Titre : Les Droits de l'homme / fondateur Henri Deloncle
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-08-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759074m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 août 1899 09 août 1899
Description : 1899/08/09 (A2,N570). 1899/08/09 (A2,N570).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k68177534
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5700
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2016
DEUXIEME RKNÉE
1’ 570
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
PARIS
Rue Montmartre
LIRE EN SECO
porte encore
GAUSY.
ECCE HO HO!
DERNIERE PIROUETTE
L’Heure de
GIU
LIRE EN SECONDE ÉDITION
la Vérité
A Rennes
sommeurs
duire tout entière,
en résume
Berlin
Rome
IGNOMINIES
comme
ton
Vienne, les ministres pen
L'Auteur du Bordereau
et il a l'audace de
antise
de 1* ligue
Paris,
comme
sont r
forcent
itovables arguments,
us loin que les autres
fraîchement entretenues,
aucune inscription.
S avoisinant
la Gare,
e, de sold i
ensuit <|
1. rue Tho I
passent ab
à choisir entre la liberté, l'honneur, l'es
time des siens, et l'amitié de Barbe-à
Poux!
de voleurs, de repris de jus—
Elle attend un monument que les amis
nomie étrange.
Un homme assez grand, la taille souple,
les épaules carrées; là-dessus, une physio-
des yeux perçants, une
* *
LA TOMBE DE MBILHAC
Les dépositaires et
de l’Homme q i dé
Cloche sont priés à l'administrateur,
martre.
La Cloche paraît
heures avec le co apt
ment s de la journée.
écrasement par de I
L’une u'elles va pl
M. le lieutenant-colonel Patry, dans
la Revue Bleue de cette semaine, ré
duit à ce qu’il vaut ce triste espion-
nage qui sévit sur l'Europe. En ré
sumé, dit-il, après une étude critique
que nous voudrions pouvoir repro-
Un incident tout à fait amusant, dont
nous avons rendu compte hier, a marqué
la journée de dimanche.
Vous savez que les amis de M. Rochefort
se sont efforcés d’accaparer la manifesta
tion faite par les libres-penseurs au pied
de la statue d'Etienne Dolet. Les partisans
du marquis de Vascagat ont été conspués
de la belle maniée au cri de: «.Vive la'
liberté! A bas le Jésuites ! » . ;
Mais l’exécution des amis de Boubou ne
suffisait pas aux manifestants de l’après-
midi- Dans la soirée ils ont tenu à exécuter
Boubou lui-même, et ils sont venus, sous
les fenêtres deS intransigeant, faire à M. le
marquis le plus joli charivari que celui-ci
ait jamais entendu.
M. de Vascagat, après réflexion, s’est dé
cidé à tirer vengeance de cette manifesta
tion qui l’a si fort effrayé : il donne toutes
sortes de qualificatifs aimables à ceux qui
l’ont conspué, les traite galamment « d’as-
Mais ce qui est étourdissant, c’est que les
inquisiteurs du. boulevard Montmartre
proclament aujourd’hui qu’on retrouve en
Dreyfus • le disciple d’Avinain que nous
connaissions depuis 189A ».
Diable ! Qu’est-ce que devient le carnet
de Lebrun-Renault?
O. L.
tice et de chevaliers dé-la pince-monsei
gneur.
Finalement, pour s’en venger congrû-
ment, M. de Rochefort fait intenter, par
son gérant, un procès... à M. Waldeck-
Rousseau.
Brididi l’annonce à grand renfort de
coups de grosse caisse, sous le prétexte
que le ministre de l’intérieur est « organi-
sateur, complice, autorité responsable des
attentats des coupe-jarrets à sa solde, dont
il s’est bien gardé do faire arrêter un seul
par sa poliee ».
Hélas! c’est la fin ! Le vieux Paillasse ne
nous fera plus jamais rire. C’est la der
nière attaque, la dernière convulsion avant
la paralysie générale. Ce n’est même plus
la douche qui attend ie pauvre homme,
c’est la chaise percée.
Bartholomé. J T
. L’éminent artiste achève cette oeuvre, ont
simple figure en pierre, l’Amitié quide n o e
une couronne près du nom, et c'est dans Tin.
limité, sans bruit, sans discours, avec la seule
caresse du souvenir toujours aussi tendre
que les amis de Meilhac l’inaugureront dans
quelques semaines en lui apportant de nou
velles fleurs.
La dépouille d’Henri Meilhac qui avait été
provisoirement inhumée au Père-Lachaise,
vient d’être transférée au cimetière Mont
martre où elle a été définitivement déposée
dans un caveau spécial situé en angle de la
vingt et unième division, devant la sépulture
de la famille de Salverte, non loin de, celles
des familles Daru et Osiris.
La pierre qui la recouvre, entourée de fleurs (
Mcry. leur confesseur ordinaire.
Enfin, dernier détail et dernière criti
que. Pourquoi Drçyfus est-H si froid, si
calme, pourquoi manque-t-il d'élan? Ah!
combien différent de ces magnifiques Sol
dats qui chargeaient naguère le jury de
la Seine à coups de faux, co r bien éloi
gné du patriotisme épileptiforme de notre
DéroWede? Cet homme est condamné
d'avance. Il a nié tout, il est simple et
ferme : l'opinion nationaliste ne le lui
pardonnera pas. Il avouerait, il avoue
rait avec élan, avec enthousiasme : il
gagnerait le cœur de Drumont et de tous
les amis du Hulan, mais ses juges le ren
verraient à l'ile du Diable.
Cruelle alternative, en vérité, d'avoir
Le Hulan est décidément très prolixe de
loin. Il écrit, il écrit sans fin; mais il se
garde bien de se prêter à un interrogatoire
en règle; il refuse pareinement de se laisser
confronter avec les gens -qu'il accuse. Car
il accuse tout 4e monde, Gonse et Dreyfus,
Picquart et Boisdeffre, tout le monde sauf
son copain Henry, le brave des braves, le
preux, son ami eu un mot.
Le Matin poursuit la publication de la
déposition écrite qu’il a adressée au com
mandant Carrière.
En voici un nouvel extrait qui fait suite
à ce que nous avons publié hier:
Et c’est dans une discussion très vive, vou
lue par mon chef et amenée par moi, sur la
supériorité du service des renseignements alle-
mand comparé avec le service français, que
M..de Schwarzkoppen, qui afermait avoir à
son service un grand nombre d’officiers fran
çais, fit allusion en propres termes a un ofu-
cier dont il disposait: • Au ministère de la
, guerre, un capitaine, et un artilleur, encore..
" rendu immédiatement compte «à coloner
Sandherr de cette conversation.
Les feuilles de la presse immonde, visi
blement gênées par les fermes dénégations
de Dreyfus, s’efforcent de masquer leur
L’impression qui se dégage de la pre
mière journée est, selon la feuille de M.
Dreimund, défavorable à Dreyfus parce
qu’il oppose de formelles dénégations aux
accusations dont on le veut accabler. C’est
l’éternelle histoire du monsieur qu'on ac-
cuse d’avoir volé les tours de Notre-Dame
et qui préfère prendre la fuite plutôt que
de nier. Nier, e’est s’aviser coupable aus
yeux des gens de parti-bris.
Depuis le lu juillet, l'Administration
des Droits de l’Homme délivre des
abonnements spéciaux de villégiature,
valables pour un mois, au prix de
deux francs, ou pour une semaine au
prix de cinquante centimes.
U HATi EE
Autour du lycê . —
les. — Tenu ii re
fus — Co. ti uati
dossier secret.
bouche cerclée «le plis nerveux que ne
recouvrent pas entièrement une fine mous
tache châtain, un crâne dénudé, des che-
veux ras et blancs : un aspect étrange de
jeune vieux, un assemblage inouï de force
et «le souffrance.
Ce qu’on aperçoit, derrière ce physique,
ce sont des qualités morales qui font, sinon
l’homme grand, du moins l’hommefort:
C’est un être d’énergie, «le volonté etd’in-
telligence. Pas d’attendrissementsefféminës
devant ses juges, non ! mais «les sonffran
ses tragiques de mâle qui ne veut pas crier
sous la douleur. '
Et cet homme, qui jura tout-a-Theur
encore, devant toute la France déléguée
ici, son innocence absolue, son malheur
immérité, cet homme aurait trahi son pays
aurait fait le métier avilissant de livrera
l’ennemi les secrets de sa défense pour s
payer quelques plaisirs passagers ! Allons
donc! La certitude de l’innocence de ‘
accusé, qu’on acquiert en raisonnant sur
les charges qu’on lui oppose, on la sente
soi, irrésistible, à la vue de ce malheu
reux. .
Comme j’en ai vu, ce matin, de ces "
rouches antidreyfusards, de ceux qui '•
voulaient rien voir, rien entendre, bontel, j
presque de leur œuvre mauvaise, pris “
aussi de la fièvre de savoir, de ne plus
contenter de paroles creuses de haine, YO
lânt des preuves enfin! ...
Une immense pitié nous .monta»
cœur, à tous; et Dreyfus n’était plus me
un homme, c’était l’Homme lui-me nerdes
ses angoissantes, misérables et mju
détresses, c’était la victime de lana
Anankê, la proie de ce Destin aveuf
stupide qui se plaît à briser les CorPs r
détraquer les âmes ! i
Maître JACOUES
JOURNÉE CILIE
Je vous ai envoyé ce matin, au fur
mesure que se déroulaient les évene ’ .
des dépêches qui rendaient aussi Sho
ment que possible l’aspect du quar", es
se concentre, en ce moment, ce 3 aville
convenu d’appeler • l’animation» “ |
de Rennes. - à “aire
Voilà une ville vraiment extraordstes
N’étaient les innombrables JOur"non-
venus de Paris et d’ailleurs, quia Aire le
nent au tous sens et font la navet te
lycée, la Manutention, la Bourse et le
merce, où un local leur a été resetit ce
bureau du télégraphe, RennesSment
qu’elle est toujours, une, cit aPvaquenl
placide et calme, dont les habitants coenme
. .6. , s s _ . - — . e0010 219. t • , |
On n’ignore plus qu'en Belgique — comme
partout, d'ailleurs, — on s’intéresse passion
nément à toute les phases de l’affaire Drey
fus et que la victime de l’Etat-Major est chez
nos voisins l'objet d’une sympathie très vive :
Les Bruxellois vont manifester, dimanche
prochain, leurs sentiments d’originale façon.
Ils organisent une fête au cours de laquelle
un cortège symbolisera le retour de Dreyfus
et sa réhabilitation. .
Il est inutile d’ajouter que cette cavalcade
aura un sens tout sympathique pour la France :
les Belges estiment que la réhabilitation de
Dreyfus sera à l’honneur de notre pays rede
venu enfin digne de son grand renom de
justice. A ce point de vue, ils sont plus gal-
lophiles que les nationalistes acharnés à vou
loir notre honte en face de l’Europe.
Ce qui a le plus sérieusement fait tourner
contre lui cette première séance, écrit-elle
niaisement, c’est son système constant de dé
négations. , ■ . .
Il est évident qu’un aveu, un tout petit
aveu eût rompu la monotonie de l’audience
et donné un peu «l’imprévu au procès. Mais
que voulez-vous? il ne pouvait pourtant
pas, même dans l’espoir de retourner en sa
faveur les nationalistes, raconter qu’il était
Coupable.
Et notez que ce sont les journaux qui
tous ont rabattu les oreilles avec la fable
des aveux et ont condamné Dreyfus sur la
foi de ces prétendus aveux, qui se font une
arme de ses dénégations pour le condam
ner une fois de plus La bêtise et la féro
cité humaine sont insondables!
Le'Gaulois, qui sent le moment venu
d’employer les grands moyens, reprend
son dilemme odieux :
a Les généraux ou Dreyfus. »
C’est le chantage sur Tes membres du
conseil de guerre qui continue. On veut
faire croire à ces sept officiers que l’hon
neur des généraux qui se sont trompés —
ou qui ont fait pire — exige la condamna-
tion de l’innocent, du martyr.
Une pareille campagne est abominable.
Elle porte bien le cachet de celui qui l’a
entreprise, Arthur Meyer, le proxénète, le
lâche, le panamiste, l'escroc et l’espion.
1 : i • J.V.
Notre opinion n’a pas changé sur le
huis clos; notre sentiment est de
meuré 1c même : le huis clos est tou
jours au détriment de la vérité ou de
la justice. Il est à l’avantage de l’er
reur et de tous les préjugés. Il dimi
nue, injustement l’éclat et la gloire
qui doivent appartenir au .triomphe
du vrai. Nous devons pourtant nous
résigner à cette suspension de la pu
blicité, puisque le conseil de guerre
l’a jugée indispensable à l’examen du
dossier concernant certaines ques
tions militaires et de défense natio
nale. Nous n’avons aucun moyen de
nous opposer à une précaution inu-
des gens pour losquels les. jours
et se ressemblent.
Quelques forts ténors uv " e iours, «
mite s’efforcent, depuis quelques J . Mais
bouleverser cette population 29% tontes
cWen vain. Elle demeure S0r gagest
les excitations, se montrant ““douzaine
exemplaire. Ainsi, ce matin; , a l’an-
de solides braillards étaient pu pavenue
gle du quai de l’Université et. qui de-
de la Gare, attendant les temoi 1S..3age de
vaient se rendre au procès AUP. ei allale
Billot, Zurlinden, de Mercier. véhicu
dans un abominable fixere‘‘ vive l’ar-
lant une ruine, ilsont.“Daan neille"
meet », avec uin zele digted
sort. Hélas I ça n’a pas rendu, C
APRËS LA PREMIÈRE AUDIENCE. - L’TMIPREs
SION. - DREYFUS. - INNENSE PITIE.—#
TOUR DU PROCÈS. •
Nos envoyés spéciaux complètent dans ks
lettres qui suivent leurs télégrammes d’hier:
Je sors à l’instant de l’audience du conseil
de guerre, et toutes mes impressions, ten
tes mes idées se résument en une seule; il
vision de Dreyfus.
Dreyfus, cet enragé -ie l’ile du Diable,
comme aimait à l’appeler le vieux Roche-
fort avec une férocité sadique d’impuissant,
Dreyfus, ce condamné chargé de la haine
tenace et inexplicable d’un grand peuple,
Dreyfus, à qui l’on imputa les plus atroces
trahisons, les marchandages les plus in-
famés, Dreyfus, que les nationalistes
croyaient avoir à jamais emmuré dans soi
bagne, Dreyfus était là, vivant, parlant,
s’expliquant enfin!
Ah ! Quand on l’a vu, une fois, cet homme
là, on ne saurait jamais l’oublier plus. !
g.Lwarkopnet, te che
mand, le corresyyndan
Et voilà.
g: les anus de Sri
bien on cour il faut s
chainement Ester ac
veur toute spéciale "
warain ».
Quant à Schwaizkoi
demande pourquoi il
maréchal.
Rennes.
Laissons les formules classiques sur
la majesté du décor pour rehausser
les drames de carton peint. Les tragé
dies qui ruissellent du sang des mar
tyrs n’ont rien à emprunter de leur
grandeur à des platras augustes.
Pendant que les accusateurs se ser
rent comme un troupeau tremblant
devant la justice près de souffler en
tempête tragique, le martyr est entré.
— Ecce homo. ,— Nul Pilate n’est là
pour railler son roseau et sa couronne
d’épines, et quelque chose pourtant
de cette ironie infâme qui souilla le
supplice de si l’autre » semble flotter
sur lui. r •
I Ecce homo! Voilà l’homme dont le
front saigne depuis cinq ans dans les
supplices, dont la main depuis cinq
ans se crispe sur ce roseau. qu’est
l’innocence livrée à la fureur d’un
peuple en folie. Il vient pour s’enten
dre une fois de plus accuser par
d’Ormescheville et répondre à nou
veau de la trahioon avouée d’Estor
hazy.
Il semble que le président, de figure
loyale, ait quelque embarras à poser
sérieusement la question : « Reconnais
sez-vous avoir livré les pièces énumé
rées dans le papier que voici ? » Et le
martyr, libre enfin de jeter au monde
sa protestation contre l’iniquité horri
ble, concentre dans son cri tous les
sanglots qu’elouffent depuis cinq ans
les murs de ses geôles.
Et l’interrogatoire se poursuit. Le
président, d’une voix où le scepti
cisme perce à travers l’effort qu’elle
fait , pour rester sévère, suppute les
raisons misera blés qui ont servi de
prétextes aux meurtriers; Lui, répond
d’une voix simple, assurée, mais plus
basse, de cette voix quia fait dire aux
bourreaux qu’elle n’était pas d’un in
nocent.
À trois reprises, le jugé paraît heu
reux de. prendre pied sur quelque
grief qui ne sombre pas avant qu’on
s’y soit appuyé. Si l’accusé' voulait
lui prêter un peu de secours, peut-
être la légende infâme des aveux
pourrait.... Mais au souvenir du pre
mier bourreau, Dreyfus s’est raidi, sa
main s'est contractée sur son képi,
son corps tremblant se heurte aux
parois du bel uniforme comme un
squelette qu’on agiterait sous un vê
tement et, révolté, précis, violent
comme la vérité qui se dresse devant
la fourberie et le mensonge, il réta
blit le balbutiement dont ses lèvres
tentaient de soutenir son cœur pour
marcher au supplice.
Le président se raccroche à l’autri
chienne. L'officier d’état-major Drey
fus a flirté avec une autrichienne ! Ah!
ce n’est pas Louis XVI ou Napoléon
qui eussent conté fleurette à des per
sonnes de l'Autriche !
Dernier grief le plus grave : Dreyfus
a marmonné : dans trois ans mon
innocence éclatera. Pourquoi trois
ans? Pourquoi pas tout de suite, pen
dant qu’on lui serrait les poignets?
Pourquoi pas dans trois siècles, le
temps normal que les innocents, sup
pliciés doivent attendre la justice? t
Et maintenant, les portes vont se
fermer pour l’étude du dossier secret.
Deux juges ont voulu qu'elles restent
ouvertes. Braves cœurs! Cependant,
soupçon horrible, s’ils n’étaient sim
plement que des vendus !
BRADAMANTE.
Berry-Tonneau ne 1
rôle de paillasse. H je
do cirque.
Quand une besogne
tout de suite pour l'ac
C'est ainsi q ie deux
part au ministre des
leur intention de l’inte
trophe de Juvisy, il i
sieurs jours de rétlexi
ses collègues.
Paillasse, Auguste e
ce mastodonte est le t
qui soit de l’imbécile
.FÉCONDITÉ
Un de nos confrères annonce qu'une jeune
dame, mariée depuis deux ans, habitant au
hameau des Routils-Coudray-Saint-Germer,
arrondissement de Beauvais, vient d’accou
cher de cinq enfants, dont quatre garçons et
une fille, tous vivants et bien portants.
Cinq bébés d'un seul coup, voilà qui est
admirable, ‘a . ...
La féconde héroïne de Zola est dépassée.
— C'est un goujat, dit la Libre Parole.
Il est une chose qu'il n'a pas niée, un
certain détail du chapitre dépenses. u-Ma
forfdriç^eFt-it dit} me permetCâiCcelà. »
.N'est-ce pas monstrueux ? On l'accuse'
d'avoir vendu^son^pjys ti l'Allemagne
pour louer une villa au bord de la mer,
et il a l'audace de répondre que pour
dépenser quelques milliers de francs, il
n'avait besoin de les demander à .per
sonne! L^s petites cocodettes de la cha
pelle du Mystérieux ont ressenti, comme
un soufflet, « e tte phrase d'un égoïsme
si bas et d'une fatuité si grossière. » .Et
elles sont allées s'enplaindre à M. Gaston
LA PERSONNE
Henry, dans sa secon
le conseil de gueire
comment l‘état-u ajor
amené à sou çonner
laine Dreyfus. Ce fui,
cation «lune «persou
les recherches, jus I
dirigèrent du cote de
cien stagiaire du deux
Nous trouvons la trd
du colonel Heur) ni
le 2 avril 1899, evani
réunies de la C tu de
capit line Freystæ ter, J
du conseil de: guerre d
Demande d’un CONSEILL
vaut la note de M* D 1
moire de M* Moruard, J
mandant Henry a éte e I
dience , une pr isie e il
nouveau, puis il a de 1
nue seconde fois : lal
ton solennel que, dès «I
personne honorabi tu. al
cier du minsuère de la g .1
mo s de mars ia mné ..e ,1
vole son affirmation, e 1
un officier du deu iem ■
Est-il v rai, suivant 1. |
fus qui, dans le pre. I
an deuxieme bureau « I
que Cette /tersonne honoi I
conseil de serin nt p o é, a sonm.
dire t< ut; lu V rué et I I
• Quand un officier a aal
redoutable, il ne le cong
kepi " ; puisse lourti ni
• J’affirme, moi, que | il
Le CAPITAINE FiEY iÆ I
Quelle est donc cei
Table « que le co onei 11
nommer, quoiqu” ile lau eur principal ne il
de la poursuite dirige I
On l'ig orer lit mal
dherr ayant succ be"
■e premier procès et il
Henry s’étant i ié l’ang
deux sans rien non - rem
si le comman lant Lst en
au commissaire du gou
conseil de guerre du I
'e Matin d’hier, n’avait"
dire : •
Ccst, écrit-il, dans un I
voulue par mo1 chef et •
'a supéru rite du s rvice
allemand compare avec"
que M. de Schwar zkoppe
1 peu après six p
re et conduit a ,
Les mesure
mesures d’or ire
’ que celles d’ava
a. raison du c lie '
ayec le-quels s’elat •
au IvJ transfert du p -i
les autorite
Ce satisfaire dans 1.
suriosited upubii c,
cex barrages bils '
M ‘te mesure débonna r
aire sentir Aus,i a
Bieence croira ne qu !
ze-zopBurem“s
AA. Six heures,
Dreyfus avait déjà des torts. M. Mau
rice lalmeyr l'a dit en une phrase inou
bliable : u Son innocence fut-elle recon
nue, elle aurait fait tant de mal au pays,
quelle en serait encore un crime. » Cou
pable iVétrc innocent, voici qu'il a main
tenant la maladresse de le dire!
En vérité, cet homme a porté un défi
' à la longanimité des nationalistes. Quel
ques-uns d'entre eux — on n'est pas des
tigres, après tout ! — se sentaient vague
ment enclins à l'indulgence. Il ne tenait
qu'à lui de gagner leurs cœurs. S'il eût
consenti à dire ; « Je veux bien avoir
écrit le bordereau, encore qu'Es ter hazy
en revendique la paternité, je veux bien
être une crapule et un traitre, encore
que je sois simplement la victime des cra
pules et des traîtres. Je me résigne : je
comprends qu'il est plus juste au sens
nationaliste du mot, de sacrifier une vic-
time/déjà accoutumée à la torture que
de frapper des coupables installés au
sommet de la hiérarchie militaire. » Ah!
s'il eût dit cela, de quelles chaudes sym
pathies l'eussent entouré nos chers pa
triotes !
Il a préféré obéir aux basses sugges
tions de l'intérêt, chercher à reconquérir
son honneur et sa liberté, en passant sur.
le corps des camaradt s et des chefs qui
l'ont persécuté. Cet homme évidemment
a une bien vilaine âme...
- Je sais ce que c’est, et je tiens mon homme >.
me dit-il.
Quelques jours après, il me dictait le borde
reau que j’écrivis au crayon et recopiai chez
moi et que, conformément à ses instructions,
je portai ensuite à l’ambassade d'Allemagne,
profitant d’une époque où nous savions
Schwarzkoppen absent de Paris, en congé.
Une seule chose concorde dans les décla
rations successives du a cher comman
dant» : c’est qu’il est l'auteur du horde
reau.
Or, tout l’interrogatoire de Dreyfus a
porté hier sur ceci, à savoir qu’il a pu
livrer les documents énumérés au borde
reau. Mais Dreyfus ignorait, en 1891, jus-
qu’à l'existence d’Esterhazy. Nous verrons
comment l’accusation pourra faire tenir
debout ce raisonnement biscornu :
Le commandant Esterhazy ayant écrit à
l’attaché militaire allemand : « Je vous
adresse quelques renseignements intéres
sants, « ces renseignements sont parvenus
à M. de Schwarzkoppen par les soins du
capitaine Dreyfus!
Car il faut tenir .compte de ces deux
faits : Dreyfus ne, connaissait pas même
de nom Esterhazy et celui-ci doit, en vertu
de l’arrêt de la Cour de cassation et de sa
propre affirmation, être tenu pour l'auteur
du bordereau.
• A vouloir essayer de concilier ces deux
choses : .la culpabilité d’Esterbazy et celle
de Dreyfus, on tomberait dans l'absurdité
— ou dans la mauvaise foi.
Nous ne ferons, aux juges de Rennes,
l’injure d’aucune de ces deux accusations.
Nous avons confiance dans leur loyauté.
us AMNOKCS un IBS an • LACANs, a ne
• place de la. Bourse, 6, et «ôt Bureaus du 3eu
1 MANDBOMTS NON iNsines NB SONT vis aannus
TiLÉrsoRÉ W
premier jusqu'au dernier jour de son
long martyre, n’ont eu jamais d'autre
but, ô affreuse dérision! que de rem
placer les preuves absentes et de cou
vrir l'invraisemblance!
Le huis clos momentané a été dé
cidé par cinq voix contre deux. Il s’est
trouvé deux juges dans le Conseil de
guerre pour affirmer que toute forme
de mystère leur paraissait vaine. La
lumière reprendra bientôt ses droits
tout entiers. La vérité formelle et juri-
dique, non pas seulement celle de
raison et de conscience qui est en nous
depuis si longtemps, apparaîtra dans
la clarté de la loi, manifestée par la
justice, militaire se rectifiant elle-
même! Et les militaristes les plus
exclusifs devraient se réjouir de cet
événement. - - ‘
Nous attendons le général Mercier
avec ses preuves. Ce qu’il va nous
dire ne nous fait trembler que pour
lui-même. La position que cet ancien
ministre de la guerre a affecté depren-
dre devant la justice du pays est sin
gulièrement scabreuse. Il se vante
d'avoir soustrait ses preuves à la Cour
suprême. Il a tendu à la Cour de cas
sation un piège où elle sera demain
engluée et moquée par tout l'univers !
Impertinence folle d'un homme à bout
de ressources. L’heure de la vérité est
enfin venue, et, comme l’a dit un di
vin poète, il y a trois mille ans, « la
misericorde et la vérité se sont rencon
trées'; la justice et la paix se sont em
brassées. »
HECTOR DEPASSE.
LA MATINEE A RENNES.- LA DEUXI EME SEANCE
i -■ ==========================================================-====-========================
LA GRÈVE GENERALE DU GAZ
LE COLONEL JOUA US T
• Plein d’un extrême mauvais vouloir, de
nature évidemment à troubler Dreyfus dans
sa quiétude, le colonel Jouaust... »
C'est Vlntransiyeani qui parle. Il déclaré
que le président du conseil de guerre de
Rennes garde, à l'égard de Dreyfus, une atti
tude telle que l’accusé doit en être impres-
Îionnc fâcheusement.
Nous enregistrons cet aveu. Le public ap
préciera cette étrange conception qu’a de son
rôle ce président d’un tribunal militaire.
DANS LES FAUBOURGS
Dans la Libre Calotte, oùlepuffisme le dis
pute plus que jamais à l’imbécillité, M. Gas
ton Mcry nous sert cette perle en post-scrip
tum de sa quotidienne omelette aux truffes :
• Je suis allé, dans la soirée, faire un tour
dans les faubourgs. Partout j’ai entendu la
même note, celle au dégoût. »
Vraisemblablement, l’illustre Gaston Méry
n’ava t pas jugé à propos de voyager in
cognito.
SÛR LA PLACE DE LÀ NATION
On travaillait, depuis plusieurs'semaines,
au montage, sur la place de la Nation, du
groupe deDalou, le Triomphe de :la Répu
blique. Cette œuvre a été terminée hier.
L’œuvre de Dalou mesure plus de quatorze
mètres de hauteur et ne pèse pas moins de
quarante mille kilogrammes. Elle représente
la République debout sur son char, traîné par
deux lions et entouré de ligures allégoriques.
L’inauguration de ce splendide monument
aura heu le mois prochain.
LES DROITS DE L’HOMME
OrOre et ^rogrè» par la Révolution fr ancaise
vent ouvrir toutes grandes les portes
de tous leurs bureaux, vider sur les
tables le contenu de tous leurs car
tons, inviter leurs collègues des autres
nations à venir fouiller toutes les pa
perasses, personne n’y apprendra
rien qu'il ne sache depuis - long
temps... »:
C'est aussi, on s’en souvient, l'opi-
pion que M. de Freycinet exprimait à
la Chambre, avec l'autorite, non seu
lement de son libre esprit et de sa
compétence spéciale, mais avec celle
qui s'attachait à sa fonction de minis
tre de la guerre. Mais personne n’a
démontré plus clairement l’inanité
de ces prétendus mystères que ne le fit
dans ses ouvrages le célèbre philoso
phe Herbert Spencer, se moquant du
préjugé des Anglais, ses compatriotes.
A quoi servent-ils donc ces secrets
redoutables? A garder les peuples
dans la sujétion par la peur, à cor
rompre les états-majors, à affaiblir
l’esprit militaire, à mettre le désordre
et l’intrigue dans les armées : Voilà
tou’ ’ Seulement les adorateurs supers
titieux du mystère n’ont pas le droit
de se plaindre, puisque c’est une con
cession que l’on fait en ce moment à
leur système. - - t - • •
Dans l’interrogatoire public qui a
eu lieu déjà et que la France entière
lit aujourd’hui, Dreyfus a affirmé spn
innocence, Dreyfus a déclaré qu’il
n’avait jamais fait les aveux que lui
prêtaient le mensonge et l’erreur,
Dreyfus a proclamé qu’il n’était pas
l’auteur du bordereau et qu’il n’avait
jamais eu une connaissance parti
culière des pièces mentionnées dans le
bordereau fameux ! Mais quoi ? Est-ce
que ces démonstrations ne sont pas
faites depuis longtemps par la cons
cience universelle ?
Dreyfus a èté condamné en 189
sur rien, sur le néant, sur l'absence
de ioute prcuve, sur le minque de
toute vraisemblnce même, et les trai-
tements oxaptionnels, les peines
extraordinaires et de toute sorte, dont
on ne cessa de l’accabler, depuis le
MA NIFES TA TION DRE YFUSIS TE
.. . " ENM BELGIQUE
1’ 570
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
PARIS
Rue Montmartre
LIRE EN SECO
porte encore
GAUSY.
ECCE HO HO!
DERNIERE PIROUETTE
L’Heure de
GIU
LIRE EN SECONDE ÉDITION
la Vérité
A Rennes
sommeurs
duire tout entière,
en résume
Berlin
Rome
IGNOMINIES
comme
ton
Vienne, les ministres pen
L'Auteur du Bordereau
et il a l'audace de
antise
de 1* ligue
Paris,
comme
sont r
forcent
itovables arguments,
us loin que les autres
fraîchement entretenues,
aucune inscription.
S avoisinant
la Gare,
e, de sold i
ensuit <|
1. rue Tho I
passent ab
à choisir entre la liberté, l'honneur, l'es
time des siens, et l'amitié de Barbe-à
Poux!
de voleurs, de repris de jus—
Elle attend un monument que les amis
nomie étrange.
Un homme assez grand, la taille souple,
les épaules carrées; là-dessus, une physio-
des yeux perçants, une
* *
LA TOMBE DE MBILHAC
Les dépositaires et
de l’Homme q i dé
Cloche sont priés
martre.
La Cloche paraît
heures avec le co apt
ment s de la journée.
écrasement par de I
L’une u'elles va pl
M. le lieutenant-colonel Patry, dans
la Revue Bleue de cette semaine, ré
duit à ce qu’il vaut ce triste espion-
nage qui sévit sur l'Europe. En ré
sumé, dit-il, après une étude critique
que nous voudrions pouvoir repro-
Un incident tout à fait amusant, dont
nous avons rendu compte hier, a marqué
la journée de dimanche.
Vous savez que les amis de M. Rochefort
se sont efforcés d’accaparer la manifesta
tion faite par les libres-penseurs au pied
de la statue d'Etienne Dolet. Les partisans
du marquis de Vascagat ont été conspués
de la belle maniée au cri de: «.Vive la'
liberté! A bas le Jésuites ! » . ;
Mais l’exécution des amis de Boubou ne
suffisait pas aux manifestants de l’après-
midi- Dans la soirée ils ont tenu à exécuter
Boubou lui-même, et ils sont venus, sous
les fenêtres deS intransigeant, faire à M. le
marquis le plus joli charivari que celui-ci
ait jamais entendu.
M. de Vascagat, après réflexion, s’est dé
cidé à tirer vengeance de cette manifesta
tion qui l’a si fort effrayé : il donne toutes
sortes de qualificatifs aimables à ceux qui
l’ont conspué, les traite galamment « d’as-
Mais ce qui est étourdissant, c’est que les
inquisiteurs du. boulevard Montmartre
proclament aujourd’hui qu’on retrouve en
Dreyfus • le disciple d’Avinain que nous
connaissions depuis 189A ».
Diable ! Qu’est-ce que devient le carnet
de Lebrun-Renault?
O. L.
tice et de chevaliers dé-la pince-monsei
gneur.
Finalement, pour s’en venger congrû-
ment, M. de Rochefort fait intenter, par
son gérant, un procès... à M. Waldeck-
Rousseau.
Brididi l’annonce à grand renfort de
coups de grosse caisse, sous le prétexte
que le ministre de l’intérieur est « organi-
sateur, complice, autorité responsable des
attentats des coupe-jarrets à sa solde, dont
il s’est bien gardé do faire arrêter un seul
par sa poliee ».
Hélas! c’est la fin ! Le vieux Paillasse ne
nous fera plus jamais rire. C’est la der
nière attaque, la dernière convulsion avant
la paralysie générale. Ce n’est même plus
la douche qui attend ie pauvre homme,
c’est la chaise percée.
Bartholomé. J T
. L’éminent artiste achève cette oeuvre, ont
simple figure en pierre, l’Amitié quide n o e
une couronne près du nom, et c'est dans Tin.
limité, sans bruit, sans discours, avec la seule
caresse du souvenir toujours aussi tendre
que les amis de Meilhac l’inaugureront dans
quelques semaines en lui apportant de nou
velles fleurs.
La dépouille d’Henri Meilhac qui avait été
provisoirement inhumée au Père-Lachaise,
vient d’être transférée au cimetière Mont
martre où elle a été définitivement déposée
dans un caveau spécial situé en angle de la
vingt et unième division, devant la sépulture
de la famille de Salverte, non loin de, celles
des familles Daru et Osiris.
La pierre qui la recouvre, entourée de fleurs (
Mcry. leur confesseur ordinaire.
Enfin, dernier détail et dernière criti
que. Pourquoi Drçyfus est-H si froid, si
calme, pourquoi manque-t-il d'élan? Ah!
combien différent de ces magnifiques Sol
dats qui chargeaient naguère le jury de
la Seine à coups de faux, co r bien éloi
gné du patriotisme épileptiforme de notre
DéroWede? Cet homme est condamné
d'avance. Il a nié tout, il est simple et
ferme : l'opinion nationaliste ne le lui
pardonnera pas. Il avouerait, il avoue
rait avec élan, avec enthousiasme : il
gagnerait le cœur de Drumont et de tous
les amis du Hulan, mais ses juges le ren
verraient à l'ile du Diable.
Cruelle alternative, en vérité, d'avoir
Le Hulan est décidément très prolixe de
loin. Il écrit, il écrit sans fin; mais il se
garde bien de se prêter à un interrogatoire
en règle; il refuse pareinement de se laisser
confronter avec les gens -qu'il accuse. Car
il accuse tout 4e monde, Gonse et Dreyfus,
Picquart et Boisdeffre, tout le monde sauf
son copain Henry, le brave des braves, le
preux, son ami eu un mot.
Le Matin poursuit la publication de la
déposition écrite qu’il a adressée au com
mandant Carrière.
En voici un nouvel extrait qui fait suite
à ce que nous avons publié hier:
Et c’est dans une discussion très vive, vou
lue par mon chef et amenée par moi, sur la
supériorité du service des renseignements alle-
mand comparé avec le service français, que
M..de Schwarzkoppen, qui afermait avoir à
son service un grand nombre d’officiers fran
çais, fit allusion en propres termes a un ofu-
cier dont il disposait: • Au ministère de la
, guerre, un capitaine, et un artilleur, encore..
" rendu immédiatement compte «à coloner
Sandherr de cette conversation.
Les feuilles de la presse immonde, visi
blement gênées par les fermes dénégations
de Dreyfus, s’efforcent de masquer leur
L’impression qui se dégage de la pre
mière journée est, selon la feuille de M.
Dreimund, défavorable à Dreyfus parce
qu’il oppose de formelles dénégations aux
accusations dont on le veut accabler. C’est
l’éternelle histoire du monsieur qu'on ac-
cuse d’avoir volé les tours de Notre-Dame
et qui préfère prendre la fuite plutôt que
de nier. Nier, e’est s’aviser coupable aus
yeux des gens de parti-bris.
Depuis le lu juillet, l'Administration
des Droits de l’Homme délivre des
abonnements spéciaux de villégiature,
valables pour un mois, au prix de
deux francs, ou pour une semaine au
prix de cinquante centimes.
U HATi EE
Autour du lycê . —
les. — Tenu ii re
fus — Co. ti uati
dossier secret.
bouche cerclée «le plis nerveux que ne
recouvrent pas entièrement une fine mous
tache châtain, un crâne dénudé, des che-
veux ras et blancs : un aspect étrange de
jeune vieux, un assemblage inouï de force
et «le souffrance.
Ce qu’on aperçoit, derrière ce physique,
ce sont des qualités morales qui font, sinon
l’homme grand, du moins l’hommefort:
C’est un être d’énergie, «le volonté etd’in-
telligence. Pas d’attendrissementsefféminës
devant ses juges, non ! mais «les sonffran
ses tragiques de mâle qui ne veut pas crier
sous la douleur. '
Et cet homme, qui jura tout-a-Theur
encore, devant toute la France déléguée
ici, son innocence absolue, son malheur
immérité, cet homme aurait trahi son pays
aurait fait le métier avilissant de livrera
l’ennemi les secrets de sa défense pour s
payer quelques plaisirs passagers ! Allons
donc! La certitude de l’innocence de ‘
accusé, qu’on acquiert en raisonnant sur
les charges qu’on lui oppose, on la sente
soi, irrésistible, à la vue de ce malheu
reux. .
Comme j’en ai vu, ce matin, de ces "
rouches antidreyfusards, de ceux qui '•
voulaient rien voir, rien entendre, bontel, j
presque de leur œuvre mauvaise, pris “
aussi de la fièvre de savoir, de ne plus
contenter de paroles creuses de haine, YO
lânt des preuves enfin! ...
Une immense pitié nous .monta»
cœur, à tous; et Dreyfus n’était plus me
un homme, c’était l’Homme lui-me nerdes
ses angoissantes, misérables et mju
détresses, c’était la victime de lana
Anankê, la proie de ce Destin aveuf
stupide qui se plaît à briser les CorPs r
détraquer les âmes ! i
Maître JACOUES
JOURNÉE CILIE
Je vous ai envoyé ce matin, au fur
mesure que se déroulaient les évene ’ .
des dépêches qui rendaient aussi Sho
ment que possible l’aspect du quar", es
se concentre, en ce moment, ce 3 aville
convenu d’appeler • l’animation» “ |
de Rennes. - à “aire
Voilà une ville vraiment extraordstes
N’étaient les innombrables JOur"non-
venus de Paris et d’ailleurs, quia Aire le
nent au tous sens et font la navet te
lycée, la Manutention, la Bourse et le
merce, où un local leur a été resetit ce
bureau du télégraphe, RennesSment
qu’elle est toujours, une, cit aPvaquenl
placide et calme, dont les habitants coenme
. .6. , s s _ . - — . e0010 219. t • , |
On n’ignore plus qu'en Belgique — comme
partout, d'ailleurs, — on s’intéresse passion
nément à toute les phases de l’affaire Drey
fus et que la victime de l’Etat-Major est chez
nos voisins l'objet d’une sympathie très vive :
Les Bruxellois vont manifester, dimanche
prochain, leurs sentiments d’originale façon.
Ils organisent une fête au cours de laquelle
un cortège symbolisera le retour de Dreyfus
et sa réhabilitation. .
Il est inutile d’ajouter que cette cavalcade
aura un sens tout sympathique pour la France :
les Belges estiment que la réhabilitation de
Dreyfus sera à l’honneur de notre pays rede
venu enfin digne de son grand renom de
justice. A ce point de vue, ils sont plus gal-
lophiles que les nationalistes acharnés à vou
loir notre honte en face de l’Europe.
Ce qui a le plus sérieusement fait tourner
contre lui cette première séance, écrit-elle
niaisement, c’est son système constant de dé
négations. , ■ . .
Il est évident qu’un aveu, un tout petit
aveu eût rompu la monotonie de l’audience
et donné un peu «l’imprévu au procès. Mais
que voulez-vous? il ne pouvait pourtant
pas, même dans l’espoir de retourner en sa
faveur les nationalistes, raconter qu’il était
Coupable.
Et notez que ce sont les journaux qui
tous ont rabattu les oreilles avec la fable
des aveux et ont condamné Dreyfus sur la
foi de ces prétendus aveux, qui se font une
arme de ses dénégations pour le condam
ner une fois de plus La bêtise et la féro
cité humaine sont insondables!
Le'Gaulois, qui sent le moment venu
d’employer les grands moyens, reprend
son dilemme odieux :
a Les généraux ou Dreyfus. »
C’est le chantage sur Tes membres du
conseil de guerre qui continue. On veut
faire croire à ces sept officiers que l’hon
neur des généraux qui se sont trompés —
ou qui ont fait pire — exige la condamna-
tion de l’innocent, du martyr.
Une pareille campagne est abominable.
Elle porte bien le cachet de celui qui l’a
entreprise, Arthur Meyer, le proxénète, le
lâche, le panamiste, l'escroc et l’espion.
1 : i • J.V.
Notre opinion n’a pas changé sur le
huis clos; notre sentiment est de
meuré 1c même : le huis clos est tou
jours au détriment de la vérité ou de
la justice. Il est à l’avantage de l’er
reur et de tous les préjugés. Il dimi
nue, injustement l’éclat et la gloire
qui doivent appartenir au .triomphe
du vrai. Nous devons pourtant nous
résigner à cette suspension de la pu
blicité, puisque le conseil de guerre
l’a jugée indispensable à l’examen du
dossier concernant certaines ques
tions militaires et de défense natio
nale. Nous n’avons aucun moyen de
nous opposer à une précaution inu-
des gens pour losquels les. jours
et se ressemblent.
Quelques forts ténors uv " e iours, «
mite s’efforcent, depuis quelques J . Mais
bouleverser cette population 29% tontes
cWen vain. Elle demeure S0r gagest
les excitations, se montrant ““douzaine
exemplaire. Ainsi, ce matin; , a l’an-
de solides braillards étaient pu pavenue
gle du quai de l’Université et. qui de-
de la Gare, attendant les temoi 1S..3age de
vaient se rendre au procès AUP. ei allale
Billot, Zurlinden, de Mercier. véhicu
dans un abominable fixere‘‘ vive l’ar-
lant une ruine, ilsont.“Daan neille"
meet », avec uin zele digted
sort. Hélas I ça n’a pas rendu, C
APRËS LA PREMIÈRE AUDIENCE. - L’TMIPREs
SION. - DREYFUS. - INNENSE PITIE.—#
TOUR DU PROCÈS. •
Nos envoyés spéciaux complètent dans ks
lettres qui suivent leurs télégrammes d’hier:
Je sors à l’instant de l’audience du conseil
de guerre, et toutes mes impressions, ten
tes mes idées se résument en une seule; il
vision de Dreyfus.
Dreyfus, cet enragé -ie l’ile du Diable,
comme aimait à l’appeler le vieux Roche-
fort avec une férocité sadique d’impuissant,
Dreyfus, ce condamné chargé de la haine
tenace et inexplicable d’un grand peuple,
Dreyfus, à qui l’on imputa les plus atroces
trahisons, les marchandages les plus in-
famés, Dreyfus, que les nationalistes
croyaient avoir à jamais emmuré dans soi
bagne, Dreyfus était là, vivant, parlant,
s’expliquant enfin!
Ah ! Quand on l’a vu, une fois, cet homme
là, on ne saurait jamais l’oublier plus. !
g.Lwarkopnet, te che
mand, le corresyyndan
Et voilà.
g: les anus de Sri
bien on cour il faut s
chainement Ester ac
veur toute spéciale "
warain ».
Quant à Schwaizkoi
demande pourquoi il
maréchal.
Rennes.
Laissons les formules classiques sur
la majesté du décor pour rehausser
les drames de carton peint. Les tragé
dies qui ruissellent du sang des mar
tyrs n’ont rien à emprunter de leur
grandeur à des platras augustes.
Pendant que les accusateurs se ser
rent comme un troupeau tremblant
devant la justice près de souffler en
tempête tragique, le martyr est entré.
— Ecce homo. ,— Nul Pilate n’est là
pour railler son roseau et sa couronne
d’épines, et quelque chose pourtant
de cette ironie infâme qui souilla le
supplice de si l’autre » semble flotter
sur lui. r •
I Ecce homo! Voilà l’homme dont le
front saigne depuis cinq ans dans les
supplices, dont la main depuis cinq
ans se crispe sur ce roseau. qu’est
l’innocence livrée à la fureur d’un
peuple en folie. Il vient pour s’enten
dre une fois de plus accuser par
d’Ormescheville et répondre à nou
veau de la trahioon avouée d’Estor
hazy.
Il semble que le président, de figure
loyale, ait quelque embarras à poser
sérieusement la question : « Reconnais
sez-vous avoir livré les pièces énumé
rées dans le papier que voici ? » Et le
martyr, libre enfin de jeter au monde
sa protestation contre l’iniquité horri
ble, concentre dans son cri tous les
sanglots qu’elouffent depuis cinq ans
les murs de ses geôles.
Et l’interrogatoire se poursuit. Le
président, d’une voix où le scepti
cisme perce à travers l’effort qu’elle
fait , pour rester sévère, suppute les
raisons misera blés qui ont servi de
prétextes aux meurtriers; Lui, répond
d’une voix simple, assurée, mais plus
basse, de cette voix quia fait dire aux
bourreaux qu’elle n’était pas d’un in
nocent.
À trois reprises, le jugé paraît heu
reux de. prendre pied sur quelque
grief qui ne sombre pas avant qu’on
s’y soit appuyé. Si l’accusé' voulait
lui prêter un peu de secours, peut-
être la légende infâme des aveux
pourrait.... Mais au souvenir du pre
mier bourreau, Dreyfus s’est raidi, sa
main s'est contractée sur son képi,
son corps tremblant se heurte aux
parois du bel uniforme comme un
squelette qu’on agiterait sous un vê
tement et, révolté, précis, violent
comme la vérité qui se dresse devant
la fourberie et le mensonge, il réta
blit le balbutiement dont ses lèvres
tentaient de soutenir son cœur pour
marcher au supplice.
Le président se raccroche à l’autri
chienne. L'officier d’état-major Drey
fus a flirté avec une autrichienne ! Ah!
ce n’est pas Louis XVI ou Napoléon
qui eussent conté fleurette à des per
sonnes de l'Autriche !
Dernier grief le plus grave : Dreyfus
a marmonné : dans trois ans mon
innocence éclatera. Pourquoi trois
ans? Pourquoi pas tout de suite, pen
dant qu’on lui serrait les poignets?
Pourquoi pas dans trois siècles, le
temps normal que les innocents, sup
pliciés doivent attendre la justice? t
Et maintenant, les portes vont se
fermer pour l’étude du dossier secret.
Deux juges ont voulu qu'elles restent
ouvertes. Braves cœurs! Cependant,
soupçon horrible, s’ils n’étaient sim
plement que des vendus !
BRADAMANTE.
Berry-Tonneau ne 1
rôle de paillasse. H je
do cirque.
Quand une besogne
tout de suite pour l'ac
C'est ainsi q ie deux
part au ministre des
leur intention de l’inte
trophe de Juvisy, il i
sieurs jours de rétlexi
ses collègues.
Paillasse, Auguste e
ce mastodonte est le t
qui soit de l’imbécile
.FÉCONDITÉ
Un de nos confrères annonce qu'une jeune
dame, mariée depuis deux ans, habitant au
hameau des Routils-Coudray-Saint-Germer,
arrondissement de Beauvais, vient d’accou
cher de cinq enfants, dont quatre garçons et
une fille, tous vivants et bien portants.
Cinq bébés d'un seul coup, voilà qui est
admirable, ‘a . ...
La féconde héroïne de Zola est dépassée.
— C'est un goujat, dit la Libre Parole.
Il est une chose qu'il n'a pas niée, un
certain détail du chapitre dépenses. u-Ma
forfdriç^eFt-it dit} me permetCâiCcelà. »
.N'est-ce pas monstrueux ? On l'accuse'
d'avoir vendu^son^pjys ti l'Allemagne
pour louer une villa au bord de la mer,
et il a l'audace de répondre que pour
dépenser quelques milliers de francs, il
n'avait besoin de les demander à .per
sonne! L^s petites cocodettes de la cha
pelle du Mystérieux ont ressenti, comme
un soufflet, « e tte phrase d'un égoïsme
si bas et d'une fatuité si grossière. » .Et
elles sont allées s'enplaindre à M. Gaston
LA PERSONNE
Henry, dans sa secon
le conseil de gueire
comment l‘état-u ajor
amené à sou çonner
laine Dreyfus. Ce fui,
cation «lune «persou
les recherches, jus I
dirigèrent du cote de
cien stagiaire du deux
Nous trouvons la trd
du colonel Heur) ni
le 2 avril 1899, evani
réunies de la C tu de
capit line Freystæ ter, J
du conseil de: guerre d
Demande d’un CONSEILL
vaut la note de M* D 1
moire de M* Moruard, J
mandant Henry a éte e I
dience , une pr isie e il
nouveau, puis il a de 1
nue seconde fois : lal
ton solennel que, dès «I
personne honorabi tu. al
cier du minsuère de la g .1
mo s de mars ia mné ..e ,1
vole son affirmation, e 1
un officier du deu iem ■
Est-il v rai, suivant 1. |
fus qui, dans le pre. I
an deuxieme bureau « I
que Cette /tersonne honoi I
conseil de
dire t< ut; lu V rué et I I
• Quand un officier a aal
redoutable, il ne le cong
kepi " ; puisse lourti ni
• J’affirme, moi, que | il
Le CAPITAINE FiEY iÆ I
Quelle est donc cei
Table « que le co onei 11
nommer, quoiqu” ile
de la poursuite dirige I
On l'ig orer lit mal
dherr ayant succ be"
■e premier procès et il
Henry s’étant i ié l’ang
deux sans rien non - rem
si le comman lant Lst en
au commissaire du gou
conseil de guerre du I
'e Matin d’hier, n’avait"
dire : •
Ccst, écrit-il, dans un I
voulue par mo1 chef et •
'a supéru rite du s rvice
allemand compare avec"
que M. de Schwar zkoppe
1 peu après six p
re et conduit a ,
Les mesure
mesures d’or ire
’ que celles d’ava
a. raison du c lie '
ayec le-quels s’elat •
au IvJ transfert du p -i
les autorite
Ce satisfaire dans 1.
suriosited upubii c,
cex barrages bils '
M ‘te mesure débonna r
aire sentir Aus,i a
Bieence croira ne qu !
ze-zopBurem“s
AA. Six heures,
Dreyfus avait déjà des torts. M. Mau
rice lalmeyr l'a dit en une phrase inou
bliable : u Son innocence fut-elle recon
nue, elle aurait fait tant de mal au pays,
quelle en serait encore un crime. » Cou
pable iVétrc innocent, voici qu'il a main
tenant la maladresse de le dire!
En vérité, cet homme a porté un défi
' à la longanimité des nationalistes. Quel
ques-uns d'entre eux — on n'est pas des
tigres, après tout ! — se sentaient vague
ment enclins à l'indulgence. Il ne tenait
qu'à lui de gagner leurs cœurs. S'il eût
consenti à dire ; « Je veux bien avoir
écrit le bordereau, encore qu'Es ter hazy
en revendique la paternité, je veux bien
être une crapule et un traitre, encore
que je sois simplement la victime des cra
pules et des traîtres. Je me résigne : je
comprends qu'il est plus juste au sens
nationaliste du mot, de sacrifier une vic-
time/déjà accoutumée à la torture que
de frapper des coupables installés au
sommet de la hiérarchie militaire. » Ah!
s'il eût dit cela, de quelles chaudes sym
pathies l'eussent entouré nos chers pa
triotes !
Il a préféré obéir aux basses sugges
tions de l'intérêt, chercher à reconquérir
son honneur et sa liberté, en passant sur.
le corps des camaradt s et des chefs qui
l'ont persécuté. Cet homme évidemment
a une bien vilaine âme...
- Je sais ce que c’est, et je tiens mon homme >.
me dit-il.
Quelques jours après, il me dictait le borde
reau que j’écrivis au crayon et recopiai chez
moi et que, conformément à ses instructions,
je portai ensuite à l’ambassade d'Allemagne,
profitant d’une époque où nous savions
Schwarzkoppen absent de Paris, en congé.
Une seule chose concorde dans les décla
rations successives du a cher comman
dant» : c’est qu’il est l'auteur du horde
reau.
Or, tout l’interrogatoire de Dreyfus a
porté hier sur ceci, à savoir qu’il a pu
livrer les documents énumérés au borde
reau. Mais Dreyfus ignorait, en 1891, jus-
qu’à l'existence d’Esterhazy. Nous verrons
comment l’accusation pourra faire tenir
debout ce raisonnement biscornu :
Le commandant Esterhazy ayant écrit à
l’attaché militaire allemand : « Je vous
adresse quelques renseignements intéres
sants, « ces renseignements sont parvenus
à M. de Schwarzkoppen par les soins du
capitaine Dreyfus!
Car il faut tenir .compte de ces deux
faits : Dreyfus ne, connaissait pas même
de nom Esterhazy et celui-ci doit, en vertu
de l’arrêt de la Cour de cassation et de sa
propre affirmation, être tenu pour l'auteur
du bordereau.
• A vouloir essayer de concilier ces deux
choses : .la culpabilité d’Esterbazy et celle
de Dreyfus, on tomberait dans l'absurdité
— ou dans la mauvaise foi.
Nous ne ferons, aux juges de Rennes,
l’injure d’aucune de ces deux accusations.
Nous avons confiance dans leur loyauté.
us AMNOKCS un IBS an • LACANs, a ne
• place de la. Bourse, 6, et «ôt Bureaus du 3eu
1 MANDBOMTS NON iNsines NB SONT vis aannus
TiLÉrsoRÉ W
premier jusqu'au dernier jour de son
long martyre, n’ont eu jamais d'autre
but, ô affreuse dérision! que de rem
placer les preuves absentes et de cou
vrir l'invraisemblance!
Le huis clos momentané a été dé
cidé par cinq voix contre deux. Il s’est
trouvé deux juges dans le Conseil de
guerre pour affirmer que toute forme
de mystère leur paraissait vaine. La
lumière reprendra bientôt ses droits
tout entiers. La vérité formelle et juri-
dique, non pas seulement celle de
raison et de conscience qui est en nous
depuis si longtemps, apparaîtra dans
la clarté de la loi, manifestée par la
justice, militaire se rectifiant elle-
même! Et les militaristes les plus
exclusifs devraient se réjouir de cet
événement. - - ‘
Nous attendons le général Mercier
avec ses preuves. Ce qu’il va nous
dire ne nous fait trembler que pour
lui-même. La position que cet ancien
ministre de la guerre a affecté depren-
dre devant la justice du pays est sin
gulièrement scabreuse. Il se vante
d'avoir soustrait ses preuves à la Cour
suprême. Il a tendu à la Cour de cas
sation un piège où elle sera demain
engluée et moquée par tout l'univers !
Impertinence folle d'un homme à bout
de ressources. L’heure de la vérité est
enfin venue, et, comme l’a dit un di
vin poète, il y a trois mille ans, « la
misericorde et la vérité se sont rencon
trées'; la justice et la paix se sont em
brassées. »
HECTOR DEPASSE.
LA MATINEE A RENNES.- LA DEUXI EME SEANCE
i -■ ==========================================================-====-========================
LA GRÈVE GENERALE DU GAZ
LE COLONEL JOUA US T
• Plein d’un extrême mauvais vouloir, de
nature évidemment à troubler Dreyfus dans
sa quiétude, le colonel Jouaust... »
C'est Vlntransiyeani qui parle. Il déclaré
que le président du conseil de guerre de
Rennes garde, à l'égard de Dreyfus, une atti
tude telle que l’accusé doit en être impres-
Îionnc fâcheusement.
Nous enregistrons cet aveu. Le public ap
préciera cette étrange conception qu’a de son
rôle ce président d’un tribunal militaire.
DANS LES FAUBOURGS
Dans la Libre Calotte, oùlepuffisme le dis
pute plus que jamais à l’imbécillité, M. Gas
ton Mcry nous sert cette perle en post-scrip
tum de sa quotidienne omelette aux truffes :
• Je suis allé, dans la soirée, faire un tour
dans les faubourgs. Partout j’ai entendu la
même note, celle au dégoût. »
Vraisemblablement, l’illustre Gaston Méry
n’ava t pas jugé à propos de voyager in
cognito.
SÛR LA PLACE DE LÀ NATION
On travaillait, depuis plusieurs'semaines,
au montage, sur la place de la Nation, du
groupe deDalou, le Triomphe de :la Répu
blique. Cette œuvre a été terminée hier.
L’œuvre de Dalou mesure plus de quatorze
mètres de hauteur et ne pèse pas moins de
quarante mille kilogrammes. Elle représente
la République debout sur son char, traîné par
deux lions et entouré de ligures allégoriques.
L’inauguration de ce splendide monument
aura heu le mois prochain.
LES DROITS DE L’HOMME
OrOre et ^rogrè» par la Révolution fr ancaise
vent ouvrir toutes grandes les portes
de tous leurs bureaux, vider sur les
tables le contenu de tous leurs car
tons, inviter leurs collègues des autres
nations à venir fouiller toutes les pa
perasses, personne n’y apprendra
rien qu'il ne sache depuis - long
temps... »:
C'est aussi, on s’en souvient, l'opi-
pion que M. de Freycinet exprimait à
la Chambre, avec l'autorite, non seu
lement de son libre esprit et de sa
compétence spéciale, mais avec celle
qui s'attachait à sa fonction de minis
tre de la guerre. Mais personne n’a
démontré plus clairement l’inanité
de ces prétendus mystères que ne le fit
dans ses ouvrages le célèbre philoso
phe Herbert Spencer, se moquant du
préjugé des Anglais, ses compatriotes.
A quoi servent-ils donc ces secrets
redoutables? A garder les peuples
dans la sujétion par la peur, à cor
rompre les états-majors, à affaiblir
l’esprit militaire, à mettre le désordre
et l’intrigue dans les armées : Voilà
tou’ ’ Seulement les adorateurs supers
titieux du mystère n’ont pas le droit
de se plaindre, puisque c’est une con
cession que l’on fait en ce moment à
leur système. - - t - • •
Dans l’interrogatoire public qui a
eu lieu déjà et que la France entière
lit aujourd’hui, Dreyfus a affirmé spn
innocence, Dreyfus a déclaré qu’il
n’avait jamais fait les aveux que lui
prêtaient le mensonge et l’erreur,
Dreyfus a proclamé qu’il n’était pas
l’auteur du bordereau et qu’il n’avait
jamais eu une connaissance parti
culière des pièces mentionnées dans le
bordereau fameux ! Mais quoi ? Est-ce
que ces démonstrations ne sont pas
faites depuis longtemps par la cons
cience universelle ?
Dreyfus a èté condamné en 189
sur rien, sur le néant, sur l'absence
de ioute prcuve, sur le minque de
toute vraisemblnce même, et les trai-
tements oxaptionnels, les peines
extraordinaires et de toute sorte, dont
on ne cessa de l’accabler, depuis le
MA NIFES TA TION DRE YFUSIS TE
.. . " ENM BELGIQUE
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