Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-01-05
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 janvier 1927 05 janvier 1927
Description : 1927/01/05 (Numéro 17989). 1927/01/05 (Numéro 17989).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540755r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
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La Marine
d'après Guerre
Le rôle de la marine d'après guerre
est en ce moment à l'ordre du jour, et
la question, notamment, des croiseurs
de \iO,QÔO tonnes a soulevé diverses
controverses. L'occasion m'est agréable
d'en dire un mot..
Il me suffira, d'ailleurs, de parler,
suivant ma coutume, en indépendant
••_ « sans haine comme sans crainte »
ne me préoccupant, dans la recherche
de la vérité, que du bien de la marine
et du pays.
Or, il importe tout d'abord d'obser-
ver que, surtout depuis un demi-siècle,
d'évolution de l'art naval a été si bru-
tale que, même entre marins expéti-
"'•• mentes, il est souvent difficile de tom-
ber d'accord. Qu'il nous suffise de rap-
peler que les officiers de notre géné-
ration commandaient encore le quart
sur des frégates et corvettes à voiles, et
̃ saluaient, les grains, en serrant 'bon-
nettes, cacatois et perroquets, puis veil-
lant les drisses des huniers.
Ceci posé, j'aborde le vif du sujet.
Quel doit être notre statut naval ?
La solution de ce problème vital est,
plus que jamais, l'objet des légitimes
préoccupations de toutes les nations.
Car, sans avoir la moindre prétention
impérialiste, sans être qualifiés pour
songer à la suprématie des mers, ce que
nous réclamons, tout au moins, c'est la
liberté des mers.
Or, nous sommes de ceux qui esti-
ment que les cuirassés pesants, les
capital ships, ont vécu, et que ce qu'il
nous faudrait, comme grandes unités,
ce serait des croiseurs de bataille doués
d'une grande vitesse 35 noeuds
dotés d'une artillerie .puissante et por-
teurs d'avions. De,telles unités seraient
fort-redoutables, même pour les unités
due ligne car nous ne saurions perdre
de vue la pensée si profonde et si juste
d'un officier général de la marine bri-
tannique, lord Fisher
«; Certains critiques à courte
sait-il, semblent ignorer que fa vitesse
constitué il elle seule une'cuirasse, lors-
qu'elle est associée à une puissante ar-
tillerie elle permet au .bâtiment qui
jouit de cette supériorité de demeurer
maître du champ de bataille, et de me-
ner le combat dans ce plan d'eau'
comme bon lui semble.
Malheureusement, l'état de nos flnan-
ces s'oppose à l'introduction dans no-
tre programme naval de ces puissantes
unités si-bien douées. Eh bien sachons
prendre ce contre-temps avec philoso-
phie, et disons-nous bien que notre
sécurité et notre nonneur seront encore
sous bonne garde en nous couvrant à
l'aide de croiseùrs légers rapides, de
sous-marins et d'avions très nombreux,
de dirigeables frigides et de champs de
mines 1.
Je:viens de parler de croiseurs légers
il importe de justifier leur emploi. En
d'autres termes, ce genre de bâtiments
doit-il être maintenu dans nos pro-
grammes navals ?
Eh bien nous n'hésitons pas une se-
conde à répondre à cette question par
l'affirmative « Oui il naus faut des
croiseurs. »
Notez bien que nous reconnaissons
volontiers la puissance sans cesse crois-
sante de l'arme aérienne son avenir est
immense en paix comme en guerre,
aussi bien dans les transactions com-
merciales que dans la fournaise de la
.bataille. Bref l'apparition de l'aéronau-
tique est le saut le plus brusque qu'ait
jarriais réalisé le progrès humain. Et
ainsi que l'a énoncé fort sagement un
arbitre des questions de l'air, l'aéro-
plane constitue sur mer « l'oeil de l'ar-
tillerie, l'œil du commandement », un
incomparable intrument de reconnais-
sance 'et un remarquable organe de
Miaison.
D'autre part, si nous envisageons
l'arme sous-marine, nous ne songerons
pas un instant à en discuter la haute
valeur. Car le sous-marin est, par exoel-
lence, l'arme des Etats qui, possédant
des intérêts maritimes, n'ont pas les
moyens de construire une flotte de
haute mer, dont la puissance corres-
pond à l'importance de ces intérêts.
Personne, à coup sûr, ne songe en
France à faire du sous-marin l'emploi
odieux et contraire au droit des gens
qu'en ont fait les Allemands pendant la
guerre. Mais, sous réserve de demeurer
des géntlemen, il n'est pas un nation
maritime qui puisse désormais s'en pas-
ser cour sa défense.
Par conséquent, nous jugeons que les
armes aériennes et sous-marines doi-
vent, à tout prix, figurer en grand nom;
bre dans notre flotte.
Mais de ce qu'elles sont absolument
nécessaires, il serait vraiment paradoxal
de conclure qu'elles sont suffisantes
L'amiral anglais sir Percy Scott, per-
sonnalité fort marquante et d'une haute
indépendance morale, écrivait ceci
« .Les sous-marins et les avions ont
totalement révolutionné la guerre na-
valé aucune escadre na peut se sous-
traire à l'œil de l'avion, et le sous-ma-
rin peut faire une attaque mortelle,
même en plein jour il nous faut
donc des flottes puissantes de sous-ma-
rins, de dirigeables, d'avions, avec des
fraiseur de surface rapides. »
Et, en effet, comment une nation ma-
ritime, dotée d'un vaste domaine colo-
nial, pourrait-elle en assurer la surveil-
lance et la liaison, si elle se bornait à
armer exclusivement des unités sous-
marines et aériennes
En ce qui touche la France, nous
8vons à exercer, durant .le temps, de
paix, une action biénfâisànli et civili-
satrice sur nos comptoirs éloignés de la
mère-patrie nous sommes moralement
tenus de ne pas nous désintéresser de la
marine marchande, en ne perdant ja-
mais-de vue le bel. et vigoureux adage
d'origine britannique « he commerce
suit le pavillon:
En Extrême-Orient, ou ailleurs, nous
avons à protéger nos agents diplomati-
ques, nos négociants, nôs missionnai-
res..
La marine militaire est aussi un puis-
sant organe d'études constructions
navales, astronomie, navigation. Elle
constitue une grande école technique
et industrielle, tendant -à développer le
rayonnement moral etintellectuël de la
nation.
Lorsque- surviennent, de par le
monde, de grandes catastrophes San
Francisco, Messine,' le Japon, la Flo-
ride les:croiseursdes^ diverses puis-
sancés, accourent sur le lieu du sinistre
pour assister, les populations éprouvées
et faire aimer, le pavillon.
Si nous passons au rôle du temps de
guerre, n'oublions pas les récents évé-
nements du Maroc et du littoral rif-
fain la marine franco-espagnole, re-
présentée par des croiseurs,, y a joué
un rôle des, plus importantes en proté-
geant le débarquement d'Alhucemas et j
en assurant le blocus. qui a largement
contribué à réduire les rebelles.
Et pour peu que, par la pensée, nos
regards se reportent quelque peu en
arrière, que voyons-nous ?
Les hardies et fructueuses croisières
de VEmden, du Kœnigsberg, du' Dres-
den, du Leipzig, du Nûrnberg, des
Sharnhorst et Gneisenau ont causé aux
puissances de l'alliance un profond ma-
laise, et ces dernières ̃ n'ont respiré li-
brement que lorsque tout les corsaires
eurent été capturés ou mis par le fond.
Je ne pense donc pas que nos croi-
seurs ne représentent que de la fer-
raille sans valeur ils sont appelés à
nous rendre de grands services, et la
récente croisière de l'amiral Pirot la
côte occidentale d'Afrique ne peut man-
quer, sous le pavillon: de. ce chef éner-
gique et marin, d'avoir .les plus heu-
reux et féconds résultais.
La grande revue .anglaise The Engi-
neer s'exprimait; il y a quelques semai-
de nos croiseurs, en termes'
très flatteurs
« .Les progrès de la reconstitution.
de la marine française se poursuivent
avec constance, et elle est -en train; de
regagner son, ancientie situation, La
France' s'abstient, pour' .le moment, de
construire des captai sAmm, dont cha-
que unité coûferait un milliard les au-
tres nations font d'ailleurs de même.
