Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-10-15
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 octobre 1925 15 octobre 1925
Description : 1925/10/15 (A16,N5421). 1925/10/15 (A16,N5421).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4603789b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
Les hommes naissent et
demeurent libres et égaux en
droit- Les distinctions sociales
.ne peuvent être fondées que sur
l'utilité commune.
(Déclaration des droits de l'homme.)
16me Année. — N° 5,421. — Pierre Lafltte, fondateur.
2 Ce Paris, Seine, S.-et-Oise
2 U et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (xme)
Départements Arc,
et Colonies Zu
VOIR
'EN PAGE 6
NOS
ILLUSTRATIONS
JEUDI
15
OCTOBRE 1925
..........».............
Sainte Thérèse
Adr. télêgr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
L'ALLEMAGNE ADHÈRE AU PACTE
LES DÉLÉGUÉS DU REICH
ONT REÇU L'AUTORISATION
DE SIGNER
DÉCLARATIONS
DE M. CHAMBERLAIN :
" Nous avons construit une
digue qui séparera désormais
la paix de la guerre. "
M. MUSSOLINI EST PARTI POUR LOCARNO
» [DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
LOGARNO, 14 octobre. -1fi. déléga-
tion-allcrnandc a reçu ce soir confir-
mation de Berlin de la décision prise
par le cabinet et le président Hinden-
bur,q l'autorisant 'à donner son adhé-
sion au pacte de sécurité.
Voilà le fait décisif de la journée.
En attendant le retour de M. Kemp-
Ti'ftr de Berlin. les experts juridi.ques
ont complètement terminé la rédac-
tion des traités d'arbitrage.
M. Chamberlain, avec sa loyauté et
sa franchise habituelles, témoignait
dès ce matin un optimisme personnel.
— Jusqu'à présent, d(,,clara-t-il,
j'ai été sobrement modère dans mon
vif espoir de succès de la conférence.
Aujourd'hui, bien qu'il reste encore
quelques points à examiner, j'estime
que nous avons réalisé un accord,
dont aucun ne saurait prendre la res-
ponsabilité, devant l'Histoire, d'em-
pêcher la mise en vigueur.
Pas un gouvernement, pas un Par-
lement ne pourraient ne pas ratifier
les accords de Locarno, qui, certes,
sont plus, importants pour la paix du
monde que tout ce que l'on a fait
jusqu^à présent, il compris le traité
de Versailles.
Nous avons, a ajouté l'homme
d'Etat britannique, construit à Lo-
carno une digue qui séparera désor-
mais la paix de la gUC1're,
Ce que dit M. Vandervelde
On a beaucoup apprécié ici, les
paroles de M. Chamberlain. Elles ont,
d'ailleurs, été confirmées d'un autre
côté, par un autre délégué. Recevant
un correspondant du Peuple, de
Bruxelles,. M. Vandervelde a montré
que, pour donner satisfaction aux
aspirations allemandes et tout en
sauvegardant le principe deTégalité
de tous les membres de la Société
< nations, il a suffi de se baser
sur le protocole de Genève.JIn.actord,
en est résulté pour rentrée de rAt-
lcmagnè, sans exception ni privilège-
Une simple note collective des alliés
constatera que l'on tiendra compte,
comme le veut, le protocole. — en cas
d'une application éventuelle de l'ar-
ticle 16 — de la situation militaire
et de la position géographique des
pays appelés à collaborer aux sanc-
tions de la Société des nattons. —
MAURICE RAYMONDE.
LES TRAVAUX DES JURISTES
LOCARNO, 14 octobre. — La jour-
née a été consacrée exclusivement à
des travaux de juristes. MM. Froma-
geot (France), Rollin (Belgique) et
Gauss (Allemagne) ont achevé la ré-
daction des deux traités d'arbitrage
entre le Reich, d'une part, la France
et la Bellgique. d'autre part.
Les textes n'ayant pu être prêts
matériellement pour 17 heures, la
conférence, qui devait siéger ce soir
pour en prendre connaissance, a été
ajournée à demain matin, 10 h. 30.
Parallèlement, les juristes polonais
et tchécoslovaques, MM. Babinski et
Kromar, ont délibéré avec leur col-
lègue allemand, M. Gauss, en vue de
préparer les conventions d'arbitrage
pour l'Est. Il semble maintenant que
ces deux traités pourraient être dif-
férents, afin de mieux tenir compte
de la situation particulière de chacun
des pays intéressés.
Les traités pourraient comporter
des exceptions. C'est ainsi, en parti-
culier, que la Pologne demanderait
que les problèmes de revision des
frontières ne fussent pas soumis à la
procédure d'arbitrage. Ces questions
ont fait sans doute l'objet des entre-
tiens que M. Aristide Briand a eus
PHOTO PRISE A LOCARNO
-
M. STRESEMANN, ministre des
Affaires étrangères (à gauche)
et M. KEMPNER, secrétaire d'Etat.
successivement avec MM. Skrzynski
et Benès.
La France, d'ailleurs, n'a pas à in-
tervenir en cette matière, la Pologne
et la Tchécoslovaquie étant évidem-
ment libres d'étendre-ou de limiter
à leur gré la portée des conventions
d'arbitrage qu'elles vont conclure
avec l'Allemagne.
Sept instruments diplomatiques
seront signés
Le rôle de la France doit, en effet,
se borner à garantir à ses alliés de
l'Est l'exécution de leurs conventions
d'arbitrage avec l'Allemagne, le pacte
rhénan ne faisant que réserver ses
droits à cet égard. La France devra
donner cette garantie à ses alliés au
moyen de deux conventions identi-
ques passées avec chacun d'eux. Dans
ces conditions, les instruments diplo-
matiques qui devront être paraphés
à Locarno seront. au nombre de sept,
savoir :
1. Le pacte rhénan de sécurité entre
l'Allemagne d'une part, la Belgique, la
Grande-Bretagne, la France et l'Tlalie
d'autre part :
2. Une convention d'arbitrage général
entre l'Allemagne et la Fronce ;
3. Une convention identique entre l'Al-
lemagne et la Belgique ;
11. Une convention d'arbitrage général
entre l'Allemagne et la Tchécoslovaquie ;
5. Une autre convention d'arbitrage
entrée l'Allemagne et la Pologne ;
6 et 7. Deux traités (le garantie
entre la France et la Tchécosloraquie
d'une part, la France et la Pologne d,'au-
tre p(u,l. par lesquels,, la Franpe s'enga-,
géra à inler"lf(!nir (1 leurs côtés matériel-
lement et moralement, en cas de violation
par l'Allemagne de ses conventions d'ar-
bÍltage avec ses voisins de l'Est.
On estime que la conférence sera
en mesure, dans la journée de de-
mai',',,, d'entériner le texte du pacte
rhénan et des conventions d'arbitrage
entre la France et l'Allemagne, la Bel-
gique' et l'Allemagne.
Le pacte de sécurité et ses deux
annexes une fois conclus, la confé-
rence n'aura plus qu'à sanctionner
les conventions d'arbitrage pour
l'Est, quand les juristes auront
achevé la mise au point, des projets
actuellement en -cliseussiori-
La rédaction de la convention ger-
mano-tchécoslovaque est virtuelle-
ment terminée, mais l'élaboration du
traité entre la Pologne et l'Allema-
gne nécessitera encore un certain
délai. C'est pour cette raison qu'il est
impossible encore, à l'heure actuelle,
d'assigner une date précise à la con-
clusion des travaux de la confé-
rence.
M. MUSSOLINI SE REND A LOCARNO
ROME, 14 octobre. — M. Mussolini,
président du Conseil, est parti ce soir
pour''Locarno. où il arrivera demain
jeudi. Il sera présent pour la signa-
ture du pacte de sécurité.
