Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-03-28
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 mars 1925 28 mars 1925
Description : 1925/03/28 (A16,N5220). 1925/03/28 (A16,N5220).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4603963s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
Pour qu'une intention
soit bonne moralement, il
faut qu'elle ne soit pas
intéressée. P. JANET.
tgme Année. -— N° 5,220. — Pierre Latitte, fondateur.
20c.
Paris, Seine, S.-et-Oise
et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
Départements
et Colonies
25e
VOIR
EN PAGE 6
NOS
ILLUSTRATIONS
SAMEDI
28
MARS 1925
....................
Saint Gontran
Adr. télégr. Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75. 15-00.
LE Dr KOCH, LEADER
DÉMOCRATE ALLEMAND,
NOUS DIT SON OPINION
SUR LE REFERENDUM
QUI A LIEU DEMAIN
POUR LA PRÉSIDENCE
DU REICH
Ce qui se passerait si un can-
didat de la réaction était élu en
remplacement de l'ex-pré-
sident Ebert.
BERLIX, 27 mars (De noire corres-
pondant particulier). — Quelle sur-
prise peut-on attendre des référen-
dums des 29 mars et 26 avril ? Qu'y
aurail-il 'de change dans la politi-
que extérieure de l'Allemagne si
arrivait au pouvoir le candidat
choisi par la reaction?
Le Dr Koch, leader de la fraction
des démocrates du Ileichstag, ancien
ministre de l'Intérieur, a bien voulu
nous fournir des précisions à ces
questions.
-- Le.s démcoraf'es, nous dit-il,
considèrent comme profondément rez
grêttable la mesure prise par le co-
mité central de la social-démocratie.
Unis, les trois partis de la ConsUt 1I-
tion de Weimar pouvaient affronter
la lutte avec des forces respectables
permettant de fortes espérances.
-rcstimc que. dans le combat pro-
chain entre nous et la réaction, plus
audacieuse que jamais, toutes les
préférences de partis devaient s'ef-
facer devant l'intérêt supérieur de
la République.
» La situation ne manque pas de
présenter un certain caractère de
gravité aux yeux des partisans
convaincus du régime républicain.
Au premier tour, le candidat choisi
par les partis de droite, 'et en fa-
veur duquel ils s'efforcent d'entraî-
ner le centre, arrivera forcément en
tête. La droite n'hésitera pas à ex-
ploiter' ce succès initial, afin d'at-
tirer ensuite les indécis qui sont lé-
gion en Allemagne. Là est le dan-
ger.
» Au surplus, deux faits sont il
retenir. D'abord, si les élections du
7 décembre dernier ne se sont pas
traduites par un succès éclatant pour
les partisans de la Constitution, .1
n'en reste pas moins établi qu'elles
nous ont donné un nombre de- vo-ix
sensiblement supérieur à celui des
partis adverses. Je dois ajouter que,
dans un appel au peuple, les procé-
dés habituels des réactionnaires,
parmi lesquels la calomnie figure en
première ligne, seront de valeur mé-
diocre. Dans aucun cas, la droite ne
pourra compter sur la complicité ou
lu neutralité des conmmnist.es.
Ceux-ci voteront pour leur propre
candidat el. no feront pas ainsi le
jeu de nos adversaires. La façon im- i
posante dont a été honorée la mé-
moire du premier président du
fieieh. qui a été en même temps l'un
des fondateurs de la République aile-
mande, n'a pas été sans produire une
impression assez forte et assez pro- ;
fonde sur la masse de la population.
Si un monarchiste arrivait
à la présidence
» Quelles que soient les intentions
voilapes des partisans de la monar-
chie, si l'un des leurs arrivait à la
présidence. Il ne })u'u'rui[', d'une
façon g(''nurat(', mener une politique
extérieure autre que celle des gou-
vernements précédents. Elle ne se-
rait ni plus ag'ressive. ni plus a('i.iv";
mais par contre elle serait plus hési-
tante et surtout plus maladroite. U
en résulterait bientôt dans la politi-
que internationale une sorte de ma-
laise et, tle la pa)'t des puissances
aMiées, une méfiance difficile à sur-
monter.
» Relativement à la politique in-
térieure, l'arrivée au pouvoir su-
prême d'un réactionnaire pourrait
avoir une influence plus fâcheuse.
Le président, en vertu de' ses droits
constitutionnels, pourrai), par exem-
Pll" prononcer la dissolution du Par-
lement. si celui-ci lui marquait de
1 opposition. »
— A. GAVARD.
LE NOUVEAU PRESIDENT
DE LA CHAMBRE CRIMINELLE
DE LA COUR DE CASSATION
M. LECIIEKBONNJEII
M. René Renoult, garde des Sceaux,
a soumis a. la signature du président
de la République un décret nom-
mant M. Lecherbonnier président de
la chambre criminelle de la Cour de
de cassation, en remplacement de
M. Bard, admis à faire valoir ses
droits à la retraite, et nommé pre-
mier président honoraire.
LE PAIN COUTERA
1,60 LE 7 AVRIL
Le cours des blés indigènes et étran-
gers a suffisamment descendu pour
permettre cette baisse.
La commission consultative dé-
partementale des farines a tenu hier
matin, à l'Hôtel de Ville, sa réunion
hebdomadaire.
Elle a constaté que la tendance il
la baisse des cours d'es blés s'était
maintenue depuis huit jours. Les
blés indigènes, qui marquaient une
moyenne de 137. francs la semaine
dernière, enregistrent cette semaine
une moyenne de 133 francs. Les cours
extrêmes sont, passés de 138 fr. 25 ;0
12' mars. à 128 francs le 25 mars. De
leur côté. les blés exotiques, qui
étaient à 149 fr. G19 la semaine der-
nière. sont descendus à lit 'fr. 919
cette semaine.