» Elle construit, sur le rythmé prévu
par la loi, les unités rapides et puissan-
tes qui lui sont indispensables ces bâ-
timents semblent avoir une grande va-
leur. »
Voilà un jugement désintéressé et
compétent qui semble de nature à cal-
mer les inquiétudes de ceux qui en
éprouveraient. D'ailleurs, toutes les
nations maritimes mettent sur cale et
ont à flot des unités analogues.
Par suite, en admettant que nous
nous trompions, nous sommes vraiment
en bonne compagnie
̃ Vice-amiral P. Guépratte
LA VIE QUI PASSE
La maison d'Abraham
Tout reposait dans Ur et dans Jerimadeth,
écrivit Hugo dans la Légende des Siècles. La
seconde de ces villes n'avait jamais existé, et le
poète l'avait inventée pour satisfaire aux exi-
gences de la rime. Mais la première était située,
par la Bible, en Chaldée. C'est d'Ur, dont 't
était originaire, qu'Abraham était parti pour
accomplir la mission que l'Eternel lui avait con-
fiée. Pourtant, en admettant que Ur eût été autre.
chose qu'une expression géographique, il était
peu probable qu'il en subsistât le moindre ves-
tige. Connaîtrait-on même jamais l'endroit qui
lui servait d'emplacement ?
Eh bien, non seulement on a retrouvé l'empla-
cement de la ville d'Ur, mais une expédition
commune du British Muséum et du musée de
l'Université de. Pensy^vanie a mis au jour quel-
ques-uns de ses monuments et des morceaux de
fortifications. Et les archéologues ne s'en sont
,pas tenus là. Ils se sont attaqués à un monticule
qui leur paraissait plus artificiel que naturel.
Leur flair a été récompensé par la découverte
de plusieurs blocs de maisons séparés par des
rues étroites..Ces constructions, qui étaient inhu-
mées à une profondeur de six mètres, sont dans
un admirable état de conservation, et l'on peut
tenir comme certain qu'elles appartiennent à
l'époque d'Abraham (2100-1900 av. J.-C.).
Nous savions tous qu'Abraham, dans ses nom-
breuses pérégrinations après qu'il eût quitté Ur,
avait vécu sous la tente. Mais nous ignorions
qu'en quittant Ur, il avait quitté une véritable
ville avec des maisons et des rues, et qu'il avait
certainement habité une de ces maisons. Et
aujourd'hui, grâce aux descriptions que publie
te British Muséum, nous pouvons nous faire une
idée exacte de ce qu'était la maison d'Abraham.
Voulez-vous même que. nous la visitions ? C'est
chose facile, avec tous les détails qui nous sont
fournis.
Nous voici donc devant la maison d'Abraham.
Elle communique avec la rue par une porte
d'entrée d'un dessin parfait. Nous franchissons
cette porte et nous pénétrons dans une petite
antichambre qui permettait aux Chaldéens
comme ses pareilles- nous te permettent encore
aujourd'hui de recevoir et de filtrer les visi-
teurs. Quattd un de, ses voisins venait rendre
visite à Abraham, on le faisait attendre .d?jr<
l'antichambre avant de le recevoir.
Ayant obtenu rautôrisation^de traverser Tsnti-
chambre, nous mettons le pied dans une cour
centrale partiellement à ciel ouvert pour éclairer
les chambres qui l'entourent. Un côté de cette
cour est pris par une salle longue et étroite,
avec une porte large et imposante située au
milieu de sa longueur. C'est,le-salon. C'est là
qu'Abraham reçoit les notables de la ville et
qu'il s'efforce de les détourner de l'idolâtrie,
cette' idolâtrie qu'il avait pourtant reçue. de. son
pète Tharé et qu'il avait rejetée sous les aver-
tissements du Tout-Puissant.
De l'autre côté de la cour -se trouvent' la
cuisine et les offices. C'est là, devant les four-
neaux, que'se tient Saira,- comme elle s'y, tiendrai
plus tard, quahS les deux anges viendront ahnon-
cer à son mari la naissance d'un fils né d'elfe-
même.
Les chambres à coucher de. la famille
d'Abraltam se; trouvent à l'étage supérieur, et
nous y accédons par une galerie en bois qui
fait le tour des quatre côtés de la cour. La
famille d'Abraham, qui devait plus tard être
aussi nombreuse que les étoiles qui peuplent
le ciel et que les grains de sable qui bordent
l'océan, est encore à peu près inexistante. Nous
y chercherons vainement la chambre d'Isaac,
qui, ainsi que je l'ai dit, n'est pas encore né.
Mais nous y trouverons probablement les cham-
bres de Loth, neveu d'Abraham, et de ses
tenants et aboutissants. La galerie de bois est
couverte par un toit en appentis, et l'on y par-
vient par un escalier extérieur.
Telle est la maison qu'habitait le grand
patriarche. Elle est vaste et confortable. Mais,
sauf l'émotion que r.ous éprouvons à la retrouver
telle qu'elle était, il nous était loisible d'en voir
des reconstitutions parfaites. Elle est, en effet,
exactement semblable aux 'demeures les plus
riches que l'on trouve aujourd'hui à Bagdad.
On y vit comme, voici quatre mille ans,
Abraham vivait dans la sienne, en'la ville, d'Ur.
L'Orient est immuable.
Adrien Vély
Situation critique
en Chine
Désaccord entre les puissances
Comme on Le verra par les dépêches
suivantes, le mémorandum britanni-
que ne. semble point avoir obtenu
l'apaisement souhaité par ses auteurs.
Depuis sa publication, les incidents se
sont multipliés en Chine. Ils ont acquis
un caractère pajrticuiièrement grave à
Hankéou, où une collision, eut ,lieu
lundi entre fusiliers marins anglais et
rebelles chinois. Trois marins anglais
auraient été tués, et .il y aurait plusieurs
blessés, dont un lieutenant anglais.
Le memorandum britannique a été
généralement interprété par les diver-
ses factions chinoises, moins comme
une offre de conciliation que comme
une tentative de dissociation entre les
gouvernements locaux, pour amorcer
un démembrement de la République
chinoise.
L'attitude d'expectative du gouverne-
ment français s'explique dans une cer-
taine mesure, étant donné que jusqu'à
présent les personnes et les biens fran-
çais n'ont point été l'objet d'agressions
directes. Mais ,combien dé temps du-
rera ce privilégie précaire des conces-
sions françaises actuellement épar-
gnées ?
En tout état de cause, une attitude
sëftiblë adoptée, pour des fai-
sous différentes, paf le gouvernement
de Tokio qui ne croit pas devoir s'asso-
cier à la déclaration collective proposée
par le gouvernement anglais.
Ld Japon regrette que les puissances
n'aient pas donné suite à sa suggestion
tendant à la réunion des puissances et
des délégués des diverses provinces de
la Chine. Une conférence semblable
eût-elle suffi à conjurer le péril du
mouvement nationaliste et xénophobe
fomenté par les agents bolchevistes à la
solde de Moscou en Chine? Rien n'est
moins certain. Cette conférence, toute-
fois, eût maintenu l'illusion d'un front
unique. des puissances, dont le gouver-
nement japonais reconnaît, aujour-
d'hui, la difficulté accrue.
Il n'y a pas d'illusions à se faire sur
les développements ultérieurs de l'in-
cendie chinois, dont il ne faut pas sé
dissimuler la gravité, car il peut deve-
nir une menace contre la civilisation
occidentale. R. L.
L'attaque de la concession britannique.
de Hankéou
Londres, 4 janvier.
Des télégrammes officiels reçus de Han-
kéou par le Foreign Office annoncent que
plusieurs centaines de Chinois ont tenté,
dans l'après-midi de lundi, de pénétrer
de force dans la concession britannique.
Ayant été une première fois repoussé^
par les fusiliers marins anglais, les Chi-
nois lapidèrent ces derniers qui s'abri-
taient derrière des sacs de sable.
Comme l'attitude des Chinois devenait
de plus en ¡plus menaçante, wn détache-
ment de fusiliers marins britanniques
reçut l'ordre de mettre baïonnette au
canon et d'effectuer une sortie afin de
repousser les assaillants. Aucun coup de
feu ne fut tiré, mais un Chinois fut cepen-
dant tué et trois autres blessés.
Un lieutenant anglais et quatre de ses
hommes ont également été blessés.
A une heure de l'après-midi les autorités
britanniques demandèrent que des soldats
chinois fussent envoyés sur les lieux pour
rétablir l'ordre, mais ces derniers ne firent
leur apparition qu'à sept heures du soir,
alors que les manifestants s'étaient depuis
longtemps retirés.
