Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-05-29
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 mai 1925 29 mai 1925
Description : 1925/05/29 (A16,N5282). 1925/05/29 (A16,N5282).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46040259
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
La vérité, s'arrête à l'intel-
ligence, la beauté pénètre
jusqu'au cœur.
LACORDAIRE.
16"'-' Année. — N° 5,2S2. — Pierre Lafitte, fondateur.
(J ne. Paris, Seine, S.-et-Oise .
L U et Seine-et-Marne. -
- PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
Départements t\ r c.
et Colonies 2 0
- VOIR ■■■■'■
EN PAGE 6
» NOS
ILLUSTRATIONS
•îiiiiiiiitiiiiilllliiiiiiiiitiitiiiiiiiaiiitiiaiiii
.
VENDREDI
29
MAI 1925
..........
Saint Girard
Adr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. :.Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
LE DEBAT SUR LA QUESTION MAROCAINE
S'EST POURSUIVI
EN SÉANCE DE NUIT
ET A ÉTÉ RENVOYÉ
A CET APRÈS-MIDI
Cet ajournement fut provoqué,
hier soir, par un vote des socia-
listes qui, à la majorité d'une
voix, décidèrent de s'abstenir
dans le vote de l'ordre du jour
de confiance.
M. Painlevé déclare : " La
France fera tout pour hâter le
jour où paisiblement, côte à
côte, les Français et tous les
Marocains vivront là-bas, ces
derniers profitant des nombreux
et grands bienfaits que la France
a déjà apportés au Maroc dans
les plis de son drapeau. "
M. Briand fait savoir que bientôt
l'Espagne et la France seront
d'accord pour empêcher la
contrebande des armes.
La Chambre a repris- hier après-
midi la discussion des interpellations
sur le Al aroc et z: a poursuivie au
coul's.'d'unc' séante 'de nuit, à la de-
mande rlu président dit Conseil.-
Comme on le verra plus loin, le
débat (Ï" été tout aussi" mouvementé
que la veille et le président de la
Chambre a dû user des sévérités' du
règlement a- l'égard de plusieurs
a'1lununistes., v
Une certaine émotion a été provo-
qué en séance, vers onze heures- et
demie du soir, lorsque l'on a appris
non sans élonjicuicnt qu'à la mnjo-
rilé d'une voix le groupe socialiste
avait décidé de s'abstenir dans le vote
sur l'ordre du jour de confiance.- -
Cette nouvelle devait bientôt, sur
une intervention de ,M. Berthon, pro-
voquer un coup de lhéÛtrc, rt, con-
troirc1neltt aux lH'(;visiolls, le débat
ne put être terminé celle nuit.
Le président- du Conseil étant in-
tervenu en faveur dn. renvoi de la
discussion, celle-ci fut remise à au-
jourd' !Lui,
La discussion reprend par une in-
tcrycn liÜIl de M. Maginot. don t l'ar-
rivée à la tribune est accueillie à
l'extrême gauche . par des clameurs'
host,i)e.s.
L'aneien ministre de la Guerre dé-
clare que ses amis et lui voteront
l'ordre du jour des gauches, conçu en
ternies dignes, mesurés et ,conformes
à ]'int,ërei national. Mais il ne peuL
•admettre que M. Henaudel ait mis
en cause un gouvernement précédent
et laissé entendre que les évôn.e-
M. MAGINOT ET M. ANDRÉ BERTHON 1 I
(Pliot. Henri Manuel.)
menLs actuels du Maroc étaient ID.
conséquence de l'occupat ion de
l'Ouorgha.
— C'est moi, dit M. Maginot, qui,
comme ministre de ]a Guerre, ai auto-
risé le maréchal Lyautey, en avril 192-1,
à occuper J'il ligne de l'ôuergha. Le ma-
réchal a donc agi Cil plein accord avec
le gouvernement Poincaré comme avec
les suivants. '
Cette opération, demandée à plu-
sieurs reprises par le marÚchal,
avait pour but d'assurer nos com-
munications avec l'Afrique du I\ord
et. la sécurité de notre corps d'occu-
pation. Le résident général exposait,
dans un rapport du 22 mars 192i, que-
Il'ooeupation de cette ligne pouvait
se faire sans pertes. Il en fut ainsi,
en effet. L'opération n'était ni im-
provisée, ni imprudente.
Applaudi au centre et à droite,
mais fréquemment interrompu par
les communistes, M. Maginot pour-
suit :
— On. a dit que nous avions mis la
main sur le grenier où Les Rifains labo-
rieux et paisibles venaient se ravitailler.
En fait, ils s'y ravitaillaient à coups de
fusils, en pillant et en razziant. Nous
avons donc défendu contre eux des po-
pulations envers lesquelles nous avions
des devoirs de protection et de civili-
sation.
L'orateur déclare qu'il est injuste
de présenter les événements actuels
comme une conséquence de l'occupa-
tion de rOue.rgha.
— C'est là, s'écrie-[-il, une légende
qui est contraire il l'intérêt français.
Nous ne . devons pas laisser croire au
monde et à nos soldats qui se battent
là-bas que c'est la France qui est res-
ponsable de l'agression do'nt nous som-
mes les vie limes!
M. Maginot affirme sa confiance
dans, le "maréchal Lyautey, qui a
rendu au pays de magnifiques ser-
vices. Il rappelle que M. Painlevé a
déclaré, à Grenoble, que l'opération
de rOuergha étart indispensable et
réduit ainsi à néant la version de
M. Renaudel, En t-erminant. il invite
ses collègues à réaliser, sur la ques-
tion marocaine, le front commun de
tous les Français. •
M. Painlevé, président du Conseil, ministre de la Guerre, prononçant son
discours, hier, à la Chambre des députés. Debout, au fauteuil présidentiel :
M. Edouard Herriot.
"LE REICH A UNE TROUPE
D'ÉLITE", DIT M. GESSLER
QUI REMERCIE L'ENTENTE
DE LA LUI AVOIR DONNÉE
Le ministre de la Reichswehr nie
que l'Allemagne se livre à des arme-
ments exagérés.
;• BERLIN, 28 mai. —- Le ministre de
Ja fteichswc'hr. M. Gessler, a pris la
parole cet après-midi au Heichstag,
; M. Ocssler déclare que la tâche cie
la Reichsvveihr est de garder la fron-
tière du Reieli.
.,Notre corps d'officiers n'a rien à
objecter à un pacifisme raisonnable. La
politique du gouvernement est pacifique
et il faut être fou pour penser actuelle-
ment à une guerre.
Nous sommes volontiers prêts à con-
clure des accord., .internationaux pour
la protection réciproque de nos fron-
tières, Aussi' longtemps que cela ne se
produira pas, la Reichswehr a le devoir
de veiller à ce- que l'Allemagne ne de-
vienne pas le champ de bataille ou ne
serve pas d'étapes à des armées étran-
gères.
Nous voulons être traités sur le pied
d'égalité avec le reste du monde, soit
dans le désarmement, soit dans la créa-
Lion d'une armée correspondant à nos
besoins. C'est pourquoi on parte en
France de nos cadres. Le système mi-
Jilaire actuel qui nous a été imposé par
le traité nous donne, et en cela nous
devons remercier l'Entente, une troupe
d'élite.
Pour M. Gessler, il est fou de vou-
loir parler d'armements secrets de
l'A Ilemagne.
Le ministre reconnaît que des man-
quements ont été commis par l'Alle-
magne sur deux points : le gouverne-
ment en assume les responsabilités.
