Titre : Les Droits de l'homme / fondateur Henri Deloncle
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-10-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759074m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 octobre 1899 02 octobre 1899
Description : 1899/10/02 (A2,N624). 1899/10/02 (A2,N624).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5700
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2016
DEUXIÈME ANNÉE. — r 624
Ordre et Progrès par la Révolution f ra n ç ai se
---==-======== । ; . o= - ... amoum
- . AB OITIEMEITS ■
PANS : 1 an, 20 fr.; 6 mois, 10 ir.; 3 mois, $ 80
FRANCE ET ALGÉRIE: 1 an, 24 fr.; 6 mois, 13 tr ‘‘ 8 mois, 7 francs
< ÉT2A1GE8 : 1 an, 38 fr.; 6 mois, 18 fr.; 3 mois, 10 francs
us ANNOXCES soit REÇUES CHEZ n. LAGRANGE, CEAP I (
•, place de la Bourse, 6, et aux Bureaux du so.
LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS NE SONT PaS RENDUS —
TÉLÉPHONE N lot.as
LE VERDICT DE RENNES EXPLIQUE PAR UN OFFICIER
Une Délégation chez le Capitaine Dreyfus
LEUR PATRIOTISME
Nous avons publié» en la faisant
suivre des commentaires qu’elle com
porte, la suggestive lettre de M. Fel
gères àM. Georges Thiébaud. Tandis
que l’on nous accusait de manquer de
patriotisme, de diviser et d’affaiblir le
pays pour pouvoir un jour plus sûre
ment le livrer à l’étranger, on organi
sait entre vivel’armistes une abomi
nable campagne de chantage politique
et judiciaire dont la rente française
devait faire, et fit effectivement les
frais.
Le Petit Journal on s’en souvient,
donna « le coup de pouce» demandé
par M. Felgères. Il prolongea dans
toute la France le retentissement de
l’odieuse campagne entreprise par les
agents de change pour affoler l’opi
nion. Et la rente française, immolée
par MM. du Parquet au plan conçu
par les réactionnaires et les jésuites,
continua de baisser pendant plusieurs
jours, malgré le patriotique effort
que fit la presse républicaine pour
réagir contre cette injustifiable pa
nique.
Campagne de chantage, dont le mo
bile apparaît aux moins clairvoyants.
Il s’agissait d’impressionner les juges
de Rennes, de contrebalancer, dans
leur esprit, l’effet de l’arrêt de la Cour
de cassation par la crainte d’une ca
tastrophe nationale. Il s’agissait aussi
de créer contre le Gouvernement, au
profit des menées criminelles des rec-
tionnaires de toutes sortes, un formi
dable mouvement d’opinion.
Pour obtenir ce résultat, M. Judet
n’hésita pas à entreprendre une cam
pagne dont le résultat certain était
une atteinte terrible au crédit de la
France.
Pour flétrir cette abominable atti
tude, il suffirait de feuilleter la col
lection du Petit Journal. Le 92 mars
1898, alors qu’il fallait soutenir l’amen
dement au budget déposé par M.
Fleury-Ravarin et dirigé contre la
coulisse, le journal de M. Judet se
mettait en frais d’indignation patrio
tique. Il flétrissait avec une énergie
dont le gouvernement de M. Méline
dut lui savoir gré l’altitude prise par
les coulissiers lors du voyage du Tsar
à Paris, les accusant d’avoir à ce mo
ment organisé une baisse factice sur
les rentes française et russe. Il ajou
tait que le gouvernement pour dé
jouer cette manœuvre avait dû faire
fermer la Bourse le jour de l’arrivée
des souverains russes.
L’accusation était calomnieuse, il est
à peine besoin de le dire. « Le 5 octo
bre, disons-nous, dans la Cote de la
Bourse et de la Banque il y avait une
différence de deux centimes entre les
cours de la coulisse et ceux du par
quet des agents de change.
Mais les reports eu liquidation de
fin septembre avaient été plus chers
en coulisse qu’à la corbeille, parce
qu’il y avait plus d’engagements à la
hausse à l’une qu’à l’autre, c’est-à-
dire plus d’engagements à la hausse
chez les coulissiers. »
Quant aux rentes russes, l’accusa
tion manquait de base, puisqu’on ne
les négocie qu’au Parquet des agents
de change. Enfin, la fermeture de la
Bourse le 6 octobre n’était nullement
une mesure de précaution. Elle s’expli
quait tout simplement par ce fait que
le 6 octobre avait été déclaré jour
férié.
Bien que fausse, l’accusation porta.
Le Sénat lui-même fut sensible à l’ar
gumentation du Petit Journal adoptée
et reproduite par le ministère, et
l’amendementFleury-Ravarinfut volé.
Nous avons vu, hier, les agents de
change faire réellement ce que le
Petit Journal accusait à faux les cou
lissiers d’avoir fait. Et M. Judet s’est
associé à cette campagne, montrant,
Il a fait campagne, pour de l’argent,
en faveur du Panama. Et quand il a
trouvé un intérêt politique à accabler
les « Panamistes », il a oublié, avec
une admirable désinvolture, le demi-
million encaissé par lui.
Il fit campagne, pour de l’argent,
contre la coulisse, coupable, disait-il,
d’avoir porté atteinte à la rente fran
çaise. Et nous l’avons vu depuis ap
puyer un? manœuvre toute semblable
à celles qu’il attribuait aux coulis-
siers. C’est toujours la même logique
et le même patriotisme à toutes fins
qui lui faisait hier défendre l’armée
dans la personne d’un général faus
saire, qui la lui fait insulter aujour
d’hui, dans la personne du ministre
de la guerre. Des contradictions per
pétuelles, une mauvaise foi cynique,
l’absence totale de tout désintéres
sement, voilà les gens qui nous jugent
et qui nous insultent au nom de leurs
convictions de marchands de papier.
JACQUES SERVAN
géant qu’en Chine des centaines de mille
chrétiens ont été victimes d’une semblable
accusation.
Notre confiance dans les mesures que le
gouvernement saura prendre ne doit ce
pendant pas nous empêcher d’exprimer toute
notre indignation de l’opprobre que l'on veut
jeter sur notre ancienne et vénérable reli
gion.
Nous nous sommes tus tant qu’on n’a cher
ché à atteindre nos coreligionnaires dans
leurs biens matériels que par les soupçons et
les calomnies; mais aujourd’hui qu'on veut at
teindre dans ce que nous avons de plus sacré,
dans notre religion, nous ferons comme l’ont
fait nos pères, et nous nous défendrons, par
notre bien et notre sang, pour l'honneur et
la pureté de notre religion contre celte in
fâme accusation de meurtre rituel.
Vienne, le £0 septembre 1899.
Le Consistoire Israélite,
Le GRAND RABLIN de Vienne.
Nous verrons si le gouvernement autri
chien osera passer outre.
Il verra s’il peut impunément, et sans
soulever la conscience de tous les peuples
civilisés, prendre parti pour les assassins
contre les victimes.
A bientôt d’autres détails encore.
Maître JACQUES.
Ces différentes opérations constituent les
manœuvres du service de santé de Paris.
Elles durent toute une semaine et sont très
pénibles pour les ambulanciers. Mais quelle
aubaine pour les fantassins qui o font les
blessés ou les morts » 1 — Des manœuvres de
santé?
Tu parles !!
Agent nationaliste brûlé
TEMPS DE PLUIE
Il pleuvait toujours, il pleuvait^
Et le divin Drumont revait
Derrière ses vitres fermées,
Et pour tromper un peu l'ennui .
De ce jour semblable à la nuit
il apostrophait les nuées.
a Ah ! disait-il, nuages gris,
Répandez sur mon vieux Paris
A longs torrents vos eaux lustrales
Nuages noirs t deuil de l'azur,
Pleurez, pleurez vos larmes sur
Nos tristesses et nos scandales. ■
« Lavez, lavez à grandes eaux
Les toits en pentes, à biseaux.
Les toits gris de zinc ou d’ardoise,
Les toits tout neufs, luisants bourgeois
Et les toits humbles, les vieux toits,
Où des moineaux se cherchent noise
u Rajeunissez les verts rameaux
Des marronniers et des ormeaux
Lavez le bois, lavez la rue,
Rendez, (lits purifie iteurs,
A l'âme odorante des (leurs
Sa virginité disparue.