La foudre sur l'ancien palais
de Moulay Hafid
FEz, 14 octobre. — Au cours d'un
orage qui éclata la nuit dernière,
la foudre a causé des courts-circuits
dans l'ancienne mosquée particulière
du palais du sultan Moulay Hafid.
LES MEURTRIERS DU GENDARME ROBIN
DEVANT LES ASSISES D'EURE-ET-LOIR
MAUGER ET SON PERE AU BANC DES ACCUSES
En médaillon : Le GENDARME CONSTANT
Ces deux braconniers avaient, on se le rappelle, été surpris, à Romilly-sur-
Aigre, par les gendarmes Robin et Constant, chargés par le marquis d'Argent
de mettre fin- au pillage de ses terres en arrêtant les coupables. Les bracon-
niers avaient tiré sur les gendarmes, et le gendarme Robin et le braconnier
Henri Mauger avaient été tués. Ce sont le père et le frère de ce dernier qui
ont comparu hier. ,..- (Lire le compte rendu des débats en Dernière Heure.)
CONFÉRENCE FINANCIÈRE
HIER, A LA PRÉSIDENCE
DU, CONSEIL
MM. Painlevé, Caillaux et Malvy
examinent les problèmes des
dettes, de la trésorerie, de l'em-
prunt en cours et de la hausse
des changes appréciés.
DES CONTRE-PROPOSITIONS VONT
ÊTRE ADRESSÉES AUX ÉTATS-UNIS
M. Painlevé,' président du Conseil,
a eu. hier matin, un long entretien
au ministère de la Guerre avec M.
Caillaux, ministre des Finances, et
M. Malvy, président de la commis-
sion des finances de la Chambre.
Au cours de cette conférence, MM.
Caillaux et Malvy ont mis le prési-
dent du Conseil au courant de la dis-
cussion qui s'est engagée, mardi
après-midi, devant la commission
des finances de la Chambre, et le res-
tant de cette délibération a été oc-
cupé par l'examen des principaux
problèmes financiers qui retiennent
en ce moment l'attention du gouver-
nement : dettes interalliées, trésore-
rie, emprunt en cours, hausse des
changes appréciés.
Sur la question des dettes, le gou-
vernement a l'intention d'adresser
aux Etats-Unis des contre-proposi-
tions, après qu'il aura procédé à un
examen approfondi de- la question.
M. PAINLEVÉ DEVANT
LA COMMISSION DES FINANCES
L'appel des réservistes en 1926 sera
limité à la moitié de la classe 1920.
La commission des finances de la
Chambre, réunie sous la présidence
de M. Malvy, a en-tendu M. Painlevé,
président du Conseil, ministre de la
Guerre, sur les crédits relatifs aux
appels des réservistes.
Préalablement aux.déclarations de
M. Painlevé. M. Boui'Iloux-LaO'ont,
rapporteur du budget de la Guerre,
a dit qu'il tenait à fournir à la com-
mission' dés indications sur la situa-
tion générale de l'armée au triple
point de vue de l'organisation, de
l'armement et des dépenses en sou-
lignant sur ce dernier point l'effort
de la France, depuis l'armisticE5, en
vue de réduire les dépenses mili-
taires. "
Le président du Conseif"à: pris
ensuite la parole et a déclaré, avant"
de répondre à la question qui faisait
l'objet de son audition, que les pro-
jets que le gouvernement déposerait
en novembre prochain sur l'organi-
sation de l'armée avaient pour but
d-e mettre sur pi'ed un statut pr^efs"
et souple pouvant répondre à la fois
à un état de transition et à un état
définit.if. :
Cela posé et en ce qui concerne le:'
appels des réservistes, le président
du Conseil a dit qu'il s'agissait de
convoquer, non pas des classer ayant
fait la guerre, mais seulement la
classe 20 dont l'instruction, par la
force des circonstances, avait, été
incomplète. En outre, cet appel se-
railt limité à la moitié de la classe, 20.
Répondant ensuite à une question
de M. Renaudel, relative aux cconùi-
tions dans lesquelles les crédits pour
les appels de réservistes avaient é'.é
refusés une première fois le 11 juil-
let, M. Painlevé a dit qu'il ne voyait
aucun inconvénient à ce que la com-
miss.ion ajournât son vote de crédits
jusqu'au jour où serai'ent déposés
ces projets. En conformité de cet
accord, la commission a ajourné le
vote des crédits.
LA TENSION DES DEVISES
La tension des changes ces jours
derniers ne correspond nullement à
des manœuvres de spéculation étran-
gère. Il n'y a aucun rapport entre
l'altitude prise par le gouvernement
américain interdisant les prêts en
faveur des nations débitrices qui
n'ont point encore consolidé leur
dette envers les Etats-Unis et le
mouvement de hau.sse actuel de la
LES CHANGES SE TENDENT ENCORE
Mercredi 14 octobre ..
Livre Dollar
9 h. 5, 107 10 22 11
9 h. 25 107 15 22 13
9 h. 35 107 17 22 14
12 heures 107 60 22 23 1h
13 h. 30.... 107 38 22 18
111 heures ........ 107 39 22 18
14 h. 30 107 39 22 18
14 h 45 107 60 22 22
16 heures 107 80 22 27
16 h. 22 107 70 22 2'1,
16 h. 39 107 75 22 25
17 heures 107 70 22 25.
17 h. 30 107 70 22 24
18 heures ........ 107 77 22 26 %
livre et du dollar. Pour s'en convain-
cre, -il suffit de rappeler qu'à plu-
sieurs reprises les bruits de nouveaux
emprunts français à l'Amérique ont
été démentis au cours des négocia-
tions de 'Washington, la France ne
sollicitant aucun nouveau crédit.
Le mouvement ascensionnel des
devises appréciées, à cette époque de
l'année, est un phénomène assez or-
dinairè qui résulte de la fin de lia
saison touristique et de la diminu-
tion de l'afflux des devises étrangè-
res, ainsi que des couvertures effec-
tuées par !es commerçants et les
industriels français pour faire face
à leurs échéances d'octobre et au re-
nouvellement de leurs stocks en fin
d'année.
Des considérations de politique
intérieure et d'équilibre budgétaire
pourraient, seules, influencer le
marché. Les déclarations du minis-
tre des Finances à la commission du
budget de la Chambre sont de nature
à rassurer le monde, des affaires,
trop facilement accessible aux ru-
meurs répandues depuis le retour de
là délégation française de Washing-
ton. _/■
AUJOURD'HUI A NICE
PREMIÈRE RÉUNION
DU CONGRÈS RADICAL
M. Herriot, qui le présidera,
prononcera cet après-midi le
discours d'ouverture.
Les ministres et sous-secrétaires
d'Etat membres du parti radi-
cal : MM. Caillaux, Schrameck,
Emile Borel, Delbos, Jean Du-
rand, Durafour, André Hesse,
Georges Bonnet, Ossola et
Jammy Schmidt, assiste-
ront au congrès.
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
Ni'CE, 14 octobre. — La première
séance plénière du congrès radical-
socialiste s'ouvre demain, à 14 heu-
res, dans le grand hall du Casino
municipal. M. Herriot, qui présidera,
prononcera un discours.
Après la lecture de quelques rap-
ports, les diverses commissions se-
ront constituées et se réuniront pour
examiner les propositions et les
vœux des comités et fédérations.
Demain matin, aura lieu la séance
préparatoire pour la vérification des
pouvoirs. Sont délégués de droit au
congrès, les sénateurs, députés, con-
seillers généraux et conseillers d'ar-
rondissement du parti, les anciens
élus au Parlement et aux assemblées
départementales, les^^^idats in-
vestis pour ces mandats, les délégués
au Comité exécutif sortant et les
représentants des fédérations et-co-
mités à raison d'un mandat par 50
membres ou fraction de ce nombre.
