Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-09-30
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 septembre 1925 30 septembre 1925
Description : 1925/09/30 (A16,N5406). 1925/09/30 (A16,N5406).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4603774w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
^ La flatterie est comme
l'ombre, elle ne vous rend
ni plus grand ni plus
petit. CProverhe danois.)
; 16me Année. — N° 5,406. — Pierre Lafttte, fondateur.
2 0 c. Paris, Seine, S.-et-Oise
et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme) -
Départements Q P c.
et Colonies Z 0
— VOIR
EN PAGE 6
NOS
ILLUSTRATIONS
MERCREDI
30
SEPTEMBRE 1925
.......................
Saint Jérôme
Af'r. têlégr : Excel .-Paris. — Tél. :-Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
LES NÉGOCIATIONS DE WASHINGTON REPOSENT
ENTIEREMENT SUR DEUX POINTS IMPORTANTS
LA CLAUSE DE SAUVEGARDE
M. Joseph Càillaux maintient nettement le
texte qu'il a proposé au début des
pourparlers actuels.
LA FIXATION DES PAIEMENTS
On pense qu'un compromis pourra inter-
venir sur le chiffre de 100 millions
proposé par la France.
WASHINGTON, 29 septembre. — La
Maison Blanche refuse de commen-
ter les négociations en cuurs.
On déclare que le président suit
de très près le développement de la
situation, dont il est tenu au cou-
rant et qui rencontre son approba-
tion.
Ce matin, les experts se sont réu-
nis pendant trois heures. Ils ont pré-
paré la session plénière de l'après-
midi.
Selon des renseignements de source
autorisée, deux points principaux
constituent actuellement le fond des
négociations en cours :
1 ° La clause de la sauvegarde ad- !
mise en partie par la commission
américaine comme une chose équita-
ble et juste, car si les événements
amenaient la France dans l'incapa-
cité de payer, elle serait considérée
comme débiteur défaillant, alors que
la revision permettrait d'en connaî-
tre les raisons valables. Il apparaît
que la question de la rédaction de
cette clause est sujet à discussion,
M. Caillaux maintenant fermement le
texte initial qu'il a proposé ;
2° L'aménagement des paiements
suivant la dernière offre américaine,
basée sur l'annuité' maxima de 130
millions de dollars, susceptible d'àil-
leurs d'être éventuellement amélio-
rée, un compromis pourrait interve-
nir sur le chiffre de 100 proposé par
la France.
T,'(,,Ptimisine semble renaître. On a
l'impression qu'une solution inter-
viendra.
En effet, on observe des deux
côtés des dispositions conciliantes.
Mais vaincront-exiles les difficultés
qui s'élèvent enco,re, comblera-t-on
l'écart qui existait encore avec les
exigences américaines et les propo-
sitions françaises, c'est-à-dire avec
ce que nous croyons pouvoir payer
et ce que les Etats estiment que nous
pouvons payer ?
La dépêche ci-dessous nous était par-
venue avant que fût connue la possi-
bilité envisagée dans le télégramme qu'on
vient de lire d'un compromis. Elle se
rapporte donc à la situation telle qu'elle
se présentait avant la réunion de ce
matin :
WASHINGTON, 29 septembre (dépê-
che du « Petit Parisien »). — On
est maintenant fixé sur les termes
exacts de la réponse de M. Caillaux
et sur l'accueil qui lui a été fait.
En ce qui concerne la réponse
française, elle écartait, de la façon
la plus courtoise mais la plus ferme,
la suggestion de M. Mellon de revi-
ser nos précédentes propositions sur
les bases de l'accord anglo - améri-
cain, bases manifestement impossi-
bles à accepter. Elle maintenait, par
suite, approximativement, l'échelle de
paiements précédemment offerte, en
montrant que notre capacité nous in-
terdisait de prendre des engagements
supérieurs et elle insistait à nouveau
sur la clause de sauvegarde que nous
désirons voir irtsérer dan et
qui prévoit une diminution de cette
capacité, du fait notamment de la
défaillance de l'Allemagne..
Cette attitude a vivement embar-
rassé les commissaires américains,
car elle leur rendait la parole et les
obligeait à prendre à nouveau per-
sonnellement position.
A 16 heures, les délégués des deux
pays se retrouvaient à la Trésorerie,
et M. Mellon remettait à M. Caillaux
et à ses collègues un- document de
cinq pages discutant en détail la ca-
pacité de paiement de la France et
réduisant, dans une certaine mesure,
les prétentions exorbitantes émises
par la commission américaine dans
ses précédentes contre-propositions.
D'après ces contre - propositions
initiales, basées, nous l'avons dit, sur
les modalités de l'accord Mellon-
Baldwin, on demandait à la France
des versements qui, pour amortir
sa dette vis-à-vis des Etats-Unis et
de la Grande-Bretagne — toutes les
deux voulant être traitées sur un pied
d'égalité — se fussent totalisés par
une somme annuelle supérieure à
celle que Londres paie actuellement
à Washington.
M. FIRMIN GÉMIER A BERLIN
LE DIRECTEUR DE L'ODEON ET LE PRESIDENT DE L'ASSOCIA-
TION DES ACTEURS DE BERLIN.
Nous avons publié des extraits du discours prononcé par M. Gémier, à la
réunion organisée par le syndicat des directeurs ,de théâtres allemands. On
voit ici le directeur du théâtre de l'Odéon, photographié en compagnie de
M. Rickelt, président de l'Association des acteurs de Berlin (assis à sa droite).
Debout, de gauche à droite : M. Paul Abram, M. Wallaner et M. Shapiro.
LE CONSEIL DES MINISTRES
A ACCEPTE LA DÉMISSION
QUE LE MARÉCHAL LYAUTEY
AVAIT ADRESSÉE
Le gouvernement rend hommage à
la grande œuvre française de civili-
sation accomplie par le rési-
dent au Maroc.
Le Conseil des ministres a été una-
nime, hier matin, à rendre hommage
à l'œuvre accomplie au Maroc par
le maréchal Lyautey.
