il s'agissa,it, non de la politique
gouvernementale, mais uniquement de
faire la clarté au sein du Parlement. Il
faut donc, en se basant sur la politique des
partis moyens, rendre possible un travail
en commun avec les nationalistes.
» La solution de la crise nécessite des
négociations entre les instances responsa-
bles des partis.
» Le président d'Empire a chargé de rne-
ner dans ce sens des négociations allant
des partis moyens à la droite. Si celles-ci
réussissent, ellés n'aboutiront pas à la
constitution d'un; bloc des classes possé-
dantes. Un gouvernement, avec la colla-
boration des nationalistes, continuera
René Lara
aussi à protéger l'intérêt général- et les né-
cessités sociales..
D'autre part, à l'issue de la réunion
tenue aujourd'hui sous la présidence de M.
Loebe, le comité directeur du parti socia-
liste s'est prononcé pour la participation
au gouvernement dans la résolution adop-
tée=à l'issue d'une longue délibération.
» Le comité a souligné la nécessité de
poursuivre la politique de Locarno et de
Thoiry, avec, comme premier but, la lihé-
ration de la Rhénanie, la nécessité de me-
sures appropriées par la réorganisation de
la Reichswehr et l'urgence de poursuivre
une .politique sociale et d'accélérer le rè-
glement des questions du travail. »
Les Échos
La prise de Tomboctou.
Il y a quelquefois intérêt à consulter
les calendriers éphémérides. Nous lisons
sur. celui qui orne notre salle de rédac-
tion
JANVIER
̃io
Prise de Tomboctou par le
lieutenant-colonel Joffre.
Tamboctou ce lieutenant-colonel du
génie, qui avait fait une grande partie
de sa carrière dans les troupes colonia-
les, qui devait briller à Madagascar, ce
fut le vainqueur de la Marne c'est le
maréchal Joffre.
L'illustre maréchal a dû se souvenir,
hier, de ce dix janvier où la gloire déjà
lui avait souri en lui livrant la grande
site mystérieuse de l'Afrique noire.
A Cannes, le « Carlton Hôtel », au
centre de la vie élégante, est fort animé.
Ses appartements et ses salons, d'un
confort somptueux son restaurant,
d'une réputation parfaite son bar et
ses thés dansants, d'une distinction
choisie, font de ce Palace le rendez-
vous de l'élite aristocratique du monde
entier.
D'ailleurs, ses conditions, très abor-
dables, demeurent les mêmes que la
saison dernière.
Que de fouillis, madame, dans votre
armoire bibelots, dentelles, vieux bi-
joux, etc. Certain,ement, cette vieille
broche a de la valeur. Faites-la estimer
chez Dusausoy, 41, boulevard des Capa-
cines, qui- vous l'achètera ou vous la
remontera; d'une façon moderne.
L'argent ne fait pas le bonheur.
Ea tout cas, il cause une forte décep-
tion à ceux qui avaient cru prudent de
conserver par devers eux des pièces de
monnaie blanche.
La Banque de France a repris, hier
matin, le rachat des pièces d'argent, in-
terrompu pendant plusieurs semaines.
Les nombreuses personnes qui se sont
présentées aux guichets ont constaté
que le taux de rachat avait fortement
baissé. La pièce de cinq francs, qui, dans
les premiers jours des opérations, va-
lait 14 francs, n'en vaut plus aujour-
d'hui que 7 fr. 42.
Une telle baisse s'explique par la
baisse même de l'argent sur le marché
mondial, vu l'abondance de sa produc-
tion et le retour de certains pays asiati-
ques à la frappe or.
Mais explication n'est point consola-
tion.
Aujourd'hui mardi .et jours suivants,
on soldera chez « Tollmann », couture,
35, rue de Miromesnil, une très impor-
tante collection de jolis tailleurs, man-
teaux, robes du soir et d'après-midi,
des prix exceptionnels.
Cent millions de bijoux vont de la rue
de la Paix au 30 de la rue Le Peletier,
où vous les trouverez avec un rabais de
quarante pour cent chez Polak Aîné, le
grand joaillier, qui, cessant le com-
merce de détail, vient d'installer des
bureaux où vous trouverez le meilleur
accueil.
L'adresse change, le goût et la mar-
que restent. (Tél. Provence 03-72.)
