Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-11-23
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 novembre 1925 23 novembre 1925
Description : 1925/11/23 (A16,N5460). 1925/11/23 (A16,N5460).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46038280
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
lIn peu de tout, rien à sou-
hait - grand moyen d'être
modéré, d'être sage, d'être
content. JOUBERT.
> j g me Année. - — N° 5,460. - — Pierre • Lafitte, fondateur.
AAC, Paris, Seine, S.-et-Oise
A U v 1 ~ et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (XME)
Départements «|Cc.
et Colonies . i. U
En page 4 :
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En page 6 :
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ILLUSTRATIONS
LUNDI
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NOVEMBRE 1925 ,
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, Saint Clémènt '
Adr. télégr. : Excel-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, lâ-Oû'
LE MINISTERE PAINLEVÉ, MIS PAR 3 VOIX EN MINORITE
SUR L'ARTICLE 5 DU PROJET FINANCIER, A DÉMISSIONNÉ
LE MATIN LA SUPPRESSION DE CE MÊME ARTICLE 5
AVAIT ÉTÉ RE JETÉE PAR 277 VOIX CONTRE 246
L'article 5, discuté le matin,
et. dont la suppression avait été
.repo-qssée," était ainsi conçu :
; « En ce qui éoncerne les va-
leurs à court terme du Trésor
et du Crédit National, les date'-â-
de leur remboursement seront
aménagées conformément à
tableau annexe à la présente
loi,, sur une période de vingt-
cinq anS., commençant à courir
le 1", janvier 1928. »
L'après-midi, cet article 5 fut
présenté avec un second para-
graphe ainsi conçu :
« La responsabilité du Crédit
national est dégagée de ce fait
vis-à-vis des porteurs des va-
leurs à court terme, émises par
cet établissement. »
Ce texte n'avait pas été sou-
mis à la commission et fut retiré
par le gouvernement.
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE A CONSULTÉ
HIER SOIR MM. DE SELVES ET ÉDOUARD HERRIOT
Les noms de M.M. Briand et Doubler sont cités
comme ceux des chefs du futur ministère.
: La crisc ministérielle est ouverte.
Hier après-midi, M. Painlevé, dont
le ministère venait d'être mis en
minorité à la Chambre dans le vote
sur l'article 5 du projet financier,
repoussé par 278 voix contre 275,
s'est rendu à T Elysée et -i remis au
président de la République sa démis-
sion et celle de ses collaborateurs.
Suivant l'usage, le chef , de l'Etal
a fait appeler le président du Sénat
et le président de la Chambre pour
leur demander leur avis sur la situa-
lion. Il poursuivra ce malin ses con-
versations -, et,. /)CM<-e/rc, fera-t-il
appeler dans la journée l'homme po-
litique à qui il offrira la rilission' de
former le nouwau cabinet.
il 11, Palais-Bourbon, la chiite du
cabinet n'a surpris personne. Même
(lU sein des" groupes du cartel, beau-
coup la considéraient comme inévi-
table à brève échéance. La plupart
des membres du cabinet ne' se fai-
saient, d'ailleurs, aucune illusion sur
le' sort qui les alteîî,(Iait.
i —' Il vaut 'mieux que ce-soit fini, nous
disait hier soir, l'un d'eux, en quittant
'l'Elysée. Avec une aussi faible majorité,
noua étions à la merci d'un incident; de
séance. Nous ,aTons fait notre : devoir,
c'est-à-dire- ce que. nous ayons pu. A
d'autres de faire mieux !
A la Chambre' des réunions de
groupes ont lieu après la, séance.
D'autres auront lieu aujourd'hui. Si-
gnalons la controverse qui s'est enga-
gez: chez les radicaux socialistes,, en-
tre M. Franklin-Bouillon, rartisun. de
ta- constitution d'un grand ministère
(l'M,lion nationatf!;' et M. Malvy. qui
a persisté à soutenir que la politique
du cartel devait continuer. La thèse
de M. Malvy a d'ailleurs recueilli
l'adhésion de la grande majorté du
groupe. Celui-ci se réunira de nou-
veau ce matin.
LES DEUX SÉANCES D'HIER
AU PALAIS-BOURBON
Dès 9 heures du: mnljin* "una* C-f' Il *-%
1 laine de députés sorti eu séance. Les'
travées se garnissent, d'ailleurs, très
"apidemcnt.
M. P.-E.. FLAN DIX
M. DE S EL VHS
président du S('nat, quittant
11 , 1 l'Elysée.
[ . Les artiCfes,"o'et* 4 .'sent adoptes.
jLne demande de suppression de l'ar-
ticle 4. présentée par M. Nicolle, est
repoussée' 'par 323' voix contre 255.
Une première bataille
On aborde l'article 5, qui porte
consolidation des valeurs à court
terme du Trésor et du Crédit natio-
nal. Une première bataille s'engage.
M. Dellac. puis M. Marcel Astier
demandent la suppression de cet ar-
ticle.
— Les porteurs de bons- consolidés
vont semer la panique autour d'eux, dit
M. HEHIUOT
président de la Chambre,
arrivant à l'Elysée.
M. Astier. Voilà où est le véritable périt.
d'inîlation! /
L'arlicle 5 est également combattu
par M. Evain.
M. Bonnet, ministre du Budget, ex-
plique qu'en présence de l'opposi-
tion 'à toute inflation qui se mani-
festait dans le pays, on a eu recours
à un autre système : celui qui con-i
siste il échelonner davantage les
échéances. «
M. Bokanowski intervient avec vi-
gueur :
— L'article 5 est l'article dominant de
la loi, dit l'ancien rapporteur général.
Les autres pourront n'avoir qu'un ef";L
LA DECLARATION DE M. PAINLEVE AUX JOURNALISTES
A LA SORTIE DE L'ELYSEE
Cet instantané a été pris hier soir, tandis que le président du Conseil, à la
sortie de l'Elysée, faisait aux journalistes la déclaration suivante: « Suivant la
parole que j'ai déjà prononcée: la République continue. Nous serons quelques-
uns à veiller sur elle, retenez bien cela! S'il y en a quelques-uns qui s'imaginent
leur moment venu, ils se trompent. »
M. PAINLEVE ET LES MEMBRES DU CABINET DEMISSIONNAIRE
i. M. Daniélou ; à. M. Ossola ; 3. M. Emile Borel ; 4/M. ('hautem'ps ; 5. M. Berthod ; 6. M. Painlevé 5 7. (masqué
par le président du Conseil) M. Jammy Schmidt ; 8. M. Jean Durand ; 9. M. Durafour; 10. M. Daladier; 11. M. Yvon
Delbos ; 12. M. Daniel Vincent ; 13. M. Antériou ; 14. M. Levasseur ; 15. M. Benazet ; 16. M. Laurent Eynac ;
17. M. Léon Perrier ; 18. M. Schrameck ; 19. M. Georges Bonnét. — Dans les médaillons : à gauche, M. Briand ;
à droite,, Mi de Monzie.
ient. Celui-ci aura un effet imméJ:..t : si
l'on tse trompe sur cet article, ce n'est
pas la maladie lente qui, est à cr]u)dn
mais le risque d'être écrasé •.(.-tus icin-
née par 55 milliards de Inns de !a Dé-
J'ense nationale.