Il y a à Hankéou à. l'heure actuelle en-
viron 800 étrangers, dont 200 sont de na-
tionalité britannique. (Radio.)
La France et le gouvernement dé Pékin
Londres, 4 janvier.
On mande de Pékin à la B. U. P. que le
ministre de France a Pékin a fait connaî-
tre aux autorités chinoises qu'il était prêt
à négocier un nouveau traité commercial
entre l'Annam et la Chine, et que ce fait
est généralement considéré comme une in-
dication que la France est toujours décidée
à continuer à reconnaître le gouvernement
de Pékin. (Radio.)
Le Japon refuse de s'associer à la dé-
claration collective suggérée par le
mémorandum britannique
Tokio, 2 janvier.
Le baron Chidehara, ministre des affai-
res étrangères, a reçu l'ambassadeur d'Au.
gleterre et lui a fait connaître le point d,e
vue du gouvernement japonais au sujet
du mémorandum anglais relatif à la
Chine.
Tout en étant d'accord avec les autres
puissances signataires du traité de Was-
hington pour aider la nation chinoise dans
son évolution, le gouvernement de Tobio
ne croit pas cependant devoir s'associer à
la déclaration collective proposée par le
gouvernement anglais.
(Etre la ^sutte; en Dernière Heure.)
Les Échos
La Sarah Bernhardt de l'Angleterre.
Miss .Ellën Terry, l'illustre associée
de sir Henry Irving et. qui rayonna pen-
dant si longtemps et avec tant d'éclat
sur les scènes d'outre-Manche qu'on
l'appelait la Sarah Bernhardt anglaise,
est très, gravement malade à Londres.
Elle a pris froid la veille de Noël, pen-
dant qu'elle assistait a une matinée du
Songe d'une Nuit d'été au théâtre.
Comme elle a soixante-dix-neuf ans et
n'offre ainsi qu'une résistance limitée,
le mal a fait de sérieux progrès. Mais
elle est admirablement soignée et on es-
père fortement la sauver.
Miss Ellen Terry s'est distinguée de
façon particulière, comme Ion sait,
dans le répertoire de. Shakespeare. Les
figures idéales, de Juliette, d'Ophélie, de
Portia et de Viola trouvèrent en elle une
interprète incomparable. Elle brilla
rpeutlant de longues années, aux côtés
d'Irving, sur la scène fameuse du Ly-
"ceurn. Toute la société britannique fait
prendre de ses nouvelles.
Nous informons les lecteurs du
Gaulois, notaires, avoues, que' nous
nous tenons à leur disposition pour tou-
tes expertises, successions, partages de
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tement sur leur valeur, soit pour les
vendre, soit pour les assurer.
Madame Braga.
Nous racontions hier que le regretté
Hollmari avait donné à son violoncelle
le nom de Joséphine. Un autre violon-
celliste célèbre, qui fut aussi un remar-
quable compositeur, Gaëtano Biretga,
l'auteur de la fameuse Sérénade, s'était
apparemment marié avec sa basse puis-
qu'enI parlant d'elle il ne disait jamais
autrement que « Ma ferme. »
Les amis de Braga. quand ils l'invi-
taient en vue d'une audition, ne man-
quaient jamais d'adresser l'invitation à
« M, et Mme Braga ».
Pauvre Braga 1 C'était l'appellation
qu'il employait toujours, avec une ré-
signation comique, en parlant de lui-
même. Elle était connue de tous, à tel
point que Pauvre Braya devint le titre
d'une chanson de circonstance, dont la
musique fut composée par Charles
Gounod.
Cent millions de bijoux vont de la rue
de la Paix au 30 de la rue Le Peletier,
où vous les trouverez avec un rabais de
quarante pour cent chez Polak Aîné, le
grand joaillier, qui, cessant le com-
merce de détail, vient d'installer des
bureaux où vous trouverez le meilleur
accueil.
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que restent. (Tél. Provence 03-72.)
Deux expositions simultanées dé la,
musique en 1927.
Deux expositions internationales de la
musique ont été décidées pour 1927,
l'une à Genève, l'autre à Francfort-sur-
le-Mein.
Les organisateurs de ces deux exposi-
tions,' désireux de ne pas se faire une
concurrence réciproque, se sont enten-
dus pour fixer d'un commun accord les
dates de ces manifestations. En consé-
quence, l'exposition de Genève aura lieu
du 28 avril au 22 mai 1927 et celle de
Francfort-sur-le-Mein du 11 juin au
28 août.
Marny continue, à la satisfaction gé-
nérale, ses soldes avec occasions excep-
tionnelles qui, cette année, prennent,
en raison des circonstances, une' am-
pleur sans précédent, car ils s'accom-
pagnent d'une nouvelle revision géné-
rale des prix avec baisse sur les prin-
cipales séries courantes. Tous les bas
sont diminués, avec couture, semelle
renforcée, baguettes à jours, et d'excel-
lente qualité. En pure soie des Céven-
nes, avec pied et entrée fil, et tout en
soie, bas d'usage, noir seulement
15 francs; toutes nuances mode 20 et
25 francs avec petit rEVers fil 30
francs bas fins, maille 40 et 44, et bas
maille farte tout soie, nuances mode
40 francs 48 et 110 fin 50 francs. En
beau fil d'Ecosse ow mercerisé 10 et
15 francs en laine et soie chinées 15
francs belles chaussettes en fil et
laine 7, 8 et 10 francs. Bas à revers
en pure ilaine blanche, pour enfants de
6 à 14 ans, prix unique 10 francs.
33, rue Tronchet.
Un château célèbre détruit par le feu.
Le feu a détruit la nlus grande partie
du fameux château Eisenburg, qui se
trouve près d'Augsbourg (Bavière).
C'est là que fut saignée en 1530 la fa-
meuse confession de l'Eglise luthé-
rienne.
Le château avait été construit au dé-
but du quinzième siècle et comptait
parmi les plus pittoresques de l'époque.
Beaucoup de sculptures ornaient ses
couloirs et une riche collection d'armes
G. J.
médiévales contribuait à attirer chaque
.été de nombreux curieux.
Presque toutes ces œuvres .d'art sont
réduites en cendres.
Le C6q
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 122.89 (+ 0 Q6). Dollar, 25 31
(+ 0 005). Belga, 352 75 (sans changement).
Lire, 113 40 (+ 0 65). Franc suisse,
488 25 (sans changement). Peseta espagnole,
392 (+ 4 25). Florin homlandais, 1013 50
(sans changement).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 122 95.
Dollar, 25 33.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 5 janvier
Région parisienne: vent d'ouest faible; nua-
geux avec éclarcies, puis très nuageux; rares
giboulées.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
20 h. 45. Théâtre de l'Avenue: Répétition
générale de La Vagabonde.
L'Angleterre
et l'accord italo-albanais
La New-York Herald Tribune publie dea
informations inédites et fort curieuses sur
les négociations qui précédèrent la con-
clusion du pacte italo-albanais, et dont le
Matin publiait hier les parties essentielles.
D'a,près notre confrere américain, ce
traité, qui influera désormais sur toute la
politique balkanique, fut conclu avec l'aide
et gràce à l'intervention de l'Angleterre,
qui modifia l'orientation de sa politique à
la suite de la conclusion du pacte russo-
turc, et aussi de l'entrevue de Thoiry,
l'Angleterre -.ayant estimé nécessaire de
contrebalancer, en se rapprochant de l'Ita-
lie, les effets d'une entente turco-soviétiaue
et d'un accord éventuel franco-allemand.
Le journal américain donne des détails
intéressants et précis sur ce complot di-
plomatique qui allait aboutir à la conven-
tion due Tirana et laisse entendre que l'in-
tervention financière ne fut pas étrangère
à l'acquiescement du gouvernement alba-
nais.
LA NOUVELLE MONNAIE BELGE
(Par dépêche de notre correspondant particulier)
Bruxelles; 4 janvier.
On sait que lors de la récente stabilisa-
tion du franc belge, une nouvelle monnaie
a été caéée Je belga. Établie d'abord uni-
quement en vue des échanges internatio-
naux, ëllo remplaçait le franc dans les
cotations de bourses étrangères et équi-
valait à cinq francs papier.
Le gouvernement belge vient de décider
l'émlssion de billets de la Banque natio-
nale, qui seront libellés en même temps en
francs et en belgas c'est la coupure de
cent belgas égale à cinq ,cents francs
qui sera mise en circulation tout d'abord
probablement dans douze ou quinze jours
au plus tard il y aura bientôt après les
billets de dix belgas soit cinquante
francs.
