Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-02-10
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 février 1925 10 février 1925
Description : 1925/02/10 (A16,N5174). 1925/02/10 (A16,N5174).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4603917j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
Un caractère est une
volonté complètement
façonnée. STUARTMILL.
L6mo Année. — N° 5,174. — Pierre Lafitte, fondateur.
Qftc. Paris, Seine, S.-et-Oise -
2 0 et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
Départements r c.
et Colonies ZO
En page 5 :
MODE ET HOME
...................................
En page 6 :
. •■■■• NOS
ILLUSTRATIONS
MARDI
10
FEVRIER 1925 »*
Sainte Scholastique
...u...IIIIII..IIIU.IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIUIUt
Adr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
COMMENT L'ANGLETERRE
JUGE LA NOTE ADRESSÉE
AU CABINET FRANÇAIS
L'opinion britannique se félicite
que l'on demande à la France
des paiements indépendants des
versements du Reich.
LONDRES S'ATTEND A
DE LONGUES NÉGOCIATIONS
LONDRES, 9 février. — La réponse
britannique à la note de M. Clûmen":
te! fait l'objet de toutes les conver-
sations dans les milieux politiques.
Aussi bien parmi les pairs que
parmi les députés des Communes on
est assez satisfait du ton de ce do-
cument que l'on estime conçu dans un
esprit généreux.
» Dans la Cité, cette note a été reçue
avec une satisfaction .encore plus
grande. On a apprécié particulière-
ment le passage déclarant que -la
Grande-Bretagne devrait recevoir
une somme .suffisant e pour compenser
ses propres paiements envers les
Etats-Unis.
Du point de vue purement finan-
cier, la clause de la note qui a sou-
levé le plus grand intérêt est celle
spécifiant que la France devrait,
payer annuellement une somme fixe,
sans tenir compte de ce qu'elle pourra
recevoir de l'Allemagne a'ux termes
du plan Dawes.
Les commentaires de la presse
Les Daily News écrivent: '
La réelle Importance de la note, c'est
qu'enfin elle met la question de la dette
française envers nous à portée de la
politique pratique. Notre offre est équi-
table et généreuse mais le peuple fran-
çais, qui est presque persuadé que sa
dette de guerre est, pour diverses rai-
sons, non existante, trouvera sans doute
la pilule amère et difficile à avaler.
De la Westminster Gazette :
Le gouvernement de M. Herriot peut.'
à bon droit, se réclamer d'avoir été le
premier gouvernement français depuis
aa guerre qui a fait un pas définitif dans
la voie du remboursement de la dette
française. L'offre de M. Churchill sti-
mulera ohez le peuple français le désir
de voir réaliser le projet Dawes, mais
M. WINSTON CHURCHILL
chancelier de l'Échiquier
la condition essentielle posée, avec rai-
son, par M. Churchill, c'est que si nous
acceptons des conditions de-rembourse-
ment de la France, il faut qu'elle mette
un terme, une fois pour toutes, à ses
réclamations à propos de considérations
sentimentales ou autres dont le récent
discours de M. Marin a été un déplorable
exemple.
De Ja Morning Post :
Nous ne pouvons que croire que la
nation française appréciera le sentiment
de cordialité qui a inspiré la note. qui
reconnaît que les dettes de guerre con-
tractées entre alliés l'ont été pour la
cause commune.
Du Times :
La note sera appréciée dans notre pays
comme une offre extraordinairement gé-
néreuse, faile à nos alliés constants de
In Grande Guerre et il faut espérer que,
malgré les discours enflammés et mal
équilibrés qu'on a entendus en France,
sur le sujet des dettes interalliées,, cette
note sera bien accueillie par le bons sens
pratique du peuple français.
La note marque une nouvelle étape.
mais rien d'autre, sur la longue et péni-
ble voie du règlement, des dettes inter-
alliées. Il faut qu'il y ait d'autres négo-
ciations et d'autres étapes avant que la
solulion ne soit en vue.
Le Daily Tclegraph consacre un
long article de fond sur le même su-
jet. :
On a peut-être déjà assez dit l'insuf-
fisance de la proposition discutée ofl1-
ci eu sèment à Paris, d'après laquelle on
nous offrirait ce qui a été offert aux
Etals-Unis pour le remboursement de la
dette française envers eux. à savoir : le
paiement d'un intérêt à 2 1/2 0/0 après
Je moratorium de dix années. Washing-
ton a rejeté cette suggestion'et, en ce
qui nouts co ne erne, il suffît; de répéter
.que le contribuable britannique, qui
ipayo déjà 7 pence par. livre d'income-
tax pour la dette française envers nous,
no serait souJagé que d'environ 1/2 penny
.par livre dans dix ans d'ici. La lettre de
M. Chtirchi:ll à M. CJ.émenleL bien que
...s'ex¡pt'¡,manl"en termes généraux, remet
la question au niveau des affaires pra-
tiques oii, tôt ou tard, il faudra qu'elle
soit portée pour être réglée.
L'Evening Ne/cs écrit :
La Çr,,iiide-Brqtagiie ne doit pas trai-
ter les dettesde guerre comme une ques-
tion; purement, commerciale. Cependant,
,,une annulation générale est devenue im-
possible par suite de l'accord trop im-
pulsif, conclu entre Londres et Washing-
ton. - -
Tou!cfois. » Ici 'France a droit à cer-
tains égards. Elle est la gardienne vi-
gilante de l'exécution du traité de Ver-
sailles par l'Allemagne. Elle a un effort
terrible à faire pour redresser sa mon-
naie. L'actuel gouvernement britannique
et ceux qui lui su.c-céd.eront, doivent
éprouver de la sympathie pour la France.
'Ils verront bientôt de leurs propres yeux
une Allemagne rétablie, alors que nous
paierons quatre fois plus d'impôts que
les citoyens dû Reich. Cette' situation
amère sera provenue de ce que nous
avôns été trop consciencieux vis-à-vis de
nos propres engagements, alors que l'Al-
lema.gne n'a cherché qu'à échapper aux-
alons.
LA VIE ET LES LETTRES
DU PRÉSIDENT WILSON
VONT ÊTRE PUBLIÉES
Les documents qui composent
cet ouvrage seront réunis par
les soins de M. Baker, intime
ami de l'homme d'Etat.
TRENTE MILLE LETTRES
SERONT COMPULSÉES
NEW-YORK, 9 février (De notre
correspondant particulier). — Après
avoir consulté quelques-uns des
a.mis les plus intimes du président
Wilson, Mrs Wi son vient de confier
à M. Ftav Stannard Baker le soin
d'écrire la biographie de l'ancien
président des Etats-Unis. Cette com-
pilation, qui constituera .'l'irhe des
plus importa'ntes biographies politi-
ques de notre génération, aura pour
titre la Vie et les Lettres de Woodrow
Wilson. Le choix de l'historien qui a
accepté d'entreprendre cette tâché
énorme était fixé avant qu'on eût
trouvé dans les papiers de l'ancie.n
président une lettre adress'ée à M.
Baker et lui confiant le soin de met-
tre en ordre sa correspondance et
ses papiers et d'en tirer le meilleur
parti. Cette lettre, datée du 29 jan-
vier 1924, a été écrite neuf jours
avant la mort de l'homme d'Etat
Ainsi la volumineuse correspon-
dance et le,s notes de l'ancien prési-
dent, comme aussi tous les matériaux
accumulés au début de sa carrière
politique, seront mis à la disposition
du futur biographe. Durant son sé-
jour à la Maison-Blanche, le prési-
dent Wilson n'a pas écrit moins d'e
30,000 lettres, il laisse encore de
nombreux documents d'Etat qui n'ont
pa.s vu le jour ainsi que d'innom-
brables carnets de notes prises en
sténographie par lui-même. On pense
que ces notes expliqueront l'ori&ine
et le motif de nombre de ses dis-
cours ef donneront la clef de ses ÍliC-
tes les plus discutés. M. Baker est
libre d'utiliser ces documents à sa
guise mais il cherchera la collabora-
tion des amis et des intimes de l'an-
cien président.
