Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-07-13
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 juillet 1882 13 juillet 1882
Description : 1882/07/13 (Numéro 1034). 1882/07/13 (Numéro 1034).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k524298b
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/02/2008
PARIS AS Centimes. DÉPARTEME~S ET~GAïŒ~ S~CENTIMESJ
Quînz!ème Annôe J~uxiSïM SM~–NSMN TOM
Jeudi 13 Juillet 18M
~TT~BS~YTSE~S~
D<~«t
ABONNEMENTS
PAMtt TroM moie. ia & B DtpAKT'r.
9, tealevard des ïtaHens, <
MB)Hn[M!JMtt*.MmUtT
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j AANNONCER
6..M.ÀOB DS J~ BOtmSE, 5 :? c
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ADMINISTRATION– !n
t~ beatevtrd des ItaHent, t
P* BtX aKUtt~ Ctt)0 HBU&M
t~o ttbonnNnentt pM'tent dM 1" M
a~'MMA.X~JB
M.MADIERDEMONTJAU. ~j
NosEcHOs.– t/ytDpntt/to. r
LE GÉNÉRAI, SKO.PELBFP.
FEux D'ARTipicE.– JPaa! .Ferrer. q
AZPAIRES D'EGYPTE.L.
SURLA PLAGE.P'.Mtt!!er.
Au PARLEMENT i.E SENAT. jtT. GrOt. LA
CHAMBRE. M9rr~o!.
A TRAVERS LA PRESSE; <~t< CHRONMUE DES TRIBUNAUX. AfaKre
LA BouRSE. ~Mtrt Prtpat.
TELEGRAMMES ET CORRESPONDANCE!LESLiVRES.
LES INONBATIONSDANSLE CENTRE.
NouVELLEt! DIVERSES. GSPORT.StrBeeyt.
ECHOS DES THEATRES. ArFEUILLETON LES ENPANTS DE LA BALLE. LoH/t
Dtzey!.
N. MM M MM!!
On nous fait une grosse querelle pour
l'habitude que nous ayons de rendre jus-
tice à nos adversaires. C'est un défaut
dont nous ne nous corrigerons point.
Nous disons leurs qualités et leurs dé-
fauts, comme nous faisons au besoin
pour nos amis; nous croyons que l'im-
partialité serait une habileté, si elle n'é-
tait pas un devoir. C'est d'ailleurs le plus
souvent une affaire de tempérament. On
naît impartial, comme d'autres naissent
capables de haine et d'injustice.
Nous étonnerions beaucoup de nos
lecteurs si nous citions les lettres, en
grand nombre, qu'on nous a écrites pour
nous reprocner d'être les apologistes, de
M. Gambetta. Nous ne croyons pas avoir
mérité ce reproche. Nous avons dit que
M. Gambetta est un orateur; nous n'a-
vons jamais dit qu'il fût un homme d'JE-
tat. Mais, s'écrie-t-on, pourquoi dire
qu'il est un orateur? Parce qu'il l'est,
tout simplement. Nous n'avons jamais
été le comparer, comme ses apôtresl'ont
fait tant de fois, à Mirabeau. Nous lais-
sons ces métaphores à ceux qui ont l'ha-
bitude de confondre M. Cazot avec Dan-
ton. Mais nous regardons sincèrement
M. Gambetta comme un des huit ou dix
orateurs qui honorent en ce moment nos
Assemblées.etnous le disons en hon-
nêtes gens, sans nous considérer pour
cela comme ses panégyristes.
M. Madier de Montjau est un de .ces
orateurs. Il n'a pas la verve et la spon-
tanéité de M. Gambetta; mais il y a,
dans ses discours, plus de logique et de
doctrine. Nous n'entendons pas par là
que M. Madier de Montjau soit grand
logicien, ni surtout qu'il soit 'savant; ce
n'est qu'une aNaire de comparaison. M.
Madier de Montjau n'a jamais eu qu'une
ambition, et c'est précisément celle
d'être un grand orateur. M. Gambetta,
au contraire, veut être président de la
République, et il a toujours voulu la
présider, en attendant qu'il en fût le
président officiel. Quand on a en tête de
pareilles visées, on est obligé à bien des
concessions et bien des artiûces c'est
ce qui explique toutes ses transforma-
tions qu'il a baptisées du nom d'oppor-
tunisme. M. Madier de Montjau, au con-
traire, est resté invariablement ndéle à
ses opinions d'autrefois. Ce qu'il pensait
en d848, il le pense en 1882 sur tous les
points, et il le répète sur le même ton.
C'est un homme monocorde. Il y a des
auditeurs que cela fatigue, et qui aiment
mieux les tours de gobelet et les chan-
gements à vue. D'autres admirent cette
innexibilité. Elle ne suppose pas une
grande activité d'esprit mais elle est
certainement la preuve d'un caractère
honorable.
Rien de plus différent, au physique,
que ces deux maîtres de la parole. M.
Gambetta est tout rond. Dans les por-
traits qu'il fait faire, on le représente;
avec des airs impérieux et dominateurs;
il semble toujours qu'il commande à des
révoltés, et qu'il va les faire tomber à
ses genoux par des tours de tête. Ce
n'est pas cela, du moins ce n'est pas
souvent cela. Il sait faire peur mais ce
qu'il sait le mieux, c'est de faire rire. Il
joue les tragiques mais c'est pour les
comiques qu'il était né. Crémieux di-
sait de lui, en parodiant un mot de Mo-
lière < Je crois qu'il réussira, car il est
bougon. Jamais homme n'a mieux fait
les imitations, ni mieux réussi un ca-
lëmbourg, ni trouvé des sarcasmes plus
mordants et dès-mots plus heureux ce
qui ne ~empêche pas, en forçant un peu
la note, d'être solennel et auguste dans
les occasions: c'est un homme'de tri-
bune très complet.
Madier de Montjau, au contraire, est
long, maigre, sec, solennel, avec une
voix bien timbrée, mais ayant peu de
registres, un geste légèrement préten-
tieux, toutes les façons de -1830. Il res-
semble un peu à ces vieux beaux qui
portent, à soixante ans, les modes de leur
jeunesse. Ses discours ont toujours de
la gravité; s'il lui arrive de sourire, ce
ne peut être qu'en particulier, et nous
doutons qu'il y réussisse. Il est toujours
apôtre à la tribune, où Gambetta est
toujours candidat.
Comme fond d'opinion, ils n'ont de
commun que leur animositë contre le
christianisme. Sur presque tous les au-
trespoints, ils diSèrent; car M. Madier de
Montjau est le contraire d'un opportu-
niste. Mais M. Gambetta, opportuniste
en toutes choses, ne l'est pas en fait de
christianisme. Il a, pour la religion de
la majorité, nne aversion très nette, très
franche, qu'il a manifestée en to~te oc-
casion, qui lui a attiré bien des haines,
et dont. nous sommes; bien, tentés de le
féliciter, au risque d'encourir de nou-
veaux reproches: non pas, bien en-
tendu, que nous le félicitions de haïr;
nous le louons seulement de ne pas
mentir. Nous voudrions, pour lui, qu'il
se prononçât avec autant de netteté
et de persévérance sur les autres points
de la politique. La seule concession
qu'il ait jamais faite, c'est de dire c~-
~!c<~M?Mg au lieu de christianisme.
Pour M. Madier de Montjau, il ne fait
jamais de concession, ni sur les mots, ni
sur les choses. Non seulement il est
franchement l'ennemi de la religion,
comme M. Gambetta mais il a sur lui
cette supériorité, de ne faire que la
grande guerre, et d'avoir un mépris sou-
verain pour les mensonges, les hypo-
crisies et les perfidies qu'on accumule
en ce moment sous prétexte d'habileté.
Parexemple, il dira si l'on veut: < Don-
nons la liberté d'enseigner à tout le
monde, excepté aux prêtres. Cela n'a
pas le sens commun, mais cela ne man-
que ni de clarté, ni de franchise.C'est
comme M. Gambetta quand il dit "Don-
nons le droit d'association à tout le
monde, excepté aux moines.
Mais quand on vient, avec des certifi-
cats d'aptitude pédagogique, connsquer
la liberté de l'enseignement secondaire,
tout en criant bien haut qu'on la donne,
M. Madier de Montjau arrache le mas-
que sans pitié. Il l'a fait lundi dernier,
aux applaudissements d'une grande
partie de la Chambre des députés, au
moment même où M. Ferry essayait de
faire comprendre au Sénat qu'une école
où le livre de M. Paul Bert est obliga-
toire est une école vraiment neutre.