— Voilà le mot! Il suffit ! crie M. Pain-
levé..
M. Bokanowski rappelle que, de-
vant la commission, le gouverne-
ment a plusieurs fois changé de'
point de vue sur l'article 5. D'abord,
il s'est élevé avec une extrême éner-
gie contre toute consolidation quel-
conque" d'un bon de l'Etat à quelque
'échéance qu'il fût. Puis, sur une 'irll-
tiative du parti socialiste, il s'est
rallié -à ce système...
M. Painlevé répond que le gou-
vernement a conscience d'avoir rem-
pli son devoir absolu et qu'il re-
trouve aujourd'hui parmi ses adver-
saires ceux qui vitupéraient le plus
énergiquement contre l'inflation.'
l,a salle est houleuse.
, M. Bokanowski dit que le gouver-
nement aurait dû avoir une doctrine
et s'y tenir. ;
.' r— Il oublie» s'écrie-t-il,'-que l'Etat est
la plus grande banque de dépôts du
monde. S'JI met à sa porte cette pancarte:
« Demain, je ne paierai plus mie qui je
voudrai quelle confiance garReront ses
clients?
Sur les bancs de l'opposition, on
applaudit à tout rompre.
-- Préférez-vous, s'écrie'M. Painlevé,
payer avec des billets dont la valeur s'ef-
fri't.era du fait de leur nombre croissant?
Au centre, on proteste.
— Vous ne devez pas dire cela, dit
M. François Piélri à M, Painlevé.
M. Bokanowski déclare que le der-
j nier bilan de la Banque de . France
I montre que l'Etat sera bientôt obligé
de demander une nouvelle avance,
Pour lui, le gouvernement a eu le
tort de ne pas s'errtourer d'avis d'ex-
perts indépendants et désintéressés.
— J'ai consulté des experts de toutes
les opinions, s'écrie M. Painlevé, et j'en
ai reçu les conseils les plus contradic-
toires et les plus violemment opposés! .
M. Bokanowski insiste pour le re-
trait de l'article 5. Il demande à M.
Painlevé de réfléchir aux conséquen-
ces autres que parlementaires d'un
plan mal établi.
— Qu'il ne fasse pas, s'éct'i,c-t-il, que
dans cette bataille, la majorité puisse
prendre la responsabilité d un nouveau
Chemin des Dames!
Le centre et la droite applaudissent
à tout rompre.
M. Vincent Auriol soutient l'arti-
cle 5. -
— Tout le monde, s'ecrie-t-u, M. Bo-
kanowsdki, y compris, n'a-t-il pas Téclamé '
l'arrêt immédiat, de l'inflation?
Si on ne consolide pas, avec quoi rem-
bottrscra-t-on les bons?
■ L'orateur rappelle qu'en janvier,
on disait que le seul moyen de réta-
blir la confiance était de chasser les
socialistes de la majorité.'
Nous le disons encore, crie M. Pierre
Etienne Fiandin,
.s — C'est a.ins) qu'on définit la confiance,.
réplique M. iVincent Auriol. Dans des cir-;
constances aussi graves, nu peut-on se
tenir au-dessus de l'ambition cie certaines
rancunes ou de l'impatience de certains
appétits?
On applaudit sur les bancs du
cartel. - j
La question de confiance
1\1: Astier maintient sa demande de
suppression de l'article. Le président
du Conseil pose alors la question de
confiance. " ;
— Si l'article 5 était repoussé, dit
M. Painlevé, le gouvernement ne pour-
rait'pas continuer A assurer les respon-
sabilités du pouvoir ! •
'Avant le vote, M. Montigny, dé-
puté radical socialiste de-la Sarthe,
déclare qu'il se sépare avec tristesse
d'un çouvernemeut qu'il a soutenu
jusqu'ici:
Les socialistes l'apostrophent.
- — C'est une trahison ! lui crient-ils.
,f M. Mistral dit à M. Montigny :
— Vous feriez bien de dire à Caillaux
qu'il a tort d'oublier !
M. Montigny estime que l'Etat ne
doit, en aucune mesure, manquer à
ses engagements. Ceux qui voteront
le maintien de l'article 5 amoindri-
ront la valeur de la parole de l'Etat.
Le député de la Sarthe ajoute :
— Pris entre un gouvernement qui
leur est infiniment cher...
— Mais que vous poignardez! cric
.NI. Painlevé.
— ... et un principe de moralité publi-
que, mes amis et moi nous voterons la
suppression d,e l'article.
JI. Painlevé réplique : 1 J
— Le gouvernement ne laisse pas com-
promettre la paroiè de l'Etat. Il a choisi
entre deux solutions-- : laisser «lisser le
franc — .et. ce 'n'es-t pas tenir-lu parole
de l'Etat 1- ou chercher a paver 'les
créanciers de l'Etat ij\ec u,ne valeur
vraie. r ~■ ■ • ....-. y ...... >■
Les personnes dont la technique est
la plus réputée ont - eu des \uiitionb
plus fortes que celles (lu.on reproche au
gouvernement ! i ■ '
A cette allusion à M. Caillaii--.z' —
dont M. Mont.igny est considéré
comme le lieu tenant — M. Renaudel
crie : ' • • -
— M. Caillaux voulait d'abord le mo-
;'raloire des bons ! "
Le pregident, du - Conseil insiste
pour le vote de- l'article '5/ , 1
La suppression de ^article est re-
poussée, par ,278 voix contre 275,
après pointage. Les communistes se
sont abstenus. ■
LA SÉANCE DE L'APRÈS-MIDI
L'après-midI, à L't h, 30, la-discus-
sion reprend sui^l'articlè* 5. ;
M. Marcel l,'\stjer préSe nfQ" al0r£un ,
'a'fnenilemênt' tëndaijt": à'>1a 'création,
pour les porteurs des bons du Tré-
sor moratoriés d'un titre amortis-
sable en trente ans. £l demande,
d'ailleurs, au gouvernement s'il est
sur, avec son projet, de n'avoir pas
à réclamer, d'ici la fin de l'année, une
nouvelle inflation.