M. Baker, qui jouit d'une réputa-
tion enviable dans le monde litté-
raire des Etats-Unis, fit la connais-
sance du président Wilson alors que
ce dernier était encore gouverneur
de New-Jersey. M. Baker vint à Pa-
ris dans la suite du président et
après la disgrâce du colonel Bouse
fut regardé comme le confident prin-
cipal de l'homme d'Etal. Du temps
qu'il écrivait les deux volumes,
Woodroiv ll,,'ilsoîi et la conférence de
la paix, il demeura forcément en
contact permanent avec l'éminent
homme d'Etat et, durant les années
tragiques qui précédèrent la mort du
président, M. Baker fut plus souvent
au chevet du malade que les plus
anciens amis de celui-ci.
Atteint dans sa santé, le président
Wilson se trouvait incapable de met-
tre de l'ordre dans ses papiers,
comme il dit lui-même dans sa lettre
à M. Baker, et ce. dernier sera dans
l'impossibilité de publier la biogra-
phie du président avant plusieurs
années.
Mme Wilson vient d'adresser un
appel au public pour demander qu'on
veuille bien lui communiquer tous
les documents qui pourront être
utiles à la préparation de l'œuvre
énorme qui va être entreprise.
LES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES
FRANCO ALLEMANDES
Commerce a, momentanément, sus-
pendu les négociations commerciales
franco-allemandes, qui traversent
une phase particulièrement critique.
Les conversations reprendront, au-
jourd'hui, entre M. Raynaldy et
M. Trendelenburg. La reprise offi-
cielle des séances plénières dépend
moins de la délégation française, qui
ne saurait. légalement, hypothéquer
le futur régime douanier en instance
devant le Parlement, que de la délé-
galion allemande, qui s'obstine à
faire dépendre le modus vivendi par-
tiel et transitoire envisagé de l'accord
intégral POt définitif qui interviendra
plus tard et dont certains éléments
ne sont point encore connus.
LE PRIX DE LA VIANDE BAISSE AU HAVRE
LE HAVRE, 9 février. — Les dernières
mercuriales du Havre accusent une
baisse de 0 fr. 70 par kilo pour la viande
sur pied pour le bêlait du pays. Par
comparaison, la viande des bœufs argen-
tins importés représente une baisse plus
accentuée et la viande frigorifiée a éga-
lement baissé. Les bœufs d'herbe ont
fléchi de 100 francs par tête dans la ré-
gfon normande. Malheureusement, celte
baisse n'a eu qu'une répercussion insi-
gnifiante pour ia consommation. On es-
compte que les arrivages réguliers de
bétail argentin amèneront un fléchisse-
ment plus constant et plus apparent pour
le consommateur.
LA TOILETTE DU " PARIS "
SE FERA A BREST
CHERBOlJHG, 9 février (Dépêche
particulière). — La toilette du Paris,
qui devait être entreprise à partir
d'auiourd'hui an port de réparations
de Cherbourg, dans la grande forme
du Fi omet. se fera à Brest, faute des
quarante chaudronniers que la Com-
pagnie générale transatlantique avait
demandé à la mar.ine militaire de
Cherbourg de mettre à sa disposi-
tion. mais dont les services ont paru
indispensables à l'entretien des uni-
tés de guerre du premier arrondisse-
nient maritime.
EN DERNIERE HEURE :
La crise prussienne.
Le Parlement britannique rentre
aujourd'hui. ^
Un projet d'Internationale fas-
ciste.
M. PHILIPPE BERTHELOT
SERAIT RÉINTÉGRÉ
DANS LA DIPLOMATIE
M. PHILIPPE BERTHI^LOT
à
M. Philippe Iferthelot, ex-secré-
taire général des Affaires étrangères,
et qui fut mis en « non-activité » le
16 mars 1922, à la suite de l'affaire
de la Banque industrielle de Chine,
serait réintégré dans les cadres di-
plomatiques.
Il s'agit de savoir s'il le serait en
vertu de la loi d'amnistie ou en vertu
des pouvoirs du président du Conseil.
M. Bert.helot ne serait pas seulement
réintégré, administrativement par-
lant, mais recevrait un poste soit en
France, soit à l'étranger. On sera
fixé bientôt sur la décision prise à
son égard. g
APRÈS LA CATASTROPHE
DE BÉZIERS
Deux blessés ont succombé hier;
trois sont dans le coma.
BÉZIERS, 9 février. — On a enre-
gistré aujourd'hui deux nouveaux
décès et trois blessés sont dans le
coma. Les fouilles continuent dans
le? décombres du mur écroulé de
l'ancienne caserne Romniguier. ,-
Le préfet, le maire et les autres
autorités ainsi qu'une délégation des
anciens combattants se sont rendus
:dari5 lct -salle- dé-s délibérations de
l'hôpital, transformée en chapelle ar-
dente, pour saluer i'es. morts.
Ils sont allés ensuite visiter les
blessés auxquels le préfet' a apporté
au nom du gouvernement des paroles
de sympathie et d'encouragement.
Le parquet a ouvert une informa-
tion afin d'établir les responsabilités.
Quinze morts
Voici la liste des morts :
Sergent Letlé, de Sidi-BeI-Abbès, classe
1923: Adrien Albert, de Symphorien
i.Lozère) , classe 1923; Léon Gui tard, de
Séverac-le-C'nàteau, classe 1923; Paulin
Delprat, de Carhes (Tara), classe 1923;
Joseph Benot, de Crusslan (Aude), classe
1924; Georges Gasull, de Castiglione
(Algérie), classe 1924: Ribier, Joseph
P'erret et un autre soldat, décédés ce
matin des suites de leurs blessures; tous
du 8ie régiment d'infanterie.
Louis Gros, agent de police, trente-
trois fins, marié, sans enfant;
Pélissier, sergent de pompiers, qua-
rante-neuf ans, marié, deux enfants;
Paul Yernières, caporal de 'pompiers,
trente-six ans, un enfant;
Joseph Fontaine, sapeur-pompier, tren-
te-six ans, un 'enfant:
Louis Rivais, sapeur-pompier, vingt-
huit ans, un enfant:
Douai, conducteur d'une arroseuse au-
tomobile, vingt-sept ans, un enfant.
La ville de Béziers a décidé de
prendre à sa charge les obsèques des
victimes, qui auront lieu mardi
après-midi.
La médaille militaire aux victimes
Le ministre de la Guerre a décerné
la médaille militaire aux militaires
du 81" régiment l'd'infanterie morts
victimes de 1f>1ll' devoir au cours de
l'incendie de Bézîêrs.
Ensevelis par une avalanche
VIENNE, 9 févricr.: - Deux habi-
tants de Munich, le professeur Berg-
mann et M. Lorenz, ont été ensevelis
par une avalanche pendant une par-
tie de ski, à Warth, dans la forêt, de
Bregcnx. ;
Les cadavres ont été retrouvés.
LA QUESTION DES CONGÉS
A LA COMÉDIE-FRANÇAISE
PROVOQUE DES DÉMISSIONS
Mme Piérat et M. Alexandre
estiment qu'ils sont insuffisants
pour certains sociétaires.
— On parle beaucoup de la Comé-
die-Française. On en parle même
beaucoup trop ! nous disaitNbier un
personnage officiel. Tantôt, c'est
parce que la perspective d'un départ,
d'une retraite est difficilement ac-
ceptée, tantôt c'est parce que des
démissions se produisent et voilà —
sabs compter les manifès1ations.dans'
la salie — la Maison. tour à four agi-
tée par la question de la limite d'àgp.
et celle des congés..