ARRESTATION DU MEURTRIER
DE VERNAJOUL
TOULOUSE, 28 mai: — Jouançal, le
meurtrier de Vernajoul, qui abattit son
fils de cinq coups de revolver, dans les
circonstances que nous avons relatées le
26 courant, vient d'être arrêté" dans une
grotte du mont Saint-Sauveur. Les gen-
darmes, afin de tendre une souricière à
l'assassin, avaient dit il Mme Balansa,
mère cie- la victime, de rentrer chez elle
et -d'allumer du feu, tandis qu'eux-
mêmes se mettaient en embuscade.
Peu après, le. criminel parut, mais,
sur le point d'être pris, il détala à toute
vitesse et les recherches: durent conti-
nuer dans, la forêt.- C'est là, qu'ayant
aperçu de la fumée sortant d'un rocher,
les gendarmes et les chasseurs formè-
rent le cercle. Bientôt, le meurtrier fut
découvert dans un couloir rocheux où il
se chauffait auprès d'un feu de bois.
« Haut les mains ! ", cria un gendarme.
La réponse ne se fit guère attendre. Cinq
coups de revolver crépitèrent'. Les gen-
darmes tirèrent alors sur Jouancal. qui
fut atteint de deux balles aux jambes et
d'une autre à. l'abdomen. Voyant qu'il
allait élire saisi, le'forcené tenta de se
suicider, mais la balle ne fit que lui
effleurer la joue.'Il fut vite maîtrisé et
transporté à l'hôpital de Foix, où il de-
vra subir une opération chirurgicale .
avant sa comparution devant les assises-
sous la double inculpation de tentative
d'assassinat compliquée de guet-apens et
tentative de meurtre contre les agents
de la force publique. ~
UN FRATRICIDE A ANVERS
ANVERS, 28 mai. — Un dock or nommé
Valckenberg, âgé de quarante'ct un ans
conçut un violent désespoir du départ de
son amie et. décida de se suicider. Mais
auparavant, comme il l'a écrit lui-même,
« il fallait que plusieurs autres mou-
russent, ».•
Le docker s'étant rendu la nuit chez
sa sœur, lui trancha la gorge d'un coup
de rasoir qui sépara presque complète-
ment la tôle du tronc.
Le meurtrier s'est enfui en empor-
tant son rasoir et l'on craint qu'il ne
s'attaque à d'autres membres de sa fa-
mille.
Toute la brigade judiciaire d'Anvers
est sur pied pour rechercher le docker
que l'on croit pris de folie.
LES ORAGES EN SAONE-ET-LOIRE
CHALON-SUR-SAÔNE, 28 mai. — Chaque
jour, uu orage assez violent éclate sur la
région de Saône-ct-Loire. De nombreux
bestiaux ont été foudroyés. Hier encorj,
le tonnerre tomba sur la maison appar-
tenant à Mme veuve Bernard, proprié-
tairc il Curdin, au moment où elle rece-
vait douze convives il diner. Ce fut un
émoi gênerai et tous les invités reçu-
rent une très violente commotion; qua-
tre d'entre eux ont été sérieusement
brûlés.
LE CABINET BRITANNIQUE
VEUT BIEN D'UN PACTE
DE GARANTIE, MAIS QUI
NE SOIT QU'OCCIDENTAL
LONDRES, 28 mai. — Le cabinet
britannique s'est réuni aujourd'hui.,
et a examiné la question de la ré-
ponse française a lU: propositions
allemandes sur la s,;curité. Il se con-
firme que les ministres anglais s'en
tiennent à un pacte mutuel de garan-
tie concernant' les frontières occi-
dentales.
LE MANQUEMENT
DE, L'ALLEMAGNE
La conférence des ambassadeurs no-
tifiera, demain, les décisions des
Alliés à l'Allemagne.
La, conférence de a ambassadeur
siégera dî-main pour~etmn'-e-F'-à l'A-l--
lemagne la note interalliée, motivée
par les infractions, du Reich à ses
obligationf3 de désarmer.
L'accord est complet, entre Paris
et Londres, sur le texte de cette note,
non seulement en ce qui concerne
l'énumération et l'ordre de gravité
des manquements constatés par là
commission militaire de contrôle in-
teralliée, mais encore sur les mesures
à requérir de l'Allemagne pour que
les puissances la considèrent comme
étant en règle avec le traité.
On sait que l'exécution du plan
Dawes (sur laquelle la commission
des réparations se prononcera sans
doute aujourd'hui) et l'exécution du
désarmement sont les conditions pré-
vues par le traité de Versailles pour
l'évacuation de la zone de Cologne.
La note interalliée ne fixera au-
cun délai à l'Allemagne pour s'exé-
cuter. Il s'ensuit qu'aucune date
fixe ne sera assignée pour l'évacua-
tion de Cologne. Il dépendra de l'Al-
lemagne d'obtenir une évacuation
rapide en se conformant le plus
promptement possible aux instruc-
tions de la conférence des ambassa-
deurs.
Ces instructions concerneront :
1, La transformation en entreprises
commerciales des 30 ou 40 usines de ma-
tériel de guerre (entre autres Krupp et
Spandaii), non encore transformées ;
2°La suppression du grand état-major
allemand conservé dans sa forme et ses
attributs d'avant guerre ; - ■■ ■
3° La: destruction des documents - de
mobilisation interdits par le traité,;
4° La démilitarisation de la police et
le licenciement de ses effectifs en; sur-
nombre ;
! 5,, La dissolution des sociétés de pré-
paration militaire, camouflées en grou-
pements sportifs ; -, ...
0° La mise de la législation militaire
allemande en règle avec les stipulations
du désarmement.
'/L'Allemagne, avec un peu de
bonne volonté, pourrait s'être mise en
règle dès le mois de septembre pro-
cJhain, ce qui permettrait l'évacuation
à cette date de la zone de Cologne.
L'évacuation de la Ruhr çL des villes
occupées lt titre de sanction (Ruhrort,
Dusseldorf et Duisbourg) est indé-
pendante de celle de Cologne. On sait
qu'elle a été fixée au 16 août pro-
chain.
LA NOMINATION
DU CONSERVATEUR
DU PETIT-PALAIS
M. C. GRONKOWSKY
M. Cognacq a promis à la Ville
de Paris de lui léguer sa su-
perbe collection de tableaux
des dix - huitième et dix - neu-
vième siècles.
UN DON DE TRÈS GRANDE VALEUR
Nous avons annoncé que M. Camille
Gronkowgky, conservateur-adjoint du
palais des beaux-arts do la Ville de
Paris (Petit-Palais) en devient le
conservateur en remplacement - de
M. Henry Lapauze, décédé. Il y a fait
presque toute sa carrière, car il y
est entré en 1902, voici donc vingt-
trois ans. aux cotes de M. Georges
Cain, qui cumulait alors les fonctions
de conservateur au musée Carnavalet,
et au Petit-Palais. A cette époque, le
Petit-Palais ne contenait que la col-
lection Dutuit et quelques tableaux
des collections municipales. Mais il
ne tarda 'pas à' s'enrichir considé-
rablement. Les dons particuliers
affluèrent ainsi que les achats de la
Ville. Il y avait trop d'ouvrage pour
un seul conservateur. Georges Cain
garda Carnavalet et Henry Lapauze
fut nommé au Petit- P lais. Il' trouva
en M. Gronkowslcy, déjà installé dans
la place, le plus actif et le plus pré-
cieux des collaborateurs.
C'est avec son dévoué concours
qu'il organisa ces admirables expo-
sitions qu'on n'a pas oubliées : In-
gres ; David et ses élèves ; Prud'hon;
Fart italien, l'art espagnol, les illus-
trateurs français et enfin l'exposi-
1 M. GRONKOWSKY -
tion du . paysage français' de, 'Pous-
sin à Corot, qui fait actuellement les
délices.'.