(SuÜc page 3, colonne-1)
L'ARRIVÉE A MARSEILLE
DU MARÉCHAL LYAUTEY
LE MARÉCHAL LYAUTEY, Mme LYAUTEY
ET LE PACHA DE MARRAKECH,
EL GLAOUI
Le maréchal et Mme Lyautey, qui
sont arrivés avant-hier à Marseille,
à bord du paquebot « Au fa »,
gagneront Paris dans quelques
jours en automobile, après un
court séjour en Bourgogne. Nos
photographies représentent, en
haut, le maréchal et Mme Lyautey
accoudés au bastingage. En bas, le
maréchal et le pacha de Marrakech
El Glaoui, sur le pont du paquebot.
(Phot. Mougln et Cie.)
LES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES
FRANCO-ALLEMANDES
La délégation commerciale alle-
mande présidée, par M. Treudeleri-
burg est attendue a Paris pour le 24
octobre. Les négociations économi-
ques franco-allemandes reprendront
donc (avec un léger retard) dans les
derniers jours du mois. Elles seront
vraisemblablement. précédées par
l'envoi, à Berlin, de la réponse fran-
çaise aux dernières contre-proposi-
tions allemandes. Les éléments de
cette réponse sont en cours' d'étude
au ministère du Commerce. Le texte
en sera définitivement arrêté par
M. Chaumet dès le retour de M. Ser-
ruys, directeur des accords commer-
ciaux, attendu avant le 20 octobre à
Paris.
LE PAQUEBOT " FRANCE "
N'A PU PARTIR POUR NEW-YORK
Le personnel des cabines du « France »
est resté à terre.
LE HAVRE. 11 octobre. — Le per-
sonnel servant des cabines et du res-
taurant du paquebot France, dont le
départ pour New-York était annoncé
pour ce 'soir, est resté à terre.
Il a exigé -le renvoi'du second maî-
tre d'hôtel.
;. En raison de*Aa défection de ce
personnel (150 garçons de salle et de
cabines) le paquebot France n'est pas
parti et il est désarmé. Des trains
de passagers sont refoulés sur Paris.
ON OUVRE DES ENQUÊTES
SUR DIVERS INCIDENTS
DE LA GRÈVE
On a procédé, hier, à Paris, à
trois nouvelles arrestations ; à
Saint - Denis, six ouvriers qui
avaient manifesté ont été
également arrêtés.
A LYON ET AST-ÉTIENNE, DES PATRONS
SÉVISSENT CONTRE LES GRÉVISTES
Au ministère de l'Intérieur, des
renseignements nous ont été fournis
sur les enquêtes ordonnées après la
journée de grève :
— Une première enquête a été ouverte
contre le maire de Saint-Denis. M. La-
porte. qui, avant et pendant la grève,
.ioua un rôle particulier et Qui paraît
incompatible avec ses fonctions. M.
Ghiappe. secrétaire général du ministre
de l'Intérieur et directeur de la Sûreté
générale M. Boti.ju. préfet de la Seine,
et M. Imbert. chef du service de l'ins-
pection générale des- services administra-
tifs. ont été chargés de cette enquête-.-
Lorsque le ministre connaîtra les ré-
sultats de cette enquête, il prendra con-
tre le maire les mesures qui conviennent.
En province, une autre enquête a été
ou-verte, à Halluin. contre le maire et
l'adjoint, pour entraves à la liberté du
travail.
Quant au député Doriot. son cas relève
des tribunaux correctionnels. Une infor-
màtion judiciaire, pour coups et bles-
sures et rébellion, est ouverte contre ce
parlementaire. La parole est donc à la
justice. Il faut donc s'attendre à ce que
cette affaire suive le cours qu'entendra
lui donner le Juge d'instruction.
LE DÉPUTÉ DORIOT SERA EXAMINÉ
PAR UN MÉDECIN LÉGISTE
Le député communiste Doriot se
plaignant d'avoir été frappé par les
agents, M. Barnaud, juge d'ins-
truction, sur la demande de M" Ber-
thon et .Fournier, a chargé le doc-
teur Paul de l'examiner.
Le docteur Paul a été. d'autre
,part, -charge par M. Delalée; jug?
d'instruction, d'examiner l'ingénieur
Lafosse qui, avant de tirer sur les
grévistes, avait été blessé au visage
par une pierre.
UNE INTERPELLATION
SUR LES MENÉES COMMUNISTES
M. Charles Delesalle, député du
Nord vient de déposer une demande
d'interpellation sur les mesures que
le gouvernement .compte prendre
pour mettre un terme à -la propa-
gaad^^-oauaiuniÀljE-,et- sur ses inten-
tions a.u sujet des incidents sun-e-
nus dans le Nord, au cours de ces
derniers mois.
L'ÉTAT DES BLESSÉS
L'état dç l'agent LavénnG/ du com-
missariat de Saint-Denis-sud, est
satisfaisant. Sa blessure à la nuque,
due à un coup de matraque, ne met
pas ses jours en danger.
A l'hôpital Saint-Louis, le briga-
dier Maillart, blessé d'un coup de
pi1ed au ventre par le député com-
muniste Doriot, a pu quitter l'hôpi-
tal.
Un autre blessé, admis à Saint-
Louis, a également pu regagner son
domicile.
ACTES DE SABOTAGE
On a enregistré à Arcueil-Cachan,
de nouveaux actes de sabotage des
grévistes de la S. T. C. R. P. Sur la
ligne du tramway passant par l'ave-
nue François-Raspail, deux pointes
d'aiguille ont été enlevées en face du
48 et une troisième, à environ 300
mètres de là. Un tramway, allant
vers Cachan a déraillé, à 3 heures du
matin. Il n'y a pas eu d'accident de
personne. Enfin, les saboteurs ont
pénétré dans les bureaux terminus
à Arcueil-Cachan, y ont décroché
une lampe électrique, emporté les
récepteurs du téléphone, souillé les
dossiers.
(Suite page 3, colonne 2)
LA POLITIQUE INTÉRIEURE
ET EXTÉRIEURE DE LA FRANCE
EST LOUÉE EN ITALIE
ROME, 14 octobre. — Le Giornale
d'IlnUa énumère à l'actif'du gouver-
T'cment, français actuel, l'effort mi-
litaire qui a sauvé l'empire colonial,
la, non - acceptation des conditions
trü¡p onéreuses des Etats-Unis pour
le règlement des dettes, les mesures
fiscales courageuses, enfin l'insuccès
de la tentative communiste.
Tout cela, observe le Giornale d'Italia,
s'est fail sans sortir des'limites des lois
et des libertés normales. Que ce soit la
droite, ou la gauche qui gouverne, les
Français défendent avec acharnement
leur' tranquillité intérieure et leur pres-
tige à l'étranger.
Enregistrant l'échec de la grève
communiste en France, le Resorgi-
mento écrit :
Si le plan communiste avait réussi,
Moscou eût été satisfait. Le ministère
Painlevé aurait été renversé et la confé-
rence de Locarno se serait, terminée par
un fiasco.
Heureusement, 1e. monde entier a vu
le gouvernement démocratique français
capable de travailler en même temps
peur l'ordre à l'intérieur et pour la paix
européenne à l'extérieur.
Le JJondo écrit :
4
L'échec de la tentative communiste en
France dépasse l'importance d'un épi-
sode de politique intérieure.
A Locarno comme à Paris, sont tom-
bées ces jours-ci beaucoup d'illusions
nourries par les partisans de la guerre
en Europe.-
Le Corritre délia Savi, de son
Côté, souligne 1 il grande habileté de
jI. Briarid à Locarno et laisse enten-
dre qu'il sera le véritable triompha-
teur de la conférence.
MADRID FÊTE LE RETOUR DE HÉROS DU MAROC
LE DEFILE TRIOMPHAL SUR LA PUERTA DEL SOL
Le retour à Madrid d'un détachement ayant pris part aux sanglants combats
de Kudia-Tahar a donné lieu à une imposante cérémonie. Le cortège traversa
la ville sous les acclamations d'une foule énorme. (Voir en page 6 nos pho-
tographies de cette manifestation.)