Dans ces conditions, la commis-
sion a calculé que le prix de la fa-
rine- pani fiable du, type réglemen-
taire avec incorporation de 10. 0/0
de farine exotique s'établissait, celte
semaine, à' 171 fr. 455 au lieu 'le
177 francs précédemment.
En conséquence, la. commission a
décidé de proposer au préfet de la
Seine une diminution de 0 fr. 05 sur
le prix du pain à partir du 7, avril
prochain.
ARSÈNE LUPIN CONTINUE SES EXPLOITS
L'insaisissable cambrioleur qui-
« opéra » avec succès, l'été dernier,
chez de riches étrangers du quartier
du Champ-de-Mars. et pendant leur
sommeil, s'est introduit, pour la troi-
sième fois en trois mois. 109, quai
d'Orsay, au deuxième étage, dans
l'appartement de Mme Alasseur,
veuve de l'ancien député.
rue locataire s'aperçut, hier matin.'
que la porte de cet appartement était
entr'ouverte. En compagnie de deux
agents, la concierge passa une rapide
inspection. Tous les tiroirs' avaient
été vides. Le cambrioleur était entré,
ainsi qu'il en a l'habitude, par une
fenêtre donnant sur les jardins du
Chan)p-de-'Mars. M. Fauvel, commis-
saire du Cros-CaiHou, a établi que
c'était la troisième fois, eii trois mois
en\iron. q))e !'appa!'tement de Mme
Alasseur recevait la visite de ce mal-
faiteur. Le montant du vol est fort
important, quoiqu'il soit approxima-
tivement évalué.
M. Fauvel était également informé
que t'appartcmcnt de M. Valensenski,
au troisième étage, 30, avenue de La
Bourdonnais, avait été cambriolé. Le
magistrat constata que l'auteur de ce.
nouveau vnl, également très impor-
tant, était le même que celui du quai
d'Orsay.
LA CATASTROPHE DU PUITS REMAUX A MERLEBACH
A CAUSÉ LA MORT DE CINQUANTE ET UN MINEURS
VINGT-NEUF AUTRES SONT ATTEINTS DE BLESSURES TRÈS GRAVES
ET PLUSIEURS SONT DANS UN ÉTAT DÉSESPÉRÉ
Les ministres des Travaux publics et du
Travail sont arrivés hier soir à Merlebach
apportant les premiers secours aux victimes.
La Chambre, après une intervention de
M. Herriot, a voté un crédit de 150,000 fr..
pour secours aux familles des victimes.
COMMENT SE PRODUISIT L'EFFROYABLE CHUTE DE 137 MÈTRES
UNE RUE DU VILLAGE DE MERLEBACH
-
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
METZ, 27 mars. — La charmante
petite localité de Merlebach, dans la
Moselle, est en deuil depuis hier.
Une grande tristesse règne de par
ses rues aux maisons d'un stylo uni-
forme, que teintent d'une couleur
sombre les poussières de-charbon qui
voltigent..
La grande rue, celle liabitée par les
mineurs et qui conduit vers le puits
tragique, est maintenant déserte.
Seuls, quelques enfants, sans nulle
garde, y circulent, sentant confusé-
ment •' qu'un grand malheur s'est
abattu sur la cité. Mais les femmes,
mais les mères, dès que leur parvint
la sinistre nouvelle, se sont précipi-
tées en une ruée folle vers la colline,
là-bas, lieu de la catastrophe. -
Elles y sont depuis vingt-quatre
heures, ayant passé !a nuit dans le
froid et sous la pluie, attendant et
redoutant à la fois d'apprendre la
triste réali té.
Nulle expression ne pourrait ren-
dre l'inquiétude et le désespoir de
ces malheureuses aux yeux hagards,
qui entassées aux grilles d'entrée de
la mine, sanglotent indéfiniment.
Des gendarmes dont les yeux sonL
embués de larmes, s'efforcent d'exé-
cuter avec la plus grande douceur
poss.ible leur cruelle consigne et ten-
tent d'épargner à ces femmes l'hor-
rible vision qui laisserait de trop
douloureux souvenirs.
Les opérations de sauvetage
Dès que se produisit la catastro-
phe, ingénieurs, contremaîtres et mi-
neurs se préoccupèrent, immédiate-
ment d'organiser le sauvetage. On
essaya tout d'abord d'envoyer des
équipes par un puits voisin, le puits
Freyming, ancien puits Hugo-Stin-
nes, distant d'environ 200 •mètres, et
par le puits dit puits Voulers, dont
les galeries communiquent avec le
puits Remaux. Mais la benne qui
était effondrée au bas du. puits Re-
maux se trouvait bien au-dessous
des galeries de communication ; on
dut renoncer à ce mode de sauve-
tage.
Les ouvriers avaient pu toutefois
se rendre compte qu'il était facile de
faire descendre une autre benne dans
le puits. Le tambour d'enroulement
du câble fut donc rapidement réparé,
et une seconde cage fut descendue,
dans laquelle prirent pl-ace. ingénieurs
et' sauveteurs. Tous étaient munis
d'appareils complets de sauvetage, de
ceintures, de chalumeaux, etc.
LES BANDITS DE CORMEILLES-EN-PARISIS SONT AMENÉS DE MARSEILLE A VERSAILLES
Au cours de l'interrogatoire d'identité Lucien Bière renouvelle le récit
de l'agression contre le facteur Porcheraud.
•Les deux bandits, Bière et Vannier,
ayant quitté Marseille jeudi à 14 heu-
res, sont arrives il Versailles par la
gare des Chantiers, sous la conduite
de trois gendarmes, hier matin, à
7 heures.
Durant. le trajet, Bière et Vannier
ont observé un mutisme presque
.1 VARIER
('oJ)lph'L Ils n:'onL pas cu une parole
de regret. Pourtant, ils-, ont dit que
Pierson, lorsqu'il se verrait pris. se
suiciderait. Ecroués à la prison
Saint-Pierre, ils ont. à peine touche
aux aliments qui leur étaient pré;.."
se n Lés.
