Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-08-10
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 août 1925 10 août 1925
Description : 1925/08/10 (A16,N5355). 1925/08/10 (A16,N5355).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4603723k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
Il faut définir l'orgueil une passion
qui fait que, de tout ce qui est au
monde, l'on- n'estime que soi.
LA BRUYERE.
16me Année. - NI ' 5,355. — Pierre Lafitte, fondateur.
nnc. Paris, Seine, S.-et-Oise
ZU ~ et Seine-et-Marne. ,
PARIS, 20, RUE - D'ENGHIEN (Xme)
Départements Q Cc*
. et Colonies Z 5
En page 4 :
LES SPORTS
..................................1
En page 6 :
NOS
ILLUSTRATIONS
LUNDI
IO
AOUT 1925
'
......0.................
Saint Laurent 7,, ,
- ,,, ^ ■■■■iiiiiiiiiiiiiiniiiiniiniiiiiiiHiiiim
Adr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
UNE COURTE RÉCEPTION PRIVÉE
CHEZ LE MARÉCHAL HINDENBURG
LE SECOND PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
ALLEMANDE REÇOIT UN JOURNALISTE FRANÇAIS
«Serviteur de la constitution allemande », il ne veut pas faire
de confidence sur la politique, il parle simplement
de ses goûts littéraires et artistiques.
'.C'est grâce à la protection du Frei-
, herr von R., apparenté au maréchal,
qu'il m'a été possible d'obtenir de
ce dernier une audience particulière,
la première, je crois, accordée à un
journaliste français. La veille du jour
fixé .pour cette brève audience, avec
les dernières recommandations pro-
tocolaires d'usage, Freiherr von R...
avait bien insisté qu'aucune question
politique, mais aucune, ne soit posée
au maréchal (on s'habitue difficile-
ment en •Allemagne à nommer le pré-
sident par un autre titre que son
B;rade militaire) car celui-ci est re-
belle à tout journaliste.
) "Brandentjurger Tor, Wilhemstrasse,
LE CABINET DE TRAVAIL DU MARÉCHAL
HINDENBURG AU PALAIS PRÉSIDENTIEL.
l'hôtel du ! ministère des Affaires
étrangères, encore quelques mètres,
un jardin grillagé qui le distingue des
autres bat-iments gouvernementaux
dt, nous sommes devant la résidence
présidentielle du lleich. Pointage de
cartes, annotation de nos noms sur
des registres spéciaux, puis un atta-
c.hé nous conduit le long d'un che-
min de gravier. blanc au vaste hall
du rez-de-chaussée,'d'où part un fas-
tu eux fiscaller de marbre rouge qui
conduit à la grande salle des-réee-p-
tions diplomatiques.
A la résidence présidentielle
Dans le hall, des fonctionnaires su-
périeurs, des officiers, des attaches
sortent des bureaux du secrétariat se
trouvant au fond en face du jardin
d'hivel'...Gl'avissanL le grand escalier
de marbre orné de tableaux de Rode,
nous arrivons à la grande salle de
réception du corps diplomatique. De-
puis l'élection de von Hindenburg,
elle ne servit jusqu'à présent qu'une
seule fois. La pièce est spacieuse et
occupe une grande partie du premier
,éta'3"C'. Des fenêtres aux larges ten-
turcs de faille rouge doublées vieil or,.
on peut admirer les frondaisons du
parc. La salle est vide, les jours de
réception, le garde-meuble procure
l'ameublement. Quelques sièges
Louis XVI dont les dossiers sont en
soie damassée gris or, s'harmonisent
parfaitement avec les tonalités gri-
sailles du plafond. Les fresques qui
contournent la salle sont du style ro-
coco le plus pur. Un véritable faste
bourgeois et républicain. L'hôtel est
d'ailleurs construit d'après les modè-'
les de ceux du dix-huitième siècle.
En traversant à gauche la salle de
réception, une^ porte aux motifs do-
rés donne accès à la salle à manger
officielle d'un style anglais assez
banal.
Trois lustres de cristal y jettent
urne note archaïque, qui jure que'Ique
peu avec le reste de l'ameublement.
Un petit salon y voisine. En traver-
sant cette pièce,, nous arrivons au
grand salon rouge. Au mur des Ri-
gaud, des Desportes, des Lancret et
des Costou le jeune. Cet hommage
rendus à nos maîtres par nos enne-
mis séculaires flatte l'amour-propre
national.
A droite de la grande salle de ré-
ception se trouve le salon des am-
bassadeurs, servant à la réception des
ministres accrédités.
Dans les appartements privés
Les appartements privés el, le ca-
binet de travail du maréchal se trou-
vent au rez-de-chaussée. Avant de
nous introduire, les dernières recom-
mandations. On pa.rle à la troisième
personne au président : « Ihre Ex-
cellenz ». L'antichambre dans une
salle offrant le traditionnel décor des
salles d'attente ministérielles et,
dans quelques instants, je me trou-
verai en présence du maréchal von
Hindenburg, président de la Républi-
que allemande par la volonté des na-
tionalistes et la grâce de Dieu...
La porte s'ouvre silencieusement,
la pièce; est baignée d'une lumière
douce, deux fenêtres-baies donnent-
de plain pied sur le parc. Ameuhle-
ment'simple : un bureau ministre
acajou avec applications de palis-
sandre. Au mur, un tableau rcprésen-
tant un paysage allemand et le ..por-
trait du fils, du président ' mort au
front; La rencontre d'un personnage
illustre que l'image a. popularisé à
foison n'offre en le voyant aucune
grande surprise. L'homme est pres-
que blanc et donne il Dromière vue
l'impression d'un colonel allemand
retraité, tel qu'on les trouve dessinés
dans les romans de Sudermann. La
moustache poivre et sel, le regard où
percent des yeux d'un bleu très clair
avec un reflet quasi enfantin, mais
qui, pendant la durée do la conversa-
tion, prendra une expression dure et
métallique.
(Suitc page 3, colonne 1)
M. A. VARENNE DEVRA CHOISIR
Ou le gouvernement de l'Indochine
ou les mandats qu'il tient du parti,
mais pas les deux à la fois.
Ainsi en a décidé la Fédération socia-
liste du Puy-de-Dôme.
Ckj3RMONT-FERRAND, 9 .HOÛt. — Le
congrès de la Fédération départemen-
tale du parti socialiste qui s'est réuni
aujourd'hui à Chameiières, a entendu
M. Atexandre Varenne, député du
Puy-de-Dôme qui' lui. exposa les rai-
sons. pour ..lesquelles- il n'avait pas
cru devoir refuser le Gouvernement
général de l'Indochine. , .
Après ses déclarations, le congrès,
par 51 mandats contre 37 et 22 abs-
tentions, a voté une motion Damant,
la citoyen Alexandre Varenne d'avoir
accepté des fonctions incompatibles
avec la qua! i lé de membre du parti
et l'inyitant à choisir entre le Gou-
vernement de l'Indochine cl les man-
dats qu'il tient du parti socialiste.