Cette semaine encore Marny conti-
nuera ses soldes et occasions exception-
nelles qui font courir tout Paris bas
en pure soie des Cévennes avec pied et
entrée fil, bas d'usage et tout en soie,
bas fins 40 et 44, noir seulement,
15 francs nuances mode, 20 et 25 fr.;
avec petit revers fil, 30 fr.; bas fins
maille 40 et 44 et bas maille forte tout
soie, nuances mode; 40 fr.; 48 et 110
fin, 50 fr.; en beau fil d'Ecosse ou mer-
cerisé, 15 fr.; jolis bas de laine chinée
soie, 15 et 30 fr.; belles chaussettes en
fil, 7, 8 et 10 fr.; en laine, 10 et 15 fr.;
bas à revers en pure laine blanche, pour
enfants de 6 à 14 ans, prix unique 10 fr.
(33, rue Tronchet.)
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 122 45 (- 0 19). Dollar, 25 2325
{– 0 045). Belga, 350 75 (- 1 05). Lire,
109 50 (- 2 25). Franc suisse. 486
(– 2 ..). Peseta espagnole, 394 (+
Florin hollandais, 1010 (- 1 ..).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 122 45.
Dollar, 25 23.
TEMPÉRATURE
Prévisions pour la journée du Il janvier
Région parisienne: vent nord-ouest modéré;
ciel couvert, quelques pluies.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
13 heures. Courses à Vincennes.
21 heures. Théâtre des Mathurins Réoé-
tition générale (repris^) de Tennis.
Galeries Georges Petit, 8, rue de Slze.
Exposition d'un groupe de peintres Charlot,
Dumont, Giraud, Le Bail, Lebasque, Meslé,
Picart-Ledoux.
Le Coq
Le Parlement rentre aujourd'hui
Quels seront les présidents des deux Assemblées?
LÔPINÔN A LA CHAMBRE
Dans les milieux .parlementaires
l impression résultant du. scrutin de di-
manche dernier est -très nette.
Elle tient en deux points
Côté des modérés nulle déception.
Etant donné, d'une part, que le re-
nouvellement des conseils municipaux
s'était effectué, en 1924, sous le signe
du Cartel, et, d'autre part, que, dans le
département de la Seine, Paris se
trouve placé, pour. ce qui est des
élections sénatoriales, sous le joug de
la banlieue, le résultat a été tel qu'on
.le pouvait prévoir.
Côté des radicaux et radicaux-socia-
listes très vif mécontentement contre
les socialistes et les communistes, dont
le.s candidats élus n'ont forcé les por-
tes du Sénat qu'au détriment de leurs
allies du néo-Cartel.
De ce fait, l'élection à laquelle il
sera procède aujourd'hui du prési-
dent de la Chambre se présente dans
des conditions qui rendent tout pronos-
tic plus difficile.
Les candidats
Ce qu'on peut dire, c'est que M. Fer-
dinand Bouisson, qui, samedi, pouvait
espérer rallier sur son nom quelques
voix modérées, y doit renoncer.
Même chez les radicaux-socialistes,
ou l'on se rend compte que son élec-
tion serait nécesseirement présentée et
exploitée comme une nouvelle victoire
socialiste, sa cause paraît singulière-
ment compromise.
Il pourrait, néanmoins, en raison de
1 antipathie que dégage la personna-
lité de son principal concurrent, M.
Léo Bouyssou, réunir, au premier tour
de scrutin, le -plus grand nombre de
suffrages.
Mais que se passera-t-il au second
tour? Et même, pejuton dire, au troi-
sième ?
Est-il permis d'espérer le succès de
la candidature de M. Bouilloux-Laf-
font ?
Doit-on croire que M. Maginot et M.
Col rat poseront la leur?
Ce qui paraît vraisemblable, c'est
quie, soit contre M. F. Bouisson, soit
contre M. Léa Bouyssou, un candidat
surgira, sans doute dès le second tour,
et qu'on le choisira tel qu'il puisse ral-
lier sur son nom ila majorité qui, de-
puis six mois, est restée fidèle au cabi-
net Poincaré.
Plusieurs noms seront, sans aucun
doute, soumis, aujourd'hui, aux divers
groupies qui doivent .se réunir avant la
séance.
Un outsider?