Au cours de l'inLerrogatoire d'iden-
tité, ils ont renouvelé leurs accusa-
tions con-tre- Pierson, disant qu'il
était l'instigateur du coup de main et
le principal coupable.
— Le jeudi 19, a dit Bière, je me
promenais dans une rue d'Ashicres,
lorsque je rencontrai Pierson qui me
proposa de l'accompagner à Cormeilles.
Je refusai. II me donna cependanL ren-
dez-vous pour le lendemain matin, iL
10 heures. Je ne me dérangeai pas, A
11 heures, je le vis arriver avec sa. ca-
mionnette. Il était porteur de deux re-
volvers et d'une matraque.
— Prends ('a. me dit-il, én me ten-
dant un browning..Te n'acceptai pas
l'arme, mais je le 'suivis.
Nous partîmes de chez Pierson à
j::: h. 53. A environ 200 mètres de Cor-
nieilles, la camionnette s'arrêta et je
dus prendre le browning. Je devais
interdire il toute personne étrangère
t'entrée du bureau. Vannier surveillait
l'entrée du facteur.
Nous entrâmes. dans le bureau de
poste. Deux clients, un homme et une
femme, étaient aux guichets. Fierson
nemanda au téléphone le numéro 72 a.
Argenteuil pour gagner du temps.
Puis, il prétendit que l'employée
s'était trompée.
— C'est le numéro 92 que je veux,
dit-il, et non le 72.
Après le départ des clients, nous pé-
nétrâmes, Pierson el moi, dans la pièce
où travaillaient les employées. Vannier,
an né de la matraque, resta dans ia
salle d'attente. Le facteur s'étant re-
tourné, je tirai en l'air pour l'effraver.
I! bondit, sur moi et m'immobilisa C'est
alors que Pierson l'abattit d'un coup
de rcvo)ver.
Vannier n'avait point quitte la saile
d'attente "cl et't)e s'était, pas servi de sa
matraque.
Pourtant. In projectile retire de la
tête de l'infortuné facteur provenait
du browning de Bière et non du re-
volver- de Pierson. Il n'a donc pas
tiré on l'air. comme il le prétend.
D'autre part, l'autopsie a démontré
que M. Porcheraud avait bien reçu
sur le crâne un cuup de matraque, ce
qui indique que le rôle de Vannier
fut actif.
La semaine prochaine, mardi sans
LUCIEN BIÈRE
doute, Bierd et Vannier seront con-
frontés avec Juliette Robaut. dite
« ,Juju », l'amie de Pierson, détenue,
elle aussi, à Versailles.
Jeudi matin, Mme Piersou' a reçu
de son fils une lettre mise à la poste
en province et dans laquelle il lui
confirme qu'il se suicidera si la po-
lice découvre sa retraite.
LE NOUVEAU PRESIDENT
DE L'ASSOCIATION GÉNÉRALE
DES ETUDIANTS
M. GATTINO (assis) ET M. AXTEBI
Jeudi, à minuit, a eu lieu à la
Maison des étudiants l'élection du
bureau de l'Association générale des
étudiants de Paris. Ont été élus :
M.\l.. Gattino, président (sciences po-
litiques) ; Airiq, vice - président
(droit) ; Auscher, vice - président
(lettres). Voici le nouveau président
et son prédécesseur, M. Antebi.
LE QUARTIER LATIN
EN EFFERVESCENCE
Les étudiants d'Action française veu-
lent empêcher M. Georges Scelle de
faire son cours aujourd'hui.
Depuis plusieurs jours, toutes les
précautions ont été prises par le
secrétariat de la Faculté de droit
pour assurer le Mirage des étudiants
à l'entrée de l'amphithéâtre H dans
lequel M. Georges Scelle doit repren-
dre aujourd'hui son cours de droit
La carte spéciale permettant l'en-
trée de la salle n'a été délivrée
qu'aux étudiants « qui ayant opté
pour le cours, auront fait, connaître
au secrétariat leur désir d'assister
aux leçons )).
En outre, le doyen de la Faculté,
M. Berthélemy. a fait afficher, hier
il midi, un avis ainsi conçu :
AVIS
A Ici veille de 1(i reprise dit cours de
JI. Scelle, le doyen croit devoir publier
le texte de la lettre du 25 février 1925,
1Ftr laquelle JI. le ministre a transmis "à
M. le recteur, l'arrêté tià même ilate
portant nomination lie ce chargé de
eoU/'.';..
Jl. Scelle est chargé d'un cours à la
Faculté de droit pendant le secon(l se-
mestre de l'année 1921-1923, CeMe dé-
cision d'ailleurs ne doit pas préjuger
les d'spo's:L:ons qui pourront être prises
pour l'enseignement du droit interna-
tional public à la Faculté pour la rentrée
prochaine.
Le caractère provisoire de la dé-
signation a donc été affirmé dès le
premier jour.
T,a régularité de fa décision est inat-
taquable. te doyen fait appel il ta bonne
foi des ltwtianls, Il fait appel également
à Jf'ur correction pour démontrer que
l'ordre peut, être respecté dans 1'8cole
sans qu'on aiL besoin de réclamer l'in-
tervention de forces extérieures.
Tout acte de violence, <7s quelque
nature IjU'/! soit, est rigoureusement
interdit el sera sévèrement réprimé.
Le doyen :
BERTHÉLEMY.
A la Maison des Etudiants, le nou-
veau bureau, élu jeudi dans la nuit,
s'installe. Le prés]dcnt. entouré de
ses collègues, lient il nous assurer
que l'Association ne veut intervenir
aucunement
Par contre, les groupements poli-
tiques du Quartier latin ne se tien-
nent pas'dans la même réserve.