— Le gouvernement a restreint les
besoins de la trésorerie au minimum pos-
sible, répond M. Bonnet, ministre d,)
Budget. Le milliard et demi de billets
nouveaux, prévu au projet, suffira d'une
manière absolue pour les besoins ■ i : i Tré-
sor jusqu'à la lin de janvier, -i moins
d'événements extraordinaires UMs qu.'uno
guerre ou une panique que personne ne
peut prévoir.,
M..Marcel Astier retire son amen-
dement..
M. Lpuis Dubois demande l'inser-
tion, dans l'article 5, des mots sui-
vants : « ...exception faite pour les
bons du Trésor venant à échéance le
8 décembre 1925 ».
L'amendement de' M. Louis Dubois
est combattu par M. Lamoureux. Puis
JI.' lkné Lafarg'o .s'attache à mon-
. trer que la consolidation proposée
aura pour .résultat fatal, inélucta-
ble. de conduire- à une inna-tion.
Un incident
On demande la clôture. Mais M.
Pierre-Etienne Flafldin se lève à
son banc. /
-, — Si ta ctôture est* prononcée. dil-i-,
la discussion . reprendra sur t'art'cte G.
Autant régler la question des bons \c-
nant à échéance le 8 décembre a propos
'de l'amendement de .M. Dubois.
On a dit ce matin : « Ou l'ia'!iL)n ou
la consolidation. 1)
La Chambre s'est prononcée pour la
consolidation.
Mais. que feront les porteurs qui comp-
taient sur leurs foiid, pour h 3 .iéem-
1)1,0 ?
Cependant, il y A des gens, des « re-
quins » qui sont déjà remboursés de
leur échéance.
Le 10 novembre, en effet, un arrêté a
autorisé les porteurs de ces bons du
Trésor à transformer leurs titres en bons
de la Défense nationale. ■ ■
Cet arrêté t, été rapporté le' 17.
Mai>, dans l'intervalle, les gens rensei-
gnés, notamment les grandes banques,
ont profité du mécanisme et transformé
leurs bons du Trésor en bons de la Dé-
' fense nationale il trois mois, immédiate-
ment escomptables à la Banque de
France-
Il est impossible que la Chambre cou-
vre de son vote une telle spéculation.
Les bons du 8 décembre valent 360
francs. Ils ont été remboursés 500 francs.
. Bénéfice: 140 francs. C'est un scandale!
Bonne occasion pour ceux qui désirent
faire la lumière sur les spécula fions;
Vigoureusement applaudi au cen-
tre et il droite, le député de l'Yonne
conclut :
-- L'échéance du 8 décembre doit êlre
respectée pour :tout le monde. On ne peut
pas mettre les uns en faillite, quand les i
.autres se. sont* enrichis! !
M.. Marcel Çachi;n se lève à l'ex-
ll'ênw gauche et demande des préci-
sions sur ,1a manœuvre que M. Pierre-
Etirnne .Jtlanclin vient de flétrir.
M. Pain levé proteste : ■ ■ , .
—'Non! s'écrie-t-il.a.vec un geste. On
; n'a pas 'te-droit de parler do manoeuvres...
M. Pierre-Etienne- Flandin - fait
observer nu'if n'a pas parié de frau-
des....
— Il y a ell. dil-il, deux arrêtés suc-
cessifs et contradictoires. Voilà.,,toul'i
Pendant les ë'x jours qui se sont écou- -
lés entre Jes deux ■.rrêté.s. urir p:Ht': 0
des porteurs d'effets î échéance du S dé-
cembre Il pu profiler d'un av.ininge et
les autres porteurs vont pàlr.' de celte
situation.
Le président du Conseil explique
dans quelles conditions il a été
amené à rapporter l'arrêté du 10 no-
yembrc. M. Ma)vy expose à son tour
que la commission des finances, émue
par les conséquences du premier nr- '
rêté, avait appelé l'attention du pré-
siihmt du Conseil. On risquait, en
| effets l'inflation, quoique différée de
trois mois.
— C'était le samedi, dit M. Ma)v:.-, M Ir.
président du Conseil indiqua qu'il,aval
l'intention de rapporter ,..;on a-rôté. li
n'y avait pas de Journal offu-n i :lyanL le
mardi. Tous les membres Je 1.1 '".:11-
miss'on s'engagèreit d'hon icii'.- à ne tien ,
divulguer. 1
M. de Tinguv du Pouët apporte
aussi des précisions. Il confirme que.
le samedi soir. M". Painlevé annonça
sa décision de rapporter l'arrêté.
M. Painlevé dit qu'il avait demandé
à réfléchir jus.qu'au lundi et prié la
commission de tenir la discussion
secrète.
L'incident paraît clos. M. Louis :
Dubois retire, en effet, son amende- i
ment. , , j
On va voter sur l'article 5. dont M !
, Herriot donne iccturc. Sur la plu-j
part des bancs, des exclamations se
l'ont entendre.
LE CHAMPION DE FRANCE
DE DEMI-FOND SÉRÈS
FAIT UNE CHUTE GRAVE
GEORGES SÉRÈS
Hier, au vélodrome Jean-Bouin. à
MarsÓlle, Georges Sérès, dans une
course derrière moto, fit une çlwte,
alors. qu'il roulait à 80 kilomètres
à l'heure. On craint une fracture
du, N'âno, -.
- ~ (Lire l'article pagcf, î.) ;', ,-
LE DEUIL
BRITANNIQUE
A PARIS
lE DRAPEAU EN BERNE A L'AMBASSADE 1
(Lire l'article en Dernière Heure)
LE PALACE
DÈS VOYAGES
EN EUROPE
C'est l'agence que la Compa-
gnie des Wagons - Lits vient
d'ouvrir sur les boulevards, à
l'angle de la rue Scribe.
Le directeur, de la Compagnie,
M. Noblemaire, nous dit quels
sont les autres projets envisa-
gés, notamment celui d'un train
extra-rapide Paris-Calais.
Une telle création constitue, au
double point de vue touristique et
parisien, un véritable événement.
M. Noblemaire, directeur général i
de la compagnie, se déclare enchanté
de cette installation à la fois com-.
mode et luxueuse, digne de l'élite des -
voyageurs qui forme la clientèle clos
wagons-1'ts. L'agence, aménagée sur
l'emplacement du Grand Café, est
construite et décorée d'après les
principes mis en hú¡1neÜ,r.&"TEXpos i-
tion dés-, arts. décoratifs. L.es-.frais frais
ont ' été considérables. Mais M. No-
jbilemaire ne les regrette pas. car des
; sacrifices analogues, '. consentis pour
d'amélioration ou la création d'agen-
ceÉ, dans ',d'autres pays,' ont donné
de magnifiques résultais. Il en est de
même pour la construction de plus de
400 voi t ures off rant une impression
de complète sécurité, avec leur arma-
ture en acier de- 5 millimètres
d'épaisseur et pour la remise à neuf
de plus de 1,800 anciennes voitures.
