Titre : Les Droits de l'homme / fondateur Henri Deloncle
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-10-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759074m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 octobre 1899 05 octobre 1899
Description : 1899/10/05 (A2,N627). 1899/10/05 (A2,N627).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6817808n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5700
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2016
LE ITTMERO
JEUDI 5 OCTOBRE H
DROITS DE L'HOMME
. Ordre et Progrès par la Révolution f rançaiae
abonnements
PARIS : 1 an, 20 fr.; 6 mois, 10 fr.; 3 mois, 8 tt. 80
FRANCE ET ALGERIE : 1 24 fr.; 6 mois, <3 fr.; 3 mois, 7 franes
ÉTEANCER : 1 an, 38 fr.; 6 mois, 18 fr,; 3 mois, 10 francs
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
142 — Rue Montmartre — 142
lks ANNONCES son REÇUES ena n. LAGRANGE, au n c*
a place de la Bourse, 8, et aus Bureaux du so ur.
Lfl» MANUSCRITS NON INSÉRÉS NB SONT PAS RENDUS T
TÉLÉPHONE N 101.91
ilocantondeOrhapnrouos
de concorde naturelles d o
diversenc abitants ; 11 les et
sepurand grandeur de la
nepubligus discours une thé
APTOStGes de blanc et PO
filles, s est avancée vers M. D
quels fille lui a remisses]
zeuolularecite des vers con
cipcptrans“aans la mairie, i
i. République a reçu succe
lus du canton el tesronctior
LE GOUVERNEMENT ET LA GREVE DU CREUSOT
“Wary
obstruction.
continue à la
Haute - Cour
a Grève du Creosot
Les tentatives de conciliation faites
par le préfet ont échoué, et ce n’est pas
aar un différend d’intérêts, sur une
question de salaire que les parties re-
nsent de s’entendre. Les ouvriers, qui
tnt fait preuve d’une réelle modération,
ae veulent pas admettre que l’effort
qu’ils ont fait puisse être imputé à
crime à quelques-uns d’entre eux. Ils
posent cette seule condition qu’aucun
renvoi motivé par la grève ne sera dé
cidé. Et l’on ne peut que les féliciter de
l’esprit de généreuse solidarité dont ils
donnent, en la circonstance, une nou
velle preuve.
Mais M. Schneider ne veut prendre
xucun engagement. Il reste intraitable
sur la question de renvoi, et semble
l'autant moins disposé à faire lo sacri-
ice de son amour-propre que l'intérêt
du parti auquel il appartient l’engage
à prolongera crise.Il en souffrira dans
ses intérêts industriels, il imposera à
toute une population laborieuse et
honnête, ses cruelles privations, mais
le député réactionnaire se consolera
des mécomptes du chef d’usine par
cette pensée que la crise qu’il prolonge
aura son retentissement dans la politi
que, il pourrait mettre en mauvaise
posture le gouvernement.
C’est la la tactique, c’est là, n’en
doutons pas, la véritable raison de la
résistance obstinée opposée par M.
Schneider aux plus légitimes revendi
cations.
Et les ouvriers le comprendront. Ils
ont su conserver, dansces circonstan
ces difficiles, une dignité d’attitude
qui commande la sympathie. Qu’ils
méditent aujourd’hui les conseils que
donnait M. Millerand aux travailleurs
qui le recevaient avant-hier à Limoges,
et qu’ils se rappellent que pour arriver
à la réalisation de leurs légitimes es-
érances, s’il faut de la volonté et de
a persévérance, il faut aussi de la sa
gesse.
! Certes, nous ne leur conseillods pas
de capituler, de sacrifier aux rancunes
personnelles de M. Schneider les liens
de solidarité qui les unissent et qui font
leur force.Qu’ils luttent et qu’ils triom-
hent ; nous ne pouvons pas ici formu-
er un autre souhait. Mais qu’ils luttent
méthodiquement, sans révolte et sans
violence. Et qu’ils ne rendent pas leur
triomphe impossible eu mettantle gou
vernement dans l’obligation de proté
ger l’ordre contre des manifestations
: inconsidérées et dangereuses.
• On se demande, par exemple, de
quelle utilité pourra être pour la cause
des grévistes, l’exode projeté vers
Paris ?
Il sera peut-être bien difficile, une
fois entrés dans cette voie de conser
ver la modération, des bagarres sont à
.craindre, le gouvernement devra ré
primer le désordre, et cette initiative
dont le mobile ne nous apparaît pas
rès clairement, aura eu pour seul
trésultat, en rendant beaucoup moins
favorable la situation des grévistes,
de 'créer une situation politique très
périlleuse pour le gouvernement et
pour la République.
M. Millerand a pu dire avec raison
à Limoges que c’était parmi les ou
vriers que le gouvernemant avait
trouvé les défenseurs les plus énergi
ques de la République. Qu’ils se mon
trent en cette circontance, aussi clair
voyants qu'ils ont été fidèles, qu'ils ne
se laissent pas entraîner, par des amis
•imprudents ou par des traîtres, à des
manœuvres qui se retourneraient con
tre eux, et que nos adversaires atten
dent et provoqueront au besoin
pour les exploiter contre le gouverne
ment et contre la République.
Ils peuvent prendre part à l’œuvre
de défense républicaine, en ne se prê
tant pas aux tentatives de diversion
des réactionnaires. Et, ce faisant, ils
serviront mieux leurs intérêts que par
des manifestations forcément tumul
tueuses et condamnées d’avance à
l’insuccès.
ç Jacques SERVAN.
On nous assure que la responsabilité de
ce gros homme dans certaines manœuvres
se rattachant au complot nationaliste se
rait d’ores et déjà établie. Si on ne l’im
plique pas dans les poursuites, c'est par
égard à son passé républicain.
Toutefois, M. Baduel ferait bien, dans
son intérêt, de ne pas pousser à bout la pa
tience de ses anciens amis. Et puisqu’on
ne veut pas le faire asseoir sur le banc des
accusés, qu’il ait au moins la pudeur de
comprendre que. sa place n’est pas dans
le fauteuil d'un juge de la Haute-Cour
Qu’il se récuse,
J. V,
les amis de Rochetort
Nous avons parlé de la manifestation
que les réactionnaires du Tarn prépa
rent à Albi. Les organisateurs sont les
barons Reille, I e marquis de Solage, l’ami
ral Rieunier. le duc d’Elchingen et une
foule de hobereaux de la région.On assure
que de nombreux curés du diocèse d’Al-
bi ont envoyé leur adhésion et assiste
ront au banquet.
Aussi avons-nous lu sans étonnement
dans V intransigeant de ce matin un ar
ticle dithyrambique en faveur de cette
manifestation.
« Nous invitons tous nos amis de la
région à se joindre aux protestataires »,
lit-on dans cet article.
Rochefort peut être tranquille : tous
ses amis y seront, puisque ce sont en
même temps ceux des monarchistes,des
bonapartistes, des cléricaux et les lec
teurs de la Croix.
La Situation politique
Le procès de la Haute-Cour.
La rentrée des Chambres.
M. Méline lâché.
Il paraît à peu près certain que les au
diences de la Haute Cour commenceront le
2 novembre. La décision prise par la com
mission d’enquête do diviser les inculpés
pour l’interrogatoire qu’elle leur ferait su
bir en trois groupes distincts doit, sem-
ble-t-il, avoir pour résultat de simplifier sa
bosogne d’instruction. Cette division doit
rendre aussi l'instruction plus rapide en
coupant court aux complications et aux
longueurs des incidents soulevés par cer
tains inculpés qui se défendent d’avoir con
certé avec leurs coaccusés l’organisation
commune d'un complot général. Il est pos
sible qu’en définitive, la commission d'en
quête soumette au jugement de la Haute
Cour non plus un complot unique, mais
trois complots organisés chacun de leur
côté par le parti royaliste, le parti plébisci
taire et le parti antisémite.
Nous devons signaler, en ce qui concerne
ce dernier, un bruit d’après lequel la police
aurait été exactement renseignée sur les
agissements des antisémites pur des com
pagnons mêmes de M. Guérin. Ils auraient
fourni, dit-on, des indications fort édifian
tes sur l’organisation du complot ourdi
par les principaux meneurs de la ligue an
tisémitique.
Quant à la rentrée des Chambres, il se
confirme qu’elle aura décidément lieu le
7 novembre. La division qui s’est récem
ment produite dans le parti de M. Méline
va prendre, dès le premier jour un carac
tère aigu. Ou prête, en effet, à MM. Ribot,
Dupuy, Aynard et Cochery l’intention de
provoquer dès la rentrée, une réunion du
groupe progressiste qui se terminera vrai
semblablement par une scission définitive
entre les anciens défenseurs du ministère
Méline.