Nous dirions volontiers à. ceux qui
font la guerre au christianisme de
grâce, prenez M. Madier de Montjau
pour modèle. Tout le monde ne peut
pas avoir son éloquence; mais tout le
monde devrait avoir sa franchise. Il n'a
pas de ûnesse mais il s'en vante. C'est
un homme qui ne va pas par quatre che-
mins.
Ce n'est pas lui qui dirait que le certi-
ficat d'aptitude pédagogique est un
moyen de sauver le christianisme 1
Nos E obo s
retapa ~Mt~< <~M ,r
La bourrasque dont !e centre était hier sur )a
mer d'Irlande s'est avancée tentement vers l'est et
couvre ce matin les Pays-Bas.
En France, Ïes pluies ont été générâtes on si-
gnale des orages dans !e Midi. Le ciel va s'éclaircir,
excepté dans nos régions de l'est et ta température
va rester inférieure à la normale.
Le baromètre descend à Vatentia. Le vent de
N.-O. va rétrograder vers zéro sur nos côtes, ame-
nant une éclairrie momentanée, en France.
En Proyence ;régnent des mauvais temps de N.' 0.
l.u
A 6 heure* et demie, dîner ~.u OrMd-Hotel
admission jusqu'à 7 heures.
Pendant ta. durée du d!ner, l'orchestte ae
M. Desgrangos jouera dans la nouvelle )Mlle de
musique. w$nn
'pota.getàpMca.Crëcy
Hors-d'ceuvre
~'d e! 'FUeidesole àla dieppoisc
Pommes de terre à r~ngiMe
Côte de bpouf aux laitues
Vol-au-vent a. la toutousaine
tVola.iUea de la. Bresse au cresson
Salade
.<,j,Petits pois & la française
< .n. T~te aux abricots
Glace
:r:E[trfait au'O&fe"
Dessorts
eh ~.qF.rom'~M,:fruits,.6tt)et~fou)~q
Le Mion des dames est ouvert aux voyagèùM.
Pittno, orgue, tables de jeux. Dîner A 1~ carte
M restaurant. Billards au Café Divan.
Le programme du dîner-concert. (Voir 4'pttfB«.) 1 au;"
Au Theatre-FrttnCMS. Les Ra~oftt.
OEMAtM j
Spectacles ~re~Mt~ A l'Opéra., la Comédie-
Française, l'Opéra-C(MtUt[uc. la. Porte-Sa.int-Mar-
tin, aux FoMes-Dr&matiques, la Ga!ié. aux
Nations, à. t'Ambigu, & Beaumarchais, à Cluny
et aux BouHes-du-Nord.
'M–
LA POLtTtOUE
La commission des.crédits égyptieDS
s'est réunie hier, aune heure.
Elle a nommé président M. Sarrien,
et secrétaire M. Ferdinand Dreyfus.
Après avoir entendu l'exposé des opi-
nions de ses membres, la commission a
décidé qu'elle entendrait immédiate-
ment le président du conseil et l'amiral
Jauréguiberry.
Ces deux ministres, qui se tenaient à
la disposition de la commission, ont été
introduits un neu avant trois heures.
M. dé Freycînet a donné de très lon-
gues explications non seulement sur la
question égyptienne, mais sur l'état de
nos forces maritimes, et a répondu aux
nombreuses Questions qui lui ont été
posées.
Les membres de la commission ont
gardé le secret sur cette séance, qui ne
s'est terminée qu'à cinq heures et de-
mie.
La commission se réunira de nouveau
ce matin, àneuf heures, et nommera vrai-
semblablement son rapporteur.; >,
tEMOMDEETLAVtH.E
Le président idu conseiL ministre des
affaires étrangères, a reçu ce matin M.
Sienkiévicz et .l'ambassadeur de Tur-
quie. 1 1
Il a eu un loitgentretien avec celui-ci.
Leroi etl&raimede Orrècesont arri-
vés. hier, à Copenhague, venant de Lu-
beck, comme nous l'avons déjà an-
noncé. Leurs Majestés passeront la plus
grande partie de l'été en Danemark.
M. le ministre de la république ar-
gentine à Paris vient de remettre au
préfet de la Seine une grande médaille
d'or qui a été frappée à l'occasion de
l'établissement dénnitif, à Buenos-Ay-
res, du siège du gouvernement argen-
tin.
Cette médaille sera déposée au musée
municipal de l'hôtel Carnavalet.
~~r n
La colonie belge de Paris fêtera, le 21
juillet, le 82° anniversaire de la fonda-
tion de la monarchie belge.
L'Académie de médecine a procédé,
dans sa dernière séance, à l'élection d'un
membre titulaire dans la section de
physique et de chimie, en remplacement
de M. Briquet, décédé. Les candidats
avaient été classés par la commission
dans l'ordre suivant en 1~ ligne, ex
~Mo, MM. Gariel et Javal; en 2° ligne,
M. Bouchardat fils; en 3° ligne, M.
Hardy; en 4' ligne, M. Onimus. Au
premier tour de scrutin, le nombre des
votants étant de 68 majorité 35 les
voies se sont réparties de la manière
suivante M. Gariel, 87 M. Javal, 8
M. Onimus, 3; M. Bouchardat, 2; M.
Hardy, '1. En conséquence, M. le docteur
Gariel, ingénieur des ponts et chaus-
sées, agrégé à la Faculté de médecine,
a été élu membre de l'Académie de mé-
decine. Sa nomination sera soumise à
l'approbation de M. le président de la
République.
La fête du 14 juillet seraagrémentée, à
Lille par l'apparition d'un journal dont
le titre est plein de promesses
.F
Inutile de dire que ce nouveau jour-
nal ne traitera que fort peu la question
high-Iiîè. è, t: 1
Fumisterie américaine:
Un industriel américain annonçait, il
y a quelque temps, dans les journaux,
qu'dl était en mesure d'envoyer, toute
personne qui eh ferait la demande, un
portrait, dune ressemblance frappante,
du défunt président Garneld, pour la
somme modique de 2 fr. 80.
Inutile de dire que les commandes
accompagnées de la somme demandée
affluèrent de toutes .p&ri&
Deux jours après, les souscripteurs
recevaient un timbre-poste qui portait
le portrait de M. Garneld, très ressem-
blant du reste..
Roublard d'Américain, va! 1
M. le général Farre n'assistera pas à
la revue du 14 juiHet.
L'ancien ministre de la guerre, l'ad-
versaire acharné des tambours, se rend
à Evian, d'où il ira passer quelque
temps dans le Valais. f e- < e 11,
Les régates internationales comprises
dans le programme de la fête du 14 juil-
let, et qui auront lieu devant le quai de
Javel, entre le pont de Grenelle et le
viaduc d'Auteuil, seront cette année
extrêmement intéressantes les rameurs
de nos différentes sociétés parisiennes
y lutteront, en eSet, contrôles meilleures
équipes de la Belgique et du nord. de la
France.
Soixante-sept embarcations prendront
part aux dix courses; le premier départ
sera donné à une heure très précise. Le
comité nous prie d'informer nos lecteurs
que, contrairement aux dispositions an-
térieures, le public sera gratuitement
admis sur le quai de Javel.
L'harmonie Godchause fera entendre
pendantles courses.~ ~j, j
Gë soir au dîner-concert du Grand-
Hôtel, l'orchestre de Desgranges exécu-
tera la marche royale espagnole, et, de-
main 14, on exécutera l'air national
anglais Le musée Grévin augmente le nombre
de ses journées populaires.
A l'occasion de Ta Fête nationale,
pendant quatre jours, les 13, 14,1S et
16 juillet, le prix d'entrée au musée
Grévin sera de un franc seulement. Les
enfants payeront moitié place..
Un grand congrès catholique aura
lieu prochainement à Lyon. Les orga-
nisateurs de ce congrès sont MM. le duc
deBroglie, le comte du Parc, de Valem-.
nat, le baron Le Mercier, MM. Frémy et
de Lachapelle.
M. Karabiberovitch, maire de Bel-
grade, est arrivé hier à Paris. Il assis-
tera demain au banquet de l'Hôtel de
Ville.
M. Georges Brostrom, consul de
Suède à Paris, vient d'être promu offi-
cier de la Légion d'honneur, à l'occasion
de la signature du traité de commerce
avec la Suède.
Hier a été célébré, à l'église de la Ma-
deleine, le mariage de M. Auguste-Ga-
briel-Georges Duruy, professeur au
lycée Henri IVetûls de l'ancien minis-
tre de l'Empire, avec Mlle Lôuise-Eugé-
nie-Jeanne Jubinal, nlle de l'ancien con-
seiller d'Etat.
Les témoins du marié étaient M. le
maréchal Canrobert et J.-B. Dumas,
membre de l'Académie française. MM. le
docteur Paris et Armand Durantin,
homme de lettres, servaient de témoins
à la mariée.