Il en est ,un, parmi ceux que j'ai
entendu prononcer hier, qui me paraît
mériter qu'on s'y arrête c'est celui de
M. J. Barthéle,my, député du Gers.
Sans doute, M. J. Barthélémy appar-
tient à la fraction la plus modérée des
gauches, mais.
Mais, m'expliquait, hier, un de ses
collègues, ses chances n'en seraient pas
moins très appréciables.
» Il a de la tenue, ce qui est indis-
pensable à la fonction.
Personne, à la Chambre, ne pos-
sède, au même degré, toutes les ques-
tions de droit constitutionnel il con-
naît, en outre, admirablement le règle-
ment de l'Assemblée, récemment mo-
difié sur son .rapport
» Enfin et c'est là un point inté-
ressant dans ce rapport, très remar-
quable, M. J. Barthélémy s'est af-
firmé à plusieurs reprises comme le
champion, irréductible et impénitent,
des droits et privilèges du Parlement. »
Ce langage, ma 'foi, donne à réfléchir,
et M. J. Barth:élemy pourrait bien,
somme toute, fournir, aujourd'hui,
l'ousider de la course au fauteuil.
Georges Foucher
AUTOUR DU FAUTEUIL
Nous sommes en mesure de préciser, en
dernière information, que MM. Maginot et
Çolrat, auxquels fait allusion plus haut
notre collaborateur Georges Foucher, se
présenteront aux suffrages de leurs collè-
gues pour la présidence de la Chambre,
ainsi que M. Franklin-Bouillon, ce qui
porte ainsi à sept le nombre des candidats
éventuels.
On envisage, avec une sympathie parti-
culière, la candidature de M. Maginot,
député de la Meuse, qui appartient au
groupe de la gauche républicaine démocra-
tique, que sa robustesse désigne, ainsi que
son caractère, et dont la. candidature est
particulièrement bien vue par une person-
nalité très prépondérante du gouverne-
ment. La position prise par M. Maginot
sera nettement d'un caractère politique,
voulu par lui et revendiqué hautement.
L'ancien ministre de la guerre se présen-
tera contre tous ses concurrents de gauche,
et, peu soucieux du succès réel, il demande
surtout à ses amis de faire, à titre d'indi-
cation, une manifestation de tendance sur
son nom.
Ajontonfi que, l'an dernier, l'élection des
vice-présidents se faisait en même temps
que l'élection présidentielle, mais dans un
salon voisin -et sans protocole. Cette année,
par exception, trois des vice-présidents en
exercice étant candidats au fauteuil prési-
dentiel, il sera nécessaire d'attendre le ré-
sultat de l'élection présidentielle .prati-
quée au scrutin secret, ne l'oublions.pas
avant de procéder à celle des vice-préei-
dents' c.
Pour les fonctions de secrétaires et de
questeurs tout semble devoir se passer
d'une; façoïn-plus caime. Les trois ques-
teurs sortants seront réélus et quelques
secrétaires remplaceront les anciens, con-
formément à un roulement établi entre les
groupée..
Louis Lambert
L'IMPRESSION AU SÉNAT
S'imaginerait-on, par hasard, qu'il
avait hier, au palais du Luxembourg,
une animation extraordinaire ? Ce se-
rait bien mal connaître -la Haute-As-
semblée, où les hommes peuvent chan-
ger à l'occasion, mais où les traditions
demeurent. Ces traditions, de courtoi-
sie, de discussion mesurée, de débaihs
récents, de conversations discrètes
dans tes «couloirs, on en doit la péren-
nité, sans doute, au fait que le Sénat
n est renouvelable que par tiers ce
qui permet aux anciens de les imposer
aux nouveaux mais aussi aux hauts
enseignements qui .tombent des lam-
bris de la salle des conférences. Tout
dans cette enceinte, .appelle au calme,
au recueillement,: aux controverses ré-
lleçniies et documentées. Comment
poursuivre d'âpres querelles sur ces
épais tapis, devant ses tapisseries de
haute lice, sous cas peintures ?
