Titre : Les Droits de l'homme / fondateur Henri Deloncle
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-06-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759074m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 juin 1899 10 juin 1899
Description : 1899/06/10 (A2,N511). 1899/06/10 (A2,N511).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6817694q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5700
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2016
LES DROITS DE L’HOMME
Ordre et Progrès par la Révolution f rançaise
empressement que les
acharné’ et soyez bien ce
demain installes dès mit
Plaau nant la présence
pront à Longchamp que
hue d'y manifester, ne
“as des troubles st ricux I
t arrc-,
é on s’attend a C
mais les précat
1, r la bataille ce
coup de gens redoutent
ABONNEMENTS
MK : 1 an, 20 fr.; 6 mol*. 10 fr.; S mois, • fr. se
FRANCE n ALCERIE : 1 an, 28 tr. • mois, O fr.; 3 mois, 2 franes
trAncen: » ». 80 s mois
RÉDACTION ET ADMINISTRATION :
142 — Rue Montmartre — 142
US ANNONCES son REÇUES CHEZ u. LAGRANGE, an n G
*. place de la Bourse. •, et aux Bureaux du Journal
LU MANUSOATTS NON INSÉRÉS NE SONT PAS REN DUS
TLÉPHONE N 101.81
Le
polie
MESURES D'Of
sident «lu cons
que suivra le cor
peur se rEi " 2"
arivlé les mesures de |
assurer la sécurité du prés
citoyens pendant cette jou
Ces me ures feront for
LA LIBERTÉ DE PICQUART
-
Le Conseil des Ministres.— La Séance de la Chambre
mes, y compris les cadres
les quatre commissaire:
commanderont les forces
lonnées ‘le l'Elysée au ;
champ. Vingt commissaire
les trois aux délégations
tiendront sur des points
parcours, mais plus pari
abords du champ «le cour
les sommations d usage et
place contre les délinqu;
voitures cellulaires seront
En outre, huit
cheval concourront
au
Notre Service d’Informations,
réorganisé et complété, nous per
met de donner tous les jours, en
Dernière Heure, à la deuxième
page, les dernières nouvelles de la
journée.
LIRI A LA 3 e PAGE
NOTRE NOUVEAU FEUILLETON
LE LIEUTENANT PHILIPPE
On 1 ouvait croire que tout ce
monde allait filer doux, après l’arrêt
do cassation, et que les faussaires,
leurs complices et leurs panégyristes
tenteraient de se faire oublier. Mais
non. Capables de tout, ils iront jus-
qu’au bout.
La Cour suprême, toutes chambres
réunies, après l’inique dessaissement
de la Chambre criminelle, a proclamé
l’innocence de Dreyfus. Mais reste la
formalité du conseil de guerre de Ren
nes. Et tous ceux qui devaient s’incli
ner se redressent déjà. Ils tirent des
plans de ce côte. Le coup a raie avec
M. Félix Faure, avec Déroulède et
Roget, avec Quesnay et Mazeau, avec
Marchand. Les coupables ont eu
beau s’enrouler du drapeau, la
Justice les a débusqués, et les tient,
désormais. Le sabre sauveur n’est pas
venu à leur secours. Ils l’espèrent en
core, ou, du moins, veulent se leurrer
jusqu’à l’extrême minute. Ils tournent
dorénavant leur misérable entreprise
vers les prochains juges militaires.
Est-ce que les précédents n’ont pas
acquitté Esterhazy, frappe le colonel
Piequart ? Mais il est permis d’imagi
ner que les temps vont changer, et
que l’ère des faux et des fraudes est
close — même pour l’armée.
Déjà, on avait voulu esquiver les
sanctions fatales, auxquelles les inté
ressés ou leurs proches donnaient le
vilain nom de représailles. Déjà les
partisans de la justice avec ses sim
ples conséquences étaient présentés
comme de sanguinaires terroristes.
Les âmes molles que pouvait séduire
« la théorie de l'éponge » doivent être
lixés. On nous demandait d’oublier.
On peut voir que les bandes militaris
tes, réactionnaires, nationalistes, anti-
sémitiques et autres n’ont pas re
noncé à lutter contre la Loi, contre
la Vérité, contre la République, contre
la Révolution; ce n’est pas l’heure de
déposer les armes, ni de fermer les
yeux— quand il y a des Dupuy et des
Lebret, au gouvernement; et il faut se
souvenir, sans cesse et sans pardon,
de toutes les vilenies d’une Chambre
que purent piétiner d’une même botte
immonde et Mercier, et Billot, et
Cavaignac, et Zurlinden et Chanoine ;
d’une Chambre qui a voté l’afFichage
des faux, dessaisi la chambre crimi
nelle, et s’est vouée délibérément au
mépris de l’univers et de l’histoire.
Il n’y aura de repos et de paix que
lorsque la Justice aura réduit au si
lence et à l’impuissance ceux qui n’ont
pas su se taire et se terrer, quand
notre faiblesse et notre pitié peut-être
les eussent épargnés.
Ils se rebiffent, ils jugent que la
mesure n’est pas comble. Depuis quatre
ans, ils auront bafoué ce que le pays
a de pur et de grand et de beau. Pas
un savant, pas un écrivain, pas un
juge, pas un de ceux dont le génie, le
talent, la science, le caractère hono
rent la nation ne se sera levé, sans que
les Judet, les Rochefort, les Drumont
ne leur aient jeté l’accusation de véna
lité, sans que les Montorgueil, les Saba-
Lier, les Humbert, faussaires avérés,
ne les aient dénoncés à l’ignorance de
la foule connue des ennem is de la patrie.
Et le martyre de Dreyfus, et la prison
de Piequart, et l’exil de Zola, et les
« intellectuels » frappés, les profes
seurs chassés de leurs places, tout
cela ne se payerait pas? Il faut que
les forbans de l’avenir soient avertis
que la justice n’est pas faite que pour
délivrer les innocents, mais pour châ
tier les coupables, ne serait-ce que
pour les am ter de recommencer.
Il y a certains habitués crépuscu-
laires du Bois qui dévalisent dans les
fourrés les naïfs promeneurs qui s’y
laissent entrainerpardes filles. Quand
le fait devient trop frequent, la police
organise quelque battue pour debar-
rasser nos promenades et nos ave-
l’imbrication de la chaîne verte et de la
chaîne rouge, l’adhérence partielle, la pulsa
tion des voyelles, le mot-clef, la lettre-morte,
et le commandant Gabarit, défilèrent devant
les bestiaux nationalistes qui applaudissaient
en beuglant : « Mort aux Zyoutres ! » Nul ne
comprenait. Moi non plus d’ailleurs » —
« Ni moi », dit Couard d’une voix blanche.
Le loti, mensurant négligeamment les or
teils de Varinard effaré, déclara avec solennité :
« Cet aveu d’Esterhazy a été écrit par Dreyfus
sur le ponton du S/ax. Ce n’est pas une créa
tion fortuite des seules forces de la Nature...
Le Hulan l'a calqué sur une lettre du général
Cambronne, trouvée dans le buvard de M.
Deniel... »
Bonnamour, soulagé, respira bruyamment,
et embrassa son maître. Belhomme conclut :
« Nous garderons les 30,000 francs de Zola.
D’ailleurs, sur ces 30,000 francs extirpés au
n’ont en toute occasion que les grands
mots d’obéissance et de discipline sur les
lèvres, et qui trouvent excellent qu’un offi
cier, fût-il de réserve, se permette d’inju
rier son chef, le ministre de la guerre, et
d'exciter à la révolte ses subordonnés, les
soldats. Il ne nous déplaît pas de voir des
officiers nationalistes se solidariser avec
un autre officier nationaliste qui a prêché
l'insubordination et la désobéissance. Ils
travaillent, et nous nous en réjouissons, à
justifier pleinement l’apostrophe que M.
Krantz, ministre de la guerre, leur a
adressée hier du haut de la tribune : « C’e -t
vous qui êtes les pires ennemis de l’ar
mée. »
Meyer. Mais il fera bien de ne pas trop
compter sur ceux des républicains dont la
patience est à bout.
LA QUESTION DU JOUR
avoir reconnu Mme Alfred Dreyfus, dans
l inconnue qui répandit des roses sur le seuil
du petit hôtel de la rue de Bruxelles.
