Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1946-01-11
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 janvier 1946 11 janvier 1946
Description : 1946/01/11 (A62,N21699). 1946/01/11 (A62,N21699).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t559455j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/01/2021
Au Central Hall de Westminster, à LONDRES
devant les représentants de 51 NATIONS, en présence de
4 présidents du Conseil et de 15 ministres des Affaires Etrangères
9, Bd Laferrière, ALGER — Tél. 396-55 et la suite — Ch. P. 20-21
LE GRAND QUOTIDIEN DE L'AfRIQUE~©^ NORD
LE PETIT ALGERIEN PùBilcKê\lger: Havas. 57, r. d lsly (Conc. de l'Agence Africaine)
I/AssemMée generale des
a tenu sa première séance
ML SPAAK
ministre belge
des Affaires Etrangères
Le Premier ministre britannique, M. Clement Attlee
a défini, dans son allocutionde bienvenue, les buts de VAssemblée:
« C'est aux peuples du monde
qu'il appartient de choisir entre
la VIE et la MORT.
Nous devons réussir et nous réussirons »
—DISCOURS DE M. ATTLEE—
a ete élu
président
de l'Assemblée
par
28 voix contre 23
QUITTANT ALGER CE MATIN
PAR LA ROUTE
M.Y.CHATAIGNEAU
va effectuer un voyage
dans le Constantinois
Le Gouverneur général inaugurera
demain les travaux d’assèchement
de la plaine du ZERAMNA
Alger (F.P.). — M. Yves Chataigneau,
gouverneur général de l’Algérie, va ef
fectuer, par la route, un voyage dans
le Coristantinois. II partira ce matin à
6 heures et sera de retour dimanche
13 janvier à 22 heures.
Au cours de sa tournée, M. Ohatal-
gneau procédera samedi à l’inaugura-
tien d’un pont sur l’Oued Saf-Saf, ain
si qu’aux travaux d’assèchement de la
plaine du Zeramna. Le gouverneur gé
néral passera la nuit dç samedi et la
matinée de dimanche à Constantine d’où
H repartira à 14 heures pour rejoindre
sa résidence.
Dans l'attente
d'un grand événement
Londres (F.P.). — C’est sous un
soleil printanier que flottaient, hier
matin, les drapeaux des 51 Nations
unies au dessus de l’entrée principale
du central Hall. Tous les préparatifs
en vue de la grande séance inaugu
rale de l’après-midi sont achevés et
les curieux se rassemblent déjà en
grand nombre sur le terre plein, de
vant le bâtiment pour assister à l’ar
rivée des délégués, entre 15 h. 15 et
15 h. 45.
Dès 11 heures du matin, plus d’une
centaine de personnes s’étaient ins
tallées avec leur tabouret pour atten
dre le grand événement. L e s premiers
arrivants déclarent qu’ils sont là de-
puis 7 heures du matin.
L'arrivée des délégués
Londres (F.P.). — Dès 15 h., une
foule énorme s’était rassemblée de
vant le « Central Hall » à Westminster
Toutefois, la salle de réunion était en
core déserte, Seuls les photographes
et lee Journalistes avalent déjà pris
place et on remarquait les préparatifs
des commentateurs de la radio dlffu
6lon dans un cabinet contigu.
A 15 h. 30, les premiers délégués
arrivent : notamment le ministre des
Affaires étrangères de l’Arabie séou-
ditef, dont le costume originale cause
une certaine sensation au moment de
sa descente de voiture. A 15 h. 30 en
trent quelques-uns des délégués dés
U.S.A. parmi lesquels on remarque le
sénateur Connally, coiffé d’un cha
peau de Oow-boy. Quelquees minutes
plus tard, plusieurs délégués descen
dent de voiture et montent le grand
escalier central. Parmi eux on remar
que les déléguée du Brésil et de l’U-
rugay. Arrive ensuite M. Wellington
Koo accompagné de plusieurs mem
bres de sa délégation.
Puis l'automobile de Mme Roose
velt et de M. Stettlnius, suivie de
celle de M. Bymes s’arrêtent devant
le « Central Hall ». La foule fait une
chaleureuse ovation aux arrivants,
Parmi les derniers, on remarque M
Bevln, puis M. et Mme Attlee, qui
font leur entrée dans la salle à 16
h. 55.
A 15 h. 58, le Dr Zùleita Angel, pré
sident de la Commission préparatoire
dies Nations Unies prend place au fau
teuil présidentiel. A 16 h. 03, il se lève
et commence son allocution.
La première séance de l’Assemblée
des Nations Unies est ouverte. C’est
à 16 h. 24 que M. Attlee monte d’un
pas lesite à la tribune.
L allocution
de M. Zuleita
Londres (F.P.). — Avant M. Attlee,
M. Zuleita, délégué de la Colombie,
président de la Commission prépara
toire des Nations Unies et président
temporaire de l’Assemblée générale, a
pris la parole.
Après avoir rappelé les différentes
étapes de la création de l’O.N.U., M,
Zuleita a' insisté sur le rôde difficile
de l’Assemblée et a fait appel à la
bonne volonté, à la raison et à i’a-
mour de la paix et de l’Humanité de :
tous les délégués. ments des délégués et des spectateurs c’est-à-dire à l’élection du président
,. , occupant les tribunes. L’interprète de l’Assemblée.
L élection au scrutin secret français monte ensuite à la tribune L’intervention de IM. Gromyko cons-
Hu président dp- l'Assemblpp et Ht la traduction française du die- titue le premier incident de la séance,
au presiaeni ae 1/àssemoiee cours M Attlee. La candidature de M. Spaak à la pré-
L’allocutlon du Premier britannique On passe alors à la question sul- sldence de l’Assemblée semblait avoir
a duré 20 minutes et la conclusion a vante inscrite à l’ordre du jour pro- réuni d avance 1 unanimité. Au mo-
m iss Ion préparatoire, ment ou M. Zuleita annonce que 1 or
dre du jour appelle l’élection du pré
sident, M. Grcanyko, montant à la tri
bune, présente la candidature du mi
nistre des Affaires étrangères de Nor
vège, M. Lie.
M. Spaak écoute cette intervention
d’un air impassible. « Je n’al pas à
m’étendre, dit M. Gromyko, sur le
rôle Joué par la Norvège Jusqu'à pré-
Londres (F.P.). — Dans son discours
d’ouverture à l’Assemblée des Nations
Unies, M. Attlee a commencé par féli
citer le président Zuleita pour « le suc
cès avec lequel il s'est acquitté de sa
tâche importante et ardue à la Com
mission préparatoire ».
« J’espère, a poursuivi le premier
ministre, que les travaux de cette con
férence seront animés du même esprit
pratique, de la même atmosphère de
coopération que ceux de la Commission
préparatoire.
M. Attlee a souhaité ensuite la bien
venue aux délégués dans la capitale
britannique et il en vient aux principes
énoncés par la Charte des Nations
Unies.
Les buts et les principes de cette
Charte, déclare-t-il, ont l’appui sans
réserve du gouvernement britannique.
Le préambule de la Charte des Na
tions Unies expose admirablement les
idéaux pour lesquels hommes et fem
mes donnèrent leur vie pendant la
guerre. Mais si l’affirmation de ces
principes est facile, leur transforma
tion sur le plan de l’action est très
difficile. Aujourd’hui que la victoire
a couronné nos armes, nous devons
apporter à la tâche qui consiste à
créer des conditions permanentes de
paix, les mêmes sacrifices et les mê
mes dispositions à subordonner les
intérêts particuliers à l’intérêt géné
ral.
« Nous devons tous, par conséquent,
aborder notre travail avec la compréhen
sion exacte de son importance extraordi
naire. L’O.N.U. doit devenir le suprême
facteur en politique étrangère. Après la
première guerre mondiale, 11 y eut une
tendance générale à regarder la S.D.N.
comme quelque chose en dehors de la
portée ordinaire de la politique étran
gère. Il vint un moment où les armées
privées furent abolies et où le règne
de la loi fut établi dans de nombreux
pays. Ce qui fut accompli en Grande-
Bretagne et dans d’autres pays sur une
petite échelle, doit l’être maintenant
dans le monde entier, la paix est indi
visible.
Je suis heureux de voir que la Charte
des Nations Unies ne s’occupe pas
seulement des gouvernements, des
Etats, de la politique et de la guerre,
mais aussi des besoins élémentaires
des êtres humains, quelles que soient
leur race, leur couleur ou leur reli
gion. Nous réaffirmons dans la Charte
notre foi dans les droits fondamentaux
de l’homme. Nous insistons aussi sur
le fait que la justice sociale et le
meilleur niveau de vie possible pour
tous constituent les facteurs essen
tiels du maintien de la paix dans te
monde. Il est plus urgent et vital que
jamais d’apporter une solution au
problème de la paix. Mises au point,
de puissantes armes de destruction,
Susceptibles d’opérer de leurs bases
lointaines, ont réduit à néant l’illu
sion de l’isolationnisme. Si nous ne
contrôlons pas la force de destruction
de ces armes, un anéantissement pres
que total sera l’apanage de la civili
sation. C’est pourquoi j’accueille avec
sympathie la décision de remettre
toutes les questions relatives au con
trôle de la bombe atomique à' la
Commission des Nations Unies.
Cêttè découverte nous montre claire
ment sous une forme tangible, la ques
tion qui se pose au monde moderne.
Voilà une invention qui nous met d’une
part en présence de dangers illimités et
d’autre part, nous offre une chance de
venir en aide à l’humanité. C’est aux
peuples du monde, par le truchement
de leurs représentants, qu’il appartient
de choisir entre la vie et la mort. J’es
père et Je crois que tous les délégués
réunis ici sont pleins d’espoir quant à
la réussite de leur tâche. Il faut que
les hommes et les femmes se rendent
compte que nous créons une défense
pour le peuple. Nous voulons délivrer
l’humanité de la crainte de la guerre
et aussi de celle de la misère. Pour
l’individu moyen, le spectre de l’insé
curité économique est plus effrayant
que celui de la guerre. Chaque Individu
doit être amené à se rendre compte que
les sujets discutés à cette conférence
le concernent et affectent sa vie fami
liale. Sans justice sociale, sans sécurité,
il ne peut y avoir aucune base réelle
pour la paix, car c’est parmi les déshé
rités de la société et ceux qui n’ont
rien à perdre que les bandits agresseurs
recrutent leurs partisans.