Deux démissions
» Cette fois, .c'est la démission de
Mme Piérat et de M. Alexandre, qui
: M. ALEXANDRE "
met notre nôtre-première scène au premier
rang de l'actualité; Les deux socié-
taires ont. agi, pour- la même raison,
Lé décret '(I'u, 19 novembre 1924 a-mo";;
difié le'^irne'dPS^fiRgés.:..:;
(Suite. 1™ colonne page 3)'
M. G. FOCH, FRÈRE AINÉ DU MARÉCHAL
EST MORT HIER A TARBES
LE MARÉCHAL FOCH ET SON FRÈRE
TARDES, 9 février. — M. Gabriel
Foch, frère aîné du marécba'l de
France, avoué- près le tribunal de
Tarbes, est décédé aujourd'hui à
15 betiros, à l'âge de soixante-quinze
ans, après quelques jours à peine de
maladie..
Les obsèques auront vraisemblable-
ment lieu jeudi prochain.
M. FRANKLIN-BOUILLON
SERAIT NOMMÉ
AMBASSADEUR A ANGORA
M. FRiN*KL,I.N-Bouii,LO.N (X)
La nomination de M. Frank'in-
Bouillon comme ambassadeur de
France auprès de la République tur-
que est annoncée comme prochaine.
On se souvient qu'après la défaite
des Grecs en Anatolie, les troupes
turques se portèrent sur les Dar-
danelles, dont les troupes anglaises
tenaient partiellement la rive asia-
tique. On put craindre alors un
conflit. Par son action modératrice
auprès de Mustapha Kemal et d'Ismet
pacha, M. Franklin-Bouillon, que le
gouvernement français avait envoyé
là-bas. réussit à conclure l'armistice
de Moudania, qui mit fin à la cam-
pagne.
M. PAGHITGH L'EMPORTE
EN YOUGOSLAVIE
Le parti radical obtient 141 sièges;
son allié, le parti démocrate, 21.
BELGRADE, 9 février. — Les résul-
tats des élections législatives offi-
ciellement connus à G heures du
matin, donnent 141 sièges aux radi-
caux et 21 sièges aux démocrates
(parti de 'M. Pribitchevitch) assurant
ainsi au gouvernement du bloc natio-
nal 162 sièges.
Le nombre total des députés étant
de 315, le gouvernement,du bloc na-
tional aura donc la m-,ijoi,ité.
Le bloc de l'opposition disposa
d'environ 140 sièges, le reste des
sièges se partageant entre des
groupes sans importance politique.
Le parti Raditch obtient 68 sièges.
Les démocrates nuance Davido-
vitch, 39.
Les cléricaux. slovènes, 19;
Les musulmans de Bosnie, 13;
Les fédéralistes monténégrins, 5 ;
Les agrariens serbes, 4;
Les agrariens slovènes, 1;
Les Allemands, 5;
Les d.jemiat, 1.
Tous les ministres, sauf M M; Chur-
min et Drinkoviteh, sont réélus.
Parmi les élus, se trouvent M. Spa-
laïkovitch. ministre, il Paris, et
M. Tl'umbitch: ancien ministre des
Affaires étrangères.
Sont réélus : M. Nintchitch, minis-
tre des Affaires étrangères; M. Stoya-
vinovitch, ministre des Finances, et
tous les leaders des partis, sauf
M. Lazitch, chef des agrariens.
M. Nastase Petrovitch, radical dis-
sident est battu.
Aucun socialiste ni communiste
n'est élu.
M. Pachitch est élu en tête de liste
dans trois circonscriptions.
Les élections se sont déroulées par-
tout dans le calme.
A la commission
des réparations
Le comité de direction permanent
de la commission des réparations créé
eh vertu de la décision de la commis-
sion des réparations du 4 novembre
1924 s'es't, réuni pour la p verni ère fois
hier, sous la présidence de M. Mau-
clerc. délégué-adjoint de la France.
Il a statué sur les affaires courantes
et approuvé notamment diverses mo-
difications à des contrats: de fourni-
ture effectués par l'Allemagnè au Por-
tugal, à la Grèce et a la France.
CENT CINQUANTE CADETS AUSTRALIENS A PARIS
L'ARRIVEE DES JEUNES GENS A LA GARE DU NORD HIER
Cent cinquante cadets appartenant à la Ligue de la Jeune Australie, sont
arrivés hier soir à Paris, venant d'Angleterre. Ils seront reçus aujourd'hui par
le maréchal Foch et par l'ambassadeur d'Angleterre. Le programme de leur,
séjour comporte un pèlerinage aux champs de bataille de la Somme et une
visite à Versailles. " i „
LES OBSEQUES DE G. HUGO
DISCOURS DE M. G. SIMON
Les obsèques de Georges Victor-Hugo
ont été célébrées hier matin à la Made-
leine. Au cimetière du Père-Lachai&e,
une allocution fut prononcée devant le
tombeau de famille par M. G. Simon.
LE DÉBAT AU CONGRES DE GRENOBLE
SUR LA POLITIQUE DE SOUTIEN
Des délégués critiquent l'attitude du groupe parle-
mentaire, d'autres font son éloge.
M. Léon Blum défend la politique de soutien mais se pro-
nonce contre toute participation ministérielle.
GRENOBLE, 9 février. — La discus-
sion annoncée sur la « ,politique de
soutien »' s'est engagée ..ce matin "de-
\'ant le congrès socialiste de Grenoble.
L'assistance est nombreuse, mais
de nombreux parlementaires sont
absents. M. Paul-Roncour n'est pas Iii.
De même. MM. Vincent Auriol et Be-
douce sont absents. Ils sont tous deux
retenus à Paris par les travaux de la
commission des finances.
Par contre, MM. Léon Blum, Re-
naudel et Lebas sont présents. On
remarque aussi M. Bracke, le leader
des adversaires de la politique de
soutien.
Le premier, orateur entendu est
JI. Gouttenoire de Toury. Après avoir
affirmé que le peuple allemand ne
veut pas d'une revanche, préconisée
seulement par les réactionnaires alle-
mands qui sont une infime minorité,
il parle de l'affichage du discours du
président du Conseil et, s'adressant
en particulier aux anciens combat-
tants, il proclame que, Jaurès vivant,
jamais le groupe socialiste n'aurait
voté cet affichage; il termine par une
citation de Jaurès : « La France ne
puisera pas sa force dans les alliances
militaires, mais dans la pratique
d'une politique de loyauté, de clarté,
de désintéressement et de paix.
Il conclut, toutefois, d'une façon
inattendue en disant qu'on peut con-
tinuer au cabinet actuel un soutien,
mais un soutien étroitement sur-
veillé.
M. Le Guennic. délégué des Côtes-
du-Nord, dit qu'il faut tenir compte
des contingences. Il affirme donc qu'il
faut soutenir le cabinet actuel, dont
la seule présence est un progrès réel
de la démocratie.
— La révolution est une formule péri-
niée, conclut-il. Ce n'est pas par la guerre,
civile que s'affirmera le socialisme mOIl-
dial.
M. Weilhoif, de la Seine, se pro-
nonce également pour la politique
de soutien et pour l'approbation du
rapport Blum. Il ne voit, d'ailleurs,
qu'avantages à l'alliance des socia-
listes et des radicaux.
— C'est grâce à notre appui, dit-il,
que les radicaux ont pu instituer un gou-
vernement et que nous avons, de concert,
chassé M. Millerand. C'est grâce à notre
appui que le gouvernement actuel a re-
connu le droit syndical aux fonction-
naires.
-•M.- Fritz, délégué cPtIle-el-Vilalne,
dit que le gouvernement n'a pas été
suffisamment énergique dans ce dé-
partement où ses agents ont laissé
s'organiser une véritable chouanne-
rie avec des cadres et des armes. On
a bien changé récemment le préfet,
mais, pour lui, ce n'est pas suffisant.
Le gouvernement doit agir pour ré-
primer la réaction, et le groupe so-
cialiste ne doit le soutenir que s'il
agit dans ce sens.
M. Fourcade. du Gers, raconte des
histoires locales.
