Titre : Les Droits de l'homme / fondateur Henri Deloncle
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-09-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759074m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 septembre 1898 26 septembre 1898
Description : 1898/09/26 (A1,N259). 1898/09/26 (A1,N259).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6817443q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5700
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2016
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Ordre et progris par la Révolution Française
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Dernier
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iBONNEMENTS
PARIS
1 an
6 mois
3 mois .••••••'
10 -
5 50 1 3 mois
FRANCE ET ALGÉRIE
1 an 29
6 mois ‘A
TRIBUNE
Dans la Rue
Le 2 juin 1818, au plus fort de
"insurrection sauvagement réprimée
par le général Eugène Cavaignac, un
représentant du peuple proposa à ses
collègues de l’Assemblée nationale de
dé scendre dans la rue et de s’interpo
ser entre les ouvriers qu’on massa-
crait et les troupes de l’ordre. Aussi-
lût, de la tourbe des parlementaires,
dans
V(
rc
ÉTRANGER et union postale
l an ...
6 mois.
3 mois.
35
18
10
REDACTION ET ADMINISTRATION
142 — Rue Montmartre
142
Les annonces sont reçues chez MM. Lagrange, Cerf et Cio
6. Place de la Bourse, 6. et aux Bureaux du Journal
LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS NE SONT PAS RENDUS
TÉLÉPHONE N’ 101.87
de terreur sur leurs bancs, un
I cri s’éleva, un cri de lâcheté et
dément ; les pleutres s’exclame-
: « Nous ne voulons pas aller
la rue! Nous ne voulons pas
lans la rue I » Et par peur de
trouver en contact avec la foule,
héroïques prédécesseurs de Mille-
ve et de M. Brisson laissèrent, sans
nords, égorger et fusiller le peuple
Ces gen
naturelle de
comme Panurg
peur des coup-
là ont une appréhension
a colère nationale,
avait instinctivement
il ne serait pas mau-
vais de leur montrer, un jour pro-
chain, a eux, à Félix Faure, aux mi-
nistres qui font assassiner la Répu
blique par les généraux de coup
d'Etat que la rue n’est pas avec eux.
t, (
deux réunions de
I cette semaine à la salle d’Arras et à
I la salle Chayne, a émis le premier l’idée
d'une fête civique qui ferait trembler
I nos maîtres. Avant que les incapables
I et les impuissants aient permis aux
I audacieux bandits de l’Etat-Major et
I de l'Elysée de commettre les suprêmes
I attentats, il voudrait que, pacifique-
ment d'abord, la douleur et l'indigna-
tion du peuple se manifestassent par
un jour de chômage funèbre, pour cc-
I ki rer le deuil de la patrie et affirmer,
I malgré tout, l’espoir que la Justice et
I la Vérité auront leur revanche.
Il faut que ce jour-là soit un jour
de solidarité nationale, de repentir et
d'energie et que, sortis des ateliers où
il- peinent, les ouvriers de Paris s’u-
reste
nt à ceux des bourgeois qui ont
eu de cœur et, par groupes nom-
x, sur les boulevards et sur les
:s publiques, attestent qu’ils sont
> à défendre avec nous le peu qui
de nos libertés et de nos droits.
Il est grand temps que le peuple
signifie a ses mauvais bergers qu’en
voilà assez et qu’il faut que cela cesse.
Il y a trop de mois et de semaines
qu’il se fait par inertie et par indiffé-
relire complice de crimes sans nom et
il faut qu’il comprenne enfin la né-
cessité de faire entendre à la caste
militaire et religieuse et aux pantins
ridicules et criminels dont elle tire les
S qu il n’en tolérera pas davan-
une honte pour la nation qui
onne, de subir qu’on la des-
a la face du monde et nous
devrons désespérer de ce pays,
accès de fureur n’en réveille pas enfin
si un
ame, encore endormie après tant
«attentats. - ■
U est malsain, il est mortel qu’on
nsoit venu à considérer comme nor-
al es, légitimes et même héroïques
es suprêmes infamies. Tous les Fran-
tals, capables de raisonner, savent
due de leur consentement et en leur
nom un innocent a été condamné par
“3 Juges militaires et expie à file du
able la trahison commise par un
autre.
s savent que le général Mercier a
s mmis une forfaiture et que Méline,
Ulot, Cavaignac, Zurlinden et proba-
sent aussi le général Chanoine
al désormais complices de cette for-
ure qu’ils ont couverte et couvri-
"'û contre les justes représailles.
, S Savent à n’en plus douter, de-
(l a mort d'Henry et par le silence
de I Paty de Clam, que les bureaux
s Etat-Major sont peuplés de faus-
‘dires et de fous criminels.
u veut que les révélations appor-
» presque heure par heure, ne
- que rendre plus audacieux et
S insolents les représentants em-
cpaches et emplumés de l’armée de
p entz, et que si l’on n’y met ordre,
a qart, poursuivi par leur impla-
e haine, sera envoyé au bagne
- avoir servi la Vérité et la Justice.
inb) savent que Félix Faure, vaniteux
r" " Cl e, s’est associé à la bande qui
a eJ * perd la France, par une sor-
ges ambition et pour ne pas désobli-
N a racaille antisémite et nationa-
■ dont il redoute les aboiements.
"S savent cela et après 1793, après
1830, 1818 et 1871, ces fils dégénérés
ne se souviennent plus des aïeux et
semblent se ruer allègrement vers la
servitude.
Il faut qu’ils se reprennent enfin et
que le jour de deuil national proposé
par Cyvoct soit aussi un jour d’espé
rance et de libération.
PIERRE QUILLARD.
Les DROITS DE L’HOMME publie
ront demain Particle de
PIERRE BERTRAND
POUR L’HONNEUR
[.es dépêches de ce matin nous appor
tent la nouvelle d'un drame épouvanta
ble qui s'est passé, avant-hier, dans les
bureaux de la rédaction d'un de nos plus
estimables confrères de Hudapcsih.
Mme Clara Ward, l'ex-princesse de
Chimay, a fait inopinément irruption
dans une salle oti quelques rédacteurs
étaient paisiblement occupés à finir leur
copie et, tirant un revolver de sa poche,
elle a brûlé la cervelle au chef du service
des sports qui se trouvait, par hasard, le
plus près d'elle.
Notre malheureux confrère est mort à
l'instant même, sans avoir pu proférer
une parole.
Conduite au bureau de la police, Mme
Clara Ward a déclaré qu'elle était fati
guée de, voir son honneur et celui de
l'homme qu'elle nourrissait, livrés chaque
jour en pâture à la malignité publique
par une presse de scandales : cette inces
sante publicité donnée à ses amours pou
vait causer le plus grand tort à elle, à
son aimé, à toute sa famille, et pour m et
tre une bonne fois un terme a tout ce
bruit mené autour de sa personne, elle
ai ait imaginé de faire sauter la cervelle
au premier journaliste qui se trouverait
en face de son revolver.
Le chef de la police, ému jusqu'aux
larmes, ordonna la mise en liberté immé
diate de cette charmante personne et
prescrivit qu'on jetât à la voirie le ca
davre de son indigne victime.
Une dernière émotion était encore ré-
ser/ce aux assistants. Au moment où
l'héroïne franchissait la porte du poste,
elle se trouva en face de JL Rtgo, ac
couru au bruit de l'aventure, Ixs deux
amants se jetèrent en sanglotant d ins les
bras l'un de l'autre.
— Tu m'as rendu l'honneur! s'écria
M. fligo, en la pressant sur son cœur.
— Ne me remercie pas, dit fièrement
Mme Clara Ward ; ton honneur est le
mien.