Et M. Attlee a conclu :
« Soyons clairvoyants en ce qui con
cerne notre but final. Il ne consiste
pas seulement dans la négation de la
guerre, mais dans la création d’un
monde de sécurité et de liberté, d’un
monde gouverné par la justice et la
loi morale. Nous qui sommes aujour
d’hui rassemblés dans cet ancien foyer
de la liberté et de l’ordre, nous avons
pu nous rencontrer parce que des
milliers d’hommes et de femmes souf
frirent et moururent pour que nous
puissions vivre. C’est à nous qu’il in
combe aujourd’hui, ayant à l’esprit
les grands sacrifices qu’ils ont con
sentis, de ' nous révéler non moins
courageux, en abordant notre grande
tâche non moins patients et non
moins prêts à faire le sacrifice de
nous-mêmes. Nous devons réussir, et
nous réussirons. »
sent. La Norvège s’est, montrée un
excellent champion de la démocratie
et de la résistance. »
Le délégué soviétique qui remplace
pour l’instant M. Vtchynski, présente
la personnalité du ministre norvégien
comme celle d’un homme î^rtdculière
ment compétent et distingué et expri
me l’espoir que toutes les délégations
présentes appuieront sa candidature
M. Zuleita expose la procédure qui
doit être adoptée /pour le scrutin con
formément aux recommandations de
la commission préparatoire.
A ce moment, M. Roymowski, délé
gué de la Pologne, demande la pa
role pour appuyer la proposition du
délégué soviétique en faveur de
nomination de M. Lie. Il rappelle que
le ministre des Affaires étrangères
norvégien est le représentant d’u-n
pays qui résista héroïquement à l’in
vasion germanique, et que bien d’au
tres titres le qualifient pour la fonc
tion de président à l'Assemblée.
Le délégué de l’Ukraine, M. Ma
nuilski, lui succédant, rend hommage
aux autres pays comme la Belgique et
France, qui ont fait également
preuve d’un grand héroïsme pendant
la guerre. Toutefois, il déclare appuyer
la proposition soviétique et demande
que la nomination de M. Lie soit
votée par acclamation. Enfin, le délé
gué du Danemark prend la parole
pour soutenir à son tour la proposi
tion russe. Le président demande alors
à l’Assemblée de se prononoer 6ur la
question de savoir s’il faut voter par
acclamation ou au scrutin secret
Quinze des délégués sont en faveur
du scrutin 6ecret, neuf en faveur du
vote par acclamation, plusieurs s’abs
tiennent de se prononcer.
La procédure du bulletin secret est
adoptée. Les délégués de la Tchécoslo
vaquie et du Mexique viennent alors
se placer de chaque côté de l’urne
posée sur la tribune présidentielle et
à 17 h. 20 les chefs des diverses délé
gâtions commencent à défiler pour
déposer leurs bulletins.
M. SPAAK est élu
Londres (F.P.). — M. Spaak, minis
tre des Affaires étrangères de Bélgi
qu € , a été élu président de l’Assem
blée des Nations Unies par 28 voix
contre 23.
(Suite page 2)
EN REMPLACEMENT
de M. Gabriel PUAUX
M.BOLLAERT
serait choisi
comme Résident généraï.
au MAROC
Unies
Nos
interviews
la
A1 annonce de la discussion
du budget de l’Algérie
plupart des députés quittèrent la salle
Et pourtant nos 26 classes mobilisées représentent
le plus gros effort de guerre de tous les pays du monde
i OUS les Algérois connaissent Marcel Ribère, député d'Alger, actuellement parmi nous
pour quelques jours encore. Marcel Ribère n'a pas froid aux yeux ; ses collègues
du M.R.F. trouvent même qu’il « rue un peu dans les brancards ». Peut-être est-ce
parce qu’il a fait la guerre... tout comme son fils Jacques, engagé à 1(3 ans dans les
Corps Francs, revenu avec des blessures, quatre citations et des décorations, et qui l’ac
compagnait quand nous avons eu la bonne fortune de le rencontrer.
A une époque où tout ne va pas le mieux du monde, il nous a paru intéressant de
recueülir les Impressions d'un des acteurs du drame qui se joue en ce moment à la Cons
tituante, drame dont dépend l’avenir de la France. Four autant que son avenir soit fonction
de sa future Constitution. Marcel Ribère ne mâche pas les mots :
SOUCIS ELECTORAUX pour qu’une majorité soit assurée ; par- — Et de Gaulle se-alt obligé de se re
fais communistes et socialistes font adop- tirer. Sans même pouvoir prendre la tête
ter une proposition ; d'autres fais ce de l’opposition, puisque n’étant pas dé-
sont les socialistes et les M.R.P. ; et nous puté il n’a pas le pied dans la maison,
aurons, en fin de compte, une sorte de II est d’ailleurs probable, dans ce cas,
— Ce qui anime et règle les gestes des
membres de l’Assemblée, précise-t-il, c’est
le souci des prochaines élections. Le gou- c “ ‘“J ue “*>' “''U' “mT" 'UTUT.'’ >’i uül,u ‘ B ’
vernement a commis une erreur en ne mosaïque qui fera peut-etre plaisir à tout qu il se présenterait aux prochaines élec-
vernement a commis une erreur en ne mais ne C0Bïiendra sûrement lions en fondant, ou en prenant la tête
pas a la France. d’un parti. Alors seulement il pourrait
— Comment se fait-il que la Commis- faire entendre sa voix à l’Assemblée,
sion ait autant limité les pouvoirs du
vesur pour ues années, u esprit uemagu- , t, » $
gique de certain parti n’aurait pas ainsi Président de la Republlq e . .
l’occasion de se manifester aussi frénuem- ~ 0ui 1 Ce sera ,lne véritable potiche.
LTT. lt i. TTiThTJ I , Tout au plus lui a-t-on laissé le droit — Et l’Algérie. Monsieur le député,
nls ri HtTatTTs uTmeldemernl d'inaugurer les boulodromes... qu'en pense-t-on là-bas t
iLmm Li! - d ' sT.fr fin i» TTtr ~ Est-ce dans un but politique à — Je vous répondrai par un seul exem-
communistes : a seule fin de voir « L Hu- , ple . L’hémicycle du Palais-Bourbon était
nous faisait élire que pour sept â mois,
il fallait nous engager à. ne plus
nous représenter ou il fallait nous in
vestir pour des années. L’esprit démago-
ET Ii'ALGERIE ?
Est-ce dans un but politique
échéance lointaine ?
— Si les communistes espèrent écarter à peu près plein pour l’examen de j8
uiiurtuiiiiuin ue^uuii ( j 0 (j au jj e (j u gouvernement en le met- ne sais plus quel chapitre du budget,
corporation aes - (j ans une cage dorée, je peux vous lorsque le président Oouln annonça qu’on
affirmer qu’ils si trompent lourdement ; allait passer à la discussion du budget
manité » imprimer le lendemain que le
camarade Untel a brillamment défendu
les intérêts de la
seurs de puces...
LA CONSTITUTION... H place de président de la République ne de l’Algérie... Ostensiblement, tranquille
l’intéresse pas du tout... ment, tous les députés se levèrent et quit-
Autre erreur : les membres actuels de L’AVENIR DU GOUVERNEMENT tèrent la salle. Il n’en resta guère qu’une
l’Assemblée élaborent une Constitution
cinquantaine dont les 26 représentants da
, ., . . . , nos trois départements. Nous nous som-
- Avant d aborder des questions plus mes reKardég _ c . étalt ngvr ant. Et j'ai
même lancé cette boutade malgré tout
Nous sommes Algériens, ca
n’est pas une raison pour faire le désert
dont ils n’auront peut-être pas la
ponsabilité de son application. Aussi, de- spécifiquement algériennes, que pensez
vons-nous redouter une espèce de mons- vous, Monsieur le député, de l’avenir du
tre dont la composition de la Commission gouvernement ?
qui en discute sera en grande partie res- — Je ne suis pas très optimiste. Je
ponsable. Songez que cette commission crains qu’en s’obstinant à poser la ques-
comprend 42 membres ; les « 3 grands » tion de confiance chaque fois que l’As-
y ont chacun onze représentants ; 11 suf- semblée n’est pas de son avis, il ne fi-
fit donc de l’alliance de deux d’entre eux nisse par être mis en minorité...
AU PALAIS IMPERIAL DE RABAT
Le Sultan du Maroc
a reçu hier M. JACOtlIINOT
Le ministre sera aujourd’hui à FES
été saluée par les vifs applaudisse- posé par la commission préparatoire, ment
Serait-ce l’avion du Prétendant d’Espagne ?
Demain est attendu à LISBONNE
Ufl avion réservé venant de Suisse
Aujourd’hui, Don JUAN est auprès de ses enfants et de sa mère
Paris (De notre rédaction parisienne). — On attend samedi, à, Lisbonne, deux avions
réservés, dont un viendrait de Suisse et l'autre d’Espagne.
On rapproche dans les milieux officiels, cette nouvelle du voyage que doivent faire au
Portugal le prétendant Don Juan et sa femme.
Démenti... ou confirmation ?
Lausanne. — Contrairement à cer
taines informations, Don Juan n’a pas
encore arrêté définitivement le jour de
son départ.
En attendant, on déclare, dans l'en
tourage du prétendant, que cclui-ci
passera la Journée d'aujourd'hui avec
ses enfants et sa mère, la reine Vic
toria, dans une station voisine.
L'entrevue Don Juan-Franco
serait soumise
à certaines conditions
Madrid (F.P.). — On apprend de
bonne source que M. Artajo, ministre
des Affaires étrangères, a reçu l’émis
saire monarohiste Oriol.
D’autre part, l’infant Don Alfonso,
représentant Don Juan, se trouvait
mercredi dans sa propriété du Sud de
l’Espagne. L’ordre consignant les trou
pes dans les casernes de la capitale a
Selon d’autres Informations de sour
ce sûre, le prétendant, à la suite de * len
con6ultat’ons étendues, aurait décidé
d’accepter, en principe, une entrevue
avec le Oaudillo, mais cette entrevue
serait subordonnée à certaines négo
ciations préliminaires, les plénipoten
tiaires que Franco désignerait pour
celles ci devant être choisis parmi des
personnes n’appartenant pas à la Pha
lange.
Le roi
IBN SEOUD
au Caire
Le CaiTe (F.P.). —
Le roi Ibn &eoud
est arrivé au Caire
où il a été l’objet
d’un accueil délirant
de la part de la
population massée
sur le parcours du
cortège et difficile
ment contenue par
le service d’ordTe.
Rochechouart. ——
Mme Routnaud, de
meurant à Moulin»
la-Cote, a mie au
monde trois garçons,
qui ont été transpor
tée à la maternité
de Saint-Junien.
ROME. — Un
vient d'être signé
pagne.
accord commercial
mtre l'Italie et l'Es-
LE CRI ME DE C HICAGO
Nouvelle arrestation
dans l'assassinat
de la petite De gnan
Chicago (F.P.). — La police a arrêté un
uveau suspect dans 1 affaire du meurtre
la petite Suzanne Degnan dont on avait
rouvé le corps décapité et dépece dans
ux égouts à proximité de 1 immeuble
)ù elle avait été enlevée dans la nuit de
nanche à lundi.
Il s’agit du concierge de 1 immeuble voi-
, Désiré Smits, qui serait un ami du
?mier suspect Hector Verburgh, arrête
L rdi. La femme de Verburgh est également
Dans’ l'immeuble où Verburgh travaillait,
s morceaux de chair et d’os calcinés ont
i découverts dans le foyer du chauffage
itral. La police déclare aussi qu’elle a
*i*é une hache dans le logement du con»
rge arrêté.