Ajoutons que la nomination de
M. Gronkowsky a décidé M. Cognacq
il promettre de léguer à la Ville de
Paris sa superbe collection qui voi-
sinera un jour avec les collections
Du tLli t et Tuck, dont on connaît les
merveilles. La collection de M. Co-
gnacq se compose surtout de, chefs-
d'œuvre du dix-huitième siècle, si-
gnés Boucher, Watteau, Fragonard,
Greuze, Hubert Robert. Elle com-
prend également quelques toiles du
dix-neuvième siècle, de fort belles
sculptures, des meubles anciens et
toute une série de boîtes et émaux.
Ce sera là un don magnifique. Néan-
moins, nous connaissons assez le
nouveau conservateur du Petit-Pa-
lais pour ètre certain que l'art mo-
derne n'y sera pas oublié.
MORT DE M. JOAO CHAGAS
LISBONNE, 28 mai. —M. Joao Cha-
gas est décédé ce matin à 5 heures
d'une angine de poitrine qui s'était.
déclarée hier soir à 20 heures.
Celte disparition est très vivement
M. JOAO CHAGAS
(Phot. Henri Manuel.)
ressentie. Il sera fait à M. Joao Cha-
gas des funérailles nationales.
[M. Joao C!)ap'ns avait été à deux re-
prises ministre du Portugal à Paris. Il
avait été président du Conseil portu-
gais.]
EN DERNIERE HEURE:
,
Les opérations militaires , au
Maroc. ~
LE DRAME MARITIME DE KERITY-PENMARC'H
En haut : M. Daniélou, sous-secrétaire d'Etat à la Marine marchande, pro-
nonçant un discours sur la tombe de Thomas Cloarec. En bas : Le Gall (à
1-~~ gauche) et François Larnicol, décorés de la Légion d'honneur. ;
M. ANDRÉ GIDE A QUITTÉ
DÉFINITIVEMENT PARIS
ET GAGNÉ UNE RETRAITE
RIGOUREUSE ET SECRÈTE
M."André Gide occupait à Auteuil,
dans un bouquet de verdure, la plus
révère et la plus accessible des villas.
Pas de sonnette. Même, en son absence,
on entrait librement dans le jardin en
poussant la grille. Les deux vantaux
sans serrures sont fermés par une chaîne
cadenassée à l'intérieur, mais l'écrivain
de Prométhée mal enchaîné et de la
Porte Etroite n'est plus là. Son courrier
s'entasse dans la boîte aux lettres jus-
qu'à empêcher le libre jeu de la ferme-
ture de cuivre. Une revue l'attend dont
on lit le titre : Demain.
La concierge de ce pare peuplé de
villas pimpantes vous adresse, la pre-
mière, la question que vous alliez lui
poser. Une voisine de l'auteur qui écrivit
le Voyage d'Urien et le Retour de l'en-
■fànt\prodifiue l'a vu « partir avec une
malle ». « Je sais qu'il a un château
quelque part en Normandie 4«Mwa>ee
la première. " « "Jë1, èi'ôïs' qu'il est parti
pour le Congo », dit la seconde.
— André Gicle a quitté Paris pour une
retraite rigoureuse et ignorée, nous dit
un de ses amis. Celle-ci ne suffisait plus.
Il aspire au silence et ne veut plus en-
tendre parler de lui. Tout le bruit qui
a été fait autour de la dispersion de sa
bibliothèque lui a été particulièrement
odieux, et l'on a méconnu ses intentions
de renoncement, sa volonté de s'enfer-
mer dans sa pensée dépouillée et, par
cela même, plus libre. Celui qui écrivit
Prétextes et les Nourritures terrestres
n'appartient plus à cette capitale où l'on
ne peut être soi sans courir le risque de
faire trop parler de soi. Il est le poète
qui n'a voulu dire ni la Ronde des meil-
leurs amis ni la Ballade de toutes les
rencontres, mais qui a longtemps mé-
dité la Ronde des différentes formes de
l'esprit. Peut-être trouvera-t-il celle qui
consisite à être plus seul pour ^ avoir
tentes les raisons d'être moins triste.
M. André Gide est parti, comme un
sage, sans laisser d'adresse. — ROGÉE,
VALBELLE.
ON DÉCOUVRE
1,500,000 FRANCS D'OR
Mise à pied' d'un lieutenant
du « Phrygie »
MARSEILLE, 28 mai. — Les autorités
turques étaient, depuis - pas mal de
temps, informées qu'un important trafic
d'or se faisait .entre Conslantinople et
divers ports, notamment Marseille.
iLe 10 mai, -au départ ' du paquebot
Phrygie, plusieurs perquisitions furent
opérées à bord. Elles ne donnèrent au-
cun résultat. Mais dans la cahme du lieu-
tenant en second - Venentti, on' trouva
plus de 99 lingots'et 1,000 pièces d'o",
le tout représentant une. valeur de
1,500,000 francs.
Les autorités turques - confisquèrent,
naturellement, les lingots et les pièces,
puis elles mirent l'officier en état d'ar-
restation, mais elles le relâchèrent aus-
sitôt après la signature d'un procès-ver-
bal par la-police et le .commandant du
navire.
Le lieutenant en second Venenlti dé-
clara que l'or lui avait été remis par
une importante maison de matières pré-
cieuses. à Constantinople avec mission
de le porter en France.
Le Phrygie est arrivé à Marseille au-
jourd'hui et le lieutenant Venenlli a été
mis à pied aussitôt.
Une enquête administrative est ou-
verte.
S
UNE REINE REGARDE LA VIE
I TEL EST LE TITRE DES 1
IMÉMOIRES DE LA REINE DE MUMAN!EJ
ïWW XXï&ït X+S&SXh s
| qui commenceront de paraître |
DÈS LUNDI DANS «EXCELSIOR"
Ê f ' Ix
UNE CURIEUSE REPETITION
DE LA REVUE ENFANTINE
QUI SERA JOUÉE LE 4 JUIN
AUX "BONS PETITS CŒURS"
Tous ces acteurs en herbe consti-
tuent une troupe admirable d'en-
semble qu'il faudra avoir vue.
Dix heures du matin, à l'Opéra. Dans
le petit théâtre, tout un peuple d'enfants
s'agite : les principaux interprètes de
la Culotte du roi Dagobert -ou le
royaume à l'envers répètent fiévreuse-
ment. l'amusante revue qu'ils joueront
le 4 juin au Théâtre de Paris pour la
fête des Bons Petits Cœurs.
Ah! que voilà une charmante répéti-
tion et qui ne ressemble à nulle autre !
Sur le plateau, des acteurs en herbe
chantent, dansent, envoient des répli-
ques avec un aplomb déconcertant. Bien
des actrices pourraient envier à telle'ga-
mine -de neu f.. ans,. sa. diction . lla.t:f Al1&..
à telle "Môïïdîhérl'art de sourire, à cette
petite aux traits fins l'intelligente façon
de faire valoir un texte.
Celui qu'écrivit M. Brindejont-Of-
fenbach est d'ailleurs bien diver-
tissant et j'avoue avoir éprouvé, à
l'écouter, un plaisir extrême. Les jeunes
acteurs, qui le connaissent, s'en amu-
sent encore. On a beau être tout. fier
d'avoir un rôle, on n'a pas toujours
l'âge'de raison, il arrive que l'on ou-
blie que l'on est' en scène et qu'on se
mette à rire, pour son compte, simple-
ment, en entendant jouer les - autres,
d'un joli rire qui permet de voir que la
rieuse ou le rieur viennent de perdre
leurs dents de lait.