M. Marro, du Rhône, dit que cette
fédération a voté une motion ap-
prouvant l'attitude du groupe au
Parlement pour solidariser complè-
tement tous les militants avec les
élus. Mais, tout de même, il faut
bien constater que la yie est de plus
en plus chère, que la classe ouvrière
est découragée.
L'orateur invite le groupe à agir
à la Chambre et à juguler l'opposi-
tion.
— Quant au Séaat, dit-il, s'il ne
marche pas, qu'on le balaie aussi.
L'APRÈS=MIDI
Dans l'après-midi, on entend quel-
ques opposants. M. Zyromski, de la
Seine, blâme l'attitude des élus so-
cialistes à la Chamb(re depuis le dé-
but de la législature. Il estime qu'ils
ont perdu de vue la véritable doc-
trine socialiste. Et il demande au
congrès, de les condamner.
M. Bonafous, de la Seine, partage
ce sentiment. Mais il se refuse à
condamner les élus. Pour lui, la po-
litique de soutien a été mal prati-
quée.
M. Compère-More!, député du
Gard, prononce un discours assez
nuancé. Au lendemain du 11 mai, il
ne pensait pas que la politique de
soutien irait aussi loin.
M. Compère-Morel pense que la po-
litique fie soutien ne peut aller jusqu'à
la collaboration. Cette politique n'est
qu'accidentelle. Co qui préoccupe
M. Compère-Morel, c'est l'unité de
vote au sein du groupe parlementaire.
L'orateur constate qu'à trois ou qua-
tre votes près, l'unité de vote a été
observée. Puis H souligne l'effort des
élus socialistes en présence de l'op-
position. Le socialisme est à la Cham-
bre l'animateur de la démocratie. Mais
ii faut s'efforcer de donner l'impres-
sion au prolétariat qu'il reste un parti
de classe. A cette tâche, les députés
socialistes se consacrent.
— Ce qui importe, conclut M. Com-
père-Morel, c'est qu'un vote unanime
sorte ¡le ce congrès. Pour cela, faisons
abstraction un instant des principes et
de la doctrine que nul ne songe à ou-
blier.
Discours de M. Léon Blum
M. Léon Blum, secrétaire du groupe
parlementaire, prend la parole après
M. Compère-Morel.
II croit, qu'on a commis une erreur,
en mêlant la politique de soutien au
rapport du groupe parlementaire.
Que reproche-t-on- aux élus socia-
listes? D'avoir conclu un pacte avec
te gouvernement? D'être revenus à la
« délégation des gauches »? D'avoir
inauguré une politique nouvelle pour
le parti? De prendre la responsabilité1
de l'échec oÙ peut aboutir ia poli-,
tique cie soutien, ce qui amènerait la
participation ministérielle.
• M. Léon Blum se prononce contre
toute participation. Ce qu'il y a de
paradoxal, c'est que, si la politique
le soutien produisait son max amm
cl cil et s, l'intervention socialiste pas-
serait inaperçue. On peut en tiret' ar-
gument, contre la politique de SOll-
Lien. mais cela ne peut justifier l'op-
position de ceux qui la condamnent
L'orateur proteste contre la phrase
de la motion qui a parlé de glisse-
ment. Il n'y a pas plus de gliss. [lient
qu'il n'y a de ministère Herriot-
Blum, « ainsi que le disent les rcac-
tionnaires et les communistes ", Ft
M. Léon Blum affirmo- que, lorsqu'il
parle à la tribune de la Chambre,
c'est comme fidèle interprète des dé-
cisions du groupe socialiste.
Poursuivant sa démonstration, le
député de la Seine demande au
congrès de dire ce qu'il veut :
— Descendons au fond de notre con-
science. Il faut que le parti dise claite
ment sa volonté. Les élus "socialistes d '-
mandent une direction. La politique de
soutien, qui n'it'a pas il la participa1 : un
doit continuer. L'opinion généra! du
pays l'exige. Chacun comprend qu'i. y 't
un assainissement dans la politique "du
pays. La politique de soutien ne peut
être rompue qu'en face d'un événement
grave.
Est-ce à dire que l,a politique do
fien ne doit pas être conditionnée ? Elie
doit l'être, at1n qu'elle n'aitle pas jus-
qu'à la participation dont certains se ré-
clament.
Examinant la situation des partis
politiques, l'orateur distingue entre
le radicalisme die M. Clemenceau c4. le
radicalisme de M. Herriot, conforme
à la tradition républicaine de la Ré-
volution de 1848, et qui tend vers
l'internationalisme. Le socialisme na
pas intérêt à rejeter les éléments de
ce radicalisme. Un jour viendra où
les conditions économiques mettront
eh présence deux partis .seulenH'n:
celui de la révolution sociale et celui
du conservatisme le plus absolu.
M. Léon Blum constate que nul ne
1 M. LÉON BLUM
(Pliot. ilenrl Manuel.,'
demande une politique d'opposition
systématique.
— Et le pouvoir ?'Si nou's le prenons
entièrement, nous serions a.ppuyM par
de prolétariat, tfar le pouvoir socialislf
serait une opposition au régime ca.pH.t-
l:'ste.
Mais pouvoir et politique de soutien
présentent des difficultés et des respoll-
sabililfls. Prenons ensemble ces respon-
sabilités. On a parlé de tendances. Elles
sont l'effet de la force croissante du
parti: elles ne doivent pas nous diviser.
Le rapport du groupe socialiste au Par-
lement doit donc être approuvé.
Il faut l'unanimité pour que le pays
comprenne notre action à la Chambre.
Dans ie cas contraire, nos adversaires
profileraient de la moindre fissure pour
diminuer le socialisme.
M. Léon Blum, en quittant la tri-
bune, est longuement applaudi.
La motion de conciliation
de M. Paul Faure
M. Mauranges, de la minorité de la
Seine, approuve sans réserves le
groupe parlementaire et il répond
point par point, aux arguments de ce
matin de M. Gouttenoire de Toury.
En .particuiier, il dit :
— Est-ce que ce n'est pns une chose
nouvelle que de voir le ministre de l'In-
térieur soutenir les grévistes de Douur-
nenez contre leurs patrons?
M. Paul Faure, secrétaire général
du parti et députe de Saône-et-Loire,
soutient la motion de cette Fédéral ion,
motion de conciliation. Il montre la
différence entre i'e cabinet Herriot et
le cabinet Poincaré. Il dit aussi, a pro-
pos des incidents de Douarnenez, que
c'est la première fois que l'on voit un
gouvernement envoyer de l'argent aux
grévistes ; ill montre aussi tout oe qu'à
obtenu dans la rédaction des projets
gouvernementaux le travail dcs soi Jtl-
listes à la tribune et dans les comnu -
sions, puis il rappelle la situation
douloureuse et aussi misérablie du
parti au lendemain du triomphe (1"3
communistes au congrès de Tours.
— Le parti n'a pu se sauver, ajoute-t-il,
que grâce à l'unanimité qui, depuis ne
s'esl pas démentie une minute. Il saut
que cette unanimité se retrouve pour le
vote d'une motion qui montrera la force
du parti et décevra les espérances de la
réaction el des communistes.
Le contres fait une véritable ova-
tion à M. Paul F'atij-e,.
On entend encore un orateur, mais
il-est tard. On nomme la commission
des résolutions et la suite est ren-
vovée à de^main. -1 - *
A New-York le brouillard
provoque des accidents
NEW-YonK, 9 février.— Un brouil-
lard très épais est tombé sur New-
York aujourd'hui ; de nombreux
accidents se sont produits. Une colli-
sion a eu lieu sur la ligne du chemin
de fer aérien métropolitain; au total,
trois personnes ont été tuées et
douze autres blessées.'
Un caractère est une
volonté complètement
façonnée. STUARTMILL.
L6mo Année. — N° 5,174. — Pierre Lafitte, fondateur.
Qftc. Paris, Seine, S.-et-Oise -
2 0 et Seine-et-Marne.
PARIS, 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
Départements r c.
et Colonies ZO
En page 5 :
MODE ET HOME
...................................