LONDRES. — Le cabinet britannique
«'est réuni hier matin sou* la prési
dence de M. Attlee*
LE DEBLOCAGE
du pécule viticole
Paria (De notre correspondant particu
lier). — L'arrêté du 30 octobre 1943 a
précisé lee conditions de déblocage des
sommes constituant le pécule. Ces con
ditions ne répondent pas aux nécessités de
l’économie algérienne. Elles ont été déga
gées à l’Assemblée financière par M.
Abbo dans son excellent rapport sur la
viticulture. Elles se rejoignent avec celles
qui ont été exposées au syndicat de
Béziers par M. Saint-Pons de la C.G.V. et
les demandes présentées des deux côtés
de la Méditerranée pour les modifier sont
souvent identiques. Or donc, le syndicat
voudrait que le pécule puisse être déblo
qué non seulement pour toutes dépenses
de reconstitution du vignoble et de re
novation du matériel mais aussi pour as
surer les frais d’exploitation et l’entre-
i foyer familial du vigneron, tou
tes conditions dont le vigneron doit res
ter seul juge après avoir exposé les jus
tifications.
En bref, il en est du pécule vitljole
comme du pécule des fonctionnaires. Il
ne peut avoir sa raison d’être que si les
conditions d’existence sont normales.
Elles ne le sont pas parce que le rende
ment moyen des départements gros pro
ducteurs est très inférieur à la moyenne
admise. Parce que la taxation des vins
ordinaires se révèle pour beaucoup de
vignerons insuffisante, compte tenu des
facteurs de production, c’est-à-dire des
frais d’exploitation augmentés et de l’en
tretien du foyer familial plus onéreux t
parce que si l’on a voulu avec raison or
ganiser scientifiquement les plantations du
vignoble, la surveillance des pépinières
est si peu efficace que Ton assiste à une
hausse vertigineuse du prix des plants que
la taxation n’a pu enrayer. La révision
des conditions de déblocage du pécule va
donc devenir une nécessité toujours plus
impérieuse. A moins que le Gouverne
ment ne se décide à le supprimer com
plètement.
Signalons pour terminer et sous toutes
réserves, que le transport des vins algé
riens en France serait assuré bientôt par
dt bateaux étrangers.
THOMIERES.
Grève des musiciens
de l'Opéra
et de l'Opéra-Comique
Paris (F.P.). — Les musiciens de l’Opé
ra e: de l’Opéra-Comique se sont mis en
grève mercredi soir et ont refusé de jouer
a l’ouverture. La représentation n’a pu avoir
lieu et le public a été remboursé. Les mu
siciens réclament un salaire minimum de
18.500 frs pour la 3 a classe et de 21.000 frs
et 24.000 frs pour les autres classes.
Le 2* Régiment étranger
d’infanterie
s’est embarqué à Oran
pour l’Extrême-Orient
Alger (F.P.). — Depuis quelques mois
un régiment de marche de la Légion étran-
§ ère s’est constitué autour de Sîdi-bel-Ab-
ès, destiné aux forces françaises d’Extrê
me-Orient. Cette unité devient le 2« Régi
ment Etranger d’infanterie. C’est la pre
mière unité de Légion envoyée en Indochi
ne depuis la fin ae la guerre.
Le général Henry Martin, commandant
le 19 e Corps d’Armée, a passé, le 9 jan
vier, à Oran, une inspection de ce rég ; -
ment dont la présentation fut impeccable.
Après avoir salué le drapeau, il a exprimé
aux cadres et aux hommes ses vœux d’heu
reux voyage et de bonne chance. L’Armée
d’Afrique qui sait la valeur de ces soldats
les salue avec fierté.
La COMMISSION
de la Constitution
a repris ses travaux
Paris (F.P.). — Reprenant 6es tra
vaux, la commission de la Constitu
tion. de l'Assemblée constituante a
commencé l’examen de la déclaration
des droits qui doit servir de préface
à la future Constitution. Les diffé
rents partis ont exposé leurs pointe
de vue en ce qui concerne les libertés
individuelles et économiques.
La ■commission s’est également oc
cupée de l’Indépendance et de la gra
tuité de la justice, mals n’a pris au
cune décision à oe sujet.
Au cours de la réunion la discussion
a porté notamment sur le droit de
propriété. Les communistes ont émis
l’cipinlon que ce droit devrait être su
bordonné à la loi, comme le proclame
la déclaration de 1792. Es estiment
que la nouvelle déclaration devra con
damner les trusts et les féodalités
économiques. Les socialistes ont sou
levé de leur côté la question de la
participation ouvrière à la gestion dée
entreprises. Quant au M.R.P., il a mis
l’aocent sur la nécessité de préciser
les droits de la personne humaine et
ceux des groupements et collectivités.
D’autre part, une question pouvant
faire l'objet d’un appendice à la Cons
titution a été abordée : celle de la
souveraineté nationale et dés rapports
de la nation avec les autres puissan
ces.
Paris (de notre rédaction parisienne)
— Deux journaux parisiens ont annoncé
jeudi la nomination possible de M. Lui-
zet, pTéfet de police, au poste de gou
verneur général de l'Algérie et celle du
général Juin en qualité de résident gé
néral au Maroc. En ce qui concerne M.
Luizet, nous avons publié 11 y a trois
semaines le démenti catégorique de M.
Tixier, ministre de l’Intérieur, seul qua
lifié pour proposer au conseil des mi
nistres, la désignation d’un gouverneur
général. Quant «u remplacement de
l’actuel résident au Maroc, le choix du
Gouvernement ne se porterait pas sur
le général Juin, mais sut M. Bollaert,
commissaire de la République à Stras
bourg, qui fut déporté en Allemagne
pour son actioh. dans la résistance et qui
fut aussi directeur du cabinet de M.
Herriot. Mais le général Juin se verrait
toutefois confier un poste très Important
d’ordre militaire pour toute 1 Afrique du
Nord et les Etats du Levant.
PARIS. — Tous le»
ïffieiere de ré-
seront démobilisés au 31 janvier,
à quelques exceptions près.
Après plus de 80 jours de lutte fratricide
Les communistes chinois
et les troupes gouvernementales
cessent le combat
PEKIN sera le siège du CONSEIL
chargé de l'exécution de l'accord intervenu
Paris (De notre rédaction parisienne). 2° Les partis politiques seront recon
— Un communiqué do Tchoung-King an- nus légalement ;
nonce que le gouvernement chinois et les 3° Des self-gouvernements seront ins-
chefs communistes ont ordonné hier, Jeudi, titués dans les provinces ;
la cessation immédiate des hostilités en- 4» Tous les prisonniers politiques se
tre les troupes nationales chinoises et les ront libérés.
forces communistes. A la suite de l’accord. Intervenu, tous
- s ,„i, m les mouvements de troupes sont arrêtés
Le même communiqué précise notam- Tang-Tsé et en Mand
aient, que Pékin sera le siège du Con-
seil chargé de l’exécution de l’accord au-
quel viennent d’aboutir le gouvernement L' « Emile-Beftin »
central, les communistes et le général . » , 0 ..
Marshall. Ce Conseil sera composé de est arrive a oaigOIl
trois Commissaires représentant respectl- n _ Venan , de changhaï
vement le gouvernement de Tchoung-King. crolseur . Emile-Berlin » est entré
les communistes et les U.S.A. _ dans lg port dg Saïgon
Annonçant la bonne nouvelle a 1 ou- j[ ava it à SO n bord des rapatriés mi-
verture de la séance du Conseil politi- maires et civils, ainsi que deux détenus
que du peuple, le maréchal Tchang Kaï dont le collaborationniste Jean Carcoplno.
Chek a ajouté que les 4 mesures suivan- XXX
tes allaient être mises en application : Alger (F.P.). — La Commission alliée
1» La liberté de conscience, de parole d’Extrême-Orient s tenu sa première réu-
êt de réunion serait accordée & tous ; nion hier.
Rabat. — Après avoir reçu, hier ques uniformes rouges, présentaient
matin, à la Résidence générale, les les armes.
membres du corps consulaire, M. M. Jacquinot a été Immédiatement
Jacqulnot, accompagné de M. Gabriel reçu en audience par S.M. le Sultan
Puaux et de nombreuses personna- dans la grande salle d’honneur du
lités civiles et militaires, s’est rendu palais. Au cours d’un entretien d’une
à 10 h. 15 au mausolée du maréchal très grande cordialité, S.M. impériale,
Lyautey où les honneurs étalent après avoir demandé des nouvelles du
rendus par un détachement de ti- général de Gaulle, exprima le souhait
railleurs marocains en grand unlfor- que le chef du gouvernement fran-
me. Le ministre d’Etat a déposé une çais puisse venir bientôt au Maroc
magnifique gerbe de roses-thé sur le où elle-même et la population entière
tombeau du maréchal, puis une ml- auront ainsi l’occasion de réserver
nute de silence a Immobilisé ensuite un accueil aussi amical que celui que
toute l’assistance. le peuple de France lui a témoigné
. , , , , et dont elle garde un souvenir inef
Apres la sonnerie aux morts, le cor- f aça j,ie
tège s’est rendu au palais Impérial où Après ’ que ^ mlnlstre d . Etat eut
Si Mammeri, chef adjoint du proto- eX p r i m é l’espoir que Sa Majesté le
cole, a accueilli M. Jacqulnot dans la sultan» vienne à nouveau en France,
cour d honneur ou les soldats de la Sa Majesté a ensuite fait le voeu que
garde noire du Sultan, aux magnifl- j a p rance retrouve sa grandeur et
s'est déclarée certaine que celle cl
fera le bonheur du Maroc qui se tient
à ses côtés dans la paix comme il
le fut dans la guerre.
M. Jacqulnot a également affirmé
que le plus grand désir du goUver
nement français était de sceller de
façon définitive l’amitié entre
deux pays.
Sa Majesté chérifienne a clos l’en
tretien en faisant part au ministre
d’Etat qu’elle serait très heureuse de
le rencontrer à Casablanca avant son
embarquement pour la France.
Après avoir quitté le palais Impé
rial, à 11 heures, le cortège officiel
s’est rendu à la Résidence générale
où M. Jacqulnot a accordé quelques
audiences à diverses personnalités
avant d’assister à 13 heures à un dé
jeuner officiel.
Le ministre d’Etat a poursuivi ses
audiences dans l’après-midi, recevant
notamment le grand vizir et les re
présentants du Maghzen. Il a passé la
soirée à la Résidence et se rendra
aujourd’hui à Fès.
AU PROCES DE NUREMBERG
Les charges qui pèsent sur :
FRANK, bourreau de Pologne
l’antisémite n° I STREICHER
S C H A C H T, maître de l’économie du Reich
sont précisées par les procureurs BALDWIN, JONES et BRYSON
Nuremberg (F.P.). — A l’ouverture, le lieutenant-colonel William Howard Bal
dwin, du ministère public américain, qui a pour tâche de préciser les charges qui
pèsent sur Frank, ancien gouverneur général de Pologne, fait remarquer que presque
toutes les preuves proviennent du journal intime de l’accusé, qui comprend une di
zaine de volumes.