Plus âe mille personnes se pressaient
dans l'église pour assister a la céré-
monie.
Nous avons remarqué Mme la prin-
cesse Mathilde, M. le général Fleury, le
baron de Makau MM~ Prax-Paris, Pas-
teur, Jules Simon, Desjardin, Massenet,
l'amiral Mouchez, etc.
La messe a été chantée par M. l'abbé
de Mpncade, vicaire de Saint-Louis-
d'Antih, accompagné par l'excellente
maîtrise de la paroisse.
La bénédiction nuptiale a été donnée
par M. Bernard, curé de Saint-Jacques
du Haut-Pas.
A l'issue de la cérémonie, les jeunes
époux ont reçu, dans la sacristie, tous
les assistants qui sont venus les féli-
ter. Le dénié n'a pas duré moins d'une
heure.
Ainsi que nous l'avions annoncé, le
mariage civil de M. Abel Couvreux, fils
de M.Alphonse Couvreux, entrepreneur
des travaux du canal de Panama, asso-:
Cié avec M. H. Hersent, a été célébra le
~0 juillet, à Petit-Bourg (Seine-et-Oise),
avec grande pompe.
Parmi les témoins, nous citerons M.
Ferdinand de Lesseps, pour M. Cou-
vreux, et M. Feray, sénateur, le grand
industriel d'Essonnes, pour la famille
Decauville.
Un charmant spectacle, c'était le dé-
nié des huit cents ouvriers des établis-
sements appartenant a. la famille Decau-
ville, divisés par pelotons de différents
états, musique en tête, bannières de
chaque corporation déployées. Ils -ve-
naient d'offrir à la nouvelle mariée un
superbe bronze, réduction de la Jeanne-
d'Arc de Frémiet.
M. F. de Lesseps, vivement impres-
sionné, n'a pas résisté au plaisir de fé-
liciter, par quelques paroles bien sen-
ties, les auteurs de cette touchante ma-
nifestation, qui honore les ouvriers
comme les patrons.
t Hier, à midi, à l'église Saint-Phi-
Hppe-du-Roule, avait lieu la bénédiction
nuptiale. L'absence de M. de Lesseps
était remarquée. Le grand Français était
parti le matin même de Paris, se ren-
dant â*Suez, pour défendre la neutralité
de son canal menacée.
L'afnuence était considérable à l'é-
glise. Tout le personnel du service des
travaux de la Compagnie de Panama y
ngurait. Ce personnel, qui est très atta-
ché à M. Abel Couvreux, lui a fait don,
à l'occasion du mariage, d'une statue,
réduction en bronze du Courte mili-
<Talazac a chanté l'e Maria de Gou-
nod. Les orgues étaient tenues par
M. Bourdeau.
'Nous apprenons la mort du sculpteur
Eugène Simonis, ancien directeur de
l'Académie royale des beaux-arts de Bel-
gique, qui est décédé hier, à Bruxelles,
âgé de soixante-douze ans.
Né à Liège, Eugène Simonis fit une
partie de ses études artistiques en Italie
et, lorsqu'il revint à Bruxelles, il ne tarda
pas à obtenir de brillants succès dans
les genres les plus 'variés. On lui doit
notamment la statue de Godefroid de
Bouillon, le frontispice du théâtre de
la Monnaie, le mausolée du chanoine
Trieste à Sainte-Gudule, les lions de la
colonne du Congrès et un grand nombre
de bustes.
On connaît également de lui la sta-
tuette représentant un enfant pleurant
sur un tambour crevé, qui obtint un suc-
cès européen.
Eugène Simonis avait l'instinct du
grand, le don du pittoresque, et il ne
craignait pas le théâtral, mais il avait
aussi la grâce et l'humour. Sa mort
laisseraungrand vide dans le monde
artistique de Belgique.
Eugène Simonis avait épousé Mlle Eu-
génie Orban, sœur du ministre des af-
faires étrangères.
Annonçons aussi la mort d'un autre
artiste belge, M. Louis Verwée, un pein-
tre de grand talent, qui est décédé à
l'âge de cinquante ans..
Le défunt était le frère de M. Alfred
Verwée, le peintre animalier bien connu.
-'y~ f'<
NOUVELLES A LA MA)M
La baronne de X. reçoit la visite
d'une amie.
A ses pieds est un journal, vieux de
quelques jours, dans lequel elle relisait
le récit des troubles d'Alexandrie Euro-
péens massacrés, consuls blessés, etc.
Que faisiez-vous là, ma chère ? in-
terroge l'amie. '1
Je rêvais à faire nommer mon
mari consul 1
w
Entre concierges:
–Eh bien ? ma pauvre dame Pidoux,
votre mari va-t~il mieux?
Ne m'en parlez pas ). le médecin
dit qu'il a mal ~M. p~Mf~s et qu'il faut
lui mettre des cataplasmes ~M~M~/s t.
i
Le comble de la valeur
Ne jamais se rendre.même a l'évi-
dence." m
Le comble de la médecine militaire
< Couper la ûëvre. avec une épée.
'MM OOMtNO
LE GENERtL SKOBELEFF
aat-~s .H
)' <
'L'Agence Havas nous communique la
dépêche suivante ,1
La dépèche de condoléance adressée à la
sœur du gén6r,al SkobeteB', et attribuée par
le télégraphe à l'empereur de Russie, a
été envoyée par l'empereur d'Allemagne
à l'ambassade allemande à Saint-Péters-
bourg, pour être transmise à la princesse
Bielosselski.
Inutile d'insister sur l'importance de
ce démenti, qui paraît donner une signi-
fication particulière au mutisme, si vive-
ment commenté, de la presse officielle du
gouvernement russe! l N.
N.
FEUX D ARTtFtCE
SONNET
Donc on banquettera !e treize ? Les élus
Pendront la crémaillère au nouvel édifice.
Vins fins et mets choisis abondent à l'office
La fête qu'on prépare est celle des goulus
Les autres jeûneront le troupeau des exclue!
Les employés feront un léger sacrifice
Et ne passeront pas à ta caisse on n'a p!us
D'argent mais ils iront voir les feux d'artifice I
Car on ne peut vraiment tout avoir A fois,
Gratifications et banquets C'est un choix
A faire, et le Conseil, d'ailleurs, fut unanime.
Songeant aux mtlheureux,jepense qu'il n'était
Pas si bête, ce vers du barde Belmontet
« Le vrai feu d'artifice est d'être magnanime *<
PAUL FERRtER.
6
Jeunes et Vieilles Filles
1'; ;y^,
La vieille fille vient à Paris pour se faire
faire des robes de printemps et acheter un
chapeau orné d'une branche de lilas blanc.
Elle descend, avec les amis qui la remor-
quent, dans un hôtel e honnête », mange~
à table d'hôte, et rougit encore quand un
voisin obligeant lui verse à boire; les
hommes lui font toujours un certain petit
effet, probablement parce qu'ils ne lui en
ont jamais fait un grand. Elle a suivi seule
<: le fleuve de la vie et pourtant elle eût
aimé, la pauvre délaissée, avoir à son bord
pilote et rameurs.
Ses amis sont enchantés qu'elle ait fait
avec eux le voyage de Paris c'est elle
qui, dans la rue, donne la main aux en-
fants, et qui, dans les musées, emmène
prestement les jeunes filles dès qu'elle
aperçoit un tableau ou une statue dont il
est opportun de détourner leurs regards.
Parfois, s'aventurant seule, elte arrive le
matin à la po'rte du Bon Marché avant
que les, volets soient ouverts; entre au,
ZoMC~ à midi, et n'en sort qu'à sept heu-
res marchande et emporte elle-même dans
un fiacre tout ce qu'elle a choisi, pour être
bien certaine qu'on ne lui donnera pas au-
tre chose à la place.
Dans sa chambre d'hôtel règne l'ordre le
plus parfait :elle s'y est installée aussi mi-
nutieusement que si elle devait y passer
sa vie.
Elle va très volontiers à l'Opéra-Comi-
que, au Châtelet, à la Porte-Saint-Martin,
mais s'abstient d'aller aux autres théâtres,
ayant entendu dire que les pièces qu'on y
joue ne conviennent pas à une <: demoi-
selle La virginité tenant, à ses yeux, lieu
de jeunesse jusqu'à la consommation des
ans, elle s'impose courageusement toutes
sortes de petites privations, sous prétexte
qu'elle n'a pas eu les grandes jouissances.
~<=
L'héritière jeune, et parfois jolie, arrive
à Paris au moment des bals de printemps,
pour être montrée à un <: monsieur tant
soit peu fatigué et décavé mais c'est une
très belle alliance, et, dans son départe-
ment, il n'y a rien d'assez elle.