En page 6 :
. •■■■• NOS
ILLUSTRATIONS
MARDI
10
FEVRIER 1925 »*
Sainte Scholastique
...u...IIIIII..IIIU.IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIUIIUIUt
Adr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. : Gut. 02-73, 02-75, 15-00.
COMMENT L'ANGLETERRE
JUGE LA NOTE ADRESSÉE
AU CABINET FRANÇAIS
L'opinion britannique se félicite
que l'on demande à la France
des paiements indépendants des
versements du Reich.
LONDRES S'ATTEND A
DE LONGUES NÉGOCIATIONS
LONDRES, 9 février. — La réponse
britannique à la note de M. Clûmen":
te! fait l'objet de toutes les conver-
sations dans les milieux politiques.
Aussi bien parmi les pairs que
parmi les députés des Communes on
est assez satisfait du ton de ce do-
cument que l'on estime conçu dans un
esprit généreux.
» Dans la Cité, cette note a été reçue
avec une satisfaction .encore plus
grande. On a apprécié particulière-
ment le passage déclarant que -la
Grande-Bretagne devrait recevoir
une somme .suffisant e pour compenser
ses propres paiements envers les
Etats-Unis.
Du point de vue purement finan-
cier, la clause de la note qui a sou-
levé le plus grand intérêt est celle
spécifiant que la France devrait,
payer annuellement une somme fixe,
sans tenir compte de ce qu'elle pourra
recevoir de l'Allemagne a'ux termes
du plan Dawes.
Les commentaires de la presse
Les Daily News écrivent: '
La réelle Importance de la note, c'est
qu'enfin elle met la question de la dette
française envers nous à portée de la
politique pratique. Notre offre est équi-
table et généreuse mais le peuple fran-
çais, qui est presque persuadé que sa
dette de guerre est, pour diverses rai-
sons, non existante, trouvera sans doute
la pilule amère et difficile à avaler.
De la Westminster Gazette :
Le gouvernement de M. Herriot peut.'
à bon droit, se réclamer d'avoir été le
premier gouvernement français depuis
aa guerre qui a fait un pas définitif dans
la voie du remboursement de la dette
française. L'offre de M. Churchill sti-
mulera ohez le peuple français le désir
de voir réaliser le projet Dawes, mais
M. WINSTON CHURCHILL
chancelier de l'Échiquier
la condition essentielle posée, avec rai-
son, par M. Churchill, c'est que si nous
acceptons des conditions de-rembourse-
ment de la France, il faut qu'elle mette
un terme, une fois pour toutes, à ses
réclamations à propos de considérations
sentimentales ou autres dont le récent
discours de M. Marin a été un déplorable
exemple.
De Ja Morning Post :
Nous ne pouvons que croire que la
nation française appréciera le sentiment
de cordialité qui a inspiré la note. qui
reconnaît que les dettes de guerre con-
tractées entre alliés l'ont été pour la
cause commune.
Du Times :
La note sera appréciée dans notre pays
comme une offre extraordinairement gé-
néreuse, faile à nos alliés constants de
In Grande Guerre et il faut espérer que,
malgré les discours enflammés et mal
équilibrés qu'on a entendus en France,
sur le sujet des dettes interalliées,, cette
note sera bien accueillie par le bons sens
pratique du peuple français.
La note marque une nouvelle étape.
mais rien d'autre, sur la longue et péni-
ble voie du règlement, des dettes inter-
alliées. Il faut qu'il y ait d'autres négo-
ciations et d'autres étapes avant que la
solulion ne soit en vue.
Le Daily Tclegraph consacre un
long article de fond sur le même su-
jet. :
On a peut-être déjà assez dit l'insuf-
fisance de la proposition discutée ofl1-
ci eu sèment à Paris, d'après laquelle on
nous offrirait ce qui a été offert aux
Etals-Unis pour le remboursement de la
dette française envers eux. à savoir : le
paiement d'un intérêt à 2 1/2 0/0 après
Je moratorium de dix années. Washing-
ton a rejeté cette suggestion'et, en ce
qui nouts co ne erne, il suffît; de répéter
.que le contribuable britannique, qui
ipayo déjà 7 pence par. livre d'income-
tax pour la dette française envers nous,
no serait souJagé que d'environ 1/2 penny
.par livre dans dix ans d'ici. La lettre de
M. Chtirchi:ll à M. CJ.émenleL bien que
...s'ex¡pt'¡,manl"en termes généraux, remet
la question au niveau des affaires pra-
tiques oii, tôt ou tard, il faudra qu'elle
soit portée pour être réglée.
L'Evening Ne/cs écrit :
La Çr,,iiide-Brqtagiie ne doit pas trai-
ter les dettesde guerre comme une ques-
tion; purement, commerciale. Cependant,
,,une annulation générale est devenue im-
possible par suite de l'accord trop im-
pulsif, conclu entre Londres et Washing-
ton. - -
Tou!cfois. » Ici 'France a droit à cer-
tains égards. Elle est la gardienne vi-
gilante de l'exécution du traité de Ver-
sailles par l'Allemagne. Elle a un effort
terrible à faire pour redresser sa mon-
naie. L'actuel gouvernement britannique
et ceux qui lui su.c-céd.eront, doivent
éprouver de la sympathie pour la France.
'Ils verront bientôt de leurs propres yeux
une Allemagne rétablie, alors que nous
paierons quatre fois plus d'impôts que
les citoyens dû Reich. Cette' situation
amère sera provenue de ce que nous
avôns été trop consciencieux vis-à-vis de
nos propres engagements, alors que l'Al-
lema.gne n'a cherché qu'à échapper aux-
alons.
LA VIE ET LES LETTRES
DU PRÉSIDENT WILSON
VONT ÊTRE PUBLIÉES
Les documents qui composent
cet ouvrage seront réunis par
les soins de M. Baker, intime
ami de l'homme d'Etat.
TRENTE MILLE LETTRES
SERONT COMPULSÉES
NEW-YORK, 9 février (De notre
correspondant particulier). — Après
avoir consulté quelques-uns des
a.mis les plus intimes du président
Wilson, Mrs Wi son vient de confier
à M. Ftav Stannard Baker le soin
d'écrire la biographie de l'ancien
président des Etats-Unis. Cette com-
pilation, qui constituera .'l'irhe des
plus importa'ntes biographies politi-
ques de notre génération, aura pour
titre la Vie et les Lettres de Woodrow
Wilson. Le choix de l'historien qui a
accepté d'entreprendre cette tâché
énorme était fixé avant qu'on eût
trouvé dans les papiers de l'ancie.n
président une lettre adress'ée à M.
Baker et lui confiant le soin de met-
tre en ordre sa correspondance et
ses papiers et d'en tirer le meilleur
parti. Cette lettre, datée du 29 jan-
vier 1924, a été écrite neuf jours
avant la mort de l'homme d'Etat
Ainsi la volumineuse correspon-
dance et le,s notes de l'ancien prési-
dent, comme aussi tous les matériaux
accumulés au début de sa carrière
politique, seront mis à la disposition
du futur biographe. Durant son sé-
jour à la Maison-Blanche, le prési-
dent Wilson n'a pas écrit moins d'e
30,000 lettres, il laisse encore de
nombreux documents d'Etat qui n'ont
pa.s vu le jour ainsi que d'innom-
brables carnets de notes prises en
sténographie par lui-même. On pense
que ces notes expliqueront l'ori&ine
et le motif de nombre de ses dis-
cours ef donneront la clef de ses ÍliC-
tes les plus discutés. M. Baker est
libre d'utiliser ces documents à sa
guise mais il cherchera la collabora-
tion des amis et des intimes de l'an-
cien président.