On fait en ce moment des essais pour la
frappe de pièces de monnaie métallique
destinées à remplacer les billets actuels de
cinq et de vingt francs, mais on n'est pas
encore ,arrivé à l'adoption d'un type défini-
tif et on ne sait donc pas quand'1'émission
pourra se faire. Ch. W.-F.,
Promotions dans la Marine
Nouveaux amiraux
M. Georges Leygues, ministre de la ma-
rine, a soumis à la signature du président
de la République divers décrets aux ter-
mes desquels sont promus
Au grade de vice-amiral le contre-ami-
ral Frochot, en remplacement du vice-ami-
ral Pugliesi Conti, qui passe au cadre de
réserve le contre-amiral Hallier en rem-
placement du Vice-amiral Grout, qui passe
au cadre de réserve.
.Au grade de contre-amiral le capitaine
de vaisseau Mackernie, en remplacement
du 'Contre-amiral Duc, décédé le capitaine
de vaisseau Audouard, en remplacement
du contre-amiral Pugliesi-Conti, qui, pro-
mu vice-amiral, n'avait pas été remplacé
comme contre-amiral.
Le vice-amiral Hallier est nommé au
commandement de la troisième escadre le
contre-amiral Durand est nommé au com-
mandement de l'école de guerre et du cen-
tre des hautes études navales..
Conseil supérieur de la marine
Ont 'été nommés membres du conseil
supérieur de la marine pendant l'année
Le vice-amiral Salaün, chef d'état-major
général de la marine, président
Les vice-amiraux
Merveilleux, du Vignaux, inspecteur gé-
néral des forces maritimes de la Méditer-
ranée
Fatou, président du comité technique;
Jehenne, inspecteur général des forces
maritimes du Nord, commandant l'Ecole
de guerre et le centré des hautes études
navales
Violette, commandant en chef l'escadre
de la 'Méditerranée
Docteur, directeur du personnel mili-
taire de la flotte.,
Un chauffeur attaqué
au Bois de Boulogne
Deux individus d'allure correcte hélaient
lundi soir, vers huit heures, place Pigalle,
le chauffeur de taxi Clément Bouland et
lui demandaient de les conduire avenue de
Madrid..
Arrivés en face le n° 2 de cette avenue
qui longe le bois de Boulogne et est à cette
heure assez déserte et mal éclairée, les
voyageurs frappèrent au carreau de la
voiture pour signifier au chauffeur de s'ar-
rêter.
Et, descendant chacun d'un côté du
taxi, brusquement ils assaillirent Bouland
à coups de poings américains, lui ordon-
nant « Vite, ta galette » »
Le chauffeur réussit à s'échapper de son
siège et à s'enfuir. Des passants accourus'
ses cris mirent eh fuite les malfaiteurs.
LA CEINTURE ,VERTE
DE PARIS
L'ouvre et les plans d'un grand jardinier
UN ENTRETIEN AVEC M. F0REST1EII
PAR M. GAËTAN SANVOBIN
Emondez un peu la barbe de Saàdi, et
vous aurez devant vous le visage due
M. Forestier, qui, par plus d'un trait
aussi de ses travaux et de ses goûts,
rappelle le ;poète persan, le poète des
Roses.
Au mois d'avril prochain, le grand
urbaniste, conservateur du Bois de Bou-
logne et des promenades-Ouest de Paris
depuis trente ans, le créateur de jardins
qui, dans l'Europe méridionale, l'Afri-
que méditerranéenne et en Amérique,
témoignent, grâce à luï, de notre renom
universel, va prendre sa retraite.
Avant que les préparatifs de ce départ
ne l'absorbent trop complètement, nous
sommes allé lui demander divers ren-
seignements sur les projets en cours et
quelques glanes éparses à travers ïa
moisson de ses souvenirs.
Un homme qui sait son métier
M. Forestier, dont les méthodes' ont
toujours porté la marque d'un esprit
réfléchi, soucieux d'organisation cen-
trale, de mémoire et de prévoyance,
nous parle tout d'abord -,en réponse
à notre question sur les programmes
a actuels » de l'extension parisienne'
de. Louis XIV, de Louis XV, de Napo-
léon 1er et de Napoléon III. Et il ne nous
rappelle ni sans émotion ni sans justesse
que « la poussée vers l'Ouest », dont se
caractérise maintenant l'orientation im-
mobilière de Paris, fut commencée par
l'initiative de Louas XIV lui-même, qui,
sur les fonds de sa cassette personnelle,
acheta les premiers terrains sur lesquels
devait être pratiquée plus tard l'ouver-
ture des Champs-Elysées. Le plan gê-
néral d'agrandissement entrevu alors
pour toute cette partie de la capitale
était même (beaucoup plus hardi et plus
vaste que celui réalisé depuis.
Une promenade publique, nous dit
M. Forestier, n'est pas une chose aussi
simple qu'on le croit communément,
mais une tâche compliquée, minutieuse,
de longue haleine, qui ne souf fjè ni le
manqué de prévoyance ni le défaut d'ex.
périence. Elle ne constitue-pas non plus,
à proprement parler, un luxe, ou, plus
exactement, elle représente surtout: une
réalisation utile, indispensable même,
et dont l'importance né fait que s'accroî-
tre chaque jour dans les dures condi-
tions où sont contraintes de travailler et
de vivre les agglomérations contempo-
raines, en proie, dans les grands cen-
tres, à la surpopulation. Parcs, stades,
terrians de jeux, avenues, les villes «. ten-
taculaires » ne réclamerut-elles pas cela
de. toutes .parts ? Or la forêt de pierres
opprime, étouffe trop souvent les ten-
tatives de libération que peuvent seules
frayer les voies larges, les espaces de
lumière, les zones d'ombrage et d'â-iT
libre.
» Des mesures étudiées, assurées d'être
suivies et exécutées grâce à la patience
permanente de leurs exécutants, une
discipline d'architecture, des ressources
garanties, des conceptions protégées,
appuyées par une autorité durable et
forte sont les éléments primordiaux du
succès pour l'amélioration, esthétique et
hygiénique, des villes. Pensez en effet
aux délais d'accomplissement que de
telles entreprises comportent, et songez
aussi, en face du bien général 'rocher-
ché, de quels intérêts particuliers in*
nombrables il faut se résoudre â négli-
ger les revendications
La Roseraie de Bagatelle
Vous avez, monsieur le Conserva-
teur, recréé Bagatelle ?
Un des meilleurs souvenirs de ma
carrière réside là, je l'avoué. On était
en 1905. Gette demeure jolie, ce ca-
dre charmant avaient appartenu à sir;
Richard Wallace. Sa veuve, qui venait
de mourir, avait constitué légataire de
ce bien un de ses compatriotes. C'est
l'actuel président du Sénat, M. de Sel-
ves, qui était alors préfet de la Seine. Je
me renseignai sur les possibilités et les
conditions de vente de Bagatelle, j'ac-
quis fa conviction que sept millions en
permettraient la cession à la Ville M.:
de Selves fut assez heureux pour obte-
nir des concours puissants et, finale-.
ment, lui et le conseil municipal par-
vinrent ainsi ravir l'ancienne pro-
priété du comte d'Artois à une société
foncière prête à s'en emparer pour la,
lotir.
Ici, M. Forestier a un.- sourire mali-
cieux. Et il me cite, parmi les partici-
pants qui figuraient dans cette entre-
prise d'affaires, des noms/^de très-im-
portants noms, que.l'on serait bien sur"
pris d'apprendre, mais que nous tairons.
Et sait-on quelle, était, l'instigatrice'de ce
vandalisme spéculateur? Thérèse Hum-
ïïert. Oui, en personne Gomme e'est
loin, déjà, tout cela, et si 'vieux!
La résurrection de Bagatelle, alors
complètement abandonné, fut prompte-»
.ment menée, reprend notre interïocu-»
teur.- Et savez-vous comment on -s'y,
prit? Les crédits manquaient, aucun!
budget n'était à ma disposition. Or, de-
puis quelques années, en France, la cul-
ture des roses périclitait. 'On n'en voyait
plus dans les jardins public, et comme
ce sont ces derniers qui donnent le « la »;
aux jardins particuliers, les rosiériste
subissaient une déplorable crise. Je réu-
nis des horticulteurs. et les décidai
à m'accorder leur concours pour créer
à Bagatelle; une roseraie, avec l'appui
RENÉ VARA
Dlrecteur-Bédaîtèur en chef
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La Marine
d'après Guerre
Le rôle de la marine d'après guerre
est en ce moment à l'ordre du jour, et
la question, notamment, des croiseurs
de \iO,QÔO tonnes a soulevé diverses
controverses. L'occasion m'est agréable
d'en dire un mot..