« Lavez le trottoir, la maison
Tout ! Vous n’aurez jamais raison
De l’immondice et de l’ordure.
Vous laverez le monde, mais
Vous ne pourrez laver jamais
Ni mon âme, ni ma figure !»
GAUST.
M. Felgères, dont nous avons reproduit
la lettre si intéressante à M. Thiébaud, s’est
montré très mécontent. Preuve qu’il avait
tort. Il a envoyé ses témoins à M. de Rodays,
qui a refusé de les recevoir.
Il va se venger en envoyant du papier
timbré. On se venge comme on peut.
La Lanterne nous apprend que ce M. Fel
gères était fondé de pouvoirs d'un agent de
change. Nous savionscela.il était le truche
ment entre le parquet, les agitateurs natio
nalistes comme Thiébaud et Judet, et les
congrégations. A lui incombe une large
part de responsabilité dans l'organisation
du krach de la rente française qui se pro
duisit il y a deux mois.
L’intermédiaire Falgères est aujourd’hui
brûlé grâce à la publication opportune de
LA POPULATION ALLEMANDE
Il faut quatre ans, en Allemagne, pour pu
blier les résultats du recensement de la popu
lation; mais quel chef-d’œuvre de précision
que la statistique obtenue au bout de ce
temps! Il est vrai qu'une enquête est faite
manu militari, et que les agents contrôlent
même les déclarations des chefs de famille.
A lonc, les résulta » du recensement opéré le
14 juin 1895 viennent d’etre publiés par le
gouvernement allemand. Et l’on y remarque :
que la population de l'empire a augmenté de
7 millions d’habitants; que le nombre des
personnes qui vivent de leurs revenus aug
mente de 59.8 0/0. En même temps, la pro
portion des personnes employées à un travail
actif, des gagneurs de salaire, si l’on peut
dire, ne s’élève que de 17.8 0/0.
Au contraire, diminue avec rapidité le
nombre des personnes employées aux tra
vaux malsains ou dans des situations mes
quines. Plus de domestiques, plus de ser
vantes.
En revanche, les étudiants, les candidats,
enfin toutes les personnes se préparant par
voie d'examen ou de concours à entrer dans
les professions libérales augmente de 18.5 0/0
depuis 1882.
Enfin, et voici qui est bien suggestif : l’Al
lemand a 5o francs de dette nationale par
tête et le Français 800.
grand ennui des citoyens paisibles qui ne
vont au concert que pour leur agrément.
Certes, nul ne blâmera M. Leyeues d’avoir
obéi à des considérations d'ordre humanitaire
en accédant aux instances de M. Antonin
Louis. Mais d’un autre côté, il eût aussi bien
fait de maintenir l’interdiction pour ne pas
fournir prétexte aux nationalistes à transfor
mer les music-halls en salles de réunion? po
litiques.
UN HOMME BIENFAISANT
M. Georges Brugmann vient de faire dona-
tion à l’administration des hospices et se
cours de Bruxelles d’une somme de 200.000
francs, à charge pour la légataire d’affecter
ladite somme, quand elle jugera opportun,
aux besoins de l’hôpitai pour convalescents et
de donner à l’une des salles de cet établisse
ment le nom de « salle Renaissance ».
Cette donation rappelle les nombreuses li
béralités dont la famille Brugmann a doté les
institutions charitables de la capitale belge.
Récemment encore, M. Georges Brugmann,
s’inspirant des intentions exprimées par feu
son frère, a pris à sa charge la totalité des
frais d’achèvement de la reconstruction du
refuge des Ursulines, qui s'élèvent à 175,000
francs. Antérieurement déjà, les deux frères
avaient consacré à cette œuvre une somme
de 210,000 francs.
d’ouvriers demandant la reprise du t
vail.
» Veuillez agréer, etc. •
En réponse à cette communication ,
sous-préfet a fait parvenir à M. Schneid.
une lettre ainsi conçue : ”
« J ai l’honneur de vous faire connaître
en réponse à votre communication du*
septembre qu’il résulte de renseignement
précis qu aucun fait portant atteinte à la
liberté et a ia sécurité du travail n'a al
constaté. "
» Veuillez agréer, etc. »
Les obsèques de M. Benjamin Rasp
GIL.
DERNIERE HEURE
Déroulède et l'or royaliste
ENTRE MARQLI8
L’Intransigeant a eu la joie, la grande
joie, de publier cette lettre qu’un M. de
Faverges vient d’adresser au ministre de
la guerre, « sous pli recommandé », précise
le journal de Boubou :
Le marquis de Faverges, lieutenant de chas
seurs à pied, démissionnaire, capitaine à la
suite du 9h régiment territorial d’infanterie,
prie le ministre de la guerre de le rayer des
cadres de l’armée.
Il ne veut plus être exposé à recevoir des
ordres d’un chef d'Etat, d’un gouvernement,
d’un ministre de la guerre qui ne savent pas,
ou, plutôt, ne veulent pas faire respecter l’ar
mée, et qui le prouvent en faisant gracier, en
raciant un traître condamné comme tel par
eux conseils de guerre.
Sury, par Saint-Benin-d’Azy (Nièvre).
Très bien ! monsieur de Faverges! Cela
nous fait un réactionnaire de moins dans
notre corps d’officiers qui n'en compte déjà
que trop Le chef de l’Etat et le ministre de
la guerre peuvent dédaigner vos insultes.
C’est tout ce qu’elles valent.
Il est évident que le marquis de Roche-
fort-Luçay devrait faire à son co-marquis
le grand honneur de publier sa lettre. Entre
gens du monde, entre aristocrates, on se
rend de ces services. Entre marquis, on se
comprend.
UN PROCÈS ANTISÉMITE
Décidément, l’affaire du tailleur juif de
Polna, Hil ner, apparaît do plus en plus
comme une machination antisémite, ourdie
par les cléricaux d’Autriche dans le but et
dans la même pensée criminelle que l’affaire
Dreyfus en France.
Je reçois aujourd'hui communication de
l’ordre du jour de protestation rédigé par
les dirigeants de la communauté juive de
Vienne :
par le cynisme de cette évolution com
bien pour lui les intérêts généraux du
intérêts
pays sont subordonnés aux
de parti et de caisse qui sont
ritables mobiles directeurs de
duite.
ies vé-
sa con ¬
Nous protestons par le présent, de la ma
nière la plus solennelle et la plus catégori
que, contre les accusations tendancieuses lan
cées par le parti antisémite dans le procès de
Polna, et déclarons qu’aucune secte de la reli
gion juive n’a jamais ni enseigné ni pratiqué
le crime rituel ou l'usage du sang humain.
Nous conservons la plus entière espérance
que le gouvernement autrichien, qui a reconnu
notre confession en nous accordant nos droits
actuellement existants, saura les sauvegarder
en face de cette honteuse calomnie, en son-
sa lettre. Son patron, après
ministre des finances, vient
quer.
Sic transit gloria mundi.
enquête du
de le revo ¬
Pauvre Gamelle!
L’infortuné duc d’Orléans n'a vraiment
pas de chance. Comme il conspirait et ma
chinait ses petites saletés en Belgique, le
placide Léopold, qui se soucie fort peu de
se brouiller avec la République française,
a invité doucement le prétendant à aller
profiter ailleurs, comme on dit au pays
des choux de Bruxelles. Voilà donc Phi
lippe obligé par son sévère et royal cousin
de planter sa tente ailleurs. Et le malheu
reux ne sait trop où diriger ses pas ma
jestueux — pas majestueux du tout.
Et puis le gouvernement de défense ré
publicaine a eu la cruauté de fourrer au
bloc (encore un Juif, ce bloc pour séques
trer ainsi les fidèles du Roi) les Buffet, les
Chevilly et autres Serviteurs de la monar
chie. Plus de Maison, partant plus de cabi
net. Mais Gamelle n’est pas de ceux qui
supportent longtemps une indisposition et
il vient de reconstituer un nouveau Co
mité directeur, composé de MM. Roger
Lambelin, président; le comte de Gra-
mont, le duc de Luynes, le duc de Lorge,
M. de Tréveneuc, ancien sénateur, mem
bres.
Eh bien, vous savez, la République n’a
qu’à bien se tenir. Avec ces cinq partisans
du Roi pour lui faire la guerre, qui sait si
elle pourra lutter? Marianne contre Cinq-
Mars !
GAVROGHET.