M. Baker, qui jouit d'une réputa-
tion enviable dans le monde litté-
raire des Etats-Unis, fit la connais-
sance du président Wilson alors que
ce dernier était encore gouverneur
de New-Jersey. M. Baker vint à Pa-
ris dans la suite du président et
après la disgrâce du colonel Bouse
fut regardé comme le confident prin-
cipal de l'homme d'Etal. Du temps
qu'il écrivait les deux volumes,
Woodroiv ll,,'ilsoîi et la conférence de
la paix, il demeura forcément en
contact permanent avec l'éminent
homme d'Etat et, durant les années
tragiques qui précédèrent la mort du
président, M. Baker fut plus souvent
au chevet du malade que les plus
anciens amis de celui-ci.
Atteint dans sa santé, le président
Wilson se trouvait incapable de met-
tre de l'ordre dans ses papiers,
comme il dit lui-même dans sa lettre
à M. Baker, et ce. dernier sera dans
l'impossibilité de publier la biogra-
phie du président avant plusieurs
années.
Mme Wilson vient d'adresser un
appel au public pour demander qu'on
veuille bien lui communiquer tous
les documents qui pourront être
utiles à la préparation de l'œuvre
énorme qui va être entreprise.
LES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES
FRANCO ALLEMANDES
pendu les négociations commerciales
franco-allemandes, qui traversent
une phase particulièrement critique.
Les conversations reprendront, au-
jourd'hui, entre M. Raynaldy et
M. Trendelenburg. La reprise offi-
cielle des séances plénières dépend
moins de la délégation française, qui
ne saurait. légalement, hypothéquer
le futur régime douanier en instance
devant le Parlement, que de la délé-
galion allemande, qui s'obstine à
faire dépendre le modus vivendi par-
tiel et transitoire envisagé de l'accord
intégral POt définitif qui interviendra
plus tard et dont certains éléments
ne sont point encore connus.
LE PRIX DE LA VIANDE BAISSE AU HAVRE
LE HAVRE, 9 février. — Les dernières
mercuriales du Havre accusent une
baisse de 0 fr. 70 par kilo pour la viande
sur pied pour le bêlait du pays. Par
comparaison, la viande des bœufs argen-
tins importés représente une baisse plus
accentuée et la viande frigorifiée a éga-
lement baissé. Les bœufs d'herbe ont
fléchi de 100 francs par tête dans la ré-
gfon normande. Malheureusement, celte
baisse n'a eu qu'une répercussion insi-
gnifiante pour ia consommation. On es-
compte que les arrivages réguliers de
bétail argentin amèneront un fléchisse-
ment plus constant et plus apparent pour
le consommateur.
LA TOILETTE DU " PARIS "
SE FERA A BREST
CHERBOlJHG, 9 février (Dépêche
particulière). — La toilette du Paris,
qui devait être entreprise à partir
d'auiourd'hui an port de réparations
de Cherbourg, dans la grande forme
du Fi omet. se fera à Brest, faute des
quarante chaudronniers que la Com-
pagnie générale transatlantique avait
demandé à la mar.ine militaire de
Cherbourg de mettre à sa disposi-
tion. mais dont les services ont paru
indispensables à l'entretien des uni-
tés de guerre du premier arrondisse-
nient maritime.
EN DERNIERE HEURE :
La crise prussienne.
Le Parlement britannique rentre
aujourd'hui. ^
Un projet d'Internationale fas-
ciste.
M. PHILIPPE BERTHELOT
SERAIT RÉINTÉGRÉ
DANS LA DIPLOMATIE
M. PHILIPPE BERTHI^LOT
à
M. Philippe Iferthelot, ex-secré-
taire général des Affaires étrangères,
et qui fut mis en « non-activité » le
16 mars 1922, à la suite de l'affaire
de la Banque industrielle de Chine,
serait réintégré dans les cadres di-
plomatiques.
Il s'agit de savoir s'il le serait en
vertu de la loi d'amnistie ou en vertu
des pouvoirs du président du Conseil.
M. Bert.helot ne serait pas seulement
réintégré, administrativement par-
lant, mais recevrait un poste soit en
France, soit à l'étranger. On sera
fixé bientôt sur la décision prise à
son égard. g
APRÈS LA CATASTROPHE
DE BÉZIERS
Deux blessés ont succombé hier;
trois sont dans le coma.
BÉZIERS, 9 février. — On a enre-
gistré aujourd'hui deux nouveaux
décès et trois blessés sont dans le
coma. Les fouilles continuent dans
le? décombres du mur écroulé de
l'ancienne caserne Romniguier. ,-
Le préfet, le maire et les autres
autorités ainsi qu'une délégation des
anciens combattants se sont rendus
:dari5 lct -salle- dé-s délibérations de
l'hôpital, transformée en chapelle ar-
dente, pour saluer i'es. morts.
Ils sont allés ensuite visiter les
blessés auxquels le préfet' a apporté
au nom du gouvernement des paroles
de sympathie et d'encouragement.
Le parquet a ouvert une informa-
tion afin d'établir les responsabilités.
Quinze morts
Voici la liste des morts :
Sergent Letlé, de Sidi-BeI-Abbès, classe
1923: Adrien Albert, de Symphorien
i.Lozère) , classe 1923; Léon Gui tard, de
Séverac-le-C'nàteau, classe 1923; Paulin
Delprat, de Carhes (Tara), classe 1923;
Joseph Benot, de Crusslan (Aude), classe
1924; Georges Gasull, de Castiglione
(Algérie), classe 1924: Ribier, Joseph
P'erret et un autre soldat, décédés ce
matin des suites de leurs blessures; tous
du 8ie régiment d'infanterie.
Louis Gros, agent de police, trente-
trois fins, marié, sans enfant;
Pélissier, sergent de pompiers, qua-
rante-neuf ans, marié, deux enfants;
Paul Yernières, caporal de 'pompiers,
trente-six ans, un enfant;
Joseph Fontaine, sapeur-pompier, tren-
te-six ans, un 'enfant:
Louis Rivais, sapeur-pompier, vingt-
huit ans, un enfant:
Douai, conducteur d'une arroseuse au-
tomobile, vingt-sept ans, un enfant.
La ville de Béziers a décidé de
prendre à sa charge les obsèques des
victimes, qui auront lieu mardi
après-midi.
La médaille militaire aux victimes
Le ministre de la Guerre a décerné
la médaille militaire aux militaires
du 81" régiment l'd'infanterie morts
victimes de 1f>1ll' devoir au cours de
l'incendie de Bézîêrs.
Ensevelis par une avalanche
VIENNE, 9 févricr.: - Deux habi-
tants de Munich, le professeur Berg-
mann et M. Lorenz, ont été ensevelis
par une avalanche pendant une par-
tie de ski, à Warth, dans la forêt, de
Bregcnx. ;
Les cadavres ont été retrouvés.
LA QUESTION DES CONGÉS
A LA COMÉDIE-FRANÇAISE
PROVOQUE DES DÉMISSIONS
Mme Piérat et M. Alexandre
estiment qu'ils sont insuffisants
pour certains sociétaires.
— On parle beaucoup de la Comé-
die-Française. On en parle même
beaucoup trop ! nous disaitNbier un
personnage officiel. Tantôt, c'est
parce que la perspective d'un départ,
d'une retraite est difficilement ac-
ceptée, tantôt c'est parce que des
démissions se produisent et voilà —
sabs compter les manifès1ations.dans'
la salie — la Maison. tour à four agi-
tée par la question de la limite d'àgp.
et celle des congés..
Deux démissions
» Cette fois, .c'est la démission de
Mme Piérat et de M. Alexandre, qui
: M. ALEXANDRE "
met notre nôtre-première scène au premier
rang de l'actualité; Les deux socié-
taires ont. agi, pour- la même raison,
Lé décret '(I'u, 19 novembre 1924 a-mo";;
difié le'^irne'dPS^fiRgés.:..:;
(Suite. 1™ colonne page 3)'
M. G. FOCH, FRÈRE AINÉ DU MARÉCHAL
EST MORT HIER A TARBES
LE MARÉCHAL FOCH ET SON FRÈRE
TARDES, 9 février. — M. Gabriel
Foch, frère aîné du marécba'l de
France, avoué- près le tribunal de
Tarbes, est décédé aujourd'hui à
15 betiros, à l'âge de soixante-quinze
ans, après quelques jours à peine de
maladie..