Le gouvernement a tenu à donner
à cet hommage un caractère officiel
par la note suivante :
Le conseil des ministres, regrettant la
décision du maréchal Lyautey et s'incli-
nant devant ses raisons impérieuses, a
décidé d'accepter sa démission. Il lui
M. STEEG
adresse l'expression de la reconnaissance
du pays pour la grande œuvre française
de civilisation accomplie par lui au Ma-
roc, et notamment pour le dévouement et
l'énergie dont il a fait preuve dans la
période critique de ces derniers mois.
A l'issue du Conseil, M. Painlevé a
déclaré :
— A deux reprises, en 1923 et en
1924, le maréchal Lyautey avait demandé
à être relevé de ses fonctions. Il n'avait
consenti à les conserver que sur les
instances de M. Miillerand et de M. Poin-
caré. Il était d'ailleurs convenu avec le
gouvernement actuel que, dès que la si-
tuation serait rétablie au Maroc, le ma-
réchal demanderait au gouvernement de
lui rendre sa liberté.
Le président du Conseil a ajouté
que le gouvernement n'était nulle-
ment pressé pour désigner le nou-
veau résident général et qu'il en-
tendait prendre Ic, temps de. la ré-
nexion Il y a d'ailleurs lieu de faire
observer que le maréchal Pétain, qui
dirige au Maroc les opérations mili-
taires, est tout désigné pour assurer
l'intérim, jusqu'au jour où un nou-
veau résident général — civil — sera
nommé.
OL1 sait que le nom de M. Stecg a
été prononce.
ON S'ATTEND AU MAROC
A DES ACTIONS PROCHAINES
L'armée espagnole a élargi sa base
d'opérations et menace Ajdir, dont
la chute est imminente.
FEZ, 29 septembre. — Le calme rè-
gne sur l'ensemble du front français.
Les grandes actions offensives n'ont
pas encore commencé, mais sont im-
minentes. L'oued M'Coun étant re-
venu ià son étiage d'été, on peut s at-
tendre à d'importantes et prochaines
batailles, si toutefois l'ennemi ne re-
fuse pas le combat selon sa tactique
actuelle.
Les Espagnols ont réalisé sur tout
leur front des efforts dont il convient
de souligner l'importance considéra-
ble et l'actif développement. En par-
ticulier, ils ont encore élargi leurs
positions menaçant' Ajdir. Auc,une
nouvelle n'est parvenue à Fez rela-
tive à la .prise de cette ville, prise
qui ne semble cependant être qu'une
question d'heures.
D'autre part, dans le secteur de Me-
l illa, les troupes du général Primo
de Rivera vont entreprendre une opé-
ration tendant à la soumission défini-
tive de.s tribus Beni-Saïd, par l'oc-
cupation d'Annuial, et avancer leurs
lignes vers Tleta, Aslef. et Ali-Bou-
Rokba. Ces opérations rapprocheront
les troupes espagnoles des troupes
françaises opérant dans le secteur
est. Il est vraisemblable que d'impor-
tantes forces de cavalerie trouveront
leur emploi dans ces futures actions,
des armées franco-espagnoles dispo-
sant actuellement de nombreux es-
cadrons de réguliers et de partisans.
Dans le secteur ouest du front
français, on signale que les tribus
Bou-Bane, récemment soumises, sous
la forte pression des Ghomara et des
Beni-Ahmed insoumis, montrent de
l'inquiétude. Toutefois, un important
convoi de ravitaillement a pu fran-
chir hier leur pays dans la direction
de l'oued Ghezzar, sans être attaqué.
Les passagers du goliath
sont prisonniers des Rifains
Des informations de source indi-
gène disent que le goliath récemment
disoaru serait tombé à Mechkrella, à
5 kilomètres au sud-est de Che-
chaouen. Des informations de même
source déclarent que l'équipage est
sauf, mais qu'il est prisonnier des
Rifains.
On croit savoir que l'avion, con-
traint d'atterrir après avoir eu son
réservoir d'essence endommagé par
une balle, serait aussi entre les mains
des dissidents de la région de Che-
chaouen.
Aucune action n'est signalée dans
les divers secteurs ce matin. -
L'enveloppement des Rifains
MADRID, 29 septembre. — La Cor-
respondcncia Militar estime que les'
Rifains sont virtuellement encerclés
par les Espagnols et les Français, qui'
resserrent chaque jour un peu plus
la ligne enveloppante.
LA CLOTURE DE L'EMPRUNT
EST REPORTÉE
AU 20 OCTOBRE PROCHAIN
Au Conseil des ministres, hier,
le président du Conseil a donné
connaissance des nombreuses pé-
titions émanant du comité de l'em-
prunt, des chambres de commerce,
des syndicats agricoles, des grou-
pements industriels, demandant
instamment la prolongation des
délais de souscription. Le gouver-
nement a décidé que la souscrip-
tion à l'emprunt serait close irré-
vocablement le 20 octobre.
MORT DE M. LÉON BOURGEOIS
Depuis de longs mois, l'ancien président du Conseil
avait été obligé de renoncer à toute activité
à cause de son état de santé.
Il n'en conservait pas moins tant au Sénat qu'au
sein de la Société des nations — il était chef de la
délégation française — un prestige considérable.
QUATRE ÉTAPES DE LA VIE DB •
L'ANCIEN PRÉSIDENT DU SÉNAT
1.. Engagé v.QlontaJre em 1870. ; 2.
Député en i 888 ; 3. Président du
Conseil en 1895 (Phot. Henri Ma-
nuel) ; 4. Une des dernières pho-
tos de M. Léon Bourgeois quittount
le Quai d'Orsay au bras de son-f fils,
l'an dernie?,.
EPER>:AY, 29 septembre. — M. Léon
Bourgeois vient de mourir 'à Oger
(Marne)., d'une crise d'urémie.
L'ancien président du Conseil, qui
était à Oger depuis plusieurs semai-
nes, civ'Yiit été pris de petites poussées
congestives et sort fils, le docteur
Gcm'gc's" 'Bow'geois lui avait donné
les premiers soins. Mais, constatant
que l'état du malade s'aggravait, il
avait appelé les professeurs Gilbert
et Rollin, de Paris.