C'est une vraie perle parfaitement éle-
vée principes sévères; un million de dot
et des espérances superbes pas gauche du
tout, et ne demandant qu'à se j~ter à corps
perdu dans le tourbillon des belles mon-
daines chantées par la presse se voir dans
les colonnes d'un journal est le point cul-
minant de son ambition. Depuis que la ti-
midité est démodée, on ne distingue ~pas
facilement, du premier coup d'œil, l'héri-
tière de province de l'héritière parisienne,
ces petites filles sachant toutes, en venant
au monde, porter les plus audacieux costu-
mes, et jacasser sans rien dire, en riant de
tout.
Les parents de la jeune fille à marier
sont richement campés dans un < bel ap-
partement garni et le contrat sera signé
sur une table imitation de Boule, sur-
chargée d'ornements de bronze doré.
On amène à Paris la jeune fille sans dot
pour la placer d'une façon ou de l'autre.
On espère lui procurer une position hono-
rable, ou, mieux encore, un mari, et la
plupart du temps elle y trouve un amant.
Elle est, à son arrivée, généralement ac-
compagnée par un père, brave capitaine en
retraite, une mère d'une haute vertu, ou
une tante jle grand mérite tous ces hon-
nêtes gens sont animés des intentions les
plus louables.
On descend dans un hôtel pas trop
cher, et on dîne à table d'hôte, avec le se-
cret espoir d'y rencontrer un prince russe
ou un membre du Parlement anglais, gens
renommés pour leurs fantaisies et capables
d'épouser une femme pour ses yeux/quand
ils sont beaux. Les occasions se rencon-
trent rarement; la jeune fille pauvre entre
au Conservatoire, si elle a la moindre fibre
artistique, et, à défaut de cette fibre, dans
un de ces bazars universels, phalanstères
colossaux, où homme! et femmes vivent
dans une facile confraternité. Elle y végète
obscure et ignorée, si elle s'amourache
d'uncamaradedu rayon voisin; mais, si elle
sait ménager son < capital x pour une meil-
leure occasion, elle sortira un beau soir de
son propre rayon ~lans le coupé d'un vieux
satyre ravi d'avofr fait pareille trouvaille,
et bientôt après elle sera connue et cotée.
Le jour où père, mère, tante, apprennent
qu'elle a sombré dans « l'océan parisien
ils jettent les hauts cris, et s'arrachent les
cheveux 1
Fallait pas qu'ils l'y mènent! l
La fille de vieille roche peu < fortunée
vient à Paris pour se donner un relief qui
rapporte mille pour cent. On la fait habil-
ler par les grandes faiseuses on lui fait
prendre des leçons des grands maîtres, et
on la conduit dans le monde.
A chaque printemps nouveau, elle ar-
rive avec les hirondelles et part avec les
chevaux de courses l'apprentissage com-
mence vers ses dix-sept ans, et se termine
à vingt; elle doit alors être parfaitement
perfectionnée dans les arts, et dans l'art
de se. faire valoir. Elle empoigne ensuite
un vieux beau de sa localité ayant ~r-
tune, titre, hôtel, chevaux, et auquel ifne
manque qu'une femme supérieurement
élégante.
Sa dot peut être évaluée ainsi
Trois mille francs de rente trois pour
cent soixante mille francs; cent quinze
obligations Midi: quarante mille fraUtCS;
leçons de chant données par Judic: vingt-
cinq mille francs leçons d'équitation don-
nées par la vieille Fanny vingt-cinq, mille
francs. Transformation due aux costumes
de Caroline et aux chapeaux de Virot:
vingt-cinq mille francs. Grand air pris au
faubourg Saint-Germain cinquante mille
francs allures séduisantes pnses dans, 1~
quartier François I": cinquante m~e
francs. .j,
Total de la dot trois cent mille francs,
dont cent mille seulement versés en va.
leurs ayant cours à la Bourse.
SHOOUMam
< J~'SJ.
AFFAIRES D EGYPTE
't i< .t )'; .f
t.
Bombardement d'Atexandrte Fh,-
Le drapeau parlementaire Hotte sur `
Alexandrie depuis hier mais les dépê-
ches transmises par le câble anglais ne
disent pas si les violences t[ue l'Angle-
terre a jugées nécessaires pour relever
son prestige et s'emparer du canal de
Suez ont cessé.
Jusqu'à l'arrivée d'autres renseigne-
ments, nous en sommes réduits a. enre-
gistrer les correspondances de source
anglaise. Le correspondant du~yd! télégraphie à ce journal, à la date
'du 11 juillet, à borddel'/M~Mc'
,1
Au moment où le bombardement allait
commencer, des officiers turcs se sont ren-
dus à bord de l'/MetMCt6~e, porteurs d'une
communication demandant de retarder .tes
hostilités et oyy~K< de ~MOM~e)' ~a c~-
MO~M ~Mt a~remparts et dans les forts.
Z'aM!tf< Sey~KOMr ~~poMa!t< gMe ~g
temps ~M Më~ocKï~OMx était paA!
Les ofnciers sont alors retournés à
tetre et bientôt après, l'amira) a' donne `
le signal d'engager l'action sur toute la
ligne.
La fumée des canons resta longtemps
si épaisse qu'il était impossible de juger de
l'effet de notre tir.
'Pendant ce temps, les projectiles enne'
mis tombaient drus et serrés autour de nos
vaisseaux.
Vers neuf heures, la plupart des ca-
nons des forts étaient réduits au silence,
mais quatre canons rayés du fort Mex
continuaient à nous inquiéter considéra-
blement. e-
Cependant, le feu des canonnières les
eut bientôt, eux aussi, réduits au silence,
et à une heure, un détachement de douze
hommes, tant ofaciers que sotdats, débar-
quait de r/MNtMCtMc, et, après avoir nagé
a travers le ressac, faisaient sauter les
canons au moyen de fulmi-cotan.
"Nos vaisseaux ont peu souffert. Un
des canons du -PeMe~e. été démonté. La
cuirasse du ~Mper& a été percée en'deux
endroits. Les arti)teurs égyptiens se sont
tenus auprès de leurs pièces jusqu'au mo'
ment où les forts se sont écroulés.
Heureusemeut pour les Anglais, les
Egyptiens ne possédaient pas d'obus, au-
trement nos pertes auraient été beaucoup
plus graves.
Nous n'avons pas de nouvelles de la
ville.
Demain mercredi, les vaisseaux atta-
queront les forts à l'intérieur du port.' ·
Le même correspondant, télégraphiant
hier. à neuf heures du matin, annonça
que les marins anglais allaient ~débar~
quer ann d'enclouerles canons de toutes
les batteries.
Une dépêche ofncielle, reçue à Tami~
rauté de Londres, constate que les pertes
des Anglais s'élèvent à cinq morts et
vingt-sept blessés.
Pendant le~combat plusieurs incenSies
ont éclaté dans la ville.
D'après les dernières nouvelles, le
drapeau parlementaire est toujours ar-
boré. f
On n'a aucune nouvelle du Khédive,
dont le sort, au milieu d'une population
exaspérée et d'une soldatesque fanati-
que, est absolument inconnu.
Pour compléter nos informations sur
le bombardement, nous empruntons aux
journaux anglais les détails suivants
Le premier coup du canon, dit le corres-
pondant du r~es. a été tiré par l'A~a~tt-
~a sur le fort de Pharos. Là-dessus, r7M- *1
ctMCtMe hissa le signal d'attaquer les Tiat-
teries ennemies, et ouvrit le feu sur le fort
de Mex, secondé par le .afoMK<~ope. Quelques secondes après, le-SM~~M,
lesur le fort de Pharos et de Ras el-Tin.
L'ennemi parut n'avoir attendu que cette
attaque, car il répondit immédiatement aux
canons anglais..
Dès le premier quart d'heure, on put s'a-
percevoir de la supériorité des canons an-
glais. L'.f~eaM6~6 se distinguait particu-
lièrement par l'exactitude de son tir. Tous
ses énormes obus éclataient dans le fort de
Ras-el-Tin ou de Mex, quoiqu'il enfùtéloi-
gné de 4,500 mètres.
Vers trois heures et demie, le r<~<~tM
réussit à faire sauter la poudrière du fort
Paros. Le feu des Egyptiens cessait. A cinq
heures de l'après-midi, les canons ahe'Iais
se turent.
L'effet de la canonnade est terrible. Les
forts sont réduits à un monceau de ruines.
L'obstination et le courage des Egyptiens
à tenir leurs batteries jusqu'au dernier in-
stant sont dignes de tout éloge. Si leurs
pointeurs avaient': valu les pointeurs an-
glais, les pertes du côté delà flotte eussent
été considérables.