Il me suffira, d'ailleurs, de parler,
suivant ma coutume, en indépendant
••_ « sans haine comme sans crainte »
ne me préoccupant, dans la recherche
de la vérité, que du bien de la marine
et du pays.
Or, il importe tout d'abord d'obser-
ver que, surtout depuis un demi-siècle,
d'évolution de l'art naval a été si bru-
tale que, même entre marins expéti-
"'•• mentes, il est souvent difficile de tom-
ber d'accord. Qu'il nous suffise de rap-
peler que les officiers de notre géné-
ration commandaient encore le quart
sur des frégates et corvettes à voiles, et
̃ saluaient, les grains, en serrant 'bon-
nettes, cacatois et perroquets, puis veil-
lant les drisses des huniers.
Ceci posé, j'aborde le vif du sujet.
Quel doit être notre statut naval ?
La solution de ce problème vital est,
plus que jamais, l'objet des légitimes
préoccupations de toutes les nations.
Car, sans avoir la moindre prétention
impérialiste, sans être qualifiés pour
songer à la suprématie des mers, ce que
nous réclamons, tout au moins, c'est la
liberté des mers.
Or, nous sommes de ceux qui esti-
ment que les cuirassés pesants, les
capital ships, ont vécu, et que ce qu'il
nous faudrait, comme grandes unités,
ce serait des croiseurs de bataille doués
d'une grande vitesse 35 noeuds
dotés d'une artillerie .puissante et por-
teurs d'avions. De,telles unités seraient
fort-redoutables, même pour les unités
due ligne car nous ne saurions perdre
de vue la pensée si profonde et si juste
d'un officier général de la marine bri-
tannique, lord Fisher
«; Certains critiques à courte
sait-il, semblent ignorer que fa vitesse
constitué il elle seule une'cuirasse, lors-
qu'elle est associée à une puissante ar-
tillerie elle permet au .bâtiment qui
jouit de cette supériorité de demeurer
maître du champ de bataille, et de me-
ner le combat dans ce plan d'eau'
comme bon lui semble.
Malheureusement, l'état de nos flnan-
ces s'oppose à l'introduction dans no-
tre programme naval de ces puissantes
unités si-bien douées. Eh bien sachons
prendre ce contre-temps avec philoso-
phie, et disons-nous bien que notre
sécurité et notre nonneur seront encore
sous bonne garde en nous couvrant à
l'aide de croiseùrs légers rapides, de
sous-marins et d'avions très nombreux,
de dirigeables frigides et de champs de
mines 1.
Je:viens de parler de croiseurs légers
il importe de justifier leur emploi. En
d'autres termes, ce genre de bâtiments
doit-il être maintenu dans nos pro-
grammes navals ?
Eh bien nous n'hésitons pas une se-
conde à répondre à cette question par
l'affirmative « Oui il naus faut des
croiseurs. »
Notez bien que nous reconnaissons
volontiers la puissance sans cesse crois-
sante de l'arme aérienne son avenir est
immense en paix comme en guerre,
aussi bien dans les transactions com-
merciales que dans la fournaise de la
.bataille. Bref l'apparition de l'aéronau-
tique est le saut le plus brusque qu'ait
jarriais réalisé le progrès humain. Et
ainsi que l'a énoncé fort sagement un
arbitre des questions de l'air, l'aéro-
plane constitue sur mer « l'oeil de l'ar-
tillerie, l'œil du commandement », un
incomparable intrument de reconnais-
sance 'et un remarquable organe de
Miaison.
D'autre part, si nous envisageons
l'arme sous-marine, nous ne songerons
pas un instant à en discuter la haute
valeur. Car le sous-marin est, par exoel-
lence, l'arme des Etats qui, possédant
des intérêts maritimes, n'ont pas les
moyens de construire une flotte de
haute mer, dont la puissance corres-
pond à l'importance de ces intérêts.
Personne, à coup sûr, ne songe en
France à faire du sous-marin l'emploi
odieux et contraire au droit des gens
qu'en ont fait les Allemands pendant la
guerre. Mais, sous réserve de demeurer
des géntlemen, il n'est pas un nation
maritime qui puisse désormais s'en pas-
ser cour sa défense.
Par conséquent, nous jugeons que les
armes aériennes et sous-marines doi-
vent, à tout prix, figurer en grand nom;
bre dans notre flotte.
Mais de ce qu'elles sont absolument
nécessaires, il serait vraiment paradoxal
de conclure qu'elles sont suffisantes
L'amiral anglais sir Percy Scott, per-
sonnalité fort marquante et d'une haute
indépendance morale, écrivait ceci
« .Les sous-marins et les avions ont
totalement révolutionné la guerre na-
valé aucune escadre na peut se sous-
traire à l'œil de l'avion, et le sous-ma-
rin peut faire une attaque mortelle,
même en plein jour il nous faut
donc des flottes puissantes de sous-ma-
rins, de dirigeables, d'avions, avec des
fraiseur de surface rapides. »
Et, en effet, comment une nation ma-
ritime, dotée d'un vaste domaine colo-
nial, pourrait-elle en assurer la surveil-
lance et la liaison, si elle se bornait à
armer exclusivement des unités sous-
marines et aériennes
En ce qui touche la France, nous
8vons à exercer, durant .le temps, de
paix, une action biénfâisànli et civili-
satrice sur nos comptoirs éloignés de la
mère-patrie nous sommes moralement
tenus de ne pas nous désintéresser de la
marine marchande, en ne perdant ja-
mais-de vue le bel. et vigoureux adage
d'origine britannique « he commerce
suit le pavillon:
En Extrême-Orient, ou ailleurs, nous
avons à protéger nos agents diplomati-
ques, nos négociants, nôs missionnai-
res..
La marine militaire est aussi un puis-
sant organe d'études constructions
navales, astronomie, navigation. Elle
constitue une grande école technique
et industrielle, tendant -à développer le
rayonnement moral etintellectuël de la
nation.
Lorsque- surviennent, de par le
monde, de grandes catastrophes San
Francisco, Messine,' le Japon, la Flo-
ride les:croiseursdes^ diverses puis-
sancés, accourent sur le lieu du sinistre
pour assister, les populations éprouvées
et faire aimer, le pavillon.
Si nous passons au rôle du temps de
guerre, n'oublions pas les récents évé-
nements du Maroc et du littoral rif-
fain la marine franco-espagnole, re-
présentée par des croiseurs,, y a joué
un rôle des, plus importantes en proté-
geant le débarquement d'Alhucemas et j
en assurant le blocus. qui a largement
contribué à réduire les rebelles.
Et pour peu que, par la pensée, nos
regards se reportent quelque peu en
arrière, que voyons-nous ?
Les hardies et fructueuses croisières
de VEmden, du Kœnigsberg, du' Dres-
den, du Leipzig, du Nûrnberg, des
Sharnhorst et Gneisenau ont causé aux
puissances de l'alliance un profond ma-
laise, et ces dernières ̃ n'ont respiré li-
brement que lorsque tout les corsaires
eurent été capturés ou mis par le fond.
Je ne pense donc pas que nos croi-
seurs ne représentent que de la fer-
raille sans valeur ils sont appelés à
nous rendre de grands services, et la
récente croisière de l'amiral Pirot la
côte occidentale d'Afrique ne peut man-
quer, sous le pavillon: de. ce chef éner-
gique et marin, d'avoir .les plus heu-
reux et féconds résultais.
La grande revue .anglaise The Engi-
neer s'exprimait; il y a quelques semai-
de nos croiseurs, en termes'
très flatteurs
« .Les progrès de la reconstitution.
de la marine française se poursuivent
avec constance, et elle est -en train; de
regagner son, ancientie situation, La
France' s'abstient, pour' .le moment, de
construire des captai sAmm, dont cha-
que unité coûferait un milliard les au-
tres nations font d'ailleurs de même.
» Elle construit, sur le rythmé prévu
par la loi, les unités rapides et puissan-
tes qui lui sont indispensables ces bâ-
timents semblent avoir une grande va-
leur. »
Voilà un jugement désintéressé et
compétent qui semble de nature à cal-
mer les inquiétudes de ceux qui en
éprouveraient. D'ailleurs, toutes les
nations maritimes mettent sur cale et
ont à flot des unités analogues.
