Titre : Les Droits de l'homme / fondateur Henri Deloncle
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-11-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759074m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 novembre 1898 11 novembre 1898
Description : 1898/11/11 (A1,N305). 1898/11/11 (A1,N305).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6817487w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5700
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2016
DÉPOTLEGAL
PREMIÈRE ANNÉE. — ■' 305
VENDREDI 11 NOVEMBRE 18
1TS DE L’HOMME
Ordre et JProgrès par la Révolution française
ABONIEMEITS
PARIS : 1 an, 20 fr.; mois, 10 fr.; 3 mois, 5 fr. 50
FRANCE ET ALGÉRIE: 1 an, 24 fr.; 6 mois, 13 fr.; 3 mois, 7 francs
ETRANGER : 1 an, 35 fr.; 6 mois, 18 fr,; 3 mois, 10 francs
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
142 — Rue Montmartre — 142
lb ANNONCES sht BÇOBS eus n. LAGRANGE, av n c*
6, place de la Bourse, 6, et aux Bureaux du Journal
LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS NE SONT PAS RENDUS
rdéo était loin derrière
• à Auteuil. Engoulevent
à II, qui la battu de loin
il rend aujourd’hui onze
M. Menier.
performance du prix du
as laisser échapper cette
probablement pas au
Prochainement, les Droits de V Homme
mmnenceront la publication d’un nou-
yeau roman :
LE REPORTER
PAR
PAUL BRULAT
C’est l’étude la plus complète qui ait
etc faite jusqu’à ce jour du journalisme
actuel. Livre audacieux et puissant, tout
grouillant de vie, vibrant de réalité, et
u s'agitent une multitude de person-
nages que chacun voudra reconnaître.
LE REPORTER
n’est pas un pamphlet, mais une œuvre
impartiale et vraie, une œuvre d histoire
contemporaine qui jette une vive lumière
sur les mœurs d’un monde ignoré du
grand public.
n’e
Au-
bien
dans
idérée
Des Moutons
DONOVAN
D‘AUJOUR!‘AU
EURS
Ouver
Qui disait donc que les généraux
appelés à comparaître devant la Cour
de cassation refuseraient de répon
dre ?
Mercier a comparu — et a parlé.
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moyenne du rendeis,
ait onze hectolitres; •
La conclusion est clan ,
en Italie, la sagesse et2
-nementales se sont tro,
ont été déçues par -
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e un bon point aus,ICe
du Pas-de-Calais, P2es
n sages, plus sages I
ris... ... seul*
iers ne sont pas les Scia-
[n point. Un deputfSeait
ait à leur tête et d’poli-
as. C’est lui, C est ce P o-
ir des programmes
Heur a prêché la mAdei-
ec les compagnies RPbles
a fait entendre les PS re-
s longtemps déjà. Y du
olution chez le dep on le
te évolution, commonde,
fuse pour tout le Trouvé
klateur assagi, qu**. che2
erver sa popula astime
tout en gagnant
isly, très fort. . cô
[faire encore réflesAjuste-
lichel qui reproche fo-
iciens socialistes mail
les et de prendre en
ables des ouvriers.
H. DAGAN:
Le général Cavaignac lui-même,
car il est né général, comme Vacher
était né assassin, le général Cavai
gnac Il a comparu — et a parlé.
Zurlinden aura comparu quand nos
lecteurs liront cet article, — et il aura
Puis, ce sera le tour du brave Cha
noine, qui, lui aussi, comparaissant,
Puis viendront Boisdeffre, Pellieux,
Gonse, qui parleront.
On les calomniait tous. Ces généraux
sont de grands bavards— par respect
pour la Loi.
Ainsi Cavaignac a tenu le crachoir,
avant-hier, trois heures le matin et
trois heures l'après-midi. La Cour,
malheureusement, n’a pas voté l’affi-
chage. Elle aura craint, sans doute,
pour av ant peu, quelque épilogue fat al,
un nouveau suicide à la Henry. Les dis-
cours de Cavaignac sont pareils à ces
pces dont Musset a dit qu’il y pend
toujours u quelque goutte de sang ».
Epees-rasoirs, dans les deux sens du
dernier mot. Cavaignac y résiste, et
' ■la, au moins, est admirable. Quelle
santé !
Mais de la santé, ils en ont tous.
Les generaux, en général , portent su-
perbement les pires défaites. Mac-
Mahon n’est pas mort de Sedan, et
Trochu n’est pas mort de Paris. Ca-
vaignac, s’il a des cauchemars où le
pectre de Henry lui chatouille les
pieds, s’en évade dans l’illusion d’ac-
amations populaires qui le sacrent
lictateur. Et, le jour venu d’expliquer
aux conseillers de la Cour suprême
lue l’innocence d’Esterhazy ne peut
faire doute pour un esprit vraiment
illilitaire, il était serein. (Attention,
t .
Seulement, tout cela, ce n’est pas
ce que je veux dire. Avec Cavaignac
n bat naturellement la campagne,
n perd le fil, non du rasoir, mais de
300 discours à soi. On laisserait croire
Iuon ne sait pas composer un ar-
"cle. Bref, on se déshonorerait comme
Il faut revenir.
■on idée était que les généraux ont
no igné, témoignent et témoigneront
vant la Cour de cassation, de leur
zent
bien connu pour la justice ci-
ls ont une autre justice, l’intel-
1 commandant Ravary n’en a
fait mystère, et, depuis qua-
-huit jours, le ci-devant colonel
neauart en est une preuve secrète-
et Vivante; mais les énergumènes
1( 7 clowns du nationalisme se fai-
’ 111 et présentaient des grands chefs,
‘ mment républicains, de notre
Oun e nutionale, une image qui les
p “S6 ait en les montrant décidés au
merpstiné silence dans leur dévoue-
n ? aux faux ou aux sottises de Par-
re de fer dominicaine.
Iintl hauts guerriers n’ont jamais eu
tis on d’opposer à la Loi le mu-
le ,4, annoncé. Bon pour Esterhazy,
ter, pmesu sur la langue. Tout l’art
puissar." Albert Clemenceau fut im-
chamel " en Cour d’assises, contre ce
parmi, qui, maintenant, voyage
traignass brumes d’Albion comme s’il
choir. 2 en France, de se laisser
gés, ilpii que les temps sont chan-
Chameau ' eusement ’. s’il voyage, le
* ay ce 1 ami de Margot, et si
ameau
même ce dernier a les raisons les plus
sérieuses pour préférer l’exil, même
sans Pays, aux baisers — peut-être
repentis, d’ailleurs — du prince d’Or
léans, des papiers pelure parleront.
Papiers sans importance pour l’émi
nent logicien Rochefort, mais qui, ce
pendant, soyez-en sûrs, représente
ront éloquemment, aux yeux des
juges, l’illustre H ulan de Schwartzkop-
peu. Un autre voyageur, du Paty de
Clam, fera défaut aussi, j’en ai peur.
S’il osait comparaître, la Cour pour-
rait le prier d’évoquer l’esprit — si
l’on peut dire — du faussaire et pro
bable traître Henry. On sait en effet
que du Paty de Clam, spirite et sata-
niste distingué, a de merveilleux
talents pour faire parler les morts!
L’interrogatoire à la suite duquel le
bouillant Allons-y se trancha les jugu
laires serait de la sorte pittoresque
ment continué par une déposition
d’outre-tombe qui ne laisserait plus à
regretter (médiocrement du reste) que
le témoignage oral du défaillant Ester-
hazy. Mais si du Paty, non moins dé
fait ant, non moins émigré, devait pri
ver la Cour et de cette déposition sur
naturelle et de la sienne propre,
« l’honneur de l’armée » — puisque
l’armée pour Drumont , Déroulède,
Millevoye, Rochefort, Alphonse Hum
bert et leur public, c’est l’Etat-Major
qui fit condamner le Juif —«l’honneur
de l’armée » aurait eu pour suffisants
défenseurs espérons-le, tous les géné
raux du prétendu complot du silence.
Billot, Mercier, Cavaignac et Cha
noine, Zurlinden et Boisdeffre, Gonse
et Pellieux, qui disait donc que, hau-
tainement, vous vous tairiez?
Qui donc vous accusait d’être des
generaux de coup d’Etat manques,
mais résolus tout de même à marquer
votre mépris du pouvoir civil et du
judiciaire en demeurant bouche close
devant ces robins de la Chambre cri
minelle !