LES GRÉVISTES MANIFESTANTS
EN CORRECTIONNELLE
Un certain nombre de condam-
nations ont été prononcées.
Un certain nombre de grévistes
arrêtés au cours des bagarres de
lundi' dernier ont comparu, hier, a
l'audience des flagrants délits du trl-
bunal correctionnel. Les condamna-
tions suivantes ont été prononcées :
François Lemoigne, pour outrages au
•commissaire de police Lefils, trois
mois de prison; Charbonnel, pour ou-
trages et port d'arme prohibée, un
mois de prison; Robert André pour
outrages eL rébellion, quatre mois de
prison; Pequi'gnot et Midavaine, p°t\
outrages et violences, quinze jours'
de prison; Decàmp, pour outrages,
huit jours de prison avec sursis;
Mme Manet, pour outrages, huit
jours de prison avec sursis.
L'ON NE PREVOIT PAS D'ENTREVUE
ENTRE MM. CAILLAUX ET CHURCHILL
LONDRES, 14 octobre. — Dans les
milieux autorisés de Londres, on ne
fait aucun cas de l'information parue
4ans<41 n. organe di,-, la presse Anglais-
suivant laquelle MM. Churchill et
Caillaux auraient conclu un accord
différent de celui de 12,500,000 livres
sterling comme versement annuel à
effectuer par la France et l'Angle-
terre. On souligne, en effet, qu'à son
départ de Londres M. Caillaux a em-
porté avec lui les propositions bri-
tanniques, qui constituaient le mini-
mum de paiement que la Grande-
Bretagne pouvait acéepter de la
France.
Le ministre d,es Finances français
devait, à son retour à Paris, soumet-
tre ces propositions à son gouverne-
ment.. Peu de temps après, M Chur-
chill a déclaré que le gouvernement
français acceptait, avec certaines ré-
serves, les propositions anglaises. La
situation est donc nettement définie.
la déclaration du chancelier de
l'Echiquier ayant suffi à convaincre
l'opinion publique britannique de
l'accord intervenu entre les deux
gouvernements.
Ajoutons que, contrairement a11
bruit répandu, aucune entrevue entre
MM. Churchill et Caillaux n'est en
vue pour le moment.
Un dirigeable italien viendrait
survoler Paris
ROME, 14 octobre. — Le Giornale-j
d'Italia annonce que le dirigeable
Esperia se rendrait, à la fin du mois,
à Paris. Il partirait du camp Ciam-
pino, près de Rome.
A bord du dirigeable prendront
place quelques représentants de l'As-
sociation des pionniers de l'aéronau-
tique pour rendre aux « Vieilles
Tiges françaises » la visite que
ceiles-ci leur ont faite récemment.
LA CONVENTION COMMERCIALE
FRANCO-HONGROISE EST SIGNEE
M. DE CAREONNEL ( + )
M. de Carbonnel, 11âllistre de
France à Budapest, a signé le 13
octnbr'r, avec les plénipotentiaires
hungrrJ/s, la convention commer-
ciale dont la négociation s'était
poursuivie 'Iil cours de ces trois
derniers muis.
LES TENDANCES DE LA MODE
POUR CET HIVER
Tous les styles et tous les tous
voisineront.
Que portera-t-on cette saison'? Y
a-t-il vraiment, en mode, de nouvelles
tendances ùl
Graves questions que se posent, au
seuil de l'hiver, toutes les femmes, et
que j'ai adressées pour elles à quelques-
uns de nos grands couturiers. Voici ce
_que m'ont répondu, à ce sujet, M m es
Madeleine Vionnet et Jenny. MM. Paul
Poiret, P rem et et Lucien Lelong.
Mme Madeleine Vionnet
— Drôles de questions, en vérité? Il
n'y a pas de mode, et j'ai, pour ma part,
horreur de la mode. On trouve tous les
styles chez moi. Les robes larges voi-
sinent avec les robes étroites, les tailles
basses et les tailles courtes se trouvent
dans mes coLlections. Il ne reste qu'à
savoir choisir : tout dépend d,a l'esthé-
tique particulière de chacune. Les tons?
Tous les tons chauds pour le soir, des
tons frais pour les jeunes visages, tous
les rouges.
Mme Jenny
— Nos robes sont « ondoyantes et
diverses ». Le reps et le kasha compo-
oIlOS. modems du matin,. l'ampleur
partant souvent du dos ne gâte en rien
la ligne droite — même lorsque la base
est évasée — elle se révèle dans la mar-
che seulement. Les tons bruns, cendre
et bois de rose sont fort employés ici.
Pour l'après-midi, le crêpe satin, les
cols cravatés, les manches longues, un
peu d'or... Le soir, une sorte de « swea-
ter », transposé et réalisé dans des tis-
sus précieux, accompagne une '.ipe,
faite de hautes franges ou de mé.
L'effet imprévu est amusant. Pa de
robes longues, peu de draperies. Des
tranches, des sections. des godets...
M. Paul Poiret
— Je suis incapable de vous dire
quelle est la mode nouvelle : je ne la
vois pas. Nous sommes enfermés, comme
dans une cage, dans les idées étroites
et pauvres des nombreuses maisons qui
ne créent pas. La mode subit une crise
de paralysie qui est bien grave et sera,
si elle s-e prolonge, grosse de conséquen-
ces. C'est la médiocrité de la classe diri-
geante actuelle qui fait qu'on n'ose plus
risquer de nouveautés. Les novateurs
sont guettés par la tyrannie et par la
sottise ^— il faut mettre une pédale
sourde à sa fantaisie. Chaque fois qu'on
va faire quelque chose de nouveau, on
se^ prend la main, on se ramène soi-
même dans les chemins battus, de peur
de choquer quelqu'un. Ici, je fais de
grandes belles robes que personne
n'achète et des trotteurs de quatre sous
qui s'enlèvent comme des petits pains
d'un sou. A combien, ces quatre sous?
Quinze cent francs!
M. Lucien Lelong
— On fait, chez moi, la taille plus
haute, la jupe courte, sans exagération,
plus d'ampleur, pour permettre le jeu
des mouvements, des décolletés en pointe
et des manches longues aux robes
d'après-midi. Le drap, le dehlia, le zibli-
kasha sont, pour les robes pratiques,
mes grands favoris. Pour l'après-midi,
le crêpe satin et certains tissus de soie
artificielte. Pour le s ou*, la mousseline,
un peu de, lamé pour la robe, davan-
tage pour le manteau. J'emploie egaki-
ment le velours de soie naturelle er ar-
tificielle. Comme nuances? Toutes celle;-,
qui plaisent, aucune particulièrement.
Chez Premet
— La mode, chez nous, a change d'il
tout au tout; nous avons complètefneiit
banni la robe droite, remonté sensible-
ment la taille, qui est légèrement cintrée,
et obtenu l'ampleur des jupes par des
découpes en forme. Nous employons, h
matin, des tissus dits anglais, et ,ben u-
couip de drap ; pour l'après-midi, du.
crêpe satin assez mat, des diagonales
et des triangles de soie unie, du velours
de soie et de coton.. J'aime, le soir, le
velours clair, la mousseline, un peu de
dentelle... Nos couleurs? Le biais de
rosé très chaud, toutes les teintes vieux
bourgogne et verts éteints. Les gros
grains de couleur, les applications de
peau, des broderies très modernes, des
peintures géométriques aux tons degra.-
dés et des perles montées en boutons et.
en bijoux se font comme ornements..La
caractéristique de la mode? La silhouette,
totalement modifiée, est infiniment moins
masculine cette saison.
— HUGUETTE
GARNIER.