L’aventure n’en est que plus touchante,
*
* *
LES DINERS DE M. DESCHANEl.
MARIUS ADER.
ront gardes I ar
Afin d’empêcher
anife
FEUNION ET CONFE
M. Touny, a 1 < uni, hier s
nues des chevaliers à casquettes et de
leurs campagnes.
La rafle s’impose, pour une autre
catégorie de citoyens, bien plus dan
gereuse pour la sécurité publique, qui
rendent Paris impossible, et dont les
méfaits ont été trop longtemps tolérés.
L’autre jour, c’est en plein soleil, qu’ils
ont opéré. Ils avaient invité le prési
dent de la République aux courses. M.
Loubet s’y rendit. Comment redouter
un guet-apens, au pesage, dans un
endroit à un louis la place, au milieu
de gens si titrés, si élégants, tout l’ar
morial du crottin et du teuf-teuf!
Et les gentilshommes du petit cha
peau ou de l’œillet blanc se conduisi-
sirent à peu près comme les autres
hôtes de ce Bois, dont je parlais plus
haut.
La rafle s’impose.
Qu’on ferme leurs tripots scanda
leux, qui ne vivent que de tolérance.
Pourquoi jouiraient-ils d’une liberté
de jouer refusée à la masse des ci
toyens. Et puis cela nous débarrassera
de l’invasion des rastas qui forment la
moitié de la population des cercles, —
et qui seront bien mieux à Monte-
Carlo. Ceci n’est pas pour déplaire,
j’estime, à M. Blanc, à VEcho de Pa
ris et aux partisans de la France aux
Français. Cela pourrait chagriner tout
au plus M. Aurelien Scholl, dont l’opi
nion sur l’affaire Dreyfus est : « Je
n’aime pas le ver dans la salade », et
qui, pour cette raison, se range dans
le camp d’Henry, d’Esterhazy et de
du Paty.
La rafle s’impose, de haut en bas,
partout , chez les assommeurs de
V Epatant comme chez ceux des abat
toirs, dans la caverne de l’Etat-Major,
comme dans les repaires de la presse
ou de la magistrature, pour les minis
tres et les generaux qui expédient
les innocents au bagne, pour les jour-
naux et les
turcs.
L'éponge
juges complices des forfai-
Non. Le balai.
JEAN AJALBERT.
Les Vrais Triomphateurs
M. Bertillon. confortablement installé dans
son cabanon de la Préfecture, mensurait en
silence une oreille. • Cette oreille, murmura-
vil, obéit à un rythme dont je veux détermi
ner l’équation. C’est une oreille autoforgée ;
le lobe appartient à Mathieu Dreyfus, le tym
pan à Bernard Lazare, le limaçon à Cavai-
gnac, la membrane à Rochefort, le tube au
ditif (huit reflets) à Arthur Meyer, le vestibule
au gentilhomme de Christiani, et la trompe
d’Eustache à Judet, Voilà qui est net.» Et, ce
disant. le sympathique aliéné sourit à son
image dans la glace, et se versa une rasade
de Kuetch pour se récompenser d’être à ce
point génial.
On trappa à la porte de la cellule. Le gar
dien, se tenant a distance, la camisole de
force à la main, introduisit MM. Bonna-
mour. Couard, Belhomme et Varinard. L’é
tincelant h imoriste était pâle, défait ; sans
mot dire il s’affala sur le lit de fer du mono-
manc, tel un « œillet bleu » vautre sur la
paille humide des oubliettes du Dépôt. Il ten
dit à Kutschillon le Daily Chronicle où re-
tentissait comme un coup de tonnerre cette
étonnante nouvelle : « C’est moi, Hlulan, qui
suis l’auteur du bordereau... »
Varinard louchait, Couard sanglotait dans
le chapeau de « cet idiot » de Belhomme. —
«Que dis-tu de ça, ô mon maître ? proféra
Bonnamour en lui tendant la feuille d’Albion.
Comment nous tirer de cette impasse ? Tu
sais que, pour réparer ma gaffe de 1898 — je
lisais alors sur le fasciès bestial du colonel
Henry la « loyauté la plus éclatante » — je
me suis embarqué sur ta galère. Debout près
de Coppéc, de Rinder, dit la Guiche adossé
à la Gypette, de Q et de mon Barres, dor
mant tous sur l’estrade, j’ai, l’autre soir, fait
une conférence : Devant six mille brutes qui sui
vaient, les yeux écarquillés, l'évolution du bâton
de craie sur le tableau noir, je repris ta démons
tration.., Le redan du schéma, le réticule.
Mme Pays,
rousse, âgée
couvent que
vénitien, une petite élève de
une mignonne pensionnaire
de seize ans, éduquée dans le
commanditait M. Walsin au
splendeur militaire, en a déjà
temps de sa
grignoté trente-huit mille. o
Louis VAUXCELLES
Les Occupations de nos Députés
LES INQUIÉTUDES DE M. GEORGES BERRY. - UNE CON
VERSION A GAUCHE. - M. LOCKROY N’EST PAS CON-
TENT. - LES OFFICIERS-DÉPUTES NATIONALISTES.
Le gros et grotesque Berry n’a pas souf-
lié mot. hier, à la Chambre, M. Dupuy lui
ayant fait connaître qu’il ne croyait pas
devoir répondre à sa question relative aux
mesures prises pour la journée de diman
che prochain. Le député du coin, que l’on
dénomme aussi «l’innocent ou coupable »,
s’est borné à réunir autour de lui la demi-
douzaine de hannetons du groupe balla-
deur de Courbevoie, et ces ahuris, pris
d’un violent prurit épistolaire, ont pénible
ment accouché d’une lettre au président
du conseil.
Dans cette lette, revêtue, « pour le groupe
et par ordre », du magistal paraphe de
l’énorme Berry, les balladeurs de Cour
bevoie se plaignent risiblement du refus
de .M. Dupuy, parlent comiquement de
leurs « légitimes appréhensions » et fulmi
nent tragiquement contre « les fauteurs
habituels de désordres ».
ainsi les républicains qui
Ils désignent
veulent aller
crier à Longchamp, dimanche : « Vive la
République! »
La chose, au surplus, n'a pas la moindre
importance. L’innocent ou coupable Berry
sait qu’il n’empèchera pas le peuple répu
blicain de répondre comme il convient atix
provocateurs réactionnaires d’Auteuil. Il le
sait si bien qu’il commence par s’éclipser
prudemment. M. Berry, qui ne veut pas
entendre le peuple de Paris acclamer la
République et son président, ne sera pas à
Longchamp dimanche. Mais il risque fort
de recevoir des pommes cuites, a Valen
ciennes où il se rend pour faire une con
férence. Nous en aurons les nouvelles.
Pendant que s’agitent, comme dans un
tambour, les hannetons balladeurs de l’en
combrant Berry, un mouvement se dessine
dans le groupe «les républicains progres
sistes de la Chambre. Les progressistes ont
fini par se rendre compte, à force de re
garder leurs circonscriptions, comme disait
cet excellent M. Lebret, qu’il était temps de
lâcher les nationalistes et les réactionnai
res et de rejoindre au plus vite ceux d’en
tre eux qui, comme MM. Caillaux et de
Montebello, par exemple, avaient suivi
MM. Barthou et Poincaré pour agir et voter
en républicains.
Ce sont là des remords bien tardifs. Ces
messieurs, qui n’ont pas été à la peine,
veulent bien être à l’honneur. Soyons leur
indulgents et montrons-nons généreux,
puisque aussi bien ce ralliement à gauche
est un indice certain de notre victoire pro
chaine.
C’est peut-être cette constatation qui met
en fureur le nationaliste Lockroy. L'amiral
Rieunier, député, lui avait adressé la lettre
suivante :
Monsieur le ministre,
J’ai l’honneur de vous informer de mon in
tention de vous poser, le vendredi 9 juin,
une question sur la situation des ving-huit
officiers de marine admis d’office à la retraite,
le 27 mars 1898.
Veuillez me donner une réponse.
Signé: RIEUNIER.
Le marin de la rue Royale a jugé que
« les tenues dans lesquels est conçue cette
lettre ne permettent pas au ministre de la
marine d’y répondre directement -, etc’est
au président de la Chambre qu’il a adressé
sa réponse, pour l’informer qu’il accepte
rait la question de M. Rieunier, si l’ordre
du jour de la Chambre le permettait.
M. Lockroy a bien tort d’accuser les gens
d’être inconvenants à son égard, lui qui l’a
été à l’égard de tout le monde en ouvrant
les salons du ministère de la marine à une
manifestation nationaliste, organisée sous
le prétexte de la remise d’une épée d’hon-
neur au commandant Marchand. Nous ne
citons que cet acte d’inconvenance de M.
Lockroy, parce qu’il faut savoir se borner.
Bornons-nous donc et signalons, en ter
minant, la convocation adressée par M.
Magne, député de la Dordogne, capitaine
de réserve, à tous les députés officiers de
réserve et de territoriale. Ces messieurs se
réuniront aujourd’hui au Palais-Bourbon,
pour décider l’attitude à prendre par eux
à la suite de l’envoi de M. Lasies devant un
conseil d'enquête.
Ils sont vraiment drôles, ces officiers, qu
Fallait pas commencer
Les chevaliers de l’œillet blanc atten
daient avec angois-e le mot d’ordre de
l’arbitre de la mode et des élégances.
L’arbitre — il s’agit, on l’a deviné, d’Ar-
thur Meyer — vient de rendre son oracle.
Il a décidé que les gens du monde nPraient
pas à Longchamp.
Il a été très smart d’aller, dimanche der
nier, au pesage d’Anteuil, conspuer, entre
cercleux, rastas et grues, la République et
son président. Apres demain, comme il y
aura de la contradiction à supporter et des
coups à recevoir, ces messieurs, comme
Choufleury, resteront chez eux.
C’est plus prudent. C’est aussi plus con
forme à leurs goûts et à leur courage.
L’autre jour, ils étaient en famille : ils ont
pu, à peu près impunément, hurler tout ce
qui leur a passé par la tête, rosser les
agents et lever la canne sur la tête blanche
du chef de l’Etat. Dans deux jours, ils au
ront, s'ils osent bouger, affaire au peuple
de Paris, aux travailleurs, aux républi
cains.
Et la sollicitude d’Arthur s’éveille. Il ne
veut pas qu’on lui détériore ses abonnes
dont la liste représente pour lui quelque
chose comme l’Almanach Gotha.
L’ancien secrétaire de Blanche d’Antigny
écrit avec hauteur ;
Le point d’honneur n’exige pas que l’on se
mele à une foule qui a mission d’apporter à
Longchamp les habitudes et les mœurs de la
barrière du Combat.
Ces habitudes et ces mœurs de barrière,
ce sont nos aristocrates qui les ont implan
tées sur les champs de courses. Ce sont eux
qui ont joué du gourdin à Auteuil, et non
les républicains; ce sont eux qui ont poussé
des cris d’animaux devant M. Loubet.
Les républicains qui manifesteront di
manche le feront avec calme et dignité. Ils
ne pousseront d’autres cris que ceux d • ;
«Vive la République !» et « Vive Loubet! »
Les « hommes de désordre » dont par
lent avec un touchant accord deux indivi
dus arrivés par les femmes, — Arthur Meyer
et Georges Berry, — n’auront garde de
provoquer la moindre bagarre; ils n’orga-
nisont pas le moindre conflit sanglant.
Les éternels ennemis du régime démo
cratique ont cru devoir manifester à Au-
tcuil contre la République: les démocrates
de toutes nuances manifesteront à Long-
champ pour la République.
C est leur droit.
Qui peut le leur dénier?
Pas ceux qui ont commencé, je pense. Ce
serait trop roide. * ।
L. MARCELLIN.
Le faussaire de l’ a Eclair »
L’ Eclair, dans son numéro du 15 septem
bre 1896, a révélé l'existence de la pièce
secrète « Ce canaille «le D... devient trop
exigeant » communiquée aux juges «lu
Conseil de guerre de 1891 pour emporter
la condamnation «le l'innocent.
[.'Eclair u qui l'Etat-Major avait commu
niqué ce document, n'a pas hésité un
instant à commettre un faux et à la place
de l’initiale D... qui concernait un sieur
Dubois espion avéré, a écrit en toutes lettres
modifiant légèrement la phrase incrimi
née :
«Cet animal de DREYFUS devient trop
exigeant. »
Quel est le misérable qui a commis ce
faux ?
Telle est la question du jour.
Nous y avons déjà répondu en partie au
mois de septembre dernier.
L n juge d’instruction, après une enquête
pour rire, avait renoncé a découvrir com
ment ce document du dossier secret était
parvenu à V Eclair.
Convaincus que cette enquêle, si elle
était sérieusement menée, aboutirait à
d'importantes révélations et découvrirait
un des criminels de la rue Saint-Domini-
que,nous avons indiqué dans nos numéros
des 1, 15 et 16 septembre 1898 que l’inter-
médiaire entre l’homme voilé de l’Etat-
Major et V Eclair était M. Paul Belon, ré
dacteur militaire du Petit Journal.
Mais nous savons que M. Paul Belon n'a
pas falsifié la phrase : « Ce canaille de D...
devient trop exigeant », et qu'il s’est borné
à la transmettre.
C’est dans l’officine louche où fonctionne
ce trio de scélérats,
Sabatier, Alphonse
Humbert et Georges Montorgueil que la
substitution du nom de « Dreyfus » à la
lettre D fut accomplie, que le lâche forfait
fut commis.
C’est parmi ces trois hommes, Sabatier,
Humbert et Montorgueil, que se trouve le
faussaire.
Depuis six mois que son crime est décou
vert, de nombreux écrivains ont craché leur
mépris à sa face blême. Il n’a pas répondu.
Depuis trois jours, Lucien Victor-Meunier
le somme de se nommer. Il joue sur les
mots derrière l'anonyme, il ergote, il se dé
robe.
Sa lâcheté ne sert à rien. On saura son
nom. Le faussaire, qu'il s’appelle Sabatier,
Humbert ou Montorgueil sera demain dé
masqué.
P. D.
M. Deschanel, président de la Chambre
offrira demain un dîner de 120 couver. ,
quel assisteront le corps diplo
président du Sénat, les membre
nement et les bureaux des deux
Ce dîner sera suivi d'une réceptif
les hommes seuls sont invités.
ne, le
hambres,
a laquelle
UN PORTRAIT
L' Eclair fait une réclame échevelée aux an.
tisémites. Sa galerie de portraits vient de
s’enrichir de celle du député I irmin Faure.
Ce portrait est suivi d’une biographie pom-
peusc dont je détache cette perle : *
* Il est le quatrième secrétaire ce la com
mission de la marine et l'un «les quatre dépu
tés antisémites de l’Algérie. »
à
Son panégyriste aurait pu ajouter :
« Lorsqu’il est à la tribune, il fait le diable
quatre. »
ENCORE LA PRINCESSE
Nous n’avions pt s tort, hier, de formuler
des doutes, au sujet de la double-maternité
de Clara Ward et de la mort de « n tzigane.
Un de nos confrères a reçu, en eflet. du
Caire, une dépêche lui annonçant que « prin
cesse et Rico partis Japon, ou ils < nt acheté
pa’ais splendide ».
— Ils ne reviendront plus, ajoute l'informa
tion. Gageons pourtant que l’ex-princesse
manifestera encore, par de fausses nouvelles,
son goût de malsaine réclame.
VICTOR HUGO COURRIÉRISTE
M. Paul Meurice vient de terminer
sement des manuscrits qui formeront
chain volume posthume de Victor II
1c clas-
un pro
Cette œuvre paraîtra au mois d'octobre.
Elle se composera de notes sur certains
grands événements auxquels le p< etc fut
mêlé.
On y pourra lire de curieuses c
de séances parlementaires au
quelles Victor Hugo fut appelé à
parole.
R ÉCOMPENSES ACADÉMIQUES
L’Académie française, réunie sot
dence de M. Brunetière, a décerne
prix Gobert à M. Baudrillard, et
naires €1 1
ment seve
vront, au
M Charle
mes
in
gardien
EFVICE
pa
LAFRIRE DR
L’CPPOST ON CE y Z0
I entre:
en date du 18
par défaut. i
escriptions
ours des-
prendre la
le premier
prix à M Lehaucourt; elle a partag
ment le prix Thérouanne entre MM
nel. l'abbé Marin, Gosselin Lenotre,
lunck, Brentano, Mario et Cottin.
**
LA SAINT-MÉDARD
UC
loi a
P"
am.
acc
M.
comme 1 aitie civ.
L AFFICHAGE CE L’ARRÉ
Tapha-
Frantz-
PATIENCE A BOUT
M. Lasies, député bonapartiste du Gers
ayant écrit ;
Le devoir de l’armée est de nous aider à sor
tir de h légalité pour rentrer dans l’honneur.
Eutendez-vous, vous tous mes camarades de
l’armée? Vous ne devez plus obéissance à un
ministre qui a oublié qu’il était le chef de l’ar
mée pour se souvenir seulement qu’il était
l’instrument docile des juifs et des démago
gues. Vous ne devez plus obéissance à un gou
vernement qui veut arrêter nos généraux.
Allons, soldats, citoyens, tous debout J Vive la
révolte l Vive la Révolution !
on se contente de le déférer devant un ano
din conseil d’enquête.
Et aussitôt, en vertu du système des
compensations cher à M. Dupuy, on pour
suit le Journal du Peuple qui s’est borné à
écrire conditionnellement: « Si l'on vous
commande de marcher sur la foule, qu’au
cun de vous ne bouge. »
M. Lasies, parlant aux officiers, a été
mille fois plus net que le Journal du Peu
ple s’adressant aux soldats II les a for
mellement exhortés à désobéir au minis
tre de la guerre, leur chef.
Il est allé plus loin. Il a dit à M. Krantz
— c’est M. de Cassagnac qui rapporte le
propos:
« Les généraux ont bien tort de vous obéir.
Ils devraient vous mettre la main au collet ! »
Un simple conseil d’enquête pour d'aussi
criminelles provocations, la pénitence est
douce!
Du reste, si M. Krantz fait preuve de
fermeté et gagne les sympathies des répu
blicains, M. Dupuy continue à ménager la
chèvre et le chou.
Le Gaulois le félicite d’avoir montré, en
invitant à son dîner de l'autre jour M. et
Mme Zurlinden, qu’il ne veut pas sacrifier
le gouverneur de Paris.
Le président du conseil est digne des
doges dont l’accable l’antisémite Arthur I
Si MPL EMENT IVROGNE
L’agresseur de M. Loubet. le tristement
célèbre baron de Christiani tient à ce que la
postérité ne se puisse méprendre sur les mo
biles de son acte.
Passion politique, impulsion irraisonnée,
suggestion, folie des foules... rien de tout cela
n’a provoqué son geste.
— Mon excuse, a-t-il dit au défenseur qu’il
avait choisi, M’ de Saint-Auban : mon excuse
c’est que j’avais trop bien déjeuné. J’espère
que les juges, tenant compte de cet état
d’ébriété ne me refuseront pas le bénéfice des
circonstances atténuantes.
A la suite de ce lamentable aveu, Me de
Saint-Auban a, dit-on, décliné l'honneur de
plaider la cause du noble pochard.
C’est Me Lavallée, membre du conseil de
l’ordre qui assistera M. de Christiani duquel
doit être ignoré le mot de Tailhade sur les
rapports des beaux gestes avec les humanités
vagues.
LES COM1 TÉS RO Y A LISTES
A ce procès, bien que le lamentable accusé
s’y doive défendre de toute participation à
des intrigues politiques, on sera certainement
amené à s’occuper de l’Œillet blanc, du petit
chapeau et des comités royalistes. On niera
peut-être la propagande de ces groupes; mais
alors à quoi répond l’existence du comité
royaliste siégeant rue Vivienne, n° 53, lequel
se compose ainsi ;
Membres
M mbres
Membres
rKSMlÈRE CATÉGORIE
fondateurs. —50 fr. et au-dessus.
honoraires. — 20 fr. à 50 fr.
donateurs. — 5 fr. à 20 fr.
Se catégorie, ne versant aucune cotisation.
Membres actifs. — Royalistes pouvant
mer.
Membres adhérents. — Royalistes ne pouvant
s’affirmer.
Membres libres. — Non royalistes apportant
leur concours aux comités.
Aucun nom n’est ni imprimé ni publié.
Pareille organisation a son siège rue des
Archives, 53.
* *
LA FEMME AUX ROSES
Nous avions raconté, ces
jours derniers, le
une femme à M.
rentrée à Paris.
délicat hommage rendu par
Emile Zola, le soir de sa
Nous pouvons, aujourd’hui, compléter notre
information.
Une voisine du romancier prétend, en effet»
il n‘a pas plu, hier : félicitons-nous: 1 au-
rait plu pendant quarante jours encore .
Saint Médard le veut ainsi et, hier. celait
la fête de ce saint personnage qui exerce une
influence si directe sur la situation baromé
trique. Nous pourrons donc laisser .es para
pluies au vestiaire.
A moins que le vieux dicton populaire ne
mente une fois de plus — ce dent personne
n aurait lieu de se montrer surpris.
GIL.
L ARRÊT AFFICHE
Depuis hier d'immenses affiches blan-
ches portant ces mots :
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
ARRÊT RENDU PAR LA COUR DE CASSATION
Affaire Dreyfus
retiennent l'attention des passants.
Des groupes se forment devant enes ci
les gens qui les lisent, hommes et femmes
sont attentionnés et paraissent s’appliguen
désireux de bien saisir, de bien compren
dre et de bien retenir.
Peu ou pas de discussions !... Ceux 9
seraient encore capables d'en provoquer:
n’ont généralement pas le courage de vent
affronter cette lecture, plutôt cruche pour
eux. . .
Mais les hommes de bonne foi, hier en
core nos adversaires, sans parti pris,"
passion,-- il nous plaît de croire qu’l sen
trouvait, — après avoir lu, s’en vontpens15
troublés, retournés même et silencieux:
C’est que ces affiches, à la grande colcr
des nationalistes, ne se bornent pas a re
produire l’arrêt et ; mais font precedr“s.
réquisitions écrites de M. Manau d après
lesquelles le procureur général expose les
faits qui résument les éléments principaux
de la demande en révision.
Ces faits sont au nombre de dix :
p Le faux Henry, rendant suspect le t")
gnage sensationnel fait par Henry devant 1
Conseil de guerre ; .
2- La data du mois d’avril assignée ai 29
dereau à l’envoi des documents produits n
dans le procès Dreyfus que dans celui d.n
terhazy, c’est-à-dire qui a servi de fonde .
à la condamnation de l’un et à 1 acquitte Dae.
de l’autre. Attendu qu’a ajourd’hui .cette an.
est reportée au mois d’août 1894, ce.“" so.
lève au jugement de 188 toute base
3* a contradiction manifeste de I expertise
U MNFESTATEON h
UNE JOURNEE MOUVEME
—a journée de
bet, une éclatai
leuse manifestât
1 ublicains sc s
le premi
rOs
les ut
U
champ ! » et p, ।
e Grand Prix
alluence. Il est
Ies 001 pee 0 ;.
peut pr« voir
aura attiré
vrai que pou
Sf r , "‘t-C4C3 soi
ont qu mæ préoccupation a
1, ' Ous avons fuit une rapide e
^dyr,> rcnls groupes poütiqi
, ndicats ouvriers et nou
nous convaincre de 1 unanimité
renient.
( LES GROUPES POLITIQU
1 Parti ouvrier français, le 1
l roupement socialiste, a
“laquelle le comité a lance ur
ant tous ses adhérents à 1
n "Schamp dimanche Le rend
membres du parti est fixe a ai
apres-midi, a la sortie de la
es—pour de la se rendre par
amp de courses.
mess autres groupes socialist
ientie parti socialiste révolu
peCeration des jeunesses soc
Cc pans les arrondissements po
somités électoraux re sont reu
ans modérés aux I lus ava C«
seppimespour engager leurs
A dre a Longchamp.
M. "dix-neuvieme arrondisse
mosovis Hugues lui meme «
puresent. Nous avons rene
- JC au milieu ue ses «h
nous , serai dimanche au
du a- déclaré, avec tous m
dons"oupe socialiste de la Cha
tous rendez-vous u.tous mes
nen? • n 0,1 doute pas, tiend
beni.“Y venir. 11 y là pou
tair. Vision de montrer qu
quand ii e peuple de Paris
volong,‘s acclament la Républi
“ de la défendre jusqu’au
Ordre et Progrès par la Révolution f rançaise
empressement que les
acharné’ et soyez bien ce
demain installes dès mit
Plaau nant la présence
pront à Longchamp que
hue d'y manifester, ne
“as des troubles st ricux I
t arrc-,
é on s’attend a C
mais les précat
1, r la bataille ce
coup de gens redoutent
ABONNEMENTS
MK : 1 an, 20 fr.; 6 mol*. 10 fr.; S mois, • fr. se
FRANCE n ALCERIE : 1 an, 28 tr. • mois, O fr.; 3 mois, 2 franes
trAncen: » ». 80 s mois
RÉDACTION ET ADMINISTRATION :
142 — Rue Montmartre — 142
US ANNONCES son REÇUES CHEZ u. LAGRANGE, an n G
*. place de la Bourse. •, et aux Bureaux du Journal
LU MANUSOATTS NON INSÉRÉS NE SONT PAS REN DUS
TLÉPHONE N 101.81
Le
polie
MESURES D'Of
sident «lu cons
que suivra le cor
peur se rEi " 2"
arivlé les mesures de |
assurer la sécurité du prés
citoyens pendant cette jou
Ces me ures feront for
LA LIBERTÉ DE PICQUART
-
Le Conseil des Ministres.— La Séance de la Chambre
mes, y compris les cadres
les quatre commissaire:
commanderont les forces
lonnées ‘le l'Elysée au ;
champ. Vingt commissaire
les trois aux délégations
tiendront sur des points
parcours, mais plus pari
abords du champ «le cour
les sommations d usage et
place contre les délinqu;
voitures cellulaires seront
En outre, huit
cheval concourront
au
Notre Service d’Informations,
réorganisé et complété, nous per
met de donner tous les jours, en
Dernière Heure, à la deuxième
page, les dernières nouvelles de la
journée.
LIRI A LA 3 e PAGE
NOTRE NOUVEAU FEUILLETON
LE LIEUTENANT PHILIPPE
On 1 ouvait croire que tout ce
monde allait filer doux, après l’arrêt
do cassation, et que les faussaires,
leurs complices et leurs panégyristes
tenteraient de se faire oublier. Mais
non. Capables de tout, ils iront jus-
qu’au bout.
La Cour suprême, toutes chambres
réunies, après l’inique dessaissement
de la Chambre criminelle, a proclamé
l’innocence de Dreyfus. Mais reste la
formalité du conseil de guerre de Ren
nes. Et tous ceux qui devaient s’incli
ner se redressent déjà. Ils tirent des
plans de ce côte. Le coup a raie avec
M. Félix Faure, avec Déroulède et
Roget, avec Quesnay et Mazeau, avec
Marchand. Les coupables ont eu
beau s’enrouler du drapeau, la
Justice les a débusqués, et les tient,
désormais. Le sabre sauveur n’est pas
venu à leur secours. Ils l’espèrent en
core, ou, du moins, veulent se leurrer
jusqu’à l’extrême minute. Ils tournent
dorénavant leur misérable entreprise
vers les prochains juges militaires.
Est-ce que les précédents n’ont pas
acquitté Esterhazy, frappe le colonel
Piequart ? Mais il est permis d’imagi
ner que les temps vont changer, et
que l’ère des faux et des fraudes est
close — même pour l’armée.
Déjà, on avait voulu esquiver les
sanctions fatales, auxquelles les inté
ressés ou leurs proches donnaient le
vilain nom de représailles. Déjà les
partisans de la justice avec ses sim
ples conséquences étaient présentés
comme de sanguinaires terroristes.
Les âmes molles que pouvait séduire
« la théorie de l'éponge » doivent être
lixés. On nous demandait d’oublier.
On peut voir que les bandes militaris
tes, réactionnaires, nationalistes, anti-
sémitiques et autres n’ont pas re
noncé à lutter contre la Loi, contre
la Vérité, contre la République, contre
la Révolution; ce n’est pas l’heure de
déposer les armes, ni de fermer les
yeux— quand il y a des Dupuy et des
Lebret, au gouvernement; et il faut se
souvenir, sans cesse et sans pardon,
de toutes les vilenies d’une Chambre
que purent piétiner d’une même botte
immonde et Mercier, et Billot, et
Cavaignac, et Zurlinden et Chanoine ;
d’une Chambre qui a voté l’afFichage
des faux, dessaisi la chambre crimi
nelle, et s’est vouée délibérément au
mépris de l’univers et de l’histoire.
Il n’y aura de repos et de paix que
lorsque la Justice aura réduit au si
lence et à l’impuissance ceux qui n’ont
pas su se taire et se terrer, quand
notre faiblesse et notre pitié peut-être
les eussent épargnés.
Ils se rebiffent, ils jugent que la
mesure n’est pas comble. Depuis quatre
ans, ils auront bafoué ce que le pays
a de pur et de grand et de beau. Pas
un savant, pas un écrivain, pas un
juge, pas un de ceux dont le génie, le
talent, la science, le caractère hono
rent la nation ne se sera levé, sans que
les Judet, les Rochefort, les Drumont
ne leur aient jeté l’accusation de véna
lité, sans que les Montorgueil, les Saba-
Lier, les Humbert, faussaires avérés,
ne les aient dénoncés à l’ignorance de
la foule connue des ennem is de la patrie.
Et le martyre de Dreyfus, et la prison
de Piequart, et l’exil de Zola, et les
« intellectuels » frappés, les profes
seurs chassés de leurs places, tout
cela ne se payerait pas? Il faut que
les forbans de l’avenir soient avertis
que la justice n’est pas faite que pour
délivrer les innocents, mais pour châ
tier les coupables, ne serait-ce que
pour les am ter de recommencer.
Il y a certains habitués crépuscu-
laires du Bois qui dévalisent dans les
fourrés les naïfs promeneurs qui s’y
laissent entrainerpardes filles. Quand
le fait devient trop frequent, la police
organise quelque battue pour debar-
rasser nos promenades et nos ave-
l’imbrication de la chaîne verte et de la
chaîne rouge, l’adhérence partielle, la pulsa
tion des voyelles, le mot-clef, la lettre-morte,
et le commandant Gabarit, défilèrent devant
les bestiaux nationalistes qui applaudissaient
en beuglant : « Mort aux Zyoutres ! » Nul ne
comprenait. Moi non plus d’ailleurs » —
« Ni moi », dit Couard d’une voix blanche.
Le loti, mensurant négligeamment les or
teils de Varinard effaré, déclara avec solennité :
« Cet aveu d’Esterhazy a été écrit par Dreyfus
sur le ponton du S/ax. Ce n’est pas une créa
tion fortuite des seules forces de la Nature...
Le Hulan l'a calqué sur une lettre du général
Cambronne, trouvée dans le buvard de M.
Deniel... »
Bonnamour, soulagé, respira bruyamment,
et embrassa son maître. Belhomme conclut :
« Nous garderons les 30,000 francs de Zola.
D’ailleurs, sur ces 30,000 francs extirpés au
n’ont en toute occasion que les grands
mots d’obéissance et de discipline sur les
lèvres, et qui trouvent excellent qu’un offi
cier, fût-il de réserve, se permette d’inju
rier son chef, le ministre de la guerre, et
d'exciter à la révolte ses subordonnés, les
soldats. Il ne nous déplaît pas de voir des
officiers nationalistes se solidariser avec
un autre officier nationaliste qui a prêché
l'insubordination et la désobéissance. Ils
travaillent, et nous nous en réjouissons, à
justifier pleinement l’apostrophe que M.
Krantz, ministre de la guerre, leur a
adressée hier du haut de la tribune : « C’e -t
vous qui êtes les pires ennemis de l’ar
mée. »
Meyer. Mais il fera bien de ne pas trop
compter sur ceux des républicains dont la
patience est à bout.
LA QUESTION DU JOUR
avoir reconnu Mme Alfred Dreyfus, dans
l inconnue qui répandit des roses sur le seuil
du petit hôtel de la rue de Bruxelles.
L’aventure n’en est que plus touchante,
*
* *
LES DINERS DE M. DESCHANEl.
MARIUS ADER.
ront gardes I ar
Afin d’empêcher
anife
FEUNION ET CONFE
M. Touny, a 1 < uni, hier s
nues des chevaliers à casquettes et de
leurs campagnes.
La rafle s’impose, pour une autre
catégorie de citoyens, bien plus dan
gereuse pour la sécurité publique, qui
rendent Paris impossible, et dont les
méfaits ont été trop longtemps tolérés.
L’autre jour, c’est en plein soleil, qu’ils
ont opéré. Ils avaient invité le prési
dent de la République aux courses. M.
Loubet s’y rendit. Comment redouter
un guet-apens, au pesage, dans un
endroit à un louis la place, au milieu
de gens si titrés, si élégants, tout l’ar
morial du crottin et du teuf-teuf!
Et les gentilshommes du petit cha
peau ou de l’œillet blanc se conduisi-
sirent à peu près comme les autres
hôtes de ce Bois, dont je parlais plus
haut.
La rafle s’impose.
Qu’on ferme leurs tripots scanda
leux, qui ne vivent que de tolérance.
Pourquoi jouiraient-ils d’une liberté
de jouer refusée à la masse des ci
toyens. Et puis cela nous débarrassera
de l’invasion des rastas qui forment la
moitié de la population des cercles, —
et qui seront bien mieux à Monte-
Carlo. Ceci n’est pas pour déplaire,
j’estime, à M. Blanc, à VEcho de Pa
ris et aux partisans de la France aux
Français. Cela pourrait chagriner tout
au plus M. Aurelien Scholl, dont l’opi
nion sur l’affaire Dreyfus est : « Je
n’aime pas le ver dans la salade », et
qui, pour cette raison, se range dans
le camp d’Henry, d’Esterhazy et de
du Paty.
La rafle s’impose, de haut en bas,
partout , chez les assommeurs de
V Epatant comme chez ceux des abat
toirs, dans la caverne de l’Etat-Major,
comme dans les repaires de la presse
ou de la magistrature, pour les minis
tres et les generaux qui expédient
les innocents au bagne, pour les jour-
naux et les
turcs.
L'éponge
juges complices des forfai-
Non. Le balai.
JEAN AJALBERT.
Les Vrais Triomphateurs
M. Bertillon. confortablement installé dans
son cabanon de la Préfecture, mensurait en
silence une oreille. • Cette oreille, murmura-
vil, obéit à un rythme dont je veux détermi
ner l’équation. C’est une oreille autoforgée ;
le lobe appartient à Mathieu Dreyfus, le tym
pan à Bernard Lazare, le limaçon à Cavai-
gnac, la membrane à Rochefort, le tube au
ditif (huit reflets) à Arthur Meyer, le vestibule
au gentilhomme de Christiani, et la trompe
d’Eustache à Judet, Voilà qui est net.» Et, ce
disant. le sympathique aliéné sourit à son
image dans la glace, et se versa une rasade
de Kuetch pour se récompenser d’être à ce
point génial.
On trappa à la porte de la cellule. Le gar
dien, se tenant a distance, la camisole de
force à la main, introduisit MM. Bonna-
mour. Couard, Belhomme et Varinard. L’é
tincelant h imoriste était pâle, défait ; sans
mot dire il s’affala sur le lit de fer du mono-
manc, tel un « œillet bleu » vautre sur la
paille humide des oubliettes du Dépôt. Il ten
dit à Kutschillon le Daily Chronicle où re-
tentissait comme un coup de tonnerre cette
étonnante nouvelle : « C’est moi, Hlulan, qui
suis l’auteur du bordereau... »
Varinard louchait, Couard sanglotait dans
le chapeau de « cet idiot » de Belhomme. —
«Que dis-tu de ça, ô mon maître ? proféra
Bonnamour en lui tendant la feuille d’Albion.
Comment nous tirer de cette impasse ? Tu
sais que, pour réparer ma gaffe de 1898 — je
lisais alors sur le fasciès bestial du colonel
Henry la « loyauté la plus éclatante » — je
me suis embarqué sur ta galère. Debout près
de Coppéc, de Rinder, dit la Guiche adossé
à la Gypette, de Q et de mon Barres, dor
mant tous sur l’estrade, j’ai, l’autre soir, fait
une conférence : Devant six mille brutes qui sui
vaient, les yeux écarquillés, l'évolution du bâton
de craie sur le tableau noir, je repris ta démons
tration.., Le redan du schéma, le réticule.
Mme Pays,
rousse, âgée
couvent que
vénitien, une petite élève de
une mignonne pensionnaire
de seize ans, éduquée dans le
commanditait M. Walsin au
splendeur militaire, en a déjà
temps de sa
grignoté trente-huit mille. o
Louis VAUXCELLES
Les Occupations de nos Députés
LES INQUIÉTUDES DE M. GEORGES BERRY. - UNE CON
VERSION A GAUCHE. - M. LOCKROY N’EST PAS CON-
TENT. - LES OFFICIERS-DÉPUTES NATIONALISTES.
Le gros et grotesque Berry n’a pas souf-
lié mot. hier, à la Chambre, M. Dupuy lui
ayant fait connaître qu’il ne croyait pas
devoir répondre à sa question relative aux
mesures prises pour la journée de diman
che prochain. Le député du coin, que l’on
dénomme aussi «l’innocent ou coupable »,
s’est borné à réunir autour de lui la demi-
douzaine de hannetons du groupe balla-
deur de Courbevoie, et ces ahuris, pris
d’un violent prurit épistolaire, ont pénible
ment accouché d’une lettre au président
du conseil.
Dans cette lette, revêtue, « pour le groupe
et par ordre », du magistal paraphe de
l’énorme Berry, les balladeurs de Cour
bevoie se plaignent risiblement du refus
de .M. Dupuy, parlent comiquement de
leurs « légitimes appréhensions » et fulmi
nent tragiquement contre « les fauteurs
habituels de désordres ».
ainsi les républicains qui
Ils désignent
veulent aller
crier à Longchamp, dimanche : « Vive la
République! »
La chose, au surplus, n'a pas la moindre
importance. L’innocent ou coupable Berry
sait qu’il n’empèchera pas le peuple répu
blicain de répondre comme il convient atix
provocateurs réactionnaires d’Auteuil. Il le
sait si bien qu’il commence par s’éclipser
prudemment. M. Berry, qui ne veut pas
entendre le peuple de Paris acclamer la
République et son président, ne sera pas à
Longchamp dimanche. Mais il risque fort
de recevoir des pommes cuites, a Valen
ciennes où il se rend pour faire une con
férence. Nous en aurons les nouvelles.
Pendant que s’agitent, comme dans un
tambour, les hannetons balladeurs de l’en
combrant Berry, un mouvement se dessine
dans le groupe «les républicains progres
sistes de la Chambre. Les progressistes ont
fini par se rendre compte, à force de re
garder leurs circonscriptions, comme disait
cet excellent M. Lebret, qu’il était temps de
lâcher les nationalistes et les réactionnai
res et de rejoindre au plus vite ceux d’en
tre eux qui, comme MM. Caillaux et de
Montebello, par exemple, avaient suivi
MM. Barthou et Poincaré pour agir et voter
en républicains.
Ce sont là des remords bien tardifs. Ces
messieurs, qui n’ont pas été à la peine,
veulent bien être à l’honneur. Soyons leur
indulgents et montrons-nons généreux,
puisque aussi bien ce ralliement à gauche
est un indice certain de notre victoire pro
chaine.
C’est peut-être cette constatation qui met
en fureur le nationaliste Lockroy. L'amiral
Rieunier, député, lui avait adressé la lettre
suivante :
Monsieur le ministre,
J’ai l’honneur de vous informer de mon in
tention de vous poser, le vendredi 9 juin,
une question sur la situation des ving-huit
officiers de marine admis d’office à la retraite,
le 27 mars 1898.
Veuillez me donner une réponse.
Signé: RIEUNIER.
Le marin de la rue Royale a jugé que
« les tenues dans lesquels est conçue cette
lettre ne permettent pas au ministre de la
marine d’y répondre directement -, etc’est
au président de la Chambre qu’il a adressé
sa réponse, pour l’informer qu’il accepte
rait la question de M. Rieunier, si l’ordre
du jour de la Chambre le permettait.
M. Lockroy a bien tort d’accuser les gens
d’être inconvenants à son égard, lui qui l’a
été à l’égard de tout le monde en ouvrant
les salons du ministère de la marine à une
manifestation nationaliste, organisée sous
le prétexte de la remise d’une épée d’hon-
neur au commandant Marchand. Nous ne
citons que cet acte d’inconvenance de M.
Lockroy, parce qu’il faut savoir se borner.
Bornons-nous donc et signalons, en ter
minant, la convocation adressée par M.
Magne, député de la Dordogne, capitaine
de réserve, à tous les députés officiers de
réserve et de territoriale. Ces messieurs se
réuniront aujourd’hui au Palais-Bourbon,
pour décider l’attitude à prendre par eux
à la suite de l’envoi de M. Lasies devant un
conseil d'enquête.
Ils sont vraiment drôles, ces officiers, qu
Fallait pas commencer
Les chevaliers de l’œillet blanc atten
daient avec angois-e le mot d’ordre de
l’arbitre de la mode et des élégances.
L’arbitre — il s’agit, on l’a deviné, d’Ar-
thur Meyer — vient de rendre son oracle.
Il a décidé que les gens du monde nPraient
pas à Longchamp.
Il a été très smart d’aller, dimanche der
nier, au pesage d’Anteuil, conspuer, entre
cercleux, rastas et grues, la République et
son président. Apres demain, comme il y
aura de la contradiction à supporter et des
coups à recevoir, ces messieurs, comme
Choufleury, resteront chez eux.
C’est plus prudent. C’est aussi plus con
forme à leurs goûts et à leur courage.
L’autre jour, ils étaient en famille : ils ont
pu, à peu près impunément, hurler tout ce
qui leur a passé par la tête, rosser les
agents et lever la canne sur la tête blanche
du chef de l’Etat. Dans deux jours, ils au
ront, s'ils osent bouger, affaire au peuple
de Paris, aux travailleurs, aux républi
cains.
Et la sollicitude d’Arthur s’éveille. Il ne
veut pas qu’on lui détériore ses abonnes
dont la liste représente pour lui quelque
chose comme l’Almanach Gotha.
L’ancien secrétaire de Blanche d’Antigny
écrit avec hauteur ;
Le point d’honneur n’exige pas que l’on se
mele à une foule qui a mission d’apporter à
Longchamp les habitudes et les mœurs de la
barrière du Combat.
Ces habitudes et ces mœurs de barrière,
ce sont nos aristocrates qui les ont implan
tées sur les champs de courses. Ce sont eux
qui ont joué du gourdin à Auteuil, et non
les républicains; ce sont eux qui ont poussé
des cris d’animaux devant M. Loubet.
Les républicains qui manifesteront di
manche le feront avec calme et dignité. Ils
ne pousseront d’autres cris que ceux d • ;
«Vive la République !» et « Vive Loubet! »
Les « hommes de désordre » dont par
lent avec un touchant accord deux indivi
dus arrivés par les femmes, — Arthur Meyer
et Georges Berry, — n’auront garde de
provoquer la moindre bagarre; ils n’orga-
nisont pas le moindre conflit sanglant.
Les éternels ennemis du régime démo
cratique ont cru devoir manifester à Au-
tcuil contre la République: les démocrates
de toutes nuances manifesteront à Long-
champ pour la République.
C est leur droit.
Qui peut le leur dénier?
Pas ceux qui ont commencé, je pense. Ce
serait trop roide. * ।
L. MARCELLIN.
Le faussaire de l’ a Eclair »
L’ Eclair, dans son numéro du 15 septem
bre 1896, a révélé l'existence de la pièce
secrète « Ce canaille «le D... devient trop
exigeant » communiquée aux juges «lu
Conseil de guerre de 1891 pour emporter
la condamnation «le l'innocent.
[.'Eclair u qui l'Etat-Major avait commu
niqué ce document, n'a pas hésité un
instant à commettre un faux et à la place
de l’initiale D... qui concernait un sieur
Dubois espion avéré, a écrit en toutes lettres
modifiant légèrement la phrase incrimi
née :
«Cet animal de DREYFUS devient trop
exigeant. »
Quel est le misérable qui a commis ce
faux ?
Telle est la question du jour.
Nous y avons déjà répondu en partie au
mois de septembre dernier.
L n juge d’instruction, après une enquête
pour rire, avait renoncé a découvrir com
ment ce document du dossier secret était
parvenu à V Eclair.
Convaincus que cette enquêle, si elle
était sérieusement menée, aboutirait à
d'importantes révélations et découvrirait
un des criminels de la rue Saint-Domini-
que,nous avons indiqué dans nos numéros
des 1, 15 et 16 septembre 1898 que l’inter-
médiaire entre l’homme voilé de l’Etat-
Major et V Eclair était M. Paul Belon, ré
dacteur militaire du Petit Journal.
Mais nous savons que M. Paul Belon n'a
pas falsifié la phrase : « Ce canaille de D...
devient trop exigeant », et qu'il s’est borné
à la transmettre.
C’est dans l’officine louche où fonctionne
ce trio de scélérats,
Sabatier, Alphonse
Humbert et Georges Montorgueil que la
substitution du nom de « Dreyfus » à la
lettre D fut accomplie, que le lâche forfait
fut commis.
C’est parmi ces trois hommes, Sabatier,
Humbert et Montorgueil, que se trouve le
faussaire.
Depuis six mois que son crime est décou
vert, de nombreux écrivains ont craché leur
mépris à sa face blême. Il n’a pas répondu.
Depuis trois jours, Lucien Victor-Meunier
le somme de se nommer. Il joue sur les
mots derrière l'anonyme, il ergote, il se dé
robe.
Sa lâcheté ne sert à rien. On saura son
nom. Le faussaire, qu'il s’appelle Sabatier,
Humbert ou Montorgueil sera demain dé
masqué.
P. D.
M. Deschanel, président de la Chambre
offrira demain un dîner de 120 couver. ,
quel assisteront le corps diplo
président du Sénat, les membre
nement et les bureaux des deux
Ce dîner sera suivi d'une réceptif
les hommes seuls sont invités.
ne, le
hambres,
a laquelle
UN PORTRAIT
L' Eclair fait une réclame échevelée aux an.
tisémites. Sa galerie de portraits vient de
s’enrichir de celle du député I irmin Faure.
Ce portrait est suivi d’une biographie pom-
peusc dont je détache cette perle : *
* Il est le quatrième secrétaire ce la com
mission de la marine et l'un «les quatre dépu
tés antisémites de l’Algérie. »
à
Son panégyriste aurait pu ajouter :
« Lorsqu’il est à la tribune, il fait le diable
quatre. »
ENCORE LA PRINCESSE
Nous n’avions pt s tort, hier, de formuler
des doutes, au sujet de la double-maternité
de Clara Ward et de la mort de « n tzigane.
Un de nos confrères a reçu, en eflet. du
Caire, une dépêche lui annonçant que « prin
cesse et Rico partis Japon, ou ils < nt acheté
pa’ais splendide ».
— Ils ne reviendront plus, ajoute l'informa
tion. Gageons pourtant que l’ex-princesse
manifestera encore, par de fausses nouvelles,
son goût de malsaine réclame.
VICTOR HUGO COURRIÉRISTE
M. Paul Meurice vient de terminer
sement des manuscrits qui formeront
chain volume posthume de Victor II
1c clas-
un pro
Cette œuvre paraîtra au mois d'octobre.
Elle se composera de notes sur certains
grands événements auxquels le p< etc fut
mêlé.
On y pourra lire de curieuses c
de séances parlementaires au
quelles Victor Hugo fut appelé à
parole.
R ÉCOMPENSES ACADÉMIQUES
L’Académie française, réunie sot
dence de M. Brunetière, a décerne
prix Gobert à M. Baudrillard, et
naires €1 1
ment seve
vront, au
M Charle
mes
in
gardien
EFVICE
pa
LAFRIRE DR
L’CPPOST ON CE y Z0
I entre:
en date du 18
par défaut. i
escriptions
ours des-
prendre la
le premier
prix à M Lehaucourt; elle a partag
ment le prix Thérouanne entre MM
nel. l'abbé Marin, Gosselin Lenotre,
lunck, Brentano, Mario et Cottin.
**
LA SAINT-MÉDARD
UC
loi a
P"
am.
acc
M.
comme 1 aitie civ.
L AFFICHAGE CE L’ARRÉ
Tapha-
Frantz-
PATIENCE A BOUT
M. Lasies, député bonapartiste du Gers
ayant écrit ;
Le devoir de l’armée est de nous aider à sor
tir de h légalité pour rentrer dans l’honneur.
Eutendez-vous, vous tous mes camarades de
l’armée? Vous ne devez plus obéissance à un
ministre qui a oublié qu’il était le chef de l’ar
mée pour se souvenir seulement qu’il était
l’instrument docile des juifs et des démago
gues. Vous ne devez plus obéissance à un gou
vernement qui veut arrêter nos généraux.
Allons, soldats, citoyens, tous debout J Vive la
révolte l Vive la Révolution !
on se contente de le déférer devant un ano
din conseil d’enquête.
Et aussitôt, en vertu du système des
compensations cher à M. Dupuy, on pour
suit le Journal du Peuple qui s’est borné à
écrire conditionnellement: « Si l'on vous
commande de marcher sur la foule, qu’au
cun de vous ne bouge. »
M. Lasies, parlant aux officiers, a été
mille fois plus net que le Journal du Peu
ple s’adressant aux soldats II les a for
mellement exhortés à désobéir au minis
tre de la guerre, leur chef.
Il est allé plus loin. Il a dit à M. Krantz
— c’est M. de Cassagnac qui rapporte le
propos:
« Les généraux ont bien tort de vous obéir.
Ils devraient vous mettre la main au collet ! »
Un simple conseil d’enquête pour d'aussi
criminelles provocations, la pénitence est
douce!
Du reste, si M. Krantz fait preuve de
fermeté et gagne les sympathies des répu
blicains, M. Dupuy continue à ménager la
chèvre et le chou.
Le Gaulois le félicite d’avoir montré, en
invitant à son dîner de l'autre jour M. et
Mme Zurlinden, qu’il ne veut pas sacrifier
le gouverneur de Paris.
Le président du conseil est digne des
doges dont l’accable l’antisémite Arthur I
Si MPL EMENT IVROGNE
L’agresseur de M. Loubet. le tristement
célèbre baron de Christiani tient à ce que la
postérité ne se puisse méprendre sur les mo
biles de son acte.
Passion politique, impulsion irraisonnée,
suggestion, folie des foules... rien de tout cela
n’a provoqué son geste.
— Mon excuse, a-t-il dit au défenseur qu’il
avait choisi, M’ de Saint-Auban : mon excuse
c’est que j’avais trop bien déjeuné. J’espère
que les juges, tenant compte de cet état
d’ébriété ne me refuseront pas le bénéfice des
circonstances atténuantes.
A la suite de ce lamentable aveu, Me de
Saint-Auban a, dit-on, décliné l'honneur de
plaider la cause du noble pochard.
C’est Me Lavallée, membre du conseil de
l’ordre qui assistera M. de Christiani duquel
doit être ignoré le mot de Tailhade sur les
rapports des beaux gestes avec les humanités
vagues.
LES COM1 TÉS RO Y A LISTES
A ce procès, bien que le lamentable accusé
s’y doive défendre de toute participation à
des intrigues politiques, on sera certainement
amené à s’occuper de l’Œillet blanc, du petit
chapeau et des comités royalistes. On niera
peut-être la propagande de ces groupes; mais
alors à quoi répond l’existence du comité
royaliste siégeant rue Vivienne, n° 53, lequel
se compose ainsi ;
Membres
M mbres
Membres
rKSMlÈRE CATÉGORIE
fondateurs. —50 fr. et au-dessus.
honoraires. — 20 fr. à 50 fr.
donateurs. — 5 fr. à 20 fr.
Se catégorie, ne versant aucune cotisation.
Membres actifs. — Royalistes pouvant
mer.
Membres adhérents. — Royalistes ne pouvant
s’affirmer.
Membres libres. — Non royalistes apportant
leur concours aux comités.
Aucun nom n’est ni imprimé ni publié.
Pareille organisation a son siège rue des
Archives, 53.
* *
LA FEMME AUX ROSES
Nous avions raconté, ces
jours derniers, le
une femme à M.
rentrée à Paris.
délicat hommage rendu par
Emile Zola, le soir de sa
Nous pouvons, aujourd’hui, compléter notre
information.
Une voisine du romancier prétend, en effet»
il n‘a pas plu, hier : félicitons-nous: 1 au-
rait plu pendant quarante jours encore .
Saint Médard le veut ainsi et, hier. celait
la fête de ce saint personnage qui exerce une
influence si directe sur la situation baromé
trique. Nous pourrons donc laisser .es para
pluies au vestiaire.
A moins que le vieux dicton populaire ne
mente une fois de plus — ce dent personne
n aurait lieu de se montrer surpris.
GIL.
L ARRÊT AFFICHE
Depuis hier d'immenses affiches blan-
ches portant ces mots :
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
ARRÊT RENDU PAR LA COUR DE CASSATION
Affaire Dreyfus
retiennent l'attention des passants.
Des groupes se forment devant enes ci
les gens qui les lisent, hommes et femmes
sont attentionnés et paraissent s’appliguen
désireux de bien saisir, de bien compren
dre et de bien retenir.
Peu ou pas de discussions !... Ceux 9
seraient encore capables d'en provoquer:
n’ont généralement pas le courage de vent
affronter cette lecture, plutôt cruche pour
eux. . .
Mais les hommes de bonne foi, hier en
core nos adversaires, sans parti pris,"
passion,-- il nous plaît de croire qu’l sen
trouvait, — après avoir lu, s’en vontpens15
troublés, retournés même et silencieux:
C’est que ces affiches, à la grande colcr
des nationalistes, ne se bornent pas a re
produire l’arrêt et ; mais font precedr“s.
réquisitions écrites de M. Manau d après
lesquelles le procureur général expose les
faits qui résument les éléments principaux
de la demande en révision.
Ces faits sont au nombre de dix :
p Le faux Henry, rendant suspect le t")
gnage sensationnel fait par Henry devant 1
Conseil de guerre ; .
2- La data du mois d’avril assignée ai 29
dereau à l’envoi des documents produits n
dans le procès Dreyfus que dans celui d.n
terhazy, c’est-à-dire qui a servi de fonde .
à la condamnation de l’un et à 1 acquitte Dae.
de l’autre. Attendu qu’a ajourd’hui .cette an.
est reportée au mois d’août 1894, ce.“" so.
lève au jugement de 188 toute base
3* a contradiction manifeste de I expertise
U MNFESTATEON h
UNE JOURNEE MOUVEME
—a journée de
bet, une éclatai
leuse manifestât
1 ublicains sc s
le premi
rOs
les ut
U
champ ! » et p, ।
e Grand Prix
alluence. Il est
Ies 001 pee 0 ;.
peut pr« voir
aura attiré
vrai que pou
Sf r , "‘t-C4C3 soi
ont qu mæ préoccupation a
1, ' Ous avons fuit une rapide e
^dyr,> rcnls groupes poütiqi
, ndicats ouvriers et nou
nous convaincre de 1 unanimité
renient.
( LES GROUPES POLITIQU
1 Parti ouvrier français, le 1
l roupement socialiste, a
ant tous ses adhérents à 1
n "Schamp dimanche Le rend
membres du parti est fixe a ai
apres-midi, a la sortie de la
es—pour de la se rendre par
amp de courses.
mess autres groupes socialist
ientie parti socialiste révolu
peCeration des jeunesses soc
Cc pans les arrondissements po
somités électoraux re sont reu
ans modérés aux I lus ava C«
seppimespour engager leurs
A dre a Longchamp.
M. "dix-neuvieme arrondisse
mosovis Hugues lui meme «
puresent. Nous avons rene
- JC au milieu ue ses «h
nous , serai dimanche au
du a- déclaré, avec tous m
dons"oupe socialiste de la Cha
tous rendez-vous u.tous mes
nen? • n 0,1 doute pas, tiend
beni.“Y venir. 11 y là pou
tair. Vision de montrer qu
quand ii e peuple de Paris
volong,‘s acclament la Républi
“ de la défendre jusqu’au
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.87%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.87%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6817694q/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6817694q/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6817694q/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6817694q/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6817694q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6817694q
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6817694q/f1.image × Aide