Voici que Ta Gazette de Cologne et le
Rcrliner Tageblatt déclarent savoir de
source autorisée : que le « Petit Bleu d
dont on a publié le texte n’est pas
un faux. Il n’a pas été écrit par le
colonel de Schwarzkoppen, mais
par l’agent secret de l’ambassade
d’Allemagne, qui servait d’inter
médiaire à l’attaché militaire alle
mand dans ses rapports avec les
espions.
D’autre part, le National Zeitung
écrit au sujet de ces mêmes inci
dents :
On n’a jamais contesté, en Alle
magne, que le colonel de Schwartz-
koppen ait eu des rapports avec
Esterhazy. C’est la mission des
attachés militaires d’accepter les
renseignements offerts par des
officiers comme Esterhazy.
Le colonel de Schwarzkoppen a
eu en réalité, avec Esterhazy, les
rapports que comportait sa mis
sion.
Enfin M. Couybeare, professeur à l'Uni-
versité d'Oxford, a déclaré dans une let
tre au Daily Chronicle que le « Petit
Bleu » était de Schwartzkoppen lui-
même.
Au moment de l’envoyer, l’attaché alle
mand se ravisa, il le déchira et en jeta
les débris au panier.
Le concierge du colonel, un Alsacien,
apporta les morceaux au bureau des ren
seignements, où ils furent remis au lieu
tenant-colonel Picquart.
Ce fut le même concierge qui inter
cepta et remit aux autorités militaires le
bordereau adressé par Esterhazy à M. de
Schwartzkoppen.
Que ce soit un agent du colonel de
Schwartzkoppen ou le colonel lui-même
qui ait étrit le « Petit Bleu », cela n’a pas
grande importance. Le principal, c’est
qu'il n’est pas du colonel Picquart.
Moins de cinq minutes après, M. Périvier
regagnait sa voiture sans avoir été reçu.
— Si vous attendez le ministre, dit-il aux
journalistes qui stationnaient devant la porte,
vous risquez fort d’attendre longtemps; il est
en conférence et je n’ai pas même obtenu
qu’on lui fit passer ma carte. Il est vrai que
l’huissier de service parait devenu sourd et
aveugle; depuis que je ne suis plus rien, il ne
me reconnaît pas.
Nous ajouterons que l’huissier s’est méfié
des fâcheuses connaissances, voilà touti
**
MANIFESTATION REPUBLICAINE
(De cette pauvre épave de Rochefort) :
« D’ailleurs, pour être fixé, vous n’avez
qu’à regarder quels sont ceux qui s’opposent
à la convocation des Chambres. Ce sont les
juifs et les faux démocrates qui, jadis, par
laient à tout propos du gouvernement du
pays par le pays ; ce sont ceux qui traînent
l’armée dans la boue. »
il y a tout juste 21 énergumènes qui ré
clament cette convocation de pelés et de
dus.
Nous ne supposions point qu’il y eut
députés juifs au Parlement.
On s’instruit à tout âge !
* *
DES NOUVELLES D'ANDRÉE
Cette fois, si elles sont fausses, elles ne
ton-
sont
LE PIC.
LA LEGION D’HONNEUR
le conseil de l’Ordre de la 1
neur contre M.
Joseph Reinach
Presse usé cite à
Emile Zola
voici M.
es prises par
ègion d’hon-
et contre M.
Francis de
comparoir pour répon-
dre de sa conduite et de ses senti
ments.
M. Ranc dit à ce propos dans le Ra
dical :
Il me souvient qu’en 1818 un représen
tant du peuple, c’était, je crois, le malheu
reux Clément Thomas, proposa la suppres
sion de la Légion d’honneur et se permit
de dire que le ruban rouge n était qu’un
hochet de la vanité. Tous les porteurs de
ce ruban se mirent en ébullition. M. Clé
ment Thomas fut violemment attaqué et
on le traita de
» ; mais
personne n’eut l’idée saugrenue de pré-
tendre que, pour parler ainsi, il avait
manqué à l’honneur.
Depuis, nous avons fait du chemin. Si
cela continue, il faudra, sous peine d'être
disqualifié, s’incliner respectueusement et
obligatoirement devant les glorieux insignes
du Mérite agricole.
M. Camille Pelletan dit dans la Dépê
che :
Déjà notre manie des décorations a sou
vent prêté à la critique, et l’on a raillé plus
d’une fois l’habitude française de vouloir
mettre un bout de ruban sur ses vêtements
pour indiquer son mérite aux passants.
Mais si les décorations civiles servaient de
prétexte pour créer une sorte de congréga
tion de censure et de flétrissure prétendant
exercer ses pouvoirs sur la presse, sur les
lettres, sur la politique, le reste du monde
serait autorisé à croire que la France a
perdu la raison. Aucun régime n’a jamais
eu d’institution pareille.
Ah! si les journalistes, les hommes de
lettres, les écrivains, les artistes prenaient
une fois le bon parti de ne plus s’affubler
de ce ruban, quel profit de dignité et
d’honneur ce serait pour la presse, pour
les lettres et pour les arts!
ta Auteurs du ■ Petil Bleu •
Nous croyons utile de remettre sous
les yeux de nos lecteurs les révélations
des journaux étrangers, sur l’auteur du
« Petit Bleu », en réponse à l’accusation
inepte que le? faussaires de l’Etat-Major
ont osé porier contre le colonel Pic
quart :
LA SITUATION
assurément pas banales.
C’est le « Philosophical Journal », organe
spirite américain qui nous les donne :
L’audacieux explorateur est un spirite con
vaincu, paraît-il. Avant de partir, il avait ini
tié aux mystères du spiritisme sa cousine,
Mme Leege, présentement médium à Brin-
ghampton, près New-York. Cette dame as
sure que son parent est vivant et voici sur
quoi elle appuie sa certitude :
Une nuit, elle fut réveillée par un « spec
tre à face humaine » qui lui enjoignit de la
suivre et lui fit traverser, à vol d’oiseau, des
mers et des continents pour aboutir à un
océan où s’avance un promontoire glacé. L’é
toile polaire brille au-dessus de sa tête.
Sur ce promontoire, elle aperçoit une tente,
faite de débris d’aérostat, qui abrite des hom
mes se chauffant autour d’un feu et en les
quels elle reconnaît Andrée et ses compa
gnons.
Après cette constatation, le spectre recon
duit Mme Leege chez elle, par le même che
min.
Le trouble de l’opinion publique est
extrême. La situation est tendue à se
rompre
M. Sarrien ont
journée pour sa
Brisson, M. Bourgeo
encore une dernière
uver la liberté et les
lois dans cette
malheureuse répu-
blique !
Il fallait décider, il y a dix-huit
mois, la révision légale d’un procès
qui déjà éclatait de lui-même par les
iniquités dont il était plein.
Il fallait décider au moins cette ré
vision, lorsque le cabinet Brisson
s’est formé.
Il fallait la décider lorsque le cabi
net Brisson s’est reformé, après le dé
part. de M. Cavaignac.
Il fallait la décider lorsque le cabi
net s’est de nouveau reforme, après
le départ de M. le general Zurlinden.
Il fallait la décider samedi lorsque
les ministres ont tenu conseil, après
le coup de tête des généraux et l’arri
vée à Paris des dépêches de l’étran-
Demain, c’est le dernier sursis que
vous accorde la fortune; elle a été
vraiment d’une indulgence inépuisa
ble pour vous et pour la République!
Pour quelques heures encore, mon-
sieur Brisson, vous portez dans vos
mains la liberté, les Lois, la paix ci
vile et la concorde patriotique de nos
armées.