Cependant on sait déjà, sans doute,
que les jou—"i;stes peuvent servir à
quelque chose. Quand le petit Poucet a
fini "de réveiller la Belle au bois dor-
mant. laquelle, sur l'air de la Belote,
félicite le roi Dagobert « de mettre à
l'envers sa culotte », quand la Poupée
et le Coussin ont dialogué comme il
convient, que les petits Soldats de bois,
le Sale caractère, le Petit Bambou et cin-
quante autres personnages ont envoyé
leurs-répliques, quelques jeunes vedettes
m'entourent, enfants chétives, soucieu-
ses déjà de renommée. Avant de se
joindre à elles un garçonnet, pour
« faire gentleman » sans doute, lisse
sournoisement de sa main humectée
une mèche rebelle. Tous déjà ont le dé-
sir de montrer qu'ils sont « des^ pro-
fessionnels ,)J : « Quand j'ai débuté,
dit l'une... » Et l'on voit que, pour elle
qui a maintenant onze ans sonnés, ces
débuts se perdent dans la nuit des
temps... « Quand j'ai joué avec Yvonne
de Bray dans la Tendresse », me "i'a-
.conte l'autre,, tandis, qu'enfin, coiffé à
son idée, le garçonnet lui coupe la
parole : « Quand j'étais chez Sacha
Guitrv... »
Gloire en herbe, grands yeux noirs
dans une figure maigre etpâlote, Simone
Maeari qui parut à sept ans dans la
Maternelle — il y a six ans de ça — et
qui joua récemment dans Croquemitaine
au Français, explique gravement :
« J'avais été remarquée au théâtre Fc-
mina... Alors!... » Tout le monde main-
tenant parle à la fois; on entend, mêlés
à des noms de pièces, des" phrases de
'petites filles : «,J'ai dit à maman...
C'est maman qui a voulu... »
Assises dans un coin, les mères, les
unes fort élégantes, les autres fort sim-
ples, regardent s'agiter leur progéniture.
Dehors, le soleil commence à briller.
Il doit faire bon', à la campagne...
Les enfants qui n'ont pas de rôle à ap-
prendre cueillent déjà, dans l'herbe
haute, les premières pâquerettes ! •
Tenteraient-elles ces mioches épris de
succès et pour qui les bravos seront la
plus douce musique du monde 1 Grou-
pés autour de Mona Gondré, merveil-
leuse et intelligente animatrice, heureuse
de se retrouver parmi des petits qui la
fêtent et l'admirent, ils feront, au
Théâtre de Paris, un admirable ensem-
ble, une troupe unique, homogène, ter-
riblement adroite et qu'il faudraxavoir
vue.
La fête des Bons Petits Cœurs, qui
réunira bien d'autres attractions encore,
lui devra le plus brillant scucès. —
HUGUETTE GARNIER.
Découverte d'un cadavre
AUDIKRNE, 28 mai. — On vient de de-
douvrir snr']a grève du hameau de Le-
zai,otix, le cadavre du marin-pêcheur
Bourhis. as'é de quarante ans, demeu-
rant iJ Plouhinec.
Ce marin appartenait a 1 équipage du
bateau Sainte-Harbe qui lit naufrage le
23 mai dernier.
DINORAH COARER
ET LE DOCTEUR GALOU
DEVANT LES ASSISES
DU LOT-ET-GARONNE
On se rappelle que Dinorah, la
femme du docteur, est accusée
du rapt de quatre enfants et
de vingt et un vols ou tenta-
tives de vols.
UNE EXISTENCE MOUVEMENTÉE
AGEN, 28 mai. — Aujourd'hui' vient
devant la cour d'assises du Lot-eL-
Garonne un'des plus troublants, des
plus étranges » procès qui se puissent
imaginer, celui du docteur Galou (It
de sa femme liée Dinorah Coarer.
Cette dernière est accusée du rapt de
quatre enfanls et de vingt et un vols
ou tentatives de vol. Le docteur est
accusé de recel. Enfin, tous deux
sont accusés de mauvais traite-
ments sur des enfants de moins de
quinze ans. LÜ vie de Dinorah Coarer
est celle d'une aventurière, et l'on
conçoit qu'elle se soit laissé aller à
pratiquer le vol. Mais pourquoi le
ménage Galou, se trouvant dans la
gêne, se procurait-il des enfants par
tous les moyens et pourquoi ensuite
les laissait-il manquer de soins et
m è m e di\r nécessa ire? 'Voila.. ce que
personne ne parvient • à s'expliquer,
et l'on attend' avec une \ ive curiosité
que les débats fassent la -il(imière sur
ces points obscurs.. -
Première audience
A l'ouverture ; de l'audience, on
procède à l'appel des témoins et, à
14 heures, commence l'interroga-
toire des accuses. Au banc de la dé-
fense sont iVIes Fauvct'et Perreau,"du
barreau d'Agen. L'avocat génépal est
M. Noé. '
,
Le président Ladcvèze-décrit ia
villa des Palmiers, où habitaient le
docteur Gaiou'et sa femme. Cette
villa ne rappelait en rien la demeure
d'un hygiéniste. Il y- régnait ut~r de-
sordre et une saleté extraordinaires.
Les enfants qui v étaient recuei-il'..z
étaient dans Un ,ÛtaL;' de malpropreté,.
invraisemblable, couchaient^ans des
draps noirs de crasse. Leurs bibe-
r011S même n'étaient pas nettoyés.
En présence d(,-c, es faits relevés par
un commissaire de police et par 11:1
médecin expert, Mme C!a!ou ne peut
nier, mais elle prétend qu'à cette
époque, elle était malade.
Un passé trouble
Le président en vient au passé, de
ra'cCttS'teËllir a fait un peu de tous
les métiers : théâtre, journal isu}!'.
littérature, médecine. Elle a é!é
aussi infirmière. Mais elle' a surtout
demandé des ressources a la galan-
terie. Elle a pris tous les noms, s'ap-
pelant successivement : vicomtesse
dl; Saint-Gilles, marquise de Ker-
DINORAH COARER ET DOCTEUR GALOU
guolen, Jacqueline Lot, Gladys de
Montmorency, marquise de Filesles.
princesse des Indes. Elle passe, sans
qu'on sache pourquoi, de la plus
humble roture à la plus haute no-
blesse. Elle a parcouru toute la
France, la Belgique, l'Angleterre.
le Maroc, la Turquie. Elle connut :,p.
docteur Galou en correspondant avec
lui comme marraine de' guerre, alors
qu'il servait comme médecin major
à l'armée d'Orient à Constan tinoplp.
Elle se faisait alors appeler Jacqup-
line de Saint-Gilles. Le 'docteur ne
savait rien de son passé. Il démis-
sionna., l'épousa et vint s'installer
avec elle à Agen, où il fonda, sur le -
coteau de.l'Ermitage, un institut de
médecine par les plantes. ,Le suc.cc-
ne vint point et la misère entra dan-
1:) ménage, malgré l'imagination
Dinorah Con l'cr, toujours à l'affût
des pires combinaisons. L'audience
est suspendue..
Interrogatoire de l'accusé
\ A la reprise, le président procètl'\
à l'interrogatoire du docteur Gnluu.
Celui-ci prétend qu'il ignorait
provenance des sommes que se pro- ,
curaiL sa femme pour combler les
vides de la caisse du ménage. ,
L'HORAIRE DES CHANGES
Jeudi 28 mai
- -.
Livre Dollar
9 11. 05 97 25 20 :■
9 h. 20 97 20 19 68
9 h 45 97 35 20 C-
10 heures 97 42 20 C3
12 heures 9G 95 19 9LI •;
13 h. 304 96 8G 19 92
14 heures 9G 86 19 92
14 h 30. 90 92 19 92
14 h. 45 90 90 19 92
16 heures......... 97 15 19 97
10h. 15 *«»"** " 97 32 20 01
16 h. 25 97 25 20 »-
17 11.05 97 15 19 97
17 h. 15 96 95 19 9 !