Les obsèques auront vraisemblable-
ment lieu jeudi prochain.
M. FRANKLIN-BOUILLON
SERAIT NOMMÉ
AMBASSADEUR A ANGORA
M. FRiN*KL,I.N-Bouii,LO.N (X)
La nomination de M. Frank'in-
Bouillon comme ambassadeur de
France auprès de la République tur-
que est annoncée comme prochaine.
On se souvient qu'après la défaite
des Grecs en Anatolie, les troupes
turques se portèrent sur les Dar-
danelles, dont les troupes anglaises
tenaient partiellement la rive asia-
tique. On put craindre alors un
conflit. Par son action modératrice
auprès de Mustapha Kemal et d'Ismet
pacha, M. Franklin-Bouillon, que le
gouvernement français avait envoyé
là-bas. réussit à conclure l'armistice
de Moudania, qui mit fin à la cam-
pagne.
M. PAGHITGH L'EMPORTE
EN YOUGOSLAVIE
Le parti radical obtient 141 sièges;
son allié, le parti démocrate, 21.
BELGRADE, 9 février. — Les résul-
tats des élections législatives offi-
ciellement connus à G heures du
matin, donnent 141 sièges aux radi-
caux et 21 sièges aux démocrates
(parti de 'M. Pribitchevitch) assurant
ainsi au gouvernement du bloc natio-
nal 162 sièges.
Le nombre total des députés étant
de 315, le gouvernement,du bloc na-
tional aura donc la m-,ijoi,ité.
Le bloc de l'opposition disposa
d'environ 140 sièges, le reste des
sièges se partageant entre des
groupes sans importance politique.
Le parti Raditch obtient 68 sièges.
Les démocrates nuance Davido-
vitch, 39.
Les cléricaux. slovènes, 19;
Les musulmans de Bosnie, 13;
Les fédéralistes monténégrins, 5 ;
Les agrariens serbes, 4;
Les agrariens slovènes, 1;
Les Allemands, 5;
Les d.jemiat, 1.
Tous les ministres, sauf M M; Chur-
min et Drinkoviteh, sont réélus.
Parmi les élus, se trouvent M. Spa-
laïkovitch. ministre, il Paris, et
M. Tl'umbitch: ancien ministre des
Affaires étrangères.
Sont réélus : M. Nintchitch, minis-
tre des Affaires étrangères; M. Stoya-
vinovitch, ministre des Finances, et
tous les leaders des partis, sauf
M. Lazitch, chef des agrariens.
M. Nastase Petrovitch, radical dis-
sident est battu.
Aucun socialiste ni communiste
n'est élu.
M. Pachitch est élu en tête de liste
dans trois circonscriptions.
Les élections se sont déroulées par-
tout dans le calme.
A la commission
des réparations
Le comité de direction permanent
de la commission des réparations créé
eh vertu de la décision de la commis-
sion des réparations du 4 novembre
1924 s'es't, réuni pour la p verni ère fois
hier, sous la présidence de M. Mau-
clerc. délégué-adjoint de la France.
Il a statué sur les affaires courantes
et approuvé notamment diverses mo-
difications à des contrats: de fourni-
ture effectués par l'Allemagnè au Por-
tugal, à la Grèce et a la France.
CENT CINQUANTE CADETS AUSTRALIENS A PARIS
L'ARRIVEE DES JEUNES GENS A LA GARE DU NORD HIER
Cent cinquante cadets appartenant à la Ligue de la Jeune Australie, sont
arrivés hier soir à Paris, venant d'Angleterre. Ils seront reçus aujourd'hui par
le maréchal Foch et par l'ambassadeur d'Angleterre. Le programme de leur,
séjour comporte un pèlerinage aux champs de bataille de la Somme et une
visite à Versailles. " i „
LES OBSEQUES DE G. HUGO
DISCOURS DE M. G. SIMON
Les obsèques de Georges Victor-Hugo
ont été célébrées hier matin à la Made-
leine. Au cimetière du Père-Lachai&e,
une allocution fut prononcée devant le
tombeau de famille par M. G. Simon.
LE DÉBAT AU CONGRES DE GRENOBLE
SUR LA POLITIQUE DE SOUTIEN
Des délégués critiquent l'attitude du groupe parle-
mentaire, d'autres font son éloge.
M. Léon Blum défend la politique de soutien mais se pro-
nonce contre toute participation ministérielle.
GRENOBLE, 9 février. — La discus-
sion annoncée sur la « ,politique de
soutien »' s'est engagée ..ce matin "de-
\'ant le congrès socialiste de Grenoble.
L'assistance est nombreuse, mais
de nombreux parlementaires sont
absents. M. Paul-Roncour n'est pas Iii.
De même. MM. Vincent Auriol et Be-
douce sont absents. Ils sont tous deux
retenus à Paris par les travaux de la
commission des finances.
Par contre, MM. Léon Blum, Re-
naudel et Lebas sont présents. On
remarque aussi M. Bracke, le leader
des adversaires de la politique de
soutien.
Le premier, orateur entendu est
JI. Gouttenoire de Toury. Après avoir
affirmé que le peuple allemand ne
veut pas d'une revanche, préconisée
seulement par les réactionnaires alle-
mands qui sont une infime minorité,
il parle de l'affichage du discours du
président du Conseil et, s'adressant
en particulier aux anciens combat-
tants, il proclame que, Jaurès vivant,
jamais le groupe socialiste n'aurait
voté cet affichage; il termine par une
citation de Jaurès : « La France ne
puisera pas sa force dans les alliances
militaires, mais dans la pratique
d'une politique de loyauté, de clarté,
de désintéressement et de paix.
Il conclut, toutefois, d'une façon
inattendue en disant qu'on peut con-
tinuer au cabinet actuel un soutien,
mais un soutien étroitement sur-
veillé.
M. Le Guennic. délégué des Côtes-
du-Nord, dit qu'il faut tenir compte
des contingences. Il affirme donc qu'il
faut soutenir le cabinet actuel, dont
la seule présence est un progrès réel
de la démocratie.
— La révolution est une formule péri-
niée, conclut-il. Ce n'est pas par la guerre,
civile que s'affirmera le socialisme mOIl-
dial.
M. Weilhoif, de la Seine, se pro-
nonce également pour la politique
de soutien et pour l'approbation du
rapport Blum. Il ne voit, d'ailleurs,
qu'avantages à l'alliance des socia-
listes et des radicaux.
— C'est grâce à notre appui, dit-il,
que les radicaux ont pu instituer un gou-
vernement et que nous avons, de concert,
chassé M. Millerand. C'est grâce à notre
appui que le gouvernement actuel a re-
connu le droit syndical aux fonction-
naires.
-•M.- Fritz, délégué cPtIle-el-Vilalne,
dit que le gouvernement n'a pas été
suffisamment énergique dans ce dé-
partement où ses agents ont laissé
s'organiser une véritable chouanne-
rie avec des cadres et des armes. On
a bien changé récemment le préfet,
mais, pour lui, ce n'est pas suffisant.
Le gouvernement doit agir pour ré-
primer la réaction, et le groupe so-
cialiste ne doit le soutenir que s'il
agit dans ce sens.
M. Fourcade. du Gers, raconte des
histoires locales.
M. Marro, du Rhône, dit que cette
fédération a voté une motion ap-
prouvant l'attitude du groupe au
Parlement pour solidariser complè-
tement tous les militants avec les
élus. Mais, tout de même, il faut
bien constater que la yie est de plus
en plus chère, que la classe ouvrière
est découragée.
L'orateur invite le groupe à agir
à la Chambre et à juguler l'opposi-
tion.
— Quant au Séaat, dit-il, s'il ne
marche pas, qu'on le balaie aussi.