M. Méline semble appelé à ne plus être
d’ici un mois que le chef du parti nationa
liste. C'est assurément pour cet homme,
une triste fin, mais il faut convenir qu’il a
fait tout ce qu’il fallait pour en arriver-là.
Le meurtre rituel
gue dont les juifs ne sont pas les seuls à
connaître la grammaire et les mots.1
Or, non seulement le meurtre rituel n’est
recommandé nulle part, mais dans aucune
ligne on ne surprend la moindre allusion a
rien de semblable.
D’où vient alors cette fausse accusa
tion, qui a pesé pendant le moyen âge,
sur la race sémitique toute entière? En
voici l’explication décisive donnée par le
savant professeur :
A l’origine du christianisme, on confon
dait Israël et les chrétiens, surtout à Rome
où les adeptes de la foi nouvelle se recru
tèrent presque tous dans la communauté
juive. Quand les empereurs firent les gran
des saignées que i’on appelle les persécu
tions, dislinguerent-ils entre les deux ra
meaux partis du même tronc ? Ne pen
saient ils pas frapper Moïse aussi bien que
Jésus, les Juifs aussi bien que les chrétiens?
On ne les séparait pas.
Or, les derniers, cachés dans les cata
combes, célébraient très secrètement leurs
mystères, dont le principal était lo mystère
eucharistique. Cependant, il en transpira
quelque chose. Le « prenez et mangez,ceci
est mon corps », le « prenez et buvez, ceci
est mon sang », filtra discrètement au
dehors, sans que l'on en comprit bien h si-
gnification. On s’imagina — des his oriens
en font foi — que les affiliés au culte orien
tal mangearen. véritablement un corps hu
main. Or, comme les corps d'enfants ou de
jeunes filles sont infiniment plus tendres,
on en conclut qu’ils s’en procuraient de
préfércuce pour leurs horribles banquets
religieux.
De telle sorte que ce préjugé néfaste
trouve sa source dans la prarique même
de la messe catholique ’
Voilà comment se créent les légendes.
Notre confrère conclut :
Bncore une fois, il n’y a pas eu meurtre
rituel', toujours le sacrifice humain a été
proscrit des temples d’Israël.
M. Ledvaire commet seulement une
erreur, en parlants d’aveux faits par le
juif Hilsner, et de de l’exécution capitale
qui s’en suivit. Hilsner n‘a jamais avoué,
et l’empereur François-Joseph n'a pas
encore ordonné qu’il serait outre à la
mise en mort du condamné.
Celui-ciest toujours en cellule, en atten
dant qu’on statue sur son sort.
Les réflexions de M. Ledivain démolis
sant une fois de plus la calomnie meur
tre rituel, pouraont peut-être même
suggérer d’utiles réflexions aux gouver
nants autrichiens, avant qu'ils consen
tent à se déshonorer en devenant les
compices des intrigants antisémites qui
ont voulu leur * Dreyfus » — et sont sur
le point de l'obtenir.
, Maître Jacques.
JOLIES FAMILLES
tout d’abord
l'abord, que ce porteur ait été fusillé,
ombre de jugement ; le lieutenant
Mercier l’a tué lui-même d'un coup de re-
sans
vol ver.
Les papas commettent des crimes en
France, les fils en Afrique. Jolies famil
les 1
Il faut espérer, toutefois, que, d‘ici-là,
la cause de ces quotidiens scandales aura
été supprimée de nouveau. M. Leygues
ne peut tolérer davantage, pour la joie des
petits crevés du noble faubourg, un pré
texte à manifestations anti-républi
caines.
WÉCHOS
L E MONUMENT SCHEURER-
KESTNER
MM. Henri Brisson, Charles Risler,
Sarrut, Gast, Poirier et Desmons, séna
teurs ; Guieysse, député, ancien ministre,
et Philippe Berger, membre de l’Institut,
ont accepté de faire partie du comité du
monument Scheurer-Kestner.
La souscription du a Siècle atteint
25,000 francs.
UN PEU DE PUDEUR
Nous avons dit que M. Felgères, le men
tor de Thiébaud et de Judet, était aussi
"homme de confiance du sénateur Baduel,
Au Massif centra.
M. Ledrain revient ce matin, dans
l'Eclair, sur cette question du crime ri
tuel que les antisémites ont soulevée à
nouveau, à l’occasion de ce procès de
Polna, où un juif hongrois, Hilsner, a
été récemment condamné à mort, sans
preuves suffisantes.
M. Ledrain était certes qualifié pour
donner son avis sur cette question, lui
qui connaît admirablement les dogmes
et les livres religieux juifs, et qui n’a ja
mais professé une sympathie exagérée à
leur endroit.
Eh bien, à son avis, il est absolument
inexact de prétendre parler aujourd’hui
de crime commis dans un but rituel.
Parlant de la religion israélite, M. Le
drain fait le raisonnement suivant :
Nous connaissons ses rites, la façon dont
se confectionnent les maççolh ou pains azy
mes, et toutes les moindres cérémonies de
la Pâque. Le culte a été réglé par le Rituel
d’Ezéchiel. par les livres attribnés à Moïse,
et en particulier par le L'Vi’ique. Dans lo
Talmud sont précisés encore certains
points à l’usage des dévots israélites. Il n'y
a donc aucun mystère dans la manière dont
les juifs honorent officiellement la divinité.
Pas l’ombre de secret chez eux, ni aucun
voile tiré entre leurs prescriptions et l’œil
des profanes. Les livres dans lesquels sont
fixés les plus minces détails do ce qui se
passe dans leurs temples sont là. tout ou
verts devant nous et écrits dans une lan-
Les généraux de mensonge et de faux
n’ont pas de chance avec leur progéni
ture. Il semble que la fa’alité se venge
sur leurs enfants des crimes commis par
eux.
On connaît les crimes t abominables
commis par le jeune Ghanoine.de compte
et demi avec son compagnon Voulet.
L’Aurore narre en ces termes les hauts
faits du jeune Mercier :
Comme le fils Chanoine, l'un des fils Mer
cier s’est fait envoyer en mission, quelque
part, en Afrique. Il y marche sur les traces
de Voulet. si l’on en croit l'histoire racon
tée dernièrement au conseil des ministres.
Mercier fils avait si bien maltraité un de
ses poreurs que le malheureux s’était en
fui sur le territoire anglais. Mercier fils l’y
rattrapa.
Le gouverneur de la colonie anglaise fit
réclamer son réfugié au fils du général
faussaire.
Celui ci, avant d'ouvrir la lettre qui lui
était apportée par l’envoyé du représentant
de la reine, fit fusiller le porteur — puis ré-
pondit à l’émissaire que la réclamation lui
était envoyée trop tard.
Ce sans-gêne n a pas été du goût de l’An
gleterre, qui a protesté auprès du gouver
nement français, et un petit incident diplo
matique en estrésulté.
Un rédacteur de l'Agence Nationale,
a pu voir M. le lieutenant Mercier, qui
est revenu du Soudan.
Après avoir pris connaissance de la
note en question, le lieutenant Mercier a
répondu :
— Je me refuse absolument à donner
toute espèce de renseignements à ce
sujet.
— Alo"s, mon lieutenant, vous démentez
purement et simplement les faits qui vous
sont reprochés ?
— Mais, non, répond le lieutenant Mer
cier; je n’ai rien à démentir ni à confir
mer. * ,
Le mutisme de ce jeune homme est
tout naturel. Une dément pas parce qu’il
ne le peut pas. Voici en effet comment
le Matin confirme le récit de VAurore :
il n’y a malheureusement pas le moindre
doute à conserver sur la réalité d’un fait
dont la presse a commencé à parler dès
hier. Un des fils de M. le général Mercier,
lieutenant de cavalerie, actuellement hors
cadre, au Soudan, a mis à mort un de ses
porteurs, au cours d’une récente mission.
Ce meurtre s’est produit dans des condi-"
tions particulièrement cruelles, eide plus
a failli créer un incident des plus graves. Il
n'est même pas inexact, comme on le croyait
UN B R A VE HO MM IL
M. Etienne Charavay, l'expert en écri
tures bien connu, est mort subitement
hier dans sa maison de Brolles, près de
Melun.
Etienne Charavay, sorti de l’Ecole des
Chartes avec le diptome d’archiviste pa-
léographe,a consacré toute son existence
à des travaux d’érudition etd’épigraphie.