Le groupe des Etudiants d'Actlon
française et son président, M" Cal-
zant, réitèrent, l'affirmation qu'ils
empêcheront le chef de cabinet du
ministre du Travail de faire son
cours.
Quant aux « Etudiants d'extrême
gauche antifascistes », ils deman-
daient, hier, dans un tract distribué
au Quartier latin, à leurs camarades
de gauche f( sans distinction d'opi-
nion » de se réunir à t4 heures, au-
jourd'hui., rue Souffiot, pour une
contre-manifestation.
— C. D'A.
LES BANDITS DE L'EXPRESS
PARIS-VIENNE AVAIENT
LONGUEMENT PRÉPARÉ
LEUR ACTE CRIMINEL
NON SANS AVOIR PRIS
TOUTES PRÉCAUTIONS
NÉCESSAIRES
Quelques heures avant l'atten-
tat, les gendarmes de Maison-
Rouge avaient remarqué trois in-
dividus dont on a le signalement.
Il Semble que l'attentat contre le
rapide Paris-Vienne avait été lon-
guement préparé.
La clé anglaise, découverte près de
la cabane du chef de canton Dal-
laine, a été dérobée dans la nuit du
22 au 23 mars dans une autre ca-
bane de cantonnier située au pas-
sage à niveau de Chatiseau, commune
des Ormes-sur-VoulzÍl'.
Le fait que les bandits ont pu en...;
lever cinquante-deux foulons en très
peu de temps, prouve qu'ils étaient
au moins deux.
Ils devaient connaître admirable-
ment les lieux. L'endroit, en effet,
était admirablement choisi pour que
la catastrophe se produise. Sans le
sang-froid du mécanicien, les wa-
gons seraient, tombés dans le ravin
et les bandits auraient pu opérer :lt
leur aisc.
Trois individus avaient été
remarqués Dar les gendarmes
Quelques heures avant l'attentat,
les gendarmes de Maison - lVpugu
aperçurent trois individus de mau-
vaise allure qui circulaient sur la
voie dans les orages où devait so
produire l'accIdent.
Voici le signalement qui a pu être
i'ourm :
Le ])retnier: taille 1 m. 05 à 1 Ill, 70,
âgé de vingt à vingt-cinq ans. por-
tant les cheveux assez longs,'blonds,
petite moustache blonde. Il portait
un imperméable kaki taché d'huile
et était coiffé d'un chapeau mou de
loi (e kaki.
Le deuxième était plus petit. Il
était habillé en chauffeur, vareuse
noire avec peinture de cuir a la
taille et portant des leggins.
Le troisième, petit également,
portait aussi un imperméable kaki
très long.
YVETTE GUILBERT
CHEZ LES " FAUVETTES "
L'Œuvr'c de la chanson française.
qui a pour but de donner aux jeune*
filles du peuple le goût de la" bonne
musique et de la saine et belle c!')n-
son. avait, hier, un illustre profes-
seur. Dans la salle de la mairie (LI
quatrième arrondissement, où tous
les mercredis se réunissent, sous l'in-
dulgen'e et active tutelle de Mme
Raymond Barbaud, trois cents « fan -
veftes ;) — midinettes. in.;;titutrice<.;,
employées, cousettes ou femmes de
chambre — Mme Yvette Guilbert don-
fiait la plus line, la plus vivante. !a
plus musicale leçon de chant.
Il ne s'agissait. p^int. bien entend:'.
d'enseigner à ces jeunrs filles ce qui
fut jadis le répertoire de la diveite.
On suit, par les concerts qu'elle donna
ici même et par les élèves qu'elle
forma en Amérique que, depuis de
longues années. Mme Yvette Guiihcrt,
s'est consacrée à la musique ancienne
et, surtout, il l'art médiéval.
C'est donc un vieux Noël à per-
somUlflcs. mêlé de paroles laiine.<,
qu'elle entreprit d'enseigner il cet au-
ditoire ingénu. Jamais leçon i-,I, fut
mieux écoutée ni paroles plus :eU'-
sement recueillies que celles qml re-
tentirent dans cette salle où avaient
pris place, près des jeunes « [au.
vettes », des ferventes qui suivirent
les cours depuis 1901.
Oserai-je dire que Mme :veHe
Guilbert n'enseigne point com.nc un
professeur du Conservatoire f'n-
core que le maître Paul Vidal, ;» ses
côtés sur l'estrade, semble fort goû-
ter son enseignement? Sa méthode,
pour départager les voix. semblerait
plutôt expéditive, rue de Madrid : elifi
LES PREMIÈRES PHOTOGRAPHIES DE LA TORNADE QUI RAVAGEA D'IMMENSES TERRITOIRES AUX ÉTATS-UNIS
A gauche : UN ASPECT D'UNE RUE DE PRINCETOWN, DANS L'ETAT D'INDIANA : à droite : VUE GENERALE DE LA PETITE VILLE DE MURPHYSBORO, COMPLETEMENT EN RUINES
Nous avons relaté les dégâts causés par le terrible cyclone qui s'abattit, il y a quelques jours, sur lï centre des Etats-Unis, ravageant
plusieurs Etats américains, notamment ceux de l'Indiana, de l'Illinois, le Missouri, le Kentucky, l'Alibama et le Tennessee. L'interrup-
tion des lignes téléphoniques et télégraphiques n'a pas permis de compléter le chiffre des victimes, mais il dépasse certainement plu-
sieurs milliers. Voici les premières photographies de la catastrophe : la ville de Princetown, dont nous reproduisons une rue, est corn
plètement ravagée. L'Etat d'Illinois fut le plus éprouvé. La ville de Murphysboro, dans l'Indiana, que l'on voit ici après la catastrophe,
la ville de Desoto "et plusieurs autres sont maintenant détruites par l incendie. Malgré les secours, des milliers de personnes sont sans abri.