18 heures ...... 97 : » 19 90
La vérité, s'arrête à l'intel-
ligence, la beauté pénètre
jusqu'au cœur.
LACORDAIRE.
16"'-' Année. — N° 5,2S2. — Pierre Lafitte, fondateur.
(J ne. Paris, Seine, S.-et-Oise .
L U et Seine-et-Marne. -
- PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
Départements t\ r c.
et Colonies 2 0
- VOIR ■■■■'■
EN PAGE 6
» NOS
ILLUSTRATIONS
•îiiiiiiiitiiiiilllliiiiiiiiitiitiiiiiiiaiiitiiaiiii
.
VENDREDI
29
MAI 1925
..........
Saint Girard
Adr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. :.Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
LE DEBAT SUR LA QUESTION MAROCAINE
S'EST POURSUIVI
EN SÉANCE DE NUIT
ET A ÉTÉ RENVOYÉ
A CET APRÈS-MIDI
Cet ajournement fut provoqué,
hier soir, par un vote des socia-
listes qui, à la majorité d'une
voix, décidèrent de s'abstenir
dans le vote de l'ordre du jour
de confiance.
M. Painlevé déclare : " La
France fera tout pour hâter le
jour où paisiblement, côte à
côte, les Français et tous les
Marocains vivront là-bas, ces
derniers profitant des nombreux
et grands bienfaits que la France
a déjà apportés au Maroc dans
les plis de son drapeau. "
M. Briand fait savoir que bientôt
l'Espagne et la France seront
d'accord pour empêcher la
contrebande des armes.
La Chambre a repris- hier après-
midi la discussion des interpellations
sur le Al aroc et z: a poursuivie au
coul's.'d'unc' séante 'de nuit, à la de-
mande rlu président dit Conseil.-
Comme on le verra plus loin, le
débat (Ï" été tout aussi" mouvementé
que la veille et le président de la
Chambre a dû user des sévérités' du
règlement a- l'égard de plusieurs
a'1lununistes., v
Une certaine émotion a été provo-
qué en séance, vers onze heures- et
demie du soir, lorsque l'on a appris
non sans élonjicuicnt qu'à la mnjo-
rilé d'une voix le groupe socialiste
avait décidé de s'abstenir dans le vote
sur l'ordre du jour de confiance.- -
Cette nouvelle devait bientôt, sur
une intervention de ,M. Berthon, pro-
voquer un coup de lhéÛtrc, rt, con-
troirc1neltt aux lH'(;visiolls, le débat
ne put être terminé celle nuit.
Le président- du Conseil étant in-
tervenu en faveur dn. renvoi de la
discussion, celle-ci fut remise à au-
jourd' !Lui,
La discussion reprend par une in-
tcrycn liÜIl de M. Maginot. don t l'ar-
rivée à la tribune est accueillie à
l'extrême gauche . par des clameurs'
host,i)e.s.
L'aneien ministre de la Guerre dé-
clare que ses amis et lui voteront
l'ordre du jour des gauches, conçu en
ternies dignes, mesurés et ,conformes
à ]'int,ërei national. Mais il ne peuL
•admettre que M. Henaudel ait mis
en cause un gouvernement précédent
et laissé entendre que les évôn.e-
M. MAGINOT ET M. ANDRÉ BERTHON 1 I
(Pliot. Henri Manuel.)
menLs actuels du Maroc étaient ID.
conséquence de l'occupat ion de
l'Ouorgha.
— C'est moi, dit M. Maginot, qui,
comme ministre de ]a Guerre, ai auto-
risé le maréchal Lyautey, en avril 192-1,
à occuper J'il ligne de l'ôuergha. Le ma-
réchal a donc agi Cil plein accord avec
le gouvernement Poincaré comme avec
les suivants. '
Cette opération, demandée à plu-
sieurs reprises par le marÚchal,
avait pour but d'assurer nos com-
munications avec l'Afrique du I\ord
et. la sécurité de notre corps d'occu-
pation. Le résident général exposait,
dans un rapport du 22 mars 192i, que-
Il'ooeupation de cette ligne pouvait
se faire sans pertes. Il en fut ainsi,
en effet. L'opération n'était ni im-
provisée, ni imprudente.
Applaudi au centre et à droite,
mais fréquemment interrompu par
les communistes, M. Maginot pour-
suit :
— On. a dit que nous avions mis la
main sur le grenier où Les Rifains labo-
rieux et paisibles venaient se ravitailler.
En fait, ils s'y ravitaillaient à coups de
fusils, en pillant et en razziant. Nous
avons donc défendu contre eux des po-
pulations envers lesquelles nous avions
des devoirs de protection et de civili-
sation.
L'orateur déclare qu'il est injuste
de présenter les événements actuels
comme une conséquence de l'occupa-
tion de rOue.rgha.
— C'est là, s'écrie-[-il, une légende
qui est contraire il l'intérêt français.
Nous ne . devons pas laisser croire au
monde et à nos soldats qui se battent
là-bas que c'est la France qui est res-
ponsable de l'agression do'nt nous som-
mes les vie limes!
M. Maginot affirme sa confiance
dans, le "maréchal Lyautey, qui a
rendu au pays de magnifiques ser-
vices. Il rappelle que M. Painlevé a
déclaré, à Grenoble, que l'opération
de rOuergha étart indispensable et
réduit ainsi à néant la version de
M. Renaudel, En t-erminant. il invite
ses collègues à réaliser, sur la ques-
tion marocaine, le front commun de
tous les Français. •
M. Painlevé, président du Conseil, ministre de la Guerre, prononçant son
discours, hier, à la Chambre des députés. Debout, au fauteuil présidentiel :
M. Edouard Herriot.
"LE REICH A UNE TROUPE
D'ÉLITE", DIT M. GESSLER
QUI REMERCIE L'ENTENTE
DE LA LUI AVOIR DONNÉE
Le ministre de la Reichswehr nie
que l'Allemagne se livre à des arme-
ments exagérés.
;• BERLIN, 28 mai. —- Le ministre de
Ja fteichswc'hr. M. Gessler, a pris la
parole cet après-midi au Heichstag,
; M. Ocssler déclare que la tâche cie
la Reichsvveihr est de garder la fron-
tière du Reieli.
.,Notre corps d'officiers n'a rien à
objecter à un pacifisme raisonnable. La
politique du gouvernement est pacifique
et il faut être fou pour penser actuelle-
ment à une guerre.
Nous sommes volontiers prêts à con-
clure des accord., .internationaux pour
la protection réciproque de nos fron-
tières, Aussi' longtemps que cela ne se
produira pas, la Reichswehr a le devoir
de veiller à ce- que l'Allemagne ne de-
vienne pas le champ de bataille ou ne
serve pas d'étapes à des armées étran-
gères.
Nous voulons être traités sur le pied
d'égalité avec le reste du monde, soit
dans le désarmement, soit dans la créa-
Lion d'une armée correspondant à nos
besoins. C'est pourquoi on parte en
France de nos cadres. Le système mi-
Jilaire actuel qui nous a été imposé par
le traité nous donne, et en cela nous
devons remercier l'Entente, une troupe
d'élite.
Pour M. Gessler, il est fou de vou-
loir parler d'armements secrets de
l'A Ilemagne.
Le ministre reconnaît que des man-
quements ont été commis par l'Alle-
magne sur deux points : le gouverne-
ment en assume les responsabilités.
ARRESTATION DU MEURTRIER
DE VERNAJOUL
TOULOUSE, 28 mai: — Jouançal, le
meurtrier de Vernajoul, qui abattit son
fils de cinq coups de revolver, dans les
circonstances que nous avons relatées le
26 courant, vient d'être arrêté" dans une
grotte du mont Saint-Sauveur. Les gen-
darmes, afin de tendre une souricière à
l'assassin, avaient dit il Mme Balansa,
mère cie- la victime, de rentrer chez elle
et -d'allumer du feu, tandis qu'eux-
mêmes se mettaient en embuscade.