Le congrès a volé en outre, par 77
voix contre 46, une m-otion condam-
nant la participation au pouvoir et,
à main levée" une motion deman-
dant la cessation de toute politique
de soutien à l'égard du cabinet Pain-
levé.
A la Fédération de la Seine
Hier, s'est tenu dans ia salle des
fêtes de la mairie du Pré-Saint-Ger-
vais, la deuxième session du congrès
de la Fédération socialiste de la Seine
(S. F. 1. O.).
Dès l'ouverture de la séance, on a
abordé le cas Varenne. M. Osrnin dé-
clara qu'en ne consultant pas le parti
avant d'accepter le poste de gouver-
neur général de l'Indochine, le dé-
puté du Puy-de-Dôme s'était exclu
lui-même. Un autre congressiste as-
simila le cas de M. Varenne à celui
de M. Briand 'autrefois.
A quoi'M. Rouanet, un des plus an-
ciens militants du parti répondit :
« Aucune assimilation n'est possible
entre, le cas Varenne et le cas Briand;
briguer un ministère est une chose;
accepter un poste de fonctionnaire
en est une autre ; 01', nous comptons
plus d'un fonctionnaire dans notre
pa pl i..
L'ancien député de Paris fit en ou-
tre observer que l'exclusion ne pou-
va il être prononcée que par la Fédé-
ration à laquelle appartient l'inté-
resse.
\< Dans ces conditions, coiieltit-il. je
ne vois pas où vous voulez en venir
avec cette discussion. »
Tout le monde en convint et l'in-
cident fut clos.
EN DERNIERE HEURE :
La conférence de Londres.
LA GRÈVE DANS LES BANQUES
La Fédération confédérée de la fi-
nance a constitué un comité dont les
pouvoirs sont des plus étendus.
Il semble probable que la grève soit
à la veille de devenir générale.
Les grévistes travaillent même le
dimanche. Hier matin. la Fédération
confédérée de la finance a clôturé son
congrès par un accord entre les
groupes catholiques et confédérés,
unitaires et indépendants. Dans cette
séance, elle a constitué un comité
national de grève, dont les pouvoirs
s'étendent à toute la France, ceux du
comité de grève, qui avait agi jus-
qu'ici, n'agissant que pour les em-
nlovés de banque et de bourse de
Paris.
D'autre part, la Fédération fran-
çaise des syndicats d'employés catho-
liques a lancé l'appel suivant à ses
adhérents :
La Fédération française des syndicats
d'employés catholiques, ayant tous motifs
de? con fiance dans une solution prochaine
et équitable du conflit des banques, re-
merde les nombreux syndiqués chrétiens
de Paris el de province, engagés dans la
grève, pour l'esprit cie discipline et d'ab-
négation qu'ils ont une fois de plus ma-
nifesté.
Elle est certaine qu'ils continueront,
sans hésitation ni défaillance, leur parti-
cipation Ù. un mouvement dont le calme
et la dignité sont favorablement appréciés
par toute "opinion publique, lis auront à
cœur de faire aboutir, pour eux-mêmes
et pour leurs frères de travail, de légi-
times revendications trop longtemps mé-
connues. ils savent que leur bureau fédé-
ral fera tout le nécessaire, en accord avec
les autres organisations d'employés, pour
que la grève ne se prolonge pas un jour
de plus, mais ne dure pas un jour de
moins qu'il ne faudra pour obtenir les
résultats indispensables.
L'opinion la plus répandue est que
la grève est entrée dans une phase
décisive, qu'elle est peut-être à la
veille d'être générale et que, si les
directeurs ont employé la journée
d'hier à tenter de rallier une partie
de leur personnel; les grévistes, .de
leur côté, n'ont pas négligé d'encou-
rager leurs camarades à une résis-
tance opiniâtre
Violents séismes en Anatolie
SMYRNE, 8 août. — De violents
séismes s.e sont produits hier, à
22 heures, et aujourd'hui. à 8 h. 30.
Plusieurs maISon,;; ont été détrui-
tes à Hamidieh-Dinar. Une station
Lté cuemin de fer et un village N'oi-
sin ont été complètement détruits.
On c'on'pte plusieurs b:csses. On si-
gïl ale de Denizii qu'un séisme vio-
lent a été ressenti, vers 9 h. 30. 1
CE SERAIT UNE ÉNORME VAGUE DE FOND QUI, SURVENANT
BRUSQUEMENT, AURAIT SUBMERGÉ LES ENFANTS A HARDELOT
On est encore sans nouvelles de cinq d'entre eux; se sont-ils noyés
ou ont-ils disparu dans la campagne ?
Photographies prises par l'envoyé spécial, d' " Excelsior "
i. La plage de Saint-Etienne-au-Mont, près d'Hardelot ; la croix indique l'endroit où s'est déroulé le drame. On
distingue une petite mare qui, à marée montante, s'emplit rapidement. C'est vraisemblablement dans cette cuvette que
se sont noyés les enfants, qui, au lieu de la contourner, tentèrent de regagner la rive en ligne droite ; 2. le siège
de la. colonie Leclercq-Dupire ; 3. des parents de petites victimes arrivent au hangar où sont déposés les - cadavres.
,
LILLE, 9 août. (Dépêche particu-
lière rf'Excelsior). — Il apparaît bien
maintenant, que c'est à la survenance
soudaine d'une énorme vague de
fond que doit être attribuée la' cause
définitive de cette catastrophe.
D'après les premiers renseigne-
nwoLs, qui prit pu être recueillis par
nous, cette vague provenait, d'un .p.bÓ-
nomène assez inexptic'abie, car elle
ne s'est pas limitée seulement aux
approches d'Hardelot, où çll.e a .étc
constatée, mais-elle aurait ét.é, à la
même heure, enregistrée avec . la
même violence sur ia plage de, Wi-
mereux, à 16 kilomètres, à tel point
menie. que des personnes qui-se trou-
vaient assises sur leurs fauteu;ts un
Deu trop près de la mer, auraient dû
SL- retirer ' précipitamment .'pour ne
pas être atteintc-i.
LeS viètimes identifiées
Vorci la liste, avec leur âge et leur
adresse, des petiles \,ict:iti)es dont les
corps ont pu être identifiés jusqu'ici
'et. dont nous avions seulement donné
les noms dans notre dernière heure
; d'hier :
Henri Moss, dix ans, 25. rue de
l'Industrie, il Wattrelo,, ;
• Gçrvais Lémaire, onze ans, 55, rue
de Tourcoing ; - : > - ■'• ;
1 Jules Deflandre. onze ans, 4, rue
des Fleurs :
,Henri Robert, onze ans, .105, rue
Carnet, : -
(Suite en Dernière Ilcute.)