Et, d'avance, s'adaptant aux moeurs
de la maison, des nouveaux sénateurs
ne s'étaient pas précipités dans .les ex-
press pour accourir. Quelques-uns saù-
Lement se sont montrées MM. Raoul
Feret et Strauss, le général Bourgeois
,et D deux .socialistes 'communistes,
MM. Baehelet et Morizet. Encore se
sont-ills montrés, dès l'abord, sensibles
aux leçons du -lieu, puisqu'ils ont dé-
clare qu'ils allaient se faire inscrire aiu
nouveau groupe socialiste qu'on va
créer, et qui comprendra une quinzaine
de membres.
Commentaires.
^L'impression causée par les élections
n'est ni très .bonne ni très mauvaise.
On regrette surtout l'échec de M. do
Selves, qui laisse d'unanimes regrets.
Nul n'oublie l'habile autorité, la haute
modération de sa présidence, et on
semeut à la pensée qu'il ne sera plus
U pour diriger «ne assemblée où la]
majorité reste à la merci de quelques
voix. Sa maîtrise eût été précieuse dans
Ses discussions délicates, son influence
se lut fait sentir dans les moments dif-
ficiles, quand les décisions de l'Assem-
iHee. sont_à la merci d'un mouvement
ou d'un incident de séance. 11 eût été
pour les anciens, mais surtout pour les
nouveaux, le guide éclairé que l'on re-
connaissait en lui, Et il aurait su con-
server, en toute occasion, comme il
lavait loujors lait, aux débats la di-
bnite et La mesure qui conviennent.
Qui sera président ?
On souhaite trouver chez son succès.
seur les mêmes qualités et, comme
«bien on le pense, ce fut, hier, la ques-
Tout pronostic, avant que iles ^rou-
pes ne soient définitivement constitués
et n'aient désigné leur candidat, est
prématuré et incertain. Malgré cela un
certain nombre de noms ont été mis en
avant. Citons-les, mais surtout à titre
documentaire.
M. Paul Doumer, sénateur de la
Corse, président de la! commission des
finances, ancien ministre, serait un
président très possible et, comme can-
didat, il aurait des chances sérieuses
(l'être élu. Mais il faudrait que son
groupe, la gauche démocratique radi-
cale et radicale-socialiste qui reste
maigre ses pertes, le plus nombreux
lui donnât l'investiture.
On a mis en avant le nom de M. Clé-
mentel, sénateur du Puy-de-Dôme qui
appartient au même groupe que M. Dou-
mer. Il a contre lui, pour de nombreux
membres de la haute Assemblée, qu'il
fut le ministre des flnances du cabinet
Herriot quand celui-ci pratiqua une
inflation absolument illégale, ce qui, on
s'en souvient, lui valut un vote de' dé-
fiance du Sénat.
On parle encore de M. Albert Lebrun,
qui était, lors de la dernière session;
vice-président du Sénat mais il est
président de la Caisse d'amortissement,
et s'il a de nombreuses sympathies au
Luxembourg, il faudrait qu'il eût .l 'as-
sentimen6 de son groupe, l'Union répu-
blicaine. Or, il n'apparaît pas que
celui-ci soit disposé- à le lui donner.
Les radicaux et radicaux-socialistes,
qui voudraient un pur des leurs au fau-
teuil, désireraient poser la candidature
de M. René Renoult. Mais son groupe,
la gauche démocratique, consentira-t-il
à le désigner? Et surtout combien se-
raient minimes les chances d'un candi-
dat qui n'a jamais eu l'oreille du Sénat
et qui, comme garde des sceaux, n'a
enr'egistré' devant celui-ci que des
échecs
On a parlé encore de M. Jeanneney,
vice-président au cours de la dernière
session mais la candidature d'un séna-
teur élu, dimanche,, si difficilement par
le collège sénatorial ne semble pas pos-
sible. Il en apparaît de même pour M.
Steeg, que quelques radicaux mettaient
timidement en avant il est troir com-
promis par l'appui des communistes!
Reste M. Maurice Sarraut, sénateur
de l'Aude, directeur de la Dépêche de
Toulouse, grand chef du parti radical et
radical-socialiste, frère du ministre de
l'intérieur. N'était son éloignement de
tous les postes officiels, mais il
s'agit de la seconde magistrature de la
République il pourrait bien être
l'outsider.
Quelqu'un, enfiri, à nommé M. Raoul
Péret, qui n'eût fait que changer de
fauteuil. Mais il. est si jeune sénateur.
Puis, à. quelqu'un qui l'interrogeait, il
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