Le professeur RoUiU) dès son arri-
vée hier, a pratiqué une saignée qui
ne donna pas de rés?,tltats, car la crise
d'urémie qui s'était manifestée dès
dimanche après-rnidi avait pris Une
forme aiguë, contre laquelle tous les
traitements préventifs ont échoué.
M. Léon Bourgeois naquit à Paris,
le 21 mai 1851.
Sa carrière administrative fut
rapide et brillante. En dix années, il
gravit tous les échelons de la hiérar-
'chi'e. En 1887, à la démission de
M. Gragnon, il était nommé préfet de
police. Il remplissait ces fonctions
quand, le 26 février 1888, le départe-
ment de la Marne l'envoya siéger au
Palais-Bourbon. Il demeura député
jusqu'au 20 août 1905, date à laquelle
son déparlement l'envoya au Sénat.
Au pouvoir
M. Léon Bourgeois siégea fréquem-
ment dans les conseils du gouverne-
ment.
Sous-secrétaire d'Etat au ministère
de l'Intérieur dans le cabinet Floquet
(1888-1889), on le retrouve ministre
de l'Instruction publique dans les
cabinets Freycinet et Loubet (1890-
î8m* Ministre de la Justice, cabinet
Ribot (1892-1893), président du Con-
seil et ministre des Affaires étran-
gères (1895-1896); ministre de l'Ins-
truction publique, cabinet Brisson
(1898); ministre des Affaires étran-
gères, cabinet Sarrien (1906) ; minis-
tre du Travail dans le cabinet Poin-
caré (1912-1913) ; ministre du Tra-
vail dans le cabinet Ribot (1917) ; re-
présentant de la France au conseil
de la Société des nations, lauréat du
prix Nobel (1920)'.
De 1902 à 1904, M. Léon Bourgeois
avait présidé la Chambre des Dé-
putés. Elu président du Sénat en
1920, en remplacement de M. Antonin
Dubost, réélu en 1921 et 1922, il dé-
missionna, pour des raisons de santé,
le 16 février 1923, et, depuis lors, se
tint à l'écart de la politique active.
Au Sénat, il était inscrit au groupe
de la gauche démocratique.
M. Léon Bourgeois, qui fut long-
temps le chef du parti radical, rê-
vait d'une république athénienne.
L'idée à laquelle ill se dévoua plus
particulièrement et dont il fut en
quelque sorte le théoricien, fut celle
du « solidarisme n, Ce lien de frater-
nité qu'un héritage de traditions, de
souvenirs; de devoirs et d'intérêts
communs, tissé entré les citoyens
d'un même pays, M. Bourgeois tra-
vailla a Té les ci-
toyens du monde.
Détenue en 1809, puis en 1907, à la
conférence internationale réunie à
La Haye, il y fut ainsi l'interprète
éloquent de l'idée d'un tribunal sou-
verain entre les nations. L'Allemngne
fit échouer ce généreux projet qui, si-
gné cependant de trente-deux Etats,
ne demeura point entièrement lettre
morte. Avant le conflit de 1914, l'ins-
titution préconisée par M. Léon Bour-
geois put même arbitrer l'affaire de
la Dogger-Bank, entre l'Angleterre et
la Russie ; celles des déserteurs de
Casablanca, entre la France et l'Alle-
magne, et de la saisie du Carthage et
de la Manollba, entre l'Italie et la
France.
C'était IR, un acheminement vers la
Société des nations pour laquelle, par
la parole et par la plume, il avait fait
campagne dès 1911, et à laquell-e il
consacra les dernières années de sa
vie.
LA PÉRILLEUSE AVENTURE DE L'HYDRAVION AMÉRICAIN "P-N-9"
L'APPAREIL ET LES MEMBRES DE L'EQUIPAGE A NAWILIWILI, -PETIT PORT DE L'ILE KAOUI.
L'hydravion P.N. 9 que l'on croyait perdu dans le Pacifique fut, on s'en souvient retrouvé le II septembre à 15 ...
milles à l'ouest de l'île Kaoui par un sous-marin qui le remorqua jusqu'au petit port de Nawiliwili. C'est là que
furent pris ces deux instantanés qui, transportés par avion de San-Francisco à New-York, nous sont parvenus
hier soir. En haut, l'hydravion à Nawiliwili. En bas, les membres de l'équipage portant des colliers de coquillages
qui viennent de leur être offerts en signe de bienvenue. De gauche à droite : le mécanicien-chef Bowlin, le radioté-
légraphiste O. G. Stantg, le commandant Rodgers, le lieutenant J. B. Connell et le pilote S. R. Pope.
UNE NOUVELLE MANŒUVRE
POLITIQUE DE L'ALLEMAGNE
M. Stresemann, en une note verbale accompagnant son
acceptation pour la conférence de Locarno, soulève la ques-
tion des responsabilités allemandes dans la guerre
et demande l'évacuation de Cologne.
La France et l'Angleterre répondent que ces questions sont
étrangères au sujet de la conférence, qui se réunit sur le »
principe de l'intangibilité du traité de Versailles.
Samedi dernier, M. von Hoesch,
ambassadeur d'Allemagne à Paris,
remettait à M. Philippe Berthelot,
secrétaire généra] des Affairés étran-
gères, qui le recevait en l'absence de
M. Bri'and, la réponse du gouverne-
ment allemand à l'invitation des
Alliés pour la conférence de Locarno,
où doivent être discutés le pacte de
garantie rhénan et les traités d'arbi-
trage occidentaux et orientaux, qui
en doivent être le corollaire.
La note allemande
La note allemande était ainsi!
conçue :
En réponse à ta note remise le 15 sep-
tembre par Son Excellence l'ambassadeur
de France à Berlin, le gouvernement alle-
mand a l'honneur de faire connaître qu'il
partage entièrement le désir des gouver-
ne.ments alliés, de ne pas laisser traîner
en longucur' les négociations relatives
a la conclusion d'un pacte de sécurité
Il espère; lui aussi, que par une ren-
contre de membres des gouvernemevlz
des pays intéressés, la solution définitv< e
des problèmes en discussion pourra être
activée. Par conséquent, et en se confor-
mant à sa note du 27 août, il approuve
la proposition selon laquelle celte ('nti'r'
vile devra avoir lieu prochainement.