Le comte de Romanones refuse
d'être conseiller d'État
MADRID, 14 octobre. — Le comte-de
ROIlJèlnones, élu récemment conseil-
ler d'Etat par les représentants de
l'Académie des .sciences morale.-"- eî.
politiques, ;.i. démissionné. i
Les hommes naissent et
demeurent libres et égaux en
droit- Les distinctions sociales
.ne peuvent être fondées que sur
l'utilité commune.
(Déclaration des droits de l'homme.)
16me Année. — N° 5,421. — Pierre Lafltte, fondateur.
2 Ce Paris, Seine, S.-et-Oise
2 U et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (xme)
Départements Arc,
et Colonies Zu
VOIR
'EN PAGE 6
NOS
ILLUSTRATIONS
JEUDI
15
OCTOBRE 1925
..........».............
Sainte Thérèse
Adr. télêgr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
L'ALLEMAGNE ADHÈRE AU PACTE
LES DÉLÉGUÉS DU REICH
ONT REÇU L'AUTORISATION
DE SIGNER
DÉCLARATIONS
DE M. CHAMBERLAIN :
" Nous avons construit une
digue qui séparera désormais
la paix de la guerre. "
M. MUSSOLINI EST PARTI POUR LOCARNO
» [DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
LOGARNO, 14 octobre. -1fi. déléga-
tion-allcrnandc a reçu ce soir confir-
mation de Berlin de la décision prise
par le cabinet et le président Hinden-
bur,q l'autorisant 'à donner son adhé-
sion au pacte de sécurité.
Voilà le fait décisif de la journée.
En attendant le retour de M. Kemp-
Ti'ftr de Berlin. les experts juridi.ques
ont complètement terminé la rédac-
tion des traités d'arbitrage.
M. Chamberlain, avec sa loyauté et
sa franchise habituelles, témoignait
dès ce matin un optimisme personnel.
— Jusqu'à présent, d(,,clara-t-il,
j'ai été sobrement modère dans mon
vif espoir de succès de la conférence.
Aujourd'hui, bien qu'il reste encore
quelques points à examiner, j'estime
que nous avons réalisé un accord,
dont aucun ne saurait prendre la res-
ponsabilité, devant l'Histoire, d'em-
pêcher la mise en vigueur.
Pas un gouvernement, pas un Par-
lement ne pourraient ne pas ratifier
les accords de Locarno, qui, certes,
sont plus, importants pour la paix du
monde que tout ce que l'on a fait
jusqu^à présent, il compris le traité
de Versailles.
Nous avons, a ajouté l'homme
d'Etat britannique, construit à Lo-
carno une digue qui séparera désor-
mais la paix de la gUC1're,
Ce que dit M. Vandervelde
On a beaucoup apprécié ici, les
paroles de M. Chamberlain. Elles ont,
d'ailleurs, été confirmées d'un autre
côté, par un autre délégué. Recevant
un correspondant du Peuple, de
Bruxelles,. M. Vandervelde a montré
que, pour donner satisfaction aux
aspirations allemandes et tout en
sauvegardant le principe deTégalité
de tous les membres de la Société
< nations, il a suffi de se baser
sur le protocole de Genève.JIn.actord,
en est résulté pour rentrée de rAt-
lcmagnè, sans exception ni privilège-
Une simple note collective des alliés
constatera que l'on tiendra compte,
comme le veut, le protocole. — en cas
d'une application éventuelle de l'ar-
ticle 16 — de la situation militaire
et de la position géographique des
pays appelés à collaborer aux sanc-
tions de la Société des nattons. —
MAURICE RAYMONDE.
LES TRAVAUX DES JURISTES
LOCARNO, 14 octobre. — La jour-
née a été consacrée exclusivement à
des travaux de juristes. MM. Froma-
geot (France), Rollin (Belgique) et
Gauss (Allemagne) ont achevé la ré-
daction des deux traités d'arbitrage
entre le Reich, d'une part, la France
et la Bellgique. d'autre part.
Les textes n'ayant pu être prêts
matériellement pour 17 heures, la
conférence, qui devait siéger ce soir
pour en prendre connaissance, a été
ajournée à demain matin, 10 h. 30.
Parallèlement, les juristes polonais
et tchécoslovaques, MM. Babinski et
Kromar, ont délibéré avec leur col-
lègue allemand, M. Gauss, en vue de
préparer les conventions d'arbitrage
pour l'Est. Il semble maintenant que
ces deux traités pourraient être dif-
férents, afin de mieux tenir compte
de la situation particulière de chacun
des pays intéressés.
Les traités pourraient comporter
des exceptions. C'est ainsi, en parti-
culier, que la Pologne demanderait
que les problèmes de revision des
frontières ne fussent pas soumis à la
procédure d'arbitrage. Ces questions
ont fait sans doute l'objet des entre-
tiens que M. Aristide Briand a eus
PHOTO PRISE A LOCARNO
-
M. STRESEMANN, ministre des
Affaires étrangères (à gauche)
et M. KEMPNER, secrétaire d'Etat.
successivement avec MM. Skrzynski
et Benès.
La France, d'ailleurs, n'a pas à in-
tervenir en cette matière, la Pologne
et la Tchécoslovaquie étant évidem-
ment libres d'étendre-ou de limiter
à leur gré la portée des conventions
d'arbitrage qu'elles vont conclure
avec l'Allemagne.
Sept instruments diplomatiques
seront signés
Le rôle de la France doit, en effet,
se borner à garantir à ses alliés de
l'Est l'exécution de leurs conventions
d'arbitrage avec l'Allemagne, le pacte
rhénan ne faisant que réserver ses
droits à cet égard. La France devra
donner cette garantie à ses alliés au
moyen de deux conventions identi-
ques passées avec chacun d'eux. Dans
ces conditions, les instruments diplo-
matiques qui devront être paraphés
à Locarno seront. au nombre de sept,
savoir :
1. Le pacte rhénan de sécurité entre
l'Allemagne d'une part, la Belgique, la
Grande-Bretagne, la France et l'Tlalie
d'autre part :
2. Une convention d'arbitrage général
entre l'Allemagne et la Fronce ;
3. Une convention identique entre l'Al-
lemagne et la Belgique ;
11. Une convention d'arbitrage général
entre l'Allemagne et la Tchécoslovaquie ;
5. Une autre convention d'arbitrage
entrée l'Allemagne et la Pologne ;
6 et 7. Deux traités (le garantie
entre la France et la Tchécosloraquie
d'une part, la France et la Pologne d,'au-
tre p(u,l. par lesquels,, la Franpe s'enga-,
géra à inler"lf(!nir (1 leurs côtés matériel-
lement et moralement, en cas de violation
par l'Allemagne de ses conventions d'ar-
bÍltage avec ses voisins de l'Est.
On estime que la conférence sera
en mesure, dans la journée de de-
mai',',,, d'entériner le texte du pacte
rhénan et des conventions d'arbitrage
entre la France et l'Allemagne, la Bel-
gique' et l'Allemagne.
Le pacte de sécurité et ses deux
annexes une fois conclus, la confé-
rence n'aura plus qu'à sanctionner
les conventions d'arbitrage pour
l'Est, quand les juristes auront
achevé la mise au point, des projets
actuellement en -cliseussiori-
La rédaction de la convention ger-
mano-tchécoslovaque est virtuelle-
ment terminée, mais l'élaboration du
traité entre la Pologne et l'Allema-
gne nécessitera encore un certain
délai. C'est pour cette raison qu'il est
impossible encore, à l'heure actuelle,
d'assigner une date précise à la con-
clusion des travaux de la confé-
rence.
M. MUSSOLINI SE REND A LOCARNO
ROME, 14 octobre. — M. Mussolini,
président du Conseil, est parti ce soir
pour''Locarno. où il arrivera demain
jeudi. Il sera présent pour la signa-
ture du pacte de sécurité.
La foudre sur l'ancien palais
de Moulay Hafid
FEz, 14 octobre. — Au cours d'un
orage qui éclata la nuit dernière,
la foudre a causé des courts-circuits
dans l'ancienne mosquée particulière
du palais du sultan Moulay Hafid.
LES MEURTRIERS DU GENDARME ROBIN
DEVANT LES ASSISES D'EURE-ET-LOIR
MAUGER ET SON PERE AU BANC DES ACCUSES
En médaillon : Le GENDARME CONSTANT
Ces deux braconniers avaient, on se le rappelle, été surpris, à Romilly-sur-
Aigre, par les gendarmes Robin et Constant, chargés par le marquis d'Argent
de mettre fin- au pillage de ses terres en arrêtant les coupables. Les bracon-
niers avaient tiré sur les gendarmes, et le gendarme Robin et le braconnier
Henri Mauger avaient été tués. Ce sont le père et le frère de ce dernier qui
ont comparu hier. ,..- (Lire le compte rendu des débats en Dernière Heure.)
CONFÉRENCE FINANCIÈRE
HIER, A LA PRÉSIDENCE
DU, CONSEIL
MM. Painlevé, Caillaux et Malvy
examinent les problèmes des
dettes, de la trésorerie, de l'em-
prunt en cours et de la hausse
des changes appréciés.
DES CONTRE-PROPOSITIONS VONT
ÊTRE ADRESSÉES AUX ÉTATS-UNIS
M. Painlevé,' président du Conseil,
a eu. hier matin, un long entretien
au ministère de la Guerre avec M.
Caillaux, ministre des Finances, et
M. Malvy, président de la commis-
sion des finances de la Chambre.
Au cours de cette conférence, MM.
Caillaux et Malvy ont mis le prési-
dent du Conseil au courant de la dis-
cussion qui s'est engagée, mardi
après-midi, devant la commission
des finances de la Chambre, et le res-
tant de cette délibération a été oc-
cupé par l'examen des principaux
problèmes financiers qui retiennent
en ce moment l'attention du gouver-
nement : dettes interalliées, trésore-
rie, emprunt en cours, hausse des
changes appréciés.
Sur la question des dettes, le gou-
vernement a l'intention d'adresser
aux Etats-Unis des contre-proposi-
tions, après qu'il aura procédé à un
examen approfondi de- la question.
M. PAINLEVÉ DEVANT
LA COMMISSION DES FINANCES
L'appel des réservistes en 1926 sera
limité à la moitié de la classe 1920.
La commission des finances de la
Chambre, réunie sous la présidence
de M. Malvy, a en-tendu M. Painlevé,
président du Conseil, ministre de la
Guerre, sur les crédits relatifs aux
appels des réservistes.
Préalablement aux.déclarations de
M. Painlevé. M. Boui'Iloux-LaO'ont,
rapporteur du budget de la Guerre,
a dit qu'il tenait à fournir à la com-
mission' dés indications sur la situa-
tion générale de l'armée au triple
point de vue de l'organisation, de
l'armement et des dépenses en sou-
lignant sur ce dernier point l'effort
de la France, depuis l'armisticE5, en
vue de réduire les dépenses mili-
taires. "
Le président du Conseif"à: pris
ensuite la parole et a déclaré, avant"
de répondre à la question qui faisait
l'objet de son audition, que les pro-
jets que le gouvernement déposerait
en novembre prochain sur l'organi-
sation de l'armée avaient pour but
d-e mettre sur pi'ed un statut pr^efs"
et souple pouvant répondre à la fois
à un état de transition et à un état
définit.if. :
Cela posé et en ce qui concerne le:'
appels des réservistes, le président
du Conseil a dit qu'il s'agissait de
convoquer, non pas des classer ayant
fait la guerre, mais seulement la
classe 20 dont l'instruction, par la
force des circonstances, avait, été
incomplète. En outre, cet appel se-
railt limité à la moitié de la classe, 20.
Répondant ensuite à une question
de M. Renaudel, relative aux cconùi-
tions dans lesquelles les crédits pour
les appels de réservistes avaient é'.é
refusés une première fois le 11 juil-
let, M. Painlevé a dit qu'il ne voyait
aucun inconvénient à ce que la com-
miss.ion ajournât son vote de crédits
jusqu'au jour où serai'ent déposés
ces projets. En conformité de cet
accord, la commission a ajourné le
vote des crédits.
LA TENSION DES DEVISES
La tension des changes ces jours
derniers ne correspond nullement à
des manœuvres de spéculation étran-
gère. Il n'y a aucun rapport entre
l'altitude prise par le gouvernement
américain interdisant les prêts en
faveur des nations débitrices qui
n'ont point encore consolidé leur
dette envers les Etats-Unis et le
mouvement de hau.sse actuel de la
LES CHANGES SE TENDENT ENCORE
Mercredi 14 octobre ..
Livre Dollar
9 h. 5, 107 10 22 11
9 h. 25 107 15 22 13
9 h. 35 107 17 22 14
12 heures 107 60 22 23 1h
13 h. 30.... 107 38 22 18
111 heures ........ 107 39 22 18
14 h. 30 107 39 22 18
14 h 45 107 60 22 22
16 heures 107 80 22 27
16 h. 22 107 70 22 2'1,
16 h. 39 107 75 22 25
17 heures 107 70 22 25.
17 h. 30 107 70 22 24
18 heures ........ 107 77 22 26 %
livre et du dollar. Pour s'en convain-
cre, -il suffit de rappeler qu'à plu-
sieurs reprises les bruits de nouveaux
emprunts français à l'Amérique ont
été démentis au cours des négocia-
tions de 'Washington, la France ne
sollicitant aucun nouveau crédit.
Le mouvement ascensionnel des
devises appréciées, à cette époque de
l'année, est un phénomène assez or-
dinairè qui résulte de la fin de lia
saison touristique et de la diminu-
tion de l'afflux des devises étrangè-
res, ainsi que des couvertures effec-
tuées par !es commerçants et les
industriels français pour faire face
à leurs échéances d'octobre et au re-
nouvellement de leurs stocks en fin
d'année.
Des considérations de politique
intérieure et d'équilibre budgétaire
pourraient, seules, influencer le
marché. Les déclarations du minis-
tre des Finances à la commission du
budget de la Chambre sont de nature
à rassurer le monde, des affaires,
trop facilement accessible aux ru-
meurs répandues depuis le retour de
là délégation française de Washing-
ton. _/■
AUJOURD'HUI A NICE
PREMIÈRE RÉUNION
DU CONGRÈS RADICAL
M. Herriot, qui le présidera,
prononcera cet après-midi le
discours d'ouverture.
Les ministres et sous-secrétaires
d'Etat membres du parti radi-
cal : MM. Caillaux, Schrameck,
Emile Borel, Delbos, Jean Du-
rand, Durafour, André Hesse,
Georges Bonnet, Ossola et
Jammy Schmidt, assiste-
ront au congrès.
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
Ni'CE, 14 octobre. — La première
séance plénière du congrès radical-
socialiste s'ouvre demain, à 14 heu-
res, dans le grand hall du Casino
municipal. M. Herriot, qui présidera,
prononcera un discours.
Après la lecture de quelques rap-
ports, les diverses commissions se-
ront constituées et se réuniront pour
examiner les propositions et les
vœux des comités et fédérations.
Demain matin, aura lieu la séance
préparatoire pour la vérification des
pouvoirs. Sont délégués de droit au
congrès, les sénateurs, députés, con-
seillers généraux et conseillers d'ar-
rondissement du parti, les anciens
élus au Parlement et aux assemblées
départementales, les^^^idats in-
vestis pour ces mandats, les délégués
au Comité exécutif sortant et les
représentants des fédérations et-co-
mités à raison d'un mandat par 50
membres ou fraction de ce nombre.