Par suite, en admettant que nous
nous trompions, nous sommes vraiment
en bonne compagnie
̃ Vice-amiral P. Guépratte
LA VIE QUI PASSE
La maison d'Abraham
Tout reposait dans Ur et dans Jerimadeth,
écrivit Hugo dans la Légende des Siècles. La
seconde de ces villes n'avait jamais existé, et le
poète l'avait inventée pour satisfaire aux exi-
gences de la rime. Mais la première était située,
par la Bible, en Chaldée. C'est d'Ur, dont 't
était originaire, qu'Abraham était parti pour
accomplir la mission que l'Eternel lui avait con-
fiée. Pourtant, en admettant que Ur eût été autre.
chose qu'une expression géographique, il était
peu probable qu'il en subsistât le moindre ves-
tige. Connaîtrait-on même jamais l'endroit qui
lui servait d'emplacement ?
Eh bien, non seulement on a retrouvé l'empla-
cement de la ville d'Ur, mais une expédition
commune du British Muséum et du musée de
l'Université de. Pensy^vanie a mis au jour quel-
ques-uns de ses monuments et des morceaux de
fortifications. Et les archéologues ne s'en sont
,pas tenus là. Ils se sont attaqués à un monticule
qui leur paraissait plus artificiel que naturel.
Leur flair a été récompensé par la découverte
de plusieurs blocs de maisons séparés par des
rues étroites..Ces constructions, qui étaient inhu-
mées à une profondeur de six mètres, sont dans
un admirable état de conservation, et l'on peut
tenir comme certain qu'elles appartiennent à
l'époque d'Abraham (2100-1900 av. J.-C.).
Nous savions tous qu'Abraham, dans ses nom-
breuses pérégrinations après qu'il eût quitté Ur,
avait vécu sous la tente. Mais nous ignorions
qu'en quittant Ur, il avait quitté une véritable
ville avec des maisons et des rues, et qu'il avait
certainement habité une de ces maisons. Et
aujourd'hui, grâce aux descriptions que publie
te British Muséum, nous pouvons nous faire une
idée exacte de ce qu'était la maison d'Abraham.
Voulez-vous même que. nous la visitions ? C'est
chose facile, avec tous les détails qui nous sont
fournis.
Nous voici donc devant la maison d'Abraham.
Elle communique avec la rue par une porte
d'entrée d'un dessin parfait. Nous franchissons
cette porte et nous pénétrons dans une petite
antichambre qui permettait aux Chaldéens
comme ses pareilles- nous te permettent encore
aujourd'hui de recevoir et de filtrer les visi-
teurs. Quattd un de, ses voisins venait rendre
visite à Abraham, on le faisait attendre .d?jr<
l'antichambre avant de le recevoir.
Ayant obtenu rautôrisation^de traverser Tsnti-
chambre, nous mettons le pied dans une cour
centrale partiellement à ciel ouvert pour éclairer
les chambres qui l'entourent. Un côté de cette
cour est pris par une salle longue et étroite,
avec une porte large et imposante située au
milieu de sa longueur. C'est,le-salon. C'est là
qu'Abraham reçoit les notables de la ville et
qu'il s'efforce de les détourner de l'idolâtrie,
cette' idolâtrie qu'il avait pourtant reçue. de. son
pète Tharé et qu'il avait rejetée sous les aver-
tissements du Tout-Puissant.
De l'autre côté de la cour -se trouvent' la
cuisine et les offices. C'est là, devant les four-
neaux, que'se tient Saira,- comme elle s'y, tiendrai
plus tard, quahS les deux anges viendront ahnon-
cer à son mari la naissance d'un fils né d'elfe-
même.
Les chambres à coucher de. la famille
d'Abraltam se; trouvent à l'étage supérieur, et
nous y accédons par une galerie en bois qui
fait le tour des quatre côtés de la cour. La
famille d'Abraham, qui devait plus tard être
aussi nombreuse que les étoiles qui peuplent
le ciel et que les grains de sable qui bordent
l'océan, est encore à peu près inexistante. Nous
y chercherons vainement la chambre d'Isaac,
qui, ainsi que je l'ai dit, n'est pas encore né.
Mais nous y trouverons probablement les cham-
bres de Loth, neveu d'Abraham, et de ses
tenants et aboutissants. La galerie de bois est
couverte par un toit en appentis, et l'on y par-
vient par un escalier extérieur.
Telle est la maison qu'habitait le grand
patriarche. Elle est vaste et confortable. Mais,
sauf l'émotion que r.ous éprouvons à la retrouver
telle qu'elle était, il nous était loisible d'en voir
des reconstitutions parfaites. Elle est, en effet,
exactement semblable aux 'demeures les plus
riches que l'on trouve aujourd'hui à Bagdad.
On y vit comme, voici quatre mille ans,
Abraham vivait dans la sienne, en'la ville, d'Ur.
L'Orient est immuable.
Adrien Vély
Situation critique
en Chine
Désaccord entre les puissances
Comme on Le verra par les dépêches
suivantes, le mémorandum britanni-
que ne. semble point avoir obtenu
l'apaisement souhaité par ses auteurs.
Depuis sa publication, les incidents se
sont multipliés en Chine. Ils ont acquis
un caractère pajrticuiièrement grave à
Hankéou, où une collision, eut ,lieu
lundi entre fusiliers marins anglais et
rebelles chinois. Trois marins anglais
auraient été tués, et .il y aurait plusieurs
blessés, dont un lieutenant anglais.
Le memorandum britannique a été
généralement interprété par les diver-
ses factions chinoises, moins comme
une offre de conciliation que comme
une tentative de dissociation entre les
gouvernements locaux, pour amorcer
un démembrement de la République
chinoise.
L'attitude d'expectative du gouverne-
ment français s'explique dans une cer-
taine mesure, étant donné que jusqu'à
présent les personnes et les biens fran-
çais n'ont point été l'objet d'agressions
directes. Mais ,combien dé temps du-
rera ce privilégie précaire des conces-
sions françaises actuellement épar-
gnées ?
En tout état de cause, une attitude
sëftiblë adoptée, pour des fai-
sous différentes, paf le gouvernement
de Tokio qui ne croit pas devoir s'asso-
cier à la déclaration collective proposée
par le gouvernement anglais.
Ld Japon regrette que les puissances
n'aient pas donné suite à sa suggestion
tendant à la réunion des puissances et
des délégués des diverses provinces de
la Chine. Une conférence semblable
eût-elle suffi à conjurer le péril du
mouvement nationaliste et xénophobe
fomenté par les agents bolchevistes à la
solde de Moscou en Chine? Rien n'est
moins certain. Cette conférence, toute-
fois, eût maintenu l'illusion d'un front
unique. des puissances, dont le gouver-
nement japonais reconnaît, aujour-
d'hui, la difficulté accrue.
Il n'y a pas d'illusions à se faire sur
les développements ultérieurs de l'in-
cendie chinois, dont il ne faut pas sé
dissimuler la gravité, car il peut deve-
nir une menace contre la civilisation
occidentale. R. L.
L'attaque de la concession britannique.
de Hankéou
Londres, 4 janvier.
Des télégrammes officiels reçus de Han-
kéou par le Foreign Office annoncent que
plusieurs centaines de Chinois ont tenté,
dans l'après-midi de lundi, de pénétrer
de force dans la concession britannique.
Ayant été une première fois repoussé^
par les fusiliers marins anglais, les Chi-
nois lapidèrent ces derniers qui s'abri-
taient derrière des sacs de sable.
Comme l'attitude des Chinois devenait
de plus en ¡plus menaçante, wn détache-
ment de fusiliers marins britanniques
reçut l'ordre de mettre baïonnette au
canon et d'effectuer une sortie afin de
repousser les assaillants. Aucun coup de
feu ne fut tiré, mais un Chinois fut cepen-
dant tué et trois autres blessés.
Un lieutenant anglais et quatre de ses
hommes ont également été blessés.
A une heure de l'après-midi les autorités
britanniques demandèrent que des soldats
chinois fussent envoyés sur les lieux pour
rétablir l'ordre, mais ces derniers ne firent
leur apparition qu'à sept heures du soir,
alors que les manifestants s'étaient depuis
longtemps retirés.
Il y a à Hankéou à. l'heure actuelle en-
viron 800 étrangers, dont 200 sont de na-
tionalité britannique. (Radio.)
La France et le gouvernement dé Pékin
Londres, 4 janvier.