Comme date de la réunion projetée en
Suisse, il propose le 5 octobre.
Les observations verbales
A cette note, l'ambassadeur d'Alle,-
magne avait ajouté certaines obser-
vations verbales déjà formulées à'
plusieurs reprises par le gouverne-
ment allemand, mais uniquement a:
l'usage de la politique intérieure, et
qui n'avaient pas jusqu'ici été com-
muniquées aux chancelleries.
, . (Suite en Dernière Heure.)
LA CONFÉRENCE DE LOCARNO
LA GARE DE LOCARNO ET; A DROITE, L'HOTEL OU SE R U
NIRONT LES MINISTRES DES AFFAIRES ETRANGERES".
Au Conseil des ministres d'hier. M. Briand a entretènu ses collègues -
conditions dans lesquelles va s,ouvrir la conférence des ministres des Affc
étrangères sur le pacte de sécurité. C'est à la station dé Locarno, sur le
Majeur, que se réuniront, le 5 octobre, les représentants de l'Allemagne et ir a
nations alliées. '
COSTES EST CONDAMNÉ
A 5,000 MARKS D'AMENDE
La. peine lui a été infligée hier
après débats par le tribunal de
Fribourg-en-Brisgau.
FRIBOURG, 29 septembre. — Ce ma-
tin a commencé devant le tribunal de
Fribourg. le procès intenté à l'avia-
teur Costes, accusé d'avoir survolé,
sans autorisation, le territoire alle-
mand. Costes est défendu par Mc von
Homburger, de Fribourg.
Au cours de son interrogatoire,
l'aviateur Coûtes, qui boite légère-
ment à la suite de ses blessures, dé-
clare que son appareil, surchargé,
descendit au-dessus de l'Alsace, de
1,500 à 100 mètres; à l'aide de la
carte, l'aviateur reconnut le village
de Brisach, Costes ne put 'pas réaliser
son projet d'obliquer vers le Sud sur
le territoire suisse, par suite des
conditions atmosphériques, qui étaient
plus mauvaises au Sud.
Costes déclare avoir su .que le ter-
ritoire allemand ne devait pas et're
survolé sans autorisation; c'est pour-
quoi il passa au-dessus du liac de
Titisée dans lia direction du Rhin.
Par suite de sa trop forte charge,
l'appareil ne put pas prendre de la
hauteur.
Plusieurs témoins ont confirmé les
déclarations de Costes. Par contre,
l'expert Degen, de la station alle-
mande d'essai d'Adl'ershof n'ajoute
pas foi aux allégations de l'accusé.
Son appareil ne correspond pas aux
prescriptions allemandes. MaJlgrÓ les
nuages, les aviateurs auraient pu
sans danger voler le long du Rhin et
atterrir sur les aérodromes de Stras-
bourg ou d'Entzheim.
Un second expert confirme ce point
de vue. Dans son réquisitoire, le pro-
cureur général estime que l'amende
de 5,000 marks requise est très mi-
nime.
Le défenseur de Costes ne croit
pas à l'intention des aviateurs de
survoler l'Allemagne. En réalité, les
aviateurs se sont trouvés obligés
d'agir comme ils l'ont fait. La preuve
en est qu'à Brisach ils durent voler
à 150 mètres. Le fait que Costes n'a.
pas voulu reverser la responsabilité
sur son Camarade décédé, Thiéry.
décide en sa faveur. La ba'se juridi-
que de l'accusation est, au surplus,
douteuse, les dispositions légales in-
voquées ne s'appliquant qu'à des
aviateurs ou appareils allemands.
Le jugement est rendu à 15 h. 30.
Costes est condamné à, 5,000 marks
d'amende. Un jour de prison équi-
valant à 200 marks, 2,600 marks sont
considérés comme payés par la pri-
son préventive subie. Les restes de
l'appareil sont saisis et les frais du
procès mis à la charge de Costes.
Celui-ci déclare que, pour ne pas
prolonger sa détention, il accepte le
jugement, mais prie qu'on lui fasse
remise de sa peine par la voie de
la grâce et qu'on le remette en li-
berté.
Le tribunal se prononcera ultérieu-
rement sur cette requête.
QUATRE BANDITS EN AUTO
DÉVALISENT LE DIRECTEUR
DE LA COMPAGNIE DES EAUX
A CHOISY-LE-ROI
Ils avaient accroché et contraint à
s'arrêter la voiture de oelui qu'ils
attaquèrent. Leur auto est
retrouvée à Bicêtre.
La localité de Choisy-le-Roi a Óté'
mise en émoi, hier, par un exploit
qui rappelle ceux de la bande Bon-
not, dont le chef fut capturé, comme,
on le sait, à proximité de cetle petite
ville. !
Quatre bandits en automobile oni
attaqué et dévalisé M. Bisserez, a -
recteur de la Compagnie générale .k;;¡
M. BISSEREZ
eaux, dont le siëge est situé quai de
Choisy. Ils ont réussi à prendre )a
fuite.
Il était 11 h. 45, quand M. Bissrrer.,
qui revenait en automobile de Pans
où il s'était rendu au siège ceruivl
pour loucher une somme de 14,000
francs représentant la . paye hebdo-
madaire de son personnel, eut son.
véhicule accroché, quai. de Choi: v,
par une autre automobile dans la-
quelle se trouvaient quatre indivi-
dus, dont les visages disparaissaient,
sous de fortes lunettes noires.
M. Bisserez se disposait à descen-
dre de voiture pour se rendre compte
du dommage causé, quand soudain
deux des individus sautèrent vive-
ment, à terre. Puis, tandis que l'un:
d'eux lui braquait un revolver ,t;ut'
la figure, l'autre s'emparait pre '
ment d'une serviette en * cuir dans
laquelle le directeur avait placé son
argent. Avant de remonter en auto-
mobile, les deux bandits crevèrent à
l'aide d'un poinçon les pneumati-
ques arrière de la voiture de Bis-
serez, qui avait à peine eu le temps
de se rendre compte de l'agression, 4
^ La flatterie est comme
l'ombre, elle ne vous rend
ni plus grand ni plus
petit. CProverhe danois.)