UN PRÉLAT VENDÉEN
Qui donc oserait prétendre que l’épiscopat
français, docile aux instructions pontificales,
se soumet à la République ? Un prélat ven
déen, l'évêque de Luçon, vient d’écrire à tous
les prêtres de son diocèse pour leur deman
der de lui adresser les renseignements qu’ils
auront pu recueillir sur les habitants de leur
paroisse qui « ont subi la mort en haine de
la foi durant la Révolution de la fin du siècle
dernier. •
Si l’évêqus de Luçon était bénédictin, on
pourrait croire qu’il se consacre à un travail
de recherches historiques. Mais non, c'est
bien le « Chouan qui rêve d'attiser les vieil
les flammes de guerre civile et de déchirer
de nouveau le pays par des luttes odieuses.
Mais Mgr.de Luçon est venu trop tard dans
un monde trop vieux et loin de voir le triom-
he de ses passions rétrogrades il assistera
ientôt à leur irrémédiable défaite.
AU MONT-DE-PIÉTÉ
Au moment où les affaires reprennent, le
trafic du Mont-de-Piété subit une nouvelle
impulsion, car, chose curieuse, le mouvement
des engagements s’accroît en raison directe
de la recrudescence des transactions com
merciales pour atteindre son maximum aux
approches du mois de janvier. Cela tient à
ce que la clientèle du Mont-de-Piété consiste
moins en prolétaires qu’en petits commer
çants, lesquels, lorsque le travail donne,
cherchent a acquérir des fonds de roulement
par les engagements d’objets inutiles.
L’administration du Mont-de-Piété vient
de publier les résultats du dernier exercice
qui se chiffre par 50,515 articles engagés,
représentant une somme de 13,057,175 ir. Cet
exercice est en augmentation de 2,336 arti
cles et de 332,477 fr. par rapport à celui de
1897.
VITESSES VERTIGINEUSES
Les Américains ont toutes les témérités.
Ils projettent de créer, à titre d'essai, un
chemin de fer électrique marchant à la vi
tesse moyenne de 160 kilomètres à l’heure.
Une société est déjà constituée dans ce but.
Si la tentative réussit, on entreprendra aussi
tôt la construction d’un railway reliant New-
York et Philadelphie et couvrant trois mille
à la minute, c’est-à-dire 289 kilomètres à
l’heure. Les wagons seraient en forme de
cigares» afin de diminuer la résistance de
l’air et pour réduire au minimum la trépida
tion et le bruit, les roues seraient garnies de
caoutchouc.
Après cela, la griserie de la vitesse ne sera
plus un vain mot, sans doute.
LE Q. MOUSSEUX
Les feuilles nationalistes nous annoncent
tapageusement qu’un comité vient de se for
mer en vue d'organiser à Saumur un banquet
en l'honneur de « M. le président Quesnay de
Beaurepaire, enfant de cette ville. »
Ces agapes sensationnelles auront lieu —
ô symbole — à l'hôtel de la Paix, le dimanche
15 octobre à midi. Les promoteurs de cette
œuvre de restauration nationale réservent,
paraît-il, une surprise aux bons citoyens qui
assisteront à la fete. Autour du prince de la
Boyauderie seront groupés tous les fameux
témoins de sa liste mémorable, revêtus de
superbes parures aux armes de Lucie Herpin.
Au dessert, le grand Mystifié sera hissé sur
un pavois orné de cinquante flacons de Sau
mur. A un signal donné et grâce à un ingé
nieux mécanisme, tous les bouchons saute
ront et l’illustre Q., nimbé de la précieise
mousse, s’offrira au trépignant enthousiasme
de la multitude.
Le quinze octobre, je serai à Saumur. Je
veux absolument me payer le luxe de cette
apothéose.
MANOEUVRES DE SANTÉ
Dès demain, les oisifs qui iront se promener
dans la zone comprenant Saint Denis, Stains,
Pierrefitte, Gonesse, Aulnay-les-Bondy et la
Courneuve, auront sous les yeux un étrange
spectacle. Des militaires se coucheront dans
la plaine, s’essayeront à jouer les blessés, les
mourants et les cadavres, tandis que d’autres
militaires accourront auprès d'eux, les relè
veront, leur prodigueront des soins simulés
et les transporteront enfin dans des ambu
lances, des hôpitaux d’évacuation installés
dans diverses gares des environs.
LA CHARRETTE
Le ministre des beaux-arts a levé l’inter-
diction qui pesait sur la chanson d'Antonin
Louis, la Charrette. Il a cédé aux instances
du chansonnier qui a, paraît-il, • grand be
soin d’un succès actuellement », et, dès hier
soir, la Charrette reprenait, au programme
de l'Eldorado, sa place un moment abandon
née.
Il en est résulté quelque vacarme et des
manifestations contradictoires qui n'ont pas
laissé que de troubler le spectacle. Charre
tiers et anticharretiers — lisez nationalistes et
républicains — ont failli, comme les héros
d’Homère, en venir aux mains après avoir
échangé force épithètes ; bref, le tapage s’est
prolongé pendant près d'une demi-heure, au
M. Déroulède, qui ne cesse de protester
contre les accusations d’entente entre lui
et les royalistes, pourrait-il nous dire d’où
lui venaient les 50,000 francs trouvés sur
lui le jour de l’attentat de la place de la
Nation ?
Pourrait-il nous dire de quelle source
provenait l’argent qu'il allait fréquemment
toucher, l'hiver dernier, au Crédit Lyon
nais?
Les sommes élevées, ouvertes à son cré
dit, n’avaient-elles pas une origine orléa
niste?
Si le Crédit Lyonnais était mis par la
Haute Cour en demeure de montrer ses
livres, la vérité sur les compromissions
orléanistes de M. Déroulède serait vite
connue.
DÉLÉGATION REÇUE PAR DREYFUS
On nous écrit de Carpentras :
Par une exception à la règle observée à
la villa Villemarie, une délégation de la
Fédération socialiste de Vaucluse a été re
çue par M. et Mme Dreyfus.
Le citoyen Fructus leur a présenté la dé
légation et les a assurés du dévouement
du parti socialiste de Vaucluse pour 1 ur
cause, qui est celle de la justice et de l’hu-
manité.
Pendant cette entrevue, qui a duré une
demi-heure, il nous a été permis de cons
tater avec quelle force de caractère et
quelle grandeur d’âme ces victimes ont
supporte pendant cinq années les plus af
freuses tortures. Aujourd’hui plus que ja
mais, Dreyfus paraît avoir la certitude
d’une prochaine réhabilitation « pour la
quelle, nous en sommes convaincus, nous
dit Mme Dreyfus, vont travailler tous les
honnêtes gens amis de la vérité et de la
justice. *
L’état de santé de Dreyfus paraît s’amé
liorer grâce aux grands soins de sa famille,
et aussi à la température vraiment belle
dont nous jouissons. Avant de nous reti
rer, le capitaine nous présente sa fillette,
qui venait de rentrer dans le salon, toute
joyeuse, en embrassant ses parents, et qui
ne connaît pas encore les terribles secrets
de sa famille, car on a décidé de les lui ca
cher encore quelque temps.
En l'honneur de l'amiral Dewey
New-York, 1er octobre. — La réception
en l’honneur de l’amiral Dewey, s'est ter
minée par une grande revue à laquelle
30,00) hommes ont pris part.
L’enthousiasme de la foule était indes
criptible.
L'amiral devait être très ému, car on l’a
vu à différentes reprises porter son mou
choir à ses Jeux.
L’amiral Sthley a été également l’objet
d’une manifes ation sympathique.
LA GRÈVE DU CREUSOT
Le CREUSOT, 1er octobre. — M. Schneider
a adressé la lettre suivante au sous-préfet
d’Autun :
« J’ai l’honneur de vous communiquer
dix rapports de gardes dont la lecture
vous prouvera que la liberté et la sécurité
ne sont pas assurées, contrairement à ce
que me faisait espérer votre lettre d hier
soir. .