On mande de Pékin à la B. U. P. que le
ministre de France a Pékin a fait connaî-
tre aux autorités chinoises qu'il était prêt
à négocier un nouveau traité commercial
entre l'Annam et la Chine, et que ce fait
est généralement considéré comme une in-
dication que la France est toujours décidée
à continuer à reconnaître le gouvernement
de Pékin. (Radio.)
Le Japon refuse de s'associer à la dé-
claration collective suggérée par le
mémorandum britannique
Tokio, 2 janvier.
Le baron Chidehara, ministre des affai-
res étrangères, a reçu l'ambassadeur d'Au.
gleterre et lui a fait connaître le point d,e
vue du gouvernement japonais au sujet
du mémorandum anglais relatif à la
Chine.
Tout en étant d'accord avec les autres
puissances signataires du traité de Was-
hington pour aider la nation chinoise dans
son évolution, le gouvernement de Tobio
ne croit pas cependant devoir s'associer à
la déclaration collective proposée par le
gouvernement anglais.
(Etre la ^sutte; en Dernière Heure.)
Les Échos
La Sarah Bernhardt de l'Angleterre.
Miss .Ellën Terry, l'illustre associée
de sir Henry Irving et. qui rayonna pen-
dant si longtemps et avec tant d'éclat
sur les scènes d'outre-Manche qu'on
l'appelait la Sarah Bernhardt anglaise,
est très, gravement malade à Londres.
Elle a pris froid la veille de Noël, pen-
dant qu'elle assistait a une matinée du
Songe d'une Nuit d'été au théâtre.
Comme elle a soixante-dix-neuf ans et
n'offre ainsi qu'une résistance limitée,
le mal a fait de sérieux progrès. Mais
elle est admirablement soignée et on es-
père fortement la sauver.
Miss Ellen Terry s'est distinguée de
façon particulière, comme Ion sait,
dans le répertoire de. Shakespeare. Les
figures idéales, de Juliette, d'Ophélie, de
Portia et de Viola trouvèrent en elle une
interprète incomparable. Elle brilla
rpeutlant de longues années, aux côtés
d'Irving, sur la scène fameuse du Ly-
"ceurn. Toute la société britannique fait
prendre de ses nouvelles.
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Gaulois, notaires, avoues, que' nous
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Dusausoy, 41, boulevard des Capucines,
vous renseignera exactement et gratui-
tement sur leur valeur, soit pour les
vendre, soit pour les assurer.
Madame Braga.
Nous racontions hier que le regretté
Hollmari avait donné à son violoncelle
le nom de Joséphine. Un autre violon-
celliste célèbre, qui fut aussi un remar-
quable compositeur, Gaëtano Biretga,
l'auteur de la fameuse Sérénade, s'était
apparemment marié avec sa basse puis-
qu'enI parlant d'elle il ne disait jamais
autrement que « Ma ferme. »
Les amis de Braga. quand ils l'invi-
taient en vue d'une audition, ne man-
quaient jamais d'adresser l'invitation à
« M, et Mme Braga ».
Pauvre Braga 1 C'était l'appellation
qu'il employait toujours, avec une ré-
signation comique, en parlant de lui-
même. Elle était connue de tous, à tel
point que Pauvre Braya devint le titre
d'une chanson de circonstance, dont la
musique fut composée par Charles
Gounod.
Cent millions de bijoux vont de la rue
de la Paix au 30 de la rue Le Peletier,
où vous les trouverez avec un rabais de
quarante pour cent chez Polak Aîné, le
grand joaillier, qui, cessant le com-
merce de détail, vient d'installer des
bureaux où vous trouverez le meilleur
accueil.
L'adresse change, lé goût et la mar-
que restent. (Tél. Provence 03-72.)
Deux expositions simultanées dé la,
musique en 1927.
Deux expositions internationales de la
musique ont été décidées pour 1927,
l'une à Genève, l'autre à Francfort-sur-
le-Mein.
Les organisateurs de ces deux exposi-
tions,' désireux de ne pas se faire une
concurrence réciproque, se sont enten-
dus pour fixer d'un commun accord les
dates de ces manifestations. En consé-
quence, l'exposition de Genève aura lieu
du 28 avril au 22 mai 1927 et celle de
Francfort-sur-le-Mein du 11 juin au
28 août.
Marny continue, à la satisfaction gé-
nérale, ses soldes avec occasions excep-
tionnelles qui, cette année, prennent,
en raison des circonstances, une' am-
pleur sans précédent, car ils s'accom-
pagnent d'une nouvelle revision géné-
rale des prix avec baisse sur les prin-
cipales séries courantes. Tous les bas
sont diminués, avec couture, semelle
renforcée, baguettes à jours, et d'excel-
lente qualité. En pure soie des Céven-
nes, avec pied et entrée fil, et tout en
soie, bas d'usage, noir seulement
15 francs; toutes nuances mode 20 et
25 francs avec petit rEVers fil 30
francs bas fins, maille 40 et 44, et bas
maille farte tout soie, nuances mode
40 francs 48 et 110 fin 50 francs. En
beau fil d'Ecosse ow mercerisé 10 et
15 francs en laine et soie chinées 15
francs belles chaussettes en fil et
laine 7, 8 et 10 francs. Bas à revers
en pure ilaine blanche, pour enfants de
6 à 14 ans, prix unique 10 francs.
33, rue Tronchet.
Un château célèbre détruit par le feu.
Le feu a détruit la nlus grande partie
du fameux château Eisenburg, qui se
trouve près d'Augsbourg (Bavière).
C'est là que fut saignée en 1530 la fa-
meuse confession de l'Eglise luthé-
rienne.
Le château avait été construit au dé-
but du quinzième siècle et comptait
parmi les plus pittoresques de l'époque.
Beaucoup de sculptures ornaient ses
couloirs et une riche collection d'armes
G. J.
médiévales contribuait à attirer chaque
.été de nombreux curieux.
Presque toutes ces œuvres .d'art sont
réduites en cendres.
Le C6q
DERNIERS COURS DES CHANGES
Livre, 122.89 (+ 0 Q6). Dollar, 25 31
(+ 0 005). Belga, 352 75 (sans changement).
Lire, 113 40 (+ 0 65). Franc suisse,
488 25 (sans changement). Peseta espagnole,
392 (+ 4 25). Florin homlandais, 1013 50
(sans changement).
Après Bourse, à 18 heures. Livre, 122 95.
Dollar, 25 33.
TEMPÉRATURE
Probabilités pour la journée du 5 janvier
Région parisienne: vent d'ouest faible; nua-
geux avec éclarcies, puis très nuageux; rares
giboulées.
Température stationnaire.
AUJOURD'HUI
20 h. 45. Théâtre de l'Avenue: Répétition
générale de La Vagabonde.
L'Angleterre
et l'accord italo-albanais
La New-York Herald Tribune publie dea
informations inédites et fort curieuses sur
les négociations qui précédèrent la con-
clusion du pacte italo-albanais, et dont le
Matin publiait hier les parties essentielles.
D'a,près notre confrere américain, ce
traité, qui influera désormais sur toute la
politique balkanique, fut conclu avec l'aide
et gràce à l'intervention de l'Angleterre,
qui modifia l'orientation de sa politique à
la suite de la conclusion du pacte russo-
turc, et aussi de l'entrevue de Thoiry,
l'Angleterre -.ayant estimé nécessaire de
contrebalancer, en se rapprochant de l'Ita-
lie, les effets d'une entente turco-soviétiaue
et d'un accord éventuel franco-allemand.
Le journal américain donne des détails
intéressants et précis sur ce complot di-
plomatique qui allait aboutir à la conven-
tion due Tirana et laisse entendre que l'in-
tervention financière ne fut pas étrangère
à l'acquiescement du gouvernement alba-
nais.
LA NOUVELLE MONNAIE BELGE
(Par dépêche de notre correspondant particulier)
Bruxelles; 4 janvier.
On sait que lors de la récente stabilisa-
tion du franc belge, une nouvelle monnaie
a été caéée Je belga. Établie d'abord uni-
quement en vue des échanges internatio-
naux, ëllo remplaçait le franc dans les
cotations de bourses étrangères et équi-
valait à cinq francs papier.
Le gouvernement belge vient de décider
l'émlssion de billets de la Banque natio-
nale, qui seront libellés en même temps en
francs et en belgas c'est la coupure de
cent belgas égale à cinq ,cents francs
qui sera mise en circulation tout d'abord
probablement dans douze ou quinze jours
au plus tard il y aura bientôt après les
billets de dix belgas soit cinquante
francs.