; 16me Année. — N° 5,406. — Pierre Lafttte, fondateur.
2 0 c. Paris, Seine, S.-et-Oise
et Seine-et-Marne.
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ILLUSTRATIONS
MERCREDI
30
SEPTEMBRE 1925
.......................
Saint Jérôme
Af'r. têlégr : Excel .-Paris. — Tél. :-Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
LES NÉGOCIATIONS DE WASHINGTON REPOSENT
ENTIEREMENT SUR DEUX POINTS IMPORTANTS
LA CLAUSE DE SAUVEGARDE
M. Joseph Càillaux maintient nettement le
texte qu'il a proposé au début des
pourparlers actuels.
LA FIXATION DES PAIEMENTS
On pense qu'un compromis pourra inter-
venir sur le chiffre de 100 millions
proposé par la France.
WASHINGTON, 29 septembre. — La
Maison Blanche refuse de commen-
ter les négociations en cuurs.
On déclare que le président suit
de très près le développement de la
situation, dont il est tenu au cou-
rant et qui rencontre son approba-
tion.
Ce matin, les experts se sont réu-
nis pendant trois heures. Ils ont pré-
paré la session plénière de l'après-
midi.
Selon des renseignements de source
autorisée, deux points principaux
constituent actuellement le fond des
négociations en cours :
1 ° La clause de la sauvegarde ad- !
mise en partie par la commission
américaine comme une chose équita-
ble et juste, car si les événements
amenaient la France dans l'incapa-
cité de payer, elle serait considérée
comme débiteur défaillant, alors que
la revision permettrait d'en connaî-
tre les raisons valables. Il apparaît
que la question de la rédaction de
cette clause est sujet à discussion,
M. Caillaux maintenant fermement le
texte initial qu'il a proposé ;
2° L'aménagement des paiements
suivant la dernière offre américaine,
basée sur l'annuité' maxima de 130
millions de dollars, susceptible d'àil-
leurs d'être éventuellement amélio-
rée, un compromis pourrait interve-
nir sur le chiffre de 100 proposé par
la France.
T,'(,,Ptimisine semble renaître. On a
l'impression qu'une solution inter-
viendra.
En effet, on observe des deux
côtés des dispositions conciliantes.
Mais vaincront-exiles les difficultés
qui s'élèvent enco,re, comblera-t-on
l'écart qui existait encore avec les
exigences américaines et les propo-
sitions françaises, c'est-à-dire avec
ce que nous croyons pouvoir payer
et ce que les Etats estiment que nous
pouvons payer ?
La dépêche ci-dessous nous était par-
venue avant que fût connue la possi-
bilité envisagée dans le télégramme qu'on
vient de lire d'un compromis. Elle se
rapporte donc à la situation telle qu'elle
se présentait avant la réunion de ce
matin :
WASHINGTON, 29 septembre (dépê-
che du « Petit Parisien »). — On
est maintenant fixé sur les termes
exacts de la réponse de M. Caillaux
et sur l'accueil qui lui a été fait.
En ce qui concerne la réponse
française, elle écartait, de la façon
la plus courtoise mais la plus ferme,
la suggestion de M. Mellon de revi-
ser nos précédentes propositions sur
les bases de l'accord anglo - améri-
cain, bases manifestement impossi-
bles à accepter. Elle maintenait, par
suite, approximativement, l'échelle de
paiements précédemment offerte, en
montrant que notre capacité nous in-
terdisait de prendre des engagements
supérieurs et elle insistait à nouveau
sur la clause de sauvegarde que nous
désirons voir irtsérer dan et
qui prévoit une diminution de cette
capacité, du fait notamment de la
défaillance de l'Allemagne..
Cette attitude a vivement embar-
rassé les commissaires américains,
car elle leur rendait la parole et les
obligeait à prendre à nouveau per-
sonnellement position.
A 16 heures, les délégués des deux
pays se retrouvaient à la Trésorerie,
et M. Mellon remettait à M. Caillaux
et à ses collègues un- document de
cinq pages discutant en détail la ca-
pacité de paiement de la France et
réduisant, dans une certaine mesure,
les prétentions exorbitantes émises
par la commission américaine dans
ses précédentes contre-propositions.
D'après ces contre - propositions
initiales, basées, nous l'avons dit, sur
les modalités de l'accord Mellon-
Baldwin, on demandait à la France
des versements qui, pour amortir
sa dette vis-à-vis des Etats-Unis et
de la Grande-Bretagne — toutes les
deux voulant être traitées sur un pied
d'égalité — se fussent totalisés par
une somme annuelle supérieure à
celle que Londres paie actuellement
à Washington.
M. FIRMIN GÉMIER A BERLIN
LE DIRECTEUR DE L'ODEON ET LE PRESIDENT DE L'ASSOCIA-
TION DES ACTEURS DE BERLIN.
Nous avons publié des extraits du discours prononcé par M. Gémier, à la
réunion organisée par le syndicat des directeurs ,de théâtres allemands. On
voit ici le directeur du théâtre de l'Odéon, photographié en compagnie de
M. Rickelt, président de l'Association des acteurs de Berlin (assis à sa droite).
Debout, de gauche à droite : M. Paul Abram, M. Wallaner et M. Shapiro.
LE CONSEIL DES MINISTRES
A ACCEPTE LA DÉMISSION
QUE LE MARÉCHAL LYAUTEY
AVAIT ADRESSÉE
Le gouvernement rend hommage à
la grande œuvre française de civili-
sation accomplie par le rési-
dent au Maroc.
Le Conseil des ministres a été una-
nime, hier matin, à rendre hommage
à l'œuvre accomplie au Maroc par
le maréchal Lyautey.