Pour qu'une intention
soit bonne moralement, il
faut qu'elle ne soit pas
intéressée. P. JANET.
tgme Année. -— N° 5,220. — Pierre Latitte, fondateur.
20c.
Paris, Seine, S.-et-Oise
et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
Départements
et Colonies
25e
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EN PAGE 6
NOS
ILLUSTRATIONS
SAMEDI
28
MARS 1925
....................
Saint Gontran
Adr. télégr. Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75. 15-00.
LE Dr KOCH, LEADER
DÉMOCRATE ALLEMAND,
NOUS DIT SON OPINION
SUR LE REFERENDUM
QUI A LIEU DEMAIN
POUR LA PRÉSIDENCE
DU REICH
Ce qui se passerait si un can-
didat de la réaction était élu en
remplacement de l'ex-pré-
sident Ebert.
BERLIX, 27 mars (De noire corres-
pondant particulier). — Quelle sur-
prise peut-on attendre des référen-
dums des 29 mars et 26 avril ? Qu'y
aurail-il 'de change dans la politi-
que extérieure de l'Allemagne si
arrivait au pouvoir le candidat
choisi par la reaction?
Le Dr Koch, leader de la fraction
des démocrates du Ileichstag, ancien
ministre de l'Intérieur, a bien voulu
nous fournir des précisions à ces
questions.
-- Le.s démcoraf'es, nous dit-il,
considèrent comme profondément rez
grêttable la mesure prise par le co-
mité central de la social-démocratie.
Unis, les trois partis de la ConsUt 1I-
tion de Weimar pouvaient affronter
la lutte avec des forces respectables
permettant de fortes espérances.
-rcstimc que. dans le combat pro-
chain entre nous et la réaction, plus
audacieuse que jamais, toutes les
préférences de partis devaient s'ef-
facer devant l'intérêt supérieur de
la République.
» La situation ne manque pas de
présenter un certain caractère de
gravité aux yeux des partisans
convaincus du régime républicain.
Au premier tour, le candidat choisi
par les partis de droite, 'et en fa-
veur duquel ils s'efforcent d'entraî-
ner le centre, arrivera forcément en
tête. La droite n'hésitera pas à ex-
ploiter' ce succès initial, afin d'at-
tirer ensuite les indécis qui sont lé-
gion en Allemagne. Là est le dan-
ger.
» Au surplus, deux faits sont il
retenir. D'abord, si les élections du
7 décembre dernier ne se sont pas
traduites par un succès éclatant pour
les partisans de la Constitution, .1
n'en reste pas moins établi qu'elles
nous ont donné un nombre de- vo-ix
sensiblement supérieur à celui des
partis adverses. Je dois ajouter que,
dans un appel au peuple, les procé-
dés habituels des réactionnaires,
parmi lesquels la calomnie figure en
première ligne, seront de valeur mé-
diocre. Dans aucun cas, la droite ne
pourra compter sur la complicité ou
lu neutralité des conmmnist.es.
Ceux-ci voteront pour leur propre
candidat el. no feront pas ainsi le
jeu de nos adversaires. La façon im- i
posante dont a été honorée la mé-
moire du premier président du
fieieh. qui a été en même temps l'un
des fondateurs de la République aile-
mande, n'a pas été sans produire une
impression assez forte et assez pro- ;
fonde sur la masse de la population.
Si un monarchiste arrivait
à la présidence
» Quelles que soient les intentions
voilapes des partisans de la monar-
chie, si l'un des leurs arrivait à la
présidence. Il ne })u'u'rui[', d'une
façon g(''nurat(', mener une politique
extérieure autre que celle des gou-
vernements précédents. Elle ne se-
rait ni plus ag'ressive. ni plus a('i.iv";
mais par contre elle serait plus hési-
tante et surtout plus maladroite. U
en résulterait bientôt dans la politi-
que internationale une sorte de ma-
laise et, tle la pa)'t des puissances
aMiées, une méfiance difficile à sur-
monter.
» Relativement à la politique in-
térieure, l'arrivée au pouvoir su-
prême d'un réactionnaire pourrait
avoir une influence plus fâcheuse.
Le président, en vertu de' ses droits
constitutionnels, pourrai), par exem-
Pll" prononcer la dissolution du Par-
lement. si celui-ci lui marquait de
1 opposition. »
— A. GAVARD.
LE NOUVEAU PRESIDENT
DE LA CHAMBRE CRIMINELLE
DE LA COUR DE CASSATION
M. LECIIEKBONNJEII
M. René Renoult, garde des Sceaux,
a soumis a. la signature du président
de la République un décret nom-
mant M. Lecherbonnier président de
la chambre criminelle de la Cour de
de cassation, en remplacement de
M. Bard, admis à faire valoir ses
droits à la retraite, et nommé pre-
mier président honoraire.
LE PAIN COUTERA
1,60 LE 7 AVRIL
Le cours des blés indigènes et étran-
gers a suffisamment descendu pour
permettre cette baisse.
La commission consultative dé-
partementale des farines a tenu hier
matin, à l'Hôtel de Ville, sa réunion
hebdomadaire.
Elle a constaté que la tendance il
la baisse des cours d'es blés s'était
maintenue depuis huit jours. Les
blés indigènes, qui marquaient une
moyenne de 137. francs la semaine
dernière, enregistrent cette semaine
une moyenne de 133 francs. Les cours
extrêmes sont, passés de 138 fr. 25 ;0
12' mars. à 128 francs le 25 mars. De
leur côté. les blés exotiques, qui
étaient à 149 fr. G19 la semaine der-
nière. sont descendus à lit 'fr. 919
cette semaine.