» On m’affirme que ce matin plusieurs
femmes ont eu, en allant au marché, leurs
paniers fouillés par des grévistes, qui vou
laient savoir s'ils contenaient des lettres
C'est aujourd’hui qu'ont eu lieulesobsé.
fines de M Benjamin Raspail, ancien dé-
pute, ancien conseiller général de la Seine
Le convoi est parti a midi de la propriété
du défunt, située à Arcueil-Cachan. Mal.
grê le temps affreux, une affluence nom
breuse avait tenu à venir saluer la dé
pouillé morteile de M. Raspail. Beaucoup
de ses amis politiques se sont retrouve!
au cimetière du Père-Lachaise, où le corps
a etc incinéré. Des discours ont été pro
noncés par M. Lucipia, président du Con
seil municipal, et par M. Vaudet, au nom
di Conseil général de la Seine. Les ora
teurs ont fait en excellents termes l’éloge
du ferme et dévoué républicain dont la
mémoire sera bénie par les malheureux
auxquels il a légué sa fortune et sa pro-
priété.
AU TRANSVAAL
MADRID, 1er octobre. — Les agents anglais
continuent à acheter dans le nord de l'Es
pagne de nombreux mulets pour le Trana-
vaal.
Londres, 1er octobre. — Parmi les offi.
ciers choisis pour partir dans l'Afrique du
Sud, se trouve le prince Charles-Victor de
Slesvig-Holstein, petit-fils de la reine Vic
toria.
Les journaux annoncent qu’une première
catégorie des hommes de la reserve ont été
convoqués pour aujourd’hui dimanche, a
midi, à la caserne Vellington où ils serou
passes en revue.
Le Sunday Times s’est adressé au mizis-
tère de la guerre pour avoir la confirma
tion de cette nouvelle, mais il n'a pu obte
nir aucun renseignement, l'ordre ayant été
donné de ne plus communiquer dinlor-
mations relatives au mouvement militaire
Les journaux disent que le départ du 6
néral en chef R. Bullers, a été fixé au ü
octobre.
TERRIBLE ACCIDENT
Le concierge de la maison portant I e
n° 36, de la rue Lafayette était occupé, «
matin, vers dix heures, à nettoyer son a-
censeur, lorsqu’il toucha par még rde
cran d'arrêt. Celui-ci se déclancha aussl".
et le malheureux fut pris entre l’ascense"
et la cage de l’escalier. ,,
il fallut appeler les pompiers pour "
gager. t
Le malheureux, qui respirait encore, -
mort dans la pharmacie où il aval
transporté.
POUR E’APAISEMEM
Ce qu'il faut voir dans le verdict de
Rennes. — L’opinion d’un officie .
Les juges ont agi pour leDiener.
tous. — Ils ne pouvaient condaness;
— Ils ne pouvaient acquitter. - .
damnation qui n'en est pas — '
« L'éponge ».
Au lendemain de la nouvelle condamns
tion qui a frappé le capitaine Dreyboule-
me suis rencontré nez à nez, sur•
vard, avec un vieil officier superi son
tillerie qui veut bien m’honorer d
amitié. « Hein! me dit-il aussito ■ re-
mirable jugement ! » Et comme 5 .-il;
criais ; « Mais oui, mon cher, 222chirun
donnez-vous donc la peine de reu PAf
peu. C’était la seule façon de toringgique.
faire d’une manière à peu pre3 • cat
D’ici trois jours, chacun sera con-, 3 per-
le verdict ne donne ensommeralsven de
sonne — ce qui est le meilleur Til soil
contenter tout le monde. Et avas, le mo
un mois, on n’en parlera plus. • tellemenl
ment, cette opinion me paru point
monstrueuse que je ne voU, un im-
entendre davantage : je prete’ m’éloi-
portant rendez-vous presse, e J
gnai sans répondre. . ors, une
Je dois reconnaître que, depu danifestet
certaine détente a semble se qui g
dans les esprits : les événempement de
sont déroulés a U suite du JSatif, toul
Rennes ont amené un calme L suis alor
au moins un peu de répit—e , de mod
rappelé les paroles prophéuqu décidé-
ami, je me suis demande S. a ., avais i®»'
ment aussi grand tort que je pouvs
giné au début, et j’ai perse 9.mander de
être intéressant d’aller lui de2 Je me
m’expliquer le fond de sa.pen avaii é
suis souvenu que cet officie Renne’ e
longtemps en garnison nombreu
qu’il y avait conservé de
. pas. Une demi-heure ‘P
va'* i villSS traversé, il
Apres an cavalier indi
“ionnal ■ une lettre ‘
Meyniggyes-donc : Voulet ,
„ continuons à marc
attMFer lut la lettre, der
n avant du colon 1 avec
Sîîiposter en cas d’attaqu
îL colonel refusa. J
— Si Voulet veut faire 1
e a en faire autant.
Pas At appeler le sergent
, rinter prête Baba-Queb
et .l e aux tirailleurs et
casd’attag
" Si Voulet nous ait
récrit, tous ceux qui ne J
dit le colonel, devront r
dire ce qu’ils ont vu; s» toj
tué il y a encore des Frat
ils viendront et chercheroi
’^^bé prévint les
le sergent prévint I s tu al
le caporal Tiemoho-Dialo
de l’arrière garde. |
Puis on se remit en mar
Le lieutenant resta à cotj
fit déployer son pavilloi
frontière Bakary-Taraoré.
Le tirailleur Makan-Di:
aercut en arrière, à gauc
Sus la brousse. Il prévis
les montra au lieutenant. I
— Mon colonel, voilà I
Atre gauche, dit Meynier
n °“Sionel ht un à gauci
eace fit dire à Bakary- l al
’ pavillon a bout de bras po
Lien, fit serrer l‛arriére-8
essuya deux feux de salve!
Il lit coucher tous ses ■
seul à cheval avec le lig
prète, les gardes -frontière,
′ Il leva le bras en criant!
Cessez le fou ! Cesse
leurs «le Tombouctou, rag
colonel Klobb! Cessez le f
Puis à Meynier : 1
— Vous ne voyez pas d ■
— Si, mon colonel, il y I
— Appelez-le. I
— Sergent blanc, vous!
pas le colonel Klobb? VE
Tirailleurs, il ne faut la
colonel Klobb ie Tombo .1
Cette méprise de Meyng
préhensible : Voulet était ■
galons. fl
Voulet s’avança devant!
pondit : •
— Il n’y a pas de serge®
moi, Voulet. Je ne me trop
connais bien. Voilà le cog
je m’en fous. Je vais vol
velle. •
Le colonel, le lieutenag
étaient à peine à quatre
Voulet. ■
Voulet s • relira derrièr
de i ouveau ouvrir e Ici
recommandant: •
On > ntendait les coin
distinctem nt.
Dès les premiers coups
était blessé à la cuisse dro
vait une balle dans le ver
Il tira son sabre.
— Non, non, Meynier, 1
bre, lui dit doucement
frottant la cuisse où il ve
Meynier venait a peine
la poignée qu’une balle e
Le sergent Mamadou-
lieutenant tué, demanda
au colonel, la permission
— Non, non, pas de c
tirez pas, répondit le cold
son cheval, regardant dro
mirable de calme et de s]
Pre-que aussitt une i]
Je tuait raide d'une balie
Voulet commanda alori
— Feu à volonté.
Puis, passant en avant
tre la baï mnette ( t chard
Des
dissiml
déployèrent aux deux ai
route et tenter défaire pr
urvivants.
Parmi les pabis, un
tité, ancien brigadier a
LA HAUTI
La journée est consac
ment des dossiers. Les a
royaliste ont poursuivi, d
des pièces intéressant ']
aujourd’hui le dernier |
dossier à leur disposition
les avocats du groupe
Oucrin, Dubuc et • con
mencé leur travail qu’il
jusqu’à mercredi.
, Les inculpés royalistes!
a partir de demain.
* est probablement M. I
sera amené le premier al
Les royalistes étant, a
roulède et de ses ami
ruiner le plus possible I
, ut nous attendre à d]
dents. ?