Le gouvernement a tenu à donner
à cet hommage un caractère officiel
par la note suivante :
Le conseil des ministres, regrettant la
décision du maréchal Lyautey et s'incli-
nant devant ses raisons impérieuses, a
décidé d'accepter sa démission. Il lui
M. STEEG
adresse l'expression de la reconnaissance
du pays pour la grande œuvre française
de civilisation accomplie par lui au Ma-
roc, et notamment pour le dévouement et
l'énergie dont il a fait preuve dans la
période critique de ces derniers mois.
A l'issue du Conseil, M. Painlevé a
déclaré :
— A deux reprises, en 1923 et en
1924, le maréchal Lyautey avait demandé
à être relevé de ses fonctions. Il n'avait
consenti à les conserver que sur les
instances de M. Miillerand et de M. Poin-
caré. Il était d'ailleurs convenu avec le
gouvernement actuel que, dès que la si-
tuation serait rétablie au Maroc, le ma-
réchal demanderait au gouvernement de
lui rendre sa liberté.
Le président du Conseil a ajouté
que le gouvernement n'était nulle-
ment pressé pour désigner le nou-
veau résident général et qu'il en-
tendait prendre Ic, temps de. la ré-
nexion Il y a d'ailleurs lieu de faire
observer que le maréchal Pétain, qui
dirige au Maroc les opérations mili-
taires, est tout désigné pour assurer
l'intérim, jusqu'au jour où un nou-
veau résident général — civil — sera
nommé.
OL1 sait que le nom de M. Stecg a
été prononce.
ON S'ATTEND AU MAROC
A DES ACTIONS PROCHAINES
L'armée espagnole a élargi sa base
d'opérations et menace Ajdir, dont
la chute est imminente.
FEZ, 29 septembre. — Le calme rè-
gne sur l'ensemble du front français.
Les grandes actions offensives n'ont
pas encore commencé, mais sont im-
minentes. L'oued M'Coun étant re-
venu ià son étiage d'été, on peut s at-
tendre à d'importantes et prochaines
batailles, si toutefois l'ennemi ne re-
fuse pas le combat selon sa tactique
actuelle.
Les Espagnols ont réalisé sur tout
leur front des efforts dont il convient
de souligner l'importance considéra-
ble et l'actif développement. En par-
ticulier, ils ont encore élargi leurs
positions menaçant' Ajdir. Auc,une
nouvelle n'est parvenue à Fez rela-
tive à la .prise de cette ville, prise
qui ne semble cependant être qu'une
question d'heures.
D'autre part, dans le secteur de Me-
l illa, les troupes du général Primo
de Rivera vont entreprendre une opé-
ration tendant à la soumission défini-
tive de.s tribus Beni-Saïd, par l'oc-
cupation d'Annuial, et avancer leurs
lignes vers Tleta, Aslef. et Ali-Bou-
Rokba. Ces opérations rapprocheront
les troupes espagnoles des troupes
françaises opérant dans le secteur
est. Il est vraisemblable que d'impor-
tantes forces de cavalerie trouveront
leur emploi dans ces futures actions,
des armées franco-espagnoles dispo-
sant actuellement de nombreux es-
cadrons de réguliers et de partisans.
Dans le secteur ouest du front
français, on signale que les tribus
Bou-Bane, récemment soumises, sous
la forte pression des Ghomara et des
Beni-Ahmed insoumis, montrent de
l'inquiétude. Toutefois, un important
convoi de ravitaillement a pu fran-
chir hier leur pays dans la direction
de l'oued Ghezzar, sans être attaqué.
Les passagers du goliath
sont prisonniers des Rifains
Des informations de source indi-
gène disent que le goliath récemment
disoaru serait tombé à Mechkrella, à
5 kilomètres au sud-est de Che-
chaouen. Des informations de même
source déclarent que l'équipage est
sauf, mais qu'il est prisonnier des
Rifains.
On croit savoir que l'avion, con-
traint d'atterrir après avoir eu son
réservoir d'essence endommagé par
une balle, serait aussi entre les mains
des dissidents de la région de Che-
chaouen.
Aucune action n'est signalée dans
les divers secteurs ce matin. -
L'enveloppement des Rifains
MADRID, 29 septembre. — La Cor-
respondcncia Militar estime que les'
Rifains sont virtuellement encerclés
par les Espagnols et les Français, qui'
resserrent chaque jour un peu plus
la ligne enveloppante.
LA CLOTURE DE L'EMPRUNT
EST REPORTÉE
AU 20 OCTOBRE PROCHAIN
Au Conseil des ministres, hier,
le président du Conseil a donné
connaissance des nombreuses pé-
titions émanant du comité de l'em-
prunt, des chambres de commerce,
des syndicats agricoles, des grou-
pements industriels, demandant
instamment la prolongation des
délais de souscription. Le gouver-
nement a décidé que la souscrip-
tion à l'emprunt serait close irré-
vocablement le 20 octobre.
MORT DE M. LÉON BOURGEOIS
Depuis de longs mois, l'ancien président du Conseil
avait été obligé de renoncer à toute activité
à cause de son état de santé.
Il n'en conservait pas moins tant au Sénat qu'au
sein de la Société des nations — il était chef de la
délégation française — un prestige considérable.
QUATRE ÉTAPES DE LA VIE DB •
L'ANCIEN PRÉSIDENT DU SÉNAT
1.. Engagé v.QlontaJre em 1870. ; 2.
Député en i 888 ; 3. Président du
Conseil en 1895 (Phot. Henri Ma-
nuel) ; 4. Une des dernières pho-
tos de M. Léon Bourgeois quittount
le Quai d'Orsay au bras de son-f fils,
l'an dernie?,.
EPER>:AY, 29 septembre. — M. Léon
Bourgeois vient de mourir 'à Oger
(Marne)., d'une crise d'urémie.
L'ancien président du Conseil, qui
était à Oger depuis plusieurs semai-
nes, civ'Yiit été pris de petites poussées
congestives et sort fils, le docteur
Gcm'gc's" 'Bow'geois lui avait donné
les premiers soins. Mais, constatant
que l'état du malade s'aggravait, il
avait appelé les professeurs Gilbert
et Rollin, de Paris.