Dans ces conditions, la commis-
sion a calculé que le prix de la fa-
rine- pani fiable du, type réglemen-
taire avec incorporation de 10. 0/0
de farine exotique s'établissait, celte
semaine, à' 171 fr. 455 au lieu 'le
177 francs précédemment.
En conséquence, la. commission a
décidé de proposer au préfet de la
Seine une diminution de 0 fr. 05 sur
le prix du pain à partir du 7, avril
prochain.
ARSÈNE LUPIN CONTINUE SES EXPLOITS
L'insaisissable cambrioleur qui-
« opéra » avec succès, l'été dernier,
chez de riches étrangers du quartier
du Champ-de-Mars. et pendant leur
sommeil, s'est introduit, pour la troi-
sième fois en trois mois. 109, quai
d'Orsay, au deuxième étage, dans
l'appartement de Mme Alasseur,
veuve de l'ancien député.
rue locataire s'aperçut, hier matin.'
que la porte de cet appartement était
entr'ouverte. En compagnie de deux
agents, la concierge passa une rapide
inspection. Tous les tiroirs' avaient
été vides. Le cambrioleur était entré,
ainsi qu'il en a l'habitude, par une
fenêtre donnant sur les jardins du
Chan)p-de-'Mars. M. Fauvel, commis-
saire du Cros-CaiHou, a établi que
c'était la troisième fois, eii trois mois
en\iron. q))e !'appa!'tement de Mme
Alasseur recevait la visite de ce mal-
faiteur. Le montant du vol est fort
important, quoiqu'il soit approxima-
tivement évalué.
M. Fauvel était également informé
que t'appartcmcnt de M. Valensenski,
au troisième étage, 30, avenue de La
Bourdonnais, avait été cambriolé. Le
magistrat constata que l'auteur de ce.
nouveau vnl, également très impor-
tant, était le même que celui du quai
d'Orsay.
LA CATASTROPHE DU PUITS REMAUX A MERLEBACH
A CAUSÉ LA MORT DE CINQUANTE ET UN MINEURS
VINGT-NEUF AUTRES SONT ATTEINTS DE BLESSURES TRÈS GRAVES
ET PLUSIEURS SONT DANS UN ÉTAT DÉSESPÉRÉ
Les ministres des Travaux publics et du
Travail sont arrivés hier soir à Merlebach
apportant les premiers secours aux victimes.
La Chambre, après une intervention de
M. Herriot, a voté un crédit de 150,000 fr..
pour secours aux familles des victimes.
COMMENT SE PRODUISIT L'EFFROYABLE CHUTE DE 137 MÈTRES
UNE RUE DU VILLAGE DE MERLEBACH
-
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL)
METZ, 27 mars. — La charmante
petite localité de Merlebach, dans la
Moselle, est en deuil depuis hier.
Une grande tristesse règne de par
ses rues aux maisons d'un stylo uni-
forme, que teintent d'une couleur
sombre les poussières de-charbon qui
voltigent..
La grande rue, celle liabitée par les
mineurs et qui conduit vers le puits
tragique, est maintenant déserte.
Seuls, quelques enfants, sans nulle
garde, y circulent, sentant confusé-
ment •' qu'un grand malheur s'est
abattu sur la cité. Mais les femmes,
mais les mères, dès que leur parvint
la sinistre nouvelle, se sont précipi-
tées en une ruée folle vers la colline,
là-bas, lieu de la catastrophe. -
Elles y sont depuis vingt-quatre
heures, ayant passé !a nuit dans le
froid et sous la pluie, attendant et
redoutant à la fois d'apprendre la
triste réali té.
Nulle expression ne pourrait ren-
dre l'inquiétude et le désespoir de
ces malheureuses aux yeux hagards,
qui entassées aux grilles d'entrée de
la mine, sanglotent indéfiniment.
Des gendarmes dont les yeux sonL
embués de larmes, s'efforcent d'exé-
cuter avec la plus grande douceur
poss.ible leur cruelle consigne et ten-
tent d'épargner à ces femmes l'hor-
rible vision qui laisserait de trop
douloureux souvenirs.
Les opérations de sauvetage
Dès que se produisit la catastro-
phe, ingénieurs, contremaîtres et mi-
neurs se préoccupèrent, immédiate-
ment d'organiser le sauvetage. On
essaya tout d'abord d'envoyer des
équipes par un puits voisin, le puits
Freyming, ancien puits Hugo-Stin-
nes, distant d'environ 200 •mètres, et
par le puits dit puits Voulers, dont
les galeries communiquent avec le
puits Remaux. Mais la benne qui
était effondrée au bas du. puits Re-
maux se trouvait bien au-dessous
des galeries de communication ; on
dut renoncer à ce mode de sauve-
tage.
Les ouvriers avaient pu toutefois
se rendre compte qu'il était facile de
faire descendre une autre benne dans
le puits. Le tambour d'enroulement
du câble fut donc rapidement réparé,
et une seconde cage fut descendue,
dans laquelle prirent pl-ace. ingénieurs
et' sauveteurs. Tous étaient munis
d'appareils complets de sauvetage, de
ceintures, de chalumeaux, etc.
LES BANDITS DE CORMEILLES-EN-PARISIS SONT AMENÉS DE MARSEILLE A VERSAILLES
Au cours de l'interrogatoire d'identité Lucien Bière renouvelle le récit
de l'agression contre le facteur Porcheraud.
•Les deux bandits, Bière et Vannier,
ayant quitté Marseille jeudi à 14 heu-
res, sont arrives il Versailles par la
gare des Chantiers, sous la conduite
de trois gendarmes, hier matin, à
7 heures.
Durant. le trajet, Bière et Vannier
ont observé un mutisme presque
.1 VARIER
('oJ)lph'L Ils n:'onL pas cu une parole
de regret. Pourtant, ils-, ont dit que
Pierson, lorsqu'il se verrait pris. se
suiciderait. Ecroués à la prison
Saint-Pierre, ils ont. à peine touche
aux aliments qui leur étaient pré;.."
se n Lés.