O Etat-Major, pour sauver quelques
membres gangrenés et un bureau
pourri, que faites-vous de l’armée de
la France ?
Et vous, ministres, dépositaires de
l’unité du droit français, que faites-
vous, qu’allez-vous faire de la Répu
blique demain ?
HECTOR DEPASSE
ECHOS
BILLET DOUX
A M.le general Davoust (fils d’Auerestædt
Vous avez dû, monsieur, être bien désolé
quand votre secrétaire général vous apporta, à
signer, le papier que vous avez adressé à
M. de Pressensé.
Vous estimez Zola comme écrivain, nous le
savons ; vous estimez Pressensé comme homme,
nous le savons aussi, et des imbéciles forcent
votre grandeur à vous séparer de ceux-là seuls
qui jettent un peu d'éclat sur la grisaille de
l'Ordre.
A qui donc avez-vous dit, l'autre soir, en un
dincr d'amis — à la campagne — où vous vil
légiaturez :
— Le déshonneur pour nous, c'est d’être
poussés à sévir contre des hommes, tandis que
l'un nous Jorce à conserver des gredins.—R. D.
*
Avant-hier soir, à dix heures vingt, il en
est arrivé une cruelle à M. le Premier Prési
dent Pcrivier (P. P. P. comme l'appellent les
farceurs).
Comme on a mis à pied ce magistrat intè
gre qui « serre la vis aux prévenus avant que
de les entendre, il s’en fut rendre sa visite d’a
dieu à M. le ministre de la Justice.
UN PA RI
A Mulhouse, deux notables alsaciens ont
parie l’un pour l’autre contre la révision du
procès Dreyfus. L’enjeu du pari est de 50,000
francs.
S TA TI S TIQ UE CAPILLAIRE
Un médecin anglais a constaté que les che
velures rousses sont moins sujettes à la chute
que toutes les autres. Il en donne comme
raison que les cheveux roux sont relativement
très gros.
Trente mille suffisent à couvrir convena
blement une tête, tandis qu'il en faut 105,000
en moyenne, c’est-à-dire plus du triple, pour
ombrager efficacement le crâne d'un brun.
Quant aux blonds et aux blondes, avec 30,000
cheveux ils sembleraient presque chauves;
aussi en ont-ils couramment de 140 à 160,000.
Cinq cheveux blonds occupent donc en
moyenne la même surface qu'un seul cheveu
rouge.
Ajoutons qu’un naturaliste a soutenu que
l'humanité primitive était rousse.
G IL.
tion ; — et vice versa. De sorte qu’on a
pu, avec quelque vraisemblance, soutenir
ce paradoxe que, pour faire un bon mi
nistre, il suffisait de prendre un excel
lent comptable habitué à bien établir
une « balance » commerciale.
Dans le cas particulier qui nous
occupe, cette manie de la compensation
suggère au Cri de Paris la remarque fort
judicieuse que voici :
Depuis quelques jours, la balance penchait
du côté de la justice et de la vérité. On n’avait
donné aucune compensation à l’Etat-Major
pour les justes mesures prises contre certains
de ses membres. L’opinion avait été influencée
par le faux Henry, avoué, celui-là. Il fallait
aussi un • faux » dans l’autre camp. On se
rabat sur le « Petit Bleu », au mépris de toute
évidence.
Cependant, on devrait bien concilier la logi
que avec ce système de balance. Pourquoi
poursuit-on le colonel Picquart pour commu
nication de pièces secrétes, sans parler de
faux ? Pourquoi ne reprend-on cette histoire
fantastique du faux • Petit Bien • perpètre en
mai 1895, que juste au moment où s’écroulent
les premières poursuites ?
Voilà qui est fort bien dit. Mais il nous
semble que cette escobarderie de l’Etat-
Major peut susciter encore d’autres ré
flexions.
C’est ainsi que nous avons reproduit
hier l’opinion de ce magistrat déclarant
que, si le « Petit Bleu » n’était évidem
ment pas au faux un début, il avait eu
tout le temps de le devenir. On ne peut
en effet se dispenser de poser cette ques
tion à ces messieurs de l’Etat-Major :
« Puisque vous prétendez que le « Petit
Bleu » est un faux pourquoi donc ne
l’avez-vous pas dit tout de suite?»
D’autre part, le Gaulois qui passe pour
aller chercher ses inspirations auprès de
ces messieurs de l’Etat-Major général,
annonçait, dans sou numéro du 10 sep
tembre, que toute pièce secrète arrivant
au ministère de la guerre, est immédia
tement immatriculée et agrémentée d’une
fiche portant le nom de l’agent qui l’a
remise ainsi que la somme d’argent qui
lui a été attribuée en payement.
Ceci avait simplement pour but de dé
montrer que le « Petit Bleu »,s’il ne porte
pas ces indications, est incontestablement
un faux.
Soit! mais, en ce cas, le fameux faux
avoué par le colonel Henry avait dû être
forcément immatriculé par lui pour lui
donner l’apparence d’un document véri
table. A quel agent a-t-il attribué sa dé-
couverte? Quelle gratification lui a etc
donnée? Et qui a touché cette gratifica
tion? En bonne justice, Henry n’a pu
remettre cet argent qu’à lui-même. Alors
il n’était pas seulement faussaire?... Et
c’est là le brillant officier qui était le
prototype de « l'honneur de l’armée »!
Mais là n’est pas la question : on est,
depuis longtemps, fixé sur le compte de
ce personnage.
Si le colonel Henry a immatriculé son
faux, l'immatriculation n'est donc pas
une preuve d’authenticité?
Si le colonel Henry n’a pas immatriculé
son fameux faux, la non immatricula
tion ne prouve rien. Car, dans le cas cou-
frai re, il faudrait admettre que les gros
bonnets de l’Etat Major savaient parfai-
leur ait loué aux environs de Paris un asile
enfin libérateur.
Ces voisins sont des gens sans pitié com
me sans intelligence. Que va faire l'employé
des Halles sans sa petite famille? dépérir
sans doute. Et puis cet homme était peut-
être d’une constitution débile et la Fa
culté lui avait-elle ordonné de respirer,
pour se fortifier, les agrestes odeurs des fu
miers et des purins fécondants ? Quelle res
ponsabilité s'il n’a pas les moyens d aller
vivre à la campagne ? Ces farouches co-loca-
taires ont d’ailleurs manqué une belle occa-
sion de se taire. N’eut-il pas été charmant
pour eux au prochain Noël de faire repré
senter dans leur propre immeuble la Sainte-
Crèche au naturel? Dans l’étable accommodée
pour la circonstance, le veau, 1c m
le porc se fussent volontiers prêtés
constitution. L’employé des Halles
Saint-Joseph, une voisine et son e
Vierge et Jésus naissant. Il y mar
l’âne, direz-vous. Il eût été bien
faire monter le concierge.
Il ne faut pas croire d’ailleurs q
divers soit en rien extraordinaire
longue date, on a vu des originaux
chez eux, en plein Paris qui. des
corne, qui, des animaux féroces. Sar
I fai*
: ce fait
et de
: (lever
nhardt n ‘eut-elle pas longtemps, avec elle,
un jeune pard des plus séduisants, qu’c le
emmenait dans ses tournées à trave
rope et qui effraya tant de fois ses c
saux de table d’hôte. Devant leurs rê
tiens, elle dut s’en séparer pour
garder aujourd’hui que des parts de
teur dans l’exploitation de la Renais.-.
Que de fois un étudiant facétieux, ;
venger des tyrannies d’une portière
propriétaire, n’a-t-il pas amené. d
mansarde du sixième étage, quelque c
dinaire quadrupède ?