Le professeur RoUiU) dès son arri-
vée hier, a pratiqué une saignée qui
ne donna pas de rés?,tltats, car la crise
d'urémie qui s'était manifestée dès
dimanche après-rnidi avait pris Une
forme aiguë, contre laquelle tous les
traitements préventifs ont échoué.
M. Léon Bourgeois naquit à Paris,
le 21 mai 1851.
Sa carrière administrative fut
rapide et brillante. En dix années, il
gravit tous les échelons de la hiérar-
'chi'e. En 1887, à la démission de
M. Gragnon, il était nommé préfet de
police. Il remplissait ces fonctions
quand, le 26 février 1888, le départe-
ment de la Marne l'envoya siéger au
Palais-Bourbon. Il demeura député
jusqu'au 20 août 1905, date à laquelle
son déparlement l'envoya au Sénat.
Au pouvoir
M. Léon Bourgeois siégea fréquem-
ment dans les conseils du gouverne-
ment.
Sous-secrétaire d'Etat au ministère
de l'Intérieur dans le cabinet Floquet
(1888-1889), on le retrouve ministre
de l'Instruction publique dans les
cabinets Freycinet et Loubet (1890-
î8m* Ministre de la Justice, cabinet
Ribot (1892-1893), président du Con-
seil et ministre des Affaires étran-
gères (1895-1896); ministre de l'Ins-
truction publique, cabinet Brisson
(1898); ministre des Affaires étran-
gères, cabinet Sarrien (1906) ; minis-
tre du Travail dans le cabinet Poin-
caré (1912-1913) ; ministre du Tra-
vail dans le cabinet Ribot (1917) ; re-
présentant de la France au conseil
de la Société des nations, lauréat du
prix Nobel (1920)'.
De 1902 à 1904, M. Léon Bourgeois
avait présidé la Chambre des Dé-
putés. Elu président du Sénat en
1920, en remplacement de M. Antonin
Dubost, réélu en 1921 et 1922, il dé-
missionna, pour des raisons de santé,
le 16 février 1923, et, depuis lors, se
tint à l'écart de la politique active.
Au Sénat, il était inscrit au groupe
de la gauche démocratique.
M. Léon Bourgeois, qui fut long-
temps le chef du parti radical, rê-
vait d'une république athénienne.
L'idée à laquelle ill se dévoua plus
particulièrement et dont il fut en
quelque sorte le théoricien, fut celle
du « solidarisme n, Ce lien de frater-
nité qu'un héritage de traditions, de
souvenirs; de devoirs et d'intérêts
communs, tissé entré les citoyens
d'un même pays, M. Bourgeois tra-
vailla a Té les ci-
toyens du monde.
Détenue en 1809, puis en 1907, à la
conférence internationale réunie à
La Haye, il y fut ainsi l'interprète
éloquent de l'idée d'un tribunal sou-
verain entre les nations. L'Allemngne
fit échouer ce généreux projet qui, si-
gné cependant de trente-deux Etats,
ne demeura point entièrement lettre
morte. Avant le conflit de 1914, l'ins-
titution préconisée par M. Léon Bour-
geois put même arbitrer l'affaire de
la Dogger-Bank, entre l'Angleterre et
la Russie ; celles des déserteurs de
Casablanca, entre la France et l'Alle-
magne, et de la saisie du Carthage et
de la Manollba, entre l'Italie et la
France.
C'était IR, un acheminement vers la
Société des nations pour laquelle, par
la parole et par la plume, il avait fait
campagne dès 1911, et à laquell-e il
consacra les dernières années de sa
vie.
LA PÉRILLEUSE AVENTURE DE L'HYDRAVION AMÉRICAIN "P-N-9"
L'APPAREIL ET LES MEMBRES DE L'EQUIPAGE A NAWILIWILI, -PETIT PORT DE L'ILE KAOUI.
L'hydravion P.N. 9 que l'on croyait perdu dans le Pacifique fut, on s'en souvient retrouvé le II septembre à 15 ...
milles à l'ouest de l'île Kaoui par un sous-marin qui le remorqua jusqu'au petit port de Nawiliwili. C'est là que
furent pris ces deux instantanés qui, transportés par avion de San-Francisco à New-York, nous sont parvenus
hier soir. En haut, l'hydravion à Nawiliwili. En bas, les membres de l'équipage portant des colliers de coquillages
qui viennent de leur être offerts en signe de bienvenue. De gauche à droite : le mécanicien-chef Bowlin, le radioté-
légraphiste O. G. Stantg, le commandant Rodgers, le lieutenant J. B. Connell et le pilote S. R. Pope.
UNE NOUVELLE MANŒUVRE
POLITIQUE DE L'ALLEMAGNE
M. Stresemann, en une note verbale accompagnant son
acceptation pour la conférence de Locarno, soulève la ques-
tion des responsabilités allemandes dans la guerre
et demande l'évacuation de Cologne.
La France et l'Angleterre répondent que ces questions sont
étrangères au sujet de la conférence, qui se réunit sur le »
principe de l'intangibilité du traité de Versailles.
Samedi dernier, M. von Hoesch,
ambassadeur d'Allemagne à Paris,
remettait à M. Philippe Berthelot,
secrétaire généra] des Affairés étran-
gères, qui le recevait en l'absence de
M. Bri'and, la réponse du gouverne-
ment allemand à l'invitation des
Alliés pour la conférence de Locarno,
où doivent être discutés le pacte de
garantie rhénan et les traités d'arbi-
trage occidentaux et orientaux, qui
en doivent être le corollaire.
La note allemande
La note allemande était ainsi!
conçue :
En réponse à ta note remise le 15 sep-
tembre par Son Excellence l'ambassadeur
de France à Berlin, le gouvernement alle-
mand a l'honneur de faire connaître qu'il
partage entièrement le désir des gouver-
ne.ments alliés, de ne pas laisser traîner
en longucur' les négociations relatives
a la conclusion d'un pacte de sécurité
Il espère; lui aussi, que par une ren-
contre de membres des gouvernemevlz
des pays intéressés, la solution définitv< e
des problèmes en discussion pourra être
activée. Par conséquent, et en se confor-
mant à sa note du 27 août, il approuve
la proposition selon laquelle celte ('nti'r'
vile devra avoir lieu prochainement.