Vous, des factieux ! Vous, refuser
de répondre ! J’en parle nègre : telle
ment la calomnie me révolte.
Pour qu’ils y viennent, beaucoup d’articles
de journaux ont été nécessaires. Il a fallu
remuer l’opinion publique, braver l’amende
et la prison. Il a fallu, surtout, qu’un homme
courageux se rencontrât — M. Brisson —
pour rétablir la suprématie compromise du
pouvoir civil sur l’armée, et pour que ces
fier-à-bras reconnussent qu’ils ne sont que
par la société civile. Elle leur délègue le
sabre. Elle peut donc mettre le nez dans les
verdicts que ces sabres ont rendus...
Que la Chambre ait renvoyé un. ministre
précisément parce qu’il avait fait cela, il n’y
a pas, je crois, de manifestation plus indu
bitable de la bêtise des députés. N’importe.
Les généraux témoignent. Ils témoignent
parce que des juges le leur ordonnent. Qui
l aurait espéré il y a six mois ?
ÉDOUARD C^NTE.
POLITIQUE
C’est aujourd’hui que M. LeProvost
de Launay doit, au Sénat, interpeller
le gouvernement sur les mesures qu’il
compte prendre pour reprimer les
insultes à l’armée.
On sait que M. Sarrien avait d jà
offert au ministre de la guerre toutes
les poursuites que les chefs croiraient
necessaires à leur honneur, mais cette
offre généreuse fut non moins géné
reusement déclinée.
Nous avons déjà dit et montré que
la presse, dans
polémiques les
drame de 1891 ont été écartés officiel
lement, éliminés, dispersés, mis en ré
forme ; les uns se sont fait justice à
eux-mémes ; les autres ont été blâmés
et renvoyés par leurs chefs. On a
allégé, autant qu’on l’a pu, cette mal
heureuse barque qui sombrait dans
la nuit.
Et cependant Dreyfus est toujours
là-bas. Picquart est toujours ici, en
prison et au secret. C’est abominable.
Nous attendons avec confiance les
conclusions de la Cour de cassation.
Mais on nous dit que la Chambre cri
minelle de la Cour souveraine peut
encore avoir besoin de trois mois pour
terminer son travail de lumière et de
vérité. C’est une situation intolérable.
Car, si la vérité n’a pas encore été offi
ciellement démontrée pour la chambre
criminelle, l’affreuse illégalité de 1891
remplit le monde de son évidence. Et
nous restons toujours dans cette situa-
lion, exposés à tous les accidents, assis
à découvert sur ces décombres, dans
cette fange, avec les spectres du crime
rodant autour de nous dans l’inconnu!
Et on nous dit que nous en avons en
core peut-être pour trois mois? Et
on demande au Sénat des poursuites
contre les citoyens qui ne surveillent
pas d’assez près les expressions de
leur indignation? Et on croit que ceci
est un gouvernement, une République
ordonnée, une société habitable ?
HECTOR DEPASSE
un regard plus franc que le plus vilain des
députés. Et puis, ajouta-t-il en passant la
main dans les cheveux du reporter fort bien
habillé du journal le Gaulois^ qu'il recon
duisit jusqu’à la porte, je suis l’homme de
Dieu, moi, et Drumont n’est que l’homme des
jésuites. •
Louis VAUXCELLES.
ALERTE NAVALE
champs de bataille; mais quand la Loi
se dresse devant eux, la Loi qu’ils ai
ment et vénèrent, ces tiers mais pieux
soldats delà République sont des mou
tons.
LÉOPOLD LACOUR.
Les DOITS DE L’AAOSASAE publie
rout demain P’artiele de
JEAN AJALEERT
LIBRES PROPOS
ILS Y VIENNENT
Quel contraste entre les généraux qui
allaient, cités par M. Zola, témoigner en cour
d’assises et les généraux qui aujourd’hui
vont témoigner devant la Cour de cassation !
Ils apparaissaient, flambant neufs en leur uni
forme, entourés d’officiers, tiers d’avoir pour
eux la foule, conscients que sur leurs nas se
levait une émotion patriotique, croqués par
des dessinateurs, pris au passage par des
photographes.
Ils arrivaient à la barre. Aux questions de
la partie adverse ils répondaient qu'ils ne
répondaient pas. Ils avaient leurs secrets,
secrets patriotiques ! Leur devoir était de 1c
garder. Ou s’ils répondaient, c’était pour
dire que leur justice, leur mystérieuse justice,
égalait toutes les justices du monde : « Notre
justice vaut la vôtre » s'écriait l'un d’eux. Et
pour mieux le prouver, i s condamnaient à
mort, quelques jours après, un pauvre diable
d'artilleur qui avait trop bu. À mortl tout
simplement.
El qu'ils se gonflaient de ces choses, par
eux seulement connues! Leur maintien sem
blait dire à ceux que l'anxiété de savoir me
nait là : « Vous aurez beau vous évertuer.
Vous ne saurez rien. Bibi sait tout. Mais
Bibi sait à quel silence sa patrie l’oblige. «
Et ils faisaient demi-tour. Et ils tournaient
les talons, disciplinés dans le dédain et dans
le mépris. Comme le romain antique, ils
tenaient dans les plis de leur manteau la
paix ou la guerre. Aux jurés, marchands de
cassonnade, ferblantiers, intelligences de la
France, ils disaient : * Choisissez !» Les
jurés choisissaient la paix, parbleu ?
Maintenant, voycz-les : Mercier, Billot,
Zurlinden, Chanoine, et Cavaignac,que nous
rangerons dans les généraux parce que ça
lui fait tant de plaisir. Voycz-les. C'est en
tenue civile qu’ils arrivent au Palais de jus
tice. Plus d’esbrouffe. Plus de foule et plus
de photographes. Ils ne viennent plus sauver
la patrie? Ils ont quitté cette allure insolente
qu’ils gardaient pour dire : « L’amour de la
patrie m’interdit toute explication ». Cet
amour a si bien diminué que le général
Mercier a témoigné de une heure à cinq
heures de l’après-midi. Quatre heures du
rant, entendez-vous? quatre heures durant.
Et Billot n’est pas moins loquace et les au
tres videront eux aussi leur sac jusqu’au
fond.
Ç’est cependant la justice civile qu’ils ont
devant eux, cette justice civile qu’ils mépri
saient tant. Les armes cèdent donc à la toge.
plus vives, n’avait jamais insulté l’ar-
mée; que cette pensée n’avait jamais
pu venir à personne ; que si, cepen
dant, certaines formes de style étaient
considérées comme insultantes pour
l’armée en général, on en trouverait
dans la presse antire visionniste,
tout autant, et peut-être plus que
dans la presse révisionniste ; que
si, enfin, on voulait entrer dans cette
voie, on devrait protéger, avec l’hon
neur de l’armée, l’honneur de la ma
gistrature, et aviser aux moyens d’em-
pocher que les membres de la Cour de
cassation ne soient traités journelle
ment de vendus, de traîtres et de mi
sérables.
Mais la question qui s’agite depuis
plus d’un an, dans cette République
démocratique et parlementaire, au
milieu d’une telle confusion des es
prits, d’une telle abdication des pou
voirs publics, ce n’est pas la question
I des attaques de la presse contre l’ar
mée, la magistrature, le président le
la République ou les autres institu
tions ; c’est la question du rétablisse
ment des lois et de la réparation d’une
grande iniquité ou erreur judiciaire !
Il ne s’agit pas de la liberté de la
presse : il s’agit de la régularité de la
justice. Ce ne sont pas les abus de la
publicité qui ont troublé le pays et les
consciences : ce sont les abus et les
manœuvres de certaines autorités mi
litaires et le jugement, moralement
détruit et renversé par la base, d’un
certain conseil de guerre.
Nous demandons la justice, nous
demandons la vérité : Voilà la ques
tion. Commençons par la résoudre,
nous parlerons ensuite, si vous le vou
lez, de la liberté et des licences de la
presse. Pour le moment, — et depuis
si longtemps! — il s’agit des licences
de certaine justice militaire, et, si
celles-ci avaient été réprimées et cor
rigées d’abord, comme on l’aurait fait
dans toute autre période vraiment lé
gale de la République constitution
nelle, on n’aurait pas vu ces empor
tements de la presse qui n’auraient
pas eu occasion de se produire.