(SuÜc page 3, colonne-1)
L'ARRIVÉE A MARSEILLE
DU MARÉCHAL LYAUTEY
LE MARÉCHAL LYAUTEY, Mme LYAUTEY
ET LE PACHA DE MARRAKECH,
EL GLAOUI
Le maréchal et Mme Lyautey, qui
sont arrivés avant-hier à Marseille,
à bord du paquebot « Au fa »,
gagneront Paris dans quelques
jours en automobile, après un
court séjour en Bourgogne. Nos
photographies représentent, en
haut, le maréchal et Mme Lyautey
accoudés au bastingage. En bas, le
maréchal et le pacha de Marrakech
El Glaoui, sur le pont du paquebot.
(Phot. Mougln et Cie.)
LES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES
FRANCO-ALLEMANDES
La délégation commerciale alle-
mande présidée, par M. Treudeleri-
burg est attendue a Paris pour le 24
octobre. Les négociations économi-
ques franco-allemandes reprendront
donc (avec un léger retard) dans les
derniers jours du mois. Elles seront
vraisemblablement. précédées par
l'envoi, à Berlin, de la réponse fran-
çaise aux dernières contre-proposi-
tions allemandes. Les éléments de
cette réponse sont en cours' d'étude
au ministère du Commerce. Le texte
en sera définitivement arrêté par
M. Chaumet dès le retour de M. Ser-
ruys, directeur des accords commer-
ciaux, attendu avant le 20 octobre à
Paris.
LE PAQUEBOT " FRANCE "
N'A PU PARTIR POUR NEW-YORK
Le personnel des cabines du « France »
est resté à terre.
LE HAVRE. 11 octobre. — Le per-
sonnel servant des cabines et du res-
taurant du paquebot France, dont le
départ pour New-York était annoncé
pour ce 'soir, est resté à terre.
Il a exigé -le renvoi'du second maî-
tre d'hôtel.
;. En raison de*Aa défection de ce
personnel (150 garçons de salle et de
cabines) le paquebot France n'est pas
parti et il est désarmé. Des trains
de passagers sont refoulés sur Paris.
ON OUVRE DES ENQUÊTES
SUR DIVERS INCIDENTS
DE LA GRÈVE
On a procédé, hier, à Paris, à
trois nouvelles arrestations ; à
Saint - Denis, six ouvriers qui
avaient manifesté ont été
également arrêtés.
A LYON ET AST-ÉTIENNE, DES PATRONS
SÉVISSENT CONTRE LES GRÉVISTES
Au ministère de l'Intérieur, des
renseignements nous ont été fournis
sur les enquêtes ordonnées après la
journée de grève :
— Une première enquête a été ouverte
contre le maire de Saint-Denis. M. La-
porte. qui, avant et pendant la grève,
.ioua un rôle particulier et Qui paraît
incompatible avec ses fonctions. M.
Ghiappe. secrétaire général du ministre
de l'Intérieur et directeur de la Sûreté
générale M. Boti.ju. préfet de la Seine,
et M. Imbert. chef du service de l'ins-
pection générale des- services administra-
tifs. ont été chargés de cette enquête-.-
Lorsque le ministre connaîtra les ré-
sultats de cette enquête, il prendra con-
tre le maire les mesures qui conviennent.
En province, une autre enquête a été
ou-verte, à Halluin. contre le maire et
l'adjoint, pour entraves à la liberté du
travail.
Quant au député Doriot. son cas relève
des tribunaux correctionnels. Une infor-
màtion judiciaire, pour coups et bles-
sures et rébellion, est ouverte contre ce
parlementaire. La parole est donc à la
justice. Il faut donc s'attendre à ce que
cette affaire suive le cours qu'entendra
lui donner le Juge d'instruction.
LE DÉPUTÉ DORIOT SERA EXAMINÉ
PAR UN MÉDECIN LÉGISTE
Le député communiste Doriot se
plaignant d'avoir été frappé par les
agents, M. Barnaud, juge d'ins-
truction, sur la demande de M" Ber-
thon et .Fournier, a chargé le doc-
teur Paul de l'examiner.
Le docteur Paul a été. d'autre
,part, -charge par M. Delalée; jug?
d'instruction, d'examiner l'ingénieur
Lafosse qui, avant de tirer sur les
grévistes, avait été blessé au visage
par une pierre.
UNE INTERPELLATION
SUR LES MENÉES COMMUNISTES
M. Charles Delesalle, député du
Nord vient de déposer une demande
d'interpellation sur les mesures que
le gouvernement .compte prendre
pour mettre un terme à -la propa-
gaad^^-oauaiuniÀljE-,et- sur ses inten-
tions a.u sujet des incidents sun-e-
nus dans le Nord, au cours de ces
derniers mois.
L'ÉTAT DES BLESSÉS
L'état dç l'agent LavénnG/ du com-
missariat de Saint-Denis-sud, est
satisfaisant. Sa blessure à la nuque,
due à un coup de matraque, ne met
pas ses jours en danger.
A l'hôpital Saint-Louis, le briga-
dier Maillart, blessé d'un coup de
pi1ed au ventre par le député com-
muniste Doriot, a pu quitter l'hôpi-
tal.
Un autre blessé, admis à Saint-
Louis, a également pu regagner son
domicile.
ACTES DE SABOTAGE
On a enregistré à Arcueil-Cachan,
de nouveaux actes de sabotage des
grévistes de la S. T. C. R. P. Sur la
ligne du tramway passant par l'ave-
nue François-Raspail, deux pointes
d'aiguille ont été enlevées en face du
48 et une troisième, à environ 300
mètres de là. Un tramway, allant
vers Cachan a déraillé, à 3 heures du
matin. Il n'y a pas eu d'accident de
personne. Enfin, les saboteurs ont
pénétré dans les bureaux terminus
à Arcueil-Cachan, y ont décroché
une lampe électrique, emporté les
récepteurs du téléphone, souillé les
dossiers.
(Suite page 3, colonne 2)
LA POLITIQUE INTÉRIEURE
ET EXTÉRIEURE DE LA FRANCE
EST LOUÉE EN ITALIE
ROME, 14 octobre. — Le Giornale
d'IlnUa énumère à l'actif'du gouver-
T'cment, français actuel, l'effort mi-
litaire qui a sauvé l'empire colonial,
la, non - acceptation des conditions
trü¡p onéreuses des Etats-Unis pour
le règlement des dettes, les mesures
fiscales courageuses, enfin l'insuccès
de la tentative communiste.
Tout cela, observe le Giornale d'Italia,
s'est fail sans sortir des'limites des lois
et des libertés normales. Que ce soit la
droite, ou la gauche qui gouverne, les
Français défendent avec acharnement
leur' tranquillité intérieure et leur pres-
tige à l'étranger.
Enregistrant l'échec de la grève
communiste en France, le Resorgi-
mento écrit :
Si le plan communiste avait réussi,
Moscou eût été satisfait. Le ministère
Painlevé aurait été renversé et la confé-
rence de Locarno se serait, terminée par
un fiasco.
Heureusement, 1e. monde entier a vu
le gouvernement démocratique français
capable de travailler en même temps
peur l'ordre à l'intérieur et pour la paix
européenne à l'extérieur.
Le JJondo écrit :
4
L'échec de la tentative communiste en
France dépasse l'importance d'un épi-
sode de politique intérieure.
A Locarno comme à Paris, sont tom-
bées ces jours-ci beaucoup d'illusions
nourries par les partisans de la guerre
en Europe.-
Le Corritre délia Savi, de son
Côté, souligne 1 il grande habileté de
jI. Briarid à Locarno et laisse enten-
dre qu'il sera le véritable triompha-
teur de la conférence.
MADRID FÊTE LE RETOUR DE HÉROS DU MAROC
LE DEFILE TRIOMPHAL SUR LA PUERTA DEL SOL
Le retour à Madrid d'un détachement ayant pris part aux sanglants combats
de Kudia-Tahar a donné lieu à une imposante cérémonie. Le cortège traversa
la ville sous les acclamations d'une foule énorme. (Voir en page 6 nos pho-
tographies de cette manifestation.)
