Titre : Les Droits de l'homme / fondateur Henri Deloncle
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-02-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759074m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 février 1898 12 février 1898
Description : 1898/02/12 (A1,N35). 1898/02/12 (A1,N35).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k68172253
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5700
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/05/2016
gateriel dusines d’occasio.
Première année — N* 35
Le Numéro et son Supplément : CIIT9 centimes
Samedi 12 Févrie
< DE PARIS A r va —
DITERNANEE" TON ET Al
al do Nice de 189.
Carnaval de Nice
rche .un train de L
ec séjour facultatif 1
la Comp,
Plaisir d
। * à Mar.
inuitâ 16 février a 2 h ,
de Nice le 23 février, anih5
aller et retour •
en 2 classe ; 60 franc «
1es en 2 classe; 30 francs a
r ce train de
t 4 Lyon à parer soren
S renseignements
es par la Compagnie, onsulle
ES DROI
LION
Ordre et progrès par la Révolution française
ABONNEMENTS
DE FER D'ORLEANS
URSIONS
ermalesot balnéaires .
. du golfe de gacesde
Luchon, saisesT:
11 G. v. N 106 Orléans)
er et retour, avec 2..
s et de 20 of eo a . et y tion di
les au tarif général daplasses
ont suivi, sont delivrsS"it
les stations du researes tout
ans, pour les stations Baide,
si-apres du reseau du Midi al
Mer, Ax-les Thermes, sagesse
eresrde-Luchon, Balareres
r-Mer, Biarritz, Boulou-perE
.Capvern, “Ceret (Amenee,
etc.): Col liour e, Coniza-Monta.
Lza (Campagne-les-Bains) c.
(Eugénie-les-Bains), GuitS
.Labenne (Cap breton), Lu
ss Bains), Lamalou-les-Bains
déac, Vieille-Aure), Larun?'
Jx Chaudes). Leucate (laF.
oures-Barbazan, Nouvelle (a)
e (Saint-Christau), Pau, Pier.
arèges, Cautereu, Luz, Saint
dres, Prades (Molitg), Quillar
ieres,, Escou loubre, Usson-les
ir (Chaudesaigues), Saint-Gau,
Ganties), Sain t-Girons (Aulus)
., Saléchan (Sainte-Mari. c
arn, Salies-du-Salat, Us. ra
anche-de Confient die y aes
as, Graus de-Canaveilles) et
e; 25 jours, non compris 1.,
i d'arrivée. 2 5 ‘
les renseignements s'adressera
a Compagnie, dont l’envoi.,
demande adressée à l’Admit
. place Valhubert. Paris. "
PARIS
4 an.
6 mois
8 mois
20 •
10 •
& 60
FRANCE & ALGÉRIE
1 an .
6 mois
3 mois
24 •
13 •
7 •
ÉTRANGER et union postale.
1 an ..
6 mois
3 mois
35 •
18 •
10 •
RÉDACTION ET ADMINISTRATION J
8 — Boulevard Montmartre — 8
Les annonces sont reçues chez Ml. h. Lagrange, Cerf d Cie
6» Place de la Bourse 6, et aux Bureaux du Journal
LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS NE SONT PAS RENDUS
TÉLÉPHONE N° 101.87
E COLONEL PICQUART PARL
Les Débats d’hier. — Importantes déclarations de M. Thé vend
Depuis le Christ, l’humanité a peu
chang L ux qui crient aujourd’hui: «A
mort Zola! » sont les mêmeshommes qui
hurlaient devant Pilate : « Crucifiez-le 1
C'est le même
sont les mêmes
fanatisme odieux, ce
fureurs inexplicables,
OU A LOUER
ISON. servant d’hôtel, à Etre.
1 : 20 chambres, salle à manger
es,eau et gaz. S'adresser a
lu, 77, rue des Dames.
c'est la même foule imbécile qui disait:
« Nous n’avons d'autre roi que César ! »
Ils n’ont plus César, mais ils ont Billot,
de Boi sdeffre et Mercier. Au besoin ils se
contenteraient d'Esterhazy et de du Paty
de Clam. Mais, d'une façon ou d’une au
tre, c’est toujours Boulange qu’il leur
i DE LA PRESSE
ONDE EN 1879
de ne pas laisser échapper ut
rail nommé, il était abonné d
Presse « qui Ut, découpe et
journaux du monde, et en
ils sur n’importe quel sujet ».
t (Z YTE. p. 70 et 323).
Presse fournit aux artistes
vants, hommes politique!
lit sur leur compte dansle
mes du monde entier.
A l’heure qu’il est, le galon excuse, lé
gitime tous les crimes, toutes les infa
mies, toutes les sottises.
L’apparition d’Esterhazy fait frisson
ner le peuple d'enthousiasme, tandis
qu'au même instant, Zola manque d'être
A mort Zola ! Vive Esterhazy !
Délivrez Barabaset crucifiez Jésus !
L’Ev ingile est toujours d’actualité.C'est
ujours la vieille histoire du coquin
noré et du juste flétri.
Rien n’a changé. L'humanité est aussi
tte, aussi vile qu’il n’y a dix-neuf siè-
ITERRANEE -EXPRESS
c des wagons-lits informe le
tir du 6 février, le train de
née-Express circulera qua-
laine au lieu de trois dans
Nos gouvernants n’ont pas à se gêner.
La nation entière est complice ; elle mé-
rage que lui inflige l’infâme co-
ni se déroule à cette heure, de-
our d’assises.
aris les mercredis, jeudis,
anches "(gare du Nord i h. 13
h. 30 soir). Départ de Vin-
lis. mardis, jeudis et ven-
5 soir. Le Calais-Méditerra-
riant de Paris-Nord les lun
endredisà 4 h. 50, les trains
Paris et le littoral seront
Le Gérant : BOVINEAU
23, r. Montmartre. J.DANSOS
tant
1886
cour3
oupons
Je fer (obl
de Paris.,
bligation).
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61 » 75 1
1
Cyniquement, on se moque du jury,
q-i représente la nation. On veut l’obli-
geret on ‘obligera à se prononcer sans
connaissance de cause. Pour l'empêcher
d v voir clair, on éteint toutes les lumiè-
res. El le jury ne proteste pas, il accepte
tout, il s’incline devant ces témoins qui
refusent de parler en se réfugiant der-
riere le secret professionnel ou derrière
le i tison d’Etat. Il se contente de la décla-
ration du général Mercier, affirmant :
• Sur mon âme et conscience, Dreyfus est
un abominable traître. » La salle applau-
•ht, et quand Me Labori interroge : « Sur
quoi repose celte conviction? » le même
général Mercier garde le silence, et tous
respectent ce silence!
C est en vain que la défense elle-même
propose le huis-clos. Non. Il est entendu
qu’on ne saura rien,il est entendu qu’il n’y
a pas d’affaire Dreyfus, qu’il ne saurait y
en avoir. Il n’y a pas non plus d’affaire
Zola ni d’affaire Esterhazy. C'est le pré
sident qui le déclare, et les jurés conti
nuent à ne pas broncher !
Pourtant, qu‘arriverait-il si, comme la
loi l y autorise, comme le devoir l’y obli-
gérait, un juré se levait pour dire, au
nom de
tous ses collègues :
s nous déclarons insuffisamment
. Nous désirons savoir ceci et
cela. Veuillez poser aux témoins telle et
telle question. Existe-t-il une pièce secrè-
te ? Cette pièce a-t-elle été communiquée
et s
Conseil de guerre, sans que l’accusé
son défenseur en aient eu connaissan-
’ Quelle était cette pièce? Quel est
ssi le document qui fut remis par la
me voilée au commandant Esterhazy
que celui-ci envoya au ministre de la
rre ? Nous voulons encore entendre
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20 . • A .. ..