Les avocats, ainsi qu
“ CUx, se disposent à sel
maquis les plus épais I
'ja ce matin, un incid.
eye au sujet de certains
tout est calme aux a
DOUrg. Le palais est toui
«es agents et des inspect
adresses RÉP
on nous communique
Les membres républic
conseil d’arrondissemen
ors séance, adressent à
Pr s.dont de la Républic
"ouss eau, président du 1
«res, et à ses éminents I
Pression de leur respec
i les prient de vo loi
shaleu reuses félicitation
de défense républicaine
prendre. *
s ont la conviction q
et soutenus par tous
a"’,, comme eux, ont à
e 1 ordre et de la libert
ent de la prospérité pu
Signé: Pascal CoMBI
Armand ROBIN,
La majorité du conseil
AAvesnes a fait parvenil
“ne adresse de félicitat
Ordre et Progrès par la Révolution f ra n ç ai se
---==-======== । ; . o= - ... amoum
- . AB OITIEMEITS ■
PANS : 1 an, 20 fr.; 6 mois, 10 ir.; 3 mois, $ 80
FRANCE ET ALGÉRIE: 1 an, 24 fr.; 6 mois, 13 tr ‘‘ 8 mois, 7 francs
< ÉT2A1GE8 : 1 an, 38 fr.; 6 mois, 18 fr.; 3 mois, 10 francs
us ANNOXCES soit REÇUES CHEZ n. LAGRANGE, CEAP I (
•, place de la Bourse, 6, et aux Bureaux du so.
LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS NE SONT PaS RENDUS —
TÉLÉPHONE N lot.as
LE VERDICT DE RENNES EXPLIQUE PAR UN OFFICIER
Une Délégation chez le Capitaine Dreyfus
LEUR PATRIOTISME
Nous avons publié» en la faisant
suivre des commentaires qu’elle com
porte, la suggestive lettre de M. Fel
gères àM. Georges Thiébaud. Tandis
que l’on nous accusait de manquer de
patriotisme, de diviser et d’affaiblir le
pays pour pouvoir un jour plus sûre
ment le livrer à l’étranger, on organi
sait entre vivel’armistes une abomi
nable campagne de chantage politique
et judiciaire dont la rente française
devait faire, et fit effectivement les
frais.
Le Petit Journal on s’en souvient,
donna « le coup de pouce» demandé
par M. Felgères. Il prolongea dans
toute la France le retentissement de
l’odieuse campagne entreprise par les
agents de change pour affoler l’opi
nion. Et la rente française, immolée
par MM. du Parquet au plan conçu
par les réactionnaires et les jésuites,
continua de baisser pendant plusieurs
jours, malgré le patriotique effort
que fit la presse républicaine pour
réagir contre cette injustifiable pa
nique.
Campagne de chantage, dont le mo
bile apparaît aux moins clairvoyants.
Il s’agissait d’impressionner les juges
de Rennes, de contrebalancer, dans
leur esprit, l’effet de l’arrêt de la Cour
de cassation par la crainte d’une ca
tastrophe nationale. Il s’agissait aussi
de créer contre le Gouvernement, au
profit des menées criminelles des rec-
tionnaires de toutes sortes, un formi
dable mouvement d’opinion.
Pour obtenir ce résultat, M. Judet
n’hésita pas à entreprendre une cam
pagne dont le résultat certain était
une atteinte terrible au crédit de la
France.
Pour flétrir cette abominable atti
tude, il suffirait de feuilleter la col
lection du Petit Journal. Le 92 mars
1898, alors qu’il fallait soutenir l’amen
dement au budget déposé par M.
Fleury-Ravarin et dirigé contre la
coulisse, le journal de M. Judet se
mettait en frais d’indignation patrio
tique. Il flétrissait avec une énergie
dont le gouvernement de M. Méline
dut lui savoir gré l’altitude prise par
les coulissiers lors du voyage du Tsar
à Paris, les accusant d’avoir à ce mo
ment organisé une baisse factice sur
les rentes française et russe. Il ajou
tait que le gouvernement pour dé
jouer cette manœuvre avait dû faire
fermer la Bourse le jour de l’arrivée
des souverains russes.
L’accusation était calomnieuse, il est
à peine besoin de le dire. « Le 5 octo
bre, disons-nous, dans la Cote de la
Bourse et de la Banque il y avait une
différence de deux centimes entre les
cours de la coulisse et ceux du par
quet des agents de change.
Mais les reports eu liquidation de
fin septembre avaient été plus chers
en coulisse qu’à la corbeille, parce
qu’il y avait plus d’engagements à la
hausse à l’une qu’à l’autre, c’est-à-
dire plus d’engagements à la hausse
chez les coulissiers. »
Quant aux rentes russes, l’accusa
tion manquait de base, puisqu’on ne
les négocie qu’au Parquet des agents
de change. Enfin, la fermeture de la
Bourse le 6 octobre n’était nullement
une mesure de précaution. Elle s’expli
quait tout simplement par ce fait que
le 6 octobre avait été déclaré jour
férié.
Bien que fausse, l’accusation porta.
Le Sénat lui-même fut sensible à l’ar
gumentation du Petit Journal adoptée
et reproduite par le ministère, et
l’amendementFleury-Ravarinfut volé.
Nous avons vu, hier, les agents de
change faire réellement ce que le
Petit Journal accusait à faux les cou
lissiers d’avoir fait. Et M. Judet s’est
associé à cette campagne, montrant,
Il a fait campagne, pour de l’argent,
en faveur du Panama. Et quand il a
trouvé un intérêt politique à accabler
les « Panamistes », il a oublié, avec
une admirable désinvolture, le demi-
million encaissé par lui.
Il fit campagne, pour de l’argent,
contre la coulisse, coupable, disait-il,
d’avoir porté atteinte à la rente fran
çaise. Et nous l’avons vu depuis ap
puyer un? manœuvre toute semblable
à celles qu’il attribuait aux coulis-
siers. C’est toujours la même logique
et le même patriotisme à toutes fins
qui lui faisait hier défendre l’armée
dans la personne d’un général faus
saire, qui la lui fait insulter aujour
d’hui, dans la personne du ministre
de la guerre. Des contradictions per
pétuelles, une mauvaise foi cynique,
l’absence totale de tout désintéres
sement, voilà les gens qui nous jugent
et qui nous insultent au nom de leurs
convictions de marchands de papier.
JACQUES SERVAN
géant qu’en Chine des centaines de mille
chrétiens ont été victimes d’une semblable
accusation.
Notre confiance dans les mesures que le
gouvernement saura prendre ne doit ce
pendant pas nous empêcher d’exprimer toute
notre indignation de l’opprobre que l'on veut
jeter sur notre ancienne et vénérable reli
gion.
Nous nous sommes tus tant qu’on n’a cher
ché à atteindre nos coreligionnaires dans
leurs biens matériels que par les soupçons et
les calomnies; mais aujourd’hui qu'on veut at
teindre dans ce que nous avons de plus sacré,
dans notre religion, nous ferons comme l’ont
fait nos pères, et nous nous défendrons, par
notre bien et notre sang, pour l'honneur et
la pureté de notre religion contre celte in
fâme accusation de meurtre rituel.
Vienne, le £0 septembre 1899.
Le Consistoire Israélite,
Le GRAND RABLIN de Vienne.
Nous verrons si le gouvernement autri
chien osera passer outre.
Il verra s’il peut impunément, et sans
soulever la conscience de tous les peuples
civilisés, prendre parti pour les assassins
contre les victimes.
A bientôt d’autres détails encore.
Maître JACQUES.
Ces différentes opérations constituent les
manœuvres du service de santé de Paris.
Elles durent toute une semaine et sont très
pénibles pour les ambulanciers. Mais quelle
aubaine pour les fantassins qui o font les
blessés ou les morts » 1 — Des manœuvres de
santé?
Tu parles !!
Agent nationaliste brûlé
TEMPS DE PLUIE
Il pleuvait toujours, il pleuvait^
Et le divin Drumont revait
Derrière ses vitres fermées,
Et pour tromper un peu l'ennui .
De ce jour semblable à la nuit
il apostrophait les nuées.
a Ah ! disait-il, nuages gris,
Répandez sur mon vieux Paris
A longs torrents vos eaux lustrales
Nuages noirs t deuil de l'azur,
Pleurez, pleurez vos larmes sur
Nos tristesses et nos scandales. ■
« Lavez, lavez à grandes eaux
Les toits en pentes, à biseaux.
Les toits gris de zinc ou d’ardoise,
Les toits tout neufs, luisants bourgeois
Et les toits humbles, les vieux toits,
Où des moineaux se cherchent noise
u Rajeunissez les verts rameaux
Des marronniers et des ormeaux
Lavez le bois, lavez la rue,
Rendez, (lits purifie iteurs,
A l'âme odorante des (leurs
Sa virginité disparue.
« Lavez le trottoir, la maison
Tout ! Vous n’aurez jamais raison
De l’immondice et de l’ordure.
Vous laverez le monde, mais
Vous ne pourrez laver jamais
Ni mon âme, ni ma figure !»
GAUST.
M. Felgères, dont nous avons reproduit
la lettre si intéressante à M. Thiébaud, s’est
montré très mécontent. Preuve qu’il avait
tort. Il a envoyé ses témoins à M. de Rodays,
qui a refusé de les recevoir.
Il va se venger en envoyant du papier
timbré. On se venge comme on peut.
La Lanterne nous apprend que ce M. Fel
gères était fondé de pouvoirs d'un agent de
change. Nous savionscela.il était le truche
ment entre le parquet, les agitateurs natio
nalistes comme Thiébaud et Judet, et les
congrégations. A lui incombe une large
part de responsabilité dans l'organisation
du krach de la rente française qui se pro
duisit il y a deux mois.
L’intermédiaire Falgères est aujourd’hui
brûlé grâce à la publication opportune de
LA POPULATION ALLEMANDE
Il faut quatre ans, en Allemagne, pour pu
blier les résultats du recensement de la popu
lation; mais quel chef-d’œuvre de précision
que la statistique obtenue au bout de ce
temps! Il est vrai qu'une enquête est faite
manu militari, et que les agents contrôlent
même les déclarations des chefs de famille.
A lonc, les résulta » du recensement opéré le
14 juin 1895 viennent d’etre publiés par le
gouvernement allemand. Et l’on y remarque :
que la population de l'empire a augmenté de
7 millions d’habitants; que le nombre des
personnes qui vivent de leurs revenus aug
mente de 59.8 0/0. En même temps, la pro
portion des personnes employées à un travail
actif, des gagneurs de salaire, si l’on peut
dire, ne s’élève que de 17.8 0/0.
Au contraire, diminue avec rapidité le
nombre des personnes employées aux tra
vaux malsains ou dans des situations mes
quines. Plus de domestiques, plus de ser
vantes.
En revanche, les étudiants, les candidats,
enfin toutes les personnes se préparant par
voie d'examen ou de concours à entrer dans
les professions libérales augmente de 18.5 0/0
depuis 1882.
Enfin, et voici qui est bien suggestif : l’Al
lemand a 5o francs de dette nationale par
tête et le Français 800.
grand ennui des citoyens paisibles qui ne
vont au concert que pour leur agrément.
Certes, nul ne blâmera M. Leyeues d’avoir
obéi à des considérations d'ordre humanitaire
en accédant aux instances de M. Antonin
Louis. Mais d’un autre côté, il eût aussi bien
fait de maintenir l’interdiction pour ne pas
fournir prétexte aux nationalistes à transfor
mer les music-halls en salles de réunion? po
litiques.
UN HOMME BIENFAISANT
M. Georges Brugmann vient de faire dona-
tion à l’administration des hospices et se
cours de Bruxelles d’une somme de 200.000
francs, à charge pour la légataire d’affecter
ladite somme, quand elle jugera opportun,
aux besoins de l’hôpitai pour convalescents et
de donner à l’une des salles de cet établisse
ment le nom de « salle Renaissance ».
Cette donation rappelle les nombreuses li
béralités dont la famille Brugmann a doté les
institutions charitables de la capitale belge.
Récemment encore, M. Georges Brugmann,
s’inspirant des intentions exprimées par feu
son frère, a pris à sa charge la totalité des
frais d’achèvement de la reconstruction du
refuge des Ursulines, qui s'élèvent à 175,000
francs. Antérieurement déjà, les deux frères
avaient consacré à cette œuvre une somme
de 210,000 francs.
d’ouvriers demandant la reprise du t
vail.
» Veuillez agréer, etc. •
En réponse à cette communication ,
sous-préfet a fait parvenir à M. Schneid.
une lettre ainsi conçue : ”
« J ai l’honneur de vous faire connaître
en réponse à votre communication du*
septembre qu’il résulte de renseignement
précis qu aucun fait portant atteinte à la
liberté et a ia sécurité du travail n'a al
constaté. "
» Veuillez agréer, etc. »
Les obsèques de M. Benjamin Rasp
GIL.
DERNIERE HEURE
Déroulède et l'or royaliste
ENTRE MARQLI8
L’Intransigeant a eu la joie, la grande
joie, de publier cette lettre qu’un M. de
Faverges vient d’adresser au ministre de
la guerre, « sous pli recommandé », précise
le journal de Boubou :
Le marquis de Faverges, lieutenant de chas
seurs à pied, démissionnaire, capitaine à la
suite du 9h régiment territorial d’infanterie,
prie le ministre de la guerre de le rayer des
cadres de l’armée.
Il ne veut plus être exposé à recevoir des
ordres d’un chef d'Etat, d’un gouvernement,
d’un ministre de la guerre qui ne savent pas,
ou, plutôt, ne veulent pas faire respecter l’ar
mée, et qui le prouvent en faisant gracier, en
raciant un traître condamné comme tel par
eux conseils de guerre.
Sury, par Saint-Benin-d’Azy (Nièvre).
Très bien ! monsieur de Faverges! Cela
nous fait un réactionnaire de moins dans
notre corps d’officiers qui n'en compte déjà
que trop Le chef de l’Etat et le ministre de
la guerre peuvent dédaigner vos insultes.
C’est tout ce qu’elles valent.
Il est évident que le marquis de Roche-
fort-Luçay devrait faire à son co-marquis
le grand honneur de publier sa lettre. Entre
gens du monde, entre aristocrates, on se
rend de ces services. Entre marquis, on se
comprend.
UN PROCÈS ANTISÉMITE
Décidément, l’affaire du tailleur juif de
Polna, Hil ner, apparaît do plus en plus
comme une machination antisémite, ourdie
par les cléricaux d’Autriche dans le but et
dans la même pensée criminelle que l’affaire
Dreyfus en France.
Je reçois aujourd'hui communication de
l’ordre du jour de protestation rédigé par
les dirigeants de la communauté juive de
Vienne :
par le cynisme de cette évolution com
bien pour lui les intérêts généraux du
intérêts
pays sont subordonnés aux
de parti et de caisse qui sont
ritables mobiles directeurs de
duite.
ies vé-
sa con ¬
Nous protestons par le présent, de la ma
nière la plus solennelle et la plus catégori
que, contre les accusations tendancieuses lan
cées par le parti antisémite dans le procès de
Polna, et déclarons qu’aucune secte de la reli
gion juive n’a jamais ni enseigné ni pratiqué
le crime rituel ou l'usage du sang humain.
Nous conservons la plus entière espérance
que le gouvernement autrichien, qui a reconnu
notre confession en nous accordant nos droits
actuellement existants, saura les sauvegarder
en face de cette honteuse calomnie, en son-
sa lettre. Son patron, après
ministre des finances, vient
quer.
Sic transit gloria mundi.
enquête du
de le revo ¬
Pauvre Gamelle!
L’infortuné duc d’Orléans n'a vraiment
pas de chance. Comme il conspirait et ma
chinait ses petites saletés en Belgique, le
placide Léopold, qui se soucie fort peu de
se brouiller avec la République française,
a invité doucement le prétendant à aller
profiter ailleurs, comme on dit au pays
des choux de Bruxelles. Voilà donc Phi
lippe obligé par son sévère et royal cousin
de planter sa tente ailleurs. Et le malheu
reux ne sait trop où diriger ses pas ma
jestueux — pas majestueux du tout.
Et puis le gouvernement de défense ré
publicaine a eu la cruauté de fourrer au
bloc (encore un Juif, ce bloc pour séques
trer ainsi les fidèles du Roi) les Buffet, les
Chevilly et autres Serviteurs de la monar
chie. Plus de Maison, partant plus de cabi
net. Mais Gamelle n’est pas de ceux qui
supportent longtemps une indisposition et
il vient de reconstituer un nouveau Co
mité directeur, composé de MM. Roger
Lambelin, président; le comte de Gra-
mont, le duc de Luynes, le duc de Lorge,
M. de Tréveneuc, ancien sénateur, mem
bres.
Eh bien, vous savez, la République n’a
qu’à bien se tenir. Avec ces cinq partisans
du Roi pour lui faire la guerre, qui sait si
elle pourra lutter? Marianne contre Cinq-
Mars !
GAVROGHET.
UN PRÉLAT VENDÉEN
Qui donc oserait prétendre que l’épiscopat
français, docile aux instructions pontificales,
se soumet à la République ? Un prélat ven
déen, l'évêque de Luçon, vient d’écrire à tous
les prêtres de son diocèse pour leur deman
der de lui adresser les renseignements qu’ils
auront pu recueillir sur les habitants de leur
paroisse qui « ont subi la mort en haine de
la foi durant la Révolution de la fin du siècle
dernier. •
Si l’évêqus de Luçon était bénédictin, on
pourrait croire qu’il se consacre à un travail
de recherches historiques. Mais non, c'est
bien le « Chouan qui rêve d'attiser les vieil
les flammes de guerre civile et de déchirer
de nouveau le pays par des luttes odieuses.
Mais Mgr.de Luçon est venu trop tard dans
un monde trop vieux et loin de voir le triom-
he de ses passions rétrogrades il assistera
ientôt à leur irrémédiable défaite.
AU MONT-DE-PIÉTÉ
Au moment où les affaires reprennent, le
trafic du Mont-de-Piété subit une nouvelle
impulsion, car, chose curieuse, le mouvement
des engagements s’accroît en raison directe
de la recrudescence des transactions com
merciales pour atteindre son maximum aux
approches du mois de janvier. Cela tient à
ce que la clientèle du Mont-de-Piété consiste
moins en prolétaires qu’en petits commer
çants, lesquels, lorsque le travail donne,
cherchent a acquérir des fonds de roulement
par les engagements d’objets inutiles.
L’administration du Mont-de-Piété vient
de publier les résultats du dernier exercice
qui se chiffre par 50,515 articles engagés,
représentant une somme de 13,057,175 ir. Cet
exercice est en augmentation de 2,336 arti
cles et de 332,477 fr. par rapport à celui de
1897.
VITESSES VERTIGINEUSES
Les Américains ont toutes les témérités.
Ils projettent de créer, à titre d'essai, un
chemin de fer électrique marchant à la vi
tesse moyenne de 160 kilomètres à l’heure.
Une société est déjà constituée dans ce but.
Si la tentative réussit, on entreprendra aussi
tôt la construction d’un railway reliant New-
York et Philadelphie et couvrant trois mille
à la minute, c’est-à-dire 289 kilomètres à
l’heure. Les wagons seraient en forme de
cigares» afin de diminuer la résistance de
l’air et pour réduire au minimum la trépida
tion et le bruit, les roues seraient garnies de
caoutchouc.
Après cela, la griserie de la vitesse ne sera
plus un vain mot, sans doute.
LE Q. MOUSSEUX
Les feuilles nationalistes nous annoncent
tapageusement qu’un comité vient de se for
mer en vue d'organiser à Saumur un banquet
en l'honneur de « M. le président Quesnay de
Beaurepaire, enfant de cette ville. »
Ces agapes sensationnelles auront lieu —
ô symbole — à l'hôtel de la Paix, le dimanche
15 octobre à midi. Les promoteurs de cette
œuvre de restauration nationale réservent,
paraît-il, une surprise aux bons citoyens qui
assisteront à la fete. Autour du prince de la
Boyauderie seront groupés tous les fameux
témoins de sa liste mémorable, revêtus de
superbes parures aux armes de Lucie Herpin.
Au dessert, le grand Mystifié sera hissé sur
un pavois orné de cinquante flacons de Sau
mur. A un signal donné et grâce à un ingé
nieux mécanisme, tous les bouchons saute
ront et l’illustre Q., nimbé de la précieise
mousse, s’offrira au trépignant enthousiasme
de la multitude.
Le quinze octobre, je serai à Saumur. Je
veux absolument me payer le luxe de cette
apothéose.
MANOEUVRES DE SANTÉ
Dès demain, les oisifs qui iront se promener
dans la zone comprenant Saint Denis, Stains,
Pierrefitte, Gonesse, Aulnay-les-Bondy et la
Courneuve, auront sous les yeux un étrange
spectacle. Des militaires se coucheront dans
la plaine, s’essayeront à jouer les blessés, les
mourants et les cadavres, tandis que d’autres
militaires accourront auprès d'eux, les relè
veront, leur prodigueront des soins simulés
et les transporteront enfin dans des ambu
lances, des hôpitaux d’évacuation installés
dans diverses gares des environs.
LA CHARRETTE
Le ministre des beaux-arts a levé l’inter-
diction qui pesait sur la chanson d'Antonin
Louis, la Charrette. Il a cédé aux instances
du chansonnier qui a, paraît-il, • grand be
soin d’un succès actuellement », et, dès hier
soir, la Charrette reprenait, au programme
de l'Eldorado, sa place un moment abandon
née.
Il en est résulté quelque vacarme et des
manifestations contradictoires qui n'ont pas
laissé que de troubler le spectacle. Charre
tiers et anticharretiers — lisez nationalistes et
républicains — ont failli, comme les héros
d’Homère, en venir aux mains après avoir
échangé force épithètes ; bref, le tapage s’est
prolongé pendant près d'une demi-heure, au
M. Déroulède, qui ne cesse de protester
contre les accusations d’entente entre lui
et les royalistes, pourrait-il nous dire d’où
lui venaient les 50,000 francs trouvés sur
lui le jour de l’attentat de la place de la
Nation ?
Pourrait-il nous dire de quelle source
provenait l’argent qu'il allait fréquemment
toucher, l'hiver dernier, au Crédit Lyon
nais?
Les sommes élevées, ouvertes à son cré
dit, n’avaient-elles pas une origine orléa
niste?
Si le Crédit Lyonnais était mis par la
Haute Cour en demeure de montrer ses
livres, la vérité sur les compromissions
orléanistes de M. Déroulède serait vite
connue.
DÉLÉGATION REÇUE PAR DREYFUS
On nous écrit de Carpentras :
Par une exception à la règle observée à
la villa Villemarie, une délégation de la
Fédération socialiste de Vaucluse a été re
çue par M. et Mme Dreyfus.
Le citoyen Fructus leur a présenté la dé
légation et les a assurés du dévouement
du parti socialiste de Vaucluse pour 1 ur
cause, qui est celle de la justice et de l’hu-
manité.
Pendant cette entrevue, qui a duré une
demi-heure, il nous a été permis de cons
tater avec quelle force de caractère et
quelle grandeur d’âme ces victimes ont
supporte pendant cinq années les plus af
freuses tortures. Aujourd’hui plus que ja
mais, Dreyfus paraît avoir la certitude
d’une prochaine réhabilitation « pour la
quelle, nous en sommes convaincus, nous
dit Mme Dreyfus, vont travailler tous les
honnêtes gens amis de la vérité et de la
justice. *
L’état de santé de Dreyfus paraît s’amé
liorer grâce aux grands soins de sa famille,
et aussi à la température vraiment belle
dont nous jouissons. Avant de nous reti
rer, le capitaine nous présente sa fillette,
qui venait de rentrer dans le salon, toute
joyeuse, en embrassant ses parents, et qui
ne connaît pas encore les terribles secrets
de sa famille, car on a décidé de les lui ca
cher encore quelque temps.
En l'honneur de l'amiral Dewey
New-York, 1er octobre. — La réception
en l’honneur de l’amiral Dewey, s'est ter
minée par une grande revue à laquelle
30,00) hommes ont pris part.
L’enthousiasme de la foule était indes
criptible.
L'amiral devait être très ému, car on l’a
vu à différentes reprises porter son mou
choir à ses Jeux.
L’amiral Sthley a été également l’objet
d’une manifes ation sympathique.
LA GRÈVE DU CREUSOT
Le CREUSOT, 1er octobre. — M. Schneider
a adressé la lettre suivante au sous-préfet
d’Autun :
« J’ai l’honneur de vous communiquer
dix rapports de gardes dont la lecture
vous prouvera que la liberté et la sécurité
ne sont pas assurées, contrairement à ce
que me faisait espérer votre lettre d hier
soir. .
» On m’affirme que ce matin plusieurs
femmes ont eu, en allant au marché, leurs
paniers fouillés par des grévistes, qui vou
laient savoir s'ils contenaient des lettres
C'est aujourd’hui qu'ont eu lieulesobsé.
fines de M Benjamin Raspail, ancien dé-
pute, ancien conseiller général de la Seine
Le convoi est parti a midi de la propriété
du défunt, située à Arcueil-Cachan. Mal.
grê le temps affreux, une affluence nom
breuse avait tenu à venir saluer la dé
pouillé morteile de M. Raspail. Beaucoup
de ses amis politiques se sont retrouve!
au cimetière du Père-Lachaise, où le corps
a etc incinéré. Des discours ont été pro
noncés par M. Lucipia, président du Con
seil municipal, et par M. Vaudet, au nom
di Conseil général de la Seine. Les ora
teurs ont fait en excellents termes l’éloge
du ferme et dévoué républicain dont la
mémoire sera bénie par les malheureux
auxquels il a légué sa fortune et sa pro-
priété.
AU TRANSVAAL
MADRID, 1er octobre. — Les agents anglais
continuent à acheter dans le nord de l'Es
pagne de nombreux mulets pour le Trana-
vaal.
Londres, 1er octobre. — Parmi les offi.
ciers choisis pour partir dans l'Afrique du
Sud, se trouve le prince Charles-Victor de
Slesvig-Holstein, petit-fils de la reine Vic
toria.
Les journaux annoncent qu’une première
catégorie des hommes de la reserve ont été
convoqués pour aujourd’hui dimanche, a
midi, à la caserne Vellington où ils serou
passes en revue.
Le Sunday Times s’est adressé au mizis-
tère de la guerre pour avoir la confirma
tion de cette nouvelle, mais il n'a pu obte
nir aucun renseignement, l'ordre ayant été
donné de ne plus communiquer dinlor-
mations relatives au mouvement militaire
Les journaux disent que le départ du 6
néral en chef R. Bullers, a été fixé au ü
octobre.
TERRIBLE ACCIDENT
Le concierge de la maison portant I e
n° 36, de la rue Lafayette était occupé, «
matin, vers dix heures, à nettoyer son a-
censeur, lorsqu’il toucha par még rde
cran d'arrêt. Celui-ci se déclancha aussl".
et le malheureux fut pris entre l’ascense"
et la cage de l’escalier. ,,
il fallut appeler les pompiers pour "
gager. t
Le malheureux, qui respirait encore, -
mort dans la pharmacie où il aval
transporté.
POUR E’APAISEMEM
Ce qu'il faut voir dans le verdict de
Rennes. — L’opinion d’un officie .
Les juges ont agi pour leDiener.
tous. — Ils ne pouvaient condaness;
— Ils ne pouvaient acquitter. - .
damnation qui n'en est pas — '
« L'éponge ».
Au lendemain de la nouvelle condamns
tion qui a frappé le capitaine Dreyboule-
me suis rencontré nez à nez, sur•
vard, avec un vieil officier superi son
tillerie qui veut bien m’honorer d
amitié. « Hein! me dit-il aussito ■ re-
mirable jugement ! » Et comme 5 .-il;
criais ; « Mais oui, mon cher, 222chirun
donnez-vous donc la peine de reu PAf
peu. C’était la seule façon de toringgique.
faire d’une manière à peu pre3 • cat
D’ici trois jours, chacun sera con-, 3 per-
le verdict ne donne ensommeralsven de
sonne — ce qui est le meilleur Til soil
contenter tout le monde. Et avas, le mo
un mois, on n’en parlera plus. • tellemenl
ment, cette opinion me paru point
monstrueuse que je ne voU, un im-
entendre davantage : je prete’ m’éloi-
portant rendez-vous presse, e J
gnai sans répondre. . ors, une
Je dois reconnaître que, depu danifestet
certaine détente a semble se qui g
dans les esprits : les événempement de
sont déroulés a U suite du JSatif, toul
Rennes ont amené un calme L suis alor
au moins un peu de répit—e , de mod
rappelé les paroles prophéuqu décidé-
ami, je me suis demande S. a ., avais i®»'
ment aussi grand tort que je pouvs
giné au début, et j’ai perse 9.mander de
être intéressant d’aller lui de2 Je me
m’expliquer le fond de sa.pen avaii é
suis souvenu que cet officie Renne’ e
longtemps en garnison nombreu
qu’il y avait conservé de
. pas. Une demi-heure ‘P
va'* i villSS traversé, il
Apres an cavalier indi
“ionnal ■ une lettre ‘
Meyniggyes-donc : Voulet ,
„ continuons à marc
attMFer lut la lettre, der
n avant du colon 1 avec
Sîîiposter en cas d’attaqu
îL colonel refusa. J
— Si Voulet veut faire 1
e a en faire autant.
Pas At appeler le sergent
, rinter prête Baba-Queb
et .l e aux tirailleurs et
casd’attag
" Si Voulet nous ait
récrit, tous ceux qui ne J
dit le colonel, devront r
dire ce qu’ils ont vu; s» toj
tué il y a encore des Frat
ils viendront et chercheroi
’^^bé prévint les
le sergent prévint I s tu al
le caporal Tiemoho-Dialo
de l’arrière garde. |
Puis on se remit en mar
Le lieutenant resta à cotj
fit déployer son pavilloi
frontière Bakary-Taraoré.
Le tirailleur Makan-Di:
aercut en arrière, à gauc
Sus la brousse. Il prévis
les montra au lieutenant. I
— Mon colonel, voilà I
Atre gauche, dit Meynier
n °“Sionel ht un à gauci
eace fit dire à Bakary- l al
’ pavillon a bout de bras po
Lien, fit serrer l‛arriére-8
essuya deux feux de salve!
Il lit coucher tous ses ■
seul à cheval avec le lig
prète, les gardes -frontière,
′ Il leva le bras en criant!
Cessez le fou ! Cesse
leurs «le Tombouctou, rag
colonel Klobb! Cessez le f
Puis à Meynier : 1
— Vous ne voyez pas d ■
— Si, mon colonel, il y I
— Appelez-le. I
— Sergent blanc, vous!
pas le colonel Klobb? VE
Tirailleurs, il ne faut la
colonel Klobb ie Tombo .1
Cette méprise de Meyng
préhensible : Voulet était ■
galons. fl
Voulet s’avança devant!
pondit : •
— Il n’y a pas de serge®
moi, Voulet. Je ne me trop
connais bien. Voilà le cog
je m’en fous. Je vais vol
velle. •
Le colonel, le lieutenag
étaient à peine à quatre
Voulet. ■
Voulet s • relira derrièr
de i ouveau ouvrir e Ici
recommandant: •
On > ntendait les coin
distinctem nt.
Dès les premiers coups
était blessé à la cuisse dro
vait une balle dans le ver
Il tira son sabre.
— Non, non, Meynier, 1
bre, lui dit doucement
frottant la cuisse où il ve
Meynier venait a peine
la poignée qu’une balle e
Le sergent Mamadou-
lieutenant tué, demanda
au colonel, la permission
— Non, non, pas de c
tirez pas, répondit le cold
son cheval, regardant dro
mirable de calme et de s]
Pre-que aussitt une i]
Je tuait raide d'une balie
Voulet commanda alori
— Feu à volonté.
Puis, passant en avant
tre la baï mnette ( t chard
Des
dissiml
déployèrent aux deux ai
route et tenter défaire pr
urvivants.
Parmi les pabis, un
tité, ancien brigadier a
LA HAUTI
La journée est consac
ment des dossiers. Les a
royaliste ont poursuivi, d
des pièces intéressant ']
aujourd’hui le dernier |
dossier à leur disposition
les avocats du groupe
Oucrin, Dubuc et • con
mencé leur travail qu’il
jusqu’à mercredi.
, Les inculpés royalistes!
a partir de demain.
* est probablement M. I
sera amené le premier al
Les royalistes étant, a
roulède et de ses ami
ruiner le plus possible I
, ut nous attendre à d]
dents. ?
Les avocats, ainsi qu
“ CUx, se disposent à sel
maquis les plus épais I
'ja ce matin, un incid.
eye au sujet de certains
tout est calme aux a
DOUrg. Le palais est toui
«es agents et des inspect
adresses RÉP
on nous communique
Les membres républic
conseil d’arrondissemen
ors séance, adressent à
Pr s.dont de la Républic
"ouss eau, président du 1
«res, et à ses éminents I
Pression de leur respec
i les prient de vo loi
shaleu reuses félicitation
de défense républicaine
prendre. *
s ont la conviction q
et soutenus par tous
a"’,, comme eux, ont à
e 1 ordre et de la libert
ent de la prospérité pu
Signé: Pascal CoMBI
Armand ROBIN,
La majorité du conseil
AAvesnes a fait parvenil
“ne adresse de félicitat
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