Peu après, le. criminel parut, mais,
sur le point d'être pris, il détala à toute
vitesse et les recherches: durent conti-
nuer dans, la forêt.- C'est là, qu'ayant
aperçu de la fumée sortant d'un rocher,
les gendarmes et les chasseurs formè-
rent le cercle. Bientôt, le meurtrier fut
découvert dans un couloir rocheux où il
se chauffait auprès d'un feu de bois.
« Haut les mains ! ", cria un gendarme.
La réponse ne se fit guère attendre. Cinq
coups de revolver crépitèrent'. Les gen-
darmes tirèrent alors sur Jouancal. qui
fut atteint de deux balles aux jambes et
d'une autre à. l'abdomen. Voyant qu'il
allait élire saisi, le'forcené tenta de se
suicider, mais la balle ne fit que lui
effleurer la joue.'Il fut vite maîtrisé et
transporté à l'hôpital de Foix, où il de-
vra subir une opération chirurgicale .
avant sa comparution devant les assises-
sous la double inculpation de tentative
d'assassinat compliquée de guet-apens et
tentative de meurtre contre les agents
de la force publique. ~
UN FRATRICIDE A ANVERS
ANVERS, 28 mai. — Un dock or nommé
Valckenberg, âgé de quarante'ct un ans
conçut un violent désespoir du départ de
son amie et. décida de se suicider. Mais
auparavant, comme il l'a écrit lui-même,
« il fallait que plusieurs autres mou-
russent, ».•
Le docker s'étant rendu la nuit chez
sa sœur, lui trancha la gorge d'un coup
de rasoir qui sépara presque complète-
ment la tôle du tronc.
Le meurtrier s'est enfui en empor-
tant son rasoir et l'on craint qu'il ne
s'attaque à d'autres membres de sa fa-
mille.
Toute la brigade judiciaire d'Anvers
est sur pied pour rechercher le docker
que l'on croit pris de folie.
LES ORAGES EN SAONE-ET-LOIRE
CHALON-SUR-SAÔNE, 28 mai. — Chaque
jour, uu orage assez violent éclate sur la
région de Saône-ct-Loire. De nombreux
bestiaux ont été foudroyés. Hier encorj,
le tonnerre tomba sur la maison appar-
tenant à Mme veuve Bernard, proprié-
tairc il Curdin, au moment où elle rece-
vait douze convives il diner. Ce fut un
émoi gênerai et tous les invités reçu-
rent une très violente commotion; qua-
tre d'entre eux ont été sérieusement
brûlés.
LE CABINET BRITANNIQUE
VEUT BIEN D'UN PACTE
DE GARANTIE, MAIS QUI
NE SOIT QU'OCCIDENTAL
LONDRES, 28 mai. — Le cabinet
britannique s'est réuni aujourd'hui.,
et a examiné la question de la ré-
ponse française a lU: propositions
allemandes sur la s,;curité. Il se con-
firme que les ministres anglais s'en
tiennent à un pacte mutuel de garan-
tie concernant' les frontières occi-
dentales.
LE MANQUEMENT
DE, L'ALLEMAGNE
La conférence des ambassadeurs no-
tifiera, demain, les décisions des
Alliés à l'Allemagne.
La, conférence de a ambassadeur
siégera dî-main pour~etmn'-e-F'-à l'A-l--
lemagne la note interalliée, motivée
par les infractions, du Reich à ses
obligationf3 de désarmer.
L'accord est complet, entre Paris
et Londres, sur le texte de cette note,
non seulement en ce qui concerne
l'énumération et l'ordre de gravité
des manquements constatés par là
commission militaire de contrôle in-
teralliée, mais encore sur les mesures
à requérir de l'Allemagne pour que
les puissances la considèrent comme
étant en règle avec le traité.
On sait que l'exécution du plan
Dawes (sur laquelle la commission
des réparations se prononcera sans
doute aujourd'hui) et l'exécution du
désarmement sont les conditions pré-
vues par le traité de Versailles pour
l'évacuation de la zone de Cologne.
La note interalliée ne fixera au-
cun délai à l'Allemagne pour s'exé-
cuter. Il s'ensuit qu'aucune date
fixe ne sera assignée pour l'évacua-
tion de Cologne. Il dépendra de l'Al-
lemagne d'obtenir une évacuation
rapide en se conformant le plus
promptement possible aux instruc-
tions de la conférence des ambassa-
deurs.
Ces instructions concerneront :
1, La transformation en entreprises
commerciales des 30 ou 40 usines de ma-
tériel de guerre (entre autres Krupp et
Spandaii), non encore transformées ;
2°La suppression du grand état-major
allemand conservé dans sa forme et ses
attributs d'avant guerre ; - ■■ ■
3° La: destruction des documents - de
mobilisation interdits par le traité,;
4° La démilitarisation de la police et
le licenciement de ses effectifs en; sur-
nombre ;
! 5,, La dissolution des sociétés de pré-
paration militaire, camouflées en grou-
pements sportifs ; -, ...
0° La mise de la législation militaire
allemande en règle avec les stipulations
du désarmement.
'/L'Allemagne, avec un peu de
bonne volonté, pourrait s'être mise en
règle dès le mois de septembre pro-
cJhain, ce qui permettrait l'évacuation
à cette date de la zone de Cologne.
L'évacuation de la Ruhr çL des villes
occupées lt titre de sanction (Ruhrort,
Dusseldorf et Duisbourg) est indé-
pendante de celle de Cologne. On sait
qu'elle a été fixée au 16 août pro-
chain.
LA NOMINATION
DU CONSERVATEUR
DU PETIT-PALAIS
M. C. GRONKOWSKY
M. Cognacq a promis à la Ville
de Paris de lui léguer sa su-
perbe collection de tableaux
des dix - huitième et dix - neu-
vième siècles.
UN DON DE TRÈS GRANDE VALEUR
Nous avons annoncé que M. Camille
Gronkowgky, conservateur-adjoint du
palais des beaux-arts do la Ville de
Paris (Petit-Palais) en devient le
conservateur en remplacement - de
M. Henry Lapauze, décédé. Il y a fait
presque toute sa carrière, car il y
est entré en 1902, voici donc vingt-
trois ans. aux cotes de M. Georges
Cain, qui cumulait alors les fonctions
de conservateur au musée Carnavalet,
et au Petit-Palais. A cette époque, le
Petit-Palais ne contenait que la col-
lection Dutuit et quelques tableaux
des collections municipales. Mais il
ne tarda 'pas à' s'enrichir considé-
rablement. Les dons particuliers
affluèrent ainsi que les achats de la
Ville. Il y avait trop d'ouvrage pour
un seul conservateur. Georges Cain
garda Carnavalet et Henry Lapauze
fut nommé au Petit- P lais. Il' trouva
en M. Gronkowslcy, déjà installé dans
la place, le plus actif et le plus pré-
cieux des collaborateurs.
C'est avec son dévoué concours
qu'il organisa ces admirables expo-
sitions qu'on n'a pas oubliées : In-
gres ; David et ses élèves ; Prud'hon;
Fart italien, l'art espagnol, les illus-
trateurs français et enfin l'exposi-
1 M. GRONKOWSKY -
tion du . paysage français' de, 'Pous-
sin à Corot, qui fait actuellement les
délices.'.