A l’aide de ce document, on peut re- Schdcht
tracer dans tous ses détails la carrière
du « bourreau de Pologne ». Le lieutenant de vaisseau Bryson, de
« Le 13 octobre 1939, un décret du la Marine américaine, s’attaque mainte
führer le nomma gouverneur général de nant à Schacht, président de la Reichs
la partie occidentale de la Pologne » bank, ministre de l'Economie du Reich,
dont il ne tarda pas à se proclamer « le sous l’impulsion duquel des chiffres im-
chef suprême » faisant régner la terreur pressionnants de billions de reichsmarks
dans tout le pays. En 1940, il fit massa- furent consacrés chaque année au réar-
crer 3.400.000 Juifs. mement du Reich'et qui devint, à la dé
pendant que le prooureur parle, Frank elaration de la guerre, le maître de l’éco-
reste impassible. nomie allemande, contrôlant les princi
devant nous I
Aussi est-ce pure fiction que de par
ler de l’Algérie « prolongement naturel
de la Mère-Patrie ». Les Métropolitains
n'ont pas encore compris... L’Algérie est
pour eux une colonie lointaine dont on
ne peut se soucier, surtout avec la défi
cience actuelle des moyens de transport,
'est pour eux quelque chose qui n’exista
presque pas, qui ne les intéresse pas.
— Mais les Commissions ?
— Evidemment, c’est autre- chose. Il
est probable que les grandes réformes ac
tuellement à l’étude devant la Commission
de l'Intérieur et tendant notamment à la
refonte à peu près complète de notre ad
ministration à tous les échelons, régional,
départemental, municipal, seront applica
bles Ici. Il est aussi question de diviser
l’Algérie en neuf departements. Comment ?
Je l’ignore. Le Gouvernement général se
ra-t-il supprimé et serons-nous alors aussi
Isolés que la 'Corsé ? Je n’en sais rien,
Créera-t-on un nouvel organisme âveo
d’autfles pouvoirs que ceux du Gouverne
ment général actuel ?.. Tout cela n’est
pas encore au point. Il est un fait terri
ble en ce moment : c’est que nous som
mes autonomes chaque fois qu’il s’agit
de payer ; alors nous n’avons aucun se
cours à attendre de la Métropole ; mais
dès que celle-ci a besoin de nous, on
puise dans nos ressources, qu’elles soient
financières ou humaines.
faut donc mettre cela au point ï
ou nous sommes des départements fran
çais, ou nous sommes plus ou moins au
tonomes. A mon avis, l’autonomie n’est
pas possible. Le problème des distances
posera pas toujours et nous redè-
viendrons un prolongement de la France.
Mais il faudra que celle-ci comprenne,
une fois pour toutes, que l’Algérie n’est
pas une concurrente. Or. il en a toujours
été ainsi dans le passé ; chaque fois
que l’Algérie a voulu faire preuve d’in
dépendance en matière industrielle, agri
cole, vinicole, etc... des lois françaises
sont venues immédiatement arrêter et bri
ser toutes les initiatives. Il faut que cela
finisse. Nous ne pouvons nous suffire à
nous-mêmes, la chose est certaine : mais
nous devons être en permanent « état da
coordination » avec la Métropole, cela est
non moins certain.
L’ARMEE D’AERIQUE
POUR IMPORTER
du vin d’Afrique du Nord
Le cas de Streicher
Puis le colonel anglais Jones s'attaque
au cas de Streicher « l'antisémite n° ! »,
qui fut le complice de massacres sans
précédent ».
L’audience est ensuite levée. A la re
prise, le procureur britannique souligne
là culpabilité de Streicher dans le mas
sacre de millions d'innocents dont il esti
mait la disparition nécessaire à l’espace
vital de l’Allemagne et demande que l’ac-
èusé ne soit pas considéré comme moins
coupable que ceux qui assassinèrent ces
millions d’innocents de leurs propres
mains, car « c’est lui qui arma leur
bras ».
paux ministères.
L’audience est levée à 17 heures.
EN FEVRIER
Les U.S.À.
expédieront
300.000 tonnes de blé
à la FRANCE
et à i’AFRIQUE du NORD
WASHINGTON (F.P.). — Le Départe
ment de l’Agriculture a autorisé l’expé
dition en février de 390.060 tonnes de
blé destinées à la France, à l’Afrique
du Nord et à la zone française d’occu
pation en Allemagne. >
TOULON. — M. Tillon, ministre de
l'Armement, et le générai de Lattre de
Taeeigny, Inspecteur générai de l'Armée,
M rendront ineewammenl à Toulon,
UN DRAME
à EL-BIAR
Un jeune Polonais
est abattu
à coups de revolver
Ses meurtriers, deux matelots
sont arrêtés
Un drame, dont on ignoré encore les
mobiles, s’est dérou,é dans la nuit de
mercredi à Jeudi, a El-Biar, causant la
mort d’un jeune homme de 17 ans.
Il était minuit : Siedianouvski Janusz,
né le 13 Juin 1928. a Versir (Po.ogne),
qui venait de raccompagner chez elles
deux personnes de ses amis, faisait la
rencontre, à l’angle du bou.evard Gai-
liéni et de l’avenue Bugeaud, de deux
matelots.
Que s’est-il passé entre les trois hom
mes ? On ne sait au juste. On entendit
des cris de protestation, puis des coups
de feu, et les personnes accourues au
bruit ne trouvèrent à terre que le ca
davre du jeune Polonais.
Les premières informations établirent
que les deux marins étaient du Centre
de repos de la marine, à la Co’.onr.e-
Voiroi. Iis ont été arrêtés dans l’après-
midi d’hier par la police mobile et ont
(ait des aveux ; l’arme du crime a été
retrouvée.
Nous ne connaissons pas les nom; des
meurtriers, les services de police s’étant
montrés discrets à ce sujet. — F.
M. TANGUY PRIGENT
demande des fransports
à nos ALLIES
Laon (F.P.). — Prenant mercredi
parole à Laon, M. Tanguy-Prigent, mi
nistre de l’Agriculture, a déclaré notam
ment que pour combler le déficit de la
métropole en vin, il fallait importer du
vin d'Afrique du Nord et que, pour ce
la, des moyens de transports étaient né
cessaires.
Nous noua adreseons à nos al’iéa et
à tous ceux qui peuvent nous aider, a-t-
II ajouté, mais il nous faut aussi re
médier par nous-mé/ne* à la pénurie de
fûts, de bateaux-citernes et de wagons-
citernes et envoyer en Afrique du Nord
un délégué actif et énergique pour que
le vin soit déjà acheminé vers les ports
et qu’il n’y ait plus qu'à l’enlever.
— Pourtant, nos troupes n’ont-elles
pas rappelé aux Français que nous exis
tions ?..
— Justement, et quitte à ne pas faire
plaisir à tout le monde, je vais vous dire
quelque chose qui vous surprendra peut-
être : En France, à l’Assemblée et dans
toutes les réunions auxquelles j’ai pu
assister, il n’est jamais question de l’ar
mée d’Afrique. Une seule chose compte
dans l’esprit des Français : la Résistance,
magnifique d’ailleurs et à laquelle je tiens
à rendre hommage. Mais Je proteste parce
que l’armée d’Afrique représente quelque
chose ; elle représente 26 classes mobi
lisées, c’est-à-dire le plus gros effort de
guerre qu’aucune autre nation ait accom
pli. Nous sommes le seul pays qui ayons
eu pr à s de 20.000 femmes engagées dans
les différents services.
Et je tiens aussi à rendre hommage à la
population musulmane, qui a fourni un
effort de guerre considérable. En ligne,
nous ne faisions aucune différence entre
Français et Musulmans. Nous étions tous
des soldats, unis pour la même cause, en
gagés pour défendre le même idéal. Fran
çais et Musulmans nous étions à ce mo
ment-là unanimes et absolument d’accord
sur ce fait qu’il fallait sauver la Métro
pole parce que nous savions très bien
que, sauvant la Métropole, nous nous sau
vions nous-mêmes.
Je trouve Inadmissible qu’à l’heure ac
tuelle et par esprit de démagogie, uni
quement pour piper des voix, on puisse
avoir l’audace de dire que l’Algérie cher
che une indépendance quelconque, de pré
tendre que si elle s’est défendue elle l’a
fait pour se sauver elle-même.
C’est faux. Musulmans et Français ont
combattu uniquement dans un même but
et pour un même idéal : sauver l’Empire
français et lui redonner sa place.
Je dis « Empire français * et non
« Union française » comme il est ques
tion de nous faire dire : car ces mots
d’Emplre français représentent des siècles
de grandeur française que nous ne devons
pas oublier.
(A suivre).
Roger ESCABASSE.
PARIS. — Algarron, ancien rédacteur
en chef du « Petit Parisien » et Cous
teau, rédacteur en chef adjoint de
« Paris Soir >, ven-ant d’Innsbruck,
sont arrivée à Parie où ils ont été
conduits à la Sûreté générale.
— Un arrêté nomme le colonel de
cavalerie I> sour, chef du cabinet mi
litaire du ministre des Armées.
M. Tcitgen, ministre de la Justice
a transmis à M. Prigent, ministre de
Population, les services des natu-
ral Lemonnier, chef d’état-major gé
néral de la Marine, a visité mer
credi la base de Brest.
NANTES. — 12.000 travailleurs ont
protesté contre l’insuffisance et le re
tard du ravitaillement et demandé
l’augmentation de la ration dé pàin.
BORDEAUX. — II y a peu d'espoir de
sauver le navire français « Visconsin *
qui, après avoir heurté le fond à ma
rée basse, a subi de graves avariés.
rallsations qui viennent d’être ratta- LONDRES. — Le roi George VI a reçu
ohés à ce dernier ministère
— Procureur adjoint de Paris, puife
Procureur général de Caen, et enfin
Conseiller à la Cour de Cassation
Jean Demangeoi, a été condamné pour
intelligence avec l’ennemi, à 3 ans
de prison et à l'indignité nationale.
— Antoinette Hugues, dite Comtesse
pour la seconde fois en deux Jours,
le duc de Windsor.
— A la suite d’une collision entre l’au
to de M. Georges Bidault et une autre
voiture, la femme du ministre qui se
trouvait seule dans l’auto a été légè
rement atteinte par quelques éclats de
vitres.
Bernard!, et F.rneat Marèadet, touî bKRNE. — L’Orient Express a repris son
deux condamnés à mort par la cour service transeuropéen. Le premier
de Justiée pour avoir attiré dans express est passé par Lausanne hier,
un guet-apens les exécuteurs de venant de Paris
Philippe Henrtot, ont eu leurs pel- NTW-YORK. — 17 morts, tel est déjà
nos commuées respectikement en i e bilan des inondations qui ravagent
celles de réclusion perpétuelle et de actuellement le Sud des U.S.A.
travaux forcés à perpétuité. OTTAWA. — Le général Eisenhower, ar-
BREST. — M. Tillon, ministre de l’Ar- rivant à Ottawa, « été accueilli à la
mement, accompagné par le vtoe-aml- gare par le Premier Ministre.
devant les représentants de 51 NATIONS, en présence de
4 présidents du Conseil et de 15 ministres des Affaires Etrangères
9, Bd Laferrière, ALGER — Tél. 396-55 et la suite — Ch. P. 20-21
LE GRAND QUOTIDIEN DE L'AfRIQUE~©^ NORD
LE PETIT ALGERIEN PùBilcKê\lger: Havas. 57, r. d lsly (Conc. de l'Agence Africaine)
I/AssemMée generale des
a tenu sa première séance
ML SPAAK
ministre belge
des Affaires Etrangères
Le Premier ministre britannique, M. Clement Attlee
a défini, dans son allocutionde bienvenue, les buts de VAssemblée:
« C'est aux peuples du monde
qu'il appartient de choisir entre
la VIE et la MORT.
Nous devons réussir et nous réussirons »
—DISCOURS DE M. ATTLEE—
a ete élu
président
de l'Assemblée
par
28 voix contre 23
QUITTANT ALGER CE MATIN
PAR LA ROUTE
M.Y.CHATAIGNEAU
va effectuer un voyage
dans le Constantinois
Le Gouverneur général inaugurera
demain les travaux d’assèchement
de la plaine du ZERAMNA
Alger (F.P.). — M. Yves Chataigneau,
gouverneur général de l’Algérie, va ef
fectuer, par la route, un voyage dans
le Coristantinois. II partira ce matin à
6 heures et sera de retour dimanche
13 janvier à 22 heures.
Au cours de sa tournée, M. Ohatal-
gneau procédera samedi à l’inaugura-
tien d’un pont sur l’Oued Saf-Saf, ain
si qu’aux travaux d’assèchement de la
plaine du Zeramna. Le gouverneur gé
néral passera la nuit dç samedi et la
matinée de dimanche à Constantine d’où
H repartira à 14 heures pour rejoindre
sa résidence.
Dans l'attente
d'un grand événement
Londres (F.P.). — C’est sous un
soleil printanier que flottaient, hier
matin, les drapeaux des 51 Nations
unies au dessus de l’entrée principale
du central Hall. Tous les préparatifs
en vue de la grande séance inaugu
rale de l’après-midi sont achevés et
les curieux se rassemblent déjà en
grand nombre sur le terre plein, de
vant le bâtiment pour assister à l’ar
rivée des délégués, entre 15 h. 15 et
15 h. 45.
Dès 11 heures du matin, plus d’une
centaine de personnes s’étaient ins
tallées avec leur tabouret pour atten
dre le grand événement. L e s premiers
arrivants déclarent qu’ils sont là de-
puis 7 heures du matin.
L'arrivée des délégués
Londres (F.P.). — Dès 15 h., une
foule énorme s’était rassemblée de
vant le « Central Hall » à Westminster
Toutefois, la salle de réunion était en
core déserte, Seuls les photographes
et lee Journalistes avalent déjà pris
place et on remarquait les préparatifs
des commentateurs de la radio dlffu
6lon dans un cabinet contigu.
A 15 h. 30, les premiers délégués
arrivent : notamment le ministre des
Affaires étrangères de l’Arabie séou-
ditef, dont le costume originale cause
une certaine sensation au moment de
sa descente de voiture. A 15 h. 30 en
trent quelques-uns des délégués dés
U.S.A. parmi lesquels on remarque le
sénateur Connally, coiffé d’un cha
peau de Oow-boy. Quelquees minutes
plus tard, plusieurs délégués descen
dent de voiture et montent le grand
escalier central. Parmi eux on remar
que les déléguée du Brésil et de l’U-
rugay. Arrive ensuite M. Wellington
Koo accompagné de plusieurs mem
bres de sa délégation.
Puis l'automobile de Mme Roose
velt et de M. Stettlnius, suivie de
celle de M. Bymes s’arrêtent devant
le « Central Hall ». La foule fait une
chaleureuse ovation aux arrivants,
Parmi les derniers, on remarque M
Bevln, puis M. et Mme Attlee, qui
font leur entrée dans la salle à 16
h. 55.
A 15 h. 58, le Dr Zùleita Angel, pré
sident de la Commission préparatoire
dies Nations Unies prend place au fau
teuil présidentiel. A 16 h. 03, il se lève
et commence son allocution.
La première séance de l’Assemblée
des Nations Unies est ouverte. C’est
à 16 h. 24 que M. Attlee monte d’un
pas lesite à la tribune.
L allocution
de M. Zuleita
Londres (F.P.). — Avant M. Attlee,
M. Zuleita, délégué de la Colombie,
président de la Commission prépara
toire des Nations Unies et président
temporaire de l’Assemblée générale, a
pris la parole.
Après avoir rappelé les différentes
étapes de la création de l’O.N.U., M,
Zuleita a' insisté sur le rôde difficile
de l’Assemblée et a fait appel à la
bonne volonté, à la raison et à i’a-
mour de la paix et de l’Humanité de :
tous les délégués. ments des délégués et des spectateurs c’est-à-dire à l’élection du président
,. , occupant les tribunes. L’interprète de l’Assemblée.
L élection au scrutin secret français monte ensuite à la tribune L’intervention de IM. Gromyko cons-
Hu président dp- l'Assemblpp et Ht la traduction française du die- titue le premier incident de la séance,
au presiaeni ae 1/àssemoiee cours M Attlee. La candidature de M. Spaak à la pré-
L’allocutlon du Premier britannique On passe alors à la question sul- sldence de l’Assemblée semblait avoir
a duré 20 minutes et la conclusion a vante inscrite à l’ordre du jour pro- réuni d avance 1 unanimité. Au mo-
m iss Ion préparatoire, ment ou M. Zuleita annonce que 1 or
dre du jour appelle l’élection du pré
sident, M. Grcanyko, montant à la tri
bune, présente la candidature du mi
nistre des Affaires étrangères de Nor
vège, M. Lie.
M. Spaak écoute cette intervention
d’un air impassible. « Je n’al pas à
m’étendre, dit M. Gromyko, sur le
rôle Joué par la Norvège Jusqu'à pré-
Londres (F.P.). — Dans son discours
d’ouverture à l’Assemblée des Nations
Unies, M. Attlee a commencé par féli
citer le président Zuleita pour « le suc
cès avec lequel il s'est acquitté de sa
tâche importante et ardue à la Com
mission préparatoire ».
« J’espère, a poursuivi le premier
ministre, que les travaux de cette con
férence seront animés du même esprit
pratique, de la même atmosphère de
coopération que ceux de la Commission
préparatoire.
M. Attlee a souhaité ensuite la bien
venue aux délégués dans la capitale
britannique et il en vient aux principes
énoncés par la Charte des Nations
Unies.
Les buts et les principes de cette
Charte, déclare-t-il, ont l’appui sans
réserve du gouvernement britannique.
Le préambule de la Charte des Na
tions Unies expose admirablement les
idéaux pour lesquels hommes et fem
mes donnèrent leur vie pendant la
guerre. Mais si l’affirmation de ces
principes est facile, leur transforma
tion sur le plan de l’action est très
difficile. Aujourd’hui que la victoire
a couronné nos armes, nous devons
apporter à la tâche qui consiste à
créer des conditions permanentes de
paix, les mêmes sacrifices et les mê
mes dispositions à subordonner les
intérêts particuliers à l’intérêt géné
ral.
« Nous devons tous, par conséquent,
aborder notre travail avec la compréhen
sion exacte de son importance extraordi
naire. L’O.N.U. doit devenir le suprême
facteur en politique étrangère. Après la
première guerre mondiale, 11 y eut une
tendance générale à regarder la S.D.N.
comme quelque chose en dehors de la
portée ordinaire de la politique étran
gère. Il vint un moment où les armées
privées furent abolies et où le règne
de la loi fut établi dans de nombreux
pays. Ce qui fut accompli en Grande-
Bretagne et dans d’autres pays sur une
petite échelle, doit l’être maintenant
dans le monde entier, la paix est indi
visible.
Je suis heureux de voir que la Charte
des Nations Unies ne s’occupe pas
seulement des gouvernements, des
Etats, de la politique et de la guerre,
mais aussi des besoins élémentaires
des êtres humains, quelles que soient
leur race, leur couleur ou leur reli
gion. Nous réaffirmons dans la Charte
notre foi dans les droits fondamentaux
de l’homme. Nous insistons aussi sur
le fait que la justice sociale et le
meilleur niveau de vie possible pour
tous constituent les facteurs essen
tiels du maintien de la paix dans te
monde. Il est plus urgent et vital que
jamais d’apporter une solution au
problème de la paix. Mises au point,
de puissantes armes de destruction,
Susceptibles d’opérer de leurs bases
lointaines, ont réduit à néant l’illu
sion de l’isolationnisme. Si nous ne
contrôlons pas la force de destruction
de ces armes, un anéantissement pres
que total sera l’apanage de la civili
sation. C’est pourquoi j’accueille avec
sympathie la décision de remettre
toutes les questions relatives au con
trôle de la bombe atomique à' la
Commission des Nations Unies.
Cêttè découverte nous montre claire
ment sous une forme tangible, la ques
tion qui se pose au monde moderne.
Voilà une invention qui nous met d’une
part en présence de dangers illimités et
d’autre part, nous offre une chance de
venir en aide à l’humanité. C’est aux
peuples du monde, par le truchement
de leurs représentants, qu’il appartient
de choisir entre la vie et la mort. J’es
père et Je crois que tous les délégués
réunis ici sont pleins d’espoir quant à
la réussite de leur tâche. Il faut que
les hommes et les femmes se rendent
compte que nous créons une défense
pour le peuple. Nous voulons délivrer
l’humanité de la crainte de la guerre
et aussi de celle de la misère. Pour
l’individu moyen, le spectre de l’insé
curité économique est plus effrayant
que celui de la guerre. Chaque Individu
doit être amené à se rendre compte que
les sujets discutés à cette conférence
le concernent et affectent sa vie fami
liale. Sans justice sociale, sans sécurité,
il ne peut y avoir aucune base réelle
pour la paix, car c’est parmi les déshé
rités de la société et ceux qui n’ont
rien à perdre que les bandits agresseurs
recrutent leurs partisans.
Et M. Attlee a conclu :
« Soyons clairvoyants en ce qui con
cerne notre but final. Il ne consiste
pas seulement dans la négation de la
guerre, mais dans la création d’un
monde de sécurité et de liberté, d’un
monde gouverné par la justice et la
loi morale. Nous qui sommes aujour
d’hui rassemblés dans cet ancien foyer
de la liberté et de l’ordre, nous avons
pu nous rencontrer parce que des
milliers d’hommes et de femmes souf
frirent et moururent pour que nous
puissions vivre. C’est à nous qu’il in
combe aujourd’hui, ayant à l’esprit
les grands sacrifices qu’ils ont con
sentis, de ' nous révéler non moins
courageux, en abordant notre grande
tâche non moins patients et non
moins prêts à faire le sacrifice de
nous-mêmes. Nous devons réussir, et
nous réussirons. »
sent. La Norvège s’est, montrée un
excellent champion de la démocratie
et de la résistance. »
Le délégué soviétique qui remplace
pour l’instant M. Vtchynski, présente
la personnalité du ministre norvégien
comme celle d’un homme î^rtdculière
ment compétent et distingué et expri
me l’espoir que toutes les délégations
présentes appuieront sa candidature
M. Zuleita expose la procédure qui
doit être adoptée /pour le scrutin con
formément aux recommandations de
la commission préparatoire.
A ce moment, M. Roymowski, délé
gué de la Pologne, demande la pa
role pour appuyer la proposition du
délégué soviétique en faveur de
nomination de M. Lie. Il rappelle que
le ministre des Affaires étrangères
norvégien est le représentant d’u-n
pays qui résista héroïquement à l’in
vasion germanique, et que bien d’au
tres titres le qualifient pour la fonc
tion de président à l'Assemblée.
Le délégué de l’Ukraine, M. Ma
nuilski, lui succédant, rend hommage
aux autres pays comme la Belgique et
France, qui ont fait également
preuve d’un grand héroïsme pendant
la guerre. Toutefois, il déclare appuyer
la proposition soviétique et demande
que la nomination de M. Lie soit
votée par acclamation. Enfin, le délé
gué du Danemark prend la parole
pour soutenir à son tour la proposi
tion russe. Le président demande alors
à l’Assemblée de se prononoer 6ur la
question de savoir s’il faut voter par
acclamation ou au scrutin secret
Quinze des délégués sont en faveur
du scrutin 6ecret, neuf en faveur du
vote par acclamation, plusieurs s’abs
tiennent de se prononcer.
La procédure du bulletin secret est
adoptée. Les délégués de la Tchécoslo
vaquie et du Mexique viennent alors
se placer de chaque côté de l’urne
posée sur la tribune présidentielle et
à 17 h. 20 les chefs des diverses délé
gâtions commencent à défiler pour
déposer leurs bulletins.
M. SPAAK est élu
Londres (F.P.). — M. Spaak, minis
tre des Affaires étrangères de Bélgi
qu € , a été élu président de l’Assem
blée des Nations Unies par 28 voix
contre 23.
(Suite page 2)
EN REMPLACEMENT
de M. Gabriel PUAUX
M.BOLLAERT
serait choisi
comme Résident généraï.
au MAROC
Unies
Nos
interviews
la
A1 annonce de la discussion
du budget de l’Algérie
plupart des députés quittèrent la salle
Et pourtant nos 26 classes mobilisées représentent
le plus gros effort de guerre de tous les pays du monde
i OUS les Algérois connaissent Marcel Ribère, député d'Alger, actuellement parmi nous
pour quelques jours encore. Marcel Ribère n'a pas froid aux yeux ; ses collègues
du M.R.F. trouvent même qu’il « rue un peu dans les brancards ». Peut-être est-ce
parce qu’il a fait la guerre... tout comme son fils Jacques, engagé à 1(3 ans dans les
Corps Francs, revenu avec des blessures, quatre citations et des décorations, et qui l’ac
compagnait quand nous avons eu la bonne fortune de le rencontrer.
A une époque où tout ne va pas le mieux du monde, il nous a paru intéressant de
recueülir les Impressions d'un des acteurs du drame qui se joue en ce moment à la Cons
tituante, drame dont dépend l’avenir de la France. Four autant que son avenir soit fonction
de sa future Constitution. Marcel Ribère ne mâche pas les mots :
SOUCIS ELECTORAUX pour qu’une majorité soit assurée ; par- — Et de Gaulle se-alt obligé de se re
fais communistes et socialistes font adop- tirer. Sans même pouvoir prendre la tête
ter une proposition ; d'autres fais ce de l’opposition, puisque n’étant pas dé-
sont les socialistes et les M.R.P. ; et nous puté il n’a pas le pied dans la maison,
aurons, en fin de compte, une sorte de II est d’ailleurs probable, dans ce cas,
— Ce qui anime et règle les gestes des
membres de l’Assemblée, précise-t-il, c’est
le souci des prochaines élections. Le gou- c “ ‘“J ue “*>' “''U' “mT" 'UTUT.'’ >’i uül,u ‘ B ’
vernement a commis une erreur en ne mosaïque qui fera peut-etre plaisir à tout qu il se présenterait aux prochaines élec-
vernement a commis une erreur en ne mais ne C0Bïiendra sûrement lions en fondant, ou en prenant la tête
pas a la France. d’un parti. Alors seulement il pourrait
— Comment se fait-il que la Commis- faire entendre sa voix à l’Assemblée,
sion ait autant limité les pouvoirs du
vesur pour ues années, u esprit uemagu- , t, » $
gique de certain parti n’aurait pas ainsi Président de la Republlq e . .
l’occasion de se manifester aussi frénuem- ~ 0ui 1 Ce sera ,lne véritable potiche.
LTT. lt i. TTiThTJ I , Tout au plus lui a-t-on laissé le droit — Et l’Algérie. Monsieur le député,
nls ri HtTatTTs uTmeldemernl d'inaugurer les boulodromes... qu'en pense-t-on là-bas t
iLmm Li! - d ' sT.fr fin i» TTtr ~ Est-ce dans un but politique à — Je vous répondrai par un seul exem-
communistes : a seule fin de voir « L Hu- , ple . L’hémicycle du Palais-Bourbon était
nous faisait élire que pour sept â mois,
il fallait nous engager à. ne plus
nous représenter ou il fallait nous in
vestir pour des années. L’esprit démago-
ET Ii'ALGERIE ?
Est-ce dans un but politique
échéance lointaine ?
— Si les communistes espèrent écarter à peu près plein pour l’examen de j8
uiiurtuiiiiuin ue^uuii ( j 0 (j au jj e (j u gouvernement en le met- ne sais plus quel chapitre du budget,
corporation aes - (j ans une cage dorée, je peux vous lorsque le président Oouln annonça qu’on
affirmer qu’ils si trompent lourdement ; allait passer à la discussion du budget
manité » imprimer le lendemain que le
camarade Untel a brillamment défendu
les intérêts de la
seurs de puces...
LA CONSTITUTION... H place de président de la République ne de l’Algérie... Ostensiblement, tranquille
l’intéresse pas du tout... ment, tous les députés se levèrent et quit-
Autre erreur : les membres actuels de L’AVENIR DU GOUVERNEMENT tèrent la salle. Il n’en resta guère qu’une
l’Assemblée élaborent une Constitution
cinquantaine dont les 26 représentants da
, ., . . . , nos trois départements. Nous nous som-
- Avant d aborder des questions plus mes reKardég _ c . étalt ngvr ant. Et j'ai
même lancé cette boutade malgré tout
Nous sommes Algériens, ca
n’est pas une raison pour faire le désert
dont ils n’auront peut-être pas la
ponsabilité de son application. Aussi, de- spécifiquement algériennes, que pensez
vons-nous redouter une espèce de mons- vous, Monsieur le député, de l’avenir du
tre dont la composition de la Commission gouvernement ?
qui en discute sera en grande partie res- — Je ne suis pas très optimiste. Je
ponsable. Songez que cette commission crains qu’en s’obstinant à poser la ques-
comprend 42 membres ; les « 3 grands » tion de confiance chaque fois que l’As-
y ont chacun onze représentants ; 11 suf- semblée n’est pas de son avis, il ne fi-
fit donc de l’alliance de deux d’entre eux nisse par être mis en minorité...
AU PALAIS IMPERIAL DE RABAT
Le Sultan du Maroc
a reçu hier M. JACOtlIINOT
Le ministre sera aujourd’hui à FES
été saluée par les vifs applaudisse- posé par la commission préparatoire, ment
Serait-ce l’avion du Prétendant d’Espagne ?
Demain est attendu à LISBONNE
Ufl avion réservé venant de Suisse
Aujourd’hui, Don JUAN est auprès de ses enfants et de sa mère
Paris (De notre rédaction parisienne). — On attend samedi, à, Lisbonne, deux avions
réservés, dont un viendrait de Suisse et l'autre d’Espagne.
On rapproche dans les milieux officiels, cette nouvelle du voyage que doivent faire au
Portugal le prétendant Don Juan et sa femme.
Démenti... ou confirmation ?
Lausanne. — Contrairement à cer
taines informations, Don Juan n’a pas
encore arrêté définitivement le jour de
son départ.
En attendant, on déclare, dans l'en
tourage du prétendant, que cclui-ci
passera la Journée d'aujourd'hui avec
ses enfants et sa mère, la reine Vic
toria, dans une station voisine.
L'entrevue Don Juan-Franco
serait soumise
à certaines conditions
Madrid (F.P.). — On apprend de
bonne source que M. Artajo, ministre
des Affaires étrangères, a reçu l’émis
saire monarohiste Oriol.
D’autre part, l’infant Don Alfonso,
représentant Don Juan, se trouvait
mercredi dans sa propriété du Sud de
l’Espagne. L’ordre consignant les trou
pes dans les casernes de la capitale a
Selon d’autres Informations de sour
ce sûre, le prétendant, à la suite de * len
con6ultat’ons étendues, aurait décidé
d’accepter, en principe, une entrevue
avec le Oaudillo, mais cette entrevue
serait subordonnée à certaines négo
ciations préliminaires, les plénipoten
tiaires que Franco désignerait pour
celles ci devant être choisis parmi des
personnes n’appartenant pas à la Pha
lange.
Le roi
IBN SEOUD
au Caire
Le CaiTe (F.P.). —
Le roi Ibn &eoud
est arrivé au Caire
où il a été l’objet
d’un accueil délirant
de la part de la
population massée
sur le parcours du
cortège et difficile
ment contenue par
le service d’ordTe.
Rochechouart. ——
Mme Routnaud, de
meurant à Moulin»
la-Cote, a mie au
monde trois garçons,
qui ont été transpor
tée à la maternité
de Saint-Junien.
ROME. — Un
vient d'être signé
pagne.
accord commercial
mtre l'Italie et l'Es-
LE CRI ME DE C HICAGO
Nouvelle arrestation
dans l'assassinat
de la petite De gnan
Chicago (F.P.). — La police a arrêté un
uveau suspect dans 1 affaire du meurtre
la petite Suzanne Degnan dont on avait
rouvé le corps décapité et dépece dans
ux égouts à proximité de 1 immeuble
)ù elle avait été enlevée dans la nuit de
nanche à lundi.
Il s’agit du concierge de 1 immeuble voi-
, Désiré Smits, qui serait un ami du
?mier suspect Hector Verburgh, arrête
L rdi. La femme de Verburgh est également
Dans’ l'immeuble où Verburgh travaillait,
s morceaux de chair et d’os calcinés ont
i découverts dans le foyer du chauffage
itral. La police déclare aussi qu’elle a
*i*é une hache dans le logement du con»
rge arrêté.
LONDRES. — Le cabinet britannique
«'est réuni hier matin sou* la prési
dence de M. Attlee*
LE DEBLOCAGE
du pécule viticole
Paria (De notre correspondant particu
lier). — L'arrêté du 30 octobre 1943 a
précisé lee conditions de déblocage des
sommes constituant le pécule. Ces con
ditions ne répondent pas aux nécessités de
l’économie algérienne. Elles ont été déga
gées à l’Assemblée financière par M.
Abbo dans son excellent rapport sur la
viticulture. Elles se rejoignent avec celles
qui ont été exposées au syndicat de
Béziers par M. Saint-Pons de la C.G.V. et
les demandes présentées des deux côtés
de la Méditerranée pour les modifier sont
souvent identiques. Or donc, le syndicat
voudrait que le pécule puisse être déblo
qué non seulement pour toutes dépenses
de reconstitution du vignoble et de re
novation du matériel mais aussi pour as
surer les frais d’exploitation et l’entre-
i foyer familial du vigneron, tou
tes conditions dont le vigneron doit res
ter seul juge après avoir exposé les jus
tifications.
En bref, il en est du pécule vitljole
comme du pécule des fonctionnaires. Il
ne peut avoir sa raison d’être que si les
conditions d’existence sont normales.
Elles ne le sont pas parce que le rende
ment moyen des départements gros pro
ducteurs est très inférieur à la moyenne
admise. Parce que la taxation des vins
ordinaires se révèle pour beaucoup de
vignerons insuffisante, compte tenu des
facteurs de production, c’est-à-dire des
frais d’exploitation augmentés et de l’en
tretien du foyer familial plus onéreux t
parce que si l’on a voulu avec raison or
ganiser scientifiquement les plantations du
vignoble, la surveillance des pépinières
est si peu efficace que Ton assiste à une
hausse vertigineuse du prix des plants que
la taxation n’a pu enrayer. La révision
des conditions de déblocage du pécule va
donc devenir une nécessité toujours plus
impérieuse. A moins que le Gouverne
ment ne se décide à le supprimer com
plètement.
Signalons pour terminer et sous toutes
réserves, que le transport des vins algé
riens en France serait assuré bientôt par
dt bateaux étrangers.
THOMIERES.
Grève des musiciens
de l'Opéra
et de l'Opéra-Comique
Paris (F.P.). — Les musiciens de l’Opé
ra e: de l’Opéra-Comique se sont mis en
grève mercredi soir et ont refusé de jouer
a l’ouverture. La représentation n’a pu avoir
lieu et le public a été remboursé. Les mu
siciens réclament un salaire minimum de
18.500 frs pour la 3 a classe et de 21.000 frs
et 24.000 frs pour les autres classes.
Le 2* Régiment étranger
d’infanterie
s’est embarqué à Oran
pour l’Extrême-Orient
Alger (F.P.). — Depuis quelques mois
un régiment de marche de la Légion étran-
§ ère s’est constitué autour de Sîdi-bel-Ab-
ès, destiné aux forces françaises d’Extrê
me-Orient. Cette unité devient le 2« Régi
ment Etranger d’infanterie. C’est la pre
mière unité de Légion envoyée en Indochi
ne depuis la fin ae la guerre.
Le général Henry Martin, commandant
le 19 e Corps d’Armée, a passé, le 9 jan
vier, à Oran, une inspection de ce rég ; -
ment dont la présentation fut impeccable.
Après avoir salué le drapeau, il a exprimé
aux cadres et aux hommes ses vœux d’heu
reux voyage et de bonne chance. L’Armée
d’Afrique qui sait la valeur de ces soldats
les salue avec fierté.
La COMMISSION
de la Constitution
a repris ses travaux
Paris (F.P.). — Reprenant 6es tra
vaux, la commission de la Constitu
tion. de l'Assemblée constituante a
commencé l’examen de la déclaration
des droits qui doit servir de préface
à la future Constitution. Les diffé
rents partis ont exposé leurs pointe
de vue en ce qui concerne les libertés
individuelles et économiques.
La ■commission s’est également oc
cupée de l’Indépendance et de la gra
tuité de la justice, mals n’a pris au
cune décision à oe sujet.
Au cours de la réunion la discussion
a porté notamment sur le droit de
propriété. Les communistes ont émis
l’cipinlon que ce droit devrait être su
bordonné à la loi, comme le proclame
la déclaration de 1792. Es estiment
que la nouvelle déclaration devra con
damner les trusts et les féodalités
économiques. Les socialistes ont sou
levé de leur côté la question de la
participation ouvrière à la gestion dée
entreprises. Quant au M.R.P., il a mis
l’aocent sur la nécessité de préciser
les droits de la personne humaine et
ceux des groupements et collectivités.
D’autre part, une question pouvant
faire l'objet d’un appendice à la Cons
titution a été abordée : celle de la
souveraineté nationale et dés rapports
de la nation avec les autres puissan
ces.
Paris (de notre rédaction parisienne)
— Deux journaux parisiens ont annoncé
jeudi la nomination possible de M. Lui-
zet, pTéfet de police, au poste de gou
verneur général de l'Algérie et celle du
général Juin en qualité de résident gé
néral au Maroc. En ce qui concerne M.
Luizet, nous avons publié 11 y a trois
semaines le démenti catégorique de M.
Tixier, ministre de l’Intérieur, seul qua
lifié pour proposer au conseil des mi
nistres, la désignation d’un gouverneur
général. Quant «u remplacement de
l’actuel résident au Maroc, le choix du
Gouvernement ne se porterait pas sur
le général Juin, mais sut M. Bollaert,
commissaire de la République à Stras
bourg, qui fut déporté en Allemagne
pour son actioh. dans la résistance et qui
fut aussi directeur du cabinet de M.
Herriot. Mais le général Juin se verrait
toutefois confier un poste très Important
d’ordre militaire pour toute 1 Afrique du
Nord et les Etats du Levant.
PARIS. — Tous le»
ïffieiere de ré-
seront démobilisés au 31 janvier,
à quelques exceptions près.
Après plus de 80 jours de lutte fratricide
Les communistes chinois
et les troupes gouvernementales
cessent le combat
PEKIN sera le siège du CONSEIL
chargé de l'exécution de l'accord intervenu
Paris (De notre rédaction parisienne). 2° Les partis politiques seront recon
— Un communiqué do Tchoung-King an- nus légalement ;
nonce que le gouvernement chinois et les 3° Des self-gouvernements seront ins-
chefs communistes ont ordonné hier, Jeudi, titués dans les provinces ;
la cessation immédiate des hostilités en- 4» Tous les prisonniers politiques se
tre les troupes nationales chinoises et les ront libérés.
forces communistes. A la suite de l’accord. Intervenu, tous
- s ,„i, m les mouvements de troupes sont arrêtés
Le même communiqué précise notam- Tang-Tsé et en Mand
aient, que Pékin sera le siège du Con-
seil chargé de l’exécution de l’accord au-
quel viennent d’aboutir le gouvernement L' « Emile-Beftin »
central, les communistes et le général . » , 0 ..
Marshall. Ce Conseil sera composé de est arrive a oaigOIl
trois Commissaires représentant respectl- n _ Venan , de changhaï
vement le gouvernement de Tchoung-King. crolseur . Emile-Berlin » est entré
les communistes et les U.S.A. _ dans lg port dg Saïgon
Annonçant la bonne nouvelle a 1 ou- j[ ava it à SO n bord des rapatriés mi-
verture de la séance du Conseil politi- maires et civils, ainsi que deux détenus
que du peuple, le maréchal Tchang Kaï dont le collaborationniste Jean Carcoplno.
Chek a ajouté que les 4 mesures suivan- XXX
tes allaient être mises en application : Alger (F.P.). — La Commission alliée
1» La liberté de conscience, de parole d’Extrême-Orient s tenu sa première réu-
êt de réunion serait accordée & tous ; nion hier.
Rabat. — Après avoir reçu, hier ques uniformes rouges, présentaient
matin, à la Résidence générale, les les armes.
membres du corps consulaire, M. M. Jacquinot a été Immédiatement
Jacqulnot, accompagné de M. Gabriel reçu en audience par S.M. le Sultan
Puaux et de nombreuses personna- dans la grande salle d’honneur du
lités civiles et militaires, s’est rendu palais. Au cours d’un entretien d’une
à 10 h. 15 au mausolée du maréchal très grande cordialité, S.M. impériale,
Lyautey où les honneurs étalent après avoir demandé des nouvelles du
rendus par un détachement de ti- général de Gaulle, exprima le souhait
railleurs marocains en grand unlfor- que le chef du gouvernement fran-
me. Le ministre d’Etat a déposé une çais puisse venir bientôt au Maroc
magnifique gerbe de roses-thé sur le où elle-même et la population entière
tombeau du maréchal, puis une ml- auront ainsi l’occasion de réserver
nute de silence a Immobilisé ensuite un accueil aussi amical que celui que
toute l’assistance. le peuple de France lui a témoigné
. , , , , et dont elle garde un souvenir inef
Apres la sonnerie aux morts, le cor- f aça j,ie
tège s’est rendu au palais Impérial où Après ’ que ^ mlnlstre d . Etat eut
Si Mammeri, chef adjoint du proto- eX p r i m é l’espoir que Sa Majesté le
cole, a accueilli M. Jacqulnot dans la sultan» vienne à nouveau en France,
cour d honneur ou les soldats de la Sa Majesté a ensuite fait le voeu que
garde noire du Sultan, aux magnifl- j a p rance retrouve sa grandeur et
s'est déclarée certaine que celle cl
fera le bonheur du Maroc qui se tient
à ses côtés dans la paix comme il
le fut dans la guerre.
M. Jacqulnot a également affirmé
que le plus grand désir du goUver
nement français était de sceller de
façon définitive l’amitié entre
deux pays.
Sa Majesté chérifienne a clos l’en
tretien en faisant part au ministre
d’Etat qu’elle serait très heureuse de
le rencontrer à Casablanca avant son
embarquement pour la France.
Après avoir quitté le palais Impé
rial, à 11 heures, le cortège officiel
s’est rendu à la Résidence générale
où M. Jacqulnot a accordé quelques
audiences à diverses personnalités
avant d’assister à 13 heures à un dé
jeuner officiel.
Le ministre d’Etat a poursuivi ses
audiences dans l’après-midi, recevant
notamment le grand vizir et les re
présentants du Maghzen. Il a passé la
soirée à la Résidence et se rendra
aujourd’hui à Fès.
AU PROCES DE NUREMBERG
Les charges qui pèsent sur :
FRANK, bourreau de Pologne
l’antisémite n° I STREICHER
S C H A C H T, maître de l’économie du Reich
sont précisées par les procureurs BALDWIN, JONES et BRYSON
Nuremberg (F.P.). — A l’ouverture, le lieutenant-colonel William Howard Bal
dwin, du ministère public américain, qui a pour tâche de préciser les charges qui
pèsent sur Frank, ancien gouverneur général de Pologne, fait remarquer que presque
toutes les preuves proviennent du journal intime de l’accusé, qui comprend une di
zaine de volumes.
A l’aide de ce document, on peut re- Schdcht
tracer dans tous ses détails la carrière
du « bourreau de Pologne ». Le lieutenant de vaisseau Bryson, de
« Le 13 octobre 1939, un décret du la Marine américaine, s’attaque mainte
führer le nomma gouverneur général de nant à Schacht, président de la Reichs
la partie occidentale de la Pologne » bank, ministre de l'Economie du Reich,
dont il ne tarda pas à se proclamer « le sous l’impulsion duquel des chiffres im-
chef suprême » faisant régner la terreur pressionnants de billions de reichsmarks
dans tout le pays. En 1940, il fit massa- furent consacrés chaque année au réar-
crer 3.400.000 Juifs. mement du Reich'et qui devint, à la dé
pendant que le prooureur parle, Frank elaration de la guerre, le maître de l’éco-
reste impassible. nomie allemande, contrôlant les princi
devant nous I
Aussi est-ce pure fiction que de par
ler de l’Algérie « prolongement naturel
de la Mère-Patrie ». Les Métropolitains
n'ont pas encore compris... L’Algérie est
pour eux une colonie lointaine dont on
ne peut se soucier, surtout avec la défi
cience actuelle des moyens de transport,
'est pour eux quelque chose qui n’exista
presque pas, qui ne les intéresse pas.
— Mais les Commissions ?
— Evidemment, c’est autre- chose. Il
est probable que les grandes réformes ac
tuellement à l’étude devant la Commission
de l'Intérieur et tendant notamment à la
refonte à peu près complète de notre ad
ministration à tous les échelons, régional,
départemental, municipal, seront applica
bles Ici. Il est aussi question de diviser
l’Algérie en neuf departements. Comment ?
Je l’ignore. Le Gouvernement général se
ra-t-il supprimé et serons-nous alors aussi
Isolés que la 'Corsé ? Je n’en sais rien,
Créera-t-on un nouvel organisme âveo
d’autfles pouvoirs que ceux du Gouverne
ment général actuel ?.. Tout cela n’est
pas encore au point. Il est un fait terri
ble en ce moment : c’est que nous som
mes autonomes chaque fois qu’il s’agit
de payer ; alors nous n’avons aucun se
cours à attendre de la Métropole ; mais
dès que celle-ci a besoin de nous, on
puise dans nos ressources, qu’elles soient
financières ou humaines.
faut donc mettre cela au point ï
ou nous sommes des départements fran
çais, ou nous sommes plus ou moins au
tonomes. A mon avis, l’autonomie n’est
pas possible. Le problème des distances
posera pas toujours et nous redè-
viendrons un prolongement de la France.
Mais il faudra que celle-ci comprenne,
une fois pour toutes, que l’Algérie n’est
pas une concurrente. Or. il en a toujours
été ainsi dans le passé ; chaque fois
que l’Algérie a voulu faire preuve d’in
dépendance en matière industrielle, agri
cole, vinicole, etc... des lois françaises
sont venues immédiatement arrêter et bri
ser toutes les initiatives. Il faut que cela
finisse. Nous ne pouvons nous suffire à
nous-mêmes, la chose est certaine : mais
nous devons être en permanent « état da
coordination » avec la Métropole, cela est
non moins certain.
L’ARMEE D’AERIQUE
POUR IMPORTER
du vin d’Afrique du Nord
Le cas de Streicher
Puis le colonel anglais Jones s'attaque
au cas de Streicher « l'antisémite n° ! »,
qui fut le complice de massacres sans
précédent ».
L’audience est ensuite levée. A la re
prise, le procureur britannique souligne
là culpabilité de Streicher dans le mas
sacre de millions d'innocents dont il esti
mait la disparition nécessaire à l’espace
vital de l’Allemagne et demande que l’ac-
èusé ne soit pas considéré comme moins
coupable que ceux qui assassinèrent ces
millions d’innocents de leurs propres
mains, car « c’est lui qui arma leur
bras ».
paux ministères.
L’audience est levée à 17 heures.
EN FEVRIER
Les U.S.À.
expédieront
300.000 tonnes de blé
à la FRANCE
et à i’AFRIQUE du NORD
WASHINGTON (F.P.). — Le Départe
ment de l’Agriculture a autorisé l’expé
dition en février de 390.060 tonnes de
blé destinées à la France, à l’Afrique
du Nord et à la zone française d’occu
pation en Allemagne. >
TOULON. — M. Tillon, ministre de
l'Armement, et le générai de Lattre de
Taeeigny, Inspecteur générai de l'Armée,
M rendront ineewammenl à Toulon,
UN DRAME
à EL-BIAR
Un jeune Polonais
est abattu
à coups de revolver
Ses meurtriers, deux matelots
sont arrêtés
Un drame, dont on ignoré encore les
mobiles, s’est dérou,é dans la nuit de
mercredi à Jeudi, a El-Biar, causant la
mort d’un jeune homme de 17 ans.
Il était minuit : Siedianouvski Janusz,
né le 13 Juin 1928. a Versir (Po.ogne),
qui venait de raccompagner chez elles
deux personnes de ses amis, faisait la
rencontre, à l’angle du bou.evard Gai-
liéni et de l’avenue Bugeaud, de deux
matelots.
Que s’est-il passé entre les trois hom
mes ? On ne sait au juste. On entendit
des cris de protestation, puis des coups
de feu, et les personnes accourues au
bruit ne trouvèrent à terre que le ca
davre du jeune Polonais.
Les premières informations établirent
que les deux marins étaient du Centre
de repos de la marine, à la Co’.onr.e-
Voiroi. Iis ont été arrêtés dans l’après-
midi d’hier par la police mobile et ont
(ait des aveux ; l’arme du crime a été
retrouvée.
Nous ne connaissons pas les nom; des
meurtriers, les services de police s’étant
montrés discrets à ce sujet. — F.
M. TANGUY PRIGENT
demande des fransports
à nos ALLIES
Laon (F.P.). — Prenant mercredi
parole à Laon, M. Tanguy-Prigent, mi
nistre de l’Agriculture, a déclaré notam
ment que pour combler le déficit de la
métropole en vin, il fallait importer du
vin d'Afrique du Nord et que, pour ce
la, des moyens de transports étaient né
cessaires.
Nous noua adreseons à nos al’iéa et
à tous ceux qui peuvent nous aider, a-t-
II ajouté, mais il nous faut aussi re
médier par nous-mé/ne* à la pénurie de
fûts, de bateaux-citernes et de wagons-
citernes et envoyer en Afrique du Nord
un délégué actif et énergique pour que
le vin soit déjà acheminé vers les ports
et qu’il n’y ait plus qu'à l’enlever.
— Pourtant, nos troupes n’ont-elles
pas rappelé aux Français que nous exis
tions ?..
— Justement, et quitte à ne pas faire
plaisir à tout le monde, je vais vous dire
quelque chose qui vous surprendra peut-
être : En France, à l’Assemblée et dans
toutes les réunions auxquelles j’ai pu
assister, il n’est jamais question de l’ar
mée d’Afrique. Une seule chose compte
dans l’esprit des Français : la Résistance,
magnifique d’ailleurs et à laquelle je tiens
à rendre hommage. Mais Je proteste parce
que l’armée d’Afrique représente quelque
chose ; elle représente 26 classes mobi
lisées, c’est-à-dire le plus gros effort de
guerre qu’aucune autre nation ait accom
pli. Nous sommes le seul pays qui ayons
eu pr à s de 20.000 femmes engagées dans
les différents services.
Et je tiens aussi à rendre hommage à la
population musulmane, qui a fourni un
effort de guerre considérable. En ligne,
nous ne faisions aucune différence entre
Français et Musulmans. Nous étions tous
des soldats, unis pour la même cause, en
gagés pour défendre le même idéal. Fran
çais et Musulmans nous étions à ce mo
ment-là unanimes et absolument d’accord
sur ce fait qu’il fallait sauver la Métro
pole parce que nous savions très bien
que, sauvant la Métropole, nous nous sau
vions nous-mêmes.
Je trouve Inadmissible qu’à l’heure ac
tuelle et par esprit de démagogie, uni
quement pour piper des voix, on puisse
avoir l’audace de dire que l’Algérie cher
che une indépendance quelconque, de pré
tendre que si elle s’est défendue elle l’a
fait pour se sauver elle-même.
C’est faux. Musulmans et Français ont
combattu uniquement dans un même but
et pour un même idéal : sauver l’Empire
français et lui redonner sa place.
Je dis « Empire français * et non
« Union française » comme il est ques
tion de nous faire dire : car ces mots
d’Emplre français représentent des siècles
de grandeur française que nous ne devons
pas oublier.
(A suivre).
Roger ESCABASSE.
PARIS. — Algarron, ancien rédacteur
en chef du « Petit Parisien » et Cous
teau, rédacteur en chef adjoint de
« Paris Soir >, ven-ant d’Innsbruck,
sont arrivée à Parie où ils ont été
conduits à la Sûreté générale.
— Un arrêté nomme le colonel de
cavalerie I> sour, chef du cabinet mi
litaire du ministre des Armées.
M. Tcitgen, ministre de la Justice
a transmis à M. Prigent, ministre de
Population, les services des natu-
ral Lemonnier, chef d’état-major gé
néral de la Marine, a visité mer
credi la base de Brest.
NANTES. — 12.000 travailleurs ont
protesté contre l’insuffisance et le re
tard du ravitaillement et demandé
l’augmentation de la ration dé pàin.
BORDEAUX. — II y a peu d'espoir de
sauver le navire français « Visconsin *
qui, après avoir heurté le fond à ma
rée basse, a subi de graves avariés.
rallsations qui viennent d’être ratta- LONDRES. — Le roi George VI a reçu
ohés à ce dernier ministère
— Procureur adjoint de Paris, puife
Procureur général de Caen, et enfin
Conseiller à la Cour de Cassation
Jean Demangeoi, a été condamné pour
intelligence avec l’ennemi, à 3 ans
de prison et à l'indignité nationale.
— Antoinette Hugues, dite Comtesse
pour la seconde fois en deux Jours,
le duc de Windsor.
— A la suite d’une collision entre l’au
to de M. Georges Bidault et une autre
voiture, la femme du ministre qui se
trouvait seule dans l’auto a été légè
rement atteinte par quelques éclats de
vitres.
Bernard!, et F.rneat Marèadet, touî bKRNE. — L’Orient Express a repris son
deux condamnés à mort par la cour service transeuropéen. Le premier
de Justiée pour avoir attiré dans express est passé par Lausanne hier,
un guet-apens les exécuteurs de venant de Paris
Philippe Henrtot, ont eu leurs pel- NTW-YORK. — 17 morts, tel est déjà
nos commuées respectikement en i e bilan des inondations qui ravagent
celles de réclusion perpétuelle et de actuellement le Sud des U.S.A.
travaux forcés à perpétuité. OTTAWA. — Le général Eisenhower, ar-
BREST. — M. Tillon, ministre de l’Ar- rivant à Ottawa, « été accueilli à la
mement, accompagné par le vtoe-aml- gare par le Premier Ministre.
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