On fait en ce moment des essais pour la
frappe de pièces de monnaie métallique
destinées à remplacer les billets actuels de
cinq et de vingt francs, mais on n'est pas
encore ,arrivé à l'adoption d'un type défini-
tif et on ne sait donc pas quand'1'émission
pourra se faire. Ch. W.-F.,
Promotions dans la Marine
Nouveaux amiraux
M. Georges Leygues, ministre de la ma-
rine, a soumis à la signature du président
de la République divers décrets aux ter-
mes desquels sont promus
Au grade de vice-amiral le contre-ami-
ral Frochot, en remplacement du vice-ami-
ral Pugliesi Conti, qui passe au cadre de
réserve le contre-amiral Hallier en rem-
placement du Vice-amiral Grout, qui passe
au cadre de réserve.
.Au grade de contre-amiral le capitaine
de vaisseau Mackernie, en remplacement
du 'Contre-amiral Duc, décédé le capitaine
de vaisseau Audouard, en remplacement
du contre-amiral Pugliesi-Conti, qui, pro-
mu vice-amiral, n'avait pas été remplacé
comme contre-amiral.
Le vice-amiral Hallier est nommé au
commandement de la troisième escadre le
contre-amiral Durand est nommé au com-
mandement de l'école de guerre et du cen-
tre des hautes études navales..
Conseil supérieur de la marine
Ont 'été nommés membres du conseil
supérieur de la marine pendant l'année
Le vice-amiral Salaün, chef d'état-major
général de la marine, président
Les vice-amiraux
Merveilleux, du Vignaux, inspecteur gé-
néral des forces maritimes de la Méditer-
ranée
Fatou, président du comité technique;
Jehenne, inspecteur général des forces
maritimes du Nord, commandant l'Ecole
de guerre et le centré des hautes études
navales
Violette, commandant en chef l'escadre
de la 'Méditerranée
Docteur, directeur du personnel mili-
taire de la flotte.,
Un chauffeur attaqué
au Bois de Boulogne
Deux individus d'allure correcte hélaient
lundi soir, vers huit heures, place Pigalle,
le chauffeur de taxi Clément Bouland et
lui demandaient de les conduire avenue de
Madrid..
Arrivés en face le n° 2 de cette avenue
qui longe le bois de Boulogne et est à cette
heure assez déserte et mal éclairée, les
voyageurs frappèrent au carreau de la
voiture pour signifier au chauffeur de s'ar-
rêter.
Et, descendant chacun d'un côté du
taxi, brusquement ils assaillirent Bouland
à coups de poings américains, lui ordon-
nant « Vite, ta galette » »
Le chauffeur réussit à s'échapper de son
siège et à s'enfuir. Des passants accourus'
ses cris mirent eh fuite les malfaiteurs.
LA CEINTURE ,VERTE
DE PARIS
L'ouvre et les plans d'un grand jardinier
UN ENTRETIEN AVEC M. F0REST1EII
PAR M. GAËTAN SANVOBIN
Emondez un peu la barbe de Saàdi, et
vous aurez devant vous le visage due
M. Forestier, qui, par plus d'un trait
aussi de ses travaux et de ses goûts,
rappelle le ;poète persan, le poète des
Roses.
Au mois d'avril prochain, le grand
urbaniste, conservateur du Bois de Bou-
logne et des promenades-Ouest de Paris
depuis trente ans, le créateur de jardins
qui, dans l'Europe méridionale, l'Afri-
que méditerranéenne et en Amérique,
témoignent, grâce à luï, de notre renom
universel, va prendre sa retraite.
Avant que les préparatifs de ce départ
ne l'absorbent trop complètement, nous
sommes allé lui demander divers ren-
seignements sur les projets en cours et
quelques glanes éparses à travers ïa
moisson de ses souvenirs.
Un homme qui sait son métier
M. Forestier, dont les méthodes' ont
toujours porté la marque d'un esprit
réfléchi, soucieux d'organisation cen-
trale, de mémoire et de prévoyance,
nous parle tout d'abord -,en réponse
à notre question sur les programmes
a actuels » de l'extension parisienne'
de. Louis XIV, de Louis XV, de Napo-
léon 1er et de Napoléon III. Et il ne nous
rappelle ni sans émotion ni sans justesse
que « la poussée vers l'Ouest », dont se
caractérise maintenant l'orientation im-
mobilière de Paris, fut commencée par
l'initiative de Louas XIV lui-même, qui,
sur les fonds de sa cassette personnelle,
acheta les premiers terrains sur lesquels
devait être pratiquée plus tard l'ouver-
ture des Champs-Elysées. Le plan gê-
néral d'agrandissement entrevu alors
pour toute cette partie de la capitale
était même (beaucoup plus hardi et plus
vaste que celui réalisé depuis.
Une promenade publique, nous dit
M. Forestier, n'est pas une chose aussi
simple qu'on le croit communément,
mais une tâche compliquée, minutieuse,
de longue haleine, qui ne souf fjè ni le
manqué de prévoyance ni le défaut d'ex.
périence. Elle ne constitue-pas non plus,
à proprement parler, un luxe, ou, plus
exactement, elle représente surtout: une
réalisation utile, indispensable même,
et dont l'importance né fait que s'accroî-
tre chaque jour dans les dures condi-
tions où sont contraintes de travailler et
de vivre les agglomérations contempo-
raines, en proie, dans les grands cen-
tres, à la surpopulation. Parcs, stades,
terrians de jeux, avenues, les villes «. ten-
taculaires » ne réclamerut-elles pas cela
de. toutes .parts ? Or la forêt de pierres
opprime, étouffe trop souvent les ten-
tatives de libération que peuvent seules
frayer les voies larges, les espaces de
lumière, les zones d'ombrage et d'â-iT
libre.
» Des mesures étudiées, assurées d'être
suivies et exécutées grâce à la patience
permanente de leurs exécutants, une
discipline d'architecture, des ressources
garanties, des conceptions protégées,
appuyées par une autorité durable et
forte sont les éléments primordiaux du
succès pour l'amélioration, esthétique et
hygiénique, des villes. Pensez en effet
aux délais d'accomplissement que de
telles entreprises comportent, et songez
aussi, en face du bien général 'rocher-
ché, de quels intérêts particuliers in*
nombrables il faut se résoudre â négli-
ger les revendications
La Roseraie de Bagatelle
Vous avez, monsieur le Conserva-
teur, recréé Bagatelle ?
Un des meilleurs souvenirs de ma
carrière réside là, je l'avoué. On était
en 1905. Gette demeure jolie, ce ca-
dre charmant avaient appartenu à sir;
Richard Wallace. Sa veuve, qui venait
de mourir, avait constitué légataire de
ce bien un de ses compatriotes. C'est
l'actuel président du Sénat, M. de Sel-
ves, qui était alors préfet de la Seine. Je
me renseignai sur les possibilités et les
conditions de vente de Bagatelle, j'ac-
quis fa conviction que sept millions en
permettraient la cession à la Ville M.:
de Selves fut assez heureux pour obte-
nir des concours puissants et, finale-.
ment, lui et le conseil municipal par-
vinrent ainsi ravir l'ancienne pro-
priété du comte d'Artois à une société
foncière prête à s'en emparer pour la,
lotir.
Ici, M. Forestier a un.- sourire mali-
cieux. Et il me cite, parmi les partici-
pants qui figuraient dans cette entre-
prise d'affaires, des noms/^de très-im-
portants noms, que.l'on serait bien sur"
pris d'apprendre, mais que nous tairons.
Et sait-on quelle, était, l'instigatrice'de ce
vandalisme spéculateur? Thérèse Hum-
ïïert. Oui, en personne Gomme e'est
loin, déjà, tout cela, et si 'vieux!
La résurrection de Bagatelle, alors
complètement abandonné, fut prompte-»
.ment menée, reprend notre interïocu-»
teur.- Et savez-vous comment on -s'y,
prit? Les crédits manquaient, aucun!
budget n'était à ma disposition. Or, de-
puis quelques années, en France, la cul-
ture des roses périclitait. 'On n'en voyait
plus dans les jardins public, et comme
ce sont ces derniers qui donnent le « la »;
aux jardins particuliers, les rosiériste
subissaient une déplorable crise. Je réu-
nis des horticulteurs. et les décidai
à m'accorder leur concours pour créer
à Bagatelle; une roseraie, avec l'appui
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