27 40 à 27 70
1 " général Billot, Mme Dreyfus, Mme de
Boulancy et tous les témoins qui se dé
robent. »
Le président répondrait : « Vous ne
pouvez poser ces questions sans sortir
des débats. Encore une fois, il n’y a pas
d allaire Dreyfus. » Et le jury ferait alors
la décl iration suivante : « Nous sommes
seuls juges; nous représentons la na-
tion, au nom de Laquelle nous prononce-
rons notre verdict, et c’est sur nous
qu en retombera la responsabilité. Nous
eslimons que l’affaire Dreyfus, l’affaire
Sterhazy et l'affaire actuelle sont con-
nexes, qu'il est impossible, en les sépa-
Tant, de parvenir à la vérité ni juger de
a bonne foi des accusés ici présents. »
Ainsi devraient s'exprimer des hom-
mes vraiment libres, conscients de la
ourde responsabilité qui leur incombe,
soucieux de l'avenir qui jugera leur ju-
gement.
s apercevront-ils à temps qu’on veut
ur faire commettre une infamie en les
Pigeant à juger des hommes que, par
"ous les moyens on aura entravés, qui
"auront pu apporter la preuve de la vé-
Espérons le, espérons qu’ils relèveront
Pr un acquittement, l’injure qui leur est
n e, espérons qu'ils entendront la voix de
stoire qui, s'ils condamnaient en de tel-
3 Circonstances, les accuserait d'avoireu
»(Ir, d «avoir cédé à l'opinion publique,
1 volonté d’un gouvernement crimi-
s *■ dont l’intention manifeste est d’as-
"dler la nation entière à son infamie.
| afin d’en supporter plus légèrement le
poids.
i Sans doute, il leur faudra du courage,
à ces douze jurés, pour s’abstraire des
influences extérieures, de la pression
qu’on s’efforce d’exercer sur eux, pour
braver même la foule. Car peut-être ira
l t-on jusqu'à les accuser de corruption,
1 s’ils rapportent un verdict d’acquitte-
| ment.
I Qu'ils élèvent leurs âmes à la hauteur
। de leur grande mission, qu’ils songent
que le monde entier les regarde, le
monde entier qui, à l'heure présente,
considère avec étonnement et tristesse
cette France jadis généreuse et tombée
[ tout à coup aux pires erreurs du fana
tisme. C’est à eux de prouver qu’elle n’a I
pas perdu tout bon sens, tout esprit de
justice, c’est à eux de la relever. Jamais
tâche plus grande et plus noble ne fut
confiée à des citoyens. j
Et qu’ils songentaussi à l’homme qu’ils
ont à juger et dont le génie est une des
gloires de la France, dont la vie entière I
atteste la probité. t
Peut-on supposer, un instant, qu'un
tel homme n’ait pas agi par conviction,
avec la certitude absolue d’être dans la
vérité ? N'avait-il pas tout à perdre : sa
réputation, sa liberté, sa vie peut-être? |
Oui, songez à tout ce qu’évoque le
seul nom d’Emile Zola. Si vous lecondam-1
niez, sa gloire à coup sûr n’en serait que
plus haute pour la postérité, l’élèverait
au rang des martyrs; mais c’est vous, |
bons jurés, c'est vous, soyez-en certains, |
que l’histoire marquerait du fer rouge.
On peut-être serait-elle plus indulgente
en souriant simplement de votre sottise |
et de votre ignorance. |
Prenez garde ! |
Nous vous disons ces choses, parce I
que vous êtes, sans doute, d’honnêtes
gens, qui pourriez vous laisser abuser,
mais qui ne mériteriez point une telle
flétrissure. !
UN MOT DE N. ROUVIER
M. Rouvier, qui exerça le pouvoir
comme président du conseil au moment
de la première tentative de réaction mili- |
taire et cléricale que fut le boulangisme, |
disait ces jours-ci dans les couloirs de la I
Chambre : |
« — Si j étais au gouvernement, en I
quarante-huit heures je mettrais les mi- ’
litaires au pas. » )
M. Rouvies n’est point de nos amis, |
mais lui, du moins, n’a jamais oublié les I
principes essentiels de la Révolution et, |
alors que dans le monde officiel on pro- 1
fesse plus que des opinions bassement [
césariennes, il convient de le féliciter [
d’avoir fait entendre une parole républi- |
caine.
Choses et Autres
l rait divulguer le nom de leurs propriétaires
tellement ces tableaux sont connus et
I cotés.
Tableaux et bijoux sont là 'depuis nom
bre d’années; leurs déposants ont le culte
du souvenir, car depuis ils renouvellent
leur dépôt avec l’espoir de pouvoir un
jour le racheter.
Le minimum du prêt au Mont-de-Piété est
de trois francs. Quant au maximum, il n’y
en a pas; mais celte décision a varié. Un
décret du 12 décembre 1863 qui a été en
vigueur jusqu'au 2 août 1887, date où un
nouveau décret a été promulgué, avait
établi que le prêt au chef-lieu ne pouvait
être supérieur à 10,000 francs, ni dépasser
500 francs dans les bureaux auxiliaires. Au
jourd'hui le prêt est illimité; c’est ainsi)
que le Mont-de-Piétéa consenti un prêt de
415,000 francs. Les prêts, on le sait, sont ac
cordés pour un an avec facilité de dégager
les objets avant le terme ou d’en renouve
ler l’engagement avant l'expiration dudit
terme.
Croirait-on qu'il y a un nantissement d’un |
paletot déposé en 1850 et dont le renouvel- I
lement a été toujours régulièrement opéré. |
PAUL BRULAT.
Les DROITS DE I.’HOMME publie
ront demain un article de
M. JEAN AJALBEKT
Linutie Chantage
Le colonel Picquart parlera
En se réservant de ne statuerqu’après
le verdict du procès Zola sur le rapport
du conseil d’enquête devant lequel a
comparu le lieutenant-colonel Picquart,
le ministre de la guerre s’est livré à un
véritable chantage
misérable-
ment déguisé du prétexte do ne vouloir
exercer aucune pression
vis du Jury.
On sait que le ministre a
prononcer souverainement
morale vis-à-
la faculté de
la peine qui
peut atteindre cet officier et que selon
son gré le lieutenant-colonel Picquart
aura son avenir brisé ou ne subira
qu’une simple réprimande — en «admet
tant qu’il ait encouru le moindre repro
che pour la plus louable, la plus noble,
la plus généreuse des interventions.
Or, c’est selon l'attitude, le langage
que tiendra le lieutenant-colonel Pic
quart que le général Billot formulera la
décision qui doit sanctionner le rapport
du Conseil d’enquête.
Le lieutenant-colonel Picquart ne
saurait s’illusionner.
On a pris soin, d’ailleurs, de ne laisser
subsister en son esprit aucun doute sur
les sentiments d’impartialité et de loyauté
des bureaux de l’état-major et du mi
nistre de la guerre.
S’il dit toute la vérité, s’il parle libre
ment en homme libre, soucieux de son
honneur et respectueux de son serment,
sa carrière militaire, qui s’annonçait si
exceptionnellement brillante, est ter
minée.
S’il équivoque, s’il se limite à une dé
fense prudente de ses actes, il peut en
core espérer que dans quelques années
les haines qui le poursuivent seront las
sées et apaisées.
Eh bien ! nous avons confiance en la
conscience de ce soldat, nous ne doutons
pas de son héroïsme civique singulière
ment plus difficile et plus glorieux en ces
circonstances que l’héroïsme militaire.
Le chantage aura été inutile. Le colo ¬
nel Picquart parlera.
TR ANS AC-
Je voudrais faire graver sur une plaque
de marbre el apposer dans tous les tribu
naux une brève et instructive notice sur
Laubardemont.
C’est ce magistrat dont le nom est devenu
depuis deux cent cinquante ans synonyme
de juge inique et menteur.
C’est lui qui fit trancher la tête au jeune
et innocent de Thou pour satisfaire aux
vengeances scélérates du grand Richelieu,
Les malheureux et les victimes des ty
rannies de la force dans le monde ont eu,
depuis lors, la salisfactiou d’apprendre que ।
ce juge avait eu un fils qui se fit tuer dans
une bande de voleurs à laquelle il 't’était
affilié. A père brigand, fils brigand.
Mais c’est autre chose qui a surnagé
dans la mémoire des siècles et qui a fixé à
jamais le nom de Laubardemont comme
type du magistrat criminel ; c’est ce mot :
« Donnez-moi une ligne, la plus indifférente,
de l’écriture d'un homme, et j'y trouverai ]
de quoi le faire pendre. » ]
Laubardemont a-t-il dit vraiment cela?
[ des Brieux, des Gaudillot, des Lavedan,
| des Richepin, des Feydeau.
Et vous comprenez qu’à une époque où
| tout le monee se plaint de la décadence de
notre jeune école dramatique, un tel mérite
vaut la peine d’être encouragé !
j — « Mais, quoi? dira-t-on, quelles sont
donc les œuvres dramatiques si admirables
qu’a signées M. Gaston Pollonais?»
1 Pardon, pardon! nous n’avons pas dit
qu'il les avait signées : nous disons sim
plement qu'il les a écrites.
M. Gaston Pollonais est, en effet, un mo
deste qui aime à se dérober aux ovations
enthousiastes de ses admirateurs Et c'est
ainsi qu’il n'a pas signé jadis le Coucher de
la Mariée, celte pantomime si artistique, si
délicate, que tout Paris a pu applaudir et
que l'Olympia à l’intention de reprendre.