LES GRÉVISTES MANIFESTANTS
EN CORRECTIONNELLE
Un certain nombre de condam-
nations ont été prononcées.
Un certain nombre de grévistes
arrêtés au cours des bagarres de
lundi' dernier ont comparu, hier, a
l'audience des flagrants délits du trl-
bunal correctionnel. Les condamna-
tions suivantes ont été prononcées :
François Lemoigne, pour outrages au
•commissaire de police Lefils, trois
mois de prison; Charbonnel, pour ou-
trages et port d'arme prohibée, un
mois de prison; Robert André pour
outrages eL rébellion, quatre mois de
prison; Pequi'gnot et Midavaine, p°t\
outrages et violences, quinze jours'
de prison; Decàmp, pour outrages,
huit jours de prison avec sursis;
Mme Manet, pour outrages, huit
jours de prison avec sursis.
L'ON NE PREVOIT PAS D'ENTREVUE
ENTRE MM. CAILLAUX ET CHURCHILL
LONDRES, 14 octobre. — Dans les
milieux autorisés de Londres, on ne
fait aucun cas de l'information parue
4ans<41 n. organe di,-, la presse Anglais-
suivant laquelle MM. Churchill et
Caillaux auraient conclu un accord
différent de celui de 12,500,000 livres
sterling comme versement annuel à
effectuer par la France et l'Angle-
terre. On souligne, en effet, qu'à son
départ de Londres M. Caillaux a em-
porté avec lui les propositions bri-
tanniques, qui constituaient le mini-
mum de paiement que la Grande-
Bretagne pouvait acéepter de la
France.
Le ministre d,es Finances français
devait, à son retour à Paris, soumet-
tre ces propositions à son gouverne-
ment.. Peu de temps après, M Chur-
chill a déclaré que le gouvernement
français acceptait, avec certaines ré-
serves, les propositions anglaises. La
situation est donc nettement définie.
la déclaration du chancelier de
l'Echiquier ayant suffi à convaincre
l'opinion publique britannique de
l'accord intervenu entre les deux
gouvernements.
Ajoutons que, contrairement a11
bruit répandu, aucune entrevue entre
MM. Churchill et Caillaux n'est en
vue pour le moment.
Un dirigeable italien viendrait
survoler Paris
ROME, 14 octobre. — Le Giornale-j
d'Italia annonce que le dirigeable
Esperia se rendrait, à la fin du mois,
à Paris. Il partirait du camp Ciam-
pino, près de Rome.
A bord du dirigeable prendront
place quelques représentants de l'As-
sociation des pionniers de l'aéronau-
tique pour rendre aux « Vieilles
Tiges françaises » la visite que
ceiles-ci leur ont faite récemment.
LA CONVENTION COMMERCIALE
FRANCO-HONGROISE EST SIGNEE
M. DE CAREONNEL ( + )
M. de Carbonnel, 11âllistre de
France à Budapest, a signé le 13
octnbr'r, avec les plénipotentiaires
hungrrJ/s, la convention commer-
ciale dont la négociation s'était
poursuivie 'Iil cours de ces trois
derniers muis.
LES TENDANCES DE LA MODE
POUR CET HIVER
Tous les styles et tous les tous
voisineront.
Que portera-t-on cette saison'? Y
a-t-il vraiment, en mode, de nouvelles
tendances ùl
Graves questions que se posent, au
seuil de l'hiver, toutes les femmes, et
que j'ai adressées pour elles à quelques-
uns de nos grands couturiers. Voici ce
_que m'ont répondu, à ce sujet, M m es
Madeleine Vionnet et Jenny. MM. Paul
Poiret, P rem et et Lucien Lelong.
Mme Madeleine Vionnet
— Drôles de questions, en vérité? Il
n'y a pas de mode, et j'ai, pour ma part,
horreur de la mode. On trouve tous les
styles chez moi. Les robes larges voi-
sinent avec les robes étroites, les tailles
basses et les tailles courtes se trouvent
dans mes coLlections. Il ne reste qu'à
savoir choisir : tout dépend d,a l'esthé-
tique particulière de chacune. Les tons?
Tous les tons chauds pour le soir, des
tons frais pour les jeunes visages, tous
les rouges.
Mme Jenny
— Nos robes sont « ondoyantes et
diverses ». Le reps et le kasha compo-
oIlOS. modems du matin,. l'ampleur
partant souvent du dos ne gâte en rien
la ligne droite — même lorsque la base
est évasée — elle se révèle dans la mar-
che seulement. Les tons bruns, cendre
et bois de rose sont fort employés ici.
Pour l'après-midi, le crêpe satin, les
cols cravatés, les manches longues, un
peu d'or... Le soir, une sorte de « swea-
ter », transposé et réalisé dans des tis-
sus précieux, accompagne une '.ipe,
faite de hautes franges ou de mé.
L'effet imprévu est amusant. Pa de
robes longues, peu de draperies. Des
tranches, des sections. des godets...
M. Paul Poiret
— Je suis incapable de vous dire
quelle est la mode nouvelle : je ne la
vois pas. Nous sommes enfermés, comme
dans une cage, dans les idées étroites
et pauvres des nombreuses maisons qui
ne créent pas. La mode subit une crise
de paralysie qui est bien grave et sera,
si elle s-e prolonge, grosse de conséquen-
ces. C'est la médiocrité de la classe diri-
geante actuelle qui fait qu'on n'ose plus
risquer de nouveautés. Les novateurs
sont guettés par la tyrannie et par la
sottise ^— il faut mettre une pédale
sourde à sa fantaisie. Chaque fois qu'on
va faire quelque chose de nouveau, on
se^ prend la main, on se ramène soi-
même dans les chemins battus, de peur
de choquer quelqu'un. Ici, je fais de
grandes belles robes que personne
n'achète et des trotteurs de quatre sous
qui s'enlèvent comme des petits pains
d'un sou. A combien, ces quatre sous?
Quinze cent francs!
M. Lucien Lelong
— On fait, chez moi, la taille plus
haute, la jupe courte, sans exagération,
plus d'ampleur, pour permettre le jeu
des mouvements, des décolletés en pointe
et des manches longues aux robes
d'après-midi. Le drap, le dehlia, le zibli-
kasha sont, pour les robes pratiques,
mes grands favoris. Pour l'après-midi,
le crêpe satin et certains tissus de soie
artificielte. Pour le s ou*, la mousseline,
un peu de, lamé pour la robe, davan-
tage pour le manteau. J'emploie egaki-
ment le velours de soie naturelle er ar-
tificielle. Comme nuances? Toutes celle;-,
qui plaisent, aucune particulièrement.
Chez Premet
— La mode, chez nous, a change d'il
tout au tout; nous avons complètefneiit
banni la robe droite, remonté sensible-
ment la taille, qui est légèrement cintrée,
et obtenu l'ampleur des jupes par des
découpes en forme. Nous employons, h
matin, des tissus dits anglais, et ,ben u-
couip de drap ; pour l'après-midi, du.
crêpe satin assez mat, des diagonales
et des triangles de soie unie, du velours
de soie et de coton.. J'aime, le soir, le
velours clair, la mousseline, un peu de
dentelle... Nos couleurs? Le biais de
rosé très chaud, toutes les teintes vieux
bourgogne et verts éteints. Les gros
grains de couleur, les applications de
peau, des broderies très modernes, des
peintures géométriques aux tons degra.-
dés et des perles montées en boutons et.
en bijoux se font comme ornements..La
caractéristique de la mode? La silhouette,
totalement modifiée, est infiniment moins
masculine cette saison.
— HUGUETTE
GARNIER.
Le comte de Romanones refuse
d'être conseiller d'État
MADRID, 14 octobre. — Le comte-de
ROIlJèlnones, élu récemment conseil-
ler d'Etat par les représentants de
l'Académie des .sciences morale.-"- eî.
politiques, ;.i. démissionné. i
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