On sait qu’en 1894 il fut l’un des experts
désignés pour examiner l’écriture du
bordereau . Il l’attribua au capitaine
Dreyfus, tout en proclamant bien haut
qu’il ne condamnerait jamais personne
sur la foi d'un expert en écritures.
Charavay s’était trompé, mais quand
l’écriture d’Esterhazy lui apporta la ré
vélation de son erreur, il se sentit envahi
ae remords angoissants, et très loyale
ment, devant le Conseil de guerre, il
libéra solennellement sa conscience.
C'est un honnête citoyen qui s’en va
quelques jours après Scheurer-Kestner.
Mais de tels hommes méritent de vivre
dans notre souvenir et ne seront point
oubliés.
L E PETIT MUET
MM. Marinoni, Judet et Ellisen ont deux
manières de travailler à l’empoisonne
ment de leur million de clients. Ou bien
ils dénaturent les textes, les tronquent,
ne se gênent point pour tailler à même
les décisions de justice, ou bien ils pas
sent carrément sous silence les faits trop
embarrassants.
C'est ainsi qu’hier le Petit Moniteur—
qui souvent se transforme en petit muet,
n’a pas soufflé mot du rapport officiel
sur l’assassinat du lieutenant-colonel
Klobb et du lieuteuant Meynier par la
mission Voulet-Ghanoine.
Par contre, dans le même numéro, on
peut lire force détails sur l’érection pro
chaine du crucifix sur les bâtisses du Sa
cré-Cœur. Je n'aurai pas la naïveté d’y
aller d’un commentaire indigné, car tout
glisse sur la peau de requin des malan
drins de la rotative.
LES BAYA DOS
Savez-vous ce qu’est un bai/ados ? Il
paraît que tous les hommes embauches
dans les bandes antisémites par Dubuc et
Guérin devàient, le jour de l’exécution
du complot, être armés de matraques et
de bayados. Les matraques, on connaît
cela, mais les bayados ?
Eh bien ! on n’ignore plus aujourd’hui
le genre de cette arme étrange. A en
croire un ex-fabricant de cannes, le baya
dos est un « bois d'une essence particu
lière qui sert à fabriquer des cannes très
résistantes; il est originaire de Bahia
(Brésil), de là le nom de bayados. »
Nous voilà donc édifiés : c’est à grands
coups de cannes brésiliennes qu’on nous
eût rompu l’échine en cas d’émeute. Le
terme est joli, décidément ; aussi serait-
il grand dommage de le laisser perdre.
Trouvez-vous pas que le mot de bayados
désignerait très clairement tous les ma
landrins, les gens sans aveu qui vendent
pour quelque monnaie, aux meneurs an
tisémites. ou orléanistes leur conscience
et leurs poings de brutes ?
UNE CHANSON SÉDITIEUSE
Depuis que la chanson d’Antonin
Louis, La, Charette, que la censure avait
tout d’abord interdite, est reprise à l’El-
dorado, ce ne sont, chaque soir, dans ce
music-hall que cris, tapages, manifesta
tions contradictoires, altercations, par
fois coups de canne et gifles échangées.
Les jeunes vernis de l’Cillet blanc mè
nent le branle des voyous à leur solde,
qui conspuent la République et Loubet :
il est du dernier chanle-clair de se mon
trer là ; tout le noble faubourg y courra.
Nul, d’ailleurs n’ose empêcher ces élé
gants de s’amusera leur façon. Huissiers
et agents de service laissent faire : tant
pis si l'on brutalise quelque bon républi
cain manifestant ses convictions.
Mais de telles scènes appellent d'inévi
tables représailles ; gare, que quelque
soir, une douzaine de gars solides inter
viennent ! on verra alors la belle déban
dade : ce sera pire qu’à Auteuii.
SAGES MESURES
Le préfet d’Alger vient de prendre
une décision qui s’imposait, depuis plu
sieurs mois. Deux Sociétés : le Club
gymnastique et la Société musicale a l'A
fricaine », de Mustapha, présidée par M.
Edouardo Drumonte Symtado de Argel,
ont été dissoutes par lui. Il paraît que les
jeunes gymnastes mettaient eu pratique,
parfois dans les manifestations politi
ques, les leçons de canne, de boxe et de
chausson qu’on leur avait donné au Club,
et que l’Africaine abusait par trop de la
« Marseillaise antijuive », toutes les lois
qu'elle trouvait prétexte à concert, pour
exaspérer les sentiments violents d'une
partie de la population.
Il convient de féliciter M. Lutaud de
ces sages mesures, dont les travailleurs
d’Alger et de Mustapha éprouveront sans
doute bientôt les heureux effets. En tout
cas, il y aura moins de bruit, doréna
vant, dans le Landerneau algérien.
n était pas en cause; le conseil de guer. ,
Rennes avait prononcé un jugement ave. "
circonstances atténuantes qui etait une façon S
reconnaître le manque de preuves contra
Votre gouverne-août a parfaitement bien fur
de gracier cet innocent; il est sorti d’un ma
vais pas à son honneur et à 1 honneur de h
France. Maintenant la tranquillité renaîtra dm
les esprits, on oubliera, on travaillera cha
vous. Jen ai pour garant votre président.
conseil, M. Waldeck-Rousseau, que j’ai conn
et apprécié quand j'étais ambassadeur à par.,
c’est un homme de grand talent politique et
haute sagesse ; c était un ami de Gambetta, ’
u HAUTE-COUR
SECTION DE BARBI
Une section de la Ligue f
• défense des Droits de l 11c
la,di vient de se constituer.
Elle a nommé un comité cd
^Président d’honneur M.
telleau, chevallier de la Lég
“aident, M. Ch. Drilhon ;
Présustave Boutelleau; se
Tombes nives Gabriel I
rier M. Em. Drilhon. .
La section de Barbezieux
voyé au gouvernement une il
conçue ; 1
ta section barbezilienne de
Droits de l'Homme et du Citot
ministère Waldeck-Rousseau
France de son entière adhes
Sur de défense républicaine!
9 la responsabilité devant
membres sont de plus en plus
rSace toujours renouvelée!
au nationalisme et du. clérici
il suffit d’opposerune index il
assurer le triomphe de nos il
ragns adresse au président I
respectueuses félicitations ifl
dont il vient de s'honorer, fl
du ministre de la guerre, et C
comme un premier pas very
doit être assurée à tout Citoys
Cet ordre du jour indique!
l'esprit qui présidera à lacti
tion. |
SUICIDE D'UN CHEVAL U..
Les Méridionaux ne doutent de rien.
Voici en effet le récit émouvant qu’on
peut lire dans un journal de Montpel
lier :
— Un brave cheval de gendarme, dé
goûté de son honorable service ou jaloux
de la mort héroïque couronnant parfois
la carrière de ses congénères militaires,
a mis, hier, fin à ses jours dans les plus
dramatiques et pittoresques circon
stances.
Monté par un brigadier de gendarme
rie, ce romanesque quadrupède . descen
dait tranquillement, vers 10 heures du
matin, le cours Gambetta, n’ayant abso
lument rien dans l’allure qui put taire
soupçonner ses funestes projets, lorsque
aperçevant une charette, il fonça brus
quement sur elle, d'un élan pareil à celui
des vaillantes montures de cuirassiers
que Reischoffen immortalisa.
La malheureuse bête avait calculé si
juste, avait mis tant de fougue en cette
course suprême qu’elle vint heurter du
oitrail un des brancards de la charrette,
equel pénétra d’environ 10 centimètres
dans le corps de l’animal.
La mort occasionnée par une telle
blessure fut si prompte, si foudroyante,
qu’avant de s’abattre comme une masse,
l’étrangedésespéré demeura encore quel
ques secondes droit, immobilisé sur ses
quatre jambes raidies.
La gendarmerie vint, peu après, met
tre fin à la curiosité aussi naturelle qu’é
mue de la population, en enlevant elle-
même, avec tous les honneurs dus à une
mort & peu banale, le cadavre de ce héros
de la journée.
— Un vrai poème, cette narration !
Gil.
Ordres du jour
On nous communique les ordres du jour
suivants ;
La Grande Loge de France (Fédération
des Loges Ecossaises de la France et de
ses dépendances) réunie le lundi 2 octobre
1890, exprime ses sentiments de respec-
tueuse reconnaissance au Président Loubet
et au Gouvernement de la République pour
l’acte de justice qu'ils viennent d’accom
plir en graciant le capitaine Alfred Drey
fus, acte qui prélude à la défaite de toutes
les factices réactionnaires coalisées et au
triomphe définitif du droit et de la vérité.