Et cela de bonne guerre, les écrit
posés dans les escaliers interdisant
souvent les chiens, les chats, et les <
1 :
ou d’un
aux
mais non pas les animaux domestiques : le
reglement n’avait pas prévu ça.
Sans qu’il soit aise d'en indiquer la cause,
l’idée d’un animal domestique dans une mai-
son a quelque chose dont l’origin alité dé
passe et stupéfie. Qui ne connu a le joli
conte d'Eugène Mouton, intitulé le D
Dans cette fantaisie épique le narrateur s est
ingénié à décrire en cinquante pages l’odys
sée d'un bœuf, échappé de son troupeau, à
travers le laboratoire d’un vieux savant qui
avait oublié de fermer la porte de son domi
cile.
Comme on le voit, nil nari sub sole et
l'amateur d’étable de la rue Croix d s-Petits-
Champs eût-il tenté son essai s'il s'était
douté que bien avant lui il existait dé, ï t ute
une littérature des * bêtes à cornes en appar
tement. »
Et je n'ai rien dit des maris trompés...
H. REYNOLD.
LA REVISION
Et l’Opinion publique dans le Pays
AUTRES FAUX
Le Siècle, sous la signature de Junius,
continue à démasquer les faussaires. Il
nous apporte ce matin la très grave révé-
lation suivante :
La Cour de cassation aura à recher
cher s’il n’existe pas actuell ment
deux a Petits Bleus»» : l’un, le vrai, qui
serait montré au colonel Picquart
pour qu’il le reconnut à l'instruction;
l’autre, que verraient les experts et
les juges du conseil de guerre.
Je ne parle point au hasard. Si je donne
à ces deux indications la forme hypothé
tique, c’est que je n’affirme jamais rien
que je ne sois en mesure de prouver
moi-même, aussitôt. Mais je pense être
parfaitement renseigné. Je le suis de
plusieurs côtés à la fois. Je le suis, entre
autres, par quelqu’un dont la lettre com
mence ainsi : « Pour que les faussaires
« comprennent bien qu'il y aura tou-
« jours des traîtres parmi eux, je vous
« dirai tout d'abord que le mémoire
« préalable à la poursuite contre le co-
« tonel Picquart a quarante-huit pages. »
Suivent, avec d’autres détails, les indi
cations qu’on vient de lire.
Je tiens cette lettre à la disposition de
la Cour de cassation.
J’ai démasqué, il y a un mois, un pre
mier lot de faussaires. Je continue.
JUNIUS.
cette fameuse pièce ; et alors ils se seraient
tous servis sciemment d’un faux pour
accabler un innocent, ce qui ferait des
Boisdeffre, des Pellieux, des Gonse, des
Cavaignac même, de simples complices
d’Henry...
Il n'y a pas à sortir de là !
Et voilà, encore un coup, comment
tous les coups de massue que veulent
nous asséner les journaux esterhazystes
retombent sur la tête des fid les de l’Ètat-
Major
JAVELINE.
ILS ONT PEUR
Les journaux de l’Etat-Major tremblent à
dée que le gouvernement ordonnera de-
kin de la procédure de révision suive
son cours.
Ils savent l’innocence de Dreyfus, ils
savent l'infamie de ses accusateurs et c est
de tout cela, éclatant au grand jour d’un
nouveau procès, qu’ils ont peur.
Si Dreyfus était coupable, ils seraient les
premiers à réclamer la révision pour nous
confondre.
J. D.
URONIQUE
REFLEXIONS
A propos du coup de théâtre qu’a été
l’annonce des poursuites intentées au
colonel Picquart pour faux et usage de
faux, le Cri de Paris fait remarquer ce
matin qu’il s’est agi là sans doute, encore
une fois, de ce fameux système des com
pensations qui semble, depuis tantôt
vingt ans, inspirer eu France la poli
tique — gouvernementale — quel que
soit d’ailleurs le gouvernement.
Il semble, en effet, que ce soit là une
tradition : dès qu’on accorde, quelque
chose à la majorité, vite oa s’empresse
d’accorder une compensation à 1 opposi-
DOMESTICATION
Si vous aviez dans votre appartement une
pièce vacante, qu’en feriez-vous ? Certaine
ment, pas une étable. Et cependant c est la
destination que vient de lui donner un em
ployé des Halles dont les journaux d’hier
nous racontent les méfaits. L ne étable, oui,
et dans laquelle vivaient en paix un mouton,
un veau et... un cochon. Tout cela dans un
logement sis au quatrième étage d’un immeu
ble de la rue Croix-des-Petits-Champs,
devant lequel vous êtes certainement passé
sans vous douter qu’il donnait asile à un
établissement d’elevage. Mais il parait que
le mouton bêlait du matin au soir; le veau
faisait vibrer les carreaux par ses mugisse
ments, tandis que le porc répondait à ces
accords tentateurs par des grognements
ininterrompus. Les voisins se sont plaints,
arguant encore des émanations qui affec
taient désagréablement leurs papilles na
sales. Sur l’intervention du commissaire,
les trois bêtes ont été conduites à la four-
rière en attendant que leur maître désolé
NOTRE ENQUÊTE
Dès que, sous la pression invine ible des
évènements, le ministère s’est trouvé ac
culé à accepter le principe de la révision,
il nous a paru du plus haut intérêt de re
chercher très impartialement l’éta t d’esprit
du pays. Sans doute, à Paris, le Droit et la
Vérité" avaient batailles gagnées dans l’opi
nion publique, mais ‘empoisonnement «Je
la presse état-majoriste avait été singulie-
rement plus intense, plus complet, plus
absolu en province. Les puissances d‘E lise
et de réaction y exercent d’ailleurs plus
librement et dans des conditions plu favo
rables encore à tous les égards b ur domi-
nation hautaine. La pensée s’obsc
ces ténèbres et les bouches sont
bâillonnées.
Enfin, les populations accoutun
respect, de r, son moins prompte,
cevant que des éclairs de la Vérité |
illumine grâce à la complicité de to
t en
presse de mensonges, ne reviennent jamais
que par d’assez longs détours des erreurs,
des préjugés et des ignorances o 1 elles se
sont engagées La province, dans son ha
bitude de s’incliner devant les faits accom
plis, se resignait-elle à une politique de
terreur et d’iniquité? L’antisemitisme jé-
suitique et pillard, le nationalisme imbé-
cile rencontreraient-ils dans les départe
ments un dernier appui?
Problème essentiel pour ceux qui comme
nous ne se sont jamais illusionnés sur les
efforts suprêmes et les ultimes crimes qui
seraient tentés afin de ne procéder qu’à
une révision illusoire de l’abominable
procès de 1891. Ah! la vérité radieuse,
toute la vérité simple, pure, nue, combien
la menace de son rayonnement
d'épouvantes et combien sera née
la protestation ardente de tous les
cette terre de la Révolution, pour
se lève enfin au grand soleil avec
les réparations, tous les châtiments
les enseignements qu’elle doit aj
aux consciences et à la Patrie.
Nous devons tout d’abord constat r
de préciser notre enquête dans les .
ses régions, qu'aussi bien dans b - d
orter
avant
Midi, aussi bien à l’Est qu’à l’Oues t, les an
ciens partis, les forces du passé, restent
irréductibles dans leur haine de la justice
et le mépris de l Humanité. Bonapartistes
royalistes, cléricaux se pressent au si étroi-
tement que jadis autour du fanion du
Hulan.
Par une inconcevable aberration, que
nous nous garderons de regretter, l’armée
réactionnaire veut sombrer définitivement
dans cette honte. Les lys sont apportés par
brassées sur ce fumier et toutes les
impériales bourdonnent dans cet
pesté. Le clergé bénit la trahison
faiture, le parjure, l’arbitraire, glo
il en-
la for-
itie les
, ferait volontiers des ostensoirs
LUN3
Ordre et progris par la Révolution Française
60
18J0 .
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Dernier
cour*
Préc * 1.
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iBONNEMENTS
PARIS
1 an
6 mois
3 mois .••••••'
10 -
5 50 1 3 mois
FRANCE ET ALGÉRIE
1 an 29
6 mois ‘A
TRIBUNE
Dans la Rue
Le 2 juin 1818, au plus fort de
"insurrection sauvagement réprimée
par le général Eugène Cavaignac, un
représentant du peuple proposa à ses
collègues de l’Assemblée nationale de
dé scendre dans la rue et de s’interpo
ser entre les ouvriers qu’on massa-
crait et les troupes de l’ordre. Aussi-
lût, de la tourbe des parlementaires,
dans
V(
rc
ÉTRANGER et union postale
l an ...
6 mois.
3 mois.
35
18
10
REDACTION ET ADMINISTRATION
142 — Rue Montmartre
142
Les annonces sont reçues chez MM. Lagrange, Cerf et Cio
6. Place de la Bourse, 6. et aux Bureaux du Journal
LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS NE SONT PAS RENDUS
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de terreur sur leurs bancs, un
I cri s’éleva, un cri de lâcheté et
dément ; les pleutres s’exclame-
: « Nous ne voulons pas aller
la rue! Nous ne voulons pas
lans la rue I » Et par peur de
trouver en contact avec la foule,
héroïques prédécesseurs de Mille-
ve et de M. Brisson laissèrent, sans
nords, égorger et fusiller le peuple
Ces gen
naturelle de
comme Panurg
peur des coup-
là ont une appréhension
a colère nationale,
avait instinctivement
il ne serait pas mau-
vais de leur montrer, un jour pro-
chain, a eux, à Félix Faure, aux mi-
nistres qui font assassiner la Répu
blique par les généraux de coup
d'Etat que la rue n’est pas avec eux.
t, (
deux réunions de
I cette semaine à la salle d’Arras et à
I la salle Chayne, a émis le premier l’idée
d'une fête civique qui ferait trembler
I nos maîtres. Avant que les incapables
I et les impuissants aient permis aux
I audacieux bandits de l’Etat-Major et
I de l'Elysée de commettre les suprêmes
I attentats, il voudrait que, pacifique-
ment d'abord, la douleur et l'indigna-
tion du peuple se manifestassent par
un jour de chômage funèbre, pour cc-
I ki rer le deuil de la patrie et affirmer,
I malgré tout, l’espoir que la Justice et
I la Vérité auront leur revanche.
Il faut que ce jour-là soit un jour
de solidarité nationale, de repentir et
d'energie et que, sortis des ateliers où
il- peinent, les ouvriers de Paris s’u-
reste
nt à ceux des bourgeois qui ont
eu de cœur et, par groupes nom-
x, sur les boulevards et sur les
:s publiques, attestent qu’ils sont
> à défendre avec nous le peu qui
de nos libertés et de nos droits.
Il est grand temps que le peuple
signifie a ses mauvais bergers qu’en
voilà assez et qu’il faut que cela cesse.
Il y a trop de mois et de semaines
qu’il se fait par inertie et par indiffé-
relire complice de crimes sans nom et
il faut qu’il comprenne enfin la né-
cessité de faire entendre à la caste
militaire et religieuse et aux pantins
ridicules et criminels dont elle tire les
S qu il n’en tolérera pas davan-
une honte pour la nation qui
onne, de subir qu’on la des-
a la face du monde et nous
devrons désespérer de ce pays,
accès de fureur n’en réveille pas enfin
si un
ame, encore endormie après tant
«attentats. - ■
U est malsain, il est mortel qu’on
nsoit venu à considérer comme nor-
al es, légitimes et même héroïques
es suprêmes infamies. Tous les Fran-
tals, capables de raisonner, savent
due de leur consentement et en leur
nom un innocent a été condamné par
“3 Juges militaires et expie à file du
able la trahison commise par un
autre.
s savent que le général Mercier a
s mmis une forfaiture et que Méline,
Ulot, Cavaignac, Zurlinden et proba-
sent aussi le général Chanoine
al désormais complices de cette for-
ure qu’ils ont couverte et couvri-
"'û contre les justes représailles.
, S Savent à n’en plus douter, de-
(l a mort d'Henry et par le silence
de I Paty de Clam, que les bureaux
s Etat-Major sont peuplés de faus-
‘dires et de fous criminels.
u veut que les révélations appor-
» presque heure par heure, ne
- que rendre plus audacieux et
S insolents les représentants em-
cpaches et emplumés de l’armée de
p entz, et que si l’on n’y met ordre,
a qart, poursuivi par leur impla-
e haine, sera envoyé au bagne
- avoir servi la Vérité et la Justice.
inb) savent que Félix Faure, vaniteux
r" " Cl e, s’est associé à la bande qui
a eJ * perd la France, par une sor-
ges ambition et pour ne pas désobli-
N a racaille antisémite et nationa-
■ dont il redoute les aboiements.
"S savent cela et après 1793, après
1830, 1818 et 1871, ces fils dégénérés
ne se souviennent plus des aïeux et
semblent se ruer allègrement vers la
servitude.
Il faut qu’ils se reprennent enfin et
que le jour de deuil national proposé
par Cyvoct soit aussi un jour d’espé
rance et de libération.
PIERRE QUILLARD.
Les DROITS DE L’HOMME publie
ront demain Particle de
PIERRE BERTRAND
POUR L’HONNEUR
[.es dépêches de ce matin nous appor
tent la nouvelle d'un drame épouvanta
ble qui s'est passé, avant-hier, dans les
bureaux de la rédaction d'un de nos plus
estimables confrères de Hudapcsih.
Mme Clara Ward, l'ex-princesse de
Chimay, a fait inopinément irruption
dans une salle oti quelques rédacteurs
étaient paisiblement occupés à finir leur
copie et, tirant un revolver de sa poche,
elle a brûlé la cervelle au chef du service
des sports qui se trouvait, par hasard, le
plus près d'elle.
Notre malheureux confrère est mort à
l'instant même, sans avoir pu proférer
une parole.
Conduite au bureau de la police, Mme
Clara Ward a déclaré qu'elle était fati
guée de, voir son honneur et celui de
l'homme qu'elle nourrissait, livrés chaque
jour en pâture à la malignité publique
par une presse de scandales : cette inces
sante publicité donnée à ses amours pou
vait causer le plus grand tort à elle, à
son aimé, à toute sa famille, et pour m et
tre une bonne fois un terme a tout ce
bruit mené autour de sa personne, elle
ai ait imaginé de faire sauter la cervelle
au premier journaliste qui se trouverait
en face de son revolver.
Le chef de la police, ému jusqu'aux
larmes, ordonna la mise en liberté immé
diate de cette charmante personne et
prescrivit qu'on jetât à la voirie le ca
davre de son indigne victime.
Une dernière émotion était encore ré-
ser/ce aux assistants. Au moment où
l'héroïne franchissait la porte du poste,
elle se trouva en face de JL Rtgo, ac
couru au bruit de l'aventure, Ixs deux
amants se jetèrent en sanglotant d ins les
bras l'un de l'autre.
— Tu m'as rendu l'honneur! s'écria
M. fligo, en la pressant sur son cœur.
— Ne me remercie pas, dit fièrement
Mme Clara Ward ; ton honneur est le
mien.
Voici que Ta Gazette de Cologne et le
Rcrliner Tageblatt déclarent savoir de
source autorisée : que le « Petit Bleu d
dont on a publié le texte n’est pas
un faux. Il n’a pas été écrit par le
colonel de Schwarzkoppen, mais
par l’agent secret de l’ambassade
d’Allemagne, qui servait d’inter
médiaire à l’attaché militaire alle
mand dans ses rapports avec les
espions.
D’autre part, le National Zeitung
écrit au sujet de ces mêmes inci
dents :
On n’a jamais contesté, en Alle
magne, que le colonel de Schwartz-
koppen ait eu des rapports avec
Esterhazy. C’est la mission des
attachés militaires d’accepter les
renseignements offerts par des
officiers comme Esterhazy.
Le colonel de Schwarzkoppen a
eu en réalité, avec Esterhazy, les
rapports que comportait sa mis
sion.
Enfin M. Couybeare, professeur à l'Uni-
versité d'Oxford, a déclaré dans une let
tre au Daily Chronicle que le « Petit
Bleu » était de Schwartzkoppen lui-
même.
Au moment de l’envoyer, l’attaché alle
mand se ravisa, il le déchira et en jeta
les débris au panier.
Le concierge du colonel, un Alsacien,
apporta les morceaux au bureau des ren
seignements, où ils furent remis au lieu
tenant-colonel Picquart.
Ce fut le même concierge qui inter
cepta et remit aux autorités militaires le
bordereau adressé par Esterhazy à M. de
Schwartzkoppen.
Que ce soit un agent du colonel de
Schwartzkoppen ou le colonel lui-même
qui ait étrit le « Petit Bleu », cela n’a pas
grande importance. Le principal, c’est
qu'il n’est pas du colonel Picquart.
Moins de cinq minutes après, M. Périvier
regagnait sa voiture sans avoir été reçu.
— Si vous attendez le ministre, dit-il aux
journalistes qui stationnaient devant la porte,
vous risquez fort d’attendre longtemps; il est
en conférence et je n’ai pas même obtenu
qu’on lui fit passer ma carte. Il est vrai que
l’huissier de service parait devenu sourd et
aveugle; depuis que je ne suis plus rien, il ne
me reconnaît pas.
Nous ajouterons que l’huissier s’est méfié
des fâcheuses connaissances, voilà touti
**
MANIFESTATION REPUBLICAINE
(De cette pauvre épave de Rochefort) :
« D’ailleurs, pour être fixé, vous n’avez
qu’à regarder quels sont ceux qui s’opposent
à la convocation des Chambres. Ce sont les
juifs et les faux démocrates qui, jadis, par
laient à tout propos du gouvernement du
pays par le pays ; ce sont ceux qui traînent
l’armée dans la boue. »
il y a tout juste 21 énergumènes qui ré
clament cette convocation de pelés et de
dus.
Nous ne supposions point qu’il y eut
députés juifs au Parlement.
On s’instruit à tout âge !
* *
DES NOUVELLES D'ANDRÉE
Cette fois, si elles sont fausses, elles ne
ton-
sont
LE PIC.
LA LEGION D’HONNEUR
le conseil de l’Ordre de la 1
neur contre M.
Joseph Reinach
Presse usé cite à
Emile Zola
voici M.
es prises par
ègion d’hon-
et contre M.
Francis de
comparoir pour répon-
dre de sa conduite et de ses senti
ments.
M. Ranc dit à ce propos dans le Ra
dical :
Il me souvient qu’en 1818 un représen
tant du peuple, c’était, je crois, le malheu
reux Clément Thomas, proposa la suppres
sion de la Légion d’honneur et se permit
de dire que le ruban rouge n était qu’un
hochet de la vanité. Tous les porteurs de
ce ruban se mirent en ébullition. M. Clé
ment Thomas fut violemment attaqué et
on le traita de
» ; mais
personne n’eut l’idée saugrenue de pré-
tendre que, pour parler ainsi, il avait
manqué à l’honneur.
Depuis, nous avons fait du chemin. Si
cela continue, il faudra, sous peine d'être
disqualifié, s’incliner respectueusement et
obligatoirement devant les glorieux insignes
du Mérite agricole.
M. Camille Pelletan dit dans la Dépê
che :
Déjà notre manie des décorations a sou
vent prêté à la critique, et l’on a raillé plus
d’une fois l’habitude française de vouloir
mettre un bout de ruban sur ses vêtements
pour indiquer son mérite aux passants.
Mais si les décorations civiles servaient de
prétexte pour créer une sorte de congréga
tion de censure et de flétrissure prétendant
exercer ses pouvoirs sur la presse, sur les
lettres, sur la politique, le reste du monde
serait autorisé à croire que la France a
perdu la raison. Aucun régime n’a jamais
eu d’institution pareille.
Ah! si les journalistes, les hommes de
lettres, les écrivains, les artistes prenaient
une fois le bon parti de ne plus s’affubler
de ce ruban, quel profit de dignité et
d’honneur ce serait pour la presse, pour
les lettres et pour les arts!
ta Auteurs du ■ Petil Bleu •
Nous croyons utile de remettre sous
les yeux de nos lecteurs les révélations
des journaux étrangers, sur l’auteur du
« Petit Bleu », en réponse à l’accusation
inepte que le? faussaires de l’Etat-Major
ont osé porier contre le colonel Pic
quart :
LA SITUATION
assurément pas banales.
C’est le « Philosophical Journal », organe
spirite américain qui nous les donne :
L’audacieux explorateur est un spirite con
vaincu, paraît-il. Avant de partir, il avait ini
tié aux mystères du spiritisme sa cousine,
Mme Leege, présentement médium à Brin-
ghampton, près New-York. Cette dame as
sure que son parent est vivant et voici sur
quoi elle appuie sa certitude :
Une nuit, elle fut réveillée par un « spec
tre à face humaine » qui lui enjoignit de la
suivre et lui fit traverser, à vol d’oiseau, des
mers et des continents pour aboutir à un
océan où s’avance un promontoire glacé. L’é
toile polaire brille au-dessus de sa tête.
Sur ce promontoire, elle aperçoit une tente,
faite de débris d’aérostat, qui abrite des hom
mes se chauffant autour d’un feu et en les
quels elle reconnaît Andrée et ses compa
gnons.
Après cette constatation, le spectre recon
duit Mme Leege chez elle, par le même che
min.
Le trouble de l’opinion publique est
extrême. La situation est tendue à se
rompre
M. Sarrien ont
journée pour sa
Brisson, M. Bourgeo
encore une dernière
uver la liberté et les
lois dans cette
malheureuse répu-
blique !
Il fallait décider, il y a dix-huit
mois, la révision légale d’un procès
qui déjà éclatait de lui-même par les
iniquités dont il était plein.
Il fallait décider au moins cette ré
vision, lorsque le cabinet Brisson
s’est formé.
Il fallait la décider lorsque le cabi
net Brisson s’est reformé, après le dé
part. de M. Cavaignac.
Il fallait la décider lorsque le cabi
net s’est de nouveau reforme, après
le départ de M. le general Zurlinden.
Il fallait la décider samedi lorsque
les ministres ont tenu conseil, après
le coup de tête des généraux et l’arri
vée à Paris des dépêches de l’étran-
Demain, c’est le dernier sursis que
vous accorde la fortune; elle a été
vraiment d’une indulgence inépuisa
ble pour vous et pour la République!
Pour quelques heures encore, mon-
sieur Brisson, vous portez dans vos
mains la liberté, les Lois, la paix ci
vile et la concorde patriotique de nos
armées.
O Etat-Major, pour sauver quelques
membres gangrenés et un bureau
pourri, que faites-vous de l’armée de
la France ?
Et vous, ministres, dépositaires de
l’unité du droit français, que faites-
vous, qu’allez-vous faire de la Répu
blique demain ?
HECTOR DEPASSE
ECHOS
BILLET DOUX
A M.le general Davoust (fils d’Auerestædt
Vous avez dû, monsieur, être bien désolé
quand votre secrétaire général vous apporta, à
signer, le papier que vous avez adressé à
M. de Pressensé.
Vous estimez Zola comme écrivain, nous le
savons ; vous estimez Pressensé comme homme,
nous le savons aussi, et des imbéciles forcent
votre grandeur à vous séparer de ceux-là seuls
qui jettent un peu d'éclat sur la grisaille de
l'Ordre.
A qui donc avez-vous dit, l'autre soir, en un
dincr d'amis — à la campagne — où vous vil
légiaturez :
— Le déshonneur pour nous, c'est d’être
poussés à sévir contre des hommes, tandis que
l'un nous Jorce à conserver des gredins.—R. D.
*
Avant-hier soir, à dix heures vingt, il en
est arrivé une cruelle à M. le Premier Prési
dent Pcrivier (P. P. P. comme l'appellent les
farceurs).
Comme on a mis à pied ce magistrat intè
gre qui « serre la vis aux prévenus avant que
de les entendre, il s’en fut rendre sa visite d’a
dieu à M. le ministre de la Justice.
UN PA RI
A Mulhouse, deux notables alsaciens ont
parie l’un pour l’autre contre la révision du
procès Dreyfus. L’enjeu du pari est de 50,000
francs.
S TA TI S TIQ UE CAPILLAIRE
Un médecin anglais a constaté que les che
velures rousses sont moins sujettes à la chute
que toutes les autres. Il en donne comme
raison que les cheveux roux sont relativement
très gros.
Trente mille suffisent à couvrir convena
blement une tête, tandis qu'il en faut 105,000
en moyenne, c’est-à-dire plus du triple, pour
ombrager efficacement le crâne d'un brun.
Quant aux blonds et aux blondes, avec 30,000
cheveux ils sembleraient presque chauves;
aussi en ont-ils couramment de 140 à 160,000.
Cinq cheveux blonds occupent donc en
moyenne la même surface qu'un seul cheveu
rouge.
Ajoutons qu’un naturaliste a soutenu que
l'humanité primitive était rousse.
G IL.
tion ; — et vice versa. De sorte qu’on a
pu, avec quelque vraisemblance, soutenir
ce paradoxe que, pour faire un bon mi
nistre, il suffisait de prendre un excel
lent comptable habitué à bien établir
une « balance » commerciale.
Dans le cas particulier qui nous
occupe, cette manie de la compensation
suggère au Cri de Paris la remarque fort
judicieuse que voici :
Depuis quelques jours, la balance penchait
du côté de la justice et de la vérité. On n’avait
donné aucune compensation à l’Etat-Major
pour les justes mesures prises contre certains
de ses membres. L’opinion avait été influencée
par le faux Henry, avoué, celui-là. Il fallait
aussi un • faux » dans l’autre camp. On se
rabat sur le « Petit Bleu », au mépris de toute
évidence.
Cependant, on devrait bien concilier la logi
que avec ce système de balance. Pourquoi
poursuit-on le colonel Picquart pour commu
nication de pièces secrétes, sans parler de
faux ? Pourquoi ne reprend-on cette histoire
fantastique du faux • Petit Bien • perpètre en
mai 1895, que juste au moment où s’écroulent
les premières poursuites ?
Voilà qui est fort bien dit. Mais il nous
semble que cette escobarderie de l’Etat-
Major peut susciter encore d’autres ré
flexions.
C’est ainsi que nous avons reproduit
hier l’opinion de ce magistrat déclarant
que, si le « Petit Bleu » n’était évidem
ment pas au faux un début, il avait eu
tout le temps de le devenir. On ne peut
en effet se dispenser de poser cette ques
tion à ces messieurs de l’Etat-Major :
« Puisque vous prétendez que le « Petit
Bleu » est un faux pourquoi donc ne
l’avez-vous pas dit tout de suite?»
D’autre part, le Gaulois qui passe pour
aller chercher ses inspirations auprès de
ces messieurs de l’Etat-Major général,
annonçait, dans sou numéro du 10 sep
tembre, que toute pièce secrète arrivant
au ministère de la guerre, est immédia
tement immatriculée et agrémentée d’une
fiche portant le nom de l’agent qui l’a
remise ainsi que la somme d’argent qui
lui a été attribuée en payement.
Ceci avait simplement pour but de dé
montrer que le « Petit Bleu »,s’il ne porte
pas ces indications, est incontestablement
un faux.
Soit! mais, en ce cas, le fameux faux
avoué par le colonel Henry avait dû être
forcément immatriculé par lui pour lui
donner l’apparence d’un document véri
table. A quel agent a-t-il attribué sa dé-
couverte? Quelle gratification lui a etc
donnée? Et qui a touché cette gratifica
tion? En bonne justice, Henry n’a pu
remettre cet argent qu’à lui-même. Alors
il n’était pas seulement faussaire?... Et
c’est là le brillant officier qui était le
prototype de « l'honneur de l’armée »!
Mais là n’est pas la question : on est,
depuis longtemps, fixé sur le compte de
ce personnage.
Si le colonel Henry a immatriculé son
faux, l'immatriculation n'est donc pas
une preuve d’authenticité?
Si le colonel Henry n’a pas immatriculé
son fameux faux, la non immatricula
tion ne prouve rien. Car, dans le cas cou-
frai re, il faudrait admettre que les gros
bonnets de l’Etat Major savaient parfai-
leur ait loué aux environs de Paris un asile
enfin libérateur.
Ces voisins sont des gens sans pitié com
me sans intelligence. Que va faire l'employé
des Halles sans sa petite famille? dépérir
sans doute. Et puis cet homme était peut-
être d’une constitution débile et la Fa
culté lui avait-elle ordonné de respirer,
pour se fortifier, les agrestes odeurs des fu
miers et des purins fécondants ? Quelle res
ponsabilité s'il n’a pas les moyens d aller
vivre à la campagne ? Ces farouches co-loca-
taires ont d’ailleurs manqué une belle occa-
sion de se taire. N’eut-il pas été charmant
pour eux au prochain Noël de faire repré
senter dans leur propre immeuble la Sainte-
Crèche au naturel? Dans l’étable accommodée
pour la circonstance, le veau, 1c m
le porc se fussent volontiers prêtés
constitution. L’employé des Halles
Saint-Joseph, une voisine et son e
Vierge et Jésus naissant. Il y mar
l’âne, direz-vous. Il eût été bien
faire monter le concierge.
Il ne faut pas croire d’ailleurs q
divers soit en rien extraordinaire
longue date, on a vu des originaux
chez eux, en plein Paris qui. des
corne, qui, des animaux féroces. Sar
I fai*
: ce fait
et de
: (lever
nhardt n ‘eut-elle pas longtemps, avec elle,
un jeune pard des plus séduisants, qu’c le
emmenait dans ses tournées à trave
rope et qui effraya tant de fois ses c
saux de table d’hôte. Devant leurs rê
tiens, elle dut s’en séparer pour
garder aujourd’hui que des parts de
teur dans l’exploitation de la Renais.-.
Que de fois un étudiant facétieux, ;
venger des tyrannies d’une portière
propriétaire, n’a-t-il pas amené. d
mansarde du sixième étage, quelque c
dinaire quadrupède ?
Et cela de bonne guerre, les écrit
posés dans les escaliers interdisant
souvent les chiens, les chats, et les <
1 :
ou d’un
aux
mais non pas les animaux domestiques : le
reglement n’avait pas prévu ça.
Sans qu’il soit aise d'en indiquer la cause,
l’idée d’un animal domestique dans une mai-
son a quelque chose dont l’origin alité dé
passe et stupéfie. Qui ne connu a le joli
conte d'Eugène Mouton, intitulé le D
Dans cette fantaisie épique le narrateur s est
ingénié à décrire en cinquante pages l’odys
sée d'un bœuf, échappé de son troupeau, à
travers le laboratoire d’un vieux savant qui
avait oublié de fermer la porte de son domi
cile.
Comme on le voit, nil nari sub sole et
l'amateur d’étable de la rue Croix d s-Petits-
Champs eût-il tenté son essai s'il s'était
douté que bien avant lui il existait dé, ï t ute
une littérature des * bêtes à cornes en appar
tement. »
Et je n'ai rien dit des maris trompés...
H. REYNOLD.
LA REVISION
Et l’Opinion publique dans le Pays
AUTRES FAUX
Le Siècle, sous la signature de Junius,
continue à démasquer les faussaires. Il
nous apporte ce matin la très grave révé-
lation suivante :
La Cour de cassation aura à recher
cher s’il n’existe pas actuell ment
deux a Petits Bleus»» : l’un, le vrai, qui
serait montré au colonel Picquart
pour qu’il le reconnut à l'instruction;
l’autre, que verraient les experts et
les juges du conseil de guerre.
Je ne parle point au hasard. Si je donne
à ces deux indications la forme hypothé
tique, c’est que je n’affirme jamais rien
que je ne sois en mesure de prouver
moi-même, aussitôt. Mais je pense être
parfaitement renseigné. Je le suis de
plusieurs côtés à la fois. Je le suis, entre
autres, par quelqu’un dont la lettre com
mence ainsi : « Pour que les faussaires
« comprennent bien qu'il y aura tou-
« jours des traîtres parmi eux, je vous
« dirai tout d'abord que le mémoire
« préalable à la poursuite contre le co-
« tonel Picquart a quarante-huit pages. »
Suivent, avec d’autres détails, les indi
cations qu’on vient de lire.
Je tiens cette lettre à la disposition de
la Cour de cassation.
J’ai démasqué, il y a un mois, un pre
mier lot de faussaires. Je continue.
JUNIUS.
cette fameuse pièce ; et alors ils se seraient
tous servis sciemment d’un faux pour
accabler un innocent, ce qui ferait des
Boisdeffre, des Pellieux, des Gonse, des
Cavaignac même, de simples complices
d’Henry...
Il n'y a pas à sortir de là !
Et voilà, encore un coup, comment
tous les coups de massue que veulent
nous asséner les journaux esterhazystes
retombent sur la tête des fid les de l’Ètat-
Major
JAVELINE.
ILS ONT PEUR
Les journaux de l’Etat-Major tremblent à
dée que le gouvernement ordonnera de-
kin de la procédure de révision suive
son cours.
Ils savent l’innocence de Dreyfus, ils
savent l'infamie de ses accusateurs et c est
de tout cela, éclatant au grand jour d’un
nouveau procès, qu’ils ont peur.
Si Dreyfus était coupable, ils seraient les
premiers à réclamer la révision pour nous
confondre.
J. D.
URONIQUE
REFLEXIONS
A propos du coup de théâtre qu’a été
l’annonce des poursuites intentées au
colonel Picquart pour faux et usage de
faux, le Cri de Paris fait remarquer ce
matin qu’il s’est agi là sans doute, encore
une fois, de ce fameux système des com
pensations qui semble, depuis tantôt
vingt ans, inspirer eu France la poli
tique — gouvernementale — quel que
soit d’ailleurs le gouvernement.
Il semble, en effet, que ce soit là une
tradition : dès qu’on accorde, quelque
chose à la majorité, vite oa s’empresse
d’accorder une compensation à 1 opposi-
DOMESTICATION
Si vous aviez dans votre appartement une
pièce vacante, qu’en feriez-vous ? Certaine
ment, pas une étable. Et cependant c est la
destination que vient de lui donner un em
ployé des Halles dont les journaux d’hier
nous racontent les méfaits. L ne étable, oui,
et dans laquelle vivaient en paix un mouton,
un veau et... un cochon. Tout cela dans un
logement sis au quatrième étage d’un immeu
ble de la rue Croix-des-Petits-Champs,
devant lequel vous êtes certainement passé
sans vous douter qu’il donnait asile à un
établissement d’elevage. Mais il parait que
le mouton bêlait du matin au soir; le veau
faisait vibrer les carreaux par ses mugisse
ments, tandis que le porc répondait à ces
accords tentateurs par des grognements
ininterrompus. Les voisins se sont plaints,
arguant encore des émanations qui affec
taient désagréablement leurs papilles na
sales. Sur l’intervention du commissaire,
les trois bêtes ont été conduites à la four-
rière en attendant que leur maître désolé
NOTRE ENQUÊTE
Dès que, sous la pression invine ible des
évènements, le ministère s’est trouvé ac
culé à accepter le principe de la révision,
il nous a paru du plus haut intérêt de re
chercher très impartialement l’éta t d’esprit
du pays. Sans doute, à Paris, le Droit et la
Vérité" avaient batailles gagnées dans l’opi
nion publique, mais ‘empoisonnement «Je
la presse état-majoriste avait été singulie-
rement plus intense, plus complet, plus
absolu en province. Les puissances d‘E lise
et de réaction y exercent d’ailleurs plus
librement et dans des conditions plu favo
rables encore à tous les égards b ur domi-
nation hautaine. La pensée s’obsc
ces ténèbres et les bouches sont
bâillonnées.
Enfin, les populations accoutun
respect, de r, son moins prompte,
cevant que des éclairs de la Vérité |
illumine grâce à la complicité de to
t en
presse de mensonges, ne reviennent jamais
que par d’assez longs détours des erreurs,
des préjugés et des ignorances o 1 elles se
sont engagées La province, dans son ha
bitude de s’incliner devant les faits accom
plis, se resignait-elle à une politique de
terreur et d’iniquité? L’antisemitisme jé-
suitique et pillard, le nationalisme imbé-
cile rencontreraient-ils dans les départe
ments un dernier appui?
Problème essentiel pour ceux qui comme
nous ne se sont jamais illusionnés sur les
efforts suprêmes et les ultimes crimes qui
seraient tentés afin de ne procéder qu’à
une révision illusoire de l’abominable
procès de 1891. Ah! la vérité radieuse,
toute la vérité simple, pure, nue, combien
la menace de son rayonnement
d'épouvantes et combien sera née
la protestation ardente de tous les
cette terre de la Révolution, pour
se lève enfin au grand soleil avec
les réparations, tous les châtiments
les enseignements qu’elle doit aj
aux consciences et à la Patrie.
Nous devons tout d’abord constat r
de préciser notre enquête dans les .
ses régions, qu'aussi bien dans b - d
orter
avant
Midi, aussi bien à l’Est qu’à l’Oues t, les an
ciens partis, les forces du passé, restent
irréductibles dans leur haine de la justice
et le mépris de l Humanité. Bonapartistes
royalistes, cléricaux se pressent au si étroi-
tement que jadis autour du fanion du
Hulan.
Par une inconcevable aberration, que
nous nous garderons de regretter, l’armée
réactionnaire veut sombrer définitivement
dans cette honte. Les lys sont apportés par
brassées sur ce fumier et toutes les
impériales bourdonnent dans cet
pesté. Le clergé bénit la trahison
faiture, le parjure, l’arbitraire, glo
il en-
la for-
itie les
, ferait volontiers des ostensoirs
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