Pendant le bombardement, le 7'~M!ëf a échoué et a dû être renfloué par le Co~-
<~or. Cette canonnière, armée seulement de
deux canons moyens, a attaqué ensuite
seule le fort Marabout, armé de quatre gros
canons et de vingt autres bouches à feu.
La canonnière a réussi a démonter trois
des grosses pièces égyptiennes et s'est reti-
rée sans avoir subi aucun dommage, qùo~-
'1')
Quînz!ème Annôe J~uxiSïM SM~–NSMN TOM
Jeudi 13 Juillet 18M
~TT~BS~YTSE~S~
D<~«t
ABONNEMENTS
PAMtt TroM moie. ia & B
9, tealevard des ïtaHens, <
MB)Hn[M!JMtt*.MmUtT
tM MÀt
"IDEr'C~ior~
j A
jtt & t'A
ADMINISTRATION– !n
t~ beatevtrd des ItaHent, t
P* BtX aKUtt~ Ctt)0 HBU&M
t~o ttbonnNnentt pM'tent dM 1" M
a~'MMA.X~JB
M.MADIERDEMONTJAU. ~j
NosEcHOs.– t/ytDpntt/to. r
LE GÉNÉRAI, SKO.PELBFP.
FEux D'ARTipicE.– JPaa! .Ferrer. q
AZPAIRES D'EGYPTE.L.
SURLA PLAGE.P'.Mtt!!er.
Au PARLEMENT i.E SENAT. jtT. GrOt. LA
CHAMBRE. M9rr~o!.
A TRAVERS LA PRESSE; <~t<
LA BouRSE. ~Mtrt Prtpat.
TELEGRAMMES ET CORRESPONDANCE!
LES INONBATIONSDANSLE CENTRE.
NouVELLEt! DIVERSES. GSPORT.StrBeeyt.
ECHOS DES THEATRES. ArFEUILLETON LES ENPANTS DE LA BALLE. LoH/t
Dtzey!.
N. MM M MM!!
On nous fait une grosse querelle pour
l'habitude que nous ayons de rendre jus-
tice à nos adversaires. C'est un défaut
dont nous ne nous corrigerons point.
Nous disons leurs qualités et leurs dé-
fauts, comme nous faisons au besoin
pour nos amis; nous croyons que l'im-
partialité serait une habileté, si elle n'é-
tait pas un devoir. C'est d'ailleurs le plus
souvent une affaire de tempérament. On
naît impartial, comme d'autres naissent
capables de haine et d'injustice.
Nous étonnerions beaucoup de nos
lecteurs si nous citions les lettres, en
grand nombre, qu'on nous a écrites pour
nous reprocner d'être les apologistes, de
M. Gambetta. Nous ne croyons pas avoir
mérité ce reproche. Nous avons dit que
M. Gambetta est un orateur; nous n'a-
vons jamais dit qu'il fût un homme d'JE-
tat. Mais, s'écrie-t-on, pourquoi dire
qu'il est un orateur? Parce qu'il l'est,
tout simplement. Nous n'avons jamais
été le comparer, comme ses apôtresl'ont
fait tant de fois, à Mirabeau. Nous lais-
sons ces métaphores à ceux qui ont l'ha-
bitude de confondre M. Cazot avec Dan-
ton. Mais nous regardons sincèrement
M. Gambetta comme un des huit ou dix
orateurs qui honorent en ce moment nos
Assemblées.etnous le disons en hon-
nêtes gens, sans nous considérer pour
cela comme ses panégyristes.
M. Madier de Montjau est un de .ces
orateurs. Il n'a pas la verve et la spon-
tanéité de M. Gambetta; mais il y a,
dans ses discours, plus de logique et de
doctrine. Nous n'entendons pas par là
que M. Madier de Montjau soit grand
logicien, ni surtout qu'il soit 'savant; ce
n'est qu'une aNaire de comparaison. M.
Madier de Montjau n'a jamais eu qu'une
ambition, et c'est précisément celle
d'être un grand orateur. M. Gambetta,
au contraire, veut être président de la
République, et il a toujours voulu la
présider, en attendant qu'il en fût le
président officiel. Quand on a en tête de
pareilles visées, on est obligé à bien des
concessions et bien des artiûces c'est
ce qui explique toutes ses transforma-
tions qu'il a baptisées du nom d'oppor-
tunisme. M. Madier de Montjau, au con-
traire, est resté invariablement ndéle à
ses opinions d'autrefois. Ce qu'il pensait
en d848, il le pense en 1882 sur tous les
points, et il le répète sur le même ton.
C'est un homme monocorde. Il y a des
auditeurs que cela fatigue, et qui aiment
mieux les tours de gobelet et les chan-
gements à vue. D'autres admirent cette
innexibilité. Elle ne suppose pas une
grande activité d'esprit mais elle est
certainement la preuve d'un caractère
honorable.
Rien de plus différent, au physique,
que ces deux maîtres de la parole. M.
Gambetta est tout rond. Dans les por-
traits qu'il fait faire, on le représente;
avec des airs impérieux et dominateurs;
il semble toujours qu'il commande à des
révoltés, et qu'il va les faire tomber à
ses genoux par des tours de tête. Ce
n'est pas cela, du moins ce n'est pas
souvent cela. Il sait faire peur mais ce
qu'il sait le mieux, c'est de faire rire. Il
joue les tragiques mais c'est pour les
comiques qu'il était né. Crémieux di-
sait de lui, en parodiant un mot de Mo-
lière < Je crois qu'il réussira, car il est
bougon. Jamais homme n'a mieux fait
les imitations, ni mieux réussi un ca-
lëmbourg, ni trouvé des sarcasmes plus
mordants et dès-mots plus heureux ce
qui ne ~empêche pas, en forçant un peu
la note, d'être solennel et auguste dans
les occasions: c'est un homme'de tri-
bune très complet.
Madier de Montjau, au contraire, est
long, maigre, sec, solennel, avec une
voix bien timbrée, mais ayant peu de
registres, un geste légèrement préten-
tieux, toutes les façons de -1830. Il res-
semble un peu à ces vieux beaux qui
portent, à soixante ans, les modes de leur
jeunesse. Ses discours ont toujours de
la gravité; s'il lui arrive de sourire, ce
ne peut être qu'en particulier, et nous
doutons qu'il y réussisse. Il est toujours
apôtre à la tribune, où Gambetta est
toujours candidat.
Comme fond d'opinion, ils n'ont de
commun que leur animositë contre le
christianisme. Sur presque tous les au-
trespoints, ils diSèrent; car M. Madier de
Montjau est le contraire d'un opportu-
niste. Mais M. Gambetta, opportuniste
en toutes choses, ne l'est pas en fait de
christianisme. Il a, pour la religion de
la majorité, nne aversion très nette, très
franche, qu'il a manifestée en to~te oc-
casion, qui lui a attiré bien des haines,
et dont. nous sommes; bien, tentés de le
féliciter, au risque d'encourir de nou-
veaux reproches: non pas, bien en-
tendu, que nous le félicitions de haïr;
nous le louons seulement de ne pas
mentir. Nous voudrions, pour lui, qu'il
se prononçât avec autant de netteté
et de persévérance sur les autres points
de la politique. La seule concession
qu'il ait jamais faite, c'est de dire c~-
~!c<~M?Mg au lieu de christianisme.
Pour M. Madier de Montjau, il ne fait
jamais de concession, ni sur les mots, ni
sur les choses. Non seulement il est
franchement l'ennemi de la religion,
comme M. Gambetta mais il a sur lui
cette supériorité, de ne faire que la
grande guerre, et d'avoir un mépris sou-
verain pour les mensonges, les hypo-
crisies et les perfidies qu'on accumule
en ce moment sous prétexte d'habileté.
Parexemple, il dira si l'on veut: < Don-
nons la liberté d'enseigner à tout le
monde, excepté aux prêtres. Cela n'a
pas le sens commun, mais cela ne man-
que ni de clarté, ni de franchise.C'est
comme M. Gambetta quand il dit "Don-
nons le droit d'association à tout le
monde, excepté aux moines.
Mais quand on vient, avec des certifi-
cats d'aptitude pédagogique, connsquer
la liberté de l'enseignement secondaire,
tout en criant bien haut qu'on la donne,
M. Madier de Montjau arrache le mas-
que sans pitié. Il l'a fait lundi dernier,
aux applaudissements d'une grande
partie de la Chambre des députés, au
moment même où M. Ferry essayait de
faire comprendre au Sénat qu'une école
où le livre de M. Paul Bert est obliga-
toire est une école vraiment neutre.
Nous dirions volontiers à. ceux qui
font la guerre au christianisme de
grâce, prenez M. Madier de Montjau
pour modèle. Tout le monde ne peut
pas avoir son éloquence; mais tout le
monde devrait avoir sa franchise. Il n'a
pas de ûnesse mais il s'en vante. C'est
un homme qui ne va pas par quatre che-
mins.