Elle rappellera au Gouvernement que le
cléricalisme est toujours l’ennemi.
La Grande Loge de France (Fédération
des Maçons Ecossais de la France et ses
dépendances) réunie le lundi 2 octobre
1899 demande que l’inauguration du monu
ment « Le Triomphe de la République »
ait lieu dans un délai très rapproché, et
qu’il soit donné à cette célébration le plus
d'éclat possible afin de montrer à la réac
tion cléricale, militaire et monarchiste
que la nation sera toujours debout pour la
défense de la République.
L’OPINION DU PRINCE DK HOHENLOHE
Un rédacteur du Figaro, invité à la soirée
donnée en son palais de Berlin par le princa
do Hohenlohe en l’honneur des membres
du7- congrès international de géographie,
a causé avec le chancelier de l'empire d'Al
lemagne. Voici un passage des déclarations
du chancelier :
La conversation s’est engagée sur les
livres que l’un des membre- du congrès,
M. Grandidier, a écrits sur Madagascar.
A propos de cette triste question Dreyfus,
votre gouvernement a donné des preuves de
beaucoup de bon sens et de sérieux. La bour
rasque est aujourd'hui passée ; c'est fini cette
question, et cela grâce à l'attitude de votre
gouvernement. La situation était des plus dil-
elles One pouvait-on faire? Votre état major
L’obstruction. — La conspiration Gros
jean. —L'ami de Mme Bercet. -
Deux nationalistes en Aile*
magne. — Poursui
tes opportunes
te
dans i
lution
COMITE DU LOI
comité départementa
sa dernière réunion,
i suivante à l’unanimi
Les
avocats des inculpés poursuivent
leurs efforts dans le sens de l’obstruction
Le marquis de la procédure tend à devenu
le refuge des criminels que sont leurs
clients.
L'ajournement des interrogatoires à venir
se complique d’une requête en nullité de:
interrogatoires déjà subis. Ce sont les avo
cals déroulédistes, le grotesque Horaboste.
en tê.e, qui se proposent de soulever ce
nouvel incident.
M. de Chevilly, qui est soigné dans une
ma son de santé d’Auteuil et qu’on avait ou
blié de prévenir du contre-ordre donné, est
seul venu au Luxembourg. Il en a éléquitte
pour une promenade hygiénique en fiacre.
Le Complot Grosjean
On sait aujourd’hui que le personnage
qui a informé notre confrère Bertol-Graivil
et qui a fourni les éléments de son article
de l'Etoile belge est M. Meleot, avocat gene
ral à la Cour de Cassation.
M. Melcot a, du reste, été entendu dès
hier, par M. Bérenger.
C'est, parait il, au cours de leur villégis
lure à Cayeux-sur-Mer, où ils se sont trou
vés ensemble dernièrement, qus M. Melco
et M. Bertsol-Graivil se sont entretenus de
faits que ce dernier a raconte dans l’EtoiU
Belge.
On ajoute que M. Mclcot, qui était encor
à Cayeux lundi, a été mandé par dépèche.
Dans tous les cas il est arrivé au Luxem
bourg vers quatre heures du soir, et il ou
est reparti qu'à six heures un quirt.
On du qu’il a été de nouveau convoqr
pour aujourd'hui, en même temps que"
Berthol-Grai vil. .
M. Grosgean a compris que la situant
devenait grave pour lui et il a mis la frod
tière entre lui et les magistrats instruc
leurs. On ledit àSpa, ou plutôt en Allema
gne ou il voyagerait ave? son amie, h riche
“me Bernet chez laquelle il avait un pie"
-à-terre à Paris. .
Un autre des conjurés, le juif port"6"
Barrés, se trouverait, comme par hasdr"
également hors de France. Ce psych00g"
décadent et nationaliste voyagerait a.3
en Allemagne. „ .
Décidment les gens de « la France
Français » ont un goût bien prononce P.
l’Allemagne! . .
Au surplus, M. Bérenger aurait signe un
mandat d'amener contre M. Grosjeatt
Le fils Maillard
On annonce que M. Andrieux, Tance
préfet de police et député, a été chotsh
M. Maillard, fils du général comman,
l’Ecole de Saint-Cyr, inculpé à raison es
plébiscite qu’il aurait organise P 1 ™ "
officiers, par l'organe du Petit Français
Les perquisitions en province
On mande de Bordeaus : 8
Des perquisitions ont eu lieu che.se
taille, président du comité de U Je “ a*
royaliste de Bordeaux, et dans D / de
vers quatre heures, au siège du -0 1
la Jeunesse royaliste. de
On assure qu'une grande guan
papiers auraient été saisis.
L’Angleterre fl If TramsTiAl
A Londres
Londres, 4 octobre. — Le conseil deseu,
nistres annoncé pour hier n'a pas J “onfe.
et il a été remplacé par une longue J
rence tenue au « Colonial Office.” cRen 1d
Chamberlain, d’une part. M. .00 Lans-
remier lord de l’amirauté, et, part,
downe, ministre de la guerre, da" "geiides
Il est peu probable qu’un autre C dé-
ministres se tienne cette semaileaes —
pêche contenant les propositions , g5 --
on pourrait dire les injonctions ‘ vrai-
du gouvernement britannique. ‘ Kr-
semblablement envoyée au pré
ger sans que les ministres, J Aveau dé*
cord sur le contenu, aient à
libéré sur sa forme. . . . 12 reiné
En revanche, le conseil prive,“cmedi, à
est officiellement convoque pourlaréu-
Osborne, afin de donner son avis su dire
nion du Parlement. Est-il besM est une
que cette réunion du conseil P Tores et
simple formalité, et qu on peu . dû-
déjà, considérer le Parlement c prochain
ment convoque pour e 17 octobrand és à ].
Les crédits qui vont être demcommen
Chambre des communes, pour * ( devoil
cernent de la campagne, paralterling, sol
s’élever à 10 millions je livres ste
250 millions de francs. l’opposi
Il se confirme qu’une partie, “fenle s’e
tion ne votera pas ces crédits si 9- "
Le comité Orléanais de la e
de l'Homme, réuni en séance
1899,. flétrit avec indignatiot
cinq juges du conseil de gu
et tient à adresser au capital
les débats ont fait éclater
yeux de tous les hommes de
pression de sa profonde esti
Il tient A adresser égaler
de sa sympathique admirati
de tous les partis qui se so|
manifestation de la vérité]
ment aux ouvriers de la pn
Scheurer -Kestne r. dont il pl
colonel Picquart, à Zola, à N
rès, à Brisson, qui prit fini
vision, enfin à l'éloquent I
« Ligue des Droits de l’Hor
deux, dont la déposition ad
nes restera comme un monil
ble à l’honneur de celui qui
de la « Ligue » dont il est l'i]
Enfin, il adresse au gouver
8ide M. Waldeck-Rousseau
pour son attitude si nettem
et il l'invite respectueuseme
faiblesse tous les crimes qu
procès de Rennes ont révél
Fédération républicaine ra
On nous communique la no
Là Fédération républicain
cialiste, dans son déjeuner]
octobre, après avoir entend
Laurens, sénateur; Aimon.
Leaux, Goujut, Périmer, q
Charbonnel, Genevois, Livet
la commission de perman
républicain, radical, social
bre, de la vigilance avec 1
confié l’action de défense |
gouvernement, s’associe fl
formulés pir les conseillera
LA. HAUTE
M. Lépine, préfet de pol
matin vers dix heures au L
eu une très longue confère
venger.
—on parle d’arrestations
"Ise rapporteraient à I
Urosjean.
Les défenseurs des pré
PrS connaissance des d
clients. ;
Les avocats du groupe
d £? ne nouvelle protest.
mu sont intarissables.
"Millière s’est plaint
in Presse parisienne de ni
manté, en Prisonnier pJ
pirateur aime ses aises. Il
anqui, ni d’un Barbés.
LA GREVE DU
n . ••arbitrai;
Prise prochaine
,M-Waldeck-Rousseau, '
le considère comme un
M le ' arbitre, et comt
eonch neider a manifesté
que un arbitrage, il y
déh, 1 question va être re
co@Wsr? part, on nous
hee meeting ne s’étant t
Plus S, les réunions de la
for tard que d’habitude,
delles. "ignale d incide
voh est possible que les
mal aller au ministère pal
avais ils attendront la rep.