Il ne faut donc pas intervertir
l’ordre des questions. Faites-nous
d’abord justice. Nous sommes tous
blessés et opprimés par une condam
nation injuste, irrégulière, illégale,
qui, depuis quatre ans tout à l’heure,
est maintenue contre nos réclama
tions les plus fondées. Faites-nous
d’abord justice. Voilà la question pre
mière, essentielle et capitale. Nous
parlerons ensuite de la presse, de ses
droits et de ses devoirs.
Mais si les devoirs les plus impor
tants de la République et de l’Etat
sont laissés si longtemps en souf
france, sur quoi vous appuyez-vous
pour nous rappeler les nôtres ?
On a d’abord demande justice avec
réserve, avec modération, avec incer
titude, avec douceur: on n’avait que
le soupçon de la faute commise. Puis
on en a eu la démonstration
la
tice
et
certitude. On a demandé jus-
avec plus
de force. Et à
mesure que l’évidence se manifes
tait et que les semaines et les mois se
suivaient dans cet état d’iniquité re
connu et maintenu quand même,
alors les réclamations se sont faites
toujours plus vives, plus âpres, plus
véhémentes !
Presque tous les acteurs du sombre
A la suite d’une lettre du baron Le
pic publiée dans le Gaulois du 6 no
vembre, M. Le Pic (Léon Picard),
répondit dans les Droits de l'Homme
du 7 novembre, par un entrefilet
dont les termes parurent injurieux au
baron Lepic.
Celui-ci choisit pour témoins MM.
Napoléon Magne, député, et le baron
de Bourgoing, qui furent mis en rap
port avec MM. Pierre Quillard et Léo
pold Lacour.
Ces messieurs, après de longs pour
parlers, ayant recherché de la façon
la plus sérieuse tous les moyens de
conciliation, ont reconnu qu’une ren
contre était inévitable.
Elle aura lieu à l’épée, aux environs
de Paris, le 9 novembre, dans l’apres-
midi.
Le combat cessera lorsque l’un des
adversaires sera reconnu par les mé
decins comme étant dans un état d’in-
fériorité marquée.
Fait double à Paris, le 8 novembre 1808.
Bon P. DE BOURGOING.
Que se passe-t-il dans notre marine?
On sait que M. Edouard Lockroy, minis
tre de la marine, a coutume de recevoir le
mercredi. Or, hier, mercredi, il n'a reçu
personne. Mais il avait reçu l’avant-veille
certaines dépêches chiffrées, voire certaine
communication du quai d'Orsay, lesquelles
avaientsuscitéparmisonentourage une vive
effervescence. Et plutôt que de recevoir dans
la matinée d’hier des visiteurs profanes, il a
réuni au ministère un véritable conseil
auquel assistaient la plupart de nos ami
raux, convoqués à limproviste, notam
ment l'amiral Gervais, M. Sallandrouze de
Lamornaix, commandant de l’escadre du
Nord, le préfet maritime de Brest et l'ami-
ral Fournier, commandant de l'escadre de
la Méditerranée, lequel, arrivé de Toulon
hier matin, a regagné son poste par le der
nier rapide du soir. •
Nous croyons savoir que, dans ce conseil,
l'on s'est occupé non point des réformes a
apporter dans l’organisation de la marine
et qui tiennent au programme de réfection
navale que M. Edouard Lockroy a le des
sein de réaliser, mais bien, plutôt, de la
situation présente et des mesures à prendre
d'urgence.
On y a discuté et adopté certaines for
mations de combat en vue de circonstances
déterminées de défensive ou d’offensive
Des résolutions précises ont été prises sous
ce rapport, à la suite desquelles on va pro
céder à des armements aussi rapides que
possible. Trente bâtiments de réserve
vont être mis en état de prendre la mer dès
maintenant. Le problème de la défense de
nos côtes paraît heureusement résolu. La
Manche et la Méditerranée semblent assu
rées contre toute surprise.
Une note officieuse de l'agence Havas
dément, il est vrai, que l'escadre de la
Mediterranée doit appareiller immédiate
ment. Mais il n'en est pas moins vrai que
l'on tient à parer immédiatement a quel-
que surprise possible et répondre à une
alerte. De tout quoi l'on ne peut que féli
citer la vigilance patriotique de M.Edouard
Lockroy.
Est-ce a dire qu’un danger pressant nous
menace ? On sait que l'Angleterre continue
ses armements et que ses arsenaux mari
times demeurent en pleine activité. Mais,
dans son discours d’hier, au Guild-Hall,
lord Salisbury a fourni «les déclarations
plutôt rassurantes, affirmant que l’on ne
pouvait cesser brusquement ce que l’on
avait commencé, mais en témoignant «les
dispositions aujourd’hui pacifiques de 1 An-
gleterre, en présence de l'attitude de la
Fi ance.
Donc, il n’y a point péril en la demeure.
Mais on saura gré à M. Edouard Lockroy
de s’être souvenu de cet adage : Si vis pa-
cem para ballum!
tendus Français, qui prétendent représente!
à eux seuls la vraie France, parce qu’il
perpétuent contre la France moderne, les tra
ditions de cette Eglise cosmopolite dont le
souverain est étranger à tous les peuples,
ces français associent, en une même haine,
la Renaissance, la Réforme, le dix-huitième
siècle et la Révolution. Repondons-leur en
unissant dans la même indissoluble ligue la
Révolution, le dix-huitième siècle, la Ré
forme, la Renaissance, et toutes les énergies,
encoie éparses que suscite chez tous les
peuples l’espérance de l’universelle et inté
grale émancipation. — Reprenons le cri de
Voltaire : Ecrasons l’infâme ! et ajoutons-y
celui d’Edgar Quinet : il faut etouffer l’Eglise
dans la boue. — Et cette boue, c’est elle-
meme qui l'a faite, de tout le sang qu’elle a
versé...
Car, ccs incessantes hérésies, émeutes
et révoltes qui constamment secouent notre
histoire, c’est l’instinct de l’humanité nou
velle qui a fait explosion. Sous quelque
forme, pour quelque motif, dans quelques
circonstances qu’aient éclaté ces protesta
tions et ces revendications, ce n’est toujours
en somme que de la liberté qu’il s’agit. La
terreur du coup d’Etat perpétuel institué
contre la Liberté par l’Eglise et sa complice
la Monarchie n’a triomphé constamment que
pour une lutte constamment recommencée.
— Tous les suppliciés, tous les martyrs
de l'Eglise et de la Monarchie sont tous en-
semble, notre tradition. La succession de
leurs défaites marque les étapes qui nous
mèneront à la victoire définitive. Nous leur
devons à tous également la même reconnais
sance : et c’est notre devoir non seulement
de nous souvenir — mais de ranimer en
nous tous les atavismes des dolents et des
vaincus pour leurs luttes à continuer ou à re
prendre.
L. XAVIER DE RICARD.
Ul DisCOUrs de lord Salisbury
M. H.
PIERRE QUILLARD.
Léopold LACOUR.
URONIQUE
Conformément au procès-verbal ci-
dessus, la rencontre a eu lieu à Saint-
Cloud, à trois heures.
A la première reprise, le baron Le
pic a été atteint d’une blessure for
mant plaie en séton, de trois centimè
tres dans la région de l’aisselle droite.
Cette blessure le mettant, de l’avis
des médecins, dans un état d’infério
rité absolue, le combat a été arrêté.
Fait double à Saint-Cloud, le 9 novem
bre 1808.
Bon P. DE BOURGOING.
N. Magne.
PIERRE QUILL. RD.
LÉOPOLD LACOUR.
Nouvelles doléances de M. Vacher
Nul n’ignore avec quelle paternelle sollici
tude M. d’Antigny renseigne la clientèle infi
niment aristocratique du Gaulois. Ces gen-
tilshommes savent tous aujourd'hui que le
traître Picquart a décalqué le bordereau.