Comme date de la réunion projetée en
Suisse, il propose le 5 octobre.
Les observations verbales
A cette note, l'ambassadeur d'Alle,-
magne avait ajouté certaines obser-
vations verbales déjà formulées à'
plusieurs reprises par le gouverne-
ment allemand, mais uniquement a:
l'usage de la politique intérieure, et
qui n'avaient pas jusqu'ici été com-
muniquées aux chancelleries.
, . (Suite en Dernière Heure.)
LA CONFÉRENCE DE LOCARNO
LA GARE DE LOCARNO ET; A DROITE, L'HOTEL OU SE R U
NIRONT LES MINISTRES DES AFFAIRES ETRANGERES".
Au Conseil des ministres d'hier. M. Briand a entretènu ses collègues -
conditions dans lesquelles va s,ouvrir la conférence des ministres des Affc
étrangères sur le pacte de sécurité. C'est à la station dé Locarno, sur le
Majeur, que se réuniront, le 5 octobre, les représentants de l'Allemagne et ir a
nations alliées. '
COSTES EST CONDAMNÉ
A 5,000 MARKS D'AMENDE
La. peine lui a été infligée hier
après débats par le tribunal de
Fribourg-en-Brisgau.
FRIBOURG, 29 septembre. — Ce ma-
tin a commencé devant le tribunal de
Fribourg. le procès intenté à l'avia-
teur Costes, accusé d'avoir survolé,
sans autorisation, le territoire alle-
mand. Costes est défendu par Mc von
Homburger, de Fribourg.
Au cours de son interrogatoire,
l'aviateur Coûtes, qui boite légère-
ment à la suite de ses blessures, dé-
clare que son appareil, surchargé,
descendit au-dessus de l'Alsace, de
1,500 à 100 mètres; à l'aide de la
carte, l'aviateur reconnut le village
de Brisach, Costes ne put 'pas réaliser
son projet d'obliquer vers le Sud sur
le territoire suisse, par suite des
conditions atmosphériques, qui étaient
plus mauvaises au Sud.
Costes déclare avoir su .que le ter-
ritoire allemand ne devait pas et're
survolé sans autorisation; c'est pour-
quoi il passa au-dessus du liac de
Titisée dans lia direction du Rhin.
Par suite de sa trop forte charge,
l'appareil ne put pas prendre de la
hauteur.
Plusieurs témoins ont confirmé les
déclarations de Costes. Par contre,
l'expert Degen, de la station alle-
mande d'essai d'Adl'ershof n'ajoute
pas foi aux allégations de l'accusé.
Son appareil ne correspond pas aux
prescriptions allemandes. MaJlgrÓ les
nuages, les aviateurs auraient pu
sans danger voler le long du Rhin et
atterrir sur les aérodromes de Stras-
bourg ou d'Entzheim.
Un second expert confirme ce point
de vue. Dans son réquisitoire, le pro-
cureur général estime que l'amende
de 5,000 marks requise est très mi-
nime.
Le défenseur de Costes ne croit
pas à l'intention des aviateurs de
survoler l'Allemagne. En réalité, les
aviateurs se sont trouvés obligés
d'agir comme ils l'ont fait. La preuve
en est qu'à Brisach ils durent voler
à 150 mètres. Le fait que Costes n'a.
pas voulu reverser la responsabilité
sur son Camarade décédé, Thiéry.
décide en sa faveur. La ba'se juridi-
que de l'accusation est, au surplus,
douteuse, les dispositions légales in-
voquées ne s'appliquant qu'à des
aviateurs ou appareils allemands.
Le jugement est rendu à 15 h. 30.
Costes est condamné à, 5,000 marks
d'amende. Un jour de prison équi-
valant à 200 marks, 2,600 marks sont
considérés comme payés par la pri-
son préventive subie. Les restes de
l'appareil sont saisis et les frais du
procès mis à la charge de Costes.
Celui-ci déclare que, pour ne pas
prolonger sa détention, il accepte le
jugement, mais prie qu'on lui fasse
remise de sa peine par la voie de
la grâce et qu'on le remette en li-
berté.
Le tribunal se prononcera ultérieu-
rement sur cette requête.
QUATRE BANDITS EN AUTO
DÉVALISENT LE DIRECTEUR
DE LA COMPAGNIE DES EAUX
A CHOISY-LE-ROI
Ils avaient accroché et contraint à
s'arrêter la voiture de oelui qu'ils
attaquèrent. Leur auto est
retrouvée à Bicêtre.
La localité de Choisy-le-Roi a Óté'
mise en émoi, hier, par un exploit
qui rappelle ceux de la bande Bon-
not, dont le chef fut capturé, comme,
on le sait, à proximité de cetle petite
ville. !
Quatre bandits en automobile oni
attaqué et dévalisé M. Bisserez, a -
recteur de la Compagnie générale .k;;¡
M. BISSEREZ
eaux, dont le siëge est situé quai de
Choisy. Ils ont réussi à prendre )a
fuite.
Il était 11 h. 45, quand M. Bissrrer.,
qui revenait en automobile de Pans
où il s'était rendu au siège ceruivl
pour loucher une somme de 14,000
francs représentant la . paye hebdo-
madaire de son personnel, eut son.
véhicule accroché, quai. de Choi: v,
par une autre automobile dans la-
quelle se trouvaient quatre indivi-
dus, dont les visages disparaissaient,
sous de fortes lunettes noires.
M. Bisserez se disposait à descen-
dre de voiture pour se rendre compte
du dommage causé, quand soudain
deux des individus sautèrent vive-
ment, à terre. Puis, tandis que l'un:
d'eux lui braquait un revolver ,t;ut'
la figure, l'autre s'emparait pre '
ment d'une serviette en * cuir dans
laquelle le directeur avait placé son
argent. Avant de remonter en auto-
mobile, les deux bandits crevèrent à
l'aide d'un poinçon les pneumati-
ques arrière de la voiture de Bis-
serez, qui avait à peine eu le temps
de se rendre compte de l'agression, 4
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