"ont. de se mettre en rou
aux"geevgres. une aniche
aansrsoir * onze hepres,
vistees,rues que les p
celles i sont faites tres
les heures troupes qui p
—ures les quartiers p
LE VRAI SY
11 Inedirait-on dans 1e J
dre in.homme politique
Cest" Parole dans une re
Matt, & le coup que
tois assez iustifi ée
JEUDI 5 OCTOBRE H
DROITS DE L'HOMME
. Ordre et Progrès par la Révolution f rançaiae
abonnements
PARIS : 1 an, 20 fr.; 6 mois, 10 fr.; 3 mois, 8 tt. 80
FRANCE ET ALGERIE : 1 24 fr.; 6 mois, <3 fr.; 3 mois, 7 franes
ÉTEANCER : 1 an, 38 fr.; 6 mois, 18 fr,; 3 mois, 10 francs
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
142 — Rue Montmartre — 142
lks ANNONCES son REÇUES ena n. LAGRANGE, au n c*
a place de la Bourse, 8, et aus Bureaux du so ur.
Lfl» MANUSCRITS NON INSÉRÉS NB SONT PAS RENDUS T
TÉLÉPHONE N 101.91
ilocantondeOrhapnrouos
de concorde naturelles d o
diversenc abitants ; 11 les et
sepurand grandeur de la
nepubligus discours une thé
APTOStGes de blanc et PO
filles, s est avancée vers M. D
quels fille lui a remisses]
zeuolularecite des vers con
cipcptrans“aans la mairie, i
i. République a reçu succe
lus du canton el tesronctior
LE GOUVERNEMENT ET LA GREVE DU CREUSOT
“Wary
obstruction.
continue à la
Haute - Cour
a Grève du Creosot
Les tentatives de conciliation faites
par le préfet ont échoué, et ce n’est pas
aar un différend d’intérêts, sur une
question de salaire que les parties re-
nsent de s’entendre. Les ouvriers, qui
tnt fait preuve d’une réelle modération,
ae veulent pas admettre que l’effort
qu’ils ont fait puisse être imputé à
crime à quelques-uns d’entre eux. Ils
posent cette seule condition qu’aucun
renvoi motivé par la grève ne sera dé
cidé. Et l’on ne peut que les féliciter de
l’esprit de généreuse solidarité dont ils
donnent, en la circonstance, une nou
velle preuve.
Mais M. Schneider ne veut prendre
xucun engagement. Il reste intraitable
sur la question de renvoi, et semble
l'autant moins disposé à faire lo sacri-
ice de son amour-propre que l'intérêt
du parti auquel il appartient l’engage
à prolongera crise.Il en souffrira dans
ses intérêts industriels, il imposera à
toute une population laborieuse et
honnête, ses cruelles privations, mais
le député réactionnaire se consolera
des mécomptes du chef d’usine par
cette pensée que la crise qu’il prolonge
aura son retentissement dans la politi
que, il pourrait mettre en mauvaise
posture le gouvernement.
C’est la la tactique, c’est là, n’en
doutons pas, la véritable raison de la
résistance obstinée opposée par M.
Schneider aux plus légitimes revendi
cations.
Et les ouvriers le comprendront. Ils
ont su conserver, dansces circonstan
ces difficiles, une dignité d’attitude
qui commande la sympathie. Qu’ils
méditent aujourd’hui les conseils que
donnait M. Millerand aux travailleurs
qui le recevaient avant-hier à Limoges,
et qu’ils se rappellent que pour arriver
à la réalisation de leurs légitimes es-
érances, s’il faut de la volonté et de
a persévérance, il faut aussi de la sa
gesse.
! Certes, nous ne leur conseillods pas
de capituler, de sacrifier aux rancunes
personnelles de M. Schneider les liens
de solidarité qui les unissent et qui font
leur force.Qu’ils luttent et qu’ils triom-
hent ; nous ne pouvons pas ici formu-
er un autre souhait. Mais qu’ils luttent
méthodiquement, sans révolte et sans
violence. Et qu’ils ne rendent pas leur
triomphe impossible eu mettantle gou
vernement dans l’obligation de proté
ger l’ordre contre des manifestations
: inconsidérées et dangereuses.
• On se demande, par exemple, de
quelle utilité pourra être pour la cause
des grévistes, l’exode projeté vers
Paris ?
Il sera peut-être bien difficile, une
fois entrés dans cette voie de conser
ver la modération, des bagarres sont à
.craindre, le gouvernement devra ré
primer le désordre, et cette initiative
dont le mobile ne nous apparaît pas
rès clairement, aura eu pour seul
trésultat, en rendant beaucoup moins
favorable la situation des grévistes,
de 'créer une situation politique très
périlleuse pour le gouvernement et
pour la République.
M. Millerand a pu dire avec raison
à Limoges que c’était parmi les ou
vriers que le gouvernemant avait
trouvé les défenseurs les plus énergi
ques de la République. Qu’ils se mon
trent en cette circontance, aussi clair
voyants qu'ils ont été fidèles, qu'ils ne
se laissent pas entraîner, par des amis
•imprudents ou par des traîtres, à des
manœuvres qui se retourneraient con
tre eux, et que nos adversaires atten
dent et provoqueront au besoin
pour les exploiter contre le gouverne
ment et contre la République.
Ils peuvent prendre part à l’œuvre
de défense républicaine, en ne se prê
tant pas aux tentatives de diversion
des réactionnaires. Et, ce faisant, ils
serviront mieux leurs intérêts que par
des manifestations forcément tumul
tueuses et condamnées d’avance à
l’insuccès.
ç Jacques SERVAN.
On nous assure que la responsabilité de
ce gros homme dans certaines manœuvres
se rattachant au complot nationaliste se
rait d’ores et déjà établie. Si on ne l’im
plique pas dans les poursuites, c'est par
égard à son passé républicain.
Toutefois, M. Baduel ferait bien, dans
son intérêt, de ne pas pousser à bout la pa
tience de ses anciens amis. Et puisqu’on
ne veut pas le faire asseoir sur le banc des
accusés, qu’il ait au moins la pudeur de
comprendre que. sa place n’est pas dans
le fauteuil d'un juge de la Haute-Cour
Qu’il se récuse,
J. V,
les amis de Rochetort
Nous avons parlé de la manifestation
que les réactionnaires du Tarn prépa
rent à Albi. Les organisateurs sont les
barons Reille, I e marquis de Solage, l’ami
ral Rieunier. le duc d’Elchingen et une
foule de hobereaux de la région.On assure
que de nombreux curés du diocèse d’Al-
bi ont envoyé leur adhésion et assiste
ront au banquet.
Aussi avons-nous lu sans étonnement
dans V intransigeant de ce matin un ar
ticle dithyrambique en faveur de cette
manifestation.
« Nous invitons tous nos amis de la
région à se joindre aux protestataires »,
lit-on dans cet article.
Rochefort peut être tranquille : tous
ses amis y seront, puisque ce sont en
même temps ceux des monarchistes,des
bonapartistes, des cléricaux et les lec
teurs de la Croix.
La Situation politique
Le procès de la Haute-Cour.
La rentrée des Chambres.
M. Méline lâché.
Il paraît à peu près certain que les au
diences de la Haute Cour commenceront le
2 novembre. La décision prise par la com
mission d’enquête do diviser les inculpés
pour l’interrogatoire qu’elle leur ferait su
bir en trois groupes distincts doit, sem-
ble-t-il, avoir pour résultat de simplifier sa
bosogne d’instruction. Cette division doit
rendre aussi l'instruction plus rapide en
coupant court aux complications et aux
longueurs des incidents soulevés par cer
tains inculpés qui se défendent d’avoir con
certé avec leurs coaccusés l’organisation
commune d'un complot général. Il est pos
sible qu’en définitive, la commission d'en
quête soumette au jugement de la Haute
Cour non plus un complot unique, mais
trois complots organisés chacun de leur
côté par le parti royaliste, le parti plébisci
taire et le parti antisémite.
Nous devons signaler, en ce qui concerne
ce dernier, un bruit d’après lequel la police
aurait été exactement renseignée sur les
agissements des antisémites pur des com
pagnons mêmes de M. Guérin. Ils auraient
fourni, dit-on, des indications fort édifian
tes sur l’organisation du complot ourdi
par les principaux meneurs de la ligue an
tisémitique.
Quant à la rentrée des Chambres, il se
confirme qu’elle aura décidément lieu le
7 novembre. La division qui s’est récem
ment produite dans le parti de M. Méline
va prendre, dès le premier jour un carac
tère aigu. Ou prête, en effet, à MM. Ribot,
Dupuy, Aynard et Cochery l’intention de
provoquer dès la rentrée, une réunion du
groupe progressiste qui se terminera vrai
semblablement par une scission définitive
entre les anciens défenseurs du ministère
Méline.