Ajoutons que la nomination de
M. Gronkowsky a décidé M. Cognacq
il promettre de léguer à la Ville de
Paris sa superbe collection qui voi-
sinera un jour avec les collections
Du tLli t et Tuck, dont on connaît les
merveilles. La collection de M. Co-
gnacq se compose surtout de, chefs-
d'œuvre du dix-huitième siècle, si-
gnés Boucher, Watteau, Fragonard,
Greuze, Hubert Robert. Elle com-
prend également quelques toiles du
dix-neuvième siècle, de fort belles
sculptures, des meubles anciens et
toute une série de boîtes et émaux.
Ce sera là un don magnifique. Néan-
moins, nous connaissons assez le
nouveau conservateur du Petit-Pa-
lais pour ètre certain que l'art mo-
derne n'y sera pas oublié.
MORT DE M. JOAO CHAGAS
LISBONNE, 28 mai. —M. Joao Cha-
gas est décédé ce matin à 5 heures
d'une angine de poitrine qui s'était.
déclarée hier soir à 20 heures.
Celte disparition est très vivement
M. JOAO CHAGAS
(Phot. Henri Manuel.)
ressentie. Il sera fait à M. Joao Cha-
gas des funérailles nationales.
[M. Joao C!)ap'ns avait été à deux re-
prises ministre du Portugal à Paris. Il
avait été président du Conseil portu-
gais.]
EN DERNIERE HEURE:
,
Les opérations militaires , au
Maroc. ~
LE DRAME MARITIME DE KERITY-PENMARC'H
En haut : M. Daniélou, sous-secrétaire d'Etat à la Marine marchande, pro-
nonçant un discours sur la tombe de Thomas Cloarec. En bas : Le Gall (à
1-~~ gauche) et François Larnicol, décorés de la Légion d'honneur. ;
M. ANDRÉ GIDE A QUITTÉ
DÉFINITIVEMENT PARIS
ET GAGNÉ UNE RETRAITE
RIGOUREUSE ET SECRÈTE
M."André Gide occupait à Auteuil,
dans un bouquet de verdure, la plus
révère et la plus accessible des villas.
Pas de sonnette. Même, en son absence,
on entrait librement dans le jardin en
poussant la grille. Les deux vantaux
sans serrures sont fermés par une chaîne
cadenassée à l'intérieur, mais l'écrivain
de Prométhée mal enchaîné et de la
Porte Etroite n'est plus là. Son courrier
s'entasse dans la boîte aux lettres jus-
qu'à empêcher le libre jeu de la ferme-
ture de cuivre. Une revue l'attend dont
on lit le titre : Demain.
La concierge de ce pare peuplé de
villas pimpantes vous adresse, la pre-
mière, la question que vous alliez lui
poser. Une voisine de l'auteur qui écrivit
le Voyage d'Urien et le Retour de l'en-
■fànt\prodifiue l'a vu « partir avec une
malle ». « Je sais qu'il a un château
quelque part en Normandie 4«Mwa>ee
la première. " « "Jë1, èi'ôïs' qu'il est parti
pour le Congo », dit la seconde.
— André Gicle a quitté Paris pour une
retraite rigoureuse et ignorée, nous dit
un de ses amis. Celle-ci ne suffisait plus.
Il aspire au silence et ne veut plus en-
tendre parler de lui. Tout le bruit qui
a été fait autour de la dispersion de sa
bibliothèque lui a été particulièrement
odieux, et l'on a méconnu ses intentions
de renoncement, sa volonté de s'enfer-
mer dans sa pensée dépouillée et, par
cela même, plus libre. Celui qui écrivit
Prétextes et les Nourritures terrestres
n'appartient plus à cette capitale où l'on
ne peut être soi sans courir le risque de
faire trop parler de soi. Il est le poète
qui n'a voulu dire ni la Ronde des meil-
leurs amis ni la Ballade de toutes les
rencontres, mais qui a longtemps mé-
dité la Ronde des différentes formes de
l'esprit. Peut-être trouvera-t-il celle qui
consisite à être plus seul pour ^ avoir
tentes les raisons d'être moins triste.
M. André Gide est parti, comme un
sage, sans laisser d'adresse. — ROGÉE,
VALBELLE.
ON DÉCOUVRE
1,500,000 FRANCS D'OR
Mise à pied' d'un lieutenant
du « Phrygie »
MARSEILLE, 28 mai. — Les autorités
turques étaient, depuis - pas mal de
temps, informées qu'un important trafic
d'or se faisait .entre Conslantinople et
divers ports, notamment Marseille.
iLe 10 mai, -au départ ' du paquebot
Phrygie, plusieurs perquisitions furent
opérées à bord. Elles ne donnèrent au-
cun résultat. Mais dans la cahme du lieu-
tenant en second - Venentti, on' trouva
plus de 99 lingots'et 1,000 pièces d'o",
le tout représentant une. valeur de
1,500,000 francs.
Les autorités turques - confisquèrent,
naturellement, les lingots et les pièces,
puis elles mirent l'officier en état d'ar-
restation, mais elles le relâchèrent aus-
sitôt après la signature d'un procès-ver-
bal par la-police et le .commandant du
navire.
Le lieutenant en second Venenlti dé-
clara que l'or lui avait été remis par
une importante maison de matières pré-
cieuses. à Constantinople avec mission
de le porter en France.
Le Phrygie est arrivé à Marseille au-
jourd'hui et le lieutenant Venenlli a été
mis à pied aussitôt.
Une enquête administrative est ou-
verte.
S
UNE REINE REGARDE LA VIE
I TEL EST LE TITRE DES 1
IMÉMOIRES DE LA REINE DE MUMAN!EJ
ïWW XXï&ït X+S&SXh s
| qui commenceront de paraître |
DÈS LUNDI DANS «EXCELSIOR"
Ê f ' Ix
UNE CURIEUSE REPETITION
DE LA REVUE ENFANTINE
QUI SERA JOUÉE LE 4 JUIN
AUX "BONS PETITS CŒURS"
Tous ces acteurs en herbe consti-
tuent une troupe admirable d'en-
semble qu'il faudra avoir vue.
Dix heures du matin, à l'Opéra. Dans
le petit théâtre, tout un peuple d'enfants
s'agite : les principaux interprètes de
la Culotte du roi Dagobert -ou le
royaume à l'envers répètent fiévreuse-
ment. l'amusante revue qu'ils joueront
le 4 juin au Théâtre de Paris pour la
fête des Bons Petits Cœurs.
Ah! que voilà une charmante répéti-
tion et qui ne ressemble à nulle autre !
Sur le plateau, des acteurs en herbe
chantent, dansent, envoient des répli-
ques avec un aplomb déconcertant. Bien
des actrices pourraient envier à telle'ga-
mine -de neu f.. ans,. sa. diction . lla.t:f Al1&..
à telle "Môïïdîhérl'art de sourire, à cette
petite aux traits fins l'intelligente façon
de faire valoir un texte.
Celui qu'écrivit M. Brindejont-Of-
fenbach est d'ailleurs bien diver-
tissant et j'avoue avoir éprouvé, à
l'écouter, un plaisir extrême. Les jeunes
acteurs, qui le connaissent, s'en amu-
sent encore. On a beau être tout. fier
d'avoir un rôle, on n'a pas toujours
l'âge'de raison, il arrive que l'on ou-
blie que l'on est' en scène et qu'on se
mette à rire, pour son compte, simple-
ment, en entendant jouer les - autres,
d'un joli rire qui permet de voir que la
rieuse ou le rieur viennent de perdre
leurs dents de lait.