Soucieux de rester le premier informateur de
France, — dussent les fonds secrets de la
guerre et la fortune personnelle de M. de
Pellieux y passer jusqu’au dernier décime —
le journal arthuro-esterhazyen a dépêché un
de ses reporters les plus élégants à M. Vacher
pour lui demander ce qu’il pense du magis
tral dessin d’Anquetin Voici quelle a été en
substance la réponse de f nfortunée victime
des bergères : « Je suis furieux contre cet
Anquetin et ce d’Axa. Avant de rendre à
Dieu — de qui seul je relevé — mon âme
sentimentale et mystique, je compte poursui
vre en diffamation ce d’Axa et ce Zo d’An-
quetin. M. Judct poursuit bien, poursuivit
M Vacher, pourquoi ne poursuivrais-je pas,
à l'instar de M Judet? Je suis moins com
promis que lui. — D’ailleurs, qu’on dise
de moi ce qu’on voudra : Le Syndicat
a dépensé trente-sept milliards pour faire
croire à la France abusée que j'avais violé
des pastourelles. Peu importe. Qu’on me
traite d’assassin, soit. Mais je ne veux pas —
et M. Vacher, secouant le fashionable inter
viewer par son gilet au sixième bouton non
boutonné, prononça ces paroles avec une
sombre énergie — je ne veux pas qu’on
m’assimile au monomane immonde de la
Libre Parole — ignorez-vous donc que Dei-
hier reculerait de dégoût plutôt que d’exé
cuter cet être ? Je ne suis pas sociologue,
n’est-ce pas ? Je porte bonnet en poil de chè
vre et non le feutre gris. Je crois, sans me
flatter, posséder un physique plus avantageux.
LA SAINTE LIGUE
Il y a dans la pièce de M. Pierre Loti un
personnage absolument faux quoiqu’il ail
peut-être existe, et j’en doute. C’est ce prê
tre philosophe qui condamne la révocation
de l’Edit de Nantes. Elle fut au contraire non
seulement accueillie, mais demandée, mais
préparée avec une abominable persévérance
par toute l’Fglise catholique ; c’est presque
mentir à l’histoire que de présenter un prêtre
de celte exception en un drame dont toute
l’action est déterminée par ce décret qui va
lut à Louis XIV le titre magnifique de Cons
tantin et de restaurateur de l’Eglise. Mais,
pourtant, ce drame, timide, ou plutôt timoré,
— il y a une nuance — nous rendra peut-
être le service de nous ramener à cette tra
gique période, ou nous avons tant à appren
dre ou plutôt à réapprendre : et la première
de ces leçons, que nous avens, en ces der
niers temps, si malencontreusement oubliée;
qu’on ne pactise pas avec l’Eglise, que toute
confiance en elle est une imbécile duperie,
et que la liberté lui est intolérable.
Il faut reprendre la démonstration de cette
essentielle vérité, par Uhistoire, par le ro
man, par le drame, par tous les moyens de
propagande : il faut recommencer l’œuvre
de nos devanciers, interrompue par quelque
génération de volonté virile ou sans éduca-
ti .n civique, et, par dessus elle, nous ratta
cher à la grande tradition du siècle qui, n’en
déplaise a nos prétendus nationalistes, fut
le vrai siècle fiançais, c’est-à-dire le dix-
huitième siècle.
Il tant évoquer contre la vieille Eglise,
qui menace de redevenir persécutrice comme
elle l’a toujours été, toutes ses victimes, tous
ses martyrs sans distinction d’époque, d’opi
nions et de sectes ? Ils sont tous nos confra
ternels associés contre la même tyrannie.
Toute âme en lutte contre l’Eglise, pour
quelqu’idée et en quelque lieu et en quelque
temps que ce soit, — celle âme est notre
contemporaine, notre alliée, — la sœur in
défectible de toutes les âmes qui continuent
la même lutte. Et nos ennemis, les sinistres
AU BANQUET DU LO33 MAIRE. - LORD SALISBURY ET
LA GUERRE. — LA QUESTION D'ÉGYPTE - LA
CONFÉRENCE CONTRE LES ANARCHISTES- - LE
CONCERT EUROPÉEN. - MENACES ANGLAISES.
Lord Salisbury a pris la parole, hier, au
banquet du lord Maire. Ces agapes tradi-
tionnelles empruntaient cette année un
intérêt tout particulier aux circonstances
du moment. Environ 850 personnes y assis
taient.
Le chef du cabinet anglais a tenu à pro
fiter de l’occasion pour tirer de la victoire
diplomatique qu'il vient de remporter le
plus grand profit pour sa politique, si atta
quée il y a quelque temps encore
Au cours «le sa harangue il a laissé échap
per cet aveu * que les affirmations prodi
guées à profusion par les journaux des
deux cotes de la Manche firent croire an
monde que la guerre était peut-être plus
proche qu'elle ne l’était en réalité. »
Voilà qui fera réfléchir ceux qui se sont,
un peu trop vite pris de la peur de la
guerre en France.
Parlant des préparatifs belliqueux de l’An.
gleterre, le premier ministre a dit :
— Nous avons eu à considérer tout récem-
ment la question d’une guerre européenne, non
pas a une distance très rapprochée, mais en
tout cas avec l’attention profonde de gens in
téress és. La chose a tourné heureusement , il a
semblé possible, à un moment, qu'il en serait
autrement, mais le grand jugement et le grand
bon sens montrés par le gouvernement fran
çais dans ces circonstances d • difficultés peu
h ibituelles ont délivré, je crois, l’Europe d’une
tempéte très dangereuse et très menaçante.
Ces considérations et beaucoup d'autres que
vous devinez aisément, ont amen
nement de Sa Majesté à la nécessite
des précautions suffisantes pour
pris au dépourvu si un danger ven
sur nous. Ces pré cautions ont été
oui
i “ fondre
prises avec
grande promptitude et efficacement, je crois
qu’elles méritent les plus grands éloges.
Mais la nécessité qui le.-» a fait prendre, eu
tout au moins la nécessité immé liate, a main
tenant disparu.
On a éprouvé quelque surprise des deux
«’otés de la Manche que toutes les prépara
tions n’aient pas soudainement cessé.
Vous ne pouvez pas mettre fin, eu quelques
instants, a toute» les mesures de précaution
que la proximité d'un danger présumé pou
vait avoir fait naître; et parce qu: ces me
sures de précaution n'ont pas été immédiate-
ment arrêtées, il ne faut pas croire que le
motif qui les avait fait prendre a l'origine
existe encore.
Abordant ensuite la question égyptienne,
lord Salisbury déclare avec le plus grand
sans-gêne «pie l'Angleterre est en Égypte
et doit y rester :
Beaucoup de déductions ont été faites k
cause de l’activité des préparatifs, elles ont
été assez exagérées. Cependant on déploie une
certaine activité dans nos arsenaux. On nous
a prêté beaucoup d'intentions : les uns 'lisent
que nous voulons nous emparer de la Syrie;
d'autres que c'est la Crète que nous voulons
prendre; d'autres, enfin, croient que nous
avons l’intention de déclarer notre protec
torat sur l’Egypte. (Applaudissements pro
longés.)
Si quelques-uns de ceux qui m’entendent
étaient à la tête des affaires, je vois claire-
ment comment ils agiraient (rires) , mais j'ai
le regret de leur dire que, pour le moment, je
pirations.
Je ne dis
nous
amenés par
revenants du siècle de
massacres et d’in-
quisitions qui volètent en notre crépus-
cule de siècle comme
sou-
ris sortant des ruines, ont conscience —
comme il faut que nous Payions nous-me-
mes — de cette solidarité qui unit en un seul
parti, en une unique famille, tous ceux qui, à
un titre quelconque, ont été poui suivis, con
damnés, torturés, massacrés par la vieille
abominable et impitoyable Eglise. Ces pré-
d’autres à une position que nous n’occupons
pas actuellement, que je ne m’avoniurerais
pas à prophétiser ce qui aurait lieu. mais nous
sommes très bien, nous sommes très .satis
fait de l’état de choses qui existe actuelle ment.
Nous ne pensons pas qu’aucune rai on soit
survenue pour essayer de modifier actuelle
ment cet état de choses pour ce qui nous con
cerne.
Je ne dis pas qu’il est absolument coof rta-
ble. je ne dis pas que l’occasion de froissement
ne se produise pas; mais je dis, après avoir
regardé tout autour de nous et considéré
l’opinion des autres peuples, aussi bien que
celle du peuple anglais, je dis que nous
croyons pouvoir très raisonnablement rester
pour le présent dans i’état de choses qui
existe maintenant.
Ne croyez pas cependant que je veuille mro
que je considère les événements des ti olsgr.
nières années comme n’ayant pas eu <1 ses
PREMIÈRE ANNÉE. — ■' 305
VENDREDI 11 NOVEMBRE 18
1TS DE L’HOMME
Ordre et JProgrès par la Révolution française
ABONIEMEITS
PARIS : 1 an, 20 fr.; mois, 10 fr.; 3 mois, 5 fr. 50
FRANCE ET ALGÉRIE: 1 an, 24 fr.; 6 mois, 13 fr.; 3 mois, 7 francs
ETRANGER : 1 an, 35 fr.; 6 mois, 18 fr,; 3 mois, 10 francs
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
142 — Rue Montmartre — 142
lb ANNONCES sht BÇOBS eus n. LAGRANGE, av n c*
6, place de la Bourse, 6, et aux Bureaux du Journal
LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS NE SONT PAS RENDUS
rdéo était loin derrière
• à Auteuil. Engoulevent
à II, qui la battu de loin
il rend aujourd’hui onze
M. Menier.
performance du prix du
as laisser échapper cette
probablement pas au
Prochainement, les Droits de V Homme
mmnenceront la publication d’un nou-
yeau roman :
LE REPORTER
PAR
PAUL BRULAT
C’est l’étude la plus complète qui ait
etc faite jusqu’à ce jour du journalisme
actuel. Livre audacieux et puissant, tout
grouillant de vie, vibrant de réalité, et
u s'agitent une multitude de person-
nages que chacun voudra reconnaître.
LE REPORTER
n’est pas un pamphlet, mais une œuvre
impartiale et vraie, une œuvre d histoire
contemporaine qui jette une vive lumière
sur les mœurs d’un monde ignoré du
grand public.
n’e
Au-
bien
dans
idérée
Des Moutons
DONOVAN
D‘AUJOUR!‘AU
EURS
Ouver
Qui disait donc que les généraux
appelés à comparaître devant la Cour
de cassation refuseraient de répon
dre ?
Mercier a comparu — et a parlé.
10 95
10! .
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415
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Lyon...
Nord...
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Midi...
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56
56
223
50
oisième page « LA
s la production du blé
tnt le régime qui devait
ne cinquantaine de m *
; elle n’est plus actuel 7
de te voir — quedun
moyenne du rendeis,
ait onze hectolitres; •
La conclusion est clan ,
en Italie, la sagesse et2
-nementales se sont tro,
ont été déçues par -
À *
IENCE SOCIALE •
e un bon point aus,ICe
du Pas-de-Calais, P2es
n sages, plus sages I
ris... ... seul*
iers ne sont pas les Scia-
[n point. Un deputfSeait
ait à leur tête et d’poli-
as. C’est lui, C est ce P o-
ir des programmes
Heur a prêché la mAdei-
ec les compagnies RPbles
a fait entendre les PS re-
s longtemps déjà. Y du
olution chez le dep on le
te évolution, commonde,
fuse pour tout le Trouvé
klateur assagi, qu**. che2
erver sa popula astime
tout en gagnant
isly, très fort. . cô
[faire encore réflesAjuste-
lichel qui reproche fo-
iciens socialistes mail
les et de prendre en
ables des ouvriers.
H. DAGAN:
Le général Cavaignac lui-même,
car il est né général, comme Vacher
était né assassin, le général Cavai
gnac Il a comparu — et a parlé.
Zurlinden aura comparu quand nos
lecteurs liront cet article, — et il aura
Puis, ce sera le tour du brave Cha
noine, qui, lui aussi, comparaissant,
Puis viendront Boisdeffre, Pellieux,
Gonse, qui parleront.
On les calomniait tous. Ces généraux
sont de grands bavards— par respect
pour la Loi.
Ainsi Cavaignac a tenu le crachoir,
avant-hier, trois heures le matin et
trois heures l'après-midi. La Cour,
malheureusement, n’a pas voté l’affi-
chage. Elle aura craint, sans doute,
pour av ant peu, quelque épilogue fat al,
un nouveau suicide à la Henry. Les dis-
cours de Cavaignac sont pareils à ces
pces dont Musset a dit qu’il y pend
toujours u quelque goutte de sang ».
Epees-rasoirs, dans les deux sens du
dernier mot. Cavaignac y résiste, et
' ■la, au moins, est admirable. Quelle
santé !
Mais de la santé, ils en ont tous.
Les generaux, en général , portent su-
perbement les pires défaites. Mac-
Mahon n’est pas mort de Sedan, et
Trochu n’est pas mort de Paris. Ca-
vaignac, s’il a des cauchemars où le
pectre de Henry lui chatouille les
pieds, s’en évade dans l’illusion d’ac-
amations populaires qui le sacrent
lictateur. Et, le jour venu d’expliquer
aux conseillers de la Cour suprême
lue l’innocence d’Esterhazy ne peut
faire doute pour un esprit vraiment
illilitaire, il était serein. (Attention,
t .
Seulement, tout cela, ce n’est pas
ce que je veux dire. Avec Cavaignac
n bat naturellement la campagne,
n perd le fil, non du rasoir, mais de
300 discours à soi. On laisserait croire
Iuon ne sait pas composer un ar-
"cle. Bref, on se déshonorerait comme
Il faut revenir.
■on idée était que les généraux ont
no igné, témoignent et témoigneront
vant la Cour de cassation, de leur
zent
bien connu pour la justice ci-
ls ont une autre justice, l’intel-
1 commandant Ravary n’en a
fait mystère, et, depuis qua-
-huit jours, le ci-devant colonel
neauart en est une preuve secrète-
et Vivante; mais les énergumènes
1( 7 clowns du nationalisme se fai-
’ 111 et présentaient des grands chefs,
‘ mment républicains, de notre
Oun e nutionale, une image qui les
p “S6 ait en les montrant décidés au
merpstiné silence dans leur dévoue-
n ? aux faux ou aux sottises de Par-
re de fer dominicaine.
Iintl hauts guerriers n’ont jamais eu
tis on d’opposer à la Loi le mu-
le ,4, annoncé. Bon pour Esterhazy,
ter, pmesu sur la langue. Tout l’art
puissar." Albert Clemenceau fut im-
chamel " en Cour d’assises, contre ce
parmi, qui, maintenant, voyage
traignass brumes d’Albion comme s’il
choir. 2 en France, de se laisser
gés, ilpii que les temps sont chan-
Chameau ' eusement ’. s’il voyage, le
* ay ce 1 ami de Margot, et si
ameau
même ce dernier a les raisons les plus
sérieuses pour préférer l’exil, même
sans Pays, aux baisers — peut-être
repentis, d’ailleurs — du prince d’Or
léans, des papiers pelure parleront.
Papiers sans importance pour l’émi
nent logicien Rochefort, mais qui, ce
pendant, soyez-en sûrs, représente
ront éloquemment, aux yeux des
juges, l’illustre H ulan de Schwartzkop-
peu. Un autre voyageur, du Paty de
Clam, fera défaut aussi, j’en ai peur.
S’il osait comparaître, la Cour pour-
rait le prier d’évoquer l’esprit — si
l’on peut dire — du faussaire et pro
bable traître Henry. On sait en effet
que du Paty de Clam, spirite et sata-
niste distingué, a de merveilleux
talents pour faire parler les morts!
L’interrogatoire à la suite duquel le
bouillant Allons-y se trancha les jugu
laires serait de la sorte pittoresque
ment continué par une déposition
d’outre-tombe qui ne laisserait plus à
regretter (médiocrement du reste) que
le témoignage oral du défaillant Ester-
hazy. Mais si du Paty, non moins dé
fait ant, non moins émigré, devait pri
ver la Cour et de cette déposition sur
naturelle et de la sienne propre,
« l’honneur de l’armée » — puisque
l’armée pour Drumont , Déroulède,
Millevoye, Rochefort, Alphonse Hum
bert et leur public, c’est l’Etat-Major
qui fit condamner le Juif —«l’honneur
de l’armée » aurait eu pour suffisants
défenseurs espérons-le, tous les géné
raux du prétendu complot du silence.
Billot, Mercier, Cavaignac et Cha
noine, Zurlinden et Boisdeffre, Gonse
et Pellieux, qui disait donc que, hau-
tainement, vous vous tairiez?
Qui donc vous accusait d’être des
generaux de coup d’Etat manques,
mais résolus tout de même à marquer
votre mépris du pouvoir civil et du
judiciaire en demeurant bouche close
devant ces robins de la Chambre cri
minelle !