M. Méline semble appelé à ne plus être
d’ici un mois que le chef du parti nationa
liste. C'est assurément pour cet homme,
une triste fin, mais il faut convenir qu’il a
fait tout ce qu’il fallait pour en arriver-là.
Le meurtre rituel
gue dont les juifs ne sont pas les seuls à
connaître la grammaire et les mots.1
Or, non seulement le meurtre rituel n’est
recommandé nulle part, mais dans aucune
ligne on ne surprend la moindre allusion a
rien de semblable.
D’où vient alors cette fausse accusa
tion, qui a pesé pendant le moyen âge,
sur la race sémitique toute entière? En
voici l’explication décisive donnée par le
savant professeur :
A l’origine du christianisme, on confon
dait Israël et les chrétiens, surtout à Rome
où les adeptes de la foi nouvelle se recru
tèrent presque tous dans la communauté
juive. Quand les empereurs firent les gran
des saignées que i’on appelle les persécu
tions, dislinguerent-ils entre les deux ra
meaux partis du même tronc ? Ne pen
saient ils pas frapper Moïse aussi bien que
Jésus, les Juifs aussi bien que les chrétiens?
On ne les séparait pas.
Or, les derniers, cachés dans les cata
combes, célébraient très secrètement leurs
mystères, dont le principal était lo mystère
eucharistique. Cependant, il en transpira
quelque chose. Le « prenez et mangez,ceci
est mon corps », le « prenez et buvez, ceci
est mon sang », filtra discrètement au
dehors, sans que l'on en comprit bien h si-
gnification. On s’imagina — des his oriens
en font foi — que les affiliés au culte orien
tal mangearen. véritablement un corps hu
main. Or, comme les corps d'enfants ou de
jeunes filles sont infiniment plus tendres,
on en conclut qu’ils s’en procuraient de
préfércuce pour leurs horribles banquets
religieux.
De telle sorte que ce préjugé néfaste
trouve sa source dans la prarique même
de la messe catholique ’
Voilà comment se créent les légendes.
Notre confrère conclut :
Bncore une fois, il n’y a pas eu meurtre
rituel', toujours le sacrifice humain a été
proscrit des temples d’Israël.
M. Ledvaire commet seulement une
erreur, en parlants d’aveux faits par le
juif Hilsner, et de de l’exécution capitale
qui s’en suivit. Hilsner n‘a jamais avoué,
et l’empereur François-Joseph n'a pas
encore ordonné qu’il serait outre à la
mise en mort du condamné.
Celui-ciest toujours en cellule, en atten
dant qu’on statue sur son sort.
Les réflexions de M. Ledivain démolis
sant une fois de plus la calomnie meur
tre rituel, pouraont peut-être même
suggérer d’utiles réflexions aux gouver
nants autrichiens, avant qu'ils consen
tent à se déshonorer en devenant les
compices des intrigants antisémites qui
ont voulu leur * Dreyfus » — et sont sur
le point de l'obtenir.
, Maître Jacques.
JOLIES FAMILLES
tout d’abord
l'abord, que ce porteur ait été fusillé,
ombre de jugement ; le lieutenant
Mercier l’a tué lui-même d'un coup de re-
sans
vol ver.
Les papas commettent des crimes en
France, les fils en Afrique. Jolies famil
les 1
Il faut espérer, toutefois, que, d‘ici-là,
la cause de ces quotidiens scandales aura
été supprimée de nouveau. M. Leygues
ne peut tolérer davantage, pour la joie des
petits crevés du noble faubourg, un pré
texte à manifestations anti-républi
caines.
WÉCHOS
L E MONUMENT SCHEURER-
KESTNER
MM. Henri Brisson, Charles Risler,
Sarrut, Gast, Poirier et Desmons, séna
teurs ; Guieysse, député, ancien ministre,
et Philippe Berger, membre de l’Institut,
ont accepté de faire partie du comité du
monument Scheurer-Kestner.
La souscription du a Siècle atteint
25,000 francs.
UN PEU DE PUDEUR
Nous avons dit que M. Felgères, le men
tor de Thiébaud et de Judet, était aussi
"homme de confiance du sénateur Baduel,
Au Massif centra.
M. Ledrain revient ce matin, dans
l'Eclair, sur cette question du crime ri
tuel que les antisémites ont soulevée à
nouveau, à l’occasion de ce procès de
Polna, où un juif hongrois, Hilsner, a
été récemment condamné à mort, sans
preuves suffisantes.
M. Ledrain était certes qualifié pour
donner son avis sur cette question, lui
qui connaît admirablement les dogmes
et les livres religieux juifs, et qui n’a ja
mais professé une sympathie exagérée à
leur endroit.
Eh bien, à son avis, il est absolument
inexact de prétendre parler aujourd’hui
de crime commis dans un but rituel.
Parlant de la religion israélite, M. Le
drain fait le raisonnement suivant :
Nous connaissons ses rites, la façon dont
se confectionnent les maççolh ou pains azy
mes, et toutes les moindres cérémonies de
la Pâque. Le culte a été réglé par le Rituel
d’Ezéchiel. par les livres attribnés à Moïse,
et en particulier par le L'Vi’ique. Dans lo
Talmud sont précisés encore certains
points à l’usage des dévots israélites. Il n'y
a donc aucun mystère dans la manière dont
les juifs honorent officiellement la divinité.
Pas l’ombre de secret chez eux, ni aucun
voile tiré entre leurs prescriptions et l’œil
des profanes. Les livres dans lesquels sont
fixés les plus minces détails do ce qui se
passe dans leurs temples sont là. tout ou
verts devant nous et écrits dans une lan-
Les généraux de mensonge et de faux
n’ont pas de chance avec leur progéni
ture. Il semble que la fa’alité se venge
sur leurs enfants des crimes commis par
eux.
On connaît les crimes t abominables
commis par le jeune Ghanoine.de compte
et demi avec son compagnon Voulet.
L’Aurore narre en ces termes les hauts
faits du jeune Mercier :
Comme le fils Chanoine, l'un des fils Mer
cier s’est fait envoyer en mission, quelque
part, en Afrique. Il y marche sur les traces
de Voulet. si l’on en croit l'histoire racon
tée dernièrement au conseil des ministres.
Mercier fils avait si bien maltraité un de
ses poreurs que le malheureux s’était en
fui sur le territoire anglais. Mercier fils l’y
rattrapa.
Le gouverneur de la colonie anglaise fit
réclamer son réfugié au fils du général
faussaire.
Celui ci, avant d'ouvrir la lettre qui lui
était apportée par l’envoyé du représentant
de la reine, fit fusiller le porteur — puis ré-
pondit à l’émissaire que la réclamation lui
était envoyée trop tard.
Ce sans-gêne n a pas été du goût de l’An
gleterre, qui a protesté auprès du gouver
nement français, et un petit incident diplo
matique en estrésulté.
Un rédacteur de l'Agence Nationale,
a pu voir M. le lieutenant Mercier, qui
est revenu du Soudan.
Après avoir pris connaissance de la
note en question, le lieutenant Mercier a
répondu :
— Je me refuse absolument à donner
toute espèce de renseignements à ce
sujet.
— Alo"s, mon lieutenant, vous démentez
purement et simplement les faits qui vous
sont reprochés ?
— Mais, non, répond le lieutenant Mer
cier; je n’ai rien à démentir ni à confir
mer. * ,
Le mutisme de ce jeune homme est
tout naturel. Une dément pas parce qu’il
ne le peut pas. Voici en effet comment
le Matin confirme le récit de VAurore :
il n’y a malheureusement pas le moindre
doute à conserver sur la réalité d’un fait
dont la presse a commencé à parler dès
hier. Un des fils de M. le général Mercier,
lieutenant de cavalerie, actuellement hors
cadre, au Soudan, a mis à mort un de ses
porteurs, au cours d’une récente mission.
Ce meurtre s’est produit dans des condi-"
tions particulièrement cruelles, eide plus
a failli créer un incident des plus graves. Il
n'est même pas inexact, comme on le croyait
UN B R A VE HO MM IL
M. Etienne Charavay, l'expert en écri
tures bien connu, est mort subitement
hier dans sa maison de Brolles, près de
Melun.
Etienne Charavay, sorti de l’Ecole des
Chartes avec le diptome d’archiviste pa-
léographe,a consacré toute son existence
à des travaux d’érudition etd’épigraphie.
On sait qu’en 1894 il fut l’un des experts
désignés pour examiner l’écriture du
bordereau . Il l’attribua au capitaine
Dreyfus, tout en proclamant bien haut
qu’il ne condamnerait jamais personne
sur la foi d'un expert en écritures.