Cependant on sait déjà, sans doute,
que les jou—"i;stes peuvent servir à
quelque chose. Quand le petit Poucet a
fini "de réveiller la Belle au bois dor-
mant. laquelle, sur l'air de la Belote,
félicite le roi Dagobert « de mettre à
l'envers sa culotte », quand la Poupée
et le Coussin ont dialogué comme il
convient, que les petits Soldats de bois,
le Sale caractère, le Petit Bambou et cin-
quante autres personnages ont envoyé
leurs-répliques, quelques jeunes vedettes
m'entourent, enfants chétives, soucieu-
ses déjà de renommée. Avant de se
joindre à elles un garçonnet, pour
« faire gentleman » sans doute, lisse
sournoisement de sa main humectée
une mèche rebelle. Tous déjà ont le dé-
sir de montrer qu'ils sont « des^ pro-
fessionnels ,)J : « Quand j'ai débuté,
dit l'une... » Et l'on voit que, pour elle
qui a maintenant onze ans sonnés, ces
débuts se perdent dans la nuit des
temps... « Quand j'ai joué avec Yvonne
de Bray dans la Tendresse », me "i'a-
.conte l'autre,, tandis, qu'enfin, coiffé à
son idée, le garçonnet lui coupe la
parole : « Quand j'étais chez Sacha
Guitrv... »
Gloire en herbe, grands yeux noirs
dans une figure maigre etpâlote, Simone
Maeari qui parut à sept ans dans la
Maternelle — il y a six ans de ça — et
qui joua récemment dans Croquemitaine
au Français, explique gravement :
« J'avais été remarquée au théâtre Fc-
mina... Alors!... » Tout le monde main-
tenant parle à la fois; on entend, mêlés
à des noms de pièces, des" phrases de
'petites filles : «,J'ai dit à maman...
C'est maman qui a voulu... »
Assises dans un coin, les mères, les
unes fort élégantes, les autres fort sim-
ples, regardent s'agiter leur progéniture.
Dehors, le soleil commence à briller.
Il doit faire bon', à la campagne...
Les enfants qui n'ont pas de rôle à ap-
prendre cueillent déjà, dans l'herbe
haute, les premières pâquerettes ! •
Tenteraient-elles ces mioches épris de
succès et pour qui les bravos seront la
plus douce musique du monde 1 Grou-
pés autour de Mona Gondré, merveil-
leuse et intelligente animatrice, heureuse
de se retrouver parmi des petits qui la
fêtent et l'admirent, ils feront, au
Théâtre de Paris, un admirable ensem-
ble, une troupe unique, homogène, ter-
riblement adroite et qu'il faudraxavoir
vue.
La fête des Bons Petits Cœurs, qui
réunira bien d'autres attractions encore,
lui devra le plus brillant scucès. —
HUGUETTE GARNIER.
Découverte d'un cadavre
AUDIKRNE, 28 mai. — On vient de de-
douvrir snr']a grève du hameau de Le-
zai,otix, le cadavre du marin-pêcheur
Bourhis. as'é de quarante ans, demeu-
rant iJ Plouhinec.
Ce marin appartenait a 1 équipage du
bateau Sainte-Harbe qui lit naufrage le
23 mai dernier.
DINORAH COARER
ET LE DOCTEUR GALOU
DEVANT LES ASSISES
DU LOT-ET-GARONNE
On se rappelle que Dinorah, la
femme du docteur, est accusée
du rapt de quatre enfants et
de vingt et un vols ou tenta-
tives de vols.
UNE EXISTENCE MOUVEMENTÉE
AGEN, 28 mai. — Aujourd'hui' vient
devant la cour d'assises du Lot-eL-
Garonne un'des plus troublants, des
plus étranges » procès qui se puissent
imaginer, celui du docteur Galou (It
de sa femme liée Dinorah Coarer.
Cette dernière est accusée du rapt de
quatre enfanls et de vingt et un vols
ou tentatives de vol. Le docteur est
accusé de recel. Enfin, tous deux
sont accusés de mauvais traite-
ments sur des enfants de moins de
quinze ans. LÜ vie de Dinorah Coarer
est celle d'une aventurière, et l'on
conçoit qu'elle se soit laissé aller à
pratiquer le vol. Mais pourquoi le
ménage Galou, se trouvant dans la
gêne, se procurait-il des enfants par
tous les moyens et pourquoi ensuite
les laissait-il manquer de soins et
m è m e di\r nécessa ire? 'Voila.. ce que
personne ne parvient • à s'expliquer,
et l'on attend' avec une \ ive curiosité
que les débats fassent la -il(imière sur
ces points obscurs.. -
Première audience
A l'ouverture ; de l'audience, on
procède à l'appel des témoins et, à
14 heures, commence l'interroga-
toire des accuses. Au banc de la dé-
fense sont iVIes Fauvct'et Perreau,"du
barreau d'Agen. L'avocat génépal est
M. Noé. '
,
Le président Ladcvèze-décrit ia
villa des Palmiers, où habitaient le
docteur Gaiou'et sa femme. Cette
villa ne rappelait en rien la demeure
d'un hygiéniste. Il y- régnait ut~r de-
sordre et une saleté extraordinaires.
Les enfants qui v étaient recuei-il'..z
étaient dans Un ,ÛtaL;' de malpropreté,.
invraisemblable, couchaient^ans des
draps noirs de crasse. Leurs bibe-
r011S même n'étaient pas nettoyés.
En présence d(,-c, es faits relevés par
un commissaire de police et par 11:1
médecin expert, Mme C!a!ou ne peut
nier, mais elle prétend qu'à cette
époque, elle était malade.
Un passé trouble
Le président en vient au passé, de
ra'cCttS'teËllir a fait un peu de tous
les métiers : théâtre, journal isu}!'.
littérature, médecine. Elle a é!é
aussi infirmière. Mais elle' a surtout
demandé des ressources a la galan-
terie. Elle a pris tous les noms, s'ap-
pelant successivement : vicomtesse
dl; Saint-Gilles, marquise de Ker-
DINORAH COARER ET DOCTEUR GALOU
guolen, Jacqueline Lot, Gladys de
Montmorency, marquise de Filesles.
princesse des Indes. Elle passe, sans
qu'on sache pourquoi, de la plus
humble roture à la plus haute no-
blesse. Elle a parcouru toute la
France, la Belgique, l'Angleterre.
le Maroc, la Turquie. Elle connut :,p.
docteur Galou en correspondant avec
lui comme marraine de' guerre, alors
qu'il servait comme médecin major
à l'armée d'Orient à Constan tinoplp.
Elle se faisait alors appeler Jacqup-
line de Saint-Gilles. Le 'docteur ne
savait rien de son passé. Il démis-
sionna., l'épousa et vint s'installer
avec elle à Agen, où il fonda, sur le -
coteau de.l'Ermitage, un institut de
médecine par les plantes. ,Le suc.cc-
ne vint point et la misère entra dan-
1:) ménage, malgré l'imagination
Dinorah Con l'cr, toujours à l'affût
des pires combinaisons. L'audience
est suspendue..
Interrogatoire de l'accusé
\ A la reprise, le président procètl'\
à l'interrogatoire du docteur Gnluu.
Celui-ci prétend qu'il ignorait
provenance des sommes que se pro- ,
curaiL sa femme pour combler les
vides de la caisse du ménage. ,
L'HORAIRE DES CHANGES
Jeudi 28 mai
- -.
Livre Dollar
9 11. 05 97 25 20 :■
9 h. 20 97 20 19 68
9 h 45 97 35 20 C-
10 heures 97 42 20 C3
12 heures 9G 95 19 9LI •;
13 h. 304 96 8G 19 92
14 heures 9G 86 19 92
14 h 30. 90 92 19 92
14 h. 45 90 90 19 92
16 heures......... 97 15 19 97
10h. 15 *«»"** " 97 32 20 01
16 h. 25 97 25 20 »-
17 11.05 97 15 19 97
17 h. 15 96 95 19 9 !
18 heures ...... 97 : » 19 90
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