Au cours de l'inLerrogatoire d'iden-
tité, ils ont renouvelé leurs accusa-
tions con-tre- Pierson, disant qu'il
était l'instigateur du coup de main et
le principal coupable.
— Le jeudi 19, a dit Bière, je me
promenais dans une rue d'Ashicres,
lorsque je rencontrai Pierson qui me
proposa de l'accompagner à Cormeilles.
Je refusai. II me donna cependanL ren-
dez-vous pour le lendemain matin, iL
10 heures. Je ne me dérangeai pas, A
11 heures, je le vis arriver avec sa. ca-
mionnette. Il était porteur de deux re-
volvers et d'une matraque.
— Prends ('a. me dit-il, én me ten-
dant un browning..Te n'acceptai pas
l'arme, mais je le 'suivis.
Nous partîmes de chez Pierson à
j::: h. 53. A environ 200 mètres de Cor-
nieilles, la camionnette s'arrêta et je
dus prendre le browning. Je devais
interdire il toute personne étrangère
t'entrée du bureau. Vannier surveillait
l'entrée du facteur.
Nous entrâmes. dans le bureau de
poste. Deux clients, un homme et une
femme, étaient aux guichets. Fierson
nemanda au téléphone le numéro 72 a.
Argenteuil pour gagner du temps.
Puis, il prétendit que l'employée
s'était trompée.
— C'est le numéro 92 que je veux,
dit-il, et non le 72.
Après le départ des clients, nous pé-
nétrâmes, Pierson el moi, dans la pièce
où travaillaient les employées. Vannier,
an né de la matraque, resta dans ia
salle d'attente. Le facteur s'étant re-
tourné, je tirai en l'air pour l'effraver.
I! bondit, sur moi et m'immobilisa C'est
alors que Pierson l'abattit d'un coup
de rcvo)ver.
Vannier n'avait point quitte la saile
d'attente "cl et't)e s'était, pas servi de sa
matraque.
Pourtant. In projectile retire de la
tête de l'infortuné facteur provenait
du browning de Bière et non du re-
volver- de Pierson. Il n'a donc pas
tiré on l'air. comme il le prétend.
D'autre part, l'autopsie a démontré
que M. Porcheraud avait bien reçu
sur le crâne un cuup de matraque, ce
qui indique que le rôle de Vannier
fut actif.
La semaine prochaine, mardi sans
LUCIEN BIÈRE
doute, Bierd et Vannier seront con-
frontés avec Juliette Robaut. dite
« ,Juju », l'amie de Pierson, détenue,
elle aussi, à Versailles.
Jeudi matin, Mme Piersou' a reçu
de son fils une lettre mise à la poste
en province et dans laquelle il lui
confirme qu'il se suicidera si la po-
lice découvre sa retraite.
LE NOUVEAU PRESIDENT
DE L'ASSOCIATION GÉNÉRALE
DES ETUDIANTS
M. GATTINO (assis) ET M. AXTEBI
Jeudi, à minuit, a eu lieu à la
Maison des étudiants l'élection du
bureau de l'Association générale des
étudiants de Paris. Ont été élus :
M.\l.. Gattino, président (sciences po-
litiques) ; Airiq, vice - président
(droit) ; Auscher, vice - président
(lettres). Voici le nouveau président
et son prédécesseur, M. Antebi.
LE QUARTIER LATIN
EN EFFERVESCENCE
Les étudiants d'Action française veu-
lent empêcher M. Georges Scelle de
faire son cours aujourd'hui.
Depuis plusieurs jours, toutes les
précautions ont été prises par le
secrétariat de la Faculté de droit
pour assurer le Mirage des étudiants
à l'entrée de l'amphithéâtre H dans
lequel M. Georges Scelle doit repren-
dre aujourd'hui son cours de droit
La carte spéciale permettant l'en-
trée de la salle n'a été délivrée
qu'aux étudiants « qui ayant opté
pour le cours, auront fait, connaître
au secrétariat leur désir d'assister
aux leçons )).
En outre, le doyen de la Faculté,
M. Berthélemy. a fait afficher, hier
il midi, un avis ainsi conçu :
AVIS
A Ici veille de 1(i reprise dit cours de
JI. Scelle, le doyen croit devoir publier
le texte de la lettre du 25 février 1925,
1Ftr laquelle JI. le ministre a transmis "à
M. le recteur, l'arrêté tià même ilate
portant nomination lie ce chargé de
eoU/'.';..
Jl. Scelle est chargé d'un cours à la
Faculté de droit pendant le secon(l se-
mestre de l'année 1921-1923, CeMe dé-
cision d'ailleurs ne doit pas préjuger
les d'spo's:L:ons qui pourront être prises
pour l'enseignement du droit interna-
tional public à la Faculté pour la rentrée
prochaine.
Le caractère provisoire de la dé-
signation a donc été affirmé dès le
premier jour.
T,a régularité de fa décision est inat-
taquable. te doyen fait appel il ta bonne
foi des ltwtianls, Il fait appel également
à Jf'ur correction pour démontrer que
l'ordre peut, être respecté dans 1'8cole
sans qu'on aiL besoin de réclamer l'in-
tervention de forces extérieures.
Tout acte de violence, <7s quelque
nature IjU'/! soit, est rigoureusement
interdit el sera sévèrement réprimé.
Le doyen :
BERTHÉLEMY.
A la Maison des Etudiants, le nou-
veau bureau, élu jeudi dans la nuit,
s'installe. Le prés]dcnt. entouré de
ses collègues, lient il nous assurer
que l'Association ne veut intervenir
aucunement
Par contre, les groupements poli-
tiques du Quartier latin ne se tien-
nent pas'dans la même réserve.