Y
ET VOICI REVENUE
LA CHALEUR
Et, les récentes pluies, ce fut,
une surprise pour tous les Parisiens
qui ne croyaient plus à l'été.
Hier dimanche, nous eÛmes une
journée . radieuse. Depuis une quin-
zaine, nous avions vu tant d'orages,
reçu tant de pluies et subi tant de
caprices de la part de la température
que le subit retour de Vête II surprit,
tout le munde. Pour un peu les gens
Sr' seraient plaints de la chaleur, 10
jugeant excessive. Bien qu'un peu
lrJurdc, elle était cependant normale,
entre 2C et 25 degrés selon les mo-
ments. C'était, somme toute fort sup-
portable, si fu/r songe surtout qu'hier
à. Séville,. on .observait : 50 degrés Otl
sc,leil, et 39 degrés 'à ,l'olfrbre. Ajou-
tons, ce qui a. bien son intérêt, que
ce retour de la ch(deftr, une chaleur
ti,Orm,ule, de mois d'aoM<, était impa-
t icmment : attendu dans nos campa-
gnes où les orages et le mauvais
temps ont causé tant de mal au début,
du mois. Seulement à Paris, (l'auc1.llIs
gémissaient parce qu'ils avaient juré
de ne pas prendre de tramways, ni
d'autobus pour punir la T. C. R. P
dl.' ses coûteux tarifs et que la cha- '
leur tes contraignait à se déju(fer..
LES PARISIENS BOUDENT
LES AUTOBUS
Par l'abstention, ils manifestent leur
mécontentement de l'application
des nouveaux tarifs.
Sans doute, nombreux sont les Pa-
risiens qui, en ce momcflt, sont éloi-
gnés — et r¡n'on les envie ! — (le la
copitote. Mais leur absence ne peut
suffire à expliquer l'incontestable
mauvaise humeur manifestée par
ceux qui rcstent, vis-tt-vis des aill()-
bus et tramways, !'cll,r-CÍ passant el
]JCu. près sans voyageurs, ce qui était,
une manifestation «' par le vide » ri Il
mécontentement provoqué par les ré-
centes augmentations et notamment
par et Ile qui doublait le l-irif du di-
manche pour les secondes classes.
C'est Fil boycottage voulu et qui a été
largement }lm t i qné, ■ - -
Autre observation; il s'est produit
ce fait singulier : dés personnes nom-
breuses ne changèrent rien aux ha-,
bit 11. de s qu'elles pouvaient CO'J/SC1'VCl'.
tilles prirent place dans les secondes
et acquit lèvent le tarif des premières,
alors même qu'il 11 avait de la place
dans celles-ci.
LE MAGNIFIQUE EXPLOIT DE DROUHIN ET LANDRY
Les 'deux aviateurs ont atterri hier matin à 2 h. 42, ayant couvert
4,400 kilomètres en 45 heures 11' 59".
~ . CE QUE REPRESENTERAIT EN LIGNE DROITE LE RECORD ETABLI PAR LES AVIATEURS
C'est seulement hier matin, à 2 h. 42, que les- aviateurs Drouhin et Landry ont atterri, après un vol de plus de qua-
rante-cinq heures sans escale. La carte que nous publions ici donnera une idée de ce que représenterait en ligne
droite la formidable distance de 4,400 kilomètres couverte par les nouveaux recordmen, distance qui sépare Paris de
Douala. dans le Cameroun, et de Ténéran, capitale de la Perse. C'est aussi celle qui s'étend entre Brest et Terre
Neuve. Les deux pilotes étaient partis avec 50 heures de vivres, ioo litres d'huile et près de 5,000 litres d'essence.
1 ~ ~ . Après l'atterrissage, îî ne restait plus qu'une dizaine de litres dans le réservoir. , ..
M. PAUL PAINLEVÉ DONNE DES PRÉCISIONS
SUR LES RÉCENTS ÉVÉNEMENTS DE SYRIE
Une colonne de 166 hommes envoyée chez les Djebel Druses
a été surprise et écrasée par le nombre.
Par la suite un convoi, accompagné d'une colonne envoyée
pour châtier les rebelles, fut assailli et capturé.
La colonne dut battre en retraite.
JVI. Painlevé, président du Conseil,
qui, dans l'attente des nouvelles de
Syrie, a passé à Paris la journée
d'hier, nous a reçu dans la soirée et
a bien voulu nous faire un exposé
succint de la situation, telle qu'elle
ressort du dernier • télégramme du
général Sarrail, télégramme d'ail-
leurs incomplet et dont la suite sera
ultérieurement communiquée à la
presse.
— Il est malheureusement exact,
dit M. Painlevé, que le sous-
gouvernement des Djebel Druses,
à, la tête duquel était place
un officier subalterne, désigné à ce
poste non point par le général Sar-
rail, mais par l'un de ses prédéces-
seurs au haut. commissariat de Syrie,
a été le théâtre de graves incidents,
dont il convient toutefois de ne point
exagérer les conséquences politiques
et militaires, l'insurrection semblant
strictement limitée aux montagnes
de l'anti-Liban, dans cette région du
Hauran où se déroulèrent, en sep-
tembre 1920, des événements analo-
gues.
L'effervescence chez les Druses
» L'effervescence qui se manifesta
chez les Djebel Druses, le mois de
juillet dernier, eut des causes en ap-
parence légères.
Les Druseis; qui. . jouissent d'une
autonomie relative, concédée, par le
général Gouraud, avaient eu le choix
entre un gouverneur autochtone et
un gouverneur français. Des élec-
tions eurent lieu, où se heurtèrent,
de façon assez vive, les éléments in-
digènes, favorables à l'influence
française, et les éléments, travaillés
par la propagande extérieure et qui
revendiquaient l'indépendance ab-
solue. Le résultat de ce scrutin
agité fut la désignation d'un gouver-
neur français, capitaine X..., qui, par
la suite, "acquit, auprès des popula-
tions druses, la réputation d'avoir
la main rude.
lil convient d'observer que Je Hau-
ran (qui compte une soixantaine de
mille habitants, capables de fournir
huit ou dix mille guerriers presque
tous armés de fusils modernes) se
divise en villages agricoles., généra-
lement pacifiques, et en tribus mon-
tagnardes, fort turbuLentes et fré-
quemment adonnées au p);iage à
main armée. Ce sont. des Druses des
montagnes qui ont déterminé l'agi-
tation;' d'abord superficielle, et qui
parut si peu inquiétante au général
ira r rail qu-e le haut commissaire de
Syrie crut pouvoir, le mois dernier.
mettre à 'ia disp^istion dl] ministre
el:, la Guerre certains régiments dé-
tachés en Syrie pour servir de ren-
forts au Maroc.
Une colonne décimée
— L'a g; t a Tl, continue le prési-
dent du Con-pii. étant devenue dl:
jour en jour plus vive, le' général
Sarrail envoya de petites colonnes
chez les Djebel Druses pour rétablir,
l'ordre.
» L'une d'entre elles, composée de
166 hommes, fut, dès son entrée dans
le, Djcbel-Druse, non pas surprise
comme on l'a dit,, mais enveloppée, et
littéralement submergée par un flot
d'agresseurs. Nos soldats se défendi-
rent vaillamment, mais furent écra-
sés par le nombre et une soixantaine
environ seulement, parvinrent à
échapper au massacre.
» Une colonne importante, com -
mandée par le général Michaud, fut
Au DJEBEL DRUSE. RUINES D'UN ARC
ANTIQUE A SOUÏEDA.
envoyée pour châtier cet acte. Cette
colonne était suivie d'un convoi qui,
par sa. composition même (munitions
portées à dos de chameaux et de mu-
lets), ne pouvait marcher à la même
allure que les troupes d'infanterie.
» Imc' garde de tirailleurs malga-
ches et syriens protégeait le convoi.,
La capture
du convoi de munitions
» Lorsque les Druses jugèrent-
suffisante la distance qui séparait h
colonne du convoi, ils assaillirent ce
dernier ,avcc: une telle violence sur
les f!uncs, que les .lirailleurs Ynalga-
ches et syriens làchèrenL pied. "Le
convo), iaissé sans défense, lut cap-
turé par les t'cbc)ks.
»> L'r,t'f)cir-r français commandant le.
convoi, blessé au .cours de . raL't.ion,
se tua pour ti(, pas tourner vivant .aux
m;jiii.-j des barbares a?rcs.seu)'.-..
o L;: colonne .d'infanterie, •privée
ainsi de ses ")uniL('))s, dut rétrogra-
der en combattant.
■ )> Quelle est, poursuit le président
"L'HORIZON S'ÉCLAIRCIT AU MAROC"
Telle est la pensée qu'exprime dans son
rapport le maréchal Pétain qui ajoute :
" Grâce à l'arrivée de nouveaux renforts, l'en-
semble de nos forces achèvera ses préparatifs
peur refouler prochainement l'ennemi. "
A la suite de son voyage d'inspection, le maréchal Pelai n. inspecteur
S'encrât de l'armée, vice-président du conseil supérieur de ta guerre, , a '
adresse au président du Conseil un rapport. sur la situation au ' Maroc. ,
Voici les conclusions de ce-document qui avaient été tenues secrètes jus- 1
qu'ici, afin de ne pas compromettre la tache de nos troupes
Le fait brutal est que nous avons été attaqués à l'im¡JJ'IIvislc pur l'cn- •
ne mi. le plus puissant et le mieux arme que nous ayons jirmàis rencontre
au cours de nos opérations ('o(oniates.
Le H if et le Djebel coeliptelli. en (>ff('I. indépendamment ries I?ilf(lins .
et des dissidents répartis sur la fJ'ulIliè/'l:, une réserve dl' 30.000 (l -40.000
g Ilf.'ITic l'S, montagnards (II'dents. vi(fuurc/I,t, habiles il manier leurs armes,
exaltés par leurs succès des années antérieures, connaissant odmil'lIúlc-
ment le terrain escarpé sur lequel ils CO I/I.bull CI/t , sobres au point de pOll-
voir se passer des convois dont s'ulourdisscl/t nos colon nés, /tosseda al des
mitrailleuses, des C!/I/(JI/S, et une abondante reserve de 11/1IlIitiull.s.
Dans ces conditions, la tâche de nos troupes. peu nombre lises un dé-
bllt, ne pouvait être qu'exlrêmetnenl pénible et ingrate.
Les postes de surveillance, poussés en avant de l'Ouergha et dont
l'établissement a fait l'objet de critiques assez vives, ont rempli leur rôle
en brisant les premiers élans de l'attaque, CJl maintenant pendant Wu temps
les tribus du front dans la fidélité et en renseignent le commandement.
On conçoit que l'opinion se soit hn'llc parfois de leur repli et de la chute
de certains d'entre eux; mais il IIC faut pus. oublier que c'est là. une
mission de sacrifice qui incombe il tous les avant-postes.
Nos troupes de lIWIUJ]/lVre, noyées dans un flot grandissant d'insurrec-
lion, luttant sans répit contre un ennemi remarquablement mobile, ont
(I'ti parer au plus pressé : secourir, ravitailler ou replier les postes en
danger, contenir les tribus dissidentes qui menaçaient Fez et la roule (te
l'Algérie. -... - " ,
Cette tâche ÙrusfJnfe, elles n'ont pli la remplir avec succès que grâce
à leurs extraordinaires qualités de ténacité et de r/,:vollr'/III'/II. au prix dr
privations et de fatigues surhumaines, avec un patriotisme- et un esprit
de sacrifice pour lesquels nous n'01ll'o/lS jamais trop de l'CI'mIllUissll/u'r.'.
Olt ne peut que rendre hommage 011 grand chef qui. en dépit r/e son
âge et du poids de .'Ill rude carrière colonialc. 1I été l'âme de cette défense
et a su préserver de la ruée des barbares son œuvrc de civilisation que
le monde entier admire. , .
Grâre à l'arrivée des nouveaux renforts, il va devenir possible r de
relever, pour les reposer de leur héroïque labcur. les unités qui résistant
victorieusement depuis trois mois. tandis que l'ensemble de; nos forces •
s'articulera et achèvera ses preparat.ifs. pour refouler [)f'ochaitH'nqef1,t.
l'ennemi, l'(/{fennil', partout .ltotl'e autorité et réaliser . une qrgan'isqiiim ,
solide, nous garantissant à l'avenir contre rie nouvelles incursions.
Ainsi, l'horizon s'éclaircit. L'ur/versoir/'. malgré ses attaques ?,(,Pfléesl-'
n'lI pli attcindre aucun des objectifs politiques (Fez, Taza), où il se vav
lait d'enl1'c'I' C'lt maître ; et ce qui n'a pas etc assez 'Iilis en l'effe/,; t 'st te
fait que malgré tant de circonstances favorables, Abd-cl-Krim. ne soit pas
entré dons Fez, que 11/ route rie Taza soit restée libre, que ces deux ailles
se trouvent désormais à l'abri de toute ll'nlntive de l'cnnemi et que l'utle- ^
rieur du JJaroc demeure complètement fidèle. ■ ... • •'
La discrétion qui s'imposait, évidemment Ù. l'heure dit péril n'a pas
permis )Jcut-èll'e il l'opinion française d'u¡Jprh'icl' dans toute leur (fra-
vité la nature et lli. portée des événements qui se sont déroules ail Maroc
depuh de début de ['u(fl'cssioll rifaine. Elle doit s'en rendre pleinement
compte, aujourd'hui qu'on, peut parler librement. :
JII)L l¡lli viells de voir à l'œuvre officiers et soldats, j ai le. devoir de
dire combien profondément je ressens la valeur de l'cfl°l'l accompli, par
nos troupes et je leur crie bien haut mon admiration.