Ce n'est pas lui qui dirait que le certi-
ficat d'aptitude pédagogique est un
moyen de sauver le christianisme 1
Nos E obo s
retapa ~Mt~< <~M ,r
La bourrasque dont !e centre était hier sur )a
mer d'Irlande s'est avancée tentement vers l'est et
couvre ce matin les Pays-Bas.
En France, Ïes pluies ont été générâtes on si-
gnale des orages dans !e Midi. Le ciel va s'éclaircir,
excepté dans nos régions de l'est et ta température
va rester inférieure à la normale.
Le baromètre descend à Vatentia. Le vent de
N.-O. va rétrograder vers zéro sur nos côtes, ame-
nant une éclairrie momentanée, en France.
En Proyence ;régnent des mauvais temps de N.' 0.
l.u
A 6 heure* et demie, dîner ~.u OrMd-Hotel
admission jusqu'à 7 heures.
Pendant ta. durée du d!ner, l'orchestte ae
M. Desgrangos jouera dans la nouvelle )Mlle de
musique. w$nn
'pota.getàpMca.Crëcy
Hors-d'ceuvre
~'d e! 'FUeidesole àla dieppoisc
Pommes de terre à r~ngiMe
Côte de bpouf aux laitues
Vol-au-vent a. la toutousaine
tVola.iUea de la. Bresse au cresson
Salade
.<,j,Petits pois & la française
< .n. T~te aux abricots
Glace
:r:E[trfait au'O&fe"
Dessorts
eh ~.qF.rom'~M,:fruits,.6tt)et~fou)~q
Le Mion des dames est ouvert aux voyagèùM.
Pittno, orgue, tables de jeux. Dîner A 1~ carte
M restaurant. Billards au Café Divan.
Le programme du dîner-concert. (Voir
Au Theatre-FrttnCMS. Les Ra~oftt.
OEMAtM j
Spectacles ~re~Mt~ A l'Opéra., la Comédie-
Française, l'Opéra-C(MtUt[uc. la. Porte-Sa.int-Mar-
tin, aux FoMes-Dr&matiques, la Ga!ié. aux
Nations, à. t'Ambigu, & Beaumarchais, à Cluny
et aux BouHes-du-Nord.
'M–
LA POLtTtOUE
La commission des.crédits égyptieDS
s'est réunie hier, aune heure.
Elle a nommé président M. Sarrien,
et secrétaire M. Ferdinand Dreyfus.
Après avoir entendu l'exposé des opi-
nions de ses membres, la commission a
décidé qu'elle entendrait immédiate-
ment le président du conseil et l'amiral
Jauréguiberry.
Ces deux ministres, qui se tenaient à
la disposition de la commission, ont été
introduits un neu avant trois heures.
M. dé Freycînet a donné de très lon-
gues explications non seulement sur la
question égyptienne, mais sur l'état de
nos forces maritimes, et a répondu aux
nombreuses Questions qui lui ont été
posées.
Les membres de la commission ont
gardé le secret sur cette séance, qui ne
s'est terminée qu'à cinq heures et de-
mie.
La commission se réunira de nouveau
ce matin, àneuf heures, et nommera vrai-
semblablement son rapporteur.; >,
tEMOMDEETLAVtH.E
Le président idu conseiL ministre des
affaires étrangères, a reçu ce matin M.
Sienkiévicz et .l'ambassadeur de Tur-
quie. 1 1
Il a eu un loitgentretien avec celui-ci.
Leroi etl&raimede Orrècesont arri-
vés. hier, à Copenhague, venant de Lu-
beck, comme nous l'avons déjà an-
noncé. Leurs Majestés passeront la plus
grande partie de l'été en Danemark.
M. le ministre de la république ar-
gentine à Paris vient de remettre au
préfet de la Seine une grande médaille
d'or qui a été frappée à l'occasion de
l'établissement dénnitif, à Buenos-Ay-
res, du siège du gouvernement argen-
tin.
Cette médaille sera déposée au musée
municipal de l'hôtel Carnavalet.
~~r n
La colonie belge de Paris fêtera, le 21
juillet, le 82° anniversaire de la fonda-
tion de la monarchie belge.
L'Académie de médecine a procédé,
dans sa dernière séance, à l'élection d'un
membre titulaire dans la section de
physique et de chimie, en remplacement
de M. Briquet, décédé. Les candidats
avaient été classés par la commission
dans l'ordre suivant en 1~ ligne, ex
~Mo, MM. Gariel et Javal; en 2° ligne,
M. Bouchardat fils; en 3° ligne, M.
Hardy; en 4' ligne, M. Onimus. Au
premier tour de scrutin, le nombre des
votants étant de 68 majorité 35 les
voies se sont réparties de la manière
suivante M. Gariel, 87 M. Javal, 8
M. Onimus, 3; M. Bouchardat, 2; M.
Hardy, '1. En conséquence, M. le docteur
Gariel, ingénieur des ponts et chaus-
sées, agrégé à la Faculté de médecine,
a été élu membre de l'Académie de mé-
decine. Sa nomination sera soumise à
l'approbation de M. le président de la
République.
La fête du 14 juillet seraagrémentée, à
Lille par l'apparition d'un journal dont
le titre est plein de promesses
.F
Inutile de dire que ce nouveau jour-
nal ne traitera que fort peu la question
high-Iiîè. è, t: 1
Fumisterie américaine:
Un industriel américain annonçait, il
y a quelque temps, dans les journaux,
qu'dl était en mesure d'envoyer, toute
personne qui eh ferait la demande, un
portrait, dune ressemblance frappante,
du défunt président Garneld, pour la
somme modique de 2 fr. 80.
Inutile de dire que les commandes
accompagnées de la somme demandée
affluèrent de toutes .p&ri&
Deux jours après, les souscripteurs
recevaient un timbre-poste qui portait
le portrait de M. Garneld, très ressem-
blant du reste..
Roublard d'Américain, va! 1
M. le général Farre n'assistera pas à
la revue du 14 juiHet.
L'ancien ministre de la guerre, l'ad-
versaire acharné des tambours, se rend
à Evian, d'où il ira passer quelque
temps dans le Valais. f e- < e 11,
Les régates internationales comprises
dans le programme de la fête du 14 juil-
let, et qui auront lieu devant le quai de
Javel, entre le pont de Grenelle et le
viaduc d'Auteuil, seront cette année
extrêmement intéressantes les rameurs
de nos différentes sociétés parisiennes
y lutteront, en eSet, contrôles meilleures
équipes de la Belgique et du nord. de la
France.
Soixante-sept embarcations prendront
part aux dix courses; le premier départ
sera donné à une heure très précise. Le
comité nous prie d'informer nos lecteurs
que, contrairement aux dispositions an-
térieures, le public sera gratuitement
admis sur le quai de Javel.
L'harmonie Godchause fera entendre
pendantles courses.~ ~j, j
Gë soir au dîner-concert du Grand-
Hôtel, l'orchestre de Desgranges exécu-
tera la marche royale espagnole, et, de-
main 14, on exécutera l'air national
anglais Le musée Grévin augmente le nombre
de ses journées populaires.
A l'occasion de Ta Fête nationale,
pendant quatre jours, les 13, 14,1S et
16 juillet, le prix d'entrée au musée
Grévin sera de un franc seulement. Les
enfants payeront moitié place..
Un grand congrès catholique aura
lieu prochainement à Lyon. Les orga-
nisateurs de ce congrès sont MM. le duc
deBroglie, le comte du Parc, de Valem-.
nat, le baron Le Mercier, MM. Frémy et
de Lachapelle.
M. Karabiberovitch, maire de Bel-
grade, est arrivé hier à Paris. Il assis-
tera demain au banquet de l'Hôtel de
Ville.
M. Georges Brostrom, consul de
Suède à Paris, vient d'être promu offi-
cier de la Légion d'honneur, à l'occasion
de la signature du traité de commerce
avec la Suède.
Hier a été célébré, à l'église de la Ma-
deleine, le mariage de M. Auguste-Ga-
briel-Georges Duruy, professeur au
lycée Henri IVetûls de l'ancien minis-
tre de l'Empire, avec Mlle Lôuise-Eugé-
nie-Jeanne Jubinal, nlle de l'ancien con-
seiller d'Etat.
Les témoins du marié étaient M. le
maréchal Canrobert et J.-B. Dumas,
membre de l'Académie française. MM. le
docteur Paris et Armand Durantin,
homme de lettres, servaient de témoins
à la mariée.
Plus âe mille personnes se pressaient
dans l'église pour assister a la céré-
monie.