Le groupe des Etudiants d'Actlon
française et son président, M" Cal-
zant, réitèrent, l'affirmation qu'ils
empêcheront le chef de cabinet du
ministre du Travail de faire son
cours.
Quant aux « Etudiants d'extrême
gauche antifascistes », ils deman-
daient, hier, dans un tract distribué
au Quartier latin, à leurs camarades
de gauche f( sans distinction d'opi-
nion » de se réunir à t4 heures, au-
jourd'hui., rue Souffiot, pour une
contre-manifestation.
— C. D'A.
LES BANDITS DE L'EXPRESS
PARIS-VIENNE AVAIENT
LONGUEMENT PRÉPARÉ
LEUR ACTE CRIMINEL
NON SANS AVOIR PRIS
TOUTES PRÉCAUTIONS
NÉCESSAIRES
Quelques heures avant l'atten-
tat, les gendarmes de Maison-
Rouge avaient remarqué trois in-
dividus dont on a le signalement.
Il Semble que l'attentat contre le
rapide Paris-Vienne avait été lon-
guement préparé.
La clé anglaise, découverte près de
la cabane du chef de canton Dal-
laine, a été dérobée dans la nuit du
22 au 23 mars dans une autre ca-
bane de cantonnier située au pas-
sage à niveau de Chatiseau, commune
des Ormes-sur-VoulzÍl'.
Le fait que les bandits ont pu en...;
lever cinquante-deux foulons en très
peu de temps, prouve qu'ils étaient
au moins deux.
Ils devaient connaître admirable-
ment les lieux. L'endroit, en effet,
était admirablement choisi pour que
la catastrophe se produise. Sans le
sang-froid du mécanicien, les wa-
gons seraient, tombés dans le ravin
et les bandits auraient pu opérer :lt
leur aisc.
Trois individus avaient été
remarqués Dar les gendarmes
Quelques heures avant l'attentat,
les gendarmes de Maison - lVpugu
aperçurent trois individus de mau-
vaise allure qui circulaient sur la
voie dans les orages où devait so
produire l'accIdent.
Voici le signalement qui a pu être
i'ourm :
Le ])retnier: taille 1 m. 05 à 1 Ill, 70,
âgé de vingt à vingt-cinq ans. por-
tant les cheveux assez longs,'blonds,
petite moustache blonde. Il portait
un imperméable kaki taché d'huile
et était coiffé d'un chapeau mou de
loi (e kaki.
Le deuxième était plus petit. Il
était habillé en chauffeur, vareuse
noire avec peinture de cuir a la
taille et portant des leggins.
Le troisième, petit également,
portait aussi un imperméable kaki
très long.
YVETTE GUILBERT
CHEZ LES " FAUVETTES "
L'Œuvr'c de la chanson française.
qui a pour but de donner aux jeune*
filles du peuple le goût de la" bonne
musique et de la saine et belle c!')n-
son. avait, hier, un illustre profes-
seur. Dans la salle de la mairie (LI
quatrième arrondissement, où tous
les mercredis se réunissent, sous l'in-
dulgen'e et active tutelle de Mme
Raymond Barbaud, trois cents « fan -
veftes ;) — midinettes. in.;;titutrice<.;,
employées, cousettes ou femmes de
chambre — Mme Yvette Guilbert don-
fiait la plus line, la plus vivante. !a
plus musicale leçon de chant.
Il ne s'agissait. p^int. bien entend:'.
d'enseigner à ces jeunrs filles ce qui
fut jadis le répertoire de la diveite.
On suit, par les concerts qu'elle donna
ici même et par les élèves qu'elle
forma en Amérique que, depuis de
longues années. Mme Yvette Guiihcrt,
s'est consacrée à la musique ancienne
et, surtout, il l'art médiéval.
C'est donc un vieux Noël à per-
somUlflcs. mêlé de paroles laiine.<,
qu'elle entreprit d'enseigner il cet au-
ditoire ingénu. Jamais leçon i-,I, fut
mieux écoutée ni paroles plus :eU'-
sement recueillies que celles qml re-
tentirent dans cette salle où avaient
pris place, près des jeunes « [au.
vettes », des ferventes qui suivirent
les cours depuis 1901.
Oserai-je dire que Mme :veHe
Guilbert n'enseigne point com.nc un
professeur du Conservatoire f'n-
core que le maître Paul Vidal, ;» ses
côtés sur l'estrade, semble fort goû-
ter son enseignement? Sa méthode,
pour départager les voix. semblerait
plutôt expéditive, rue de Madrid : elifi
LES PREMIÈRES PHOTOGRAPHIES DE LA TORNADE QUI RAVAGEA D'IMMENSES TERRITOIRES AUX ÉTATS-UNIS
A gauche : UN ASPECT D'UNE RUE DE PRINCETOWN, DANS L'ETAT D'INDIANA : à droite : VUE GENERALE DE LA PETITE VILLE DE MURPHYSBORO, COMPLETEMENT EN RUINES
Nous avons relaté les dégâts causés par le terrible cyclone qui s'abattit, il y a quelques jours, sur lï centre des Etats-Unis, ravageant
plusieurs Etats américains, notamment ceux de l'Indiana, de l'Illinois, le Missouri, le Kentucky, l'Alibama et le Tennessee. L'interrup-
tion des lignes téléphoniques et télégraphiques n'a pas permis de compléter le chiffre des victimes, mais il dépasse certainement plu-
sieurs milliers. Voici les premières photographies de la catastrophe : la ville de Princetown, dont nous reproduisons une rue, est corn
plètement ravagée. L'Etat d'Illinois fut le plus éprouvé. La ville de Murphysboro, dans l'Indiana, que l'on voit ici après la catastrophe,
la ville de Desoto "et plusieurs autres sont maintenant détruites par l incendie. Malgré les secours, des milliers de personnes sont sans abri.
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