Vous, des factieux ! Vous, refuser
de répondre ! J’en parle nègre : telle
ment la calomnie me révolte.
Pour qu’ils y viennent, beaucoup d’articles
de journaux ont été nécessaires. Il a fallu
remuer l’opinion publique, braver l’amende
et la prison. Il a fallu, surtout, qu’un homme
courageux se rencontrât — M. Brisson —
pour rétablir la suprématie compromise du
pouvoir civil sur l’armée, et pour que ces
fier-à-bras reconnussent qu’ils ne sont que
par la société civile. Elle leur délègue le
sabre. Elle peut donc mettre le nez dans les
verdicts que ces sabres ont rendus...
Que la Chambre ait renvoyé un. ministre
précisément parce qu’il avait fait cela, il n’y
a pas, je crois, de manifestation plus indu
bitable de la bêtise des députés. N’importe.
Les généraux témoignent. Ils témoignent
parce que des juges le leur ordonnent. Qui
l aurait espéré il y a six mois ?
ÉDOUARD C^NTE.
POLITIQUE
C’est aujourd’hui que M. LeProvost
de Launay doit, au Sénat, interpeller
le gouvernement sur les mesures qu’il
compte prendre pour reprimer les
insultes à l’armée.
On sait que M. Sarrien avait d jà
offert au ministre de la guerre toutes
les poursuites que les chefs croiraient
necessaires à leur honneur, mais cette
offre généreuse fut non moins géné
reusement déclinée.
Nous avons déjà dit et montré que
la presse, dans
polémiques les
drame de 1891 ont été écartés officiel
lement, éliminés, dispersés, mis en ré
forme ; les uns se sont fait justice à
eux-mémes ; les autres ont été blâmés
et renvoyés par leurs chefs. On a
allégé, autant qu’on l’a pu, cette mal
heureuse barque qui sombrait dans
la nuit.
Et cependant Dreyfus est toujours
là-bas. Picquart est toujours ici, en
prison et au secret. C’est abominable.
Nous attendons avec confiance les
conclusions de la Cour de cassation.
Mais on nous dit que la Chambre cri
minelle de la Cour souveraine peut
encore avoir besoin de trois mois pour
terminer son travail de lumière et de
vérité. C’est une situation intolérable.
Car, si la vérité n’a pas encore été offi
ciellement démontrée pour la chambre
criminelle, l’affreuse illégalité de 1891
remplit le monde de son évidence. Et
nous restons toujours dans cette situa-
lion, exposés à tous les accidents, assis
à découvert sur ces décombres, dans
cette fange, avec les spectres du crime
rodant autour de nous dans l’inconnu!
Et on nous dit que nous en avons en
core peut-être pour trois mois? Et
on demande au Sénat des poursuites
contre les citoyens qui ne surveillent
pas d’assez près les expressions de
leur indignation? Et on croit que ceci
est un gouvernement, une République
ordonnée, une société habitable ?
HECTOR DEPASSE
un regard plus franc que le plus vilain des
députés. Et puis, ajouta-t-il en passant la
main dans les cheveux du reporter fort bien
habillé du journal le Gaulois^ qu'il recon
duisit jusqu’à la porte, je suis l’homme de
Dieu, moi, et Drumont n’est que l’homme des
jésuites. •
Louis VAUXCELLES.
ALERTE NAVALE
champs de bataille; mais quand la Loi
se dresse devant eux, la Loi qu’ils ai
ment et vénèrent, ces tiers mais pieux
soldats delà République sont des mou
tons.
LÉOPOLD LACOUR.
Les DOITS DE L’AAOSASAE publie
rout demain P’artiele de
JEAN AJALEERT
LIBRES PROPOS
ILS Y VIENNENT
Quel contraste entre les généraux qui
allaient, cités par M. Zola, témoigner en cour
d’assises et les généraux qui aujourd’hui
vont témoigner devant la Cour de cassation !
Ils apparaissaient, flambant neufs en leur uni
forme, entourés d’officiers, tiers d’avoir pour
eux la foule, conscients que sur leurs nas se
levait une émotion patriotique, croqués par
des dessinateurs, pris au passage par des
photographes.
Ils arrivaient à la barre. Aux questions de
la partie adverse ils répondaient qu'ils ne
répondaient pas. Ils avaient leurs secrets,
secrets patriotiques ! Leur devoir était de 1c
garder. Ou s’ils répondaient, c’était pour
dire que leur justice, leur mystérieuse justice,
égalait toutes les justices du monde : « Notre
justice vaut la vôtre » s'écriait l'un d’eux. Et
pour mieux le prouver, i s condamnaient à
mort, quelques jours après, un pauvre diable
d'artilleur qui avait trop bu. À mortl tout
simplement.
El qu'ils se gonflaient de ces choses, par
eux seulement connues! Leur maintien sem
blait dire à ceux que l'anxiété de savoir me
nait là : « Vous aurez beau vous évertuer.
Vous ne saurez rien. Bibi sait tout. Mais
Bibi sait à quel silence sa patrie l’oblige. «
Et ils faisaient demi-tour. Et ils tournaient
les talons, disciplinés dans le dédain et dans
le mépris. Comme le romain antique, ils
tenaient dans les plis de leur manteau la
paix ou la guerre. Aux jurés, marchands de
cassonnade, ferblantiers, intelligences de la
France, ils disaient : * Choisissez !» Les
jurés choisissaient la paix, parbleu ?
Maintenant, voycz-les : Mercier, Billot,
Zurlinden, Chanoine, et Cavaignac,que nous
rangerons dans les généraux parce que ça
lui fait tant de plaisir. Voycz-les. C'est en
tenue civile qu’ils arrivent au Palais de jus
tice. Plus d’esbrouffe. Plus de foule et plus
de photographes. Ils ne viennent plus sauver
la patrie? Ils ont quitté cette allure insolente
qu’ils gardaient pour dire : « L’amour de la
patrie m’interdit toute explication ». Cet
amour a si bien diminué que le général
Mercier a témoigné de une heure à cinq
heures de l’après-midi. Quatre heures du
rant, entendez-vous? quatre heures durant.
Et Billot n’est pas moins loquace et les au
tres videront eux aussi leur sac jusqu’au
fond.
Ç’est cependant la justice civile qu’ils ont
devant eux, cette justice civile qu’ils mépri
saient tant. Les armes cèdent donc à la toge.
plus vives, n’avait jamais insulté l’ar-
mée; que cette pensée n’avait jamais
pu venir à personne ; que si, cepen
dant, certaines formes de style étaient
considérées comme insultantes pour
l’armée en général, on en trouverait
dans la presse antire visionniste,
tout autant, et peut-être plus que
dans la presse révisionniste ; que
si, enfin, on voulait entrer dans cette
voie, on devrait protéger, avec l’hon
neur de l’armée, l’honneur de la ma
gistrature, et aviser aux moyens d’em-
pocher que les membres de la Cour de
cassation ne soient traités journelle
ment de vendus, de traîtres et de mi
sérables.
Mais la question qui s’agite depuis
plus d’un an, dans cette République
démocratique et parlementaire, au
milieu d’une telle confusion des es
prits, d’une telle abdication des pou
voirs publics, ce n’est pas la question
I des attaques de la presse contre l’ar
mée, la magistrature, le président le
la République ou les autres institu
tions ; c’est la question du rétablisse
ment des lois et de la réparation d’une
grande iniquité ou erreur judiciaire !
Il ne s’agit pas de la liberté de la
presse : il s’agit de la régularité de la
justice. Ce ne sont pas les abus de la
publicité qui ont troublé le pays et les
consciences : ce sont les abus et les
manœuvres de certaines autorités mi
litaires et le jugement, moralement
détruit et renversé par la base, d’un
certain conseil de guerre.
Nous demandons la justice, nous
demandons la vérité : Voilà la ques
tion. Commençons par la résoudre,
nous parlerons ensuite, si vous le vou
lez, de la liberté et des licences de la
presse. Pour le moment, — et depuis
si longtemps! — il s’agit des licences
de certaine justice militaire, et, si
celles-ci avaient été réprimées et cor
rigées d’abord, comme on l’aurait fait
dans toute autre période vraiment lé
gale de la République constitution
nelle, on n’aurait pas vu ces empor
tements de la presse qui n’auraient
pas eu occasion de se produire.
Il ne faut donc pas intervertir
l’ordre des questions. Faites-nous
d’abord justice. Nous sommes tous
blessés et opprimés par une condam
nation injuste, irrégulière, illégale,
qui, depuis quatre ans tout à l’heure,
est maintenue contre nos réclama
tions les plus fondées. Faites-nous
d’abord justice. Voilà la question pre
mière, essentielle et capitale. Nous
parlerons ensuite de la presse, de ses
droits et de ses devoirs.
Mais si les devoirs les plus impor
tants de la République et de l’Etat
sont laissés si longtemps en souf
france, sur quoi vous appuyez-vous
pour nous rappeler les nôtres ?
On a d’abord demande justice avec
réserve, avec modération, avec incer
titude, avec douceur: on n’avait que
le soupçon de la faute commise. Puis
on en a eu la démonstration
la
tice
et
certitude. On a demandé jus-
avec plus
de force. Et à
mesure que l’évidence se manifes
tait et que les semaines et les mois se
suivaient dans cet état d’iniquité re
connu et maintenu quand même,
alors les réclamations se sont faites
toujours plus vives, plus âpres, plus
véhémentes !
Presque tous les acteurs du sombre
A la suite d’une lettre du baron Le
pic publiée dans le Gaulois du 6 no
vembre, M. Le Pic (Léon Picard),
répondit dans les Droits de l'Homme
du 7 novembre, par un entrefilet
dont les termes parurent injurieux au
baron Lepic.
Celui-ci choisit pour témoins MM.
Napoléon Magne, député, et le baron
de Bourgoing, qui furent mis en rap
port avec MM. Pierre Quillard et Léo
pold Lacour.
Ces messieurs, après de longs pour
parlers, ayant recherché de la façon
la plus sérieuse tous les moyens de
conciliation, ont reconnu qu’une ren
contre était inévitable.
Elle aura lieu à l’épée, aux environs
de Paris, le 9 novembre, dans l’apres-
midi.
Le combat cessera lorsque l’un des
adversaires sera reconnu par les mé
decins comme étant dans un état d’in-
fériorité marquée.
Fait double à Paris, le 8 novembre 1808.
Bon P. DE BOURGOING.
Que se passe-t-il dans notre marine?
On sait que M. Edouard Lockroy, minis
tre de la marine, a coutume de recevoir le
mercredi. Or, hier, mercredi, il n'a reçu
personne. Mais il avait reçu l’avant-veille
certaines dépêches chiffrées, voire certaine
communication du quai d'Orsay, lesquelles
avaientsuscitéparmisonentourage une vive
effervescence. Et plutôt que de recevoir dans
la matinée d’hier des visiteurs profanes, il a
réuni au ministère un véritable conseil
auquel assistaient la plupart de nos ami
raux, convoqués à limproviste, notam
ment l'amiral Gervais, M. Sallandrouze de
Lamornaix, commandant de l’escadre du
Nord, le préfet maritime de Brest et l'ami-
ral Fournier, commandant de l'escadre de
la Méditerranée, lequel, arrivé de Toulon
hier matin, a regagné son poste par le der
nier rapide du soir. •
Nous croyons savoir que, dans ce conseil,
l'on s'est occupé non point des réformes a
apporter dans l’organisation de la marine
et qui tiennent au programme de réfection
navale que M. Edouard Lockroy a le des
sein de réaliser, mais bien, plutôt, de la
situation présente et des mesures à prendre
d'urgence.
On y a discuté et adopté certaines for
mations de combat en vue de circonstances
déterminées de défensive ou d’offensive
Des résolutions précises ont été prises sous
ce rapport, à la suite desquelles on va pro
céder à des armements aussi rapides que
possible. Trente bâtiments de réserve
vont être mis en état de prendre la mer dès
maintenant. Le problème de la défense de
nos côtes paraît heureusement résolu. La
Manche et la Méditerranée semblent assu
rées contre toute surprise.
Une note officieuse de l'agence Havas
dément, il est vrai, que l'escadre de la
Mediterranée doit appareiller immédiate
ment. Mais il n'en est pas moins vrai que
l'on tient à parer immédiatement a quel-
que surprise possible et répondre à une
alerte. De tout quoi l'on ne peut que féli
citer la vigilance patriotique de M.Edouard
Lockroy.
Est-ce a dire qu’un danger pressant nous
menace ? On sait que l'Angleterre continue
ses armements et que ses arsenaux mari
times demeurent en pleine activité. Mais,
dans son discours d’hier, au Guild-Hall,
lord Salisbury a fourni «les déclarations
plutôt rassurantes, affirmant que l’on ne
pouvait cesser brusquement ce que l’on
avait commencé, mais en témoignant «les
dispositions aujourd’hui pacifiques de 1 An-
gleterre, en présence de l'attitude de la
Fi ance.
Donc, il n’y a point péril en la demeure.
Mais on saura gré à M. Edouard Lockroy
de s’être souvenu de cet adage : Si vis pa-
cem para ballum!
tendus Français, qui prétendent représente!
à eux seuls la vraie France, parce qu’il
perpétuent contre la France moderne, les tra
ditions de cette Eglise cosmopolite dont le
souverain est étranger à tous les peuples,
ces français associent, en une même haine,
la Renaissance, la Réforme, le dix-huitième
siècle et la Révolution. Repondons-leur en
unissant dans la même indissoluble ligue la
Révolution, le dix-huitième siècle, la Ré
forme, la Renaissance, et toutes les énergies,
encoie éparses que suscite chez tous les
peuples l’espérance de l’universelle et inté
grale émancipation. — Reprenons le cri de
Voltaire : Ecrasons l’infâme ! et ajoutons-y
celui d’Edgar Quinet : il faut etouffer l’Eglise
dans la boue. — Et cette boue, c’est elle-
meme qui l'a faite, de tout le sang qu’elle a
versé...
Car, ccs incessantes hérésies, émeutes
et révoltes qui constamment secouent notre
histoire, c’est l’instinct de l’humanité nou
velle qui a fait explosion. Sous quelque
forme, pour quelque motif, dans quelques
circonstances qu’aient éclaté ces protesta
tions et ces revendications, ce n’est toujours
en somme que de la liberté qu’il s’agit. La
terreur du coup d’Etat perpétuel institué
contre la Liberté par l’Eglise et sa complice
la Monarchie n’a triomphé constamment que
pour une lutte constamment recommencée.
— Tous les suppliciés, tous les martyrs
de l'Eglise et de la Monarchie sont tous en-
semble, notre tradition. La succession de
leurs défaites marque les étapes qui nous
mèneront à la victoire définitive. Nous leur
devons à tous également la même reconnais
sance : et c’est notre devoir non seulement
de nous souvenir — mais de ranimer en
nous tous les atavismes des dolents et des
vaincus pour leurs luttes à continuer ou à re
prendre.
L. XAVIER DE RICARD.
Ul DisCOUrs de lord Salisbury
M. H.
PIERRE QUILLARD.
Léopold LACOUR.
URONIQUE
Conformément au procès-verbal ci-
dessus, la rencontre a eu lieu à Saint-
Cloud, à trois heures.
A la première reprise, le baron Le
pic a été atteint d’une blessure for
mant plaie en séton, de trois centimè
tres dans la région de l’aisselle droite.
Cette blessure le mettant, de l’avis
des médecins, dans un état d’infério
rité absolue, le combat a été arrêté.
Fait double à Saint-Cloud, le 9 novem
bre 1808.
Bon P. DE BOURGOING.
N. Magne.
PIERRE QUILL. RD.
LÉOPOLD LACOUR.
Nouvelles doléances de M. Vacher
Nul n’ignore avec quelle paternelle sollici
tude M. d’Antigny renseigne la clientèle infi
niment aristocratique du Gaulois. Ces gen-
tilshommes savent tous aujourd'hui que le
traître Picquart a décalqué le bordereau.
Soucieux de rester le premier informateur de
France, — dussent les fonds secrets de la
guerre et la fortune personnelle de M. de
Pellieux y passer jusqu’au dernier décime —
le journal arthuro-esterhazyen a dépêché un
de ses reporters les plus élégants à M. Vacher
pour lui demander ce qu’il pense du magis
tral dessin d’Anquetin Voici quelle a été en
substance la réponse de f nfortunée victime
des bergères : « Je suis furieux contre cet
Anquetin et ce d’Axa. Avant de rendre à
Dieu — de qui seul je relevé — mon âme
sentimentale et mystique, je compte poursui
vre en diffamation ce d’Axa et ce Zo d’An-
quetin. M. Judct poursuit bien, poursuivit
M Vacher, pourquoi ne poursuivrais-je pas,
à l'instar de M Judet? Je suis moins com
promis que lui. — D’ailleurs, qu’on dise
de moi ce qu’on voudra : Le Syndicat
a dépensé trente-sept milliards pour faire
croire à la France abusée que j'avais violé
des pastourelles. Peu importe. Qu’on me
traite d’assassin, soit. Mais je ne veux pas —
et M. Vacher, secouant le fashionable inter
viewer par son gilet au sixième bouton non
boutonné, prononça ces paroles avec une
sombre énergie — je ne veux pas qu’on
m’assimile au monomane immonde de la
Libre Parole — ignorez-vous donc que Dei-
hier reculerait de dégoût plutôt que d’exé
cuter cet être ? Je ne suis pas sociologue,
n’est-ce pas ? Je porte bonnet en poil de chè
vre et non le feutre gris. Je crois, sans me
flatter, posséder un physique plus avantageux.
LA SAINTE LIGUE
Il y a dans la pièce de M. Pierre Loti un
personnage absolument faux quoiqu’il ail
peut-être existe, et j’en doute. C’est ce prê
tre philosophe qui condamne la révocation
de l’Edit de Nantes. Elle fut au contraire non
seulement accueillie, mais demandée, mais
préparée avec une abominable persévérance
par toute l’Fglise catholique ; c’est presque
mentir à l’histoire que de présenter un prêtre
de celte exception en un drame dont toute
l’action est déterminée par ce décret qui va
lut à Louis XIV le titre magnifique de Cons
tantin et de restaurateur de l’Eglise. Mais,
pourtant, ce drame, timide, ou plutôt timoré,
— il y a une nuance — nous rendra peut-
être le service de nous ramener à cette tra
gique période, ou nous avons tant à appren
dre ou plutôt à réapprendre : et la première
de ces leçons, que nous avens, en ces der
niers temps, si malencontreusement oubliée;
qu’on ne pactise pas avec l’Eglise, que toute
confiance en elle est une imbécile duperie,
et que la liberté lui est intolérable.
Il faut reprendre la démonstration de cette
essentielle vérité, par Uhistoire, par le ro
man, par le drame, par tous les moyens de
propagande : il faut recommencer l’œuvre
de nos devanciers, interrompue par quelque
génération de volonté virile ou sans éduca-
ti .n civique, et, par dessus elle, nous ratta
cher à la grande tradition du siècle qui, n’en
déplaise a nos prétendus nationalistes, fut
le vrai siècle fiançais, c’est-à-dire le dix-
huitième siècle.
Il tant évoquer contre la vieille Eglise,
qui menace de redevenir persécutrice comme
elle l’a toujours été, toutes ses victimes, tous
ses martyrs sans distinction d’époque, d’opi
nions et de sectes ? Ils sont tous nos confra
ternels associés contre la même tyrannie.
Toute âme en lutte contre l’Eglise, pour
quelqu’idée et en quelque lieu et en quelque
temps que ce soit, — celle âme est notre
contemporaine, notre alliée, — la sœur in
défectible de toutes les âmes qui continuent
la même lutte. Et nos ennemis, les sinistres
AU BANQUET DU LO33 MAIRE. - LORD SALISBURY ET
LA GUERRE. — LA QUESTION D'ÉGYPTE - LA
CONFÉRENCE CONTRE LES ANARCHISTES- - LE
CONCERT EUROPÉEN. - MENACES ANGLAISES.
Lord Salisbury a pris la parole, hier, au
banquet du lord Maire. Ces agapes tradi-
tionnelles empruntaient cette année un
intérêt tout particulier aux circonstances
du moment. Environ 850 personnes y assis
taient.
Le chef du cabinet anglais a tenu à pro
fiter de l’occasion pour tirer de la victoire
diplomatique qu'il vient de remporter le
plus grand profit pour sa politique, si atta
quée il y a quelque temps encore
Au cours «le sa harangue il a laissé échap
per cet aveu * que les affirmations prodi
guées à profusion par les journaux des
deux cotes de la Manche firent croire an
monde que la guerre était peut-être plus
proche qu'elle ne l’était en réalité. »
Voilà qui fera réfléchir ceux qui se sont,
un peu trop vite pris de la peur de la
guerre en France.
Parlant des préparatifs belliqueux de l’An.
gleterre, le premier ministre a dit :
— Nous avons eu à considérer tout récem-
ment la question d’une guerre européenne, non
pas a une distance très rapprochée, mais en
tout cas avec l’attention profonde de gens in
téress és. La chose a tourné heureusement , il a
semblé possible, à un moment, qu'il en serait
autrement, mais le grand jugement et le grand
bon sens montrés par le gouvernement fran
çais dans ces circonstances d • difficultés peu
h ibituelles ont délivré, je crois, l’Europe d’une
tempéte très dangereuse et très menaçante.
Ces considérations et beaucoup d'autres que
vous devinez aisément, ont amen
nement de Sa Majesté à la nécessite
des précautions suffisantes pour
pris au dépourvu si un danger ven
sur nous. Ces pré cautions ont été
oui
i “ fondre
prises avec
grande promptitude et efficacement, je crois
qu’elles méritent les plus grands éloges.
Mais la nécessité qui le.-» a fait prendre, eu
tout au moins la nécessité immé liate, a main
tenant disparu.
On a éprouvé quelque surprise des deux
«’otés de la Manche que toutes les prépara
tions n’aient pas soudainement cessé.
Vous ne pouvez pas mettre fin, eu quelques
instants, a toute» les mesures de précaution
que la proximité d'un danger présumé pou
vait avoir fait naître; et parce qu: ces me
sures de précaution n'ont pas été immédiate-
ment arrêtées, il ne faut pas croire que le
motif qui les avait fait prendre a l'origine
existe encore.
Abordant ensuite la question égyptienne,
lord Salisbury déclare avec le plus grand
sans-gêne «pie l'Angleterre est en Égypte
et doit y rester :
Beaucoup de déductions ont été faites k
cause de l’activité des préparatifs, elles ont
été assez exagérées. Cependant on déploie une
certaine activité dans nos arsenaux. On nous
a prêté beaucoup d'intentions : les uns 'lisent
que nous voulons nous emparer de la Syrie;
d'autres que c'est la Crète que nous voulons
prendre; d'autres, enfin, croient que nous
avons l’intention de déclarer notre protec
torat sur l’Egypte. (Applaudissements pro
longés.)
Si quelques-uns de ceux qui m’entendent
étaient à la tête des affaires, je vois claire-
ment comment ils agiraient (rires) , mais j'ai
le regret de leur dire que, pour le moment, je
pirations.
Je ne dis
nous
amenés par
revenants du siècle de
massacres et d’in-
quisitions qui volètent en notre crépus-
cule de siècle comme
sou-
ris sortant des ruines, ont conscience —
comme il faut que nous Payions nous-me-
mes — de cette solidarité qui unit en un seul
parti, en une unique famille, tous ceux qui, à
un titre quelconque, ont été poui suivis, con
damnés, torturés, massacrés par la vieille
abominable et impitoyable Eglise. Ces pré-
d’autres à une position que nous n’occupons
pas actuellement, que je ne m’avoniurerais
pas à prophétiser ce qui aurait lieu. mais nous
sommes très bien, nous sommes très .satis
fait de l’état de choses qui existe actuelle ment.
Nous ne pensons pas qu’aucune rai on soit
survenue pour essayer de modifier actuelle
ment cet état de choses pour ce qui nous con
cerne.
Je ne dis pas qu’il est absolument coof rta-
ble. je ne dis pas que l’occasion de froissement
ne se produise pas; mais je dis, après avoir
regardé tout autour de nous et considéré
l’opinion des autres peuples, aussi bien que
celle du peuple anglais, je dis que nous
croyons pouvoir très raisonnablement rester
pour le présent dans i’état de choses qui
existe maintenant.
Ne croyez pas cependant que je veuille mro
que je considère les événements des ti olsgr.
nières années comme n’ayant pas eu <1 ses
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