Charavay s’était trompé, mais quand
l’écriture d’Esterhazy lui apporta la ré
vélation de son erreur, il se sentit envahi
ae remords angoissants, et très loyale
ment, devant le Conseil de guerre, il
libéra solennellement sa conscience.
C'est un honnête citoyen qui s’en va
quelques jours après Scheurer-Kestner.
Mais de tels hommes méritent de vivre
dans notre souvenir et ne seront point
oubliés.
L E PETIT MUET
MM. Marinoni, Judet et Ellisen ont deux
manières de travailler à l’empoisonne
ment de leur million de clients. Ou bien
ils dénaturent les textes, les tronquent,
ne se gênent point pour tailler à même
les décisions de justice, ou bien ils pas
sent carrément sous silence les faits trop
embarrassants.
C'est ainsi qu’hier le Petit Moniteur—
qui souvent se transforme en petit muet,
n’a pas soufflé mot du rapport officiel
sur l’assassinat du lieutenant-colonel
Klobb et du lieuteuant Meynier par la
mission Voulet-Ghanoine.
Par contre, dans le même numéro, on
peut lire force détails sur l’érection pro
chaine du crucifix sur les bâtisses du Sa
cré-Cœur. Je n'aurai pas la naïveté d’y
aller d’un commentaire indigné, car tout
glisse sur la peau de requin des malan
drins de la rotative.
LES BAYA DOS
Savez-vous ce qu’est un bai/ados ? Il
paraît que tous les hommes embauches
dans les bandes antisémites par Dubuc et
Guérin devàient, le jour de l’exécution
du complot, être armés de matraques et
de bayados. Les matraques, on connaît
cela, mais les bayados ?
Eh bien ! on n’ignore plus aujourd’hui
le genre de cette arme étrange. A en
croire un ex-fabricant de cannes, le baya
dos est un « bois d'une essence particu
lière qui sert à fabriquer des cannes très
résistantes; il est originaire de Bahia
(Brésil), de là le nom de bayados. »
Nous voilà donc édifiés : c’est à grands
coups de cannes brésiliennes qu’on nous
eût rompu l’échine en cas d’émeute. Le
terme est joli, décidément ; aussi serait-
il grand dommage de le laisser perdre.
Trouvez-vous pas que le mot de bayados
désignerait très clairement tous les ma
landrins, les gens sans aveu qui vendent
pour quelque monnaie, aux meneurs an
tisémites. ou orléanistes leur conscience
et leurs poings de brutes ?
UNE CHANSON SÉDITIEUSE
Depuis que la chanson d’Antonin
Louis, La, Charette, que la censure avait
tout d’abord interdite, est reprise à l’El-
dorado, ce ne sont, chaque soir, dans ce
music-hall que cris, tapages, manifesta
tions contradictoires, altercations, par
fois coups de canne et gifles échangées.
Les jeunes vernis de l’Cillet blanc mè
nent le branle des voyous à leur solde,
qui conspuent la République et Loubet :
il est du dernier chanle-clair de se mon
trer là ; tout le noble faubourg y courra.
Nul, d’ailleurs n’ose empêcher ces élé
gants de s’amusera leur façon. Huissiers
et agents de service laissent faire : tant
pis si l'on brutalise quelque bon républi
cain manifestant ses convictions.
Mais de telles scènes appellent d'inévi
tables représailles ; gare, que quelque
soir, une douzaine de gars solides inter
viennent ! on verra alors la belle déban
dade : ce sera pire qu’à Auteuii.
SAGES MESURES
Le préfet d’Alger vient de prendre
une décision qui s’imposait, depuis plu
sieurs mois. Deux Sociétés : le Club
gymnastique et la Société musicale a l'A
fricaine », de Mustapha, présidée par M.
Edouardo Drumonte Symtado de Argel,
ont été dissoutes par lui. Il paraît que les
jeunes gymnastes mettaient eu pratique,
parfois dans les manifestations politi
ques, les leçons de canne, de boxe et de
chausson qu’on leur avait donné au Club,
et que l’Africaine abusait par trop de la
« Marseillaise antijuive », toutes les lois
qu'elle trouvait prétexte à concert, pour
exaspérer les sentiments violents d'une
partie de la population.
Il convient de féliciter M. Lutaud de
ces sages mesures, dont les travailleurs
d’Alger et de Mustapha éprouveront sans
doute bientôt les heureux effets. En tout
cas, il y aura moins de bruit, doréna
vant, dans le Landerneau algérien.
n était pas en cause; le conseil de guer. ,
Rennes avait prononcé un jugement ave. "
circonstances atténuantes qui etait une façon S
reconnaître le manque de preuves contra
Votre gouverne-août a parfaitement bien fur
de gracier cet innocent; il est sorti d’un ma
vais pas à son honneur et à 1 honneur de h
France. Maintenant la tranquillité renaîtra dm
les esprits, on oubliera, on travaillera cha
vous. Jen ai pour garant votre président.
conseil, M. Waldeck-Rousseau, que j’ai conn
et apprécié quand j'étais ambassadeur à par.,
c’est un homme de grand talent politique et
haute sagesse ; c était un ami de Gambetta, ’
u HAUTE-COUR
SECTION DE BARBI
Une section de la Ligue f
• défense des Droits de l 11c
la,di vient de se constituer.
Elle a nommé un comité cd
^Président d’honneur M.
telleau, chevallier de la Lég
“aident, M. Ch. Drilhon ;
Présustave Boutelleau; se
Tombes nives Gabriel I
rier M. Em. Drilhon. .
La section de Barbezieux
voyé au gouvernement une il
conçue ; 1
ta section barbezilienne de
Droits de l'Homme et du Citot
ministère Waldeck-Rousseau
France de son entière adhes
Sur de défense républicaine!
9 la responsabilité devant
membres sont de plus en plus
rSace toujours renouvelée!
au nationalisme et du. clérici
il suffit d’opposerune index il
assurer le triomphe de nos il
ragns adresse au président I
respectueuses félicitations ifl
dont il vient de s'honorer, fl
du ministre de la guerre, et C
comme un premier pas very
doit être assurée à tout Citoys
Cet ordre du jour indique!
l'esprit qui présidera à lacti
tion. |
SUICIDE D'UN CHEVAL U..
Les Méridionaux ne doutent de rien.
Voici en effet le récit émouvant qu’on
peut lire dans un journal de Montpel
lier :
— Un brave cheval de gendarme, dé
goûté de son honorable service ou jaloux
de la mort héroïque couronnant parfois
la carrière de ses congénères militaires,
a mis, hier, fin à ses jours dans les plus
dramatiques et pittoresques circon
stances.
Monté par un brigadier de gendarme
rie, ce romanesque quadrupède . descen
dait tranquillement, vers 10 heures du
matin, le cours Gambetta, n’ayant abso
lument rien dans l’allure qui put taire
soupçonner ses funestes projets, lorsque
aperçevant une charette, il fonça brus
quement sur elle, d'un élan pareil à celui
des vaillantes montures de cuirassiers
que Reischoffen immortalisa.
La malheureuse bête avait calculé si
juste, avait mis tant de fougue en cette
course suprême qu’elle vint heurter du
oitrail un des brancards de la charrette,
equel pénétra d’environ 10 centimètres
dans le corps de l’animal.
La mort occasionnée par une telle
blessure fut si prompte, si foudroyante,
qu’avant de s’abattre comme une masse,
l’étrangedésespéré demeura encore quel
ques secondes droit, immobilisé sur ses
quatre jambes raidies.
La gendarmerie vint, peu après, met
tre fin à la curiosité aussi naturelle qu’é
mue de la population, en enlevant elle-
même, avec tous les honneurs dus à une
mort & peu banale, le cadavre de ce héros
de la journée.
— Un vrai poème, cette narration !
Gil.
Ordres du jour
On nous communique les ordres du jour
suivants ;
La Grande Loge de France (Fédération
des Loges Ecossaises de la France et de
ses dépendances) réunie le lundi 2 octobre
1890, exprime ses sentiments de respec-
tueuse reconnaissance au Président Loubet
et au Gouvernement de la République pour
l’acte de justice qu'ils viennent d’accom
plir en graciant le capitaine Alfred Drey
fus, acte qui prélude à la défaite de toutes
les factices réactionnaires coalisées et au
triomphe définitif du droit et de la vérité.
Elle rappellera au Gouvernement que le
cléricalisme est toujours l’ennemi.