Nous avons remarqué Mme la prin-
cesse Mathilde, M. le général Fleury, le
baron de Makau MM~ Prax-Paris, Pas-
teur, Jules Simon, Desjardin, Massenet,
l'amiral Mouchez, etc.
La messe a été chantée par M. l'abbé
de Mpncade, vicaire de Saint-Louis-
d'Antih, accompagné par l'excellente
maîtrise de la paroisse.
La bénédiction nuptiale a été donnée
par M. Bernard, curé de Saint-Jacques
du Haut-Pas.
A l'issue de la cérémonie, les jeunes
époux ont reçu, dans la sacristie, tous
les assistants qui sont venus les féli-
ter. Le dénié n'a pas duré moins d'une
heure.
Ainsi que nous l'avions annoncé, le
mariage civil de M. Abel Couvreux, fils
de M.Alphonse Couvreux, entrepreneur
des travaux du canal de Panama, asso-:
Cié avec M. H. Hersent, a été célébra le
~0 juillet, à Petit-Bourg (Seine-et-Oise),
avec grande pompe.
Parmi les témoins, nous citerons M.
Ferdinand de Lesseps, pour M. Cou-
vreux, et M. Feray, sénateur, le grand
industriel d'Essonnes, pour la famille
Decauville.
Un charmant spectacle, c'était le dé-
nié des huit cents ouvriers des établis-
sements appartenant a. la famille Decau-
ville, divisés par pelotons de différents
états, musique en tête, bannières de
chaque corporation déployées. Ils -ve-
naient d'offrir à la nouvelle mariée un
superbe bronze, réduction de la Jeanne-
d'Arc de Frémiet.
M. F. de Lesseps, vivement impres-
sionné, n'a pas résisté au plaisir de fé-
liciter, par quelques paroles bien sen-
ties, les auteurs de cette touchante ma-
nifestation, qui honore les ouvriers
comme les patrons.
t Hier, à midi, à l'église Saint-Phi-
Hppe-du-Roule, avait lieu la bénédiction
nuptiale. L'absence de M. de Lesseps
était remarquée. Le grand Français était
parti le matin même de Paris, se ren-
dant â*Suez, pour défendre la neutralité
de son canal menacée.
L'afnuence était considérable à l'é-
glise. Tout le personnel du service des
travaux de la Compagnie de Panama y
ngurait. Ce personnel, qui est très atta-
ché à M. Abel Couvreux, lui a fait don,
à l'occasion du mariage, d'une statue,
réduction en bronze du Courte mili-
<
nod. Les orgues étaient tenues par
M. Bourdeau.
'Nous apprenons la mort du sculpteur
Eugène Simonis, ancien directeur de
l'Académie royale des beaux-arts de Bel-
gique, qui est décédé hier, à Bruxelles,
âgé de soixante-douze ans.
Né à Liège, Eugène Simonis fit une
partie de ses études artistiques en Italie
et, lorsqu'il revint à Bruxelles, il ne tarda
pas à obtenir de brillants succès dans
les genres les plus 'variés. On lui doit
notamment la statue de Godefroid de
Bouillon, le frontispice du théâtre de
la Monnaie, le mausolée du chanoine
Trieste à Sainte-Gudule, les lions de la
colonne du Congrès et un grand nombre
de bustes.
On connaît également de lui la sta-
tuette représentant un enfant pleurant
sur un tambour crevé, qui obtint un suc-
cès européen.
Eugène Simonis avait l'instinct du
grand, le don du pittoresque, et il ne
craignait pas le théâtral, mais il avait
aussi la grâce et l'humour. Sa mort
laisseraungrand vide dans le monde
artistique de Belgique.
Eugène Simonis avait épousé Mlle Eu-
génie Orban, sœur du ministre des af-
faires étrangères.
Annonçons aussi la mort d'un autre
artiste belge, M. Louis Verwée, un pein-
tre de grand talent, qui est décédé à
l'âge de cinquante ans..
Le défunt était le frère de M. Alfred
Verwée, le peintre animalier bien connu.
-'y~ f'<
NOUVELLES A LA MA)M
La baronne de X. reçoit la visite
d'une amie.
A ses pieds est un journal, vieux de
quelques jours, dans lequel elle relisait
le récit des troubles d'Alexandrie Euro-
péens massacrés, consuls blessés, etc.
Que faisiez-vous là, ma chère ? in-
terroge l'amie. '1
Je rêvais à faire nommer mon
mari consul 1
w
Entre concierges:
–Eh bien ? ma pauvre dame Pidoux,
votre mari va-t~il mieux?
Ne m'en parlez pas ). le médecin
dit qu'il a mal ~M. p~Mf~s et qu'il faut
lui mettre des cataplasmes ~M~M~/s t.
i
Le comble de la valeur
Ne jamais se rendre.même a l'évi-
dence." m
Le comble de la médecine militaire
< Couper la ûëvre. avec une épée.
'MM OOMtNO
LE GENERtL SKOBELEFF
aat-~s .H
)' <
'L'Agence Havas nous communique la
dépêche suivante ,1
La dépèche de condoléance adressée à la
sœur du gén6r,al SkobeteB', et attribuée par
le télégraphe à l'empereur de Russie, a
été envoyée par l'empereur d'Allemagne
à l'ambassade allemande à Saint-Péters-
bourg, pour être transmise à la princesse
Bielosselski.
Inutile d'insister sur l'importance de
ce démenti, qui paraît donner une signi-
fication particulière au mutisme, si vive-
ment commenté, de la presse officielle du
gouvernement russe! l N.
N.
FEUX D ARTtFtCE
SONNET
Donc on banquettera !e treize ? Les élus
Pendront la crémaillère au nouvel édifice.
Vins fins et mets choisis abondent à l'office
La fête qu'on prépare est celle des goulus
Les autres jeûneront le troupeau des exclue!
Les employés feront un léger sacrifice
Et ne passeront pas à ta caisse on n'a p!us
D'argent mais ils iront voir les feux d'artifice I
Car on ne peut vraiment tout avoir A fois,
Gratifications et banquets C'est un choix
A faire, et le Conseil, d'ailleurs, fut unanime.
Songeant aux mtlheureux,jepense qu'il n'était
Pas si bête, ce vers du barde Belmontet
« Le vrai feu d'artifice est d'être magnanime *<
PAUL FERRtER.
6
Jeunes et Vieilles Filles
1'; ;y^,
La vieille fille vient à Paris pour se faire
faire des robes de printemps et acheter un
chapeau orné d'une branche de lilas blanc.
Elle descend, avec les amis qui la remor-
quent, dans un hôtel e honnête », mange~
à table d'hôte, et rougit encore quand un
voisin obligeant lui verse à boire; les
hommes lui font toujours un certain petit
effet, probablement parce qu'ils ne lui en
ont jamais fait un grand. Elle a suivi seule
<: le fleuve de la vie et pourtant elle eût
aimé, la pauvre délaissée, avoir à son bord
pilote et rameurs.
Ses amis sont enchantés qu'elle ait fait
avec eux le voyage de Paris c'est elle
qui, dans la rue, donne la main aux en-
fants, et qui, dans les musées, emmène
prestement les jeunes filles dès qu'elle
aperçoit un tableau ou une statue dont il
est opportun de détourner leurs regards.
Parfois, s'aventurant seule, elte arrive le
matin à la po'rte du Bon Marché avant
que les, volets soient ouverts; entre au,
ZoMC~ à midi, et n'en sort qu'à sept heu-
res marchande et emporte elle-même dans
un fiacre tout ce qu'elle a choisi, pour être
bien certaine qu'on ne lui donnera pas au-
tre chose à la place.
Dans sa chambre d'hôtel règne l'ordre le
plus parfait :elle s'y est installée aussi mi-
nutieusement que si elle devait y passer
sa vie.
Elle va très volontiers à l'Opéra-Comi-
que, au Châtelet, à la Porte-Saint-Martin,
mais s'abstient d'aller aux autres théâtres,
ayant entendu dire que les pièces qu'on y
joue ne conviennent pas à une <: demoi-
selle La virginité tenant, à ses yeux, lieu
de jeunesse jusqu'à la consommation des
ans, elle s'impose courageusement toutes
sortes de petites privations, sous prétexte
qu'elle n'a pas eu les grandes jouissances.
~<=
L'héritière jeune, et parfois jolie, arrive
à Paris au moment des bals de printemps,
pour être montrée à un <: monsieur tant
soit peu fatigué et décavé mais c'est une
très belle alliance, et, dans son départe-
ment, il n'y a rien d'assez
C'est une vraie perle parfaitement éle-
vée principes sévères; un million de dot
et des espérances superbes pas gauche du
tout, et ne demandant qu'à se j~ter à corps
perdu dans le tourbillon des belles mon-
daines chantées par la presse se voir dans
les colonnes d'un journal est le point cul-
minant de son ambition. Depuis que la ti-
midité est démodée, on ne distingue ~pas
facilement, du premier coup d'œil, l'héri-
tière de province de l'héritière parisienne,
ces petites filles sachant toutes, en venant
au monde, porter les plus audacieux costu-
mes, et jacasser sans rien dire, en riant de
tout.
