Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-01-02
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 janvier 1927 02 janvier 1927
Description : 1927/01/02 (Numéro 17986). 1927/01/02 (Numéro 17986).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k540752m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/03/2008
année. 3e série. N°
(5 h. du matin) PARIS ET DÉPARTEMENTS 25 CENTIMES h. du matin)
DIMANCHE 2 JANVIER
RENÉ URA
Directeur- Rédacteur en chet
2, rue Drouot, 2
les Annonces et Réclames sont reçues directement
à "GAULOIS-PUBLICITÉ" 2, ru« Drotto»
et à l'Agence Havas, 62, ma BlcfaeUen
Qutenberg S6-O4
ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE GAULOIS PARI»
EDMOND TflRBÉ ET HENRY DE PÉHE
Fondateurs
ARTHUR MEYER
Dïredeaf {1879-1924Ï
TROIS MOIS SIX MOIS UN_A*
Paris et Département» 19 fr. 38 fr. 75 ft.
Belgique et Luxembourg. 36 fr. 72 fr. 140 fi.
Étranger (Union postait). 45 fr. 90 fr. 170 fr.
Compte Choque Postal 262-04, Paris
ON S'ABONNE DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE
ba Poupée
Hier, ,je suis entré dans un salon où
il me fallut attendre un peu. En m'ou-
•yrant, le valet de chambre, m'avait ap-
pris que la maîtresse de la maison, sor-
tie, allait revenir d'un instant à l'autre.
"̃«' Mais Mademoiselle est là et tiendra
compagnie à Monsieur. », ajouta-t-il
avec un sourire. Je souris également. En
effet, Mademoiselle a cinq ans.
Je vis, en entrant, la fillette sur le
sofa, une grosse poupée dans ses bras.
Et à son attitude rigide je compris
qu'elle dormait. « Ne la réveillez pas 1
dis-je, à voix basse, au serviteur. « Je
prendrai cette revue, là, sur la table. »
Le valet s'en alla après avoir fermé la
ports avec précaution. Je m'assis à quel-
ques pas de la dormeuse et je me mis à
parcourir le fascicule. Mais je' le dépo-
sai bientôt, attiré, malgré moi, par le
spectacle qui se présentait à mes côtes.
Ge spectacle était vraiment délicieux.
La fillette, le dos appuyé contre un cous-
sin, dormait de tout son cœur. Mais elle
était assise si commodément qu'elle re-
tenait la poupée d'un geste protecteur,
un peu lâche pourtant. Elle était
toute grâce ainsi, fine, le visage au re-
pas, un peu coloré aux pommettes, les
cheveux tombants, la bouc.he pareille à
une petite rose qui va s'ouvrir. et les
yeux clos, des yeux sur lesquels les cils
s'abaissaient comme un voile pour
mieux les tenir endormis. Un enfant qui
sommeille a l'air, à première vue, d'être
retourné en paradis.
La petite robe verte et courte laissait
voir ses jambes nerveuses et déjà robus-
tes et qui, nues au-dessus des petites
chaussettes, annonçaient une future
et intrépide amante du sport et de la
danse. Pour l'instant, elle avait l'air
d'être la sœur aînée de sa poupée. Im-
mobile, elle était partie dans ce som-
meil sans rêve des premières années, où
l'enfant sans souvenirs n'a pas encore
de points de repère, de ces revenez-y,
de ces rappels sur lesquels s'échafau-
dent les songes, et elle ne semblait plus
appartenir à ce monde.
La poupée, elle, souriait, les bras ou-
verts, les yeux clairs, très gaie, une cou-
che de vermillon sur les joues. A la voir
si vivante, on eût dit qu'elle allait par-
ler. Mais elle ne pariait pas. Heureuse-
Et devant ce double spectacle offert
par .ce petit être de chair et d'os, qui re-
posait, et ce simuliidre de
et orné, je me demandais à -qui allait
Je dois dire que ce fut à la poupée.
A la poupée, bien que l'enfant dormît.
Car l'enfant-allait se réveiller et parler
et grandir et devenir jeune fille et
femme, femme surtout. Tandis que la
poupée était destinée à. rester inoffen-
sive et à donner éternellement l'illusion
sans rien réaliser mais aussi sans rien
ôter:
Et je la regardais, cette poupée, qui
semblait répondre à mon regard et ad-
mettre toutes les pensées qui me venaient.
Elle était belle et parée miracle et, co-
quette, paraissait le savoir. Elle avait
l'air de; dire « Admirez-moi », attifée
comme elle l'était. Elle disait « Admi-
rèz-moi », mais non pas « Aimez-moi- »
Et c'est la différence.
Elle ruisselait d'éclat dans sa robe,, de
soie semée de. petites fleurs, dans .sa
robe pompadour, en grand apparat
comme pour aller en soirée, au bal,
dans une fête. Elle était décolletée. Elle
avait les cheveux étoilés de pierreries.
Elle avait des souliers à boucles d'ar-
gent et ces boucles étaient éblouissantes.
Elle portait à la taille une ceinture que
personne n'allait dénouer, mais qui me
paraissait de l'étoffe la plus rare. Elle
était couverte de bijoux. Elle avait à ses
deux poignets un bracelet d'or, à son
cou un collier de perles descendant très
bas et comme boucles d'oreilles des dia-
mants qui me semblèrent de vrais dia-
mants, deux adorables petits clous que
là mère avait peut-être prêtés à sa fille
pour la circonstances.
Où va-t-elle ainsi parée la poupée?
Où la conduit sa maîtresse ? Je le sau-
rai, sans doute, tout à l'heure, quand
celle-ci sera réveillée. Mais, en ce mo-
ment, elle dort, et j'en profite pour ad-
mirer la poupée et continuer mes ré-
Ces réflexions m'àmènent à prêter à
la poupée un don de franchise; de
loyauté, d'honnêteté que je ne puis,
hélas accordeur tout entier la fillette
qui, déjà, doit être effleurée par les
tares humaines. Pensez donc qu'elle a
cinq ans, et qu'à cinq ans on passe déjà
à côté de la vérité sans le savoir. La
poupée peut résister pendant des an-
nées aux fortunes diverses, heurts et
cahots, elle ne se plaindra pas, puis-
qu'elle ne sent rien. Mais, aussi, elle
ne parle pas. Et, ne parlant pas, elle
ne mentira pas. Et nb. mentant pas, elle
ne trompéra' pas, elle ne trahira pas,
elle n'amènera pas des catastrophes,
n'entraînera, pas à des crimes, ne leur-
rera pas d'espoirs pour les détruire en-
suite. Elle n'aime pas. et, n'aimant pas,
elle ignorera la. jalousie,. et la haine, et
l'envie. Elle se contente de prêter au
rêve en captivant le regard. Elle fait
naître dans la pensée, dans l'imagina-
tion mille .idées charmantes de grâce,
de beauté, d'élégance, de .bon ton, de
courtoisie, invite et conduit aux fêtes,
au spectacle, au bal, chez les fées, dans
les plis de sa robe parfumée.
Elle est bonne, accueillante, géné-
reuse et compatissante, puisqu'elle dis-
tribue l'illusion. Oui 1 elle est faite et
pétrie de mensonges, mais de menson-
ges consolants, car au pays où elle en-
traîne se trouve le bonheur ou, ce qu'il
est convenu d'appeler ainsi, puisque le
bonheur, c'est l'irréel,
A ce moment pr2cis, la poupée
s'échappa des mains devenues trop
molles de la dormeuse et, roulant dou-
cement, tomba à ses pieds. Je fis un
geste pour aller la ramasser, mais je
m'aperçus que: la chute n'avait pas ré-
veillé la petite fille. Elle dormait plus
que jamais, ses lèvres jointes laissant
à peine passer le souffle de la vie. Et,
abandonnant la poupée à ses pieds, 'je
la contemplai.
Elle était ravissante. Ravissante d'at-
titude, d'oubli de soi-même, de grâce
enfantine, une grâce qui, descendue du
ciel, semblait faite de toutes les inno-
cences. Son pur et frais visage avait
le reflet d'une aube annonçant le jour.
Mais qu'allait être ce jour? Je conti-
nuais à la regarder. Et voilà qu'un pli
ironique, presque imperceptible, à la
commissure des lèvres, me fit entrevoir
le sourire, qu'allait montrer peut-être
cette bouche plus tard. Et, malgré moi,
devançant les années, je voyais déjà ce
sourire de la femme en songeant à la
fausseté de certaines de ses pareilles.
Et l'idée cruelle s'étant emparée de
moi, je me mis à observer les traits
de l'enfant. Il me sembla deviner sous
l'arc des sourcils et sous le voile des
cils le regard irrésistible, langoureux et
profond, qui allait séduire peut-être,
dans un avenir lointain, quelque pau-
vre garçon crédule et confiant pour le
mener on ne sait où. Et je regardais le
front si pur et je me demandai quelle
était la nature des pensées qui ger-
maient sous ce petit mur blanc et poli.
Elle se réveilla..
Elle se réveilla'et ne me vit pas. Son
regard était tombé sur ses genoux, vides
du précieux fardeau. Elle chercha à se
rappeler, se baissa soudain, et aper-
cevant la poupée à ses pieds, eut un
geste de joie et en même temps d'effroi,
se précipita, la prit dans sas bras, l'em-
brassa, l'essuya, tapota .les endroits où
elle avait pu se faire mal, la gronda, la
cajola, la dorlota,, lui demanda si elle
avait eu du bobo et finit par la bercer.
Ce fut comme un éclair.
Elle venait d'avoir le geste maternel,
le geste souverain, où la; femme se
trahit également et qui fait tout par-
donner.
La porte du salon s'ouvriï. C'était la
mère L'entrevue fut d'au-
^çonciUef.
Ange Galdemar
LA VJE QUI PASSE
Lorsque Paris n'aime plus
ses Marionnettes.
Chaque jour, un adolescent arrive dans une de
ces sept gares grâce auxquelles la Capitale
pieuvre jette ses tentacules sur la Province et
l'aspire irrésistiblement. Il vient vérifier l'apho-
risme d'Ernest La Jeunesse et constater à son
tour qu'entre la plupart de ces célébrités et lui
il n'y avait que le prix de ce billet de troisième
classe demandé dans la petite ville natale pour
ce Paris miraculeux. Il est vrai qu'aujourd'hui
l'augmentation des tarifs ferroviaires, plus qu'un
excès de valeur de nos réputations éphémères,
accroît cette inégalité.
apporte dans sa valise un recueil de poèmes,
une ébauche de roman ou un plan de comédie.
Il retourne saus son front une thèse esthétique
ou des illusions politiques. Il sera ministre ou
académicien, à moins que sa poitrine ne ren-
ferme ce contre ut fatidique, qui draine à vos
pieds les adoratrices des deux mondes et les
cachets fabuleux de tous les autres.
Obscur et avide, il tombe dans la fourmilière
et s'y enlise. L'époque n'est plus aux héros bal-
zaciens montant sur une colline pour montrer le
poing à la cité et la défier. Maintenant on tran-
sige, on serre des mains et l'on sourit, de ce
sourire fugitif qui court sur toutes les lèvres
comme le furet de la chanson, ne signifie rien,
qu'un peu d'indifférence, et s'appelle bien pari-
sien. Peu à peu, la troupe ,des conquistadors en
veston s'égrène. Les uns prennent du ventre et
pour ne pas lé perdre rentrent dans leur pro-
vince, enfants prodigues pour lesquels on ne
tue pas de veau gras. D'autres font des affaires,
formule mystérieuse naissant dans les bars des
Champs-Elysées pour mourir rue du Sentier,
après avoir tournoyé autour de la place de la
Bourse.
Pourtant quelques-uns émergent. Le poète écrit
des revues pour danseuses nues, J'auteur drama-
tique devient chroniqueur en quête d'esprit, le
ténor hurle enfin « comme la plume au vent »
dans Rigoletio et l'homme public obtient une
tribune à laquelle il s'accroche et un verre d'eau
où il ne se noiera pas. La gloire les frôle, Paris
les aime. On colporte leurs mots, tandis que
leurs photographies guettent dans toutes les
vitrines de parfumerie et de bonneterie. Des res-
taurateurs affichent une volaille qui porte leur
nom, les gazettes (publient des caricatures
cruelles, le récit de leurs amours les plus
secrètes, et toute la ville railleuse, provocante,
ironique mais éprise, joue la grande coquette
devant leurs yeux grisés qui ne se souviennent
plus des années anxieuse?.
Puis un matin ils s'éveillent. Le soleil se poste
au même point du ciel pour jongler avec les
psychés. Les taxis lancent au passage le même
son de trompe. Pourtant nuls journaux ne parlent
d'eux, pas même en quatrième page.. Dans la rue
on ignore leur parfum favori ou leur goût pour
accommoder des abattis. Leugs chaussettes susci-
tent autant d'indifférence que leurs répliques les
plus acerbes l'impression du déjà entendu. On
dit « Il a vieilli ou « Il se répète ce
qui' est absolument deux manières d'exprimer
une semblable idée. Paris ne les aime plus. Ils
s'obstinent, amoureux ridicules ne comprenant
pas (ncore qu'on ne songe même plus à les ridi-
culiser. Us vont, viennent, petites marionnettes
ayant fait leurs trois petits tours et ne sachant
pas s'en aller. Aigris ou amateurs de scandales,
ils,cherchent à leur déchéance une raison où le
sœur n'en a aucune et, trop lâches pour choiser
un désert comme l'homme aux rubans verts, ils
songent mélancoliquement que Marguerite de
Bourgogne conservait au moins la clémence de
faire noyer ceux, qui avaient cessé dé plaire.
Lucien Farnoux-Reynaud
Les discours
de l'Elysée
Des paroles de paix ont été pronon-
cées hier, à l'Elysée, par Mgr Maglione,
nonce apostolique et doyen du corps di-
plomatique. Ces paroles expriment, avec
une netteté peu commune en ces sortes
de cérémonies du nouvel an, la satisfac-
tion du Souverain Pontife à l'égard des
efforts accomplis par la France pour, la
pacification des peuples. Il est à peine
besoin de solliciter le texte de Mgr Ma-
glione pour y voir l'approbation don-
née par le Saint-Siège à la politique de
M. Briand à Genève et à Thoiry.
On ne saurait, sans doute, s'attendre
qu'à des vœux pacifiques dw chef de
l'Eglise parlant au nom du. Prince de
la Paix. Aussi bien, n'est-il pas un ca-
tholique français qui ne souhaite ardem-
ment avec le Saint-Père le désarmement
des esprits. Mais ce n'est malheureuse-
ment point en France que les esprits ont
le plus besoin d'être désarmés, et la
volonté française d'apaisement ne sau-
rait aller jusqu'à la méconnaissance des
dispositions, hostiles et des préparatifs
belliqueux d'une Allemagne où la poli-
tique de conciliation et de réconciliation
n'a servi qu'à battre en brèche le traité;
de Vers;ailles.
Aussi croyons-nous que le noble
but, défini par le nonce apostolique,
citant la parole des Livres saints « La
justice et la paix se sont embrassées »,
peut être poursuivi par des voies diffé-
rentes, et il est permis de se demander
si l'abandon d'imprescriptibles droits
accordés à la; France par les traités est
bien le chemin le' plus sûr vers cette
accolade.
Question de méthodes, qu'il convient
d étudier avec le plus grand soin, sur
le plan! des possibilités humaines, si l'on
veut assurer, sans risquer de nouveaux
désastres, l'avènement d'une ère de
paix. I1 importe donc que l'appel au-
guste du pape Pie XI soit entendu non
seulement de la France, mais du monde
entier.
Les sujets d'inquiétude, hélas ne
manquent point à l'aube de cette année
1927. L'Europe, mal remise encore de
la commotion formidable de la' guerre,
voit Maître en Asie des incendies domt
nul ne saurait dire encore s'ils pourront
être éteints ni même circonscrits. La
Russie soviétique souffle "sur le brasier
chinois. Des étincelles peuvent se pro-
pager à travers le Japon jusqu'à T Amé-
rique, à travers l'Indochine jusqu'à la
pire'britannique.
Périls lointains, sans doute mais le
feu couve aussi sous les cendres euro-
péennes. L'Allemagne et la Russie atti-
sent le brandon lithuanien contre la'
Pologne. Berlin n'a pas abandonné son
rêve de rattachement de l'Autriche.
Encore moins a-t-il renoncé à la Haute-
Silésie et au couloir de Dantzig. Même
pour l'Alsace, sa renonciation officielle
est contestée par les nationalistes, et une
agitation autonomiste et séparatiste est
entretenue par des organisations alle-
mandes dans nos provinces recouvrées.
Le lac méditerranéen est-il plus
calme ? L'Italie, qui a pris conscience
de ses jeunes énergies, étouffe dans ses
limites territoriales. La Yougoslavie
s'inquiète de la politique italo-albanaise.
Il existe un traité italo-grec, signé sous
les auspices de l'Angleterre, qui porte
ombrage à ia.Turquie. L'Islam, sourde-
ment travaillé par les idées modernes,
s'agite. Le problème de Tanger n'est
point encore définitivement résolu entre
les peuples latins.
Le chemin de la paix est encore,
comme on le voit, semé d'embûches et
il ne dépend pas uniquement de la
France, mais de la] bonne volonté sin-
cère de chacun, qu'elles soient écartées,
comme l'a opportunément rappelé M.
Doumergue. Avan: de s'engager, 'en
effets, sur cette route, il faut avoir la
certitude d'être suivis.
René Lara
LA RÉCEPTION OFFICIELLE
A l'occasion du premier de l'An, hier
à 14 heures, le président de la Républi.
que a tenu, dans la galerie des. Fêtes, le
cercle diplomatique.
L'allocution du Nonce
Le doyen, S. Exe. Mgr Maglione, nonce
du Saint-Siège apostolique, a prononcé le
discours suivant
« Monsieur le Président,
Le corps diplomatique, dont j'ai l'hon-
neur d'être l'interprète, est heureux d'of-
frir à Votre Excellence, au nom des gou-
vernements qu'il représente, et en son pro-
pre nom, les vœux les meilleurs pour la
nouvelle année.
Daignez les agréer, ils sont sincères et
chaleureux ils vous disent avec quelle
sympathie et quelle satisfaction nous sui-
vons les efforts accomplis par la France
pour la pacification des peuples. Nous
sommes certains que votre gouvernement
poursuivra cette œuvre, digne des tradi-
tions de votre pays, de son âme très noble
et de son très grand cœur. La pleine con-
fiance que nous en avions déjà a été en-
core confirmée par les projets que votre mi-
nistre des affaires étrangères exposait, il
y a un peu plus de trois mois, aux repré-
sentants d'un si grand nombre de nations.
Nul ne peut se rappeler sans émotion le
discours qu'alors il prononça. Ses paroles,
si éloquentes et si profondément senties, ex-
primaient l'aspiration des peuples vers ce
rapprochement et cette fraternité spiri-
tuelle qui les mettront en mesure de pan-
ser leurs blessures et qui des achemineront,
par une émulation toute pacifique, vers des
progrès moraux, économiques et sociaux
toujours plus grands.
Pour cette œuvre bienfaisante, la
France peut être assurée 'de l'active et
loyale collaboration de nos gouvernements
et en particulier qu'on me permette de
le dire de celui qui n'a jamais cessé
d'appeler, avec la tendresse d'un père, et
1 au nom du prince de la paix, le désarme-
1 ment des esprits.
» Dieu veuille que bientôt, et en touta
vérité, on puisse appliquer aussi aux rap-
ports qui existeront entre les membres de
la grande famille humaine la parole des
livres 'saints joyeusement rappelée ces
jours-ci par notre liturgie. « La justice et
la paix se sont embrassées ».
» Monsieur le Président,.
» Aux vœux que nous venons d'exprimer
pour la prospérité de la France, nous joi-
gnons de tout cœur les souhaits que nous
formons pour votre félicité Personnelle.
Veuillez les accueillir avec votre habituelle
bienveillance. »
La réponse du Président
« Monsieur le Nonce,
» J'accueille bien volontiers les vœux des
membres du corps diplomatique dont vous
venez d'être, pour la première fois, l'inter-
prète et je vous remercie de l'esprit si ami-
cal pour la France dont vos paroles ont té-
moigné.
Il an'a été particulièrement agréable,
monsieur le Nonce, de relever dans votre
allocution l'expression de la sympathie
avec laquelle est suivie dans le monde l'œu-
vre pacificatrice que la France s'est trac4.c-.
L'année qui.vient de se terminer a éveillé
dans les ¡pays encore tout meurtris et en-
sanglantés par la guerre une immense es-
pérance. Marquant un nouveau progrès
dans la voie du rapprochement des na-
tions et die la solution arbitrale des liages,
elle a vu enfin s'établir, entre des peuples
que tant de conflits ont armés l'un contre
l'autre, une collaboration pacifique qui
sera pour le monde un gage certain de sé-
curité, si chacun y apporte une bonne vo-
lonté sincère et un esprit de généreuse hu-
manité, sains se départir d'une observation
loyale des engagements internationaux.
» Ces heureux résultats sont dûs à la
'conspieiïce que les peuples et les gouver-
nements prennent de plus en plus claire-
ment de la solidarité qui les unit, de la né-
cessité d'une équitable appréciation de
leurs intérêts réciproques et de la vanité
de cet égoïsme qui visait jad'is à édifier la
puissance d'un Etat sur là ruine d© ses
voisins. Plus que jamais, il apparaît que
la prospérité d'un pays ne peut se conce-
voir indépendamment de celle des autres.
Aussi, l'année qui s'ouvre répondra-t-elle,
j'en suis sûr, à nos vœux unanimes si elle
consacre pour l'avenir le redressement éco-
nomique et financier des nations qui ont
entreprise d'effacer les traces laissées chez
elles par plus profond bouleversement
enregistré par l'histoire, car l'effort indivi-
duel ainsi .accompli par chaque peuple est,
en définitive, à porter au, bénéfice du
monde entier.
» Je vous prie, monsieur le Nonce,
d'agréer l'expression des vœux sincères que
je forme pour tous les membres du coups
diplomatique, ainsi que pour les souve-
rains et chefs d'Etats dont je Nois les émi-
nents représentants assemblés autour de
voua. »'"•'̃
̃Leis corps constituas, les députations et
.délégations de l'armée et de la marine et
des diverses administrations ont été (tn-
suite reçus dans l'ordre accoutumé par le
président de la République.
Les réceptions ont pris fin vers seize
heures.
Les vœux de M. Mussolini
Le capitaine de vaisseau Bogettî, atta-
ché naval italien à Paris, est venu officiel-
lement porter à M. Georges Leygues, mi-
nistre de la marine, les voeux de S. Exc.NI.
Mussolini, pour sa personne et pour la ma-
rine française.
M. Georges Leygues a remercié le com-
mandant Bogetti de la .courtoise attention
du président du conseil, ministre de la
marine d'Itali-e. Il a chargé notre attaché
naval à Rome d'exprimer à S. Exc. M. Mus-
eolini, ses souhaits les meilleurs pour sa
personne et pour la marine italienne.
LE MEMORANDUM BRITANNIQUE
L'opposition du gouvernement de Canton
Hankéou, lor janvier.
M. Chen, ministre des affaires étrangères
du gouvernement cantonais, a télégraphié
à M. Kellow, secrétaire du Trésor des
Etats-Unis, une note concernant le bruit
qui court, annonçant que les Etats-Unis
ont l'intention d'approuver le memoran-
dum britannique sur la Chine.
M. Chen déclare notamment que la véri-
table signification des propositions britan-
niques au sujet des surtaxes est que les
deux tiers des revenus ainsi obtenus
iraient aux ennemis du gouvernement can-
tonais, ce qui retarderait la libération de
la Chine de l'impérialisme étranger, en lui
permettant de continuer la guerre civile.
M. Chen considère également que lesdites
propositions inciteraient les militaristes à
contrôler les ports ouverts aux étrangers,
particulièrement Shanghaï.
Les prêtres catholiques arrives Han-
kéou ont signalé de nombreux actes de vio-
lence des Chinois contre les chrétiens et
contre les étrangers.
La concession des étrangers à Kiu-Kiang
est gardée par des piquets de soldats, qui
empêchent l'entrée et la sortie.
LE MOUVEMENT DIPLOMATIQUE
Le mouvement diplomatique que nous
avons annoncé il y a quelques jours, et
qui a pour point'de, départ la retraite de
M. Seydoux et la nomination de M. de
Beaumarchais, ministre à Vienne, comme
directeur des affaires politiques et com-
merciales au Quai d'Orsay, sera complété
par la nomination de M. de Vaux, conseil-
ler à l'ambassade de Varsovie, comme mi-
nistre de France à Tirana.
On considère comme vraisemblable la
désignation de M. Dard à la légation de
France à Belgrade et celle de M. Henri
Cambon à la légation de France à Sofia.
Les Soviets et les Etats-Unis
Washington n'a fait aucune cffre
de reconnaissance à Moscou
Washington, 1er janvier.
Dans les milieux officiels américains' on'
dément la nouvelle publiée par certains
.journaux de Moscou selon lesquels la
Maison-Blanche aurait fait des ouvertures
au gouvernement des soviets en vue de la
reconnaissance des soviets par les Etats-
Unis.
On ajoute que tant que les eoviets n'au-.
roiit pas rendu les propriétés confisquées
aux citoyens américains et tant qu'ils
n'auront pas reconnu et accepté de payer
leurs dettes aux Etats-Unis, toute recon-
naissance de la part du gouvernement
américain sera entièrement impossible,
Les Échos
Une exposition française à Rome.
Dû 26 février au 8 avril, auiriai lieu,
dans la galerie Borghese, à la villa Um-
berto, urne exposition photographique
des monuments historiques français, or-
ganisée par l'Association française d'étu-
des artistiques de Paris.
L'exposition sera patronnéé par les
ministères de l'instruction publique de
France et d'Italie. La direction, générale
des beaux-arts d'Italie s'apprête à don-
ner S cette exposition française l'hospi-
talité la plus cordiale.
Avec l'aide de belles photographies et
d'un catalogue complet, les visiteurs
pourront se rendre compte du dévelop-
pement architectural français, surtout
à travers les cathédrales romanes et
gothiques.
M. Paul Vitry, conservateur du Lou-
vre, fera une série de conférences sur
l'art français.
On nous annonce de Superbagnères
(Luchon) que le record de Franco du
saut en skï vient d'être obtenu dans
cette station par le Norvégien Richter
(45 mètres contrôlés).
L'agrandissement de l'Hôtel de Super-
bagnères (140 chambres), les améliora-
tions réalisées dans l'organisation des
sports ont définitivement classé 'super.
bagnères comme station de sports d'hi-
ver de tout premier ordre.
Hauteur de la neige le ,29 décembre.
75 centimètres.:
A l'occasion du nouvel an, M. Ga-
briele d'Annunzio a envoyé à M. Musso-
lini la dépêche suivante
« 1927 annus mirabilis. Vivai, valeas,
vittgas.,
» Gabriel NUNTIUS. »
Cent millions de bijoux vont de la rue
de la Paix au 30 de la rue Le Peletier,
où vous les trouverez avec un rabais de
quarante pour cent chez.Polak Aîné, le
grand joaillier, qui, cessant le com-
merce de détail, vient d'installer des
bureaux où vous trouverez le meilleur
accueil.
L'adresse change, le goût et la mar-
que restent. -(Tel/
LE CADEAU VOLTIGEUR
Dans (les derniers jours de 1926, nous avons
connu le « cadeau voltigeur ». Etait-ce une
nouveauté? Peut-être pas. Mais, dans une
époque de crise
De M. Untel là Mme Igrec ce fut, dans ces
derniers jours, la course folle des présents.
A peine reçus et désempaquetés, ils prenaient
une route nouvelle. Dans cette multitude de
boîtes exquises de chocolats, de fleurs variées,
d'orchidées rares, de marrons très glacés, qui
se dispersait durant (huit jours çà et là, n'était-il
pas tentant de faire passer à une amie chère
l'un de ce.s envois plus chers encore, et de
remplir une de ces vieilles obligations mon-
daines ?
Rien (n'est agréable comme la surprise d'un
cadeau. Mais, une fois reçu, il rentre dans le
lot, au milieu des autres. Alors, om s'en détache
et on pense au plaisir que l'on ferait à quel-
qu'un ou à quelqu'une tout en passant pour
un ami attentionné. Voilà le cadeau s'élançant
vers une nouvelle destination.
C'est ainsi que, dans Paris, ont voltigé mille
et un présents en ces jours de fête. Ingénieuse
combinaison, ^puisqu'elle rend dix fois plus grand
le nombre des heureux. M. FouQuIER.
Chez Marny, à partir de demain
lundi, soldes annuels après inventaire et
occasions exceptionnelles. Tous les bas
ci-après. sont diminués avec couture,
semelle renforcée, baguettes à jours et
d'excellente qualité
En pure soie des Cévennes avec pied
et entrée fil et tout en soie, bas d'usage,
noir seulement 15 francs; toutes nuan-
ces mode 20 et 25 francs avec petit re-
vers fil 30 francs.
Bas fins maille 40 et 44 et bas maille
forte tout soie, nuances mode 40 francs
48 et 110 fin 50 francs.
En beau fil d'Ecosse bu mercerisé
10 et 15 francs.
En laine et laine et soie chiné 15 fr.
Belles chaussettes en fil et en laine,
fin de séries 5 et 10 francs.
En outre, pour inaugurer favorable-
ment l'année nouvelle, revision générale
des prix de nos séries courantes 33,
rue Tronchet.
Erreur d'adresse.
Lorsque l'Etat reçoit des petits cadeaux
ceux-ci doivent être l'objet d'un décret
d'acceptation avec référence de la desti-
nation donnée.
Un chef d'orchestre de Suède a offert
sa « partition de musique, accompa-
jnéë.de l'orchestration et intitulée Vive
!a France, marche d'honneur dédiée à
['armée française »̃
La publication à YOjficiel indique
xu'on l'a attribuée au « service de l'in-
«ndance (habillement) ».
Espérons que l'habillement «' sous-
,'entilera » l'ouvrage à un service plus
compétent
En hiver, des vêtements de laine sont
nieux indiqués pour les soldats.
Le Coq ]
TEMPÉRATURE ]
Probabilités pour la journée du 2 janvier
Région parisienne: vent d'ouest à nord-ouest
aible; ciel très nuageux,' brumeux, surtout le 1
aatin; bruines.. 1
Température stationnaire. 1
AUJOURD'HUI I {
13 heures. • Courses à Viaoennës. .j
PETITE FEUILLE,
Joseph Hollmann
Un éminent virtuose, et en même temps
un brave homme, est mort hier Joseph
Hollmnmi, le violoncelliste bien connu. Ce
Holaridaiis" s'était acclimaté à Paris depuis
de longues, très longues' années, et il fai-
sait partie du Tout-Paris musical, Quand
Hollmann1 n'était pas appelé 'comme soliste
sur l'estrade d'une de nos grandes associa-0
tions symphoniques, soit chez Colonne, soit
chez,Lamoureux, ou bien à ta Société des
Concerts du Conservatoire, on apercevrait
dans la salle sa belle tête originale,, son
front vaste et découvert, qui annonçaient
l'intelligence, 'l'énergie et l'opiniâtreté du
travailleur, une physionomie ouverte, fran.
che, présageant la bonté, et une chevelure
frisée, étonnamment abondante, qui indi-
quaient l'homme sortant du vulgaire, l'ar-
tiste. Hollman;n, mon seulement faisait da
la musique, il aimait la musique.
Sa réputation avait dépassé la Hollande
et la France'; il avait été appelé à jouée
dans toute l'Europe, dans les sociétés qui
faisaient appel à son talent comme dans
les cours princières qui l'invitaient à don-
ner des séances privées on à participer à
des fêtes de gala.
A ce propos, il aimait à conter une his4
toire qui lui était arrivée à Conatantitnople.,
Un jour, convié chez le Sultan, il arrive àl
l'heure dite le chef des gardes du palais*
voyant que l'artiste me voulait pas se sépa.
rer de la caisse de son. instrument, crut
avoir affaire à un conspirateur et enferma'
le iviolonceUiiste au. violon sans vouloir,
admettre aucune explication. Au bout
d'une heure, un officier de la maison mili-
taire du Sultan vint s'informer si le soliste!
n'avait pas été aperçu à son. entrée, décou.
vrit ce qui s'était passé et fit délivrer Jo.
seph Hollmann. Il raconta l'aventure au
Sultan qui ne se dérida point, mais fit re-
mettre au virituose avant qu'il eût joué
une belle bague à diamant et umej
bourse riem,plie de pièces d'or. Après le cou*
cert,le cachet promis vint en surplus ré-
compenser le talent de celui qui avait char.
mé Sa Majesté par sa virtuosité, par sa'
belle sonorité, par sa technique impec-
Saint-Saëns tenait Joseph Hoilmann erx
particulière estime il lui avait dédié plu-
sieurs de ses oeuvres, est je me peux pas 'ié«
rifier, à l'heure tardive où j'écris ces li.
gnes, si l'op/33, le Concerto en la mineur,-
ne porte pas le nom d'Hollmann. En to.us
cas, Hollmann de faisait valoir à merveille!
ce Concerto, ainsi que certain Chant saphù
que et Y Allegro appasionato du maîtire.
Pendant la guerre, Hollmann avait gêné.
reusement prêté son concours aux œuvres
de bienfaisance chaque fois qu'on avait
besoin de lui, il était présent. Ce Hollan-
dais était un bon patriote français. Il seras
regretté de tous ceux qui l'ont approché.
Louis Scjinëjder
Les Etrennes des Parisiens
Les budgets de la Ville et du départe-,
ment de la Seine ,sont chaque année en
sérieux déficit. Nos finances sont si
malencontreusement gérées que les pau-
vres contribuables parisiens doivent
supporter sans arrêt les fantaisies de
nos édiles. Pour 1927, ils auront encore
leurs feuilles d'impôts, leurs factures
plus lourdement grevées. Voici, à titre
documentaire, un aperçu des plus im-
portants des nouveaux tarifs et des ma-
jorations
Electricité 1 fr. 78 au lieu de 1 fr. 32 le
kilowatt.
Eau 1 fr. 53 au lieu do 1 fr. 29 te mètre
cube.
Charbon 4 fr. aux 100 'kilos.
Liquide.s 1,125 francs à l'hectolitre S
Fruits et conserves 60 francs.
Extraits et jus de viande, bouillons con-
centrés, sauces quenelles, pâtés en boîtes,
etc., 135 francs aux 100 kilos.
Gibier à plumes, 375 francs aux 100 kilos
(premier© catégorie).
Beurre de toute espèce, 72 francs aux
100 kilos.
Fruits secs, 75 francs aux 100 kilos.
Savons communs, 50 francs savons de
toilette, 150 francs aux 100 kilos.
Terrasses et étalages, tarif doublé.
Frais d'hôpitaux, 3 francs de plus par
jour.
Et, triomphalement, nos conseillers
municipaux. et généraux proclament
que les tarifs du gaz, du métropolitain
et des transports en commun ne seront
pas augmentés 1 C'est encore heureux,
Mais il- faut espérer que, le- moment
venu, les électeurs parisiens, si sévère-
ment étrillés, sauront se souvenir. Ils
n'ont pas d'autre moyen de défense.
A; V..
Notre situation
agricole
Le rétablissement du droif sur les blés,
Le monopole des btés en Suisse. La revi'
sion des baux ruraux le point de vue
des fermiers
PAR M.. CH. BRILLAUD DE LAUJARDIÈRE
Les aurons-nous ces belles étrennes
que les agriculteurs attendent? Janvier
leur apportera-t-il le rétablissement -du]
droit de 18 francs? Il faut'bien l'espé-
rer. Dans leur sabot de Noël, ils n'ont-
trouvé que déceptions l'effondrement
des cours, des interdictions de sortie,
sans parler des anathèmes de trop de
citadins.. On leur doit une compensa-
tion.
Une délégation, de l'Association des
producteurs de blé est allée trouver le
ministre. Elle lui a fait part de, l'émo-
tion soulevée chez les cultivateurs par,
la baisse qui atteint de. blé, ainsi que
beaucoup de produits agricoles, baisse
beaucoup plus sensible que celle". qïï'ori
constate sur la plupart des produits de
l'industrie. C'est pourquoi ils ont de- j
mandé le rétablissement du droit de'
t8 fr. 20, et même l'élévation de ce droit
(5 h. du matin) PARIS ET DÉPARTEMENTS 25 CENTIMES h. du matin)
DIMANCHE 2 JANVIER
RENÉ URA
Directeur- Rédacteur en chet
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et à l'Agence Havas, 62, ma BlcfaeUen
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Fondateurs
ARTHUR MEYER
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ON S'ABONNE DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE
ba Poupée
Hier, ,je suis entré dans un salon où
il me fallut attendre un peu. En m'ou-
•yrant, le valet de chambre, m'avait ap-
pris que la maîtresse de la maison, sor-
tie, allait revenir d'un instant à l'autre.
"̃«' Mais Mademoiselle est là et tiendra
compagnie à Monsieur. », ajouta-t-il
avec un sourire. Je souris également. En
effet, Mademoiselle a cinq ans.
Je vis, en entrant, la fillette sur le
sofa, une grosse poupée dans ses bras.
Et à son attitude rigide je compris
qu'elle dormait. « Ne la réveillez pas 1
dis-je, à voix basse, au serviteur. « Je
prendrai cette revue, là, sur la table. »
Le valet s'en alla après avoir fermé la
ports avec précaution. Je m'assis à quel-
ques pas de la dormeuse et je me mis à
parcourir le fascicule. Mais je' le dépo-
sai bientôt, attiré, malgré moi, par le
spectacle qui se présentait à mes côtes.
Ge spectacle était vraiment délicieux.
La fillette, le dos appuyé contre un cous-
sin, dormait de tout son cœur. Mais elle
était assise si commodément qu'elle re-
tenait la poupée d'un geste protecteur,
un peu lâche pourtant. Elle était
toute grâce ainsi, fine, le visage au re-
pas, un peu coloré aux pommettes, les
cheveux tombants, la bouc.he pareille à
une petite rose qui va s'ouvrir. et les
yeux clos, des yeux sur lesquels les cils
s'abaissaient comme un voile pour
mieux les tenir endormis. Un enfant qui
sommeille a l'air, à première vue, d'être
retourné en paradis.
La petite robe verte et courte laissait
voir ses jambes nerveuses et déjà robus-
tes et qui, nues au-dessus des petites
chaussettes, annonçaient une future
et intrépide amante du sport et de la
danse. Pour l'instant, elle avait l'air
d'être la sœur aînée de sa poupée. Im-
mobile, elle était partie dans ce som-
meil sans rêve des premières années, où
l'enfant sans souvenirs n'a pas encore
de points de repère, de ces revenez-y,
de ces rappels sur lesquels s'échafau-
dent les songes, et elle ne semblait plus
appartenir à ce monde.
La poupée, elle, souriait, les bras ou-
verts, les yeux clairs, très gaie, une cou-
che de vermillon sur les joues. A la voir
si vivante, on eût dit qu'elle allait par-
ler. Mais elle ne pariait pas. Heureuse-
Et devant ce double spectacle offert
par .ce petit être de chair et d'os, qui re-
posait, et ce simuliidre de
et orné, je me demandais à -qui allait
Je dois dire que ce fut à la poupée.
A la poupée, bien que l'enfant dormît.
Car l'enfant-allait se réveiller et parler
et grandir et devenir jeune fille et
femme, femme surtout. Tandis que la
poupée était destinée à. rester inoffen-
sive et à donner éternellement l'illusion
sans rien réaliser mais aussi sans rien
ôter:
Et je la regardais, cette poupée, qui
semblait répondre à mon regard et ad-
mettre toutes les pensées qui me venaient.
Elle était belle et parée miracle et, co-
quette, paraissait le savoir. Elle avait
l'air de; dire « Admirez-moi », attifée
comme elle l'était. Elle disait « Admi-
rèz-moi », mais non pas « Aimez-moi- »
Et c'est la différence.
Elle ruisselait d'éclat dans sa robe,, de
soie semée de. petites fleurs, dans .sa
robe pompadour, en grand apparat
comme pour aller en soirée, au bal,
dans une fête. Elle était décolletée. Elle
avait les cheveux étoilés de pierreries.
Elle avait des souliers à boucles d'ar-
gent et ces boucles étaient éblouissantes.
Elle portait à la taille une ceinture que
personne n'allait dénouer, mais qui me
paraissait de l'étoffe la plus rare. Elle
était couverte de bijoux. Elle avait à ses
deux poignets un bracelet d'or, à son
cou un collier de perles descendant très
bas et comme boucles d'oreilles des dia-
mants qui me semblèrent de vrais dia-
mants, deux adorables petits clous que
là mère avait peut-être prêtés à sa fille
pour la circonstances.
Où va-t-elle ainsi parée la poupée?
Où la conduit sa maîtresse ? Je le sau-
rai, sans doute, tout à l'heure, quand
celle-ci sera réveillée. Mais, en ce mo-
ment, elle dort, et j'en profite pour ad-
mirer la poupée et continuer mes ré-
Ces réflexions m'àmènent à prêter à
la poupée un don de franchise; de
loyauté, d'honnêteté que je ne puis,
hélas accordeur tout entier la fillette
qui, déjà, doit être effleurée par les
tares humaines. Pensez donc qu'elle a
cinq ans, et qu'à cinq ans on passe déjà
à côté de la vérité sans le savoir. La
poupée peut résister pendant des an-
nées aux fortunes diverses, heurts et
cahots, elle ne se plaindra pas, puis-
qu'elle ne sent rien. Mais, aussi, elle
ne parle pas. Et, ne parlant pas, elle
ne mentira pas. Et nb. mentant pas, elle
ne trompéra' pas, elle ne trahira pas,
elle n'amènera pas des catastrophes,
n'entraînera, pas à des crimes, ne leur-
rera pas d'espoirs pour les détruire en-
suite. Elle n'aime pas. et, n'aimant pas,
elle ignorera la. jalousie,. et la haine, et
l'envie. Elle se contente de prêter au
rêve en captivant le regard. Elle fait
naître dans la pensée, dans l'imagina-
tion mille .idées charmantes de grâce,
de beauté, d'élégance, de .bon ton, de
courtoisie, invite et conduit aux fêtes,
au spectacle, au bal, chez les fées, dans
les plis de sa robe parfumée.
Elle est bonne, accueillante, géné-
reuse et compatissante, puisqu'elle dis-
tribue l'illusion. Oui 1 elle est faite et
pétrie de mensonges, mais de menson-
ges consolants, car au pays où elle en-
traîne se trouve le bonheur ou, ce qu'il
est convenu d'appeler ainsi, puisque le
bonheur, c'est l'irréel,
A ce moment pr2cis, la poupée
s'échappa des mains devenues trop
molles de la dormeuse et, roulant dou-
cement, tomba à ses pieds. Je fis un
geste pour aller la ramasser, mais je
m'aperçus que: la chute n'avait pas ré-
veillé la petite fille. Elle dormait plus
que jamais, ses lèvres jointes laissant
à peine passer le souffle de la vie. Et,
abandonnant la poupée à ses pieds, 'je
la contemplai.
Elle était ravissante. Ravissante d'at-
titude, d'oubli de soi-même, de grâce
enfantine, une grâce qui, descendue du
ciel, semblait faite de toutes les inno-
cences. Son pur et frais visage avait
le reflet d'une aube annonçant le jour.
Mais qu'allait être ce jour? Je conti-
nuais à la regarder. Et voilà qu'un pli
ironique, presque imperceptible, à la
commissure des lèvres, me fit entrevoir
le sourire, qu'allait montrer peut-être
cette bouche plus tard. Et, malgré moi,
devançant les années, je voyais déjà ce
sourire de la femme en songeant à la
fausseté de certaines de ses pareilles.
Et l'idée cruelle s'étant emparée de
moi, je me mis à observer les traits
de l'enfant. Il me sembla deviner sous
l'arc des sourcils et sous le voile des
cils le regard irrésistible, langoureux et
profond, qui allait séduire peut-être,
dans un avenir lointain, quelque pau-
vre garçon crédule et confiant pour le
mener on ne sait où. Et je regardais le
front si pur et je me demandai quelle
était la nature des pensées qui ger-
maient sous ce petit mur blanc et poli.
Elle se réveilla..
Elle se réveilla'et ne me vit pas. Son
regard était tombé sur ses genoux, vides
du précieux fardeau. Elle chercha à se
rappeler, se baissa soudain, et aper-
cevant la poupée à ses pieds, eut un
geste de joie et en même temps d'effroi,
se précipita, la prit dans sas bras, l'em-
brassa, l'essuya, tapota .les endroits où
elle avait pu se faire mal, la gronda, la
cajola, la dorlota,, lui demanda si elle
avait eu du bobo et finit par la bercer.
Ce fut comme un éclair.
Elle venait d'avoir le geste maternel,
le geste souverain, où la; femme se
trahit également et qui fait tout par-
donner.
La porte du salon s'ouvriï. C'était la
mère L'entrevue fut d'au-
^çonciUef.
Ange Galdemar
LA VJE QUI PASSE
Lorsque Paris n'aime plus
ses Marionnettes.
Chaque jour, un adolescent arrive dans une de
ces sept gares grâce auxquelles la Capitale
pieuvre jette ses tentacules sur la Province et
l'aspire irrésistiblement. Il vient vérifier l'apho-
risme d'Ernest La Jeunesse et constater à son
tour qu'entre la plupart de ces célébrités et lui
il n'y avait que le prix de ce billet de troisième
classe demandé dans la petite ville natale pour
ce Paris miraculeux. Il est vrai qu'aujourd'hui
l'augmentation des tarifs ferroviaires, plus qu'un
excès de valeur de nos réputations éphémères,
accroît cette inégalité.
apporte dans sa valise un recueil de poèmes,
une ébauche de roman ou un plan de comédie.
Il retourne saus son front une thèse esthétique
ou des illusions politiques. Il sera ministre ou
académicien, à moins que sa poitrine ne ren-
ferme ce contre ut fatidique, qui draine à vos
pieds les adoratrices des deux mondes et les
cachets fabuleux de tous les autres.
Obscur et avide, il tombe dans la fourmilière
et s'y enlise. L'époque n'est plus aux héros bal-
zaciens montant sur une colline pour montrer le
poing à la cité et la défier. Maintenant on tran-
sige, on serre des mains et l'on sourit, de ce
sourire fugitif qui court sur toutes les lèvres
comme le furet de la chanson, ne signifie rien,
qu'un peu d'indifférence, et s'appelle bien pari-
sien. Peu à peu, la troupe ,des conquistadors en
veston s'égrène. Les uns prennent du ventre et
pour ne pas lé perdre rentrent dans leur pro-
vince, enfants prodigues pour lesquels on ne
tue pas de veau gras. D'autres font des affaires,
formule mystérieuse naissant dans les bars des
Champs-Elysées pour mourir rue du Sentier,
après avoir tournoyé autour de la place de la
Bourse.
Pourtant quelques-uns émergent. Le poète écrit
des revues pour danseuses nues, J'auteur drama-
tique devient chroniqueur en quête d'esprit, le
ténor hurle enfin « comme la plume au vent »
dans Rigoletio et l'homme public obtient une
tribune à laquelle il s'accroche et un verre d'eau
où il ne se noiera pas. La gloire les frôle, Paris
les aime. On colporte leurs mots, tandis que
leurs photographies guettent dans toutes les
vitrines de parfumerie et de bonneterie. Des res-
taurateurs affichent une volaille qui porte leur
nom, les gazettes (publient des caricatures
cruelles, le récit de leurs amours les plus
secrètes, et toute la ville railleuse, provocante,
ironique mais éprise, joue la grande coquette
devant leurs yeux grisés qui ne se souviennent
plus des années anxieuse?.
Puis un matin ils s'éveillent. Le soleil se poste
au même point du ciel pour jongler avec les
psychés. Les taxis lancent au passage le même
son de trompe. Pourtant nuls journaux ne parlent
d'eux, pas même en quatrième page.. Dans la rue
on ignore leur parfum favori ou leur goût pour
accommoder des abattis. Leugs chaussettes susci-
tent autant d'indifférence que leurs répliques les
plus acerbes l'impression du déjà entendu. On
dit « Il a vieilli ou « Il se répète ce
qui' est absolument deux manières d'exprimer
une semblable idée. Paris ne les aime plus. Ils
s'obstinent, amoureux ridicules ne comprenant
pas (ncore qu'on ne songe même plus à les ridi-
culiser. Us vont, viennent, petites marionnettes
ayant fait leurs trois petits tours et ne sachant
pas s'en aller. Aigris ou amateurs de scandales,
ils,cherchent à leur déchéance une raison où le
sœur n'en a aucune et, trop lâches pour choiser
un désert comme l'homme aux rubans verts, ils
songent mélancoliquement que Marguerite de
Bourgogne conservait au moins la clémence de
faire noyer ceux, qui avaient cessé dé plaire.
Lucien Farnoux-Reynaud
Les discours
de l'Elysée
Des paroles de paix ont été pronon-
cées hier, à l'Elysée, par Mgr Maglione,
nonce apostolique et doyen du corps di-
plomatique. Ces paroles expriment, avec
une netteté peu commune en ces sortes
de cérémonies du nouvel an, la satisfac-
tion du Souverain Pontife à l'égard des
efforts accomplis par la France pour, la
pacification des peuples. Il est à peine
besoin de solliciter le texte de Mgr Ma-
glione pour y voir l'approbation don-
née par le Saint-Siège à la politique de
M. Briand à Genève et à Thoiry.
On ne saurait, sans doute, s'attendre
qu'à des vœux pacifiques dw chef de
l'Eglise parlant au nom du. Prince de
la Paix. Aussi bien, n'est-il pas un ca-
tholique français qui ne souhaite ardem-
ment avec le Saint-Père le désarmement
des esprits. Mais ce n'est malheureuse-
ment point en France que les esprits ont
le plus besoin d'être désarmés, et la
volonté française d'apaisement ne sau-
rait aller jusqu'à la méconnaissance des
dispositions, hostiles et des préparatifs
belliqueux d'une Allemagne où la poli-
tique de conciliation et de réconciliation
n'a servi qu'à battre en brèche le traité;
de Vers;ailles.
Aussi croyons-nous que le noble
but, défini par le nonce apostolique,
citant la parole des Livres saints « La
justice et la paix se sont embrassées »,
peut être poursuivi par des voies diffé-
rentes, et il est permis de se demander
si l'abandon d'imprescriptibles droits
accordés à la; France par les traités est
bien le chemin le' plus sûr vers cette
accolade.
Question de méthodes, qu'il convient
d étudier avec le plus grand soin, sur
le plan! des possibilités humaines, si l'on
veut assurer, sans risquer de nouveaux
désastres, l'avènement d'une ère de
paix. I1 importe donc que l'appel au-
guste du pape Pie XI soit entendu non
seulement de la France, mais du monde
entier.
Les sujets d'inquiétude, hélas ne
manquent point à l'aube de cette année
1927. L'Europe, mal remise encore de
la commotion formidable de la' guerre,
voit Maître en Asie des incendies domt
nul ne saurait dire encore s'ils pourront
être éteints ni même circonscrits. La
Russie soviétique souffle "sur le brasier
chinois. Des étincelles peuvent se pro-
pager à travers le Japon jusqu'à T Amé-
rique, à travers l'Indochine jusqu'à la
pire'britannique.
Périls lointains, sans doute mais le
feu couve aussi sous les cendres euro-
péennes. L'Allemagne et la Russie atti-
sent le brandon lithuanien contre la'
Pologne. Berlin n'a pas abandonné son
rêve de rattachement de l'Autriche.
Encore moins a-t-il renoncé à la Haute-
Silésie et au couloir de Dantzig. Même
pour l'Alsace, sa renonciation officielle
est contestée par les nationalistes, et une
agitation autonomiste et séparatiste est
entretenue par des organisations alle-
mandes dans nos provinces recouvrées.
Le lac méditerranéen est-il plus
calme ? L'Italie, qui a pris conscience
de ses jeunes énergies, étouffe dans ses
limites territoriales. La Yougoslavie
s'inquiète de la politique italo-albanaise.
Il existe un traité italo-grec, signé sous
les auspices de l'Angleterre, qui porte
ombrage à ia.Turquie. L'Islam, sourde-
ment travaillé par les idées modernes,
s'agite. Le problème de Tanger n'est
point encore définitivement résolu entre
les peuples latins.
Le chemin de la paix est encore,
comme on le voit, semé d'embûches et
il ne dépend pas uniquement de la
France, mais de la] bonne volonté sin-
cère de chacun, qu'elles soient écartées,
comme l'a opportunément rappelé M.
Doumergue. Avan: de s'engager, 'en
effets, sur cette route, il faut avoir la
certitude d'être suivis.
René Lara
LA RÉCEPTION OFFICIELLE
A l'occasion du premier de l'An, hier
à 14 heures, le président de la Républi.
que a tenu, dans la galerie des. Fêtes, le
cercle diplomatique.
L'allocution du Nonce
Le doyen, S. Exe. Mgr Maglione, nonce
du Saint-Siège apostolique, a prononcé le
discours suivant
« Monsieur le Président,
Le corps diplomatique, dont j'ai l'hon-
neur d'être l'interprète, est heureux d'of-
frir à Votre Excellence, au nom des gou-
vernements qu'il représente, et en son pro-
pre nom, les vœux les meilleurs pour la
nouvelle année.
Daignez les agréer, ils sont sincères et
chaleureux ils vous disent avec quelle
sympathie et quelle satisfaction nous sui-
vons les efforts accomplis par la France
pour la pacification des peuples. Nous
sommes certains que votre gouvernement
poursuivra cette œuvre, digne des tradi-
tions de votre pays, de son âme très noble
et de son très grand cœur. La pleine con-
fiance que nous en avions déjà a été en-
core confirmée par les projets que votre mi-
nistre des affaires étrangères exposait, il
y a un peu plus de trois mois, aux repré-
sentants d'un si grand nombre de nations.
Nul ne peut se rappeler sans émotion le
discours qu'alors il prononça. Ses paroles,
si éloquentes et si profondément senties, ex-
primaient l'aspiration des peuples vers ce
rapprochement et cette fraternité spiri-
tuelle qui les mettront en mesure de pan-
ser leurs blessures et qui des achemineront,
par une émulation toute pacifique, vers des
progrès moraux, économiques et sociaux
toujours plus grands.
Pour cette œuvre bienfaisante, la
France peut être assurée 'de l'active et
loyale collaboration de nos gouvernements
et en particulier qu'on me permette de
le dire de celui qui n'a jamais cessé
d'appeler, avec la tendresse d'un père, et
1 au nom du prince de la paix, le désarme-
1 ment des esprits.
» Dieu veuille que bientôt, et en touta
vérité, on puisse appliquer aussi aux rap-
ports qui existeront entre les membres de
la grande famille humaine la parole des
livres 'saints joyeusement rappelée ces
jours-ci par notre liturgie. « La justice et
la paix se sont embrassées ».
» Monsieur le Président,.
» Aux vœux que nous venons d'exprimer
pour la prospérité de la France, nous joi-
gnons de tout cœur les souhaits que nous
formons pour votre félicité Personnelle.
Veuillez les accueillir avec votre habituelle
bienveillance. »
La réponse du Président
« Monsieur le Nonce,
» J'accueille bien volontiers les vœux des
membres du corps diplomatique dont vous
venez d'être, pour la première fois, l'inter-
prète et je vous remercie de l'esprit si ami-
cal pour la France dont vos paroles ont té-
moigné.
Il an'a été particulièrement agréable,
monsieur le Nonce, de relever dans votre
allocution l'expression de la sympathie
avec laquelle est suivie dans le monde l'œu-
vre pacificatrice que la France s'est trac4.c-.
L'année qui.vient de se terminer a éveillé
dans les ¡pays encore tout meurtris et en-
sanglantés par la guerre une immense es-
pérance. Marquant un nouveau progrès
dans la voie du rapprochement des na-
tions et die la solution arbitrale des liages,
elle a vu enfin s'établir, entre des peuples
que tant de conflits ont armés l'un contre
l'autre, une collaboration pacifique qui
sera pour le monde un gage certain de sé-
curité, si chacun y apporte une bonne vo-
lonté sincère et un esprit de généreuse hu-
manité, sains se départir d'une observation
loyale des engagements internationaux.
» Ces heureux résultats sont dûs à la
'conspieiïce que les peuples et les gouver-
nements prennent de plus en plus claire-
ment de la solidarité qui les unit, de la né-
cessité d'une équitable appréciation de
leurs intérêts réciproques et de la vanité
de cet égoïsme qui visait jad'is à édifier la
puissance d'un Etat sur là ruine d© ses
voisins. Plus que jamais, il apparaît que
la prospérité d'un pays ne peut se conce-
voir indépendamment de celle des autres.
Aussi, l'année qui s'ouvre répondra-t-elle,
j'en suis sûr, à nos vœux unanimes si elle
consacre pour l'avenir le redressement éco-
nomique et financier des nations qui ont
entreprise d'effacer les traces laissées chez
elles par plus profond bouleversement
enregistré par l'histoire, car l'effort indivi-
duel ainsi .accompli par chaque peuple est,
en définitive, à porter au, bénéfice du
monde entier.
» Je vous prie, monsieur le Nonce,
d'agréer l'expression des vœux sincères que
je forme pour tous les membres du coups
diplomatique, ainsi que pour les souve-
rains et chefs d'Etats dont je Nois les émi-
nents représentants assemblés autour de
voua. »'"•'̃
̃Leis corps constituas, les députations et
.délégations de l'armée et de la marine et
des diverses administrations ont été (tn-
suite reçus dans l'ordre accoutumé par le
président de la République.
Les réceptions ont pris fin vers seize
heures.
Les vœux de M. Mussolini
Le capitaine de vaisseau Bogettî, atta-
ché naval italien à Paris, est venu officiel-
lement porter à M. Georges Leygues, mi-
nistre de la marine, les voeux de S. Exc.NI.
Mussolini, pour sa personne et pour la ma-
rine française.
M. Georges Leygues a remercié le com-
mandant Bogetti de la .courtoise attention
du président du conseil, ministre de la
marine d'Itali-e. Il a chargé notre attaché
naval à Rome d'exprimer à S. Exc. M. Mus-
eolini, ses souhaits les meilleurs pour sa
personne et pour la marine italienne.
LE MEMORANDUM BRITANNIQUE
L'opposition du gouvernement de Canton
Hankéou, lor janvier.
M. Chen, ministre des affaires étrangères
du gouvernement cantonais, a télégraphié
à M. Kellow, secrétaire du Trésor des
Etats-Unis, une note concernant le bruit
qui court, annonçant que les Etats-Unis
ont l'intention d'approuver le memoran-
dum britannique sur la Chine.
M. Chen déclare notamment que la véri-
table signification des propositions britan-
niques au sujet des surtaxes est que les
deux tiers des revenus ainsi obtenus
iraient aux ennemis du gouvernement can-
tonais, ce qui retarderait la libération de
la Chine de l'impérialisme étranger, en lui
permettant de continuer la guerre civile.
M. Chen considère également que lesdites
propositions inciteraient les militaristes à
contrôler les ports ouverts aux étrangers,
particulièrement Shanghaï.
Les prêtres catholiques arrives Han-
kéou ont signalé de nombreux actes de vio-
lence des Chinois contre les chrétiens et
contre les étrangers.
La concession des étrangers à Kiu-Kiang
est gardée par des piquets de soldats, qui
empêchent l'entrée et la sortie.
LE MOUVEMENT DIPLOMATIQUE
Le mouvement diplomatique que nous
avons annoncé il y a quelques jours, et
qui a pour point'de, départ la retraite de
M. Seydoux et la nomination de M. de
Beaumarchais, ministre à Vienne, comme
directeur des affaires politiques et com-
merciales au Quai d'Orsay, sera complété
par la nomination de M. de Vaux, conseil-
ler à l'ambassade de Varsovie, comme mi-
nistre de France à Tirana.
On considère comme vraisemblable la
désignation de M. Dard à la légation de
France à Belgrade et celle de M. Henri
Cambon à la légation de France à Sofia.
Les Soviets et les Etats-Unis
Washington n'a fait aucune cffre
de reconnaissance à Moscou
Washington, 1er janvier.
Dans les milieux officiels américains' on'
dément la nouvelle publiée par certains
.journaux de Moscou selon lesquels la
Maison-Blanche aurait fait des ouvertures
au gouvernement des soviets en vue de la
reconnaissance des soviets par les Etats-
Unis.
On ajoute que tant que les eoviets n'au-.
roiit pas rendu les propriétés confisquées
aux citoyens américains et tant qu'ils
n'auront pas reconnu et accepté de payer
leurs dettes aux Etats-Unis, toute recon-
naissance de la part du gouvernement
américain sera entièrement impossible,
Les Échos
Une exposition française à Rome.
Dû 26 février au 8 avril, auiriai lieu,
dans la galerie Borghese, à la villa Um-
berto, urne exposition photographique
des monuments historiques français, or-
ganisée par l'Association française d'étu-
des artistiques de Paris.
L'exposition sera patronnéé par les
ministères de l'instruction publique de
France et d'Italie. La direction, générale
des beaux-arts d'Italie s'apprête à don-
ner S cette exposition française l'hospi-
talité la plus cordiale.
Avec l'aide de belles photographies et
d'un catalogue complet, les visiteurs
pourront se rendre compte du dévelop-
pement architectural français, surtout
à travers les cathédrales romanes et
gothiques.
M. Paul Vitry, conservateur du Lou-
vre, fera une série de conférences sur
l'art français.
On nous annonce de Superbagnères
(Luchon) que le record de Franco du
saut en skï vient d'être obtenu dans
cette station par le Norvégien Richter
(45 mètres contrôlés).
L'agrandissement de l'Hôtel de Super-
bagnères (140 chambres), les améliora-
tions réalisées dans l'organisation des
sports ont définitivement classé 'super.
bagnères comme station de sports d'hi-
ver de tout premier ordre.
Hauteur de la neige le ,29 décembre.
75 centimètres.:
A l'occasion du nouvel an, M. Ga-
briele d'Annunzio a envoyé à M. Musso-
lini la dépêche suivante
« 1927 annus mirabilis. Vivai, valeas,
vittgas.,
» Gabriel NUNTIUS. »
Cent millions de bijoux vont de la rue
de la Paix au 30 de la rue Le Peletier,
où vous les trouverez avec un rabais de
quarante pour cent chez.Polak Aîné, le
grand joaillier, qui, cessant le com-
merce de détail, vient d'installer des
bureaux où vous trouverez le meilleur
accueil.
L'adresse change, le goût et la mar-
que restent. -(Tel/
LE CADEAU VOLTIGEUR
Dans (les derniers jours de 1926, nous avons
connu le « cadeau voltigeur ». Etait-ce une
nouveauté? Peut-être pas. Mais, dans une
époque de crise
De M. Untel là Mme Igrec ce fut, dans ces
derniers jours, la course folle des présents.
A peine reçus et désempaquetés, ils prenaient
une route nouvelle. Dans cette multitude de
boîtes exquises de chocolats, de fleurs variées,
d'orchidées rares, de marrons très glacés, qui
se dispersait durant (huit jours çà et là, n'était-il
pas tentant de faire passer à une amie chère
l'un de ce.s envois plus chers encore, et de
remplir une de ces vieilles obligations mon-
daines ?
Rien (n'est agréable comme la surprise d'un
cadeau. Mais, une fois reçu, il rentre dans le
lot, au milieu des autres. Alors, om s'en détache
et on pense au plaisir que l'on ferait à quel-
qu'un ou à quelqu'une tout en passant pour
un ami attentionné. Voilà le cadeau s'élançant
vers une nouvelle destination.
C'est ainsi que, dans Paris, ont voltigé mille
et un présents en ces jours de fête. Ingénieuse
combinaison, ^puisqu'elle rend dix fois plus grand
le nombre des heureux. M. FouQuIER.
Chez Marny, à partir de demain
lundi, soldes annuels après inventaire et
occasions exceptionnelles. Tous les bas
ci-après. sont diminués avec couture,
semelle renforcée, baguettes à jours et
d'excellente qualité
En pure soie des Cévennes avec pied
et entrée fil et tout en soie, bas d'usage,
noir seulement 15 francs; toutes nuan-
ces mode 20 et 25 francs avec petit re-
vers fil 30 francs.
Bas fins maille 40 et 44 et bas maille
forte tout soie, nuances mode 40 francs
48 et 110 fin 50 francs.
En beau fil d'Ecosse bu mercerisé
10 et 15 francs.
En laine et laine et soie chiné 15 fr.
Belles chaussettes en fil et en laine,
fin de séries 5 et 10 francs.
En outre, pour inaugurer favorable-
ment l'année nouvelle, revision générale
des prix de nos séries courantes 33,
rue Tronchet.
Erreur d'adresse.
Lorsque l'Etat reçoit des petits cadeaux
ceux-ci doivent être l'objet d'un décret
d'acceptation avec référence de la desti-
nation donnée.
Un chef d'orchestre de Suède a offert
sa « partition de musique, accompa-
jnéë.de l'orchestration et intitulée Vive
!a France, marche d'honneur dédiée à
['armée française »̃
La publication à YOjficiel indique
xu'on l'a attribuée au « service de l'in-
«ndance (habillement) ».
Espérons que l'habillement «' sous-
,'entilera » l'ouvrage à un service plus
compétent
En hiver, des vêtements de laine sont
nieux indiqués pour les soldats.
Le Coq ]
TEMPÉRATURE ]
Probabilités pour la journée du 2 janvier
Région parisienne: vent d'ouest à nord-ouest
aible; ciel très nuageux,' brumeux, surtout le 1
aatin; bruines.. 1
Température stationnaire. 1
AUJOURD'HUI I {
13 heures. • Courses à Viaoennës. .j
PETITE FEUILLE,
Joseph Hollmann
Un éminent virtuose, et en même temps
un brave homme, est mort hier Joseph
Hollmnmi, le violoncelliste bien connu. Ce
Holaridaiis" s'était acclimaté à Paris depuis
de longues, très longues' années, et il fai-
sait partie du Tout-Paris musical, Quand
Hollmann1 n'était pas appelé 'comme soliste
sur l'estrade d'une de nos grandes associa-0
tions symphoniques, soit chez Colonne, soit
chez,Lamoureux, ou bien à ta Société des
Concerts du Conservatoire, on apercevrait
dans la salle sa belle tête originale,, son
front vaste et découvert, qui annonçaient
l'intelligence, 'l'énergie et l'opiniâtreté du
travailleur, une physionomie ouverte, fran.
che, présageant la bonté, et une chevelure
frisée, étonnamment abondante, qui indi-
quaient l'homme sortant du vulgaire, l'ar-
tiste. Hollman;n, mon seulement faisait da
la musique, il aimait la musique.
Sa réputation avait dépassé la Hollande
et la France'; il avait été appelé à jouée
dans toute l'Europe, dans les sociétés qui
faisaient appel à son talent comme dans
les cours princières qui l'invitaient à don-
ner des séances privées on à participer à
des fêtes de gala.
A ce propos, il aimait à conter une his4
toire qui lui était arrivée à Conatantitnople.,
Un jour, convié chez le Sultan, il arrive àl
l'heure dite le chef des gardes du palais*
voyant que l'artiste me voulait pas se sépa.
rer de la caisse de son. instrument, crut
avoir affaire à un conspirateur et enferma'
le iviolonceUiiste au. violon sans vouloir,
admettre aucune explication. Au bout
d'une heure, un officier de la maison mili-
taire du Sultan vint s'informer si le soliste!
n'avait pas été aperçu à son. entrée, décou.
vrit ce qui s'était passé et fit délivrer Jo.
seph Hollmann. Il raconta l'aventure au
Sultan qui ne se dérida point, mais fit re-
mettre au virituose avant qu'il eût joué
une belle bague à diamant et umej
bourse riem,plie de pièces d'or. Après le cou*
cert,le cachet promis vint en surplus ré-
compenser le talent de celui qui avait char.
mé Sa Majesté par sa virtuosité, par sa'
belle sonorité, par sa technique impec-
Saint-Saëns tenait Joseph Hoilmann erx
particulière estime il lui avait dédié plu-
sieurs de ses oeuvres, est je me peux pas 'ié«
rifier, à l'heure tardive où j'écris ces li.
gnes, si l'op/33, le Concerto en la mineur,-
ne porte pas le nom d'Hollmann. En to.us
cas, Hollmann de faisait valoir à merveille!
ce Concerto, ainsi que certain Chant saphù
que et Y Allegro appasionato du maîtire.
Pendant la guerre, Hollmann avait gêné.
reusement prêté son concours aux œuvres
de bienfaisance chaque fois qu'on avait
besoin de lui, il était présent. Ce Hollan-
dais était un bon patriote français. Il seras
regretté de tous ceux qui l'ont approché.
Louis Scjinëjder
Les Etrennes des Parisiens
Les budgets de la Ville et du départe-,
ment de la Seine ,sont chaque année en
sérieux déficit. Nos finances sont si
malencontreusement gérées que les pau-
vres contribuables parisiens doivent
supporter sans arrêt les fantaisies de
nos édiles. Pour 1927, ils auront encore
leurs feuilles d'impôts, leurs factures
plus lourdement grevées. Voici, à titre
documentaire, un aperçu des plus im-
portants des nouveaux tarifs et des ma-
jorations
Electricité 1 fr. 78 au lieu de 1 fr. 32 le
kilowatt.
Eau 1 fr. 53 au lieu do 1 fr. 29 te mètre
cube.
Charbon 4 fr. aux 100 'kilos.
Liquide.s 1,125 francs à l'hectolitre S
Fruits et conserves 60 francs.
Extraits et jus de viande, bouillons con-
centrés, sauces quenelles, pâtés en boîtes,
etc., 135 francs aux 100 kilos.
Gibier à plumes, 375 francs aux 100 kilos
(premier© catégorie).
Beurre de toute espèce, 72 francs aux
100 kilos.
Fruits secs, 75 francs aux 100 kilos.
Savons communs, 50 francs savons de
toilette, 150 francs aux 100 kilos.
Terrasses et étalages, tarif doublé.
Frais d'hôpitaux, 3 francs de plus par
jour.
Et, triomphalement, nos conseillers
municipaux. et généraux proclament
que les tarifs du gaz, du métropolitain
et des transports en commun ne seront
pas augmentés 1 C'est encore heureux,
Mais il- faut espérer que, le- moment
venu, les électeurs parisiens, si sévère-
ment étrillés, sauront se souvenir. Ils
n'ont pas d'autre moyen de défense.
A; V..
Notre situation
agricole
Le rétablissement du droif sur les blés,
Le monopole des btés en Suisse. La revi'
sion des baux ruraux le point de vue
des fermiers
PAR M.. CH. BRILLAUD DE LAUJARDIÈRE
Les aurons-nous ces belles étrennes
que les agriculteurs attendent? Janvier
leur apportera-t-il le rétablissement -du]
droit de 18 francs? Il faut'bien l'espé-
rer. Dans leur sabot de Noël, ils n'ont-
trouvé que déceptions l'effondrement
des cours, des interdictions de sortie,
sans parler des anathèmes de trop de
citadins.. On leur doit une compensa-
tion.
Une délégation, de l'Association des
producteurs de blé est allée trouver le
ministre. Elle lui a fait part de, l'émo-
tion soulevée chez les cultivateurs par,
la baisse qui atteint de. blé, ainsi que
beaucoup de produits agricoles, baisse
beaucoup plus sensible que celle". qïï'ori
constate sur la plupart des produits de
l'industrie. C'est pourquoi ils ont de- j
mandé le rétablissement du droit de'
t8 fr. 20, et même l'élévation de ce droit
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