C’est ainsi qu’il n’a pas signé davantage
la fantaisie si spirituelle que donne en ce
moment Trianon, sous le nom de Paris-
Electrique.
M.Gaston Pollonais nousen voudra peut-être
de ne point ménager sa modestie et de le
signaler à l’admiration de la foule...
Mais ce n’est pourtant qu’une douce vio- 1 .
lence. I On n'a du reste jamais pu savoir pourquoi.
J. | Un vieux maniaque sans doute, peut-être
_ | un vieux richard qui tient à conserver le
7 I souvenir des jours de misère d'autrefois.
Lesaveux de ï. Lebrun-Renault asssheu ?re
Est-ce authentique? Est-ce une légende?
Je n’en veux retenir que cette observation, , ..
c'est que la conscience de l’histoire a retenu | République pour certifier qu’il n’y avait
ce trait comme la caractéristique de l'infa- | pas eu d’aveux,
mie la plus parfaite et la plus achevée.
Choisir un passage d'écriture, séparer une
phrase de ce qui la précède et de ce qui la
suit, et, sur ce membre détaché d’un plan,
d'ensemble, juger et condamner un homme
c’est là le comble de l’odieux, et parmi
■ 1 payés ceux là.
Un incident qui est mieux qu’un incident, | Le Mont-de-Piété est responsable de la
— oui est un fait important s’est pro- détérioration sauf le cas de force majeure;
duit hier après-midi dans le couloir des et si un objet ne pouvait être rendu a son
témoins entre le commandant Forzinetti propriétaire, la valeur lui en serait payée
et le capitaine Lebrun-Renault. au prix d estimation fixe lors du dépôt,avec
Le commandant Forzinetti apercevant augmentation d un quart en sus à titre diin-
dans le couloir des témoins pendant la sus demnité. ainsi que les disent « reconnais-
pension d’audience le capitaine Lebrun- sauces », ces horribles chiffons de papier,
Renault se dirige vivement vers iui et le | véritables certificats de dèche.
dialogue suivant s’engage sur un ton vio- | Chose curieuse : les voleurs engagent
lent ? | fort peu les objets voles; ce sont les debu-
M. Forzinetti.—Avez vous fait à M. Chau- tants seuls qui'se laissent tenter à se dé-
lin-Servinière les déclarations reproduites barrasser ainsi du produit de leurs vols,
dans un journal? Les chevaux de retour savent trop bien
Le capitaine Lebrun Renault répond : — que c’est le Mont-de-Piété qui est le pre-
Mais je n’ai pas autorisé M. Chaulin Servi- mier informe des qu un vol a eu lieu,
nière a de semblables déclarations. Ainsi, cette année, sur 350,000 montres
Le commandant Forzinetti : — J'aurais | engagées, 400 seulement provenaient de
voulu déposer. J'aurais répété que vous m'a- | vols. Les brocanteurs sont la providence
viez ditque jamais Dreyfus n’avait fait d’a- | des voleurs, car ce sont eux qui leur faci-
veux que vous aviez été excessivement I litent 1 écoulement de leursrapines et com
géné d’ètre appelé à la présidence de la 1 pliquent la tâche de la police.
=---=- r - r *** — —^1 H. Reynold.
Le capitaine Lebrun-Renault: -
Oui,
c’est vrai, Forzinetti !
Le commandant Forzinetti : -- Si vous di-
A LA CHAMBRE
toutes les perfidies dont les hommes sont
coupables, l’histoire a choisi celle-là pour
marquer d’un stigmate indélébile le type
du mauvais juge. |
Jean-Louis
Nous avons reçu communication de la
lettre suivante :
Paris, le 10 février 1898.
Monsieur le Directeur,
Je lis dans le Petit Parisien d’aujourd'hui que
trois individus, les nommés Marcel Lamargue,
Emile Maillé et Eugène Renard ont été arrêtés
pour avoir manifesté, hier, en criant : « Vive
Zola ! A bas l'armée I et A bas la France! « En
outre, ces trois individus sont anarchistes.
En ce qui me concerne, je tiens à protester
énergiquement contre ces allégations menson-
gères.
Je déclare formellement n’avoir pas été ar-
rêté et m ètre rendu librement au commissariat
à titre de témoin. En outre, je n’ai pas crié : « A
bas l’armée !» et : « A bas la France! » et je ne
suis pas anarchiste.
J'ai crié : « Vive Zola ! « ce qui, je crois, n’est
pas un délit.
Je vous prie de vouloir bien insérer la pré-
sente dans votre plus prochain numéro.
Veuillez agréer mes respectueuses salutations,
Marcel LAMARGUE.
42, rue Berthe.
M. Emile Maillé est venu pe olester égale
ment auprès de nous contre les allégations
tenues à son endroit dans certains jour
naux; il s'est contenté de crier: «Vive
Zola! » Et il est stupéfait que pour ce seul
fait il ait été arrêté et maintenu plus de
cinq heures au commissariat de police.
LE DECORE POLLONAIS
Dans un de nos derniers numéros, après
avoir reproduit une phrase vraiment admi
rable extraite d’un article du Soir, nous
constations que ce ne pouvait pas être à
ses mérites « d'écrivain » que M. Gaston
Pollonais, sous ordre du député réaction
naire Edouard Blanc, devait la décoration
qui orne aujourd’hui sa poitrine.
Nous sommes obligés, à notre grande
confusion,— et nous le faisons loyalement,
— de reconnaître que nous nous sommes
trompés. C’est bien à son talent d’écrivain
que M. Pollonais doit sa décoration.
Mais ce n’est pas comme journaliste qu'il
a été décoré, M. Barthou, ministre de l’in
térieur, qui a attaché sur sa poitrine l’in-
signe de l'honneur, n’était qu’à moitié dé
cidé à décorer cet excellent Pollonais sous
le fallacieux prétexte qu'il y a à Paris bien
d’autres journalistes que lui qui ont du
talent, par exemple M. André Vervoort.
Il fallut donc que M. Rambaud, notre
éminent ministre des Beaux-Arts, allât ré
véler à son collègue de l'Intérieur une chose
que celui-ci ignorait, que vous ignorez peut-
être aussi, et que nous sommes heureux de
vous apprendre : c'est que M. Gaston Pol
lonais est un de nos plus brillants auteurs
dramatiques, uu de ces hommes de théâtre
dont les œuvres laissent loin derrière elles
les productions des Rostand et des Donnay,
siez le contraire, vous seriez un foutu men- ! La Chambre a commencé par achever le
teur. | vote du budget des colonies ou,pour être
Le capitaine Lebrun-Renault ne répond | plusexact.de certains chemins de fer colo-
rien.
Le général Gonse s’approche alors de M.
Forzinetti auquel il serre la main vigou
reusement en lui disant :
— Ne soyez donc pas aussi nerveux, mon
cher commandant !
Pendant ce temps M. Lebrun-Renault
s’éloigne. :
CHRONIQUE
AU CLOU
j Notre excellent ami Gil disait hier, dans
ses spirituels échos, que l'approche du prin
temps se reconnaissait au Mont-de-Piété,
mieux que dans l’atmosphère, par le retour
des hirondelles : ces renseignements lui
permettaient d’affirmer que voici le mo
ment où l’on retire les bicyclettes du«clou».
Les uns par besoin, les autres pour ne pas
payer de frais de garage pendant l’hiver,
ont engagé leur « bécane ».
I Ce que l’on ne sait pas c’est que, comme
dans toutes les ad-mi -nis-tra-tions, le Mont-
de-Piété a un personnage aussi occulte
qu’important pour le diriger, et que co
personnage a même dirigé le directeur ;
trahissons son incognito : il s’appelle « la
Routine «. Or, ç’a été toute une affaire dans
les premiers temps pour obtenir de la Rou
tine le droit de se faire prêter quelques pe
tites sommes contre ‘engagement d’une bi-
cyclelte. Mais il y avait aussi d’autres mo
tifs: l’immeuble de la rue des Blancs-Man
teaux, cet immeuble que le poète Ovide
n’a point connu quand il a décrit le Tem
ple de la Misère, est trop exigu aujourd’hui. ,
non seulement pour les vélocipèdes, mais
pour tous les autres objets. ।
J’ai visité naguère les magasins de la rue
des Blancs-Manteaux : rien que là, les pas
sages ménagés entre les casiers grillés où
sont engagés les paquets et colis de toutes
sortes forment une longueur de ruelles qui
dépasse cinq kilomètres. . 1
Cinq kilomètres d'objets tels que vête- 1
méats, drap, linge, couvertures, édredons,
étoffes en pièces, lorgnettes, rideaux, para
pluies, cannes, éventails,boîtes de compas,
instruments de musique, glaces, livres, |
partitions, outils, casseroles, caves à li- |
queurs, tableaux, tapis, bronzes, machines |
à coudre, matelas, lits, meubles, pianos,
chaussures (j'ai copié là la classification |
exacte), voila ce qui est entassé là, dans |
des sacs, dans des paniers, dans des enve- |
loppes de toile. Cinq kilomètres! C’est à
faire tourner la tête au visiteur au bout de 1
cinq cents mètres.
Mais ce n'est pas tout : il y a encore sous |
le bâtiment un sous-sol, avec un caveau de
sûreté très hermétiquement fermé où sont- |
placés tous les objets dont la valeur mar |
chande dépasse mille francs. On pourrait |
former un musée presque aussi beau que I
le Louvre ou le Luxembourg avec les ta- |
bleaux qui sont enfouis dans celte partie |
du Mont-de-Piété. L'aimable fonctionnaire I
qui m’a guidé à travers ce dédale m’a fait |
promettre de ne pas révéler le titre d'une
seule de ces toiles; car dire leur titre se- |
maux.
Rien à retenir de cette première partie
de la séance, sinon quelques brèves expli-
cations de M. Lebon sur une concession
demandée par une compagnie dite de Bor
deaux pour la construction et l’exploitation
d'un chemin de fer à Ma lagascar.
M. Brunet craignait que derrière cette com
pagnie no se dissimulât un mauricien an
glais, M. de Coriolis. M.Lebon lui a répon
du qu’il n'en était rien.
Cette question tranchée, on a abordé la
discussion du budget des finances à la
quelle ont pris part M. l’abbé Lemire, M.
César Duval, M. Thierry Cazes et M. Fabé-
rot qui tous, ont parlé en sens divers.
La réponse de M. Cochery n’a pasélé lon
gue, et elle a réussi à donner à peu près
satisfaction à tout le monde, - au moins
est-il permis de le croire puisque personne
n’a réclamé.
A noter sur le vote des chapitres, un
amendement de M. Jourde sur les pensions
des sous-officiers et soldats qui a été ren
voyé à la commission de l’armée et un
amendement de M. Mesureur sur les re
traites des agents de postes qui a été rc
poussé.
H. D.
AU SENAT
Le Sénat a com mencé hier la discussion
du projet de loi sur les sociétés de secours
mutuels.
Il a entendu tout un long discours de M.
Lourties qui a refait, en qualité de rappor
teur, l'historique de la question. Puis il a
adopté les vingt premiers articles du projet,
et a ajourné de vingt-quatre heures son vote
sur l’article 21, dont MM. Morel et Cuvinol
ont I rès vivement critiqué les conséqu onces
financières.
L’OPINION EN ESPAGNE
L’opinion espagnole ne pouvait pas res
ter indifférente devant le débat qui s’agite
aujourd’hui en France. La presse, la jeu
nesse des écoles, les écrivains les plus qua
lifiés se sont manifestés dans le sens du
droit et de la justice. Il y a quelque temps
nous avions à enregistrer l’adresse de féli
citations que les étudiants de la Faculté de
droit de Barcelone ont adressé à .M. Zola
et que publiaient les journaux locaux. A
plusieurs reprises nous avons pu constater
dans quel esprit d’impartialité les corres
pondants parisiens des principaux organes
de Madrid rapportaient les divers incidents
de la campagne menée par ceux qui veu
lent à tout prix empêcher la lumière.
Le Heraldo de Madrid qui compte parmi
les journaux les plus autorisés d’Espagne,
dans un article éditorial consacré à la si
tuation présente de la France, s’étonne que
nous en soyons venus à ce que «Un déma
gogue noir comme Drumond parlant à la
foule au nom d'un fantôme — le fantôme
juif — ait plus de force que l’homme qui
a à offrir à la considération des braillard!
son œuvre littéraire et une foi absolue dan:
la Vérité et la Clémence. »
« Zola, dit encore le Heraldo, croyait que
la démocratie était un fait acquis. Et c’est
parce qu’il le croyait qu’il prit la plume de
sa main de fer pour écrire le terrible Jaccust
qui n était rien moins qu’un hymne à celte
pauvre justice des hommes, si maltraitée
si persécutée et si digne d’un meilleur
sort. »
Mais nous osons croire oneara qn’à l’en-
contre do ce que craint le Heraldo la vertu
et la liberté ne sont pas un vain mot en
France et qu’il ne nous faudra pas renoncer
à jamais aux idées de fraternité, d’égalité et
de justice, héritage sacré de la grande Ré
volution que nous saurons de fendre ei
maintenir envers et contre toutes les réac
tions.
O. A.
PROCES ZOU
TROISIÈME AUDIENCE
Nous reprenons au point où
nous l’avons laissé hier, le comp
te rendu sténographié des débats
d'avant hier du Procès Zola.
U DÉPOSITION DE M. TRARIEUX
(Suite)
Alors, ce ne pouvait être... La défense de
Dreyfus? Jamais, elle n'avait connu la pièce;
les experts ? Jamais ils ne l’avaient eu en
main... Un journaliste pourtant ne pouvait
l’avoir que par quelqu’un qui était en situa
tion de la connaître.
Les personnes qui étaient en situation de
connaître cette pièce
nombreuses. Ils étaient
n élaient pas bien
huit
au
I ministère qui pouvaient la connaître et à
I sa disposition desquels elle pouvait être.
I Le champs des investigations n’étail point
| étendu; évidemment il y avait quelqu'un,
| je ne sais qui, je ne puis le dire,
I je n'aurai pas la témérité de l'indiquer,
I mais certainement il y avait quelqu'un,
I une ou plusieurs personnes qui «avaient
un intérêt, ne voulant pas que les démar-
I ches du lieutenant-cclonel Picquart puis
sent aboutir à barrer sa roule, et qui, pour
barrer sa route et rendre ses demirches
I impossibles, n’avaient pas hésité à com-
I mettre cette indiscrétion; indiscrétion, mes-
I sieurs, n'est pas assez, à commettre cette
I indiscrétion criminelle, car il fallait avoir
été jusqu'au c rime pour communiquer le
document dan s les conditions où il a été re
produit par le journal. Ce journal, en effet,
avait imprimé lo passage que je
rappelais tout 1 heure en ces termes : « Cet
animal de Dreyfus devient bien exigeant. »
Or, il avait fallu commettre une altéra-
lion d’écriture au texte original pour pro
duire cette version au journal l'Eclair; ca
document, on l’a connu depuis, en effet,
! j'en affirme l’existence, et j'en affirme
le texte, le document ne dit pas « cet animal
de Dreyfus», il dit « cet animal de D...» ti
n'indique que l’initiale, il avait fallu, je la
répète, altérer l'écriture du document pour
en assurer un effet plus décisif et substi
tuer, à une simple initiale qui ne dési
gnait personne « Dreyfus » nominative
ment désigné.
J’avoue, messieurs, que ce fut un p éli-
minaire effrayant pour moi ? Il était vrai
ment bien inquiétant d’arriver avec une
p treille certitude, à une pireille démons
tration, à un semblable résultat ; mais la
reproduction du docume it elle est bien
faite d'une manière frauduleuse, puisque le
document lui-même ne dit pas ce qu’on lui
fait dire.
La reproduction du document, el o doit
bien ven r d’une des personnes qui l’avait
en main; c'est brutalement, matériel-
lement nécessaire; la communical ion
de ce document ne peut pas venir
du lieutenant-colonel Picq art qui est une
de ces personne*, car cette communication
irait au résultat inverse de e
lait obtenir. Conclusion forcée
oU
très personnes qui, ayant un intcrttdeyues
de passion, peut-être, car l> pas ioa joue
ici un bien regrettable rôle, et tend à trins-
former une question de simple justice en
une question d'antipat hie de race ou de re
ligion; il restera donc ceci, messieurs,
comme conclusion nécessaire, il restait
démontré pour moi (pie la communication
venait d’ailleurs et venait de quelques per
sonnes qui pouvaient avoir un intérêt à
empêcher les démarches du lieutenant-
colonel Picquart de jamais aboutir.
Mais, je ne savais pas encore tout. Mes
sieurs, je devais, peu de temps après, en
connailre bien davantage, et ce qui me
restait à apprendre allait éclairer d’un joui
nouveau ce qui semblait déjà assez sighifi
catif. . ,
En effet, peu de temps après la conversa
tion que je viens de rappeler et que j’avais
eue avec M' ScheurerKestner, une autre
personne. M. Leblois, avocat de M. le lieu
tenant-colonel Picquart et son ami d’en
fance, je crois, M» Leblois, que j’avais eu
l’occasion de rencontrer en diverses cir
Première année — N* 35
Le Numéro et son Supplément : CIIT9 centimes
Samedi 12 Févrie
< DE PARIS A r va —
DITERNANEE" TON ET Al
al do Nice de 189.
Carnaval de Nice
rche .un train de L
ec séjour facultatif 1
la Comp,
Plaisir d
। * à Mar.
inuitâ 16 février a 2 h ,
de Nice le 23 février, anih5
aller et retour •
en 2 classe ; 60 franc «
1es en 2 classe; 30 francs a
r ce train de
t 4 Lyon à parer soren
S renseignements
es par la Compagnie, onsulle
ES DROI
LION
Ordre et progrès par la Révolution française
ABONNEMENTS
DE FER D'ORLEANS
URSIONS
ermalesot balnéaires .
. du golfe de gacesde
Luchon, saisesT:
11 G. v. N 106 Orléans)
er et retour, avec 2..
s et de 20 of eo a . et y tion di
les au tarif général daplasses
ont suivi, sont delivrsS"it
les stations du researes tout
ans, pour les stations Baide,
si-apres du reseau du Midi al
Mer, Ax-les Thermes, sagesse
eresrde-Luchon, Balareres
r-Mer, Biarritz, Boulou-perE
.Capvern, “Ceret (Amenee,
etc.): Col liour e, Coniza-Monta.
Lza (Campagne-les-Bains) c.
(Eugénie-les-Bains), GuitS
.Labenne (Cap breton), Lu
ss Bains), Lamalou-les-Bains
déac, Vieille-Aure), Larun?'
Jx Chaudes). Leucate (laF.
oures-Barbazan, Nouvelle (a)
e (Saint-Christau), Pau, Pier.
arèges, Cautereu, Luz, Saint
dres, Prades (Molitg), Quillar
ieres,, Escou loubre, Usson-les
ir (Chaudesaigues), Saint-Gau,
Ganties), Sain t-Girons (Aulus)
., Saléchan (Sainte-Mari. c
arn, Salies-du-Salat, Us. ra
anche-de Confient die y aes
as, Graus de-Canaveilles) et
e; 25 jours, non compris 1.,
i d'arrivée. 2 5 ‘
les renseignements s'adressera
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PARIS
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6» Place de la Bourse 6, et aux Bureaux du Journal
LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS NE SONT PAS RENDUS
TÉLÉPHONE N° 101.87
E COLONEL PICQUART PARL
Les Débats d’hier. — Importantes déclarations de M. Thé vend
Depuis le Christ, l’humanité a peu
chang L ux qui crient aujourd’hui: «A
mort Zola! » sont les mêmeshommes qui
hurlaient devant Pilate : « Crucifiez-le 1
C'est le même
sont les mêmes
fanatisme odieux, ce
fureurs inexplicables,
OU A LOUER
ISON. servant d’hôtel, à Etre.
1 : 20 chambres, salle à manger
es,eau et gaz. S'adresser a
lu, 77, rue des Dames.
c'est la même foule imbécile qui disait:
« Nous n’avons d'autre roi que César ! »
Ils n’ont plus César, mais ils ont Billot,
de Boi sdeffre et Mercier. Au besoin ils se
contenteraient d'Esterhazy et de du Paty
de Clam. Mais, d'une façon ou d’une au
tre, c’est toujours Boulange qu’il leur
i DE LA PRESSE
ONDE EN 1879
de ne pas laisser échapper ut
rail nommé, il était abonné d
Presse « qui Ut, découpe et
journaux du monde, et en
ils sur n’importe quel sujet ».
t (Z YTE. p. 70 et 323).
Presse fournit aux artistes
vants, hommes politique!
lit sur leur compte dansle
mes du monde entier.
A l’heure qu’il est, le galon excuse, lé
gitime tous les crimes, toutes les infa
mies, toutes les sottises.
L’apparition d’Esterhazy fait frisson
ner le peuple d'enthousiasme, tandis
qu'au même instant, Zola manque d'être
A mort Zola ! Vive Esterhazy !
Délivrez Barabaset crucifiez Jésus !
L’Ev ingile est toujours d’actualité.C'est
ujours la vieille histoire du coquin
noré et du juste flétri.
Rien n’a changé. L'humanité est aussi
tte, aussi vile qu’il n’y a dix-neuf siè-
ITERRANEE -EXPRESS
c des wagons-lits informe le
tir du 6 février, le train de
née-Express circulera qua-
laine au lieu de trois dans
Nos gouvernants n’ont pas à se gêner.
La nation entière est complice ; elle mé-
rage que lui inflige l’infâme co-
ni se déroule à cette heure, de-
our d’assises.
aris les mercredis, jeudis,
anches "(gare du Nord i h. 13
h. 30 soir). Départ de Vin-
lis. mardis, jeudis et ven-
5 soir. Le Calais-Méditerra-
riant de Paris-Nord les lun
endredisà 4 h. 50, les trains
Paris et le littoral seront
Le Gérant : BOVINEAU
23, r. Montmartre. J.DANSOS
tant
1886
cour3
oupons
Je fer (obl
de Paris.,
bligation).
18..
. 108 27
103 ..
108 2
109 ..
39 50
35 50 |
. 3297 ..
3397 50
. 2020 ..
. 1410 ..
1600 .
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1930 . • 1
73 59
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.> . j
4050 ..
6. 50
61 75
61 » 75 1
1
Cyniquement, on se moque du jury,
q-i représente la nation. On veut l’obli-
geret on ‘obligera à se prononcer sans
connaissance de cause. Pour l'empêcher
d v voir clair, on éteint toutes les lumiè-
res. El le jury ne proteste pas, il accepte
tout, il s’incline devant ces témoins qui
refusent de parler en se réfugiant der-
riere le secret professionnel ou derrière
le i tison d’Etat. Il se contente de la décla-
ration du général Mercier, affirmant :
• Sur mon âme et conscience, Dreyfus est
un abominable traître. » La salle applau-
•ht, et quand Me Labori interroge : « Sur
quoi repose celte conviction? » le même
général Mercier garde le silence, et tous
respectent ce silence!
C est en vain que la défense elle-même
propose le huis-clos. Non. Il est entendu
qu’on ne saura rien,il est entendu qu’il n’y
a pas d’affaire Dreyfus, qu’il ne saurait y
en avoir. Il n’y a pas non plus d’affaire
Zola ni d’affaire Esterhazy. C'est le pré
sident qui le déclare, et les jurés conti
nuent à ne pas broncher !
Pourtant, qu‘arriverait-il si, comme la
loi l y autorise, comme le devoir l’y obli-
gérait, un juré se levait pour dire, au
nom de
tous ses collègues :
s nous déclarons insuffisamment
. Nous désirons savoir ceci et
cela. Veuillez poser aux témoins telle et
telle question. Existe-t-il une pièce secrè-
te ? Cette pièce a-t-elle été communiquée
et s
Conseil de guerre, sans que l’accusé
son défenseur en aient eu connaissan-
’ Quelle était cette pièce? Quel est
ssi le document qui fut remis par la
me voilée au commandant Esterhazy
que celui-ci envoya au ministre de la
rre ? Nous voulons encore entendre
PAPIER LON
à
1 8
et 4
et 4
et 1
et 4
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à 520 1/2 — 4 ./» 9/0
25 70à 27 70
24 50à21 60
20 55 à 20 65
40.à....
20 . • A .. ..
27 40 à 27 70
1 " général Billot, Mme Dreyfus, Mme de
Boulancy et tous les témoins qui se dé
robent. »
Le président répondrait : « Vous ne
pouvez poser ces questions sans sortir
des débats. Encore une fois, il n’y a pas
d allaire Dreyfus. » Et le jury ferait alors
la décl iration suivante : « Nous sommes
seuls juges; nous représentons la na-
tion, au nom de Laquelle nous prononce-
rons notre verdict, et c’est sur nous
qu en retombera la responsabilité. Nous
eslimons que l’affaire Dreyfus, l’affaire
Sterhazy et l'affaire actuelle sont con-
nexes, qu'il est impossible, en les sépa-
Tant, de parvenir à la vérité ni juger de
a bonne foi des accusés ici présents. »
Ainsi devraient s'exprimer des hom-
mes vraiment libres, conscients de la
ourde responsabilité qui leur incombe,
soucieux de l'avenir qui jugera leur ju-
gement.
s apercevront-ils à temps qu’on veut
ur faire commettre une infamie en les
Pigeant à juger des hommes que, par
"ous les moyens on aura entravés, qui
"auront pu apporter la preuve de la vé-
Espérons le, espérons qu’ils relèveront
Pr un acquittement, l’injure qui leur est
n e, espérons qu'ils entendront la voix de
stoire qui, s'ils condamnaient en de tel-
3 Circonstances, les accuserait d'avoireu
»(Ir, d «avoir cédé à l'opinion publique,
1 volonté d’un gouvernement crimi-
s *■ dont l’intention manifeste est d’as-
"dler la nation entière à son infamie.
| afin d’en supporter plus légèrement le
poids.
i Sans doute, il leur faudra du courage,
à ces douze jurés, pour s’abstraire des
influences extérieures, de la pression
qu’on s’efforce d’exercer sur eux, pour
braver même la foule. Car peut-être ira
l t-on jusqu'à les accuser de corruption,
1 s’ils rapportent un verdict d’acquitte-
| ment.
I Qu'ils élèvent leurs âmes à la hauteur
। de leur grande mission, qu’ils songent
que le monde entier les regarde, le
monde entier qui, à l'heure présente,
considère avec étonnement et tristesse
cette France jadis généreuse et tombée
[ tout à coup aux pires erreurs du fana
tisme. C’est à eux de prouver qu’elle n’a I
pas perdu tout bon sens, tout esprit de
justice, c’est à eux de la relever. Jamais
tâche plus grande et plus noble ne fut
confiée à des citoyens. j
Et qu’ils songentaussi à l’homme qu’ils
ont à juger et dont le génie est une des
gloires de la France, dont la vie entière I
atteste la probité. t
Peut-on supposer, un instant, qu'un
tel homme n’ait pas agi par conviction,
avec la certitude absolue d’être dans la
vérité ? N'avait-il pas tout à perdre : sa
réputation, sa liberté, sa vie peut-être? |
Oui, songez à tout ce qu’évoque le
seul nom d’Emile Zola. Si vous lecondam-1
niez, sa gloire à coup sûr n’en serait que
plus haute pour la postérité, l’élèverait
au rang des martyrs; mais c’est vous, |
bons jurés, c'est vous, soyez-en certains, |
que l’histoire marquerait du fer rouge.
On peut-être serait-elle plus indulgente
en souriant simplement de votre sottise |
et de votre ignorance. |
Prenez garde ! |
Nous vous disons ces choses, parce I
que vous êtes, sans doute, d’honnêtes
gens, qui pourriez vous laisser abuser,
mais qui ne mériteriez point une telle
flétrissure. !
UN MOT DE N. ROUVIER
M. Rouvier, qui exerça le pouvoir
comme président du conseil au moment
de la première tentative de réaction mili- |
taire et cléricale que fut le boulangisme, |
disait ces jours-ci dans les couloirs de la I
Chambre : |
« — Si j étais au gouvernement, en I
quarante-huit heures je mettrais les mi- ’
litaires au pas. » )
M. Rouvies n’est point de nos amis, |
mais lui, du moins, n’a jamais oublié les I
principes essentiels de la Révolution et, |
alors que dans le monde officiel on pro- 1
fesse plus que des opinions bassement [
césariennes, il convient de le féliciter [
d’avoir fait entendre une parole républi- |
caine.
Choses et Autres
l rait divulguer le nom de leurs propriétaires
tellement ces tableaux sont connus et
I cotés.
Tableaux et bijoux sont là 'depuis nom
bre d’années; leurs déposants ont le culte
du souvenir, car depuis ils renouvellent
leur dépôt avec l’espoir de pouvoir un
jour le racheter.
Le minimum du prêt au Mont-de-Piété est
de trois francs. Quant au maximum, il n’y
en a pas; mais celte décision a varié. Un
décret du 12 décembre 1863 qui a été en
vigueur jusqu'au 2 août 1887, date où un
nouveau décret a été promulgué, avait
établi que le prêt au chef-lieu ne pouvait
être supérieur à 10,000 francs, ni dépasser
500 francs dans les bureaux auxiliaires. Au
jourd'hui le prêt est illimité; c’est ainsi)
que le Mont-de-Piétéa consenti un prêt de
415,000 francs. Les prêts, on le sait, sont ac
cordés pour un an avec facilité de dégager
les objets avant le terme ou d’en renouve
ler l’engagement avant l'expiration dudit
terme.
Croirait-on qu'il y a un nantissement d’un |
paletot déposé en 1850 et dont le renouvel- I
lement a été toujours régulièrement opéré. |
PAUL BRULAT.
Les DROITS DE I.’HOMME publie
ront demain un article de
M. JEAN AJALBEKT
Linutie Chantage
Le colonel Picquart parlera
En se réservant de ne statuerqu’après
le verdict du procès Zola sur le rapport
du conseil d’enquête devant lequel a
comparu le lieutenant-colonel Picquart,
le ministre de la guerre s’est livré à un
véritable chantage
misérable-
ment déguisé du prétexte do ne vouloir
exercer aucune pression
vis du Jury.
On sait que le ministre a
prononcer souverainement
morale vis-à-
la faculté de
la peine qui
peut atteindre cet officier et que selon
son gré le lieutenant-colonel Picquart
aura son avenir brisé ou ne subira
qu’une simple réprimande — en «admet
tant qu’il ait encouru le moindre repro
che pour la plus louable, la plus noble,
la plus généreuse des interventions.
Or, c’est selon l'attitude, le langage
que tiendra le lieutenant-colonel Pic
quart que le général Billot formulera la
décision qui doit sanctionner le rapport
du Conseil d’enquête.
Le lieutenant-colonel Picquart ne
saurait s’illusionner.
On a pris soin, d’ailleurs, de ne laisser
subsister en son esprit aucun doute sur
les sentiments d’impartialité et de loyauté
des bureaux de l’état-major et du mi
nistre de la guerre.
S’il dit toute la vérité, s’il parle libre
ment en homme libre, soucieux de son
honneur et respectueux de son serment,
sa carrière militaire, qui s’annonçait si
exceptionnellement brillante, est ter
minée.
S’il équivoque, s’il se limite à une dé
fense prudente de ses actes, il peut en
core espérer que dans quelques années
les haines qui le poursuivent seront las
sées et apaisées.
Eh bien ! nous avons confiance en la
conscience de ce soldat, nous ne doutons
pas de son héroïsme civique singulière
ment plus difficile et plus glorieux en ces
circonstances que l’héroïsme militaire.
Le chantage aura été inutile. Le colo ¬
nel Picquart parlera.
TR ANS AC-
Je voudrais faire graver sur une plaque
de marbre el apposer dans tous les tribu
naux une brève et instructive notice sur
Laubardemont.
C’est ce magistrat dont le nom est devenu
depuis deux cent cinquante ans synonyme
de juge inique et menteur.
C’est lui qui fit trancher la tête au jeune
et innocent de Thou pour satisfaire aux
vengeances scélérates du grand Richelieu,
Les malheureux et les victimes des ty
rannies de la force dans le monde ont eu,
depuis lors, la salisfactiou d’apprendre que ।
ce juge avait eu un fils qui se fit tuer dans
une bande de voleurs à laquelle il 't’était
affilié. A père brigand, fils brigand.
Mais c’est autre chose qui a surnagé
dans la mémoire des siècles et qui a fixé à
jamais le nom de Laubardemont comme
type du magistrat criminel ; c’est ce mot :
« Donnez-moi une ligne, la plus indifférente,
de l’écriture d'un homme, et j'y trouverai ]
de quoi le faire pendre. » ]
Laubardemont a-t-il dit vraiment cela?
[ des Brieux, des Gaudillot, des Lavedan,
| des Richepin, des Feydeau.
Et vous comprenez qu’à une époque où
| tout le monee se plaint de la décadence de
notre jeune école dramatique, un tel mérite
vaut la peine d’être encouragé !
j — « Mais, quoi? dira-t-on, quelles sont
donc les œuvres dramatiques si admirables
qu’a signées M. Gaston Pollonais?»
1 Pardon, pardon! nous n’avons pas dit
qu'il les avait signées : nous disons sim
plement qu'il les a écrites.
M. Gaston Pollonais est, en effet, un mo
deste qui aime à se dérober aux ovations
enthousiastes de ses admirateurs Et c'est
ainsi qu’il n'a pas signé jadis le Coucher de
la Mariée, celte pantomime si artistique, si
délicate, que tout Paris a pu applaudir et
que l'Olympia à l’intention de reprendre.
C’est ainsi qu’il n’a pas signé davantage
la fantaisie si spirituelle que donne en ce
moment Trianon, sous le nom de Paris-
Electrique.
M.Gaston Pollonais nousen voudra peut-être
de ne point ménager sa modestie et de le
signaler à l’admiration de la foule...
Mais ce n’est pourtant qu’une douce vio- 1 .
lence. I On n'a du reste jamais pu savoir pourquoi.
J. | Un vieux maniaque sans doute, peut-être
_ | un vieux richard qui tient à conserver le
7 I souvenir des jours de misère d'autrefois.
Lesaveux de ï. Lebrun-Renault asssheu ?re
Est-ce authentique? Est-ce une légende?
Je n’en veux retenir que cette observation, , ..
c'est que la conscience de l’histoire a retenu | République pour certifier qu’il n’y avait
ce trait comme la caractéristique de l'infa- | pas eu d’aveux,
mie la plus parfaite et la plus achevée.
Choisir un passage d'écriture, séparer une
phrase de ce qui la précède et de ce qui la
suit, et, sur ce membre détaché d’un plan,
d'ensemble, juger et condamner un homme
c’est là le comble de l’odieux, et parmi
■ 1 payés ceux là.
Un incident qui est mieux qu’un incident, | Le Mont-de-Piété est responsable de la
— oui est un fait important s’est pro- détérioration sauf le cas de force majeure;
duit hier après-midi dans le couloir des et si un objet ne pouvait être rendu a son
témoins entre le commandant Forzinetti propriétaire, la valeur lui en serait payée
et le capitaine Lebrun-Renault. au prix d estimation fixe lors du dépôt,avec
Le commandant Forzinetti apercevant augmentation d un quart en sus à titre diin-
dans le couloir des témoins pendant la sus demnité. ainsi que les disent « reconnais-
pension d’audience le capitaine Lebrun- sauces », ces horribles chiffons de papier,
Renault se dirige vivement vers iui et le | véritables certificats de dèche.
dialogue suivant s’engage sur un ton vio- | Chose curieuse : les voleurs engagent
lent ? | fort peu les objets voles; ce sont les debu-
M. Forzinetti.—Avez vous fait à M. Chau- tants seuls qui'se laissent tenter à se dé-
lin-Servinière les déclarations reproduites barrasser ainsi du produit de leurs vols,
dans un journal? Les chevaux de retour savent trop bien
Le capitaine Lebrun Renault répond : — que c’est le Mont-de-Piété qui est le pre-
Mais je n’ai pas autorisé M. Chaulin Servi- mier informe des qu un vol a eu lieu,
nière a de semblables déclarations. Ainsi, cette année, sur 350,000 montres
Le commandant Forzinetti : — J'aurais | engagées, 400 seulement provenaient de
voulu déposer. J'aurais répété que vous m'a- | vols. Les brocanteurs sont la providence
viez ditque jamais Dreyfus n’avait fait d’a- | des voleurs, car ce sont eux qui leur faci-
veux que vous aviez été excessivement I litent 1 écoulement de leursrapines et com
géné d’ètre appelé à la présidence de la 1 pliquent la tâche de la police.
=---=- r - r *** — —^1 H. Reynold.
Le capitaine Lebrun-Renault: -
Oui,
c’est vrai, Forzinetti !
Le commandant Forzinetti : -- Si vous di-
A LA CHAMBRE
toutes les perfidies dont les hommes sont
coupables, l’histoire a choisi celle-là pour
marquer d’un stigmate indélébile le type
du mauvais juge. |
Jean-Louis
Nous avons reçu communication de la
lettre suivante :
Paris, le 10 février 1898.
Monsieur le Directeur,
Je lis dans le Petit Parisien d’aujourd'hui que
trois individus, les nommés Marcel Lamargue,
Emile Maillé et Eugène Renard ont été arrêtés
pour avoir manifesté, hier, en criant : « Vive
Zola ! A bas l'armée I et A bas la France! « En
outre, ces trois individus sont anarchistes.
En ce qui me concerne, je tiens à protester
énergiquement contre ces allégations menson-
gères.
Je déclare formellement n’avoir pas été ar-
rêté et m ètre rendu librement au commissariat
à titre de témoin. En outre, je n’ai pas crié : « A
bas l’armée !» et : « A bas la France! » et je ne
suis pas anarchiste.
J'ai crié : « Vive Zola ! « ce qui, je crois, n’est
pas un délit.
Je vous prie de vouloir bien insérer la pré-
sente dans votre plus prochain numéro.
Veuillez agréer mes respectueuses salutations,
Marcel LAMARGUE.
42, rue Berthe.
M. Emile Maillé est venu pe olester égale
ment auprès de nous contre les allégations
tenues à son endroit dans certains jour
naux; il s'est contenté de crier: «Vive
Zola! » Et il est stupéfait que pour ce seul
fait il ait été arrêté et maintenu plus de
cinq heures au commissariat de police.
LE DECORE POLLONAIS
Dans un de nos derniers numéros, après
avoir reproduit une phrase vraiment admi
rable extraite d’un article du Soir, nous
constations que ce ne pouvait pas être à
ses mérites « d'écrivain » que M. Gaston
Pollonais, sous ordre du député réaction
naire Edouard Blanc, devait la décoration
qui orne aujourd’hui sa poitrine.
Nous sommes obligés, à notre grande
confusion,— et nous le faisons loyalement,
— de reconnaître que nous nous sommes
trompés. C’est bien à son talent d’écrivain
que M. Pollonais doit sa décoration.
Mais ce n’est pas comme journaliste qu'il
a été décoré, M. Barthou, ministre de l’in
térieur, qui a attaché sur sa poitrine l’in-
signe de l'honneur, n’était qu’à moitié dé
cidé à décorer cet excellent Pollonais sous
le fallacieux prétexte qu'il y a à Paris bien
d’autres journalistes que lui qui ont du
talent, par exemple M. André Vervoort.
Il fallut donc que M. Rambaud, notre
éminent ministre des Beaux-Arts, allât ré
véler à son collègue de l'Intérieur une chose
que celui-ci ignorait, que vous ignorez peut-
être aussi, et que nous sommes heureux de
vous apprendre : c'est que M. Gaston Pol
lonais est un de nos plus brillants auteurs
dramatiques, uu de ces hommes de théâtre
dont les œuvres laissent loin derrière elles
les productions des Rostand et des Donnay,
siez le contraire, vous seriez un foutu men- ! La Chambre a commencé par achever le
teur. | vote du budget des colonies ou,pour être
Le capitaine Lebrun-Renault ne répond | plusexact.de certains chemins de fer colo-
rien.
Le général Gonse s’approche alors de M.
Forzinetti auquel il serre la main vigou
reusement en lui disant :
— Ne soyez donc pas aussi nerveux, mon
cher commandant !
Pendant ce temps M. Lebrun-Renault
s’éloigne. :
CHRONIQUE
AU CLOU
j Notre excellent ami Gil disait hier, dans
ses spirituels échos, que l'approche du prin
temps se reconnaissait au Mont-de-Piété,
mieux que dans l’atmosphère, par le retour
des hirondelles : ces renseignements lui
permettaient d’affirmer que voici le mo
ment où l’on retire les bicyclettes du«clou».
Les uns par besoin, les autres pour ne pas
payer de frais de garage pendant l’hiver,
ont engagé leur « bécane ».
I Ce que l’on ne sait pas c’est que, comme
dans toutes les ad-mi -nis-tra-tions, le Mont-
de-Piété a un personnage aussi occulte
qu’important pour le diriger, et que co
personnage a même dirigé le directeur ;
trahissons son incognito : il s’appelle « la
Routine «. Or, ç’a été toute une affaire dans
les premiers temps pour obtenir de la Rou
tine le droit de se faire prêter quelques pe
tites sommes contre ‘engagement d’une bi-
cyclelte. Mais il y avait aussi d’autres mo
tifs: l’immeuble de la rue des Blancs-Man
teaux, cet immeuble que le poète Ovide
n’a point connu quand il a décrit le Tem
ple de la Misère, est trop exigu aujourd’hui. ,
non seulement pour les vélocipèdes, mais
pour tous les autres objets. ।
J’ai visité naguère les magasins de la rue
des Blancs-Manteaux : rien que là, les pas
sages ménagés entre les casiers grillés où
sont engagés les paquets et colis de toutes
sortes forment une longueur de ruelles qui
dépasse cinq kilomètres. . 1
Cinq kilomètres d'objets tels que vête- 1
méats, drap, linge, couvertures, édredons,
étoffes en pièces, lorgnettes, rideaux, para
pluies, cannes, éventails,boîtes de compas,
instruments de musique, glaces, livres, |
partitions, outils, casseroles, caves à li- |
queurs, tableaux, tapis, bronzes, machines |
à coudre, matelas, lits, meubles, pianos,
chaussures (j'ai copié là la classification |
exacte), voila ce qui est entassé là, dans |
des sacs, dans des paniers, dans des enve- |
loppes de toile. Cinq kilomètres! C’est à
faire tourner la tête au visiteur au bout de 1
cinq cents mètres.
Mais ce n'est pas tout : il y a encore sous |
le bâtiment un sous-sol, avec un caveau de
sûreté très hermétiquement fermé où sont- |
placés tous les objets dont la valeur mar |
chande dépasse mille francs. On pourrait |
former un musée presque aussi beau que I
le Louvre ou le Luxembourg avec les ta- |
bleaux qui sont enfouis dans celte partie |
du Mont-de-Piété. L'aimable fonctionnaire I
qui m’a guidé à travers ce dédale m’a fait |
promettre de ne pas révéler le titre d'une
seule de ces toiles; car dire leur titre se- |
maux.
Rien à retenir de cette première partie
de la séance, sinon quelques brèves expli-
cations de M. Lebon sur une concession
demandée par une compagnie dite de Bor
deaux pour la construction et l’exploitation
d'un chemin de fer à Ma lagascar.
M. Brunet craignait que derrière cette com
pagnie no se dissimulât un mauricien an
glais, M. de Coriolis. M.Lebon lui a répon
du qu’il n'en était rien.
Cette question tranchée, on a abordé la
discussion du budget des finances à la
quelle ont pris part M. l’abbé Lemire, M.
César Duval, M. Thierry Cazes et M. Fabé-
rot qui tous, ont parlé en sens divers.
La réponse de M. Cochery n’a pasélé lon
gue, et elle a réussi à donner à peu près
satisfaction à tout le monde, - au moins
est-il permis de le croire puisque personne
n’a réclamé.
A noter sur le vote des chapitres, un
amendement de M. Jourde sur les pensions
des sous-officiers et soldats qui a été ren
voyé à la commission de l’armée et un
amendement de M. Mesureur sur les re
traites des agents de postes qui a été rc
poussé.
H. D.
AU SENAT
Le Sénat a com mencé hier la discussion
du projet de loi sur les sociétés de secours
mutuels.
Il a entendu tout un long discours de M.
Lourties qui a refait, en qualité de rappor
teur, l'historique de la question. Puis il a
adopté les vingt premiers articles du projet,
et a ajourné de vingt-quatre heures son vote
sur l’article 21, dont MM. Morel et Cuvinol
ont I rès vivement critiqué les conséqu onces
financières.
L’OPINION EN ESPAGNE
L’opinion espagnole ne pouvait pas res
ter indifférente devant le débat qui s’agite
aujourd’hui en France. La presse, la jeu
nesse des écoles, les écrivains les plus qua
lifiés se sont manifestés dans le sens du
droit et de la justice. Il y a quelque temps
nous avions à enregistrer l’adresse de féli
citations que les étudiants de la Faculté de
droit de Barcelone ont adressé à .M. Zola
et que publiaient les journaux locaux. A
plusieurs reprises nous avons pu constater
dans quel esprit d’impartialité les corres
pondants parisiens des principaux organes
de Madrid rapportaient les divers incidents
de la campagne menée par ceux qui veu
lent à tout prix empêcher la lumière.
Le Heraldo de Madrid qui compte parmi
les journaux les plus autorisés d’Espagne,
dans un article éditorial consacré à la si
tuation présente de la France, s’étonne que
nous en soyons venus à ce que «Un déma
gogue noir comme Drumond parlant à la
foule au nom d'un fantôme — le fantôme
juif — ait plus de force que l’homme qui
a à offrir à la considération des braillard!
son œuvre littéraire et une foi absolue dan:
la Vérité et la Clémence. »
« Zola, dit encore le Heraldo, croyait que
la démocratie était un fait acquis. Et c’est
parce qu’il le croyait qu’il prit la plume de
sa main de fer pour écrire le terrible Jaccust
qui n était rien moins qu’un hymne à celte
pauvre justice des hommes, si maltraitée
si persécutée et si digne d’un meilleur
sort. »
Mais nous osons croire oneara qn’à l’en-
contre do ce que craint le Heraldo la vertu
et la liberté ne sont pas un vain mot en
France et qu’il ne nous faudra pas renoncer
à jamais aux idées de fraternité, d’égalité et
de justice, héritage sacré de la grande Ré
volution que nous saurons de fendre ei
maintenir envers et contre toutes les réac
tions.
O. A.
PROCES ZOU
TROISIÈME AUDIENCE
Nous reprenons au point où
nous l’avons laissé hier, le comp
te rendu sténographié des débats
d'avant hier du Procès Zola.
U DÉPOSITION DE M. TRARIEUX
(Suite)
Alors, ce ne pouvait être... La défense de
Dreyfus? Jamais, elle n'avait connu la pièce;
les experts ? Jamais ils ne l’avaient eu en
main... Un journaliste pourtant ne pouvait
l’avoir que par quelqu’un qui était en situa
tion de la connaître.
Les personnes qui étaient en situation de
connaître cette pièce
nombreuses. Ils étaient
n élaient pas bien
huit
au
I ministère qui pouvaient la connaître et à
I sa disposition desquels elle pouvait être.
I Le champs des investigations n’étail point
| étendu; évidemment il y avait quelqu'un,
| je ne sais qui, je ne puis le dire,
I je n'aurai pas la témérité de l'indiquer,
I mais certainement il y avait quelqu'un,
I une ou plusieurs personnes qui «avaient
un intérêt, ne voulant pas que les démar-
I ches du lieutenant-cclonel Picquart puis
sent aboutir à barrer sa roule, et qui, pour
barrer sa route et rendre ses demirches
I impossibles, n’avaient pas hésité à com-
I mettre cette indiscrétion; indiscrétion, mes-
I sieurs, n'est pas assez, à commettre cette
I indiscrétion criminelle, car il fallait avoir
été jusqu'au c rime pour communiquer le
document dan s les conditions où il a été re
produit par le journal. Ce journal, en effet,
avait imprimé lo passage que je
rappelais tout 1 heure en ces termes : « Cet
animal de Dreyfus devient bien exigeant. »
Or, il avait fallu commettre une altéra-
lion d’écriture au texte original pour pro
duire cette version au journal l'Eclair; ca
document, on l’a connu depuis, en effet,
! j'en affirme l’existence, et j'en affirme
le texte, le document ne dit pas « cet animal
de Dreyfus», il dit « cet animal de D...» ti
n'indique que l’initiale, il avait fallu, je la
répète, altérer l'écriture du document pour
en assurer un effet plus décisif et substi
tuer, à une simple initiale qui ne dési
gnait personne « Dreyfus » nominative
ment désigné.
J’avoue, messieurs, que ce fut un p éli-
minaire effrayant pour moi ? Il était vrai
ment bien inquiétant d’arriver avec une
p treille certitude, à une pireille démons
tration, à un semblable résultat ; mais la
reproduction du docume it elle est bien
faite d'une manière frauduleuse, puisque le
document lui-même ne dit pas ce qu’on lui
fait dire.
La reproduction du document, el o doit
bien ven r d’une des personnes qui l’avait
en main; c'est brutalement, matériel-
lement nécessaire; la communical ion
de ce document ne peut pas venir
du lieutenant-colonel Picq art qui est une
de ces personne*, car cette communication
irait au résultat inverse de e
lait obtenir. Conclusion forcée
oU
très personnes qui, ayant un intcrttdeyues
de passion, peut-être, car l> pas ioa joue
ici un bien regrettable rôle, et tend à trins-
former une question de simple justice en
une question d'antipat hie de race ou de re
ligion; il restera donc ceci, messieurs,
comme conclusion nécessaire, il restait
démontré pour moi (pie la communication
venait d’ailleurs et venait de quelques per
sonnes qui pouvaient avoir un intérêt à
empêcher les démarches du lieutenant-
colonel Picquart de jamais aboutir.
Mais, je ne savais pas encore tout. Mes
sieurs, je devais, peu de temps après, en
connailre bien davantage, et ce qui me
restait à apprendre allait éclairer d’un joui
nouveau ce qui semblait déjà assez sighifi
catif. . ,
En effet, peu de temps après la conversa
tion que je viens de rappeler et que j’avais
eue avec M' ScheurerKestner, une autre
personne. M. Leblois, avocat de M. le lieu
tenant-colonel Picquart et son ami d’en
fance, je crois, M» Leblois, que j’avais eu
l’occasion de rencontrer en diverses cir
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