Les parents de la jeune fille à marier
sont richement campés dans un < bel ap-
partement garni et le contrat sera signé
sur une table imitation de Boule, sur-
chargée d'ornements de bronze doré.
On amène à Paris la jeune fille sans dot
pour la placer d'une façon ou de l'autre.
On espère lui procurer une position hono-
rable, ou, mieux encore, un mari, et la
plupart du temps elle y trouve un amant.
Elle est, à son arrivée, généralement ac-
compagnée par un père, brave capitaine en
retraite, une mère d'une haute vertu, ou
une tante jle grand mérite tous ces hon-
nêtes gens sont animés des intentions les
plus louables.
On descend dans un hôtel pas trop
cher, et on dîne à table d'hôte, avec le se-
cret espoir d'y rencontrer un prince russe
ou un membre du Parlement anglais, gens
renommés pour leurs fantaisies et capables
d'épouser une femme pour ses yeux/quand
ils sont beaux. Les occasions se rencon-
trent rarement; la jeune fille pauvre entre
au Conservatoire, si elle a la moindre fibre
artistique, et, à défaut de cette fibre, dans
un de ces bazars universels, phalanstères
colossaux, où homme! et femmes vivent
dans une facile confraternité. Elle y végète
obscure et ignorée, si elle s'amourache
d'uncamaradedu rayon voisin; mais, si elle
sait ménager son < capital x pour une meil-
leure occasion, elle sortira un beau soir de
son propre rayon ~lans le coupé d'un vieux
satyre ravi d'avofr fait pareille trouvaille,
et bientôt après elle sera connue et cotée.
Le jour où père, mère, tante, apprennent
qu'elle a sombré dans « l'océan parisien
ils jettent les hauts cris, et s'arrachent les
cheveux 1
Fallait pas qu'ils l'y mènent! l
La fille de vieille roche peu < fortunée
vient à Paris pour se donner un relief qui
rapporte mille pour cent. On la fait habil-
ler par les grandes faiseuses on lui fait
prendre des leçons des grands maîtres, et
on la conduit dans le monde.
A chaque printemps nouveau, elle ar-
rive avec les hirondelles et part avec les
chevaux de courses l'apprentissage com-
mence vers ses dix-sept ans, et se termine
à vingt; elle doit alors être parfaitement
perfectionnée dans les arts, et dans l'art
de se. faire valoir. Elle empoigne ensuite
un vieux beau de sa localité ayant ~r-
tune, titre, hôtel, chevaux, et auquel ifne
manque qu'une femme supérieurement
élégante.
Sa dot peut être évaluée ainsi
Trois mille francs de rente trois pour
cent soixante mille francs; cent quinze
obligations Midi: quarante mille fraUtCS;
leçons de chant données par Judic: vingt-
cinq mille francs leçons d'équitation don-
nées par la vieille Fanny vingt-cinq, mille
francs. Transformation due aux costumes
de Caroline et aux chapeaux de Virot:
vingt-cinq mille francs. Grand air pris au
faubourg Saint-Germain cinquante mille
francs allures séduisantes pnses dans, 1~
quartier François I": cinquante m~e
francs. .j,
Total de la dot trois cent mille francs,
dont cent mille seulement versés en va.
leurs ayant cours à la Bourse.
SHOOUMam
< J~'SJ.
AFFAIRES D EGYPTE
't i< .t )'; .f
t.
Bombardement d'Atexandrte Fh,-
Le drapeau parlementaire Hotte sur `
Alexandrie depuis hier mais les dépê-
ches transmises par le câble anglais ne
disent pas si les violences t[ue l'Angle-
terre a jugées nécessaires pour relever
son prestige et s'emparer du canal de
Suez ont cessé.
Jusqu'à l'arrivée d'autres renseigne-
ments, nous en sommes réduits a. enre-
gistrer les correspondances de source
anglaise. Le correspondant du
'du 11 juillet, à borddel'/M~Mc'
,1
Au moment où le bombardement allait
commencer, des officiers turcs se sont ren-
dus à bord de l'/MetMCt6~e, porteurs d'une
communication demandant de retarder .tes
hostilités et oyy~K< de ~MOM~e)' ~a c~-
MO~M ~Mt a~remparts et dans les forts.
Z'aM!tf< Sey~KOMr ~~poMa!t< gMe ~g
temps ~M Më~ocKï~OMx était paA!
Les ofnciers sont alors retournés à
tetre et bientôt après, l'amira) a' donne `
le signal d'engager l'action sur toute la
ligne.
La fumée des canons resta longtemps
si épaisse qu'il était impossible de juger de
l'effet de notre tir.
'Pendant ce temps, les projectiles enne'
mis tombaient drus et serrés autour de nos
vaisseaux.
Vers neuf heures, la plupart des ca-
nons des forts étaient réduits au silence,
mais quatre canons rayés du fort Mex
continuaient à nous inquiéter considéra-
blement. e-
Cependant, le feu des canonnières les
eut bientôt, eux aussi, réduits au silence,
et à une heure, un détachement de douze
hommes, tant ofaciers que sotdats, débar-
quait de r/MNtMCtMc, et, après avoir nagé
a travers le ressac, faisaient sauter les
canons au moyen de fulmi-cotan.
"Nos vaisseaux ont peu souffert. Un
des canons du -PeMe~e. été démonté. La
cuirasse du ~Mper& a été percée en'deux
endroits. Les arti)teurs égyptiens se sont
tenus auprès de leurs pièces jusqu'au mo'
ment où les forts se sont écroulés.
Heureusemeut pour les Anglais, les
Egyptiens ne possédaient pas d'obus, au-
trement nos pertes auraient été beaucoup
plus graves.
Nous n'avons pas de nouvelles de la
ville.
Demain mercredi, les vaisseaux atta-
queront les forts à l'intérieur du port.' ·
Le même correspondant, télégraphiant
hier. à neuf heures du matin, annonça
que les marins anglais allaient ~débar~
quer ann d'enclouerles canons de toutes
les batteries.
Une dépêche ofncielle, reçue à Tami~
rauté de Londres, constate que les pertes
des Anglais s'élèvent à cinq morts et
vingt-sept blessés.
Pendant le~combat plusieurs incenSies
ont éclaté dans la ville.
D'après les dernières nouvelles, le
drapeau parlementaire est toujours ar-
boré. f
On n'a aucune nouvelle du Khédive,
dont le sort, au milieu d'une population
exaspérée et d'une soldatesque fanati-
que, est absolument inconnu.
Pour compléter nos informations sur
le bombardement, nous empruntons aux
journaux anglais les détails suivants
Le premier coup du canon, dit le corres-
pondant du r~es. a été tiré par l'A~a~tt-
~a sur le fort de Pharos. Là-dessus, r7M- *1
ctMCtMe hissa le signal d'attaquer les Tiat-
teries ennemies, et ouvrit le feu sur le fort
de Mex, secondé par le .afoM
le
L'ennemi parut n'avoir attendu que cette
attaque, car il répondit immédiatement aux
canons anglais..
Dès le premier quart d'heure, on put s'a-
percevoir de la supériorité des canons an-
glais. L'.f~eaM6~6 se distinguait particu-
lièrement par l'exactitude de son tir. Tous
ses énormes obus éclataient dans le fort de
Ras-el-Tin ou de Mex, quoiqu'il enfùtéloi-
gné de 4,500 mètres.
Vers trois heures et demie, le r<~<~tM
réussit à faire sauter la poudrière du fort
Paros. Le feu des Egyptiens cessait. A cinq
heures de l'après-midi, les canons ahe'Iais
se turent.
L'effet de la canonnade est terrible. Les
forts sont réduits à un monceau de ruines.
L'obstination et le courage des Egyptiens
à tenir leurs batteries jusqu'au dernier in-
stant sont dignes de tout éloge. Si leurs
pointeurs avaient': valu les pointeurs an-
glais, les pertes du côté delà flotte eussent
été considérables.
Pendant le bombardement, le 7'~M!ëf
<~or. Cette canonnière, armée seulement de
deux canons moyens, a attaqué ensuite
seule le fort Marabout, armé de quatre gros
canons et de vingt autres bouches à feu.
La canonnière a réussi a démonter trois
des grosses pièces égyptiennes et s'est reti-
rée sans avoir subi aucun dommage, qùo~-
'1')
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