La Grande Loge de France (Fédération
des Maçons Ecossais de la France et ses
dépendances) réunie le lundi 2 octobre
1899 demande que l’inauguration du monu
ment « Le Triomphe de la République »
ait lieu dans un délai très rapproché, et
qu’il soit donné à cette célébration le plus
d'éclat possible afin de montrer à la réac
tion cléricale, militaire et monarchiste
que la nation sera toujours debout pour la
défense de la République.
L’OPINION DU PRINCE DK HOHENLOHE
Un rédacteur du Figaro, invité à la soirée
donnée en son palais de Berlin par le princa
do Hohenlohe en l’honneur des membres
du7- congrès international de géographie,
a causé avec le chancelier de l'empire d'Al
lemagne. Voici un passage des déclarations
du chancelier :
La conversation s’est engagée sur les
livres que l’un des membre- du congrès,
M. Grandidier, a écrits sur Madagascar.
A propos de cette triste question Dreyfus,
votre gouvernement a donné des preuves de
beaucoup de bon sens et de sérieux. La bour
rasque est aujourd'hui passée ; c'est fini cette
question, et cela grâce à l'attitude de votre
gouvernement. La situation était des plus dil-
elles One pouvait-on faire? Votre état major
L’obstruction. — La conspiration Gros
jean. —L'ami de Mme Bercet. -
Deux nationalistes en Aile*
magne. — Poursui
tes opportunes
te
dans i
lution
COMITE DU LOI
comité départementa
sa dernière réunion,
i suivante à l’unanimi
Les
avocats des inculpés poursuivent
leurs efforts dans le sens de l’obstruction
Le marquis de la procédure tend à devenu
le refuge des criminels que sont leurs
clients.
L'ajournement des interrogatoires à venir
se complique d’une requête en nullité de:
interrogatoires déjà subis. Ce sont les avo
cals déroulédistes, le grotesque Horaboste.
en tê.e, qui se proposent de soulever ce
nouvel incident.
M. de Chevilly, qui est soigné dans une
ma son de santé d’Auteuil et qu’on avait ou
blié de prévenir du contre-ordre donné, est
seul venu au Luxembourg. Il en a éléquitte
pour une promenade hygiénique en fiacre.
Le Complot Grosjean
On sait aujourd’hui que le personnage
qui a informé notre confrère Bertol-Graivil
et qui a fourni les éléments de son article
de l'Etoile belge est M. Meleot, avocat gene
ral à la Cour de Cassation.
M. Melcot a, du reste, été entendu dès
hier, par M. Bérenger.
C'est, parait il, au cours de leur villégis
lure à Cayeux-sur-Mer, où ils se sont trou
vés ensemble dernièrement, qus M. Melco
et M. Bertsol-Graivil se sont entretenus de
faits que ce dernier a raconte dans l’EtoiU
Belge.
On ajoute que M. Mclcot, qui était encor
à Cayeux lundi, a été mandé par dépèche.
Dans tous les cas il est arrivé au Luxem
bourg vers quatre heures du soir, et il ou
est reparti qu'à six heures un quirt.
On du qu’il a été de nouveau convoqr
pour aujourd'hui, en même temps que"
Berthol-Grai vil. .
M. Grosgean a compris que la situant
devenait grave pour lui et il a mis la frod
tière entre lui et les magistrats instruc
leurs. On ledit àSpa, ou plutôt en Allema
gne ou il voyagerait ave? son amie, h riche
“me Bernet chez laquelle il avait un pie"
-à-terre à Paris. .
Un autre des conjurés, le juif port"6"
Barrés, se trouverait, comme par hasdr"
également hors de France. Ce psych00g"
décadent et nationaliste voyagerait a.3
en Allemagne. „ .
Décidment les gens de « la France
Français » ont un goût bien prononce P.
l’Allemagne! . .
Au surplus, M. Bérenger aurait signe un
mandat d'amener contre M. Grosjeatt
Le fils Maillard
On annonce que M. Andrieux, Tance
préfet de police et député, a été chotsh
M. Maillard, fils du général comman,
l’Ecole de Saint-Cyr, inculpé à raison es
plébiscite qu’il aurait organise P 1 ™ "
officiers, par l'organe du Petit Français
Les perquisitions en province
On mande de Bordeaus : 8
Des perquisitions ont eu lieu che.se
taille, président du comité de U Je “ a*
royaliste de Bordeaux, et dans D / de
vers quatre heures, au siège du -0 1
la Jeunesse royaliste. de
On assure qu'une grande guan
papiers auraient été saisis.
L’Angleterre fl If TramsTiAl
A Londres
Londres, 4 octobre. — Le conseil deseu,
nistres annoncé pour hier n'a pas J “onfe.
et il a été remplacé par une longue J
rence tenue au « Colonial Office.” cRen 1d
Chamberlain, d’une part. M. .00 Lans-
remier lord de l’amirauté, et, part,
downe, ministre de la guerre, da" "geiides
Il est peu probable qu’un autre C dé-
ministres se tienne cette semaileaes —
pêche contenant les propositions , g5 --
on pourrait dire les injonctions ‘ vrai-
du gouvernement britannique. ‘ Kr-
semblablement envoyée au pré
ger sans que les ministres, J Aveau dé*
cord sur le contenu, aient à
libéré sur sa forme. . . . 12 reiné
En revanche, le conseil prive,“cmedi, à
est officiellement convoque pourlaréu-
Osborne, afin de donner son avis su dire
nion du Parlement. Est-il besM est une
que cette réunion du conseil P Tores et
simple formalité, et qu on peu . dû-
déjà, considérer le Parlement c prochain
ment convoque pour e 17 octobrand és à ].
Les crédits qui vont être demcommen
Chambre des communes, pour * ( devoil
cernent de la campagne, paralterling, sol
s’élever à 10 millions je livres ste
250 millions de francs. l’opposi
Il se confirme qu’une partie, “fenle s’e
tion ne votera pas ces crédits si 9- "
Le comité Orléanais de la e
de l'Homme, réuni en séance
1899,. flétrit avec indignatiot
cinq juges du conseil de gu
et tient à adresser au capital
les débats ont fait éclater
yeux de tous les hommes de
pression de sa profonde esti
Il tient A adresser égaler
de sa sympathique admirati
de tous les partis qui se so|
manifestation de la vérité]
ment aux ouvriers de la pn
Scheurer -Kestne r. dont il pl
colonel Picquart, à Zola, à N
rès, à Brisson, qui prit fini
vision, enfin à l'éloquent I
« Ligue des Droits de l’Hor
deux, dont la déposition ad
nes restera comme un monil
ble à l’honneur de celui qui
de la « Ligue » dont il est l'i]
Enfin, il adresse au gouver
8ide M. Waldeck-Rousseau
pour son attitude si nettem
et il l'invite respectueuseme
faiblesse tous les crimes qu
procès de Rennes ont révél
Fédération républicaine ra
On nous communique la no
Là Fédération républicain
cialiste, dans son déjeuner]
octobre, après avoir entend
Laurens, sénateur; Aimon.
Leaux, Goujut, Périmer, q
Charbonnel, Genevois, Livet
la commission de perman
républicain, radical, social
bre, de la vigilance avec 1
confié l’action de défense |
gouvernement, s’associe fl
formulés pir les conseillera
LA. HAUTE
M. Lépine, préfet de pol
matin vers dix heures au L
eu une très longue confère
venger.
—on parle d’arrestations
"Ise rapporteraient à I
Urosjean.
Les défenseurs des pré
PrS connaissance des d
clients. ;
Les avocats du groupe
d £? ne nouvelle protest.
mu sont intarissables.
"Millière s’est plaint
in Presse parisienne de ni
manté, en Prisonnier pJ
pirateur aime ses aises. Il
anqui, ni d’un Barbés.
LA GREVE DU
n . ••arbitrai;
Prise prochaine
,M-Waldeck-Rousseau, '
le considère comme un
M le ' arbitre, et comt
eonch neider a manifesté
que un arbitrage, il y
déh, 1 question va être re
co@Wsr? part, on nous
hee meeting ne s’étant t
Plus S, les réunions de la
for tard que d’habitude,
delles. "ignale d incide
voh est possible que les
mal aller au ministère pal
avais ils attendront la rep.
"ont. de se mettre en rou
aux"geevgres. une aniche
aansrsoir * onze hepres,
vistees,rues que les p
celles i sont faites tres
les heures troupes qui p
—ures les quartiers p
LE VRAI SY
11 Inedirait-on dans 1e J
dre in.homme politique
Cest" Parole dans une re
Matt, & le coup que
tois assez iustifi ée
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.71%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.71%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6817808n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6817808n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6817808n/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6817808n/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6817808n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6817808n
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6817808n/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest