Titre : Les Droits de l'homme / fondateur Henri Deloncle
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-04-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759074m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 avril 1899 10 avril 1899
Description : 1899/04/10 (A2,N451). 1899/04/10 (A2,N451).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6817634f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5700
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2016
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LES DROITS DE L’HOMME
Ordre et Progrès par la Révolution française
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ABOINEMEITS
pins : 1 an, 20 fr.; • mole, 10 fr.; S mole, 5 fr. M
T ALGÉRIE : I ad, 84 fr.» * mois, 13 fr.; 3 mois» 7 francs
ATRANGER :
: an. 35 fr.; • mois, 18 fr, 3 mois, 10 francs
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
142 — Rue Montmartre — 142
LUNDI 10 AVRIL 1899
us ANNONCES soir REÇUES œd n usines, CEII n C
j 6, place de la Bourse, 6, et aux Bureaux du Journal
LM MAnUSCAITS NOM INSÉRÉS NB SONT PAS EENDUS
TÉLPHONE N 102.83
DEPOSITIONS DES GENERAUX MERCIER ET BILLOT
ARRESTATION DE MAX REGIS A ALGER
k force du Irai
il n’y a rien de si difficile que de
mentir.
On s’en aperçoit à la lecture des
dépositions que publie, chaque jour,
l Figaro et où les hommes qui se sont
impose la triste tâche de sauver quel-
ques gredins pour accabler un inno-
cent, accumulent tant de sottises et
d’impostures.
Ces messieurs s’étaient promis de
nous confondre. Ils avaient dit :
« Les défenseurs de Dreyfus tombe
ront sous le mépris public après nos
révélations ». Et voici que, tout au
contraire, ce sont eux qui se démen
tent, qui se contredisent, qui s’em-
brouillent dans leurs explications et
qui font de chacune de leurs « preu
ves » la preuve même de leur scéléra-
tesse.
Ah ! comme Zola avait raison quand
i s’écriait que la vérité porte en elle
w force qui brise, fatalement, tous
5 obstacles qu’elle peut rencontrer.
Cette force du vrai, c’est elle qui a
tomphé du huis-clos du procès de
M, du secret des délibérations
te juges, de la légende habilement
accréditée des aveux de Dreyfus,
de l’éloignement de Picquart, des
faux dont Henry avait bourré les
instant, leur fait subir une torture nou-
velle.
Ils peuvent espérer encore échapper
à la sanction que la justice sociale se
doit à elle-même de donner à leurs
actes. Mais ils ne peuvent plus échap
per à la sanction de cette justice im
placable, immuable que chaque être
porte en soi et où tout mouvement
de l’âme trouve sa récompense et sa
punition.
ANDRÉ HONNORAT.
nouvelles explications; et, quand j'irai à nou
veau déposer devant la Cour
GRIBELIN (terrifié se traîne suppliant aux
genoux du général). —Ah! grâce, mon géné
ral! N’y allez pas. Je vous en conjure, trou
vez d'autres expédients! Si vous continuez à
nous défendre
bagne !
on nous enverra tous au
G. TIMMORT.
MERCIER CONFONDU
dossiers secret
des intrigues de
Du Paty de Clam, du «justement et
également condamné» de Billot, des
manœuvres scélérates de Pellieuxet
deRavary, du scandaleux acquitte
ment d’EMei hazy, des téméraires affir-
mations de Boisdeffre et de Gonse, des
mensonges de Cavaignac, de la lâcheté
deZurlinden, de la complicité de Cha-
moin, des criminelles complaisances
de Dupuy et de Lebret.
Jamais, plus formidable coalition
n’avait fait obstacle à la Justice. Ja-
mais, on n’avait vu tant de puissances
sociales se grouper contre le Droit. Le
Souvernement, Ips Chambres, l’opinion
ele-mëme, tout était contre nous.
' “malgré les préjugés séculaires de
a joule, Pegarement d’un patriotisme
ma. compris, la persistance d’une
confiance mal placée, les pouvoirs des
es,, des magistrats, des ministres,
‘ erité apparaît déjà, triomphante,
dns tout l'éclat de sa pureté.
w sera-ce donc le jour où toute
nquete aura été publiée, où l’on
S tout, où plus rien ne pourra
" dissimulé au public ?
10 a voulu sauver le prestige de
«es généraux incapables, l’auto-
se des conseils de guerre, faire pe-
/ Sur une race des crimes dont elle
Teait pas responsable.
t ce sont ces généraux qui succom-
" sous le poids de leurs mensonges,
— sont ces conseils de guerre qui s’ef-
orent sous le poids de leurs iniqui-
tle ce. son les fanatiques et les sec-
deles Jui perdent pied sous le poids
Ars passions et de leurs haines.
gensi es pauvres gens ! les pauvres
6 ans notre colère entre déjà la pi-
quanon doit aux pires criminels
pice ’ Cesarmés, ils vont au sup-
sent ’ cest un supplice qu’ils subis-
plus) et le plus affreux de tous, et le
“p.hOFrible de tous.
t dèena avait été dégradé. Eux, ils
pilent eux-mêmes.
1 entestplus douloureux que cela.
Rentre en ceci quelque chose qui
Prême PS en cela et qui est le su-
‘ Qu’insatiment : remords.
moins porte, que ce remords porte
(ue su., r forfaits accomplis
laccomn e fautes commises dans
Quimpo.ssement de ces forfaits.
> pore, que e regret du mal y
eregre? . une plus faible part que
Que " ètre laisse prendre.
objet, e - soit, quel Que soit son
tent, dansemords habite, des à P r é-
k, aces consciences sans cons-1
"-S chaque jour, À chaque
LIRE DEMAIN
JEAN AJALBERT
ARRESTATION DE MAX RÉGIS
L’Agence nationale nous communique à
la dernière heure une dépêche d’Alger
qui annonce, sans explication, l'arrestation
de Max Régis.
C’est vraisemblablement à la suite du
meeting tenu hier au vélodrome de Mus
tapha que le préfet d'Alger a pris cette ré
solution.
Dans ce meeting. Max Régis avait fait un
discours des plus violents contre le gou
vernement de la métropole, contre le gou
verneur général Laferrière et le préfet
Lutaud, qu’il mettait « au défi de le faire
arrêter, aujourd'hui qu’il est entouré de
ses partisans ».
SCÈNES A FAIRE
LE PAVÉ DE L'OURS
Dans le magasin des accessoires d’Etat-Ma
jor : des liépis à double fond, des lunettes bleues,
des barbes postiches, des perruques, des fausses
clefs et des grattoirs de campagne sont soigneu
sement rangés sur les rayons. Assis à une petite
table le général Roget contemple douloureuse
ment les innombrables démentis qui viennent
de lui être infligés.
On frappe timidement à la porte.
Le général Roget — Qui va là ?
GRIBELIN (du dehors). — Ami ! Gribelin!
Le général Roget. — Entrez !
Gribelin (entrant). — Mon général, je ve
nais vous remercier... •
Le général Roget. — De quoi donc, Gri
belin ?
Gribelin. — Mais de m’avoir épargné de
vant la Cour de cassation ; vous avez été si
dur pour les nôtres !
Le général Roget. — Hélas ! Il le fallait !
Gribelin. — Je le sais. Mais je ne vous en
suis pas moins reconnaissant de n’avoir
point parlé de moi. Ah ! je l’ai échappé belle !
Vous avez laissé entendre que le général de
Boisdeffre était un incapable ; vous avez don
né un démenti au capitaine Cuignet, vous
avez traité Picquart et Cordier de canailles,
ce qui est bien naturel ; vous avez dit que le
général Gonse était un naïf, du Paty un men
teur et Esterhazy un vendu...
Le GÉNÉRAL Roget. — J'avais à sauver
l’honneur de l’armée ! ' * • 3 «,
Gribelin. — N’importe. Je suis, avec notre
cher Henry, le seul auquel vous ayez rendu
justice ! Je me sens flatté. •
Le général Roget. — Ne vous hâtez point
trop de vous réjouir, mon pauvre Gribelin !
Je serai peut-être, un jour, obligé de vous
sacrifier! ‘ .
GRIBELIN. — Eh ! quoi ? vous reviendriez a
la charge ?
Le général Roget. — Je crains que cela
ne soit nécessaire : les dreyfusards s’obstinent
à réfuter mes dépositions !
Gribelin. — Les misérables ! Mais rien
n’est perdu, n’est-ce pas ?
Le général Roget. — Plaisantez-vous ? Ne
suis-je point là ?
GRIBELIN (avee effusion). — Ah ! merci
mon général ! Vous serez notre bon génie !
Je savais bien que l’on pouvait compter sur
vous ! Vous mériteriez de gagner des batail
les !
Le général Roget. — Nous verrons ; plus
tard ; rien ne presse. Pour le moment, nous
avons autre chose à faire !
Gribelin. — C'est vrai ! Eh ! bien ! mon
général, disposez de moi! Je vous suis tout
dévoué !
Le GÉNÉRAL Roget — Je sais, Gribelin, ce
que l’on peut attendre de vous.
Gribelin (avec feu). — J'irai où vous vou
drez, au Père-Lachaise, à Montsouris, à Gre
nelle. Nous combinerons de merveilleux stra
tagèmes. Je vous ferai les honneurs de notre
magasin d’accessoires. Nous possédons en
core des lunettes bleues ; et il y a des perru
ques qui n’ont pas servi !
Le général Roget (secouant la tête). —
Merci, Gribelin ! mais ces déguisements sont
maintenant hors de saison
Gribelin (surprit). — Quoi ! Avec toutes
ces fausses barbes on ne parviendrait pas à
dissimuler la vérité ?
Le général Roget. — Non, Gribelin. Il
faut réserver notre matériel pour des temps
meilleurs,
' Gribelin. — Alors, que faire ? • «
Le général Roget. — Reposez-vous sur
moi. Je combine. Je refcchis. J e prép are de
Le Figaro publie ce matin la déposition
du général Mercier suivie de celle du géné
ral Billot. Ce dernier n'apporte évidem
ment rien de nouveau. Il ne sait rien. Il
n’avait pas le loisir d'étudier le dossier,
dit-il. Mais il déclare que le Hulan peut
parfaitement être le coupable, Dreyfus res
tant toujours l’auteur du bordereau !
Quant à Mercier tous ses mensonges ont
été mille fois prouvés, démontrés avec une
évidence éclatante.
Citons un fait, un seul : Mercier avoue
que le canon de ISO et le frein hydropneu-
matique avaient été essayés deux ou trois
ans auparavant, à Bourges. Et il ajoute que
Dreyfus avait intérêt à le faire connaître à
l'étranger.
Or, le commandant Hartmann a démon
tré que le modèle du canon 120 court était
connu à l’étanger depuis 1891. En effet, un
article du journal le Matin du 8 septembre
1891 ayant parlé des manœuvres de deux
batteries du ISO court, un journal allemand
VAllgemeint Militær Zcilung reproduisait
l’article : c'est le numéro du 19 septembre
1891 qui parle de la présence de ce canon
aux manœuvres sous la rubrique: «France-
Nouvelle, pièce de campagne. • L’Allgs-
meine Mililier Zeitung fut d'ailleurs remis
par le commandant Hartmann à la Cour
de cassation.
Voilà le secret, le fameux secret connu
par toutes les puissances que Dreyfus, au
dire de Mercier, avait intérêt à faire con
naître à l’étrangerl
Mercier s’est donc rendu coupable d'un
mensonge manifeste, indéniable, — men
songe criminel, mensonge d'assassin, puis
qu’il tend à maintenir au bagne un inno
cent.
HENRI DAGAN.
M. Dupuy n'a pas manqué d'adresser
quelques paroles aimables à M. Loubet;
nous ne voulons insister outre mesure sur
cette hypocrisie.
Voici pour terminer ce que dit M. Dupuy
de l’ « Affaire » ;
Quant à l’ « Affaire » qui est la principale
cause de ce trouble superficiel, je veux et je
dois en dire un mot. Elle a pris des propor-
tious extraordinaires, et les incidents le plus
divers sont venus s'y rattacher et la compli
quer. Heureusement, nous commençons à en
apercevoir le terme. Elle sera dénouée par la
Lourde cassation dont l'arrêt, quel qu'il soit,
s'imposera à tous.
Quel sera cet arrêt ? Je l'ignore et je ne
veux pas même me le demander. La cour su-
rême dira ce qui doit être dit, car elle par
era selon le droit et la justice. Or, c’est là ce
qui importe à ceux-là qui, sans passion et
sans parti pris, ne se donnent pas la mission
indiscrète et téméraire de préjuger d’un arrêt
qui fera la pleine lumière et nous délivrera
de ce douloureux cauchemar.
Mais nous tenons à dire une fois de plus
que nous réprouvons les polémiques qui s’obs
tinent en cette affaire à mettre en cause lar-
mée nationale et qui par des généralisa- 1
tions injustes veulent la rendre solidaire
des aberrations et des fautes de quelques-
uns. Au lendemain de l'arrêt, qui seul per
mettra de les établir exactement, les res
ponsabilités seront définies et les sanctions
suivront, si elles sont reconnues néces
saires.
Nous retenons cet engagement de M. Du
puy, et au besoin, nous le lui rappellerons.
Mais que ne l’a-t-il pris plus tôt
même s’en douter. Au fond d’un vase de fleurs,
j’avais aménagé une cachette. Par dessus,
j’avais installé de la terre, une belle tige de
rosiers, et du gazon autour. Le bon juge et
ses émissaires ont tourné et retourné autour
de ce coffre-fort improvisé sans même y pren
dre garde... Voilà la vérité Tout le reste est
invention pure... La narratrice de l'histoire,
Mme Barbier est une raseuse !
Faux également l’incident Henry.
En somme cette conversation n'est qu’une
réfutation qui ne s’appuie» d’ailleurs, sur
aucun fait, de la déposition de M. Bertulus
si nette et si probante. Le Hulan termine
en protestant de son innocence.
Le Matin publie en dernière heure la dé
pêche suivante de son rédacteur ;
Je viens de revoir le commandant Esterhazy.
Il proteste énergiquement contre les alléga
tions contenues dans la deuxième déposition
du général Roget.
A demain les détails.
NIAISERIES
LES ELECTIONS D'AUJOURD'HUI
Un Discours de 1. Dupuy
M. Dupuy, président du conseil des mi
nistres, est allé au Puy, parmi ses électeurs,
pour prononcer un grand discours politi
que. • *
Ce discours est un tissu d’impostures.
M. Dupuy a tout d’abord l'audace de dé
clarer que « le cabinet dont il est le chef
représente l'Union des républicains ».
Notre politique, a-t-il dit. est la conséquence
logique des élections générales de 1898 et cette
conséquence se traduit en deux mots : un cabinet
assis sur une majorité nettement, exclusivement
Trois élections ont lieu aujourd'hui : une
élection sénatoriale et deux élections légis-
tives.
L’élection sénatoriale a lieu dans la
Drôme où l’on pourvoira au remplacement
de M. Loubet.
Plusieurs candidats sont en présence,
notamment M. Bizarelli, député radical de
la deuxième circonscription de Valence,
questeur de la Chambre, et M. Gamon, qui
vient d'adresser aux électeurs sénatoriaux
un programme modéré. D’après les derniè
res nouvelles, l'élection de M. Bizarelli est
considérée comme certaine.
La première élection législative a lieu
dans l’arrondissement de Vendôme (Loir-
et-Cher), en remplacement de M. Bozérian,
décédé.
Trois candidats sont eu présence : MM.
David, avocat à Paris, conseiller général de
Loir-et-Cher, républicain; Riviere, con
seiller général, socialiste; et de la Roche
foucauld, duc de Bisaccia, réactionnaire.
La seconde a lieu à Provins (Seine-et-
Marne), pour remplacer M. Montaut, dé
cédé.
Les candidats sont : MM. Derveloy, an
cien député, radical-socialiste de la pre
mière circonscription de Meaux, et Lesage,
républicain modéré.
La bêtise des antirevisionnistes dépasse
toute imagination. Les collaborateurs de
Drumont essayent d'accréditer l’incident
survenu entre Henry et M. Bertulus, gro
tesquement travesti par le futur suicidé.
Ce n’est donc pas le faussaire Henry qui
aurait pleuré de désespoir, c’est le juge
d’instruction ! La preuve, s’écrie triompha
lement A. de B., c’est que le Hulan l’af
firme ! Et comment le savait-il ? Henry
avait raconté la scène à Esterhazy... Voilà ;
si vous doutez, maintenant, de la véracité
du fait, c'est que vous êtes bien difficile.
Les lecteurs de la Libre Parole doivent
se consoler en songeant que les défenseurs
des faussaires apportent au service de leur
cause plus d'inconscience que de canail-
lerie.
Dg.
Choses et Gens
républicaine.
Nous ne nous sommes pas contente de procla
mer ce principe, nous y avons conformé nos
INTERVIEW D’ESTERHAZY
actes.
y avons conformé nos
Depuis quand le cabinet Dupuy est-i.
soutenu par l'union des républicains?
des républicains?
M. Dupuy a, au contraire, vu constam
ment se dresser contre lui, protester contre
ses actes d’arbitraire et de réaction, tous
les vrais républicains de la Chambre et du
Sénat. ,
Il n'a pu vivre
cours des monarc
qu'en acceptant le con-
chistes, des faux ralliés,
et de cette bande qui réunit antisémites,
nationalistes et jésuites.
M. Dupuy a constaté avec amertume que
l'électiou de M. Loubet à la présidence de
la République avait été faite par la presque
unanimité des républicains du Congrès de
Versailles; il se rend compte de la plus
grande autorité acquise par ce fait au nou
veau président; et il voudrait bien en pro
fiter quelque peu. Jamais le cabinet Dupuy
n’a été le représentant de l'Union de tous
les républicains, et il ne le sera jamais.
Mais, poursuivons ; dans son discours M.
Dupuy déclare ;
Nous avons fait tous nos efforts pour apai-
ser les questions de personnesqui sont toujours
déplorables et qui apportent dans la marche
de la politique des éléments de malaise et
parfois de désordre. Sans aucune arrrière-
pensee, nous avons voulu, nous avons favo
risé l’union des républicains travaillant aussi
pour la République elle-même.
Cette assertion dans la bouche de M. Du
puy ne manque certes pas d’originalité.
Depuis longtemps on n’avait vu un gouver
nement aussi maladroit, et dont « les ef
forts » n’ont eu qu’un résultat, indisposer
tout le monde, et créer de perpétuels
malaises dans la vie publique. D ailleurs,
il est un fait à constater : ce n’est
pas la première fois que M. Dupuy est
chef du gouvernement, et toujours le
pays s'est profondément ressenti de son
néfaste passage aux affaires: Il a ren
contré des majorités éphémères mais com
posées d’éléments par trop serviles, et
pour lesquelles les bureaux de tabac et les
Calmes académiques ont plus d’impor-
ince que les grand» principe» républi-
cains, ou que lw intérêts généraux du
pare.. s ArttAa
ea*
La publication du dossier. — La tris
tesse du Hulan. — La déposition
de M. Bertulus. — Ester-
. - hazy contre Roget.
Un rédacteur du Matin qui a pu voir
Esterhazy à Londres, a demandé au Hulan
ses impressions Sur la publication du dos
sier de l’enquête. L’ex-commandant se dé
clara attriste par celte publication qui lui
montre qu'en France on ne respecte plus
rien. Là n’est peut-être pas la véritable rai
son de sa tristesse.
.Après avoir dit qu'il jugeait inutile de
répondre, le Hulan s’est cependant décidé
à parler :
— Mon Dieu, finit-il par dire, de la déposi
tion de ce pauvre du Paty de Clam, je ne veux
pas parler. J’ai lu avec plaisir la lettre du gé
néral Zurliaden, qui est bien d'an soldat. La
déposition Cavaignac? Outre son air de leçon
récitée, elle m'a confirmé dans cette opinion
que M. Cavaignac ce s'était pas plus conformé
aux usages de l’armée, à mon égard, que les
magistrats à la loi, lorsque celle-ci pouvait
me protéger.
— La déposition du général Roget ?
— Très intéressante, celle-là! Son exposition
des charges contre Dreyfus, sa discussion de
la paternité du bordereau, voilà qui est par
faitement clair, nettement intelligible pour
ceux qui veulent se donner la peine d’en ap
précier la valeur. Pour le bordereau, il est
tout naturel qu’il ait démontré qu’on ut pou
vait pas, absolument pas, me l'attribuer...
Quant à la déposition de M. Bertulus il ia
déclare — naturellement — d’un bout à
l'autre inexacte et mensongère. Il est inno
cent — ainsi que du Paty et Mlle Pays qui
les a cependant reconnus — des faux et de
toutes les démarches louches relevés contre
eux.
Quant à la dame voilée, d'après Esterhazy,
c'est bien nue femme et une brave femme
— dont on ne saura jamais le nom.
Il déclare également faux que M. Bertulus
ait trouvé des papiers au fond d’un képi.
La vérité, 4it-il, c'est que j’ai joué un bon
tour à l’instruction. M. Bertulus a mené grand
bruit autour des bou’S de papier déchiré qu'il
avait trouvés dans une potiche. Je suis désolé
de déclarer à M. Bertulus quil a passé à côté
des plu importants de mes docninents, sans
-A“A.d— - r
LE PROCÈS DU PANTALON
il vient de se juger en Angleterre.
C’est une affaire entendue, classée, sans
appel. Le pantalon pour dames cyclistes est
jugé inconvenant et, personnellement, j'es
time que les juges ont eu raison.
L'histoire s’est passée à Londres: Une lady
quelconque s’est vu refuser l’entrée d'une au
berge anglaise, sous le prétexte que sa tenue
de cyclist était inconvenante. D’où procès
intente per la lady et perdu par elle.
Le pantalon, objet au procès, est assez rare
de l’autre côté de la Manche et félicitons-nous
en. C’est la revanche de Paris.
Il est en effet disgracieux au possible ce
« grimpant » de dames. Quand la femme est
exquisement faite, à peine est-il supportable...
Il devient odieux quand la cycliste n’est point
impeccable, et le cas est malheureusement
fréquent.
La jupe, au contraire, est gracieuse, élé
gante ; elle masque les imperfections et avan
tage, en les accusant, les délicatesses des han
ches. ..
Le pantalon de cycliste est un vêtement
bâtard, sans grâce, sans rien. La jupe est le
vêtement féminin.
Vous ayez déjà, mesdames, fait beaucoup
de conquêtes. La plupart de vos revendica
tions sont admises... Mais laissez-nous notre
pantalon et gardez vos robes.
Elles sont aussi pratiques, et elles sont plus
jolies.
CASSIO.
LA REVISION
A U COUR DE CASSATION
Le bruit court au Palais qu’à la rentrée
de la Cour de cassation, c’est-à-dire jeudi
prochain, M. le président Mazeau réunira
les trois chambres pour discuter immédia
tement la question de l'enquête complémen
taire./
UNE PROTESTATION
M. Jules Develle, ancien ministre des af
faires étrangères, dont la déposition devant
la chambre criminelle a fait l’objet de con
tradictions de la part du général Roget,
demande une enquête pour établir la sin
cérité de ses déclarations.
Il s’est présente hier au ministère des
affaires étrangères et au ministère de la
guerre. Il n’a pas rencontré M. Delcassé,
qui est en ce moment dans l’Ariège, mais
il a été reçu par M. de Freycinet, qu’il a
rié de faire rechercher dans les archives
a pièce dont il a eu connaissance en 1893.
UNE LETTRE DE M. CHRISTIAN ESTERHAZY
M. Christian Esterhazy vient, par une
lettre au premier président Mazeau, de pro
tester contre les allégations du général
Roget.
Il constate d’abôrd que son récit, en ce
qui touche la remise al document libéra
teur, ne diffère que fort pou, sur des points
de détail, du récit du générai Roget.
Il proteste ensuite contre les icrimina-
tions perfides du général touchant 82 vie
privée et déclare qu’en déposant il n'a pas
obéi à un désir de vengeance, mais simple
ment à son devoir qui était de dire la
vérité.
LE MANUEL DE TIR
M. Jaurès publie, dans la Paiité Répu-
blique, la lettre suivante que lui a adressée
M. Louis Paraf, ingénieur des arts et ma
nufactures, au sujet du Manuel de tir ;
Paris, 6 avril 1899.
Monsieur Jean Jaurès,
Je viens confirmer la lettre que vous pu
bliez dans la Petite République de ce jour, de
M. Eugène Nicolas, avocat.
J’ai fait mon service comme deuxième can-
nonnier conducteur au 10® régiment d’artille-
rie à Rennes, en 1893-9L.
Les centraux, au nombre d'une quinzaine,
et quelques engagés volontaires formaient un
peloton spécial.
Dans le courant de mars ou d’avril, en font
cas en même temps que les officiers, nous
recevions le manuel de tir et jamais on ne
nous a fait de recommandation spéciale; du
reste, il aurait été fort difficile pour nous,
simples canonniers, de garder secret quoi que
ce soit. Le manuel était, avec toutes nos théo
ries, à côté de notre paquetage, à la disposi
tion du premier venu et il eût été bien facile
de le consulter ou de nous le voler.
M* Mornard est en possession d’une lettre de
moi, du 29 novembre, que j’avais adressée à
ce sujet à Jean Julien.
Agréez, monsieur, l'assurance de ma pro
fonde admiration.
Louis Paraf.
Ingénieur des arts et manufactures.
LES MENSONGES DU « SOIR *
Le Soir avait attribué avant-hier au capi
taine Freystatter un démenti des propos
qui lui avaient été prêtés par un de ses
amis, M. Caviale, dans une lettre que nous
avons publiée ces jours derniers.
M. Caviale a adressé hier à M. Joseph
Fabre, sénateur, le télégramme suivant :
Le capitaine Freystatter me notifie ce qui
suit : • L’interview du Soir est un récit faux de
ma conversation, et je vous autorise a le
démentir. •
CAVI ALE.
D'autre part, M. Caviale a adressé la
dépêche suivante à l'Agence Nationale :
Maintiens ma lettre au sénateur Fabre. Rien
à retrancher. Rien à ajouter pour le moment.
Caviale.
ZOLA ET LE TOURING-CLUB
A propos de la radiation de Zola du Tou-
ring-Club, nous recevons la lettre sui
vante :
Monsieur le Directeur,
Par une lettre datée du 2s mars, et qui a été
rendue publique, j'ai protesté auprès du pré
sident du Touring-Club contre l'imbécile et
hypocrite radiation du nom d’Emile Zola, dont
cette association, en un temps où elle avait
plus d'esprit, s’honorait de solliciter le patro
nage.
Je dénonçais, à cette occasion, le véritable
instigateur de cette mesure inconvenante et
saugrenue, le général Rebillot, militaire affai
bli et exaspéré, qui l’arracha à la faiblesse de
ses collègues du comité.
Je sollicitais en même temps l'adhésion de
tous ceux qui, comme moi, après avoir songé
d'abord à jeter dédaigneusement leurs démise
sions à la tête du général et des civils qu’il
fait manœuvrer, ont jugé qu’il serait plus
digne, plus louable, plus profitable d'éviter
une sottise à cette utile association, de l’épurer
et de la réhabiliter, et qui sont résolus a ré
primer le scandale de cette radiation.
J'ai reçu des centaines et des centaines de
lettres. Chaque courrier m’en apporte de nou
velles. Un si beau mouvemert vaut d’être pro
pagé, et je fais appel à l'appui de votre
publicité. Que ceux de vos lecteurs qui ap
partiennent au Touring veuillent bien
m’envoyer à mon domicile, 79, rue Blanche,
leur nom, leur adresse et le numéro de
leur carte : je centraliserai toutes ces protes
tations, et je me ferai leur porte-parole au
près du comité. Nous apprendrons ainsi à qui
de droit qu’il faut compter avec nous.
Avec tous mes remerciements, veuillez trou
ver ici, Monsieur le directeur, l'expression de
mes dévoués sentiments, <
GEORCES BOURDOK.
Lire à la deuxième page :
Les Dépositions des généraux
Mercier et Billot.
LE PROCÈS DU « FIGARO »
Le jugement
Dans le réquisitoire qu’il a prononcé
hier contre le Figaro, à la 10® chambre
correctionnelle, M. le substitut Rambaud a
dit : .
Le Figaro croit faire une œuvre loyale. Je
n’ai pas à la discuter ici.
Pour moi, il s’agit uniquement de savoir si
l’article 38 de la loi sur la presse qui punit
ia publication anticipée des actes de pro
cédure criminelle ou correctionnelle est ap
plicable.
Quant à l'idée qui a inspiré cet article 38, il
ne m'appartient pas de l'apprécier. Si j’avais à
le faire, peut-être m'entendrais-je aisément
avec le Figaro, car je suis partisan de la liberté
la plus absolue, et je crois que la vérité doit
jaillir non du secret, mais de la libre discus-
sion. . <‘t
M. le substitut Rambaud a expliqué en
vertu de quel motif on a impliqué M. de
Rodays dans les poursuites : . — /
— Certains journaux, s'écrie-t-il, soutiennent
que ce n’est pas l'usage de poursuivre le 23s
dacteur en chef en pareil cas. Mais cela pro
vient Je ce qu’ordinairement l’information ne
révéle pas de complicité de celui-ci. On a pré-
tendu, en outre, qu’en matière de contraven-
tions, il n’y a pas de complicité possible. 3ts
C’était, en effet, l’opinion de M . Barbie r, Fat,
gin
0 (J. Mo-
ne d quatre
nee, Inshal.
ialwrig! 2Di
■ tr visieme à quatre
Danube, Oriental,
1. Cyrus IV (F. HIall).
3. Rocambole (Rich). 1
eurs. Le troisième a cinq
Hambleton Rose, Mus.
robée. Sentous, tombé.
. — 1. Maugiron (West.
3. Palmier (Adèle). "
Le troisième à deux lon.
RAPIDE
LE EVLVT DE
BAKER
ER D’AVANCE
ission sur le g ain
LS ONT TOUJOURS ÉTÉ
S MEILLEURS
laquelle j’indique cha-
NANTS, par mes accoin-
centres entraînement
alops secrets que je
GAGNER GROS
t de claque jour
d'engag • 1
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votre argent
dont vous ne
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SE RE Ts; j’ai
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fait gagner 500 fr.
jours Cte réputé pour
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i tous P ats et certifie
ceux ci à ublier ici
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E, 1”, 17 fr.
ALBERT, 1er, 24 fr.
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RFAR, 1er, 27 fr. 50
fr. : S44 fr.
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ELONNE, 1 er , 51 fr.
8 fr. 50
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TEUSE, 1, 51 fr. 50
fr. : 300 tr.
03 fr.
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fr.: 392 ir.
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LES DROITS DE L’HOMME
Ordre et Progrès par la Révolution française
(UNE
ABOINEMEITS
pins : 1 an, 20 fr.; • mole, 10 fr.; S mole, 5 fr. M
T ALGÉRIE : I ad, 84 fr.» * mois, 13 fr.; 3 mois» 7 francs
ATRANGER :
: an. 35 fr.; • mois, 18 fr, 3 mois, 10 francs
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
142 — Rue Montmartre — 142
LUNDI 10 AVRIL 1899
us ANNONCES soir REÇUES œd n usines, CEII n C
j 6, place de la Bourse, 6, et aux Bureaux du Journal
LM MAnUSCAITS NOM INSÉRÉS NB SONT PAS EENDUS
TÉLPHONE N 102.83
DEPOSITIONS DES GENERAUX MERCIER ET BILLOT
ARRESTATION DE MAX REGIS A ALGER
k force du Irai
il n’y a rien de si difficile que de
mentir.
On s’en aperçoit à la lecture des
dépositions que publie, chaque jour,
l Figaro et où les hommes qui se sont
impose la triste tâche de sauver quel-
ques gredins pour accabler un inno-
cent, accumulent tant de sottises et
d’impostures.
Ces messieurs s’étaient promis de
nous confondre. Ils avaient dit :
« Les défenseurs de Dreyfus tombe
ront sous le mépris public après nos
révélations ». Et voici que, tout au
contraire, ce sont eux qui se démen
tent, qui se contredisent, qui s’em-
brouillent dans leurs explications et
qui font de chacune de leurs « preu
ves » la preuve même de leur scéléra-
tesse.
Ah ! comme Zola avait raison quand
i s’écriait que la vérité porte en elle
w force qui brise, fatalement, tous
5 obstacles qu’elle peut rencontrer.
Cette force du vrai, c’est elle qui a
tomphé du huis-clos du procès de
M, du secret des délibérations
te juges, de la légende habilement
accréditée des aveux de Dreyfus,
de l’éloignement de Picquart, des
faux dont Henry avait bourré les
instant, leur fait subir une torture nou-
velle.
Ils peuvent espérer encore échapper
à la sanction que la justice sociale se
doit à elle-même de donner à leurs
actes. Mais ils ne peuvent plus échap
per à la sanction de cette justice im
placable, immuable que chaque être
porte en soi et où tout mouvement
de l’âme trouve sa récompense et sa
punition.
ANDRÉ HONNORAT.
nouvelles explications; et, quand j'irai à nou
veau déposer devant la Cour
GRIBELIN (terrifié se traîne suppliant aux
genoux du général). —Ah! grâce, mon géné
ral! N’y allez pas. Je vous en conjure, trou
vez d'autres expédients! Si vous continuez à
nous défendre
bagne !
on nous enverra tous au
G. TIMMORT.
MERCIER CONFONDU
dossiers secret
des intrigues de
Du Paty de Clam, du «justement et
également condamné» de Billot, des
manœuvres scélérates de Pellieuxet
deRavary, du scandaleux acquitte
ment d’EMei hazy, des téméraires affir-
mations de Boisdeffre et de Gonse, des
mensonges de Cavaignac, de la lâcheté
deZurlinden, de la complicité de Cha-
moin, des criminelles complaisances
de Dupuy et de Lebret.
Jamais, plus formidable coalition
n’avait fait obstacle à la Justice. Ja-
mais, on n’avait vu tant de puissances
sociales se grouper contre le Droit. Le
Souvernement, Ips Chambres, l’opinion
ele-mëme, tout était contre nous.
' “malgré les préjugés séculaires de
a joule, Pegarement d’un patriotisme
ma. compris, la persistance d’une
confiance mal placée, les pouvoirs des
es,, des magistrats, des ministres,
‘ erité apparaît déjà, triomphante,
dns tout l'éclat de sa pureté.
w sera-ce donc le jour où toute
nquete aura été publiée, où l’on
S tout, où plus rien ne pourra
" dissimulé au public ?
10 a voulu sauver le prestige de
«es généraux incapables, l’auto-
se des conseils de guerre, faire pe-
/ Sur une race des crimes dont elle
Teait pas responsable.
t ce sont ces généraux qui succom-
" sous le poids de leurs mensonges,
— sont ces conseils de guerre qui s’ef-
orent sous le poids de leurs iniqui-
tle ce. son les fanatiques et les sec-
deles Jui perdent pied sous le poids
Ars passions et de leurs haines.
gensi es pauvres gens ! les pauvres
6 ans notre colère entre déjà la pi-
quanon doit aux pires criminels
pice ’ Cesarmés, ils vont au sup-
sent ’ cest un supplice qu’ils subis-
plus) et le plus affreux de tous, et le
“p.hOFrible de tous.
t dèena avait été dégradé. Eux, ils
pilent eux-mêmes.
1 entestplus douloureux que cela.
Rentre en ceci quelque chose qui
Prême PS en cela et qui est le su-
‘ Qu’insatiment : remords.
moins porte, que ce remords porte
(ue su., r forfaits accomplis
laccomn e fautes commises dans
Quimpo.ssement de ces forfaits.
> pore, que e regret du mal y
eregre? . une plus faible part que
Que " ètre laisse prendre.
objet, e - soit, quel Que soit son
tent, dansemords habite, des à P r é-
k, aces consciences sans cons-1
"-S chaque jour, À chaque
LIRE DEMAIN
JEAN AJALBERT
ARRESTATION DE MAX RÉGIS
L’Agence nationale nous communique à
la dernière heure une dépêche d’Alger
qui annonce, sans explication, l'arrestation
de Max Régis.
C’est vraisemblablement à la suite du
meeting tenu hier au vélodrome de Mus
tapha que le préfet d'Alger a pris cette ré
solution.
Dans ce meeting. Max Régis avait fait un
discours des plus violents contre le gou
vernement de la métropole, contre le gou
verneur général Laferrière et le préfet
Lutaud, qu’il mettait « au défi de le faire
arrêter, aujourd'hui qu’il est entouré de
ses partisans ».
SCÈNES A FAIRE
LE PAVÉ DE L'OURS
Dans le magasin des accessoires d’Etat-Ma
jor : des liépis à double fond, des lunettes bleues,
des barbes postiches, des perruques, des fausses
clefs et des grattoirs de campagne sont soigneu
sement rangés sur les rayons. Assis à une petite
table le général Roget contemple douloureuse
ment les innombrables démentis qui viennent
de lui être infligés.
On frappe timidement à la porte.
Le général Roget — Qui va là ?
GRIBELIN (du dehors). — Ami ! Gribelin!
Le général Roget. — Entrez !
Gribelin (entrant). — Mon général, je ve
nais vous remercier... •
Le général Roget. — De quoi donc, Gri
belin ?
Gribelin. — Mais de m’avoir épargné de
vant la Cour de cassation ; vous avez été si
dur pour les nôtres !
Le général Roget. — Hélas ! Il le fallait !
Gribelin. — Je le sais. Mais je ne vous en
suis pas moins reconnaissant de n’avoir
point parlé de moi. Ah ! je l’ai échappé belle !
Vous avez laissé entendre que le général de
Boisdeffre était un incapable ; vous avez don
né un démenti au capitaine Cuignet, vous
avez traité Picquart et Cordier de canailles,
ce qui est bien naturel ; vous avez dit que le
général Gonse était un naïf, du Paty un men
teur et Esterhazy un vendu...
Le GÉNÉRAL Roget. — J'avais à sauver
l’honneur de l’armée ! ' * • 3 «,
Gribelin. — N’importe. Je suis, avec notre
cher Henry, le seul auquel vous ayez rendu
justice ! Je me sens flatté. •
Le général Roget. — Ne vous hâtez point
trop de vous réjouir, mon pauvre Gribelin !
Je serai peut-être, un jour, obligé de vous
sacrifier! ‘ .
GRIBELIN. — Eh ! quoi ? vous reviendriez a
la charge ?
Le général Roget. — Je crains que cela
ne soit nécessaire : les dreyfusards s’obstinent
à réfuter mes dépositions !
Gribelin. — Les misérables ! Mais rien
n’est perdu, n’est-ce pas ?
Le général Roget. — Plaisantez-vous ? Ne
suis-je point là ?
GRIBELIN (avee effusion). — Ah ! merci
mon général ! Vous serez notre bon génie !
Je savais bien que l’on pouvait compter sur
vous ! Vous mériteriez de gagner des batail
les !
Le général Roget. — Nous verrons ; plus
tard ; rien ne presse. Pour le moment, nous
avons autre chose à faire !
Gribelin. — C'est vrai ! Eh ! bien ! mon
général, disposez de moi! Je vous suis tout
dévoué !
Le GÉNÉRAL Roget — Je sais, Gribelin, ce
que l’on peut attendre de vous.
Gribelin (avec feu). — J'irai où vous vou
drez, au Père-Lachaise, à Montsouris, à Gre
nelle. Nous combinerons de merveilleux stra
tagèmes. Je vous ferai les honneurs de notre
magasin d’accessoires. Nous possédons en
core des lunettes bleues ; et il y a des perru
ques qui n’ont pas servi !
Le général Roget (secouant la tête). —
Merci, Gribelin ! mais ces déguisements sont
maintenant hors de saison
Gribelin (surprit). — Quoi ! Avec toutes
ces fausses barbes on ne parviendrait pas à
dissimuler la vérité ?
Le général Roget. — Non, Gribelin. Il
faut réserver notre matériel pour des temps
meilleurs,
' Gribelin. — Alors, que faire ? • «
Le général Roget. — Reposez-vous sur
moi. Je combine. Je refcchis. J e prép are de
Le Figaro publie ce matin la déposition
du général Mercier suivie de celle du géné
ral Billot. Ce dernier n'apporte évidem
ment rien de nouveau. Il ne sait rien. Il
n’avait pas le loisir d'étudier le dossier,
dit-il. Mais il déclare que le Hulan peut
parfaitement être le coupable, Dreyfus res
tant toujours l’auteur du bordereau !
Quant à Mercier tous ses mensonges ont
été mille fois prouvés, démontrés avec une
évidence éclatante.
Citons un fait, un seul : Mercier avoue
que le canon de ISO et le frein hydropneu-
matique avaient été essayés deux ou trois
ans auparavant, à Bourges. Et il ajoute que
Dreyfus avait intérêt à le faire connaître à
l'étranger.
Or, le commandant Hartmann a démon
tré que le modèle du canon 120 court était
connu à l’étanger depuis 1891. En effet, un
article du journal le Matin du 8 septembre
1891 ayant parlé des manœuvres de deux
batteries du ISO court, un journal allemand
VAllgemeint Militær Zcilung reproduisait
l’article : c'est le numéro du 19 septembre
1891 qui parle de la présence de ce canon
aux manœuvres sous la rubrique: «France-
Nouvelle, pièce de campagne. • L’Allgs-
meine Mililier Zeitung fut d'ailleurs remis
par le commandant Hartmann à la Cour
de cassation.
Voilà le secret, le fameux secret connu
par toutes les puissances que Dreyfus, au
dire de Mercier, avait intérêt à faire con
naître à l’étrangerl
Mercier s’est donc rendu coupable d'un
mensonge manifeste, indéniable, — men
songe criminel, mensonge d'assassin, puis
qu’il tend à maintenir au bagne un inno
cent.
HENRI DAGAN.
M. Dupuy n'a pas manqué d'adresser
quelques paroles aimables à M. Loubet;
nous ne voulons insister outre mesure sur
cette hypocrisie.
Voici pour terminer ce que dit M. Dupuy
de l’ « Affaire » ;
Quant à l’ « Affaire » qui est la principale
cause de ce trouble superficiel, je veux et je
dois en dire un mot. Elle a pris des propor-
tious extraordinaires, et les incidents le plus
divers sont venus s'y rattacher et la compli
quer. Heureusement, nous commençons à en
apercevoir le terme. Elle sera dénouée par la
Lourde cassation dont l'arrêt, quel qu'il soit,
s'imposera à tous.
Quel sera cet arrêt ? Je l'ignore et je ne
veux pas même me le demander. La cour su-
rême dira ce qui doit être dit, car elle par
era selon le droit et la justice. Or, c’est là ce
qui importe à ceux-là qui, sans passion et
sans parti pris, ne se donnent pas la mission
indiscrète et téméraire de préjuger d’un arrêt
qui fera la pleine lumière et nous délivrera
de ce douloureux cauchemar.
Mais nous tenons à dire une fois de plus
que nous réprouvons les polémiques qui s’obs
tinent en cette affaire à mettre en cause lar-
mée nationale et qui par des généralisa- 1
tions injustes veulent la rendre solidaire
des aberrations et des fautes de quelques-
uns. Au lendemain de l'arrêt, qui seul per
mettra de les établir exactement, les res
ponsabilités seront définies et les sanctions
suivront, si elles sont reconnues néces
saires.
Nous retenons cet engagement de M. Du
puy, et au besoin, nous le lui rappellerons.
Mais que ne l’a-t-il pris plus tôt
même s’en douter. Au fond d’un vase de fleurs,
j’avais aménagé une cachette. Par dessus,
j’avais installé de la terre, une belle tige de
rosiers, et du gazon autour. Le bon juge et
ses émissaires ont tourné et retourné autour
de ce coffre-fort improvisé sans même y pren
dre garde... Voilà la vérité Tout le reste est
invention pure... La narratrice de l'histoire,
Mme Barbier est une raseuse !
Faux également l’incident Henry.
En somme cette conversation n'est qu’une
réfutation qui ne s’appuie» d’ailleurs, sur
aucun fait, de la déposition de M. Bertulus
si nette et si probante. Le Hulan termine
en protestant de son innocence.
Le Matin publie en dernière heure la dé
pêche suivante de son rédacteur ;
Je viens de revoir le commandant Esterhazy.
Il proteste énergiquement contre les alléga
tions contenues dans la deuxième déposition
du général Roget.
A demain les détails.
NIAISERIES
LES ELECTIONS D'AUJOURD'HUI
Un Discours de 1. Dupuy
M. Dupuy, président du conseil des mi
nistres, est allé au Puy, parmi ses électeurs,
pour prononcer un grand discours politi
que. • *
Ce discours est un tissu d’impostures.
M. Dupuy a tout d’abord l'audace de dé
clarer que « le cabinet dont il est le chef
représente l'Union des républicains ».
Notre politique, a-t-il dit. est la conséquence
logique des élections générales de 1898 et cette
conséquence se traduit en deux mots : un cabinet
assis sur une majorité nettement, exclusivement
Trois élections ont lieu aujourd'hui : une
élection sénatoriale et deux élections légis-
tives.
L’élection sénatoriale a lieu dans la
Drôme où l’on pourvoira au remplacement
de M. Loubet.
Plusieurs candidats sont en présence,
notamment M. Bizarelli, député radical de
la deuxième circonscription de Valence,
questeur de la Chambre, et M. Gamon, qui
vient d'adresser aux électeurs sénatoriaux
un programme modéré. D’après les derniè
res nouvelles, l'élection de M. Bizarelli est
considérée comme certaine.
La première élection législative a lieu
dans l’arrondissement de Vendôme (Loir-
et-Cher), en remplacement de M. Bozérian,
décédé.
Trois candidats sont eu présence : MM.
David, avocat à Paris, conseiller général de
Loir-et-Cher, républicain; Riviere, con
seiller général, socialiste; et de la Roche
foucauld, duc de Bisaccia, réactionnaire.
La seconde a lieu à Provins (Seine-et-
Marne), pour remplacer M. Montaut, dé
cédé.
Les candidats sont : MM. Derveloy, an
cien député, radical-socialiste de la pre
mière circonscription de Meaux, et Lesage,
républicain modéré.
La bêtise des antirevisionnistes dépasse
toute imagination. Les collaborateurs de
Drumont essayent d'accréditer l’incident
survenu entre Henry et M. Bertulus, gro
tesquement travesti par le futur suicidé.
Ce n’est donc pas le faussaire Henry qui
aurait pleuré de désespoir, c’est le juge
d’instruction ! La preuve, s’écrie triompha
lement A. de B., c’est que le Hulan l’af
firme ! Et comment le savait-il ? Henry
avait raconté la scène à Esterhazy... Voilà ;
si vous doutez, maintenant, de la véracité
du fait, c'est que vous êtes bien difficile.
Les lecteurs de la Libre Parole doivent
se consoler en songeant que les défenseurs
des faussaires apportent au service de leur
cause plus d'inconscience que de canail-
lerie.
Dg.
Choses et Gens
républicaine.
Nous ne nous sommes pas contente de procla
mer ce principe, nous y avons conformé nos
INTERVIEW D’ESTERHAZY
actes.
y avons conformé nos
Depuis quand le cabinet Dupuy est-i.
soutenu par l'union des républicains?
des républicains?
M. Dupuy a, au contraire, vu constam
ment se dresser contre lui, protester contre
ses actes d’arbitraire et de réaction, tous
les vrais républicains de la Chambre et du
Sénat. ,
Il n'a pu vivre
cours des monarc
qu'en acceptant le con-
chistes, des faux ralliés,
et de cette bande qui réunit antisémites,
nationalistes et jésuites.
M. Dupuy a constaté avec amertume que
l'électiou de M. Loubet à la présidence de
la République avait été faite par la presque
unanimité des républicains du Congrès de
Versailles; il se rend compte de la plus
grande autorité acquise par ce fait au nou
veau président; et il voudrait bien en pro
fiter quelque peu. Jamais le cabinet Dupuy
n’a été le représentant de l'Union de tous
les républicains, et il ne le sera jamais.
Mais, poursuivons ; dans son discours M.
Dupuy déclare ;
Nous avons fait tous nos efforts pour apai-
ser les questions de personnesqui sont toujours
déplorables et qui apportent dans la marche
de la politique des éléments de malaise et
parfois de désordre. Sans aucune arrrière-
pensee, nous avons voulu, nous avons favo
risé l’union des républicains travaillant aussi
pour la République elle-même.
Cette assertion dans la bouche de M. Du
puy ne manque certes pas d’originalité.
Depuis longtemps on n’avait vu un gouver
nement aussi maladroit, et dont « les ef
forts » n’ont eu qu’un résultat, indisposer
tout le monde, et créer de perpétuels
malaises dans la vie publique. D ailleurs,
il est un fait à constater : ce n’est
pas la première fois que M. Dupuy est
chef du gouvernement, et toujours le
pays s'est profondément ressenti de son
néfaste passage aux affaires: Il a ren
contré des majorités éphémères mais com
posées d’éléments par trop serviles, et
pour lesquelles les bureaux de tabac et les
Calmes académiques ont plus d’impor-
ince que les grand» principe» républi-
cains, ou que lw intérêts généraux du
pare.. s ArttAa
ea*
La publication du dossier. — La tris
tesse du Hulan. — La déposition
de M. Bertulus. — Ester-
. - hazy contre Roget.
Un rédacteur du Matin qui a pu voir
Esterhazy à Londres, a demandé au Hulan
ses impressions Sur la publication du dos
sier de l’enquête. L’ex-commandant se dé
clara attriste par celte publication qui lui
montre qu'en France on ne respecte plus
rien. Là n’est peut-être pas la véritable rai
son de sa tristesse.
.Après avoir dit qu'il jugeait inutile de
répondre, le Hulan s’est cependant décidé
à parler :
— Mon Dieu, finit-il par dire, de la déposi
tion de ce pauvre du Paty de Clam, je ne veux
pas parler. J’ai lu avec plaisir la lettre du gé
néral Zurliaden, qui est bien d'an soldat. La
déposition Cavaignac? Outre son air de leçon
récitée, elle m'a confirmé dans cette opinion
que M. Cavaignac ce s'était pas plus conformé
aux usages de l’armée, à mon égard, que les
magistrats à la loi, lorsque celle-ci pouvait
me protéger.
— La déposition du général Roget ?
— Très intéressante, celle-là! Son exposition
des charges contre Dreyfus, sa discussion de
la paternité du bordereau, voilà qui est par
faitement clair, nettement intelligible pour
ceux qui veulent se donner la peine d’en ap
précier la valeur. Pour le bordereau, il est
tout naturel qu’il ait démontré qu’on ut pou
vait pas, absolument pas, me l'attribuer...
Quant à la déposition de M. Bertulus il ia
déclare — naturellement — d’un bout à
l'autre inexacte et mensongère. Il est inno
cent — ainsi que du Paty et Mlle Pays qui
les a cependant reconnus — des faux et de
toutes les démarches louches relevés contre
eux.
Quant à la dame voilée, d'après Esterhazy,
c'est bien nue femme et une brave femme
— dont on ne saura jamais le nom.
Il déclare également faux que M. Bertulus
ait trouvé des papiers au fond d’un képi.
La vérité, 4it-il, c'est que j’ai joué un bon
tour à l’instruction. M. Bertulus a mené grand
bruit autour des bou’S de papier déchiré qu'il
avait trouvés dans une potiche. Je suis désolé
de déclarer à M. Bertulus quil a passé à côté
des plu importants de mes docninents, sans
-A“A.d— - r
LE PROCÈS DU PANTALON
il vient de se juger en Angleterre.
C’est une affaire entendue, classée, sans
appel. Le pantalon pour dames cyclistes est
jugé inconvenant et, personnellement, j'es
time que les juges ont eu raison.
L'histoire s’est passée à Londres: Une lady
quelconque s’est vu refuser l’entrée d'une au
berge anglaise, sous le prétexte que sa tenue
de cyclist était inconvenante. D’où procès
intente per la lady et perdu par elle.
Le pantalon, objet au procès, est assez rare
de l’autre côté de la Manche et félicitons-nous
en. C’est la revanche de Paris.
Il est en effet disgracieux au possible ce
« grimpant » de dames. Quand la femme est
exquisement faite, à peine est-il supportable...
Il devient odieux quand la cycliste n’est point
impeccable, et le cas est malheureusement
fréquent.
La jupe, au contraire, est gracieuse, élé
gante ; elle masque les imperfections et avan
tage, en les accusant, les délicatesses des han
ches. ..
Le pantalon de cycliste est un vêtement
bâtard, sans grâce, sans rien. La jupe est le
vêtement féminin.
Vous ayez déjà, mesdames, fait beaucoup
de conquêtes. La plupart de vos revendica
tions sont admises... Mais laissez-nous notre
pantalon et gardez vos robes.
Elles sont aussi pratiques, et elles sont plus
jolies.
CASSIO.
LA REVISION
A U COUR DE CASSATION
Le bruit court au Palais qu’à la rentrée
de la Cour de cassation, c’est-à-dire jeudi
prochain, M. le président Mazeau réunira
les trois chambres pour discuter immédia
tement la question de l'enquête complémen
taire./
UNE PROTESTATION
M. Jules Develle, ancien ministre des af
faires étrangères, dont la déposition devant
la chambre criminelle a fait l’objet de con
tradictions de la part du général Roget,
demande une enquête pour établir la sin
cérité de ses déclarations.
Il s’est présente hier au ministère des
affaires étrangères et au ministère de la
guerre. Il n’a pas rencontré M. Delcassé,
qui est en ce moment dans l’Ariège, mais
il a été reçu par M. de Freycinet, qu’il a
rié de faire rechercher dans les archives
a pièce dont il a eu connaissance en 1893.
UNE LETTRE DE M. CHRISTIAN ESTERHAZY
M. Christian Esterhazy vient, par une
lettre au premier président Mazeau, de pro
tester contre les allégations du général
Roget.
Il constate d’abôrd que son récit, en ce
qui touche la remise al document libéra
teur, ne diffère que fort pou, sur des points
de détail, du récit du générai Roget.
Il proteste ensuite contre les icrimina-
tions perfides du général touchant 82 vie
privée et déclare qu’en déposant il n'a pas
obéi à un désir de vengeance, mais simple
ment à son devoir qui était de dire la
vérité.
LE MANUEL DE TIR
M. Jaurès publie, dans la Paiité Répu-
blique, la lettre suivante que lui a adressée
M. Louis Paraf, ingénieur des arts et ma
nufactures, au sujet du Manuel de tir ;
Paris, 6 avril 1899.
Monsieur Jean Jaurès,
Je viens confirmer la lettre que vous pu
bliez dans la Petite République de ce jour, de
M. Eugène Nicolas, avocat.
J’ai fait mon service comme deuxième can-
nonnier conducteur au 10® régiment d’artille-
rie à Rennes, en 1893-9L.
Les centraux, au nombre d'une quinzaine,
et quelques engagés volontaires formaient un
peloton spécial.
Dans le courant de mars ou d’avril, en font
cas en même temps que les officiers, nous
recevions le manuel de tir et jamais on ne
nous a fait de recommandation spéciale; du
reste, il aurait été fort difficile pour nous,
simples canonniers, de garder secret quoi que
ce soit. Le manuel était, avec toutes nos théo
ries, à côté de notre paquetage, à la disposi
tion du premier venu et il eût été bien facile
de le consulter ou de nous le voler.
M* Mornard est en possession d’une lettre de
moi, du 29 novembre, que j’avais adressée à
ce sujet à Jean Julien.
Agréez, monsieur, l'assurance de ma pro
fonde admiration.
Louis Paraf.
Ingénieur des arts et manufactures.
LES MENSONGES DU « SOIR *
Le Soir avait attribué avant-hier au capi
taine Freystatter un démenti des propos
qui lui avaient été prêtés par un de ses
amis, M. Caviale, dans une lettre que nous
avons publiée ces jours derniers.
M. Caviale a adressé hier à M. Joseph
Fabre, sénateur, le télégramme suivant :
Le capitaine Freystatter me notifie ce qui
suit : • L’interview du Soir est un récit faux de
ma conversation, et je vous autorise a le
démentir. •
CAVI ALE.
D'autre part, M. Caviale a adressé la
dépêche suivante à l'Agence Nationale :
Maintiens ma lettre au sénateur Fabre. Rien
à retrancher. Rien à ajouter pour le moment.
Caviale.
ZOLA ET LE TOURING-CLUB
A propos de la radiation de Zola du Tou-
ring-Club, nous recevons la lettre sui
vante :
Monsieur le Directeur,
Par une lettre datée du 2s mars, et qui a été
rendue publique, j'ai protesté auprès du pré
sident du Touring-Club contre l'imbécile et
hypocrite radiation du nom d’Emile Zola, dont
cette association, en un temps où elle avait
plus d'esprit, s’honorait de solliciter le patro
nage.
Je dénonçais, à cette occasion, le véritable
instigateur de cette mesure inconvenante et
saugrenue, le général Rebillot, militaire affai
bli et exaspéré, qui l’arracha à la faiblesse de
ses collègues du comité.
Je sollicitais en même temps l'adhésion de
tous ceux qui, comme moi, après avoir songé
d'abord à jeter dédaigneusement leurs démise
sions à la tête du général et des civils qu’il
fait manœuvrer, ont jugé qu’il serait plus
digne, plus louable, plus profitable d'éviter
une sottise à cette utile association, de l’épurer
et de la réhabiliter, et qui sont résolus a ré
primer le scandale de cette radiation.
J'ai reçu des centaines et des centaines de
lettres. Chaque courrier m’en apporte de nou
velles. Un si beau mouvemert vaut d’être pro
pagé, et je fais appel à l'appui de votre
publicité. Que ceux de vos lecteurs qui ap
partiennent au Touring veuillent bien
m’envoyer à mon domicile, 79, rue Blanche,
leur nom, leur adresse et le numéro de
leur carte : je centraliserai toutes ces protes
tations, et je me ferai leur porte-parole au
près du comité. Nous apprendrons ainsi à qui
de droit qu’il faut compter avec nous.
Avec tous mes remerciements, veuillez trou
ver ici, Monsieur le directeur, l'expression de
mes dévoués sentiments, <
GEORCES BOURDOK.
Lire à la deuxième page :
Les Dépositions des généraux
Mercier et Billot.
LE PROCÈS DU « FIGARO »
Le jugement
Dans le réquisitoire qu’il a prononcé
hier contre le Figaro, à la 10® chambre
correctionnelle, M. le substitut Rambaud a
dit : .
Le Figaro croit faire une œuvre loyale. Je
n’ai pas à la discuter ici.
Pour moi, il s’agit uniquement de savoir si
l’article 38 de la loi sur la presse qui punit
ia publication anticipée des actes de pro
cédure criminelle ou correctionnelle est ap
plicable.
Quant à l'idée qui a inspiré cet article 38, il
ne m'appartient pas de l'apprécier. Si j’avais à
le faire, peut-être m'entendrais-je aisément
avec le Figaro, car je suis partisan de la liberté
la plus absolue, et je crois que la vérité doit
jaillir non du secret, mais de la libre discus-
sion. . <‘t
M. le substitut Rambaud a expliqué en
vertu de quel motif on a impliqué M. de
Rodays dans les poursuites : . — /
— Certains journaux, s'écrie-t-il, soutiennent
que ce n’est pas l'usage de poursuivre le 23s
dacteur en chef en pareil cas. Mais cela pro
vient Je ce qu’ordinairement l’information ne
révéle pas de complicité de celui-ci. On a pré-
tendu, en outre, qu’en matière de contraven-
tions, il n’y a pas de complicité possible. 3ts
C’était, en effet, l’opinion de M . Barbie r, Fat,
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