— On se déplace beaucoup, plus que
jamais, nous dit M, Noblemàire. et les
voyageurs désirent, avec raison, qu'on
s'occupe d'eux jusque-dans Les moindres
,détails. Aussi, avons-nous amélioré les
conditions de transport dès vovageurs,
par le souci du luxe, et du confort qui
préside à l'aménagement de -nos nou-
'• velles"- voitures clth type « bleu », au
sujet desquelles un grand organe amé-
ricain, ie 'Yl'w-York Times, déclarait
textuellement, en novembre 1922, qu'it
,» n'existait rien aux Etats-Unis de com-
parable à ces intelligentes dispositions
qui assurent le maximum de conforl et
c 'i liiriité uni à une économie de dé-
penses et d'espace n. «
Nous avons estimé que, soutenus par
l'approbation du public, nous n'avions
pas à nous at'rôtet' en si bonne voie, et
les divers saiono. lits ou restaurants, qui
sérient maintenant de nos ateliers, offrent
un confort "autrement étudié que dans
des voilures du type précédent, t'.ruin.
en mai prochain, circulera .•,:i:ro Paris et
Calais, sans aucun arrêt, ur I:':rn rxlra
rapide composé de voitures-ba.ovo Put!-
man... :
Et M. Noblemaire revient sur les
diverses opérations ..effectuées à la
nouvelle agence des boulevards
— Il n'a qu'à demander, 011" se hàlev"!
de lui répondre et de le renseigner, qu.V
s'agisse pour lUI de la location d'une
chambre dans un hôtel ou du choix io'un
appartement, qu'il soit désireux de .'!lan-
ger tsa monnaie, qu'il veuille ielen,ir r-a
place dans un train ou sur. un paquebot.
dans un avion ou dans un autocar, CIL;
encore qu'il • s'inquiète de ses btg.igf's
(et notez, en passant, que rous nvciis nn
service de ménageries iii'.-. rii liion des
qui fonctionne à merveille), a-fin que,,
garantis par une assurance, on les prenne
chez lui ou qu'on les livre à domicile
. En décembre, inauguration d'un tram
de luxe de jour entre Milv.ï et Nice.
D'autre part, l'Espagne, le Poilug.'l et
la Côte d'Argent, ne sont. pas oubti 5s :
dès le mois de juin, le Sud-Hxprr'. s Cir-
M. NOBLEMAIRE
directeur général
de la Compagnie internationale
\ des wagons-lits.
culerà avec un matériel de salons Pull-
rnan entièrement nouveau
Quant au Pvrénées-Uùle d'A.'gent-Ex-
press, qui devient permanem, ~ i! :-".':,a
composé uniquement de voitures bleuet?,
et. continuera à assurer les l'eL,ll')lb •.Mi-
Ire PViris et les sii[iotis bn],lp[I;re" du
pays basque et des Pyrcnéee. lotit' l'n
maintenant.— b'.e'ï eeh'n .)'J--- IHli: !.;.t:-
son é[.r'oite avec .NhnU'd et Lisbonne, ( n
attendant un nouveau train bleu pour
Biarritz et Pau.
A la date du 13 moi, il sera établi le
Nord-Express qui, via Ostende et Lai lis,
reliera Londres à Berlin, à Varsovie et à
Ki«-a.
LA NOUVELLE AGENCE PRINCIPALE DE VOYAGES
DE LA COMPAGNIE INTERNATIONALE ' DES WAGONS-LITS
Les Wagons-Lits ouvrent aujourd'hui au grand public, au coin des boule-
vards et de la rue Scribe, une agence ds voyages qui constitue l'organisme de
ce genre le plus moderne et le plus luxueux d'Europe. La photographie ci-
dessous a été prise au cours de l'achèvement des travaux de la façade, ins-
pirée du style de l'Exposition des arts décoratifs.
LE PEINTRE
QUI VENDAIT
DES " FRITES "
C'est Emile Boyer, dont un
paysage de Montmartre fut
signé Utrillo, ce qui marqua
le début de son succès.
Il exécuta le portrait de la
princesse Lucien Murat et de-
puis, il a plus de commandes
qu'il n'en peut exécuter dans
« ses trois ateliers ».
• L'e t aient ne créant pas la chance, il
est d'excellents peintres qui n'arrivent
jamais à rien. Emile Boyer n'est pas
:de ceux-là. li a pris le meilleur cherYL n :
celui de Montmartre,'patrie des. rapiras,
que visitent des amateurs. Cinq ou StX
. ans avant. la guerre, il s'installa .place
• du Tertre pour vendre des frites cm
plein vent. Il fa ut-a l'artiste un raétie-r.
La pomme de terre nourrit son hoaimt',
■ Emile Boyer put louer une bqui.iq-.,-
exiguë qu'il meubla de certes - postales.»
et dans laquelle il réussit à faire tenir
une vieille armoire normande, des ebsi-
-ses, deux petites tables, plusieurs tui!,.",
dont un L'trillo qui est à vendre (20,000
,franes) 1 un bocal- dans lequel tourne
'difncilement un. poisson ro,ngie. et •
Vraisemblables' objets qui undent evr &
boutique digne de la plume d un Rdiac.
Le temps qu'il ne consacrait pas à -,B.
clientèle, le marchand de frites l'utilisa.h
pour son p!ais:r. On peint beaucoup, à
Montmartre. 11 se mit à peindre pour
se distraire, et il exposait en plein air,
sur son étroite façade. L'emploi d/;;,jn.
téressé de ses loisirs n'était pas lwr lu.
PQu r quelques francs on avait lui,c vnn
de frites dorées et un carton el ,l';Ü
':de .quelques couleurs. ,• * ; , •
Des peintres encour:)s.ea;!ent cet ^
deur- Un jour ou vint lui dire :
— Une de'vos études est e'\pqsél,
un grand marchand de tableaux. Kl ^ (
!si.?n'pe trtrillo.
L'intéresse dcscemlit. de Montinar: r»>
,et n'eut aucune peine à identifie - 011.
.Cabaret clu Lapin agile sous la t-xine.
Le marchand de frites dénonça au mar-
challt] de tableaux, la fausse attribution.
-—C'est mort p'^us bel tff(-t dé.neise, efc
je l'ai peint sur la moitié d'un carton
à 'deèsin. L'autre moUi' est' chez wui.
lietournez ce'ie-ci : de-rrierc, des io-r-
ceaux ont été arraches.
~ C'e-t e> act. Je vous le rends. Vous
. le signerez.
. te îidm changé, l'œuvre gardait de 'j&
valeur. -
LE PEINTRE BOYER
marchand de frites.
M. BOYEll
devant le magasin d'un . marchand
de tableaux.
lIn peu de tout, rien à sou-
hait - grand moyen d'être
modéré, d'être sage, d'être
content. JOUBERT.
> j g me Année. - — N° 5,460. - — Pierre • Lafitte, fondateur.
AAC, Paris, Seine, S.-et-Oise
A U v 1 ~ et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (XME)
Départements «|Cc.
et Colonies . i. U
En page 4 :
LES SPOR TS
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En page 6 :
.......... NOS ».
ILLUSTRATIONS
LUNDI
a Agar&, do%
, (EbH ^0?
NOVEMBRE 1925 ,
..................
, Saint Clémènt '
Adr. télégr. : Excel-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, lâ-Oû'
LE MINISTERE PAINLEVÉ, MIS PAR 3 VOIX EN MINORITE
SUR L'ARTICLE 5 DU PROJET FINANCIER, A DÉMISSIONNÉ
LE MATIN LA SUPPRESSION DE CE MÊME ARTICLE 5
AVAIT ÉTÉ RE JETÉE PAR 277 VOIX CONTRE 246
L'article 5, discuté le matin,
et. dont la suppression avait été
.repo-qssée," était ainsi conçu :
; « En ce qui éoncerne les va-
leurs à court terme du Trésor
et du Crédit National, les date'-â-
de leur remboursement seront
aménagées conformément à
tableau annexe à la présente
loi,, sur une période de vingt-
cinq anS., commençant à courir
le 1", janvier 1928. »
L'après-midi, cet article 5 fut
présenté avec un second para-
graphe ainsi conçu :
« La responsabilité du Crédit
national est dégagée de ce fait
vis-à-vis des porteurs des va-
leurs à court terme, émises par
cet établissement. »
Ce texte n'avait pas été sou-
mis à la commission et fut retiré
par le gouvernement.
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE A CONSULTÉ
HIER SOIR MM. DE SELVES ET ÉDOUARD HERRIOT
Les noms de M.M. Briand et Doubler sont cités
comme ceux des chefs du futur ministère.
: La crisc ministérielle est ouverte.
Hier après-midi, M. Painlevé, dont
le ministère venait d'être mis en
minorité à la Chambre dans le vote
sur l'article 5 du projet financier,
repoussé par 278 voix contre 275,
s'est rendu à T Elysée et -i remis au
président de la République sa démis-
sion et celle de ses collaborateurs.
Suivant l'usage, le chef , de l'Etal
a fait appeler le président du Sénat
et le président de la Chambre pour
leur demander leur avis sur la situa-
lion. Il poursuivra ce malin ses con-
versations -, et,. /)CM<-e/rc, fera-t-il
appeler dans la journée l'homme po-
litique à qui il offrira la rilission' de
former le nouwau cabinet.
il 11, Palais-Bourbon, la chiite du
cabinet n'a surpris personne. Même
(lU sein des" groupes du cartel, beau-
coup la considéraient comme inévi-
table à brève échéance. La plupart
des membres du cabinet ne' se fai-
saient, d'ailleurs, aucune illusion sur
le' sort qui les alteîî,(Iait.
i —' Il vaut 'mieux que ce-soit fini, nous
disait hier soir, l'un d'eux, en quittant
'l'Elysée. Avec une aussi faible majorité,
noua étions à la merci d'un incident; de
séance. Nous ,aTons fait notre : devoir,
c'est-à-dire- ce que. nous ayons pu. A
d'autres de faire mieux !
A la Chambre' des réunions de
groupes ont lieu après la, séance.
D'autres auront lieu aujourd'hui. Si-
gnalons la controverse qui s'est enga-
gez: chez les radicaux socialistes,, en-
tre M. Franklin-Bouillon, rartisun. de
ta- constitution d'un grand ministère
(l'M,lion nationatf!;' et M. Malvy. qui
a persisté à soutenir que la politique
du cartel devait continuer. La thèse
de M. Malvy a d'ailleurs recueilli
l'adhésion de la grande majorté du
groupe. Celui-ci se réunira de nou-
veau ce matin.
LES DEUX SÉANCES D'HIER
AU PALAIS-BOURBON
Dès 9 heures du: mnljin* "una* C-f' Il *-%
1 laine de députés sorti eu séance. Les'
travées se garnissent, d'ailleurs, très
"apidemcnt.
M. P.-E.. FLAN DIX
M. DE S EL VHS
président du S('nat, quittant
11 , 1 l'Elysée.
[ . Les artiCfes,"o'et* 4 .'sent adoptes.
jLne demande de suppression de l'ar-
ticle 4. présentée par M. Nicolle, est
repoussée' 'par 323' voix contre 255.
Une première bataille
On aborde l'article 5, qui porte
consolidation des valeurs à court
terme du Trésor et du Crédit natio-
nal. Une première bataille s'engage.
M. Dellac. puis M. Marcel Astier
demandent la suppression de cet ar-
ticle.
— Les porteurs de bons- consolidés
vont semer la panique autour d'eux, dit
M. HEHIUOT
président de la Chambre,
arrivant à l'Elysée.
M. Astier. Voilà où est le véritable périt.
d'inîlation! /
L'arlicle 5 est également combattu
par M. Evain.
M. Bonnet, ministre du Budget, ex-
plique qu'en présence de l'opposi-
tion 'à toute inflation qui se mani-
festait dans le pays, on a eu recours
à un autre système : celui qui con-i
siste il échelonner davantage les
échéances. «
M. Bokanowski intervient avec vi-
gueur :
— L'article 5 est l'article dominant de
la loi, dit l'ancien rapporteur général.
Les autres pourront n'avoir qu'un ef";L
LA DECLARATION DE M. PAINLEVE AUX JOURNALISTES
A LA SORTIE DE L'ELYSEE
Cet instantané a été pris hier soir, tandis que le président du Conseil, à la
sortie de l'Elysée, faisait aux journalistes la déclaration suivante: « Suivant la
parole que j'ai déjà prononcée: la République continue. Nous serons quelques-
uns à veiller sur elle, retenez bien cela! S'il y en a quelques-uns qui s'imaginent
leur moment venu, ils se trompent. »
M. PAINLEVE ET LES MEMBRES DU CABINET DEMISSIONNAIRE
i. M. Daniélou ; à. M. Ossola ; 3. M. Emile Borel ; 4/M. ('hautem'ps ; 5. M. Berthod ; 6. M. Painlevé 5 7. (masqué
par le président du Conseil) M. Jammy Schmidt ; 8. M. Jean Durand ; 9. M. Durafour; 10. M. Daladier; 11. M. Yvon
Delbos ; 12. M. Daniel Vincent ; 13. M. Antériou ; 14. M. Levasseur ; 15. M. Benazet ; 16. M. Laurent Eynac ;
17. M. Léon Perrier ; 18. M. Schrameck ; 19. M. Georges Bonnét. — Dans les médaillons : à gauche, M. Briand ;
à droite,, Mi de Monzie.
ient. Celui-ci aura un effet imméJ:..t : si
l'on tse trompe sur cet article, ce n'est
pas la maladie lente qui, est à cr]u)dn
mais le risque d'être écrasé •.(.-tus icin-
née par 55 milliards de Inns de !a Dé-
J'ense nationale.
— Voilà le mot! Il suffit ! crie M. Pain-
levé..
M. Bokanowski rappelle que, de-
vant la commission, le gouverne-
ment a plusieurs fois changé de'
point de vue sur l'article 5. D'abord,
il s'est élevé avec une extrême éner-
gie contre toute consolidation quel-
conque" d'un bon de l'Etat à quelque
'échéance qu'il fût. Puis, sur une 'irll-
tiative du parti socialiste, il s'est
rallié -à ce système...
M. Painlevé répond que le gou-
vernement a conscience d'avoir rem-
pli son devoir absolu et qu'il re-
trouve aujourd'hui parmi ses adver-
saires ceux qui vitupéraient le plus
énergiquement contre l'inflation.'
l,a salle est houleuse.
, M. Bokanowski dit que le gouver-
nement aurait dû avoir une doctrine
et s'y tenir. ;
.' r— Il oublie» s'écrie-t-il,'-que l'Etat est
la plus grande banque de dépôts du
monde. S'JI met à sa porte cette pancarte:
« Demain, je ne paierai plus mie qui je
voudrai quelle confiance garReront ses
clients?
Sur les bancs de l'opposition, on
applaudit à tout rompre.
-- Préférez-vous, s'écrie'M. Painlevé,
payer avec des billets dont la valeur s'ef-
fri't.era du fait de leur nombre croissant?
Au centre, on proteste.
— Vous ne devez pas dire cela, dit
M. François Piélri à M, Painlevé.
M. Bokanowski déclare que le der-
j nier bilan de la Banque de . France
I montre que l'Etat sera bientôt obligé
de demander une nouvelle avance,
Pour lui, le gouvernement a eu le
tort de ne pas s'errtourer d'avis d'ex-
perts indépendants et désintéressés.
— J'ai consulté des experts de toutes
les opinions, s'écrie M. Painlevé, et j'en
ai reçu les conseils les plus contradic-
toires et les plus violemment opposés! .
M. Bokanowski insiste pour le re-
trait de l'article 5. Il demande à M.
Painlevé de réfléchir aux conséquen-
ces autres que parlementaires d'un
plan mal établi.
— Qu'il ne fasse pas, s'éct'i,c-t-il, que
dans cette bataille, la majorité puisse
prendre la responsabilité d un nouveau
Chemin des Dames!
Le centre et la droite applaudissent
à tout rompre.
M. Vincent Auriol soutient l'arti-
cle 5. -
— Tout le monde, s'ecrie-t-u, M. Bo-
kanowsdki, y compris, n'a-t-il pas Téclamé '
l'arrêt immédiat, de l'inflation?
Si on ne consolide pas, avec quoi rem-
bottrscra-t-on les bons?
■ L'orateur rappelle qu'en janvier,
on disait que le seul moyen de réta-
blir la confiance était de chasser les
socialistes de la majorité.'
Nous le disons encore, crie M. Pierre
Etienne Fiandin,
.s — C'est a.ins) qu'on définit la confiance,.
réplique M. iVincent Auriol. Dans des cir-;
constances aussi graves, nu peut-on se
tenir au-dessus de l'ambition cie certaines
rancunes ou de l'impatience de certains
appétits?
On applaudit sur les bancs du
cartel. - j
La question de confiance
1\1: Astier maintient sa demande de
suppression de l'article. Le président
du Conseil pose alors la question de
confiance. " ;
— Si l'article 5 était repoussé, dit
M. Painlevé, le gouvernement ne pour-
rait'pas continuer A assurer les respon-
sabilités du pouvoir ! •
'Avant le vote, M. Montigny, dé-
puté radical socialiste de-la Sarthe,
déclare qu'il se sépare avec tristesse
d'un çouvernemeut qu'il a soutenu
jusqu'ici:
Les socialistes l'apostrophent.
- — C'est une trahison ! lui crient-ils.
,f M. Mistral dit à M. Montigny :
— Vous feriez bien de dire à Caillaux
qu'il a tort d'oublier !
M. Montigny estime que l'Etat ne
doit, en aucune mesure, manquer à
ses engagements. Ceux qui voteront
le maintien de l'article 5 amoindri-
ront la valeur de la parole de l'Etat.
Le député de la Sarthe ajoute :
— Pris entre un gouvernement qui
leur est infiniment cher...
— Mais que vous poignardez! cric
.NI. Painlevé.
— ... et un principe de moralité publi-
que, mes amis et moi nous voterons la
suppression d,e l'article.
JI. Painlevé réplique : 1 J
— Le gouvernement ne laisse pas com-
promettre la paroiè de l'Etat. Il a choisi
entre deux solutions-- : laisser «lisser le
franc — .et. ce 'n'es-t pas tenir-lu parole
de l'Etat 1- ou chercher a paver 'les
créanciers de l'Etat ij\ec u,ne valeur
vraie. r ~■ ■ • ....-. y ...... >■
Les personnes dont la technique est
la plus réputée ont - eu des \uiitionb
plus fortes que celles (lu.on reproche au
gouvernement ! i ■ '
A cette allusion à M. Caillaii--.z' —
dont M. Mont.igny est considéré
comme le lieu tenant — M. Renaudel
crie : ' • • -
— M. Caillaux voulait d'abord le mo-
;'raloire des bons ! "
Le pregident, du - Conseil insiste
pour le vote de- l'article '5/ , 1
La suppression de ^article est re-
poussée, par ,278 voix contre 275,
après pointage. Les communistes se
sont abstenus. ■
LA SÉANCE DE L'APRÈS-MIDI
L'après-midI, à L't h, 30, la-discus-
sion reprend sui^l'articlè* 5. ;
M. Marcel l,'\stjer préSe nfQ" al0r£un ,
'a'fnenilemênt' tëndaijt": à'>1a 'création,
pour les porteurs des bons du Tré-
sor moratoriés d'un titre amortis-
sable en trente ans. £l demande,
d'ailleurs, au gouvernement s'il est
sur, avec son projet, de n'avoir pas
à réclamer, d'ici la fin de l'année, une
nouvelle inflation.
— Le gouvernement a restreint les
besoins de la trésorerie au minimum pos-
sible, répond M. Bonnet, ministre d,)
Budget. Le milliard et demi de billets
nouveaux, prévu au projet, suffira d'une
manière absolue pour les besoins ■ i : i Tré-
sor jusqu'à la lin de janvier, -i moins
d'événements extraordinaires UMs qu.'uno
guerre ou une panique que personne ne
peut prévoir.,
M..Marcel Astier retire son amen-
dement..
M. Lpuis Dubois demande l'inser-
tion, dans l'article 5, des mots sui-
vants : « ...exception faite pour les
bons du Trésor venant à échéance le
8 décembre 1925 ».
L'amendement de' M. Louis Dubois
est combattu par M. Lamoureux. Puis
JI.' lkné Lafarg'o .s'attache à mon-
. trer que la consolidation proposée
aura pour .résultat fatal, inélucta-
ble. de conduire- à une inna-tion.
Un incident
On demande la clôture. Mais M.
Pierre-Etienne Flafldin se lève à
son banc. /
-, — Si ta ctôture est* prononcée. dil-i-,
la discussion . reprendra sur t'art'cte G.
Autant régler la question des bons \c-
nant à échéance le 8 décembre a propos
'de l'amendement de .M. Dubois.
On a dit ce matin : « Ou l'ia'!iL)n ou
la consolidation. 1)
La Chambre s'est prononcée pour la
consolidation.
Mais. que feront les porteurs qui comp-
taient sur leurs foiid, pour h 3 .iéem-
1)1,0 ?
Cependant, il y A des gens, des « re-
quins » qui sont déjà remboursés de
leur échéance.
Le 10 novembre, en effet, un arrêté a
autorisé les porteurs de ces bons du
Trésor à transformer leurs titres en bons
de la Défense nationale. ■ ■
Cet arrêté t, été rapporté le' 17.
Mai>, dans l'intervalle, les gens rensei-
gnés, notamment les grandes banques,
ont profité du mécanisme et transformé
leurs bons du Trésor en bons de la Dé-
' fense nationale il trois mois, immédiate-
ment escomptables à la Banque de
France-
Il est impossible que la Chambre cou-
vre de son vote une telle spéculation.
Les bons du 8 décembre valent 360
francs. Ils ont été remboursés 500 francs.
. Bénéfice: 140 francs. C'est un scandale!
Bonne occasion pour ceux qui désirent
faire la lumière sur les spécula fions;
Vigoureusement applaudi au cen-
tre et il droite, le député de l'Yonne
conclut :
-- L'échéance du 8 décembre doit êlre
respectée pour :tout le monde. On ne peut
pas mettre les uns en faillite, quand les i
.autres se. sont* enrichis! !
M.. Marcel Çachi;n se lève à l'ex-
ll'ênw gauche et demande des préci-
sions sur ,1a manœuvre que M. Pierre-
Etirnne .Jtlanclin vient de flétrir.
M. Pain levé proteste : ■ ■ , .
—'Non! s'écrie-t-il.a.vec un geste. On
; n'a pas 'te-droit de parler do manoeuvres...
M. Pierre-Etienne- Flandin - fait
observer nu'if n'a pas parié de frau-
des....
— Il y a ell. dil-il, deux arrêtés suc-
cessifs et contradictoires. Voilà.,,toul'i
Pendant les ë'x jours qui se sont écou- -
lés entre Jes deux ■.rrêté.s. urir p:Ht': 0
des porteurs d'effets î échéance du S dé-
cembre Il pu profiler d'un av.ininge et
les autres porteurs vont pàlr.' de celte
situation.
Le président du Conseil explique
dans quelles conditions il a été
amené à rapporter l'arrêté du 10 no-
yembrc. M. Ma)vy expose à son tour
que la commission des finances, émue
par les conséquences du premier nr- '
rêté, avait appelé l'attention du pré-
siihmt du Conseil. On risquait, en
| effets l'inflation, quoique différée de
trois mois.
— C'était le samedi, dit M. Ma)v:.-, M Ir.
président du Conseil indiqua qu'il,aval
l'intention de rapporter ,..;on a-rôté. li
n'y avait pas de Journal offu-n i :lyanL le
mardi. Tous les membres Je 1.1 '".:11-
miss'on s'engagèreit d'hon icii'.- à ne tien ,
divulguer. 1
M. de Tinguv du Pouët apporte
aussi des précisions. Il confirme que.
le samedi soir. M". Painlevé annonça
sa décision de rapporter l'arrêté.
M. Painlevé dit qu'il avait demandé
à réfléchir jus.qu'au lundi et prié la
commission de tenir la discussion
secrète.
L'incident paraît clos. M. Louis :
Dubois retire, en effet, son amende- i
ment. , , j
On va voter sur l'article 5. dont M !
, Herriot donne iccturc. Sur la plu-j
part des bancs, des exclamations se
l'ont entendre.
LE CHAMPION DE FRANCE
DE DEMI-FOND SÉRÈS
FAIT UNE CHUTE GRAVE
GEORGES SÉRÈS
Hier, au vélodrome Jean-Bouin. à
MarsÓlle, Georges Sérès, dans une
course derrière moto, fit une çlwte,
alors. qu'il roulait à 80 kilomètres
à l'heure. On craint une fracture
du, N'âno, -.
- ~ (Lire l'article pagcf, î.) ;', ,-
LE DEUIL
BRITANNIQUE
A PARIS
lE DRAPEAU EN BERNE A L'AMBASSADE 1
(Lire l'article en Dernière Heure)
LE PALACE
DÈS VOYAGES
EN EUROPE
C'est l'agence que la Compa-
gnie des Wagons - Lits vient
d'ouvrir sur les boulevards, à
l'angle de la rue Scribe.
Le directeur, de la Compagnie,
M. Noblemaire, nous dit quels
sont les autres projets envisa-
gés, notamment celui d'un train
extra-rapide Paris-Calais.
Une telle création constitue, au
double point de vue touristique et
parisien, un véritable événement.
M. Noblemaire, directeur général i
de la compagnie, se déclare enchanté
de cette installation à la fois com-.
mode et luxueuse, digne de l'élite des -
voyageurs qui forme la clientèle clos
wagons-1'ts. L'agence, aménagée sur
l'emplacement du Grand Café, est
construite et décorée d'après les
principes mis en hú¡1neÜ,r.&"TEXpos i-
tion dés-, arts. décoratifs. L.es-.frais frais
ont ' été considérables. Mais M. No-
jbilemaire ne les regrette pas. car des
; sacrifices analogues, '. consentis pour
d'amélioration ou la création d'agen-
ceÉ, dans ',d'autres pays,' ont donné
de magnifiques résultais. Il en est de
même pour la construction de plus de
400 voi t ures off rant une impression
de complète sécurité, avec leur arma-
ture en acier de- 5 millimètres
d'épaisseur et pour la remise à neuf
de plus de 1,800 anciennes voitures.
— On se déplace beaucoup, plus que
jamais, nous dit M, Noblemàire. et les
voyageurs désirent, avec raison, qu'on
s'occupe d'eux jusque-dans Les moindres
,détails. Aussi, avons-nous amélioré les
conditions de transport dès vovageurs,
par le souci du luxe, et du confort qui
préside à l'aménagement de -nos nou-
'• velles"- voitures clth type « bleu », au
sujet desquelles un grand organe amé-
ricain, ie 'Yl'w-York Times, déclarait
textuellement, en novembre 1922, qu'it
,» n'existait rien aux Etats-Unis de com-
parable à ces intelligentes dispositions
qui assurent le maximum de conforl et
c 'i liiriité uni à une économie de dé-
penses et d'espace n. «
Nous avons estimé que, soutenus par
l'approbation du public, nous n'avions
pas à nous at'rôtet' en si bonne voie, et
les divers saiono. lits ou restaurants, qui
sérient maintenant de nos ateliers, offrent
un confort "autrement étudié que dans
des voilures du type précédent, t'.ruin.
en mai prochain, circulera .•,:i:ro Paris et
Calais, sans aucun arrêt, ur I:':rn rxlra
rapide composé de voitures-ba.ovo Put!-
man... :
Et M. Noblemaire revient sur les
diverses opérations ..effectuées à la
nouvelle agence des boulevards
— Il n'a qu'à demander, 011" se hàlev"!
de lui répondre et de le renseigner, qu.V
s'agisse pour lUI de la location d'une
chambre dans un hôtel ou du choix io'un
appartement, qu'il soit désireux de .'!lan-
ger tsa monnaie, qu'il veuille ielen,ir r-a
place dans un train ou sur. un paquebot.
dans un avion ou dans un autocar, CIL;
encore qu'il • s'inquiète de ses btg.igf's
(et notez, en passant, que rous nvciis nn
service de ménageries iii'.-. rii liion des
qui fonctionne à merveille), a-fin que,,
garantis par une assurance, on les prenne
chez lui ou qu'on les livre à domicile
. En décembre, inauguration d'un tram
de luxe de jour entre Milv.ï et Nice.
D'autre part, l'Espagne, le Poilug.'l et
la Côte d'Argent, ne sont. pas oubti 5s :
dès le mois de juin, le Sud-Hxprr'. s Cir-
M. NOBLEMAIRE
directeur général
de la Compagnie internationale
\ des wagons-lits.
culerà avec un matériel de salons Pull-
rnan entièrement nouveau
Quant au Pvrénées-Uùle d'A.'gent-Ex-
press, qui devient permanem, ~ i! :-".':,a
composé uniquement de voitures bleuet?,
et. continuera à assurer les l'eL,ll')lb •.Mi-
Ire PViris et les sii[iotis bn],lp[I;re" du
pays basque et des Pyrcnéee. lotit' l'n
maintenant.— b'.e'ï eeh'n .)'J--- IHli: !.;.t:-
son é[.r'oite avec .NhnU'd et Lisbonne, ( n
attendant un nouveau train bleu pour
Biarritz et Pau.
A la date du 13 moi, il sera établi le
Nord-Express qui, via Ostende et Lai lis,
reliera Londres à Berlin, à Varsovie et à
Ki«-a.
LA NOUVELLE AGENCE PRINCIPALE DE VOYAGES
DE LA COMPAGNIE INTERNATIONALE ' DES WAGONS-LITS
Les Wagons-Lits ouvrent aujourd'hui au grand public, au coin des boule-
vards et de la rue Scribe, une agence ds voyages qui constitue l'organisme de
ce genre le plus moderne et le plus luxueux d'Europe. La photographie ci-
dessous a été prise au cours de l'achèvement des travaux de la façade, ins-
pirée du style de l'Exposition des arts décoratifs.
LE PEINTRE
QUI VENDAIT
DES " FRITES "
C'est Emile Boyer, dont un
paysage de Montmartre fut
signé Utrillo, ce qui marqua
le début de son succès.
Il exécuta le portrait de la
princesse Lucien Murat et de-
puis, il a plus de commandes
qu'il n'en peut exécuter dans
« ses trois ateliers ».
• L'e t aient ne créant pas la chance, il
est d'excellents peintres qui n'arrivent
jamais à rien. Emile Boyer n'est pas
:de ceux-là. li a pris le meilleur cherYL n :
celui de Montmartre,'patrie des. rapiras,
que visitent des amateurs. Cinq ou StX
. ans avant. la guerre, il s'installa .place
• du Tertre pour vendre des frites cm
plein vent. Il fa ut-a l'artiste un raétie-r.
La pomme de terre nourrit son hoaimt',
■ Emile Boyer put louer une bqui.iq-.,-
exiguë qu'il meubla de certes - postales.»
et dans laquelle il réussit à faire tenir
une vieille armoire normande, des ebsi-
-ses, deux petites tables, plusieurs tui!,.",
dont un L'trillo qui est à vendre (20,000
,franes) 1 un bocal- dans lequel tourne
'difncilement un. poisson ro,ngie. et •
Vraisemblables' objets qui undent evr &
boutique digne de la plume d un Rdiac.
Le temps qu'il ne consacrait pas à -,B.
clientèle, le marchand de frites l'utilisa.h
pour son p!ais:r. On peint beaucoup, à
Montmartre. 11 se mit à peindre pour
se distraire, et il exposait en plein air,
sur son étroite façade. L'emploi d/;;,jn.
téressé de ses loisirs n'était pas lwr lu.
PQu r quelques francs on avait lui,c vnn
de frites dorées et un carton el ,l';Ü
':de .quelques couleurs. ,• * ; , •
Des peintres encour:)s.ea;!ent cet ^
deur- Un jour ou vint lui dire :
— Une de'vos études est e'\pqsél,
un grand marchand de tableaux. Kl ^ (
!si.?n'pe trtrillo.
L'intéresse dcscemlit. de Montinar: r»>
,et n'eut aucune peine à identifie - 011.
.Cabaret clu Lapin agile sous la t-xine.
Le marchand de frites dénonça au mar-
challt] de tableaux, la fausse attribution.
-—C'est mort p'^us bel tff(-t dé.neise, efc
je l'ai peint sur la moitié d'un carton
à 'deèsin. L'autre moUi' est' chez wui.
lietournez ce'ie-ci : de-rrierc, des io-r-
ceaux ont été arraches.
~ C'e-t e> act. Je vous le rends. Vous
. le signerez.
. te îidm changé, l'œuvre gardait de 'j&
valeur. -
LE PEINTRE BOYER
marchand de frites.
M. BOYEll
devant le magasin d'un . marchand
de tableaux.
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