Il faut définir l'orgueil une passion
qui fait que, de tout ce qui est au
monde, l'on- n'estime que soi.
LA BRUYERE.
16me Année. - NI ' 5,355. — Pierre Lafitte, fondateur.
nnc. Paris, Seine, S.-et-Oise
ZU ~ et Seine-et-Marne. ,
PARIS, 20, RUE - D'ENGHIEN (Xme)
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ILLUSTRATIONS
LUNDI
IO
AOUT 1925
'
......0.................
Saint Laurent 7,, ,
- ,,, ^ ■■■■iiiiiiiiiiiiiiniiiiniiniiiiiiiHiiiim
Adr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
UNE COURTE RÉCEPTION PRIVÉE
CHEZ LE MARÉCHAL HINDENBURG
LE SECOND PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
ALLEMANDE REÇOIT UN JOURNALISTE FRANÇAIS
«Serviteur de la constitution allemande », il ne veut pas faire
de confidence sur la politique, il parle simplement
de ses goûts littéraires et artistiques.
'.C'est grâce à la protection du Frei-
, herr von R., apparenté au maréchal,
qu'il m'a été possible d'obtenir de
ce dernier une audience particulière,
la première, je crois, accordée à un
journaliste français. La veille du jour
fixé .pour cette brève audience, avec
les dernières recommandations pro-
tocolaires d'usage, Freiherr von R...
avait bien insisté qu'aucune question
politique, mais aucune, ne soit posée
au maréchal (on s'habitue difficile-
ment en •Allemagne à nommer le pré-
sident par un autre titre que son
B;rade militaire) car celui-ci est re-
belle à tout journaliste.
) "Brandentjurger Tor, Wilhemstrasse,
LE CABINET DE TRAVAIL DU MARÉCHAL
HINDENBURG AU PALAIS PRÉSIDENTIEL.
l'hôtel du ! ministère des Affaires
étrangères, encore quelques mètres,
un jardin grillagé qui le distingue des
autres bat-iments gouvernementaux
dt, nous sommes devant la résidence
présidentielle du lleich. Pointage de
cartes, annotation de nos noms sur
des registres spéciaux, puis un atta-
c.hé nous conduit le long d'un che-
min de gravier. blanc au vaste hall
du rez-de-chaussée,'d'où part un fas-
tu eux fiscaller de marbre rouge qui
conduit à la grande salle des-réee-p-
tions diplomatiques.
A la résidence présidentielle
Dans le hall, des fonctionnaires su-
périeurs, des officiers, des attaches
sortent des bureaux du secrétariat se
trouvant au fond en face du jardin
d'hivel'...Gl'avissanL le grand escalier
de marbre orné de tableaux de Rode,
nous arrivons à la grande salle de
réception du corps diplomatique. De-
puis l'élection de von Hindenburg,
elle ne servit jusqu'à présent qu'une
seule fois. La pièce est spacieuse et
occupe une grande partie du premier
,éta'3"C'. Des fenêtres aux larges ten-
turcs de faille rouge doublées vieil or,.
on peut admirer les frondaisons du
parc. La salle est vide, les jours de
réception, le garde-meuble procure
l'ameublement. Quelques sièges
Louis XVI dont les dossiers sont en
soie damassée gris or, s'harmonisent
parfaitement avec les tonalités gri-
sailles du plafond. Les fresques qui
contournent la salle sont du style ro-
coco le plus pur. Un véritable faste
bourgeois et républicain. L'hôtel est
d'ailleurs construit d'après les modè-'
les de ceux du dix-huitième siècle.
En traversant à gauche la salle de
réception, une^ porte aux motifs do-
rés donne accès à la salle à manger
officielle d'un style anglais assez
banal.
Trois lustres de cristal y jettent
urne note archaïque, qui jure que'Ique
peu avec le reste de l'ameublement.
Un petit salon y voisine. En traver-
sant cette pièce,, nous arrivons au
grand salon rouge. Au mur des Ri-
gaud, des Desportes, des Lancret et
des Costou le jeune. Cet hommage
rendus à nos maîtres par nos enne-
mis séculaires flatte l'amour-propre
national.
A droite de la grande salle de ré-
ception se trouve le salon des am-
bassadeurs, servant à la réception des
ministres accrédités.
Dans les appartements privés
Les appartements privés el, le ca-
binet de travail du maréchal se trou-
vent au rez-de-chaussée. Avant de
nous introduire, les dernières recom-
mandations. On pa.rle à la troisième
personne au président : « Ihre Ex-
cellenz ». L'antichambre dans une
salle offrant le traditionnel décor des
salles d'attente ministérielles et,
dans quelques instants, je me trou-
verai en présence du maréchal von
Hindenburg, président de la Républi-
que allemande par la volonté des na-
tionalistes et la grâce de Dieu...
La porte s'ouvre silencieusement,
la pièce; est baignée d'une lumière
douce, deux fenêtres-baies donnent-
de plain pied sur le parc. Ameuhle-
ment'simple : un bureau ministre
acajou avec applications de palis-
sandre. Au mur, un tableau rcprésen-
tant un paysage allemand et le ..por-
trait du fils, du président ' mort au
front; La rencontre d'un personnage
illustre que l'image a. popularisé à
foison n'offre en le voyant aucune
grande surprise. L'homme est pres-
que blanc et donne il Dromière vue
l'impression d'un colonel allemand
retraité, tel qu'on les trouve dessinés
dans les romans de Sudermann. La
moustache poivre et sel, le regard où
percent des yeux d'un bleu très clair
avec un reflet quasi enfantin, mais
qui, pendant la durée do la conversa-
tion, prendra une expression dure et
métallique.
(Suitc page 3, colonne 1)
M. A. VARENNE DEVRA CHOISIR
Ou le gouvernement de l'Indochine
ou les mandats qu'il tient du parti,
mais pas les deux à la fois.
Ainsi en a décidé la Fédération socia-
liste du Puy-de-Dôme.
Ckj3RMONT-FERRAND, 9 .HOÛt. — Le
congrès de la Fédération départemen-
tale du parti socialiste qui s'est réuni
aujourd'hui à Chameiières, a entendu
M. Atexandre Varenne, député du
Puy-de-Dôme qui' lui. exposa les rai-
sons. pour ..lesquelles- il n'avait pas
cru devoir refuser le Gouvernement
général de l'Indochine. , .
Après ses déclarations, le congrès,
par 51 mandats contre 37 et 22 abs-
tentions, a voté une motion Damant,
la citoyen Alexandre Varenne d'avoir
accepté des fonctions incompatibles
avec la qua! i lé de membre du parti
et l'inyitant à choisir entre le Gou-
vernement de l'Indochine cl les man-
dats qu'il tient du parti socialiste.
Le congrès a volé en outre, par 77
voix contre 46, une m-otion condam-
nant la participation au pouvoir et,
à main levée" une motion deman-
dant la cessation de toute politique
de soutien à l'égard du cabinet Pain-
levé.
A la Fédération de la Seine
Hier, s'est tenu dans ia salle des
fêtes de la mairie du Pré-Saint-Ger-
vais, la deuxième session du congrès
de la Fédération socialiste de la Seine
(S. F. 1. O.).
Dès l'ouverture de la séance, on a
abordé le cas Varenne. M. Osrnin dé-
clara qu'en ne consultant pas le parti
avant d'accepter le poste de gouver-
neur général de l'Indochine, le dé-
puté du Puy-de-Dôme s'était exclu
lui-même. Un autre congressiste as-
simila le cas de M. Varenne à celui
de M. Briand 'autrefois.
A quoi'M. Rouanet, un des plus an-
ciens militants du parti répondit :
« Aucune assimilation n'est possible
entre, le cas Varenne et le cas Briand;
briguer un ministère est une chose;
accepter un poste de fonctionnaire
en est une autre ; 01', nous comptons
plus d'un fonctionnaire dans notre
pa pl i..
L'ancien député de Paris fit en ou-
tre observer que l'exclusion ne pou-
va il être prononcée que par la Fédé-
ration à laquelle appartient l'inté-
resse.
\< Dans ces conditions, coiieltit-il. je
ne vois pas où vous voulez en venir
avec cette discussion. »
Tout le monde en convint et l'in-
cident fut clos.
EN DERNIERE HEURE :
La conférence de Londres.
LA GRÈVE DANS LES BANQUES
La Fédération confédérée de la fi-
nance a constitué un comité dont les
pouvoirs sont des plus étendus.
Il semble probable que la grève soit
à la veille de devenir générale.
Les grévistes travaillent même le
dimanche. Hier matin. la Fédération
confédérée de la finance a clôturé son
congrès par un accord entre les
groupes catholiques et confédérés,
unitaires et indépendants. Dans cette
séance, elle a constitué un comité
national de grève, dont les pouvoirs
s'étendent à toute la France, ceux du
comité de grève, qui avait agi jus-
qu'ici, n'agissant que pour les em-
nlovés de banque et de bourse de
Paris.
D'autre part, la Fédération fran-
çaise des syndicats d'employés catho-
liques a lancé l'appel suivant à ses
adhérents :
La Fédération française des syndicats
d'employés catholiques, ayant tous motifs
de? con fiance dans une solution prochaine
et équitable du conflit des banques, re-
merde les nombreux syndiqués chrétiens
de Paris el de province, engagés dans la
grève, pour l'esprit cie discipline et d'ab-
négation qu'ils ont une fois de plus ma-
nifesté.
Elle est certaine qu'ils continueront,
sans hésitation ni défaillance, leur parti-
cipation Ù. un mouvement dont le calme
et la dignité sont favorablement appréciés
par toute "opinion publique, lis auront à
cœur de faire aboutir, pour eux-mêmes
et pour leurs frères de travail, de légi-
times revendications trop longtemps mé-
connues. ils savent que leur bureau fédé-
ral fera tout le nécessaire, en accord avec
les autres organisations d'employés, pour
que la grève ne se prolonge pas un jour
de plus, mais ne dure pas un jour de
moins qu'il ne faudra pour obtenir les
résultats indispensables.
L'opinion la plus répandue est que
la grève est entrée dans une phase
décisive, qu'elle est peut-être à la
veille d'être générale et que, si les
directeurs ont employé la journée
d'hier à tenter de rallier une partie
de leur personnel; les grévistes, .de
leur côté, n'ont pas négligé d'encou-
rager leurs camarades à une résis-
tance opiniâtre
Violents séismes en Anatolie
SMYRNE, 8 août. — De violents
séismes s.e sont produits hier, à
22 heures, et aujourd'hui. à 8 h. 30.
Plusieurs maISon,;; ont été détrui-
tes à Hamidieh-Dinar. Une station
Lté cuemin de fer et un village N'oi-
sin ont été complètement détruits.
On c'on'pte plusieurs b:csses. On si-
gïl ale de Denizii qu'un séisme vio-
lent a été ressenti, vers 9 h. 30. 1
CE SERAIT UNE ÉNORME VAGUE DE FOND QUI, SURVENANT
BRUSQUEMENT, AURAIT SUBMERGÉ LES ENFANTS A HARDELOT
On est encore sans nouvelles de cinq d'entre eux; se sont-ils noyés
ou ont-ils disparu dans la campagne ?
Photographies prises par l'envoyé spécial, d' " Excelsior "
i. La plage de Saint-Etienne-au-Mont, près d'Hardelot ; la croix indique l'endroit où s'est déroulé le drame. On
distingue une petite mare qui, à marée montante, s'emplit rapidement. C'est vraisemblablement dans cette cuvette que
se sont noyés les enfants, qui, au lieu de la contourner, tentèrent de regagner la rive en ligne droite ; 2. le siège
de la. colonie Leclercq-Dupire ; 3. des parents de petites victimes arrivent au hangar où sont déposés les - cadavres.
,
LILLE, 9 août. (Dépêche particu-
lière rf'Excelsior). — Il apparaît bien
maintenant, que c'est à la survenance
soudaine d'une énorme vague de
fond que doit être attribuée la' cause
définitive de cette catastrophe.
D'après les premiers renseigne-
nwoLs, qui prit pu être recueillis par
nous, cette vague provenait, d'un .p.bÓ-
nomène assez inexptic'abie, car elle
ne s'est pas limitée seulement aux
approches d'Hardelot, où çll.e a .étc
constatée, mais-elle aurait ét.é, à la
même heure, enregistrée avec . la
même violence sur ia plage de, Wi-
mereux, à 16 kilomètres, à tel point
menie. que des personnes qui-se trou-
vaient assises sur leurs fauteu;ts un
Deu trop près de la mer, auraient dû
SL- retirer ' précipitamment .'pour ne
pas être atteintc-i.
LeS viètimes identifiées
Vorci la liste, avec leur âge et leur
adresse, des petiles \,ict:iti)es dont les
corps ont pu être identifiés jusqu'ici
'et. dont nous avions seulement donné
les noms dans notre dernière heure
; d'hier :
Henri Moss, dix ans, 25. rue de
l'Industrie, il Wattrelo,, ;
• Gçrvais Lémaire, onze ans, 55, rue
de Tourcoing ; - : > - ■'• ;
1 Jules Deflandre. onze ans, 4, rue
des Fleurs :
,Henri Robert, onze ans, .105, rue
Carnet, : -
(Suite en Dernière Ilcute.)
Y
ET VOICI REVENUE
LA CHALEUR
Et, les récentes pluies, ce fut,
une surprise pour tous les Parisiens
qui ne croyaient plus à l'été.
Hier dimanche, nous eÛmes une
journée . radieuse. Depuis une quin-
zaine, nous avions vu tant d'orages,
reçu tant de pluies et subi tant de
caprices de la part de la température
que le subit retour de Vête II surprit,
tout le munde. Pour un peu les gens
Sr' seraient plaints de la chaleur, 10
jugeant excessive. Bien qu'un peu
lrJurdc, elle était cependant normale,
entre 2C et 25 degrés selon les mo-
ments. C'était, somme toute fort sup-
portable, si fu/r songe surtout qu'hier
à. Séville,. on .observait : 50 degrés Otl
sc,leil, et 39 degrés 'à ,l'olfrbre. Ajou-
tons, ce qui a. bien son intérêt, que
ce retour de la ch(deftr, une chaleur
ti,Orm,ule, de mois d'aoM<, était impa-
t icmment : attendu dans nos campa-
gnes où les orages et le mauvais
temps ont causé tant de mal au début,
du mois. Seulement à Paris, (l'auc1.llIs
gémissaient parce qu'ils avaient juré
de ne pas prendre de tramways, ni
d'autobus pour punir la T. C. R. P
dl.' ses coûteux tarifs et que la cha- '
leur tes contraignait à se déju(fer..
LES PARISIENS BOUDENT
LES AUTOBUS
Par l'abstention, ils manifestent leur
mécontentement de l'application
des nouveaux tarifs.
Sans doute, nombreux sont les Pa-
risiens qui, en ce momcflt, sont éloi-
gnés — et r¡n'on les envie ! — (le la
copitote. Mais leur absence ne peut
suffire à expliquer l'incontestable
mauvaise humeur manifestée par
ceux qui rcstent, vis-tt-vis des aill()-
bus et tramways, !'cll,r-CÍ passant el
]JCu. près sans voyageurs, ce qui était,
une manifestation «' par le vide » ri Il
mécontentement provoqué par les ré-
centes augmentations et notamment
par et Ile qui doublait le l-irif du di-
manche pour les secondes classes.
C'est Fil boycottage voulu et qui a été
largement }lm t i qné, ■ - -
Autre observation; il s'est produit
ce fait singulier : dés personnes nom-
breuses ne changèrent rien aux ha-,
bit 11. de s qu'elles pouvaient CO'J/SC1'VCl'.
tilles prirent place dans les secondes
et acquit lèvent le tarif des premières,
alors même qu'il 11 avait de la place
dans celles-ci.
LE MAGNIFIQUE EXPLOIT DE DROUHIN ET LANDRY
Les 'deux aviateurs ont atterri hier matin à 2 h. 42, ayant couvert
4,400 kilomètres en 45 heures 11' 59".
~ . CE QUE REPRESENTERAIT EN LIGNE DROITE LE RECORD ETABLI PAR LES AVIATEURS
C'est seulement hier matin, à 2 h. 42, que les- aviateurs Drouhin et Landry ont atterri, après un vol de plus de qua-
rante-cinq heures sans escale. La carte que nous publions ici donnera une idée de ce que représenterait en ligne
droite la formidable distance de 4,400 kilomètres couverte par les nouveaux recordmen, distance qui sépare Paris de
Douala. dans le Cameroun, et de Ténéran, capitale de la Perse. C'est aussi celle qui s'étend entre Brest et Terre
Neuve. Les deux pilotes étaient partis avec 50 heures de vivres, ioo litres d'huile et près de 5,000 litres d'essence.
1 ~ ~ . Après l'atterrissage, îî ne restait plus qu'une dizaine de litres dans le réservoir. , ..
M. PAUL PAINLEVÉ DONNE DES PRÉCISIONS
SUR LES RÉCENTS ÉVÉNEMENTS DE SYRIE
Une colonne de 166 hommes envoyée chez les Djebel Druses
a été surprise et écrasée par le nombre.
Par la suite un convoi, accompagné d'une colonne envoyée
pour châtier les rebelles, fut assailli et capturé.
La colonne dut battre en retraite.
JVI. Painlevé, président du Conseil,
qui, dans l'attente des nouvelles de
Syrie, a passé à Paris la journée
d'hier, nous a reçu dans la soirée et
a bien voulu nous faire un exposé
succint de la situation, telle qu'elle
ressort du dernier • télégramme du
général Sarrail, télégramme d'ail-
leurs incomplet et dont la suite sera
ultérieurement communiquée à la
presse.
— Il est malheureusement exact,
dit M. Painlevé, que le sous-
gouvernement des Djebel Druses,
à, la tête duquel était place
un officier subalterne, désigné à ce
poste non point par le général Sar-
rail, mais par l'un de ses prédéces-
seurs au haut. commissariat de Syrie,
a été le théâtre de graves incidents,
dont il convient toutefois de ne point
exagérer les conséquences politiques
et militaires, l'insurrection semblant
strictement limitée aux montagnes
de l'anti-Liban, dans cette région du
Hauran où se déroulèrent, en sep-
tembre 1920, des événements analo-
gues.
L'effervescence chez les Druses
» L'effervescence qui se manifesta
chez les Djebel Druses, le mois de
juillet dernier, eut des causes en ap-
parence légères.
Les Druseis; qui. . jouissent d'une
autonomie relative, concédée, par le
général Gouraud, avaient eu le choix
entre un gouverneur autochtone et
un gouverneur français. Des élec-
tions eurent lieu, où se heurtèrent,
de façon assez vive, les éléments in-
digènes, favorables à l'influence
française, et les éléments, travaillés
par la propagande extérieure et qui
revendiquaient l'indépendance ab-
solue. Le résultat de ce scrutin
agité fut la désignation d'un gouver-
neur français, capitaine X..., qui, par
la suite, "acquit, auprès des popula-
tions druses, la réputation d'avoir
la main rude.
lil convient d'observer que Je Hau-
ran (qui compte une soixantaine de
mille habitants, capables de fournir
huit ou dix mille guerriers presque
tous armés de fusils modernes) se
divise en villages agricoles., généra-
lement pacifiques, et en tribus mon-
tagnardes, fort turbuLentes et fré-
quemment adonnées au p);iage à
main armée. Ce sont. des Druses des
montagnes qui ont déterminé l'agi-
tation;' d'abord superficielle, et qui
parut si peu inquiétante au général
ira r rail qu-e le haut commissaire de
Syrie crut pouvoir, le mois dernier.
mettre à 'ia disp^istion dl] ministre
el:, la Guerre certains régiments dé-
tachés en Syrie pour servir de ren-
forts au Maroc.
Une colonne décimée
— L'a g; t a Tl, continue le prési-
dent du Con-pii. étant devenue dl:
jour en jour plus vive, le' général
Sarrail envoya de petites colonnes
chez les Djebel Druses pour rétablir,
l'ordre.
» L'une d'entre elles, composée de
166 hommes, fut, dès son entrée dans
le, Djcbel-Druse, non pas surprise
comme on l'a dit,, mais enveloppée, et
littéralement submergée par un flot
d'agresseurs. Nos soldats se défendi-
rent vaillamment, mais furent écra-
sés par le nombre et une soixantaine
environ seulement, parvinrent à
échapper au massacre.
» Une colonne importante, com -
mandée par le général Michaud, fut
Au DJEBEL DRUSE. RUINES D'UN ARC
ANTIQUE A SOUÏEDA.
envoyée pour châtier cet acte. Cette
colonne était suivie d'un convoi qui,
par sa. composition même (munitions
portées à dos de chameaux et de mu-
lets), ne pouvait marcher à la même
allure que les troupes d'infanterie.
» Imc' garde de tirailleurs malga-
ches et syriens protégeait le convoi.,
La capture
du convoi de munitions
» Lorsque les Druses jugèrent-
suffisante la distance qui séparait h
colonne du convoi, ils assaillirent ce
dernier ,avcc: une telle violence sur
les f!uncs, que les .lirailleurs Ynalga-
ches et syriens làchèrenL pied. "Le
convo), iaissé sans défense, lut cap-
turé par les t'cbc)ks.
»> L'r,t'f)cir-r français commandant le.
convoi, blessé au .cours de . raL't.ion,
se tua pour ti(, pas tourner vivant .aux
m;jiii.-j des barbares a?rcs.seu)'.-..
o L;: colonne .d'infanterie, •privée
ainsi de ses ")uniL('))s, dut rétrogra-
der en combattant.
■ )> Quelle est, poursuit le président
"L'HORIZON S'ÉCLAIRCIT AU MAROC"
Telle est la pensée qu'exprime dans son
rapport le maréchal Pétain qui ajoute :
" Grâce à l'arrivée de nouveaux renforts, l'en-
semble de nos forces achèvera ses préparatifs
peur refouler prochainement l'ennemi. "
A la suite de son voyage d'inspection, le maréchal Pelai n. inspecteur
S'encrât de l'armée, vice-président du conseil supérieur de ta guerre, , a '
adresse au président du Conseil un rapport. sur la situation au ' Maroc. ,
Voici les conclusions de ce-document qui avaient été tenues secrètes jus- 1
qu'ici, afin de ne pas compromettre la tache de nos troupes
Le fait brutal est que nous avons été attaqués à l'im¡JJ'IIvislc pur l'cn- •
ne mi. le plus puissant et le mieux arme que nous ayons jirmàis rencontre
au cours de nos opérations ('o(oniates.
Le H if et le Djebel coeliptelli. en (>ff('I. indépendamment ries I?ilf(lins .
et des dissidents répartis sur la fJ'ulIliè/'l:, une réserve dl' 30.000 (l -40.000
g Ilf.'ITic l'S, montagnards (II'dents. vi(fuurc/I,t, habiles il manier leurs armes,
exaltés par leurs succès des années antérieures, connaissant odmil'lIúlc-
ment le terrain escarpé sur lequel ils CO I/I.bull CI/t , sobres au point de pOll-
voir se passer des convois dont s'ulourdisscl/t nos colon nés, /tosseda al des
mitrailleuses, des C!/I/(JI/S, et une abondante reserve de 11/1IlIitiull.s.
Dans ces conditions, la tâche de nos troupes. peu nombre lises un dé-
bllt, ne pouvait être qu'exlrêmetnenl pénible et ingrate.
Les postes de surveillance, poussés en avant de l'Ouergha et dont
l'établissement a fait l'objet de critiques assez vives, ont rempli leur rôle
en brisant les premiers élans de l'attaque, CJl maintenant pendant Wu temps
les tribus du front dans la fidélité et en renseignent le commandement.
On conçoit que l'opinion se soit hn'llc parfois de leur repli et de la chute
de certains d'entre eux; mais il IIC faut pus. oublier que c'est là. une
mission de sacrifice qui incombe il tous les avant-postes.
Nos troupes de lIWIUJ]/lVre, noyées dans un flot grandissant d'insurrec-
lion, luttant sans répit contre un ennemi remarquablement mobile, ont
(I'ti parer au plus pressé : secourir, ravitailler ou replier les postes en
danger, contenir les tribus dissidentes qui menaçaient Fez et la roule (te
l'Algérie. -... - " ,
Cette tâche ÙrusfJnfe, elles n'ont pli la remplir avec succès que grâce
à leurs extraordinaires qualités de ténacité et de r/,:vollr'/III'/II. au prix dr
privations et de fatigues surhumaines, avec un patriotisme- et un esprit
de sacrifice pour lesquels nous n'01ll'o/lS jamais trop de l'CI'mIllUissll/u'r.'.
Olt ne peut que rendre hommage 011 grand chef qui. en dépit r/e son
âge et du poids de .'Ill rude carrière colonialc. 1I été l'âme de cette défense
et a su préserver de la ruée des barbares son œuvrc de civilisation que
le monde entier admire. , .
Grâre à l'arrivée des nouveaux renforts, il va devenir possible r de
relever, pour les reposer de leur héroïque labcur. les unités qui résistant
victorieusement depuis trois mois. tandis que l'ensemble de; nos forces •
s'articulera et achèvera ses preparat.ifs. pour refouler [)f'ochaitH'nqef1,t.
l'ennemi, l'(/{fennil', partout .ltotl'e autorité et réaliser . une qrgan'isqiiim ,
solide, nous garantissant à l'avenir contre rie nouvelles incursions.
Ainsi, l'horizon s'éclaircit. L'ur/versoir/'. malgré ses attaques ?,(,Pfléesl-'
n'lI pli attcindre aucun des objectifs politiques (Fez, Taza), où il se vav
lait d'enl1'c'I' C'lt maître ; et ce qui n'a pas etc assez 'Iilis en l'effe/,; t 'st te
fait que malgré tant de circonstances favorables, Abd-cl-Krim. ne soit pas
entré dons Fez, que 11/ route rie Taza soit restée libre, que ces deux ailles
se trouvent désormais à l'abri de toute ll'nlntive de l'cnnemi et que l'utle- ^
rieur du JJaroc demeure complètement fidèle. ■ ... • •'
La discrétion qui s'imposait, évidemment Ù. l'heure dit péril n'a pas
permis )Jcut-èll'e il l'opinion française d'u¡Jprh'icl' dans toute leur (fra-
vité la nature et lli. portée des événements qui se sont déroules ail Maroc
depuh de début de ['u(fl'cssioll rifaine. Elle doit s'en rendre pleinement
compte, aujourd'hui qu'on, peut parler librement. :
JII)L l¡lli viells de voir à l'œuvre officiers et soldats, j ai le. devoir de
dire combien profondément je ressens la valeur de l'cfl°l'l accompli, par
nos troupes et je leur crie bien haut mon admiration.
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