L'APRÈS=MIDI
Dans l'après-midi, on entend quel-
ques opposants. M. Zyromski, de la
Seine, blâme l'attitude des élus so-
cialistes à la Chamb(re depuis le dé-
but de la législature. Il estime qu'ils
ont perdu de vue la véritable doc-
trine socialiste. Et il demande au
congrès, de les condamner.
M. Bonafous, de la Seine, partage
ce sentiment. Mais il se refuse à
condamner les élus. Pour lui, la po-
litique de soutien a été mal prati-
quée.
M. Compère-More!, député du
Gard, prononce un discours assez
nuancé. Au lendemain du 11 mai, il
ne pensait pas que la politique de
soutien irait aussi loin.
M. Compère-Morel pense que la po-
litique fie soutien ne peut aller jusqu'à
la collaboration. Cette politique n'est
qu'accidentelle. Co qui préoccupe
M. Compère-Morel, c'est l'unité de
vote au sein du groupe parlementaire.
L'orateur constate qu'à trois ou qua-
tre votes près, l'unité de vote a été
observée. Puis H souligne l'effort des
élus socialistes en présence de l'op-
position. Le socialisme est à la Cham-
bre l'animateur de la démocratie. Mais
ii faut s'efforcer de donner l'impres-
sion au prolétariat qu'il reste un parti
de classe. A cette tâche, les députés
socialistes se consacrent.
— Ce qui importe, conclut M. Com-
père-Morel, c'est qu'un vote unanime
sorte ¡le ce congrès. Pour cela, faisons
abstraction un instant des principes et
de la doctrine que nul ne songe à ou-
blier.
Discours de M. Léon Blum
M. Léon Blum, secrétaire du groupe
parlementaire, prend la parole après
M. Compère-Morel.
II croit, qu'on a commis une erreur,
en mêlant la politique de soutien au
rapport du groupe parlementaire.
Que reproche-t-on- aux élus socia-
listes? D'avoir conclu un pacte avec
te gouvernement? D'être revenus à la
« délégation des gauches »? D'avoir
inauguré une politique nouvelle pour
le parti? De prendre la responsabilité1
de l'échec oÙ peut aboutir ia poli-,
tique cie soutien, ce qui amènerait la
participation ministérielle.
• M. Léon Blum se prononce contre
toute participation. Ce qu'il y a de
paradoxal, c'est que, si la politique
le soutien produisait son max amm
cl cil et s, l'intervention socialiste pas-
serait inaperçue. On peut en tiret' ar-
gument, contre la politique de SOll-
Lien. mais cela ne peut justifier l'op-
position de ceux qui la condamnent
L'orateur proteste contre la phrase
de la motion qui a parlé de glisse-
ment. Il n'y a pas plus de gliss. [lient
qu'il n'y a de ministère Herriot-
Blum, « ainsi que le disent les rcac-
tionnaires et les communistes ", Ft
M. Léon Blum affirmo- que, lorsqu'il
parle à la tribune de la Chambre,
c'est comme fidèle interprète des dé-
cisions du groupe socialiste.
Poursuivant sa démonstration, le
député de la Seine demande au
congrès de dire ce qu'il veut :
— Descendons au fond de notre con-
science. Il faut que le parti dise claite
ment sa volonté. Les élus "socialistes d '-
mandent une direction. La politique de
soutien, qui n'it'a pas il la participa1 : un
doit continuer. L'opinion généra! du
pays l'exige. Chacun comprend qu'i. y 't
un assainissement dans la politique "du
pays. La politique de soutien ne peut
être rompue qu'en face d'un événement
grave.
Est-ce à dire que l,a politique do
fien ne doit pas être conditionnée ? Elie
doit l'être, at1n qu'elle n'aitle pas jus-
qu'à la participation dont certains se ré-
clament.
Examinant la situation des partis
politiques, l'orateur distingue entre
le radicalisme die M. Clemenceau c4. le
radicalisme de M. Herriot, conforme
à la tradition républicaine de la Ré-
volution de 1848, et qui tend vers
l'internationalisme. Le socialisme na
pas intérêt à rejeter les éléments de
ce radicalisme. Un jour viendra où
les conditions économiques mettront
eh présence deux partis .seulenH'n:
celui de la révolution sociale et celui
du conservatisme le plus absolu.
M. Léon Blum constate que nul ne
1 M. LÉON BLUM
(Pliot. ilenrl Manuel.,'
demande une politique d'opposition
systématique.
— Et le pouvoir ?'Si nou's le prenons
entièrement, nous serions a.ppuyM par
de prolétariat, tfar le pouvoir socialislf
serait une opposition au régime ca.pH.t-
l:'ste.
Mais pouvoir et politique de soutien
présentent des difficultés et des respoll-
sabililfls. Prenons ensemble ces respon-
sabilités. On a parlé de tendances. Elles
sont l'effet de la force croissante du
parti: elles ne doivent pas nous diviser.
Le rapport du groupe socialiste au Par-
lement doit donc être approuvé.
Il faut l'unanimité pour que le pays
comprenne notre action à la Chambre.
Dans ie cas contraire, nos adversaires
profileraient de la moindre fissure pour
diminuer le socialisme.
M. Léon Blum, en quittant la tri-
bune, est longuement applaudi.
La motion de conciliation
de M. Paul Faure
M. Mauranges, de la minorité de la
Seine, approuve sans réserves le
groupe parlementaire et il répond
point par point, aux arguments de ce
matin de M. Gouttenoire de Toury.
En .particuiier, il dit :
— Est-ce que ce n'est pns une chose
nouvelle que de voir le ministre de l'In-
térieur soutenir les grévistes de Douur-
nenez contre leurs patrons?
M. Paul Faure, secrétaire général
du parti et députe de Saône-et-Loire,
soutient la motion de cette Fédéral ion,
motion de conciliation. Il montre la
différence entre i'e cabinet Herriot et
le cabinet Poincaré. Il dit aussi, a pro-
pos des incidents de Douarnenez, que
c'est la première fois que l'on voit un
gouvernement envoyer de l'argent aux
grévistes ; ill montre aussi tout oe qu'à
obtenu dans la rédaction des projets
gouvernementaux le travail dcs soi Jtl-
listes à la tribune et dans les comnu -
sions, puis il rappelle la situation
douloureuse et aussi misérablie du
parti au lendemain du triomphe (1"3
communistes au congrès de Tours.
— Le parti n'a pu se sauver, ajoute-t-il,
que grâce à l'unanimité qui, depuis ne
s'esl pas démentie une minute. Il saut
que cette unanimité se retrouve pour le
vote d'une motion qui montrera la force
du parti et décevra les espérances de la
réaction el des communistes.
Le contres fait une véritable ova-
tion à M. Paul F'atij-e,.
On entend encore un orateur, mais
il-est tard. On nomme la commission
des résolutions et la suite est ren-
vovée à de^main. -1 - *
A New-York le brouillard
provoque des accidents
NEW-YonK, 9 février.— Un brouil-
lard très épais est tombé sur New-
York aujourd'hui ; de nombreux
accidents se sont produits. Une colli-
sion a eu lieu sur la ligne du chemin
de fer aérien métropolitain; au total,
trois personnes ont été tuées et
douze autres blessées.'
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.58%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.58%.
- Auteurs similaires Brussaux Eugène Brussaux Eugène /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Brussaux Eugène" or dc.contributor adj "Brussaux Eugène")[8 pièces relatives à la mission d'Eugène Brussaux au Congo, en Oubangui et au Tchad, projet, curriculum vitae, correspondance le concernant / Eugène Brussaux] /ark:/12148/btv1b10870127c.highres Vocabulaire des langues Peule - Baya - Moundan - M Boum - Toubouri - Laka / par E. Brussaux /ark:/12148/btv1b55013975k.highresMuston Étienne Muston Étienne /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Muston Étienne" or dc.contributor adj "Muston Étienne")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4603917j/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4603917j/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4603917j/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k4603917j/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4603917j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4603917j
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k4603917j/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest